Cette semaine, Alexandre Delpérier et Salim Ejnaïni reçoivent la patineuse Maé-Bérénice Méité. La Française de 28 ans est de retour à la compétition après une blessure et vise une qualification pour les Jeux olympiques de Milan-Cortina en 2026.
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00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21bienvenue dans votre rendez-vous dédié aux femmes dans le sport.
00:24Bienvenue dans La victoire est en elle, en ce début d'année 2023.
00:28Avec Salim, aujourd'hui, nous allons accueillir
00:30une grande championne. Voici le sommaire.
00:32Une grande patineuse, donc, avec nous, Maë Berenice,
00:35méité à 28 ans et après deux participations
00:38déjà aux Jeux olympiques.
00:40La Française ne compte pas s'arrêter là.
00:42Malgré des difficultés et une blessure,
00:44l'objectif, c'est une 3e Olympiade.
00:46Ce sera quand ? Ce sera à Milan-Cortina,
00:48en 2026. Et oui, Cortina dans Penzo.
00:51Mon cher Salim, bonjour et bonne année.
00:53Bonjour, Alexandre. Très bonne année.
00:55Il paraît que tu étais très raisonnable.
00:57Pas du tout.
00:58Rires
00:59Direction Tampa. Tampa, Salim, c'est où ?
01:02Floride.
01:03C'est en Floride. Bonjour, Maë.
01:06Bonjour.
01:07On est ravis de t'accueillir, malgré le décalage horaire.
01:10En même temps, là, ça doit être la mi-journée,
01:12vu que c'est la fin d'après-midi chez nous.
01:14T'as 28 ans, t'as déjà une carrière exceptionnelle
01:17et tu ne comptes pas t'arrêter là.
01:18Avant que tu nous expliques un peu tout ça,
01:20je vais juste rappeler que t'as fait deux finales olympiques,
01:23t'as fait Sochi et Pyeongchang, t'as fait 10 finales européennes,
01:264 finales mondiales,
01:28un titre de vice-championne du monde universitaire,
01:30t'as été porte-drapeau de la délégation française
01:32à l'Universiade 2019
01:34et t'as six titres de championne de France Élite.
01:37Comment vas-tu ?
01:39Ça va très bien, merci. Et vous, comment ça va ?
01:41Nous, on est pas mal.
01:42Pleine forme.
01:44On est tous les deux, on n'est pas une bêtise près,
01:46donc tout va bien.
01:47Maë, je voulais que tu nous expliques et que tu nous dises
01:50depuis quand tu es en Floride et pourquoi.
01:52On a des belles patinoires en France, non ?
01:54C'est vrai, on a des très belles patinoires en France,
01:56mais je suis en Floride depuis maintenant juin 2018
02:00et la raison pour laquelle je me suis délocalisée,
02:02c'est parce qu'en France, on est malheureusement contraints
02:06à avoir des restrictions de temps
02:09en termes d'accessibilité à la glace.
02:12Et on n'a pas les mêmes infrastructures.
02:15C'est-à-dire qu'ici, en Floride,
02:17je m'entraîne dans une infrastructure
02:20où il y a cinq patinoires
02:21et on a accès à la glace de 6h du matin à 17h à peu près.
02:26C'est pas la même chose.
02:28C'est totalement impossible d'avoir l'équivalent en France.
02:31En plus, j'imagine qu'il y a un dispositif médical,
02:34de suivi, qui doit être optimal aussi, non ?
02:38Oui, j'ai réussi à former une belle équipe autour de moi
02:41qui m'accompagne et du coup, à proximité de la patinoire,
02:44on a le docteur qui est à deux minutes à pied.
02:46Si je veux faire mes préparations physiques,
02:49c'est à dix minutes grand maximum.
02:51Vraiment, tout est à proximité et tout a été pensé
02:54pour que ce soit vraiment optimal
02:55et pour que je n'ai qu'à penser à l'entraînement finalement.
02:58Salim, tu patines, toi ?
03:00Je patine un peu pour le fun,
03:02mais j'avais déjà une question.
03:04À quoi doit-on ces restrictions de temps d'accès à la glace ?
03:09Au peu d'infrastructures ?
03:11Oui, manque de patinoires en France.
03:13Déjà, c'est qu'on n'a pas, par exemple, deux pistes.
03:18C'est très rare d'avoir deux pistes en France.
03:20Du coup, s'il y a plusieurs disciplines,
03:24donc s'il y a le patinage artistique, le couple, la danse,
03:26au sein d'un même club,
03:27il faut trouver le temps pour toutes ces disciplines.
03:29C'est là où ça devient un petit problème
03:31parce que si on commence à avoir du haut niveau,
03:33forcément, chacun a besoin d'avoir accès à pas mal de temps de glace.
03:37Du coup, c'est là où ça devient un peu compliqué.
03:39Oui, et encore, il me semble qu'il faut partager avec les écoles
03:42qui, de temps en temps, peuvent venir,
03:43les clubs avec les jeunes, les Futurs Espoirs,
03:46voire même, il y a un club de hockey dans ta ville
03:48et tu partages aussi la glace.
03:50C'est ça, la réalité ?
03:52C'est ça. Du coup, ça devient un peu compliqué.
03:54Après, il y a d'autres facteurs qui rentrent en compte.
