La Victoire est en Elles - Eugénie Dorange

  • il y a 4 mois
Alexandre Delpérier reçoit une des meilleures athlètes françaises en Canoë : Eugénie Dorange. Multiple championne de france de la discipline, cette céiste de 25 ans a le regard tourné vers les Jeux Olympiques de Paris 2024 ! Elle revient sur son parcours, sa relation avec sa soeur, les échéances pour se qualifier aux Jeux et son double programme sportif et scolaire.

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Sport
Transcription
00:00Générique
00:02...
00:16-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:19soyez les bienvenues dans votre rendez-vous.
00:22Je suis ravi de vous accueillir avec encore une sportive exceptionnelle.
00:26Bonjour, ma chère Eugénie Dorange.
00:28Soyez les bienvenues.
00:30Vous avez face à vous une tête bien faite, bien pleine
00:33et une sportive exceptionnelle qui, je l'imagine,
00:36espère être là, évidemment, sur l'eau,
00:39pour les Jeux Olympiques de Paris 2024,
00:41en canot et kayak. Je suis ravi de t'accueillir.
00:44Je suis ravie d'être là.
00:4625 ans, c'est jeune.
00:48On en est où, dans une carrière, quand on a 25 ans,
00:51sachant que tu as déjà plus de 30 titres de championne de France,
00:54médailles européennes, juniors, des championnats du monde ?
00:58On en est où, dans une carrière à 25 ans et demi ?
01:01Sans te vieillir.
01:03En canot et kayak, je dirais que c'est à peu près
01:06le milieu d'une carrière.
01:08Il y a des sportifs qui performent très tôt, très jeunes,
01:11mais on est un sport qui peut aller...
01:13Ou qui peut voir des sportifs aller jusqu'à 30, 35 ans,
01:16voire même 40, donc je dirais que je suis à peu près à la moitié.
01:19Je vous disais que c'était une tête bien pleine,
01:22parce qu'elle veut être avocate.
01:24Tu as obtenu un master de droit pénal
01:26et sciences criminelles.
01:28Qu'est-ce qui te fascine, là-dedans ?
01:31Ça y va, les coups de pagaie sur l'eau ou pas ?
01:34Non, c'est vrai que moi, j'ai toujours...
01:37Le double projet m'a toujours tenue à cœur.
01:39J'ai jamais voulu arrêter mes études, même en tant que sportive de haut niveau,
01:43parce que je fais un sport amateur,
01:45parce qu'à tout moment, pour une blessure ou autre chose,
01:48ça peut s'arrêter, donc je voulais assurer mon avenir.
01:51Le droit, c'est quelque chose qui m'intéresse.
01:53Le milieu du droit, du sport de haut niveau,
01:56ça se connaît pas super bien,
01:57donc j'ai rencontré quelques difficultés
02:00pendant mon cursus universitaire pour mener ce double projet.
02:04Mais j'ai validé mon master 1 l'année dernière,
02:06et là, en même temps que je prépare les Jeux,
02:09je prépare aussi le barreau pour la rentrée 2024.
02:12C'est ouf, ça veut dire que l'été prochain,
02:15tu vas peut-être participer aux Jeux olympiques et devenir avocate.
02:18Alors, si j'ai l'examen du barreau, je rentre en école d'avocat.
02:24OK.
02:25C'est compliqué ? C'est difficile d'arriver ?
02:27Est-ce que parfois, ton corps, ta tête te dit
02:29que t'as mis la barre un peu haut ?
02:31Oui, ça arrive.
02:32Ça arrive d'avoir des jours où on se sent un peu dépassée par la situation,
02:36on a l'impression qu'on n'arrive à rien gérer.
02:39Mais au fur et à mesure des années,
02:42j'ai vraiment appris à m'organiser, à travailler efficacement,
02:46et j'ai commencé mon cursus en première année.
02:49En deuxième année, j'ai dédoublé mes études.
02:52Par contre, les deux dernières années que j'ai faites,
02:54donc la L3 et le M1,
02:55je les ai passées en un an comme un étudiant normal
02:58parce que j'ai appris vraiment à m'organiser.
03:01J'ai aussi eu la chance de pouvoir faire mes études à distance.
03:04Et ça, en fait, pour nous, sportives de haut niveau,
03:06c'est un gros plus de pouvoir faire les études à distance
03:10parce que, mine de rien, j'ai quand même du temps dans ma journée,
03:14mais c'est à des horaires où il n'y a pas des cours en amphithéâtre.
03:18Donc, je peux travailler le soir, entre mes séances, etc.
03:21Et oui, c'est de l'organisation, c'est de la motivation aussi
03:24parce que c'est vrai que quand on rentre de l'entraînement le soir,
03:27qu'il faut se motiver à faire ses TD, c'est dur,
03:30mais bon, c'est pourquoi on le fait.
03:32Et moi, mes deux projets me motivent à fond.
03:35Je vais te tendre une perche et être hyper caricaturale.
03:39C'est exprès pour que tu puisses justifier derrière.
03:41Pas de souci.
