• il y a 6 mois
Cette semaine, Alexandre Delpérier reçoit la vainqueur de la coupe du monde de VTT cross-country 2021 Loana Lecomte. La dirigeante de la semaine est Emmanuele Merlot, présidente de l'équipe cycliste féminine FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. L'aventurière de la semaine est Claudine Amat, vainqueur du Rallye des Gazelles en 2010.

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Sport
Transcription
00:00:00♪ ♪ ♪
00:00:18Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport,
00:00:20soyez les bienvenus dans votre rendez-vous
00:00:22dédié aux femmes dans le sport.
00:00:23Je suis ravi de vous accueillir comme toutes les semaines,
00:00:25avec toujours des femmes, des jeunes femmes, des moins jeunes,
00:00:28mais toujours particulièrement inspirantes.
00:00:31Voici le sommaire du jour.
00:00:34La future reine du VTT international,
00:00:36Loana Lecomte est française.
00:00:38A seulement 22 ans, elle rivalise déjà avec les meilleures au monde.
00:00:42Cette année, elle a remporté la Coupe du monde de cross-country.
00:00:45La dirigeante de la semaine est Emmanuelle Merleau,
00:00:49ancienne coureuse de l'équipe de France du cyclisme.
00:00:51Elle est aujourd'hui à la tête de l'équipe FDJ féminine
00:00:54Nouvelle-Aquitaine Futuroscope.
00:00:57Enfin, notre aventurière de la semaine est une femme hors normes.
00:01:00Claudine Hamat a participé aux plus beaux trails internationaux.
00:01:04A 64 ans, elle ne compte pas s'arrêter là.
00:01:07Portrait, nous la recevrons avec Salim en fin d'émission.
00:01:12Soyez les bienvenus, voilà pour ce sommaire.
00:01:15Et tout de suite, nous allons partir pas très loin d'Annecy,
00:01:17dans un petit village,
00:01:18retrouver cette perle du VTT français.
00:01:20C'est Loana Lecomte. Bonjour Loana.
00:01:23Bonsoir.
00:01:24Je suis ravi de t'accueillir, VTTiste.
00:01:27Et franchement, à 22 ans, tu es juste incroyable Loana.
00:01:31On va revenir très rapidement sur ton palmarès,
00:01:35qui est déjà bien rempli.
00:01:36Puis après, tu vas nous expliquer tout le cheminement.
00:01:40Tu as gagné la Coupe du monde de VTT cross-country cette année,
00:01:42en 2021, à seulement 22 ans.
00:01:44Tu as été championne du monde d'espoir et relais mixtes en 2020.
00:01:48Championne d'Europe d'espoir en 2020.
00:01:50Ça veut dire que tu as fait un grand saut très rapidement.
00:01:52Tu es championne de France 2021.
00:01:53Tu as terminé sixième au jeu l'été dernier à Tokyo.
00:01:57Est-ce que tu te rends compte de tout ce que tu as déjà fait à seulement 22 ans ?
00:02:02Honnêtement, je pense que je ne me rends pas encore compte
00:02:07exactement des courses que j'ai pu gagner.
00:02:11Mais je commence à en prendre un peu conscience.
00:02:14Et je me rends compte de tout le travail aussi qu'il y a derrière
00:02:18pour en arriver là et qu'il y a encore aussi pas mal de chemins à parcourir
00:02:21pour aller chercher d'autres victoires.
00:02:25Mais est-ce que tu te rends compte que tu as chamboulé toute la hiérarchie internationale ?
00:02:28Alors je pense à Pauline Ferrand-Prévot, la française,
00:02:31mais aussi à toutes les autres filles qui ne t'ont peut-être pas vue arriver.
00:02:34Alors en se disant, oui, il y a du gros potentiel, attention,
00:02:37mais dès la première saison et bam, prenez ça, quatre victoires en Coupe du monde.
00:02:43Je ne sais pas si j'ai chamboulé la hiérarchie, mais je me rends compte
00:02:51parce que maintenant, des athlètes que j'admire toujours,
00:02:55mais plus jeunes, que j'admirais et que je me disais
00:02:58« mais jamais je ne pourrais faire comme elle »,
00:03:00ben maintenant c'est mes concurrentes.
00:03:02Et ouais, à chaque fois c'est un régal de pouvoir courir contre elles.
00:03:08Puis quand je peux gagner, de gagner, c'est encore mieux.
00:03:13Mais rien que le fait qu'elles me connaissent, qu'on se parle un petit peu,
00:03:17au début ça me faisait bizarre et j'avais des étoiles plein les yeux.
00:03:21Non mais Loana, tu te rends compte, c'est elles, c'est plus des étoiles,
00:03:23c'est des fourches qu'elles doivent avoir.
00:03:24Elles, elles ne te voient pas comme une…
00:03:26Toi, tu les vois comme une concurrente, mais tu les bats.
00:03:28Tu en as battu certaines, tu as gagné quatre étapes de la Coupe du monde,
00:03:31c'est juste impressionnant.
00:03:33On va reprendre le fil conducteur de tout ça.
00:03:34D'abord, je voudrais que tu nous présentes ta discipline en deux mots.
00:03:39En deux mots, on va dire…
00:03:41Vraiment, deux mots, ce serait physique et technique.
00:03:45Ça me va, parce que physique, ça se travaille beaucoup.
00:03:48Technique, parce que le VTT est particulièrement technique, évidemment.
00:03:51Les racines, les pierres, les dénivelés, l'humidité.
00:03:55Vous êtes souvent dans des endroits où il a pu pleuvoir,
00:03:58ou en tout cas où il y a beaucoup d'humidité, donc c'est très glissant.
00:04:01Et particulièrement technique, on voit quelques images.
00:04:03Alors là, c'est un départ, ce n'est pas là qu'il est le plus technique,
00:04:05mais physique, on imagine au départ, oui, évidemment, c'est très important.
00:04:08Tu as grandi dans une station de ski de Haute-Savoie, c'est ça ?
00:04:12Oui, c'est ça, j'ai grandi au Carreau d'Arrache et c'est là que j'ai commencé le VTT.
00:04:16Ça a été mon premier club de VTT et à la base, c'était en complément du ski.
00:04:23Oui, parce que c'est ça, quand on grandit dans une station de ski,
00:04:26on fait du ski l'hiver et du VTT l'été, c'était ça ta vie ?
00:04:31Oui, c'est ça, clairement.
00:04:33En plus, j'avais ma maman qui était saisonnière aux stations remontées mécaniques l'hiver
00:04:39et se courait sur les pistes de VTT l'été, donc c'était vraiment ça.
00:04:44Donc en plus, tu ne payais pas les forfaits ?
00:04:46C'est ça.
00:04:48Et tu performais en ski, ça m'intéresse de savoir ça.
00:04:51On va dire que je suis allée jusqu'au Pôle Espoir, donc j'avais un bon niveau national.
00:04:58Je n'étais pas dans le top 5 français, mais je faisais régulièrement dans le top 10, top 15.
00:05:07Et le VTT, tu as commencé à accrocher à quel âge ?
00:05:10Dès que j'ai commencé, donc à l'âge de 8 ans où j'ai commencé le VTT directement,
00:05:17ça m'a plu, même si j'avais un vélo, c'était une enclume, je n'avais pas de suspension.
00:05:23Je faisais dernière presque à toutes les courses la première année, mais ça m'a plu.
00:05:29Et en plus, mon papy qui fait beaucoup de vélo de route m'a suivie,
00:05:33m'a énormément accompagnée tout au long de ma jeunesse jusqu'à il n'y a pas longtemps encore.
00:05:41Directement, ça m'a plu, l'ambiance, l'effort.
00:05:45Oui, l'effort, parce que le VTT, c'est quand même très, très difficile.
00:05:49Alors ça monte, ça descend, mais quand ça monte, ça ne monte pas un petit peu,
00:05:52ça monte beaucoup, beaucoup, beaucoup.
00:05:54J'imagine qu'à 8 ans, il faut déjà accepter la douleur physique, se faire mal,
00:05:58parce qu'on se fait mal en VTT.
00:06:01Ah oui, oui, j'ai des souvenirs, des fois, je n'en pouvais plus.
00:06:05Je n'avais pas de l'asthme, mais c'était tellement physique
00:06:09que ça me faisait une boule dans la gorge, comme de l'asthme, mais ce n'était pas ça.
00:06:14Et j'étais obligée de m'arrêter parce que j'allais vraiment au bout de mon effort à certains moments.
00:06:22Je pense que pour beaucoup de sports, notamment des sports d'endurance,
00:06:27où il faut travailler le cardio, il faut aimer un peu se faire mal comme ça.
00:06:32À quel âge tu décides de franchir le cap et de te lancer vraiment là-dedans ?
00:06:36À 15 ans, quand tu vas au club d'Annecy Cyclisme aux compétitions,
00:06:39ou déjà avant, tu avais ça en tête ?
00:06:42Là, l'année où j'ai vraiment dû faire le choix, c'est l'année entre la troisième et la seconde,
00:06:50où là, c'était vraiment plus possible de faire les deux sports en compétition
00:06:55parce que les deux saisons, le ski et le VTT, ça se chevauchait.
00:07:00Et en troisième, notamment, je suis arrivée à ma première Coupe de France de VTT sans avoir roulé.
00:07:07Et là, on s'est dit qu'il fallait vraiment faire un choix,
00:07:10et j'ai choisi le VTT pour l'ambiance, un tout, je pense.
00:07:17Puis aussi, il fait moins froid.
00:07:20Et puis tu avais déjà peut-être des résultats ?
00:07:22Oui, je pense que ça a aidé aussi.
00:07:25Parce que même si, du coup, j'avais presque pas fait de courses au niveau national,
00:07:30au niveau régional, je gagnais pas mal de courses.
00:07:33Et ça aussi, ça m'a beaucoup aidée dans le choix aussi
00:07:36parce qu'on préfère gagner que de faire dans le top 10.
