Cette semaine, Alexandre Delpérier reçoit Marie-Françoise Potereau, vice-présidente du CNOSF, Amélie Fabre, chargée de mission mixité et diversité au CNOSF et les lauréates du "Club des 300 femmes dirigeantes" : Anne Perrier et Elisabeth Neidhart.
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00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21soyez les bienvenus dans votre rendez-vous.
00:23Bienvenue dans La victoire est en elle,
00:25avec, vous en avez l'habitude, une émission exceptionnelle
00:29avec des femmes particulièrement inspirantes.
00:32Découvrez-les, leur visage. Je vous présente
00:34Marie-Françoise Potreau, vice-présidente du CNOSF,
00:37en charge de la mixité et de Paris 2024.
00:41Elisabeth Nédar est lauréate de quoi ?
00:43Vous allez en savoir plus dans quelques secondes.
00:46Anne Perrier, à l'île de la Réunion,
00:48nous rejoindra, elle aussi, lauréate.
00:50Au milieu, découvrez Amélie Fabre,
00:52chargée de mission mixité et diversité au CNOSF.
00:56Wow, quel beau casting. Bonjour, mesdames, mesdemoiselles.
01:00Je suis ravi de vous accueillir.
01:01Anne nous rejoindra dans quelques minutes.
01:04On va parler du Club des 300 femmes dirigeantes.
01:07Qu'est-ce que c'est ? Qui a eu cette initiative ?
01:10Ce Club des 300 femmes dirigeantes
01:12fait partie intégrante du programme politique
01:16que l'on avait présenté avec Brigitte Henriquez
01:19lors de la campagne pour être élue au CNOSF.
01:22Cette volonté d'intégrer davantage de femmes
01:25dans les conseils d'administration
01:28et notamment en vue de la loi sur la parité après 2024.
01:33C'est des formations, des coachings ?
01:36Comment ça se passe ?
01:37C'est un accompagnement qui est constitué de coaching,
01:41de formation, de temps de réflexion entre elles.
01:46Il y a énormément de choses qui sont mises en place dans ce programme.
01:50Première journée en présentiel samedi dernier
01:54avec un succès incroyable.
01:56C'est surtout de vouloir mettre des femmes en réseau.
01:59Les femmes ne savent pas suffisamment réseauter
02:02par rapport aux hommes.
02:03Quand on est dans un réseau, la force est souvent dans la meute.
02:07Le réseau, c'est là pour donner confiance en elles.
02:11C'est aussi là pour partager, pour prendre des bonnes pratiques.
02:14Donc je forme, j'accompagne et je suis derrière.
02:17Présentez-moi la jeune femme qui est à côté de vous.
02:20Oui, tout à fait. Un très bon recrutement.
02:23Amélie, c'est une jeune femme
02:25qui est à mes côtés au sein du CNESF
02:28pour accompagner ce programme, pour le construire en même temps.
02:31Une belle expérience aussi pour elle.
02:33Et puis amener, justement, cette coordination sur le projet
02:38puisqu'on est en soutien de ce projet.
02:41C'est Olbia qui vient nous proposer le programme d'accompagnement
02:45au travers des modules et toute la technicité.
02:48Donc Amélie est là pour nous accompagner d'une belle manière.
02:51Je suis ravie de l'avoir à mes côtés.
02:53Amélie, tu as quel âge ? Comment tu es arrivée là ?
02:55Alors, j'ai 25 ans.
02:58Je suis arrivée là suite à...
03:01T'as quel cursus scolaire ?
03:02Alors, j'ai fait Sciences Po Grenoble et la Sorbonne,
03:05donc spécialisation science politique générale
03:10et puis études de genre parce que je voulais m'impliquer,
03:13je voulais, à mon échelle, à mon niveau,
03:16pouvoir aider les femmes et développer l'égalité hommes-femmes
03:19d'une manière plus générale
03:20et une passion pour le sport qui m'anime
03:23et qui m'a amenée aujourd'hui à être sur ce poste-là
03:27et à pouvoir accompagner ce projet en particulier.