03:42En même temps, le kayak, c'est un truc de bourrin,
03:44et le barreau, c'est un truc de tête.
03:46Comment on gère des études
03:49et comment on arrive à valider les deux en même temps ?
03:51En fait, pour moi, un projet sert l'autre.
03:54C'est-à-dire qu'il y a énormément de compétences
03:57que je développe dans ma vie de sportive de haut niveau
04:00qui me servent, mises au service de mon parcours universitaire.
04:03Exemple.
04:04Et inversement.
04:05Exemple, la rigueur.
04:07Juste la rigueur de se dire, voilà, on se lève le matin,
04:11on se dit, aujourd'hui, je vais me lever à 7h du matin,
04:13je vais aller faire ma séance d'entraînement.
04:14En fait, ça demande la même rigueur que pour faire,
04:18par exemple, se dire, voilà, je rentre à 20h chez moi
04:21et je me fais deux heures de travail.
04:23Donc...
04:24Quoi d'autre ?
04:25Quoi d'autre ?
04:26Alors, moi, pour la gestion du stress,
04:29pour les examens, en fait.
04:30Bien sûr.
04:31Nous, on est sportive de haut niveau,
04:33je pense qu'on est vraiment avantagés par rapport à ça.
04:35Oui, quand on voit juste cette photo,
04:37on t'imagine en pleine compète,
04:39et on imagine le moment du départ,
04:40si tu commences à psychoter, machin, blablabla...
04:43C'est ça, c'est qu'on apprend à gérer nos émotions
04:45et quand on arrive en situation d'examen,
04:48pour les partiels, etc.,
04:49c'est quelque chose qu'on gère peut-être mieux
04:51que les étudiants lambda qui ne sont pas sportifs de haut niveau.
04:54La maîtrise aussi, peut-être ?
04:55Maîtrise de ?
04:56Maîtrise de ce qu'il faut savoir,
04:58des objectifs, de tout ça ?
05:01Ben, le fonctionnement avec des objectifs,
05:05ça, c'est vrai que ça sert beaucoup parce que,
05:07en fait, quand on est sportif de haut niveau,
05:09au quotidien, à l'échelle d'une semaine, d'un mois, d'une année,
05:13on se fixe des objectifs
05:15et, en fait, c'est exactement la même chose qu'on fait
05:18au niveau universitaire.
05:19On essaye de...
05:21On est toujours dans la recherche de la progression
05:23et dans la recherche de l'excellence dans ce qu'on fait.
05:28Donc, ouais, ça sert les deux projets, quoi.
05:31Je suis fasciné. Moi, je trouve ça génial.
05:32Il y a quand même deux choses qui sont très différentes.
05:34C'est qu'un, en faisant tes études, théoriquement,
05:36il n'y a pas de problème ou de pression dû à une éventuelle blessure.
05:39Ouais.
05:40Et deux, quand t'es sur l'autre, t'as des concurrentes.
05:43Ouais.
05:43Alors après, sauf s'il y a un classement,
05:45mais sinon, c'est plus des notes.
05:47C'est sûr que je vais pas...
05:48Enfin, si jamais je me blesse,
05:49je vais quand même pouvoir continuer mes études et, en fait, d'avoir...
05:53Mais c'est une pression que t'as pas de l'autre côté.
05:54C'est ça que je veux dire, dans la différence entre les deux, quoi.
05:57Ouais, ouais, oui, ça, c'est vrai, ouais.
05:58Et en quoi le fait que, sur l'autre, t'as de la concurrence...
06:04Ouais.
06:04Donc, ça veut dire que tu peux être la meilleure que t'as jamais été,
06:07mais s'il y en a trois à côté qui sont, ben, tu sais pas pourquoi,
06:11mais elles sont devenues d'un tout autre niveau,
06:14ben, tu termines quatrième, t'es au pied du podium et tu pleures.
06:16Ouais.
06:17Ça aussi, ça aide ?
06:19Ben, en fait, je veux dire, dans les deux cas,
06:23ce qu'on apprend, c'est beaucoup de se focaliser sur nous
06:26parce qu'en fait, en sport, le résultat,
06:28c'est quelque chose qui nous échappe un peu
06:29dans le sens où on est maître de notre performance à nous,
06:31mais on ne maîtrise pas la performance des autres.
06:33Et c'est pareil, en fait, à la fac, on maîtrise les notes qu'on a nous,
06:38on maîtrise pas si jamais on va avoir la meilleure note ou pas la meilleure note.
06:41Et, en fait, l'idée, c'est vraiment de se focaliser sur nous,
06:44de focaliser plus largement sur ce qu'on maîtrise, nous,
06:48que ce soit en bateau ou dans ma copie, quoi.
06:50Eugénie, on va revenir sur ta carrière,
06:52sur comment t'es arrivée, là, à seulement 25 ans,
06:55mais j'aimerais d'abord qu'on parle des Jeux de Paris.
06:57Donc, on est... C'est après-demain, c'est dans quelques semaines,
06:59dans quelques mois.
07:01Quel est le processus de qualification et en quoi tu peux te qualifier,
07:04sachant qu'aujourd'hui, en l'état, rien n'est fait ?
