Cette semaine dans La Victoire est en Elles, Alexandre Delpérier et Salim Ejnaïni reçoivent une double Championne du Monde d'Epée et médaillée de bronze aux Jeux Olympiques d'Athènes 2004 : Sarah Daninthe. Retour sur son parcours, ses engagements et combats mais aussi les difficultés qu'elle a rencontré avant de prendre sa retraite et de devenir une conférencière reconnue.
Category
🥇
SportTranscription
00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21bienvenue dans votre rendez-vous dédié aux femmes dans le sport,
00:24dans La victoire est en elle, avec mon camarade Salim.
00:27Bonjour, mon ami.
00:28Bonjour, Alexandre, et bonjour à toutes et tous.
00:31Nous sommes ravis d'accueillir une escrimeuse française
00:34avec un palmarès long comme le bras,
00:36une petite médaille olympique par-ci, par-là.
00:39Que c'est beau. Bonjour, ma chère Sarah Dan.
00:41Bonjour à tous.
00:42C'est pas une médaille olympique, c'est une belle médaille olympique.
00:46J'adore.
00:47Mais tu as tellement raison.
00:49Elle est où, celle-là ?
00:51Alors, on va le dire, c'était...
00:53Dis-nous, c'était quoi, quand ?
00:55Alors, c'était les Jeux d'Athènes, en 2004.
00:58Par équipe, à l'épée, donc j'étais épéiste.
01:01Et donc, ça remonte, déjà, c'était un moment.
01:04C'était aussi la dernière fois que l'épée d'âme
01:07a été médaillée aux Jeux olympiques,
01:09donc à fond pour Paris 2024.
01:11Et la médaille, elle est chez moi.
01:13Où ?
01:15Je sais pas s'il faut préciser.
01:16J'ai déjà été cambriolé une première fois.
01:19C'est vrai ?
01:20Mais enfin, elle est chez moi.
01:22Je ne l'ai pas mise dans un coffre particulier,
01:24mais de temps en temps, je la ressors,
01:26surtout quand je vais voir des gamins
01:28dans les collèges et les lycées,
01:30avec... Enfin, pour partager, quoi.
01:32Tu as été cambriolé, quelqu'un est venu
01:34pour te piquer ta médaille ?
01:36Non, j'ai été cambriolé,
01:37mais la médaille, je l'avais hyper bien cachée.
01:40Mais voilà, un jour, on est rentrés,
01:42l'appart était ouvert, ils ont pris une valise
01:44et ils ont mis tout dedans, les ordi, téléphone, etc.
01:47Alors, en cette belle année olympique,
01:49on va revenir sur ta carrière, sur tes exploits.
01:52Tu es retraitée depuis 2016.
01:54Explique-moi où le sport occupe encore
01:56une place importante dans ta vie.
01:58Est-ce qu'on peut vraiment tourner la page ?
02:00Non.
02:01Enfin, je vais parler en mon nom, du coup.
02:04Le sport est encore bien présent.
02:06Alors, de moi, j'ai toujours été une vraie passionnée de sport.
02:09J'ai toujours regardé les Jeux olympiques
02:12quand j'étais petite.
02:13Du coup, je suis toujours restée en contact
02:15avec les esprimeurs et les esprimeuses,
02:17même si c'est de cette nouvelle génération.
02:20Et puis même avec les judokas,
02:21les poteaux d'un peu tous les sports,
02:23karaté, lutte, etc., basket et bande.
02:26Donc, je continue à regarder.
02:28Maintenant, j'ai vraiment la pression
02:31dont on me parlait quand on me soutenait,
02:34on m'encourageait,
02:35parce que maintenant, je trouve que c'est une place
02:38qui est vraiment hyper stress, en fait.
02:40Oui.
02:41Et puis, je continue à pratiquer un peu.
02:43J'ai repris le sport il n'y a pas longtemps avec un coach.
02:46Tu pratiques quoi ?
02:47Je me réathlétise, en fait.
02:49Parce que j'ai bien profité de la vie.
02:52Donc, là, je me réathlétise un peu.
02:54Un peu de muscu, poids, sans poids,
02:56un peu de cardio.
02:57D'ailleurs, il m'a fait bien baver,
02:59en guérant, si tu nous entends.
03:01Et puis, j'ai une pensée,
03:02j'en profite aussi pour mes voisins,
03:04parce que quand je crie,
03:06je crie comme à l'époque,
03:08comme quand je suis dans un stade.
03:10Donc, que ça soit la nuit, la journée,
03:12la semaine, le week-end...
03:14Attends, pourquoi tu cries la nuit ?
03:16Par exemple, les Jeux de Tokyo,
03:18c'était assez tôt dans la nuit.
03:20Ah oui, quand tu supportes
03:21devant la télé.
03:23Je croyais que tu faisais
03:24du CrossFit la nuit.
03:25Quand je soutiens les potos,
03:27quel que soit le jour ou l'heure,
03:29je suis à fond.
03:30Tu te sens seule quand tu regardes
03:32ces épreuves ?