03:57Si c'est une patinoire qui est municipale
03:59ou si c'est une patinoire qui est gérée par un organisme privé.
04:02Il y a plein de facteurs qui rentrent en compte,
04:04mais du coup, ça rend les choses un peu plus compliquées.
04:08D'accord. Pour répondre, je fais partie de ceux qui patinent
04:11avec des gros guillemets et qui empêchent les bons comme toi
04:14de s'entraîner.
04:15Tu fais partie des emménages ?
04:16Non, pas du tout.
04:17On va revenir sur ta vie et ta carrière pour bien comprendre.
04:22Toi, aujourd'hui, tu as 28 ans.
04:25Tu es née en région parisienne, à Vitry-sur-Seine,
04:28et très jeune, à quel âge tu as découvert la glace ?
04:32Je suis née à Paris,
04:33mais j'ai grandi en région parisienne, à Vitry-sur-Seine.
04:36D'accord.
04:37J'ai découvert la glace à l'âge de 5 ans.
04:39J'y suis allée avec l'école
04:41parce qu'on a la chance d'avoir une patinoire.
04:43Du coup, ils nous ont emmené
04:45pour découvrir diverses activités.
04:46On est allé à la patinoire, à la piscine, au gymnase, etc.
04:49J'avais beaucoup d'énergie.
04:51Mes parents m'ont dit un jour,
04:52« Écoute, tu vas choisir un sport, on va t'y inscrire.
04:55Comme ça, tu vas pouvoir te défouler.
04:57Nous, on va avoir un peu de paix et on va être tranquilles. »
05:00Du coup, ils m'ont dit, « Choisis ton sport. »
05:02Je leur ai parlé du patinage.
05:04Ce n'est pas le premier sport
05:06habituellement auquel on pense quand on est enfant,
05:09mais ils se sont dit, « OK, je vais faire du patin. »
05:11Pourquoi le patinage ?
05:12Parce que l'école t'y avait amenée
05:14ou parce que tu avais vu des choses à la télé ?
05:17Non, parce que j'y suis allée avec l'école et j'avais beaucoup aimé.
05:20Du coup, je leur ai dit, « Moi, c'est ça que je veux faire
05:22parce que c'est vraiment trop cool. »
05:24Ils m'ont dit, « OK, vas-y. »
05:25Ils m'ont inscrit.
05:27Ils se sont dit, « Dans trois mois,
05:28elle va avoir un petit peu froid ou elle va changer d'avis. »
05:32J'y suis encore.
05:33À tous les parents qui nous regardent,
05:34ne faites pas cette erreur de compter sur l'abandon de l'enfant
05:37sur un sport cher ou très cher.
05:39Sur l'enfant sur un sport cher ou inhabituel.
05:44Ne comptez pas là-dessus.
05:46Il faut persévérer, évidemment.
05:47Rapidement, tu fais de la compète ?
05:50Oui.
05:51Rapidement, tu sors du lot ?
05:55Un petit peu, oui, parce que j'étais un peu casse-cou
05:57et puis je fonçais.
05:58Je m'amusais tellement.
06:00Du coup, j'ai progressé assez rapidement.
06:02J'ai passé les glaçons.
06:05C'est les examens qu'on passe quand on est dans le club
06:08et quand on arrive.
06:09Après, on passe les examens un peu plus compliqués
06:11où on doit faire des sauts, etc.
06:12Et comme je n'étais pas trop peureuse,
06:16sauter, pour moi, c'était fun et cool.
06:19Donc, j'ai réussi à créer des sauts de plus en plus rapidement.
06:22Et puis, plus je suis montée,
06:24plus j'ai pu avoir accès à des compétitions
06:26d'ordre départemental, régional.
06:29Et puis, c'est là où on se fait voir un petit peu.
06:31Et après, on participe aux compétitions nationales
06:34et on monte de division.
06:36Et puis, c'est là que tout a commencé.
06:39Je voudrais être certain d'une chose.
06:40Tu as dit, je n'étais pas trop peureuse.
06:43C'est trop peureuse.
06:44Ce n'est pas absence de bonheur.
06:47C'est la peureuse.
06:49Peureuse, oui. Peureuse, oui.
06:52OK, Salim.
06:53C'est génial de se dire qu'arrivé à ce moment-là,
06:58déjà très jeune, tu acquiers des choses très, très vite.
07:02Qu'est-ce qui fait que toi, tu n'as pas eu peur
07:04et que tu as eu une progression assez rapide, à ton avis ?
07:07Honnêtement, je pense que c'est juste parce que je m'amusais.
07:10Tout simplement.
07:11Pour moi, c'était un jeu.
07:13Donc, du coup, je me lançais des petits défis.
07:16J'avais mon groupe de copines et puis on était là.
07:20Il y en a une qui arrivait à faire un saut.
07:21Donc, on se disait, OK, moi aussi, je vais faire le saut.
07:24Et c'est l'émulation de groupe, finalement.
07:26Est-ce que je dis une bêtise si je dis
07:28qu'il faut avoir beaucoup de souplesse ?
07:31Alors là, évidemment, quand on voit les figures,
07:33mais qu'il faut avoir une souplesse naturelle
07:35pour faire une bonne patineuse ?
07:37Qu'il faut avoir aussi une certaine puissance, une agilité ?
07:39Est-ce que tu avais ces prédispositions-là
07:42ou est-ce que je dis carrément une bêtise ?
