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Cette semaine, une double vice-championne olympique est sur le plateau de Sports Stream : Auriane Mallo-Breton. L'épéiste française, après avoir fait une croix sur les JO de Tokyo 2020 pour donner naissance à son premier enfant, a réalisé des Jeux de Paris 2024 tout simplement exceptionnels, manquant deux fois de remporter l'or en individuel et par équipes à la mort subite. Désormais, elle se tourne vers une autre médaille : celle d'une deuxième maternité !

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Sport
Transcription
00:00Salut tout le monde, bienvenue dans Sport Stream,
00:10ravi de vous retrouver, chaque semaine dans le canap' un athlète pour une discussion
00:14en tête-à-tête.
00:15On m'a invité à plusieurs casquettes, maman, kiné, sportif de haut niveau, sacré
00:20planning vous l'avez compris, le temps c'est de l'argent pour elle et ça tombe bien puisque
00:23de l'argent, elle en a ramené beaucoup cet été et également sur le plateau.
00:28Orianne Malot-Breton, double vice-championne olympique d'épée est mon invitée aujourd'hui.
00:31Ça va Orianne, tu vas bien ?
00:34Salut, ça va et toi ?
00:35Ouais super, installe-toi.
00:36Merci, c'est un beau canapé.
00:37Eh oui, beau canapé orange, je l'ai dit, de l'argent, alors est-ce que je peux te
00:43toucher ou pas ?
00:44C'est toujours là.
00:45C'est un plaisir.
00:46A chaque fois ça me gêne un peu mais voilà, de l'argent, elle en a ramené cet été
00:48deux comme ça, elle les a ramenés sur le plateau, très belle médaille, ça te fait
00:52toujours quelque chose quand tu les revois, Orianne, je la repose, c'est pas trop.
00:55C'est la petite musique avec, ça fait toujours son petit effet.
00:58Tu te la réécoutes des fois cette musique là, Spotify, Deezer, dans les oreilles ?
01:03Pas naturellement, c'est pas moi qui vais la mettre mais c'est vrai qu'il y a toujours
01:06quelqu'un ou dans ma famille ou quoi, ça rappelle toujours des bons petits souvenirs.
01:11Bon Orianne, je te l'ai même pas souhaité depuis que t'es arrivée mais bonne année.
01:13Bonne année.
01:14On peut encore le faire, on est encore en janvier donc c'est bon.
01:17On a encore quelques jours.
01:18Voilà, les résolutions pour 2025, t'en as quelques-unes ?
01:22Ouais, j'aimerais bien, j'ai un projet bébé cette année et puis après revenir en pleine
01:29forme et montrer qu'on peut encore aller chercher des médailles avec deux enfants.
01:33Oui voilà, tu fais bien de le préciser, deux enfants.
01:35T'as déjà montré à tout le monde que tu pouvais revenir après avoir eu un enfant,
01:39là tu vas encore le prouver avec un deuxième enfant.
01:41J'espère.
01:42Voilà, je te le souhaite en tout cas.
01:43On en parlait tous les deux aussi en off, très peu d'athlètes ont réussi ça.
01:47Estelle Mosely et Mélina Robert-Michon.
01:49Oui, je réfléchissais et je n'en connais pas d'autres qui en ont deux.
01:53En France en tout cas.
01:54En France en tout cas.
01:55Donc j'aimerais bien faire partie de cette team.
01:58Donc voilà, c'est un peu la résolution de 2025.
02:01Tu leur en as parlé ou pas Estelle Mosely ? Je ne sais pas si t'es proche d'elle,
02:04Mélina Robert-Michon.
02:05Non, non, alors Mélina elle est lyonnaise aussi.
02:10Ouais, c'est ça.
02:11Mais non, pas spécialement.
02:13Mais en tout cas, j'aimerais bien être aussi en forme qu'elle après deux enfants.
02:19C'est tout le bonheur que je peux te souhaiter, Oriane.
02:22Oriane, je l'ai dit, double viche championne olympique cet été à Paris.
02:26Tu nous as fait vibrer, Paris 2024, des Jeux magnifiques au Grand Palais.
02:29Et pourtant, petite, tu ne voulais pas faire d'escrime.
02:32Tu disais que c'était un sport de garçon.
02:33Oui, c'est vrai que ma maman cherchait un sport pour mon petit frère et elle m'avait
02:38proposé de faire ça, c'était à côté de la maison et j'avais dit non, non, je ne
02:42fais pas ça, c'est un sport de garçon.
02:43Et puis en fait, j'en ai fait à l'école et j'aimais bien battre les garçons du
02:48coup, de ma classe à l'escrime et l'année d'après, j'ai voulu m'inscrire et mon deuxième
02:57petit frère qui nous voyait tous les deux aller à la salle d'armes a voulu s'y mettre
03:01aussi.
03:02Donc en trois ans, il y avait trois malots, trois malots à l'escrime.
03:05Qu'est-ce que tu as aimé tout de suite ? Je sais qu'il y a pas mal d'escrimeurs,
03:07d'escrimeuses qui me parlent de l'équipement, ce truc un peu, ce casque, l'arme aussi.
03:12Alors, c'est vrai que ça fait un truc quand tu as ton premier masque, que tu as ta première
03:16épée, tu as l'impression que c'est un truc de dingue.
03:18Non, moi, c'est vrai que j'ai vraiment beaucoup aimé le jeu, en fait, je n'aurais pas pu
03:23faire un sport vraiment avec une note, des notations, des juges, ça, je n'aurais pas
03:30pu.
03:31Et vraiment, ce que j'aimais, c'était le jeu, le fait de devoir t'imposer, mais en
03:37même temps de devoir t'adapter à l'autre parce que voilà, c'est une adaptation perpétuelle
03:41mais en même temps, il ne faut pas te perdre toi parce que si tu es que dans ce que l'autre
03:45te propose, au final, tu n'es plus toi et tu ne t'exprimes plus et c'est vrai que ces
03:51deux côtés-là de réussir à trouver le juste équilibre, c'était vraiment quelque chose
03:55qui me plaisait.
03:56Et puis après, quand j'étais petite aussi, il faut dire la vérité, j'y allais pour
03:59voir mes copains, surtrouver tes amis, enfin, j'ai encore des amis de quand j'avais dix
04:07ans et où on partait en compète après, quand on était ados et tout, donc c'est sûr que
04:13c'était ça aussi qui me faisait aller à l'escrime.
04:15Juste pour nos téléspectateurs, pour ne pas perdre les gens, il y a trois armes en
04:18escrime, donc le fleuret, l'épée et le sabre.
04:20Tu peux nous rappeler rapidement, Auriane, les spécificités de ces trois armes ?
04:23Alors moi, je fais de l'épée, donc dans l'histoire de l'escrime, l'épée, c'était l'arme de
04:27duel, donc c'est pour ça qu'on peut toucher de la tête au pied et que avec la pointe
04:31et il n'y a pas de règle, c'est le premier qui touche qui a le point et si les deux touchent
04:34en même temps, ça fait un partout.
04:36Le fleuret, c'était l'arme d'entraînement, donc on touche aussi que avec la pointe et
04:39on touche que le buste parce qu'il fallait toucher les parties vitales et il y a des
04:45règles de priorité, donc c'est celui qui attaque qui a la priorité et au sabre, c'était
04:50l'arme des cavaliers, donc il touche de la tête à la ceinture, les bras compris et
04:56il y a des règles de priorité aussi et pour la petite histoire d'histoire, donc en fait
05:02les armées qui gagnaient récupéraient les chevaux de l'armée qui avait perdu, donc
05:06c'est pour ça qu'ils ne touchaient pas les jambes.
05:08Ça, c'est quelque chose qu'on vous apprend dès le plus jeune âge dans les écoles d'escrime
05:10ou c'est toi qui es allé chercher des infos ?
05:13Non, après dans mon souvenir, c'est mon entraîneur qui m'a formé, qui est aujourd'hui président
05:18de la fédération, Rémi Delhomme, qui me l'avait appris et donc du coup, je ne sais
05:24pas pour les autres comment ils ont appris ça, mais c'est Rémi.
05:29C'est intéressant de connaître un peu l'histoire de sa discipline, je trouve.
05:32Ça, ce n'est pas toujours le cas dans toutes les disciplines, les gens qui pratiquent,
05:34ils ne sont pas au courant.