00:07:40Donc, à 15 ans, tu es signée à Annecy. Les résultats suivent aussi immédiatement ?
00:07:46Oui. Donc, non, j'ai signé plutôt à Annecy parce que j'ai déménagé entre-temps.
00:07:52J'habitais plus au Carreau, mais je continuais le ski quand même là-bas.
00:07:55Donc là, c'était peut-être à 12 ans que j'étais au club d'Annecy.
00:08:00Et oui, dès que j'ai commencé les courses au niveau national,
00:08:03donc les Coupes de France directes, les résultats ont suivi.
00:08:09Ton premier titre national, c'est quoi ?
00:08:13Mon premier titre national, c'est en junior.
00:08:16Championne de France.
00:08:17Oui, junior.
00:08:18Et là, tu te dis quoi ?
00:08:21Je me dis enfin parce que ce qui s'est passé dans les années cadettes,
00:08:25c'est que j'ai découvert la vie de lycéenne, la vie d'ado où je ne m'entraînais pas.
00:08:32Et je gagnais quand même les Coupes de France,
00:08:34mais les deux Championnats de France que j'ai faits ont été des échecs.
00:08:37Le premier, je me casse le bras.
00:08:39Et le deuxième, je fais quatrième alors que j'avais gagné toutes les Coupes de France avant.
00:08:45Ça veut dire quoi ? Que ton approche n'avait pas été suffisamment sérieuse ?
00:08:48C'est ça que tu veux dire ?
00:08:48Oui, au lycée, c'est normal.
00:08:51Au final, je suis contente aussi d'avoir pu profiter d'une adolescence.
00:08:55Oui, parce que depuis, c'est fini.
00:08:58Je rigole.
00:08:59Non, mais personne ne m'a mis la pression.
00:09:04Je faisais le vélo, c'était pour le fun comme ça.
00:09:10Je ne prenais pas au sérieux le truc.
00:09:12Au final, je pense que c'est en partie grâce à ça que j'ai toujours eu une passion.
00:09:19Tous les jours, d'aller m'entraîner, de vivre maintenant de ma passion, c'est un rêve.
00:09:26Explique-moi ces Championnats de France Junior.
00:09:29Tu es rentrée dans une autre approche, une autre démarche, et tu gagnes.
00:09:33Et là, ça te provoque quoi dans la tête ?
00:09:35Tu te dis quoi à ce moment-là ?
00:09:37L'année où j'ai gagné les Championnats de France Junior,
00:09:40c'est l'année aussi où je suis rentrée au Pôle France VTT.
00:09:43Et vraiment, je pense que je me suis dit que j'ai bien fait, même si c'était loin.
00:09:49C'était à Besançon, donc à trois heures de route de chez moi.
00:09:52Ce n'est pas très bien desservi en train.
00:09:55Du coup, c'était assez galère pour y aller.
00:09:57Et là, je me dis que j'ai fait le bon choix quand même.
00:09:59C'était quelques sacrifices, quitter ma famille, mes copines d'Annecy.
00:10:03Mais au final, je ne regrette pas du tout d'être allée au Pôle France VTT.
00:10:08Oui, parce qu'il y a de la victoire.
00:10:09Et puis, tu bascules très rapidement chez les Espoirs.
00:10:12Et là, tu commences à briller sur la scène internationale.
00:10:14Tu es championne du monde et championne d'Europe Espoirs 2020.
00:10:18Donc, ça paraît loin, mais non.
00:10:20Je rappelle, tu n'as que 22 ans et c'était juste l'année d'avant.
00:10:23Est-ce que tu es surprise là aussi ?
00:10:28Ma première année Espoirs en 2018, ça a été un peu…
00:10:32Enfin, pas dur, mais je faisais des top 10, top 15 en Coupe du Monde.
00:10:40Top 10 au championnat du monde.
00:10:42Et c'est l'année d'après où là, j'ai fait un championnat d'Europe
00:10:47où vraiment, je me suis mise dans le rouge, je m'ai arrachée comme jamais.
00:10:53Et c'est cette course qui, j'ai l'impression, a fait un peu le déclic
00:10:57où j'ai fini troisième.
00:10:58J'étais dans ma deuxième année Espoirs.
00:11:00Après, je fais troisième au championnat du monde au Canada et à une Coupe du Monde.
00:11:05Et là, ça a vraiment été le déclic pour la suite.
00:11:09Après, il y a eu le Covid, donc il y a eu tout un confinement.
00:11:13Et c'est ma troisième année Espoirs,
00:11:15donc l'année où j'ai gagné le championnat d'Europe et le championnat du monde.
00:11:18J'étais surclassée en élite pour les Coupes du Monde
00:11:21parce qu'à la base, il devait y avoir les Jeux Olympiques en 2020.
00:11:25Et pour se qualifier, il fallait faire un podium
00:11:30en gros dans les deux premières françaises sur une Coupe du Monde élite.
00:11:33Donc, il fallait être surclassée en Coupe du Monde.
00:11:35Et c'est là que j'ai gagné ma première Coupe du Monde en 2020.
00:11:40Je voudrais que tu m'expliques une chose.
00:11:41Quand tu dis sur cette course qu'il y a été un vrai déclic,
00:11:44je me mets dans le rouge, je m'arrache.
00:11:47Ça veut dire quoi ?
00:11:48Parce que moi, j'ai envie de te dire, j'espère que tu t'arraches à chaque course.
00:11:51Oui.
00:11:52Mais là, je me suis…
00:11:53À chaque course, oui, on est à fond, du début à la fin.
00:11:56Mais en fait, je sentais que j'en pouvais plus.
00:12:01Mais c'était beaucoup dans la tête
00:12:04et je suis allée au-delà, j'ai l'impression, de mes capacités ce jour-là
00:12:08pour justement tenir ce podium.
00:12:12Je ne saurais pas expliquer…
00:12:13Non, mais je comprends.
00:12:14Je comprends très bien.
00:12:15C'est qu'en fait, la différence entre les grands et les très grands,
00:12:18c'est que vous êtes capable d'aller chercher un truc au-delà.
00:12:22C'est ça.
00:12:23Même si c'est très fatigant
00:12:24et ce n'est pas à chaque course qu'on peut aller le chercher, ce truc-là.
00:12:27Mais ce jour-là, vraiment, je me rappelle très bien.
00:12:32Mais dis, non, tu ne lâches pas la roue, tu restes avec elle.
00:12:36Mais dis-moi surtout ce que tu t'es dit après.
00:12:39Après, c'était un soulagement.
00:12:44Même si je n'ai pas gagné,
00:12:45je pense que c'est un de mes meilleurs souvenirs.
00:12:48Donc, il y a eu le confinement.
00:12:49Et puis, sorti post-confinement,
00:12:50tu gagnes une première étape de la Coupe du Monde.
00:12:53Donc là, ça veut dire que tu es dans l'élite,
00:12:56avec les grandes, entre guillemets,
00:12:57et tu gagnes une étape de Coupe du Monde.
00:12:59Et là, tu as quoi ? Tu as 21 ans ?
00:13:02Oui, c'est ça.
00:13:03J'étais encore troisième année Espoir, mais surclassée.
00:13:06Et tu gagnes.
00:13:08Oui, ça, c'était la grande surprise.
00:13:12Attends, il y a eu un scénario particulier ce jour-là ?
00:13:14Raconte-moi cette première victoire.
00:13:16Comment s'est scellée cette victoire ?
00:13:19Raconte-moi la course ce jour-là.
00:13:21Ce jour-là, on avait eu le vendredi le short track.
00:13:27Donc, sous des conditions vraiment…
00:13:30La boue, c'était affreux.
00:13:33Et là, j'ai fait cinquième,
00:13:36cinquième ou troisième, je ne sais plus.
00:13:39J'avais vraiment pris un plaisir fou.
00:13:41L'excitation de courir avec ces grandes athlètes
00:13:43était trop bien.
00:13:45Et j'avais qu'une hâte, c'était de courir le dimanche.
00:13:48Et peut-être que je ne me connaissais pas encore assez à l'époque.
00:13:52Même maintenant, j'ai pas encore assez d'expérience
00:13:55pour dire exactement mon pic de forme ou quoi.
00:13:58Mais je me sentais bien
00:14:00et j'avais vraiment envie de faire cette course.
00:14:02Puis j'ai fait vraiment ma course.
00:14:05J'ai fait deux premiers tours un petit peu à observer,
00:14:08un peu intimidée peut-être par les autres,
00:14:11de courir avec ces filles-là.
00:14:13Et après…
00:14:15Attends, quand tu observes, ça veut dire quoi ?
00:14:17Tu es dans le petit groupe de tête et tu es là, quoi ?
00:14:19J'étais 5-6 dans le groupe.
00:14:22Oui, de regarder aussi comment elles courent,
00:14:25parce qu'elles ne courent pas bêtement
00:14:28à aller à bloc du début à la fin.
00:14:30Tout le monde s'observe un peu.
00:14:32Et à un moment, j'ai eu un déclic
00:14:34et je me suis sentie bien.
00:14:36Je sentais que je n'étais plus dans mon rythme avec elles.
00:14:38Puis je suis partie et j'ai fait ma course.
00:14:40Et tu as fait combien de tours toute seule ?
00:14:43J'ai dû en faire deux et demi ou trois,
00:14:45parce qu'en général,
00:14:47on a entre 5 et 6 tours à cette course-là.
00:14:50Donc, ça a mis un tiers de la course où je suis partie.
00:14:56C'est magique, quoi.
00:14:58Et là, personne n'a pu suivre ton rythme à 21 ans.
00:15:01Et là, tu as coiffé toutes les filles
00:15:03dont tu te disais les deux premiers tours.
00:15:05Dis donc, je suis avec les meilleures.
00:15:07Oui, c'est ça.