03:33Pas du tout.
03:34Moi, je suis à fond.
03:35J'ai ce souvenir, justement,
03:37à Tokyo, et derrière ma télé,
03:38même à Rio.
03:40Peut-être qu'elle vit pas seule.
03:42C'est vrai.
03:43Il y a toi et le monde.
03:44Tu es dans une ferveur,
03:45tu sens que ta bulle,
03:47elle est en dehors de ta bulle.
03:48C'est différent,
03:50mais malgré tout,
03:51j'ai l'impression d'être
03:52dans le stade.
03:53Je suis à fond,
03:55je suis dans mon truc,
03:56j'ai ma boisson.
03:57Hop, on y va.
03:58J'y suis, quoi.
03:59Avant Rio, en 2016,
04:01tu décides de prendre ta retraite
04:03après 20 ans de compétition
04:04à travers le monde
04:05et des magnifiques médailles,
04:07dont cette très belle médaille.
04:09Comment t'as géré ça ?
04:10Comment c'est arrivé, déjà ?
04:12Oui, alors, en fait, c'est pas...
04:13Ouais, exactement.
04:15J'ai eu un accident de voiture
04:16deux ans avant Rio.
04:17Un gros accident de voiture.
04:19C'est-à-dire ?
04:20En fait, j'étais à l'arrêt
04:22et un gars regardait son téléphone
04:24et, en fait,
04:25j'ai pris toute la vitesse
04:26dans la tronche, concrètement.
04:28De face, de dos ?
04:29De dos.
04:30Mais j'ai fait quand même
04:32six ans de kiné.
04:33Et pendant ces deux ans
04:35avant Rio,
04:36il a fallu déjà se rééduquer,
04:38etc.
04:39Excuse-moi,
04:40ça a été quoi,
04:41les dégâts physiques ?
04:42J'ai eu un petit peu de la...
04:44J'oubliais le nom.
04:45La dure-mère,
04:47enfin, la gaine de protection
04:48de la moelle épinière de toucher.
04:50J'ai eu le rocher d'impacté.
04:54Donc, son oreille.
04:55Ouais.
04:56Ouais.
04:57Mais le rocher, c'est d'Arnold,
04:59c'est assez violent
05:00parce que la douleur peut être
05:02suffisamment forte
05:03pour que les gens en arrivent
05:05au suicide,
05:06comme le neurologue
05:07m'en avait parlé.
05:08Donc, ma fin de carrière
05:10était un petit peu difficile
05:11au début.
05:13J'ai essayé...
05:14Attends, pardon,
05:15parce que la question de Salim
05:16était intéressante.
05:18T'as cet accident qui intervient
05:19deux ans avant Rio.
05:21J'essaie de revenir,
05:22mais je reviens même pas
05:23à mon niveau de base.
05:24Pour aller chercher les Jeux,
05:26il faut être encore au-dessus.
05:28Donc, je finis ma carrière
05:29là-dessus.
05:30Hyper triste.
05:31Constrainté, forcée.
05:33Ouais, ouais.
05:34Pas très bien.
05:35Le neurologue me fait comprendre
05:37que j'ai beaucoup de chance.
05:38Je relativise et ça va mieux.
05:40Je finis ma carrière
05:41et je regarde derrière
05:42et je me dis, c'était cool.
05:44J'ai passé de bonnes années.
05:45J'ai rencontré des gens formidables.
05:47J'ai vécu des choses de fous,
05:49en fait, avec le sport de haut niveau
05:51et l'équipe de France.
05:52Et en fait, ça va, quoi.
05:54En fait, ça va.
05:55C'est ça qui est important à dire.
05:57C'est que, pardon,
05:58cet accident qui est quand même
06:00pas rien, c'est un coup du lapin,
06:02qu'ils t'ont dit.
06:03Niveau cervical, tout ça.
06:04Hyper costaud.
06:05Le sport t'a permis
06:06d'avoir cette motivation
06:08de revenir au-delà de ce que ton...
06:10Voilà, au-delà de ce que ton neurologue
06:12ou ton équipe médicale
06:13pouvait espérer.
06:15C'est un truc qui t'a maintenue
06:18avant de te rendre triste
06:20pour 2016.
06:21En fait, c'est étrange,
06:24mais je travaillais dans la tech.
06:26À ce moment-là,
06:27je travaillais dans la data
06:29un petit peu et j'avais envie
06:31de changer.
06:32Et ça, tu vois, je me dis,
06:33si t'as été capable de supporter ça,
06:35parce que vraiment, ça a été dur
06:37physiquement et moralement,
06:39parce qu'en fait,
06:40à un moment donné,
06:41on m'a dit,
06:42c'est bon, t'as l'autorisation
06:44de reprendre la compète,
06:45mais je morflais.
06:46Je morflais.
06:47Dès que je marchais, j'avais mal.
06:49Mais en fait, voilà,
06:50j'ai compris que j'avais vraiment
06:52cette force en moi
06:53et que tout pouvait être accessible.