07:07Rien n'est fait.
07:09Mon parcours de sélection, il va commencer au mois de mars,
07:12avec des sélections françaises qui seront qualificatives
07:15pour le tournoi de qualification olympique européen,
07:18qui aura lieu en mai, en Hongrie.
07:20En simple, en double ?
07:21En double.
07:22Ce TQO, c'est au niveau européen, comme dit,
07:25et ce sera...
07:26L'objectif, c'est de décrocher le quota en C2, en bi-place.
07:30Le premier bateau remporte le quota,
07:34donc il n'y a qu'un seul bateau qui se sera qualifié.
07:36Pour la France ?
07:37Oui, enfin, on qualifie le bateau...
07:39Ça veut dire qu'il y a plusieurs bateaux français
07:40composés de deux jeunes femmes ?
07:41C'est qu'au niveau européen.
07:43C'est-à-dire qu'il y aura un bateau français au niveau européen
07:46et nos concurrentes, c'est les européennes
07:48qui ne sont pas encore qualifiées.
07:49Ça veut dire qu'on sait que c'est vous qui serez dans ce bateau ?
07:51Pas encore, c'est ça.
07:52C'est qu'en mars, on détermine qui sera dans le bateau.
07:56En fonction de quoi ?
07:58En fonction d'une course sur 500 mètres.
08:00Une course ?
08:01Ou deux, je me souviens plus.
08:02Et là, sur cette course-là,
08:03il y aura combien de bateaux français, entre guillemets ?
08:05Je ne sais pas exactement,
08:06mais je crois qu'ils ont vraiment restreint les effectifs
08:09pour les sélections françaises.
08:11Et je pense qu'on sera quatre à courir cette course.
08:14Donc, huit.
08:15Donc, quatre bateaux, huit jeunes filles.
08:17Non, les sélections se font en monoplace.
08:20Donc, les sélections avec quatre jeunes filles
08:22se font en monoplace pour un bateau en double.
08:24Exactement.
08:25Et si tu as la chance d'être dans ce bateau en double,
08:27ça va se jouer sur un TQO au niveau européen,
08:29où il n'y aura qu'un seul bateau européen
08:32pour aller aux Jeux de Paris.
08:33Exactement.
08:34C'est ça.
08:35C'est précisément ça.
08:37Et si jamais, par malheur,
08:39on n'arrive pas à décrocher le quota en bi-place,
08:41la France a un quota payot.
08:43Donc, en fait, la semaine d'après le TQO européen,
08:46on aura une course franco-française en monoplace
08:48pour déterminer celle qui va courir aux Jeux
08:51dans le cas où on n'a pas réussi à décrocher le bi-place.
08:53OK. Et si vous avez réussi à décrocher le bi-place,
08:55comment on se qualifie pour être seule ?
08:57Eh bien, techniquement, je pense...
08:59Enfin, on peut courir dans tous les cas.
09:01Si jamais on a le bi-place, on peut courir le monoplace.
09:03Oui, mais qui décide de qui et en fonction de quoi ?
09:05Eh bien, c'est la fédération, la Direction technique nationale
09:09qui décidera qui courra,
09:11mais il y a de grandes chances que, si on décroche le quota,
09:13ce soit nous qui soyons alignés aux Jeux, ouais.
09:17Comment tu vis cette pression d'avant ?
09:20Parce que là, quand tu nous dis le truc,
09:21j'imagine que c'est ceux qui nous regardent qui disent
09:23« Ah ouais ! Ah ouais ! Ah ouais, quand même, ouais ! OK ! »
09:27C'est vrai qu'en fait, il y a beaucoup de pression.
09:29Et en même temps, il faut qu'elle prépare le barreau.
09:32Oui, mais mon objectif principal cette année,
09:34c'est les Jeux, bien entendu.
09:35Le barreau, comme dit, c'est pour avoir un équilibre,
09:38pour garder un équilibre,
09:39parce que je ne voulais pas ne rien faire cette année au niveau des cours.
09:42Et voilà.
09:42Mais c'est vrai que la pression, elle est vraiment présente,
09:45d'autant plus que, nous, contrairement à certains sports,
09:49en fait, c'est du one-shot,
09:51c'est-à-dire qu'on a deux courses qui vont arriver.
09:56Mais en fait, c'est sur une course et c'est le premier bateau.
10:01Dans d'autres sports, c'est des parcours de qualification,
10:03ils ont plusieurs compétitions, ça se fait sur un ranking, etc.
10:06Et tu dois faire quoi ?
10:08Eh bien, je pense que les deux systèmes ont leurs avantages,
10:12mais je pense que sur un système plus étalé, avec plus de compétitions,
10:14ça enlève un peu de pression, parce que si le jour J, on est malade,
10:18ou on a un pépin, on a d'autres compétitions.
10:23Too late.
10:24On a d'autres compétitions, si jamais c'est un parcours de qualification,
10:26mais par contre, si c'est du one-shot, c'est plus compliqué par rapport à ça.
10:30Je pense que les deux ont leurs avantages.
