La Victoire est en Elles - Juliana Ferreira

  • il y a 2 mois
Cette semaine, Alexandre Delpérier reçoit Juliana Ferreira, championne du monde et d'Europe de ju-jitsu. A 26 ans, elle vient de décrocher la médaille d'or aux Jeux Mondiaux.

Category

🥇
Sports
Transcript
00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21soyez les bienvenus dans votre rendez-vous dédié aux femmes.
00:24Bienvenue dans La victoire est en elle.
00:26Encore une femme particulièrement inspirante, forte, combattante,
00:30voici le sommaire.
00:32Aujourd'hui, je reçois une championne de France,
00:34championne d'Europe, championne du monde de jiu-jitsu.
00:38C'est Juliana Ferreira,
00:40qui a ajouté cette médaille lors des Jeux mondiaux à son palmarès.
00:43Et il y a encore une compétition internationale
00:46au mois d'octobre.
00:47Elle nous dira tout pour ce parcours exceptionnel et atypique.
00:51Bonjour, Juliana.
00:52Je suis ravi de t'accueillir. Tu as 26 ans.
00:55Tu es championne d'Europe, championne du monde.
00:57Tu as gagné les Jeux mondiaux. Tu as tout gagné, quoi.
01:01Maintenant, je peux dire que j'ai tout gagné,
01:04avec cette médaille aux Jeux mondiaux.
01:06C'était la dernière, celle qui manquait.
01:10C'était l'expérience aussi qui manquait.
01:12C'est la première fois que j'y prenais part cet été.
01:14Et je reviens victorieuse, donc c'est super.
01:17Il y a des championnats du monde qui arrivent ?
01:19Il y a le championnat du monde qui arrive en fin d'année.
01:22Ce sera où ?
01:23A Abu Dhabi, fin octobre.
01:24Tu es favorite ?
01:25Oui.
01:27J'y suis et j'y vais avec une grande détermination,
01:30encore une fois.
01:31Chaque fois qu'on s'engage, c'est pour gagner.
01:34Donc, on y va pour gagner.
01:35Tu as 26 ans, tu as tout gagné.
01:37On dit souvent, et les sportives qui viennent ici nous le confirment,
01:41que c'est la tête qui te dit si tu as envie de gagner.
01:44Ça commence par là.
01:45Est-ce que tu as toujours autant faim de victoire ?
01:47Est-ce que tu as toujours autant la dalle ?
01:50Il y a des moments où on se remet en question
01:51parce qu'il y a toujours des coups durs,
01:53ça ne se passe pas toujours aussi bien, l'entraînement.
01:55Et puis, on ne gagne pas toujours.
01:57Mais là, je pense que je suis sur une pente positive.
02:02Mais ta tête, elle dit quoi ?
02:04Elle me dit d'y aller.
02:05Le jour où je ne serai pas à 100 %,
02:08je me poserai des questions, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui.
02:11Avant de repartir sur toute ta vie,
02:14le judo, 5 ans, les changements, avant d'arriver au jiu-jitsu,
02:18je voudrais que tu nous parles de cette médaille d'or
02:21de cet été à Birmingham.
02:22Ça s'est passé comment ?
02:24Sachant que l'année précédente, en 2021,
02:26tu avais terminé 3e des mondiaux,
02:28il y avait un esprit de revanche,
02:30sachant que tu avais été championne du monde en 2019.
02:33Tu es arrivée comment là-bas à Birmingham ?
02:35Je suis arrivée bien, je me sentais prête.
02:38C'est vrai que sur l'édition précédente des championnats du monde,
02:41je finis 3e et j'avais un petit remorse
02:45que je pense que c'est plus moi qui fais des erreurs
02:48d'un point de vue stratégie.
02:49Et là, j'étais prête sur l'aspect physique,
02:52préparation à tous les niveaux,
02:54donc c'était vraiment un combat, je pense, plus contre moi-même.
02:58Parce que j'arrivais déterminée,
03:00on est là face à l'adversaire qui nous connaît,
03:03qui a préparé sa stratégie.
03:04Et c'est finalement qui aura la meilleure stratégie,
03:07parce qu'à ce niveau-là, on est tous bons techniquement.
03:10Il faut croire que c'est la même cohérente qui a gagné.
03:12Il y a un truc qui m'interpelle.
03:13Tu m'as dit, c'est avant tout un combat contre moi-même.
03:15Ça veut dire que dans ta tête, toi, aujourd'hui, Juliana,
03:18tu sais que si tu as fait tout ce qu'il faut,
03:20tu es imbattable ?
03:21Mon premier combat, donc c'est vraiment contre moi-même,
03:23c'est le poids.
03:24Il faut l'avouer, on est un sport à catégorie de poids.
03:27Et donc, je fais des régimes à chaque compétition,
03:29et le régime aura un impact sur mon état de forme
03:33et sur mon état physique, finalement,
03:35pendant la compétition et les combats.
03:37Ça veut dire que la difficulté, c'est d'avoir le moins de poids
03:40à perdre juste avant la compétition.
03:41C'est ça.
03:42Et c'est combien en combien de temps ?