06:56Et est-ce que,
06:57quand tu te rends compte
06:59que t'as cette force mentale,
07:00est-ce que tu te dis,
07:01que tu te souviens
07:03qu'il y a des moments
07:04dans ta carrière
07:05où c'est ce mental-là aussi
07:06qui t'a permis d'aller chercher
07:08des médailles et faire
07:09des choses incroyables ?
07:11C'était encore différent.
07:12Là, j'avais vraiment l'impression
07:14qu'en fait, dans le sport,
07:15ce mental, je l'avais
07:16pour les compètes,
07:18pour les entraînements.
07:19Mais là, c'était ce mental-là,
07:21en fait, je l'attribuais
07:23à ma vie personnelle.
07:24J'avais l'impression
07:25qu'il n'y avait pas de frein
07:27dans ma vie personnelle.
07:28Si je voulais changer de taf,
07:29j'avais le mental pour apprendre
07:31et puis aller chercher
07:33autre chose.
07:34Et jusque-là,
07:35je ne l'avais pas forcément
07:37transféré dans la vie perso.
07:38On en parlera tout à l'heure,
07:40mais j'imagine que tu partages,
07:41tu es conférencière aujourd'hui,
07:43tu interviens, et j'imagine
07:44que c'est de ça dont tu parles aussi.
07:46Aussi, oui.
07:47Une chose qui est importante,
07:49en 2016, tu as écrit,
07:50tu as pris position sur le dopage.
07:53C'est vrai qu'aujourd'hui,
07:55on en parle beaucoup plus facilement,
07:57mais peut-être qu'à l'époque,
07:58on en parlait un peu moins.
08:00Toi, tu l'as dit avec beaucoup
08:01de fierté et mille bravos
08:03que, ouais, tu l'as vu, le dopage,
08:07t'aurais pu avoir recours
08:08au dopage et que t'as toujours
08:10pensé que non.
08:12J'aimerais bien que tu nous dises
08:13quand la première fois,
08:14t'as compris que ça existait,
08:16quand la première fois,
08:17on t'en a proposé, et ainsi de suite.
08:19C'est vrai que la première fois
08:21que j'étais confrontée au dopage,
08:22j'étais ado, je ne sais pas,
08:24je devais peut-être avoir 14, 15,
08:2516 ans, quelque chose comme ça.
08:27J'étais en Guadeloupe, au Crepes,
08:28en Guadeloupe, et pour moi,
08:31c'était vraiment ce qu'on voyait
08:33à la télé pour certains athlètes
08:35qui étaient pris pour la question
08:37de dopage, donc des grands
08:39avec de grosses équipes
08:40et des sports où il y a
08:41des moyens phénoménaux, quoi.
08:43Sauf qu'à 14 ans, un gamin
08:44qui a le même âge que moi,
08:45il me dit...
08:46Je revenais de blessure,
08:48je ne sais plus exactement,
08:49mais j'étais quand même assez jeune,
08:51et il me propose...
08:52Il me propose quelque chose,
08:54en fait. Au début,
08:55je ne comprenais pas trop,
08:56et puis je me dis, mais non,
08:58c'est... On est hyper jeunes,
08:59en fait, le dopage, tu peux y être
09:01confrontée sans avoir...
09:02Pardon, excuse-moi,
09:04mais à quel moment tu comprends
09:05qu'il s'agit de dopage
09:07et non pas de complément
09:08ou d'un truc acceptable ?
09:10Non, en fait...
09:11Parce que du coup,
09:12je le questionne,
09:13parce que je ne comprends pas trop,
09:15je le trouve un peu étrange
09:17dans sa façon d'aborder le truc,
09:18et finalement, je lui dis,
09:20c'est quoi ce que tu me proposes ?
09:22Il me dit, c'est pas très autorisé,
09:23c'est mon coach qui me dit...
09:25Et là, j'ai hyper flippé,
09:26parce que finalement,
09:28je me rends compte que t'es pas
09:29obligée d'être hyper connue,
09:31t'es pas obligée d'avoir
09:32une équipe de je sais pas combien
09:34de lits derrière toi, etc.
09:36Et en fait, le dopage peut être
09:37aussi présent très jeune,
09:39et que si tu fais pas gaffe,
09:40en fait, tu peux tomber
09:42dans un truc, parce qu'un pote
09:43en qui t'as confiance te propose
09:45quelque chose pour récupérer,
09:47pour être...
09:48C'est fou.
09:49Et j'ai envie de te dire,
09:51surtout que, et je suis pas
09:52en train de vendre le dopage,
09:54surtout que tu devais pas être
09:56testé à 14 ans, donc tu peux
09:57prendre, tricher...
09:59C'est là que ça commence.
10:00Et qu'est-ce qui fait
10:01que tu le prends pas ?
10:03Je pense que c'est...
10:04Alors déjà, c'est un truc
10:05qui me fait flipper,
10:06mais je sais pas,
10:08moi, j'ai peur de ça.
10:09Peur de quoi ?
10:10Des répercussions pour la santé ?
