Avec Didier Raoult, professeur de médecine, infectiologue et microbiologiste, Philippe Obrecht, dirigeant du garage Obrecht et Jean-Philippe Trottier, essayiste pour son livre “les illusions dangereuses” aux éditions Artège
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00:00:00 Ici Sud Radio.
00:00:02 Les Français parlent au français.
00:00:07 Les carottes sont cuites.
00:00:10 Les carottes sont cuites.
00:00:12 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:00:15 Le laboratoire de Wuhan, ça vous dit quelque chose, le laboratoire P4 de Wuhan ?
00:00:22 Vous vous rappelez du pangolin et de la chauve-souris ?
00:00:26 Vous vous rappelez d'un certain virus, SARS-CoV-19 ?
00:00:32 Eh bien, beaucoup de nouvelles, beaucoup d'informations et un sacré rebondissement.
00:00:40 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:00:44 Le fait du jour.
00:00:46 Dans un entretien rapporté par nos confrères de CNews,
00:00:50 un certain professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008 pour sa découverte du virus du sida,
00:00:56 explique qu'il ne croit pas que le coronavirus Covid-19 provienne d'une contamination dans un marché aux animaux sauvages de Wuhan.
00:01:04 C'est une belle légende, ce n'est pas possible, dit-il.
00:01:08 Le virus sort du laboratoire de Wuhan qui s'est spécialisé sur ces coronavirus depuis le début des années 2000.
00:01:15 Et là, ça a été le tsunami.
00:01:18 Pauvre Luc Montagnier, il a été très bien, mais il est devenu un peu sénile, d'un vieillesse, il dit n'importe quoi,
00:01:29 conspirateur, complotiste, etc.
00:01:33 Qu'est-ce qu'il n'a pas entendu ?
00:01:35 Paix à son âme, je rappelle que le professeur Luc Montagnier s'est éteint il y a un an, un peu plus d'un an,
00:01:43 et effectivement, on pourrait dire bon, ça s'arrête là, évidemment rien ne s'arrête, ni en science, ni en histoire.
00:01:52 Eh bien, hier, le ministère américain de l'énergie, c'est pas une bande de gauchistes irresponsables,
00:01:58 ni de complotistes d'extrême droite,
00:02:01 estime que la pandémie de Covid-19 a très probablement, ils insistent sur très probablement,
00:02:07 été provoqué par une fuite de laboratoire.
00:02:10 C'est un rapport classifié de la direction nationale du renseignement,
00:02:13 qui a été refourni à la Maison Blanche, aux principaux membres du congrès.
00:02:18 Voilà, il rejoint l'FBI, le FBI avait dit que dès 1921,
00:02:22 que la pandémie était probablement le résultat d'une fuite accidentelle d'un laboratoire de Wuhan.
00:02:27 Voilà, et là, évidemment, en Amérique, ça relance les polémiques,
00:02:31 les commissions d'enquête se multiplient, et l'enquête va aller jusqu'au bout.
00:02:36 Mais qu'est-ce que ça signifie déjà ?
00:02:38 Bonjour, professeur Didier Raoult.
00:02:40 Bonjour.
00:02:41 Alors, qu'est-ce que, pour vous, alors on n'en a pas la preuve formelle,
00:02:44 ce n'est pas un problème d'ailleurs de spéculation,
00:02:47 mais pendant très longtemps, tous ceux qui osaient dire que peut-être
00:02:51 que ça avait pu sortir d'un laboratoire, étaient traités de tous les noms.
00:02:55 Apparemment, les autorités officielles américaines, aujourd'hui,
00:02:59 eh bien, ils disent, écoutez, c'est très probable que...
00:03:02 Qu'est-ce que cela vous inspire ?
00:03:04 Je vais vous faire de la peine.
00:03:07 Je sais, vous allez me dire, moi, je ne fais pas de prédiction et je ne fais pas d'analyse.
00:03:12 Non, je vais vous expliquer pourquoi je ne fais pas de prédiction et je ne fais pas d'analyse,
00:03:17 et pourquoi je suis prudent.
00:03:20 Parce que je me suis fait avoir, une fois, par les Américains,
00:03:24 sur le coup du bioterrorisme du charbon, qui était un fantasme,
00:03:27 qui était destiné juste à faire la guerre à l'Irak.
00:03:30 Je comprends.
00:03:31 Ça vaut le coup, d'ailleurs, pour ceux qui ne l'ont pas vu,
00:03:34 j'ai dit, parfois, il faut voir le film qui s'appelle "Vice",
00:03:37 qui est l'histoire de Dick Cheney, où on raconte très bien comment la CIA a laissé fuiter,
00:03:42 qu'il y avait plein de trucs de charbon dedans.
00:03:45 Moi, j'étais chargé d'admission auprès du ministère,
00:03:47 et j'ai reçu cette intoxication par différents filtres.
00:03:50 Et donc, si vous voulez, je suis comme Virgil qui dit dans l'Enneïde,
00:03:53 je me méfie des Grecs et de leurs cadeaux.
00:03:56 Dans une situation où l'Amérique est en train de faire monter la pression contre la Chine,
00:04:01 il est sorti cette histoire, en même temps que l'histoire d'un député qui dit
00:04:05 qu'il faut punir la Chine parce que c'est elle qui fait chimiquement le fentanyl,
00:04:09 qui est un des éléments de l'épidémie des opioïdes,
00:04:12 avec Bourdoux, qui, elle, est une vraie machine américaine qui a fait des sous avec.
00:04:18 Donc, si vous voulez, j'ai, en fonction de la source de l'information,
00:04:22 si vous voulez, non vérifiée, je suis extrêmement prudent.
00:04:26 Maintenant, je vais vous parler de science pour vous dire pourquoi je n'y crois pas.
00:04:29 Les gens ne savent pas.
00:04:31 Nous, on a fait un travail.
00:04:33 Vous savez, moi, ce qui m'intéresse, c'est plus les choses que je vois que les spéculations.
00:04:36 Simplement, je suis un peu sensibilisé.
00:04:38 Et quand je vous raconte l'histoire du charbon, quand même,
00:04:41 on a réussi à faire la guerre à l'Irak, qui n'avait pas un poil de charbon.
00:04:44 C'est clair, oui.
00:04:45 C'était un truc américano-américain.
00:04:47 Ça sortait de Fort Detrick, pas de Wuhan.
00:04:49 C'est de Fort Detrick que ça sortait.
00:04:51 Maintenant, je vais vous expliquer un peu ce qu'est ce virus,
00:04:55 qui est une des choses sur lesquelles on connaît le plus de choses maintenant.
00:04:58 On n'est pas il y a deux ans, on est plus tard.
00:05:00 Rien que ici, on a fait 60 000 génomes.
00:05:03 Ça n'est jamais arrivé dans l'histoire de la virologie.
00:05:06 Donc, on peut tout examiner.
00:05:08 Il y a 200 mutations dans ce virus, qui est petit, qui fait 28 000 bases.
00:05:14 Il y a 200 mutations qui sont ce que nous, on appelle hyperfertiles,
00:05:18 c'est-à-dire qui ont généré une descendance de plus de 1000 séquences
00:05:22 dans notre propre banque.
00:05:24 D'accord ?
00:05:25 Donc, ces 208 étaient tous imprévisibles.
00:05:29 Donc, je ne crois pas, et certains sont extrêmement surprenants,
00:05:33 même avec un nouveau concept qu'on a créé, qu'on appelle le "Mysticry",
00:05:37 c'est-à-dire qu'il y a un gène qui donne de l'efficacité au virus
00:05:43 quand on le détruit.
00:05:44 D'accord ?
