• il y a 6 mois
Cette semaine, Alexandre Delpérier reçoit Manon Hostens, championne du monde de kayak. Elle a également participé aux jeux olympiques de Rio en 2016 et Tokyo en 2021.

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Sport
Transcription
00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21soyez les bienvenus dans votre rendez-vous.
00:23Bienvenue dans la victoire éternelle.
00:25Je suis ravi de vous accueillir avec mon camarade Salim.
00:28Parce qu'il y a Salim, il y a Salim. Salut, Salim.
00:31Salut, Alex. Merci pour cette introduction.
00:33Combien flatteuse.
00:35Voici le sommaire du jour, avec encore
00:37une championne exceptionnelle,
00:38une immense championne de kayak avec nous aujourd'hui.
00:41À 28 ans, la native de Dordogne, Manon Ostens,
00:44compte près de 11 titres mondiaux
00:46et 2 participations aux Jeux olympiques,
00:48retour sur une carrière XXL, mais loin d'être terminée
00:51parce qu'évidemment, ce profil a l'horizon Paris 2024.
00:54Manon, bonjour.
00:56Bonjour.
00:57On est ravis de t'accueillir avec Salim.
00:59Je veux que tu nous plantes le décor et que tu nous fasses rêver.
01:03Parle-moi de ma chère Dordogne natale.
01:05Où es-tu exactement, entre Le Bug, La Roche-Gajac,
01:08Sarlat ?
01:11La maison familiale est à Mouzins,
01:14donc une petite commune au fin fond de la Dordogne,
01:17pas loin de Castelnau, le premier club
01:19où j'ai commencé à faire du kayak.
01:21C'est là où je suis tombée amoureuse du canoe et kayak
01:24et je suis partie à fond là-dedans.
01:27Sinon, je suis du club de Périgueux,
01:29donc je suis à une heure du club de Périgueux.
01:31Tu t'entraînes aussi parfois pas loin de Paris.
01:34Et tu t'entraînes aussi parfois pas loin de Paris
01:37sur le plan d'eau où ont lieu les Jeux.
01:39Tout à fait.
01:40Alors, Manon, on va reprendre le fil de ta vie.
01:43Comment le kayak est arrivé ?
01:45D'abord, est-ce que tu es d'une famille de sportives ou de sportifs ?
01:49Ma mère aime bien le sport, mais pas du tout compétitrice,
01:53et mon père faisait un peu de foot et est plutôt compétiteur.
01:56Donc, on va dire pas mes parents,
01:58mais avec mon frère et ma sœur, on a été piqués en tout cas de sport.
02:03Parce que c'est ton frère le premier qui va goûter aux joies du kayak ?
02:07On a goûté en même temps.
02:09En fait, on venait de déménager, il n'avait pas de copain
02:12et il ne voulait pas commencer le kayak tout seul
02:14parce qu'il était timide.
02:15Et du coup, on m'a forcée vraiment à l'accompagner.
02:18Je ne voulais pas, parce qu'il ne voulait pas y aller tout seul,
02:21mais il voulait découvrir le kayak.
02:22Du coup, j'ai renforcé, enfin, les parents m'ont...
02:27Oui, et on voit le frangin.
02:28...ragé à l'accompagner.
02:31Et en fait, dès que je me suis mise dans un kayak,
02:33j'ai commencé à plaguer, j'ai adoré.
02:36Et quelques semaines plus tard, il m'a dit,
02:37c'est bon, Manon, j'ai des copains, tu peux arrêter le kayak.
02:41Je lui ai dit, ah, Manon, là, c'est pas comme ça, j'adore ça.
02:44Donc, voilà, je suis pas prête à arrêter.
02:47Salim, toi, t'as essayé le kayak.
02:49Redis-moi exactement la phrase que tu m'as dite en préparant l'émission.
02:52Oui, j'ai déjà essayé le kayak.
02:54C'est-à-dire qu'ils ont voulu me faire faire du canoë à deux,
02:56parce que, soi-disant, en ne voyant pas,
02:58je ne pouvais pas décider d'où j'allais.
03:00Et au final, j'ai essayé le kayak seul.
03:02Et en suivant un groupe, finalement, j'ai adoré ça.
03:05J'ai... Bon, j'en ai pas fait longtemps.
03:07J'ai dû en faire deux semaines d'affilée, mais ça m'a beaucoup plu.
03:11Et c'est vrai que je comprends, Manon, les sensations que t'as pu avoir.
03:14Et je trouve ça assez cool, finalement,
03:15qu'on commence par te forcer la main, entre guillemets, pour l'accompagner,
03:19et que, bon, ta petite vengeance soit de ne pas en avoir des mordus.
03:22C'est plutôt cool.
03:25Ça a toujours été ça avec mon frère.
03:26On aime bien se chamailler.
03:29Mais ouais, ouais, c'est...
03:30En même temps, avec les odeurs qu'il y a aussi,
03:32les paysages qu'il y a au milieu de la nature et de la Dordogne,
03:37là, dans la vallée de la Dordogne, c'est juste magnifique.
03:39Donc, je ne pouvais pas ne pas être mordue de kayak.
03:42Qu'est-ce qui fait qu'il a voulu essayer le kayak ?
