• il y a 4 mois
Cette semaine, Alexandre Delpérier reçoit la présidente du CNOSF, Brigitte Henriques. Avec Salim Ejnaïni, ils évoqueront l'engouement qui monte à 500 jours de l'ouverture des Jeux Olympiques de Paris en 2024.

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Sport
Transcription
00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21soyez les bienvenus dans votre rendez-vous dédié
00:24aux femmes dans le sport.
00:25Bienvenue dans La victoire est en elle,
00:27avec aujourd'hui encore une invitée exceptionnelle.
00:30Nous recevons Brigitte Henriquez, la présidente du CNOSF,
00:33le Comité national olympique et sportif français.
00:36Première femme élue à ce poste,
00:38elle porte un projet où le sport féminin tient une place centrale
00:41à quelques mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
00:44Bonjour, Brigitte.
00:46Bonjour, Alexandre.
00:47On se tutoie, Brigitte.
00:48Nous sommes ravis d'avoir avec nous Salim Njani.
00:51Salut, Salim.
00:53Salut, Alex. Bonjour, Brigitte.
00:54Bonjour, Salim.
00:56Bienvenue, camarades.
00:57Paris va être au centre de nos discussions aujourd'hui.
01:01Paris, les Jeux valides et paralympiques, évidemment,
01:04mais encore beaucoup d'autres choses.
01:06Il se trouve qu'aujourd'hui, on enregistre notre émission.
01:09On est à 500 jours de Paris 2024.
01:12Est-ce que la pression monte ?
01:15Est-ce qu'on a le temps de savourer un peu ?
01:18Ou est-ce qu'on est tellement dans le combat que c'est compliqué ?
01:21En fait, ça y est, on y est dedans, on est vraiment dedans.
01:25C'est pas la pression qui monte,
01:27c'est surtout qu'on sent que la mayonnaise prend à tous les niveaux,
01:30que ce soit à la fois sur toute la préparation des athlètes
01:34pour les Jeux, avec le Copyle gagné en France
01:36à l'Agence nationale du sport
01:38avec notre super chef d'orchestre, Claude Onesta, avec Yann Cuchera.
01:42Là, vraiment, c'est au millimètre près,
01:44tout est étudié pour que les athlètes soient en meilleure performance.
01:47Ça va de faire en sorte que le village olympique,
01:50le bâtiment des Français,
01:52qui va être comme jamais, ça n'a pu être au préalable,
01:55des week-ends bleus organisés avec le CNESF
01:57pour que les athlètes se voient avant les Jeux olympiques,
02:00pour qu'il y ait ce sentiment d'appartenance
02:02et l'envie de défendre le maillot bleu-banc-rouge.
02:05Et sur les infrastructures, on est archi-prêt.
02:08Il y avait le conseil d'administration de la Solideo,
02:11qui est l'organisation qui délivre les infrastructures.
02:14Et là, pareil, il n'y a pas de retard, tout est dans les clous.
02:18Donc on y est, on est prêts.
02:19Et sur les territoires, ça commence à bouger
02:21avec l'attente du relais de la flamme.
02:23On a aussi les volontaires qui sont prêts
02:26pour pouvoir être avec Paris 2024 et tout ça.
02:28Donc ça y est, ça prend, quoi.
02:30Pour celles et ceux qui nous regardent,
02:31juste que tu nous rappelles les disciplines
02:33qui ne seront pas à Paris.
02:35Par exemple, Lille, Tahiti...
02:38Alors en fait, à Tahiti, c'est le surf.
02:40À Lille, on aura à la fois le basket et à la fois le handball.
02:44À Marseille, on aura la voile.
02:46Et à Vers-sur-Marne, on aura l'aviron. Voilà.
02:49Salim, je sens tes poils qui se hérissent sur les bras.
02:53Dès qu'on évoque les Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
02:57Forcément, les Jeux olympiques et paralympiques,
03:00puisque tu l'as fort bien rappelé,
03:01c'est comme ça qu'on les nomme
03:03et que chacun a à cœur de les nommer cette fois-ci.
03:06C'est un projet qui fait vibrer tout sportif du dimanche et est confirmé.
03:11Forcément, on est tous derrière cet événement.
03:13Tiens, d'ailleurs, j'ai envie de te demander, Brigitte,
03:15est-ce que déjà, à cette étape, à ces 500 jours,
03:20on sent l'engouement qui monte,
03:23la ferveur du public autour de tout ça ?
03:26Alors, en fait, avec le Comité national olympique et sportif français,
03:29on est en plein dans la tournée des territoires.
03:32La tournée des territoires, c'est d'aller voir nos organes décentralisés,
03:34donc les GDOS et les CROSS, qui coordonnent...
03:37Ça veut dire ?
03:38Les comités départementaux olympiques et les comités régionaux olympiques.
03:42Et c'est eux qui coordonnent les villes,
03:44donc la bélise des terres de Jeux,
03:46et puis les clubs pour que tout le monde fasse partie de la fête.
03:48Et là, j'étais au Grand Cognac, il y a une dizaine de jours,
03:52et alors, je peux vous dire qu'avec la Charente,
03:54c'est parti à fond les ballons, et puis avec toutes les collectivités.
03:58Et puis, également, à Lyon,
03:59où j'étais également, il y a à peu près une semaine.
04:02Et là, je vais à Rouen, la foire internationale de Rouen.
04:04Donc oui, pour répondre à ta question, Salim,
04:07vraiment, ça y est, c'est parti.
04:09Et surtout, en fait, on sent bien que ce que tout le monde attend,
04:12c'est vraiment le relais de la flamme,
04:15parce que là, pour le coup, ça va faire vraiment un tour de France,
04:17ça va faire aussi les territoires d'outre-mer,
04:19et ça, c'est très, très attendu, parce que tout le monde en rêve
04:22de pouvoir participer à cet événement-là.
