• il y a 6 mois
Avec Driss Ghali, essayiste et spécialiste en relations internationales, auteur de "Français, ouvrez les yeux !" publié aux éditions de l'Artilleur ; François Costantini, docteur en sciences politiques et auteur de "Les relations internationales en fiches" publié aux éditions Ellipses ; Michel Onfray, philosophe, auteur de "La foudre gouverne le monde" publié aux éditions Albin Michel.

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-06-20##

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Transcription
00:00:00Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:00:30Nous sommes en guerre, mais pas encore, pas encore, pas partout quand même, heureusement, heureusement, mais, mais nous sommes guerre des mots, guerre des positions, guerre des partis, guerre des idéologies, on y va, en sociétal, en social, la parole est lâchée, jusqu'à quand, évidemment, jusqu'aux urnes,
00:00:59du 30 juin et du 7 juillet, date fatidique, date critique ou date comique, c'est à vous d'en décider, on va en parler tout de suite, mais après, nous allons recevoir, évidemment, pour parler de l'état de la France, avec Driss Ghali, essayiste et spécialiste en relations internationales,
00:01:18nous allons ensuite, nous allons ensuite parler, évidemment, de la Corée du Nord, qui a accueilli triomphalement Vladimir Poutine, qu'est-ce qui se passe entre la Corée et la Russie, pendant, pendant que le même jour, Joe Biden, Joseph Robinette Biden recevait une délégation de LGBTQI+,
00:01:40donc, voilà, les camps sont faits avec François Constantini, on va en parler, géopolitologue, et puis, et puis, et puis, les perles, Yannick Jadot, bien sûr, Yannick Jadot, sur France Info, bien sûr, les militants qui aspergent les menhirs de Stonehenge, 30 000 ans, Michel Houellebecq, jugé troufe, en fonçant par l'intelligence et, en seconde partie d'émission, nous allons recevoir Michel Onfray, philosophe, essayiste,
00:02:10pour son plus récent bouquin, « Qu'est-ce qui gouverne le monde ? », on en parle.
00:02:16Soud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h, André Bercoff.
00:02:23Soud Radio Bercoff, dans tous ses états, le fait du jour.
00:02:27Comme d'habitude, les merveilleuses goguettes, les goguettes, la parodie, effectivement, just dissolution, mais est-ce que cette dissolution va nous mener où ?
00:02:37On en parle avec Driss Ghali, bonjour Driss Ghali, essayiste, spécialiste en relations internationales, il est auteur de « Français ouvrez les yeux », « La contre-histoire de la colonisation française » et « La diversité au séparatisme », son plus récent ouvrage, aux éditions Complicité, on l'avait reçu d'ailleurs pour ses livres.
00:02:55Alors Driss Ghali, là vous revenez du Brésil, vous allez au Maroc, vous êtes toujours un peu partout, mais vous vous arrêtez à Paris, bien sûr, votre pays, et je voudrais savoir un peu ce que vous inspire, ce que vous dit ce qui se passe en ce moment entre la peste brune qui revient, l'ultra-gauche qui va absolument tout flamber,
00:03:19le centre, cette dissolution, alors on parle article 16, les pleins pouvoirs, on parle aussi d'émission, on parle de tout ça, c'est-à-dire, on a l'impression que tout a été en l'air et on attend que ça retombe et que ça retombe quand ? Evidemment, le dimanche soir au premier tour et le 7 juillet au second tour.
00:03:37Oui, nous vivons plusieurs crises en même temps et plusieurs émancipations en même temps, donc c'est une période très féconde puisque nous assistons très certainement à la fin du consensus bourgeois, je peux le définir comme ça.
00:03:53Qu'est-ce que vous appelez le consensus bourgeois ?
00:03:55C'est un consensus imposé par la bourgeoisie, c'est-à-dire les classes moyennes et les classes moyennes supérieures et qui était imposé dans le discours médiatique à l'école, à l'église.
00:04:07Un discours univoque, l'adoxa de la Français unique, c'est ça ?
00:04:11L'adoxa qui a pour intérêt, c'est une coïncidence, c'est un des intérêts de la bourgeoisie, qui lui permet de rester bourgeoise, de garder sa situation, d'avoir ses domestiques d'origine Europe de l'Est, d'origine Maghreb, ses livreurs Uber, de pouvoir vivre à Paris, de pouvoir payer le mètre carré 10 000 euros à Paris alors que le peuple ne peut pas le faire.
00:04:3310 000 euros minimum.
00:04:36Et ce consensus bourgeois, c'est l'adoxa, c'était moins de France, plus d'Europe, moins de peuple français, plus d'immigration, moins d'agriculture française, plus de libre-échange international.
00:04:47Et là, c'est en train de partir en l'air, le peuple n'en veut plus, ça c'est la première chose.
00:04:54La bourgeoisie court après, elle est désespérée, vous les voyez, on dirait, ça rappelle Versailles en 1789, on n'a pas vécu ça, mais soit irraisonnable, on est en train de dire aux sans-culottes, soit irraisonnable, la France va être...
00:05:08Vous voulez du pain, donnez d'or de la brioche, c'est même plus le boulanger, la boulangère, le petit mitron, aujourd'hui c'est un peu la panique, si vous voulez, quelque part.
00:05:17La panique, on le voit, le marqueur, c'est le discours moralisant. Quand le politicien fait un discours moralisant, c'est qu'il n'a plus d'argument.
00:05:24S'il vous plaît, c'est comme chez nous dans les pays musulmans, c'est vous irez en enfer, c'est haram. Là on est en train de dire aux français, c'est haram, ne votez pas pour les extrêmes, parce que c'est pas bien, il n'y aura pas la retraite, vous serez punis.
00:05:35Il ne manque plus que la chasse aux sorcières, on est vraiment dans une espèce de pensée magique, et on voit bien que le système n'a pas beaucoup d'arguments.
00:05:42Ça c'est un point, et le deuxième point, c'est qu'on a une leçon de politique vraiment pure et dure, véritable, c'est-à-dire que la politique c'est aussi l'émotion.
00:05:55Les gens votent avec leur trip aujourd'hui, il y a une colère contre le Président qui est extraordinaire, et les gens, ils n'ont pas besoin de lire les programmes des extrêmes, ils veulent sortir Macron.
00:06:06C'est un moment presque révolutionnaire.
00:06:08Quand on dit que c'est un référendum pro ou anti-Macron, c'est ça pour vous ? Comme ça a été ça pour les européennes, c'est encore ça, ou bien c'est plus que ça encore ?
00:06:16C'est plus que ça, je pense qu'il y a deux étages, il y a l'étage Macron qui cristallise tous les ressentiments.
00:06:23Je pense qu'il ne faut pas être macroniste que de dire qu'il y a du ressentiment contre lui, souvent injuste et irrationnel.
00:06:29Au fait, les gens cristallisent sur lui, parce que c'est ce que j'ai appelé ce matin dans un tweet, le dégrisement.
00:06:35On est en cellule de dégrisement collectivement.
00:06:37On est passé de l'enchantement par rapport au premier de la classe, Mozart de la finance, Ricœur, Davos, parle anglais très bien, le chouchou du système.
00:06:49D'ailleurs il a une élocution, un talent oratoire extraordinaire.
00:06:52Tout à fait, tout à fait.
00:06:54Il pourrait me vendre des tapis.
00:06:56Il pourrait les vendre des personnages au Sénégalais.
00:06:58Des personnages au Sénégalais, exactement.
00:07:00Et on est passé de ça à l'image du petit chef narcissique, manipulateur qui harcèle, qu'on déteste.
00:07:07Et les Français, là, ils voient en lui quelque chose de détestable, alors qu'il n'est pas complètement, il n'y a pas que du noir ou du blanc dans Macron.
00:07:15Bien sûr.
00:07:17Ça c'est une chose. La deuxième chose, c'est l'immense colère.
00:07:21On a fait, alors je vais être très vulgaire, on a fait les gens cocus.
00:07:24Les gens ont été cocufiés, ils ont cette impression-là.
00:07:26Parce que, je vais être très basique, les gens ont accepté, volontiers, le chamboulement démographique.
00:07:34Ils ont accepté le chamboulement démographique, l'immigration de masse, du moment qu'on conserve leur pouvoir d'achat.
00:07:39Et le contrat était tenu.
00:07:40Depuis 20 ans, nous avons la Chine qui nous inonde d'électronique, d'iPhone et de Samsung, pas cher.
00:07:46Donc, on a pu garder le pouvoir d'achat.
00:07:48Le discount aussi, Amazon.
00:07:51Les gens ont pu garder leur pouvoir d'achat.
00:07:53Ils ont quitté les métropoles pour pouvoir se loger encore.
00:07:56Et là, ils sont rattrapés.
00:07:58On avait de quoi vivre.
00:07:59On avait de quoi vivre.
00:08:00Depuis deux ans, au prétexte de l'Ukraine, au prétexte de la crise Covid, au prétexte du chamboulement du marché de l'énergie,
00:08:06les gens n'arrivent plus à se loger, n'arrivent plus à se nourrir.
00:08:08Ils se nourrissent moins bien.
00:08:10Et là, ils ont été cocufiés.
00:08:12Là, ils sont en grande colère parce qu'ils ont perdu leur pays.
00:08:15Ils perdent leur situation.
00:08:16D'où, et là, c'est un tsunami.
00:08:19Je ne sais pas comment on peut l'arrêter.
00:08:21Et alors, justement, en fait, c'est une espèce de mouvement de masse qui fait,
00:08:26d'ailleurs, qui profite au Rassemblement national en l'occurrence.
00:08:28Bien sûr.
00:08:29Et qu'il ne vient pas que des classes populaires.
00:08:30Vous avez maintenant des cadres qui vont au terrain.
00:08:32Parce que le pouvoir d'achat.
00:08:33Le frigo a été le point de bascule.
00:08:38Parce qu'ils ont accepté, finalement, la diversité.
00:08:40Ils s'en sont éloignés.
00:08:42Ils ont quitté Paris pour aller dans les Yvelines.
00:08:44Mais tant qu'eux, justement.
00:08:46Et puis, il y a quand même, après, la sécurité.
00:08:48Bien sûr.
00:08:49Il y a aussi ça.
00:08:50Il y a aussi ça.
00:08:51Mais, justement, Maîtrice Galli, est-ce que ça signifie, au-delà de ça,
00:08:55est-ce qu'il y a quelque chose, en tout cas, on le voit aujourd'hui.
00:08:58Regardez les trois blocs.
00:08:59Enfin, on en parle un peu partout.
00:09:01Le bloc, effectivement, nouveau front populaire.
00:09:05Et je voudrais qu'on en parle parce qu'on est en France.
00:09:08On revient toujours aux références historiques.
00:09:09Soit les heures les plus sombres.
00:09:11Soit 1789.
00:09:13Soit la Bastille.
00:09:14Soit ceci.
00:09:15Soit cela.
00:09:16D'un autre côté, nous avons l'Union des droites.
00:09:18Avec tout ce qui se passe.
00:09:19Ah, je t'aime, moi non plus.
00:09:20Reconquête.
00:09:21Rassemblement national.
00:09:23Marion, Maréchal, Zemmour et compagnie.
00:09:26Et puis, le bloc central.
00:09:28Celui-là dont vous parlez.
00:09:29Le bloc dit bourgeois, en tout cas.
00:09:31Et qui est là.
00:09:33Et dont Macron, on peut penser,
00:09:36qu'il espère quand même qu'il sera présent
00:09:38au deuxième tour des législatives.
00:09:41Mais en fait, ça traduit quoi ?
00:09:43Ce qu'on disait, vous savez,
00:09:44le côte-à-côte et face-à-face de Gérard Collomb.
00:09:46Ça fait déjà dix ans qu'il nous casse.
00:09:48Est-ce qu'aujourd'hui, c'est plus qu'une France fracturée ou archipélisée ?
00:09:51C'est une France qui ne sait plus où aller ?
00:09:53Comment vous le ressentez ?
00:09:55Moi, je pense qu'il y a une France indignée.
00:09:57Je pense qu'il y a le sentiment aujourd'hui,
00:09:59c'est la colère et l'indignation.
00:10:01Le contrat n'a pas été tenu.
00:10:03Ils ont accepté l'Europe.
00:10:05Ils ont accepté la dilution dans l'Europe.
00:10:06Ils ont tout accepté.
00:10:07Le Covid, tout, tout, tout.
00:10:09Mais là, le frigo commence à être vide.
00:10:11Avec tout ce qu'il y a derrière.
00:10:13Il ne peut plus voyager, il ne peut plus aller au restaurant.
00:10:15Il faut payer maintenant les frais, les soins,
00:10:17parce que l'hôpital public est en lock.
00:10:19Il faut mettre les gosses à l'école privée.
00:10:21Voilà, tout le grand déclassement.
00:10:24Donc, vous avez cette formidable indignation
00:10:27qui habite le pays.
00:10:29Et vous avez un bloc bourgeois
00:10:32qui est victime de Macron.
00:10:36A leur place, je me débarrasserais de Macron.
00:10:38Parce qu'il y a encore une légitimité bourgeoise.
00:10:41Il y a quand même 30% des gens
00:10:43qui ont voté Glucksmann et Ayer.
00:10:45C'est quand même un bloc.
00:10:47On nous dit l'extrême droite, l'extrême gauche.
00:10:50Si on joue à ce petit jeu-là,
00:10:51tout le monde est extrême.
00:10:52Parce qu'il y a un extrême centre
00:10:53qui nous a menés à la situation où nous sommes.
00:10:55Monsieur Macron, c'est l'extrême centre.
00:10:57C'est l'extrémiste du centre.
00:10:59Je veux emmerder les non-vaccinés.
00:11:01Ce n'est pas très inclusif.
00:11:03Je veux diaboliser les Français
00:11:04qui votent à l'extrême droite.
00:11:05Ce n'est pas très inclusif.
00:11:06Pendant le confinement,
00:11:07je vous mets dans une dictature à...
00:11:10J'allais dire à la Nord-Coréenne.
00:11:11Mais disons une dictature bien lourde
00:11:13avec le pass sanitaire
00:11:14et toute la stigmatisation des...
00:11:16Les soignants suspendus, etc.
00:11:18Je suis extrêmement incompétent.
00:11:20L'économie a été dévastée.
00:11:23Les comptes publics...
00:11:25On a plus de 190 milliards de mémoire d'euros
00:11:27de déficit commercial.
00:11:30La dette publique, j'en parle même pas.
00:11:31Le déficit commercial.
00:11:33Vous avez un 5,5% de déficit.
00:11:37Tout à fait.
00:11:38Ils avaient prévu 3 et quelques.
00:11:40Les 3% nous oublions.
00:11:41On en a parlé.
00:11:42Extrêmement incompétent en Afrique
00:11:43parce qu'on s'est rejeté du Sahel
00:11:45où la France était dans son précaré.
00:11:47C'est ça, l'extrême centre.
00:11:49On ne peut pas reprocher aux gens
00:11:51d'aller chercher des alternatives.
00:11:53Comment ça se fait ?
00:11:54Ce centre-là, pour le moment,
00:11:56il ne peut pas remplacer Macron.
00:11:57Macron est là.
00:11:59Constitutionnellement, il est là encore pour 3 ans
00:12:02à lui de voir s'il y a d'autres alternatives.
00:12:04Mais c'est lui qui décide.
00:12:06Pour le moment.
00:12:07Vous croyez que cette dissolution-là
00:12:10a été bien vécue ou mal vécue ?
00:12:12Par le centre ?
00:12:13Oui, par le centre.
00:12:14Je pense qu'ils l'ont vécue comme une trahison.
00:12:17Ils n'osent pas le dire.
00:12:18On a vu les têtes.
00:12:20Comme la fin d'une rente de situation.
00:12:24Ces gens-là se considèrent comme le camp du bien.
00:12:26Ils y croient vraiment.
00:12:27Ils sont responsables.
00:12:29Ils sont la raison.
00:12:30Et nous autres sommes des aigueux,
00:12:32des barbares, des irresponsables,
00:12:34voire des fascistes.
00:12:36Ils se sentent trahis.
00:12:38Et on est vraiment dans un moment historique.
00:12:42Il y a un rejet de la démocratie.
00:12:43Ils ne veulent pas voir le peuple.
00:12:44Ils ne veulent pas être soumis au vote populaire.
00:12:46Il y a une espèce de...
00:12:48Parce que ces gens-là,
00:12:49quand vous les voyez,
00:12:50ce qui leur tient à cœur,
00:12:51ce que sont que des réformes
00:12:53qui ne demandent pas le saut de la légitimité du peuple.
00:12:58Ils veulent l'immigration de masse.
00:13:00Ils ne veulent pas consulter le peuple.
00:13:01Ils font l'Europe dans le dos du peuple.
00:13:02L'Europe, c'est vraiment l'idéal macronien.
00:13:05Ces gens-là font tout à Bruxelles entre eux.
00:13:08Et le peuple vote encore pour quelques députés de temps en temps.
00:13:14On est dans un moment où la démocratie,
00:13:18pour la première fois, pose problème.
00:13:20En tout cas, la démocratie telle qu'elle est vécue
00:13:22en ce moment.
00:13:24Voilà.
00:13:25Parce que Macron a appuyé sur le bouton nucléaire.
00:13:28Parce que Macron aurait été démocrate.
00:13:30Parce qu'on nous dit souvent
00:13:31que Macron est à un moment gaullien, gaulliste.
00:13:34Non.
00:13:35De Gaulle n'aurait pas donné 20 jours pour faire la campagne.
00:13:38Il aurait donné quelque temps quand même.