00:15:09Mais pendant toute la course, à aucun moment,
00:15:11je me suis dit, ça y est, c'est gagné.
00:15:13Il m'a fallu que je sois à 10 mètres de la ligne d'arrivée
00:15:16pour me dire, là, c'est bon.
00:15:18Parce qu'il peut tout arriver, quoi.
00:15:21Et ce jour-là, tu te dis quoi ?
00:15:27Je ne me rendais pas compte, en fait.
00:15:30Et puis, je n'ai pas trop eu le temps de relâcher non plus,
00:15:33parce que dans la foulée, il y a quand même
00:15:35les championnats du monde d'espoir et les championnats d'Europe
00:15:37qui arrivaient les deux week-ends d'après.
00:15:39Où tu as gagné.
00:15:41Oui.
00:15:43D'avoir gagné cette Coupe du Monde
00:15:45avec cette année assez compliquée avec le confinement,
00:15:48je me disais, la saison, elle est quand même réussie, déjà.
00:15:51Oui, elle est réussie.
00:15:53Puis peut-être que tu te disais,
00:15:55parce que je vois que tu es pleine d'humilité,
00:15:57c'est peut-être un contexte différent, pas normal, on verra.
00:15:59Et puis arrive l'année 2021.
00:16:01Une étape de Coupe du Monde, tu gagnes.
00:16:03Une deuxième étape de Coupe du Monde, tu gagnes.
00:16:05La troisième étape de Coupe du Monde, tu gagnes.
00:16:07La quatrième étape de Coupe du Monde, tu gagnes.
00:16:09Franchement, Louana.
00:16:11Quoi ?
00:16:13C'était exactement ce que je me suis dit.
00:16:15Vous avez raison.
00:16:17C'était une année particulière.
00:16:19Chacun a vécu un confinement différent.
00:16:21C'est vrai que j'avais du coup la pression pour cette année-là.
00:16:24Et la pression, ça veut dire que tu as bien préparé.
00:16:28Et quand tu gagnes les quatre premières étapes
00:16:30de la Coupe du Monde,
00:16:32Baby Lecomte n'est plus baby du tout.
00:16:35C'est salut les filles, c'est pour moi.
00:16:37Puis le week-end prochain aussi.
00:16:39Puis dans 15 jours aussi.
00:16:41Comment elles te regardent, les filles, à ce moment-là ?
00:16:43Tu sens le regard qui change ?
00:16:45Je sens qu'elles me considèrent un peu plus
00:16:48par rapport à avant.
00:16:50Tu m'étonnes.
00:16:52Non, après, c'est une bonne guerre.
00:16:55En course, c'est la course.
00:16:57Mais après, c'est ce que j'aime dans le VTT.
00:17:00Il y a vraiment du respect entre les coureurs.
00:17:05Au contraire, elles viennent,
00:17:07même si c'est peut-être pas totalement vrai.
00:17:11Enfin, sincère.
00:17:13Elles me félicitent.
00:17:15Elles me montrent ou certaines me disent
00:17:18qu'elles sont contentes pour moi.
00:17:20Oui, bien sûr, elles sont contentes pour toi.
00:17:22Il va falloir qu'elles apprennent à plus gagner.
00:17:24C'est ça.
00:17:26Ce début d'année 2021 est juste incroyable.
00:17:30Et puis, tu es qualifiée pour les Jeux.
00:17:32Est-ce que tu t'es mis une pression particulière
00:17:35avant ces Jeux olympiques ?
00:17:39Peut-être inconsciemment, je m'en suis mis une.
00:17:41Mais sinon, non.
00:17:43Même si j'avais gagné les 4 premières manches
00:17:45de Coupe du Monde juste avant,
00:17:47l'objectif des Jeux, ça a toujours été
00:17:50de faire dans les finalistes, on avait dit.
00:17:52Donc, c'était un top 8.
00:17:54Et on sait que les Jeux, c'est quand même
00:17:57une course particulière qui arrive tous les 4 ans.
00:18:00Et ce n'est pas une Coupe du Monde
00:18:03ni un Championnat du Monde.
00:18:05Malgré que ce soient les mêmes concurrentes,
00:18:07on n'a pas du tout l'impression
00:18:10d'avoir les mêmes filles à côté de nous.
00:18:12Oui, c'est vraiment une autre atmosphère.
00:18:15J'ai eu beaucoup de journalistes
00:18:18ou de personnes de proches
00:18:20qui m'ont demandé si je n'étais pas déçue.
00:18:22Mais non, à aucun moment, j'étais déçue.
00:18:25Parce que ce jour-là, j'ai fait
00:18:27avec les jambes que j'avais,
00:18:29l'énergie que j'avais.
00:18:31Et j'ai tout donné.
00:18:33Vraiment, je n'ai rien regretté.
00:18:35Et au final, l'objectif était atteint.
00:18:37Et t'as atteint ?
00:18:38Oui.
00:18:40Même si beaucoup pensaient
00:18:43que je partais pour ramener une médaille,
00:18:45voire le titre,
00:18:47après les 4 victoires que j'avais eues avant.
00:18:49Mais il y a le temps pour ça.
00:18:51Et au final, j'ai découvert
00:18:53les Jeux Olympiques à 22 ans.
00:18:55Maintenant, je sais comment ça se passe.
00:18:57J'ai pris de l'expérience.
00:18:59Je vais encore en prendre.
00:19:01Le but, ce sera de ramener
00:19:03à une belle place en 2024.
00:19:05Ça tombe bien, non ?
00:19:06Oui, c'est chez nous.
00:19:08C'est ça.
00:19:10Non seulement t'as chamboulé
00:19:12toute la hiérarchie internationale, Loana,
00:19:14mais même t'as chamboulé
00:19:16la hiérarchie française.
00:19:18Il y avait Pauline Ferrand-Prévot
00:19:20qui régnait sur le VTT français international
00:19:22depuis tant d'années.
00:19:24Quel rapport vous avez ?
00:19:26Sachant qu'elle a un peu raté
00:19:28sa course des Jeux.
00:19:30Quel rapport vous avez ?
00:19:32Entre Pauline et moi,
00:19:34on s'entend bien.
00:19:36C'est normal.
00:19:38On ne va pas être les meilleurs amis du monde
00:19:40parce que dans le haut niveau,
00:19:42ce n'est pas possible.
00:19:44On s'entend vraiment bien.
00:19:46C'est aussi une force.
00:19:48En équipe de France,
00:19:50qu'on soit tous soumis,
00:19:52qu'on s'entende bien.
00:19:54De toute façon,
00:19:56ce serait se mettre des bâtons dans les roues.
00:19:58C'est ce qu'elle veut dire
00:20:00de ne pas s'entendre.
00:20:02Explique-moi comment tu t'entraînes.
00:20:04C'est quoi un entraînement à 22 ans
00:20:06et tu as déjà
00:20:08qu'on brigue des titres.
00:20:10D'ailleurs, tu es championne du monde cette année.
00:20:12Tu termines 6e au Jeux.
00:20:14J'imagine que l'année qui va arriver,
00:20:16tu ne viens pas pour faire de la figuration.
00:20:18C'est quoi ta vie ?
00:20:20Explique-moi une semaine type de Loana Lecomte.
00:20:22Ça a changé cette année
00:20:24parce qu'avant,
00:20:26j'avais mes études en parallèle.
00:20:28C'était entraînement et études.
00:20:30Là, j'ai encore
00:20:32quelques matières à valider.
00:20:34Ma journée type,
00:20:36je me lève assez tôt.
00:20:38Et après,
00:20:40je me prépare.
00:20:42Je fais un peu de mail,
00:20:44de la paperasse.
00:20:46Je vais m'entraîner.
00:20:48Attends, tu t'entraînes comment, quoi,
00:20:50où, combien d'heures ?
00:20:52Là, ça dépend vraiment des jours,
00:20:54des semaines, des conditions météo.
00:20:56Mais on va dire
00:20:58sur une séance,
00:21:00un entraînement en hiver.
00:21:02Là, je vais partir
00:21:04me rouler en endurance
00:21:06pendant trois heures,
00:21:08trois heures et demie, quatre heures.
00:21:10Sur quel type de terrain ?
00:21:12En route, généralement.
00:21:14Le but, c'est quand même
00:21:16de rester dans ces zones
00:21:18en endurance.
00:21:20Une zone assez basse.
00:21:22Mais je vais vers chez moi
00:21:24avec toutes les montagnes,
00:21:26c'est un peu compliqué.
00:21:28Je pars rouler en route.
00:21:30Je fais quelques colds
00:21:32et les routes que j'aime bien,
00:21:34c'est tranquille.
00:21:36Je rentre, je fais à manger
00:21:38parce qu'on est quand même
00:21:40un sport...
00:21:42Ultra physique.
00:21:44Oui, il faut quand même garder
00:21:46une bonne hygiène de vie
00:21:48et un poids de forme.
00:21:50C'est important de bien manger,
00:21:52équilibrer
00:21:54et ne manquer de rien, surtout.
00:21:56Ça prend aussi une grande partie
00:21:58du temps,
00:22:00de savoir quoi manger,
00:22:02d'aller faire ses courses,
00:22:04quoi cuisiner.
00:22:06Le vélo, le laver
00:22:08parce que le VTT,
00:22:10on ne rentre pas toujours très propre.
00:22:12Et puis les journées,
00:22:14on n'a pas le temps de s'ennuyer.
00:22:16Bien sûr.
00:22:18Et sur une semaine,
00:22:20tu as combien de sorties,
00:22:22de séances de muscu,
00:22:24des sorties plus courtes
00:22:26avec plus de fractionnés,
00:22:28plus d'endures ?
00:22:30Une semaine type,
00:22:32ça va être deux séances de muscu
00:22:34en général.
00:22:36Après,
00:22:38une à deux séances d'endurance,
00:22:41en route généralement
00:22:43parce qu'en VTT,
00:22:45c'est compliqué,
00:22:47ça monte trop,
00:22:49je ne suis plus dans mes zones d'intensité.