00:05:45 Paradoxal, oui.
00:05:47 Donc, c'est paradoxal, c'est ça qu'on appelle ça le "Mysticry".
00:05:50 La chose qui s'est passée la plus importante,
00:05:53 pour la pandémie que nous avons vécue,
00:05:56 n'est pas le virus qui est sorti directement de Chine,
00:05:59 mais c'est quand ce virus est arrivé,
00:06:01 c'est pour ça qu'il y a beaucoup de choses qui n'ont pas été comprises
00:06:03 par les uns et les autres,
00:06:04 quand ce virus est arrivé en Italie, il a eu une mutation
00:06:08 dans une endyme qui est très importante,
00:06:10 qui s'appelle la "RNA polymérase",
00:06:12 c'est-à-dire que c'est ça qui duplique le virus.
00:06:15 D'accord ?
00:06:16 Et au lieu d'avoir très peu d'erreurs,
00:06:19 cette RNA polymérase fait beaucoup d'erreurs,
00:06:22 probablement 100 fois plus d'erreurs.
00:06:24 Donc il y a 100 fois plus de mutations avec cette RNA polymérase
00:06:27 qu'avec l'ancienne.
00:06:28 Et c'est ce qui a fait l'incroyable diversité de ce que nous voyons,
00:06:31 c'est ce qui fait que les vaccins qui étaient basés sur l'idée
00:06:34 que ce virus ne changerait pas, n'ont pas marché.
00:06:37 C'est ce qui fait, vous voyez,
00:06:39 toutes les déductions qu'il y a pu être faites,
00:06:41 c'est pour ça que, comme vous dites, je ne prédis jamais,
00:06:43 je vais toujours dire qu'on ne peut pas prédire avec un nouveau virus,
00:06:46 toutes les déductions qui ont été faites,
00:06:48 ont été faites sur l'analyse de l'RNA polymérase
00:06:50 des autres coronavirus qui ne font pas autant d'erreurs.
00:06:53 D'accord.
00:06:54 Et celle-là s'est mise à faire des erreurs,
00:06:56 et donc elle a fait, c'est simple,
00:06:58 sur les 28 000 bases,
00:07:00 il y a 20 000 bases qui ont eu des mutations au cours du temps.
00:07:04 C'est inouï, le taux de mutation est inouï.
00:07:07 Et c'est très exceptionnel dans l'histoire des virus ?
00:07:11 D'une part, c'est exceptionnel,
00:07:14 mais si vous voulez, on n'a jamais eu l'occasion
00:07:17 d'avoir autant de génomes de virus disponibles.
00:07:21 Si vous voulez, quand on regarde les autres virus,
00:07:23 vous avez une centaine de génomes, c'est bien.
00:07:25 Là, dans le monde, il y a, je ne sais pas,
00:07:27 il y a peut-être un million de séquences.
00:07:29 Donc la capacité à analyser et à voir ce qui se passe,
00:07:32 ça apprend des choses que les gens ne savent pas,
00:07:35 surtout les gens qui n'ont pas travaillé depuis 10 ans.
00:07:37 Les virus ne sont pas des objets, ça bouge tout le temps.
00:07:40 Que vous appelez ça vivant ou pas, c'est de la sémantique,
00:07:42 ça met égal, mais ça bouge tout le temps.
00:07:44 Par exemple, j'ai eu l'occasion de vous dire,
00:07:46 les virus qu'on isole maintenant ont 100 mutations de différence
00:07:49 par rapport à celles de Wuhan.
00:07:51 Donc vous voyez bien, vous ne pouvez pas dire que Wuhan a fait tout ça.
00:07:54 Et ce que l'on sait, c'est que le vrai tournant,
00:07:56 la vraie mondialisation de ce virus, c'est le changement,
00:07:59 c'est une mutation dans l'RNA polymérase,
00:08:01 qui est un gène bien entendu essentiel,
00:08:03 puisque c'est lui qui fait, qui reproduit les choses.
00:08:06 Et donc, si vous faites des erreurs en reproduisant,
00:08:08 vous créez une diversité absolument inouïe.
00:08:11 Vous voyez bien que toutes les prédictions faites
00:08:13 avant même d'avoir cette notion, c'était du bénir,
00:08:16 c'était de l'astrologie, c'est pas censé.
00:08:18 - Mais ce RNA polymérase, c'est à partir de l'Italie,
00:08:21 enfin, c'est en Italie que ça a vraiment...
00:08:23 - C'est en Italie qu'on voit les premières séquences.
00:08:25 - D'accord.
00:08:26 - La première fois où cette mutation apparaît,
00:08:28 et elle diffuse après dans toute l'Europe,
00:08:30 et puis ça part aux Etats-Unis, ça part dans le monde entier,
00:08:32 avec cette mutation.
00:08:34 Donc la mutation originale de la pandémie, on peut dire,
00:08:37 l'épidémie était en Chine,
00:08:41 et la pandémie a commencé à partir de cette mutation,
00:08:44 pratiquement toutes les séquences qui ont été isolées dessus
00:08:46 présentent cette mutation.
00:08:48 Mais ça s'est passé à Wuhan.
00:08:50 - C'est ça. Donc l'épisode du Laboratoire de Wuhan,
00:08:52 la fameuse fuite du Laboratoire de Wuhan,
00:08:54 vous paraît pour le moins en tout cas hasardeuse, disons.
00:08:58 - Moi j'ai toujours dit,
00:09:00 que ce soit pour Luc Montagné ou pour n'importe qui,
00:09:03 la science est faite de controverses,
00:09:05 d'opinions différentes, et on a le droit de les mettre sur la table,
00:09:07 on a le droit de discuter.
00:09:09 Après, si vous voulez, malheureusement, dans la presse
00:09:11 et dans un certain nombre de ministères,
00:09:13 les gens ont des certitudes simples
00:09:15 qui est liées à leur monde d'éducation.
00:09:17 C'est parce qu'ils sont ignorants qu'ils ont des idées simples.
00:09:19 Dès qu'on n'est plus ignorant,
00:09:21 on regarde les hypothèses des autres.
00:09:23 - On voit la complexité de la chose.
00:09:25 - Voilà, on voit la complexité de la chose.
00:09:27 On commence pas, vous savez, j'ai l'habitude de dire aux gens,
00:09:31 il y a des interlocuteurs que je ne veux plus avoir,
00:09:33 parce que je leur dis "combien ça fait un et un",
00:09:35 ils me disent "enfin, c'est évident, ça fait deux",
00:09:37 mais enfin, dans notre monde, vous savez qu'à la plupart du temps,
00:09:39 un et un ne font pas deux, ça fait dix.
00:09:41 Et toute la jeune de boule, tous vos ordinateurs,
00:09:43 tout le langage informatique
00:09:45 est basé sur le fait que un et un font dix,
00:09:47 et pas un et un font deux.
00:09:49 Mais si vous voulez couillonner quelqu'un, vous lui posez la question
00:09:51 "combien ça fait un et un", il dit "ah bien sûr, ça fait deux".
00:09:53 Ça veut dire qu'il est un culte, vous voyez.
00:09:55 - C'est sûr.
00:09:57 - C'est une des choses les plus communes du monde.
00:09:59 - C'est un bon exemple, ça,
00:10:01 et c'est une belle métaphore, effectivement.
00:10:03 Donc, effectivement, à faire attention à tout cela,
00:10:05 en attendant de dire...
00:10:07 Non, parce que le pangolin et la chauve-souris,
00:10:09 c'est parti dans le fantasme,
00:10:11 ça, on l'a dit, vous l'avez dit aussi,
00:10:13 l'auberge espagnole des fantasmes
00:10:15 était ouverte, et bien ouverte,
00:10:17 et donc ça continue.