03:44Que je comprenne, là, par exemple, cet été,
03:45avant les Jeux mondiaux.
03:48Alors moi, je me suis prise un mois à l'avance.
03:50Un mois à l'avance, mais c'est...
03:52Donc, tu as fait une prépa de ouf,
03:54et un mois avant, tu es à plus combien ?
03:56Cinq kilos.
03:57Donc, tu as cinq kilos à perdre en un mois,
03:59ce qui est beaucoup.
04:00Ce qui est beaucoup.
04:01Sachant qu'il faut continuer de s'entraîner et ainsi de suite.
04:03Exactement.
04:04C'est prévoir l'entraînement à haute intensité,
04:07avec la gestion de l'alimentation aussi,
04:09mais bon, c'est tout un ensemble.
04:10Donc, c'est le repos, c'est le quotidien, finalement,
04:14qui est votre travail.
04:16Oui, mais on ne maigrit pas pendant qu'on se repose.
04:17Mais ça aide, finalement.
04:19Le repos, pendant qu'on dort,
04:22il y a tout le système qui continue de fonctionner,
04:24donc ça aide aussi.
04:25Qu'est-ce que tu as changé dans ton alimentation
04:27dans ce mois qui précède les Jeux mondiaux ?
04:29Explique-moi.
04:30Tu ne manges plus quoi, tu ne prends plus quoi ?
04:31C'est la qualité des repas, donc la quantité aussi,
04:35parce qu'on a tendance, je pense, à manger un peu plus que ce qu'il faut.
04:39Mais manger les aliments qui ont plus de fer.
04:43Peut-être que les lentilles vont avoir un peu plus d'apport
04:47qu'autre chose, qui permettront de restreindre la quantité,
04:49mais d'avoir sûrement plus d'apport et de qualité nutritive
04:54que ce qu'on mangeait avant.
04:55Juliana, surtout le prend pas mal,
04:56mais j'ai envie de te dire, pourquoi tu ne le fais pas tout le temps, ça ?
04:58Ce qui t'éviterait d'avoir un régime à faire un mois avant.
05:01Il y en a beaucoup qui me le disent, moi-même, je me le dis,
05:04mais finalement, c'est une question d'habitude,
05:06et de mauvaise habitude, pour le coup.
05:11Peut-être d'accompagnement, il y a le quotidien aussi qui joue.
05:14On est tous aussi faibles face à certains points.
05:18Moi, pour le coup, c'est un peu les grignotages, comme beaucoup,
05:23qui font que même si je pense avoir une bonne alimentation,
05:26c'est les écarts qui vont me pénaliser d'un point de vue alimentaire.
05:30Il y a une chose, et cette discipline est exceptionnelle,
05:32et une fois de plus, championne de France, d'Europe, du monde,
05:35plus les Jeux mondiaux, tu as tout gagné.
05:37Il y a une chose, c'est que ce n'est pas une discipline olympique.
05:40Donc, qui dit pas discipline olympique, dit moins de moyens.
05:42La preuve, tu travailles, on en parlera tout à l'heure.
05:44C'est-à-dire que tu travailles, tu t'entraides.
05:46Je comprends qu'il y a un moment où tu as besoin de dérailler,
05:49d'où ces petits grignotages.
05:51Par exemple,
05:54est-ce que tu penses...
05:55D'abord, c'est quoi le staff autour de toi ?
05:57Est-ce que tu es assez bien accompagnée ?
05:59Est-ce que...
06:00C'est une des différences.
06:02Finalement, nous, en jiu-jitsu,
06:03on est dans la Fédération française du judo,
06:05jiu-jitsu et discipline associée,
06:07mais le judo a la lumière sur lui.
06:11Discipline olympique, ce qui n'est pas votre cas.
06:12Voilà, c'est exactement.
06:13Donc, on a un staff de l'équipe de France, entraîneur, etc.,
06:17mais c'est dédié aux entraînements qu'on a.
06:19Moi, d'un point de vue personnel, comme les autres athlètes,
06:22soit on se débrouille et on les finance souvent par nous-mêmes.
06:25Moi, en ce qui me concerne, j'ai pas d'accompagnement particulier,
06:28que ce soit sur la préparation physique ou d'un point de vue alimentaire.
06:32Toute seule, tu te débrouilles ?
06:33Toute seule.
06:34Il faut quand même rappeler, et après, on va retracer cette carrière
06:37que je trouve exceptionnelle,
06:38mais ton titre de championne du monde, ça t'a ramené quoi ?
06:42De la joie.
06:46De la satisfaction par rapport à tous les entraînements faits,
06:49mais derrière, un peu de communication très léger.
06:54Mais financièrement, quasi rien.
06:56Financièrement, c'est pas grand-chose.
06:59C'est pas grand-chose, ça change pas la vie.
07:01Ça nous permet pas de prendre un mois de congé
07:05ou deux semaines de congé avant une compétition
07:07pour être encore plus performante pour la compétition.
07:08Là où une médaille d'or olympique, si je dis pas de bêtises,
07:10c'est bien 50 000 euros.
07:12C'est ça, et c'est plein de partenariats potentiels, etc.