10:31En même temps, ça veut dire que sur ton agenda, sur ton téléphone,
10:33tu as une date précise.
10:34Exactement.
10:35C'est quand ?
10:36La première étape, c'est en mars, le 29-30, pour se qualifier pour le TQO.
10:41Et le TQO, c'est le 11-12 mai.
10:43Donc, toi, dans ta tête, tu as 11-12 mai.
10:44Oui, c'est ça.
10:46Quel est le processus d'ici là,
10:50et on le sait dans toutes les préparations, dans tous les sports,
10:52ça ne sert à rien que tu sois à fond maintenant.
10:54Ce qu'il faut, c'est que le 11-12 mai, tu sois à 100 % de tes capacités maximales
10:59en étant à 120 %.
11:01Oui, c'est ça.
11:02Là, je suis rentrée d'un stage à la montagne il y a quelques jours.
11:07Nous, on a la particularité d'avoir une grosse période off de compétition en hiver.
11:14On s'entraîne beaucoup, on fait beaucoup de stages.
11:16Les globules rouges, l'altitude.
11:18Je suis revenue de la montagne il n'y a pas très longtemps, le 17 janvier.
11:23Vous avez fait quoi en montagne ?
11:24On a fait beaucoup de préparation physique générale,
11:26du ski, de la natation.
11:28Ski de fond ?
11:29Oui, ski de fond.
11:30De la natation, des répétitions de sprint en hypoxie.
11:35Explique ce que c'est.
11:37C'est une séance de torture.
11:39Oui, c'est pour ça.
11:41C'est dans une salle hypoxie qui simule une altitude à 3 000 m.
11:45On répète des sprints très courts, mais très intenses,
11:50avec très peu de récupération sur plusieurs séries.
11:52C'est vrai que c'est…
11:53Une boucherie.
11:54Oui, c'est très dur.
11:56C'était où ce stage ?
11:57On était à fond aux meux.
11:59On fait de la muscu aussi.
12:01On fait tout ce qu'il y a autour du bateau.
12:04Pour garder un peu de contact avec notre technique,
12:07on a des machines à pagaies.
12:08C'est un peu comme un rameur, mais pour le canoë.
12:10On ressort de là, on est rincé, mais quelques jours après, ça va.
12:14Oui, à chaque fois au retour de stage, c'est vrai qu'on est fatigué,
12:18mais l'objectif de l'altitude et de faire des stages comme ça,
12:20c'est que derrière, l'organisme s'adapte et qu'on surcompense.
12:25La date de ce stage est faite en fonction de ses objectifs du mois de mai.
12:28Oui, bien sûr.
12:30Maintenant, j'ai besoin de comprendre d'où tu viens.
12:31D'abord, est-ce que tu es d'une famille de sportifs ?
12:34Comment t'es arrivée dans un bateau ?
12:36Mes parents ne font pas de sport.
12:38Ça commence bien.
12:39Oui, on n'était pas…
12:40On ne les félicite pas.
12:41… nicéistes.
12:43Comment je suis arrivée dans un bateau ?
12:46J'ai un cousin qui a été champion du monde d'aviron en 2003.
12:49Ça aide.
12:50Oui, mais il faisait de l'aviron.
12:51Oui, oui.
12:53Oui, mais t'es sur un bateau.
12:54Oui, c'est vrai.
12:55En fait, j'ai une grande sœur qui a un an de plus que moi.
12:59Quand on était petites, on a dit à nos parents
13:01qu'on voulait faire un sport sur l'eau, comme notre cousin.
13:03Vous habitiez où, à Auxerre ?
13:04Avant ça, on habitait à Montigny-la-Relle.
13:06Oui, c'était proche d'Auxerre, oui.
13:07OK.
13:08Il y avait des plans d'eau là-bas ?
13:10À Auxerre, il y a un club de canoë-kayak qui est très compétitif,
13:14qui a été pendant très longtemps sur le podium des clubs français.
13:18Je suis toujours licenciée là-bas, d'ailleurs.
13:20D'accord.
13:21Donc, ta sœur y va, et toi, tu y vas avec ta sœur.
13:24On a commencé ensemble, du coup.
13:26On a commencé le canoë-kayak parce qu'il n'y avait pas de club d'avion,
13:28mais aujourd'hui, je suis contente de faire du canoë-kayak quand même,
13:31enfin du canoë.
13:32Et là, on boit avec ta sœur ?
13:33Oui, exactement.
13:34Ça, pour le coup, je suis dans un kayak
13:36parce que quand j'étais plus jeune, je faisais des compétitions.
13:39En fait, on a commencé toutes les deux avec ma sœur.
13:42Moi, j'avais 8 ans, elle avait 9 ans.
13:44Moi, à 11 ans, j'ai commencé le canoë.
13:47Parce qu'en fait, le canoë, on essaye de ne pas trop commencer super jeune
13:51parce que c'est un sport asymétrique,
13:52donc il faut atteindre un certain développement quand même.
13:54Oui, corporel, musculaire.
13:55Exactement, pour commencer.
13:57Donc, à 11 ans, j'ai commencé le canoë, ma sœur est restée en kayak.