04:24Des Jeux olympiques, c'est combien d'athlètes français,
04:27françaises et français, évidemment,
04:29et combien d'athlètes internationaux au total,
04:31pour qu'on ait vraiment conscience du volume de champions planétaires
04:35qui vont être chez nous ?
04:36Alors, en fait, sur les athlètes français,
04:38ça va être 500 athlètes français,
04:40donc c'est quasiment le double d'habitude.
04:42Et surtout, l'encadrement, en fait,
04:44ça va être 1 000 personnes de la dégagation,
04:47donc 500 plus 500,
04:48donc pour nous, c'est énorme, le CNESF,
04:49c'est vraiment ça, c'est les responsables de l'équipe de France,
04:53de toutes les équipes de France, de toutes les disciplines.
04:55Donc, pendant les Jeux, c'est le comité olympique
04:57avec André-Pierre Goubert,
04:58avec un chef de mission qu'on va bientôt désigner,
05:00ou une chef de mission,
05:02et c'est eux, du coup, qui mettent les athlètes dans les bonnes conditions
05:05pendant toute cette durée des Jeux olympiques.
05:07Donc, voilà, 1 000 athlètes pour la France.
05:10Et surtout, la parité pour l'ensemble de tous les athlètes,
05:13ça, c'est aussi important de le dire.
05:14Il y aura autant d'hommes que de femmes.
05:16Oui, il y a d'ailleurs une grande question, en ce moment,
05:19à l'occasion de la journée de la femme,
05:20un grand sujet, plutôt, dirais-je,
05:24sur la parité, sur la promotion du sport féminin,
05:28qui s'est faite, alors que j'ai beaucoup suivi dans l'handisport.
05:32Est-ce que les résultats, est-ce que les chiffres
05:34sont à la hauteur des espoirs ?
05:36Là, en tout cas, ce qui est certain sur le nombre,
05:39ce sera les premiers Jeux paritaires.
05:40Ce sera la première fois que l'ensemble des délégations
05:43est obligé d'avoir autant d'athlètes femmes que d'athlètes hommes.
05:4510 500 athlètes, 5 250 hommes, 5 250 femmes.
05:49C'est ça qui est important de dire, en fait.
05:51C'est vrai que sur 10 000, avoir pour la première fois
05:53autant d'hommes que de femmes,
05:54j'ai envie de dire que c'est une révolution.
05:55Il ne faut pas oublier que c'est Alice Milla
05:58qui a permis, à qui je rends hommage, d'ailleurs,
06:00de faire en sorte qu'il y ait quelques disciplines,
06:02tout au début, au niveau des Jeux olympiques.
06:05Et puis là, d'arriver à la parité en 2024,
06:07c'est tout un symbole, j'ai envie de dire.
06:09Au Jeu de Paris, en 1900 et quelques, 2 % de femmes.
06:13Vous vous rendez compte ? Là, on arrive à 50 %, c'est génial.
06:15J'en profite quand même pour dire, et c'est très important, Brigitte,
06:18et signaler la reconduction de la chaîne Sport en France,
06:22qui va permettre aux fédérations de voir leur discipline médiatisée
06:26sur Sport en France, sur une chaîne TV gratuite.
06:29Cette importance a aussi cette fidélité
06:31de ces équipes qui ont su valoriser le sport en général,
06:38grandes, petites, moyennes fédérations,
06:39hommes, femmes, jambes de l'ombre, jambes de vent.
06:41Je crois que, très sincèrement, on est vraiment très contents,
06:45avec le Comité national olympique et sportif français,
06:48de cette reconduction, de ce partenariat,
06:50tout simplement parce que Sport en France,
06:51c'est, j'ai envie de dire, le plus bel outil
06:53du Comité national olympique et sportif français.
06:55Je rends d'ailleurs hommage à mon prédécesseur, Denis Massiglia,
06:58qui a beaucoup oeuvré pour pouvoir mettre en place
07:00ce dispositif de Sport en France.
07:02C'est quoi, Sport en France, pour le CNOSF ?
07:04C'est effectivement la médiatisation
07:06de l'ensemble des 109 fédérations.
07:08Et ça, c'est important, parce que ça veut dire
07:09que ça soit, voilà, les boules, que ça soit la pétanque,
07:14que ça soit le Flying 10, en fait, n'importe quelle discipline.
07:18Et aujourd'hui, il y a médiatisé sur Sport en France, le billard aussi.
07:21Et ça, c'est important, parce que, du coup,
07:22ça permet de la visibilité à nos fédérations
07:25et, après, d'aller chercher des partenariats
07:27avec des sponsoring, et puis, surtout,
07:28de faire la promotion de leur discipline
07:30et de mettre en valeur leurs rôles modèles et leurs athlètes.
07:32Donc, franchement, on est très, très contents
07:34et puis on sait qu'on va continuer.
07:36Et là, c'est pareil, 50 % de diffusion
07:38de sport féminin sur Sport en France
07:40quand on est à 5 % sur l'ensemble des chaînes nationales.
07:43Donc, je crois que ça aussi, c'est quelque chose qu'il faut souligner.
07:45Salim a accepté d'être avec moi dans cette émission
07:47uniquement parce qu'il n'y avait que des femmes.
07:49Le premier gars que vous invitez, les gars, je vous tire l'oreille.
07:55C'est, en tout cas, pour des rencontres aspirantes comme celle-ci,
07:58des sujets qui sont divers et variés
08:00et on se rend compte à quel point le chemin reste long
08:02et à quel point des initiatives comme le colloque,
08:05qui avait lieu d'ailleurs en parallèle
08:07de la Journée internationale du droit des femmes,
08:09est une initiative importante.
08:10D'ailleurs, c'était peut-être l'occasion de faire le point
08:12sur l'avancée de ce projet d'avoir 50 % à 50 %.
