Cette semaine, Alexandre Delpérier reçoit la championne d'Europe d'haltérophilie chez les moins de 59 kg, Dora Tchakounté.
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00:00...
00:17-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:20bienvenue dans votre rendez-vous dédié aux femmes dans le sport.
00:24Bienvenue dans La victoire est en aile avec mon camarade Salim.
00:27Cette semaine, une immense championne. Voici le sommaire.
00:31Notre invité est championne d'Europe d'haltérophilie à 27 ans.
00:34Dora Chakouneté n'a jamais été aussi forte dans son domaine.
00:37Après une année 2022 pleine de succès,
00:40la Française a désormais Paris 2024 et les JO dans le viseur.
00:44Evidemment, mon cher Salim, salut à toi.
00:46Salut, Alex, et bonjour, Dora. Bienvenue.
00:49On est ravis de t'accueillir, Dora.
00:51Ça nous fait plaisir que tu sois avec nous.
00:53Je te présente Salim, qui, comme tu peux le voir,
00:56est dans un cockpit d'avion,
00:57en train de se prendre pour Spiderman et un peu pour James Bond.
01:01On place chacun notre égo là où on veut.
01:03J'ai vu des photos de toi avec un titre de championne d'Europe d'haltérophilie.
01:07Ça nous fait plaisir, car on sait qu'il y a des grosses échéances.
01:11Il y a encore des Europes dans deux, trois mois, au mois d'avril.
01:14Il y aura des mondes en Arabie saoudite.
01:16Tout ça, c'est important, parce qu'on prépare quoi ?
01:18On prépare les JO de Paris 2024, sachant, et c'est important de le préciser,
01:23pour vous, mais également pour toi, Salim,
01:24qu'on gagne des points tout au long de la saison
01:28et finalement, on ne sera à Paris que les 10 meilleurs.
01:30Exactement.
01:32On va essayer de comprendre ton parcours, car je le trouve assez génial.
01:35On se dit que l'haltérophilie, ce n'est pas le chemin le plus...
01:38À part pour le... Non.
01:40J'allais dire, à part pour le coach de Salim et toi, mais non.
01:42Ce n'est pas le chemin le plus évident, entre guillemets.
01:44Tu es née au Cameroun.
01:46Tu es arrivée en France à l'âge de 10 ans.
01:49Tu étais d'une famille sportive ?
01:51Pas du tout.
01:52Pas du tout.
01:53Une famille qui ne s'intéresse pas plus que ça au sport.
01:56Je ne connaissais même pas l'haltérophilie au Cameroun.
01:59Et ça m'est tombé dessus.
02:02Le sport est venu à moi et j'ai continué jusqu'à présent.
02:06Comment ça t'est tombé dessus ?
02:07En fait, dans un centre de loisir dans la ville où j'ai atterri en France,
02:11donc au Blanc-Ménil,
02:13où je me débrouillais bien dans plein d'activités
02:16et du coup, ils m'ont proposé d'essayer l'haltérophilie au club.
02:20Je suis allée essayer et puis l'entraîneur m'a encouragée à continuer
02:24en vue de mes capacités et j'ai continué jusqu'à présent.
02:27La détection s'alime. La détection, elle est importante.
02:31Absolument, mais c'est assez incroyable de se dire
02:33que ce sport, effectivement, t'est tombé entre les mains.
02:36Ce n'est pas un sport qui est le plus répandu.
02:38Est-ce que ça ne se demande pas en théorie,
02:42mais est-ce qu'on peut te demander combien tu pèses ?
02:44Parce que ça a une importance, ce sport.
02:46Oui, c'est un sport de catégorie.
02:49Donc moi, je suis en moins de 59 kg.
02:51C'est ma catégorie.
02:52D'accord. Moi, je voudrais quand même préciser une chose.
02:55Alors évidemment, je ne fais pas d'haltérophilie,
02:56ça se verrait sinon, toi non plus,
02:58mais en revanche, on fait pas mal de gym, de séances de gym,
03:01de fitness, un peu de muscu et de choses comme ça.
03:04Et moi, je me rends compte que ces disciplines sont souvent vues,
03:07mal vues, parce que méconnues, sur...
03:11Ouais, c'est des trucs de bourrin.
03:13Alors non, ce n'est pas des trucs de bourrin,
03:14c'est des trucs de préparation, de travail,
03:16c'est technique, c'est très technique.
03:18Et c'est des leviers psychologiques, un mental
03:21mis à rude épreuve à chaque fois.
03:23Moi, je trouve ça magique, toutes ces disciplines.
03:26Tu te reconnais là-dedans ?
03:27C'est la définition que tu donnerais de ton sport ?
03:29C'est ça. Vous avez parlé du mental, absolument d'accord.
03:34C'est un sport aussi qui n'est pas brut.
03:37Pour moi, c'est un sport gracieux.
03:39Franchement, c'est très technique.
03:41Le gestuel, il est bel à voir, je trouve.
03:44Et on allie, en fait,
03:46explosivité et gestuel gracieux, en même temps.