00:10:19 - Oui, oui, ça continue, et puis si vous voulez,
00:10:21 sur le plan, encore une fois, tout est possible.
00:10:23 Moi, si on me dit "écoutez,
00:10:25 finalement, on a trouvé que c'était vrai",
00:10:27 pas que c'était un fantasme,
00:10:29 on a trouvé que c'était vrai,
00:10:31 pas que c'était un bruit qui est lancé au moment où
00:10:33 les États-Unis sont en train de s'exister avec la Chine,
00:10:35 en dehors de ce moment-là,
00:10:37 au contraire, au moment où ils sont très copains,
00:10:39 en regardant, ils disent toujours la même chose,
00:10:41 parce que, quand même, tout ça, c'est des outils
00:10:43 qui ont déjà servi. Moi, je suis trop vieux
00:10:45 pour qu'on me resserve la soupe.
00:10:47 Donc, je pense que, encore une fois,
00:10:49 toutes les hypothèses sont intéressantes
00:10:51 et vérifiables, et c'est intéressant,
00:10:53 c'est une vraie question.
00:10:55 Sur le plan scientifique, si vous voulez,
00:10:57 la capacité que nous, on a vue de ce virus,
00:10:59 de se recombiner, c'est-à-dire de prendre
00:11:01 deux sources différentes et d'en faire une troisième,
00:11:03 on a été les premiers à déclarer ça avec un truc
00:11:05 qui s'appelle "thétamicron", où il y avait
00:11:07 un delta plus un micron.
00:11:09 Ce virus, sa capacité de mutation
00:11:11 et de recombinaison est telle que,
00:11:13 si vous voulez, dans la nature, vous savez,
00:11:15 quand vous avez vu une grotte avec des chauves-souris,
00:11:17 des chauves-souris, il peut y en avoir un million
00:11:19 dans une grotte,
00:11:21 elles se frottent les unes les autres,
00:11:23 elles sont toutes en contact.
00:11:25 Donc le degré d'échange de virus
00:11:27 qu'il y a chez les chauves-souris,
00:11:29 c'est quelque chose d'absolument inouï.
00:11:31 Et donc la capacité à
00:11:33 reproduire ça au laboratoire, c'est-à-dire
00:11:35 à tester au hasard ces mutations
00:11:37 qui vont permettre à un virus
00:11:39 de se répandre et de rebondir,
00:11:41 si vous voulez, est très très faible
00:11:43 comparé à ce qui se passe dans la nature.
00:11:45 C'est des zoonoses.
00:11:47 C'est ça le vrai point.
00:11:49 Et puis il faut laisser, je me permets de rajouter
00:11:51 un petit mot qui a à voir,
00:11:53 mais peut-être pas directement,
00:11:55 il faut laisser les gens avoir leur avis.
00:11:57 Moi je suis très content cette semaine, finalement,
00:11:59 je suis d'accord avec la Haute Autorité de Santé,
00:12:01 qui est devenue
00:12:03 d'accord avec moi sur trois éléments
00:12:05 qui étaient incroyablement contestés.
00:12:07 Il n'y a pas que les essais randomisés,
00:12:09 les essais comparatifs sont aussi utilisables,
00:12:11 la GES qui l'a dit,
00:12:13 deuxièmement, la vaccination généralisée n'a plus lieu d'être,
00:12:15 il faut s'arrêter, et puis troisièmement,
00:12:17 il faut réintégrer les soignés non vaccinés.
00:12:19 Voilà, c'est trois choses
00:12:21 que je répète depuis deux à trois ans quand même.
00:12:23 Donc vous voyez qu'à la fin on se rejoint.
00:12:25 Donc il ne faut pas empêcher les gens de parler,
00:12:27 parce que, à la fin,
00:12:29 ceux qui n'étaient pas d'accord, on ne sait pas à l'avance
00:12:31 ce qui vont changer d'avis.
00:12:33 Mais on peut changer d'avis, et donc il faut laisser,
00:12:35 il ne faut pas censurer les gens,
00:12:37 il faut laisser les gens s'exprimer,
00:12:39 de manière à ce que la vérité, petit à petit,
00:12:41 apparaisse, parce qu'il y en a qui l'ont portée.
00:12:43 - En fait, laissons tous s'exprimer,
00:12:45 mais ne gourbons pas tout.
00:12:47 - Exactement, et puis surtout,
00:12:49 il ne faut pas prendre pour des scientifiques
00:12:51 des gens à qui on a dit quelque chose
00:12:53 et qui leur répètent.
00:12:55 Il faut qu'ils comprennent, vous voyez.
00:12:57 Et ça c'est un peu compliqué, parce qu'on n'a pas beaucoup
00:12:59 à comprendre. - C'est les scientifiques
00:13:01 et les haut-parleurs, ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:13:03 Merci professeur Didier Raoult.
00:13:05 Au moins, on a éclairci un certain nombre de choses.
00:13:07 - Allez, à très bientôt.
00:13:09 - À très bientôt.
00:13:11 - Sud Radio, André Bercoff.
00:13:13 Bercoff, dans tous ses états,
00:13:15 ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:13:17 - Effectivement,
00:13:19 je ne dirais pas dans la tourmente, mais dans des problèmes,
00:13:21 et dans des problèmes pratiques.
00:13:23 Et nous avons appelé
00:13:25 un garagiste de Colmar,
00:13:27 Philippe Aubrecht,
00:13:29 qui est le dirigeant du garage Aubrecht
00:13:31 à Colmar. J'ai discuté avec lui
00:13:33 au téléphone il y a quelques jours,
00:13:35 et vraiment,
00:13:37 je lui dis qu'il fallait
00:13:39 en parler pour la France, pour tout le monde,
00:13:41 pour savoir ce qui se passe exactement,
00:13:43 pour quelqu'un qui est un entrepreneur,
00:13:45 qui vit de cela,
00:13:47 qui paye ses impôts, qui paye ses ursafs,
00:13:49 et c'est pas simple,
00:13:51 c'est le moins que l'on puisse dire en ce moment.
00:13:53 Bonjour Philippe Aubrecht.
00:13:55 - Bonjour monsieur Bercoff.
00:13:57 Bonjour tout le monde.
00:13:59 - Philippe Aubrecht,
00:14:01 on a commencé à parler
00:14:03 justement ce que je disais pendant un moment,
00:14:05 et ce qui m'a absolument frappé,
00:14:07 vous dites, écoutez, moi je travaille
00:14:09 12 heures par jour, j'y arrive,
00:14:11 mais j'y arrive de moins en moins.
00:14:13 Et vous me dites pourquoi. Donc vous avez
00:14:15 un garage automobile, donc,
00:14:17 à Colmar, au centre de Colmar,
00:14:19 et vous dites que c'est devenu de plus en plus difficile.
00:14:21 Alors, décris-moi ce qui se passe
00:14:23 pratiquement concrètement pour vous.
00:14:25 - Ben concrètement,
00:14:27 c'est que nous sommes écrasés
00:14:29 par les charges,
00:14:31 les charges de l'Etat, l'Ursaf,
00:14:33 TVA,
00:14:35 l'évolution des véhicules,
00:14:37 donc il faut qu'on
00:14:39 s'adapte, qu'on investisse
00:14:41 des sommes monstres
00:14:43 dans du matériel, valise diagnostique,
00:14:45 équipement. Pour avoir
00:14:47 les données des véhicules,
00:14:49 il faut qu'on paie un abonnement
00:14:51 donc au constructeur, au fabricant
00:14:53 de logiciels, donc on a
00:14:55 5, 6, 7, 8 abonnements
00:14:57 par an, chaque abonnement,
00:14:59 il faut compter entre 1000, 1500 euros.