08:17Est-ce que ça avance comme prévu ?
08:19Alors, le colloque de la mixité au CNESF,
08:22c'était effectivement le 8 mars et c'était la deuxième édition.
08:25Donc là, cette fois-ci, on avait choisi
08:26de vraiment avoir un focus spécial sur la féminisation des sports,
08:30tout simplement parce que, en fait,
08:33la parité, c'est très important, c'est vraiment l'objectif,
08:37mais avant ça, il faut vraiment avoir le réservoir de femmes
08:40dans toutes les familles, en fait, du sport,
08:42que ce soit les arbitres, les éducatrices,
08:44les directrices techniques nationales.
08:46Voilà, dans tous les cœurs de métier du sport,
08:49c'est très important d'avoir des femmes, tout simplement,
08:51parce que c'est aussi ça qui permet de faire passer les messages
08:54et aussi leur présence qui permet, dans l'inconscient collectif,
08:57de se dire, ah oui, il y a aussi les femmes
08:59pour lesquelles il faut aussi faire des choses.
09:01Et moi, je l'ai vécu en tant que dirigeante.
09:03Des fois, on passe quatre heures de réunion
09:05et avec que des hommes.
09:06Donc ça, c'était il y a déjà un petit moment.
09:08Et simplement parce qu'on vous regarde, on va dire,
09:10ah, on a oublié de parler de l'équipe féminine.
09:12Et c'est la réalité, en fait.
09:14C'est comme ça qu'on fait changer les mentalités
09:15en étant présentes physiquement.
09:17Et donc là, au niveau du CNOSF,
09:18on était vraiment centrés sur les métiers,
09:21l'arbitrage, les éducatrices, tout ce qu'on pouvait faire
09:24pour pouvoir permettre, justement,
09:25le développement de ces différents postes, en fait.
09:28Il me vient une question, justement.
09:30Je suis issu d'une fédération, d'un sport,
09:33qui est la Fédération française d'équitation,
09:35dans la discipline du saut d'obstacle, plus précisément,
09:38où on se rend compte qu'à cheval, dans le milieu du loisir,
09:41dans les, entre guillemets, les bas niveaux, en club, etc.,
09:44on a, même en dehors de la compétition,
09:45on a une grande majorité féminine.
09:47C'est-à-dire que moi, je me retourne
09:48quand on appelle les filles dans mon dos.
09:51Et en revanche, quand on monte à haut niveau,
09:54on se rend compte que la tendance s'inverse.
09:56Est-ce que c'est quelque chose
09:57qu'on observe globalement,
09:58dans le sport de haut niveau en France,
10:00ou est-ce que ça reste spécifique à cette discipline ?
10:04Alors, en fait, déjà, ce qu'il faut dire,
10:06c'est que l'équitation, c'est effectivement
10:08une des disciplines où il y a le plus de pratiquantes licenciées ES.
10:13Donc, c'est important de le souligner.
10:15Après, ce que j'ai envie de dire,
10:16c'est que sur la pratique de haut niveau,
10:18on voit bien qu'on a encore beaucoup de chemins à faire
10:22pour permettre aux joueuses d'être professionnelles,
10:24quelle que soit la discipline.
10:26Et on voit bien que là, il y a toute une montée en puissance
10:29de ce désir d'avoir beaucoup plus d'égalité, en fait,
10:33au niveau des conditions de pratique de haut niveau des filles,
10:36et notamment aussi au niveau des salaires
10:38pour celles qui sont professionnelles.
10:40Et ça, c'est vraiment lié au fait que c'est très, très difficile
10:43aujourd'hui de trouver le modèle économique de ce sport féminin.
10:46Il y avait notre ministre des Sports, Amélie Woudiak,
10:49qui a lancé, du coup, à la Maison du Handball à Créteil,
10:54la semaine dernière, justement,
10:56tout un atelier sur tout ce qui concerne le sport féminin,
11:01à la fois les athlètes de haut niveau,
11:03à la fois la médiatisation, à la fois le développement de la pratique.
11:05Et c'est vrai qu'on voit bien qu'on a encore beaucoup à faire,
11:08que ce soit la prise en compte de la maternité, par exemple,
11:11sur les carrières de haut niveau,
11:13que ce soit la médiatisation, comme je vous disais,
11:155 % sur l'ensemble des TV nationales.
11:17On a besoin d'embarquer encore tout le monde,
11:21et ça vaut pour aussi, du coup, le sport de haut niveau.
11:24C'est vrai que moi, je me pose toujours la question
11:26de savoir pourquoi, en fait, les entreprises,
11:28aujourd'hui, elles n'y vont pas plus que ça.
11:30Pourtant, c'est un investissement,
11:31et on est sûr que dans 5, 6, 7 ans,
11:34ça rapportera pour ces entreprises-là,
11:36surtout sur de l'ARSE,
11:38où là, on sait qu'après la période Covid,
11:40les entreprises à mission,
11:42elles cherchent de donner du sens, en fait, à leur engagement.
11:45Là, franchement, il y a tout qui est réuni.
11:47On a des rôles modèles juste incroyables
11:49dans toutes les disciplines.
11:50On a des résultats sportifs, regardez le handball,
11:52que ce soit le basket aussi,
11:53regardez aux Jeux de Tokyo,
11:54les résultats qu'on a pu avoir en sport.
11:56Le petit Périne Laffont, il y a quelques jours.
11:57Exactement, Périne Laffont.
11:58On a eu aussi la petite Tessa, aussi,
12:00qui était juste incroyable.
12:01Et c'est vrai qu'on a besoin, finalement,
12:04d'embarquer tout le monde,
12:06et ça, c'est vraiment de la conviction
12:07de chefs d'entreprise qui vont y croire
12:09et qui vont y aller.