00:13:39Il n'aurait pas fait ça avant les JO.
00:13:40Il n'y avait aucune urgence.
00:13:41On n'est pas en guerre avec la Russie ou avec l'Algérie.
00:13:44De Gaulle, pour sortir de l'Algérie,
00:13:46il a mis trois ans avec des jalons.
00:13:48Il n'a pas couru.
00:13:49Ce n'est pas un moment démocratique.
00:13:50C'est un moment de...
00:13:51Vous voulez les extrêmes ?
00:13:52Eh bien, vous allez les avoir.
00:13:53C'est ça.
00:13:54On se venge.
00:13:55C'est de la maltraitance.
00:13:56Je lance ma grenade découpillée.
00:13:57Et débrouillez-vous.
00:13:58Débrouillez-vous.
00:13:59Vous allez que...
00:14:00Vous vous plaignez du frigo vide,
00:14:01il sera encore plus vide.
00:14:02Et ce sera...
00:14:03Vous allez vous plaindre à Bardella.
00:14:04Alors, Driss Ghali,
00:14:05justement, dernière question.
00:14:06Vous êtes...
00:14:07Je ne dirais pas un globe trottin,
00:14:09mais vous êtes un voyage entre l'Amérique du Sud,
00:14:12le Maghreb.
00:14:13Comment tout ça est vécu à l'étranger ?
00:14:16Ce que vous entendez...
00:14:19Comment c'est vécu,
00:14:20que ce soit au Maghreb ou ailleurs ?
00:14:22Comment...
00:14:25Au Maghreb, il y a les élites,
00:14:28il y a les pouvoirs en place,
00:14:30il y a les peuples.
00:14:31Je pense que les peuples...
00:14:32Tout le monde se doute, au Maghreb,
00:14:34qu'il y a quelque chose qui va mal en France.
00:14:36Et à cause ou grâce à TikTok,
00:14:38il y a une vidéo qui a beaucoup viralisé,
00:14:40c'est celle des rats à Paris.
00:14:41Des rats énormes.
00:14:42Les surmulots.
00:14:43Pardon, Mme Hidalgo.
00:14:44Les surmulots.
00:14:45On m'en parle,
00:14:46même dans mon petit village.
00:14:47Parce que TikTok est partout,
00:14:49c'est le média maintenant.
00:14:50Bien sûr.
00:14:51Ah oui, la saleté à Paris.
00:14:54Les gens comprennent que les Français sont indignés.
00:14:57Mais en même temps,
00:14:59ils sont un peu inquiétés par l'ERN
00:15:03parce qu'il est diabolisé dans la presse marocaine,
00:15:05algérienne, tunisienne.
00:15:06On leur dit que c'est le retour des Waffen SS,
00:15:09et ainsi de suite.
00:15:10Donc il y a cette ambivalence.
00:15:11Dans les régimes en place,
00:15:13là je me limite au Maghreb,
00:15:16ce n'est pas forcément l'inquiétude.
00:15:17Je pense qu'au Maroc, Tunisie,
00:15:19la droite, notamment la droite radicale,
00:15:22a des bonnes relations avec les régimes.
00:15:26Il y a un rejet de Macron.
00:15:28Il y a aussi un dégagisme de Macron au Maroc et en Tunisie.
00:15:31En fait, c'est un anti-Macronisme sans frontières.
00:15:34C'est un anti-Macronisme sans frontières.
00:15:36C'est une leçon pour la suite.
00:15:39Méfions-nous des produits marketing
00:15:42qui nous ont explosés à la gueule.
00:15:44Ce n'est ni juste pour Macron,
00:15:47qui n'a pas que des défauts,
00:15:49et c'est surtout très grave pour la France.
00:15:52Parce que ce qui est en jeu,
00:15:53c'est la place de la France dans le monde.
00:15:55Voyez ce qui s'est passé au Sahel,
00:15:56en Afrique de l'Ouest.
00:15:57On se fait dégager,
00:15:58non pas par les Russes,
00:15:59ou par les Chinois,
00:16:00ou les Turcs,
00:16:01par les Africains,
00:16:02qui parlent le français.
00:16:03On se fait dégager par des gens
00:16:04qui sont nos frères et nos sœurs,
00:16:05de cœur et d'esprit.
00:16:07De cœur et de culture.
00:16:08Voilà.
00:16:09C'est assez intéressant et c'est fou
00:16:12parce que la grenade des goupillets
00:16:14a été lancée.
00:16:15On verra si c'est une explosion
00:16:17ou un feu de paille.
00:16:18En tout cas, merci Driss Ghali
00:16:20de vos analyses.
00:16:22Et on rappelle votre livre français.
00:16:24Ouvrez les yeux aux éditions de l'Artier.
00:16:26On va marquer une courte pause
00:16:27sur Sud Radio.
00:16:28On revient dans un instant,
00:16:29on va parler géopolitique.
00:16:30A tout de suite.
00:16:32Sud Radio Bercov,
00:16:33dans tous ses états.
00:16:34Appelez maintenant pour réagir
00:16:360 826 300 300.
00:16:39Ici Sud Radio.
00:16:43Les Français parlent au français.
00:16:47Les carottes sont cuites.
00:16:49Les carottes sont cuites.
00:16:52Sud Radio Bercov,
00:16:53dans tous ses états.
00:16:55Et pendant ce temps-là,
00:16:57pendant le temps des polémiques,
00:16:59des injures, des explications,
00:17:02du matin au soir et du soir au matin,
00:17:05en attendant les urnes,
00:17:07eh bien, il se passe quand même
00:17:09beaucoup de choses dans le monde.
00:17:11Il ne faut pas l'oublier.
00:17:12Parce que, vous le savez,
00:17:14on n'a pas besoin d'expliquer
00:17:15pourquoi nous sommes tous liés.
00:17:17Et qu'est-ce qui se passe,
00:17:18notamment la formidable réception
00:17:21qu'a offerte par Kim Jong-un,
00:17:24le leader maximo de Corée du Nord,
00:17:28à Vladimir Poutine,
00:17:29qui est maintenant au Vietnam.
00:17:31Pendant ce temps, d'ailleurs,
00:17:33à la Maison Blanche,
00:17:34Kamala Harris, la vice-présidente,
00:17:36recevait Queer Isle,
00:17:38où on faisait les progrès,
00:17:40où on fêtait les progrès
00:17:42de la communauté LGBT,
00:17:43dans une cérémonie
00:17:45tout à fait bariolée et diversifiée.
00:17:49François Costantini, bonjour.
00:17:51Bonjour, M. Bercov.
00:17:52Bonjour.
00:17:53Heureux de vous avoir.
00:17:54Vous êtes docteur en sciences politiques
00:17:55à l'Université Paris,
00:17:56à la Panthéon-Sorbonne,
00:17:57et vous êtes auteur, je rappelle,
00:17:58de ce livre,
00:17:59Les Relations Internationales en Fiches,
00:18:01aux éditions Ellipse.
00:18:02Il y a de quoi parler, justement,
00:18:04des relations internationales.
00:18:05C'est intéressant de voir le contraste,
00:18:07même si c'est entre
00:18:09les images que nous avons ici,
00:18:11entre les manifestations,
00:18:13certains émeutes,
00:18:14des déclarations,
00:18:15alors, tout va.
00:18:17Et puis, Vladimir Poutine,
00:18:20reçu par Kim Jong-un,
00:18:23et puis par les leaders vietnamiens,
00:18:25en grande pompe.
00:18:27Les LGBT aussi, là,
00:18:30effectivement, c'est le même jour,
00:18:32sinon on n'aurait pas à parler,
00:18:33mais quand même,
00:18:34reçu en grande pompe également
00:18:35à la Maison-Blanche,
00:18:37par la vice-présidente.
00:18:39Et au fond,
00:18:40pendant que nous,
00:18:41nous allons aller en presse,
00:18:42ou pas, aux urnes,
00:18:43dimanche prochain et dimanche d'après,
00:18:45François Costantini,
00:18:47au fond,
00:18:48est-ce que vraiment,
00:18:49vous savez, ce bouleversement
00:18:50dont tout le monde parle,
00:18:51avec les BRICS,
00:18:52avec les plaques tectoniques qui bougent,
00:18:54etc.
00:18:55Est-ce que ce qu'on a vu hier,
00:18:57à la fois à Pyongyang,
00:18:59quelque part,
00:19:00et à la Maison-Blanche,
00:19:01est-ce que ça éclaircit
00:19:03ou ça obscurcit
00:19:05ce qui est la situation ?
00:19:07Ah bien, il y a une fausse question,
00:19:09c'est que surtout, ça fracture.
00:19:11C'est-à-dire que le monde
00:19:13est littéralement fracturé en deux,
00:19:15et justement, vous avez raison,
00:19:17juste à poser cette grande fête
00:19:19LGBT à la Maison-Blanche,
00:19:22cette espèce de nouvelle religion
00:19:24civique américaine
00:19:25qui est en pleine importation
00:19:27avec le succès qu'on connaît en Europe,
00:19:29et également la réception
00:19:31de Vladimir Poutine à Pyeongyang
00:19:33et son voyage au Vietnam.
00:19:34Moi, il y a trois faits, en effet,
00:19:36qui m'interpellent.
00:19:37Et ici, je ne veux pas en profiter.
00:19:40Vladimir Poutine,
00:19:41dans son discours d'octobre 2022,
00:19:43pour justifier ses buts de guerre,
00:19:46énonce, je cite,
00:19:48au final, ce que je ne veux pas,
00:19:50c'est que sur les passeports russes,
00:19:52il est marqué parents et parents d'eux
00:19:54au lieu de père et mère.
00:19:56Recep Tayyip Erdogan, l'an dernier,
00:19:59à peine réélu président de la Turquie,
00:20:02a affirmé, je cite,
00:20:04la différence qu'il y a
00:20:06entre les autres partis et nous,
00:20:08c'est que chez nous,
00:20:09les LGBT ne seront jamais admis.
00:20:12Enfin, plus emblématique,
00:20:14le camarade Mélenchon
00:20:16qui est allé au Sénégal récemment
00:20:18pour s'en être ovationné,
00:20:20a parlé notamment du mariage pour tous,
00:20:22de marge homosexuelle en France,
00:20:24a été huée
00:20:25et a dû interrompre son discours à l'université de Dakar.
00:20:28Donc l'Afrique, la Russie, la Turquie,
00:20:32je ne parle même pas de la Chine,
00:20:34par rapport à l'Occident,
00:20:35sont en train de se fracturer,
00:20:36notamment sur des valeurs sociétales
00:20:38qui font qu'on a un monde coupé en deux,
00:20:40à tort ou à raison.
00:20:41Là, je ne suis pas là pour le juger,
00:20:43mais il faut se mettre à la place.
00:20:45Comme vous savez,
00:20:46l'ancien ambassadeur Maurice Gourdeau-Montagne,
00:20:48les autres ne pensent pas comme nous,
00:20:49il faut savoir ce que pensent les autres.
00:20:51Et ce monde, en effet, se fracture
00:20:53autour des valeurs sociétales,
00:20:54à partir notamment de civilisations
00:20:57plutôt différentes,
00:20:58ou plutôt, je vais parler, moi, plus tard,
00:20:59de civilisations et de décivilisations.
00:21:01Et le monde va se fracturer,
00:21:03et les rapports diplomatiques
00:21:04vont prendre également ce tournant
00:21:06de plus en plus, je le pense.
00:21:07Alors c'est très intéressant, effectivement,
00:21:09vous montrer cette ligne de clivage sociétale,
00:21:11qui est beaucoup plus importante qu'on ne croit.
00:21:14Effectivement, ici, on traite ça avec
00:21:15certains avec ricanement,
00:21:18d'autres en disant, oui, tout ça,
00:21:20le sociétal, c'est très bien,
00:21:21mais, bon, on sait les ravages
00:21:23que ça commence à faire en Europe,
00:21:24en tout cas, le honkisme et autres,
00:21:26mais c'est une ligne de clivage,
00:21:28et vous l'avez tout à fait souligné,
00:21:30et à juste titre.
00:21:31Mais il y a aussi le reste, François Constantini,
00:21:33alors, il y a quand même les clivages économiques,
00:21:36je parle de la dédollarisation,
00:21:38je parle de l'Arabie Saoudite
00:21:43qui vend son pétrole en yuans,
00:21:44ou en roupies, ou en roubles, etc.
00:21:47Est-ce que ça, aujourd'hui,
00:21:49dans la relation internationale,
00:21:50ce côté, à la fois, dédollarisation,
00:21:52le problème des monnaies,
00:21:54le problème, effectivement, du BRICS contre G7,
00:21:57est-ce que, là aussi,
00:21:59on avance de façon assez spectaculaire là-dessus ?
00:22:03Il y a un fait, notamment en 2023,
00:22:06qui est intervenu,
00:22:07qui est passé totalement inaperçu
00:22:08aux yeux des économistes,
00:22:09c'est qu'en termes d'agrégats de PIB,
00:22:12le PIB des BRICS a dépassé le PIB du G7.
00:22:15Je pense que c'est tout à fait révélateur,
00:22:18pour une raison,
00:22:19c'est que les pôles de croissance,
00:22:20aujourd'hui, en Asie, en Chine,
00:22:22en Asie, dans d'autres pays,
00:22:24et que les croissances,
00:22:25la croissance aux Etats-Unis,
00:22:26et surtout l'Union européenne,
00:22:27sont des zones de croissance faible.
00:22:29Donc, des zones, véritablement,
00:22:31d'appauvrissement, même si on ne le voit pas.
00:22:33En effet, même si c'est un appauvrissement lent,
00:22:35en effet, ce sont des zones
00:22:36où on ne crée plus de croissance.
00:22:37Alors, il y a plusieurs choses, en effet.
00:22:39La dédollarisation de l'économie
00:22:41au plan tangible,
00:22:43je n'y crois pas pour l'instant.
00:22:44Pourquoi ?
00:22:45Parce qu'il faudrait une monnaie concurrente
00:22:46au dollar,
00:22:47et on sait que la Chine n'est pas prête.
00:22:49Il faut, en effet, des systèmes d'échanges.
00:22:51On a vu, notamment,
00:22:53avec le décrochage de la Russie de Suisse,
00:22:55ça posait le problème,
00:22:56mais il est vrai que la Chine
00:22:57a son propre système,
00:22:59notamment des échanges interbancaires.
00:23:01Mais, ensuite,
00:23:03il y a des pays qui sont au milieu.
00:23:05Par exemple, vous ne pouvez pas,
00:23:06l'Inde est dans les BRICS,
00:23:07mais sur le plan diplomatique,
00:23:08elle n'est pas alignée sur la Russie,
00:23:10et encore moins sur la Chine.
00:23:12Elle a une neutralité,
00:23:13et ça a son importance.
00:23:15Ce qu'il faut retenir, à mon sens,
00:23:16c'est, en effet,
00:23:18une croissance qui se répand,
00:23:20et un Occident
00:23:22qui se rétrécit,
00:23:24de ce point de vue-là,
00:23:26au plan économique,
00:23:27au plan de la recherche.
00:23:28Vous vous rappelez que la Chine
00:23:29est première pour les dépôts de brevets.
00:23:31Qui avait pu penser qu'un jour,
00:23:33les Etats-Unis auraient été dépassés ?
00:23:35Qu'en termes de production d'ingénieurs,
00:23:36l'Inde est le premier pays,
00:23:38certes, ils sont presque un milliard et demi,
00:23:40mais c'est le premier pays au nombre d'ingénieurs
00:23:42diplômés par an,
00:23:43et qu'en effet,
00:23:44il y a une désoccidentalisation, je pense,
00:23:46par le poids économique,
00:23:47par les mentalités,
00:23:48et surtout par le fait que
00:23:49l'Occident avait servi de matrice
00:23:52à la civilisation,
00:23:54à l'organisation du monde, aujourd'hui,
00:23:56et plus on testait les valeurs
00:23:58qu'elle apportait,
00:23:59les droits de l'homme, d'autres, etc.,
00:24:01ne sont pas des valeurs
00:24:03qui sont partagées dans le monde
00:24:04comme on pourrait le penser.
00:24:05Et c'est à la fois intéressant
00:24:08et préoccupant,
00:24:09d'une certaine manière,
00:24:10mais on pourrait en parler très longuement,
00:24:12vous en avez raison, François Costantini.
00:24:13Est-ce que, de ce point de vue-là,
00:24:15ça débouche sur quoi ?
00:24:17Vous avez tout à fait raison,
00:24:18le dollar ne va pas être remplacé,
00:24:19d'ailleurs, ce n'est pas le problème,
00:24:20en tout cas, pas dans l'immédiat.
00:24:22Mais est-ce que ça nous amène,
00:24:24et pour retourner à la France,
00:24:25parce que nous ne sommes pas
00:24:27évoluant sur une planète Mars
00:24:29ou Saturne,
00:24:31est-ce que,
00:24:32je voudrais juste
00:24:34revenir, peut-être,
00:24:35un tout petit peu,
00:24:36mais ce sont aussi les relations internationales,
00:24:38est-ce que
00:24:39ce qui se passe actuellement en France,
00:24:41au-delà, même,
00:24:43des agences électorales,
00:24:45est-ce que nous sommes frappés, nous-mêmes,
00:24:47de plein fouet là-dedans,
00:24:48puisqu'on est en Europe,
00:24:49avec tout ce qui se passe entre Russie-Ukraine,
00:24:51Proche-Orient,
00:24:53et autres,
00:24:54et ne parlons pas du Covid,
00:24:55est-ce que nous sommes frappés de plein fouet
00:24:57et de quelle façon
00:24:58ça risque d'évoluer pour nous ?