05:35En fait, on ne se rend pas compte, mais c'est trois armes complètement différentes et
05:39on fait limite trois sports différents et du coup, c'est important de le faire remarquer
05:44aussi aux personnes qui ne connaissent pas du tout l'escrime.
05:47Et toi, tu as commencé par le fleuret, puis tu as basculé sur l'épée, pourquoi tu as
05:50pris cette décision ?
05:51Alors, j'ai commencé au fleuret parce que dans le club où j'étais, on commençait
05:55au fleuret et puis souvent, quand tu es petit, le fleuret, c'est plus léger.
05:57On est obligé de passer par là, par cette arme-là, tout le monde commence un peu par
06:01le fleuret ?
06:02Non, mais c'est vrai que souvent, il y a des clubs où ils ne font que du sabre, donc
06:07ils ne touchent pas du tout au fleuret, mais souvent, il y a un fleuret épée et donc en
06:13fait, j'ai fait une année de fleuret, une année fleuret épée parce qu'on m'avait
06:19dit tu es grande, tu as de l'allonge, essaie l'épée et après, on m'a dit bon, maintenant,
06:25tu es une grande fille, choisis.
06:27Et c'est vrai que je me retrouvais plus, je pense que c'est vraiment une histoire de caractère
06:30aussi, je me retrouvais plus dans l'épée, le fait de pouvoir toucher partout, ça me
06:37convenait plus que la convention du fleuret.
06:40En tout cas, tu as eu raison de partir sur l'épée, j'ai envie de dire, Auriane, vu
06:44ton palmarès et ce que tu as fait pendant ces Jeux Olympiques de Paris, on va y revenir
06:47en détail.
06:48Toi, tu avais disputé les Jeux de Rio en 2016, tu as fait une croix sur les Jeux de
06:51Tokyo pour donner vie à ton premier enfant.
06:53Est-ce qu'à ce moment-là, quand les Jeux de Paris ont été annoncés, quand tu savais
06:57que ça allait être à Paris en 2024, tu le savais déjà que tu allais les faire,
07:00que tu allais revenir, c'était vraiment un objectif chez toi ?
07:03Alors, on a su, si je ne me trompe pas, en 2017, que les Jeux étaient à Paris, donc
07:10c'est sûr qu'on avait tous en tête ces Jeux-là.
07:14Et puis, les années avançant, Tokyo arrive, la période Covid très compliquée, le report
07:25des Jeux, on ne savait pas trop comment ça allait se passer.
07:27Et c'est vrai que moi, j'étais arrivée à un moment dans ma vie aussi où j'avais
07:31vraiment ce besoin de maternité.
07:34Et donc du coup, quand j'ai pris cette décision-là d'essayer de faire un bébé, c'est sûr
07:41que j'avais le Grand Palais en ligne de mire avec mon bébé dans les gradins et ces choses
07:47faites.
07:48Donc, c'était plutôt cool.
07:49Et quand tu fais une croix sur les Jeux de Tokyo pour justement donner vie à ton premier
07:53enfant qui a trois ans et demi actuellement, quelles sont les réactions un peu dans ton
07:57entourage ?
07:58Alors, ta famille, évidemment, je pense qu'ils ont tous pris la nouvelle avec beaucoup de
08:02joie.
08:03Mais au niveau de la fédération, du staff, est-ce que…
08:07Alors, franchement, le staff, ça s'est hyper bien passé.
08:10La fédération, je n'ai pas eu non plus de soucis.
08:13Je m'entendais très, très bien avec l'entraîneur en place, Jean-François Di Martino, qui m'a
08:19vraiment épaulée dans mon projet.
08:23Je pense qu'au bout d'un moment, on est des athlètes, mais on est des femmes et tu
08:28ne peux pas aller à l'encontre de tes athlètes quand t'as vraiment un choix de vie qui est
08:34fait.
08:35Donc, voilà la réaction pendant ma grossesse, je n'ai pas eu de réaction bizarre.
08:46En amont, tu t'es sentie totalement soutenue ?
08:48Franchement, oui.
08:49En fait, je ne me suis même pas posé la question de comment on allait réagir.
08:53Je me suis dit, c'est ça que je veux à l'instant T.
08:56On verra bien comment ça se passera.
08:58Et je pense que c'est la première fois de ma vie où je ne réfléchissais pas à comment
09:02ça allait se passer.
09:03Et puis après, voilà, tu as tout le post-partum qui est aussi une partie que tu ne connais
09:10pas.
09:11Moi, la seule esprimeuse dont j'avais le souvenir qui avait eu un bébé pendant sa
09:19carrière, c'était Laura Flessel et c'était 20 ans avant moi.
09:22Donc, je n'avais pas trop de modèles récents.
09:24Heureusement, il y en a eu après moi et c'est trop cool qu'on soit plusieurs mamans maintenant
09:28esprimeuses.
09:29Mais c'est vrai que du coup, je n'avais pas trop de références.
09:32Et je ne pensais pas que ce serait aussi dur mentalement de refaire ma place et de reprouver
09:40que j'étais forte et j'ai eu la chance d'avoir vraiment un entourage hyper fort,
09:48que ce soit ma famille, que ce soit mon mari et puis Rémi, mon entraîneur qui m'a formée,
09:56qui est aujourd'hui président, comme je le disais tout à l'heure.
09:59Donc, vraiment, j'ai eu la chance d'avoir ces soutiens-là sur lesquels m'appuyer et
10:03qui m'ont permis d'être aussi forte après.
10:06Tu dis mentalement, physiquement aussi, je suppose, parce que tu as peut-être l'impression
10:10un peu de repartir de zéro après une grossesse.
10:14Franchement, physiquement, je n'ai pas trop, enfin, c'était dur, je vais pas mentir, c'était
10:17dur.
10:18Mais je pense qu'on a vraiment la mémoire de notre corps et puis en fait, j'avais tellement
10:23envie de refaire du sport parce que j'ai été un peu obligée de tout stopper à six
10:29mois de grossesse.
10:30Donc, j'étais, ce n'était pas un halitement strict, tu ne bouges plus, mais c'était quand
10:33même, tu restes chez toi et tu bouges le moins possible.
10:36Donc, quand on te dit à six mois, alors que toi, tu es habituée à travailler, à t'entraîner
10:41tous les jours, tu restes chez toi et tu attends que ça passe, c'est un peu dur.
10:45Donc, j'avais vraiment envie de m'entraîner.
10:47Et même si je savais que j'allais souffrir et mon préparateur physique m'en a bien fait
10:53baver, et il m'en fait toujours baver d'ailleurs, mais voilà, le physique, ce n'était pas
10:59le plus dur.
11:00Pourquoi tu as dû t'arrêter à six mois, Auriane ?
11:02Parce que j'étais dans ce qu'on appelle une menace d'accouchement prématuré et j'avais
11:07le col qui commençait à se raccourcir.
11:09Et donc, du coup, on te met un peu des stops de reste tranquille, surtout à six mois de
11:18grossesse où tu sais que c'est quand même très chaud, les enfants, très grand prémat.
11:23Donc, quand on te dit de te calmer, tu te calmes.
11:26Et tu dirais que, maintenant, tu as un peu de recul quand même, mais à l'époque, le
11:31fait de devenir maman, ça t'a rendu meilleure sur la piste ?
11:34Oui, je pense vraiment que j'étais forte par équipe avant d'être vraiment forte régulièrement
11:41en individuel.
11:42Je ne sais pas si je devais avoir des blocages, je pense que je n'étais pas aussi mature
11:48aussi.
11:49Et j'avais un peu ce truc de ne pas vouloir trop briller toute seule, où tu te donnes
11:55à fond pour ton équipe et tu montres que tu es là et que tu es un pilier et qu'on
11:58peut compter sur toi.
11:59Mais en même temps, quand c'est pour toi, tu ne veux pas trop te montrer, tu es un peu
12:02dans un entre-deux.
12:03Et c'est vrai que le fait de devenir maman, je me suis dit, en fait, Ariane, tu as le
12:05droit d'être forte, tu as le droit de briller toute seule, ce n'est pas parce que tu brilles
12:08toute seule que tu vas moins briller par équipe ou que tu vas moins te donner pour les filles
12:13de ton équipe.
12:14Et donc, du coup, je pense que vraiment, ça m'a aidée à m'affirmer et à accepter
12:19le fait que j'avais le droit d'être forte.
12:20Et c'est pour ça que ces deux médailles, elles sont aussi importantes pour moi, parce
12:23que quand on me dit laquelle tu préfères, je me dis, mais en fait, je ne peux pas choisir.