03:45Pour quelles raisons, en particulier ?
03:47Il a vu les JO...
03:49Il a vu Tony Estanguet gagner au jeu, en 2000,
03:52et il a dit, c'est ça que je veux faire.
03:54Dès le début, une inspiration olympique.
03:57Du coup, dès le début, même si ce n'est pas toi
03:59qui étais concernée au premier chef,
04:00il y a une histoire quand même commune avec les Jeux, là-dedans.
04:03Oui, oui, oui.
04:04Après, en fait, c'est plutôt les Jeux ont donné une vocation à mon frère
04:07et il m'a enrôlé là-dedans.
04:09Après, on n'a pas fait de slalom, comme Tony Estanguet fait,
04:15mais en tout cas, oui, il a initié une vocation, c'est sûr.
04:19À quel moment tu te dis que c'est une vraie passion ?
04:21Tu as quel âge à ce moment-là ?
04:22Quand tu ressens ça avant...
04:24J'imagine que c'est avant que tu intègres le club de Périgueux.
04:28Oui, oui. En fait, moi, j'aimais bien l'adrénaline qu'on avait
04:33quand on passait les passages, les gros passages en rivière,
04:37la glisse qu'on pouvait avoir, le courant, ça rendait vachement humble
04:40par moment, quand on est au milieu de la rivière,
04:42qu'elle peut être encrue ou qu'il y avait un dépassement physique aussi
04:48à avoir, et un peu de peur et d'adrénaline,
04:50et ça, j'ai tout de suite adhéré.
04:52Après, j'aime aussi beaucoup l'effort physique,
04:55donc je peux vraiment m'exprimer pleinement là-dedans.
04:59Et aussi, j'adore la nature, et puis, par moments,
05:02on est dans des endroits qui sont seulement accessibles en kayak,
05:06et là, on se sent vraiment privilégiés, et ça, j'adore.
05:10Donc, voilà, j'ai d'abord été mordue de kayak,
05:14et j'adorais la compétition, mais dans d'autres sports,
05:17en premier club, ils avaient très peu de compétitions,
05:19donc c'était vraiment… Je me plaisais à faire du kayak,
05:23alors que j'adore la compétition aussi, et puis après,
05:26au bout d'un moment, les deux se sont rejoints,
05:28et c'est là où vraiment je me suis fait captée.
05:31Mais tu as raison, c'est génial ce que tu dis sur le fait
05:34que le kayak rend accessible des sites, des lieux, des bras de rivière
05:39où tu peux aller avec aucun autre moyen de déplacement ou de mobilité.
05:46À 15 ans, tu vas intégrer Périgueux,
05:48très rapidement, il y aura le Pôle Espoir de Pau.
05:50Pau, c'est les terres de Tony, Tony Estanguet.
05:53C'est ça.
05:54À ce moment-là, tu te dis quoi ?
05:55Waouh ! Tu rêves de médaille,
05:58ou tu es encore une jeune fille qui profite, et on verra ?
06:03Plutôt là-dedans.
06:04En fait, j'ai découvert la compétition en kayak assez tard,
06:07et puis je faisais d'abord les courses départementales,
06:10puis après j'étais invitée aux régionaux,
06:12et puis après les championnats de France.
06:14Je me suis dit, il y a des championnats de France.
06:16Et c'est une fois arrivée cadette,
06:18on m'a dit, il y a des championnats d'Europe,
06:19il y a des championnats du monde, il y a encore au-dessus.
06:23Et donc c'est en intégrant le Pôle Espoir où là je me suis dit,
06:26mais en fait, il y a une sélection à aller chercher.
06:28J'étais cadette, je pourrais surplacer junior.
06:30Je savais que c'était possible, donc c'est à partir de là
06:32où j'ai commencé à penser à l'équipe de France.
06:35Et pareil, en 2010, j'ai été sélectionnée
06:39pour les Jeux olympiques de la jeunesse,
06:40j'ai été première à Singapour.
06:42Et c'est là que m'est venue aussi l'envie de faire les Jeux.
06:45Salim, qu'est-ce qu'il en dit, ton frère,
06:48justement, de ce passage un petit peu ?
06:50Parce que ça lui a traversé l'idée de se dire,
06:55je vais faire pareil, et puis finalement,
06:56il se retrouve relégué, presque,
06:59ou rendu supporter de la frangine.
07:01Qu'est-ce que ça donne comme lien maintenant ?
07:03Qu'est-ce qu'il en dit ?
07:04Il est fier, parce qu'en fait, il dit que c'est un peu grâce à lui.
07:11Et voilà.
07:12Oui, mais c'est un peu grâce à moi,
07:13et puis comme j'étais meilleur, je l'ai laissé faire.
07:17En fait, pour plusieurs raisons,
07:18parce que c'est lui qui m'a vraiment fait découvrir le kayak,
07:21et aussi, dans le premier club, à Castaneau,
07:24ils étaient tous plus âgés,
07:26c'était que des gars qui étaient devant moi,
07:28et moi, j'avais envie d'être avec eux.
07:30Donc en fait, j'étais tout le temps à fond
07:31pour essayer de les suivre et tout,
07:33et eux, ils faisaient tout pour me semer.
