• il y a 5 mois
Cette semaine, Alexandre Delpérier et Salim Ejnaïni reçoivent la snowboardeuse Manon Petit-Lenoir. A 24 ans, la Française est classée 5e au classement de la coupe du monde.

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Sport
Transcription
00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21soyez les bienvenus dans ce rendez-vous.
00:24Bienvenue dans La Victoire est en aile
00:26avec mon camarade Salim.
00:27Encore, nous recevons...
00:28Encore, c'est encore mon ami,
00:30mais encore, nous recevons une immense championne.
00:33Direction les Alpes pour parler snowboard-cross
00:36avec Manon Petit-Lenoir,
00:37cinquième mondiale cette saison.
00:39La Haute-Savoyarde, 24 ans,
00:41réalise son meilleur exercice et vise désormais plus haut,
00:44évidemment, pour la saison prochaine.
00:46Ma chère Manon, bonjour.
00:49Bonjour à vous deux. Merci pour l'invitation.
00:52Bonjour, Manon. Sois la bienvenue.
00:54On a hâte d'en entendre un peu plus sur ton histoire.
00:57Et les perspectives aussi.
00:59Manon, c'est où, ce décor avec un peu de bois fermé ?
01:03Je trouve ça bien calme pour la ville ou je ne sais quoi.
01:06Vous êtes en direct de mon premier jour
01:09de reprise d'entraînement sur les glaciers.
01:12L'été, on s'entraîne sur les glaciers en France.
01:15Avant de commencer la préparation physique
01:17pour renchiner sur une nouvelle saison.
01:20Tu me parles de glaciers, mais tu me dis pas où.
01:22Les Deux-Alpes. Je suis actuellement aux Deux-Alpes.
01:25Manon, championne olympique de la jeunesse en 2016,
01:28vainqueur de la Coupe d'Europe en 2017 de snowboardcross.
01:31Vice-championne du monde par équipe 2017.
01:33Quatre podiums en Coupe du monde, dont deux cette saison.
01:36Une carrière avec un potentiel exceptionnel, Salim.
01:39Mais aussi quelques blessures. On va revenir là-dessus.
01:42Salim, t'as fait du ski et c'était aux Deux-Alpes.
01:44J'ai fait du ski pour la première fois aux Deux-Alpes.
01:47J'ai cette station très, très profondément dans mon cœur.
01:51Ça me fait quelque chose.
01:52T'as déjà fait du snowboard ?
01:54J'ai jamais fait de snowboard. J'ai essayé beaucoup de choses,
01:56mais pas le snowboard. D'ailleurs, Manon, première question bête.
02:00Qu'est-ce que c'est, le snowboardcross ?
02:01Qu'est-ce que tu peux nous dire dessus ?
02:04Le snowboardcross, c'est un concours de rapidité
02:07où on se lance à quatre dans le même parcours.
02:09Et dans ce parcours, on va retrouver des grands sauts,
02:12des grands virages relevés, plein de mouvements de terrain.
02:16Et le but, c'est vraiment d'aller le plus rapidement,
02:19franchir la ligne d'arrivée.
02:20C'est un sport assez facile à comprendre
02:22et un sport avec quand même pas mal de contacts.
02:24C'est un sport assez génial parce que tu parles de contacts,
02:28parce qu'évidemment, ça joue des coudes, ça pousse.
02:30Et puis, c'est hyper télévisuel.
02:32Moi, je me régale quand je regarde ces compètes-là.
02:34Il faut autant savoir avaler les bosses,
02:38saisir la moindre opportunité quand une porte s'ouvre,
02:41un petit intérieur et ainsi de suite.
02:44C'est vrai que c'est un sport vraiment d'expérience
02:46avec beaucoup de stratégie.
02:48Et c'est vrai que plus on fait de courses
02:49et mieux on arrive à appréhender les courses,
02:52à trouver les solutions pour aller le plus rapidement possible.
02:56J'ai une question. Est-ce qu'il faut être un peu visselard ?
02:59Non. Le but, c'est quand même, dans notre sport,
03:02c'est pas de jouer des coudes, comme on peut le dire,
03:04parce que forcément, on va vraiment perdre de la vitesse
03:06à aller au contact.
03:08Mais le but, c'est vraiment de trouver la bonne ligne la plus rapide,
03:12imposer sa trajectoire
03:13et essayer de trouver des solutions pour doubler l'autre.
03:16Enfin, Manon, et je contemple les images en même temps,
03:19mais trouver la trajectoire parfaite, la plus rapide,
03:21vous êtes quatre et les quatre veulent la même.
03:24Pas forcément. C'est vrai que...
03:26Déjà, on part pas tous au même endroit,
03:28donc forcément, on peut se décaler.
03:30Et puis vraiment, c'est de prendre la décision au dernier moment.
03:33Et c'est ça qui est super cool dans notre sport.
03:36On sait jamais ce qui va se passer avant la ligne d'arrivée.
03:38Moi, je trouve ça magique. Salim ?
03:40Il y a un point sur le style, sur autre chose que la vitesse
03:44ou c'est vraiment au premier arrivé ?
03:46Non, c'est vraiment le premier arrivé.
03:47Après, il faut passer quand même tous les modules
03:49et prendre les portes et pas non plus aller trop au contact
03:53parce qu'on peut être pénalisé.
03:55Oui, évidemment. Alors, tu as 24 ans aujourd'hui,
03:57tu es cinquième mondiale cette saison.
