La Victoire est en Elles - Laura Marino
Cette semaine, Alexandre Delpérier reçoit la championne de plongeon Laura Marino. 3 ans après l'arrêt de sa carrière de sportive de haut niveau, elle sort son premier livre " Se dépasser avec Laura Marino" aux éditions Leduc.
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00:00Musique d'ambiance
00:18Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport,
00:20soyez les bienvenus dans votre rendez-vous dédié aux femmes dans le sport.
00:24Bienvenue dans La victoire est en elle, avec encore aujourd'hui une invitée exceptionnelle.
00:30Elle est championne d'Europe et du monde de plongeon,
00:32Laura Marino est notre championne du jour.
00:34Trois ans après l'arrêt de sa carrière, elle vient nous présenter son livre,
00:37un mélange entre autobiographie et remise en forme, mais surtout une leçon de vie.
00:43Ma chère Laura, bonjour, je suis ravi de t'accueillir.
00:46Bonjour et merci de me recevoir.
00:48Ce livre, Se dépasser avec Laura Marino, est particulièrement inspirant.
00:52Salim est également en ligne avec nous. Salut Salim.
00:56Salut Alex, bonjour Laura, bienvenue sur notre plateau.
00:59On est très, très heureux de te recevoir aujourd'hui.
01:02Je pense que tu as pas mal de choses, effectivement, à nous dire.
01:05Ça suscite beaucoup de questions pour moi, en tout cas, ce livre.
01:08Oui, moi aussi, et je dois avouer qu'elle secoue le cocotier, Laura.
01:12Est-ce que c'est aussi ça, la mission, l'objectif de ce livre ?
01:16Quand tu discutes, et vous allez le voir puisque vous allez l'écouter maintenant,
01:20quand vous discutez 5, 10, 15 minutes avec Laura, parfois elle vous…
01:23Ah oui, c'est vrai. Il y a un peu de ça, non ?
01:27Écoute, à toi de me dire si c'est l'effet secouage de cocotier que je fais.
01:31Moi, je prends.
01:33C'est vrai qu'avec ce livre, pour la première fois, je raconte mon histoire
01:37et les dessous de mon histoire.
01:39Je peux comprendre que ça a secoué le cocotier.
01:42En tout cas, ça a secoué le cocotier chez moi déjà, en le vivant et en l'écrivant.
01:46Maintenant, c'est la dernière phase, c'est la partager mon histoire et la faire lire.
01:52Est-ce que tu es heureuse avec le recul de ta carrière ?
01:55Championne du monde 2017 par équipe mixte, championne d'Europe 2017 par équipe mixte,
01:59vice-championne d'Europe 2015.
02:01Est-ce que tu es satisfaite de ta carrière ou est-ce que tu vas me répondre ?
02:05J'essaie.
02:06Est-ce que tu vas me répondre, écoute mon coco, j'ai fait ce que j'ai pu.
02:09De toute façon, maintenant, la vie continue et je vois et je fais du mieux que je peux.
02:13On est très noix de coco aujourd'hui.
02:14Oui, c'est vrai. Pardon.
02:16Tu t'es rattrapée parce que quand tu m'as dit est-ce que tu es heureuse
02:19et que tu as énoncé tout mon palmarès, j'allais secouer le cocoti en disant
02:22est-ce qu'on doit opposer ou associer le bonheur au résultat ?
02:25Ah, ça, c'est une question intéressante.
02:27Pour le coup, mes résultats ne m'ont pas rendue heureuse.
02:30Et justement, c'est ce constat-là qui m'a fait me remettre en question beaucoup.
02:34Ensuite, ton autre question, parce qu'il y avait beaucoup de questions quelque part dans ton intro.
02:38Est-ce que je suis heureuse aujourd'hui ?
02:40Je dirais que je vais de mieux en mieux, mais je ne suis pas encore heureuse.
02:44Après, est-ce que ce n'est pas le but de la vie d'être heureux un jour ?
02:47Bien sûr.
02:48Salim, ça t'interpelle, ces quelques mots, déjà ?
02:50Oui, tout à fait. Et vu qu'on est sur la précision des mots,
02:54j'ai envie de te demander, Laura, quand tu dis mes résultats ne m'ont pas rendue heureuse,
02:57est-ce qu'ils ne t'ont pas rendue heureuse parce qu'ils n'ont pas été à la hauteur
03:00de tes espérances et de tes envies d'excellence ?
03:03Ou est-ce qu'une fois atteint, tu t'es dit bon, allez, et puis qu'est-ce que ça m'importe ?
03:08Alors, je pense qu'être championne du monde de plongeon, c'était au-delà de mes espérances,
03:12donc j'éliminerais direct cette proposition.
03:16Après, je pense qu'avec le recul, peut-être que j'ai eu du mal à arrêter
03:23parce que, justement, je sentais que je pouvais aller encore plus loin,
03:26mais en fait, finalement, on peut toujours aller plus loin, en fait,
03:29et il y a juste un moment où il faut savoir dire stop,
03:32et c'est cette décision-là que j'ai prise le 19 mars 2019,
03:37et c'est ce que je raconte, justement, dans mon livre,
03:40et c'est comme ça que commence mon histoire.