07:35Donc il a dit, j'ai réussi à se stimuler,
07:38c'est moi qui ai fait ton entraînement quand tu étais plus jeune.
07:42Et oui, moi, je voulais toujours être meilleure que lui,
07:45et je voulais être première, en fait.
07:47Je voulais même être née avant lui, donc le truc est un peu mal.
07:50Ça, c'est sûr, ça n'arriverait jamais.
07:52Donc voilà, il jouait, il en jouait aussi,
07:55de mon esprit de compétition.
07:56Lui, ça le faisait plus marrer de voir jusqu'où je pouvais aller,
08:00où il faisait des tests, quoi.
08:02Il me mettait au défi de faire des choses et tout.
08:05Donc oui, il a été moteur là-dedans.
08:08Et après, ça a été plutôt un soutien
08:11quand on était au Pôle espoir tous les deux.
08:13On a 15 ans, on sort vraiment du collège
08:15et on est très loin de la famille.
08:18Et il n'y avait que lui qui était avec moi au Pôle espoir à Pau.
08:21Donc c'est quand même à quatre heures de route,
08:22on ne rentrait pas tous les week-ends,
08:24on rentrait que pour les vacances scolaires.
08:26Donc là, il a vraiment eu un rôle de grand frère un peu plus
08:30à faire attention et à moins me presser, on va dire.
08:33Et après, j'ai suivi aussi au Pôle France.
08:36Lui, il était moins compétition dans le sens la gagne, la gagne.
08:40Il était plus à se faire plaisir en compétition.
08:42Et au bout d'un moment, il a eu d'autres envies, d'autres plaisirs.
08:45Et puis moi, j'ai tracé ma route à ce moment-là.
08:48Manon, explique-nous les différentes spécialités
08:51qui sont les tiennes, la descente, le sprint.
08:54Explique-nous exactement ce que c'est.
08:57Oui, dans le kayak, on peut se faire plaisir.
08:59Il y a de tout.
09:00Il y a au moins une dizaine, douzaine de disciplines différentes.
09:03Donc moi, j'ai commencé par la descente de rivière.
09:07Donc c'est des bateaux qui ont du volume.
09:10C'est des contre-la-montre au milieu des rivières.
09:12Donc il y a la course longue, la classique et la course courte.
09:16Le sprint, la classique, ça dure entre 15 et 20 minutes.
09:22Et donc on est tout seul au niveau de la rivière.
09:24On départ toutes les 30 secondes ou toutes les minutes.
09:27Et le sprint, c'est un système de qualif' et de finale.
09:32Et souvent, il dure une minute, voilà.
09:35Et après, ça, c'est en rivière.
09:38Et sinon, il y a la course en ligne.
09:41Donc ça, ça ressemble un peu à la natation ou à l'aviron.
09:44Voilà, c'est sur du plat. Il y a des lignes d'eau.
09:47Et il y a un système de série, demi et finale.
09:49Et donc là, ça ne sera pas au temps,
09:51mais ça sera la première qui passe la ligne.
09:53Qu'est-ce que tu préfères ?
09:55J'aime les deux.
09:58Ça serait compliqué de choisir.
10:00Moi, ce que j'aime à la descente, c'est vraiment le côté nature,
10:03être seule face aux éléments de la rivière
10:05et jouer avec les mouvements d'eau, jouer avec la rivière.
10:09Donc ça, j'adore.
10:10Et après, en course en ligne, j'adore la glisse.
10:13C'est des bateaux vraiment profilés pour la vitesse.
10:15On a vraiment des sens à cette vitesse.
10:17On peut être toute seule à deux ou à quatre.
10:19Donc il y a aussi un esprit collectif.
10:22Et ça aussi, c'est vraiment cool.
10:24Salim.
10:25Qu'est-ce qui fait que tu arrives à être performante là-dedans ?
10:29Tu parlais d'autres sports par ailleurs que tu as pratiqués.
10:32Est-ce qu'aujourd'hui, c'est toujours le cas ?
10:33Tu pratiques d'autres sports à côté
10:34ou peut-être que tu as un entraînement basé sur d'autres choses ?
10:40Oui, je pense que c'est aussi pour ça que le kayak, ça a un plai.
10:43C'est qu'on fait beaucoup de choses qui sont complémentaires à côté.
10:46Il faut savoir que l'hiver, il fait froid.
10:48Donc on réduit un peu le kayak.
10:49Et du coup, on va privilégier la prépa physique,
10:52donc avec beaucoup de muscu.
10:54Et au niveau cardio-respiratoire,
10:56on va pouvoir aller faire du ski de fond, être en altitude.
11:01Donc voilà, il y a plusieurs...
11:03On court beaucoup aussi, on fait un peu de natation.
11:06Pour ma part, j'essaie d'éviter la natation.
11:08Je suis mieux sur l'eau que dans l'eau.
11:11Mais voilà, on essaie...
11:13Oui, ce qui est cool, c'est qu'on fait aussi beaucoup de vélo de route, du VTT.
11:18Non, moi, j'aime beaucoup d'activités.
11:20On fait aussi beaucoup de trails l'été.
11:23Oui, on est assez polyvalents.
11:25Après, c'est sûr que l'approche des courses et du kayak,
11:28on augmente vraiment la technique là-dessus.