07:44Alors, la puissance,
07:46j'ai toujours été une personne assez athlétique, donc oui.
07:48Par contre, la souplesse, pas du tout.
07:51J'ai dû travailler énormément dessus.
07:54Parce que j'étais un peu raide comme un manche à balais
07:56quand j'étais plus jeune.
07:57Mais j'ai fait de la GRS
07:59et j'ai fait de la danse classique, de la danse moderne.
08:01Donc, ça m'a bien aidée à me déverrouiller un peu.
08:04Oui, parce que là, je voudrais juste dire à Salim,
08:06alors lui, il ne voit pas l'image,
08:07mais là, si tu veux, elle tient son pied en l'air
08:09au-dessus de sa tête quand même.
08:10Avec le pied sur la glace.
08:12Et elle te dit qu'elle n'est pas souple, c'est génial.
08:13Elle l'a travaillé.
08:15Tu vois, tu as encore l'espoir, Salim.
08:20Et donc, tu as travaillé tout ça
08:23pour obtenir un résultat pareil.
08:25Donc, tu n'avais pas forcément cette prédisposition-là
08:29de la souplesse, si ce n'est la puissance.
08:30Oui, mais moi, pardon, excuse-moi,
08:32ce que je veux savoir en complément de la question de Salim,
08:34c'est à quel moment tu as pris les choses vraiment au sérieux
08:37et où tu t'es dit, bon, il va vraiment falloir que je taffe
08:40et que je bosse, et notamment, bon, OK, je vois que je ne suis pas
08:43assez souple ou d'autres choses comme ça.
08:44À quel moment, à quel âge ?
08:46Alors, tu me dis 5 ans, je m'amuse, les compètes départementales,
08:49régionales, et puis on se fait remarquer.
08:51Mais à quel moment tu as pris conscience qu'il fallait
08:53vraiment bosser, que tu avais des aptitudes et un potentiel ?
08:57Alors, j'ai toujours été…
09:00Oh, je n'en parle pas en français.
09:02J'ai toujours été aware, consciente, du fait qu'il fallait travailler dur
09:07parce que c'est des valeurs que mes parents m'ont toujours inculquées.
09:10Ils m'ont dit, si tu commences quelque chose, investis-toi à fond
09:14et puis donne-toi les moyens d'aller au maximum que tu puisses aller.
09:19Fixe-toi des objectifs et puis fonce vers ces objectifs.
09:22Donc, même si je m'amusais, j'ai toujours eu conscience
09:26du fait que je m'amuse, mais je vais quand même chercher
09:30la performance, le haut niveau, à m'améliorer.
09:34Et gagner, c'était plutôt sympa.
09:36Donc, je me suis dit, OK, j'ai envie de gagner.
09:37Donc, qu'est-ce que je dois faire pour gagner ?
09:38Il faut que je travaille.
09:39Donc, j'ai toujours eu ce mindset un peu de bosseuse
09:43depuis que je suis toute petite.
09:47J'ai toujours gardé cette âme d'enfant et cette envie de m'amuser
09:51parce qu'on fait ça d'abord pour s'amuser
09:54et après pour repousser les limites et aller chercher les médailles.
09:57Donc, ça a toujours été en moi, je pense.
09:59Et puis, tu performes tellement vite qu'à 20 ans,
10:02tu fais tes premiers JO, t'es à Sochi en 2014.
10:05Tu termines à une très honorable dixième place.
10:08Tu te dis quoi à ce moment-là ?
10:12Pour moi, c'était mon objectif.
10:13Donc, j'ai dit, objectif atteint.
10:14Je voulais faire un top 10, mais je voyais déjà la suite.
10:17Je me suis dit, OK, mais maintenant, il faut que je fasse
10:19un top 10 au Championnat du monde pour que je puisse ramener
10:21deux places pour la France pour l'édition prochaine
10:23des Championnats du monde.
10:24Enfin, genre, on est tellement à la recherche
10:27de la haute performance et de la perfection
10:30qu'on oublie de profiter de l'instant présent.
10:32Et je pense que j'ai profité de Sochi,
10:34peut-être des mois, voire des années après.
10:37Quand j'ai réalisé ce que j'ai fait,
10:39c'était beaucoup plus tard.
10:42C'était pas sur le moment, en tout cas.
10:43Mais c'est pas ça, le sport de haut niveau,
10:45qui est qu'on a tellement faim
10:46qu'on se contente jamais de ce qu'on a.
10:48Et même si tu avais été championne olympique,
10:50tu te dirais, dans quatre ans, il faut que je conserve mon titre.
10:52C'est pas ça, ce qui fait la différence
10:55entre un sportif du dimanche comme moi,
10:59mais peut-être aussi du mercredi et du lundi,
11:01et une grande sportive comme toi.
11:03T'as vu, j'ai pas parlé de toi, Salim.
11:04Ouais. Merci.
11:06C'est ça qui nous caractérise en tant que sportif de haut niveau.
11:10Mais ça peut être un engrenage assez dangereux aussi,
11:14parce qu'on peut oublier ce pour quoi on a commencé.
11:18On peut...
11:20C'est compliqué.
11:21Parce que du coup,
11:23on est tellement focus sur le point final
11:28que des fois, on oublie de profiter de toutes les étapes
11:32qui nous amènent à ce point final.