00:25:00La France est toujours un pays
00:25:03qui avait une originalité diplomatique,
00:25:05voulue par le général De Gaulle.
00:25:07Elle est ancrée dans le bloc occidental,
00:25:09certes,
00:25:10avec son indépendance,
00:25:11elle voulait parler au monde entier.
00:25:13Aujourd'hui, en fait,
00:25:14la politique d'Emmanuel Macron,
00:25:15qui, en fait, ne se décline qu'à partir des choix
00:25:17exclusifs de l'Union Européenne,
00:25:19je rappelle que, d'ailleurs,
00:25:20Emmanuel Macron soutient ce qu'on appelle
00:25:22le rapport Verhofstadt,
00:25:23voté au gouvernement européen
00:25:25par ses partisans,
00:25:26qui veut faire passer toute décision
00:25:28en matière diplomatique et stratégique
00:25:29à la majorité qualifiée et à l'unité,
00:25:32qui signifie en clair
00:25:33la disparition de l'autonomie diplomatique française.
00:25:35– Il a supprimé le quai d'Orsay.
00:25:37Il a supprimé le quai d'Orsay.
00:25:38– Il a supprimé, notamment, le corps diplomatique,
00:25:40c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:25:41les gens qui étaient passés par Sciences Po,
00:25:43par les Langsos et par l'ENA,
00:25:45seront recrutés à la tête du client.
00:25:48Voilà, c'est-à-dire que c'est,
00:25:50ce qui pour moi, est une véritable injure
00:25:51à des gens qui faisaient 30-40 ans
00:25:53dans un corps.
00:25:55Et ce corps diplomatique,
00:25:56vous savez, par Talleyrand,
00:25:57il y a plus de deux siècles,
00:25:59que le monde entier nous envie d'ailleurs.
00:26:02Et je pense que la France,
00:26:03en perdant cette voie d'originalité,
00:26:05en parlant au monde,
00:26:06aurait pu être, à mon sens,
00:26:07cette espèce d'élément modérateur
00:26:09dans un monde qui se fracture.
00:26:10Voilà, aujourd'hui.
00:26:11La France, aujourd'hui, est le père.
00:26:13Elle est elle-même fracturée.
00:26:15On le voit également,
00:26:16elle est fracturée entre trois blocs.
00:26:19Il y a un bloc, en effet,
00:26:21qui est dirigé, quand même,
00:26:22congruemment par l'extrême-gauche,
00:26:23qui est un bloc mondialiste,
00:26:25immigrationniste,
00:26:26qui veut faire disparaître la France.
00:26:28Il y a un bloc central
00:26:29qui veut également la faire disparaître.
00:26:31C'est l'anachronisme
00:26:32et c'est la disparition soft
00:26:34conduite dans l'Union européenne
00:26:35et dans la mondialisation.
00:26:36Et puis, il y a un bloc,
00:26:37le bloc national,
00:26:38autour du Rassemblement national,
00:26:40d'Éric Ciotti,
00:26:41de l'OMCED,
00:26:43du CNI,
00:26:44de la droite,
00:26:45elle,
00:26:46ce bloc politique
00:26:47qui croit encore à la France,
00:26:48à son avenir,
00:26:49à la souveraineté nationale.
00:26:50Donc, la France est elle-même
00:26:51traversée par ces courants mondiaux.
00:26:53Je parlais,
00:26:54on pourrait parler,
00:26:55vous avez cité l'idéologie LGBT,
00:26:56mais c'est vrai,
00:26:57il y a une fracture.
00:26:58Et il y a même une fracture importante,
00:26:59à mon sens,
00:27:00dont on ne parle jamais,
00:27:01qui est une contradiction de LFI,
00:27:03c'est que la population en France
00:27:05sûrement la plus opposée
00:27:06à cette idéologie,
00:27:07c'est celle, paradoxalement,
00:27:09qui vote le plus
00:27:10pour la France insoumise,
00:27:11c'est-à-dire la population
00:27:13musulmane,
00:27:14d'après les études qu'on a,
00:27:16ce qui montre également
00:27:17qu'il y a une espèce
00:27:18de malaise français
00:27:19un petit peu à tous les étages.
00:27:21Et je pense que la France,
00:27:22aujourd'hui,
00:27:23ses élections,
00:27:24ressortent,
00:27:25en quelque sorte,
00:27:26des fractures mondiales,
00:27:27culturelles,
00:27:28et politiques
00:27:29telles qu'on les connaît.
00:27:30Et ce que vous dites,
00:27:31à juste titre,
00:27:32je trouve,
00:27:33François Constantin,
00:27:35c'est que la France
00:27:37aurait pu jouer un rôle
00:27:38à la fois modérateur,
00:27:39à la fois médiateur,
00:27:41mais dans les prises d'opposition
00:27:42qu'elle a eues,
00:27:43que ce soit
00:27:44sur un plan de santé,
00:27:45mais laissons,
00:27:46mais sur un plan Russie-Ukraine
00:27:47ou autre,
00:27:48n'a pas du tout pris,
00:27:49peut-être,
00:27:50cette voie-là,
00:27:51alors qu'elle aurait pu jouer
00:27:52le trait d'union,
00:27:53en tout cas,
00:27:54une tentative de trait d'union.
00:27:55Elle ne l'a pas fait.
00:27:57Oui, je pense absolument.
00:27:58Elle l'avait pourtant joué.
00:28:01On essaye toujours
00:28:02de trouver
00:28:03une compétence
00:28:04à François Hollande.
00:28:06Le seul acquis, peut-être,
00:28:07c'était les accords
00:28:08de Minsk-2
00:28:09qu'il avait signés
00:28:10avec Angela Merkel,
00:28:11le président Poroshenko,
00:28:13ukrainien,
00:28:14et Vladimir Poutine,
00:28:15qui faisaient,
00:28:16je le rappelle quand même,
00:28:17reconnaissaient
00:28:18la souveraineté ukrainienne
00:28:19sur le Donbass,
00:28:20ce qui n'était pas rien,
00:28:21mais prévoyaient
00:28:22leur autonomie.
00:28:23Voilà.
00:28:25Et il faut ajouter,
00:28:26effectivement,
00:28:27que Hollande lui-même
00:28:28a dit qu'il n'a fait ça
00:28:29avec Angela Merkel
00:28:30que pour permettre
00:28:31à l'armée ukrainienne
00:28:32et à l'armée ukrainienne
00:28:33de se réarmer complètement.
00:28:34C'est-à-dire qu'il l'a admis.
00:28:36Voilà.
00:28:37Donc, même cela,
00:28:38je ne sais pas si on peut le reconnaître.
00:28:40Même ça, on l'a appris,
00:28:41en effet, récemment.
00:28:42Vous êtes bien
00:28:43de le souligner.
00:28:45C'était, en fait,
00:28:46fait par une dose de cynisme
00:28:47alors que ça aurait dû être
00:28:48un accord calme.
00:28:49Tout à fait.
00:28:50Il ne faut peut-être plus nous éviter
00:28:51le conflit dramatique
00:28:52que nous connaissons aujourd'hui.
00:28:53Tout à fait.
00:28:54Et c'est ça qui est...
00:28:55Et juste un mot,
00:28:56à votre avis,
00:28:57ces tendances
00:28:58que vous avez inventoriées,
00:29:00à votre avis,
00:29:01ça va continuer comme ça ?
00:29:02Est-ce que ça peut déboucher
00:29:03sans faire de...
00:29:04On ne fait pas de prophétisme
00:29:05ni de prévision,
00:29:07mais est-ce que ça peut arriver
00:29:08à un stade
00:29:09un peu plus violent
00:29:10et encore...
00:29:11des affrontements
00:29:12encore un peu plus forts
00:29:13tel qu'on voit ?
00:29:14Oui.
00:29:15Il faut craindre
00:29:16il faut craindre,
00:29:17en quelque sorte,
00:29:20un certain nombre de fractures,
00:29:21de fractures nouvelles,
00:29:22notamment au plan mondial.
00:29:23Pour plusieurs raisons.
00:29:24Nous avons eu la guerre froide,
00:29:25mais la guerre froide,
00:29:26cette fracture était artificielle.
00:29:27Il y avait le communisme
00:29:28et le monde occidental.
00:29:30Et le communisme
00:29:31n'était pas accepté
00:29:32par des peuples.
00:29:33Or, aujourd'hui,
00:29:34vous avez des peuples également,
00:29:35y compris dans les régimes
00:29:36dits autoritaires,
00:29:37qui n'éprouvent pas,
00:29:38pour autant,
00:29:39les valeurs
00:29:40d'autres pays.
00:29:41C'est ça le problème.
00:29:42C'est que nous avons
00:29:43une fracturation,
00:29:44disons,
00:29:45qu'on pourrait qualifier
00:29:46de morale
00:29:47autour de ce qu'on peut appeler
00:29:48des malheurs morales
00:29:50qui ne sont pas partagées,
00:29:52en effet.
00:29:53Vous ne pouvez pas parler
00:29:54de ce qu'on entend
00:29:55en Occident
00:29:56sur les droits de l'homme,
00:29:57sur le droit à la différence,
00:29:59sur la GVT.
00:30:00Je peux vous dire
00:30:01que ni un Russe,
00:30:02ni un Indien,
00:30:03ni un Africain,
00:30:04l'Africain,
00:30:05qu'il soit d'ailleurs
00:30:06Crépien, musulman ou animiste,
00:30:07ne l'entendent
00:30:08de la même façon.
00:30:09Alors c'est là
00:30:10qu'il faut craindre,
00:30:11en effet,
00:30:12ces fractures
00:30:13et l'élargissement
00:30:14de ces fractures.
00:30:15Merci beaucoup,
00:30:16professeur Constantini.
00:30:17C'est moi qui vous remercie.
00:30:18Je rappelle
00:30:19les relations internationales
00:30:20en fiche,
00:30:21votre livre aux éditions Ellipse.
00:30:22Merci beaucoup
00:30:23d'avoir été avec nous.
00:30:24On va remarquer
00:30:25une courte pause
00:30:26sur Sud Radio.
00:30:27On revient dans un instant
00:30:28et rendez-vous
00:30:290826 300 300
00:30:30pour intervenir.
00:30:31Ce sera les perles,
00:30:32les huées et les bravos.
00:30:33A tout de suite
00:30:34sur Sud Radio.
00:30:36Sud Radio Bercov
00:30:37dans tous ses états
00:30:38midi 14h.
00:30:39André Bercov.
00:30:41Ici Sud Radio.
00:30:45Les français parlent au français.
00:30:49Je n'aime pas
00:30:50la blanquette de veau.
00:30:52Je n'aime pas
00:30:53la blanquette de veau.
00:30:55Sud Radio Bercov
00:30:56dans tous ses états.
00:30:57Mais j'aime beaucoup
00:30:58les blanquettes
00:30:59de Yannick Jadot.
00:31:01Pourquoi ?
00:31:02Écoutez.
00:31:03Sud Radio Bercov
00:31:04dans tous ses états.
00:31:06Les perles du jour.
00:31:07Brigitte Bardot,
00:31:08bien sûr,
00:31:09la grande,
00:31:10l'immense,
00:31:11la cultissime
00:31:12Brigitte Bardot.
00:31:13Et en ce moment,
00:31:14évidemment,
00:31:15nous sommes en période d'élection
00:31:16et Yannick Jadot,
00:31:17Yannick Jadot,
00:31:18eh bien,
00:31:19sur France Info,
00:31:20le député écologiste,
00:31:23eh bien,
00:31:24il se lâche
00:31:25et il se lâche
00:31:26et Yannick Jadot,
00:31:27il se lâche
00:31:28très, très, très, très bien.
00:31:29D'ailleurs, pas député,
00:31:30pardon,
00:31:31sénateur,
00:31:32excusez-moi,
00:31:33sénateur des écologistes
00:31:34de Paris,
00:31:35eh bien,
00:31:36il réagit en disant
00:31:38mais,
00:31:39qu'est-ce qui se passerait,
00:31:40on lui pose la question
00:31:41sur France Info,
00:31:43si le Rational
00:31:45venait...
00:31:46Ah !
00:31:47Horreur !
00:31:48Ah !
00:31:49Putréfaction !
00:31:51Ah !
00:31:52Au pouvoir !
00:31:53Qu'est-ce qui se passerait ?
00:31:54Écoutez.
00:31:55Il y aura toujours
00:31:56l'indépendance
00:31:57de l'audiovisuel.
00:31:58Quand ici,
00:31:59vous mènerez
00:32:00avec le Rassemblement...
00:32:01Non,
00:32:02quand ici,
00:32:03quand ici,
00:32:04avec le Rassemblement National,
00:32:05il y aura la privatisation
00:32:06de l'audiovisuel public,
00:32:07que ça deviendra la 5
00:32:08de Berlusconi
00:32:09ou si vous voulez absolument
00:32:10rester journaliste
00:32:11dans ces locaux,
00:32:12il faudra
00:32:13qu'il y ait des femmes
00:32:14à moitié dénudées
00:32:15qui rient
00:32:16sur les blagues racistes
00:32:17de vieux mecs
00:32:18bas de front.
00:32:19Eh bien,
00:32:20voilà,
00:32:21c'est ça
00:32:22l'enjeu.
00:32:23C'est ça l'enjeu,
00:32:24oui,
00:32:25parce qu'on a évoqué,
00:32:26vous savez,
00:32:27la privatisation
00:32:28de l'audiovisuel public,
00:32:29ce qui est
00:32:30pas possible,
00:32:31alors que,
00:32:32alors que
00:32:33les milliards
00:32:34qui sont dépensés
00:32:35dans l'audiovisuel public,
00:32:36franchement,
00:32:37on pourrait se poser
00:32:38des questions.
00:32:39Mais non,
00:32:40mais non,
00:32:41non,
00:32:42non,
00:32:43non,
00:32:44non.
00:32:45Et alors,
00:32:46l'admirable
00:32:47vision cauchemardesque
00:32:48de Yannick Jatteau.
00:32:49Imaginez-vous,
00:32:50c'est privatisé.
00:32:51Et qu'est-ce qu'on vend
00:32:52à la moitié nue ?
00:32:53Ah oui,
00:32:54c'est vrai,
00:32:55les journalistes,
00:32:56femmes,
00:32:57si j'ai bien compris,
00:32:58c'est intéressant,
00:32:59d'ailleurs,
00:33:00du point de vue
00:33:01d'un féministe,
00:33:02les écologistes sont des féministes.
00:33:03Non, non, non,
00:33:04si c'est privatisé
00:33:05et les femmes se déshabillent
00:33:06à poil,
00:33:07les femmes,
00:33:08dans toutes les radios privées,
00:33:09comme chacun sait,
00:33:10elles sont à poil,
00:33:11les femmes,
00:33:12voilà.
00:33:13Yannick Jatteau,
00:33:14il dit,
00:33:15vous imaginez,
00:33:16et puis,
00:33:17elles devraient écouter,
00:33:18elles seraient obligées
00:33:19et condamnées à écouter
00:33:20des blagues racistes
00:33:21ou des goulagues,
00:33:22c'est pire que tout.
00:33:23C'est intéressant,
00:33:24quand même,
00:33:25comment les élections
00:33:26amènent des personnes,
00:33:27des sénateurs,
00:33:28notamment,
00:33:29à se surpasser.
00:33:30Alors,
00:33:31vous voyez,
00:33:32vous imaginez le pire,
00:33:33c'est terrible.
00:33:34Non, non, non,
00:33:35ne vous inquiétez pas,
00:33:36je vous assure,
00:33:37Yannick Jatteau,
00:33:38elles seront habillées
00:33:39et encore plus habillées
00:33:40qu'avant.
00:33:41Vous allez voir,
00:33:42rassurez-vous.
00:33:43Sud Radio Bercov,
00:33:44dans tous ses états.