11:31Mais dans la prépa de septembre à janvier,
11:36on est vraiment sur plusieurs activités.
11:39Je pourrais tout faire, Salim.
11:41Je pourrais exceller dans tout.
11:43Mais tu as oublié un truc qui est important,
11:45et qu'on habite au Bug, en Dordogne,
11:47c'est la préparation.
11:48C'est un truc très spécifique, c'est la recherche des cèpes.
11:51Parce que ça, c'est bon, ça fait le gainage, ça fait l'oxygène.
11:54C'est parfait.
11:56Voilà, il fallait que je la place quand même.
11:58Il fera tout pour vendre sa région, c'est incroyable.
12:00Je suis pour rien, moi.
12:01Non, mais je comprends, le Périgueuf, c'est top.
12:04Je suis d'accord avec toi.
12:05Pour faire du sport et pour bien manger.
12:06Donc franchement, il n'y a rien de mieux.
12:09On est d'accord, avec modération, évidemment.
12:11On a envoyé le patrimoine, alors là, pfiou !
12:13En 2016, tu vas décrocher ta place pour les Jeux de Rio.
12:16Comment tu vis cette annonce ?
12:18Et comment tu vis la compétition ?
12:22C'était un peu particulier,
12:24parce que c'était la première année
12:25où je me mettais à la course en ligne chez les Seigneurs.
12:28Parce que j'avais toujours cette idée de Jeux olympiques dans la tête.
12:32Et je m'étais dit,
12:33si je n'arrive pas à être championne du monde en descente de rivière,
12:36les Jeux, qui sont des Jeux olympiques,
12:38je n'arriverai pas à être performante là-dedans.
12:41J'avais vraiment l'objectif de faire championne du monde de descente
12:43et après, passer sur les Jeux.
12:46Sauf que je payais les années défilées,
12:48je faisais deux, trois, deux, trois.
12:50Et je me suis dit, quand même, j'ai les Jeux en tête,
12:53donc ça serait bien de prendre l'expérience
12:55et de voir aussi ce que c'est une sélection olympique.
12:58Donc je m'étais vraiment préparée aussi pour ces sélections olympiques,
13:01tout en préparant les championnats du monde de descente.
13:04Je sentais que ça allait pouvoir le faire cette année.
13:07Et je me suis sélectionnée dans les deux.
13:09Donc là, en fait, c'était un peu le dilemme en me disant,
13:13ah mais mon Dieu, il y a les JO à préparer,
13:15donc il y a quatre places.
13:16Mais mon objectif, c'est les championnats du monde de descente,
13:20et là, je sens que j'avais vraiment progressé les moyens de gagner.
13:24Donc j'ai d'abord eu peur qu'on me dise,
13:26non, là, il faut que tu prépares les Jeux, il y a trois mois,
13:29et tu ne peux pas faire les mondiaux de descente.
13:31Donc j'étais un peu stressée là-dessus.
13:33Finalement, le directeur des équipes de France de l'époque,
13:38il me connaissait,
13:40il savait que, quand même, c'était un projet important pour moi, la descente,
13:44et qu'au contraire, c'est ça qui m'avait permis d'aller à ce niveau-là.
13:47Et il m'a permis de faire les deux,
13:48et là, c'était tout des neufs.
13:51Donc ils m'ont aidée vraiment et accompagnée à faire les deux.
13:55Et donc, là, c'était un peu…
13:56Et les résultats des deux ?
13:59J'ai enfin été championne du monde de descente.
14:01Et voilà.
14:02C'est incroyable.
14:03Sur la classique, et j'ai fait deux sur le sprint.
14:06Et on a fait douzième au Giro d'Italia.
14:09Ça m'intéresse, moi, ça, Salim, tu vois ce qu'elle dit ?
14:12Sur, on va peut-être lui demander de choisir,
14:14puis finalement, elle arrive à imposer ce qu'elle a envie de faire, entre guillemets,
14:18parce que c'est complémentaire, évidemment.
14:20Mais néanmoins, certaines fédérations auraient peut-être pensé
14:22qu'on ne peut pas jouer sur les deux tableaux,
14:25et que, mine de rien, elle est championne du monde quand même.
14:26Et on retrouve ça dans d'autres disciplines.
14:29Je vois, notamment pour ma fédération, en équitation,
14:32ou pour d'autres sports,
14:34mais il y a des cavaliers à qui on a demandé de choisir
14:35entre leur discipline de cœur
14:38et la discipline dans laquelle ils pourraient représenter
14:40ou avoir des chances de médailles.
14:41C'est vrai que ce n'est pas évident de priver un sportif
14:43de ce qu'il aime faire et de ce qui le fait vibrer.
14:46C'est peut-être ça qui les a touchés chez toi, Manon ?
14:49Oui, oui. Après, je ne sais pas.
14:53Mais en tout cas, ils savent que je suis passionnée
14:54et que quand j'ai une idée en tête, j'y vais au bout.
14:58Et d'ailleurs, ils m'ont refait confiance les années qui ont suivi.
15:01Et par contre, une fois que j'avais eu mon titre en sprint
15:04et mon titre en classique, c'est en 2018
15:08que j'ai eu mon titre de championne du monde individuel en sprint.