11:33Parce que finalement, ça va être quatre minutes de bonheur,
11:38et on va avoir la médaille autour du cou pendant 30 secondes.
11:42Enfin, on va la monter sur le podium, c'est trop bien, c'est génial.
11:45Mais ce qui fait la beauté de cet accomplissement,
11:48c'est tout le parcours qu'on va faire.
11:50Et du coup, ce qu'on oublie de faire en tant que sportif de haut niveau,
11:53très souvent, c'est de profiter de ce parcours.
11:55Parce que des fois, ça va être compliqué, on n'a pas envie.
11:58Des fois, on va avoir des contre-performances,
11:59des résultats qui ne sont pas à la hauteur de nos espérances.
12:01Mais c'est toutes ces étapes qui vont nous permettre
12:03d'arriver à l'objectif final.
12:05Et du coup, là, maintenant, je suis dans la même lignée
12:08où je veux faire des performances et des résultats,
12:11je vais aller chercher des titres, etc.
12:13Mais aussi, je profite de chaque étape,
12:17de chaque moment, de chaque instant,
12:19parce que j'ai vu que ça pouvait être enlevé comme ça
12:22et que du jour au lendemain, tu peux ne plus être dans la piste.
12:25Tu l'as vécu, ça, ce revers de la médaille,
12:28cette désillusion, justement ?
12:29Qu'est-ce qui fait que tu en es si consciente aujourd'hui ?
12:32Parce que c'est un truc, tu as l'air de te dire plus jamais ça, en fait.
12:38Oui, parce que c'est ce qui a été mon essence
12:42pendant des années et des années.
12:44Parce que je me suis perdue un peu.
12:46Parce que quand ça ne marchait pas forcément,
12:48ça a été difficile de s'en sortir
12:51quand on ne profite pas de chaque étape
12:53et qu'on n'arrive pas à voir le positif,
12:55parce que la seule chose qu'on voit, c'est je ne fais pas de résultats,
12:57je suis nulle.
12:59Je ne vois pas pourquoi je profiterais de l'instant présent,
13:01alors que ce n'est pas du tout le mindset dans lequel il faut être.
13:05Et surtout, après avoir été blessée,
13:08j'ai vu que ça pouvait m'être enlevé comme ça.
13:10J'ai vu aussi que j'avais encore de la passion pour le patinage,
13:13mais je savais aussi que je voulais
13:16tenter une approche qui soit différente de ce que j'ai fait
13:19ces dernières 20 années, 20 ans.
13:24Oui, c'est ça.
13:25Donc, dixième place pour ces premiers Jeux à Sochi,
13:29quatre années plus tard, c'est Pyeongchang.
13:31Tu termines à une 19e place.
13:32Tu repars de Pyeongchang, dans quel état d'esprit ?
13:36Alors, ça peut paraître très bizarre pour tout le monde,
13:38mais moi, j'étais très contente de mon résultat, d'avoir été là.
13:43Parce que ce que les gens ne savent pas,
13:46c'est que quand je suis allée à Pyeongchang,
13:47déjà, ce n'était pas du tout moi qui étais la favorite
13:49pour aller à Pyeongchang.
13:50Ce n'est pas moi qui avais ramené le quota pour aller à Pyeongchang,
13:53c'était une autre patineuse française.
13:55En entrant dans la saison olympique,
13:56je savais qu'il fallait que je sois absolument royale
14:00sur toutes les épreuves où on allait être confrontés l'une à l'autre
14:03parce qu'il n'y avait qu'une place.
14:04Donc, ça allait jusqu'aux championnats d'Europe,
14:07qui étaient peut-être deux semaines avant les Jeux olympiques,
14:09en sachant que ça faisait maintenant quatre ans que j'étais blessée,
14:13que je patinais avec une péliflore au genou.
14:16Donc, je savais que je n'étais pas au maximum de mes capacités,
14:18mais que c'était ma chance de pouvoir retourner sur la scène mondiale
14:22et de pouvoir faire une finale mondiale,
14:25d'envergure mondiale, même si c'est une Jeux olympiques,
14:28parce que la dernière fois que j'avais été à des championnats du monde,
14:30c'était en 2015 ou 2016.
14:342014, Sochi.
14:36Ah, mondiale, pardon.
14:37Mondiale, oui.
14:38J'avais fait 2016 à Boston,
14:41et puis après ça, je n'avais plus fait de sortie sur la scène mondiale,
14:45soit monde, soit olympique.
14:47Donc, pour moi, c'était très important d'être à Pyeongchang
14:50et c'était très important d'aller en finale.
14:52Et même si je ne suis pas aussi satisfaite
14:55que quand j'ai été à Sochi et que j'ai fait une dixième place,
15:01j'étais très heureuse de me dire que je fais partie du top 24
15:04des meilleures patineuses de tous les temps.
15:07Exceptionnel.
15:08Et les images que l'on voit sont juste exceptionnelles.
15:13Franchement, je les trouve juste superbes.
15:15Salim.
15:16Tu n'étais pas forcément au top du top,
15:19alors forcément, il y avait cette satisfaction que tu nous donnes,
15:22mais comment est-ce que tu te reboostes après ça ?
15:26Parce que tu dis, effectivement, tu étais dans le top 24,
15:29c'est fort d'arriver à avoir ça quand on a un mindset de sportif de haut niveau,
15:33de vouloir performer.