03:30Expliquez-moi, Marie-Françoise, quand vous êtes arrivée au CNO,
03:34aujourd'hui, vous êtes vice-présidente,
03:37qu'est-ce qu'elle a été votre constat ?
03:40Est-ce que vous avez dit, il manque des femmes,
03:42on doit faire quelque chose ? C'est quoi la genèse de ça ?
03:44Oui, le constat, je le connaissais
03:46parce que je suis également vice-présidente
03:47de la Fédération française de cyclisme, mon deuxième mandat,
03:50donc on échange beaucoup entre les fédérations
03:52et j'avais une vision,
03:54j'ai été aussi présidente de Femix Sport pendant un certain temps,
03:57donc j'avais cette vision globale de l'état d'élu,
04:00en tout cas dans les fédérations, et ce manque de femmes.
04:03Et c'est vrai qu'après,
04:05quand on a échangé avec Brigitte sur le fait de...
04:08Henriquesse, la présidente du CNO.
04:10D'échanger sur ce sujet-là,
04:12c'est vrai que je me trouvais tout à fait légitime
04:14pour prendre ce dossier de mixité
04:16puisque j'y travaille depuis un certain nombre d'années
04:18et moi-même, j'expérimente
04:20au poste de vice-président de la Fédération.
04:22C'est compliqué ?
04:23C'est pas compliqué, c'est complexe, j'ai envie de dire,
04:27parce que moi, j'ai la chance d'avoir un président
04:29qui est complètement pour cette...
04:31À la fédé de cyclisme.
04:32Voilà, Michel Callot, qui est complètement
04:35pour cette mixité, cette parité dans les instances dirigeantes.
04:38Mais c'est pas le cas de toutes les fédés, évidemment.
04:39Non, mais je pense que c'est pas des refus,
04:42c'est qu'il y a une mauvaise connaissance aussi, si vous voulez,
04:45de ce qui pourrait se faire demain,
04:46et c'est là où il faut, je dis, acculturer les personnes
04:50à ce changement, comme dans les entreprises,
04:51à un moment donné, quoi.
04:52La mixité, ça ne s'improvise pas de cette manière-là.
04:55Il faut, à la fois, quand on parle de faire évoluer
04:58les gouvernances avec cette parité applicable après 2024,
05:03c'est pas de mettre des femmes au poste.
05:05Il va falloir aussi réfléchir à nos gouvernances,
05:08c'est-à-dire gouverner autrement.
05:10Gouverner autrement, pour moi, c'est arrêter
05:12les réunions nid d'aiguë, c'est-à-dire en présentiel, etc.,
05:15parce qu'on va intégrer des femmes,
05:17il faut changer nos modèles de gouvernance,
05:19partager davantage les dossiers,
05:21mettre des modèles de fonctionnement différents
05:24de façon à ce que ça soit propice.
05:26Ça te parle tout ça, Amélie ?
05:28En quoi c'est toi qui vas challenger Marie-Françoise
05:31en disant, popop, là-dessus, on va pas assez vite ?
05:34Non, non, j'irai pas jusque-là.
05:36Après, c'est vrai que là, pour le programme
05:39qui nous réunit aujourd'hui, c'était aussi l'enquête
05:42qui a été menée par l'ECNO en 2021
05:44sur un état d'élu de la place des femmes
05:47et de la parité au sein des instances,
05:50qui avait mis en avant qu'il manquait
05:52presque 300 femmes dans les instances nationales fédérales
05:56pour avoir la parité.
05:58D'où le club des 300 femmes.
06:00Donc ce chiffre n'est pas tombé par hasard,
06:02c'est pas un chiffre symbolique ?
06:03Non, non, non, c'est pas un chiffre symbolique
06:05et c'est là aussi à plus...
06:07Moi, j'ai envie de dire, c'est qu'on a concerté les fédérations
06:09sur l'appel à candidature.
06:11Là, moi, j'ai voulu vraiment impliquer
06:13les présidents de fédérations sur la façon de faire postuler
06:19des femmes pour qu'il y ait une responsabilité
06:22aussi des fédérations sur cet accompagnement des femmes.