10:12Peur des répercussions
10:13pour la santé.
10:14J'ai pas été éduquée comme ça.
10:16Et puis, c'est bien d'être fier
10:18de ce qu'on est, de ce qu'on fait.
10:20Monter sur un podium,
10:21sachant que t'as pas été clean,
10:23enfin, je serais pas à l'aise, quoi.
10:25Quand tu montes sur un podium,
10:26t'es fière, tu partages,
10:28tu t'en parles aux jeunes,
10:29tu les motives, enfin,
10:31il se passe plein de choses,
10:32y a de la transmission.
10:34Mais si t'es pas capable
10:35de te regarder dans le miroir,
10:36je suis toujours hyper déçue
10:38quand y a des athlètes
10:40dans lesquels je crois
10:42qui sont positifs
10:43et qui sont véritablement positifs,
10:47parce qu'il y a des erreurs médicales,
10:49y a pas mal de choses qui peuvent se passer.
10:51Ça, ça me...
10:52C'est vraiment, pour moi,
10:54ça salit le sport, en fait.
10:55Et en même temps,
10:57depuis ce jour où ce gamin a 14 ans
10:59au Gold Loop t'a proposé
11:00de prendre un cacheton,
11:01est-ce que, du coup, t'as pas
11:03une suspicion presque permanente
11:05envers tes adversaires ?
11:07Parce que moi, c'est ça
11:08que je trouve monstrueux,
11:09et tu parles ici face à des passionnés
11:12de sport, c'est que t'as peut-être
11:13un mec en face de toi,
11:15enfin, une fille, en l'occurrence,
11:17et qui est pas clean, quoi.
11:18C'est déjà arrivé.
11:19Et tu termines 4e au JO,
11:21ben, ouais, peut-être qu'il y en a zéro,
11:23mais peut-être une, peut-être deux,
11:25peut-être trois qui seront chargés.
11:27Alors, c'est déjà arrivé.
11:29Bien sûr.
11:30Mais, encore une fois,
11:31moi, je fais quand même confiance
11:33un petit peu au système,
11:35la façon dont il est fait.
11:36Après, ce que je trouve un peu...
11:38Donc, c'est-à-dire que si je fais 4e,
11:40j'ai les boules,
11:41mais j'ai pas ce côté revanche
11:43ou quoi que ce soit.
11:44Ben, voilà.
11:45Non, c'est pas revanche,
11:47c'est pour toi.
11:48C'est quand on sait
11:49à quel point vous, les champions,
11:51les championnes de très, très haut niveau,
11:53vous sacrifiez vos vies,
11:54vous sacrifiez vos vies
11:56pour faire une putain de médaille
11:58olympique et que tu peux échapper
11:59parce qu'il y a quelqu'un
12:01qui a triché.
12:02C'est dingue,
12:03parce que c'est pas la même vie.
12:05Oui, bien sûr.
12:06T'as les boules, t'es au fond du trou.
12:08T'es médaillé olympique,
12:09ça change ta vie.
12:10Le game changer.
12:12Tu l'es pas, ben, tu l'es pas.
12:13T'as les boules, t'es au fond du trou,
12:15mais après, il faut digérer
12:17et passer à autre chose.
12:18Soit t'arrêtes ta carrière,
12:20soit tu passes à autre chose,
12:21à l'Olympiade d'après.
12:23Et peut-être qu'entre-temps,
12:24l'échantillon de cet athlète
12:27aura été...
12:28Prouvera effectivement que lui
12:30a été contrôlé positif.
12:32Du coup, tu récupéreras peut-être
12:34ta carrière, ta médaille.
12:36Ou peut-être pas.
12:37Mais ça fait partie du jeu.
12:38Si on regarde bien,
12:39c'est le dopage dans le sport,
12:41mais dans la société,
12:42on a aussi ces mêmes travers.
12:44Pour autant, on s'arrête pas dessus.
12:46On digère, ça nous fait mal,
12:47mais il faut avancer.
12:49Parle-moi de la gamine
12:50qui avait 3-4 ans en Guadeloupe
12:52et qui allait faire de l'escrime
12:53en cachette. Maman savait pas,
12:55elle pensait que t'allais faire
12:57de la danse.
12:58J'ai commencé l'escrime
12:59sur un gros, gros malentendu.
13:01Effectivement, ma mère voulait
13:02avoir une fille très tôt.
13:04Elle a eu 3 garçons.
13:06Rires
13:07Et...
13:08Et enfin, là !
13:09Et donc, je suis arrivée
13:11assez tardivement.
13:12Très sympa, cette photo.
13:13En fait, j'avais un frère
13:16qui me...
13:17Ma mère voulait une fille
13:19avec tous les clichés, quoi.
13:20Qu'il fasse de la danse...
13:22Les couettes.
13:23Les couettes, la jupe,
13:24enfin, la totale,
13:26ce qui ne me correspond
13:27toujours pas aujourd'hui.
13:28En fait, tous les mercredis,
13:30j'allais à la danse.