15:35Et comment est-ce que tu te relances après un truc comme ça ?
15:38Comment tu vois deux, trois coups d'avance ?
15:42Justement, le problème, c'est que maintenant,
15:45en retrospect,
15:46je me rends compte que je ne voyais pas forcément deux, trois coups en avance
15:50et que je préparais mes saisons plutôt d'une saison à l'autre
15:55au lieu de voir en cycle olympique.
15:57Même si je savais que la finalité, c'était les Jeux olympiques,
16:01mais je ne partais pas du but ultime que je veux atteindre aux Jeux olympiques
16:06et découper ensuite mes saisons en fonction.
16:08Et c'est une chose que maintenant, j'ai faite.
16:11Je suis partie de mon but olympique, j'ai découpé mes saisons en fonction.
16:14Maé, pardon, excuse-moi de t'interrompre,
16:16mais ce n'est pas au staff, ce n'est pas à la Fédé
16:18de te prendre en main, de t'expliquer, de te préparer,
16:22ou c'est un truc qui est très perso et finalement, vous êtes toutes différentes.
16:26Moi, je pensais que ce que tu es en train de dire,
16:28ça me paraît tellement évident et logique
16:30que je comprends que toi, tu n'y arrives pas
16:31parce qu'il y a du rendement, il faut performer tous les jours à l'entraînement
16:36et puis, incha'Allah, si on arrive à faire des bonnes compètes.
16:38Mais il me semble que c'est le rôle d'un préparateur mental,
16:42d'un coach, d'une Fédé, de vous encadrer pour ça.
16:46En fait, on est encadrés par rapport à ça.
16:48Je ne peux pas dire qu'ils ne nous encadrent pas.
16:50Vous n'écoutez pas ?
16:52Non, ce n'est pas ça, parce que j'étais très…
16:55Dites-moi ce que je dois faire et moi, je fais.
16:57Tu me dis, je fais.
16:59C'est juste très…
17:00Docile.
17:02Exactement.
17:02Mais je me dis qu'en tant qu'athlète,
17:04c'est aussi notre rôle d'avoir un peu une position de CEO
17:07dans notre projet sportif,
17:08même si après, il faut s'entourer des personnes
17:11qui vont nous aider à aller là-bas
17:12et après, eux, ils vont être en charge de toute la partie technique,
17:15opérationnelle, logistique, de tout ce qu'il faut.
17:18Mais on doit quand même savoir où on veut aller,
17:21comment on veut…
17:23Enfin, la route qu'on veut prendre justement.
17:25Et je ne suis plus une enfant où tout le monde doit me dire
17:28exactement ce que je dois faire,
17:30mais ça doit plutôt être un échange, une communication, du partage.
17:34Leur dire, voilà, moi, mes objectifs, c'est ça, ma vision, c'est ça,
17:38je veux arriver à être là.
17:39Et maintenant, préparateur physique,
17:41j'ai besoin que mon corps fasse ça, ça, ça, ça,
17:44ou je veux pouvoir faire tel élément,
17:45donc qu'est-ce que je dois faire pour y arriver ?
17:47Les coachs sur la glace, je dois faire ça.
17:50Et après, entre tous les acteurs de mon écosystème sportif,
17:53que tout le monde soit en mesure de pouvoir communiquer entre eux
17:57pour que tous les bureaux soient accordés de la même manière
18:00et qu'on avance tous dans la même direction.
18:02Je comprends.
18:032014, Sochi, la 10e place.
18:052018, Pyeongchang, la 19e place,
18:07mais qui reste une grande satisfaction pour toi, tu le dis.
18:102022, Pékin.
18:11Malheureusement, tu ne seras pas à Pékin
18:13parce que lors des mondiaux qui précèdent Pékin,
18:16c'est-à-dire en 2021, tu te blesses.
18:19Grosse blessure au tendon d'Achille.
18:21Exactement.
18:22C'était la qualification olympique, justement.
18:26Les championnats du type du monde qui précèdent les Jeux olympiques
18:29qui servent de qualification pour le pays.
18:31Du coup, j'étais la seule représentante française
18:34pour essayer d'aller chercher ce quota olympique.
18:37Et malheureusement, à les 20 secondes du programme,
18:42mon tendon d'Achille a lâché.
18:44Il a dit, bon, ce ne sera pas pour cette fois.
18:47Il y a eu des signaux avant ?
18:49Il y a eu des douleurs ou rien du tout ?
18:52J'avais une petite douleur sur la pointe du tendon,
18:55enfin, un point dans le tendon.
18:57Mais comme toute athlète,
18:58tant que je peux marcher et que je peux continuer à pratiquer mon sport,
19:02j'ai vu les kinés, les docteurs, je leur en ai parlé,
19:05qui me faisaient les soins nécessaires.
19:07On a mis du strap, etc.
19:10On a fait en sorte que ça puisse tenir.
19:12Et puis, on s'est dit, après la compétition,
19:14on prendra soin de ça.
19:16Mais bon, le corps a décidé autrement.
19:18Donc, rupture du tendon, opération.
19:19Salim.
19:21Tu disais, justement, ta réponse précédente,
19:23tu l'as conditionné au fait que le corps réponde,
19:26que tu dis, je veux que mon corps puisse faire ça.