06:25Oui, que ce ne soit pas juste de la communication en disant
06:28« Oh là là, on a quatre candidats, il nous faudrait une femme,
06:30très bien, de toute façon, c'est très bien qu'elle ne soit pas élue. »
06:32C'est ça qu'il faut changer aussi, on n'est plus dans la symbolique.
06:35Aujourd'hui, on est dans les faits, dans l'action.
06:36Voilà, c'est ça. Il faut que ce soit des réussites
06:39et pour que ce soit des réussites, il faut que tout le monde
06:41soit partie prenante dans ce projet.
06:43J'ai les chiffres, 38% seulement de femmes
06:46dans les conseils d'administration des fédérations.
06:48Mais le chiffre encore plus criant, seulement 17 femmes
06:51présidentes de fédé sur 109 fédérations, ça veut dire 16%.
06:55Oui, c'est vrai.
06:56Vous vous êtes donné des échéances ?
06:58Enfin, des échéances et des chiffres.
07:01Le mandat de Brigitte Henriquez va jusqu'à quand ?
07:04Jusqu'à près 2024.
07:06OK, donc vous vous êtes dit, il faut qu'à ce moment-là,
07:07on soit à combien, par exemple ?
07:09De toute façon, les élections des fédérations auront lieu
07:11aussi après les Jeux de Paris 2024 avec l'application de cette parité.
07:14Donc, il faudra la parité après 2024.
07:16Donc, c'est ça, l'objectif.
07:17Comment on fait si le...
07:22Pardon, hein, j'essaie de comprendre.
07:24Comment on fait après les Jeux si, dans une fédé,
07:26par exemple vous, la fédé de cyclisme,
07:28le meilleur candidat est encore un homme ?
07:30Mais qu'on est sous les quotas de femmes dans la globalité.
07:34Comment on fait ?
07:35Comment on va trancher ? Expliquez-moi le procédé.
07:38Que ce soit un homme ou une femme à la présidence,
07:40le fait des quotas, de toute façon, sera considéré,
07:44puisqu'il va falloir... Il y aura peut-être des sièges vides.
07:46Il y aura peut-être des sièges vides.
07:48Cependant, on aura sans doute fortement progressé.
07:52C'est comme dans les entreprises, pareil.
07:53Donc, aujourd'hui, il faut se donner cet engagement de réussite,
07:58c'est-à-dire, comme je dis, passer la ligne d'arrivée, voilà.
08:01Après, on aura peut-être quelques fédérations
08:04qui ne pourront pas, sur les premières années,
08:06remplir la totalité des quotas.
08:08Je pense qu'il faudra aussi raisonner en bonne intelligence.
08:11Pour autant, on va essayer d'embarquer le plus possible.
08:13C'est ça, la réussite du projet.
08:14Alors, il y a ce... On dit quoi ? Ce club des 300 femmes ?
08:18Oui, c'est un club des 300 femmes.
08:19Vous êtes une des lauréates, on accueillera Anne tout à l'heure.
08:22Comment s'est faite cette sélection ?
08:25Comment vous avez procédé ?
08:26On a fait un appel à quoi ?
08:27On rappelle, il manque 300 femmes, on va les trouver.
08:30On a fait appel aux fédérations.
08:33Voilà, comme je vous dis, on a voulu impliquer les fédérations,
08:35donc on a fait appel aux fédérations en proposant des personnes.
08:40Pour autant, on a été ravis, puisqu'on en a eu 474, je crois.
08:44Voilà, donc plus que voulu.
08:47Et à partir de là, après, effectivement,
08:49nous, on a fait un tri à l'intérieur...
08:52Tire quelques candidats avec un certain nombre de critères,
08:54de questions.
08:55Voilà, et puis derrière, on a...
08:56Et puis, d'engagement déjà pris.
08:58Et après, ce tri, j'ai envie de dire, cette sélection,
09:02parce qu'on s'est dit, au regard du succès,
09:06on ne laissera personne sur le bord de la route.
