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Triple championne du monde de Judo et vice championne Olympique, Brigitte Deydier a été l'une des premières championnes à accéder aux compétitions internationales alors réservées aux hommes !

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Transcription
00:00Je suis Brigitte Dédier, trois fois championne du monde, vice-championne olympique, huitième
00:21d'AD et toujours judokate.
00:25J'ai découvert le judo vers 13-14 ans, ce qui est assez tard pour le judo.
00:33J'habitais une petite ville de province qui s'appelle Montauban et juste à côté de
00:37mon école s'est ouvert un club de judo avec un prof qui était jeune.
00:41Du coup, toute notre bande de copains, copines, on a tous décidé d'aller s'inscrire au
00:47judo en septembre.
00:48Au départ, je ne savais pas que c'était un club FSJT, j'avoue que je ne savais même
00:51pas la différence entre FSJT, mais même je ne savais pas ce que c'était un club de
00:55la fédération.
00:56Dans cette époque, effectivement, aller dans un club de judo pour une jeune fille, ce n'était
01:01pas très commun.
01:02Et surtout, faire de la compétition, c'était encore moins commun.
01:05Certains clubs de judo acceptaient les jeunes filles, mais les cantonais dans une zone plutôt
01:12technique, plutôt kata, il n'y avait pas de combat.
01:15Il n'y avait pas de championnat de France de la fédération pour les femmes.
01:23La FSJT a été la seule à nous proposer, nous, jeunes filles du moment, qui avions
01:29envie vraiment de combattre, de voir jusqu'où on pouvait aller.
01:33La FSJT a été la seule à nous proposer des championnats de France en bonne et du
01:37fort et on se rencontrait régulièrement sur ces championnats.
01:42C'est très intéressant parce que la confrontation au meilleur niveau, ça fait toujours progresser.
01:47Et ça a été l'ossature de la première équipe de France féminine.
01:55Mon éducateur, Jean-Claude Cabane, du dojo Montalbanais, il a été très ouvert aux femmes
02:01immédiatement, mais non, ce n'était pas un cheval de bataille, c'était naturel.
02:04C'était un peu, enfin, normal.
02:07Il accompagnait le judoka dans sa recherche personnelle.
02:16Il ne mettait pas de toute pression sur la compétition, d'ailleurs, je pense que c'est
02:22pour ça que ça marchait.
02:23Les entraîneurs nationaux, à l'époque, quand on a commencé à l'INSEP, c'était
02:32dans les années 80, c'était déjà très tard, pour le premier championnat judo, il
02:36y a eu une section qui s'est ouverte à l'INSEP, 5-6 filles seulement.
02:40Et l'entraîneur qui venait entraîner cette section féminine, en fait, c'était celui
02:46qui perdait au tirage au sort entre les entraîneurs qui s'occupaient des masculins.
02:51On changeait d'entraîneur tous les 3 matins, on n'avait jamais le même, donc on n'avait
02:54jamais les mêmes approches techniques.
02:58Et donc, un jour, on a fait grève jusqu'à ce que l'ETN descende, les directeurs techniques
03:02nationales viennent nous rencontrer pour qu'on discute vraiment de ce que la fédération
03:08voulait faire de cette équipe de France.
03:09Ce qui a bougé les lignes, surtout, c'est que les championnats du monde féminin, dès
03:15la première émission, il y a eu beaucoup de monde, il y a eu beaucoup de pays.
03:19Dans le judo masculin, il y avait beaucoup de pays, mais pas beaucoup plus que pour le
03:24judo féminin.
03:25Donc, on avait exactement les mêmes critères d'entrée que le judo masculin et le fait
03:30que l'équipe de France gagne beaucoup dans les tournois, dans les championnats d'Europe
03:35et du monde, a fait que la France, à ce moment-là, elle a quand même un peu poussé puisque ça
03:39nous permettait d'avoir des médailles olympiques.
03:41Et les résultats, ils s'en penchaient à partir des championnats de France à la FGT.
03:45C'est une chaîne continue qui a fait qu'à un moment, oui, les résultats de l'équipe
03:50de France, les défis des équipes de France ont poussé les institutions à bouger.
03:55À mon professeur Jean-Claude Cabade et à la FGT, merci d'avoir cru en moi.

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