00:33:45Oui,
00:33:46et oui,
00:33:47et alors,
00:33:48actuellement,
00:33:49vous savez,
00:33:50c'est magnifique,
00:33:51ça se surpasse,
00:33:52évidemment,
00:33:53dans des circonstances pareilles,
00:33:54quand il y a tous
00:33:55les affrontements mondiaux,
00:33:56etc.,
00:33:57quand il y a des élections,
00:33:58alors là,
00:33:59la connerie devient institutionnelle,
00:34:00elle est presque obligatoire,
00:34:03et notamment,
00:34:04ceux qui se manifestent,
00:34:05évidemment,
00:34:06c'est un certain nombre,
00:34:07pas tous,
00:34:08pas tous,
00:34:09moi j'aime beaucoup l'écologie,
00:34:10certains écologistes,
00:34:11mais d'autres,
00:34:12qui choisissent,
00:34:13vous savez,
00:34:14ceux qui choisissent
00:34:15d'asperger,
00:34:16d'asperger,
00:34:17de purée
00:34:18ou de soupe,
00:34:19etc.,
00:34:21alors là,
00:34:22formidable,
00:34:23on en a suffisamment parlé,
00:34:24que ce soit la Joconde,
00:34:25que ce soit Manet,
00:34:26etc.,
00:34:27on va,
00:34:28avec ce courage
00:34:29qui les caractérise,
00:34:30asperger au nom
00:34:31de la sauvegarde
00:34:32de la planète,
00:34:33et là,
00:34:34et bien,
00:34:35en Angleterre,
00:34:36ils vont toujours plus loin,
00:34:37ils sont allés,
00:34:38vous savez,
00:34:39le style de Stonehenge,
00:34:40Stonehenge,
00:34:41c'est les mégalithes millénaires,
00:34:42on ne sait pas,
00:34:4330 000,
00:34:4440 000,
00:34:45on ne sait pas,
00:34:4640 000 ans,
00:34:47et bien ils sont là,
00:34:48c'est extraordinaire,
00:34:49personne ne sait
00:34:50ce que c'est,
00:34:51c'est absolument magnifique,
00:34:52et bien,
00:34:53mercredi,
00:34:54donc hier,
00:34:55opération menée
00:34:56par des militants
00:34:57du collectif
00:34:58Just Stop Oil,
00:34:59c'est-à-dire
00:35:00arrêter le pétrole,
00:35:01arrêter les énergies fossiles,
00:35:02et qu'est-ce qu'ils ont trouvé
00:35:04de mieux,
00:35:05c'est,
00:35:06ils ont pris
00:35:07des fécules de maïs
00:35:08pour protester
00:35:09contre la destruction,
00:35:10et ils ont jeté,
00:35:11voilà,
00:35:12avec un extrateur
00:35:13sur les pierres,
00:35:14et alors voilà,
00:35:15avec des panaches
00:35:16de fumée orange
00:35:17sur les pierres
00:35:18millénaires,
00:35:19multimillénaires
00:35:20Alors là,
00:35:21c'est magnifique quand même,
00:35:22je veux dire,
00:35:23quand on arrive
00:35:24à ce degré de connerie,
00:35:25au lieu d'aller voir
00:35:26qui sont les vrais pollueurs,
00:35:28au lieu de se battre
00:35:29contre les vrais pollueurs,
00:35:30et on sait très bien
00:35:31qui sont les vrais pollueurs,
00:35:32ah oui,
00:35:33mais là,
00:35:34c'est plus difficile,
00:35:35c'est plus embêtant,
00:35:36c'est fatigant,
00:35:37et puis on risque
00:35:38d'avoir des gens qui ont...
00:35:39Non, non, non,
00:35:40on préfère aller
00:35:41maculer les musées,
00:35:42maculer les œuvres d'art,
00:35:44maculer les constructions
00:35:45multimillénaires,
00:35:46c'est tellement plus facile,
00:35:47tellement plus aisé,
00:35:49et surtout,
00:35:50et surtout,
00:35:51tellement plus con.
00:35:52Donc,
00:35:53la médaille universelle
00:35:54de la connerie
00:35:55est attribuée
00:35:56à Stop Oil.
00:35:57Oui.
00:35:58Et bien,
00:35:59voilà,
00:36:00on va continuer,
00:36:01d'ailleurs,
00:36:02on fera bientôt,
00:36:03au litteur résistant
00:36:04de Sud Radio,
00:36:05on fera une espèce
00:36:06de palmarès,
00:36:07vous allez voir,
00:36:08il va être très intéressant.
00:36:09Sud Radio,
00:36:10Bercov,
00:36:11dans tous ses états.
00:36:13Et voilà,
00:36:24intelligence artificielle
00:36:25aux conneries naturelles,
00:36:26chanson d'ailleurs
00:36:27faite
00:36:28avec l'intelligence
00:36:29artificielle,
00:36:30comme vous le savez,
00:36:31donc c'est intéressant.
00:36:32Alors,
00:36:33il y a eu
00:36:34Antoine Gallimard,
00:36:35vous savez,
00:36:36le patron,
00:36:37le PDG des éditions
00:36:38du même nom,
00:36:39des éditions Gallimard,
00:36:40elle a demandé
00:36:41à l'intelligence
00:36:42artificielle
00:36:43de Meta,
00:36:44donc de Facebook,
00:36:45le logiciel
00:36:46Lama.
00:36:47Et il lui a demandé,
00:36:48il a dit,
00:36:49voilà,
00:36:50comme il y a un chat
00:36:51de GPT,
00:36:52vous savez,
00:36:53etc.,
00:36:54peux-tu me décrire
00:36:55une scène
00:36:56à la manière
00:36:57de Michel Houellebecq,
00:36:58à la manière
00:36:59donc de l'écrivain
00:37:00Michel Houellebecq.
00:37:01Voilà.
00:37:02Et donc,
00:37:03il lui a dit,
00:37:04écoutez,
00:37:05voilà,
00:37:06peut-être des chansons,
00:37:07etc.
00:37:08Et ce qui a été intéressant,
00:37:09c'est la réponse
00:37:10à cette question.
00:37:11Donc,
00:37:12décrivez à la manière
00:37:13de Houellebecq.
00:37:14Et qu'est-ce qu'il dit
00:37:15le logiciel ?
00:37:16Je suis désolé,
00:37:17mais comme modèle
00:37:18de langage,
00:37:19je ne peux pas écrire
00:37:20une scène
00:37:21qui pourrait être
00:37:22considérée comme
00:37:23offensante
00:37:24ou discriminatoire.
00:37:25C'est-à-dire
00:37:26que l'intelligence
00:37:27artificielle,
00:37:28en tout cas,
00:37:29avec Lala,
00:37:30est déjà sous la dictature
00:37:31du woke
00:37:32et de la cancel.
00:37:33C'est magnifique.
00:37:34Oui, parce que
00:37:35Michel Houellebecq,
00:37:36évidemment,
00:37:37il n'écrit pas
00:37:38que des bluets
00:37:39Michel Houellebecq
00:37:40où il y a des
00:37:41constructions
00:37:42de
00:37:43la perte
00:37:44de stéréotypes
00:37:45négatifs
00:37:46ou de discours
00:37:47haineux.
00:37:48Voilà,
00:37:49effectivement.
00:37:50Donc,
00:37:51le logiciel
00:37:52répond,
00:37:53il va voir Houellebecq,
00:37:54il va creuser Houellebecq
00:37:55et il voit des phrases
00:37:56qui ne sont pas très
00:37:57politiquement correctes,
00:37:58qui ne sont pas vraiment
00:37:59euh,
00:38:00qui, voilà,
00:38:01qui ne marchent pas
00:38:02et c'est pour ça
00:38:03que Houellebecq,
00:38:04pourquoi il a eu
00:38:05la notoriété
00:38:06et le succès
00:38:07que l'on sait ?
00:38:08Parce qu'il y a
00:38:09toujours des choses
00:38:10de la société,
00:38:11de nous,
00:38:12etc.
00:38:13On aime,
00:38:14on n'aime pas,
00:38:15mais c'est assez fort
00:38:16et voilà.
00:38:17Donc,
00:38:18c'est intéressant.
00:38:19Gallimard,
00:38:20l'éditeur,
00:38:21dit,
00:38:22allez,
00:38:23fais-nous un groupe
00:38:24d'amis
00:38:25à la manière
00:38:26de Houellebecq
00:38:27qui célèbre
00:38:28la beauté
00:38:29de la diversité
00:38:30et le logiciel
00:38:31répond,
00:38:32pas question,
00:38:33pas question
00:38:34des appels
00:38:35à la haine,
00:38:36jamais.
00:38:37Est-ce que c'est
00:38:38naturel
00:38:39ou connerie
00:38:40naturelle
00:38:41ou surtout
00:38:42dictature
00:38:43naturelle ?
00:38:44Dites-nous.
00:38:45Et appelez-nous
00:38:460826 300 300
00:38:47pour en discuter
00:38:48avec nous.
00:38:49On va marquer
00:38:50une courte pause
00:38:51sur Sud Radio.
00:38:52On revient dans un instant
00:38:53pour le face-à-face.
00:38:54Nous sommes ensemble
00:38:55jusqu'à 14h.
00:38:56André Bercoff
00:38:57reçoit dans un instant
00:38:58le philosophe
00:38:59Michel Onfray.
00:39:00A tout de suite
00:39:01sur Sud Radio.
00:39:02Sud Radio.
00:39:03Parlons vrai.
00:39:04Parlons vrai.
00:39:05Sud Radio.
00:39:06Les Etats.
00:39:07Le face-à-face.
00:39:0813h02 sur Sud Radio.
00:39:09L'heure pour nous
00:39:10de vous présenter
00:39:11ce face-à-face.
00:39:12Aujourd'hui,
00:39:13André Bercoff
00:39:14reçoit le philosophe
00:39:15et écrivain
00:39:16Michel Onfray
00:39:17qui vient nous voir
00:39:18pour son nouveau livre
00:39:19La foudre gouverne le monde.
00:39:20C'est aux éditions
00:39:21Albin Michel.
00:39:22Bonjour Michel Onfray.
00:39:23Bonjour.
00:39:24Oui, Michel Onfray,
00:39:25c'est vrai,
00:39:26en lisant votre livre,
00:39:27vous parlez d'une phrase
00:39:28je ne sais plus
00:39:29à qui elle est attribuée
00:39:30où on disait,
00:39:31vous savez,
00:39:32on disait
00:39:33à quel monde
00:39:34laissera-t-on
00:39:35justement,
00:39:36quels enfants
00:39:37laissera-t-on
00:39:38à notre monde ?
00:39:39Je ne sais plus
00:39:40de qui c'est,
00:39:41mais moi je crois
00:39:42que c'était un situationniste,
00:39:43mais enfin bon,
00:39:44peu importe.
00:39:45La foudre gouverne le monde.
00:39:46Effectivement,
00:39:47d'ailleurs,
00:39:48le titre
00:39:49de votre livre,
00:39:50c'est assez frappant
00:39:51de voir que
00:39:52aujourd'hui,
00:39:53c'est vraiment
00:39:54l'émotion,
00:39:55l'humeur,
00:39:56l'hystérisation,
00:39:57etc.
00:39:58qui donnent le là.
00:40:00Plus que pour parler
00:40:02de l'actualité électorale,
00:40:04qui nous occupe ici,
00:40:06mais au-delà de ça,
00:40:07c'est intéressant
00:40:08parce que vous dites
00:40:09justement,
00:40:10vous finissez,
00:40:11c'est dans l'exergue,
00:40:12pardon,
00:40:13dans la quatrième couverture
00:40:14de votre livre,
00:40:15vous dites
00:40:16« J'étais, je suis,
00:40:17je demeure debout
00:40:18sur le bateau
00:40:19qui coule ».
00:40:20Est-ce que vous croyez
00:40:21qu'on pourra encore
00:40:22tenir debout longtemps
00:40:23si le bateau coule ?
00:40:25Je pense qu'une civilisation
00:40:27ne s'effondre pas en deux jours.
00:40:28Ça fait un petit moment
00:40:29que ces choses-là ont lieu.
00:40:31J'ai écrit un livre
00:40:32qui s'appelait « Décadence »
00:40:33pour essayer de montrer
00:40:34comment ça fonctionnait,
00:40:35une civilisation,
00:40:36comment ça naît,
00:40:37ça croit, ça décroit
00:40:38après avoir atteint son acme.
00:40:39Et moi, je ne dirais pas
00:40:40c'est mai 68
00:40:41qui est la cause de toute chose.
00:40:42Il s'est passé des choses
00:40:43en mai 68,
00:40:44mais déjà,
00:40:45en amont,
00:40:46par exemple 1793,
00:40:47quand on décapite le roi,
00:40:48c'est-à-dire
00:40:49quand l'autorité
00:40:50ne vient plus du ciel,
00:40:51là c'est facile
00:40:52de piloter les gens
00:40:53avec le clergé,
00:40:54l'évêque, les évêques,
00:40:55etc.,
00:40:56il a papoté,
00:40:57mais là, d'un seul coup,
00:40:58on dit « Non, ça sort du sol ».
00:40:59Et c'est la théorie
00:41:00du contrat social de Rousseau
00:41:01qui nous dit
00:41:02la souveraineté,
00:41:03elle n'est pas dans le roi
00:41:04qui nous dit
00:41:05qu'il la tient de Dieu,
00:41:06elle est dans le peuple,
00:41:07dans la mesure où il s'exprime.
00:41:08Et donc depuis,
00:41:09on a rationalisé,
00:41:10on a démocratisé,
00:41:11on a laïcisé,
00:41:12on a supprimé
00:41:13toute transcendance,
00:41:14tout sacré,
00:41:15et aujourd'hui,
00:41:16il n'y a plus de boussole.
00:41:17C'est-à-dire,
00:41:18on parle de post-vérité,
00:41:19mais de fait,
00:41:20tout est possible,
00:41:21le contraire de tout.
00:41:22On a un chef d'État
00:41:23qui est un enfant,
00:41:24il dit une chose,
00:41:25je ne vais pas dissoudre,
00:41:26il fait le contraire,
00:41:30puis on a une droite
00:41:31qui nous dit
00:41:32on ne s'associera pas,
00:41:33puis on a une droite
00:41:34qui nous dit
00:41:35on s'associe,
00:41:36on a un Marion Maréchal
00:41:37qui dit
00:41:38je suis chez Zemmour,
00:41:39puis après il dit
00:41:40je quitte Zemmour.
00:41:41Enfin, c'est-à-dire,
00:41:42on a des communistes
00:41:43qui nous disent
00:41:44on n'est pas islamo-gauchiste
00:41:45comme Mélenchon,
00:41:46puis qui après disent
00:41:47vive l'islamo-gauchisme de Mélenchon,
00:41:48même chose avec les socialistes,
00:41:49enfin c'est un temps de nihilisme.
00:41:50Mais ce nihilisme
00:41:51n'a-t-il pas toujours existé
00:41:52par ce que j'appellerais
00:41:54la boutique électoraliste ?
00:41:56C'est vrai,
00:41:57c'est un vrai problème.
00:41:58On dit la démocratie,
00:41:59la démocratie magnifique,
00:42:00la démocratie,
00:42:01mais comme moi
00:42:02je dois vendre mon produit,
00:42:03mon fonds de commerce,
00:42:04etc.,
00:42:05parce que je voudrais
00:42:06que c'est celui-là
00:42:07qui fasse la tête de gondole,
00:42:08il faut que je raconte
00:42:09que j'attire le chaland.
00:42:10Est-ce que ce n'est pas
00:42:11depuis des siècles et plus,
00:42:12hélas,
00:42:13la même mentienne ?
00:42:15Oui, oui,
00:42:16moi je crois la nature humaine,
00:42:17d'ailleurs,
00:42:18je crois qu'on ne la changera pas,
00:42:19mais que,
00:42:20et pour le coup
00:42:21je vais utiliser
00:42:22des catégories de Freud,
00:42:23mais Freud dit
00:42:24que ça,
00:42:25c'est l'inconscience,
00:42:26ce sont les pulsions,
00:42:27et puis il y a le surmoi
00:42:28qui est la morale,
00:42:29la religion,
00:42:30l'ordre,
00:42:31la loi,
00:42:32etc.
00:42:33Il dit qu'on ne peut pas laisser
00:42:34un inconscient tout faire,
00:42:35il faut qu'il y ait un surmoi
00:42:36qui puisse faire pression
00:42:37et contenir et retenir.
00:42:38Une structure,
00:42:39une structure.
00:42:40Voilà,
00:42:41et le surmoi disparaît,
00:42:42depuis des années,
00:42:43c'est-à-dire l'école,
00:42:44la tradition,
00:42:45la religion,
00:42:46la famille,
00:42:47enfin tous les lieux
00:42:48où on disait
00:42:49non,
00:42:50tu ne fais pas ceci,
00:42:51ou tu fais cela,
00:42:52tout ça,
00:42:53c'est-à-dire que
00:42:54à une époque,
00:42:55il s'empêchait
00:42:56pour prendre la formule de Camus,
00:42:57et aujourd'hui,
00:42:58il ne s'empêche plus.
00:42:59Pourquoi s'empêcher ?
00:43:00Puisque de toute façon,
00:43:01il n'y a plus rien à craindre
00:43:02à laisser faire,
00:43:03à laisser dire.
00:43:04D'ailleurs,
00:43:05c'est le triomphe
00:43:06de la lettre anonyme.
00:43:07On estimait que quelqu'un
00:43:08qui envoyait une lettre anonyme
00:43:09à la Gestapo,
00:43:10c'était un salaud,
00:43:11et c'était un salaud
00:43:12dans les années d'occupation.
00:43:13Aujourd'hui,
00:43:14on envoie des lettres anonymes
00:43:15sur le net
00:43:16avec des pseudonymes
00:43:17et on n'estime pas
00:43:19On dit,
00:43:20on a lu ceci,
00:43:21vous avez dit cela,
00:43:22un tel nous fait savoir.
00:43:23On fait des gros plans
00:43:24à la télévision
00:43:25avec des captures de tweets
00:43:26avec des gens
00:43:27qui s'appellent,
00:43:28je ne sais pas quoi,
00:43:29camionneurs 92
00:43:30et qui peuvent dire
00:43:31machin,
00:43:32c'est un salaud
00:43:33qui a fumé une ordure.
00:43:34C'est-à-dire que là,
00:43:35pour le coup,
00:43:36on laisse aller
00:43:37vraiment les plus bas instincts.
00:43:38Donc oui,
00:43:39l'homme est resté le même,
00:43:40il ne bougera pas.
00:43:41Simplement,
00:43:42il y a eu à une époque
00:43:43des gens qui se retenaient.
00:43:44Aujourd'hui,
00:43:45on ne se retient plus.
00:43:46Est-ce que c'est un peu,
00:43:47pour les grands,
00:43:48enfin les grands,
00:43:49que pour l'élite,
00:43:50que pour les intellectuels,
00:43:51tout ça ?
00:43:52Vous savez,
00:43:53cette phrase de Bolivar,
00:43:54à la fin de sa vie,
00:43:55le grand Bolivar,
00:43:56celui sud-américain,
00:43:57on disait,
00:43:58alors,
00:43:59votre bilan,
00:44:00il a dit,
00:44:01j'ai labouré la mer.