03:42Il y a eu un burn-out ?
03:44Exactement.
03:45Commence mon histoire, ça veut dire quoi ?
03:47Je veux dire mon histoire dans mon livre, ma narration.
03:52Est-ce que, quand on lit ton livre, on se rend compte que les entraînements,
03:57la pression, la relation avec les coachs, ça avait quoi de pas bon pour toi ?
04:04Ça avait beaucoup de choses de pas bons.
04:06Je pense que je suis arrivée à un stade de saturation extrême,
04:10alors ça a commencé par un burn-out.
04:12Il faut savoir que le burn-out, ce n'est pas quelque chose d'aigu
04:14et on va voir le médecin, ah, t'as un burn-out,
04:16prends 3 doliprane et 3 semaines de repos et ça ira mieux ensuite.
04:19C'est aussi un mot fourre-tout aujourd'hui auquel il faut être vigilant,
04:24mais c'est quelque chose qui...
04:26Ramène-le à toi, alors.
04:27C'est quelque chose qui décrit un état psychologique, physique, émotionnel,
04:30de saturation totale sur du long terme, en fait.
04:33On parle de chronique, et donc on ne peut pas dire que c'est lié à une cause,
04:38c'est tout un environnement.
04:39Dans mon cas, au moment où j'arrête ma carrière,
04:42il n'y a plus rien qui va à aucune strata de ma vie, en fait.
04:47Pour donner des exemples et parler concret,
04:49je décide d'arrêter ma carrière en mars.
04:52En juillet, je me sépare de mon compagnon avec qui j'étais depuis 10 ans.
04:55Mes parents ont divorcé deux ans avant.
04:57Voilà, c'est tout un ensemble de choses, il y en a encore beaucoup autour,
05:03mais c'est, disons, les grandes lignes, on va dire,
05:05qui font que j'avais plus de socle solide sur lequel me reposer
05:10et que toutes mes réserves, toutes mes bases de sécurité
05:15avaient été grignotées les unes après les autres
05:17jusqu'au moment où, en fait, j'ai vraiment plus rien à quoi me raccrocher
05:21à part mon amour pour le plongeon.
05:22C'est ce qui me fait continuer aussi longtemps,
05:24mais c'est aussi ce qui fait que ça continue de me détruire.
05:27Pardon, mais les bases...
05:29Attends, excuse-moi, pardon, ça allume.
05:31Les bases, c'est toi qui décides d'arrêter,
05:33c'est toi qui décides de quitter ton fiancé.
05:36Alors, dans la pratique, ça se passe pas de manière si limpide.
05:42Pour revenir à ma relation amoureuse, c'était une décision commune, déjà.
05:47Et ensuite, oui, c'est moi qui prends la décision d'arrêter ma carrière,
05:51mais je... Pourquoi, en fait ? Pourquoi cette question ?
05:55Parce que je suis responsable de cet arrêt-là ?
05:57Après, moi, mon arrêt, je le considère comme la meilleure décision
06:00que j'ai prise de ma vie.
06:01C'est juste que ça a été une des plus difficiles et des plus douloureuses,
06:04mais c'est la meilleure décision que j'ai prise.
06:06Sachant que potentiellement, tu pouvais encore viser plus haut.
06:08C'est pour ça qu'il dit ça, je t'imagine.
06:09Oui, bien sûr. Et puis surtout, on peut toujours viser plus haut.
06:13Et puis aujourd'hui, je plonge plus haut, en plus.
06:15Oui, pour t'amuser.
06:17Pas vraiment pour m'amuser, c'est de mon métier, mais d'une manière différente.
06:20Je suis toujours une athlète, mais de manière différente,
06:23c'est-à-dire que je fais plus de compétition.
06:24Les gens et les marques ont du mal à le comprendre,
06:26et tout le monde m'associe beaucoup à Red Bull,
06:29qui fait un circuit de compétition extrême
06:31à 20 mètres pour les femmes et 27 mètres pour les hommes.
06:33Mais aujourd'hui, la compétition, ça ne m'intéresse plus,
06:36parce que j'ai compris que ce n'est pas dans la compétition
06:39que je trouve mon bonheur, justement.
06:41Salim ?
06:42Juste avant d'attaquer sur ce sujet,
06:44qui justement est hyper intéressant
06:46sur le côté faire ce que tu fais aujourd'hui,
06:49et tu vas nous en parler,
06:50la question que je me pose sur la façon dont tu as vécu ton burnout,
06:53et ça peut intéresser les gens qui nous regardent aussi,
06:56c'est pour ça que cette question m'intéresse,
06:58est-ce que tu l'as vécu véritablement comme un électrochoc ?