03:59On va revenir sur ton parcours.
04:00Tu es née à Clermont, en Auvergne.
04:02Tu commences le ski toute petite, mais ce sera en Haute-Savoie.
04:05Bref, ça déménage assez rapidement là-haut dans les montagnes.
04:09Oui, j'ai toujours vécu à Samois en Haute-Savoie.
04:12C'est un peu une erreur que je sois née à Clermont-Ferrand
04:14parce que j'étais prématurée.
04:15Mais sinon, oui, depuis toute petite à Samois,
04:18mon village de cœur et ma station.
04:21Et les premiers skis, c'est ça ?
04:22C'est en même temps que tu as commencé à marcher ?
04:25C'est ça. Un an et demi, j'ai su marcher.
04:28Maman m'a mis directement sur les skis et après, c'était parti.
04:32Et j'ai commencé le snowboard vers 6-7 ans.
04:34La photo est assez géniale.
04:36Entre 1 et 6-7 ans, avant que tu commences le snowboard,
04:39est-ce que tu faisais un peu de compét ?
04:40Tu étais dans un club de ski, de montagne ?
04:44Comment ça se passait ?
04:46Oui, exactement.
04:47J'ai commencé par le ski et j'avais tout de suite envie
04:50de faire du snowboard comme ma maman et mon frère.
04:52Et c'est vrai que maman m'a un petit peu obligée
04:54à continuer un peu le ski pour prendre de l'expérience
04:58et que c'était super important de bien savoir skier,
05:00surtout si je veux préparer l'avenir, passer le monitora ou autre.
05:04Donc, j'ai continué le ski et j'ai fait des compétitions
05:06parce que vraiment, ce que j'adore dans le sport,
05:08c'est vraiment la compétition.
05:09Et une fois que j'avais passé mes flèches, mes étoiles,
05:12j'ai pu intégrer le club de snowboard
05:15pour faire comme ma mère et comme mon frère.
05:17Salim, ma flèche, mon étoile.
05:21Magnifique.
05:23C'est complémentaire, là-dessus, le ski et le snow.
05:25Je suis désolé, j'ai des questions plus sur la technique,
05:27mais c'est vrai qu'on se demande un petit peu
05:31à quel point il y a des différences en termes d'équilibre,
05:35en termes de vitesse, de sensation de glisse.
05:38C'est vrai que c'est deux choses complètement différentes.
05:41Moi, je trouve que le ski,
05:43c'est facile de se débrouiller ultra rapidement.
05:46Et le snowboard, la première semaine,
05:48on a envie de tout abandonner,
05:50on ne fait que tomber, on a mal partout.
05:52Franchement, la première semaine de snowboard,
05:54elle est quand même assez calvaire.
05:56Par contre, la marge de progression,
05:57elle est quand même assez rapide après, en snowboard,
05:58une fois qu'on arrive à faire des virages,
06:00et en ski, avant d'être très fort, c'est compliqué.
06:02Il faut quand même savoir une chose, Salim,
06:05c'est que tout ce qui fait appel à la sensation,
06:10aux courbes, au freinage, à l'optimisation du passage à la corde
06:14pour relancer la ligne droite d'après,
06:17il y a plein de sports qui sont cousins-cousines.
06:19Par exemple, les plus grands champions automobiles
06:22sont de fantastiques skieurs.
06:25Je te prends l'exemple d'un Patrick Tambay,
06:26mon ami, le regretté Patrick Tambay,
06:28qui nous a quittés il y a quelques mois à peine.
06:30Patrick a commencé par être un champion
06:32et un espoir du ski français.
06:35Jacques Villeneuve, pareil.
06:37D'ailleurs, petite anecdote,
06:38Jacques Villeneuve, quand il était champion du monde de Formule 1,
06:40il était formellement interdit pour lui de faire du ski.
06:42T'as raison, le mec, il dévalait les montagnes entre les sapins.
06:45Mais bref, tout ça pour dire que, et je comprends parfaitement,
06:48parce qu'elle a raison, ta maman,
06:50c'est qu'un bon skieur va comprendre cette sensation,
06:54alors à la fois de glisse,
06:55mais aussi de comment optimiser les courbes
06:58pour après aller gagner ces dixièmes, ces millièmes qui font la diff.
07:02Oui, et puis d'accepter la vitesse dès le début.
07:03En skiant, tu apprends peut-être plus facilement,
07:06comme tu disais, la vitesse,
07:07parce que tu n'as pas ces difficultés du début du snow
07:12et de l'équilibre et tout ça,
07:13donc probablement qu'effectivement...
07:14La seule difficulté, c'est la technique,
07:16parce que le reste, tu sais faire.
07:19Oui, c'est vrai que moi, je prends souvent en exemple la gymnastique.
07:22J'en ai fait quand j'étais toute petite
07:23et je trouve que c'est le sport qui m'a aidée
07:26dans pratiquement tous les sports que j'ai pu faire,
07:28même encore en snowboard,
07:29apprendre à bien tomber pour ne pas se faire mal,
07:33pour le physique.
07:34Moi, je trouve que vraiment tous les sports sont complémentaires
07:36et je trouve que c'est vraiment une belle école de la vie.
07:39Après, je comprends, parce qu'il y a un truc quand même,
07:41c'est que maman, elle faisait du freeride.
07:42Elle en fait toujours, Diane, du snow ?
07:45Oui, elle en fait toujours, un peu moins maintenant,
07:47parce qu'elle commence à être un peu vieille.