13:31Mon frère me déposa à la danse.
13:33Il avait donné des cours d'escrime
13:35à des tout-petits de 5, 6, 7 ans.
13:37Enfin, 6, 7 ans, plutôt.
13:38Un jour, ma prof de danse s'est tombée malade.
13:41Mon frère m'a amenée à son cours
13:43pour patienter,
13:44parce qu'il ne voulait pas
13:45me ramener à la maison.
13:47En fait, il a vu que j'étais...
13:49Qu'il se passait un truc,
13:50il m'a proposé d'essayer
13:51et j'ai kiffé. J'ai tout de suite kiffé.
13:54J'étais un peu réservée à l'époque,
13:56mais j'ai adoré ce moment.
13:57Tous les mercredis, on a prétendu
13:59aller à la danse.
14:00Et en fait, on allait à l'escrime.
14:02C'est pire que du dopage vis-à-vis de...
14:05Rires
14:06Mais ça s'est hyper mal passé.
14:08La Guadeloupe, c'est quand même petit.
14:10Ma mère a quand même...
14:11T'avais quel âge ?
14:12Ma mère a quand même rencontré
14:14ma prof de danse, déjà,
14:16qui a appris les nouvelles.
14:17Comment ça...
14:18Elle était pas là, hier.
14:20Donc, ça s'est mal passé, effectivement.
14:22Elle m'a forcé à arrêter l'escrime
14:24pendant quelques temps.
14:25T'avais quel âge ?
14:27Je devais avoir 5 ans,
14:28quelque chose comme ça.
14:29Et en fait, après,
14:31elle s'est bien rendue compte
14:32que ça me rendait triste.
14:34Et elle m'a laissée reprendre, quoi.
14:37A quel moment,
14:38l'escrime, c'est devenu ta vie ?
14:43Je pense que le premier gros déclic,
14:45c'est à 18 ans,
14:46quand je pars de la Guadeloupe
14:48pour l'internat.
14:49T'as déjà des titres ?
14:50J'ai déjà fait des Coupes du monde,
14:53j'ai déjà fait...
14:55Oui, des mondiaux juniors,
14:57médaillés de bronze ou médaillés d'argent.
15:00On n'a jamais eu de titre en junior.
15:02Euh...
15:03Et là, je quitte la Guadeloupe.
15:05En fait, à 16 ans,
15:06j'ai vu Laura Flessel devenir médaille championne olympique,
15:09d'ailleurs, à l'épée, la première.
15:11C'est ce jour-là que je me suis dit
15:13que je voulais être médaillée olympique à 16 ans.
15:16Et à 18 ans, quand je pars de la Guadeloupe,
15:18c'est quand même un vrai déchirement, en fait.
15:218 000 km, on quitte sa famille
15:23pour la première fois.
15:24Moi, le week-end, je ne rentre pas chez moi de l'internat
15:27alors que les autres rentrent chez elle.
15:29Mon 1er Noël, je suis toute seule dans l'internat de Bordeaux.
15:32L'horreur.
15:33T'es face à deux Bordelais, là, ou presque.
15:36Je kiffe Bordeaux, c'est pas le problème.
15:38Mais le problème, c'est que, ouais, à ce moment-là,
15:41en fait, je pars pour cette médaille olympique.
15:43Je pense que c'est vraiment là le premier déclic.
15:46Et au moment où ça devient vraiment pro,
15:48c'est la 2e étape où je quitte Bordeaux pour...
15:51Pour Paris.
15:52Pour Paris.
15:53Et à Paris, tu arrives ?
15:54À Paris, j'arrive au racing.
15:57Après, je bifurque à Levallois.
16:00Et puis, quelques années après, j'intègre l'INSEP.
16:04Tu parlais de Laura Flessel, qui a été le déclic.
16:07La petite gamine de 16 ans voit Laura médailler olympique.
16:10Et ta médaille olympique, c'est avec elle que tu vois.
16:13C'est vrai.
16:14C'est magique.
16:15C'est vrai que je vois Laura à Atlanta, en 96,
16:19et on est médaillés ensemble avec Maureen Nizima
16:21et Ajna Kaikara-Ipiko, en 2004.
16:24Il s'est passé 8 ans entre les deux, donc 2 Olympiades.
16:27Et c'est vrai que quand on regarde, c'est fou, quoi.
16:30C'est un...
16:32C'est quand même kiffant.
16:33Explique-moi, le jour où il y a cette médaille olympique,
16:36est-ce que tu repenses à la petite de 16 ans ?
16:38Ou non ?
16:40Sur le coup, non.
16:41Mais je pense à ma famille, à mes amis,
16:44parce que pour moi, cette médaille, c'est une médaille d'équipe,
16:47mais c'est aussi la médaille des personnes qui m'ont soutenue
16:50et qui ont changé ce chemin, qui ont fait ce parcours avec moi.
16:53Et avec du recul, je repense un peu plus tard,
16:57effectivement, à Laura,
16:59il y a 16 ans, où je me dis, ça y est,
17:01je veux être médaillée olympique et je serai médaillée olympique.