00:15:01 - Et vous devez vous abonner
00:15:03 à ça, sinon vous ne pouvez pas faire
00:15:05 votre métier comme il faut, quoi, c'est ça ?
00:15:07 - Non, non, mais on ne peut pas faire notre métier,
00:15:09 puisque maintenant tout se passe
00:15:11 avec la valise diagnostique, pour la recherche
00:15:13 des codes défauts et tout,
00:15:15 donc si on n'a pas ces données constructeurs
00:15:17 et les codes défauts,
00:15:19 on ne peut pas intervenir sur un véhicule.
00:15:21 - D'accord.
00:15:23 - L'Ursaf...
00:15:25 - Alors l'Ursaf, c'est combien par rapport à...
00:15:27 vous avez une entreprise,
00:15:29 aujourd'hui vous m'avez dit que vous aviez 3 employés
00:15:31 ou 4 employés, mais aujourd'hui
00:15:33 vous n'avez plus que votre femme et vous-même,
00:15:35 c'est ça ?
00:15:37 - Tout à fait, parce que l'Ursaf,
00:15:39 sur un salaire,
00:15:41 vous comptez le double,
00:15:43 donc si vous avez un salaire de 1000 euros,
00:15:45 il faut compter à peu près 4000 euros,
00:15:47 et l'Ursaf,
00:15:49 personnellement pour moi,
00:15:51 c'est presque 48%
00:15:53 de mon bénéfice.
00:15:55 Donc si vous faites
00:15:57 une marge
00:15:59 de 30000 euros à peu près,
00:16:01 vous payez 15000 euros d'Ursaf.
00:16:03 - 50%, oui,
00:16:05 c'est énorme.
00:16:07 Dites-moi ce que vous propose,
00:16:09 vous savez, on dit voilà,
00:16:11 en 2035, fini,
00:16:13 plus de diesel, plus de voiture thermique,
00:16:15 que la voiture électrique. Ça veut dire quoi
00:16:17 en fait concrètement ? 35, c'est demain,
00:16:19 nous sommes en 2023,
00:16:21 2035, c'est dans 12 ans.
00:16:23 Ça veut dire quoi en fait concrètement
00:16:25 par rapport à votre métier ?
00:16:27 - Donc par rapport à mon métier,
00:16:33 ça sera une perte de chiffre d'affaires,
00:16:35 puisque le véhicule électrique,
00:16:37 il n'y a presque plus
00:16:39 de pièces à changer, presque plus
00:16:41 de pannes. Nous,
00:16:43 en tant que
00:16:45 petit garage, on pourra juste
00:16:49 changer les pneumatiques et les
00:16:51 plaquettes, et voir les plaquettes de freins
00:16:53 s'usent beaucoup moins, puisque c'est le moteur électrique
00:16:55 qui fait office de frein.
00:16:57 Donc,
00:16:59 au point de vue prestation, mais on ne pourra pas faire
00:17:01 grand chose.
00:17:03 Et le véhicule électrique, ça ne sera pas
00:17:05 la solution à l'heure actuelle,
00:17:07 puisque une voiture électrique,
00:17:09 déjà vous êtes limité en autonomie.
00:17:11 - Et puis ça coûte cher ?
00:17:15 - Ça coûte très cher,
00:17:17 puisque pour un véhicule électrique,
00:17:23 il faut compter minimum
00:17:25 40 000 euros,
00:17:27 donc une bonne partie des
00:17:29 Français ne pourront pas se payer
00:17:31 ce véhicule. - Mais c'est ça, M. Obrecht,
00:17:33 excusez-moi, c'est ça que je ne comprends pas.
00:17:35 On dit "on va être dans le tout électrique",
00:17:37 alors les Français qui ne peuvent pas se payer la voiture électrique,
00:17:39 ils vont faire comment ?
00:17:41 - C'est la bonne question.
00:17:43 C'est la bonne question.
00:17:45 Comment ils vont faire ?
00:17:47 Ils vont essayer de garder leur ancienne voiture,
00:17:49 puisque là,
00:17:51 j'ai pratiquement tous les jours une dizaine
00:17:53 de clients qui me demandent "qu'est-ce qu'on doit acheter
00:17:55 comme voiture ?" Mais je ne sais absolument
00:17:57 pas à quoi leur répondre,
00:17:59 puisque maintenant, il y a les ZFE,
00:18:01 les Zones à Faible Émission,
00:18:03 d'ailleurs que peu de personnes connaissent encore.
00:18:05 - Ah oui, les territoires,
00:18:07 les Zones à Faible Émission, les ZFE,
00:18:09 oui, et on ne sait pas ce que c'est encore.
00:18:11 - Oui,
00:18:13 donc les villes de plus de 100 000 habitants,
00:18:15 avec votre véhicule
00:18:17 critère 4 et 5,
00:18:19 déjà, vous ne pouvez plus
00:18:21 rouler, comme là, à Strasbourg,
00:18:23 si vous avez un diesel critère 5, vous ne pouvez plus
00:18:25 rentrer dans Strasbourg.
00:18:27 Comment fait-on ?
00:18:29 Il faut changer son véhicule. L'année prochaine,
00:18:31 c'est les critères 3, et
00:18:33 l'année suivante, ce sera les critères 2.
00:18:35 Donc, il faut déjà
00:18:37 avoir un véhicule
00:18:39 critère 1. C'est un tout
00:18:41 nouveau véhicule qui sort.
00:18:43 Donc pareil, il faut acheter un nouveau véhicule.
00:18:45 Déjà, les gens n'ont pas les moyens
00:18:49 de payer les réparations
00:18:51 sur leur véhicule actuel, alors comment
00:18:53 ils vont faire pour acheter un nouveau véhicule
00:18:55 ou se déplacer ? Les transports
00:18:57 en commun ne sont pas assez
00:18:59 développés et unis,
00:19:01 donc ça va
00:19:03 vraiment être un gros problème.
00:19:05 - Et des entreprises comme la vôtre,
00:19:09 M. Obrecht, elles sont menacées,
00:19:11 pour vous ? Est-ce que vous pensez que vous risquiez
00:19:13 de fermer boutique, comme on dit ?
00:19:15 - Oui,
00:19:17 oui, tout à fait.
00:19:19 Déjà, par rapport à la crise
00:19:21 Covid, j'ai beaucoup de confrères qui ont
00:19:23 dû fermer leur garage.
00:19:25 Là, par rapport à l'évolution,
00:19:29 on n'aura pas les moyens de se développer
00:19:31 et d'acheter un nouvel
00:19:33 équipement pour les
00:19:35 véhicules électriques.
00:19:37 Donc, on fermera. Sans compter
00:19:39 qu'il faudra qu'on se forme. Les formations,
00:19:41 c'est un coût aussi.
00:19:43 Et en plus, sur les véhicules,
00:19:45 c'est payant.
00:19:47 Une journée de formation, c'est à peu près
00:19:49 900 euros.
00:19:51 - Par journée de formation.
00:19:53 - Par journée de formation.
00:19:55 Pour un employé, il y a une participation
00:19:57 puisqu'on paye dans une caisse
00:19:59 de formation.
00:20:01 C'est limité à 2-3 jours par an.
00:20:03 Pour nous, artisans,
00:20:05 c'est payant.
00:20:07 Donc, si on n'a déjà pas
00:20:09 de trésorerie
00:20:11 de côté, se payer une formation,
00:20:13 c'est compliqué.