14:00Mais par contre, on a fait plusieurs années en équipe de France ensemble, etc.
14:04Et moi, parfois, sur des compétitions régionales ou départementales,
14:07je faisais du kayak avec elle parce que c'est là-dedans que j'ai commencé.
14:11Jusqu'à quel âge vous avez pu faire ça ensemble ?
14:15Alors, elle, elle a arrêté le haut niveau en 2016.
14:19OK.
14:19Donc, jusqu'en 2016, il vous arrivait de vous retrouver toutes les deux en bateau.
14:25Oui, oui.
14:26C'est génial.
14:26Oui, c'est cool.
14:27Mais explique-moi une chose, tu m'as dit quoi, 8 et 9 ans ?
14:29Oui.
14:30Donc, au début, c'est un jeu ?
14:31Oui.
14:32Pas d'appréhension avec l'eau ?
14:35Non.
14:36Pourtant, l'eau, c'est vraiment pas mon élément,
14:37mais par contre, je suis bien sur l'eau.
14:39Dans l'eau, pas trop, mais sur l'eau, ça va.
14:41Ça, c'est génial.
14:42Oui.
14:43C'est dingue, ça.
14:44En même temps, on termine rarement dans l'eau.
14:46Sauf quand on a gagné.
14:49Oui, c'est vrai que ça arrive de…
14:50Non, ne me poussez pas dans l'eau, je ne sais pas nager.
14:53Oui, mais tu as gagné.
14:54Il faut absolument savoir nager.
14:56Mais par contre, oui, si on est tombé à l'eau, c'est que ça a merdé à un moment.
14:59Donc, 8 ans, 9 ans, c'est un jeu, et en plus, avec ta sœur.
15:01Oui.
15:02À partir de quel âge, tu commences à faire des compètes
15:04et avoir goût à la victoire, à l'effort ?
15:08Alors, j'ai fait ma première compétition très tôt.
15:10En fait, j'ai commencé en août 2006,
15:13et ma première compète, c'était en octobre 2006.
15:15Donc, à 8 ans, première compète, 8 ans et demi.
15:18Oui, mais par contre, j'étais toute petite.
15:20Je me souviens, mon maillot club, il me faisait une robe.
15:23Et je pense que j'étais toute seule dans ma course.
15:25Mais tu te souviens de ce jour-là ?
15:26Oui, je m'en souviens.
15:27Et tu t'es dit quoi, ce jour-là ?
15:30Tu avais l'impression d'être une grande et…
15:31C'était super dur.
15:32Pendant la course, c'était super dur,
15:33parce que j'étais toute seule, mais je me donnais à fond.
15:36C'est génial.
15:37Oui, et en fait…
15:38Attends, il faut qu'on s'arrête, là.
15:40Tu étais toute seule, mais tu t'es donnée à fond.
15:42Enfin, tout est dit, quoi.
15:43Je m'ai arraché la tête, quoi.
15:44Oui, mais tu te rends compte ?
15:45Je me suis arraché la tête, alors que t'étais toute seule.
15:47Donc, t'étais sûre de gagner.
15:48Oui.
15:49Mais t'y es allée à fond.
15:50C'est révélateur d'un état d'esprit, quand même.
15:52Oui, c'est vrai.
15:53Et du coup, j'ai eu la chance…
15:56En fait, à Auxerre, c'est un club de compétition.
15:58Donc, c'est pour ça que j'ai très vite fait ma première compète.
16:00Et puis, après, on fait les premiers championnats de France.
16:04Les premiers championnats de France, à quel âge ?
16:06Minime ?
16:06Oui, 11 ans, 12 ans.
16:08Tu fais quoi ?
16:09J'ai gagné.
16:10Et là, tu te dis quoi ?
16:11Ben, cool.
16:13Non, je suis contente, forcément,
16:14parce qu'en plus, sur ma première année de Minime, du coup,
16:18je pense que c'était au mois d'avril, je me suis cassée la cheville.
16:22Et donc, mon année, elle a été un peu compromise à ce moment-là,
16:26parce que le chirurgien m'avait prévu trois mois d'arrêt et tout.
16:29Donc, moi, j'étais petite, j'étais un peu dégoûtée.
16:31Et en fait, j'ai pu reprendre un temps pour les championnats de France
16:33et j'ai…
16:34Gagné.
16:35Gagné les championnats de France.
16:35Tu peux m'expliquer comment tu t'es cassée la cheville ?
16:38Non.
16:38Non, je rigole.
16:40Je suis glissée sur un tapis en gymnastique au collège.
16:43Ouais, bon, une bêtise, quoi.
16:44Ouais, pas du tout stylée.
16:45Ce premier titre de championne de France, il révèle quelque chose en toi ?
16:48Tu te dis, tiens, on devrait continuer,
16:51ou on n'a que 11 ans et on continue et c'est que du bonheur ?
16:54Eh ben, en fait, il n'y a jamais eu un moment dans ma carrière
16:57où j'ai eu un déclic, où je me suis dit,
16:59tiens, vraiment, je veux faire de la compétition à fond, etc.,
17:02parce que ça s'est fait, comme dit, très progressivement.