07:48Oh, quelle âge elle a, la Daronne ?
07:51Quelle âge elle a, la Daronne ?
07:52La Daronne.
07:53Vous allez me tuer, elle a 44 ans.
07:56Non, mais tu es une malade, quoi.
07:57J'ai 10 ans de plus et tu viens de m'entraîner de vieille.
08:00Tu es horreur, toi.
08:01Tu ne viens même pas faire du ski avec moi.
08:01Attends, d'abord, il faut que je me refasse opérer.
08:03Elle va me tuer.
08:04C'est moi qui l'ai en plateau, alors doucement, vos yeux.
08:08Non, mais là où je voulais en venir,
08:09c'est que ta maman, elle faisait du freeride.
08:11Donc, je comprends qu'elle n'ait pas voulu
08:12te mettre directement sur des snows.
08:15Oui, carrément, mais je trouve que c'était vraiment un bon choix
08:18et surtout qu'à l'époque, le snowboard,
08:20pour me trouver du matériel, c'était vraiment compliqué.
08:23Je mettais des chaussettes dans mes boots
08:24parce que c'était tout trop grand.
08:26La planche, elle faisait quatre fois ma taille.
08:28C'était vraiment moins accessible que maintenant.
08:30Maintenant, je vois que j'ai un petit frère
08:31et on peut lui trouver des trucs.
08:32Depuis qu'il a un an et demi, je le mets sur le snowboard,
08:35il y a tout qui est fait pour lui.
08:37Toi aussi, t'es vieille.
08:38Toi aussi, t'es vieille, ça t'apprendra.
08:41Non, mais on va regarder ces images
08:42parce qu'on a des images de toi,
08:43les images quand t'es toute gamine.
08:45T'as quoi ? T'as 7, 8 ans et que tu fais du snow.
08:47T'es où, là ? C'est toi en bleu, c'est ça ?
08:50C'est ça, moi, je suis en bleu avec mon casque rose Léopard
08:53et c'était à Saint-Moins.
08:54C'était génial, ça.
08:56Alors, qu'est-ce que tu te dis quand tu as cet âge-là
08:59et que tu passes du ski avec la liberté des deux pieds,
09:02ce qu'on appelle l'indépendance des pieds,
09:04et là, les deux pieds attachés à une planche ?
09:09Alors, je ne sais pas trop
09:11parce que moi, ce que vraiment j'aimais dans le sport,
09:13c'était la compétition.
09:16Du coup, j'adorais la compétition de ski.
09:17Je voulais vraiment faire comme ma mère et comme mon frère
09:20pour faire du snowboard.
09:21C'est vrai que j'en avais un peu marre
09:22de quand il y avait beaucoup de neige,
09:24aller faire des piquets
09:25et j'avais vraiment envie de la liberté
09:28et se retrouver vraiment avec une bande de copains.
09:30Et vraiment, c'était la compétition que je voulais vraiment
09:33et je ne savais pas si je voulais faire carrière dedans ou pas.
09:36Là, tu as prononcé les mots qui font ding, ding, ding
09:39dans l'air cerveau de notre amie.
09:41La compète.
09:43Forcément, se challenger.
09:46À quel moment, d'ailleurs, tu te dis, ça y est,
09:49je veux absolument toucher ça du doigt,
09:52je veux donner une place à ça dans ma vie,
09:54sans forcément parler de pro,
09:56mais tu vois ce que je veux dire, vraiment te lancer dedans.
09:59C'est vrai que les saisons de compétition,
10:01c'était vraiment pour gagner.
10:04Je voulais vraiment monter sur la plus haute marge du podium,
10:07mais je ne pensais pas vraiment encore à l'avenir.
10:09C'est bien plus tard, vers quand je suis rentrée en troisième
10:13où vraiment, je me suis dit,
10:14OK, je vais peut-être continuer là-dedans,
10:16mais sinon, je voyais plutôt saison par saison
10:18et je voulais vraiment gagner chaque saison
10:20sans forcément imaginer la suite.
10:22Et c'est vraiment plus tard où je me suis dit,
10:24OK, il y a peut-être quelque chose à faire
10:25et je me plais vraiment là-dedans et j'ai envie de continuer.
10:29Donc ça, c'est quand tu arrives au sport études à Chamonix
10:31ou au Pôle espoir à Saint-Michel-le-Maurianne, grosso modo ?
10:34C'est ça.
10:35Et là, tu es frottée.
10:36Chamonix, la troisième.
10:37Là, tu commences à te frotter aux meilleures françaises,
10:40aux meilleures françaises aussi.
10:42Il se passe quoi à ce moment-là ?
10:44Qu'est-ce que tu te dis ?
10:46C'était l'année transitoire où c'était soit j'arrêtais le snowboard
10:50ou soit vraiment, je faisais ma demande
10:52pour rentrer à la Fédération française de ski.
10:56Et du coup, j'ai fait ma saison, je me suis donnée à fond,
10:59j'ai obtenu des très bons résultats
11:01et là, j'ai pu rentrer à la Fédération française de ski.
11:05C'est à partir de ce moment-là
11:07où vraiment je me suis spécialisée dans le snowboard cross
11:09et que j'ai commencé à faire des compétitions internationales européennes.
11:13Et là, quand tu regardes le résultat,
11:15en 2015 à 16 ans, tu remportes le festival olympique d'hiver
11:19de la jeunesse européenne.