07:01Est-ce que tu as eu un moment où tu t'es dit
07:03« Ok, il n'y a plus rien qui va, il faut prendre une décision »
07:06ou est-ce que tu estimes que ça s'est fait par étapes,
07:08par plusieurs bases par lesquelles tu es passée,
07:11en te disant « Ok, il y a eu tel changement dans ma vie privée,
07:14dans ma vie perso, dans ma vie professionnelle, dans le sport,
07:18et dans ce cas, il y a des petits changements
07:21qui ont fait finalement un gros revirement de situation ? »
07:25C'est complexe comme question,
07:27et c'est vrai que je pense qu'il y a eu un petit peu de tout,
07:31et c'est justement ça qui est complexe dans cette réponse,
07:34c'est que ça a été un cheminement.
07:38Quand je m'interroge sur quand est-ce que ça a commencé,
07:43je sais exactement à quelle période et à quel moment,
07:46à une semaine près, ça a commencé, cette surcharge.
07:48Oui, parce que ça a commencé par du surentraînement,
07:51qui est un terme qui est très spécifique dans la physiologie du sport,
07:57et ça je le daterais de mai 2015, et j'arrête en mars 2019.
08:03Donc des étapes et des crises de conscience, il y en a eu,
08:07quatre ans plus tard, en sachant que j'ai eu le temps,
08:10comme je vous le disais tout à l'heure, de puiser dans mes réserves
08:13et d'aller chercher vraiment tout ce qu'il y avait,
08:15et tout ce qu'il n'y avait plus.
08:17J'ai une question, est-ce que finalement,
08:19parce qu'on sait que la vie de sportif de haut niveau,
08:21et tu l'as vécu, Salim le vit aussi un peu,
08:25c'est tellement difficile, des sacrifices, des efforts,
08:30de la pression, c'est vraiment ça,
08:33et j'ai envie de te dire, moi je regrette de jamais avoir vécu ça,
08:36j'en rêve, mais bon, c'est trop tard.
08:38Toi tu as eu la chance de le vivre,
08:40mais est-ce que finalement tout le monde n'est pas fait pour cette vie-là ?
08:43Ça c'est très vague comme question,
08:46et je pense que tout le monde n'est pas fait pour vivre toutes les vies du monde,
08:49et après, le sport de haut niveau, ça a des côtés très très durs,
08:53ça a des côtés magiques et merveilleux,
08:56il y a de tout, il y a des très hauts comme des très bas,
08:59c'est justement ce que je raconte dans mon livre,
09:01les très hauts et les très bas,
09:03avec des mots que je n'avais jamais mis sur ces émotions,
09:07ou ces parcours, ou ces histoires,
09:09et je pense que ça dépend de ce qu'on veut faire dans la vie,
09:13ce dont on est capable aussi,
09:15et oui, pour être sportive de haut niveau et faire du très haut niveau,
09:18c'est-à-dire viser la performance,
09:20il y a des sacrifices, c'est aussi beaucoup de souffrance,
09:23de douleur,
09:25de souffrance au sens propre, qu'elle soit physique, mentale, émotionnelle,
09:29j'en parlais tout à l'heure en préparant l'émission,
09:31surtout que le plongeon c'est un sport où on a beaucoup peur,
09:34et donc on est beaucoup dans l'angoisse,
09:36c'est un sport dangereux,
09:38peur de la réalisation de chaque plongeon,
09:41et surtout à 10 mètres, qui était ma spécialité,
09:44donc la peur quotidienne, et parfois extrême,
09:47sur du long terme, ça use.
09:49Salim ?
09:51C'est assez courageux, j'ai envie de te dire,
09:55on se fait tenter de se le dire,
09:57de confronter ton image à ce point,
10:01sur ce que tu as vécu,
10:03c'est-à-dire d'aller partager d'emblée,
10:06sur ce que d'aucuns pourraient appeler une faiblesse,
10:10ou sur un moment où ça a été compliqué pour toi,
10:14et donc finalement, on sait que tu en as fait une force,
10:17mais qu'est-ce qui t'a poussé,
10:19qu'est-ce qui t'a donné cette envie d'aller écrire,
10:22pour poser cette question,
10:24tu as écrit pour qui exactement ?
10:27Très bonne question.
10:28Alors déjà, qu'est-ce qui m'a donné envie d'écrire,
10:31il y a eu deux choses,
10:33la première c'est que j'écris depuis toujours,
10:35pour moi, sur des carnets,
10:36quand j'étais petite c'était des journaux intimes,
10:39après plus tard, quand on grandit, c'est juste un journal,
10:43et la deuxième étape, c'est Valérie Daumain,
10:46la directrice de publication à Bloc, du Média Digital,
10:49qui m'a proposé l'opportunité,
10:52et j'ai dit oui sans réfléchir,
10:54après j'ai réfléchi, je me suis dit,
10:55quand même écrire un livre, c'est un métier,
10:57c'est quand même quelque chose.
10:59Et la mise à nu, tu n'as pas effrayé ?