17:05Et donc, en fait, en étant Minime championne de France,
17:10je savais que l'année d'après,
17:12donc il y avait deux championnats de France,
17:13puis après, j'allais rentrer cadette
17:14et j'aurais l'opportunité de faire mes premières compétitions internationales, etc.
17:17Donc...
17:18Ça s'est fait comme ça ?
17:19Ouais, c'est ça.
17:20Un peu naturellement, quoi.
17:20C'est ça, très naturellement.
17:22Et ouais, les...
17:23Oh, c'est moi.
17:25C'est toi.
17:26Les étapes, elles ont été franchies vraiment au fur et à mesure et...
17:32Faut préciser que là, c'est de l'entraînement.
17:34Oui, ouais, bien sûr.
17:35Elle se balade, là.
17:36Oui.
17:37Elle s'échauffe, même.
17:39Vas-y, pardon, je t'interromps.
17:40Non, mais du coup, ouais, en fait, au club,
17:42comme c'est un club de compétition, en fait, et tout...
17:44On est pris dans un engrenage et une machine, quoi.
17:46Exactement.
17:47Mais il y a un moment où tu t'es dit,
17:48je veux être sportive de haut niveau,
17:50je veux participer à des Jeux olympiques ou des choses comme ça ?
17:53Eh ben...
17:55Alors, il y a eu un moment qui a été quand même marquant pour moi,
17:59c'est mes premiers championnats du monde seniors, où...
18:02Avec quel âge ?
18:0217 ans.
18:03En fait, j'étais encore junior et...
18:05T'avais eu ton bac ?
18:07Ou c'était l'année de ton bac ?
18:08Non, c'était l'année d'avant.
18:10C'était l'année d'avant le bac ?
18:11Oui.
18:12OK.
18:13En gros, c'était l'été entre ma première et ma terminale.
18:15D'accord.
18:15Et donc, en fait, j'ai couru mes premiers championnats du monde senior
18:19à cet âge-là, parce que c'était en 2015,
18:22et donc, le canoë féminin n'était pas encore olympique.
18:26Il y avait les hommes au Jeux,
18:27mais il n'y avait pas encore le canoë féminin.
18:28Et en fait, en gros, le...
18:33Je pense que c'est le CEO,
18:35il regardait les courses des championnats du monde
18:37pour décider si, oui ou non,
18:38ils allaient faire rentrer les canoës féminines au Jeux.
18:41Et donc, j'ai été alignée sur ce championnat du monde-là.
18:44Et ça a été marquant, parce qu'en fait,
18:46on se dit qu'on participe un peu à cette petite...
18:51Ce pré-casting éventuel de...
18:53On verra si.
18:54Ce process de...
18:56D'intégration des filles au Jeux.
18:57Exactement.
18:58Et donc, ça, ça a été assez marquant.
19:00Et puis aussi, parce que c'était un championnat du monde
19:03qualificatif pour les Jeux.
19:04Comme c'était l'année d'avant Rio,
19:05c'était le championnat du monde où les premiers quotas étaient des...
19:08Enfin, distribués aux autres nations.
19:11Enfin, aux nations.
19:12Et moi, j'étais un peu dans ce truc-là
19:13où je courais mes premiers championnats du monde senior.
19:16J'avais pas de pression, parce qu'en fait,
19:17je savais très bien qu'au niveau des résultats,
19:19ben voilà, j'allais pas jouer le titre.
19:21Et par contre, il y avait tous les autres athlètes
19:24de l'équipe de France qui, eux, jouaient leur...
19:26Enfin, leur calife olympique, quoi.
19:27Donc, il y avait un petit décalage comme ça.
19:29Mais par contre, ça m'a permis de vraiment profiter du moment
19:32et réaliser que l'aventure olympique des canoës féminines,
19:36elle commençait là, quoi.
19:37Mais ça a changé quelque chose aussi, peut-être quelque part,
19:40dans ta vision un peu plus...
19:41Ben, j'ai été au contact des meilleurs de la discipline.
19:46Et c'est sûr que c'est hyper inspirant et ça donne très envie de...
19:49Mais t'es allée à Rio ?
19:51Eh oui, je suis allée à Rio.
19:53Avec nous, pourquoi ? Alors, pas sur l'eau, malheureusement.
19:55Alors, ouais, j'ai passé toute la durée des Jeux à Rio.
19:58J'étais bénévole au Club France.
20:00Génial.
20:01C'est incroyable.
20:02C'est incroyable. Et il était beau, ce Club France.
20:04Magnifique. Magnifique.
20:05En plus, c'était juste en face de l'Alagoa,
20:08là où il y avait les compétitions d'aviron et de kayak, de course en ligne.
20:11Et donc, ouais, je suis rentrée de mes championnats du monde junior,
20:16je pense que c'était le 2 août.
20:18Ou d'ailleurs, j'ai fait vice-championne du monde junior.
20:22Et le 3 août, j'étais dans l'avion pour partir à Rio.
20:24Pendant trois semaines, j'avais tout juste 18 ans.