12:27Ma médaille en diff, c'est ma médaille en diff.
12:29C'est toujours la question un peu de journaliste.
12:31Mais ma médaille individuelle, c'est sûr qu'elle est hyper belle et que je suis hyper
12:36fière, mais d'avoir réussi à me remobiliser en peu de temps, parce que c'est nous qui
12:41avions le moins de temps entre l'individuel et l'équipe, de voir la déception des filles
12:45parce qu'on était toutes les trois potentiellement médaillables en individuel, je me suis dit,
12:50mais en fait, il est hors de question que tu ne donnes pas 8000 % avec les filles pour
12:54aller chercher cette médaille.
12:56Et au final, la mort subite du par équipe m'a beaucoup plus touchée et j'ai eu du
13:03mal à la digérer, alors que ma défaite individuelle, alors que j'ai la finale entre mes mains,
13:10je l'ai plus vite acceptée en me disant, elle a été plus forte que toi, elle a réussi
13:15à remonter avec le public contre elle, t'es sortie de ton match, t'es sortie de ton match,
13:21alors que vraiment, l'équipe, ça a été dur, parce que je voulais cette heure avec
13:26les filles.
13:27Evidemment, mais on va revenir en détail sur ton parcours individuel, ton parcours
13:29par équipe.
13:30Il y a une question qui me vient encore sur ta grossesse, Auriane, est-ce qu'il existe
13:34un monde où tu t'es dit, en tout cas où tu as émis l'hypothèse que peut-être tu
13:39n'arriverais pas à revenir ?
13:40En fait, le truc, c'est que quand tu décides de faire un bébé, tu ne sais pas dans quel
13:45état d'esprit tu vas être mentalement, tu ne sais pas physiquement, effectivement,
13:51comment va se passer ton accouchement.
13:52Moi, j'avais la hantise de grossir, donc c'est vrai que physiquement aussi, ça a été compliqué
13:57de voir ton corps qui change.
13:59Et mon mari, il avait une vidéo de moi, à huit mois, j'ai pris neuf kilos et je pleure
14:06parce que je suis au bout de ma vie d'avoir pris neuf kilos, alors que ce n'est pas grand-chose.
14:11Donc vraiment, j'avais ce truc-là, mais j'étais OK avec moi-même, mais je me disais, je veux
14:19faire mon bébé.
14:20Si je n'avais pas essayé de le faire, ça aurait été un trop gros sacrifice et pour
14:24le coup, vraiment, le mot sacrifice, c'était un sacrifice pour moi de repousser cette envie
14:31de maternité pour l'escrime.
14:33Je me disais, tu vas aller jusqu'à Paris et imagine, tu n'as pas ce que tu veux à Paris,
14:37tu vas être une femme aigrie parce que tu n'as pas essayé de faire ton bébé avant.
14:40Pour moi, ce n'était pas concevable.
14:42Et donc du coup, j'étais vraiment OK avec le fait d'essayer de faire mon bébé, d'avoir
14:48mon bébé et puis après, de me battre pour si j'avais envie de reprendre.
14:53Mais non, du coup, je me suis toujours dit, c'est ça ma priorité à ce moment-là, en
14:59tout cas.
15:00Et on verra bien ce qui se passera après et du coup, la suite est plutôt cool.
15:04Est-ce que quand on a un enfant, je n'en ai pas, donc c'est pour ça que je te posais
15:10la question, est-ce qu'on relativise plus sur les résultats, sur la vie en général,
15:15est-ce qu'on donne peut-être moins d'importance, entre guillemets, aux résultats purs d'une
15:19compétition sportive ?
15:20Oui, je pense qu'en tout cas, moi, je me disais vraiment que ma vie, mon fils ne va
15:28pas moins m'aimer parce que j'ai perdu au premier tour ou si j'ai gagné la compète,
15:32soit il s'en tape, je suis sa mère, je suis sa mère.
15:34Donc c'est sûr que tu relativises vraiment sur les résultats et sur l'importance que
15:39ça a.
15:40Alors c'est sûr que ça a une importance, c'est aussi ta vie, le sport que tu fais.
15:45Tu t'entraînes tous les jours pour avoir des résultats, mais je pense que je l'ai
15:50appris en vieillissant et en prenant de la maturité que le chemin est aussi beau que
15:56le résultat.
15:57Et en fait, c'est vrai, c'est vrai pour tout.
16:00Tu vois tous les athlètes qui se sont entraînés pour aller aux Jeux et qui n'ont pas réussi,
16:05ça n'enlève en rien à leur travail et au mental qu'ils ont eu pour s'entraîner,
16:14pour essayer de se battre pour cet objectif qu'au final ils n'ont pas eu, mais c'est
16:18quand même des grands champions aussi.
16:19Et puis on en parlait tous les deux en off, j'aimerais que tu le redis sur ce plateau,
16:23c'est hyper intéressant, cette fameuse métaphore du camembert, dit comme ça, ça peut paraître
16:27un peu bizarre, mais Aurélienne va l'expliquer parfaitement.
16:29Oui, c'est vrai que c'était ma préparatrice, ce n'était pas ma préparatrice mentale à
16:33l'époque, j'allais la voir en côté psy parce que j'étais un peu perdue, justement
16:40je n'arrivais pas à prioriser ce que je voulais dans ma vie, je disais que je voulais
16:45faire un bébé, mais à chaque fois que je faisais une compét' pourrie, et elle m'a
16:48dit en fait Aurélienne, dans ta vie, tu as la chance d'avoir plusieurs casquettes, tu
16:56as une vie pro, tu as une vie perso, tu as ta vie d'escrimeuse, et c'est ok si à des
17:04moments il y a une partie qui prend plus de place que l'autre, et du coup tu fais
17:10varier le curseur en fonction de l'instant où t'es, parfois ce sera ta vie de sportive,
17:16parfois ce sera ta vie de maman, ou ta vie professionnelle, et en fait il faut juste que
17:19tu sois en accord avec toi-même sur le moment où t'en es, et c'est vrai que cette image
17:27m'a beaucoup aidée en me disant, oui là en fait je veux être maman, et les autres
17:33y prendront un peu moins de place, et puis peut-être qu'après ce sera l'escrime, et
17:37au final c'était l'escrime c'est sûr, enfin c'était l'escrime et ma vie de famille
17:43jusqu'au jeu, mais voilà c'était ok, et en fait j'étais en accord avec moi-même,
17:48et je pense que c'est ça aussi qui m'a permis d'être aussi épanouie dans ma vie
17:52de maman, et après d'athlète.
17:55Tu l'as dit, plusieurs casquettes en effet, maman, kiné, athlète de haut niveau, comment
17:59on fait Aurélienne pour ne pas être dépassée, exténuée avec un mode de vie comme ça ?
18:03Bah justement, on fait varier le curseur, et c'est pour ça aussi que j'ai dit qu'après
18:08les jeux j'avais besoin de faire une pause d'escrime, et je pense vraiment que peut-être
18:15que dans la tête des gens, quand tu te dis, ouais elle va plus faire d'escrime pendant
18:19tant de temps, c'est bon c'est fini pour elle, bah en fait je pense pas, je pense que
18:24vraiment faire les trucs pour faire les trucs ça sert à rien, et au final t'es pas heureux,
18:30moi je savais que j'avais besoin de couper, je savais qu'aller faire de l'escrime pour
18:34faire de l'escrime, bah en fait je suis pas faite comme ça, moi je fais de l'escrime
18:39pour être performante, je fais de l'escrime pour aller gagner des médailles, si c'est
18:43juste faire de l'escrime pour faire de l'escrime, ça m'intéresse pas, et c'est pas ça qui
18:46va me faire vibrer, donc là vraiment j'avais besoin de prendre du temps aussi pour reprendre
18:55le travail aussi de kiné que j'avais mis entre parenthèses justement pendant un an
19:00et demi, et vraiment de m'occuper de mon fils qui est rentré à l'école en septembre,
19:07et d'avoir une vie entre guillemets un peu plus normale, avec tes week-ends, et même
19:15si j'ai les week-ends où mon mari il a match à droite à gauche, mais bon du coup d'être
19:23un peu plus sur moi et de profiter de mon fils quoi.