09:07Donc, premier, on a dit, effectivement,
09:10l'appellation Club des 300,
09:12donc 150 formées cette année, plus 150 l'année d'après,
09:16mais pour autant, les autres personnes seront aussi formées,
09:19si on est encore là, d'ailleurs, sur le projet.
09:22Et entre-temps, les 100 premières personnes
09:25vont bénéficier du programme qui leur est dédié.
09:28Pour autant, les 150 qui vont être en attente,
09:30on va leur proposer aussi un programme bis,
09:33un programme... Voilà.
09:35Parce qu'encore une fois, moi, ce que j'ai envie de créer,
09:37en dehors même de répondre à cette exigence
09:40pour les fédérations, c'est de créer ce réseau,
09:42ce réseau de femmes qui sont là pour s'entraider,
09:44pour échanger, etc.,
09:46et on a vu, samedi, sur la journée en présentiel,
09:48c'est vraiment ça qui ressort.
09:50Elisabeth, présentez-vous.
09:52Qui êtes-vous ? D'où venez-vous ?
09:54Et ensuite, dans un deuxième temps,
09:57pourquoi avoir candidaté ?
09:58Ah ! Donc...
10:00Moi, je suis avocat.
10:01J'ai créé mon cabinet il y a plusieurs années,
10:03il y a même assez longtemps.
10:05Et puis, j'ai recommencé à faire beaucoup de bateaux
10:07il y a une douzaine d'années, à peu près.
10:09Du bateau sur la Seine ?
10:10Du bateau mouche ou vraiment du bateau sport ?
10:13Du bateau à voile, de compétition.
10:16Pourquoi les 420 ?
10:17Alors, moi, c'est un dériveur.
10:19Donc, voilà, il y a les 420, les 47,
10:21et juste après, il y a le 505.
10:23Donc, voilà, 5m05, dériveur, on est deux,
10:25c'est extrêmement physique et sportif.
10:27Donc, voilà, c'était une bombe soupable de sécurité
10:30par rapport à la pression un peu du boulot.
10:32D'avocate ?
10:33Voilà, aide d'avocate, je vais y arriver.
10:36Et puis, j'ai voulu comprendre comment ça fonctionnait,
10:39comment le sport fonctionnait, mon sport fonctionnait.
10:42Et donc, du coup, j'ai pris des engagements
10:45dans le comité départemental de voile des Yvelines, à l'époque.
10:48Donc, j'ai été présidente ensuite pendant 8 ans.
10:51Et puis, il y a un moment, je me suis dit...
10:53Au bout de 8 ans, j'avais l'impression de nuire à la structure,
10:56si vous voyez ce que je veux dire.
10:57– Non, je ne vois pas.
10:58– D'être un peu dans la routine, de ne plus avoir assez d'idées
11:00pour le comité, de ne plus avoir assez d'idées pour les clubs.
11:03Donc, comme je me suis dit...
11:04– Donc, ce n'était pas lié au fait que vous soyez une femme ?
11:06– Non. – Ok.
11:07– Non, c'était plutôt...
11:08– Oui, oui, non, mais j'essaie de comprendre.
11:10– Au fait des 8 années, où je me suis dit,
11:11il est temps qu'il y ait du sang neuf qui vienne pour la structure
11:13et pour dialoguer avec les clubs, etc.
11:16Donc, là, j'ai fait savoir que je ne voulais plus
11:18candidater pour un 3e mandat.
11:21Et c'est là où mon président de FEDER,
11:25celui qui était candidat pour être président de la FEDER de Voile,
11:29Jean-Luc Dénéchaud, est venu me dire qu'il pouvait y avoir un poste
11:33qui se présente à la Ligue Île-de-France de Voile.
11:36– Et là, vous avez dit ?
11:37– Et là, j'ai réfléchi et j'ai dit ouais,
11:39parce que, toujours cette volonté d'apprendre
11:43comment mon sport fonctionne, se développe.
11:47Et puis, savoir comment je pouvais aider.
11:49Et donc, on a composé un bureau féminin,
11:54parce que j'ai une trésorière, une secrétaire générale.
11:57– Comment ça a été perçu ?
11:59– Ah, je crois que c'est passé assez bien.