07:15Donc, on n'a pas la même situation
07:18et on se débrouille beaucoup plus que les sports olympiques.
07:21Oui, évidemment.
07:23Explique-moi, c'est quoi, cette discipline ?
07:26Si je caricature,
07:28ça serait un conglomérat entre le karaté, le judo ou la lutte.
07:34Donc, karaté, on sera à distance avec une partie coup de pied, coup de poing,
07:37on est sur de la touche.
07:39La projection, c'est du dos ou de la lutte pour la partie debout.
07:43On cherche à projeter son adversaire sur le côté ou sur le dos
07:47ou même à plat ventre.
07:48Et une fois arrivé au sol, on a ce qui va être connu
07:52plus pour ceux qui pratiquent le jiu-jitsu brésilien,
07:55où on va chercher les techniques d'immobilisation et de soumission.
07:58Tout ça fonctionne avec un système de poings
08:00selon la qualité des projections, de la touche ou de l'immobilisation.
08:03Et celui qui va réussir à marquer y pond dans chacune de ses parties.
08:07Donc, on a un arbitre qui va valider ses parties.
08:10Si je marque mon y pond en partie une,
08:12c'est-à-dire que je vais toucher
08:14soit par un coup de pied ou un coup de poing proprement,
08:17ensuite, je vais projeter mon adversaire proprement
08:20et au sol, je vais soit l'immobiliser, soit le soumettre
08:22par une clé d'articulation ou un étranglement.
08:26Ça va me permettre de gagner le combat avant la fin du temps réglementaire,
08:31qui est de trois minutes.
08:32C'est l'équivalent peut-être du KO à la boxe,
08:36mais être efficace dans ces trois parties nous permet de gagner le combat
08:39avant la fin du temps réglementaire.
08:41Sinon, c'est au point que ça se départage.
08:43Explique-moi, c'est quoi, là ?
08:44Jouer au kimono, comme en judo ?
08:46Le kimono de l'équipe de France ?
08:48Le kimono de l'équipe de France, des Jeux mondiaux.
08:51Donc, notre tenue, c'est le kimono qu'on appelle le jujitsugi.
08:56Ensuite, comme on a cette percussion en partie une des protections,
09:01donc ça, c'est les mitaines pour les mains,
09:02on a des protections aussi tibia et pieds.
09:06Et puis, la ceinture.
09:08Donc, chaque combattant est distingué par la couleur qu'il porte,
09:12donc soit le rouge, soit le bleu.
09:14Et la ceinture noire, c'est le grade qu'on a au judo, au jujitsu combat.
09:18C'est la classe.
09:19Juliana, explique-moi comment tout ça a commencé.
09:22Le judo, à quel âge ?
09:24T'as des frères, des sœurs ?
09:26J'ai des sœurs. On n'est que des sœurs. J'ai trois sœurs.
09:29Quatre filles ?
09:30Quatre filles.
09:31Avec maman à la maison ?
09:32Avec maman à la maison.
09:33Eh ben, dis donc !
09:35Une bonne équipe.
09:37Donc, j'ai commencé à l'âge de 5 ans.
09:38Je suis née en fin d'année, donc j'allais sur mes 6 ans.
09:40Tes sœurs sont plus grandes, plus petites, ou t'es au milieu ?
09:43J'ai une grande sœur et deux petites sœurs.
09:44OK.
09:45Et donc, c'est ce qui m'a amenée, d'ailleurs, au judo, à l'origine.
09:48Ta sœur faisait du judo ?
09:49Ma grande sœur faisait du judo, j'y allais avec elle,
09:51j'étais proche de ma sœur.
09:52Donc, je voulais en faire pour faire comme ma sœur.
09:55Bien sûr.
09:56Donc, j'ai démarré le judo.
09:58Ça s'est bien passé, je faisais la compétition,
10:00on avait un bon groupe d'amis, j'avais des bons résultats.
10:04Est-ce que t'avais cet esprit de compétition, déjà ?
10:06Je pense.
10:08C'est venu naturellement, finalement,
10:10parce qu'aux enfants, on leur propose la compétition,
10:13c'est pas obligatoire du tout, mais on m'a proposé, j'y suis allée.
10:16Et j'ai gagné.
10:17Et j'ai gagné.
10:18T'as gagné rapidement.
10:19J'ai gagné rapidement, oui.
10:20Rapidement, j'ai gagné.
10:21Donc, j'ai continué,
10:23et ça se faisait toujours naturellement et par plaisir.
10:24T'es pas de la contrainte.
10:26Avec le recul, et si t'es capable d'analyser ça,
10:28parce que c'était il y a très longtemps,
10:30quand tu gagnes déjà tes premiers combats,
10:32t'avais quoi, 6 ans, 7 ans, 8 ans, 9 ans, tout ça ?
10:34Je dois avoir 7 ou 8 ans.
10:35OK. À 7, 8 ans, tu gagnes pourquoi ?
10:37Parce que t'es plus puissante, parce que t'es plus technique,
10:39parce que t'as travaillé mieux,
10:40parce que mentalement, t'es une machine ?