19:28Oui, puisque bien c'est que t'es en phase avec ta décision, ça c'est le plus important,
19:32mais quand tu entends ou que tu lis des commentaires, des gens qui disent voilà, Oriane, là c'est
19:38terminé, si elle s'arrête maintenant, elle reviendra pas pour Los Angeles, elle ne performera
19:42plus, est-ce que ça t'affecte, Oriane, ou pas du tout ?
19:45Alors pendant les Jeux, c'est vrai que nous on est pas habitués à avoir des commentaires,
19:50enfin des haters, parce qu'on est pas du tout mis en lumière, et au final pendant
19:55les Jeux on a eu des commentaires comme ça, et ce qui est triste je trouve c'est que tu
19:59retires beaucoup plus les commentaires méchants que les commentaires gentils, et oui tu te
20:06dis mais les gens en fait ils y connaissent rien, donc il faut essayer de prendre du
20:09recul aussi et de dire mais en fait les gens ils te connaissent pas, ils connaissent pas
20:12ton sport, si tu regardes l'épée c'est l'arme aussi où la maturité elle est la plus tardive,
20:19où il y a des gens qui sont encore très performants, nous la plus vieille du circuit,
20:23c'est celle sur qui je perds en finale au championnat d'Europe, elle est de 80 donc
20:27elle va avoir 45 ans cette année, tu peux encore faire pas mal des Jeux, tranquille,
20:33tranquille, j'ai encore 15 ans devant moi, donc voilà je pense que vraiment ce qui prédomine
20:40c'est l'envie, et on fait un sport vraiment où la fraîcheur mentale elle est hyper hyper
20:49importante et si t'es pas à 8000% mentalement sur ta compète, tu peux être le champion
20:54du monde de l'entraînement et faire une compète pourrie en fait, donc je pense qu'être en
20:58phase avec soi-même c'est le plus important pour être performant.
21:02Donc tant que la tête suit, tu te fixes pas de limites Aurélienne ?
21:05Bah là où il y a Los Angeles, pour l'instant la limite c'est Los Angeles, mais en tout
21:12cas...
21:13L'Australie c'est sympa aussi hein !
21:14Ah ouais c'est hyper cool, mais c'est très très loin quand même !
21:17Tu m'étonnes !
21:18Non vraiment là c'est Los Angeles, déjà c'est essayer de revenir et de refaire les
21:25championnats du monde en 2026, donc voilà je me laisse encore 2025 tranquille, et après
21:35deux saisons, deux saisons et demie, trois saisons pour être forte, parce que voilà
21:41être forte ce que je disais, être forte en janvier 2025 ça veut pas dire que tu seras
21:45forte en août 2028, donc quatre ans c'est très très long, et il faut savoir être
21:50forte quand il faut.
21:51En tout cas ramener ces deux médailles des Jeux c'est fabuleux, mais se qualifier au
21:55Jeux on sait que c'est pas simple non plus, ta saison olympique a été semée d'embûches
22:01j'ai envie de dire Aurélienne, raconte-nous un peu comment tu l'as vécu, ça a pas dû
22:04être simple.
22:05Alors en fait nous ce qui est compliqué c'est que la qualification elle se fait par équipe,
22:11et ça commence en fait à cheval sur deux saisons, donc tu commences en mai 2023 et
22:16on finit en mai 2024, donc avant il y a les championnats du monde 2023 qui sont pris en
22:23compte, mais après à partir de septembre 2023 ça repart à zéro sur une nouvelle
22:28saison, des nouvelles qualifications, et donc du coup il faut être performant par équipe
22:34pour qualifier ton équipe, mais il faut aussi être fort individuellement et montrer que
22:41t'es présente, et c'est vrai que j'ai fait une saison pourrie, clairement, jusqu'en
22:47mai, donc il était temps que je me réveille, en fait au mois de mars j'étais vraiment
22:56très très nulle, je me prenais beaucoup la tête, j'étais hyper angoissée, je pense
23:02que j'avais vraiment cette hantise de me dire t'as fait tous les championnats du monde
23:05depuis 2013, t'es dans l'équipe, t'as toujours été là, et peut-être que t'iras pas aux
23:11Jeux, et j'avais cette peur, et en fait je me fais une cheville la veille de partir en
23:17Chine, donc il restait que trois Coupes du Monde, je sais que je pars pas en Chine, j'avais
23:21un podium en plus à défendre en Chine, et là donc j'étais clairement au plus bas,
23:27tu sais que t'as six semaines avant la Coupe du Monde d'après, qu'il t'en reste plus que
23:30deux, et que si t'es nulle tu regarderas les Jeux à télé.
23:33Donc là, la première réaction, à ce moment-là, tu fais presque un peu le deuil des Jeux
23:37ou t'es encore ultra motivée, tu dis que ça peut le faire ?
23:39En fait ce qui est hyper bizarre c'est que ça m'a libérée, et quand j'ai eu ma prête
23:45mentale au téléphone, elle m'a dit mais ton corps il fait vraiment bien les choses,
23:50parce que ça a été la pose dont j'avais besoin, et en fait j'ai été obligée de
23:56la faire, c'est pas moi qui ai décidé de faire cette pose là, c'est mon corps qui
23:58m'a dit, terminé, et du coup pendant ces six semaines et demie d'entraînement, j'ai
24:05quasiment pas fait des scrims, j'ai eu peut-être trois séances d'assaut, mais en fait je me
24:12suis dit, ok peut-être tu feras pas les Jeux, mais tes parents vont pas mourir, ton fils
24:17va pas moins t'aimer, il va rien se passer si tu fais pas les Jeux, c'est pas grave,
24:21et d'avoir ce moment pour pouvoir prendre du recul et de me refaire mal à l'entraînement
24:27parce que mon préparateur physique m'a mis tellement cher, franchement Faudier-Diarra
24:34c'est le pire, et je me suis retrouvée dans le bon sens, en mode la combattante qui repart
24:46de zéro et qui a rien à perdre, qui a tout à aller gagner, et la compète à Cali je
24:54la gagne en gagnant 4 matchs sur 6 à une touche, donc mentalement j'étais là, donc
25:02voilà tu sais aussi que peut-être tu sautes au premier match, et c'est pas du tout la
25:05même chose, la compète d'après je refais un podium, donc tu sais que ça se joue à
25:12rien et que quand mentalement t'es là et que tu es fraîche, ça fait toute la diff
25:20et quand t'as pas cette peur de quelque chose, tu t'exprimes beaucoup mieux.
25:25C'est intéressant que tu dises que ça se joue souvent à très peu de choses, bon
25:29j'ai vu pendant ces Jeux ça s'est joué à très peu de choses, t'aurais pu revenir
25:32sur ce plateau avec des médailles encore plus belles, mais aussi sortir au premier
25:38tour, puisque tu remportes ce match face à l'Ukrainienne Zohan Febi Bezura, 14-13,
25:44dès ton entrée en liste tu passes à rien, en fait à ce moment là on se dit vraiment
25:47que la frontière entre le rêve et le cauchemar est très fine.
25:51Bah oui en fait c'est aussi ça qui est beau, surtout à l'épée, parce que c'est vrai
25:57que c'est à l'épée qu'il y a le plus de surprises, au fleuret et au sabre, comme
26:01t'as la convention, quand t'es très fort, les différences de niveau sont plus importantes,
26:09nous comme c'est vraiment, tu peux avoir raison, mais quand même te faire toucher
26:14parce que c'est le premier qui touche qu'à le point, t'as toujours cette notion de ça
26:19se joue à rien, et c'est ça qui est dur, mais c'est ça qui est beau aussi, et je
26:25pense que ça nous permet aussi de garder la tête sur les épaules et de savoir que
26:28effectivement je peux sauter au premier tour et que tu refais la compétition le lendemain,
26:32c'est peut-être pas la même qui gagne, c'est peut-être pas le même podium, mais
26:36il faut être là le jour J, et ouais, ça m'a fait de la peine parce que je l'aime
26:44beaucoup cette Ukrainienne, elle est maman aussi, et elle a accouché juste avant la
26:50guerre, et du coup on avait beaucoup échangé, et donc ça me saoulait de la sortir, mais
26:58en sortant du match, elle m'a dit je suis contente que ça soit toi, c'est hyper sain
27:03aussi les relations qu'on a avec nos adversaires étrangers en fait, donc c'est ça aussi
27:10qui est beau, mais tu sais que ça se joue à rien, et du coup il faut prendre ta chance
27:14quand elle se présente.