12:01Enfin, je n'ai jamais eu de remarques sur le sujet.
12:02– C'est passé crème, comme dirait Amélie.
12:04– Voilà, je ne vous ai pas le dire, mais oui, ça s'est super bien passé.
12:07Enfin, je n'ai pas eu de remarques sur le sujet.
12:09On a une commission féminine avec une femme à sa tête.
12:12On a d'autres femmes au sein du comité directeur.
12:15Donc, bon, voilà quoi.
12:16Moi, j'ai plutôt senti que c'était un bon sujet pour ma part.
12:19Mais peut-être que je me suis leurrée.
12:21Mais enfin, en tous les cas, pas d'opposition.
12:23– Oui, vous l'auriez senti, vous auriez entendu les choses.
12:25– Oui, voilà.
12:26– Et donc, arrive ce projet, les 300 femmes ?
12:30– Une petite autre chose aussi,
12:32c'est que je suis quand même la seule présidente de ligue dans la voile,
12:35sur le nombre des ligues, donc voilà.
12:37– Vous voulez dire que tous les autres sont des hommes ?
12:39– Voilà. – Il y en a combien ?
12:40– 17. – De ligue ? D'accord.
12:42Donc, 17 ligues, une femme et 16 hommes.
12:44– Voilà, et que du coup, m'a été dévolu, si j'ose dire,
12:48le titre de président du conseil des présidents de ligues,
12:51d'organismes autour duquel on discute ensemble,
12:53donc voilà, je suis la présidente de ça.
12:56Et pourquoi le Club des 300 ?
13:00Je vais être très franche, voilà, la FED a fait passer un mail,
13:03je me suis dit pourquoi pas, j'ai un peu tardé à candidater
13:06en me disant bon, est-ce que vraiment ?
13:08Et plutôt un peu par hasard et plutôt par curiosité.
13:12– D'accord, donc pas de manque ou pas de… ?
13:15– Alors, je vais être très claire,
13:16c'est que le manque, je l'ai conçu après la réunion de samedi.
13:20– Ah, c'est-à-dire ?
13:22– Eh bien, c'est-à-dire que le samedi…
13:23– Ça va ouvrir les yeux sur des choses ?
13:25– Voilà, exactement, samedi, on s'est réunis,
13:29il y a des petits temps de travail dans des groupes tout petits,
13:31et vraiment, l'échange à huit dans le cadre de ce groupe de travail
13:35a été incroyable, incroyable parce que gentillesse,
13:38sympathie dans les dialogues entre nous,
13:41même problématiques découvertes avec des modes de résolution différents,
13:45voilà, donc vraiment, et c'est là où je me suis dit,
13:48bravo parce que je n'avais pas compris qu'il y avait tous ces manques
13:51et je suis ravie de pouvoir être formée pour les combler, oui.
13:53– Donc là, vous dites que vous êtes sur le bon bateau et qu'il va falloir tracer.
13:57– Voilà.
13:58– Alors, on ne va pas prendre le bateau parce que ce serait trop long,
13:59on va prendre l'avion, désolé, pardon,
14:01alors même pas parce que ça, je ne vais froisser personne,
14:05via le digital, on va filer du côté de la Nouvelle-Calédonie,
14:09retrouver Anne Perrier qui est une des autres lauréates,
14:12ça c'est Brigitte Henriquez que j'aperçois sur les écrans,
14:15bonjour Anne.
14:17– Bonjour Alexandre.
14:18– Anne, on est ravis de vous accueillir, vous avez 52 ans,
14:21vous êtes la secrétaire générale du comité territorial olympique et sportif
14:24de la Nouvelle-Calédonie, alors d'abord, même chose que pour Elisabeth,
14:27votre profil s'il vous plaît.
14:31– Alors moi, je suis depuis une trentaine d'années
14:33la fonction publique calédonienne, j'ai occupé différentes fonctions,
14:37toujours dans tout ce qui était finances et ressources humaines,
14:40et aujourd'hui je suis la directrice administrative et financière
14:44d'une commune de 3700 habitants qui se trouve à environ une heure de voiture
14:50de la capitale Nouméa, voilà, j'exerce mes fonctions
14:54depuis le 1er février, poste très dense, très complet, très intéressant,
15:01et voilà, dernier challenge que je me suis donné
15:04dans ma carrière professionnelle depuis une trentaine d'années.