00:20:15 En plus, pour les véhicules électriques,
00:20:17 il n'y a pas de formation
00:20:19 actuellement. C'est juste des
00:20:21 habilitations.
00:20:23 - Qui nous...
00:20:25 - Qui nous dit juste...
00:20:27 - M. Aubrecht, restez avec nous.
00:20:29 Nous allons avoir les informations
00:20:31 et on reprend avec vous parce que
00:20:33 on va continuer.
00:20:35 C'est très important ce que vous nous dites.
00:20:37 Il n'y a pas que vous. Il y a vraiment tout un tissu
00:20:39 actuellement de TPE, de PME
00:20:41 qui sont en danger de mort.
00:20:43 C'est très grave. On se retrouve juste
00:20:45 après les informations. A tout de suite.
00:20:47 - Et dans le face-à-face du
00:20:49 mardi 28 février, nous serons avec
00:20:51 Jean-Philippe Trottier, essayiste pour
00:20:53 son livre "Les illusions dangereuses,
00:20:55 comment les idéologies nouvelles
00:20:57 asservissent l'homme". Vous nous appelez au
00:20:59 0826-300-300 pour participer à l'émission.
00:21:01 A tout de suite sur Sud Radio.
00:21:03 - Ici
00:21:05 Sud Radio.
00:21:07 Les
00:21:09 Français parlent au français.
00:21:11 Les carottes sont
00:21:13 cuites. Les carottes
00:21:15 sont cuites.
00:21:17 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:21:19 - Est-ce que les carottes sont cuites
00:21:21 pour des milliers, voire des dizaines
00:21:23 de milliers ou plus de
00:21:25 petites entreprises, de TPE,
00:21:27 d'artisans, de commerçants
00:21:29 qui ne sauront plus à quel
00:21:31 sens se vouer entre l'Ursaf,
00:21:33 les nouvelles technologies,
00:21:35 les règlements européens,
00:21:37 les impôts à
00:21:39 payer en tout genre
00:21:41 et le fait que vraiment
00:21:43 l'avenir a l'air bouché.
00:21:45 On ne veut pas être pessimiste
00:21:47 mais quand on écoute Philippe Robrecht
00:21:49 qui est le dirigeant du garage au Brest à Colmar,
00:21:51 on se dit
00:21:53 "Mais Philippe Robrecht,
00:21:55 qu'est-ce que vous désireriez ?
00:21:57 Parce que je suis sûr que vous n'avez pas envie,
00:21:59 vous ne fermez pas envie d'arrêter
00:22:01 le...
00:22:03 Ça fait combien de temps que vous faites ce métier
00:22:05 Philippe Robrecht ?
00:22:07 - Donc j'ai 52 ans,
00:22:09 j'ai commencé en tant qu'apprenti
00:22:11 et je suis à mon compte
00:22:13 ça fait une quinzaine d'années à peu près.
00:22:15 - D'accord.
00:22:17 - Donc il me reste encore une dizaine d'années
00:22:19 à travailler
00:22:21 mais je ne pense pas
00:22:23 que je pourrais continuer
00:22:25 à rester à mon compte
00:22:27 à ce rythme-là.
00:22:29 Chaque fin du mois
00:22:31 c'est la galère
00:22:33 pour rejoindre les deux bouts
00:22:35 et le groupe
00:22:37 et le gros problème
00:22:39 qu'on a actuellement
00:22:41 c'est le recrutement,
00:22:43 le personnel.
00:22:45 - Pourquoi ?
00:22:47 - Il n'y a plus de mécaniciens,
00:22:49 c'est une denrée rare.
00:22:51 C'est un métier
00:22:53 qui a été dévalorisé
00:22:55 certes par les salaires
00:22:57 puisque de nos jours
00:22:59 avec le SMIC
00:23:01 ou 1500 euros
00:23:03 on n'arrive plus à vivre
00:23:05 et comme je vous disais
00:23:07 tout à l'heure
00:23:09 donner un salaire de 2000 euros
00:23:11 c'est totalement impossible.
00:23:13 - Parce que vous en payez 4000
00:23:15 comme vous disiez, etc.
00:23:17 Alors dites-moi, il n'y a plus de mécaniciens
00:23:19 parce qu'ils n'ont plus envie de faire ce métier
00:23:21 parce qu'il est dévalorisé ?
00:23:23 C'est quoi ?
00:23:25 - Oui, parce qu'il est dévalorisé
00:23:27 et parce qu'il évolue trop vite
00:23:29 donc les mécaniciens
00:23:31 de ma génération quittent
00:23:33 le métier parce qu'ils n'arrivent plus à suivre
00:23:35 et surtout par rapport à ça.
00:23:39 Et comme dit,
00:23:41 il n'y a plus d'intérêt
00:23:43 au métier,
00:23:45 il n'y a plus de passion aussi.
00:23:47 Nous notre passion, on l'a eu
00:23:49 durant notre jeunesse quand on avait notre mobilette,
00:23:51 notre scooter, mais on bricolait dessus
00:23:53 donc en étant jeunes.
00:23:55 Et les jeunes actuels
00:23:57 n'ont plus ce moyen de locomotion
00:23:59 à part l'ordinateur,
00:24:01 la télé,
00:24:03 ils n'ont plus cette fibre mécanique.
00:24:05 - Oui, de s'occuper
00:24:07 de la mécanique, de bricoler
00:24:09 au vrai sens du terme, au sens le plus fort du terme.
00:24:11 Mais dites-moi, vous, vous travaillez
00:24:13 par exemple, aujourd'hui, vous travaillez
00:24:15 combien d'heures par jour ? Quel est votre rythme
00:24:17 de travail ?
00:24:19 - Le rythme de travail
00:24:21 c'est entre 10 et 12 heures par jour.
00:24:25 Comme je suis seul, donc le plus grand temps
00:24:27 c'est les recherches de pannes
00:24:29 parce qu'on perd un temps monstre
00:24:31 sur les recherches de pannes
00:24:33 avec les véhicules actuels.
00:24:35 D'ailleurs, on ne peut pas
00:24:37 facturer, parce que des fois on passe
00:24:39 8 heures, 16 heures sur un véhicule
00:24:41 pour contrôler le faisceau,
00:24:43 pour contrôler tous les contacteurs,
00:24:45 tous les composants,
00:24:47 donc on ne peut pas présenter une facture à un client
00:24:49 de 16 heures
00:24:51 pour main d'oeuvre.
00:24:53 - Et juste, vous,
00:24:55 aujourd'hui, vous payez un salaire
00:24:57 de combien ?
00:24:59 - J'arrive actuellement
00:25:01 à avoir le SMIC.
00:25:03 - Le SMIC ? En travaillant 12 heures par jour ?
00:25:05 - En travaillant 12 heures par jour.
00:25:07 Là, pour une question
00:25:09 de santé et familiale,
00:25:11 j'ai arrêté de travailler le samedi
00:25:13 puisqu'on n'avait plus de vie.
00:25:15 Et le samedi-dimanche,
00:25:17 on le consacre aussi
00:25:19 à la comptabilité,
00:25:21 à toute la charge
00:25:23 administrative qu'on a
00:25:25 de plus en plus.
00:25:27 - C'est ça, les week-ends, vous passez votre temps
00:25:29 à faire la paperasse, enfin les papiers, etc.
00:25:31 - Voilà, tout à fait.
00:25:33 - Et dites-moi,
00:25:35 Philippe Aubrecht, vous, par exemple,
00:25:37 vous dites, pour ne pas
00:25:39 effectivement
00:25:41 finir et puis faire autre chose, etc.