27:15C'est vrai que c'est pas facile, les disciplines comme ça où c'est du 1 contre 1, tu sais
27:20que si tu passes, évidemment c'est beaucoup de joie pour toi, mais tu sais aussi qu'au
27:24bout de ton arme, t'as le pouvoir de réduire à néant les rêves de l'autre en fait.
27:29Ouais, mais bon, tu sais que c'est elle ou toi, donc t'as pas le choix, mais en tout
27:34cas, en fait le truc c'est que comme on grandit aussi tout ensemble, on se voit, on a 8 Coupes
27:39du Monde par an, donc c'est des personnes que tu vois tous les mois pendant des années
27:44et des années, donc tu tisses aussi des liens, et je trouve qu'on a vraiment de la chance
27:49en fait de pouvoir discuter avec autant de personnes de pays différents, on se retrouve
27:53dans des endroits, un coup t'es en Colombie, un coup t'es au Qatar, un coup t'es en Espagne,
27:58enfin on a vraiment cette richesse de pouvoir échanger avec autant de cultures différentes,
28:04et ça c'est vraiment aussi une des beautés du sport de haut niveau.
28:08Bon en tout cas voilà, ce premier tour tu le passes avec difficulté, mais ça passe
28:12quand même, mais on sent quand même que sur toute la compétition, c'est pas simple pour
28:16toi, pas mal de matchs sont accrochés, t'as peut-être un peu de mal aussi à t'exprimer,
28:22à sortir tes techniques spéciales, est-ce que tu, avec un peu de recul, tu te dis que
28:27finalement ce qui t'a permis de décrocher cette médaille d'argent l'individuel c'est
28:32la tête quoi ? Ah c'est que la tête parce que franchement
28:34escrimement parlant je m'en sentais pas bien du tout, j'ai pas revu tous mes matchs mais
28:40vraiment escrimement parlant je sentais rien, donc tu sais qu'il y a des jours où tu sens,
28:48des jours où tu sens moins, par équipe j'étais beaucoup plus fatiguée physiquement mais
28:52par contre mon escrime était là, donc ça a un peu compensé, mais voilà le jour de
28:57lundi c'était compliqué et c'est vrai que je me suis vraiment rendue compte de la
29:04sérénité que j'avais aussi parce que le premier match m'a sûrement libérée, mais
29:11ouais c'était la tête et j'allais tout droit quoi, je me posais pas trop de questions jusqu'à
29:18la finale où en fait c'était limite trop facile et ça m'a sorti de mon match et c'est
29:26pour ça que je passe à côté et du coup c'est frustrant parce que tu te dis purée jamais dans
29:32ta vie quand tu mènes aussi facilement un match tu te dis que tu peux perdre et ben en fait c'est
29:41les jeux et les jeux tout est possible et voilà il suffit que tu sortes de ton match que tu
29:46commences à réfléchir et tu dis voilà mais comment j'ai fait pour mettre tout ça de touche et puis
29:52l'autre tu vois que du coup elle commence à remonter et en fait c'est vraiment après ça
29:58s'inverse et voilà. On remet un peu dans le contexte donc cette finale face à Viviane Kong
30:03la numéro 1 mondiale une fille que tu connais très bien évidemment il y a beaucoup de respect
30:07entre vous tu commences parfaitement cette finale 7-1 dans la deuxième manche justement
30:14ça t'a troublé tu t'es dit mais attends en fait là c'est pas normal que je mène autant c'est ça
30:18ça t'a sorti complètement. Ouais enfin tu te prépares à une finale olympique dure dès le début
30:24et c'est vrai qu'en fait. Oui t'avais pas prévu ce scénario là du tout. Ouais et puis en fait le
30:28truc aussi c'est qu'il était hyper tard et on n'a pas l'habitude de tirer aussi tard comme tu le
30:35disais j'ai perdu beaucoup de plumes aussi sur les matchs d'avant alors qu'elle elle a eu des
30:37matchs qu'elle a beaucoup mieux géré et je pense que pour le coup mentalement elle a beaucoup moins
30:45tiré sur la corde et donc du coup peut-être qu'elle elle a commencé le match aussi un peu
30:52à l'envers aussi parce qu'elle avait été habituée de toute la compète à avoir des matchs qui se
30:55déroulaient hyper facilement à l'inverse de moi et moi j'ai pas compris ce qui se passait parce
31:03que c'était trop facile elle n'a pas compris ce qui se passait parce que c'était dur et en fait ça
31:08a switché et j'ai pas réussi à me remettre à me remettre dedans et voilà tu prends pas la bonne
31:16décision à la fin après tu peux te le refaire dix fois tu dis pourquoi j'ai pas fait si c'est ça
31:21avec si on peut refaire le monde mais mais c'est vrai que tu t'arraches quand même parce que t'arrives
31:25à arracher la mort subite sur le gong 12-12 tu peux me décrire le court moment entre la fin du
31:31match et le début de la mort subite il se passe quoi dans ta tête justement c'est ça le problème
31:35c'est que je pense que toute la journée j'ai réussi à avoir un peu ce recul sur moi-même et
31:42je pense que ce soit que ce soit sur cette sur cette mort subite là où où la mort subite par
31:51équipe j'ai pas réussi à me poser et à prendre ce temps là et c'est pour ça que je l'aimais pas
31:59quoi on rappelle un mort subite c'est une minute supplémentaire et le premier qui marque gagne
32:03quand la lumière elle s'allume et que tu comprends que tu seras pas championne olympique il se passe
32:09quoi rien c'est bâtard de la déception c'est clair que tu es en finale olympique tu tu veux
32:16gagner quoi tu veux gagner c'est à ça rien je disais je m'appelle aurianne je m'appelle pas
32:22argentienne mais mais mais mais ouais c'est de la déception mais en même temps tu relativiste
32:30tu dis purée aurianne tu aurais pu sauter premier tour quoi mais ça va vite tu fais très vite le
32:34deuil de l'or pour savourer l'argent en un div ouais franchement je me dis vraiment regarde ta
32:41journée dans ta globalité enfin et puis tu relativiste on n'est que trois à être médaillé
32:46quoi on n'est pas être médaillé sur combien de filles à la compète mais sur combien de filles
32:52qui ont fait des coupes du monde combien de filles qui auraient pu être là et qui se sont pas
32:55qualifiés donc même si ça saoule fin tu dis purée mais rien tu as une touche des champions
33:00olympiques tu relativise quand même parce que tu as une médaille d'argent autour de ton cou quoi
33:05que tu as descendu les marches du grand palais donc donc oui tu relativise plus enfin en tout
33:13cas moi j'ai relativisé plus facilement cette défaite là et puis parce qu'aussi faut accepter
33:18quand la fille elle a été plus forte quoi elle a été monstrueuse donc bon bah elle a été
33:22monstrueuse accepte de perdre si la nana elle et puis sur toute l'olympiade elle a été incroyable
33:28donc donc voilà tu dis c'est pas volé que la nana soit championne olympique non plus quoi un
33:34mot orianne sur le public du grand palais fin déjà le cadre et le public je suppose qu'il n'y a pas
33:38vraiment de mots pour décrire ça mais non c'est c'était vraiment en fait le truc c'est qu'il faut
33:44dire aussi que nous on n'a jamais de public vraiment on est habitué à ce que notre public
33:50ce soit les filles qui ont perdu les matchs d'avant donc on n'a jamais autant de personnes
33:55qui sont là pour pour nous encourager et nous et nous voir donc c'était c'était dingue et puis
34:03bon fin tu es chez toi les gens ils ont le ton non alors que je pense cinq minutes avant ils ne
34:08connaissaient pas c'est comme c'est comme enfin un truc à vivre incroyable et et c'est pour ça
34:15aussi que je pense que pour moi était important de prendre du recul parce que on sait qu'on revivra
34:19jamais ça même à los angeles on revivra jamais ce qu'on avait qu'au grand palais au grand palais
34:25en tant qu'athlète français et il faut accepter que tu vas retourner dans les petits gymnases à
34:32cette heure du mat où il y aura personne et voilà quoi donc donc je pense que ce temps là il est
34:38aussi important pour ça pour pour se rendre compte de ce qu'on a vécu mais mais savoir que l'on le
34:44revivra pas quoi quand on en reparle là comme ça tous les deux enfin à l'occasion d'en reparler
34:48évidemment souvent mais il ya un peu de nostalgie orien ou maintenant t'es passé à autre chose
34:53non franchement pas de nostalgie juste je suis tellement reconnaissante d'avoir pu vivre tout ça