11:02Si beaucoup, mais je sentais que je devais le faire,
11:06et que j'en avais envie et besoin,
11:08et que tu étais prête ?
11:10Je considérais que c'était un peu tôt pour moi,
11:12parce que j'étais encore dedans,
11:14et je n'avais pas fini d'analyser ce qui m'était arrivé,
11:18et finalement, ce processus d'écriture m'a permis,
11:22sans mauvais jeu de mots,
11:23de plonger la tête la première dans mes blessures,
11:25dans mon parcours,
11:26et je pense que ça m'a fait gagner énormément de temps,
11:29parce que c'est du temps que j'ai pris,
11:31pour aller voir au plus profond,
11:35qu'est-ce qui s'était passé,
11:36qu'est-ce que j'ai vécu,
11:38est-ce que j'en ai encore des blessures ?
11:40Et la réponse, c'est que oui.
11:42Il y a eu des passages très compliqués,
11:44notamment les années 2015-2016,
11:46qui ont été très difficiles à vivre,
11:49et donc à écrire,
11:50ou à écrire et donc à vivre,
11:52et à revivre.
11:54Par exemple ?
11:56C'est plus des périodes,
11:57je le détaille tout dans le livre,
11:58donc je vous invite vraiment à le lire.
12:00Oui, mais raconte-nous là, déjà.
12:02C'est l'année où commence mon surentraînement,
12:05et comment je l'endure,
12:06comment j'encaisse.
12:08C'est l'année aussi de la qualification
12:09pour les Jeux Olympiques,
12:10c'est ensuite, 2016,
12:11c'est l'année des Jeux Olympiques de Rio,
12:13donc ce qu'on peut penser comme...
12:15Où tu vas aller.
12:16Où je vais aller.
12:17Ce qu'on attend comme le graal
12:20de tout sportif de haut niveau,
12:21on se rend compte,
12:22enfin moi je raconte que,
12:23et ça je ne l'ai jamais vraiment dit à Wout,
12:25que ça a été le cauchemar de ma vie.
12:27Et donc ça je le raconte.
12:29Pourquoi ?
12:30Je mets des mots.
12:31Parce que c'était trop dur,
12:33je ne dormais plus,
12:34c'était un surentraînement qui me consumait,
12:37et c'était une bataille continuelle.
12:40Je pense que pour répondre à cette question,
12:44c'est vraiment liser mon livre,
12:46liser mon histoire.
12:47Parce que c'est pour ça,
12:48c'est pour répondre à cette question
12:51que j'ai écrit mon livre.
12:52Parce que personne ne comprenait,
12:55comprenait pourquoi j'avais arrêté,
12:56pourquoi j'avais si mal vécu certaines années
12:58qui étaient censées être les plus belles de ma carrière.
13:00Tu veux dire que tu ne peux pas me résumer en trois phrases.
13:01Exactement, c'est ça.
13:02Donc j'ai essayé,
13:03et en fait je ne suis même pas satisfaite de ma réponse
13:05parce que justement,
13:06c'est le travail et le sens de ce livre-là,
13:08c'est d'expliquer, de raconter,
13:10et de me libérer un peu de cette expérience
13:13qui a été très difficile pour moi,
13:15dont j'ai beaucoup souffert,
13:17et que j'ai jamais raconté.
13:19Et au-delà de la souffrance sur le moment,
13:21ce qui est aussi hyper dur à vivre,
13:23c'est l'incompréhension des autres,
13:25que ce soit mes coéquipiers, mes entraîneurs,
13:27mes encadrants, mes proches aussi
13:29qui ont été surpris de mon arrêt par exemple,
13:32et qui m'ont pour le coup, eux,
13:34jamais jugé et toujours encouragé dans mes décisions,
13:36mais ça n'empêche pas qu'ils n'ont pas compris en fait
13:38pourquoi j'avais arrêté,
13:39pourquoi j'avais si mal vécu Rio,
13:41pourquoi même j'arrête finalement
13:44après mon titre de championne du monde
13:46qui est censé être le nouveau tremplin,
13:48le nouveau ça y est, Laura va mieux,
13:50alors qu'en fait non.
13:52Salim.
13:55En parallèle de tout ça,
13:56tu as eu une aspiration professionnelle
13:59qui n'atteint pas tout le monde en ce bas monde,
14:02à savoir t'attaquer à des études de médecine,
14:05c'est réputé pour être évidemment
14:08des études extrêmement compliquées,
14:10extrêmement chronophages,
14:11tout le monde dit qu'à la fin de la première année
14:14tu fêtes le fait de retourner à la vraie vie,
14:17et encore pour ceux qui font la fête
14:18et qui ne s'attaquent pas direct au programme de la suite,
14:21qu'est-ce qui fait chez toi
14:24que tu fais tout ce que tu fais à fond
14:27et que tu as besoin ou envie
14:29ou cette propension à te donner autant
14:32dans ce que tu fais ?
14:34Que tu as ou que tu avais ?