10:42Je pense que depuis petite, déjà,
10:44ma force physique faisait la différence.
10:46Après, il y avait la technique aussi,
10:48parce que je gagnais, c'était pas des petits avantages,
10:50c'était vraiment des victoires Paris-Pont,
10:51donc sur une bonne projection.
10:54Mais je pense que physiquement, déjà,
10:56j'avais un engagement et une hargne aussi
10:59qui faisait que je m'en sortais,
11:01parce que je me souviens, vers 10 ans,
11:02là où les combats étaient peut-être un peu plus d'enjeu,
11:07je gagnais pas toujours mes combats rapidement dès le départ,
11:09et des fois, je perdais sur le début du combat,
11:12et c'est vraiment ma hargne et la combativité,
11:14le fait que j'aille jusqu'au bout, qui faisait la différence.
11:17Ça, c'est un truc que t'as senti à quel âge ?
11:20Que tu pouvais compter sur ça ?
11:23Beaucoup plus tard.
11:24Beaucoup plus tard. Peut-être vers 15-16 ans.
11:28Qui est-ce qui t'a inspirée ?
11:29Est-ce qu'il y a des champions de judo,
11:32de sport de combat ou de jiu-jitsu ?
11:35Ça se faisait naturellement,
11:36donc je prenais pas forcément l'exemple,
11:38mais on allait au tournoi de Paris en judo,
11:40qui est un grand tournoi international.
11:42On voyait les meilleurs judocas du monde, mais les Français.
11:45Et on y allait avec le club, en groupe,
11:48et je me souviens que j'adorais ça, Dimitri Dragin.
11:51La première fois que j'ai vu Teddy Riner,
11:52c'était là-bas, à Clarissac-Vénénoud,
11:53donc les grands judocas d'aujourd'hui,
11:55je les voyais déjà à cette époque.
11:57Et je pense qu'à l'intérieur de soi,
11:59on ressent comme cette envie et la satisfaction quand on gagne,
12:02et je pense que c'est plutôt ça
12:04qui m'a poussée à en faire encore et toujours.
12:06Sauf qu'il y a un moment où tu quittes le judo.
12:09Pourquoi le jiu-jitsu ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
12:12Alors, ça vient d'une proposition,
12:14d'une incitation à pratiquer, plutôt.
12:16T'avais quel âge ?
12:17J'avais 15 ans.
12:1815 ans, et pour ne pas le marrer, c'était quoi ?
12:21T'étais à quel niveau à ce moment-là ?
12:22Je ne faisais que du judo.
12:23J'avais fait vice-championne d'Ile-de-France en minime,
12:27donc vers 13 ans, si je ne dis pas de bêtises.
12:30C'était le plus haut niveau qu'on avait à cet âge-là.
12:32Je continuais la compétition en cadette.
12:36J'avais aussi des quelques résultats,
12:38et le prof de jiu-jitsu de mon club,
12:40qui était déjà membre de l'équipe de France à ce moment-là,
12:43champion du monde,
12:44a, si je peux dire, détecté un potentiel en moi.
12:47Et il m'a proposé de faire du jiu-jitsu une première année,
12:50je n'y suis pas allée.
12:51Et il m'a reproposé l'année suivante,
12:52et c'est là que j'ai essayé,
12:53donc c'est plutôt lui qui m'a incitée à en faire.
12:55Et finalement, je me suis tout de suite amusée.
12:57Dans le jiu-jitsu, j'ai pris plaisir,
12:59et c'était une activité différente,
13:00donc peut-être que c'était une cour de récréation
13:02par rapport à la pratique du judo,
13:04mais en tout cas, j'ai adhéré tout de suite,
13:05et je me suis investie de la même façon que dans le judo.
13:08Et mes compétences et mes aptitudes de judoka
13:11m'ont servi en jiu-jitsu pour progresser très vite.
13:14C'est plus varié, c'est plus riche, c'est plus ludique, c'est plus quoi ?
13:17C'est bien plus complet.
13:19À l'origine, le jiu-jitsu, le combat qu'on pratique...
13:21Enfin, le jiu-jitsu, c'est ce qui a donné naissance au judo,
13:25où c'était le sport que pratiquaient les samouraïs à la guerre,
13:28donc le combat rapproché.
13:31Et le judo a réglementé l'activité
13:35pour en faire ce qui est aujourd'hui le judo sportif.
13:38Et nous, en jiu-jitsu, en fait, on a toujours ces trois parties
13:41qui font qu'on varie toujours d'une partie à une autre,
13:44on prend plaisir, et là, je le vois encore plus aujourd'hui,
13:47il y a moins de place pour l'ennui.
13:49C'est-à-dire que je continue toujours ma pratique du judo
13:51parce que c'est toujours dans l'activité.
13:54C'est encore plus un avantage pour moi, donc je le pratique toujours, mais...
13:58Attends, attends, attends.
14:00T'as un job.
14:02Tu fais le jiu-jitsu, t'es championne du monde,
14:03tu gagnes les Jeux mondiaux, et en plus, tu fais du judo.
14:06Mais je n'ai jamais arrêté de pratiquer le judo.
14:08C'est surtout ça.