17:04Et je pense à ce moment-là aussi,
17:06à ces personnes qui me disent, en fait, non.
17:09Des personnes en qui je croyais, en qui j'avais confiance,
17:12qui me disent, tu ne vas jamais y arriver,
17:14des trucs comme ça.
17:15Ah ouais ?
17:16Est-ce que tu n'as pas envie d'y remercier ?
17:19Il faut les remercier, ces gens-là,
17:21d'avoir, au contraire, un peu piqué,
17:23parce que c'est ça qui te...
17:25On a tous des gens comme ça dans la vie.
17:27Je ne les remercie pas, parce que je n'ai pas ce côté encore
17:30revancharde ou gai, enfin, tu vois.
17:33Ça m'a fait mal, parce que c'est des personnes en qui j'avais confiance,
17:36et que, du coup, pendant un moment,
17:38ça m'a mis à distance de ce rêve-là.
17:41Je me suis dit, peut-être qu'ils ont raison,
17:43et finalement, je me suis dit, il faut que j'essaye.
17:45Ce n'est peut-être pas aussi grâce à ça que tu as...
17:47Non, non.
17:48Non, parce qu'une fois que j'ai digéré,
17:50c'est bon, je suis passée à autre chose,
17:52et ces personnes, je repense à eux à certains moments,
17:54là, on en parle, et puis après cette médaille,
17:57mais pas d'un point de vue négatif.
18:00C'est dommage qu'ils aient pensé négativement à ça,
18:04et puis surtout, en fait,
18:06là, en tout cas, je parle de ma prof de sport,
18:07c'est quand même quelqu'un qui a un impact sur une gamine de 16 ans,
18:11et c'est important, mine de rien.
18:13Après cette médaille olympique,
18:14il y a eu des échecs olympiques ?
18:16Oui.
18:18Comment tu l'as vécu ? Comment on vit ça ?
18:20Comment on surmonte ça ?
18:22Le plus gros, c'est pour la qualif,
18:25surtout de Londres, 2012,
18:27parce que la dernière compét' se fait à Paris,
18:30le dernier match, on perd d'une touche,
18:32donc là, en plus, on vient avec la famille, les amis,
18:34tout le monde est sur place,
18:36et là, c'est dur.
18:37Là, c'est hyper dur, j'ai des frissons,
18:40je pense que pour moi, c'est la pire défaite que j'ai vécue,
18:44et peut-être que l'équipe de France,
18:46et Pédam, en tout cas, a vécu à ce moment-là.
18:48Il se passe quoi ?
18:49Ça s'effondre, ça s'écroule ?
18:51Oui.
18:52On a eu beaucoup de mal à se qualifier,
18:54d'ailleurs, on ne s'est pas qualifiés, justement, sur la fin,
18:56et puis, pour moi, c'était juste impensable,
19:01impossible, du coup,
19:03moi, j'ai eu besoin de partir en Guadeloupe,
19:06de m'isoler, d'être loin de tout ça.
19:07Combien de temps ?
19:09Je suis partie deux semaines, mais ma mère était super inquiète,
19:11alors moi, j'aime bien manger, j'aime bien le bon vin,
19:13mais je ne mangeais pas, je ne parlais pas, j'étais enfermée.
19:16Une vraie petite déprime, tu avais besoin de te reconstruire.
19:18Totalement, et puis, tu revois le match,
19:20tu revois le match tout le temps, tu ne dors pas, c'est horrible.
19:23Qu'est-ce que j'aurais pu faire ? Qu'est-ce qu'il aurait pu se passer ?
19:25Tu n'aurais rien pu faire, Salim.
19:27Mais tu aurais été bienvenue.
19:29Il est gentil, il est solidaire.
19:31Tu sais que j'en ai fait, en plus, j'en ai fait un peu des scrims.
19:33C'est à Bordeaux, en plus, le mec, on les embrasse.
19:35OK.
19:36C'est le mec qui pique tout le monde ?
19:38Oui.
19:39C'est Salim.
19:43Oui.
19:44Tu avais préparé ?
19:45Oui, j'avais anticipé.
19:47Alors, les scrims, c'est un sport amateur qu'on pratique comme des pros,
19:51mais pour autant, la moindre baissure, la carrière peut se terminer
19:55et du jour au lendemain, tu peux te retrouver sur le carreau sans rien.
19:58Donc, moi, j'avais toujours été excitée par la tech
20:02et la data, j'ai toujours eu l'impression
20:04qu'on pouvait faire énormément de choses dans la société grâce à elle.
20:07Et en fait, j'avais effectivement anticipé
20:10en commençant à travailler dans la data, en l'occurrence.
20:16À quel moment tu mises là-dessus ?
20:17Parce qu'aujourd'hui, ça paraît évident à tout le monde,
20:19mais tu as fait des études, d'ailleurs.
20:21J'ai fait des études.
20:22J'ai fait un master sur management sur l'étude comportementale d'achat.
20:27Oui.