34:59parce que parce que c'était fou quoi donc donc non c'est pas de la nostalgie c'est vraiment juste je
35:08suis vraiment heureuse et fière de m'être battue pour avoir la chance de pouvoir vivre ces moments
35:14là quoi et de pouvoir les partager avec ma famille avec toutes les personnes qui m'ont toujours soutenu
35:20et encouragé et d'avoir mon fils et qui peut poser avec avec les médailles c'est quand même
35:28c'est quand même des belles récompenses tu l'as dit très tôt je veux être aux jeux olympiques en
35:332024 avec mon fils dans les tribunes on a quelques photos très marquantes évidemment très émouvantes
35:39où tu es avec ton fils matisse qu'à trois ans et demi le contraire en plus et c'est magnifique de
35:44pouvoir vivre ça avec lui mais non non oui c'était c'était fou après je sais pas si il s'en souviendra
35:50mais mais bon c'est sûr que c'était dingue justement c'est intéressant parce qu'évidemment là il n'est
35:56pas encore peut-être en âge de se souvenir de tout et de comprendre exactement l'ampleur de
36:00ses médailles il te demandera un jour il dira maman raconte moi c'est vrai qu'on a la chance
36:07d'avoir maintenant tellement de support et peut-être qu'il s'en souviendra pas mais il fera
36:12genre il s'en souvient parce que il aura revu les images et du coup ça il s'inventera des souvenirs
36:18sur sur les images mais mais c'est sûr que c'est vraiment hyper fort d'avoir pu vivre ça à la
36:26maison et avec mon fils ton fils puis d'autres personnes aussi d'ailleurs on a quelqu'un qui
36:32a un petit message pour toi on l'écoute bonjour orianne malot breton je suis un de vos plus grands
36:38fans et dans la mesure où vous envisageriez un prochain comeback sportif j'aurais aimé savoir
36:43si vous aviez prévu un stock de rubans adhésifs à coller sur le masque vu que cela s'est avéré
36:49assez efficace l'été dernier voilà bisous à plus dit bisous mais il vous voit voilà il faut préciser
37:00bon papa comment vous avez eu son numéro à mon père les réseaux sociaux maintenant on arrive à
37:08voir tout ce qu'on veut on est journaliste ouais c'est vrai c'est vrai le scotch ouais c'était une
37:15c'était une drôle d'histoire aussi mon scotch et je l'ai toujours pas fait d'ailleurs il faut que je
37:20le fasse mais mon masque va partir au musée national du sport à nice parce que du coup
37:26ils m'ont demandé ils m'ont demandé si je voulais donner un objet des jeux et ils m'ont dit
37:33il faut que c'est une histoire et tout j'ai dit ben en vrai je vois pas autre chose que mon masque
37:38à vous donner pour pour raconter une histoire et et c'est vrai que ce scotch il a marqué il a marqué
37:45les gens parce qu'il m'a permis de me remettre un peu dedans et de faire vraiment une coupure
37:50dans ce premier match qui commençait pas hyper bien mais en fait j'ai revu des photos de la coupe
37:56du monde de fujaira donc la dernière coupe de la saison et j'avais j'avais mis un scotch aussi
38:01parce que je voyais rien avec le le reflet du soleil sur la piste podium donc en soi j'étais
38:08une habituée du scotch magnifique puis ça fait toujours plaisir d'avoir un message de son papa
38:13petit papa merci papa on a parlé de l'individuel on peut aussi reparler du par équipe on a déjà
38:19parlé un petit peu rien mais bon scénario difficile parce que l'histoire se répète un
38:24peu il ya quand même des similitudes avec ton parcours en individuel où ça passait une touche
38:28d'une médaille d'or olympique par équipe avec marie-florence candassamy coralline vitalis et
38:33alexandra louis marie évidemment je vais pas te demander laquelle est la plus belle laquelle a
38:39été la plus dure à digérer puisque c'est c'est très différent il y en a une c'est l'accomplissement
38:42personnel et l'autre c'est c'est un travail collectif et puis une médaille à partager
38:47cette ultime touche là ce que elle a été presque plus dur à digérer que vraiment le soir de
38:55l'équipe je pleurais dans mon lit alors que les filles elle fêtait la médaille moi j'ai j'étais
39:00tellement mais ça c'est pas arrivé à l'individuel non non non j'étais vraiment mais tellement triste
39:07de pas réussir à mettre cette dernière touche pour les filles parce qu'en fait ce rôle de
39:13finisseuse il est un peu il est difficile parce que moi je me suis toujours dit tu sens c'est toi
39:19qui finit le match tu tu gagnes mais c'est pas toi qui gagne c'est l'équipe qui gagne alors que par
39:23contre quand tu perds et que t'arrives pas à mettre cette dernière touche tu dis purée j'ai
39:27pas fait mon taf en fait et et donc du coup j'ai vraiment eu le sentiment de ne pas faire mon
39:33boulot jusqu'au bout et ça a été quelque chose de vraiment difficile à digérer même si avec le
39:41recul tu dis bah oui c'est un travail d'équipe c'est pas là que ça se joue il y a eu des quoi
39:47que pendant le match on mène on n'arrive pas à capitaliser sur sur notre avance donc en soi tu
39:59le sais avec le recul que c'est pas de ta faute mais vraiment je sur le pendant le l'hymne italien
40:05je pleure enfin j'étais j'étais vraiment triste que parce que pour moi notre groupe méritait de
40:12gagner parce qu'on parle des quatre filles qui sont là mais en fait on représente on représentait
40:17tout le groupe épée d'âme qui a grandi pendant toutes ces années moi je suis rentrée à l'insep
40:23avec coralline marie-flo était là depuis pas super longtemps alexandra l'arrivée plus tard
40:28mais mais c'est vrai qu'on a vraiment grandi tout ce temps tout ensemble toute notre vingtaine on
40:34la fête ensemble il ya eu des hauts des bas on sait c'est aussi ça qui fait la force d'un groupe
40:39c'est que on n'était pas toute meilleure copine dans notre groupe de 12 15 filles mais par contre
40:44on se connaissait tellement bien que on savait qui avait besoin de quoi à tel moment et et ça fait
40:51vraiment la force d'un collectif et et on savait que les filles étaient derrière nous elle nous
40:56entraînait jusqu'au bout c'est quand même difficile aussi dans un sport comme le nôtre
40:59où tu as un sport individuel mais en même temps tu as besoin des autres pour être forte mais tu
41:04sais aussi que bah en fait si c'est toi c'est pas une autre et et il faut par contre fonctionner
41:10ensemble pour aller chercher des médailles par équipe donc c'est hyper compliqué aussi de trouver
41:13le le bon équilibre et le juste milieu et on savait qu'on avait le groupe des filles qui était
41:20derrière nous qui nous a entraîné jusqu'au 24 juillet et et du coup de pas mettre cette touche
41:26purée mais mais en fait c'est c'était pour toutes ces filles là que je voulais la mettre la touche
41:31et et donc ça a été ouais plus beaucoup plus dur beaucoup plus dur de digérer ça mais après c'est
41:40sûr que le lendemain tu te réveilles tu vas au club france et t'as tes deux médailles on se dit bon
41:44il y en a qui ne les ont pas quoi et et par contre vraiment ce que je te disais tout à l'heure je
41:51suis tellement fière d'avoir montré que j'étais quand même là pour mon équipe malgré ma réussite
41:58individuelle j'ai je voulais vraiment pas qu'on puisse penser que j'avais fait mon taf et que
42:04c'était bon quoi c'est très dur on l'a vu avec le sabre notamment où banois petit brunet sara
42:09balzer 1 et 2 et le par équipe ne fait pas de médailles non oui c'est très dur et en plus le
42:15sabre dame elles étaient archi archi favoris donc tu te rends compte qu'une compète une compète et
42:21que même si sur le papier tu es la plus forte que tu es la plus forte équipe bas c'est pas
42:26forcément toi qui gagne et et c'est dur mais mais mais nous on l'avait vécu l'année d'avant on avait
42:32été super forte toute la saison et on fait pas de médailles au monde et ça avait été très compliqué
42:38à digérer et par contre était hors de question que ce truc là se reproduise aux jeux à la maison
42:43et et et et marie-flo marie-flo à milan quand on perd à la mort subite en quart de finale sur
42:52des filles sur les suisses est ce qu'on avait compté on n'avait jamais perdu on était en