14:09Mais en accord avec tes entraîneurs de jiu-jitsu,
14:13qui comprennent qu'en fait, l'un et l'autre sont liés, c'est ça ?
14:15Ils nous incitent à en faire, justement.
14:17En France, comme on a une forte représentation du judo,
14:21nous, dans l'équipe de France, en jiu-jitsu combat,
14:24on est majoritairement issus du judo.
14:26Et c'est ce qu'on s'est fait en judo qui nous donne cet avantage
14:29par rapport à nos adversaires étrangers
14:32sur la partie projection et sol.
14:34Donc, ils sont, bien évidemment,
14:38qui nous incitent à continuer à pratiquer du judo
14:40en plus de faire du jiu-jitsu combat.
14:42Julie, il y en a 13, 14 ans, c'est ça ? Tu commences ?
14:4615 ans.
14:4815 ans. L'équipe de France arrive combien de temps après ?
14:51Quelques mois après.
14:52J'ai commencé en septembre. En février,
14:55j'ai fait mon premier rassemblement,
14:57mon premier entraînement avec l'équipe de France.
14:59Tu te souviens de la première fois que t'es appelée ?
15:00Oui. Alors, je n'ai pas été appelée.
15:02C'est une histoire à elle-même,
15:04puisque mon professeur de jiu-jitsu de l'époque
15:08était déjà en équipe de France et championne du monde.
15:10Il est quoi en équipe de France ? Il était encore athlète ?
15:14Oui, il était athlète encore.
15:15Ah, OK.
15:16Et donc, j'avais, à l'issue des vacances...
15:20D'été ?
15:21Février, les demi-finales du championnat de France,
15:26qui nous permettent de nous qualifier au championnat de France.
15:28C'était le week-end, juste après les vacances.
15:31Pour ça, il m'a proposé
15:33de m'amener à l'entraînement pendant les vacances.
15:37À l'entraînement de l'équipe de France ?
15:40Je ne savais pas à ce moment-là.
15:41Il m'appelle pendant les vacances, il me dit
15:42qu'on va préparer ses affaires, qu'on va faire du jiu-jitsu.
15:45Il est venu me récupérer chez moi, on prend la route et j'arrive à l'INSEP.
15:49Je ne savais pas à quoi ressemblait l'INSEP à ce moment-là.
15:53Il passe le portail, il annonce qu'il y est et qu'il va au jiu-jitsu.
15:56On s'engage, on s'engage.
15:59Je comprends que je sois à l'INSEP avec l'équipe de France
16:02quand j'ai la première remarque à mon arrivée.
16:06C'est une fille, je ne savais pas qui elle était à ce moment-là.
16:09C'était la titulaire de ma catégorie de poids.
16:14Elle me dit qu'en plus, je me ramène une noire.
16:21Elle avait compris physiquement qu'on était sûrement dans la même catégorie.
16:25Ce n'était pas méchant, c'était vraiment gentil.
16:27Une noire, on parle de la ceinture.
16:30Physiquement, mais elle est aussi burkina bée.
16:32C'est une fille de ma catégorie, une noire.
16:35Il s'avère qu'en compétition, les arbitres, comme à l'habitude,
16:39et les étrangers, nous prennent pour des sœurs.
16:41En gros, tu me ramènes quelqu'un pour me remplacer
16:43qui physiquement me ressemble.
16:45Donc, un pic.
16:47Moi, ça me met un coup de pression.
16:49Je me change et je comprends là où j'arrive.
16:51Quand elle te dit ça, tu ne te demandes pas...
16:55Je ne sais pas quoi dire, finalement.
16:58Je ne suis pas dans mon environnement.
17:00T'as quel âge ?
17:01J'ai 15 ans.
17:03J'arrive en équipe de France, je me change et j'étais la seule.
17:06J'étais cadette, moins de 18 ans, et je suis qu'avec des seniors.
17:11Hommes et femmes.
17:12Elle était senior ?
17:14Elle était senior.
17:15Elle a 9 ans de plus que moi.
17:17Combien ?
17:189 ans de plus que moi, titulaire.
17:20Il s'avère que cette fille-là a fait les Jeux olympiques en judo
17:23avec le burkina fasso.
17:25Elle a eu plein de médailles en jiu-jitsu.
17:28Elle en a eu d'autres.
17:29C'était elle qui était titulaire dans ma catégorie, chez les seniors.
17:32Tu sais qui elle est quand elle te dit ça et quand t'arrives ?
17:35Non, pas vraiment.
17:36J'ai compris, j'ai ressenti qu'il y avait des capacités.
17:38Ça faisait 4 mois que t'avais commencé.
17:40Je m'étais pas suffisamment intéressée.
17:42Mais j'ai compris sur le tapis, pour le coup.
17:45Je me suis entraînée avec eux, mais j'avais pas le même niveau.
17:48Donc j'ai morflé à cet entraînement.
17:50J'ai progressé, mais j'ai pris des coups.
17:52Et finalement, il y avait un des responsables qui m'a vu m'entraîner.
17:56Je pense qu'il a ressenti aussi qu'il y avait de la volonté
17:59et qu'il y avait quelque chose à faire de moi.