15:12Et ils me disaient toujours un petit peu, ils tâtaient le terrain,
15:15ça serait quand même bien si tu veux vraiment être performante au JO,
15:18de te concentrer que sur la course en ligne.
15:20Ce n'est pas comme si tu avais de l'avance,
15:22parce que j'ai commencé assez tard.
15:24Et ils regardaient si j'étais toujours autant motivée et passionnée.
15:29Et comme je défendais bien mon envie et mes idées,
15:33ils m'accompagnaient vraiment là-dedans.
15:35Et après, par contre, en 2018, j'étais allée au bout de mes rêves.
15:40J'avais gagné en sprint, j'avais gagné en classique,
15:42j'avais eu toutes les médailles possibles à la descente.
15:45C'est là où je me suis vraiment aussi concentrée sur la course en ligne.
15:49Et aussi, ils ont continué, je pense, à me faire confiance
15:52parce qu'ils voyaient qu'en course en ligne, je progressais.
15:54En 2018, on a aussi été championne d'Europe avec Saran en K2,
15:59en kayak deux places.
16:00Donc, on avait fait quatrième au championnat du monde.
16:04Donc, oui, il y avait des…
16:07Ils avaient envie aussi de me garder dans l'équipe.
16:10Et voilà, ils faisaient aussi cette concession
16:12parce que c'est comme ça que j'étais.
16:14Je me sentais vraiment pleinement équilibrée lorsque je faisais les deux.
16:18Et tant que je n'étais pas allée au bout de ce rêve en descente,
16:22une fois que je l'ai eue, j'étais un peu moins motivée.
16:25Et c'est aussi pour ça que c'était plus facile pour moi de le mettre de côté
16:27et de me concentrer vraiment sur les Jeux olympiques avec ça.
16:30Maintenant, j'aimerais que tu nous expliques,
16:32comme dans toutes les disciplines,
16:33il y a l'aspect physique, l'aspect technique et l'aspect mental.
16:37On voit bien que tu es une femme qui, et tu l'as dit,
16:40tu sais te vendre auprès de tes entraîneurs, de la FEDE.
16:44On voit que les résultats, ils ne tombent pas, ils ne viennent pas n'importe comment.
16:47Explique-moi jusqu'où le mental est une de tes qualités
16:50et jusqu'où tu évalues son importance dans tes résultats, dans tes performances.
16:56Eh bien, le mental, en fait, pour moi, dans la performance, il y a quatre critères.
17:00Il y a la stratégie, le physique, la technique et le mental.
17:03Donc, il est tout aussi important
17:06que n'importe quel entraînement qu'on peut faire au quotidien.
17:11Donc, j'essaie vraiment de travailler comme je peux.
17:14Et puis, ce que j'aime bien à la descente,
17:17et je pense que là-dessus, ça m'a aussi énormément apportée mentalement,
17:21c'est qu'il y a le facteur au vif, le facteur aléatoire
17:25sur lequel il fallait tout le temps s'adapter.
17:27Et ce n'est pas parce qu'on faisait une descente super bien
17:30que celle d'après, elle allait être bien aussi.
17:33Et donc, là, j'ai beaucoup travaillé là-dessus
17:35parce que souvent, je gagnais les qualifs et je faisais un super temps sur les qualifs.
17:40Et sur les finales, j'avais envie tellement de refaire tout super bien
17:44qu'en fait, j'étais un peu plus en dedans ou un peu plus en retard.
17:48Et j'ai vraiment travaillé là-dessus
17:50et ça m'a apportée après aussi à la course en ligne.
17:53Là, c'était un autre, on va dire, un autre défi mental
17:56parce que c'est de la confrontation directe.
17:59Et donc aussi, il y a le facteur aléatoire
18:03des différentes stratégies, des défis qui sont à côté.
18:05Mais on voit continuellement, en fait, notre place.
18:09Donc, c'est hyper difficile aussi de rester concentrée sur ce qu'on a à faire.
18:14Et puis, voilà, la descente, ça m'a apportée aussi dans le sens.
18:18Ce n'est pas parce que je rate un passage que je vais forcément être derrière.
18:23Donc, ça m'a permis aussi de rester concentrée
18:26sur ce qui se passe à l'instant présent.
18:28Et ce n'est pas parce que je pars un peu moins vite
18:30que je vais forcément, en course en ligne,
18:32que je vais forcément être derrière à l'arrivée.
18:35Il reste encore 400 mètres, donc il y a tout à jouer derrière.
18:38Donc, voilà, le mental, pour moi, c'est hyper important
18:41parce que c'est ça qui permet aussi de se dépasser.
18:45Et aussi, rivière, quand on s'entraîne sur une rivière
18:49et que la veille, enfin, pendant la nuit, il pleut, il pleut,
18:53grosse crue, voilà, le parcours a complètement changé.
18:57Et là, il va s'adapter.
18:58Et puis, les vagues, elles sont grosses, les rouleaux aussi.
19:01Donc, ça fait aussi un peu peur.
19:04Donc, on n'est pas stressé par la compétition, on n'est stressé par
19:06est-ce que je vais réussir à arriver en bas parce que c'est vraiment gros ?