03:51Parce qu'il faut savoir, Salim, et tu le sais bien,
03:54c'est que chaque kilo glané en plus
03:57peut te permettre de décrocher une médaille ou de la perdre.
04:00Et qu'en compétition, il faut être meilleur
04:02que ce que tu as fait à l'entraînement, j'imagine.
04:05C'est ça qui est complexe, Salim.
04:06C'est d'arriver à prendre, entre guillemets, un risque sous une barre
04:09et d'arriver à performer.
04:11Il y a deux choses.
04:12C'est que c'est toujours plus dur en compétition.
04:14Tu as entièrement raison.
04:16Et puis, la vérité, c'est que, pour l'avoir vu faire,
04:19et je n'ai pas touché à une barre d'haltérophilie,
04:23puisque je sais que tu vas me le demander à un moment ou à un autre, Alex,
04:26mais je sais que c'est un geste effectivement très technique.
04:29C'est-à-dire qu'il y a un moment où tu dois soulever la barre,
04:31te glisser en dessous, quasiment,
04:33et la récupérer.
04:35Il y a un petit moment de lâcher prise.
04:36C'est un truc que je ne me vois pas essayer tout de suite, pour être honnête.
04:40Donc, oui, le moindre kilo, ça fait tout de suite la différence.
04:43Dora, je ne sais pas si je dis des bêtises, là, mais...
04:47Est-ce que tu peux nous dire là-dessus ?
04:49Oui, absolument.
04:50Juste, pardon, avant que Dora réponde,
04:51que tu saches qu'à l'arraché, ton record, c'est 99 kilos,
04:55et qu'en épaulé-jeté, c'est 120 kilos.
04:58Donc, tu as raison de ne pas essayer de te mettre sous la barre,
05:00sinon on pourrait te récupérer en boîte de conserve.
05:03Oui, effectivement, le moindre kilo est très, très important,
05:07notamment au jeu où je finis quatrième à un kilo.
05:10Donc, voilà, ça montre l'importance du kilo en 2021.
05:16Et oui, il faut vraiment se concentrer à chaque essai
05:21pour grappiller le maximum de kilos possible.
05:23On va reprendre ton parcours.
05:24Donc, dix ans, sans de loisirs,
05:25tu découvres au Blanc-Ményis de l'haltérophilie,
05:27et là, on repère un talent.
05:30On repère un talent parce que physique,
05:33parce qu'à l'écoute, parce que travailleuse, parce que quoi ?
05:37Je pense que c'était des qualités physiques
05:39que mon entraîneur, il avait remarqué,
05:41notamment la souplesse, la coordination, l'explosivité.
05:45C'est vraiment des qualités clés qu'il faut pour un haltérophile.
05:50Et je pense que je les avais.
05:53Plus travailleuse qu'une autre aussi, peut-être ?
05:56Travailleuse, je dirais, à ce moment-là, à dix ans,
05:59on ne sait pas trop si un enfant est travailleur ou pas.
06:04Ça vient avec le temps. Ça, ça se forge vraiment avec le temps.
06:06On voit sa capacité d'écoute.
06:07Oui, bien sûr.
06:09Dix ans, et puis tu vas rentrer en club rapidement.
06:12Tes premières compétitions, t'as douze ans, c'est ça ?
06:15Non, j'avais à peu près quelques mois après que j'ai commencé,
06:18mais c'était vraiment des compétitions d'apprentissage technique.
06:21Donc c'était la technique qui était notée et pas le poids.
06:23Enfin, pour les jeunes, les benjamins.
06:25Et à quel moment le poids est devenu un critère ?
06:27Je dirais quand je suis rentrée en minime,
06:30où j'ai fait mes premiers championnats de France.
06:3213 ans ?
06:33Oui, 13 ans.
06:3313 ans, et là, oui, le poids compte.
06:36Et le classement...
06:39Et ça change l'approche ?
06:40Totalement.
06:41Et là, tu te dis quoi ?
06:42On prend un peu plus au sérieux ce qu'on fait,
06:44parce que je me souviens,
06:45mes premiers championnats de France, je termine deuxième.
06:48Incroyable.
06:48Voilà, et j'étais très triste, très dégoûtée.
06:52Ça, c'est génial.
06:53Tu as quel âge ?
06:55J'ai 27 ans.
06:56Non, non, ça, je sais, mais à ce moment-là...
06:58À l'époque, j'avais 13 ans.
06:59Et le fait de me faire battre par quelqu'un d'autre...
07:01Et aussi, il y a aussi l'adversité qui est autour, qui marque aussi.
07:05Et l'impression que l'autre a de m'avoir gagnée,
07:09d'avoir gagné sur moi, ça, c'était énervant.
07:12Donc, tu ne supportes pas la défaite ?
07:13Tu ne supportes pas de voir la joie de celle qui gagne ?
07:17Pas la joie, mais c'était vraiment un peu l'adversité, quoi.
07:20C'était un peu...