18:01Et de là, ils ont pris mes coordonnées et j'ai intégré le groupe France
18:05puis l'équipe de France suite à cet entraînement.
18:07Mais attends, quand est-ce que, concrètement,
18:09quelqu'un t'a dit, oh, cocotte, là, tu sais où t'es ?
18:11T'es à l'entraînement de l'équipe de France.
18:13Ou on te l'a jamais dit ?
18:14On me l'a jamais dit.
18:15On me l'a jamais dit.
18:16C'est en sortant, il y a le salut final, le salut de la fin,
18:18où on était tous en ligne.
18:20Donc je me le mets bien au bout.
18:22Et donc il y a un petit débriefing de ce qui s'est passé de la journée.
18:26C'est sur deux jours, c'était le samedi.
18:28Il y avait le lendemain et là, j'ai compris que c'était l'équipe de France
18:30parce que les gens avec des kimonos français...
18:33Comme le tien aujourd'hui, quoi.
18:34Version précédente.
18:35Oui, bien sûr, mais avec le logo de l'équipe de France.
18:38C'est ça.
18:39Là, tu te dis quoi ?
18:40Je me dis, waouh, je suis pas n'importe où, quoi.
18:43Et j'avais l'impression, en plus, d'avoir fait une séance où j'avais fait un as,
18:47parce que j'avais pris des coups,
18:48parce qu'on m'avait fait tomber dans tous les sens,
18:50mais j'avais pas le même âge, j'avais pas le même niveau technique.
18:53Donc j'y suis allée et il n'y avait qu'un seul combat
18:58après lequel je suis sortie
18:59en étant à peu près satisfaite de ce que j'avais fait.
19:01Donc ça a été dur d'un point de vue émotionnel et physique.
19:04Mais ce garçon qui t'a amenée,
19:06qui lui faisait partie de l'équipe de France masculine...
19:08Oui, c'est ça.
19:10À aucun moment, il t'a rien dit, lui ?
19:11Non, il me l'a pas dit.
19:13À aucun moment.
19:15On est arrivés là-bas, bon, après...
19:18Comme je le disais, je suis combative,
19:20donc il savait, je pense, que j'allais y aller.
19:22Il a dû se dire que...
19:23Avec le recul, maintenant, j'ai compris.
19:24Mais avec le recul, tu sais de qui l'initiative venait ?
19:28De lui-même.
19:30Je ne suis pas sûre qu'il ait demandé une autorisation formelle de Miami.
19:33Il faut que tu le saches. C'est génial à savoir.
19:35Est-ce que ça vient de son initiative
19:37ou est-ce que quelqu'un, un entraîneur, lui dit
19:38« Non, il y a la petite là, tu ne veux pas nous la ramener ? »
19:41Tu ne sais pas, ça ?
19:42Non, je ne pense pas, parce que j'avais pas fait...
19:43J'ai dû faire deux compétitions avant ça.
19:45Oui, enfin, moi, il ne peut pas ramener n'importe qui non plus, quoi.
19:47C'est-à-dire n'importe qui peut ramener une jeune espoir
19:49ou un jeune espoir.
19:50Non, ce n'est pas vrai.
19:52Ben alors ?
19:53Oui, je n'ai jamais posé la question.
19:54Il faudrait que je me renseigne à ce niveau-là, oui.
19:56Oui.
19:57Mais c'est lui qui m'a poussée d'un coup de pied aux fesses
20:00en équipe de France.
20:01Et là, les premières compétitions derrière, c'est quoi, c'est quand ?
20:03Donc là, tu as 15 ans.
20:04Donc, on est en février, en mai.
20:07En mai, il y a le championnat d'Europe.
20:10KD ?
20:11KD. Donc, cette fois-ci, dans ma catégorie d'âge et de poids.
20:14Donc, KD et junior, mais moi, j'ai combattu chez les Kadett
20:17et je finis vice-championne d'Europe, là,
20:20pour ma première expérience internationale
20:21et l'une de mes premières compétitions internationales.
20:26Là, tu te dis quoi ?
20:29Ben là, je me dis que c'est bien et puis encore,
20:31c'est un autre engouement.
20:32J'étais en équipe de France.
20:33J'étais en équipe de France.
20:34Et tu as vu championne d'Europe, quoi.
20:35Et je suis venue championne d'Europe.
20:36Si ils m'ont à vendre, c'est parce que c'est...
20:38Après une longue journée.
20:39En plus, je mets un mauvais coup de pied.
20:40Je suis blessée avant la finale.
20:41Donc, il y en a qui pensaient que mon pied était cassé.
20:43Donc, j'y vais en boitillant.
20:46Mais j'avais fait plusieurs combats avant que j'aie gagné
20:48et j'y suis allée, en fait, sans vraiment savoir mon niveau
20:51par rapport aux étrangères.
20:52Parce que le niveau, j'avais vu chez les adultes,
20:55mais par rapport aux filles de mon âge,
20:58je ne savais pas ce que c'était.
20:59Encore une fois, j'ai une satisfaction
21:02de voir que je ne suis pas à la ramasse.