19:10Et donc, là-dessus aussi, ça m'a appris mentalement à relativiser,
19:15à rester concentrée sur ce que j'étais capable de faire.
19:17Et ça m'a appris aussi à gérer le stress.
19:21Le stress de la compétition et aussi le stress de ce qui m'est proposé.
19:26Je savais que j'ouvrais une porte intéressante
19:27et j'entends Salim qui boit tes paroles,
19:29et mental, adaptabilité.
19:31J'ai envie de savoir aussi, dans tout ça,
19:34parce que mental, réussite, OK, stratégie, d'accord.
19:39Comment tu fais alors quand l'échec s'impose ?
19:41Comment tu le gères, l'échec ?
19:45Eh bien, j'ai eu plus…
19:47En fait, souvent, c'est marrant parce qu'on ne retient vraiment que les victoires
19:51sur le palmarès ou les choses comme ça.
19:52Et comme il y en a beaucoup, on se dit « j'ai tout le temps gagné ».
19:55Mais en fait, j'ai plus perdu que je n'ai gagné, ça, c'est sûr.
19:59Et si c'était à refaire, je referais exactement ces courses-là
20:04comme elles ont été faites, ces échecs-là,
20:06parce qu'en fait, ils m'ont énormément appris sur moi-même.
20:09Donc, quand on voit un échec,
20:13moi, je vois comme une manière d'apprendre.
20:15J'essaie de savoir pourquoi, qu'est-ce qui n'a pas marché ?
20:17Parce que pour moi, j'avais récit ça, ça, ça, voilà, j'avais tout mis en place,
20:21mais il y a un truc qui n'a forcément pas fonctionné.
20:24Et ça me mettait vraiment le point là-dessus,
20:28ça le mettait en évidence et ça me permettait l'année d'après de le travailler.
20:31Est-ce que tu as noté au début de chaque phrase l'accent du sud-ouest, Salim ?
20:35Absolument, tout à fait.
20:37Au début, après, non, après, elle est très parisienne.
20:40Marqueter, formater, mais alors avant, eh, oh, bon, eh, j'adore.
20:44Surtout, ne change pas.
20:45Il y a Tokyo, évidemment, qui s'est présenté, les trois épreuves,
20:50le 500 mètres sprint, le K1, K2, K4.
20:54Tu fais 7e en K2, 9e en K4, 23 en K1.
20:57Comment tu sors de Tokyo ?
20:58Plutôt contente.
21:00C'est bizarre à dire, mais en fait, le bateau prioritaire,
21:04on peut croire que ça fait beaucoup que je me suis éparpillée,
21:06mais il y avait une stratégie derrière.
21:08Le bateau prioritaire, c'était vraiment le K2 500 mètres avec Sarah.
21:11On était championnes de Europe, on avait fait plusieurs fois entre 4 et 5
21:15sur les derniers championnats du monde de l'Olympiade.
21:17C'était vraiment aller chercher le podium avec elle
21:22parce qu'on n'était vraiment pas loin.
21:26Et en fait, on fait notre meilleure condo.
21:29On fait notre plus belle course.
21:31On fait quelque chose d'extraordinaire en termes de performance.
21:36Par contre, ce qui est bizarre, c'est que le résultat est plus loin derrière.
21:38Il y a des bateaux qui se sont rajoutés
21:40et qui n'étaient pas sur les autres championnats du monde.
21:43Et les filles ont plus progressé que nous sur certains bateaux.
21:47Donc, les bateaux avec lesquels on était en concurrence,
21:51ça n'a jamais été aussi près.
21:52Et en fait, dans notre circonstance, on aurait, avec moins de bateaux,
21:56c'est-à-dire avec la même course des années précédentes,
21:59on aurait pu aller chercher un podium.
22:02Donc, la performance est là, mais pas le résultat.
22:05Donc, on était hyper contentes de nos courses
22:09parce qu'on ne pouvait pas faire mieux avec Sarah,
22:12mais aussi un peu déçues de se dire
22:14qu'en fait, on a tout mis de notre côté,
22:16on a progressé, on a avancé et ça ne fait que 7.
22:20Donc, un peu déçues de ce point de vue-là,
22:23mais contentes de se dire que d'année en année,
22:25on a progressé et on allait chercher de la performance.
22:28Donc, ça donne l'espoir de dire
22:30qu'en fait, ce n'est pas fini, il y a encore d'autres choses à aller chercher
22:33et c'est encore possible.
22:35Et après, en K4, déception
22:38parce qu'on fait une très, très belle course
22:41et on avait le niveau d'aller en finale.
22:43On s'est sortis en demi-finale
22:46parce qu'aussi, on a un sport d'extérieur
22:49et on s'est retrouvés dans une ligne d'eau
22:51qui était moins abritée par rapport au vent.
22:54Et donc, du coup, forcément, nous,
22:56il faut savoir que le vent,
22:58c'est un énorme facteur...
23:00Bien sûr.
23:01...énormément en termes de glisse de bateau.
23:05Et donc, à quelques centièmes, on n'est pas passés en finale
23:09et c'est les lignes d'eau les plus abritées
23:11qui étaient à l'extérieur du bassin qui se sont passées.