07:21Ça m'a boostée aussi, du coup, pour répondre face à cela
07:26pour les prochaines...
07:27Bien sûr. Salim ?
07:29Si tu me permets, moi, je voudrais comprendre, déjà,
07:31en rapport à ce sport qui est effectivement très technique,
07:35où, à ces âges-là, autour de 13 ans, le poids commence à compter.
07:39Comment on approche ce sport, quand on est dans ces âges-là,
07:44où on est encore dans des périodes de croissance,
07:47de changement, de tout ça ?
07:48Qu'est-ce que tu dirais, je ne sais pas,
07:50à des personnes qui sont sceptiques et qui se disent
07:51que ce n'est pas une super bonne idée d'attaquer ce sport si jeune ?
07:57Alors, il faut savoir que, déjà, dans l'haltéro,
08:01les entraîneurs, ils ne vont jamais pousser un enfant
08:03à porter au-delà de ses capacités
08:05ou être, entre guillemets, en souffrance avec la charge.
08:09On voit les capacités d'un enfant, on sait ce qu'il est capable de faire
08:12et on fait en fonction.
08:13C'est toujours ça qui est en garde en tête,
08:15sachant que la technique, elle reste quand même primordiale
08:18dans cette phase-là.
08:19Donc, si un enfant n'est pas capable de réaliser le mouvement correctement
08:22avec une charge où il est à l'aise, on ne va pas lui mettre la charge.
08:26On va toujours privilégier la technique et progresser,
08:29pour aller progressivement.
08:30Exactement.
08:31Comment est perçu, quand tu es une jeune fille comme ça,
08:33que tu as 12-13 ans, ce monde de l'haltérophilie
08:37par ta famille, en France, au Cameroun ?
08:40Pas très bien.
08:42Tout de suite, les a priori qui persistent encore un petit peu aujourd'hui,
08:46mais avant, je pensais que c'était encore plus fort.
08:49Notamment le fait qu'on va devenir un garçon manqué,
08:51on va être musclé, on ne va pas être féminine.
08:55Au Cameroun, c'était...
08:57Dans ma famille, je n'ai pas marié, je n'ai pas trouvé de mari.
09:01Donc, c'était des idées qui revenaient souvent,
09:06mais je n'y prêtais pas trop attention.
09:08Je faisais mon truc, je ne me posais pas de questions.
09:10Sachant que, si je peux donner une anecdote,
09:13on parlait de mon coach tout à l'heure,
09:15j'ai fait une petite expérience, parce qu'il est dans l'haltérophilie,
09:18il adore ça, je lui ai donné tes performances
09:21avant ton palmarès.
09:22Je lui ai dit 99 à l'arraché, etc.
09:25Le premier truc qu'il m'a dit, il m'a dit qu'il était balèze,
09:28qu'il pèse combien.
09:29Et après, je lui ai dit qui tu étais.
09:31Il était vert de rage,
09:33parce qu'il m'a dit qu'il était dégoûté de ne pas être là.
09:35On le salue, je ne goûte pas mon plaisir.
09:37Mais effectivement, tu atteins des performances
09:41où tu as retourné un peu ce préjugé, si je peux le dire ainsi.
09:45C'est clair.
09:46Ça nous conforte.
09:47Sur une chose, Salim, c'est que tu fréquentes des vieux machos.
09:52Salut au coach. Non, je plaisante, évidemment.
09:55Parce que les performances sont exceptionnelles.
09:57Donc tu le disais, et moi, je trouve ça génial,
09:59qu'à 13 ans, face à ta première compète,
10:01tu es deuxième au Championnat de France.
10:03Combien en rêverais-tu ?
10:04Tu te souviens ? C'était de la colère ?
10:06C'était de la tristesse ? C'était quoi ?
10:07De la tristesse. J'ai pleuré dans les toilettes.
10:10Je m'en souviens comme tu l'as fait hier.
10:12Alors que j'imagine qu'autour de toi, on devait te dire
10:14que c'est génial, non ?
10:16Non, non.
10:17Mon entraîneur était un peu sur sa faim aussi.
10:20Donc c'était un peu une petite tristesse générale, on va dire.
10:25Donc il y a cette deuxième place qui va changer quelque chose
10:27dans ton approche de la compétition ?
10:29Totalement.
10:30Parce que là, tu te dis quoi ?
10:32Je me suis dit, les prochains Championnats de France,
10:34il faut que je les gagne.
10:35Surtout quand on est vraiment proche du titre,
10:39et on le veut.
10:41Et l'année d'après, je reviens, je gagne, c'est bien.
10:43Salut.
10:45Tu n'as pas de envie de faire mieux pour la suite, justement,
10:47de continuer ce premier sentiment ?
10:49C'est important, ça compte dans une carrière.
10:51Et j'ai continué.
10:52Bien sûr.
10:53Et j'ai continué.
10:55Donc il y a le crêpe, Sacha Tenemala-Brie,
10:56et puis à 17 ans, tu arrives à l'INSEP.
10:58C'est ça.