20:26Et c'est pareil, c'était une expérience incroyable
20:29parce qu'en fait, j'ai découvert les Jeux.
20:31L'esprit des Jeux.
20:32Exactement, l'esprit des Jeux.
20:34J'ai vu tous les sportifs olympiques français.
20:36J'ai fêté toutes les médailles qu'il y a eu.
20:39Donc, c'était...
20:40Ça te donne envie ?
20:41Ouais, carrément.
20:42Si tant est qu'il y en a qui doutent, vous allez.
20:43Si un jour, vous avez la chance, le privilège d'être dans un Club France
20:46et de voir ce qui s'y passe, c'est d'une beauté.
20:49Il y a une union.
20:50Il y a à la fois...
20:51Parce qu'évidemment, on célèbre les médailles.
20:53Et puis, il y a ceux qui terminent 4e, 5e ou les blessés.
20:57Je me souviens qu'il y avait ce gymnaste.
20:58Comment il s'appelle ?
20:59Oui, mais j'ai passé.
21:00Du coup, je l'ai vu quand même vraiment pendant un...
21:03Samir Hesseid, ouais.
21:04Je l'ai vu pendant...
21:05Enfin, il était au Club France.
21:06Il s'est fait briser la jambe.
21:07Oui, oui.
21:09Après son opération, je pense qu'il a resté une semaine.
21:10Je m'en souviens.
21:11Et donc, il était tout le temps au Club France.
21:12Donc, ça, ça a dû te conforter de côtoyer les sportifs de New York,
21:15de dire, moi, les Jeux, je veux y être.
21:16Oui, bien sûr.
21:18Bien sûr.
21:19Donc, c'était une expérience super forte.
21:21Et même avec les autres bénévoles,
21:24parce que c'était tous des passionnés de sport, de voyage, etc.
21:26Et toute l'expérience était incroyable, vraiment.
21:30On vit de quoi quand on fait du canoë ?
21:34Eh bien, on vit...
21:35Moi, en l'occurrence, j'ai...
21:37Un statut de sportif de haut niveau.
21:38J'ai le statut de sportif de haut niveau.
21:40Et j'ai la fierté et l'honneur de faire partie du bataillon de Joinville,
21:43d'être soutenue par l'armée de champions.
21:46Donc, je...
21:48Soutenue, ça veut dire qu'il y a un peu d'argent ?
21:50Oui. Enfin, je fais partie du bataillon de Joinville.
21:51En fait, je suis militaire de fonction, moi.
21:53Je suis militaire, je suis dans la marine.
21:55Et mon job, c'est de m'entraîner fort
21:57et de ramener des médailles pour la France.
22:00Être au bataillon de Joinville,
22:02ça te permet d'avoir des revenus mensuels ?
22:05Oui.
22:06Ça me permet déjà d'avoir des revenus.
22:08Donc, c'est un gros soutien financier.
22:09On peut dire combien ?
22:10Pardon ?
22:11On peut dire combien, tes revenus ?
22:12La solde, je ne sais pas si j'ai le droit de le dire,
22:14mais c'est une solde de militaire...
22:16Comme un militaire de carrière.
22:18Exactement.
22:19À côté de ça, il y a des partenaires.
22:21Oui.
22:22Donc, moi, je suis soutenue par la Caisse d'épargne Bourgogne-sur-Franche-Comté.
22:26Je suis soutenue depuis récemment par le barreau de Paris, aussi.
22:30J'ai la marque Avène, Haute Hermale-Avène.
22:33J'ai la marque Nutri-Pure, donc j'ai de la chance.
22:35T'as une agent, comment ça se passe ?
22:37Comment les partenaires...
22:38Oui, j'ai une agent.
22:39Qui dit, hop, hop, hop, regardez-la !
22:41Tête bien pleine, au barreau bientôt...
22:43Oui, oui.
22:44C'est sûr que nous, avec notre emploi du temps chargé,
22:46on a du mal à dégager du temps pour la refuge de soins.
22:49Surtout toi qui as la double casquette.
22:51Oui.
22:52En plus, il fallait que tu passes du temps à faire
22:53bonjour, j'aimerais monter un rendez-vous,
22:54mais c'est lundi à 14h.
22:56Désolé, je serai sur l'eau.
22:57Non, je passe un examen.
22:58Oui, oui.
22:59C'est pour ça, ça aide beaucoup d'avoir un agent.
23:03Et donc, la mienne, elle est hyper réactive.
23:10Elle m'aide beaucoup sur plein d'aspects
23:12de ma carrière de sportive de haut niveau,
23:15donc c'est top, oui.
23:16Et puis, tu as eu une petite mission au prix du CNOSF
23:19pour Santé Vous Sport.
23:21Oui, j'ai été ambassadrice de Santé Vous Sport,
23:23mais il y a quelques années déjà.
23:24Et à la rentrée, j'ai fait des petites capsules vidéo
23:27pour promouvoir la semaine européenne du sport.
23:30Tu te sens concernée par l'image du sport français en général ?
23:34Tu comprends ou tu te dis,
23:37mine de rien, on est tous, entre guillemets,
23:38sans jeu de mots, sur le même bateau ?