23:14Donc, on était un peu déçus de ça,
23:18mais après, on a l'habitude,
23:20on sait que c'est un sport d'extérieur
23:22et les meilleurs sont passés.
23:23Donc, quand on joue, on va dire,
23:25pour la 7e et la 12e place,
23:29c'est tellement serré que là,
23:31c'est sûr que le vent, il peut influencer,
23:33mais c'est sûr qu'on est trop loin du podium, en tout cas,
23:36pour l'espérer.
23:37Manon, t'as toujours la banane
23:39que tu parles des défaites ou des victoires.
23:41T'es comme ça ou c'est parce que t'es à la télé, là ?
23:43Non, non, non.
23:45J'ai vécu à fond mes Jeux olympiques
23:48et j'en garde quand même des bons souvenirs.
23:51Et comme je disais,
23:53si, surtout sur les défaites,
23:55j'ai pas la banane, ça, c'est sûr.
23:59Mais après, je relativise
24:01et voilà, j'arrive à m'en servir d'expérience
24:05et ça me permet d'évoluer et de grandir.
24:07C'est un très bon développement personnel.
24:10Voilà, non, mais de nature, je suis plutôt sourd.
24:13C'était une blague, mais tu vois,
24:14les jambes d'Ordogne s'aliment.
24:15Je me permets d'insister, c'est que tu nous branches,
24:17tu mets sur « on », tu reviens 20 minutes après,
24:19on n'a pas fini.
24:20Est-ce que...
24:21Alors...
24:23Ouais.
24:24Attends, je voudrais juste, pardon,
24:25qu'on embraye sur cette année exceptionnelle de 2022,
24:28avec ces championnats du monde
24:30de descente à Traignac, en Corrèze.
24:33C'est pas très loin de la Dordogne, donc on tolère.
24:35Les quatre médailles d'or.
24:38Parle-moi de cette année exceptionnelle
24:40et embraye, puis comme ça, on peut partir, Salim,
24:43sur ce que ça génère chez toi,
24:45sachant qu'il y a une petite compét' à Paris
24:47dans un an et demi,
24:48qui s'appelle les Jeux olympiques de Paris 2024.
24:51Déjà, la Vézère se jette dans la Dordogne,
24:54donc on peut presque dire que c'est la Vézère.
24:56Ils sont aussi chauvins l'un que l'autre,
24:57c'est insupportable.
24:58C'est pas possible.
25:00Ah oui, mais toi, t'es...
25:01Attends, à Libourne, c'est la Dordogne ?
25:04Oui, c'est vrai.
25:06Non ?
25:07Si.
25:08Je sais pas, c'est la honte, là.
25:09Là, c'est un peu la honte pour toi.
25:10Si, c'est la Dordogne.
25:12Si, c'est la Dordogne.
25:13La Garonne, ça passe pas à Libourne.
25:15Vas-y, pardon, Manon.
25:17C'est vrai qu'en fait, du coup, comme je disais,
25:21en 2018, j'avais arrêté à descendre
25:23parce que j'avais eu les deux titres,
25:25en sprint et en classique,
25:26sur deux championnats du monde différents.
25:29Mais là, c'était à la maison, c'était à Trignac,
25:31c'était l'un des plus beaux parcours.
25:34En fait, le parcours qui est sur Trignac,
25:37c'est l'un des plus beaux qu'il puisse y avoir
25:39en descente de rivière,
25:41parce que ça s'arrête jamais.
25:42C'est technique, il y a de l'eau vive,
25:44on est au milieu des bois, c'est très vert,
25:46c'est magnifique.
25:47Et aussi, ce qui fait que c'est assez exceptionnel,
25:49c'est qu'il y a très peu de lâchés d'eau dans l'année.
25:52Il y en a un, voire deux, sur trois jours.
25:55Donc, à chaque fois, c'est un grand rassemblement
25:58et un vrai plaisir de naviguer sur cette rivière.
26:00Mais c'était aussi un petit challenge
26:02parce qu'on ne pouvait pas non plus la prendre
26:04et faire 10 000 descentes
26:06parce qu'à chaque fois, il y avait très peu de lâchés d'eau
26:08qui se fait sur cette rivière-là.
26:11Et en fait, j'avais déjà vécu des championnats du monde à Pau
26:15en 2017 à la maison.
26:17J'avais fait deuxième.
26:19Et j'avais vraiment à cœur, il y avait une ambiance de dingue.
26:22Et j'avais vraiment à cœur de revenir
26:25et de montrer la plus belle prestation qui était possible
26:30sur les championnats du monde en France.
26:32Et voilà, j'ai fait de très, très belles courses.
26:36J'ai vraiment été portée par le public, par l'équipe de France.
26:40C'était vraiment assez exceptionnel.
26:42C'était les plus beaux championnats du monde que j'ai pu faire.
26:45Et en plus, le doublé.
26:48Je les avais eus, j'avais fait un et deux.
26:50Et un et deux, une fois en sprint classique et une fois en classique sprint.
26:54Et là, c'était assez historique.
26:57Et en plus de ça, ce qui était exceptionnel,
26:59c'est qu'on avait une équipe de France qui était dingue
27:02et qu'avec les filles, on a réussi aussi à faire le doublé par équipe.
27:05Donc, il ne manque pas le roster de championnat du monde
27:09avec quatre médailles d'or.