10:59J'imagine que, comme tous les grands sportifs,
11:05l'arrivée à l'INSEP, c'est à la fois une attente, probablement,
11:09mais c'est aussi une notion, une ouverture d'esprit
11:12où on se dit, je suis dans le grand 20,
11:14j'ai tous les atouts pour y arriver.
11:17Je vous avoue que moi, mon approche de m'entrer à l'INSEP,
11:20encore une fois, c'est venu à moi.
11:22C'était pas une attente, en soi, parce que j'étais pas non plus...
11:26Je connaissais pas vraiment, vous voyez ?
11:28Le sport-études, le crêpes,
11:31je l'ai découvert au fur et à mesure,
11:33avec mes résultats et les approches que j'ai eues,
11:35qui m'ont proposé de le faire, d'entrer dans ce milieu-là.
11:39Et donc je suis allée progressivement.
11:40Et du coup, l'INSEP aussi, voilà, je l'ai entrée,
11:43je suis entrée doucement, tranquillement,
11:44on va découvrir ce que c'est.
11:45Et c'est en étant dans le milieu
11:47que j'ai vraiment découvert vraiment, du coup, ce que c'était.
11:51Et l'exigence et la performance et tout ce qui va avec,
11:54toutes les valeurs qui vont avec l'INSEP,
11:55je les ai apprises au fur et à mesure en étant dedans.
11:58Solide.
12:00Tu te fixais, à ce moment-là, des objectifs,
12:03je veux dire, internationaux.
12:05Est-ce que tu te fixais des limites, plutôt, dans tes objectifs ?
12:08Non, des limites, non.
12:09Non, mon fil conducteur, c'était de faire le plus possible.
12:14Et c'est ce que je suis jusqu'à aujourd'hui, d'ailleurs.
12:17Mais c'est vrai qu'à l'époque, c'est ce qui me guidait, en fait.
12:19Aujourd'hui, t'es championne d'Europe,
12:20t'as été quatrième au Jeux,
12:21t'as fait neuvième au Mondiaux il y a quelque temps.
12:24Il y a Paris qui arrive,
12:25j'imagine que ton rêve, c'est de décrocher une médaille.
12:28À quel âge, et est-ce que tu te souviens du jour où tu t'es dit
12:31je veux être tout là-haut ?
12:36À quel âge ?
12:38Je dirais pas que... J'ai pas un âge en tête,
12:41mais je crois que c'est quand j'ai commencé à monter sur les boîtes.
12:46Les boîtes, c'est les podiums.
12:47Exactement.
12:49Déjà, cadet, junior,
12:51j'ai commencé sur...
12:53D'abord quatrième, ensuite troisième.
12:56Et je voyais souvent...
12:57Je regardais de haut, du coup, ce qui était au-dessus.
13:00J'écoutais le rythme des autres pays
13:02et ça me donnait envie que ce soit un jour mon tour
13:05et d'écouter la marseillaise résonner dans une compétition
13:09juste pour moi, entre guillemets, et pour la France, bien sûr.
13:12Et c'est ça qui me donnait aussi envie de monter en haut.
13:16Est-ce que tu détestes toujours autant la défaite ?
13:19Je fais référence à tes premiers championnats de France à 13 ans
13:21ou tes deuxièmes ?
13:22Non, à 13 ans, on est jeune,
13:25je pense que les émotions s'extrêmement un peu.
13:28Maintenant, on relativise un peu plus,
13:30on apprend le fair-play, qui est très important,
13:33et on le vit un petit peu mieux, la défaite.
13:36Tu vas enchaîner les podiums.
13:37Il y a les bronze aux Europes des moins de 17 ans en 2012,
13:41le bronze aux Europes juniors en 2014,
13:43le bronze aux Mondiaux universitaires en 2016.
13:46Tu continues,
13:47et puis, à un moment, tu passes la barre des 100 kilos.
13:51Cette barre-là, elle est importante.
13:53D'abord, comment tu la voyais avant d'y accéder ?
13:56Donc là, on parle de l'épaulé-jeté, où aujourd'hui, tu es à 120.
13:59Comment ce cap des 100 kilos est une étape ?
14:03Le cap des 100 kilos, c'est vraiment marquant
14:05parce que déjà, on a passé presque tout le temps dans deux chiffres.
14:10Et puis, d'un coup, on a les trois chiffres qui viennent,
14:13et aussi, le regard aussi change autour de nous.
14:18Les anciennes, elles sont venues tout de suite m'encourager,
14:21me féliciter.
14:22Ouais, t'es dans la cour des grands, maintenant.
14:23Ah oui, on rentre dans un cercle différent.
14:25Oui, c'est vrai.
14:26Et du coup, ça change un peu l'approche.
14:28On se sent encore plus importante, un peu plus,
14:32et ça donne envie de progresser encore plus.
14:34Et quand tu vois qu'aujourd'hui, tu n'es qu'à un kilo des 100 kilos
14:38à l'arraché...
14:39Ah oui.
14:40Il fait mal, celui-là.
14:42Et on a soif.