15:08– Vous êtes au bord de l'eau et on vous envite, le sport dans votre vie,
15:13et ensuite, d'abord le sport perso et ensuite les responsabilités.
15:18– Le sport perso, j'ai, évidemment en habitant sur une île,
15:23une grande appétence pour les sports nautiques,
15:25j'ai nagé pendant de très nombreuses années,
15:27fait de la voile pendant de très nombreuses années,
15:29sans être forcément sportive de haut niveau,
15:32et puis lorsque j'ai eu mes enfants,
15:34je me suis retrouvée maman d'un jeune judoka,
15:38donc j'ai commencé à m'investir dans le club de mon fils,
15:42et puis j'étais secrétaire,
15:44parce que toutes les femmes à cette époque étaient secrétaires de club,
15:48et puis mon président a démissionné quelques mois après
15:51que j'ai pris mon poste de secrétaire,
15:52et dans les statuts il était indiqué que c'était la secrétaire
15:55qui faisait l'intérim de la présidence.
15:57– Et vous y avez pris vous et on a découvert vos compétences.
16:02– Voilà, donc je devais y être pour 6 mois, l'intérim a duré 15 ans,
16:07et donc je me suis vraiment épanouie,
16:10j'ai trouvé ma voie je pense au niveau associatif et bénévole,
16:14et puis je me suis retrouvée la première femme pendant de nombreuses années,
16:19présidente d'un club de judo,
16:20alors le paradoxe sans jamais avoir mis les pieds sur un tatami,
16:24donc autant dire que pour me faire entendre et me faire écouter,
16:28ça a été un petit peu difficile au début,
16:30mais ça a fini par prendre puisque quelques années après,
16:33je me suis retrouvée trésorière de la ligue de judo,
16:35je me suis retrouvée à encadrer les équipes féminines lors des déplacements,
16:39et puis au cours d'une assemblée générale de la ligue calédonienne de judo
16:43et disciplines associées,
16:44j'ai été repérée par un des élus du CTOS,
16:47donc nous sommes en 2012,
16:49et puis le président de l'époque, M. Charles Kali, m'appelle un jour et me dit,
16:54voilà Anne, on vous a repéré sur une assemblée générale de vos disciplines,
16:58est-ce que vous ne voulez pas rejoindre le CTOS ?
17:00Donc ouf, j'étais un peu surprise, je ne pensais pas y avoir ma place,
17:04parce que j'estimais que j'étais une bénévole comme une autre,
17:07dans un milieu de sportif très masculin en Nouvelle-Calédonie,
17:11comme dans beaucoup d'autres territoires du reste,
17:14et puis j'ai accepté ce premier challenge,
17:15donc j'ai été membre du comité directeur à l'époque,
17:18ça s'appelait comme ça, entre 2012 et 2016,
17:21et responsable de la commission des finances de par mon parcours professionnel,
17:25et puis ensuite, la vie m'a écartée un petit peu du CTOS,
17:28et puis en 2020, j'ai été rappelée par le président actuel,
17:33qui souhaitait avoir une femme comme secrétaire générale,
17:36la première, depuis que le CTOS existe en Nouvelle-Calédonie,
17:39c'est-à-dire depuis 1961,
17:41donc au départ, étant quelqu'un d'assez direct,
17:43je lui ai dit, si c'est pour avoir une femme,
17:46parce qu'aujourd'hui, on tend à la mixité, à la parité,
17:48ça ne m'intéresse pas trop,
17:50et puis finalement, il m'a dit, mais non, tu comprends,
17:53il y a des missions que les femmes réalisent mieux que les hommes,
17:55enfin bon, il m'a convaincue, on va dire,
17:57et voilà, ça fait deux ans aujourd'hui que j'occupe ce poste,
17:59et j'en suis très, très contente,
18:03alors effectivement, nous sommes dans un conseil d'administration
18:07où il y a quatre femmes sur quinze membres,
18:10donc il y a encore un petit peu de travail à faire,
18:12j'occupe l'espace dans tout ce qui est formation,
18:16justement, des dirigeantes,
18:17parce que nous avons, il y a deux ans, mis en place
18:20un programme d'accompagnement des dirigeantes
18:23qui est un peu l'antichambre de ce que propose aujourd'hui
18:27le Club des 300.