42:56chambre d'appel on était au bout de notre vie on pleurait et tout on voulait pas aller faire les
43:00matchs de classement parce que franchement c'est dur de faire les matchs de classement quand tu
43:04vas chercher l'or et marie-flo elle nous dit les filles vous inquiétez pas ça va nous servir on
43:09le regardait mais qu'est ce qu'elle nous raconte mais elle est sérieuse là on vient de perdre on a
43:15perdu trois matchs de la saison et qu'est ce qu'elle nous raconte et en fait bon marie-flo c'est une
43:20grande visionnaire et c'est vrai que ça nous a servi avec le recul tu dis valait mieux aller
43:26chercher cette médaille au grand palais que qu'une médaille au monde donc donc voilà et si on se
43:34remet un peu dans le contexte donc tu as 29 partout face à l'italienne alberta santuccio est ce que
43:39les vieux démons femmes même pas les vieux démons les démons récents de cette dernière touche en
43:43individuel ressurgissent ou pas du tout pas du tout franchement j'ai pas du tout j'ai pas du tout
43:51pensé à mon indif mais mais pour le coup j'ai pas réussi du tout à me parce qu'en fait c'est pas
43:57tant la mort subite que je regrette c'est vraiment juste avant où j'arrive à passer devant et là
44:06pour moi je dois faire un break reprendre le temps ce moment là parce que ça va très vite
44:11il reste pas beaucoup de temps et c'est là que je suis pas c'est là que je suis pas assez forte
44:16donc après la mort subite franchement la mort subite c'est la mort subite mais c'est vraiment
44:21sur le petit temps juste avant où je dois capitaliser je dois faire un vrai break et je
44:26dois enfoncer le clou et j'arrive pas quoi ça t'arranger un petit peu ou pas après les jeux
44:31c'est ces deux ultimes touches où ça joue à rien bah vraiment là par équipe oui je me rendormais
44:37je me disais mais pourquoi pourquoi quand tu lui fais cette parade là après pourquoi tu reprends
44:42pas du temps pourquoi puisque en plus sans tout de suite on se connaît depuis qu'on a 15 ans
44:45vraiment parce qu'elle a un an de moins que moi donc depuis qu'on est cadette on est en compète
44:51ensemble et même encore maintenant ça t'arrive à avoir des moments comme ça où ça traverse
44:54l'esprit on y repense ça va mieux ça va mieux parce que là maintenant je suis vraiment en
45:01mode aller on va y retourner quoi donc du coup du coup maintenant je suis plus sur le sur la
45:07suite et sur le fait bah qu'on est on n'est pas championne du monde on n'est pas championne
45:12il y a encore plein de choses à aller chercher et du coup je suis vraiment plus sur ce truc là
45:17de me dire on a encore des choses à faire avec les filles et c'est sur c'est sur ça qu'il faut
45:23basculer maintenant parce que de toute façon on la refera pas la finale donc donc c'est comme ça
45:28t'as bien raison c'est le bon état d'esprit c'est quand même énorme d'être double vice
45:31championne olympique je te félicite encore une fois orianne l'après-jeu ça peut être un peu
45:35difficile à gérer on a reçu très récemment maxime poti que tu connais très bien le fleurettiste dans
45:40cette émission il s'est exprimé sur ce sujet on va l'écouter maxime avant ça moi j'aimerais savoir
45:44je reçois souvent des athlètes ici pour qui l'après-jeu c'est un peu difficile il y en a
45:48voilà ça c'est un clan et l'autre clan c'est plus une libération un soulagement tu te ranges un peu
45:54de quel côté toi maxime moi je suis reconnaissant de fou de ce que j'ai vécu avec les jeux même
46:00avec avant tout mais quand ça s'est fini j'étais content j'ai dit merci vraiment enfin tu vois
46:05j'ai ça même symboliquement j'ai regardé l'univers j'ai dit merci j'ai vécu un truc de fou et j'étais
46:09content de passer à autre chose parce que c'est vrai qu'en fait nous les gens on y pense tout le
46:14temps pendant un an deux ans trois ans avant mais aussi les gens quand on les voit on incarne les
46:20jeux à la maison les jeux à paris il y avait plus plus d'attentes que d'habitude et du coup
46:24voilà quand on croise les gens dans la rue on a envie de penser à autre chose on a fini l'entraînement
46:27et puis les gens disent alors les jeux ça en est où alors nous aussi les journalistes voilà le truc
46:31donc on a beaucoup de rappels et donc en fait c'est c'est une une un peu une prison dorée voilà ça
46:35fait partie du jeu c'est pas très grave mais quand ça s'est fini bah voilà j'étais content que ça
46:39s'arrête aussi de passer à autre chose et d'avoir d'autres projets tu te retrouves dans ce qu'il dit
46:43orion ouais c'est vrai que le fait que les jeux étaient à la maison en fait pour les gens hors
46:51sport tu n'étais sportif de niveau que si tu faisais les jeux alors qu'en fait basse déjà faut
46:58se qualifier enfin c'est et c'est vrai que nous on a su les sélections très tard en fait parce
47:05qu'on les a su en début juin mais du coup pendant toute et je pense que ça m'a aussi enfin je
47:12m'en rendais pas compte mais pesé bah tu croises des gens tu poses ton fils à la crèche donc du
47:18coup c'est bon t'es qualifié donc c'est bon t'es qualifié tu vas au jeu bah en fait non je suis pas
47:23encore qualifié et encore tout et en fait tu as l'impression que si tu dis pas que t'es qualifié
47:27t'es nul et et donc je me retrouve effectivement dans ce que dans ce que max disait c'est quand
47:34même pesant d'avoir ce truc là te dire tu dois prouver ce truc là pour que les gens ils te
47:40donnent entre guillemets de l'importance alors que non et puis et puis après oui c'est sûr que
47:48c'est une page qui se tourne c'est une page qui se tourne c'est beaucoup d'années de travail pour
47:55arriver à ce truc qui était qui était fou et je pense qu'on en a vraiment profité en tout cas
48:04moi j'ai essayé de me dire vas-y souviens toi de ça souviens toi de ça quand j'étais en chambre
48:09d'appel je me dis rien faut que tu gagnes ton match pour pouvoir revenir en chambre d'appel
48:12enfin que ce soit la compète et puis même nous on a fini tôt donc le 30 juillet on était en
48:17vacances on a pu profiter des jeux voir voir nos copains aller chercher des médailles voir
48:25d'autres sports aller au club france enfin c'est vrai que du coup on a enfin moi j'ai vraiment le
48:29sentiment d'avoir profité de mes jeux mais mais c'est sûr qu'il faut se trouver de nouveaux objectifs
48:35ouvrir un nouveau chapitre ouvrir ouais une nouvelle page et et je comprends que il y ait des gens qui
48:44se downent parce que ça a été tellement fort que il faut trouver un truc qui te fait vibrer autant
48:52que ce truc là quoi et c'est pas c'est pas si évident que ça j'aimerais aborder une dernière
48:58chose avec toi rien qu'assez intéressante en plus dans l'actualité paris 2024 voilà c'était une
49:02grande fête il y avait aussi une mission avec ces jeux c'était de laisser un héritage pour le sport
49:06français ça c'était sur le papier le gouvernement a proposé une réduction de plus de 40% du budget
49:12du sport qui est déjà le plus faible de tous les ministères en tant qu'athlète de haut niveau
49:17ariane comment tu vois ça c'est assez déprimant révoltant inquiétant ben moi ça me fait de la
49:22peine en fait ça me fait de la peine parce que je me dis le sport de haut niveau c'est qu'une
49:28petite partie du sport et ça faut pas l'oublier oui on est les têtes d'affiche du sport et et on
49:34fait rayonner les couleurs de la france aux quatre coins du monde mais mais en fait le sport c'est
49:39beaucoup plus que ça le sport c'est c'est ça fait d'air c'est c'est apprendre aux enfants à vivre
49:46ensemble à être tolérant à respecter l'autre à respecter l'arbitre à bouger tout simplement
49:54parce qu'on parle des écrans que le monde est sédentaire que que voilà on bouge pas assez
50:01toutes les maladies chroniques et tout enfin tous les arrêts de travail tous tous les trucs qui font
50:06que on a des preuves comme quoi il faut faire du sport et que il faut il faut bouger et apprendre
50:12à nos enfants à bouger et c'est sûr que si on dit bah on t'enlève on t'enlève 400 millions de
50:20budget bah ça ça pique un peu quoi et au final qu'est ce qui qu'est ce qui va qu'est ce qui va