14:43On a vraiment soif de les planter, enfin.
14:46C'est 100 kilos à l'arraché.
14:48Salim.
14:51Je te bagarre avec celui-là, je sens, avec ce dernier kilo.
14:53Comment ? Répète, pardon.
14:54Depuis combien de temps est-ce que tu te bagarres
14:57avec ce dernier kilo qui te reste à l'arraché ?
15:00Depuis combien de temps ? Je dirais à peu près un an.
15:03Ça fait un an que tu as passé les 99 ?
15:06Non, je les ai passées tout récemment.
15:08Mais j'ai testé plusieurs fois avant,
15:1198, 99, 100, 101.
15:14Tu as déjà échoué combien de fois à 100 kilos en compétition ?
15:16100 kilos, je crois que j'ai échoué une fois,
15:19une fois à 101,
15:2198, plusieurs fois.
15:23Il y a des caps comme ça qui sont un peu difficiles à franchir,
15:27mais ça va sortir.
15:29Les records ne peuvent être obtenus ou validés qu'en compétition,
15:32mais à l'entraînement, tu as déjà passé les 100 kilos ?
15:34Non.
15:35Pour moi, je suis un peu du profil
15:37qui bat ses records plus en compétition
15:41qu'à l'entraînement.
15:43Salim, toi qui viens de passer les 45 kilos développé-couché...
15:48Développé-couché, quand même, s'il te plaît.
15:50Moi, j'ai passé 100 kilos développé-couché il y a 15 ans,
15:53c'est vrai.
15:55Mais c'est des chiffres, tout sérieusement,
15:57qui font rêver.
15:59Et quand on sait le geste technique,
16:01l'importance de la finesse de l'exécution du mouvement,
16:05moi, c'est des trucs
16:06où je suis à des années-lumière de comprendre.
16:08Qu'est-ce qui te manque,
16:10alors que tu as un mouvement d'exécution, déjà,
16:14je dirais parfait, mais à mon niveau ?
16:16Qu'est-ce qui manque encore pour que ce soit encore mieux ?
16:20Déjà, l'haltérophilie, la perfection, n'existe pas.
16:22La quoi ?
16:23La perfection.
16:25On la cherche tout le temps.
16:26Tout le temps à l'entraînement, tout le temps en compétition,
16:28et c'est ça, entre guillemets, le travail mental que ça demande.
16:33Et qu'est-ce qui me manque pour les 100 kg ?
16:37Je dirais peut-être le travail, encore et encore.
16:40Et ça viendra.
16:42Moi, ce que je trouve assez fascinant,
16:44et je comprends que celles et ceux qui nous regardent
16:46se posent la question,
16:47mais il faut avoir été un jour sous une barre ou au-dessus d'une barre
16:50et de la lever, comme c'est ton cas, souvent,
16:52pour comprendre qu'un kilo, c'est toute la différence.
16:56C'est même 500 grammes et qu'on les sent vraiment.
16:58Alors qu'on est déjà...
17:00Imaginons, t'es à 120 kg, à l'épaule est jetée,
17:02peut-être qu'un jour, tu feras 125,
17:05et peut-être que là où tu es aujourd'hui, t'es à 99, tu seras à 105.
17:08Mais il faut que les gens comprennent
17:10à quel point ces quelques grammes supplémentaires
17:13sont une montagne.
17:14Et c'est ça qui est pareil des fils.
17:16Ils disent 100 kg, 99 ou 100, c'est kiff-kiff.
17:18Ben non.
17:19Ben non, exactement.
17:21Le moindre kilo est important,
17:23et il est important surtout, encore une fois, mentalement.
17:26Voilà où je vous viens.
17:27C'est le dépassement, le fait d'intégrer le nombre.
17:32Et de vouloir le dépasser, en fait, et le faire.
17:36C'est ça.
17:37Donc, aujourd'hui, tu penses que la barrière...
17:39Excuse-moi, pardon, Salim.
17:40Tu penses que la barrière est autant psychologique que physique
17:43ou plus psychologique que physique aujourd'hui ?
17:45Pour passer 600 kg, par exemple.
17:48Je pense encore psychologique, encore un peu plus,
17:50pour travailler l'approche.
17:52Parce que, du coup, parfois...
17:53En fait, haltereau, c'est un peu, entre guillemets, traite,
17:55parce que parfois, on veut peut-être trop mettre de la patate,
17:58alors qu'il n'y a pas besoin, et du coup, ça nous fait...
18:00C'est traite, ça nous fait faux-bon, du coup.
18:02Et parfois, on n'en met pas assez,
18:03donc c'est ça qu'il faut parfois réussir à gérer.
18:05Ça dépend aussi dans la forme à laquelle tu es,
18:07au moment où il y a cette fameuse barre,
18:09le jour de la compète, parce qu'on n'est jamais pareil.
18:11Bien sûr.
18:12Aussi.
18:13Salim.
18:14Tout à l'heure, on disait qu'il faut être dans les dix premiers,
18:18dans les dix meilleurs.