19:29Là, quelque part, c'est le corps qui décide.
19:30Il te dit, mes limites sont là.
19:32Comment est-ce que l'esprit suit ?
19:33Comment tu gères ?
19:34Parce que c'est parfois,
19:37pour l'avoir un peu vécu à mon niveau aussi,
19:38mais quand tu as une blessure qui t'immobilise,
19:41le plus dur à refrainer là-dedans, c'est parfois l'esprit.
19:47Comment est-ce que tu fais pour tenir le coup à ce moment-là ?
19:50J'ai de la chance d'avoir développé un double projet.
19:54Du coup, en parallèle de ma carrière sportive,
19:55je faisais mon master en management et marketing.
19:59Ça m'a tenue bien occupée parce que je devais rédiger mon mémoire
20:02tout le moment où j'étais alitée après l'opération.
20:05J'avais tout le temps du monde pour faire les recherches,
20:09pour faire les entrevues, etc.
20:11Tu avais des devoirs dans la maison, c'est cool.
20:14Exactement.
20:15Ça m'a tenue bien occupée.
20:16Après, j'ai…
20:18Attends, pendant combien de temps tu n'as pas pu chausser les patins ?
20:22J'ai été immobilisée six semaines avec un plâtre.
20:28Ensuite, j'ai fait ma rééducation jusqu'au mois de fin septembre 2021.
20:33J'ai pu remettre les pieds sur la glace mi-octobre 2021.
20:42Ça a pris beaucoup de temps.
20:45Ça veut dire qu'entre le moment où il y a cette rupture
20:48et le moment où tu remets un pied sur la glace,
20:49il y a eu combien de temps ?
20:51Je crois que c'est six mois.
20:52Oui, ce qui est très long.
20:53Je voudrais poser une question à Salim.
20:55C'est mort, Salim, ta question ?
20:58Quand tu dis que c'est cette période où il faut accepter la blessure et le mental.
21:03Pardon, mais j'ai envie de faire un parallèle avec ton handicap.
21:06Moi, j'ai un truc.
21:07En plus, je suis un peu psychotique de ça.
21:09Je ne sais pas, mais quand le corps ne suit pas…
21:12Je ne sais pas si ça te fait pareil, Mahé, mais c'est un truc.
21:14Quand le corps ne suit pas, quand je suis blessé,
21:16quand j'ai un truc où je sais que je n'y peux rien,
21:19où la solution, c'est du repos, c'est prendre soin, c'est attendre,
21:23je ne suis pas bien.
21:23Je n'aime pas ça.
21:24Ce ne sont pas des choses avec lesquelles je suis à l'aise.
21:27Donc là, j'ai l'esprit qui tourne en roue livre.
21:29Ta vie, c'est soulever des montagnes.
21:31Non, mais je suis sérieux.
21:34Alors, il y a peut-être de ça.
21:35J'ai peut-être cette folie.
21:36Oui, moi, pour bien te connaître, pardon, excuse-moi, Mahé,
21:38mais le handicap de Salim, on ne le voit pas.
21:42Il marche dans la rue, il va au resto, il vit normalement.
21:45Il fait des compétitions de cheveux, il prend le train.
21:47Il est autonome.
21:48Oui, mais c'est surtout que ce truc où tu passes
21:52de surhomme à demi-personne, entre guillemets,
21:57tu passes de championne olympique,
22:00en tout cas patineuse olympique à personne halitée,
22:05c'est hyper dur.
22:06En tout cas, pour moi, ce serait hyper dur.
22:09Je fais peut-être un parallèle un peu…
22:11Je me projette un peu sur toi,
22:12mais je sais que moi, j'aurais du mal.
22:15En vrai, je me rends compte que mon moyen
22:20pour ne pas penser à ces moments où c'est un peu plus difficile,
22:24c'est que je me noie, je me plonge dans le travail.
22:27C'est-à-dire que là, je me suis plongée dans mon mémoire.
22:30Ensuite, j'ai intégré un incubateur de business.
22:34Ensuite, j'ai créé des outils digitaux
22:38parce que j'adore tout ce qui est tech, etc.
22:41Je me suis un peu amusée à créer des planeurs digitaux.
22:44J'ai commencé à penser à des idées de business
22:47que je peux lancer en parallèle pour essayer de financer ma saison sportive.
22:51Je me suis maintenue occupée
22:52de telle sorte que je n'avais pas à penser au fait
22:54que je n'étais pas sur la place.
22:56Après, j'avais toute la phase de récupération
23:00où j'ai fait la thérapie, etc.
23:03Là, tous les jours, je me fixais des petits objectifs
23:06et puis je voyais les accomplissements et les progrès.
23:08Du coup, ça m'a maintenue…
23:10Ça m'a permis de garder ma sanité.
23:12Un sportif moderne, plus ça va,
23:15plus j'ai l'impression que c'est un entrepreneur
23:16qui transforme chaque petite merdouille en opportunité.
23:21Bien sûr, ça dépend toujours.
23:23Mais ce côté double projet, tout ça, plus ça va,
23:26j'ai l'impression que plus c'est présent dans la vie des sportifs.
23:30Il y a une chose dont on n'a pas parlé,
23:32c'est que pendant ce processus de huit mois sans la glace,
23:36donc pas de compète derrière, évidemment, donc pas de résultat,
23:39tu perds ton statut de sportif de haut niveau.