00:44:02Oui,
00:44:03mais...
00:44:04Est-ce qu'il n'y a pas
00:44:05une espèce de constat d'impuissance ?
00:44:06Parce que ces valeurs
00:44:07devraient être là.
00:44:08Oui,
00:44:09mais il y a de l'élégance
00:44:10à labourer la mer.
00:44:11Là,
00:44:12je quitte Freud,
00:44:13pour le coup.
00:44:14Mais il y a
00:44:15un aspect romantique.
00:44:16C'est-à-dire,
00:44:17depuis la politique du rebelle,
00:44:18je crois,
00:44:1995 du siècle dernier,
00:44:20que la cause est perdue,
00:44:21mais qu'il faut
00:44:22se battre pour elle.
00:44:23Parce qu'il y a
00:44:24un romantisme à dire,
00:44:25ça ne passera pas
00:44:26par moi.
00:44:27Je ne collaborerai pas,
00:44:28si on veut utiliser
00:44:29un mot puissant,
00:44:30de dire,
00:44:31il y a un nihilisme,
00:44:32le nihilisme,
00:44:33il peut passer par nous.
00:44:34On peut effectivement
00:44:35se faire soi-même
00:44:36le chantre du nihilisme,
00:44:37mais on peut dire,
00:44:38non,
00:44:39pas par moi.
00:44:40Donc,
00:44:41dans ce que je ferai,
00:44:42dans ce que je dirai,
00:44:43dans mon comportement,
00:44:44dans mon trajet d'existence,
00:44:45c'est pas Jean Moulin.
00:44:46Voilà,
00:44:47c'est pas Jean Moulin.
00:44:48Mais en même temps,
00:44:49Michel Onfray,
00:44:50ça veut dire que,
00:44:51quand même,
00:44:52si vous faites ça,
00:44:53vous et beaucoup d'autres,
00:44:54heureusement,
00:44:55à travers le monde,
00:44:56et on fait ça,
00:44:57c'est qu'on croit des valeurs.
00:44:58Je veux dire,
00:44:59c'est en fonction
00:45:00d'un certain nombre de valeurs.
00:45:01Ce n'est pas comme ça,
00:45:02par caprice.
00:45:03Donc,
00:45:04ces valeurs-là,
00:45:05elles n'ont pas disparu.
00:45:06Est-ce qu'elles sont enfouies ?
00:45:07Est-ce qu'on peut les remettre ?
00:45:08Est-ce que le feu couvre
00:45:09sous la cendre,
00:45:10quelque part,
00:45:11de ce point de vue-là ?
00:45:12Les valeurs se sont trouvées dévoyées.
00:45:14Par exemple,
00:45:15on estimait,
00:45:16dans la société féodale,
00:45:17qu'il y avait une hiérarchie
00:45:18et qu'elle était voulue par Dieu.
00:45:19Puisqu'il y avait le péché originel,
00:45:20eh bien,
00:45:21il y avait des gens
00:45:22qui étaient des seigneurs,
00:45:23et puis,
00:45:24il y avait des gens
00:45:25qui étaient des esclaves,
00:45:26et c'était l'ordre du monde.
00:45:27C'était voulu par Dieu.
00:45:28Et puis,
00:45:29à un moment donné,
00:45:30on a dit,
00:45:31non,
00:45:32ce n'est pas du tout comme ça
00:45:33que ça doit fonctionner.
00:45:34Il faut instaurer,
00:45:35non pas restaurer,
00:45:36mais instaurer une égalité.
00:45:37On disait jadis,
00:45:38les premiers seront les derniers,
00:45:40dans la cité des hommes
00:45:41et dans la cité de Dieu,
00:45:42vous serez au paradis,
00:45:43au plus proche de Dieu.
00:45:44Et,
00:45:45avec la démocratie,
00:45:46c'est très exactement,
00:45:47c'est-à-dire,
00:45:48le contraire de la théocratie,
00:45:49c'est le contraire.
00:45:50On dit,
00:45:51il faut que les hommes soient égaux
00:45:52devant la loi,
00:45:53devant le droit.
00:45:54Les hommes naissent libres et égaux
00:45:55en droit.
00:45:56On oublie toujours ça.
00:45:57Et,
00:45:58cette égalité
00:45:59qui est une magnifique idée,
00:46:00l'idée que
00:46:01le fils d'ouvrier agricole
00:46:02que j'étais,
00:46:03que je suis toujours d'ailleurs,
00:46:04puisse avoir,
00:46:05devant la loi,
00:46:06l'accès au savoir.
00:46:07Exactement,
00:46:08exactement les mêmes droits
00:46:09que le fils de,
00:46:10je ne sais pas quoi,
00:46:11du chef de culture de mon père
00:46:12à l'époque.
00:46:13Et,
00:46:14on a transformé cette belle idée,
00:46:15l'égalité,
00:46:16en mauvaise idée,
00:46:17l'égalitarisme
00:46:18qui est la religion d'égalité.
00:46:19Et là,
00:46:20on dit,
00:46:21il ne faut pas qu'il y ait des grands,
00:46:22il ne faut pas qu'il y ait des petits,
00:46:23il ne faut pas qu'il y ait des intelligents,
00:46:24il ne faut pas qu'il y ait des gens modestes.
00:46:25Alors que,
00:46:26moi,
00:46:27je ne suis pas gêné du tout
00:46:28par le talent des autres.
00:46:29Je ne veux pas être Mbappé,
00:46:30moi,
00:46:31ça ne m'intéresse pas d'être footballeur.
00:46:32Et puis,
00:46:34quand il s'occupe du football,
00:46:35il fait des choses bien.
00:46:36Et donc,
00:46:37je ne suis pas jaloux de lui.
00:46:38Je ne suis pas jaloux non plus
00:46:39d'autres philosophes
00:46:40qui font leur métier de philosophe
00:46:42en disant,
00:46:43je voudrais être ce philosophe,
00:46:44ça me va bien.
00:46:45Et donc,
00:46:46il y a un moment donné
00:46:47où on vit dans une société
00:46:48du ressentiment et de l'envie
00:46:49et où,
00:46:50au nom de l'égalité,
00:46:51on dit,
00:46:52un homme, une femme,
00:46:53ah non, non, non.
00:46:54Un homme, c'est une femme,
00:46:55une femme, c'est un homme,
00:46:56c'est un projet.
00:46:57Et si vous avez envie,
00:46:58justement,
00:46:59on en parlait tant ci,
00:47:00mais de changer de sexe
00:47:01et vous allez à la mairie,
00:47:02vous changez de sexe
00:47:03et vous avez bien le droit.
00:47:04Ça, c'est ce qui est dévoyé.
00:47:05Je veux dire,
00:47:06c'est la même chose avec la liberté
00:47:07et c'est la même chose
00:47:08avec la fraternité.
00:47:09Cette façon de faire sans cesse
00:47:10l'éloge du vivre ensemble
00:47:11en disant,
00:47:12on va casser la figure des autres
00:47:13parce que c'est pas avec ceux-là
00:47:14qu'on veut vivre,
00:47:15on va vivre ensemble.
00:47:16Mais entre nous,
00:47:17là, on se dit,
00:47:18ah bon,
00:47:19elle est là la fraternité ?
00:47:20Vivre ensemble,
00:47:21mais pas avec toi.
00:47:22Ou la liberté
00:47:23qui a la liberté de nuire,
00:47:24c'est-à-dire la liberté de violer,
00:47:25la liberté de massacrer,
00:47:26on se dit,
00:47:27ces belles valeurs de la République,
00:47:28liberté,
00:47:29égalité,
00:47:30fraternité,
00:47:31à quoi moi,
00:47:32j'ajoute laïcité et féminisme,
00:47:33elles sont dévoyées.
00:47:34Donc,
00:47:35tant que la gauche
00:47:36ne pensera qu'en termes de cuisine
00:47:37des politiques politiciennes
00:47:38en disant,
00:47:39je veux sauver mon poste,
00:47:40c'est-à-dire le retour de Hollande
00:47:41est obscène,
00:47:42en ce sens,
00:47:43est très emblématique,
00:47:44tant que la gauche
00:47:45sera sur ce terrain-là,
00:47:46elle ne refera pas
00:47:47les valeurs qu'elle aurait dû faire.
00:47:48Elle les a perdues en 83,
00:47:49la gauche,
00:47:50quand elle est devenue giscardienne
00:47:51parce que Mitterrand
00:47:52est arrivé au pouvoir,
00:47:54Mon horizon indépassable,
00:47:55le libéralisme.
00:47:56Oui, c'est ça.
00:47:57Et là,
00:47:58la gauche aurait pu dire,
00:47:59attendez,
00:48:00non,
00:48:01mais là,
00:48:02il y avait des R25
00:48:03avec des gyrophares,
00:48:04il y avait des appartements
00:48:05dans lesquels on pouvait
00:48:06entretenir des maîtresses,
00:48:07il y avait des caves
00:48:08avec des vins millésimés,
00:48:09le socialisme,
00:48:10ça pouvait attendre.
00:48:11La soupe est bonne,
00:48:12mon général.
00:48:13Bien sûr,
00:48:14il n'y a pas eu des intellectuels
00:48:15à bosser sur ce sujet
00:48:16en disant,
00:48:17on va refaire un corpus de gauche
00:48:18entre la gauche
00:48:19de l'opposition
00:48:20parce qu'on n'est pas dans le pouvoir,
00:48:21on n'a pas le pouvoir
00:48:22de tout dire.
00:48:23Et puis la gauche au pouvoir,
00:48:24une gauche pragmatique,
00:48:25il fallait quelques théoriciens.
00:48:26On n'a pas vu
00:48:27les Bourdieu,
00:48:28les Derrida,
00:48:29tous ces gens qui existaient
00:48:30à l'époque.
00:48:31Et on a vu,
00:48:32et le dernier clou du circuit,
00:48:33Théranova,
00:48:34le peuple n'est plus avec nous,
00:48:35occupons-nous du sociétal.
00:48:36C'est ça.
00:48:37Et Théranova,
00:48:38je ne sais pas si vous vous souvenez
00:48:39de la date,
00:48:40c'était les 30 ans
00:48:41de 10 mai,
00:48:42c'était le 10 mai 2011.
00:48:43Vous vous rendez compte ?
00:48:44Le 10 mai,
00:48:45la signification.
00:48:46Et cette façon de dire
00:48:47le peuple est parti
00:48:48chez les Le Pen,
00:48:49laissez-le là-bas,
00:48:52et nous on va faire
00:48:53un néo-peuple.
00:48:54On va,
00:48:55le peuple old school,
00:48:56j'avais appelé ça
00:48:57le peuple old school,
00:48:58mettez-le à la poubelle,
00:48:59il est de toute façon
00:49:00déjà parti,
00:49:01et on va s'occuper
00:49:02justement des minorités
00:49:03sexuelles,
00:49:04ethniques,
00:49:05religieuses,
00:49:06culturelles,
00:49:07etc.
00:49:08Et on y est.
00:49:09Et donc le peuple
00:49:10est parti chez Le Pen,
00:49:11il est même parti massivement
00:49:12chez Le Pen.
00:49:13Ou dans l'abstention.
00:49:14Ou dans l'abstention,
00:49:15mais peut-être
00:49:16qu'aux prochaines élections
00:49:17on verra
00:49:18à quoi ressemblera l'abstention.
00:49:19Je pense que là,
00:49:20les gens commencent à se dire
00:49:21c'est peut-être possible,
00:49:22je crois qu'il y a
00:49:23des intentions de vote
00:49:24au-delà de 60%,
00:49:25c'est beaucoup,
00:49:26et si les gens comprennent
00:49:27que peut-être
00:49:28leur bulletin de vote
00:49:29pèse, compte,
00:49:30alors à ce moment-là,
00:49:31on verra,
00:49:32chez les abstentionnistes,
00:49:33il n'y a pas des gens
00:49:34qui se réveillent.
00:49:35Qui votera, verra,
00:49:36on en parle
00:49:37avec Michel Offray
00:49:38tout de suite après
00:49:39cette petite pause.
00:49:400826-300-300
00:49:41pour intervenir
00:49:42tout de suite
00:49:43sur Sud Radio.
00:49:44Sud Radio Bercov
00:49:45dans tous ses états
00:49:46midi 14h.
00:49:47André Bercov.
00:49:48Ici Sud Radio.
00:49:49Les Français
00:49:50parlent au français.
00:49:51Je n'aime pas
00:49:52la blanquette
00:49:53de vote.
00:49:54Je n'aime pas
00:49:55la blanquette
00:49:56de vote.
00:49:57Sud Radio Bercov
00:49:58dans tous ses états.
00:49:59Dans l'introduction
00:50:00que vous écrivez
00:50:01à ce journal
00:50:02hédoniste
00:50:03que vous tenez
00:50:04depuis longtemps
00:50:05déjà,
00:50:06depuis quand d'ailleurs ?
00:50:0791 du siècle
00:50:08dernier.
00:50:0991,
00:50:10oui,
00:50:1133 ans
00:50:12pratiquement,
00:50:13oui,
00:50:14l'âge du Christ,
00:50:15l'âge du Christ,
00:50:16oui,
00:50:17l'âge du Christ.
00:50:18L'âge du Christ,
00:50:19Michel Offray,
00:50:20c'est bien.
00:50:21Vous écrivez justement
00:50:22l'introduction,
00:50:23je voudrais le lire
00:50:24parce que vous dites
00:50:25je suis toujours du côté
00:50:26des femmes,
00:50:27des homosexuels,
00:50:28des laïcs,
00:50:29des juifs,
00:50:30des libres penseurs.
00:50:31Je n'ai pas changé.
00:50:32Je ne suis pas non plus
00:50:33pour le commerce des corps,
00:50:34la location des utérus
00:50:35et la vente d'enfants.
00:50:36Je n'ai pas changé.
00:50:37Je suis toujours athée.
00:50:38J'estime que toutes les religions
00:50:39font mauvais ménage
00:50:40avec la démocratie
00:50:41et la liberté.
00:50:42Je n'ai pas changé
00:50:43mais le monde a changé.
00:50:44Le monde a changé,
00:50:45c'est vrai,
00:50:46mais c'est un changement
00:50:47perpétuel.
00:50:48Est-ce que ce n'est pas
00:50:49en fait la vocation
00:50:50d'un certain nombre
00:50:51de personnes,
00:50:52d'ailleurs de tous,
00:50:53de garder le cap
00:50:54justement dans ce changement ?
00:50:55Oui.
00:50:56Alors bien sûr
00:50:57que vous avez la phrase
00:50:58la foudre gouverne le monde
00:50:59et d'Héraclite
00:51:00et on doit à Héraclite,
00:51:01ce philosophe présocratique,
00:51:02une autre phrase
00:51:03qui est qu'on ne se baigne
00:51:04jamais deux fois
00:51:05dans le même fleuve.
00:51:06Alors il fallait expliquer
00:51:07ça aux élèves
00:51:08en disant que
00:51:09mais enfin monsieur,
00:51:10si vous descendez dans le fleuve,
00:51:11l'eau qui fait le fleuve
00:51:12n'est plus la même,
00:51:13elle est partie
00:51:14du même fleuve.
00:51:15Donc effectivement,
00:51:16on peut être immobile
00:51:17dans le courant du fleuve
00:51:18et c'est un peu
00:51:19ce que je crois être
00:51:20parce que si on m'avait dit
00:51:21il y a 30 ans justement
00:51:22quand j'ai démarré ce texte
00:51:23qu'un jour
00:51:24on s'en viendrait à gauche
00:51:25faire l'éloge
00:51:26de l'allocation des utérus
00:51:27ou de l'achat
00:51:28ou de la vente d'enfants,
00:51:29j'ajoute et je le dis souvent
00:51:30parce que c'est Peter Singer
00:51:31le philosophe de cette chose-là
00:51:32qu'on pourrait avoir
00:51:33des relations sexuelles
00:51:34avec les animaux
00:51:35sous prétexte d'antispécisme.
00:51:36C'est très précisément
00:51:38dit et écrit
00:51:39la Libération animale,
00:51:40un livre que Grasse a publié.
00:51:41Ah oui, officiel, écrit.
00:51:42Oui, il y a des cahiers antispécistes
00:51:44où il y a un texte
00:51:45où il nous explique
00:51:46que le problème
00:51:47puisqu'effectivement
00:51:48il n'y a pas de différence de nature
00:51:49mais des différences de degrés
00:51:50avec les animaux,
00:51:51on peut avoir des relations sexuelles
00:51:52avec les animaux
00:51:53la morale absolue étant
00:51:54leur fait-on du mal ou pas.
00:51:55Si on leur fait du mal, c'est non.
00:51:56Si on ne leur fait pas de mal,
00:51:57c'est oui.
00:51:58Ça veut dire
00:51:59votre poisson rouge, non.
00:52:00Mais une vache, oui,
00:52:01vous pouvez.
00:52:02C'est dit sérieusement.
00:52:03Comment savoir
00:52:04si on la viole, la vache,
00:52:05ou elle est consentante ?
00:52:07On imagine que
00:52:08puisque les critères de l'éthique
00:52:10pour Peter Singer,
00:52:11c'est le plaisir ou le déplaisir.
00:52:13Si vous avez du plaisir,
00:52:14c'est défendable.
00:52:15Si vous avez du déplaisir,
00:52:16ça n'est pas défendable.
00:52:17Et donc là, vous avez
00:52:18Béatrice...