21:03Et en plus, il y a la médaille derrière.
21:06Tu n'étais pas à la ramasse.
21:07T'es venue championne d'Europe.
21:09Arrête d'être modeste.
21:10Non, mais c'est une grande joie.
21:11Et puis, il y a l'équipe derrière.
21:13C'est un gap, quoi.
21:14J'imagine, dans ta tête, tu te dis,
21:15waouh, le champ des possibles, il a changé.
21:17Bien sûr.
21:18Il y a l'équipe derrière.
21:19Ce n'est pas moi qui me rends compte,
21:20c'est l'équipe qui me le fait comprendre.
21:21Tout le monde est derrière, tout le monde s'encourage,
21:24tout le monde est content.
21:25Celui qui ne gagne pas, on sera avec lui quand même,
21:28par la suite.
21:29Mais celui qui gagne, c'est tout le monde qui est content
21:31et tout le monde qui est avec lui.
21:32T'as 15 ans et demi, là.
21:33C'est ça.
21:35À quel moment tu te dis dans ta tête,
21:36je vais faire ça de ma vie
21:37et vous allez voir, un jour, je serai tout là-haut ?
21:41Je ne me le suis pas dit.
21:42C'est vu.
21:43Toujours pas ?
21:45Non, toujours dans le plaisir.
21:46Je ne savais pas non plus à quoi ressemblait un championnat du monde.
21:50Je me disais, vas-y, entraîne-toi à fond,
21:52comme tu l'as fait jusque-là,
21:54tu verras et si tu continues sur la même lancée, ça marchera.
21:57Et c'est toujours ça.
21:59Je pense vraiment dans la vie que ceux qui travaillent,
22:01ce n'est pas le cas de tout le monde, malheureusement,
22:03mais souvent, quand on travaille et qu'on s'investit comme il le faut,
22:05il y a les résultats.
22:06Et c'est comme ça que j'ai continué.
22:07En sport, c'est sûr que ça ne passe pas autrement.
22:09Bien sûr.
22:11Il n'y a pas de pistons.
22:12C'est vrai, c'est la différence avec la vraie vie.
22:13Il n'y a pas de pistons en sport.
22:15Il y a un moment, tu as un adversaire, donc débrouille-toi.
22:17C'est un chrono, on est l'adversaire, mais...
22:19C'est ça. Celui qui est bon aujourd'hui, s'il ne s'entraîne pas,
22:21il ne sera pas bon demain. Ça ne marchera pas.
22:23Est-ce que tu as vu l'excellent documentaire sur les Sœurs Williams ?
22:27Oui, j'ai vu.
22:28Alors, il faut juste expliquer à celles et ceux qui nous regardent,
22:31c'est un docus sur d'où elles viennent, c'est-à-dire nulle part,
22:37et leur papa, les deux frangines, dont Serena, qui est la petite sœur,
22:41et une envie du père, qu'il a su transmettre à ses filles,
22:44qui avait en plus des capacités physiques incroyables,
22:47et puis à force de travail et d'envie, et d'envie, et d'envie.
22:49Et j'ai même lu, il y a quelques jours, une interview du monsieur,
22:53premier entraîneur qu'elle a eu, la première académique,
22:56qui a expliqué, il disait, mais je n'ai jamais revu
22:59une femme qui avait faim comme ça.
23:01Elle rentrait sur un terrain, elle ne sortait pas avant d'avoir gagné.
23:05Elle ne pouvait pas accepter la défaite, mais à ce point-là, cette...
23:09Ça fait la différence, il y a des gens qui sont bons,
23:12et je pense, quand on gagne tout le temps,
23:14et c'est deux grandes championnes, mais pour gagner,
23:17pour avoir autant de victoires sur autant de grands tournois...
23:21Mais tu t'es reconnue dans ça ?
23:23Je les respecte tellement que pour moi, c'est encore un autre niveau.
23:27Oui, mais est-ce que tu te dis, même si c'est un autre niveau,
23:29moi, je suis à mon niveau, et pardon, mais dans ta discipline,
23:32jusqu'à preuve du contraire, t'es la numéro un mondiale, t'as tout gagné,
23:35est-ce que tu te dis, moi aussi, c'est parce que j'ai ça ?
23:37Oui.
23:38Je sais aussi, et ça a été le cas aussi avant de partir aux Jeux mondiaux,
23:44j'étais pas complètement sûre, parce que je travaillais à côté,
23:47il y a des entraînements que j'ai manqués parfois à cause du travail,
23:49j'ai pas pu sortir à l'heure qu'il fallait,
23:51et je cogitais le soir pour savoir comment compenser,
23:54parce que manquer un entraînement, pour moi, c'était pas bien
23:58par rapport à l'objectif, derrière, il faut de la rigueur,
24:00et cette rigueur, si on l'a pas, on peut pas...
24:04On met peut-être en péril le projet.
24:06Et ce travail, pour moi, il est impératif,
24:09et je sais que, oui, depuis petite, je m'organise
24:13pour avoir les entraînements qu'il faut,
24:15pour atteindre le niveau que je souhaite atteindre.