23:42Moi, je trouve ça catastrophique et dégueulasse.
23:46On n'est pas…
23:48Évidemment, n'importe qui est blessé,
23:49sauf que le statut de haut niveau, c'est des revenus.
23:52Donc, ça veut dire que non seulement tu es blessé,
23:54tu n'as pas envie, tu ne fais pas exprès
23:56et puis pendant un an, tu ne peux pas patiner presque,
23:58mais en plus, on t'enlève les vivres
23:59parce qu'on te coupe le financement.
24:03Ça, mentalement, ça doit être terrible.
24:05Et heureusement, comme tu dis, que tu as cette double casquette
24:08et que tu as un cerveau qui est bien foutu
24:09et que tu as envie d'avancer avec une machine.
24:12Après, j'ai la chance aussi d'être très bien entourée,
24:15d'avoir ma famille parce que je dépends de eux,
24:19concrètement, financièrement.
24:21Des amis aussi qui soutiennent mon projet et qui y croient.
24:24Des sponsors que j'ai réussi à trouver
24:27qui s'embarquent dans la vanculture un petit peu
24:30et qui m'aident et qui me permettent de survivre.
24:34Mais c'est le cas de beaucoup de sportifs de haut niveau.
24:36On est dans des situations de précarité
24:37où il y en a beaucoup qui doivent travailler à côté,
24:40sachant qu'être sportif de haut niveau, c'est un métier à part entière
24:43et que oui, il y a le statut de sportif de haut niveau qui existe,
24:46mais pour être passé par la case blessure et revenir de blessure,
24:51c'est vrai qu'on donnait plus d'importance
24:55au statut de sportif de haut niveau
24:57et qu'il y avait plus d'assurance, finalement, derrière ce statut.
25:00Maé, pardon, je vais le dire parce que tu ne peux pas le dire,
25:04mais moi, je trouve ça juste dégueulasse.
25:06La blessure, ça fait partie d'une carrière.
25:08Il y a des sports, un footballeur qui gagne très bien sa vie,
25:12et tant mieux, et je ne compare pas,
25:14il est blessé, mais il touche son salaire
25:15et son club va continuer de le payer
25:17et lui permettre même de revenir plus vite.
25:19Vous, on vous coupe les vives, c'est juste...
25:21Il y a un moment, pardon Maé,
25:24mais il y a un moment où je pense que les fédés,
25:25si elles décident de miser sur toi
25:27et qu'elles pensent que tu vas être une future médaille olympique,
25:30on ne s'arrête pas à une blessure.
25:31Au contraire, on t'aide à revenir encore plus fort
25:33pour qu'à 1000 ans, en 2026, tu défonces tout.
25:37En vrai, le problème qu'on rencontre aussi,
25:40c'est que nous, on n'est pas professionnels
25:41dans le sens où on n'a pas de salaire,
25:43que nos revenus vont dépendre des compétitions,
25:47des spectacles qu'on peut faire, etc.
25:49Des résultats, exactement.
25:52C'est là où on perd un peu la garantie d'être couvert.
25:56Ce n'est pas que tu perds la garantie,
25:57c'est que tu n'as aucune garantie, point.
25:58Je n'en ai plus.
26:00Tu as ça et tu as les dispositifs.
26:02Tu as les dispositifs, si je ne me trompe pas,
26:03quand tu es sportif de haut niveau
26:04et inscrit sur les listes Olympique-Père-Olympique,
26:07tu as les dispositifs de sponsoring
26:09qui facilitent le fait d'être appuyé.
26:11Tu m'arrêtes si je dis une connerie,
26:12mais il me semble que c'est ça,
26:13d'être appuyé par des entreprises.
26:17Oui, il y a plusieurs dispositifs de subvention, etc.
26:20qui sont mis…
26:21En fait, en perdant ce statut, tu perds aussi cette facilité.
26:26Tu perds tout.
26:27Tu as ramé d'autant plus pour en retrouver après
26:29sans ces dispositifs-là.
26:31Oui, mais après, j'ai eu la chance,
26:34d'être rapprochée par plusieurs personnes
26:37suite à un message que j'ai posté sur l'Indien.
26:40Oui, donc ce n'est pas de la chance.
26:41Omae, ce n'est pas de la chance.
26:42Tu as fait ce qu'il fallait.
26:43Tu as mis un message, un signal en disant « help »
26:46et ils ont répondu.
26:48C'est ça. Et puis, ça m'a permis aussi
26:49de découvrir plusieurs associations et dispositifs
26:52qui sont mis en place pour pouvoir aider les athlètes
26:55qui se trouvent dans des situations de précarité
26:57si jamais ils ont été victimes d'une blessure ou quoi qu'est.
27:00Ça m'a permis de découvrir aussi de nouvelles personnes
27:03qui sont prêtes à investir dans les athlètes,
27:06qui sont prêtes à donner de leur temps, de leur expertise
27:09pour pouvoir nous aider, tout simplement.
27:11Maë, pardon, excuse-moi de t'interrompre encore.
27:14Pour qu'on ait un ordre d'idée avec cet appel à l'aide,
27:17cette cagnotte et tout ça,
27:19combien tu as récolté de fonds ?