20:28Et justement, j'ai rencontré une start-up, Openfield,
20:32qui faisait de l'étude de data, l'étude de flux de data
20:35pour le PSG, l'AS Monaco et tout ça.
20:37Donc, c'était mes clients et c'est cool aussi
20:39de pouvoir rentrer dans une start-up spécialisée dans ce domaine-là,
20:42mais dans le sport en plus, avec des beaux clients.
20:44Et depuis ?
20:45Et depuis, j'ai grandi un peu dans la data
20:48et puis je me suis formée à nouveau parce qu'en fait, le truc, c'est que…
20:50Ça évolue tout le temps.
20:52Oui, ça évolue tout le temps,
20:53mais c'est surtout que je suis rentrée d'une manière assez différente.
20:56C'est que j'avais déjà fait 5 ans d'études pour mon master
21:01et je n'avais pas envie de reprendre 5 ou 8 années d'études pour la data.
21:04J'ai appris avec mon école préférée qui est YouTube, concrètement.
21:08Donc, ce qui signifie que le soir,
21:11quand je finissais les entraînements à Levallois à 22h,
21:13je rentrais chez moi, une vie normale,
21:15mais je repassais encore 2-3 heures, minuit à 2h,
21:18à apprendre, à comprendre, etc.
21:20Et puis, j'ai rencontré des gens aussi dans la vraie vie
21:22qui travaillaient dans ce milieu-là et j'ai grandi comme ça.
21:25Et j'ai bossé quelques années pour cette start-up-là.
21:28Puis ensuite, je me suis formée.
21:29Et puis maintenant, je suis product manager dans un cabinet qui…
21:33Là, pour l'instant, je fais des objets connectés pour Décathlon, voilà.
21:36Est-ce que tu n'as pas l'impression que les grandes sportives,
21:38les grands sportifs comme vous, contrairement à nous, Salim, désolé,
21:44vous avez un truc en plus, vous avez un mental en plus,
21:48vous avez plus la dalle que nous,
21:50même si moi, j'ai l'impression de toujours crever la dalle.
21:51Et je pense que Salim aussi, on veut toujours apprendre, toujours faire plus.
21:55Moi, je n'y crois pas.
21:56Je pense qu'on ne naît pas avec du courage, on ne naît pas avec…
22:01Là, je suis d'accord.
22:03Ce n'est pas dans l'ADN ou quoi que ce soit,
22:05c'est vraiment un truc, à un moment donné,
22:08que tu travailles, en fait, avec l'expérience de la vie.
22:11Que tu travailles.
22:12Ce n'est pas la vie qui le fait que…
22:14Ça peut être les deux.
22:15Mais dans tous les cas, tu es obligé de le travailler
22:17parce que sinon, ça ne tient pas dans le temps et ça ne marche pas.
22:20Et le mental, je pense que…
22:23Oui, mais pardon, mais tu as des glandeurs.
22:25Bien sûr, mais c'est un choix.
22:28C'est vrai.
22:29Je pense qu'à un moment donné, pour moi, on est pareil,
22:32sauf qu'à un moment donné, les sportifs,
22:34certains sportifs, en tout cas, font le choix d'un moment donné
22:37de switcher et de se dire, moi, j'ai envie de ça
22:40et je me donne les moyens d'y parvenir.
22:44Je pense qu'elle est juste là.
22:46Pour moi, c'est la différence, mais peut-être que je me trompe.
22:49Je ne pense pas que ça soit inné, en tout cas.
22:52Toi qui es conférencière,
22:53quels sont les thèmes sur lesquels tu…
22:55Je ne vais pas dire où tu es la plus crédible,
22:57mais où tu excelles, où tu te sens le plus à l'aise,
23:00qu'ils sont le plus toi ?
23:02Tout ce qui est lié à la tech dans le sport, data, IA, etc.
23:07L'atteinte d'objectifs,
23:08comment les moyens pour y arriver, etc.
23:13Enfin, etc., je veux dire, les thématiques de ce genre.
23:16Et puis aussi, la représentation et représentativité des femmes
23:20dans la tech et dans le sport, pour moi, c'est important
23:23parce que je pense qu'on n'est pas obligé, représentation,
23:26on n'est pas obligé d'être à poil pour vendre un dentifrice.
23:31Un dentifrice, on n'aura pas les dents plus blanches, par exemple.
23:34Mais aussi le fait que les femmes soient autant visibles
23:39que les hommes dans les médias,
23:41que les adjectifs qui sont utilisés soient plutôt de l'ordre de la performance
23:46et non quelque chose lié au physique,
23:48comme c'est malheureusement encore un petit peu le cas.
23:50Et puis la paie, que la paie soit aussi équivalente,
23:54parce que purée, on est en 2024.
23:56Parce que, pardon, et on va terminer là-dessus,
23:59mais tu défends les femmes, tu en parles.
24:01On n'a pas parlé de la diversité, de la couleur.
24:04Ça aussi, c'est des choses qui te tiennent à cœur, j'imagine.