14:36Alors non, que j'ai,
14:37parce que ça vraiment faire les choses à fond tout le temps
14:40c'est quelque chose qui me caractérise,
14:42soit je ne fais pas, soit je fais à fond,
14:45et c'est un peu épuisant,
14:46donc c'est aussi typiquement le genre de personnalité
14:49qui va faire tomber dans des burn-out ou des dépressions
14:52parce que justement on fait tout à fond
14:54et on a du mal à s'arrêter,
14:56je pense qu'il y a un peu de génétique et d'éducation aussi,
14:59parce que dans ma famille on est un peu tous comme ça,
15:02donc je le sais, j'essaye de l'apprivoiser,
15:06j'essaye de m'en détacher un petit peu,
15:08mais ça me caractérise aussi en tant que personne,
15:11c'est-à-dire que,
15:12et c'est un peu dans toutes les sphères de ma vie,
15:15en amitié c'est pareil,
15:16je suis soit pas là, soit à fond,
15:18et donc je ne pense pas que ce soit quelque chose
15:23dont je puisse me défaire,
15:25je pense que c'est vraiment quelque chose qui me caractérise,
15:28mais c'est aussi une de mes plus grosses forces,
15:31mais aussi une de mes plus grosses faiblesses.
15:33Ta nouvelle vie c'est quoi ?
15:34Ma nouvelle vie c'est d'en faire beaucoup.
15:37Parce qu'on rappelle, sportif de haut niveau,
15:39kiné, tout ça, dehors.
15:41Oui, alors c'est vrai que j'ai arrêté d'exercer en tant que kiné depuis un an,
15:45parce que je me reconvertis justement dans le cliff diving,
15:48et en fait pour me reconvertir dans le cliff diving,
15:51il faut en vivre aussi,
15:53donc en vivre c'est comme une athlète,
15:54c'est avoir des sponsors, des marchés, des partenaires,
15:56qui croient en mon aventure,
15:58ce qui est compliqué parce que je ne suis ni une influenceuse,
16:01ni une athlète qui fait des compétitions,
16:03parce qu'aujourd'hui j'ai une très grosse communauté sur Instagram
16:05qui suit mes aventures, mes vidéos,
16:07parce que je me suis mise à la création de contenu,
16:09parce que finalement je suis une grande créatrice dans l'âme,
16:11une artiste un petit peu,
16:13et j'ai vraiment renoué avec ça à l'arrêt de ma carrière,
16:15et ça me fait beaucoup de bien, ça me nourrit,
16:17et donc j'avais vraiment envie de faire vivre aux gens de l'intérieur
16:20ma passion pour le plongeon,
16:22qui était à la base un sport peu connu.
16:24Qui est intact.
16:26Oui, qui est intact en fait,
16:28vraiment j'arrête en pensant que le plongeon ça me détruit,
16:30alors que c'est juste que sur l'instant,
16:32je ne peux plus rien faire en fait,
16:34que ce soit, ça aurait été le plongeon,
16:36la cuisine, la musique,
16:38ou je n'en sais rien, le twirling bâton,
16:40ça aurait été pareil en fait,
16:42et ce n'était pas mon amour pour ce sport,
16:44c'était juste que je n'avais plus rien à donner,
16:46plus rien à exploiter en fait,
16:48et donc aujourd'hui j'ai,
16:50l'amour c'est plus fort que tout,
16:52et rapidement j'ai cet amour du plongeon qui est revenu,
16:54sauf que pour moi il était hors de question
16:56de retourner dans une piscine,
16:58dans un cadre fermé, fédéral, de haut niveau,
17:00de compétition, de gagnant,
17:02de performance,
17:04et en fait, oui je trouve mon plaisir dans la performance,
17:06mais dans différents types de performances,
17:08et surtout dans plus de partage,
17:10donc c'est le sens de mes réseaux sociaux aujourd'hui,
17:12et ça a marché, puisque ça a complètement explosé
17:14depuis un an,
17:16et donc ça me demande énormément de temps,
17:18et donc je m'éclate
17:20à créer du contenu,
17:22en fait j'ai commencé de rien,
17:24avec une GoPro,
17:26et comme on peut voir là sur l'écran,
17:28et c'est justement ça que j'avais à coeur,
17:30c'est partager mon amour pour ce sport,
17:32et comment je les retranscris,
17:34et comment est ce sport pour moi,
17:36qu'est-ce qui me fait vibrer dans ce sport,
17:38et c'est pas d'être dans une piscine à viser des médailles,
17:40c'est d'être en pleine nature,
17:42à plonger, et avec mes potes.
17:44Et on le voit dans le livre,
17:46on parle de nourriture,
17:48on parle de yoga, on parle de plein de choses,
17:50moi quand je t'écoute, j'ai l'impression aussi
17:52Laura, que
17:54t'en as marre du
17:56il faut que tu te laves à 7h,
17:58mais aussi il faut que tu fasses ce qu'on te dit de faire,
18:00et que t'as envie de cette liberté, de cette autonomie.