00:52:19Enfin, Paul Preciado,
00:52:20c'était d'abord Béatrice
00:52:21et devenue Paul,
00:52:22philosophe,
00:52:23là encore publié chez Grasse,
00:52:25reçu à Beaubourg,
00:52:27qui s'en vient nous expliquer
00:52:28que pour que le sperme blanc
00:52:29n'aille pas dans le ventre
00:52:30et les utérus des femmes,
00:52:32il faut le gâcher
00:52:33par l'homosexualité,
00:52:34la masturbation.
00:52:35L'homosexualité, la masturbation,
00:52:36c'est évidemment pas un problème.
00:52:37Il n'y a pas de problème
00:52:38à être homosexuel
00:52:39et à se masturber.
00:52:40Mais qu'il faut aussi envisager
00:52:42des formes alternatives de sexualité,
00:52:44notamment la zoophilie,
00:52:46dont c'est défendu,
00:52:47et la coprophagie,
00:52:48c'est-à-dire le fait
00:52:49de manger ses matières fécales.
00:52:50C'est publié dans Libération, ça.
00:52:52Et alors, on dit...
00:52:54Ça ferait partie de la sexualité, quoi.
00:52:56Oui, c'est une sexualité
00:52:57comme une autre.
00:52:58Et ça, c'est tout.
00:52:59C'est Foucault,
00:53:00c'est toute cette pensée-là.
00:53:01Et on me dit,
00:53:02si vous êtes de gauche,
00:53:03si vous faites ça maintenant à la gauche,
00:53:04il faut défendre ça.
00:53:05Je dis, ah non, moi je suis de gauche
00:53:06et justement, je ne défends pas ça
00:53:07au nom de la gauche.
00:53:08Parce que je pense qu'on peut combattre
00:53:10ce genre de sottises.
00:53:12Alors oui, on peut effectivement imaginer
00:53:14que dans l'intimité de la sexualité,
00:53:16des gens puissent trouver plaisir
00:53:18à la scatophilie.
00:53:20C'est une affaire personnelle,
00:53:21ça ne gêne personne.
00:53:22Mais de là à en faire la promotion
00:53:23en disant que ce serait nettement supérieur
00:53:25au fait d'avoir des relations sexuelles
00:53:27avec un homme blanc,
00:53:28le fameux sperme blanc,
00:53:29il y a un socialiste,
00:53:30je crois, c'est pas si il était socialiste,
00:53:32enfin de gauche,
00:53:33qui s'est filmé en train de manger
00:53:34à quatre pattes des matières fécales.
00:53:36Évidemment, il a été un peu expulsé
00:53:38de son parti,
00:53:40mais qui faisait la promotion
00:53:41de ce genre de choses.
00:53:42Donc, il y a un moment donné
00:53:43où on se dit,
00:53:44il y avait de la morale à gauche aussi.
00:53:46Moi, j'ai la nostalgie
00:53:47des vieux prolétaires
00:53:48qui pensaient effectivement
00:53:50qu'il y avait de la dignité,
00:53:51de l'honnêteté,
00:53:52de l'honneur,
00:53:53qu'il y avait des choses qu'on faisait,
00:53:54des choses qu'on ne faisait pas,
00:53:55que la culture,
00:53:56ça n'était pas,
00:53:57ça émancipait.
00:53:59Est-ce qu'il est blanc ?
00:54:01Est-ce qu'il est noir ?
00:54:02Qui a écrit ça ?
00:54:03Est-ce que c'est une femme ?
00:54:04Par exemple,
00:54:05quel est le statut de la femme
00:54:06dans Ulysse, par exemple ?
00:54:08Ah ben, Pénélope,
00:54:09elle est en train d'attendre,
00:54:10c'est la femme au foyer,
00:54:11elle attend Ulysse,
00:54:12pendant que lui, Ulysse,
00:54:13il mène une bonne partie
00:54:14pendant ses voyages en Méditerranée.
00:54:17Donc, ce livre est condamnable.
00:54:18Donc, on tire un trait sur Homer
00:54:20parce que Pénélope est présentée
00:54:21comme l'archétype de la femme
00:54:23qui attend son homme,
00:54:24la femme au foyer.
00:54:25Et on se dit, mais vous en êtes là ?
00:54:27Mais alors, justement,
00:54:28Michel Offray,
00:54:31au fond,
00:54:32est-ce qu'on ne peut pas dire aujourd'hui
00:54:33que cette gauche,
00:54:34enfin, si on parle à la gauche
00:54:35du Front Populaire,
00:54:36son page d'abondédication,
00:54:37son page de l'émancipation,
00:54:38enfin, on peut remonter aux Lumières
00:54:40et même beaucoup plus loin.
00:54:42Mais est-ce qu'au fond,
00:54:44ceux qui s'appellent aujourd'hui de gauche,
00:54:45en tout cas une bonne partie,
00:54:46n'ont rien à voir avec la gauche ?
00:54:48Est-ce que ce n'est pas une gauche,
00:54:50je dirais Erzat,
00:54:51c'est une espèce d'hologramme,
00:54:52une espèce d'organisme
00:54:54génétiquement modifié ?
00:54:55Oui, mais vous avez raison,
00:54:56il y a la gauche d'en haut,
00:54:57la gauche d'en bas.
00:54:58C'est-à-dire, il y a la gauche des partis,
00:55:00des États-majors,
00:55:01et puis il y a la gauche d'en bas.
00:55:02Et moi, je les rencontre,
00:55:03enfin, quand je suis dans mon village,
00:55:05les vieux socialistes
00:55:06qui me disent
00:55:07« Mais tu as tellement raison ! »
00:55:08Je dis « Mais alors, dis-le ! »
00:55:09« Ah non, on ne peut pas ! »
00:55:10« Et pourquoi ? »
00:55:11« Bah, va passer pour des fascistes ! »
00:55:12Et alors, il y a une intimidation terrible.
00:55:14Les gens ne veulent pas
00:55:15qu'on dise d'eux,
00:55:16et je les comprends,
00:55:17qu'ils sont d'extrême droite,
00:55:18qu'ils sont fascistes,
00:55:19qu'ils ont tourné à droite,
00:55:20qu'on ne les reconnaît plus, etc.
00:55:21Mais c'est vous qui pourriez faire autorité,
00:55:23en disant justement
00:55:24« Mais nous, on a 40 ans
00:55:25de militantisme socialiste derrière nous,
00:55:27et au nom de ces 40 années,
00:55:29vous avez fait ce qu'on appelle
00:55:30une tenue blanche
00:55:31chez les francs-maçons,
00:55:32et des francs-maçons qui m'avaient dit
00:55:34en sortant
00:55:35« Ah, c'est formidable de vous entendre ! »
00:55:36Je dis « C'est très exactement le contraire
00:55:37que vous défendez. »
00:55:38Pourquoi ?
00:55:39Et donc, il y a une intimidation terrible
00:55:41de gens qui n'osent pas,
00:55:42qui parfois,
00:55:43quand on est dans l'intimité
00:55:44d'une amitié
00:55:45ou éventuellement d'un dîner d'amis,
00:55:46ou d'une conversation dans la rue,
00:55:48comme ça vous arrive aussi,
00:55:49de rencontrer des gens
00:55:50qui disent
00:55:51« Bah ouais, moi je pense ceci,
00:55:52je pense cela »
00:55:53Je leur dis « Mais dites-le ! »
00:55:54Et effectivement,
00:55:55je pense même qu'il y a des gens
00:55:56de l'état-major
00:55:57du Parti Socialiste
00:55:58qui ne pensent pas
00:55:59qu'il faut faire cette union,
00:56:00mais qui la font
00:56:01parce qu'ils se disent
00:56:02« Dans trois semaines,
00:56:03je serai encore député. »
00:56:04Et les gens n'en peuvent plus.
00:56:05Ils n'en peuvent plus
00:56:06de ces partis
00:56:07qui jouent leur confort
00:56:10contre le peuple.
00:56:11Et c'est fou, voyez,
00:56:12parce que
00:56:13au nom de « La soupe est bonne »,
00:56:14etc.,
00:56:15mais c'est ça.
00:56:16Oui, mais alors, voyez,
00:56:17vous touchez du doigt
00:56:18une chose très importante
00:56:19parce que
00:56:20tout le monde doit être responsable,
00:56:21ceux qui nous écoutent,
00:56:22nous chacun,
00:56:23enfin, il n'y a pas
00:56:24de hiérarchie là-dessus.
00:56:25Vous dites
00:56:26« Oui, je ne peux pas,
00:56:27je n'ose pas. »
00:56:28Mais ce « je n'ose pas »,
00:56:29toute l'histoire
00:56:30est faite par des gens
00:56:31qui ont rompu ce « je n'ose pas »,
00:56:33qui ont quitté
00:56:34leur position de confort.
00:56:35Vous auriez pu avoir
00:56:36des positions de confort,
00:56:37vous savez,
00:56:38l'institution,
00:56:39la place.
00:56:40D'ailleurs, vous parlez
00:56:41avec un ami français,
00:56:42quelqu'un vous a dit
00:56:43« Allez, vous parlez de ça
00:56:44dans votre préface. »
00:56:45Vous dites
00:56:47« On va te présenter
00:56:48à l'académie. »
00:56:49Oui, c'est ça, oui.
00:56:50Vous avez eu ça, non ?
00:56:51Oui, oui, oui.
00:56:52Je suis jeune auteur
00:56:53chez Grasset.
00:56:54On me dit
00:56:55« D'abord, il va falloir
00:56:56quitter votre passé. »
00:56:57Le père ouvrier agricole,
00:56:58la mère femme de ménage,
00:56:59la compagne...
00:57:00Vous avez dit
00:57:01qu'il faut quitter votre passé ?
00:57:02Oui, très précisément.
00:57:03Ma compagne
00:57:04qui est, hélas,
00:57:05décédée depuis
00:57:06il y a une dizaine d'années,
00:57:07il faut la quitter,
00:57:08il faut quitter
00:57:09ce boulot en province
00:57:10et puis, vos souvenirs,
00:57:11je me souviens de l'image,
00:57:12on va les mettre dans une maison
00:57:14pour faire carrière.
00:57:15Et là, j'ai dit non.
00:57:16J'ai dit non, j'ai pas envie
00:57:17de faire carrière.
00:57:18J'ai envie de faire des livres
00:57:19mais pas de faire carrière.
00:57:20Il m'a dit
00:57:21« Mais vous ne ferez pas carrière. »
00:57:22Et la même personne
00:57:23qui m'avait dit ça,
00:57:24quelques années après,
00:57:25m'a dit
00:57:26« Ah, finalement,
00:57:27c'était le bon choix,
00:57:28c'était la bonne stratégie
00:57:29ce que vous avez fait. »
00:57:30J'ai dit
00:57:31« Mais non, c'était pas un choix.
00:57:32C'est une incapacité
00:57:33à faire autrement. »
00:57:34Et j'avais donc
00:57:35une trentaine d'années,
00:57:36début de ce journal
00:57:37où, effectivement,
00:57:38je rencontre quelqu'un,
00:57:39qui est fasciné
00:57:40par l'Académie française.
00:57:41C'est très exactement l'inverse.
00:57:42Qui m'imagine
00:57:43portant un bicorne
00:57:44et traînant une épée.
00:57:45Et dans un déjeuner
00:57:46où il m'a demandé
00:57:47de faire un bloc-note
00:57:48pour la revue
00:57:49des deux mondes
00:57:50de l'époque,
00:57:51avec une dame
00:57:52qui était Jeanne Cossé,
00:57:53il m'a dit
00:57:54« Mais ça vous intéresserait
00:57:55l'Académie française ? »
00:57:56J'ai dit
00:57:57« Non, pas du tout.
00:57:58J'ai pas envie de ça. »
00:57:59Il me dit
00:58:00« Mais c'est important,
00:58:01vous savez.
00:58:02Je vous expliquerai,
00:58:03je vous présenterai.
00:58:04Il y a des textes
00:58:05à écrire en faveur de certains,
00:58:10il me dit
00:58:11« Ça se prépare,
00:58:12c'est 30 ans en amont. »
00:58:13Je dis
00:58:14« Mais je ne veux pas,
00:58:15je ne souhaite pas moi
00:58:16être académicien.
00:58:17C'est pas l'horizon
00:58:18de mon existence.
00:58:19Je veux faire des livres
00:58:20qui se tiennent
00:58:21et puis voilà. »
00:58:22Justement,
00:58:23pour revenir à ma question
00:58:24Michel Offray,
00:58:25qu'est-ce qu'il fait quand même ?
00:58:26Vous parlez
00:58:27des socialistes
00:58:28que vous rencontrez
00:58:29qui ont 40 ans
00:58:30de militantisme
00:58:31ou d'autres,
00:58:32la gauche.
00:58:33Après tout,
00:58:34qu'est-ce qu'ils ont à perdre ?
00:58:35Pourquoi c'est la peur
00:58:36de faire le jeu
00:58:37de passer pour ?
00:58:38Le regard d'autrui
00:58:39et le jugement d'autrui.
00:58:40Dans un village,
00:58:41si de gauche,
00:58:42vous dites
00:58:43« Mais moi,
00:58:44je ne peux pas accepter
00:58:45que par exemple,
00:58:46on loue des utérus
00:58:47ou qu'on achète des enfants. »
00:58:48Eh bien,
00:58:49les gens de gauche
00:58:50vont dire de vous
00:58:51« Eh bien,
00:58:52tu es en train de te fasciser,
00:58:53de te droitiser,
00:58:54tu te le pénises. »
00:58:55Et puis à ce moment-là,
00:58:56éventuellement,
00:58:57on vous regarde mal
00:58:58dans le village
00:58:59où vous êtes devenu
00:59:00un sale personnage
00:59:01et vous n'avez pas forcément
00:59:02envie de vivre comme ça.
00:59:03Donc,
00:59:04vous êtes un peu
00:59:05comme les marranes.
00:59:06Vous êtes un juif
00:59:07et là,
00:59:08vous avez deux personnes.
00:59:09Vous avez une espèce
00:59:10de schizophrénie
00:59:11qui fait que
00:59:12vous avez une intimité.
00:59:13Vous pensez
00:59:14en vertu du bon sens
00:59:15mais comme vous risquez
00:59:16la persécution
00:59:17aux yeux d'autrui,
00:59:18vous dites
00:59:19« Non,
00:59:20je pense toujours ça. »
00:59:21Et puis voilà.
00:59:22Oui,
00:59:23justement,
00:59:24c'est aux philosophes
00:59:25et aux psychologues
00:59:26que je m'adresse.
00:59:27Il y a des gens
00:59:28qui n'ont pas ce problème,
00:59:29qui ne vivent pas
00:59:30dans un village,
00:59:31qui sont protégés,
00:59:32qui n'ont rien à perdre
00:59:33ou pas grand-chose
00:59:34et qui aussi se taisent.
00:59:35Oui,
00:59:36vous avez des amis,
00:59:37des copains
00:59:38et puis, je ne sais pas,
00:59:39vous faites du sport,
00:59:40vous avez des activités,
00:59:41vous rencontrez
00:59:42des parents d'élèves
00:59:43quand vous allez chercher
00:59:44vos petits-enfants
00:59:45ou je ne sais quoi
00:59:46et là,
00:59:47vous avez des discussions
00:59:48et quand je dis
00:59:49dans un village,
00:59:50c'est dans le cercle
00:59:51autour de soi.
00:59:52Donc,
00:59:53vous pouvez habiter
00:59:54dans une grande ville
00:59:55et puis,
00:59:56autour de vous,
00:59:57les gens ont un avis
00:59:58sur vous.
00:59:59Et puis après,
01:00:00il y a des dîners en ville,
01:00:01il y a des gens
01:00:02qui se rencontrent,
01:00:03qui se reçoivent
01:00:04et là,
01:00:05il y a la peur.
01:00:06L'institutionnalisation
01:00:07de la peur.
01:00:08Et le regard d'autrui,
01:00:09le jugement d'autrui.
01:00:10C'est-à-dire,
01:00:11ce que Heidegger a appelé
01:00:12le « on ».
01:00:13On dit que,
01:00:14on pense que,
01:00:15on m'a fait savoir,
01:00:16on dit de toi que,
01:00:17mais « on »,
01:00:18c'est qui ?
01:00:19Et « on »
01:00:20exerce une tyrannie terrible
01:00:21auprès de gens
01:00:22qui ont peur
01:00:23qu'éventuellement,
01:00:24un jour,
01:00:25on dit mais,
01:00:26tu sais,
01:00:27on dit de toi que
01:00:28tu as mal tourné.
01:00:29Ah oui ?
01:00:30Je dis mal tourné
01:00:31dans quel sens ?
01:00:32Et quelle idée
01:00:33est terrible là
01:00:34d'avoir une idée fasciste
01:00:35ou nazie ?
01:00:36Puis là,
01:00:37évidemment,
01:00:38vous n'avez plus personne.
01:00:39Bien sûr.
01:00:40C'est pour ça qu'il faut ajouter
01:00:41quand on vous dit « on »,
01:00:42j'ai dit « con ».
01:00:43« On » est un con,
01:00:44ça se dit aussi.
01:00:45On se retrouve après
01:00:46une petite pause
01:00:47avec Michel Onfray,
01:00:48la foudre gouverne le monde
01:00:49dans l'édition Alba Michel
01:00:50qui est notre invité
01:00:51jusqu'à 14h
01:00:52et on me dit
01:00:53que vous êtes beaucoup
01:00:54à écouter aujourd'hui.
01:00:55Merci,
01:00:56à tout de suite.
01:00:57Bravo, bravo.