00:22:51Et après, le reste,
00:22:53ça va être soit des séances d'intensité
00:22:55en VTT ou en route,
00:22:57deux heures,
00:22:59ou des séances de travail technique,
00:23:01deux heures où je vais dans les chemins,
00:23:03je fais des descentes,
00:23:04des marches, des sauts,
00:23:06des montées en racines,
00:23:08des montées techniques.
00:23:10En général,
00:23:12j'ai souvent un jour de repos
00:23:14vraiment par semaine,
00:23:16voire deux en fonction de la période.
00:23:18Dis-donc, elle est sympa ta vie à 22 ans.
00:23:20Oui.
00:23:22C'est sûr que par rapport
00:23:24à quand je parle avec mes copines,
00:23:26c'est totalement différent.
00:23:28Bien sûr.
00:23:30Mais c'est merveilleux
00:23:32parce que franchement,
00:23:34les mois à venir,
00:23:36quand on voit cette saison 2021
00:23:38qui a été complètement dingue.
00:23:40Depuis les Jeux,
00:23:42tu as coupé deux mois et demi,
00:23:44c'est ça ?
00:23:46Oui, c'est ça.
00:23:48Surtout qu'après les Jeux,
00:23:50mon corps m'a dit stop
00:23:52ou j'ai attrapé un petit virus.
00:23:54J'ai vraiment souffert
00:23:56sur l'avant-dernière manche
00:23:58de coupe du monde en Suisse
00:24:00où j'ai fait quatrième.
00:24:02J'étais vidée d'énergie.
00:24:04Fin août, début septembre
00:24:06jusqu'à il y a deux semaines presque.
00:24:08Aujourd'hui, ta vie,
00:24:10c'est celle de sportive
00:24:12de très haut niveau,
00:24:14ultra professionnelle ?
00:24:16Oui, c'est ça.
00:24:18Après, je fais encore mes études à côté.
00:24:20J'essaye de trouver le temps
00:24:22parce qu'on ne s'en rend pas compte
00:24:24et des fois, ça me fait culpabiliser
00:24:26de ne pas avoir le temps
00:24:28de travailler mes cours,
00:24:30mais je n'arrive pas à le trouver encore.
00:24:32Des cours de quoi ?
00:24:34Des rapports de stage à valider
00:24:36pour avoir ma licence en STAPS.
00:24:38Parfait.
00:24:40Dernière petite question.
00:24:42En 2022, il y a des championnats du monde.
00:24:44Ça sera au mois d'août l'année prochaine ?
00:24:46C'est ça, fin août.
00:24:48Presque à la maison, au Gé.
00:24:50Donc ?
00:24:52Le but, ça va être
00:24:54de se préparer pour arriver
00:24:56le plus en forme possible là-bas
00:24:58puis de ramener ce Mario arc-en-ciel quand même.
00:25:00Voilà.
00:25:02Tu t'imagines déjà
00:25:04quand t'auras 23 ans
00:25:06te dire qu'aujourd'hui,
00:25:08tu peux te dire
00:25:10je brigue cette place de championne du monde
00:25:12et de ramener le Mario arc-en-ciel ?
00:25:14Oui.
00:25:17Il ne faut pas se donner de limites,
00:25:19je pense.
00:25:21Pourquoi pas ?
00:25:23Ça va être vraiment l'objectif
00:25:25surtout après la saison
00:25:27que je viens de faire
00:25:29à gagner le général de la Coupe du monde.
00:25:31Maintenant, il va falloir assumer.
00:25:32C'est bien, on est loin de la petite fille
00:25:34qui regarde les filles en disant
00:25:36c'est celle dont j'ai le poster dans ma chambre.
00:25:38C'est ça.
00:25:40Merci beaucoup.
00:25:42Merci Loana, c'était super.
00:25:44Bravo, continue.
00:25:46On est très fiers de ce que tu as déjà fait
00:25:48et ce que tu vas continuer de faire
00:25:50et tu portes très haut les couleurs de la France.
00:25:52Merci Loana, à bientôt.
00:25:54Au revoir.
00:25:56Salut à toi, merci.
00:25:58Une dirigeante, une grande dirigeante
00:26:00avec nous juste après ceci.
00:26:02La dirigeante de la semaine est Emmanuelle Merleau
00:26:04que je suis ravi d'accueillir aujourd'hui
00:26:06dans La Victoire est en elle.
00:26:08Bonjour Emmanuelle.
00:26:10Bonjour.
00:26:12Emmanuelle, on se tutoie, on se vouvoie ?
00:26:14Comme vous voulez.
00:26:16D'accord, je vous vouvoie.
00:26:18À moins que tu préfères que je te tutoie.
00:26:20Oui, oui, vous pouvez me tutoyer.
00:26:22Ah non, si moi je vous tutoie,
00:26:24il faut que tu me tutoies.
00:26:26D'accord, on se tutoie alors.
00:26:28Emmanuelle, tu es la présidente
00:26:30de l'équipe de cyclisme féminine
00:26:32de La Victoire.
00:26:34Ça veut dire quoi être présidente
00:26:36d'une telle équipe professionnelle ?
00:26:38C'est un honneur pour moi
00:26:40parce qu'en fait avant j'étais
00:26:42en tant que coureuse dans cette équipe
00:26:44donc je suis passée de l'autre côté de la barrière
00:26:46donc c'est un peu rendre l'appareil
00:26:48à cette équipe qui m'a vu progresser
00:26:50au plus haut niveau
00:26:52et puis c'est glorifiant
00:26:54et puis je suis fière de cette équipe
00:26:56parce que vu comment elle se comporte
00:26:58ces dernières années,
00:27:00c'est un peu magique.
00:27:02Emmanuelle, sur ton parcours
00:27:04puisque on se tutoie,
00:27:06tu es née à Châtellerault dans la Vienne
00:27:08il n'y a pas très longtemps,
00:27:10il y a 35 ans,
00:27:12tu y habites toujours ?
00:27:14Oui, toujours à Châtellerault.
00:27:16T'étais prédestinée à faire du vélo
00:27:18ou pas toi ?
00:27:20Pas trop non,
00:27:22une détection dans mon village
00:27:24à l'âge de 8 ans,
00:27:26j'y vais avec un vieux VTT
00:27:28et puis l'entraîneur dit à mon père
00:27:30elle ne voudrait pas faire du vélo
00:27:32et je lui dis
00:27:34écoutez, vous allez lui demander
00:27:36c'est elle la première intéressée
00:27:38et du coup,
00:27:40l'aventure a commencé.
00:27:42Et à 8 ans, on te pose la question
00:27:44et tu dis oui, je veux bien faire du vélo ?
00:27:46Oui, je dis pourquoi pas,
00:27:48allez on y va.
00:27:50Sauf qu'il faut acheter un vélo
00:27:52et s'organiser et s'entraîner.
00:27:54Après j'ai toujours eu des parents
00:27:56qui m'ont suivi
00:27:58et qui ont toujours été derrière moi
00:28:00donc c'est vrai que c'est l'avantage aussi
00:28:02mais du coup, 8 ans.
00:28:04Et l'envie de gagner,
00:28:06de performer
00:28:08ou c'était du jeu et du partage
00:28:10beaucoup à cet âge-là ?
00:28:12Non, je suis déjà très compétitrice
00:28:14et moi si je prends le départ d'une course
00:28:16c'est pour gagner
00:28:18donc déjà petite,
00:28:20moi j'avais qu'une chose en tête
00:28:22c'était gagner,
00:28:24gagner avec les filles c'est sûr
00:28:26mais gagner surtout avec les garçons
00:28:28c'était mon objectif premier.
00:28:30Et tu y parvenais ?
00:28:32Elle battait les copines et les copains
00:28:34qui n'étaient plus des copains d'ailleurs.
00:28:36Oui voilà, c'est ça.
00:28:38À quel moment tu t'es dit
00:28:40je veux en faire ma vie de ça ?
00:28:43Le monde du vélo n'était pas encore
00:28:45enfin du cyclisme féminin
00:28:47n'était pas encore très répandu
00:28:49d'ailleurs j'en ai jamais fait vraiment
00:28:51mon métier puisque
00:28:53j'ai toujours continué à travailler
00:28:55j'ai toujours fait mes études en parallèle
00:28:57j'ai toujours fait mon BTS en alternance
00:28:59et ensuite travaillé en parallèle
00:29:00au vélo donc c'était pas toujours facile
00:29:02et j'en ai pas vécu comme les filles
00:29:04actuellement de l'équipe peuvent en vivre.
00:29:06Bien sûr et c'est ça toute la complexité
00:29:08du sport féminin et c'est pour ça aussi
00:29:10qu'on t'invite aujourd'hui.
00:29:12On va revenir sur cette carrière
00:29:14quand tu es cadette tu commences
00:29:16les courses nationales.
00:29:18En 2002 tu deviens championne de France
00:29:20sur route cadette.
00:29:22Il se passe un truc à ce moment-là ?
00:29:24Déjà cadette ça commence à être
00:29:26une catégorie un peu plus importante
00:29:28parce qu'on ne peut courir qu'avec des filles
00:29:30dans la catégorie junior
00:29:32et là après on va commencer à avoir
00:29:34des courses internationales
00:29:36donc là ça commence à devenir
00:29:38vraiment très intéressant.
00:29:40Donc c'est vrai que déjà en cadette 1
00:29:42j'avais fait 4ème rien du tout
00:29:44comme on dit à un poil de boyau
00:29:46de la 3ème place
00:29:48je me suis dit tiens peut-être
00:29:50qu'il y a moyen l'année prochaine
00:29:52de faire quelque chose.
00:29:54Après mes parents en cadette 2
00:29:56ils décident de m'emmener un peu
00:29:58dans toute la France pour rencontrer
00:30:00une équipe de vélo.