18:02Le mot clé de ma nouvelle vie c'est la liberté,
18:04et tu l'as très bien dit,
18:06je pense que je me suis pliée à un cadre
18:08qui n'était pas du tout adapté à moi
18:10pendant trop longtemps,
18:12c'est aussi ce qui m'a étouffée,
18:14j'ai envie d'aller vers
18:16là où je me sens attirée,
18:18et d'être libre d'aller dans ma direction.
18:20Je vous arrête tout de suite,
18:22c'est loin d'être facile,
18:24c'est énormément de travail,
18:26je travaille 4 fois plus que si j'étais kiné,
18:28pour gagner 4 fois moins, pour l'instant, j'espère.
18:30Enfin, pour l'instant, et j'espère que ça va changer.
18:32Mais en fait,
18:34quand j'étais plongeuse de haut niveau,
18:36c'était ma passion.
18:38J'étais payée pour ça, parce que j'avais des résultats,
18:40j'avais des sponsors.
18:42Quand on est au travail passion,
18:44c'est difficile de faire autre chose.
18:46Et la kiné, j'adore ça, j'adore le contact avec les gens,
18:48ça m'a apporté énormément de connaissances
18:50que j'applique aujourd'hui
18:52sur mon propre corps ou avec les gens que je côtoie,
18:54mais c'est moins une passion
18:56que le plongeon.
19:00C'est très très fort cette image,
19:02on serait presque tentés symboliquement
19:04de voir que tu t'es
19:06libérée de cette petite piscine
19:08restreinte dans ses dimensions
19:10à des grands espaces
19:12où tu vis ça à fond,
19:14le vaste monde qui devient ton terrain de jeu.
19:16C'est quoi maintenant les limites
19:18de ce vaste monde ? Où est-ce que tu vas t'arrêter ?
19:20Le côté influence,
19:22le côté image, tout ça.
19:24Est-ce que tu n'as pas peur
19:26d'avoir de la pression là-dessus ?
19:28Je sais qu'elle n'est pas cool cette question,
19:30mais qu'est-ce qu'il faut te souhaiter là-dessus
19:32et qu'est-ce que tu en redoutes peut-être ?
19:34Je pense que la question sur les réseaux sociaux
19:36est très dans l'air du temps.
19:38C'est intéressant et important
19:40de l'aborder.
19:42C'est vrai qu'aujourd'hui on tombe dans
19:44un monde de surconsommation
19:46de données, de vidéos, et moi-même je le sens
19:48sur les réseaux. Et quand j'ai commencé
19:50je disais, je connais les dérives,
19:52ça fait longtemps que je travaille sur Instagram
19:54parce que j'étais sur Instagram depuis longtemps
19:56en tant qu'athlète, donc j'ai appris sur le tas
19:58et c'est un métier.
20:00Et en fait, je me disais
20:02je connais les dérives, je serai vigilante
20:04et tout ça, et en fait je me suis rendue compte
20:06que ces plateformes-là sont faites
20:08pour qu'on soit addict, pour qu'on
20:10en consomme plus et en fait
20:12c'est des équipes énormes de sociologues
20:14d'ingénieurs qui font,
20:16qui cherchent les choses
20:18et les arguments et les outils
20:20pour nous rendre dépendants en fait.
20:22Donc en fait à un certain moment je me suis dit
20:24tu ne peux pas lutter toi petite Laura dans ton coin
20:26contre ça, ce que tu peux faire par contre
20:28c'est reconnaître les signes du moment
20:30où tu deviens la victime de ce système
20:32et quand tu reconnais les signes, ok tu prends de la distance.
20:34C'est quoi par exemple ?
20:36Les signes c'est de passer beaucoup trop de temps sur son téléphone
20:38même quand on est en groupe
20:40d'être un peu absorbée par ça
20:42d'y penser tout le temps.
20:44Alors c'est très compliqué quand c'est notre métier
20:46parce qu'il y a toujours quelque chose à faire
20:48c'est comme un peu dans la finance, c'est pas parce qu'on coupe notre téléphone
20:50que ça s'arrête, au contraire.