00:25:43 on ne peut plus vivre
00:25:45 de son métier, mais
00:25:47 quels seraient, pour vous,
00:25:49 si vous aviez un politique qui vous comprend,
00:25:51 j'espère qu'il y en a,
00:25:53 les mesures les plus importantes, les plus urgentes
00:25:55 à faire pour faire revivre
00:25:57 et survivre ce métier
00:25:59 qui est quand même
00:26:01 essentiel ?
00:26:03 - La baisse des charges,
00:26:05 tout simplement, la baisse de l'URSSAF
00:26:07 et
00:26:09 ce qui nous
00:26:11 permettrait d'employer
00:26:13 du personnel
00:26:15 et une baisse
00:26:17 d'URSSAF de notre côté aussi
00:26:19 pour qu'on puisse
00:26:21 quand même avoir un petit quelque chose.
00:26:23 C'est pareil,
00:26:25 le gros problème, c'est la reprise d'entreprise
00:26:27 puisque j'ai
00:26:29 plusieurs confrères qui veulent vendre leur garage
00:26:31 et donc
00:26:33 ils n'y arrivent pas, il n'y a plus de personnes
00:26:35 intéressées pour se mettre à son compte
00:26:37 pour reprendre un garage, vu la
00:26:39 conjoncture actuelle. - C'est ça, oui, ils ne veulent plus
00:26:41 faire leur propre entreprise,
00:26:43 prendre ça à leur compte et donc ils s'agglomèrent
00:26:45 à des grands groupes, voilà,
00:26:47 c'est ça.
00:26:49 - Pour vous, par exemple, si demain,
00:26:51 ce que je ne souhaite pas, c'est gagner le plais,
00:26:53 ça s'arrête, vous allez continuer votre métier
00:26:55 en faisant, dans une entreprise
00:26:57 beaucoup plus large ou
00:26:59 vous feriez autre chose ?
00:27:01 - C'est la question que je me pose,
00:27:03 le problème c'est que je suis passionné de mécanique
00:27:05 donc j'aimerais continuer dedans,
00:27:07 mais
00:27:09 c'est quand même un métier physique
00:27:11 et bénible,
00:27:13 et bon, je suis encore jeune à 52 ans
00:27:15 mais je ressens quand même
00:27:17 certaines douleurs et courbatures
00:27:19 parce qu'il faut quand même avoir des gestes et postures
00:27:21 un peu spécifiques dans notre métier,
00:27:23 on travaille au froid mais on travaille
00:27:25 dans la saleté, avec
00:27:27 des hydrocarbures, avec des
00:27:29 vapeurs toxiques, donc...
00:27:31 - Ça c'est une vraie pénibilité,
00:27:33 vous avez la pénibilité, c'est pour ça
00:27:35 que l'âge, c'est pas une question d'âge,
00:27:37 c'est une question de pénibilité, de métier ou pas.
00:27:39 En tout cas, écoutez,
00:27:41 c'était la passion, moi je vous souhaite,
00:27:43 enfin, je vous souhaite vraiment de pouvoir
00:27:45 garder, et vraiment que les
00:27:47 politiques vous écoutent, c'est quand même hallucinant
00:27:49 qu'il y ait des milliers de gens,
00:27:51 des dizaines de milliers d'argent que vous, qui ne peuvent pas continuer
00:27:53 à cause des charges, à cause des...
00:27:55 voilà, des surcharges
00:27:57 alors que 10 milliards sont dépensés,
00:27:59 on ne sait pas comment, on ne sait pas où, enfin...
00:28:01 Je veux pas faire de démagogie mais je trouve quand même
00:28:03 incroyable que des
00:28:05 citoyens français ne
00:28:07 peuvent plus exercer un métier comme celui de
00:28:09 garagiste, c'est pas...
00:28:11 c'est pas un métier en superflu,
00:28:13 c'est pas inutile,
00:28:15 c'est pas un métier de...
00:28:17 de nier sur la boutonnière, quand même, c'est fou.
00:28:19 J'espère vraiment que vous allez y arriver.
00:28:21 - Et je voulais aussi
00:28:23 dire, pour la création d'entreprises,
00:28:25 il faudrait que l'État
00:28:27 ait de plus, donc,
00:28:29 administrativement, pour créer des
00:28:31 entreprises, parce que c'est
00:28:33 la croix et la bannière, quand on
00:28:35 veut se mettre à son compte, qu'est-ce qu'on fait,
00:28:37 où on va, quelles sont les
00:28:39 démarches administratives à faire.
00:28:41 - Donc,
00:28:43 maintenant, mais,
00:28:45 il n'y a plus de bureau, il n'y a plus rien, tout se fait par
00:28:47 internet, mais on ne sait pas par quoi commencer,
00:28:49 et il faudrait déjà qu'il y ait
00:28:51 une aide de ce côté-là.
00:28:53 - Bien sûr, bien sûr. - Donc, il y a
00:28:55 la Chambre des métiers,
00:28:57 mais ça ne fait pas tout.
00:28:59 - Non, mais il faut y avoir des interlocuteurs,
00:29:01 et pas seulement par
00:29:03 télétravail, et pas seulement
00:29:05 par dialogue. Merci
00:29:07 beaucoup, M. Obrecht, merci de votre témoignage,
00:29:09 et j'espère que
00:29:11 vous allez tenir le coup, et surtout,
00:29:13 pouvoir vraiment travailler sans faire
00:29:15 des douze heures par jour et des week-ends
00:29:17 inexistants,
00:29:19 où vous ne pouvez pas vous reposer,
00:29:21 et puis faire le loisir.
00:29:23 Merci encore. - Bien,
00:29:25 merci à vous, et bonne journée.
00:29:27 - A vous aussi. - Au revoir.
00:29:29 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:29:31 les perles du jour.
00:29:33 - Et mais, ce qu'on ne savait pas,
00:29:35 c'est que James Bond,
00:29:37 les livres de James Bond, ont été rattrapés
00:29:39 par la culture woke, et oui,
00:29:41 la fameuse cancer culture,
00:29:43 et oui, et oui, ça y est, on caviarde.
00:29:45 Et oui, on vous avait parlé
00:29:47 de Roald Dahl, le fameux écrivain
00:29:49 britannique pour enfants, qui a déjà
00:29:51 été caviardé, et heureusement, Gallimard
00:29:53 a résisté, et bravo
00:29:55 pour les éditions Gallimard.
00:29:57 Et bien maintenant, c'est Jan Fleming,
00:29:59 le créateur de James Bond,
00:30:01 et bien voilà, par exemple, juste un
00:30:03 moment, on vous dit, "Bond pouvait entendre
00:30:05 le public haleter et grogner comme
00:30:07 des porcs devant la brevoire, il sentait
00:30:09 ses propres mains empoignées à la nappe,
00:30:11 sa bouche était sèche", et bien on enlève tout ça.
00:30:13 "Bond pouvait sentir la tension
00:30:15 électrique de la pièce", voilà.
00:30:17 Au caviarde, on ne peut plus dire,
00:30:19 par exemple,
00:30:21 une réflexion, une bande de criminels disait
00:30:23 Jan Fleming,
00:30:25 "Ce sont des gars plutôt respectueux des lois,
00:30:27 sauf qu'ils ont trop bu", et bien non,
00:30:29 ce sont des gars plutôt respectueux des lois.
00:30:31 Voilà, on censure,
00:30:33 on coupe, même Jan Fleming,
00:30:35 même James Bond, vous savez quoi ?