18:19Tu es arrivé neuvième, je crois, si je ne dis pas de bêtises.
18:24Ça se joue à combien, ce mouchoir de poche des dix premières ?
18:29Tu as fait neuvième au dernier Mondiaux,
18:30et il faut être dans les dix premières pour être au Jeux ?
18:33Oui, en fait, il faut être dans les dix premières
18:35pour être au Jeux à un par nation.
18:38Donc à un par nation, je suis cinquième, en réalité.
18:41Ah oui ?
18:42Parce que, oui, voilà, à un par nation,
18:45alors que là, au monde, on avait un petit peu plus par...
18:48Parfois, dans des pays, c'était doublé, etc., donc voilà.
18:51Tu es cinquième, tu avais fait quatrième au Jeux.
18:53Raconte-nous Tokyo.
18:54Donc il y a eu le Covid, il y a eu les Jeux décalés d'un an.
18:57Est-ce que, pour toi, ça a été une problématique, ce décalage ?
19:00Non, non, pas du tout.
19:02Je l'ai accepté, tout simplement, et j'ai continué.
19:04Mais tu étais plus forte en 2021 que tu ne l'aurais été en 2020 ?
19:08Je pense.
19:09Je pense que ça m'a plutôt...
19:11Ça a été de ma faveur, en fait, finalement.
19:13Raconte-nous ces Jeux.
19:14Et en quoi cette quatrième médaille est...
19:16Quoi ? Elle est merveilleuse, elle est inattendue,
19:18elle est... Oh, merde, je suis encore à une place de la boîte.
19:21Elle est quoi ?
19:24J'étais déçue, forcément.
19:27Très, très déçue,
19:28mais en même temps, contente d'être arrivée jusqu'à là,
19:30d'avoir fait les Jeux,
19:31d'avoir eu l'opportunité de prétendre à une médaille olympique.
19:35C'était...
19:36C'était beau à vivre,
19:37parce que je sais que, déjà, ma calife aux Jeux n'était pas gagnée.
19:40Vraiment, j'étais pas sûre d'y aller du tout.
19:44Je l'ai su vraiment en juin.
19:46Ma calife s'est confirmée au mois de juin,
19:47les Jeux étaient en juillet-août.
19:49Donc, quand on part de là, déjà, où on n'est même pas sûre d'y aller,
19:53et puis quand on y va,
19:54on réussit quand même à faire un truc qui est bien,
19:56et prétendre à une médaille olympique, ça reste beau.
19:59Voilà.
20:00Et c'était mes premiers Jeux aussi, donc...
20:02Et t'as manqué combien de kilos ?
20:04Pour...
20:05Pour être médaillable ?
20:07Un kilo.
20:08Un kilo.
20:09Encore une fois, on revient au un kilo.
20:11Ça me suit, dis donc.
20:12Une différence.
20:14Un kilo, et c'est vrai que...
20:16Je me suis dit, oh, la poisse !
20:17Et celle qui a fait ce kilo en plus, c'est qui ?
20:20La japonaise.
20:21Elle a battu son record,
20:22ou c'est un poids qu'elle...
20:24Déjà, elle était capable de lever ?
20:26J'avoue que je sais pas.
20:27Tu sais pas ?
20:28Je sais pas, je me suis pas intéressée.
20:30Et avec le recul,
20:31tu penses que ce kilo, t'aurais pu l'arracher ?
20:34C'était à l'épaule achetée
20:35que j'ai raté la barre de la médaille.
20:39Oui.
20:40Je pense totalement que j'aurais pu,
20:42et je sais pas ce qui a manqué.
20:45Après, je pense qu'il y a aussi des petits facteurs chance,
20:47mine de rien, dans le sport, et je pense que c'était peut-être pas...
20:50Explique-nous ce que c'est, le facteur chance en haltérophilie.
20:53Parce que finalement, il y a que toi et la barre.
20:55Oui.
20:56Et on fait tout pour y arriver, mais ça passe pas.
21:01Et là, on se dit, peut-être que c'était la chance qui a manqué.
21:04Peut-être des prétextes qu'on cherche, on sait pas trop.
21:07On sait pas. Mais c'est comme ça.
21:09Salim.
21:10La médaille d'or se gagnait à combien dans ta catégorie
21:13et est-ce que tu penses que dans ta carrière,
21:16c'est quelque chose que tu vas viser ?
21:19Honnêtement, la médaille d'or, elle est assez haute.
21:22Elle est à combien ?
21:23Elle est assez élevée.
21:25J'ai plus les chiffres en tête, mais je sais que la chiffre qu'elle a gagnée,
21:28elle est sur 135.
21:31Elle a fait déjà 140 une fois, je crois.
21:33Bon, maintenant, elle est un peu moins.
21:34Mais voilà, c'est au moins 130 en montant.
21:38Donc, voilà, c'est un peu haut.
21:41Mais le podium est atteignable.
21:43Voilà, exactement.
21:44OK.
21:45Est-ce que... Je te pose la question et j'ai aucun doute sur toi, évidemment.