20:52Il y a toujours des choses à surveiller
20:54des fois sur est-ce qu'on va
20:56apparaître sur quelque chose
20:58donc c'est juste du lâcher prise
21:00le lâcher prise c'est vraiment mon défi
21:02de l'année et peut-être de ma vie
21:04parce que c'est très difficile
21:06après c'est
21:08comme le sport de haut niveau
21:10c'est pas noir ou blanc, ça m'apporte énormément
21:12j'ai rencontré plein de gens grâce aux réseaux sociaux
21:14et plein de marques
21:16que j'aurais jamais pu rencontrer sans
21:18j'ai énormément de retours des gens et justement ça me permet
21:20une proximité avec les gens que j'aurais jamais eu
21:22autrement et je sens aussi
21:24que grâce aux réseaux sociaux
21:26et c'est pas juste moi mais le cliff diving
21:28commence à prendre vraiment en ampleur
21:30et
21:32je sens qu'on a aussi
21:34un devoir de responsabilisation
21:36parce que ça reste un sport extrême et dangereux
21:38mais qui est très accessible
21:40par exemple quelqu'un qui fait du parachute
21:42ça ne lui viendrait pas à l'esprit de sauter sans parachute
21:44sauf que le cliff diving
21:46t'as juste besoin de ton maillot de bain
21:48pour sauter et c'est pas sauter qui est dur
21:50c'est d'arriver dans l'eau
21:52sauf qu'une fois que t'as sauté
21:54tu vas arriver dans l'eau
21:56après ce livre c'est aussi l'histoire
21:58de mon lifestyle
22:00c'est à dire qu'aujourd'hui le plongeon c'est ma passion
22:02mais je ne veux plus retomber
22:04dans une relation toxique comme j'ai été avant
22:06à ne faire que ça du matin au soir
22:08justement et je vais te taquiner un peu
22:10sur le livre, pourquoi je devrais
22:12t'écouter toi sur le banana bread, pourquoi je devrais
22:14t'écouter toi sur le yoga
22:16en préparant cette émission je disais à Laura
22:18moi je vais bien te croire
22:20t'as toute ma confiance
22:22t'as ton passé de sportive mais quand je vois
22:24et je ne vise pas les femmes en disant ça
22:26mais toutes ces femmes puissantes
22:28sur les réseaux sociaux qui sortent des bouquins
22:30qui sortent des bouquins sur
22:32le bien vivre, le bien ceci, le bien cela
22:34je ne sais pas laquelle
22:36j'aimerais que mon fils, ma fille
22:38au moins on lise ou on suive
22:40c'est bien tourné parce que justement
22:42je ne peux plus mettre ma réponse de tout à l'heure
22:44où je disais justement peut-être qu'on souffre
22:46des conséquences de
22:48de longues années voire décennies
22:50voire siècles où la femme n'avait pas la parole
22:52justement où aujourd'hui on lui donne
22:54enfin la parole et peut-être
22:56à juste titre et sauf que
22:58ben après que ce soit des femmes
23:00des hommes ou n'importe quel milieu
23:02c'est comme dans tout roman
23:04il y a des auteurs qui écrivent des bons
23:06romans, d'autres des mauvais romans
23:08et encore c'est hypothétique. Oui mais un mauvais roman c'est une mauvaise expérience
23:10si toi tu donnes des conseils
23:12je ne dis pas que c'est le cas mais si quelqu'un donne des conseils
23:14qui ne sont pas les bons. On parle de conseils
23:16et je pense qu'on n'est pas sur
23:18de l'éducation et c'est comme à l'école
23:20il y a des profs qui vont donner des conseils
23:22même s'ils ont fait des études, des fois les conseils ne sont pas adaptés
23:24à l'enfant. Dans le sport de niveau
23:26il y a des entraîneurs qui vont entraîner
23:28et amener des athlètes au burn-out
23:30alors que
23:32pourquoi on l'a pas fait ?
23:34Elle est forte !
23:36Laura j'ai une question
23:38il nous reste
23:40il nous reste
23:42comment on se défend
23:44de naver avec notre esprit
23:46critique et notre libre arbitre tout simplement
23:48et moi dans mon livre je ne vous dis pas
23:50que ce Banana Bread c'est le meilleur
23:52je vous donne ma version du Banana Bread qui me fait plaisir
23:54et qui me fait du bien
23:56Laura tu parlais justement du fait d'être une femme
23:58ça tombe bien
24:00sur une émission du sport féminin
24:02est-ce que tu dirais que ta condition de femme
24:04est aujourd'hui un atout
24:06une faiblesse ou ni l'un ni l'autre
24:08pour ta position sur les réseaux sociaux
24:10aujourd'hui ? Je n'ai pas de lien influenceuse
24:12Merci
24:14Après
24:16le mot influenceuse
24:18est à prendre avec des pincettes
24:20par rapport à tout ce qui sous-entend
24:22mais quelque part aujourd'hui avec
24:24225 000 abonnés sur Instagram
24:26je ne peux pas nier que j'ai une forme d'influence
24:28sur les gens qui me suivent
24:30ça je ne le nie pas, j'en ai conscience
24:32et c'est aussi pour ça que je fais attention à ce que je publie sur les réseaux
24:34que je ne donne pas de conseils
24:36de manière arbitraire
24:38que je dis toujours moi je fais ça
24:40pour telle raison
24:42et après je partage mon quotidien
24:44et ma vision des choses
24:46être une femme
24:48dans ce que je fais, sur les réseaux
24:50ou être une femme tout simplement
24:52j'ai beaucoup entendu, et je pense que je ne suis pas la seule
24:54oui mais par exemple
24:56typiquement sur mon livre
24:58est-ce que si je n'étais pas une femme j'aurais eu cette opportunité d'écrire un livre ?