11:20En 2016, à 17 ans seulement,
11:22la médaille d'or des Jeux olympiques de la jeunesse.
11:24J'imagine que là, ce n'est pas que ça doit te titiller,
11:27c'est que tu dois te dire, bon, maintenant, on est clair,
11:29c'est là que je veux aller.
11:31Oui, c'est ça.
11:32Déjà, depuis 2014, je savais où je voulais aller
11:35et vraiment, je voulais commencer les Coupes du monde,
11:39je voulais monter sur des podiums où j'avais des étoiles plein les yeux,
11:41participer aux Jeux olympiques, ramener la médaille.
11:44Donc, là, c'était vraiment sûr à partir de 2014
11:49que je voulais continuer là-dedans
11:51et que j'allais me donner et mettre tout ce que j'avais pour réussir.
11:56Salim, qu'est-ce qu'elle a ouvert chez toi,
11:58cette première médaille d'or ?
12:01De ramener ça, d'avoir ce symbole du métal précieux autour du coup ?
12:05Qu'est-ce que ça t'a dit par rapport à tes rêves,
12:10à tes aspirations, tes grands espoirs ?
12:13Je me suis dit que c'était vraiment le début
12:15de ramener le titre de championne olympique jeune.
12:18C'était énorme.
12:20C'était une compétition qui était beaucoup médiatisée sur toutes les chaînes.
12:24Ça a été un grand moment de lumière d'un coup
12:26et je me suis dit, waouh, c'est génial ce que le sport y procure.
12:30Il y avait plus d'une quinzaine ou une vingtaine de personnes
12:34de ma famille, des amis qui étaient venus me voir à Lillehammer
12:37et je me suis dit, tous les moments de doute, de galère,
12:41en fait, on oublie tout avec une minute de moment de bonheur.
12:45Et franchement, là, ça m'a donné encore plus de force et de courage pour la suite.
12:51Va plus loin, Manon, parce que là, tu nous fais rêver.
12:52J'ai les poils qui se hérissent, raconte-nous, parle-nous.
12:55Non, mais vraiment, vraiment, si on est là, c'est qu'on est des sportifs ratés.
12:59Alors, on a tous des expériences toujours moins différentes,
13:01mais ouais, ce kiff absolu, quoi.
13:07Ah ouais, c'est vraiment des sensations immenses.
13:10C'est des périodes où, forcément, il y a toujours un peu de doute,
13:14de stress avant la compétition.
13:15Je sais que j'étais ultra stressée parce qu'on m'en parlait beaucoup.
13:19Les médias, ils s'intéressaient un peu.
13:21Vraiment, c'était des sensations ultra, ultra fortes.
13:24Et je suis arrivée le jour de la compétition et, je ne sais pas,
13:28en y repensant, je me disais, ouais, c'était peut-être ma journée
13:31et tout s'est passé parfaitement.
13:36Ils ramenaient la médaille, c'était énorme.
13:40C'était de la joie de voir mes parents pleurer en bas.
13:42C'était quelque chose, je ne peux même pas le décrire,
13:46la sensation que j'ai ressentie à ce moment-là.
13:48Après, j'en ai vécu d'autres encore, des sensations énormes.
13:50Et c'est vrai que, souvent, ces moments-là,
13:53c'est ce qui nous dit, voilà pourquoi tu t'entraînes,
13:56voilà pourquoi tu fais tout ça.
13:58C'est trop beau, le sport.
14:01Salim, on peut quoi rajouter après des sensations comme ça ?
14:05J'imagine qu'il y en a eu d'autres, oui.
14:07Est-ce qu'elles ont supplanté ? Est-ce que ça a été la même chose ?
14:11Parce qu'il y a eu des redescentes aussi.
14:14On va avancer peut-être un peu sur le reste.
14:16Juste avant, pardon.
14:17Dans ce cas-là, j'aimerais juste qu'on fasse un petit arrêt sur 2017.
14:21Après ton titre en Coupe d'Europe, tu intègres l'équipe de France.
14:24Tu te souviens de la première fois où on t'appelle ?
14:27Comment ça se passe ? Que tu te dis ?
14:28Tu t'y attendais ? Tu ne t'y attendais pas ? C'est logique ?
14:32Je savais que dans les clauses du contrat,
14:36il n'y a rien d'écrit,
14:37mais quand tu gagnes le général des Coupes d'Europe,
14:39normalement, tu as ta place sur la Coupe du Monde.
14:41Je savais que c'était un peu le deal
14:43de remporter ce circuit général des Coupes d'Europe.
14:46Du coup, je l'ai remporté.
14:48Je savais que normalement, j'avais ma place sur les Coupes du Monde,
14:51mais qu'il me restait encore beaucoup de boulot
14:53à prouver aussi sur les Coupes du Monde pour pouvoir y rester.
14:56C'est facile d'y monter, mais des fois...
14:59Oui, bien sûr.
15:00Ta première saison en Coupe du Monde est une réussite.
15:02Il y a plusieurs finales.
15:04Il y a une médaille d'argent par équipe au Mondiaux.
15:07Et puis, patatras, et c'est ce à quoi Salim commençait à faire allusion.
15:11Il y a les problèmes avec les blessures.
15:12La première blessure, c'est quoi ?
15:17La première blessure, je me suis fait mal aux genoux
15:19pendant un stage d'entraînement à Sassefet, sur un glacier.
15:23Et c'était une blessure pas très, très grave.