12:10Et je pense que là-dessus,
12:12moi, j'aimerais bien savoir pour quelles raisons...
12:15Ils ne font pas ce pari-là, en fait.
12:17Et il y a besoin vraiment d'y aller beaucoup plus fort
12:20pour permettre justement...
12:22Parce que c'est ça qui permet
12:23la professionnalisation des Jeux après-derrière.
12:25Et c'est ça qui permet d'avoir des conditions
12:26de haut niveau suffisantes pour pouvoir performer.
12:29Il y a une thématique que tu as évoquée
12:30et qui, pour moi, est essentielle
12:32dans le développement du sport féminin,
12:34c'est la maternité.
12:36Qu'une athlète ne se sente pas en danger
12:38parce qu'elle va tomber enceinte
12:40et décider de garder cet enfant,
12:42perdre un salaire, perdre un contrat,
12:44perdre des partenaires,
12:46et donc avoir donné un frein à sa carrière.
12:50Et donc être obligé pour plein de championnes,
12:52et on les côtoie tous les jours, toi et moi,
12:55qui vont se dire, bon, il faudra que j'attende
12:56la fin de ma carrière.
12:58Mais quand on sait les faibles revenus que tu gagnes,
13:02que tu mets ta vie perso entre parenthèses,
13:04que tu n'as pas de garantie de succès derrière,
13:06parce que ça reste de la compétition,
13:08on est haut niveau,
13:09je trouve ça d'une violence inouïe,
13:11totalement inadaptée au monde d'aujourd'hui.
13:14Et je me demande comment on peut légiférer,
13:17contractualiser, enfin, je ne sais pas, mais...
13:19Là, en tout cas, ce qui est en train de se passer,
13:21et du coup, c'est Roxana Marissinianou
13:23qui avait commencé à lancer le guide, en fait,
13:25pour les athlètes de haut niveau pendant la grossesse
13:28pour qu'elles puissent ne pas avoir de rupture
13:29par rapport à l'entraînement.
13:30Ensuite, il y a eu des choses qui ont été mises en place,
13:32et c'était la fête des Dehandes aussi
13:34qui a été la première à faire ça,
13:35permettre aux athlètes d'avoir leurs enfants
13:38pendant les compétitions,
13:40enfin, en tout cas, de pouvoir avoir les enfants
13:42qui soient avec leur maman physiquement
13:44pendant la compétition, c'était l'euro
13:45qui avait eu lieu en France, c'était déjà comme ça.
13:47Et en fait, ça, c'est quand même...
13:49Aujourd'hui, ce qui se passe, c'est...
13:50J'ai envie de dire, heureusement, que enfin, ça arrive,
13:53mais c'est énorme, quand même, c'est une révolution.
13:55Moi, j'ai arrêté ma carrière à 28 ans
13:57parce que c'était où j'arrêtais
13:58et je pouvais fonder une famille,
14:00où je continuais, et derrière, en fait,
14:01je m'étais une croix sur le fait de construire une famille,
14:03d'avoir des enfants.
14:04Donc aujourd'hui, mes deux filles qui ont 18 et 22 ans,
14:07elles me disent, en fait,
14:08t'as dû choisir entre nous avoir
14:10et arrêter ta carrière.
14:12Je dis, non, il n'y a pas de sujet,
14:13moi, je voulais vraiment avoir une famille,
14:14c'était plus important.
14:15Mais c'est vrai que j'ai arrêté à 28 ans,
14:16juste au moment où, en fait, le football féminin décollait.
14:20Bon, j'ai absolument pas de regrets aujourd'hui,
14:22mais je suis très contente de voir
14:23que des joueuses, aujourd'hui, peuvent...
14:26On voit Clarisse Abdenenou au judo.
14:29Je suis vraiment très, très contente de voir
14:30que six mois après, elle reprend la compétition,
14:32même si on a vu que c'était pas si simple,
14:34mais de voir sa petite, là,
14:36dans ses bras, entre deux compètes, etc.
14:38C'est bouleversant.
14:39C'est juste énorme.
14:40Et je trouve qu'en plus, ça fait du bien à notre société
14:43de se dire qu'on peut être maman, on peut être femme
14:46et on peut être athlète de haut niveau.
14:48C'est énorme, en fait, ce qui se passe aujourd'hui.
14:50On ne cesse de clamer, aussi, que la pratique du sport
14:52est essentielle pour notre équilibre physique,
14:56moral et notre santé, évidemment.
14:58L'assédontarité fait partie des fléaux croissants,
15:01en plus, avec ce monde où on est de plus en plus geek
15:04sur nos écrans et ainsi de suite.
15:06Aujourd'hui, on voit, selon une étude QANTAR
15:07réalisée pour Paris 2024,
15:08que les choses évoluent dans le bon sens.
15:10Les femmes pratiquent quasiment autant le sport que les hommes.
15:12On est à 87 contre 84.
15:15Ça aussi, c'est un message que vous portez
15:17et qui doit être essentiel sur faisons du sport
15:19pour le plaisir, la découverte de la vie,
15:21la sociabilité et notre santé.
15:24En fait, le message, oui, c'est le sport, c'est la vie.
15:26Mais surtout, par rapport à ce que vous dites, Alexandre,
15:27c'est vrai qu'on a vraiment une bombe à retardement
15:30avec la lutte contre l'assédontarité.
15:32Vraiment, c'est chez les jeunes, chez les étudiants aussi.
15:35On voit bien que, vraiment, c'est une catastrophe,
15:37la baisse des capacités physiques.
15:40Et si, en fait, on ne fait pas quelque chose
15:42et c'est déjà des choses qui ont été entamées
15:44avec les maisons Sports Santé, avec le Sports Santé,
15:46chaque discipline aujourd'hui propose une activité de Sports Santé
15:49avec du loisir, comme vous l'avez dit,
15:51donc pas de la compétition, mais quelque chose d'adapté.