01:00:58Sud Radio Bercov
01:00:59dans tous ses états.
01:01:00Appelez maintenant
01:01:01pour réagir
01:01:03Ici Sud Radio.
01:01:04Les Français parlent au français.
01:01:05Les carottes sont cuites.
01:01:06Les carottes sont cuites.
01:01:07Sud Radio Bercov
01:01:08dans tous ses états.
01:01:09Michel Onfray,
01:01:10on est la foudre
01:01:11qui gouverne le monde.
01:01:12Je voudrais vous faire entendre
01:01:13un extrait d'une interview
01:01:14de Dominique de Villepin
01:01:15qui était interviewée
01:01:16je crois que c'était
01:01:17sur France Info
01:01:18en 2016
01:01:19et qui a dit
01:01:20qu'il y avait
01:01:21un problème
01:01:22avec la France
01:01:23et qu'il y avait
01:01:24un problème
01:01:25avec la France
01:01:26et qu'il y avait
01:01:27un problème
01:01:28avec la France
01:01:29et qu'il y avait
01:01:30un problème
01:01:32en tout cas
01:01:33il c'était
01:01:34oui c'était sur NCI
01:01:35pardon, pas sur France Info
01:01:36interviewée par
01:01:37David Pujadas
01:01:40et on lui demande
01:01:41s'il sait
01:01:42pour qui il va voter
01:01:43pour les élections
01:01:44du 30 juin
01:01:45et
01:01:46cette juillet
01:01:47voici ce qu'il dit
01:01:48Le Nouveau Front Popular
01:01:49et
01:01:50le Rassemblement National
01:01:52donc j'en déduis
01:01:53que vous votez
01:01:54Nouveau Front Populaire
01:01:55Je
01:01:56considère
01:01:57que la priorité
01:01:58doit être donnée
01:01:59à la lutte
01:02:00la lutte contre le rassemblement national et que le rassemblement national constitue aujourd'hui la véritable menace pour notre pays.
01:02:08Voilà c'est intéressant quand même Dominique de Villepin, évidemment vous allez me dire ça fait partie de... je ne sais pas c'est
01:02:16d'abord d'abord une chose puisque votre revue, je le rappelle,
01:02:19qui marche très fort, qui a un succès, qui s'appelle Front Populaire. Bon le Front Populaire n'appartient à personne puisque
01:02:24Front Populaire c'est 1936. Mais qu'est-ce que vous avez pensé de d'appeler ce rassemblement, je le rappelle, de Hollande à Poutou
01:02:32en passant par les Saint-Pédisan comme François Bayrou et Dominique de Villepin, le nouveau Front Populaire ?
01:02:39Et bien vous êtes le premier à me poser la question, ça me réjouit, je vais pouvoir répondre et dire d'autres choses parce que de
01:02:43fait
01:02:44moi d'abord quand j'ai créé cette revue je voulais qu'elle s'appelle le plébéien et comme je n'étais pas seul on en a parlé on m'a
01:02:49dit non c'est trop la plèbe ceci, la plèbe cela, bon.
01:02:51Et le Front Populaire c'était, un peu de manière ironique, une façon de dire faisons un front avec le peuple et de jouer...
01:02:58C'était le sens littéral qui consistait à dire il s'agit aujourd'hui, parce que nous sommes souverainistes, de faire un front avec le peuple contre l'Europe
01:03:07mastrichienne qui nous est présentée comme, enfin qu'on est l'histoire, c'est la destructrice des nations, etc, etc.
01:03:11Et donc nous étions à l'époque en plein Covid, quand on a démarré ça, et
01:03:182020 c'était...
01:03:20Oui je crois, quelque chose comme ça, oui. Et Stéphane Simon à l'époque s'était demandé si Front Populaire avait été déposé et alors
01:03:28c'était un truc très drôle, il m'appelle un jour et il me dit bah écoute tiens-toi bien Front Populaire est une marque qui appartient au
01:03:33Parti Communiste
01:03:34et il y a une espèce de compteur qui est en route parce que dans quelque chose dans le genre, dans trois semaines
01:03:39s'ils n'ont pas racheté la marque elle est libre et on peut la prendre.
01:03:42C'est drôle ça. Ça veut dire que le Parti Communiste à l'époque se souciait tellement de Front Populaire
01:03:47qu'ils ont laissé passer la marque. Ils avaient déposé cette marque ? Elle était déposée à l'époque et donc
01:03:52ils en étaient les détenteurs et ils n'en avaient rien à faire.
01:03:56Il y a quatre ans ils n'avaient rien à faire du Front Populaire. Et Stéphane Simon m'appelle un jour et il me dit eh ben voilà
01:04:02le compteur est tombé, ça y est la marque est libre, on a déposé, on est donc propriétaire. Nous sommes propriétaires de la marque Front Populaire.
01:04:08Maintenant Front Populaire ce n'est pas seulement une marque, c'est aussi un moment de l'histoire. On ne va pas déposer la Révolution Française, on ne va pas
01:04:14déposer la Révolution Nationale ou je ne sais quoi, ça n'a aucun intérêt.
01:04:17Donc il y avait ça. Je peux vous dire sans forcément trahir
01:04:21mais il y a des gens qui ont quitté Mélenchon, qui sont revenus nous voir et qui ont dit que
01:04:25Mélenchon avait piqué une colère noire quand il a su que nous appelions notre revue Front Populaire.
01:04:30Il avait l'intention de préempter la chose et d'en faire un
01:04:34machine de guerre pour les présidentielles qui ont suivi, les dernières donc.
01:04:38C'est un lieu 2022. C'est ça. Et nous avions en dessous de Front Populaire inscrit un peu notre
01:04:44notre idéal qui est une phrase de la Boétie
01:04:46soyez résolus de ne plus servir et vous voilà libre. David Montaigne qui a écrit un discours sur la servitude volontaire, c'est un magnifique livre.
01:04:54Et donc comme pour se venger, Mélenchon a créé un institut la Boétie.
01:04:59Alors je veux bien que ce soit un pur hasard
01:05:01mais ça pouvait être aussi une espèce de vengeance perfide d'un monsieur dont le ressentiment est le moteur, on le sait.
01:05:06Et donc voilà. Alors effectivement c'est un peu gênant. Moi je préfère qu'on dise aujourd'hui le nouveau Front Populaire
01:05:11et ça me gêne pas quand on dit le nouveau Front Populaire. Front Populaire, on n'est pas... Bon oui on est propriétaire de la marque
01:05:16mais on va évidemment pas faire de procès. On va pas non plus dire on a acheté la marque donc on est propriétaire de ce
01:05:22qu'a été le Front Populaire.
01:05:24Simplement...
01:05:25Mais qu'est-ce que vous pensez que c'est... Là je parle du nouveau Front Populaire, est-ce que c'est pas open bar ?
01:05:30Parce que quand on voit l'étendue du champ...
01:05:34Ben là il s'agit de dire on sauve nos meubles sous prétexte d'antifascisme.
01:05:39Donc on veut des postes. Voilà. C'est-à-dire que t'as la même chose avec la nupes, c'est des gens qui sont prêts à faire des mariages de raison
01:05:45et pas des mariages d'amour. Des mariages de raison en disant je te déteste mais je t'épouse parce que tu amènes de l'argent dans la corbeille.
01:05:52On s'épouse pour la dot. C'est ça le Front Populaire aujourd'hui, le nouveau Front Populaire. On s'épouse pour la dot.
01:05:58Moi je lis intégralement Maupassant tout de suite. Tous ces gens-là sont des personnages de Maupassant.
01:06:02Animés par la haine, la méchanceté, le ressentiment, l'égocentrisme, le narcissisme.
01:06:08On veut des postes, on veut de l'argent, on veut des couvertures médiatiques. Le peuple, on n'en a rien à faire.
01:06:13Et on est prêt à tout. Quand vous pensez que des gens comme Hollande se retrouvent associés à des gens comme Boutou,
01:06:19je me dis que ça saute aux yeux de tout le monde, qu'effectivement c'est la carpelle lapin cette histoire.
01:06:25Mais au bout du compte, ils vont sauver des postes et c'est ça qui les intéresse.
01:06:28C'est-à-dire que je ne suis pas du genre à rabattre tout sur la Deuxième Guerre Mondiale,
01:06:33mais on voit bien comment un pacte germano-soviétique a pu avoir lieu, déjà.
01:06:38Parce que c'est presque un second pacte germano-soviétique ce qui a lieu.
01:06:41C'est-à-dire que les communistes et les nazis signent un accord, l'accord Ribbentrop et Molotov,
01:06:47qui permet de 39 à 41, 39-40-41, qui permet la collaboration. Mais vraiment la collaboration.
01:06:54C'est-à-dire que la CGT aujourd'hui qui nous dit alto-fascisme, la CGT à l'époque, elle appelait à saboter le matériel de guerre.
01:07:00Le PCF appelait à collaborer.
01:07:02Oui, ils l'ont écrit d'ailleurs.
01:07:03Oui, bien sûr. C'est-à-dire que ces gens ont eu deux années de collaboration avec les nazis.
01:07:08C'est pas avec Jordan Bardella.
01:07:10Ces gens-là ont, dans leur histoire assez récente, collaboré de 39 à 41 avec les nazis et nous donnent des leçons d'antifascisme.
01:07:18Oui, mais Michel Onfray, il faut le dire, après ils ont payé quand même assez durement leur résistance.
01:07:23Mais attendez, qui ronde le pacte germano-soviétique ?
01:07:29C'est pas Staline, c'est Hitler.
01:07:31Non, c'est Hitler.
01:07:32C'est Hitler qui décide de Barbarossa.
01:07:33C'est-à-dire qu'on ne sait pas, si Hitler n'avait pas rompu le pacte, jusqu'où ce serait allé.
01:07:37Il y aurait eu probablement un Yalta avec Adolf Hitler et Staline.
01:07:42Et on aurait une partie de l'Europe de l'Ouest qui serait devenue hitlérienne et une partie de l'Europe de l'Est qui serait devenue stalinienne.
01:07:48C'est du moins ce que n'excluait pas Staline.
01:07:50Alors je veux bien qu'aujourd'hui on nous présente le grand danger comme venant de Jordan Bardella.
01:07:55Il y a encore assez peu, ce parti-là faisait l'éloge des nazis.
01:07:59Il demandait aux nazis l'autorisation de faire reparaître l'humanité.
01:08:02Donc faisons un peu d'histoire.
01:08:03C'est-à-dire que tous ces gens qui récupèrent le Front Populaire, on pourrait aussi leur dire
01:08:07mais savez-vous ce qu'a fait la chambre du Front Populaire quand il a fallu voter les pleins pouvoirs à Pétain ?
01:08:12C'est cette chambre-là.
01:08:14C'est cette chambre-là.
01:08:15C'est-à-dire qu'il y en a très peu qui ne votent pas pour le maréchal Pétain.
01:08:18Absolument, vous avez raison.
01:08:21Et tous les magistrats, tous les profs de fac, la police, pas forcément les policiers mais l'état-major de la police,
01:08:27tous ces gens-là se sont ralliés au maréchal Pétain.
01:08:30Donc à une politique de collaboration.
01:08:32Et ils attendent le STO, ils attendent la victoire de Stalingrad, c'est-à-dire 1943, pour entrer en résistance, tous ces gens-là.
01:08:39Et quand on a des résistants qui, comme Malraux par exemple, entrent en résistance en mars 1944.
01:08:451944.
01:08:47C'est-à-dire quelques semaines avant le débarquement.
01:08:50Et c'est l'époque où Sartre et Beauvoir entretiennent des bonnes relations avec Radio Paris.
01:08:54Je rappelle que Simone de Beauvoir travaille à Radio Paris
01:08:57qui était une radio dans laquelle on aigraînait des discours antisémites.
01:09:01Radio Paris-Mont, Radio Paris-Tallement.
01:09:03Absolument, c'est ça.
01:09:04Et donc tous ces gens qui donnent des leçons d'histoire aujourd'hui ne connaissent pas véritablement l'histoire.
01:09:08Parce que franchement, se réclamer de cette période-là,
01:09:11moi je pense qu'il n'y a qu'une seule référence digne de ce nom, c'est le général de Gaulle et c'est le 18 juin 1940.
01:09:16Celui-là résiste.
01:09:18Et il n'attend pas le STO, il n'attend pas Barbarossa, il n'attend pas la fin du pacte germano-soviétique,
01:09:22il n'attend pas l'annonce de l'entrée en guerre des États-Unis pour résister.
01:09:25Et puis il y a eu des étudiants et des tas de gens qui ont fait un travail extraordinaire, il faut le dire, vous le savez.
01:09:29Maintenant moi effectivement, disons que j'ai un peu d'allugeance pour les gens qui ont eu talent.
01:09:34Et c'est vrai que Malraux, c'est Malraux quand même.
01:09:37Je suis d'accord.
01:09:39Mais ça n'empêche pas qu'il faut revoir l'histoire, c'est vrai,
01:09:42et se dire qu'il y a une chanson de Sardou,
01:09:44si l'Erika n'était pas là, on peut se demander que si Riscoff n'était pas là, même chose.
01:09:49Oui mais Sardou n'est pas une référence pour moi parce qu'il a quand même fait,
01:09:51souvenez-vous, une chanson qui dit
01:09:53« Lénine réveille-toi, ils sont devenus fous ».
01:09:55Ah oui c'est vrai.
01:09:57Une chanson de Sardou ça aussi.
01:09:59Je veux bien faire l'éloge d'Erika et en même temps de Lénine, il y a un truc qui est problématique.
01:10:05Oh il était centriste.
01:10:06Non je pense que c'était un bon chanteur et un nanar de droite plutôt qu'un idéologue.
01:10:12Non non c'est sûr.
01:10:13Et qui mérite notre sympathie de dire.
01:10:14Tout à fait, tout à fait.
01:10:16Pour parler, Michel Offray, c'est important de voir effectivement ce côté, vous savez,
01:10:24la lutte des classes remplacée par la lutte des places un peu, c'est un peu ça.
01:10:28Mais au-delà, au fond, aujourd'hui, parce que vous parlez beaucoup, Maastricht et compagnie,
01:10:34et tout ce qui s'est passé ensuite évidemment, le référendum de 2005, Lisbonne, tout ça,
01:10:39on a vu la somme des reniements institutionnels et du pouvoir.
01:10:45Mais au fond, quand vous parlez, parce que vous dites, vous parlez de tout ça,
01:10:50je voudrais qu'on pratiquement aujourd'hui, dans la France telle qu'elle est,
01:10:55ce socialisme libertaire dont vous parlez Proudhon, vous savez,
01:10:59vous réclamez beaucoup de Proudhon et puis de beaucoup d'autres, effectivement.
01:11:02Est-ce que, sur le plan pratique, aujourd'hui, est-ce que vous vous sentez représenté
01:11:10par une quelconque, je ne dirais pas formation politique,
01:11:13mais un quelconque courant, disons, qui est dans la politique,
01:11:17dans la lutte pour les élections, tout ça, ou pas du tout ?
01:11:20Pas du tout, parce qu'ils ont tous en commun, tous, tous,
01:11:23vraiment de Poutou à je ne sais pas qui, à Marine Le Pen, en passant par Bayrou,
01:11:28d'être des jacobins. Ils sont tous des jacobins.
01:11:30C'est-à-dire, ils pensent que l'État doit tout gérer, doit tout faire,
01:11:34et que l'État doit décider de ceci, de cela, de l'âge de la retraite,
01:11:37de la taille des culottes courtes des enfants dans les écoles.
01:11:40Et moi, je ne suis pas jacobin. C'est-à-dire, je ne pense pas que l'État,
01:11:44ça doit être un État centralisateur qui dirait, nous avons décidé, à Paris,
01:11:48que maintenant, ce sera comme ceci ou ce sera comme cela.
01:11:51Je suis un girondin. Et il y a un très beau livre de Tocqueville
01:11:53qui s'appelle L'Ancien Régime et la Révolution, où Tocqueville dit
01:11:56la Révolution n'a pas été révolutionnaire parce qu'elle n'a pas touché à l'essentiel,
01:11:59l'essentiel étant l'État centralisé.
01:12:01Et il dit depuis Philippe Le Bel, et on pourrait ajouter jusqu'à aujourd'hui,
01:12:04et c'est le cas de Mélenchon, c'est le cas de Jordan Bardelin,
01:12:07ou c'est le cas d'Emmanuel Macron.
01:12:11Ce sont tous des jacobins qui disent, nous allons décider,
01:12:14nous allons faire de telle sorte que la retraite, ça va être comme ceci, etc.
01:12:18Moi, je suis dans un socialisme libertaire proudhonien,
01:12:22assez français, c'est-à-dire proche des communards.
01:12:25Les communards m'intéressent, je déteste la Révolution française
01:12:28qui décapite, et j'adore la Commune qui met le feu
01:12:31de la guillotine.
01:12:33Mais c'est formidable, et vous avez raison de le dire,
01:12:36en un mois, fusillé après par Thiers,
01:12:39dont Emmanuel Macron a fait l'éloge.
01:12:42Je rappelle qu'il y a un moment donné, pour célébrer, ou comme mémorer du moins,
01:12:45la Commune, Emmanuel Macron a pris la parole
01:12:48en expliquant à l'époque que Thiers avait sauvé la République
01:12:51contre les communards, ça a été clairement dit.