15:27Je m'étais luxé le péronné.
15:29Sauf que cette blessure, en fait, elle a duré tellement longtemps
15:32parce qu'on n'a jamais réussi à trouver le truc pour la soigner.
15:35J'ai commencé la saison pleine de doutes, de la peur.
15:40J'avais mal et je n'ai pas su m'exprimer comme je le voulais.
15:44Et ma qualification aux Jeux olympiques 2018,
15:48je l'ai vue s'envoler.
15:49Donc, ça a été une grosse déception à ce moment-là.
15:51Salim, c'est délicat, ce genre de blessure.
15:55C'est vrai que tu as dû avoir des douleurs un peu lancinantes par moments.
15:57Ce n'est pas évident.
15:59Comment tu as fait pour te...
16:01Alors, au-delà du suivi, j'imagine, médical, kiné, etc.
16:04Comment tu as fait pour te réapprivoiser,
16:07toi, retrouver tes capacités dans ce contexte-là ?
16:11C'est vrai qu'il y a déjà la douleur physique et puis il y a aussi la douleur mentale.
16:15Ça veut dire qu'on arrive déjà avec un peu de mal.
16:18On commence la course, on est un peu sur la retenue,
16:22on fait une mauvaise course et après, c'est un engrenage où tu te dis,
16:24bon, j'ai fait une mauvaise course-là, est-ce que je vais encore y arriver ?
16:27Et puis, tu te poses plein de questions.
16:29Donc, moi, j'ai un coach mental depuis très longtemps maintenant
16:33et j'ai beaucoup travaillé avec lui
16:35et beaucoup de pouvoir poser des mots sur les sensations, sur les peurs.
16:40Et ça, ça a été vraiment une grande aide,
16:43mis à part... Enfin, il y a aussi les docteurs qui m'ont soigné aussi un peu mieux,
16:46mais c'était vraiment les deux parties qui m'ont vraiment aidée à revenir...
16:52Quand tu dis très longtemps pour ton coach mental,
16:55ça fait depuis combien de temps ?
16:56Parce que c'est assez récent, finalement, qu'on intègre le coach mental.
17:00Alors, ils ont totalement leur place maintenant,
17:02mais ça fait à peine quelques années qu'ils ont vraiment cette bonne presse
17:07dans le sport en général.
17:10Alors, ça fait très longtemps, je ne saurais pas dire quand,
17:12mais je pense que depuis au moins la troisième.
17:14À partir du moment où je suis montée à la Fédération,
17:16j'ai changé plein de fois de coach mental
17:19parce que des fois, je ne me retrouvais pas.
17:21Et puis, au début, on se dit,
17:23c'est un peu un calvaire d'utiliser un coach mental.
17:27Au tout début, je me souviens, je me disais,
17:28mais je ne suis pas folle, je n'ai pas besoin de coach mental.
17:31Je ne suis pas un psychologue.
17:33Oui, ce que tout le monde se dit au début,
17:35c'est pour ça qu'ils avaient une mauvaise presse au début.
17:37T'en as qui disaient, je n'ai pas besoin, je ne suis pas dérangé,
17:40je n'ai pas de problème mental.
17:42Et en fait, tu es la première.
17:44Et après, j'ai vraiment compris l'utilité.
17:46Oui, c'est ça.
17:47Et moi, je n'avais pas trop de tabou d'en parler,
17:49mais c'est vrai que c'est un sujet où vraiment peu de gens en parlaient,
17:53même dans mes proches, dans mon groupe de stopboard.
17:57Encore aujourd'hui.
17:58Là, non, on n'en parlait pas.
18:00Non, aujourd'hui, maintenant, on en parle quand même vachement plus.
18:02Et je pense que tout le groupe a un coach mental.
18:05Donc, on a les nôtres perso, on en a certains en commun,
18:09mais sinon, oui, maintenant, on peut en parler.
18:12Oui, coach mental, psychique, tous les plus grands champions
18:15en parlent vraiment librement.
18:17Donc, tu rates les Jeux de 2018, tu reviens après les Jeux,
18:20tu refais des podiums, et là, tu te blesses à nouveau gravement
18:23au dos, à l'épaule, à la tête.
18:25Waouh, quoi, merde !
18:27Oui, c'est ça.
18:28Je reviens de ma blessure du genou, donc je loupe les Jeux.
18:30La compétition d'après ou la deuxième compétition d'après,
18:33je fais un podium en Coupe du monde.
18:34Là, je me dis, j'ai remonté la pente,
18:36je ne me suis pas laissée abattre pendant les Jeux olympiques,
18:38alors que j'ai pleuré tous les jours.
18:40Enfin, c'était vraiment un moment super, super dur.
18:42Et je remonte la pente, je fais un podium en Coupe du monde.
18:45J'arrive au Championnat de France et là, mauvaise chute.
18:49On arrive à plusieurs dans un virage, on se gêne.
18:51C'était de la neige ultra humide qui attrapait un peu les pieds.
18:54J'ai fait un double scorpion et j'ai fait quatre fractures cervicales et dos.
18:58Et là, la descente de l'enfer,
19:02je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite,
19:03parce que c'est vrai que nous, on est vachement amenés à gérer la douleur.
19:07Et moi, je me suis dit, bon, je me suis fait un peu mal,
19:10j'irai voir le kiné demain, il me craquera le dos,
19:12et puis ça sera reparti.