25:00beaucoup de gens vont me poser la question
25:02ou vont la penser
25:04ou me l'ont posé
25:06dans ma carrière c'était pareil
25:08oui mais est-ce que tu n'as pas fait vice-championne d'Europe en 2015 ?
25:10en même temps
25:12chez les filles le niveau est quand même vachement moins relevé
25:14et ça c'est des questions
25:16en fait
25:18des phrases ou des réflexions
25:20quand elles sont dites
25:22ce n'est pas forcément des personnes sexistes ou misogynes qui les disent
25:24et c'est ça le pire en fait
25:26c'est qu'aujourd'hui tout ce genre de réflexions
25:28et d'analyses font partie
25:30intégrante des raisonnements de la société
25:32qu'on soit femme ou homme
25:34parce que même des femmes peuvent dire ça
25:36parce qu'on grandit là-dedans, on n'a que cette version-là
25:38et donc aujourd'hui
25:40je ne milite pas
25:42je ne crois pas en le fait
25:44que la femme est supérieure à l'homme
25:46juste laisser nous vivre
25:48et nous exprimer
25:50et ce n'est pas parce que je suis en maillot de bain dans des vidéos
25:52que je fais ça pour montrer mes fesses ou mes seins
25:54parce qu'un mec qui plongerait en short de bain
25:56personne ne lui dirait jamais
25:58est-ce que tu ne penses pas que d'être bien foutu
26:00ou d'avoir un corps musclé ça t'aide à avoir des vues sur tes vidéos
26:02en fait personne ne lui poserait jamais la question
26:04et je sais que moi
26:06à l'inverse justement comme je voulais
26:08vraiment me protéger de ça
26:10c'est pas que j'ai réussi parce que
26:12je me mettais en maillot de bain forcément
26:14t'es une fille en maillot de bain sur les réseaux ça fonctionne
26:16je l'ai entendu mais je ne vous dis pas combien de fois
26:18alors j'essaye de faire la sourde oreille
26:20et que ça ne m'atteigne pas mais
26:22ça nous atteint forcément surtout quand c'est répété
26:24et que c'est automatique
26:26encore là il y a quelques semaines
26:28j'ai reçu un commentaire sur Instagram d'une vidéo
26:30de quelqu'un qui me filme sous une grotte sous-marine
26:32passer sous une grotte sous-marine
26:34qui est derrière moi
26:36mais qui est à peut-être 10 mètres de moi
26:38c'est au ralenti et je trouve le moment tellement poétique
26:40que je l'ai mis en vidéo sur Instagram
26:42et il y a quelqu'un qui a commenté
26:44est-ce que vous mettez cette vidéo
26:46pour qu'on regarde vos fesses
26:48ou pour qu'on regarde le paysage
26:50et je me suis dit
26:52alors là...
26:54c'est des choses que ce qu'on voit malheureusement aussi
26:56tu disais le surf, il y a dans le fitness
26:58il y a beaucoup de choses, c'est des trucs qui ne devraient pas arriver
27:02il y a un autre regard que j'aime beaucoup
27:04c'est les personnes qui disent
27:06notre corps, on devrait en être fier
27:08parce que certains ont bossé pour l'obtenir
27:10tu ne devrais même pas avoir
27:12à te poser ces questions-là
27:14malheureusement c'est ce qui apporte les réseaux
27:16et c'est les travers dont je te parlais tout à l'heure
27:18est-ce que tu ne crains pas un petit peu
27:20certaines dérives
27:22dont celle-ci dont tu es en train de nous parler
27:24c'est une bonne question
27:26c'est intéressant
27:28après c'est des questions que je me pose parfois
27:30mais qui sont très difficiles parce qu'il n'y a pas forcément
27:32de bonnes ou de mauvaises réponses
27:34sans vouloir te faire des hésitations
27:36il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises situations
27:38chacun est ce qu'il est
27:40il veut raconter l'histoire qu'il veut raconter
27:42je te rejoins sur le côté
27:44où je ne veux pas non plus
27:46tomber dans l'excès
27:48où je cache mon corps
27:50et j'ai envie de revendiquer le fait que mon corps
27:52est mon outil de travail, de performance
27:54je suis en mal de bain parce que c'est ma tenue
27:56point barre, on arrête d'en parler
27:58je vous rappelle que vous avez parlé tout à l'heure
28:00de surconsommation, mais si tu regardes tous les commentaires
28:02sachant que tu as 223 000 followers
28:04tu vas passer ta vie à faire ça et c'est pas bon pour ton mental
28:06exactement
28:08alors on arrête de regarder les commentaires
28:10merci infiniment d'avoir été avec nous
28:12se dépasser avec Laura Marino
28:14c'est très inspirant, on aime ton engagement
28:16bravo, et ici on défend la femme
28:18et le sport féminin
28:20donc tu es la bienvenue, merci
28:22à la prochaine, merci Alex et merci Laura
28:24merci Laura, à bientôt
28:26et moi je vous donne rendez-vous la semaine prochaine
28:28comme vous voulez
28:32Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org