15:53Vous avez le foot en marchant qui vient d'être créé,
15:56mais vous avez aussi la même chose au handball.
15:58Vous avez plein d'activités qui, aujourd'hui, sont complètement adaptées
16:01pour permettre à n'importe quelle personne
16:03du plus jeune âge jusque à l'âge senior
16:06de pouvoir pratiquer et ça, c'est important.
16:08C'est très, très important et ça, ça va être le plus bel héritage
16:11qu'on va avoir après les Jeux olympiques et les Paralympiques.
16:13Tout est mis en place pour pouvoir, justement,
16:16permettre à la fois de la pratique libre,
16:17avec les collectivités, avec des installations.
16:20Alors, évidemment, moi, je défends la pratique en club,
16:22mais n'empêche que c'est déjà bien, avec le secteur marchant,
16:24avec également toutes les associations socio-culturelles
16:27qui proposent le saut et surtout les fédérations
16:29qui ont renouvelé, en fait, leur offre de pratique
16:32pour, justement, permettre d'avoir une pratique de loisir.
16:34Et là, je prends l'exemple du tennis de table
16:37avec le ping dehors,
16:39avec les tables dehors qui sont organisées partout,
16:41à la fois dans les écoles, à la fois dans les villes,
16:43avec Gilles Herme, mon collègue, qui fait un travail énorme pour ça.
16:47Ça, c'est l'exemple même de la pratique accessible à tous
16:50et la démocratisation de la pratique.
16:53Et si je peux me permettre, Salim, c'est là où vous, les handis,
16:56vous êtes exemplaire et source d'inspiration,
17:00qui est que, quand on te voit, toi, sur ton cheval
17:03ou en train de piloter un avion ou en train de faire de l'escrime,
17:06on se dit, ouais, on ne voit pas pourquoi nous, on n'y arriverait pas.
17:09Alors, j'ai envie de dire, ça peut aussi avoir l'effet inverse,
17:13c'est-à-dire que si on met trop le paquet
17:16sur des personnes qui sont à haut niveau,
17:18et je fais surtout par référence à moi là-dessus,
17:21mais même...
17:22Ici, t'as un peu le melon, on sait.
17:23Non, c'est mes propres modèles, mes propres idoles.
17:26Moi, je sais que moi, ça va me filer l'anéant
17:27qui me donne envie d'y aller.
17:29Je crains un peu aussi, je ne sais pas si on l'observe
17:31chez les jeunes, etc., mais que ça creuse le décalage un peu.
17:35J'ai envie, moi, de savoir, est-ce qu'il y a une stratégie
17:39pour faire rêver les jeunes, mais tout en allant,
17:41en sachant comment aller les chercher ?
17:43On parlait des collectivités, bien sûr, des proximités, etc.
17:47Est-ce qu'il y a autre chose ?
17:48Est-ce qu'il y a une stratégie basée là-dessus ?
17:50Oui, bien sûr.
17:52Surtout, pardon, Brigitte, excuse-moi de t'interrompre,
17:54mais surtout quand on vient d'une FEDE,
17:56où tu étais la vice-présidente, comme la FEDE de foot,
17:58on sait que le foot est hyper médiatisé.
18:00Outre cet aspect-là, il y a l'aspect financier,
18:03où ça peut faire rêver les jeunes,
18:04et je le comprends, pourquoi pas ?
18:06Et là, quand on parle du CNO, on parle de disciplines
18:09qui sont peu médiatisées, même si on fait le boulot ici,
18:12et où les revenus restent maigres, voire quasi néants.
18:17En fait, ça fait une dizaine d'années, Salim,
18:18pour répondre à ta question, que les fédérations
18:21et le mouvement sportif, y compris le Comité national olympique
18:23et sportif français, se sont penchés sur ce sujet-là.
18:26Tout simplement parce qu'on voit bien qu'aujourd'hui,
18:27notre jeunesse, surtout entre 16 et 20 ans,
18:31c'est où je veux, quand je veux,
18:32sous la forme que je veux pour pratiquer.
18:34Et pas forcément dans un club.
18:36Donc, en fait, les fédérations, c'est pour ça qu'elles sont allées
18:38chercher des nouvelles formes de pratiques.
18:39Le tennis, ils sont allés s'engager sur le paddle,
18:42avec une activité plus ludique, de loisir.
18:45Le basket, ils sont allés sur le 3-3.
18:47Le foot, ils sont allés sur le 5-5.
18:49En fait, on a vraiment plein de disciplines comme ça
18:51qui se sont, entre guillemets, réinventées
18:53pour être plus attractives.
18:55Et puis, l'autre stratégie aussi qu'on a,
18:56c'est sur les personnes en situation de handicap.
18:59Tu vois, c'est aussi très important.
19:01Et là, je répète ce que Marie-Amélie Le Fur,
19:04mon homologue pour le comité paralympique, dit.
19:07C'est qu'il faut aussi faire en sorte
19:09que sur les nouvelles infrastructures qu'on a,
19:11les équipements de proximité, les terrains de 3-3,
19:13les city foot, les city stade,
19:17qu'il y ait aussi le design qui permette de donner envie
19:19aussi aux personnes en situation de handicap
19:22de pouvoir venir et que ça soit aménagé aussi pour eux.
19:24Et puis après, la dernière population
19:26sur laquelle on a aussi beaucoup de choses à faire,
19:27c'est sur les publics éloignés, justement, de la pratique.
19:30Et là, c'est les cités, par exemple,
19:33ou encore les villages ruraux.
19:35Et là, par exemple, sur les cités, ce qui marche très bien,
19:37on le voit avec la fédération de kickboxing,
19:39la fédération de boxe aussi,
19:40ils amènent le ring, en fait, dans les cités
19:43et ils invitent, en fait, les jeunes à pratiquer.