21:50Est-ce qu'il y a du dopage dans l'haltérophilie, aujourd'hui ?
21:53Malheureusement, oui.
21:54Ça persiste,
21:56mais la lutte entre les dopages continue de...
21:59Elle fait vraiment des prouesses, continue de lutter contre ça, justement,
22:03et ça avance dans le bon sens.
22:05Est-ce qu'il y a de la suspicion, des doutes envers ces jeunes filles
22:08qui sont bien au-delà de tes performances aujourd'hui ?
22:12Comment on vit ça ?
22:14Ça doit être difficile de se dire, moi, je suis clean,
22:17mais peut-être que je serai...
22:19Pardon, peut-être que je ne serai jamais médaille olympique
22:21parce qu'il y a des filles qui ont pris des produits
22:23qui font que, ce jour-là, elles vont lever 5 de plus, quoi.
22:26Moi, personnellement,
22:28je n'ai pas de suspicion envers qui que ce soit.
22:31Je pars du principe que, dopée ou pas dopée,
22:34le classement, il est là.
22:36Donc, je dois faire ce que je peux pour m'imposer, moi, en fait.
22:40Donc, je ne fais pas attention à ça, en fait.
22:42Pas du tout.
22:43Salim.
22:46Le sport, aujourd'hui, tel qu'il est,
22:49fait que, bon, tu as eu cette évolution,
22:53tu as eu ton histoire.
22:55À quel moment est-ce que tu te dis que l'haltérophilie,
22:59tu vas peut-être la laisser de côté
23:01ou tu vas la voir différemment, peut-être ?
23:03Qu'est-ce que tu te laisses encore sur ton parcours sportif ?
23:08T'as le droit de l'envouer le boulet, de lui dire,
23:10t'es gentil, il y a des Jeux olympiques dans un an et demi.
23:13En gros, il parle de la fin de carrière, là, éventuellement.
23:16T'as le droit de lui dire, t'es gentil, mon coco,
23:17j'y ai encore jamais pensé.
23:19Ou pas, hein ?
23:20Exactement.
23:21Pour le moment, j'avoue que je suis encore dedans, à fond.
23:24Vous l'avez dit, les Jeux qui arrivent,
23:26et je laisse l'avenir me guider sur la suite, tout simplement.
23:31Tu vis de quoi, Nora, aujourd'hui, financièrement ?
23:33Voilà, financièrement, je vis de l'altéro, essentiellement,
23:38notamment avec mon contrat que j'ai avec le Val-de-Marne,
23:41en tant que sportive.
23:44Donc, c'est un contrat de travail
23:46qui nous permet d'être détachées
23:48et de se concentrer à 100 % dans notre activité,
23:51tout en ayant quand même de quoi subvenir à nos besoins quotidiens.
23:54Donc, ça, c'est mon soutien principal,
23:56et également, bien sûr, de ma mairie,
23:58la ville de Saint-Maur, et bien sûr, de la fédération, etc.
24:02Tu as été élue récemment vice-présidente
24:04de la commission des athlètes à la Fédération internationale.
24:07Ça consiste en quoi et c'est pourquoi ?
24:09Alors, en gros, c'est pour défendre les droits des athlètes,
24:13que les athlètes aient un regard sur les décisions
24:15qui sont prises pour eux, pour les compétitions,
24:18les lois qui sont votées.
24:20Et ouais, c'est ça.
24:22C'est vraiment les porte-parole des athlètes, en fait.
24:25J'aimerais qu'on parle du statut de femme dans le sport.
24:28Est-ce qu'aujourd'hui, les femmes sont,
24:30et dans ta discipline, à ton avis, reconnues à leur juste valeur ?
24:33Est-ce que tout est fait pour vous, les femmes ?
24:36Dans mon sport, à moi, je dirais que oui,
24:40parce qu'il n'y a pas d'inégalité, par exemple, de primes
24:43comme dans d'autres sports.
24:45Donc, je trouve qu'on est quand même...
24:47Il y a une bonne égalité hommes-femmes dans mon sport.
24:49Après, dans d'autres sports, un peu moins.
24:53Mais ça va peut-être changer avec le temps.
24:56Salim.
24:59Dès lors que tu as des questions
25:02concernant, justement, l'égalité hommes-femmes,
25:04c'est vrai que ça change entre chaque sport.
25:06Est-ce que toi, par exemple, tu te sens à même
25:08de prévoir si tu as un projet de famille, etc. ?
25:11Est-ce que c'est des choses qui font peur
25:14quand on est une femme dans l'haltérophilie ?
25:20C'est vrai que la construction de la vie de famille,
25:23elle est un peu, en tant que femme,
25:25athlète, que ce soit dans l'haltéro ou dans l'extrosport,
25:27c'est un sujet toujours qui pousse à la réflexion.
25:31Quand tu dis ça, tu parles de la maternité ?
25:33Bien sûr, oui, de la maternité, notamment,
25:36parce que, du coup, c'est la femme qui porte 9 mois,
25:38qui est arrêtée.