00:30:02Je décroche le titre de championne
00:30:04de France et c'est vrai que là
00:30:06c'est un peu le déclic de se dire
00:30:08je le fais sérieusement
00:30:10mais je le faisais déjà sérieusement
00:30:12parce que je respectais toujours
00:30:14à la lettre mes entraînements
00:30:16et tout ça.
00:30:18Je suis très rigoureuse
00:30:20et c'est ce qui permet aussi
00:30:22de performer.
00:30:242006-2013 tu fais partie
00:30:26de l'équipe fondée par ton papa
00:30:28Vienne Futuroscope.
00:30:30C'est une équipe de vélo niveau.
00:30:32Il fallait que je parte
00:30:34dans des équipes étrangères
00:30:36parce qu'à l'étranger
00:30:38le cycliste minin est quand même
00:30:40un peu plus développé
00:30:42et donc du coup a déjà
00:30:44beaucoup plus de structure.
00:30:46Mon père voyant ça
00:30:48il s'est dit mais pourquoi
00:30:50je ne créerais pas une équipe
00:30:52internationale en France
00:30:54et c'est ce qu'il a fait
00:30:56donc en 2006.
00:30:58Et à partir de ce moment-là
00:31:00c'est un peu magique
00:31:02parce que son premier objectif
00:31:04c'était que l'ensemble des filles
00:31:06soient rémunérées
00:31:08et là c'est le cas
00:31:10et maintenant l'équipe
00:31:12elle est quatrième mondiale
00:31:14donc c'est bien plus
00:31:16que l'objectif du départ.
00:31:18Evidemment mais c'est là
00:31:20qu'on se rend compte aussi
00:31:22du travail fait
00:31:24de l'avancée des choses Emmanuel
00:31:26mais tu le disais
00:31:28tu en as été entre guillemets
00:31:30parce que tu savais très bien
00:31:32que tu ne vivrais pas
00:31:34de ton sport toute ta vie.
00:31:36Oui voilà c'est pour ça
00:31:38j'ai toujours continué
00:31:40à faire mes études
00:31:42mes parents m'ont toujours
00:31:44aussi poussé dans le sport
00:31:46à m'emmener sur les courses
00:31:48ou m'acheter le meilleur matériel
00:31:50ou des choses comme ça
00:31:52mais par contre ils ont toujours dit
00:31:54il faut continuer à travailler
00:31:56puisque tu ne vivras pas du vélo
00:31:58et c'est pas ça l'avenir.
00:32:00Tu te retournes et tu te dis quoi ?
00:32:03Je suis contente
00:32:05je suis assez fière
00:32:07peut-être que j'aurais pu faire encore mieux
00:32:09parce que du coup je n'ai pas eu
00:32:11toujours toutes les possibilités
00:32:13pour m'entraîner
00:32:15mais en 2013 j'arrête
00:32:17parce que j'en ai marre
00:32:19d'aller m'entraîner à la pile le soir
00:32:21j'en ai marre de rentrer à 3h du matin
00:32:23des courses en Belgique ou autre
00:32:25et aller travailler à 7h30 le matin
00:32:27c'était difficile
00:32:28mais j'étais arrivée au bout.
00:32:30Et ça se comprend et bravo
00:32:322017 tu décides d'intégrer
00:32:34en tant que membre du staff
00:32:36c'est ça l'équipe ?
00:32:38Oui en fait dès 2013
00:32:40je passe de l'autre côté de la barrière
00:32:42et j'intègre le staff bénévole
00:32:44donc plus en tant que
00:32:46dans la communication un petit peu
00:32:48le lien aussi entre les filles
00:32:50et le staff pour voir un peu
00:32:52tout ce qu'on peut améliorer
00:32:54c'est plus facile de parler à une fille
00:32:56qui a été ancienne coureuse
00:32:58et puis ensuite en 2017
00:33:00je deviens présidente
00:33:02de l'équipe
00:33:04et je trouve que
00:33:06en fait j'avais envie de rendre
00:33:08comme je disais tout à l'heure
00:33:10l'appareil à ce que l'équipe m'a apporté
00:33:12j'ai pu faire
00:33:14des plus grandes courses au monde
00:33:16et pour moi c'était
00:33:18ce que je devais à l'équipe.
00:33:20Présidente mais présidente bénévole
00:33:22en ayant une vie professionnelle
00:33:24et familiale évidemment à côté.
00:33:26Oui c'est vrai avant tout
00:33:28et puis je gère aussi une entreprise
00:33:30de charpons de couverture
00:33:32donc encore un milieu d'hommes
00:33:35pas toujours facile aussi à gérer
00:33:37j'ai fait un sport
00:33:39dit entre guillemets d'hommes
00:33:41puisque beaucoup d'hommes étaient présents
00:33:43et puis là je me retrouve encore
00:33:45dans un milieu d'hommes
00:33:47avec des charpentiers, des couvreurs
00:33:49et quelques femmes.
00:33:51Comment t'expliques c'est quoi
00:33:53la recette magique si tant est qu'il y en a une
00:33:55pour qu'aujourd'hui cette équipe
00:33:56représente plus de 30 salaires ?
00:33:58C'est beaucoup de travail
00:34:00beaucoup de travail de la part
00:34:02des bénévoles bien sûr
00:34:04de la part de Stéphane Delcourt
00:34:06manager qui est aussi mon mari
00:34:08je suis à ses côtés tous les jours
00:34:10mais il travaille énormément
00:34:12Oui parce que lui aussi
00:34:14il a un métier aussi en plus
00:34:16Oui voilà c'est ça
00:34:18il a un métier à côté
00:34:20donc du coup c'est pas toujours facile
00:34:22de gérer et d'allier les deux
00:34:24et surtout que là maintenant
00:34:27il faut avoir les meilleures coureuses
00:34:30il faut avoir le meilleur matériel
00:34:32il faut être à la pointe de la technologie
00:34:34au niveau de l'entraînement
00:34:36c'est pour ça qu'on a intégré cette année
00:34:38un nouvel entraîneur
00:34:40qui va nous permettre de performer encore plus
00:34:42enfin il faut être pointillée surtout quoi
00:34:45Et comment tu fais toi en tant que présidente ?
00:34:47Quelle influence tu as
00:34:49dans le choix des hommes et des femmes ?
00:34:52Alors heureusement plutôt des femmes que des hommes
00:34:54parce qu'il y a plus de femmes que d'hommes
00:34:56C'est vrai oui
00:34:58mais on a des directeurs sportifs pour ça
00:35:00les directeurs sportifs sont aux côtés des filles
00:35:02dans l'ensemble de l'équipe
00:35:04ils les dirigent quand c'est une course
00:35:06donc ils voient qui peut performer
00:35:09qui peut intégrer l'équipe
00:35:11ensuite il y a un gros travail aussi
00:35:13du staff et du manager
00:35:16pour aller chercher ces filles
00:35:18parce que maintenant il y a de l'argent
00:35:20donc du coup c'est plus au manager de le faire
00:35:22par rapport à rentrer dans le budget et tout ça
00:35:24donc voilà c'est tout un travail
00:35:26mais avant tout on est une équipe
00:35:28donc moi je suis la présidente
00:35:30mais c'est vrai que derrière moi
00:35:32on est toute une équipe
00:35:34on est 10 bénévoles
00:35:36et c'est grâce à eux aussi tout ça
00:35:38aller chercher les sponsors
00:35:40Ce que j'allais dire Emmanuel
00:35:42l'équipe s'appelle FDJ
00:35:44un sponsor, Nouvelle Aquitaine
00:35:462 sponsors, Futuroscope 3
00:35:48ça veut dire qu'aujourd'hui
00:35:50pour arriver à survivre non
00:35:52parce que vous êtes bien au-delà de ça
00:35:54et heureusement et bravo pour les performances
00:35:56en fait il en faut 3
00:35:58là c'est le naming
00:36:00donc c'est dans le nom
00:36:02mais par contre nous on a plus de 100
00:36:04enfin on a 113 partenaires
00:36:06ça veut dire qu'on doit en soutenir
00:36:08113 partenaires
00:36:10donc relation avec les gens
00:36:12et c'est ça qui est difficile aussi
00:36:14c'est pas toujours facile
00:36:16on aimerait faire plaisir à tous nos partenaires
00:36:18après nous on part du principe
00:36:20qu'il n'y a pas de petits ou de gros partenaires
00:36:22on a envie de les mettre tous
00:36:24au même rang
00:36:26de ça quoi
00:36:28les 3 autres équipes qui vous devancent
00:36:30sont lesquelles et de quelle nationalité ?