00:30:37 Je vais vous dire, c'est du fascisme,
00:30:39 le fascisme est à l'heure,
00:30:41 à l'œuvre. Avant,
00:30:43 c'était, on brûlait, hein, en 1933,
00:30:45 on brûlait les livres, et bien
00:30:47 maintenant, on les caviarde, on les
00:30:49 émascule, on les coupe,
00:30:51 c'est quand même scandaleux,
00:30:53 ça continue, on va aller jusqu'à où ? Demain
00:30:55 c'est quoi ? C'est Victor Hugo, Proust,
00:30:57 etc. Vraiment, mais
00:30:59 c'est pas possible,
00:31:01 James Bond, allez,
00:31:03 laisse foutre et lui la paix à James Bond,
00:31:05 et à Jan Fleming, surtout.
00:31:07 Tout de suite,
00:31:09 le face-à-face du mercredi
00:31:11 28 février, mardi 28 février, avec
00:31:13 Jean-Philippe Trottier, essayiste, pour son livre
00:31:15 "Les illusions dangereuses", édition
00:31:17 Arteges, à tout de suite sur Sud Radio.
00:31:19 Peuvent dans tous ces états,
00:31:21 le face-à-face.
00:31:23 Comment les idéologies nouvelles
00:31:25 asservissent l'homme ? C'est la question que
00:31:27 s'est posée Jean-Philippe Trottier dans son livre
00:31:29 "Les illusions dangereuses", édition Arteges.
00:31:31 Bonjour Jean-Philippe Trottier.
00:31:33 - Bonjour.
00:31:35 - Alors Jean-Philippe Trottier, vous êtes au Québec,
00:31:37 on vous a en direct du Québec
00:31:39 avec une tempête de neige,
00:31:41 c'est ça ? - Écoutez, on ne peut rien vous cacher,
00:31:43 où avez-vous appris ça ?
00:31:45 - Ah, par vous, par vous, je sais que vous étiez en train
00:31:47 de discuter avec mon réalisateur,
00:31:49 et j'ai tout compris.
00:31:51 - Et c'est l'heure du petit déjeuner en plus.
00:31:53 - Ah, mais c'est vrai,
00:31:55 c'est vrai, c'est vrai, écoutez, bon petit
00:31:57 déjeuner, je vais vous dire que
00:31:59 vraiment j'ai beaucoup apprécié votre livre,
00:32:01 donc aux éditions Arteges,
00:32:03 "Les illusions dangereuses", petite
00:32:05 évocation de
00:32:07 Claude Verdeau, de Laclos, lui c'était "Les liaisons",
00:32:09 vous c'est "Les illusions",
00:32:11 mais c'est très intéressant
00:32:13 parce que vous rappelez,
00:32:15 on vient d'évoquer James Bond,
00:32:17 attaqué par la culture woke,
00:32:19 très fortement, voilà,
00:32:21 on réécrit les bouquins maintenant, on ne les brûle
00:32:23 plus, il y a un progrès,
00:32:25 on ne les brûle plus comme au temps des nazis,
00:32:27 on les réécrit, voilà, c'est d'autres
00:32:29 autres... - Et ça peut l'être. - Et ça peut,
00:32:31 voilà, exactement.
00:32:33 Alors, votre livre, très intéressant,
00:32:35 disant effectivement
00:32:37 les mots, MOTS sur
00:32:39 les mots MAX, et ces mots-là,
00:32:41 alors vous parlez, on va évoquer
00:32:43 tout cela avec vous, on va prendre le temps
00:32:45 jusqu'à 14h,
00:32:47 la concurrence victimaire,
00:32:49 les idoles, alors ce qui m'intéresse
00:32:51 beaucoup, c'est que vous introduisez
00:32:53 dans cette
00:32:55 espèce de malstrom et de tsunami
00:32:57 politiquement, éthiquement,
00:32:59 moralement, communautairement correct,
00:33:01 l'idée qu'il faut
00:33:03 voir, nous avons remplacé les idoles,
00:33:05 c'est-à-dire que la religion, bon, il y avait la
00:33:07 croyance en Dieu,
00:33:09 qu'il soit juif, chrétien, musulman,
00:33:11 ou polythéiste, et puis
00:33:13 ça a remplacé, et alors c'est très intéressant
00:33:15 parce que vous parlez des idoles
00:33:17 et de l'idolâtrie contemporaine,
00:33:19 qu'est-ce que c'est pour vous, Jean-Philippe
00:33:21 Trottier, cette idolâtrie contemporaine ?
00:33:23 - Une idolâtrie,
00:33:25 écoutez, l'homme ne peut pas vivre sans
00:33:27 Dieu, je le dis, je suis catholique
00:33:29 pratiquant si vous voulez, mais il ne peut pas
00:33:31 vivre sans un tout autre, sans quelque chose,
00:33:33 quelqu'un qui le fonde, fondamentalement.
00:33:35 Quand on perd
00:33:37 la culture et les représentations
00:33:39 religieuses,
00:33:41 en l'occurrence jidéo-chrétiennes,
00:33:43 on va s'en trouver de rechange,
00:33:45 mais quand elles sont
00:33:47 changées, elles sont souvent dégradées,
00:33:49 et donc on va se trouver des dieux
00:33:51 à la mesure humaine que l'on peut...
00:33:53 - Par exemple, Jean-Philippe Trottier,
00:33:55 donnez-nous un exemple d'idolâtrie,
00:33:57 enfin de nouvelles idoles.
00:33:59 - Il y en a eu deux,
00:34:01 il y en a eu plusieurs, parce que l'idolâtrie
00:34:03 est constitutive du destin humain,
00:34:05 si vous voulez, on n'a rien inventé, il y a eu le communisme
00:34:07 et il y a eu le féminisme essentialiste.
00:34:09 Ce sont des idéologies
00:34:11 qui sont nées dans des circonstances
00:34:13 qui les justifient amplement,
00:34:15 et qui peuvent réintroduire dans leur
00:34:17 discours et dans leur combat,
00:34:19 ce qu'on appelle une téléologie, un combat
00:34:21 religieux du bien contre le mal.
00:34:23 Le Christ en croix devient
00:34:25 le prolétaire exploité,
00:34:27 dans le cas du féminisme essentialiste,
00:34:29 c'est la femme aliénée, mur à mur,
00:34:31 qui s'identifie à une
00:34:33 Vierge Marie qui, elle, est pure,
00:34:35 mais en même temps, c'est la mère
00:34:37 de Dieu. Alors on a dans ces
00:34:39 idoles un mélange
00:34:41 de bien extrême, pur,
00:34:43 incapable de faire le mal, et en même temps,
00:34:45 des idoles qui veulent également
00:34:47 peser sur l'histoire. Or, on ne peut pas
00:34:49 peser sur l'histoire en étant innocent.
00:34:51 Dès qu'on exerce le pouvoir, on l'exerce
00:34:53 potentiellement bien ou potentiellement
00:34:55 mal. Or, le communisme
00:34:57 et le féminisme essentialiste, dont je parle moi
00:34:59 dans mon bouquin, sont
00:35:01 des espèces de morales
00:35:03 extrêmement
00:35:05 pures et d'autant plus dangereuses.
00:35:07 - Alors vous dites morale extrême,
00:35:09 mais c'est très intéressant parce que votre
00:35:11 parallélisme avec
00:35:13 les féministes essentialistes, ce que vous
00:35:15 appelez essentialistes, celles qui
00:35:17 "chosifient" la
00:35:19 femme, voilà, c'est celle-là qu'on veut,
00:35:21 la femme contre les hommes, la femme
00:35:23 qui s'affranchit, etc.
00:35:25 Et vous dites, mais ça ramène
00:35:27 à
00:35:29 la croyance en la Vierge Marie, c'est-à-dire
00:35:31 qu'elle rêve à une espèce de femme
00:35:33 vierge de tout
00:35:35 contact, c'est quoi exactement ?