27:10Donc, c'est dingue, c'est historique, ça ne s'était jamais fait.
27:14Aussi, parce que dans l'histoire,
27:19les championnats du monde par équipe,
27:21il y en avait soit le sprint, soit la classique.
27:24Donc, il n'y a qu'une fille, Michaela,
27:26une tchèque qui avait réussi à faire le triplé.
27:29Et il n'y a que deux, Kayakom aussi,
27:32qui ont réussi à faire le doublé,
27:34en tout cas, championnat du monde classique et sprint,
27:37champion du monde sprint et classique
27:40sur le même championnat du monde.
27:42Donc, je suis la quatrième personne à avoir réussi ce défi-là
27:45et la première à avoir eu le doublé avec les filles et l'équipe.
27:48Donc, je peux vraiment leur dire merci
27:51parce que sans les filles,
27:52je n'aurais pas pu avoir le quadruplé
27:54et du coup, ce quadruplé historique qui n'avait jamais été fait.
27:58Donc, c'était vraiment juste dingue.
28:00Salim, Paris 2024 fait mon rêver.
28:02Alors, justement, pour préparer cette échéance énorme
28:06qu'est Paris 2024, si j'ai bien tout compris à ce que tu nous as dit,
28:08et là, tu vas voir si je suis bon élève ou pas,
28:11a priori, à chaque jeu,
28:13tu as un peu la surprise d'une réhausse, entre guillemets,
28:16du niveau mondial, où tu as de nouvelles têtes qui sortent
28:18ou alors, il y a un progrès de dingue qui se fait
28:20par les équipes que tu n'attends pas forcément.
28:22Est-ce que tu le ressens encore aujourd'hui,
28:24ce niveau mondial un peu corsé entre les deux Jeux
28:26et est-ce que tu t'y prépares pour Paris 2024 ?
28:31En fait, aussi, ce qui arrive,
28:33c'est que sur les championnats du monde,
28:34il n'y a qu'un bateau par pays qui est aligné.
28:41Et sur les Jeux olympiques,
28:43il peut y avoir deux K2 qui est aligné.
28:46Et aussi, ce qui fait la différence, ou deux monos,
28:49et aussi, ce qui joue,
28:50c'est que souvent, les championnats du monde,
28:53c'est sur trois, quatre jours.
28:55Donc, les programmes sont beaucoup plus denses
28:57et les courses s'enchaînent beaucoup plus,
28:59tandis que les Jeux olympiques, c'est sur six jours.
29:01Donc, en fait, les personnes qui sont, on va dire,
29:03les têtes de série, elles peuvent se retrouver
29:06dans des équipages qui, sur les championnats du monde,
29:08ne sont pas là.
29:09Donc, c'est aussi ça qui a joué.
29:11C'est les nouveaux bateaux qui sont arrivés
29:13parce que le programme le permettait.
29:15Bon, maintenant, parle-moi de tes objectifs pour Paris 2024.
29:17Combien de médailles ? Parce qu'il y a un moment,
29:19il faut y aller.
29:22Eh bien, c'est aller chercher les médailles d'or le plus possible.
29:25Donc, après, je ne suis pas la seule à décider.
29:27Il y a des politiques fédérales.
29:29Mais ça va aussi dépendre
29:31de là où il y a le plus de chances de médailles.
29:33Il y aura forcément un bateau prioritaire,
29:35comme à Tokyo.
29:37Donc, ouais, il faut voir.
29:40Parce que Sarah, on avait des beaux projets avec Sarah,
29:43en tout cas sur l'Olympiade d'avant.
29:45On voyait qu'on montait en puissance
29:47et elle a pris une année sabbatique.
29:49Donc, là, elle est en train de revenir.
29:52Donc, on va voir ce que ça donne l'année prochaine là-dessus.
29:55Et après, en mono, je progresse bien aussi.
29:58Donc, j'ai aussi envie de me défendre sur l'individuel,
30:03sachant que j'ai fait des médailles en coups du monde,
30:05en 2019, et que je sais me défendre.
30:09Et après, il faut voir les bateaux prioritaires.
30:12Donc, là-dessus, ça va dépendre de l'année qui arrive.
30:15Ouais, donc, il va falloir que tu te vendes.
30:17Mais ça, je crois que tu sais bien faire.
30:18Et puis, comme tu es partout à la maison,
30:19parce que je notais que tu étais à la maison au Bug,
30:22à Pau, à Traignac,
30:24et évidemment à Paris aussi,
30:26eh bien, ça va faire du succès, tout ça.
30:27On t'embrasse. Merci infiniment, Manon, d'avoir été avec nous.
30:31Avec plaisir.
30:32Merci. Bravo. Merci mille fois, Salim.
30:33Merci, Alexandre.
30:34Donc, t'oublies pas, juste après les Bourgnes,
30:36tu continues dans la Tour de Lune, tu te laisses aller.
30:38Alors, tu vas à contre-courant, mais tu remontes jusqu'au Bug.
30:40Et j'arrive chez toi.
30:42Salut à tous. Merci pour votre fidélité.
30:44On se retrouve très rapidement avec encore des champions
30:46de particulièrement inspirantes. Salut.

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