19:13Et donc, je suis rentrée comme ça,
19:15j'ai fait huit heures de bus, pas très, très bien.
19:18Et je suis rentrée chez moi, je me suis couchée,
19:20le lendemain matin, impossible de me lever,
19:22donc j'ai appelé maman, elle m'a dit,
19:23maman, je crois que ça ne va pas bien.
19:25Et je suis arrivée aux urgences, et là, la douche froide.
19:28La douche froide en me disant,
19:30si vous marchez aujourd'hui, c'est un exploit.
19:34Là, il va falloir prendre des décisions,
19:36le sport de niveau, c'est sûrement fini.
19:39Oui, voilà.
19:41Cinq mois d'immobilisation avec un corset.
19:43Oui.
19:44Comment tu réagis quand tu entends un discours comme ça,
19:47qui est extrêmement difficile à recevoir ?
19:50Je ne m'en suis pas rendue compte très rapidement.
19:54Mes parents, ils m'ont vraiment aidée à gérer,
19:57c'est-à-dire qu'ils ne m'ont pas tout dit.
19:59Je me souviens qu'ils m'ont posé une question à l'hôpital
20:02en me disant, écoute, Manon, c'est grave ce que tu as,
20:05mais est-ce que tu veux continuer le snowboard ?
20:08Est-ce que tu es prête à te battre ?
20:10Et je leur ai dit oui,
20:11et ils ne m'ont plus jamais reposé la question.
20:13Et après, ma vie tournait autour du fait
20:16que j'allais remonter sur le snowboard rapidement.
20:18Génial, génial.
20:19J'ai deux petites questions.
20:21La première, tu dis, j'ai fait un double scorpion.
20:22Déjà, là, warning, ça veut dire quoi ?
20:26Alors, j'ai tapé la tête en premier,
20:29mes pieds sont passés derrière ma tête,
20:31comme ça, j'ai fait un tour et j'ai refait un tour.
20:35Ah oui.
20:36Mon dos n'était pas dans le bon sens, en fait.
20:38Je me suis mise en boule, mais à l'envers.
20:41Ça, j'ai compris.
20:42Et la deuxième chose sur laquelle je voulais revenir,
20:44tu as dit, on apprend à gérer la douleur.
20:47Je voudrais qu'on s'arrête là-dessus,
20:48parce que toutes les sportives,
20:50tous les champions et championnes qu'on rencontre
20:53nous parlent tout le temps de ça.
20:54Et nous, on ne se rend pas compte.
20:57Mais un sportif, une sportive,
20:59la douleur fait partie de votre quotidien.
21:01Il faut l'apprivoiser, il faut s'adapter.
21:05C'est très rare d'être toujours pleinement en forme.
21:08Moi, j'ai l'image, un peu stéréotypée,
21:10d'un adale qui joue dans la douleur depuis plus de 15 ans.
21:14Des douleurs insupportables.
21:16Comment, toi, tu as réussi à apprivoiser la douleur
21:19au fil des années ?
21:22Je ne sais pas si je l'apprivoise ou si je fais avec.
21:26Mais c'est vrai que moi, franchement,
21:28les jours où je n'ai pas mal quelque part,
21:30et on a eu très peu dans ma vie,
21:32on pousse tellement notre corps à donner toujours plus,
21:35à s'entraîner, à s'entraîner,
21:36qu'au bout d'un moment, elle fait partie du quotidien.
21:39Donc, si un jour, j'ai mal à l'épaule,
21:41le lendemain, j'aurai mal aux genoux.
21:43Ça fait partie du truc.
21:44On vit avec et, en fait, on n'y pense pas.
21:48C'est-à-dire que, des fois, j'ai super mal aux genoux
21:50et je vais dans le bordeur,
21:51et je pense tellement à ce que je dois faire
21:53que la douleur, je l'oublie et j'aurai mal le soir.
21:56Et puis, je vais me coucher parce que je suis fatiguée.
21:58Et, en fait, on vit avec.
22:00Salim, c'est assez incroyable.
22:02J'ai un peu la même question, mais pour la peur.
22:04Parce que quand tu as un parcours comme celui-ci,
22:08de soins, un parcours médical, où tu es immobilisé,
22:10tu disais cinq mois, c'est ça ?
22:12Ou tu te...
22:13Quatre mois, oui.
22:14Où tu te retrouves dans des situations
22:16que peu de gens ont connues, enfin...
22:20Heureusement.
22:21Oui, et où tu te bagarres pour revenir.
22:24C'est aussi ça.
22:25Comment tu gères la peur ?
22:26Comment tu gères les...
22:28Je ne sais pas si des envies peuvent être présentes.
22:31Oui, mais au début, elles sont forcément présentes.
22:33Comment ça se gère, ça ?
22:36Je pense que si ça fait vraiment partie de mon caractère...
22:39Si ma mère, un jour, voit cette vidéo,
22:41elle va vraiment rigoler parce qu'elle me dit tout le temps
22:43que j'oublie toujours tout, c'est chiant.
22:45Mais en fait, dans mon sport et dans ma vie,
22:47c'est vraiment un plus.
22:49C'est-à-dire que je passe vraiment très vite à autre chose.
22:53J'oublie tout, je ne suis pas quelqu'un de rancunière.
22:56Vraiment, ça fait vraiment partie de mon caractère.
22:59Et du coup, je pense que je passe vite à autre chose.