19:46Et après, les fédélistes, puisque c'est les clubs
19:47qui interviennent avec les éducateurs.
19:49Il y en a aussi les mille dojos
19:50avec la fédération française de judo
19:53qui fait en sorte, avec, vous savez,
19:55les rez-de-chaussée d'immeubles,
19:57de pouvoir avoir, avec les bailleurs,
19:59de pouvoir avoir des dojos.
20:01Et ça, c'est vraiment d'aller mettre les infrastructures
20:04au plus près des pratiquants.
20:06Exactement. Et sur les villages ruraux,
20:08là, pour le coup, c'est vraiment de faire en sorte
20:09qu'il y ait de la proximité
20:11et du coup, d'avoir plutôt des groupements de clubs, parfois,
20:14et qu'on puisse aussi faire en sorte
20:15que cette population-là, dans les villages ruraux,
20:18soit encore plus accompagnée pour pouvoir pratiquer.
20:20Revenons au sport féminin.
20:22Oui, vas-y, Célime, pardon.
20:23Non, j'allais ponctuer,
20:26mais juste en disant, pour le para,
20:27les clubs qui ouvrent leurs portes,
20:30qui tendent la main à des sportifs en situation de handicap,
20:33là-dessus, sont des véritables clés aussi.
20:35Je le dis, je parle clairement de mon expérience,
20:37mais les dirigeants, les gérants qui n'ont pas peur
20:42et qui osent tenter, qui partent sur une vraie aventure
20:45en se disant, on ne sait pas tout à fait comment ça va se faire,
20:47mais on sait que ça peut se faire et qu'on a envie de tenter.
20:50Ça peut mener à des grandes aventures
20:52et j'ai envie de leur tendre la main,
20:54de leur proposer, là, à ce moment-là,
20:57de continuer, de poursuivre, d'oser essayer
21:00et ça peut mener à des belles aventures.
21:01À Gilles Saint-Saëns, on a aujourd'hui des JO.
21:04Il y a un bel espoir à amener là-dessus.
21:06Voilà, désolé.
21:07En tout cas, ce qui est sûr, c'est que sur le para,
21:09je peux vous dire que la mobilisation du comité paralympique
21:12sur les Jeux olympiques et paralympiques avec le Cojo,
21:14bien évidemment, on va avoir un événement
21:17spectaculaire et juste incroyable,
21:18en espérant vraiment qu'au niveau de l'héritage,
21:21ça permette vraiment l'accessibilité encore plus importante.
21:24Je sais que Marie-Amélie le répète aussi régulièrement.
21:26Aujourd'hui, il y a des référents dans chaque région,
21:28des référents paralympiques pour justement coordonner
21:30à la fois les clubs de valide,
21:32à la fois les comités, justement, handisport.
21:35Et la fédération, bien évidemment, de handisport et de sport adapté
21:38font aussi un travail remarquable
21:40pour permettre la pratique accessible à tout le monde.
21:42Il y a quelques jours, il y a eu la semaine du sport féminin.
21:45On a produit du contenu ici sur Sport en France
21:48et notamment un programme qui s'appelait Femmes de sport.
21:50Retrouvez tous les épisodes sur sportenfrance.com
21:52ou sur l'appli SEF.
21:55Bref, voilà un petit extrait de Femmes de sport. Regardez.
22:05Alors moi, c'est Magda Viettena.
22:07Je suis en équipe de France depuis que j'ai 15 ans
22:09et à l'INSEP depuis 10 ans.
22:12Ma vision du taekwondo, pour moi, c'est un jeu
22:14où on combat contre son adversaire.
22:16Et vraiment, je vois aussi le taekwondo
22:18comme quelque chose qui me permet de m'épanouir
22:20et me sentir bien en tant que femme
22:22parce que je m'entraîne tous les jours.
22:23Je me sens... Ça me donne confiance en moi.
22:26Ça me permet d'être une femme vraiment heureuse et complète.
22:28J'ai fait beaucoup de sport quand j'étais petite
22:30et j'ai tout de suite accroché avec le taekwondo
22:32parce que c'est un art martial où on doit crier.
22:33On appelle ça le kiap.
22:39C'est un sport qui est dynamique.
22:40Et puis, en grandissant, j'ai aimé le côté combat,
22:43mais aussi stratégie.
22:47Et bien sûr, quand je gagne des compètes, des Grands Prix,
22:50là, je me sens invincible.
22:53Et en bleu, de France,
22:54Athea Loren.
22:56J'ai commencé le taekwondo à 7 ans
22:58parce que ma mère voulait que je fasse un sport de combat
23:01en tant que jeune fille
23:03pour que plus tard, quand je grandisse,
23:04je me sente un peu plus en sécurité dans ce monde.
23:06Et finalement, au lieu de faire du karaté,
23:10il y a eu un espèce de hasard
23:11qui a fait que je me suis retrouvée au taekwondo.
23:14Un animateur qui n'avait pas entendu ce que je disais
23:16parce qu'à l'époque, je parlais très doucement.
23:18Et finalement, je me suis retrouvée au taekwondo
23:21et pendant les séances suivantes,
23:22j'ai beaucoup aimé ce sport,
23:24j'ai trouvé ça très ludique et donc je suis restée là.
23:29Cette pratique, ça m'a permis d'acquérir
23:31une certaine confiance en moi,
23:33de pouvoir faire des choses que j'aurais pensées impossibles.
23:37Et même au quotidien,
23:38quand il y a des choses qui peuvent paraître un peu difficiles à faire,
23:41je me dis, j'ai déjà fait ça, ça, ça.
23:44Je pense que je suis capable de faire d'autres choses.
23:51Alors, ça, c'est génial.
23:52Et moi, ça, ça me file la chair de poule.