25:40Et...
25:42C'est vrai que ça...
25:43Voilà, ça pousse à la réflexion un peu plus que les hommes,
25:46dans la carrière,
25:47mais les deux sont compatibles, aujourd'hui, je trouve,
25:50je pense, parce qu'il y a plein d'exemples maintenant
25:53qui le prouvent.
25:54En haltérophilie, il y a des femmes qui ont été mamans
25:56et qui sont revenues, après ?
25:58Elle rit.
25:59Non ?
26:00Euh... Oui.
26:01S'il y en a ?
26:03Elle rit.
26:04Moi, notamment.
26:05Tu es maman ?
26:06Elle rit.
26:07C'est génial, je ne le savais pas, pardon.
26:10Oui, donc...
26:12Un exemple, encore, comme quoi c'est possible.
26:15Il faut juste trouver le moyen d'agencer,
26:18d'y croire, surtout, et de se lancer, en fait.
26:20C'est génial.
26:22Petit garçon, petite fille, il est où, à quel âge ?
26:24Cinq ans.
26:25Cinq ans, ça a été...
26:27Elle s'est...
26:28Tu t'es dit,
26:29OK, maintenant, bon, tant pis, je vais être maman
26:32et je vais continuer et continuer ?
26:33Euh...
26:35Oui.
26:36C'est venu à moi, on va dire ça comme ça.
26:38Et j'ai accepté la chose telle qu'elle est,
26:41j'ai fait mon enfant et je me suis dit,
26:43je fais mon enfant et je reprends la taureau, et voilà.
26:46Est-ce que tes partenaires t'ont suivi
26:48pendant la grossesse et pendant les périodes,
26:51les quelques mois, avant que tu puisses reprendre ?
26:53À ce moment-là,
26:55j'étais encore dans mon petit club au Blanc-Ménil.
26:57Donc, bon, là, non, c'était un peu plus compliqué
27:00parce que, du coup, j'ai dû arrêter les compétitions.
27:03Donc, là, il n'y a plus de...
27:04Voilà, il n'y a plus de raison, entre guillemets, de me suivre.
27:07Oui, mais c'est ça qui est terrible,
27:09t'as plein de disciplines où les femmes sont licenciées de club,
27:13avec une licence à un club, je fais attention au mot licencié,
27:16qui peuvent être mamans, qui sont payées pendant leur grossesse
27:19et à qui on laisse le temps de revenir.
27:21Vous, c'est pas du tout le cas.
27:23Moi, à cette époque-là, non, parce qu'encore une fois,
27:26j'étais un peu soutenue en fonction de mes résultats.
27:28Donc, c'était pas un soutien, entre guillemets, continu,
27:31comme ceux que j'ai peut-être aujourd'hui.
27:34Si aujourd'hui, tu étais enceinte,
27:36de la part de tes partenaires ?
27:37Je pense, en tout cas, notamment de mon travail,
27:40vu que je suis salariée aujourd'hui.
27:42Merci, Val Demarne.
27:43Et je pense que c'est une sécurité que j'ai, aujourd'hui.
27:46Salim ?
27:47Oui, ça reste une situation malheureusement exceptionnelle
27:51par rapport à ce que tu disais, avec ce qu'on peut nous dire,
27:55mais c'est un choix, effectivement, qui est important.
27:57Alors, du coup, comment est-ce qu'une maman
28:00approche l'échéance de Paris 2024 ?
28:03C'est hyper intéressant, ça,
28:05à se poser comme regard sur un sport rigoureux,
28:08un entraînement qui prend du temps, etc.
28:11Comment est-ce qu'on gère tout ça ?
28:14Comment est-ce qu'on gère ?
28:15On gère.
28:18On trouve des solutions.
28:20On anticipe.
28:21On essaie d'anticiper au maximum.
28:24Voilà, on essaie de s'organiser.
28:26Et puis, on gère, encore une fois.
28:29Qu'est-ce qu'il dit de sa maman ?
28:31Elle est trop forte.
28:32C'est vrai ?
28:33Elle est la plus forte.
28:35Il a vraiment cette image de moi forte.
28:37Il aime me voir dans les affiches.
28:40Voilà.
28:41Tu l'amènes en compète ?
28:43En compète, non.
28:44En compète, non, mais parfois à l'entraînement,
28:46il est content.
28:48Tu reviendras nous voir avec une petite madéo olympique.
28:51Si Dieu le veut.
28:52Ca nous fera vraiment plaisir.
28:53Merci d'avoir été avec nous.
28:55Merci infiniment pour cette tranche de vérité.
28:58Merci à toi.
28:59Salut, Salim. Merci à toi, Spiderman, James Bond.
29:02Il paraît que quand il fait des interviews,
29:04James Bond, il a une photo de toi derrière.
29:07Il paraît, oui.
29:08On ne l'a pas confirmé, encore.
29:10On te racontera.
29:11Merci à toutes et à tous pour votre fidélité.
29:13On se retrouve très prochainement.