23:02Et aussi, j'ai un entourage,
23:03j'ai des personnes autour de moi,
23:05dont mon coach mental, ma famille, mes amis,
23:07qui, eux, sont ultra présents
23:09et qui sont là pour m'accompagner et ne pas avoir peur.
23:13Manon, tu rebondis toujours, ça, on l'a compris.
23:16Il y a les Jeux de 2022 où, malheureusement,
23:18ça ne se passe pas si bien que tu l'imaginais.
23:23Oui, carrément.
23:24J'avais beaucoup rêvé de cette période-là.
23:29Je suis arrivée aux Jeux olympiques.
23:32Je n'avais pas fait un très bon début de saison.
23:36J'avais fait une bonne course juste avant les Jeux olympiques.
23:38Et je suis arrivée là-bas et je n'ai pas réussi à m'exprimer
23:41comme je l'aurais voulu.
23:43Ce n'était pas un parcours que j'aimais beaucoup.
23:47C'était très plat et ce n'était pas vraiment mon point fort.
23:51Donc, je n'ai pas fait une très bonne course,
23:55mais j'ai su rebondir encore après.
23:57C'est ça, le principal.
23:59J'ai vécu des moments extraordinaires là-bas.
24:01C'était vraiment cool et j'ai trop hâte d'aller au prochain.
24:03Oui, c'est ça.
24:04Tu repars avec un capital expérience JO 2018.
24:08Ce n'était pas 2022.
24:09Tu as fait 26e, mais ce n'est pas grave.
24:11Oui, c'est grave sur le moment.
24:14Mais je l'oublie vite, je vous l'ai dit.
24:17Donc, c'est bon.
24:19Tout s'enchaîne et là, tu sors d'une saison du feu de Dieu.
24:22Tu as fait des podiums.
24:25Il y a eu les monts durs en Géorgie.
24:28Je ne sais pas si on dit que ça se passe bien
24:31quand on termine 4e, d'ailleurs.
24:32Je ne sais pas encore.
24:34Je n'ai pas encore la réponse à cette question.
24:36Moi non plus.
24:37Non, ça m'a…
24:40Sur le coup, j'étais fière de ce que j'avais accompli.
24:44Mais c'est vrai que le soir…
24:45Alors, regarde, comment te noue la course et la 4e place ?
24:50Là, tu es où ?
24:51Là, je suis habillée tout en blanc, avec la planche violette,
24:54le casque gris.
24:56À l'intérieur.
24:57J'ai fait un bon départ à l'intérieur.
24:59Dossard bleu.
25:01C'était un assez bon départ.
25:03Là, je me fais un peu rattraper.
25:05La première, c'est la championne du monde.
25:07Sur toutes les parties techniques, c'est ce que j'aime le plus.
25:10C'est là où j'arrive à mieux m'exprimer.
25:13Et après, sur le bas, c'était un peu plus plat et je me fais avoir.
25:17Donc là, tu es 2e, la championne du monde fait le trou.
25:20Genre 2e, voilà.
25:22Alors, on n'a pas de rétro,
25:24mais on sent, on entend le bruit de la planche des autres
25:27quand ils commencent à arriver derrière et qu'ils sont collés à toi ?
25:31Oui, carrément, on les entend arriver derrière.
25:33Et puis, il y a aussi le phénomène d'aspiration où vraiment,
25:35on sait que quand ils sont collés derrière nous,
25:38ils vont prendre l'aspiration comme un peu en vélo.
25:40Et là, généralement, tu sais que ça sent pas très bon.
25:454e sur 4, certains te diraient, t'es dernier.
25:47Moi, je te dirais, t'es au pied du podium.
25:50T'as envie d'hurler, t'as envie de pleurer, t'as envie de tout casser.
25:52T'es comment à l'arrivée ?
25:54J'étais un peu mitigée parce que, sur la demi-finale,
25:58on s'accroche avec Chloé Trispel, ma collègue,
26:00et ça m'a vraiment brisé le cœur.
26:03J'avais même plus envie de manger, je voulais faire de la finale,
26:06c'est horrible de te dire ça,
26:08mais vraiment, j'étais vraiment très triste.
26:11Il fallait que je me batte maintenant
26:13pour aller chercher la médaille aussi, comme réconfort.
26:16Et du coup, finir 4e, ça m'a encore plus brisé le cœur.
26:21J'étais triste.
26:26Quoi dire de plus ?
26:27Voilà, il faut rebondir.
26:304e, c'est pas la fin du monde, c'était cool.
26:32C'est déjà top.
26:34Je pense que si on m'avait dit en début de saison,
26:37ou même l'année dernière, tu feras 4e l'année prochaine,
26:39je pense que j'aurais signé.
26:41Donc voilà, on rebondit.
26:44On va chercher cette médaille dans deux ans.
26:47Exactement. Milan-Cortina dans le Pezzo en 2026.
26:50Je voudrais qu'on regarde une autre course
26:52que tu vas nous commenter pour Salim et pour celles et ceux qui nous regardent.
26:55C'est ta deuxième place en Coupe du Monde.
26:57C'était à Cervinia, Cervinia, en Italie.
27:00C'est ça.
27:02C'était aussi avec Chloé, très special, la française.
27:05Elle est toujours là.
27:06Voilà, donc j'ai Dossard.
27:07Oui, Chloé est toujours là.
27:09Dossard jaune, je suis là.
27:12Hop, Chloé, elle était Dossard bleue, je ne vois pas très bien.
27:16On s'accroche dans le premier virage avec l'Australienne.