23:54Ça, c'est l'essence du sport.
23:56On voit deux personnalités très différentes,
23:58Magda et Althea.
23:59Une qui est un peu plus ouverte,
24:02une qui est très timide, très réservée
24:03et qui, aujourd'hui, sont au sommet de leur discipline.
24:06Ça veut dire qu'aujourd'hui, t'as pas besoin d'être une grande gueule,
24:08tu peux être quelqu'un de très timide
24:09ou inversement, tu peux te servir de ta grande gueule.
24:11Et on voit l'épanouissement de ces femmes
24:13qui nous expliquent, ou de ces jeunes femmes,
24:15qui nous expliquent qu'elles ont appris à partager,
24:18elles ont appris à combattre.
24:20Je dis combattre, c'est mentalement.
24:22Et la confiance que le sport te donne,
24:25sport individuel ou collectif, d'ailleurs.
24:27Là, en plus, Althea, franchement, c'est un bel exemple,
24:30c'est un rôle modèle juste incroyable.
24:31Moi, je l'avais gagné à Tokyo, c'était juste dingue.
24:34Et juste pour répondre à Salim tout à l'heure aussi,
24:37quand tu disais comment les jeunes, en fait, ils peuvent venir,
24:39là, typiquement, tu vois, les athlètes comme Althea,
24:43franchement, quand on les voit gagner,
24:45quand on voit effectivement ce que le sport leur apporte,
24:47forcément, ça donne envie à d'autres jeunes.
24:50Moi, je sais que j'ai eu envie de porter le maillot bleu
24:52de l'équipe de France, qu'un jour, on m'a emmenée voir
24:54un France-Norvège à Poissy, et je me suis dit,
24:57mais moi, c'est ça que je veux.
24:58Et je sais qu'il y en a beaucoup, c'est comme ça.
25:00Et Laurence Fischer, par exemple,
25:01qui était notre ancienne ambassadrice du sport,
25:03championne d'Europe moult et moult fois,
25:05elle avait exactement le profil qu'Althea, en fait.
25:07Son papa l'a mise au karaté,
25:09parce qu'elle était très, très, très, très timide,
25:11et après, elle est devenue championne d'Europe de karaté,
25:14et ça l'a transformée.
25:15Donc, vive le sport.
25:16On rappelle juste que Brigitte a 31 sélections
25:18en équipe de France.
25:20Je voudrais, avant qu'on termine,
25:22qu'on revienne sur Paris 2024.
25:24Comment, toi, Brigitte, tu mesures, tu évalues
25:28la chance, le privilège, la joie d'être patronne du CNOSF
25:33quand il y a les Jeux chez nous, quoi.
25:36Chez nous.
25:37Et de notre vivant, on n'en verra plus.
25:40En fait, c'est vrai que j'ai parfois du mal à réaliser,
25:44parce que moi, je me suis engagée
25:47pour être présidente du comité olympique
25:49pour un projet de faire bouger les lignes
25:51de la place du sport dans la société,
25:53mais aussi, bien évidemment,
25:56parce que ma discipline a été intégrée
25:58aux Jeux olympiques en 1996.
26:00Moi, j'ai toujours rêvé.
26:01Les Jeux olympiques m'ont toujours, toujours fait rêver
26:03et continuent de me faire rêver.
26:05Et c'est vrai que là, d'être à ce moment-là de l'histoire,
26:09d'abord, d'être la première femme présidente,
26:11c'est aussi tout un symbole.
26:12Et ça, par contre, pour le coup, je l'ai bien réalisé
26:14quand j'étais élue, parce que je sais que ça a été
26:17un moment de l'histoire, finalement, du sport français,
26:20parce que j'ai bien vu à l'étranger,
26:21chaque fois que j'allais avec les comités nationaux olympiques
26:23étrangers, je voyais bien que tout le monde me disait
26:25que c'était arrivé dans leur pays, cette information, etc.
26:28Donc, du coup, ça avait de l'importance
26:30que je n'avais pas forcément mesurée,
26:31parce que moi, c'était le projet politique qu'on a construit.
26:35Toi, tu ne le fais pas parce que tu es une femme.
26:36Non, je ne le fais pas parce que je suis une femme,
26:38et puis, très sincèrement, c'est parce que mon engagement,
26:40c'est vraiment pour, avec l'ensemble de notre écosystème,
26:43faire bouger les lignes, de la même manière
26:45que notre ministre actuel, que le président de l'ANS,
26:48tous les bénévoles, les 3,5 millions de bénévoles.
26:51Enfin, moi, voilà, c'est ça qui m'anime,
26:53c'est vraiment de faire en sorte que tout le monde
26:54puisse pratiquer du sport, quelle que soit la discipline,
26:56puisse être champion et championne s'il le souhaite,
26:59puisse être en bonne santé, puisse permettre aussi
27:01de faire nation par le sport dans notre pays.
27:03Ça, c'est très important pour moi, parce que je pense
27:05qu'on est aujourd'hui dans une société fracturée
27:07où l'autorité a perdu sa place, et dans un club,
27:10c'est presque le dernier endroit où on va respecter
27:12l'éducateur, l'éducatrice, les règles, les règles du jeu,
27:15et tout ça, et puis surtout, dans lequel, en fait,
27:17on va aussi avoir envie de venir pour une cohésion sociale,
27:20pour le fait de ce sentiment d'appartenance,
27:22et donc, je crois vraiment beaucoup
27:23aux valeurs du sport par rapport à ça.
27:25Et pour revenir sur ce que dis, bien évidemment
27:28qu'à des moments, je suis la tête dans les étoiles
27:31de me dire qu'on va avoir la cérémonie d'ouverture
27:34sur la Seine pour les Jeux olympiques
27:37ou à la Concorde pour les Jeux paralympiques.
27:39Voilà, nous, on travaille aussi sur le Club France.