18:29Marie-Françoise, que j'ai eu l'occasion de rencontrer
18:32il y a quelques semaines en Nouvelle-Calédonie,
18:34a pu également participer à un petit déjeuner
18:37avec les participants de la seconde promotion,
18:40et c'est un programme d'une quarantaine d'heures
18:42qui vise justement à faire monter en compétence
18:44les futurs dirigeants du mouvement sportif calédonien.
18:47Anne.
18:49Oui, pardon.
18:50Pardon, excusez-moi, je comprends parfaitement,
18:52et finalement, cette candidature au Club des 300,
18:55pour vous, s'est faite de manière très naturelle ?
18:59Oui, en fait, c'est ça, c'est-à-dire que j'ai vu
19:02ce programme et je me suis dit,
19:03mais ça colle exactement à ce qu'on fait
19:05à notre échelle territoriale, dans notre petit pays,
19:08et j'ai très envie de voir ce qui se fait au niveau national,
19:11j'ai très envie d'intégrer ce groupe,
19:13j'ai très envie de participer au réseau et de le développer,
19:16comme l'a dit très justement Marie-Françoise,
19:18et puis très envie de m'appuyer
19:20sur mes consœurs métropolitaines et ultramarines.
19:23J'ai malheureusement pas pu être là le 22 octobre,
19:26parce que nous sommes quand même très loin,
19:28puis j'avais d'autres missions,
19:29mais j'espère pouvoir assister au prochain regroupement,
19:31mais moi, c'était dans la suite logique de mon investissement
19:35et de mon envie d'apprendre et de me rapprocher
19:37du Mouvement sportif national français, voilà.
19:40Compris. Merci infiniment d'avoir été avec nous.
19:42On vous laisse aller vous coucher,
19:44parce qu'il est tard en Nouvelle-Calédonie
19:45et que demain matin, vous avez Piscine ou Mer.
19:48Je vous suis jusqu'au bout, quand même.
19:50Je vous remercie infiniment de m'avoir invitée,
19:53mais je vais quand même écouter l'émission jusqu'au bout.
19:55Super.
19:56Merci Marie-Françoise, merci Amélie,
19:58merci à ma consœur de la voile,
20:00et puis au plaisir de vous revoir bientôt.
20:02Merci infiniment, Anne.
20:03Je comprends, Marie-Françoise,
20:05ce casting génial et hyper complémentaire
20:08de toutes ces femmes engagées, compétentes.
20:13Après 300, c'est beaucoup.
20:14Comment on arrive à créer de la complémentarité
20:16quand il y a autant de personnes ?
20:18Alors déjà, on fait des groupes de 250,
20:22et puis, bien sûr, on va travailler après en sous-groupe aussi
20:25sur des temps qui vont leur être proposés
20:27dans le cadre du programme qui est aujourd'hui travaillé par Olbia,
20:33de façon à ce qu'elles se retrouvent en salle de travail
20:36avec des petits groupes beaucoup plus restreints.
20:40Mais voilà, on y arrive, et on a vu, justement,
20:42samedi, elle parle de la journée de samedi,
20:44qui est une journée vraiment réussie,
20:47où elles ont justement pu travailler en petits groupes,
20:50retravailler derrière,
20:51et on voit qu'il y a eu énormément de connexions.
20:54J'ai une question.
20:55Amélie, c'est quoi la moyenne d'âge des 300 femmes ?
20:57Alors, je n'aurai pas la moyenne exacte,
20:59mais je peux vous dire qu'il y a 50 % de femmes
21:01qui ont entre 18 et 50, et le restant entre 50 et plus.