27:20On se retrouve toutes les deux avec Chloé à la bagarre jusqu'à la fin.
27:25Et il y a l'Anglaise derrière qui avait fait un faux départ.
27:30Et qui revient très, très fort.
27:32Et voilà, on se bat jusqu'à la fin.
27:34C'était une super belle course.
27:35Oui, c'est magnifique.
27:36On va continuer de la regarder parce que là, on voit Chloé devant,
27:39mais t'es derrière à l'aspi.
27:41Qu'est-ce qu'on se dit ?
27:42Ça se joue.
27:43On se dit, je vais la pousser à l'erreur.
27:45Qu'est-ce qu'on attend ?
27:46Non.
27:47Non, on n'est pas méchants comme ça.
27:49On ne se dit pas, je vais la pousser à l'erreur.
27:51Ce n'est pas méchant.
27:52On se dit, on va essayer de construire derrière
27:55et aller chercher la victoire.
27:57Ça se joue vraiment à 4 cm.
28:01Donc, voilà.
28:02Mais quand j'ai passé la ligne d'arrivée,
28:04franchement, c'était une explosion de bonheur avec Chloé.
28:07La veille, on en parlait le soir dans le lit en se disant,
28:10t'imagines demain, on fait un et deux.
28:12On se dit, ce serait une belle journée.
28:14Et on l'a fait le lendemain, donc c'était trop cool.
28:16C'est incroyable.
28:17Et l'image, Chalime, que je me permets de commenter,
28:18qu'on vient de voir, c'est les deux potes qui tombent dans les bras.
28:21Elle est magnifique, cette image.
28:24C'est formidable.
28:25Les moments comme ça, ils sont aussi un peu rares
28:28parce qu'on ne peut pas tout le temps être sur les premières marches du podium
28:32à plusieurs dans l'équipe.
28:34Donc, franchement, quand ils sont là, c'est trop beau et c'est trop cool.
28:37Et dis-donc, on vient de voir un saut, là.
28:39Vous faites combien en longueur sur des sauts ?
28:41Ça peut atteindre combien ?
28:44C'est très, très varié.
28:46Ça peut atteindre 25 mètres, comme 4 mètres.
28:51C'est...
28:52Bonne semaine, Chalime.
28:54Ça peut être très grand.
28:55Et les vitesses que vous atteignez quand vous êtes, je ne sais pas,
28:58sur des pointes, pour vous donner une idée ?
29:02Ça dépend vraiment.
29:03En moyenne, on doit être entre 60 et 70 km heure.
29:06Non, peut-être un peu moins.
29:07Ça dépend vraiment des parcours.
29:09Surtout, il y a des parcours où on peut aller vraiment très, très vite.
29:11Par exemple, il y a une étape en Suisse, à Vézonna, il y a quelques années.
29:14Je me souviens, sur des vidéos, on voyait qu'on était à 80, 87 km heure.
29:20Et oui, ça va assez vite.
29:23Surtout que...
29:24Des fois, je me dis, tout seul, c'est OK,
29:26mais quand tu es à plusieurs, il faut gérer aussi cette vitesse avec les autres.
29:30Donc, oui.
29:3280 km heure, les pieds attachés à une planche.
29:35On le rappelle.
29:37Nous, on aime bien quand ça va vite.
29:39Dans 3 ans, en 2026, t'auras 27 ans,
29:43il y aura les Jeux de Milan-Cortina dans Pezo.
29:46L'objectif, c'est d'être au taquet, de bien préparer ça.
29:48C'est déjà dans un coin de ta tête ou c'est un peu trop loin encore ?
29:52Non, forcément, j'y pense très, très souvent.
29:55Je m'entraîne aussi pour aller à ces prochains Jeux olympiques.
29:58Après, ce n'est pas quelque chose que je pense tous les jours.
30:02Je ne mange pas à Jeux olympiques, je ne dors pas à Jeux olympiques.
30:05Chaque chose en son temps.
30:06Et entre-temps, il y a encore plein de compétitions
30:08où il va falloir faire des belles choses.
30:10Donc, on va se concentrer déjà sur ce qui arrive là.
30:12Et puis après, les Jeux olympiques, on se mettra la pression,
30:14mais un peu plus tard.
30:15Manon, merci infiniment.
30:17Continue de nous faire rêver.
30:18Bravo, on a appris plein de choses et c'est fort.
30:21Un grand merci.
30:22Merci à vous, c'était cool.
30:24C'est génial d'entendre aujourd'hui à quel point tu es complète
30:27dans ta préparation, le fait de parler d'autres sports,
30:29de complémentarité, de préparation mentale.
30:32Bref, c'est formidable et c'est tout à fait dans l'air du temps
30:34de ce qu'on a envie d'entendre en ce moment.
30:36Bravo, félicitations et bon courage pour la suite.
30:38Merci à vous, c'était super chouette.
30:41Toujours intéressant de comprendre qu'une carrière,
30:43ça ne peut pas être linéaire.
30:44Il y a des hauts et des bas, les blessures, les victoires,
30:45les défaites, il y a tout ça.
30:47Merci Manon, on t'embrasse, à bientôt, régale-toi aux Jeux Alpes.
30:50Merci, à bientôt.
30:51Salut, bye bye.
30:52Je skierai pour vous.
30:54Merci Salim, merci à vous tous pour votre fidélité.
30:57Je vous donne rendez-vous très prochainement.
30:59A bientôt, bye bye.

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