27:41Le Club France à la Villette, ça va être la plus grande fan zone
27:44qu'il va y avoir pendant les Jeux,
27:45pour les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques.
27:47Et pour avoir eu la chance de faire quelques Clubs France,
27:51c'est extraordinaire. J'en ai la chair de poule.
27:53Je me revois à Rio, voyant tous les jours
27:55les médaillés, les non-médaillés, les déçus, les heureux,
27:59et cette communion, cette famille,
28:01et puis tu parlais d'une société fracturée
28:03où on a du mal à reconnaître l'autorité.
28:05Il y a un moment, l'autorité du talent, du travail, du chrono,
28:09elle est indiscutable, et ça, c'est les Jeux.
28:10Et la méritocratie qu'il y a avec le sport,
28:13où tout le monde, finalement, il y a la même équité
28:15pour tout le monde devant l'effort, devant ses sacrifices.
28:18Et c'est vrai que du coup, là, on voit que n'importe qui
28:20peut devenir champion à force de travail.
28:23Et ça, c'est le Club France, en tout cas,
28:25c'est the place to be pendant les Jeux olympiques.
28:27Ça sera des écrans géants avec la fan zone.
28:30Ça sera 3 000 personnes dans la grande halle de la Villette,
28:34dans son ensemble, pour célébrer les athlètes,
28:36ceux qui ont gagné et ceux qui ont participé également.
28:39Et puis surtout, faire en sorte qu'il y ait les 109 sports
28:42qui soient pratiqués par le grand public,
28:43gratuits, ouverts à tout le monde.
28:45Et donc, ça sera vraiment un endroit
28:47où il faudra être pendant les Jeux.
28:49Je reçois un SMS de Salim qui me dit, depuis chez lui, à Libourne,
28:52j'ai pas reçu mon pass encore.
28:53Non, t'attendras un peu, mon coco.
28:55Alors évidemment, j'ai rien reçu,
28:56mais je sais que ça lui trotte dans la tête.
28:58T'as 10 secondes, Salim. Vas-y, mon ami.
29:01J'ai une dernière question en quelques mots.
29:04Il y a trois engagements très forts pour Paris 2024.
29:07Le premier, on en a parlé, c'est la parité.
29:09Le deuxième, on en a parlé également, c'est One Team,
29:12une seule équipe olympique et paralympique.
29:16Je trouverais dommage de ne pas t'interroger sur le troisième,
29:20à savoir l'écologie, la volonté de zéro carbone.
29:24Où est-ce qu'on en est pour ce défi qui est de taille,
29:27qui est énorme et qui a son importance capitale d'autant plus aujourd'hui ?
29:31En fait, la particularité des Jeux de Paris 2024,
29:34c'est qu'ils sont innovants, y compris en termes d'éco-responsabilité,
29:37puisque ça va être des Jeux
29:39où il y a très peu d'infrastructures nouvelles qui ont été construites.
29:42Il n'y en a que deux.
29:44Sinon, c'est du temporaire.
29:45Vous avez le merveilleux palais éphémère sur le champ de Mars,
29:49avec la tour Eiffel où on aura le judo.
29:52Le Grand Palais.
29:53Le Grand Palais, c'est des infrastructures
29:55qui n'ont pas été construites, qu'on aurait pu le voir
29:57à Rio ou même encore en Grèce, à Athènes,
29:59où ces infrastructures ne servent plus à la fin.
30:02Ou la natation qui se fera à l'aréna.
30:04Exactement. Et le triathlon dans la Seine.
30:06La Seine qui va être aussi nettoyée
30:09pour permettre après qu'on puisse la réutiliser.
30:11Il y a fait la une du time.
30:13Oui, tout à fait.
30:14Et vraiment, c'est la première fois
30:16qu'il y a vraiment cette éco-responsabilité sur les Jeux.
30:19Il y a aussi, je sais que sur le développement durable,
30:22il y a aussi vraiment sur toute l'utilisation des déchets,
30:25il y a vraiment... Tout a été imaginé
30:27pour pouvoir réutiliser au maximum les déchets.
30:31Et tout est fait vraiment pour diminuer la charge carbone.
30:35Et c'est du quotidien.
30:36À Paris 2024, c'est vraiment au quotidien
30:38que tout est fait pour ça.
30:40Et après, sur le mouvement sportif,
30:41vous savez qu'on est aussi engagé sur le plan de sobriété énergétique
30:44avec le ministère des Sports,
30:46le ministère de la Transition énergétique.
30:48Et on a déjà, là, en l'espace de 4-5 mois,
30:51puisque ça a commencé au mois d'août,
30:52on a réussi à atteindre l'objectif de diminuer 10 %,
30:54toutes les consommations, que ce soit pour les gymnases,
30:57avec un travail énorme des collectivités,
30:59mais aussi des clubs où chacun s'engage vraiment
31:01à faire les efforts nécessaires du fait de la crise actuelle.
31:04Donc ça permet aussi d'engager déjà des comportements différents
31:08et de la responsabilité de chaque citoyen.
31:10Merci infiniment, Brigitte, d'avoir été avec nous.
31:12Merci beaucoup, merci à vous.
31:13Et puis, ravi de t'avoir rencontré, Salim.
31:15Mon petit doigt me dit que vous allez bientôt pour parler.
31:18Merci infiniment, bravo.
31:20Et ça fait plaisir encore d'entendre un discours
31:22aussi optimiste d'une femme et notamment de la présidente du CNOSF.
31:25Salut, Salim. Merci à toi, mon ami.
31:26Salut, Alex. Merci beaucoup.
31:28Merci, Brigitte, pour ton engagement. Félicitations.
31:30Merci beaucoup, Salim.
31:31À bientôt.
31:32À bientôt à toutes et à tous. Salut. Merci beaucoup encore.

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