27:20Parce que là, j'imagine, devant les gens de Valeurs Télé,
27:22ils disent « bon, c'est bon, elle a trouvé 200 000 euros,
27:23elle est tranquille ».
27:25Non, pas 200 000 euros. J'aimerais bien, mais non.
27:28C'est combien ?
27:29Au moins, j'ai pu avoir aux environs de 6 000 euros,
27:32ce qui m'a permis de pouvoir vivre correctement,
27:35m'alimenter comme il faut,
27:37de mettre l'essence dans ma voiture pour aller à l'entraînement,
27:39surtout de faire pas mal de compétitions internationales
27:42sur ce début de saison.
27:43J'ai pu en financer cinq, je crois.
27:47Oui, parce que c'est toi qui finances tes déplacements.
27:50C'est-à-dire que si tu n'as pas l'argent, tu ne vas pas en compète
27:52et si tu n'es pas en compète, tu n'as pas de résultat
27:54et si tu n'as pas de résultat, tu n'as pas le statut.
27:56Donc, c'est vraiment le serpent qui se mord la queue.
27:57Tu l'as retrouvé aujourd'hui, ce statut de sportive de haut niveau,
28:00grâce à tout ça ?
28:01Oui.
28:02Du coup, je dois financer la plupart de mes compétitions,
28:05sauf les compétitions internationales de type Grand Prix,
28:10Championnats d'Europe, Championnats du monde.
28:12Le Grand Prix, c'est la compétition où j'ai réussi un petit peu à montrer
28:16qu'il y avait encore quelque chose dans la boîte.
28:19Et du coup, la nouvelle fédération qui a été mise en place
28:23a vu cette performance et m'a envoyé un mail
28:28en me disant que j'étais de retour sur les listes de sportives de haut niveau
28:31pour cette deuxième partie de saison.
28:33Donc, du coup, c'est quelque chose…
28:36C'est top et j'ai hâte de pouvoir entamer cette deuxième partie de saison
28:42comme il faut et comme il se doit.
28:43L'objectif, donc maintenant, si j'ai bien compris,
28:45c'est la prochaine échéance olympique.
28:46Donc, c'est Milan-Cortina en 2026.
28:49Exactement.
28:51Le grand objectif.
28:52Et l'objectif, c'est quoi ?
28:55Une médaille.
28:57Salim, la dernière question. Régale-nous.
28:59Tu arrives donc un peu plus à découper tes entraînements
29:03et tes objectifs vers ce grand objectif.
29:07On t'encourage où pour la prochaine fois
29:09et qu'est-ce qui scèlera ton grand retour, si on peut dire ?
29:14Eh bien, vous pouvez m'encourager sur tous les réseaux sociaux.
29:17Je suis partout.
29:18LinkedIn, Instagram, YouTube, Facebook, TikTok…
29:21Remettez-moi le synthé, Soumaï, s'il vous plaît, M. le réalisateur,
29:24au cas où il y en ait qui ait oublié son nom.
29:26Qu'on le voit en gros et qu'on y aille, là, partout.
29:28Et on va booster tout ça.
29:29Et quelles échéances, tout de suite, bientôt, dans un an, dans deux ans ?
29:35Alors, dans un mois,
29:37je prépare une compétition internationale qui sera en Estonie.
29:41J'espère que la France sera qualifiée pour les championnats du monde
29:44par équipe qui se dérouleront en avril.
29:47Et dans ce cas-là,
29:48je vais essayer d'aller chercher mon quota pour cette compétition.
29:51Pour les championnats du monde également qui se dérouleront aussi au Japon en mars,
29:56il y a un ticket à aller chercher.
29:58Et puis, sinon, ce sera pour la saison prochaine,
30:00les étapes de Coupe du monde qui se déroulent entre octobre,
30:04fin septembre et fin novembre,
30:07d'aller faire une médaille sur les étapes de Grand Prix.
30:10Parce qu'il y a une chose qu'on n'a pas assez dite, Salim,
30:12mais c'est qu'il y a des adversaires.
30:13Et les adversaires, ça commence par être les autres patineuses françaises
30:16qui, elles aussi, ont envie d'y aller.
30:17Et comme il n'y a qu'un ticket, il faudrait aller le chercher.
30:20Donc, franchement, Maé, je suis mais retourné.
30:24J'ai adoré ce moment.
30:27Et je pense qu'on va se revoir parce qu'il faut qu'on t'aide,
30:29parce que tu es une personnalité exceptionnelle.
30:32Et je ne sais pas comment, alors ce n'est pas moi qui vais t'aider
30:34à faire le double axel, le triple flip.
30:36Peut-être Salim, mais on pense pas sûr.
30:39On compte sur toi, Alex.
30:40Mais pour le reste, on va te soutenir.
30:41En tout cas, bravo, félicitations.
30:43Et on ne le dit jamais assez, mais c'est très, très dur, bien sûr,
30:45de garder le haut niveau.
30:46Mais alors d'y revenir, c'est quelque chose que tu as réussi avec brio.
30:50Et on te souhaite de continuer dans cette voie, en tout cas, bravo.
30:53Merci, Maé.
30:53Merci beaucoup.
30:54A bientôt. Salut à toi.
30:55Merci à toutes et à tous pour votre fidélité.
30:57Et on se retrouve dans quelques jours avec encore une femme exceptionnelle.
31:01Salut.