00:36:33beaucoup de
00:36:35hollandaises
00:36:37parce que la Hollande est quand même
00:36:39en avance sur
00:36:41sur le cyclisme féminin en général
00:36:43quand on voit encore
00:36:45la dernière coupe du monde
00:36:47de cyclocross
00:36:49les 5 premières c'était que des hollandaises
00:36:51après c'est un mélange
00:36:53parce que des fois les équipes sont basées
00:36:54quelque part
00:36:56mais la majorité sont des hollandaises
00:36:58au niveau des filles
00:37:00il y a aussi des italiennes
00:37:02aujourd'hui vous êtes là
00:37:04pardon vas-y je t'ai interrompu
00:37:06non non je voulais dire nous on a aussi des
00:37:08on a plusieurs nationalités
00:37:10dans notre équipe
00:37:12mais du coup
00:37:14la nationalité qui domine dans le cyclisme
00:37:16c'est vraiment la Hollande
00:37:18comment on fait
00:37:20pour que des sponsors
00:37:22majeurs, importants
00:37:24du cyclisme féminin
00:37:26c'est quoi les arguments
00:37:28par rapport au cyclisme masculin
00:37:30ou d'autres disciplines
00:37:32qu'est-ce qui fait qu'ils vont dire
00:37:34tiens ce budget là
00:37:36FDJ, Nouvel Aquitaine, Futuroscamp
00:37:38on va le mettre dans cette équipe là
00:37:40plutôt qu'ailleurs
00:37:42parce que toutes ces boîtes
00:37:44sont ultra sollicitées
00:37:46oui c'est vrai
00:37:48après on connait FDJ
00:37:50dans le monde masculin
00:37:52quand on a été les chercher
00:37:54autant chez les filles que chez les hommes
00:37:56et puis on a beau dire
00:37:58mais le sport en général
00:38:00a vraiment le vent en poule
00:38:02en ce moment
00:38:04et donc du coup
00:38:06c'est un avantage en ce moment pour nous
00:38:08parce qu'on parle beaucoup de sport au féminin
00:38:10et que le sport féminin devient
00:38:12de plus en plus médiatisé
00:38:14toutes nos courses sont retranscrites
00:38:16pas forcément sur des chaînes
00:38:18libres enfin sur des chaînes
00:38:20gratuites
00:38:22mais l'ensemble
00:38:24toutes nos courses
00:38:26sont retranscrites
00:38:28et ça à mon époque
00:38:30c'était pas le cas
00:38:32donc c'est pour ça aussi
00:38:34on commence à intéresser
00:38:36les sponsors
00:38:38parce que
00:38:40c'est un peu
00:38:42une chaîne sans fin
00:38:44à mon époque
00:38:46il n'y avait pas de télé
00:38:48parce qu'il n'y avait pas d'argent
00:38:50mais là ça y est
00:38:52ça commence à monter
00:38:54et ça a bien marché
00:38:56on l'a vu encore
00:38:58dernièrement à Paris Roubaix
00:39:00parce que Paris Roubaix a été
00:39:02la course qui était tant
00:39:04voulue des filles
00:39:06enfin des femmes
00:39:08et du coup cette première édition
00:39:10a été une édition du tonnerre
00:39:12les médias étaient tous
00:39:14sur l'équipe
00:39:16et sur les autres
00:39:18et là les sponsors sont en train de se dire
00:39:20mais oui on peut aller dans le style féminin
00:39:22il va y avoir des retombées
00:39:24avec les femmes
00:39:26et la meilleure française était avec nous
00:39:28il y a quelques jours
00:39:30le budget d'une équipe comme ça
00:39:32sachant que toi ton mari vous êtes bénévole
00:39:34il y a 30 bénévoles dans l'équipe
00:39:36c'est ça que tu disais ?
00:39:38oui c'est ça
00:39:4030 salaires
00:39:42et combien de bénévoles ?
00:39:4410 bénévoles
00:39:46le budget global d'une équipe comme ça
00:39:48c'est combien aujourd'hui ?
00:39:501,5 millions pour cette année
00:39:52et on va progresser
00:39:54et gagner les meilleurs cyclistes
00:39:56et gagner les plus belles courses
00:39:58il faudrait combien ?
00:40:00plus on a d'argent et mieux c'est
00:40:02mais déjà
00:40:04nous déjà avec ça
00:40:06on arrive quand même à avoir
00:40:08des filles de valeur
00:40:10après c'est sûr qu'il faudrait
00:40:12doubler voire 10 millions
00:40:14ce serait pas mal
00:40:16passer de 1,5 à 10
00:40:18voilà ce serait ça
00:40:20non mais là ce serait une grosse étape
00:40:22mais déjà doubler notre budget
00:40:24à 5 millions, 6 millions
00:40:26ce serait le top
00:40:28oui j'imagine
00:40:30le Tour de France féminin revient l'année prochaine
00:40:32c'est un des objectifs majeurs de l'équipe ?
00:40:34oui c'est vrai que c'est un objectif
00:40:36ça va être un objectif pour toutes les filles
00:40:38toutes les équipes qui vont
00:40:40être alignées sur ce Tour de France
00:40:42c'est pareil
00:40:44c'était une course tant attendue
00:40:46moi quand j'étais petite
00:40:48je pouvais rêver du maillot jaune
00:40:50mais je l'aurais jamais vu
00:40:52alors que maintenant une petite fille
00:40:54à une gagnante
00:40:56c'est un peu magique
00:40:58pour tout ce que représente
00:41:00le Tour de France
00:41:02donc l'objectif c'est quoi ?
00:41:04c'est d'avoir une fille qui porte le maillot jaune
00:41:06ou de gagner une étape ou plusieurs ?
00:41:08bah évidemment l'objectif
00:41:10il faut toujours se fixer des objectifs
00:41:12le but c'est de gagner le maillot jaune
00:41:14après on peut tous en être capables
00:41:16parce qu'on arrive au départ
00:41:18c'est pas qu'on est tous égales
00:41:20mais bon on va tout mettre
00:41:22on va mettre tous les moyens en oeuvre
00:41:24je suis obligé de te poser cette question
00:41:26Emmanuel et pardon
00:41:28mais le cyclisme a souvent souffert
00:41:30de l'image du dopage
00:41:32qu'en est-il dans le cyclisme féminin ?
00:41:34bah du coup le cyclisme féminin
00:41:36on m'a toujours posé cette question
00:41:38nous il n'y avait pas d'argent dans le cyclisme
00:41:40donc du coup le dopage c'est un peu compliqué
00:41:42parce que le dopage
00:41:44ça coûte cher
00:41:46c'est aussi un budget
00:41:48pour l'instant de toute façon
00:41:50les filles sont ultra
00:41:52on le sait très bien dans le cyclisme
00:41:54c'est ultra contrôlé
00:41:56nous on contrôle aussi nos filles
00:41:59parce qu'on regarde aussi
00:42:01par rapport avec l'entraîneur qui vient d'arriver
00:42:03par rapport à leurs courbes
00:42:05nous on a aussi un contrôle
00:42:07un contrôle vraiment
00:42:09bien déterminé dans l'équipe
00:42:11on voit aussi leurs performances
00:42:13par rapport à l'entraînement
00:42:15et on peut juger si elles se dopent ou pas
00:42:17et dans notre équipe aussi
00:42:19c'est la priorité
00:42:21parce que ça peut vite détruire une équipe
00:42:22ça peut vite détruire la renommée de l'équipe
00:42:25et une fille dont vous vous rendriez compte
00:42:27qu'elle est dopée
00:42:29c'est dehors ?
00:42:31ah oui c'est dehors
00:42:33tu as raison
00:42:35merci infiniment Emmanuel Merleau
00:42:37d'avoir été avec nous
00:42:39bravo à cette équipe féminine de cyclisme
00:42:41FDJ Nouvelle Aquitaine Futuroscope
00:42:43qu'on va continuer de suivre
00:42:45à bientôt merci Emmanuel
00:42:47à bientôt au revoir
00:42:49au revoir dans quelques secondes
00:42:50à la semaine
00:42:56et notre aventurière de la semaine
00:42:58que nous sommes ravis d'accueillir
00:43:00avec Salim, salut Salim
00:43:02bonjour Alexandre
00:43:04bonsoir
00:43:06c'est une grande dame
00:43:08une dame très surprenante
00:43:10c'est Claudine Hamad
00:43:12bonjour
00:43:14je suis ravi de vous accueillir
00:43:16je suis désolé je vais parler de votre âge
00:43:18ça m'est égal
00:43:20Claudine c'est une passionnée
00:43:22de marches, d'aventures
00:43:24de défis, de challenges
00:43:26de longues distances
00:43:28de mettre votre corps en difficulté
00:43:30c'est ça ?
00:43:32c'est ça, de défis, de challenges
00:43:34d'aller chercher mes limites
00:43:36de les repousser
00:43:38mais je ne pense pas aller au-delà
00:43:40mais je les cherche
00:43:42et de challenges, de défis, de compétitions
00:43:44de variété, de partage, de fédération
00:43:46de sport, d'activité
00:43:47là elle a l'argenté
00:43:49mais il vaut mieux la suivre
00:43:51parce que je ne pense pas que vous aimiez la défaite
00:43:54ma devise est
00:43:56un gagnant est un rêveur
00:43:58qui n'abandonne jamais
00:44:00et la défaite
00:44:02ma victoire déjà c'est de passer
00:44:04toujours les lignes d'arrivée
00:44:06et si je peux faire mieux
00:44:08ça te parle ce genre de challenge ?
00:44:10c'est parlant, c'est des belles phrases
00:44:12des belles motivations
00:44:14et j'ai entendu qu'elle a parlé du sport
00:44:15de fédération et de rassemblement
00:44:17et ça aussi ça va me parler
00:44:19alors Claudine vous rentrez
00:44:21à peine du désert marocain
00:44:23c'était quoi ?
00:44:25c'était le trekking gazelle
00:44:27organisé par l'agence
00:44:29et c'était un trek
00:44:31à la navigation, à l'orientation à l'ancienne
00:44:33c'est-à-dire pas de téléphone, pas de GPS
00:44:35vous devez relier des balises
00:44:37en faisant le moins de kilomètres possible
00:44:39dans le désert
00:44:41donc théoriquement entre deux balises
00:44:43il y a une ligne droite
00:44:45sauf que ce n'est pas simple
00:44:47sauf que ce n'est pas simple
00:44:49qu'il y a des obstacles
00:44:51que vous pouvez faire des rapports de cap
00:44:53qu'il y a des montagnes à franchir
00:44:55et qu'il faut bien poser ses points aussi
00:44:57il ne faut pas se perdre
00:44:59il faut bien garder le nord en tête
00:45:01sauf que Claudine s'est plantée
00:45:03dès le premier jour
00:45:05et ça n'a pas dû l'amuser
00:45:07et ça ne m'a pas amusé du tout
00:45:09et ça n'a pas amusé mon équipe non plus
00:45:11qu'est-ce qui vous est arrivé ?