23:41Alors, moi, je pense, pour moi, en fait,
23:46la priorité au niveau du sport,
23:49ce n'est pas forcément le sport de haut niveau,
23:51c'est que les gens comprennent que le sport,
23:52même pour quelqu'un qui n'a pas trop d'intérêt
23:55dans le sport de haut niveau, c'est hyper important
23:57pour juste, tout simplement, être en bonne santé.
23:59Pour la santé.
24:00Exactement. Donc, ça, pour moi, c'est hyper important,
24:02ce qu'ils font par rapport à ça, le CNOSF,
24:05avec notamment le programme Santé Vous Sport.
24:07Et oui, c'est vrai que moi, forcément,
24:09je suis sportive de haut niveau, j'ai à cœur de faire rayonner
24:12le sport français au plus haut niveau,
24:14mais l'enjeu, à la base, il est quand même
24:18que tous les gens soient en bonne santé
24:20et qu'ils se rendent compte de l'importance du sport
24:23dans la santé et dans la vie.
24:25On parle beaucoup de santé mentale.
24:26Oui.
24:28Tu as des aides, il y a des psys qui vous accompagnent
24:32ou tu n'en as pas ressenti le besoin ?
24:35Eh bien, alors moi, je suis accompagnée
24:36par un prépa mental depuis plusieurs années.
24:39Ça, pour moi, c'est très important
24:40pour tous les aspects de la performance,
24:44en dehors de l'aspect physique, forcément,
24:46pour la gestion du stress, la fixation d'objectifs, etc.
24:49Et je vais commencer un sujet avec un psy, justement,
24:52dans pas très longtemps, pendant deux jours, du coup.
24:54Oui, parce que c'est vrai que le quotidien sportif de haut niveau,
24:58il peut parfois être éprouvant.
25:00Et puis, avant d'être sportif et athlète de haut niveau,
25:03on est quand même des astres humains, comme tout le monde.
25:06Et puis, on a aussi parfois des petits problèmes à gérer, etc.
25:09Donc, pour moi, c'est hyper important de ne pas...
25:12Évidemment.
25:13De ne pas oublier cet aspect-là et de prendre soin de soi aussi.
25:17Il ne faut pas oublier que vous, les sportifs de haut niveau,
25:19nous, on fait notre boulot.
25:21Je parle vous, moi, dans la vie de tous les jours.
25:24Mais vous, votre boulot, c'est d'être le meilleur au monde.
25:26Oui.
25:27Ou la meilleure au monde.
25:29Ou de performer un jour, ou d'être la meilleure un jour,
25:32au bon moment.
25:33Ce qui peut arriver aussi et ce qui n'est pas critiquable.
25:36Mais évidemment, cette pression, elle est phénoménale.
25:39Oui.
25:41Je veux dire, à Paris, au mois d'août,
25:43dans ta course, si tu as la chance d'être qualifiée,
25:45il n'y en a qu'une qui gagnera.
25:46Oui, exactement.
25:47C'est vrai que, dans notre quotidien,
25:49on a énormément de chances de faire ce qu'on aime tous les jours.
25:54On part en stage.
25:55On a quand même une vie qui est très sympathique à vivre.
25:59Mais comme tout, il y a des aspects qui sont...
26:01Oui, sauf que si tu fais deux contre-performances...
26:04Merci, au revoir, salut.
26:06C'est ça, c'est que la principale difficulté pour nous,
26:08je pense que c'est un peu l'imprévisibilité
26:10de la vie de sportif de haut niveau.
26:14On peut se blesser, on peut faire une contre-perf.
26:18Là, c'est en train d'évoluer, surtout dans les sports amateurs,
26:21comme dit, avec mon contrat à l'armée, etc.
26:24Mais c'est vrai que c'est quand même précaire, souvent, nos statuts.
26:26Il y a des sportifs amateurs qui vivent que de leurs sponsors.
26:30Mais c'est des contrats d'un an
26:32qui se renouvellent en fonction des performances, etc.
26:35Et le statut, il est très précaire et imprévisible.
26:37Et une fois de plus, tu peux avoir fait le meilleur de tout ce que tu as fait
26:40et d'avoir toujours été une humora mondiale.
26:42Et puis un jour, il y a une nana, une extraterrestre qui sort de chez vous
26:46et qui te coiffe sur le poteau à chaque fois.
26:48« Ah oui, mais on ne sait pas si on va continuer le partenariat. »
26:51Oui, en fait, nous, tout ce qu'on peut faire,
26:55c'est donner le maximum de nous,
26:56mais on n'est jamais garantis du résultat, en fait.
26:59En sachant qu'on ne donne pas ça, on donne 120 %.
27:01Oui, c'est ça.
27:02Merci infiniment pour cet échange de génie.
27:04Avec plaisir.
27:05Merci à toi, maître.
27:07Maître, pas encore, mais j'espère.
27:08A bientôt.
27:09On se verra sur l'eau à Paris d'ici là.
27:12Merci à toutes et à tous pour votre fidélité.
27:13Et puis je vous dis à très bientôt. Salut.

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