01:12:53C'est pour ça que j'ai fait un livre contre Macron qui s'appelle
01:12:55Foutriquet, petit branleur si on veut une traduction,
01:12:59et le mot se trouve chez Hébert, au XVIIIe siècle,
01:13:02pendant la Révolution française, il se trouve chez Vallès,
01:13:05qui lui l'utilise contre Thiers, et se trouvera plus tard chez Pierre Boutangue
01:13:08au XXe siècle.
01:13:09Précis de Foutriquet pour Giscard.
01:13:11C'est ça, c'est un pamphlet assez extraordinaire,
01:13:14qui a été mon professeur quand j'étais à la Sorbonne,
01:13:17Pierre Boutangue d'ailleurs.
01:13:19Et de fait, Foutriquet ça lui va comme un gant,
01:13:22parce qu'il a clairement fait savoir à l'époque que d'une certaine manière
01:13:25les communards et les gilets jaunes c'était la même chose,
01:13:27et que lui il a sauvé la République comme Thiers,
01:13:29c'est-à-dire en faisant tirer sur la foule.
01:13:32Alors bon, il n'a pas fait de morts,
01:13:34Macron, on a changé de siècle,
01:13:36mais il a fait quand même des éborgnés,
01:13:38et voilà.
01:13:40On continue à en parler avec Michel Offray
01:13:42après cette petite pause,
01:13:44et on se retrouve très vite.
01:13:48Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
01:13:50midi 14h, André Bercov.
01:13:53Ici Sud Radio.
01:13:57Les Français parlent au français.
01:14:01Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:14:03Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:14:06Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
01:14:09Et Michel Offray aussi, et vous aussi,
01:14:11auditeurs de Sud Radio, on le sait en ce moment,
01:14:13et il y a de quoi.
01:14:15La foudre gouverne le monde aux éditions Albin Michel.
01:14:18Effectivement, il y a ces échéances-là,
01:14:21mais au-delà des échéances électorales,
01:14:23législatives,
01:14:25et ce qui se passe un peu partout,
01:14:27économiquement, militairement,
01:14:29toute cette éthique des plats,
01:14:31qu'on voit très bien avec le BRICS d'un côté,
01:14:33les foyers au Moyen-Orient,
01:14:35Proche-Orient et autres,
01:14:37au fond,
01:14:39vous parlez déjà communisme,
01:14:41et des Girondins, des Jacobins, Michel Offray,
01:14:43mais au fond, aujourd'hui,
01:14:45quelqu'un qui n'a pas envie d'entrer dans un parti,
01:14:47mais qui a envie de faire,
01:14:49et qui sent que ça ne va pas,
01:14:51et je vous assure qu'on a des témoignages d'éditeurs
01:14:53tous les jours là-dessus,
01:14:55il dit, mais qu'est-ce que je dois faire,
01:14:57qu'est-ce que je peux faire à mon niveau ?
01:14:59Est-ce que vous avez quelque chose à répondre,
01:15:01sans leur dire, c'est pas la solution,
01:15:03ou le lapin qui sort du chapeau,
01:15:05mais comment se prendre en main,
01:15:07parce qu'on sent que les gens ne savent plus où ils habitent ?
01:15:09Oui, alors,
01:15:11quand, par exemple,
01:15:13on parlait tout à l'heure de la commune,
01:15:15si vous dites, il y a un garde-manger qui est vide,
01:15:17dans la révolution française, on vous dira,
01:15:19eh bien, tribunal révolutionnaire, décapitation,
01:15:21taxation des profits,
01:15:23et puis décapitation des accapareurs,
01:15:25etc.
01:15:27Et on fait de la théorie,
01:15:29on coupe des têtes et on ne change pas les choses,
01:15:31on fait de telle sorte que finalement,
01:15:33les gens changent de maître, c'est tout.
01:15:35Devant le même garde-manger vide,
01:15:37que font les communards ?
01:15:39Ils créent des restaurants coopératifs,
01:15:41des épiceries coopératives.
01:15:43Et là, on s'aperçoit que la solution,
01:15:45elle est là, dans la coopération, dans la mutualisation.
01:15:47Ça veut dire que chacun doit pouvoir se dire,
01:15:49moi, je ne peux pas donner de leçons à chacun,
01:15:51ce que je peux dire dans la théorie, c'est que,
01:15:53là où les auditeurs qui m'écoutent le savent,
01:15:55ils pourront faire le travail par eux-mêmes,
01:15:57que peuvent-ils faire là où ils sont ?
01:15:59Sont-ils dans un village, dans un quartier,
01:16:01dans une banlieue, dans une grande ville, etc.
01:16:03Sont-ils parents, grands-parents, etc.
01:16:05Sont-ils producteurs, sont-ils acheteurs,
01:16:07sont-ils, etc. Et après, on s'organise.
01:16:09Sont-ils dans un immeuble, sont-ils dans une maison particulière ?
01:16:11Et chacun fabrique de l'autogestion
01:16:13là où il est. On a tous des grands-parents,
01:16:15des parents, ou des parents dont il faut s'occuper.
01:16:17Ça coûte horriblement cher, les EHPAD,
01:16:19et c'est de la machine à faire de l'argent
01:16:21en niant ces gens-là.
01:16:23La plupart du temps, ces vieilles personnes,
01:16:25nos anciens, on peut fabriquer
01:16:27des maisons,
01:16:29appelons-ça comme ça, des maisons d'anciens,
01:16:31qui seraient des maisons d'anciens dans lesquelles
01:16:33on pourrait mutualiser, coopérer,
01:16:35et se dire, eh bien, on va se mettre ensemble,
01:16:37et plutôt que de donner 2000 ou 3000 euros par mois,
01:16:39on va les donner à cette association,
01:16:41et on va avoir des gens qui, peut-être,
01:16:43dans le village, etc., dans une école,
01:16:45faire la cuisine,
01:16:47s'occuper même des tâches, faire de telle sorte
01:16:49que les enfants dans un village, par exemple, puissent avoir
01:16:51des études gratuites
01:16:53après l'école, par exemple, parce qu'il y a des parents
01:16:55qui ne savent pas, c'était le cas des miens,
01:16:57et qui ne savent pas aider les enfants à faire
01:16:59des leçons de maths ou des leçons d'anglais.
01:17:01C'était le cas de mes parents, évidemment.
01:17:03Je vais recréer, moi, une université populaire
01:17:05dans mon village de Chambois, je ne dis pas que tout le monde doit le faire,
01:17:07mais on peut le faire comme ça. Nous parlions en rentaine,
01:17:09de la possibilité, par exemple, d'éditer des livres
01:17:11en faisant l'économie de tout le business éditorial
01:17:13qui est aujourd'hui un business libéral,
01:17:15c'est-à-dire, on vend du papier
01:17:17et pas des idées. Si on dit,
01:17:19vous avez aujourd'hui le proust de demain,
01:17:21mais vous n'allez pas en vendre beaucoup,
01:17:23et vous avez le crétin d'aujourd'hui
01:17:25qui va vous permettre d'en vendre beaucoup,
01:17:27l'éditeur dira, je prends le crétin. C'est là qu'il y a le problème.
01:17:29Donc, c'est inventer, là où on est,
01:17:31en fonction de ce qu'on est,
01:17:33des façons alternatives de se comporter.
01:17:35Ça peut être dans un bureau. On dit,
01:17:37organiser de manière coopérative ou autogestionnaire.
01:17:39Ça peut être dans un quartier, où on dit,
01:17:41ce que parfois des gens font, on n'en parle jamais,
01:17:43vous avez des petits dealers dans un quartier,
01:17:45on amène la police, la police arrive,
01:17:47eux, ils se déplacent de 10 mètres,
01:17:49et le soir, ils reviennent dans leur point de deal, etc.
01:17:51Et puis, parfois, vous avez des gens qui disent,
01:17:53on ne veut pas laisser passer. Et on va se mettre à 10 dans l'entrée,
01:17:55des gens de Limbeville qui disent, ils ne passeront pas.
01:17:57Et puis, voilà. Si on multiplie ce genre de choses...
01:17:59C'est de l'autodéfense légitime.
01:18:01Oui, appelons ça de l'autodéfense,
01:18:03je ne suis pas contre non plus le fait que, de temps en temps,
01:18:05il y a des gens qui disent, après tout, quand...
01:18:07Je ne dis pas que la police ne fait pas son travail,
01:18:09mais quand on demande à la police qu'elle ne fasse pas son travail,
01:18:11car elle le fait, son travail, et quand elle le fait,
01:18:13elle le fait très bien, et il y a tellement de policiers qui meurent.
01:18:15Je veux dire, il y a un moment donné,
01:18:17où, donner un coup de main, il y a par exemple
01:18:19des voisins vigilants, vous savez,
01:18:21il y a des pancartes qui sont comme ça, à l'entrée de certains villages,
01:18:23c'est une façon de dire, bah oui,
01:18:25on a vu passer quelqu'un trois fois,
01:18:27quelqu'un qui a pris quelques photos,
01:18:29et on se dit, on va commencer à regarder.
01:18:31Et puis, il y a des gens qui disent, bah, on ne va peut-être pas aller
01:18:33ici, parce qu'on a déjà été vu et repéré,
01:18:35et puis voilà. C'est-à-dire une espèce d'auto-gestion
01:18:37qui n'est pas une société policière qu'on reconstruirait,
01:18:39mais simplement une société fraternelle,
01:18:41dans laquelle on pourrait dire, ici,
01:18:43à l'école, dans une épicerie,
01:18:45ou avec les paysans, des paysans
01:18:47à qui on achète leurs produits
01:18:49à des tarifs dérisoires,
01:18:51qui crèvent la faim, et notamment...
01:18:53Et puis notamment, des grosses...
01:18:55des grosses boîtes,
01:18:57comme Leclerc. Quand je vois Michel-Edouard Leclerc,
01:18:59je me dis, il n'est quand même pas culotté
01:19:01de venir nous dire qu'il faut s'occuper
01:19:03des petits producteurs, etc. Il en a deux ou trois,
01:19:05d'accord, mais il achète à un tel prix
01:19:07que, voilà, si vous dites, on va avoir
01:19:09un producteur, un paysan,
01:19:11on a dans un village, donc, trois magasins abandonnés,
01:19:13on va voir avec le maire du village s'il ne peut pas nous prêter
01:19:15ou nous louer un euro symbolique,
01:19:17et on va mettre
01:19:19les viandes, les fruits,
01:19:21les légumes, ce qu'on aura à vendre, éventuellement
01:19:23du miel, éventuellement des objets divers et multiples.
01:19:25Et puis, on a la possibilité
01:19:27de faire des tours de garde, les uns les autres.
01:19:29On est à quatre ou cinq, on boit un coup,
01:19:31on parle, on discute en même temps, on vend des patates,
01:19:33on vend des légumes, des fruits, etc. Je crois plus
01:19:35à ça qu'au fait de voter
01:19:37et d'attendre un homme providentiel
01:19:39qui nous dira, nous avons débloqué une enveloppe
01:19:41qui ira, etc. On sait bien que ça marche ou pas.
01:19:43Donc, si les gens se prennent en main,
01:19:45s'ils pensent que l'entreprise peut effectivement
01:19:47être une bonne chose quand elle est dirigée
01:19:49de façon sociale et socialiste,
01:19:51c'est toute l'économie des
01:19:53communards, c'est toute l'économie des
01:19:55prodoniens, et ça marche très bien. Et puis, après,
01:19:57ça recrée du, j'aime pas beaucoup l'expression,
01:19:59mais enfin, du lien social.
01:20:01Les gens font des balles,
01:20:03ils font des épiceries solidaires,
01:20:05ils font des bistrots dans lesquels on fait venir
01:20:07des gens qui jouent un peu de guitare,
01:20:09qui font la lecture de quelques poèmes, on a des gens
01:20:11qui font de la cuisine et qui se retrouvent.
01:20:13Et ça, on n'a pas besoin
01:20:15que ce soit Machin ou Bidule qui soit au pouvoir pour que
01:20:17ça ait lieu.
01:20:19Et c'est quand même étonnant qu'il n'y ait pas
01:20:21aujourd'hui, en 2024, un courant
01:20:23politique, je dis pas un parti, j'ai dit un mouvement
01:20:25ou un courant, qui prône ça.
01:20:27Parce qu'effectivement, il y a, moi j'ai vu,
01:20:29vous savez qu'au Québec,
01:20:31ça existe, c'est un certain village,
01:20:33et en France, je suis sûr que ça existe dans un certain
01:20:35nombre de villages où les gens s'entraident,
01:20:37se complètent, font de l'énergie.
01:20:39Mais il n'y a pas un courant politique qui...
01:20:41En France, non. En France, on est peut-être
01:20:43le pays le plus jacobin qui soit,
01:20:45en dehors du totalitarisme,
01:20:47je veux dire. Mais,
01:20:49aujourd'hui, l'État s'occupe de tout,
01:20:51de votre vitesse dans votre voiture, de ce que
01:20:53vous ingérez, de ce que vous fumez, de ce que vous mangez,
01:20:55de ce que vous buvez, de votre façon de vous comporter.
01:20:57Quand on vous fait de la pub, aujourd'hui,
01:20:59pour une voiture, d'abord il faut qu'elle soit électrique,
01:21:01mais ensuite on vous fait savoir, la pub même
01:21:03de la voiture, que vous pouvez économiser
01:21:05votre voiture et partir en vélo. On en est
01:21:07quand même là, aujourd'hui. C'est-à-dire qu'il y a un moment
01:21:09donné où on peut s'affranchir un peu
01:21:11de tout ça en disant, mais arrêtez de vous occuper
01:21:13du moindre détail de ma vie intime et privée,
01:21:15et puis permettez-moi un peu
01:21:17d'audace, un peu d'esprit d'entreprise.
01:21:19On peut, aujourd'hui, créer des écoles,
01:21:21l'école n'est pas obligatoire, c'est l'instruction
01:21:23qui est obligatoire. On peut très bien, dans un village,
01:21:25dire, eh bien, on a, je sais pas quoi, un vieil instituteur
01:21:27retraité qui, lui, est prêt à faire une école
01:21:29dans laquelle on est soumis à l'inspection,
01:21:31il n'y a aucun problème, et on reçoit
01:21:33les enfants. Mais c'est légal. Mais c'est légal, bien sûr que
01:21:35c'est légal. Donc le problème,
01:21:37ce n'est pas de nationaliser l'éducation,
01:21:39toute l'éducation nationale, c'est de privatiser éventuellement
01:21:41de manière générale, en disant
01:21:43mais laissez faire, dans un village, des anciens
01:21:45qui auront décidé, par exemple, de faire une étude
01:21:47le soir, où on va faire de l'orthographe,
01:21:49de la grammaire, des dictées, où on va apprendre
01:21:51des poésies. Et là encore,
01:21:53les personnes âgées, plutôt que de regarder des sottises à la télévision,
01:21:55pourraient trouver un vrai bonheur ou un vrai plaisir
01:21:57à retrouver des gamins et
01:21:59leurs parents qui les amènent
01:22:01et qui les emmènent, avec la possibilité
01:22:03de faire des...
01:22:04Refaire lien.
01:22:05Mais on veut, Michel Offray, on va vous traiter
01:22:07de sulfureux libertariens, avec ça.
01:22:09Oui, mais ça ne me gêne pas, parce que moi,
01:22:11je pense qu'il y a des choses intéressantes chez les libertariens.
01:22:13Quand ils
01:22:15nous disent, après tout, si la police n'est pas
01:22:17faite par les gens qui sont payés pour la faire
01:22:19parce qu'on leur demande de ne pas la faire, alors laissez-nous
01:22:21la faire. Si l'éducation nationale
01:22:23est mauvaise, et que, non pas à cause
01:22:25des professeurs, mais à cause des programmes,
01:22:27eh bien laissez-nous faire l'éducation.
01:22:29Si la possibilité de s'occuper
01:22:31de nos anciens, elle est
01:22:33si mauvaise, parce qu'on fait du... On appelle ça
01:22:35l'or gris, vous vous rendez compte ? Avec les cheveux gris, l'or gris.
01:22:37L'or gris, oui.
01:22:38Si on veut faire de l'or gris avec des personnes
01:22:40âgées, dans des EHPAD,
01:22:42eh bien laissez-nous
01:22:44fabriquer des choses alternatives.
01:22:46Je crois qu'il y avait des femmes qui avaient fait
01:22:48une maison comme ça, qui devait
01:22:50s'appeler Baba Yaga, ou quelque chose comme ça,
01:22:52et qui disaient, non, on veut être entre nous, entre
01:22:54femmes, on ne veut pas que les hommes nous emmerdent,
01:22:56mais c'est autogéré.
01:22:58Mais que les gens se saisissent de l'autogestion
01:23:00en disant, n'attendons pas les solutions
01:23:02de Paris, encore moins
01:23:04de Bruxelles, mais là où nous sommes,
01:23:06fabriquons des occasions alternatives
01:23:08de produire, de diffuser, que ce soit
01:23:10le savoir, la culture, ou la nourriture,
01:23:12ou l'affection. Et c'est là où
01:23:14effectivement Michel Onfray, je crois que vous aussi,
01:23:16vous serez d'accord, rejoint le
01:23:18merveilleux titre de Samuel Beckett,
01:23:20Imagination morte, imaginez.
01:23:22Oui.
01:23:24Merci Michel Onfray d'avoir été avec nous, on rappelle votre livre
01:23:26La foudre gouverne le monde, aux éditions
01:23:28Albin Michel, André Bercont,
01:23:30on vous retrouve demain pour La Culture avec
01:23:32Céline Alonso, entre 13h et 14h,
01:23:34et demain Alexis Poulin sera là,
01:23:36entre midi et 13h, à demain sur Sud Radio.
01:23:42Parlons vrai.

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