24:06Oui, bien sûr.
24:07Tu l'as subi, ça ?
24:09Oui, bien sûr.
24:10Moi, je me suis... Enfin, bien sûr, non, pas bien sûr, malheureusement non,
24:13mais en fait, je me suis rendu compte, en tout cas,
24:15que j'étais noire quand je suis arrivée en équipe de France.
24:18Parce que, oui, je ne suis pas aigle, je vois bien, je suis marron.
24:23Oui, mais il y en a d'autres.
24:25Jusque-là, je ne m'étais pas rendu compte que j'étais noire.
24:28C'est les propos, les comportements,
24:32et puis, pour certains étrangers qui ont été exclus, d'ailleurs,
24:35des cris de macaques, des bananes qu'on balance.
24:38Bon, bon, bon, à ce point-là ?
24:40Oui, oui.
24:41Je ne parle pas que de moi, mais malheureusement, je l'ai vécue.
24:45Salim, ça t'a plu ?
24:47Écoute, c'est toujours motivant d'avoir quelqu'un en plus
24:50qui représente et qui porte les couleurs de Paris 2024.
24:54À ce point-là, le message que tu t'es presque mise à l'escrime par accident
24:59et que tu te retrouves à être médaillée avec une personne qui était ton idole,
25:03ton modèle, c'est un truc, moi, qui me reste, qui est assez énorme.
25:06J'ai juste une dernière question, si tu veux bien.
25:08Je veux bien.
25:10Merci. Puisqu'on est sur les Jeux, justement.
25:12Non, c'est fini. Allez, vas-y.
25:13Quelle idée tu as sur, on va dire, la pratique du sport,
25:20ou l'idée, en tout cas, que le sport est nécessaire en France ?
25:23Est-ce que tu penses que c'est présent dans la culture française
25:26des Français, des vrais Français, on va dire, au quotidien ?
25:29Là où un Teddy Riner dit, il y a quelques jours,
25:31la France n'est pas un pays de sport.
25:32Non, mais je suis d'accord avec lui et avec Florent Manodou aussi, exactement.
25:35Et l'exemple de Teddy, avant qu'il le dise, justement,
25:38je suis en train de me dire, mais quand on était au Brésil,
25:40on regardait toute la journée, les gens faisaient du sport,
25:43tout le temps, partout.
25:44Effectivement, là, depuis quelques années,
25:46on fait de moins en moins de sport dans les écoles, les collèges.
25:49Et puis même, quand on discute avec les profs de sport,
25:51on se rend bien compte que les enfants ont de moins envie de faire de sport.
25:56Donc, il y a moins cette culture,
25:58cette politique sportive, déjà, dans l'éducation.
26:00Ensuite, quand on regarde dans notre environnement de ville, quotidien,
26:05il n'y a pas beaucoup d'espace pour le sport, honnêtement.
26:08Alors que dans d'autres pays, ils sont prévus.
26:12Et ça, c'est important.
26:13Les infrastructures ici ne sont pas forcément toujours...
26:17À la hauteur.
26:17À la hauteur, voilà, on va dire ça comme ça.
26:20Donc, non, on n'est pas vraiment dans un...
26:24Et puis, ce n'est pas porté par le gouvernement,
26:26il faut être honnête, à un moment donné.
26:28Là, on est à Paris 2024, c'est chez nous, c'est dans quelques mois.
26:31C'est demain, oui.
26:33Et malgré ça, il n'y a pas de mouvement vraiment sportif
26:36qui a été porté pendant cette Olympiade.
26:38C'est un peu dommage, quand même.
26:40Oui, mais en même temps, on est le meilleur pays pour la bouffe,
26:42donc on ne peut pas tout faire.
26:43Non, je plaisante, mais...
26:45Je plaisante, mais évidemment, et c'est un point noir flagrant.
26:49Et ça serait bien que le prétexte de Paris 2024
26:53devienne un vrai prétexte.
26:55C'est comme ça qu'on nous l'a vendu il y a...
26:56Exactement.
26:57Il y a x années.
26:58Vous allez voir, ça va tout changer.
26:59Pour l'instant, je ne vois pas.
27:00Alors, je ne sais pas s'il y a un parallèle à faire,
27:02mais le taux d'obésité augmente.
27:04Bien sûr.
27:05Il ne faut pas non plus l'oublier.
27:06Alors après, attention, ça, c'est pas fort qu'aux Français,
27:08les écrans, les consoles, etc.
27:10C'est un vrai fléau, mais évidemment.
27:12Mais ça devrait être un atout supplémentaire
27:13pour que les politiques se battent pour ça, quoi.
27:16Merci infiniment, Sarah.
27:17Merci à vous, c'était vraiment cool.
27:18Merci à toi.
27:19Merci, Salim.
27:19Merci beaucoup.
27:20Merci, Alex.
27:21Et à très bientôt.
27:21Merci pour votre fidélité.
27:22Merci à toutes les équipes qui ont bossé sur cette émission.
27:24Salut.
27:25À bientôt. Merci.