00:45:13alors il nous est arrivé
00:45:15on a bien posé nos points
00:45:17en revanche on s'est trompé d'échelle
00:45:19donc moi j'avais l'habitude
00:45:21de faire des rallies des gazelles
00:45:23où c'était un centimètre égal à un kilomètre
00:45:25et là l'échelle était changée
00:45:27la règle magique était changée
00:45:29chose que nous ne savions pas
00:45:31du coup on a fait au lieu de
00:45:33un kilomètre 500 mètres
00:45:35ou un kilomètre 250 mètres
00:45:37on a fait un centimètre
00:45:39du coup on se paume
00:45:41en gros vous avez fait beaucoup de kilomètres en trop ?
00:45:4311 kilomètres en trop
00:45:45vous avez réussi à récupérer finalement ?
00:45:47non, difficile
00:45:49on a récupéré des bonnes places
00:45:51au classement par la suite
00:45:53mais cette première étape
00:45:55nous étions classés 60ème au général
00:45:57sur 102 équipages je pense
00:46:00et difficile de remonter
00:46:02ces 11 kilomètres
00:46:04sur 4 étapes
00:46:06donc la deuxième étape
00:46:08il est certain que nous sommes montés
00:46:10au général 16ème
00:46:12et nous avons terminé l'étape 3ème
00:46:13la 3ème étape
00:46:15nous avons gagné l'étape
00:46:17mais ça ne nous a fait remonter
00:46:19que de 3 places, 13ème
00:46:21et la 4ème étape
00:46:23nous étions classés 2ème à l'étape
00:46:25et nous sommes restés 13ème
00:46:27alors moi je voudrais maintenant
00:46:29qu'on reprenne le chemin à l'envers
00:46:31et qu'on comprenne un peu
00:46:33comment vous êtes tombée là-dedans
00:46:35vous êtes 3 fois maman
00:46:37le sport ce n'est pas votre quotidien
00:46:39jusqu'à 50 ans vous ne faites pas de sport ?
00:46:41non, j'ai des filles
00:46:43qui font des études
00:46:45il faut que je travaille
00:46:47je paie les études
00:46:49et c'est vrai qu'il y a
00:46:51toutes les circonstances
00:46:53dans la vie
00:46:55des rencontres
00:46:57qui font qu'à 50 ans
00:46:59vous lancez des défis
00:47:01qu'est-ce qui se passe ?
00:47:03pourquoi le sport ?
00:47:05j'aimais le sport
00:47:07quand j'ai eu 26 ans
00:47:09j'ai toujours fait de la moto
00:47:11j'avais des gros cubes
00:47:13j'ai fait de la moto
00:47:15un peu tout terrain
00:47:17mais pas trial
00:47:19c'est vraiment autre chose ?
00:47:21moto de route
00:47:23j'ai toujours eu une moto
00:47:25à 50 ans mes filles étaient grandes
00:47:27je me rappelle toujours
00:47:29j'étais bien à la télé
00:47:31on passait le rallye
00:47:33et je me disais
00:47:35j'avais envie d'évasion
00:47:37j'avais envie de m'évader
00:47:39j'avais envie de partir
00:47:41j'avais envie de me détacher
00:47:43j'avais envie de partir
00:47:45et pour faire ça
00:47:47je croyais être sportive
00:47:49qu'il fallait être sportive
00:47:51alors qu'il fallait être en bonne condition physique
00:47:53donc je me suis lancé mon premier défi
00:47:55c'était de faire le marathon de Paris
00:47:57et donc j'ai été prise
00:47:59au dernier moment
00:48:01au dernier moment c'est quoi ?
00:48:03deux mois avant
00:48:05donc à 50 ans
00:48:07vous n'avez pas fait de sport
00:48:09d'endurance de votre vie ?
00:48:11des 10 km de temps en temps
00:48:13des 10 km
00:48:1510 bornes et un marathon c'est 4 fois plus
00:48:17et je m'étais mis le défi
00:48:19de le faire en 4 heures
00:48:21et je l'ai fait en 4 heures
00:48:23alors j'étais apte à faire le rallye
00:48:25donc ça a commencé comme ça
00:48:27mon histoire a commencé comme ça
00:48:29je me suis prise au jeu
00:48:31parce que j'ai fait un rallye des gazelles
00:48:33qui m'a beaucoup plu
00:48:35j'en ai fait un troisième
00:48:37que j'ai gagné c'était en 2010
00:48:39donc le rallye des gazelles
00:48:41c'est la course en 4x4
00:48:43sur l'échelle de lecture des cartes
00:48:45avec le centimètre
00:48:47non c'est le trekking gazelle
00:48:49ça c'est autre chose
00:48:51là on a oublié la voiture
00:48:53le rallye des gazelles
00:48:55je me suis aussi quelques fois trompée
00:48:57mais c'est pareil
00:48:59je l'ai gagné en 2010
00:49:01donc c'est vrai que
00:49:03j'étais certainement la plus vieille gazelle
00:49:05avec le plus vieux 4x4
00:49:07on n'était pas connue
00:49:09avec ma coéquipière
00:49:11c'était fabuleuse
00:49:13donc vous arrivez
00:49:15vous faites sensation
00:49:17vous passez devant tout le monde
00:49:19mine de rien en 2010
00:49:21et donc Claudine arrive ce marathon des sables
00:49:23au mois d'avril
00:49:25ça c'était l'année 2015
00:49:27donc avant-hier
00:49:29vous avez 58,7
00:49:31et comment ça se passe ?
00:49:33ça se passe super bien
00:49:35bien sûr
00:49:37ça va de soi
00:49:39je suis arrivée 600ème sur 1500
00:49:41j'ai passé la ligne d'arrivée
00:49:43évidemment que j'ai péné
00:49:45mais je me dis que
00:49:47j'aurais pu faire mieux
00:49:49vous arrivez à vous dire ça quand même ?
00:49:51oui
00:49:53vous vous dites ça en franchissant la ligne
00:49:55ou en y réfléchissant avec le recul ?
00:49:57en y réfléchissant avec le recul
00:49:59comment on se sent en franchissant la ligne
00:50:01en arrivant tout de suite
00:50:03d'un exploit comme celui-là
00:50:05parce que pardon quand même
00:50:07j'ai dit plus jamais
00:50:09plus jamais cette connerie
00:50:11en quoi c'était terrible et dur ?
00:50:13c'était dur
00:50:15on rappelle 250 kilomètres
00:50:17quoi 5 jours ?
00:50:19oui ou 4
00:50:21et 50 degrés dans le désert
00:50:23et 10 kilos sur le dos c'est ça ?
00:50:25oui j'avais 12 avec l'eau
00:50:27mais plus vous mangez
00:50:29ça se vide au fur et à mesure
00:50:31j'ai 6 kilos
00:50:33et c'était dur par la chaleur
00:50:35il y avait beaucoup de déshydratation
00:50:37et l'eau
00:50:39parce que l'eau elle est comptabilisée
00:50:40on arrivait à des checkpoints
00:50:42on avait envie de se mouiller la tête
00:50:44c'est de l'eau gaspillée
00:50:46c'est rationné
00:50:48il faut la garder aussi pour soi
00:50:50pour boire
00:50:52et puis le soir on a l'eau
00:50:54pour se laver
00:50:56mais vraiment c'est formidable
00:50:58parce que c'est une course
00:51:00qui réunit tous les milieux
00:51:02c'est super
00:51:04il n'y a pas de
00:51:06vous courez à côté des avocats
00:51:08vous courez à côté des médecins
00:51:10il n'y a pas de ségrégation sociale
00:51:12c'est tout à fait ça
00:51:14vous vous sentez mauvais
00:51:16vous puez, vous pleurez
00:51:18je voudrais qu'on revienne sur une étape
00:51:20c'était un peu avant
00:51:22j'ai sauté mais c'est assez révélateur
00:51:24de ce qu'est Claudine
00:51:26en 2011 vous avez mal à la cheville
00:51:28les médecins vous disent
00:51:30vous ne pourrez plus jamais courir
00:51:32j'ai fait 10 kilomètres
00:51:34je faisais un petit footing
00:51:36et ça m'a stoppé net
00:51:38vraiment le truc
00:51:40j'ai vu plusieurs spécialistes
00:51:42et par rapport
00:51:44les radios
00:51:46on m'a dit
00:51:48vous ne pourrez plus courir
00:51:50vous n'avez plus de cartilage à la cheville
00:51:52ça a été une catastrophe pour moi
00:51:54à partir de ce moment-là
00:51:56c'était avant le marathon des sables
00:51:58pour resituer
00:52:00et avant le travail de la Muraille de Chine
00:52:02ah oui
00:52:04pardon
00:52:06en allant chez mon kiné
00:52:08qui me soignait
00:52:10il était micronutritionniste
00:52:12je ne sais pas si c'est ça qu'il a fait
00:52:14mais j'ai suivi de la micronutrition
00:52:16et c'était un bon bon kiné
00:52:18et ne pouvant plus courir
00:52:20en parlant de parole en parole avec lui
00:52:22on a eu l'idée de monter
00:52:24un club d'athlétisme à Sancerre
00:52:26il n'y en avait pas
00:52:28pour quelqu'un qui ne pouvait plus courir
00:52:30il s'appelle Martial Kain
00:52:32je lui fais un coucou
00:52:34parce que vraiment c'était une belle aventure
00:52:36et nous avons monté un club d'athlétisme à Sancerre
00:52:38c'était janvier 2011
00:52:40je me souviens toujours
00:52:42en septembre 2011
00:52:44je commençais à faire des tours de stade
00:52:46en courant, en trottinant, en boitant
00:52:48et en décembre 2011
00:52:50je me suis inscrite
00:52:52au travail de la Muraille de Chine
00:52:54pour mai 2012
00:52:56c'est 7000 marches à courir par jour
00:52:58pendant 5 jours
00:53:007000 marches
00:53:02et la cheville vous n'en avez plus de nouvelles ?