50:26en pâtir basser les jeunes c'est le sport de niveau aussi mais en fait c'est c'est surtout
50:32il ya combien de bénévoles qui bossent dans les clubs il ya combien de structures sportives qui
50:37vont pas pouvoir s'ouvrir après les jeux on s'est bien rendu compte qu'il y avait de plus en plus
50:41d'adhérents dans plein de disciplines la nôtre y compris on a on a pris entre 20 et 30 % de
50:48licenciés en plus mais faut pouvoir les accueillir ces personnes là et pas juste leur dire bah il
50:53ya plus de place donc il faut former des il faut former des entraîneurs il faut ouvrir des
50:58structures et en fait si t'as pas le budget ça veut dire quoi ça veut dire que bah du coup les
51:03ces personnes qui se sont pas inscrites ou qui n'ont pas pu s'inscrire bah elles vont pas faire
51:07de sport et je trouve que c'est vraiment triste d'avoir pu avoir cette vitrine là et de se rendre
51:13compte que le monde était tellement heureux en tout cas les français étaient tellement heureux à
51:18travers les jeux olympiques et les jeux paralympiques je trouve ça vraiment triste et et inquiétant
51:25pour pour la suite parce que je pense qu'il faudrait vraiment prendre le sport dans l'autre
51:29sens et pas se dire que le sport coûte de l'argent mais le sport peut faire gagner de l'argent parce
51:33que bah si t'as plus de gens qui font du sport t'as moins de burn out t'as moins de t'as moins
51:38de maladies chroniques donc t'as moins d'arrêt de travail et puis et puis tout le monde vit de
51:46meilleure humeur et en meilleure santé donc donc je trouve que c'est vraiment triste inquiétant
51:53et et puis pas hyper respectueux par rapport à nous aussi beaucoup de promesses enfin
51:59d'engagement de voilà Paris 2024 on a tous rêvé on a l'impression que la flamme elle est déjà
52:03éteinte en fait bah ouais c'est triste de toute façon ça a commencé aussi avec le fait de nous
52:09imposer sur nos primes à partir du moment où où tu dis oui vous avez fait rayonner la france mais
52:17mais bah en fait on va on va quand même imposer vos primes tu dis purée mais vous
52:22rendez compte de fin au final prend notre prime sur le nombre d'années de travail déjà
52:27discuter ça rien nous c'est assez fin moi j'ai bien entendu que que on était imposé
52:35d'accord ok ok changement donc donc voilà enfin tu dis on n'a quand même pas été trois trois
52:42cent mille non plus médaillé et et on va on va chercher des impôts donner nous en moins au départ
52:50mais juste ne nous reprenez pas ce que vous avez dit que vous nous donniez donc voilà en fait c'est
52:56plein de petits trucs qui font que je trouve que le sport est pas mis à sa juste place et et ouais
53:04encore une fois on nous remet un peu on nous remet un peu au placard et on se rend pas compte de
53:08de l'impact positif qu'a le sport sur la société et et sur les gens ouais il ya eu un peu ça s'est
53:17un peu bougé dans le milieu du sport évidemment stéphane nomi c'est un le président de la
53:19fédération française de judo a rédigé une lettre ouverte au gouvernement un carton rouge à bercy
53:23et une pétition aussi qu'en ligne j'ai vu que tu l'avais partagé également nombreuses athlètes
53:28tu penses que ça peut faire bouger les choses ça rien je sais pas je me dis que en tout cas
53:34qui ne tente rien n'a rien et que je pense qu'il faut que faut que nous athlètes ont on fasse
53:39passer aussi des messages et et voilà si on peut en tout cas tirer la sonnette d'alarme et dire que
53:47que c'est pas que c'est pas viable tu vas chercher le sport qui est déjà le plus petit budget de
53:56l'état et et c'est bon enfin c'est énorme le pourcentage qu'on nous enlève donc ouais c'est
54:03j'espère que ça pourra faire bouger les choses et on a la chance d'avoir aussi des marégeaux
54:09d'été dit qui qui ont des voix qui ont du port qui portent et qui ont de l'impact donc j'espère
54:17que ça fonctionnera mais mais bon on sait pas au sujet voilà on termine cette émission avec de
54:25l'espoir on espère évidemment mais donc en rien toi petite pause dans ta carrière avant d'ouvrir
54:30une nouvelle page un nouveau chapitre avec les jeux de los angeles donc là ça se passe comment
54:34tu donc la vie de maman la vie de kiné tu t'entraînes encore ouais je m'entraîne physiquement
54:39quasiment tous les jours j'ai pas encore repris le spécifique je vais reprendre la bientôt on fait
54:49un peu les plans avec l'entraîneur national donc voilà je vais reprendre tranquillement et pour
54:55pouvoir me projeter sur la saison 2025 2026 tu dis souvent à l'épée c'est une c'est une arme de
55:01maturité t'as de l'expérience t'as des résultats les axes de progression pour toi rien ne serait
55:08lesquels en priorité mais c'est encore d'optimiser de façon peut toujours optimiser et c'est sûr que
55:13c'est des réglages après mais mais je pense que j'ai appris avec le temps à vraiment savoir ce que
55:19je voulais travailler juste pas juste à l'alentraînement pour à l'entraînement avoir un
55:24vrai plan de réflexion sur là je veux bosser ça là j'ai besoin de faire ça là je sais que j'ai
55:32besoin de faire du fond parce que je sens que au niveau du coeur ça va pas là je sens que
55:38techniquement il faut que je bosse à vraiment avoir des axes hyper ciblés et et je pense que
55:44d'être maman ça m'a appris à tout optimiser j'utilise mon temps et mon énergie et donc voilà
55:50je je sais que je peux plus m'entraîner comme quand j'avais 20 ans à juste faire la quantité de
55:54la quantité de la quantité je pense que je connais aussi très bien maintenant mon corps je vois aussi
56:00les limites à des moments où j'ai trop tiré sur la corde où il faut que que je lève un peu le
56:05pied donc voilà c'est des réglages et puis je pense aussi qu'aujourd'hui j'ai un rôle envers les
56:12jeunes qui rentrent à l'INSEP je pense que en étant voilà avec un médaille olympique mais pas que
56:20j'ai douze ans d'INSEP à mon actif j'ai appris à vivre avec les filles on a vécu plusieurs
56:29olympiades on s'est rendu compte des trucs qui fonctionnaient des trucs qui fonctionnaient pas
56:32et je pense que voilà on a aussi un rôle de transmission envers les nouvelles générations
56:38parce que parce que enfin je pense que c'est hyper important de montrer qu'il ya aussi une
56:44concurrence saine moi je sais que je vais revenir je sais que ça va être dur mais s'il y a plus
56:50forte que moi bah j'accepterai le fait qu'il ya des filles qui sont plus fortes que moi c'est le
56:54sport mais par contre je vais jamais mettre des bâtons dans les roues aux filles et s'il faut
56:59que je sois là pour les hommes pour les préparer pour les championnats si je suis pas qualifié bah
57:03en fait je le ferai et c'est ça aussi qui est important à faire passer comme message c'est
57:09qu'on est en groupe et et la réussite des unes et aussi la réussite des autres et et donc voilà
57:15j'aimerais bien aussi faire passer des messages aux jeunes qui arrivent parce que là c'est vraiment
57:20un tout nouveau groupe à l'INSEP c'est des petites quoi c'est des petites qui sont nés en 2005
57:25donc donc oui je pense que c'est important d'avoir ce rôle là et et après voilà les plus
57:36fortes partiront en compète mais voilà c'est un peu je veux revenir pour être forte mais je veux
57:42aussi apporter des choses au groupe c'est un très bel état d'esprit en tout cas Auriane merci
57:46vraiment Auriane parce que j'ai beaucoup aimé discuter avec toi c'est passé très très vite
57:49on pourra encore discuter pendant pas mal de temps mais voilà t'as aussi une vie à mille à l'heure
57:54donc on va on va te laisser repartir puis aller chercher Mathis c'est ça je vais aller chercher à
57:59l'école merci beaucoup Auriane merci à toi c'était super top et puis ben nous on se retrouve la
58:04semaine prochaine pour un nouveau sport stream merci à toute l'équipe en régie merci à vous
58:08chers téléspectateurs chers téléspectatrices on se retrouve la semaine prochaine salut bye bye

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