21:05Enfin, 18 et 50, tu ne réponds pas à ma question.
21:08Dis donc, tu as vite appris la politique, toi.
21:11Combien il y a de moins de 25 ans ?
21:12Là, je n'aurais pas les chiffres exacts à vous donner.
21:15Il y en a 5, 10, 20 ?
21:17Non, non, il y en a...
21:18Un quart, on peut dire, non ?
21:20Je ne préfère pas m'avancer, vu que je n'ai pas de chiffres précis.
21:23Donc, ce que je veux dire, et c'était le sens de ma question...
21:25C'est très vaste.
21:26Il y a tout âge, tout territoire,
21:29que ce soit en France métropolitaine ou en Outre-mer.
21:33Il y a énormément de sports représentés.
21:35Il y a une soixantaine de fédérations représentées.
21:38Donc, en fait, c'était aussi ça, effectivement,
21:40le Club des 300, cette première promotion de la diversité,
21:43pour qu'elles puissent toutes apprendre avec les autres,
21:46mais surtout des autres.
21:47Et l'objectif, on le rappelle, c'est 50 % ?
21:50Après Paris 2024, après les Jeux,
21:53il y a les élections des fédérations.
21:55Et c'est la parité sur les instances dirigeantes,
21:57sur les bureaux exécutifs
22:00et les conseils d'administration des fédérations.
22:02Et quatre ans après, en 2028,
22:04c'est une application qui se fera sur les régions et les départements.
22:08Est-ce qu'au sein de Paris 2024,
22:11cette parité existe ou cette sensibilité à la parité
22:15est vraiment prise en compte ?
22:16Bien sûr, d'abord, on le partage,
22:17puisque ce projet, on l'a aussi soutenu
22:21sur les appels à projets du Fonds de dotation Paris 2024.
22:24Donc, on est soutenus dans ce cadre-là.
22:26Et c'est un enjeu, la parité,
22:29l'égalité, en tout cas, sur les Jeux, à tous les niveaux.
22:32On rencontre très souvent les services pour essayer d'y aller.
22:36On a un deuxième sujet qui va nous préoccuper,
22:38c'est la féminisation des encadrements techniques des fédérations,
22:41où là, on est aussi très mauvais élèves.
22:43Est-ce que vous avez conscience aussi,
22:45et j'imagine que c'est aussi pour ça
22:48que vous êtes entourée d'une jeune femme comme Amélie,
22:50que la communication va être essentielle ?
22:52Complètement.
22:53On est tellement dans une société qui bouge,
22:56et tant mieux, et enfin,
22:58que maintenant, la façon de communiquer,
23:00d'expliquer, d'envoyer les messages, aussi, est stratégique.
23:04Et on est face à une génération
23:06qui, elle, sait mieux communiquer que nous
23:09et se servir de ces outils qui sont merveilleux
23:11et parfois très dangereux, mais merveilleux aussi.
23:13Oui, mon slogan, c'est rendre visibles les invisibles.
23:16Voilà, donc, c'est vraiment ce sujet-là aussi.
23:18C'est vraiment donner de la visibilité à ces femmes
23:21qui prennent des engagements pour inspirer les plus jeunes derrière nous.
23:25Je crois qu'on a aussi cette responsabilité dans ce programme
23:27de dire, demain, on encouragera d'autres femmes
23:30à venir nous rejoindre, en tout cas, à prendre des relais.
23:32D'où ce que je disais, pour moi, c'est essentiel,
23:34c'est la façon de communiquer là-dessus.
23:36Tout à fait.
23:37Merci, mesdames.
23:38Et ce temps-là est précieux aussi pour nous, pour communiquer.
23:40On est d'accord. Merci infiniment.
23:42Bon courage à vous. Madame l'avocate, je vous salue.
23:45Merci.
23:46Marie-Françoise Amélie-Elisabeth, merci.
23:48Merci, Anne, qui a été avec nous également depuis la Nouvelle-Calédonie.
23:51Moi, je vous dis à la semaine prochaine
23:53avec encore de nouvelles femmes inspirantes.
23:55Salut à tous. Merci.