24:17Et on rappelle que tu fais pas ça pour l'argent.
24:19On fait absolument pas ça pour l'argent.
24:21Puisqu'il y en a pas.
24:23Il y en a pas.
24:24Il faut du plaisir, sinon c'est compliqué.
24:26Bah oui.
24:27Et puis le plaisir, il vient aussi dans l'entraînement,
24:29mais aussi dans les victoires, dans les satisfactions de la victoire.
24:32Parce qu'à un moment, on peut se décourager.
24:34Exactement.
24:35Je suis pas sûre que sans victoire, j'aurais continué aussi longtemps.
24:38Ton boulot, c'est quoi ? Ton job, à côté ?
24:39Moi, je suis consultante dans les achats.
24:41C'est-à-dire que, consultante, je suis détachée par ma boîte
24:46pour réaliser des missions dans les achats auprès d'autres clients.
24:49Donc là, ça fait un peu plus d'un an et demi que je suis en mission,
24:52que je travaille.
24:53C'est un vrai boulot, 8 heures par jour ?
24:54C'est un vrai boulot. Contractuellement, je suis en 39 heures même.
24:57Wow.
24:58Et tous les soirs, derrière, tu vas à l'entraînement ?
25:00Et tous les soirs, je vais à l'entraînement, oui.
25:02Tu veux bien dormir ?
25:04Bien dormir, mais pas suffisamment,
25:05parce qu'il faut repartir au travail le lendemain.
25:07C'est génial. Franchement, bravo, parce que quel parcours exceptionnel.
25:11On le disait, il y a des championnats du monde qui arrivent
25:13dans quelques semaines, maintenant, au mois d'octobre.
25:16Ce sera où, tu m'as dit ?
25:17À Abu Dhabi.
25:18Favorite, évidemment.
25:20Favorite, normalement.
25:22Sauf blessure, mais il n'y a pas de raison.
25:26Je suis épatée.
25:27On attend la sélection officielle, elle devrait sortir, mais je...
25:30Normalement, je réponds aux critères pour être sélectionnée.
25:32Tu as 26 ans.
25:34Tu penses qu'il y a un moment où tu en auras marre ?
25:39Je pense que c'est vraiment les éléments, la vie,
25:41le contexte de la vie qui fait que je pourrais m'en lasser,
25:44parce que dans la pratique, encore une fois,
25:46j'ai les médailles et les victoires, donc ça réchauffe aussi.
25:50Oui, mais tu es une jeune femme, tu as envie aussi de profiter.
25:52C'est ça. Si demain, les envies de la vie que tout le monde a
25:57prennent le dessus, et ça arrivera sûrement à un moment donné,
26:01peut-être que je devrais revoir mes priorités.
26:03Aujourd'hui, j'accorde beaucoup de temps au sport.
26:06Donc ma vie, c'est essentiellement travail et sport,
26:09et famille et amis après.
26:12Sauf que ça prend énormément de temps.
26:15On voit que le regard sur les femmes dans le sport
26:17est heureusement à changer.
26:19Quand tu vois une Clarisse Agbenenou qui fait une pause,
26:21qui devient maman,
26:23mais qui veut revenir dans un an et demi
26:26et être encore championne olympique à Paris,
26:28ça t'inspire ? Tu penses quoi ?
26:30Moi, je trouve ça beau, courageux et fort.
26:32Franchement, j'ai beaucoup de respect pour elle.
26:35Moi, en ayant juste, entre guillemets,
26:38subi le confinement et le Covid comme les autres,
26:40cet arrêt, finalement, lié au confinement,
26:45et la reprise derrière, ça a été difficile.
26:48Donc elle, elle a connu aussi ça.
26:50Mais une grossesse, c'est sûrement autre chose.
26:53Je ne l'ai pas vécue, donc je ne sais pas.
26:54Et je trouve ça super courageux de se dire, je reviens derrière.
26:58Et je sais que si elle revient,
26:59ce n'est pas pour une participation aux Jeux olympiques.
27:01C'est vraiment pour venir derrière.
27:04Je ne sais pas si, après avoir enfanté,
27:07j'aurai le courage de revenir.
27:09Je pense que c'est sûrement une question de volonté, de sensation.
27:12J'en connais qui l'ont fait et qui me disent que devenir maman ou papa,
27:17ça change aussi dans le temps qu'on souhaite passer, les envies.
27:22Oui, puis une carotte olympique, c'est autre chose.
27:24À Paris.
27:25C'est autre chose, c'est vrai.
27:26Merci Julina, bravo.
27:27Et ouais, continue, surtout.
27:31Merci beaucoup.
27:32Et reviens nous voir avec le titre mondial après Dubaï, Abu Dhabi.
27:36Abu Dhabi, mais je reviendrai, si.
27:38On t'embrasse, merci à toi.
27:39J'espère, merci beaucoup.
27:40Merci beaucoup, merci à vous de nous avoir suivis.
27:41Puis je vous donne rendez-vous la semaine prochaine
27:43pour un nouvel épisode, nouveau numéro de La Victoire est en elle.
27:47Salut.
27:56Sous-titrage ST' 501

Recommandée