00:53:04ça a duré très longtemps
00:53:06quand je commençais à courir
00:53:08je m'entendais dire
00:53:10il faut que je place mon pied
00:53:12et maintenant plus du tout
00:53:14sans infiltration, sans rien
00:53:16ça c'est génial
00:53:18et comment on explique que vous ne sentez plus rien ?
00:53:20c'est d'énerver ?
00:53:22ou il n'y a plus de douleur ?
00:53:24ou vous êtes habituée ?
00:53:26je ne suis pas habituée, il n'y a plus de douleur
00:53:28je voudrais qu'on parle maintenant
00:53:30d'une autre petite étape
00:53:32qui s'appelle la Diagonale des Fous
00:53:34c'est une course sur l'île de la Réunion
00:53:36que vous avez faite
00:53:38je ne l'ai pas faite en entier
00:53:40expliquez-nous ce qu'est
00:53:42en quoi est-elle bien nommée
00:53:44cette Diagonale des Fous ?
00:53:46parce que c'est carrément
00:53:48foldo dingo
00:53:50de s'inscrire à ce truc de ouf
00:53:52c'est quoi ?
00:53:54c'est 170 km
00:53:56mais sans s'arrêter
00:53:58vous partez le jeudi soir
00:54:00à 21h
00:54:02et les premiers arrivent
00:54:04vendredi
00:54:06ils mettent 26h
00:54:08mais c'est des pros
00:54:10je partirai le jeudi à 21h
00:54:12et je compte le faire en 60h
00:54:14c'est avec 10 000 m de dénivelé
00:54:16et c'est vraiment le truc de ouf
00:54:18je pense que pour moi
00:54:20ce sera le défi le plus fou
00:54:22c'est 2 jours et demi
00:54:24sans dormir et sans s'arrêter
00:54:26ça fait 3 nuits
00:54:283 nuits et 2 jours et demi
00:54:30sans dormir
00:54:32j'ai envie de le vivre
00:54:34j'ai une copine qui l'a fait
00:54:36quand elle arrivait
00:54:38elle savait que j'étais tombée
00:54:40elle me disait qu'elle n'y allait jamais
00:54:42plus ça a l'effet inverse
00:54:44plus ça fait l'effet inverse
00:54:46j'ai envie de vivre ces émotions
00:54:48vous y êtes allée
00:54:50racontez-nous ce qu'il s'est passé
00:54:52cette année
00:54:54je suis partie dans des conditions
00:54:57pas très bonnes
00:54:59entre nous je prenais l'avion
00:55:01et je perdais mon père
00:55:03c'était compliqué
00:55:05mais j'avais quand même le mental
00:55:07je suis partie
00:55:08avec une blessure de 8 mois
00:55:10une tendinite aux ischios
00:55:12mais j'étais inscrite avant
00:55:14comme c'était reporté
00:55:16de l'année 2020
00:55:18dû au Covid
00:55:20j'y suis allée
00:55:22tu comprends ça Salim ?
00:55:24toi qui as l'habitude d'aller plus loin
00:55:26que toutes les limites de la vie
00:55:28que Claudine, 64 ans
00:55:30qui perd son papa
00:55:32qui est blessée
00:55:34et qui va faire 160 km d'ascension
00:55:36sur l'île de la Réunion
00:55:38ça me parle
00:55:40j'ai eu une compétition
00:55:42qui m'est arrivée
00:55:44pile à un moment
00:55:46où je perdais ma grand-mère
00:55:48dans la nuit
00:55:50et j'étais à cette compétition
00:55:52j'avais pris un avion dans la foulée
00:55:54à peine changé
00:55:56je comprends
00:55:58mais en même temps
00:56:00le choix se posait
00:56:02pour moi
00:56:04la priorité était là
00:56:06j'ai eu cette petite voix
00:56:08pour tout arranger
00:56:10mais vous auriez quand même
00:56:12pu faire ce choix
00:56:14de vous dire
00:56:16ça fait beaucoup
00:56:18qu'est-ce qui m'a poussée ?
00:56:20ça a été difficile
00:56:22c'est vrai que j'ai appris
00:56:24le décès de mon père
00:56:26le dimanche
00:56:28en plus il y avait tout un truc
00:56:30j'avais plus le téléphone
00:56:32j'avais plus internet
00:56:34c'est jamais quand il faut ça
00:56:36on était en panne
00:56:38j'étais à la retraite
00:56:40il allait partir
00:56:42je l'ai su le dimanche
00:56:44je prenais l'avion le lendemain
00:56:46ce qui m'a aidée à partir
00:56:48c'est d'avoir
00:56:50une dérogation de la préfecture
00:56:52de reporter
00:56:54les obsèques à Monrotheau
00:56:56c'était un petit signe
00:56:58voilà
00:57:00mais Claudine
00:57:02je comprends une chose
00:57:04vous avez un mental hors du commun
00:57:06oui
00:57:08j'ai un mental hors de caractère
00:57:10parce que je suis remplie d'émotions
00:57:12et je trouve que
00:57:14ça me casse à chaque fois
00:57:16un petit oiseau
00:57:18qui se tape contre mon pare-brise
00:57:20je pleure
00:57:22mais j'ai un mental
00:57:24je coûte que coûte
00:57:26le mental c'est le moteur
00:57:28oui
00:57:30je sais rebondir
00:57:32cette diagonale
00:57:34qu'est-ce que vous en gardez ?
00:57:36est-ce qu'on a le recul
00:57:38encore ou plus jamais ?
00:57:40un gagnant est un rêveur
00:57:42qui n'abandonne jamais
00:57:44moi je ne fais que rêver
00:57:46donc j'y retourne
00:57:48c'est quand ?
00:57:50je vais y retourner en 2023
00:57:52parce qu'avant
00:57:54j'ai un 100 km au Sénégal
00:57:56au mois de mars
00:57:588 jours avant
00:58:00j'ai un trek dans le désert
00:58:02encore 200 km
00:58:04une compétition que j'ai gagnée l'année dernière
00:58:06200 km ?
00:58:08vous avez des courses de 100 km
00:58:10une dans le désert, une au Sénégal
00:58:12j'ai les sports d'hiver avant
00:58:14et ce trek je l'avais gagné l'année dernière
00:58:16c'est quoi le sport d'hiver avant ?
00:58:18d'aller au ski
00:58:20tranquillou
00:58:22vous avez monté ce Senser Run
00:58:25c'est un groupe de coureurs tous les dimanches
00:58:27ça c'est
00:58:29ma passion
00:58:31le partage
00:58:33la fédération
00:58:35le sport
00:58:36je trouve que
00:58:38c'est tellement fédérateur
00:58:40si vous n'avez pas réussi votre vie professionnelle
00:58:42vous pouvez la réussir
00:58:44par rapport aux activités sportives
00:58:46ça ouvre
00:58:48moi ça m'a ouvert un horizon
00:58:50j'ai rencontré des gens formidables
00:58:52regardez je vous rends compte
00:58:54c'est très belle la vie
00:58:56oui j'organise bénévolement et gratuitement
00:58:58des Senser
00:59:00on appelle ça Senser Run, Senser Trek
00:59:02à Senser
00:59:04tous les dimanches matin ?
00:59:06tous les dimanches
00:59:08c'est la même ville
00:59:10alors le run il fait entre 20 et 25
00:59:14et la marche entre 12 et 15
00:59:17parce que j'essaye de coïncider les arrivées en même temps
00:59:19puisqu'il y a un ravito participatif
00:59:21pour fédérer, pour que les gens se rendent compte
00:59:23et donc c'est vrai que c'est fabuleux
00:59:25ça marche du tonnerre
00:59:27quel que soit la météo
00:59:29oui quel que soit la météo
00:59:31et je réunis
00:59:33certaines fois j'ai 60 personnes
00:59:34c'est super
00:59:36des gens qui viennent de partout
00:59:38toutes les tranches d'âge, tous les milieux
00:59:40et c'est très fédérateur
00:59:42et là je dis merci à mes bénévoles
00:59:44à mes guides bénévoles
00:59:46vraiment parce qu'on est une équipe
00:59:48à faire tout ça
00:59:50et sans eux je ne serais rien
00:59:52la beauté du sport
00:59:54c'est grâce à eux
00:59:56que vous reste-t-il en objectif à atteindre ?
00:59:58parce qu'on a entendu beaucoup de jamais
01:00:00mais c'était plutôt pour un rêveur
01:00:02qui n'abandonne jamais
01:00:04comme objectif
01:00:06qui vous paraîtrait encore inatteignable aujourd'hui
01:00:08et donc qui vous fait rêver
01:00:10et qui vous ferait vibrer à atteindre exactement
01:00:12c'est quand même la diagonale des fous
01:00:14oui c'est un rêve
01:00:16la finir ?
01:00:18oui la finir
01:00:20c'est la seule qui vous a résisté jusque-là en fait ?
01:00:22oui
01:00:24170 km, 10 000 m de dénivelé
01:00:28oui c'est la diagonale des fous
01:00:30parce que là je vais faire
01:00:32le grand raid des Pyrénées
01:00:34donc c'est pareil c'est 160 km
01:00:36et
01:00:41c'est pas pareil pour moi
01:00:43la diagonale des fous c'est vraiment le truc
01:00:45oui c'est mythique
01:00:47le truc le plus fou c'est mythique
01:00:49je veux vivre ces sensations
01:00:52je veux vivre ces émotions
01:00:54je veux vivre ces hallucinations aussi
01:00:58et Claudine a 64 ans
01:01:00pardon elle a dit qu'on pouvait en parler
01:01:02elle s'en fichait
01:01:04elle a une personnalité particulièrement inspirante
01:01:06merci infiniment Claudine
01:01:08merci à vous
01:01:10merci Alexandre, merci Claudine
01:01:12merci à toi, à très vite
01:01:14merci à toutes et à tous pour votre fidélité
01:01:16puis on vous dit à très bientôt, salut

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