00:35:37 Parce que, comme Marx avait
00:35:39 remplacé le Christ
00:35:41 par le messianisme
00:35:43 prolétarien. Et vous, vous dites
00:35:45 là-dessus, c'est
00:35:47 une femme sans
00:35:49 attache, c'est quoi ? C'est une femme pure,
00:35:51 mais sans croyance, sans Jésus en l'occurrence.
00:35:53 - Ouvrez un dictionnaire
00:35:55 et vous verrez, s'il y a 5%
00:35:57 de grands personnages féminins dans l'histoire,
00:35:59 c'est déjà beaucoup. À part
00:36:01 les abbesses, les reines, quelques
00:36:03 scientifiques, il n'y a pas grand monde
00:36:05 dans les anciens dictionnaires. - Quelques courtisanes quand même,
00:36:07 Jean-Philippe Poitier. - Évidemment.
00:36:09 - C'est un commentaire patriarcal, ça mon cher.
00:36:11 - Bien sûr, bien sûr. - Fermez votre radio, s'il vous plaît.
00:36:13 Alors, justement,
00:36:15 et, si vous voulez, on a
00:36:17 comme ces femmes-là n'ont
00:36:19 pas participé à l'histoire,
00:36:21 l'idéologie essentialiste
00:36:23 en fait des cendrillons,
00:36:25 des blanches-neiges, puisqu'elles n'ont jamais trempé
00:36:27 dans le camp de vie, de l'histoire
00:36:29 et du pouvoir. Ah ben elles sont
00:36:31 vierges, vierges de tout mal
00:36:33 et donc le pouvoir qu'elles réclament,
00:36:35 ce qui est tout à fait justifié, elles vont
00:36:37 l'exercer de façon pure.
00:36:39 Je vous ramenais un bouquin de 2004 de Liliane
00:36:41 Candel sur féminisme et nazisme
00:36:43 et Élisabeth de Fontenay,
00:36:45 une philosophe française, dit "Est-ce que
00:36:47 les opprimés sont structurellement
00:36:49 innocentes ?" C'est ça la question.
00:36:51 - Ouais. - Est-ce que
00:36:53 les victimes d'aujourd'hui, alors j'élargis le
00:36:55 propos, est-ce que les victimes d'aujourd'hui
00:36:57 réelles ou autoproclamées
00:36:59 sont des pages vierges qui ne font jamais
00:37:01 le mal et dont le combat est pur
00:37:03 et devant lesquelles on ne peut que s'écraser ?
00:37:05 Est-ce que la victime d'hier ne peut
00:37:07 pas devenir l'autocrate ou le dictateur
00:37:09 d'aujourd'hui ?
00:37:11 - Absolument. Moi je le
00:37:13 pense dans certains cas, dans d'autres non.
00:37:15 Il faut
00:37:17 discerner là-dedans et ça pose
00:37:19 un autre problème mais d'ordre
00:37:21 métaphysique. Est-ce qu'il y a
00:37:23 des gens sur Terre qui sont
00:37:25 purs ?
00:37:27 C'est la question. En christianisme,
00:37:29 je vous ressors mon...
00:37:31 - Allez-y, allez-y.
00:37:33 - Il y a deux personnages qui sont
00:37:35 purs et incapables
00:37:37 de pécher, c'est Jésus-Christ et
00:37:39 la Vierge-Marie. On a oublié tout ce
00:37:41 beau monde-là, si vous voulez, sauf que
00:37:43 la nostalgie de personnages
00:37:45 comme ça continue de courir
00:37:47 dans le très fond de notre cœur et
00:37:49 de nos passions et on se cherche des
00:37:51 Jésus-Christ et des Vierge-Marie à droite
00:37:53 et à gauche. - Par procuration.
00:37:55 - Oui, ou par dégradation
00:37:57 si vous voulez. - Ou par dégradation.
00:37:59 - Je comprends très bien ce désir,
00:38:01 et moi aussi, si vous voulez, vous l'avez
00:38:03 certainement. Le problème, c'est que quand on devient
00:38:05 un groupe et quand on a du pouvoir
00:38:07 politique, on ne peut plus invoquer
00:38:09 le religieux
00:38:11 qui ne se nomme pas. C'est ça qui est dangereux
00:38:13 et c'est ça qui donne la force imparable
00:38:15 de ces mouvements parce que
00:38:17 comment peut-on s'opposer à la Vierge-Marie
00:38:19 ou à Jésus-Christ ?
00:38:21 - Oui, mais ces mouvements
00:38:23 ne se réclament pas de la Vierge-Marie ou
00:38:25 de Jésus-Christ. Ils se
00:38:27 proclament du bien. Et alors justement,
00:38:29 parlons-en de cette notion du bien.
00:38:31 Vous en parlez dans votre livre,
00:38:33 de façon très claire.
00:38:35 Est-ce qu'effectivement, à partir
00:38:37 du moment où elles appartiennent, ou ces mouvements
00:38:39 appartiennent au camp du bien,
00:38:41 ça leur donne la pureté, presque la
00:38:43 virginité
00:38:45 primale, et donc
00:38:47 tout va bien pour eux ?
00:38:49 - Et ils sont incapables de faire le mal
00:38:51 ou d'être violents ou d'être méchants
00:38:53 et s'ils le sont, c'est par accident ou
00:38:55 par réaction au patriarcat,
00:38:57 à la pro-choisie capitaliste,
00:38:59 au colonialiste, à l'homme
00:39:01 blanc hétérosexuel,
00:39:03 à tout ce qui a suivi le néolithique,
00:39:05 la liste est longue.
00:39:07 Et le problème, c'est que c'est un
00:39:09 combat moral. On est dans le jeu vidéo.
00:39:11 - On est dans le jeu vidéo.
00:39:13 - On est dans un jeu vidéo avec
00:39:15 les bons et les méchants. Or,
00:39:17 l'histoire est beaucoup plus ambiguë, beaucoup plus
00:39:19 visqueuse que cela. Le cœur de l'homme est
00:39:21 trouble. Je ne raconte rien en disant ça.
00:39:23 - Bien sûr. D'ailleurs, vous avez
00:39:25 une très belle citation de Solzhenitsyn
00:39:27 sur le bien et le mal à l'intérieur
00:39:29 de nous-mêmes. C'est un
00:39:31 point de vue de notre question.
00:39:33 Et vous dites aussi, alors c'est très intéressant
00:39:35 parce que vous parlez
00:39:37 du recyclage de la
00:39:39 religion ou du
00:39:41 lien religieux.
00:39:43 Vous parlez de la chosification des
00:39:45 minorités et vous parlez aussi
00:39:47 de l'aplatissement de réel.
00:39:49 Qu'avez-vous à dire par cet aplatissement de réel ?
00:39:51 - Alors là,
00:39:53 je suis un
00:39:55 traditionnaliste au sens presque de
00:39:57 René Guénon, un penseur français
00:39:59 qui s'est converti à l'islam soufi
00:40:01 et qui est allé mourir au Caire en 1951.
00:40:03 Il a posé une diagnostic très sévère sur le
00:40:05 monde moderne, issu de la
00:40:07 Renaissance, issu des conquêtes
00:40:09 scientifiques, de la Bible accessible à
00:40:11 tout le monde, de l'individualisme, etc.
00:40:13 Le traditionnel vit dans
00:40:15 un monde, prenez l'exemple médiéval,
00:40:17 si vous voulez, qui sert de modèle, ou,
00:40:19 moi qui suis québécois, l'autochtonie.
00:40:21 Les autochtones d'ici sont
00:40:23 de mentalité traditionnelle.
00:40:25 Dans un monde où la sacralité
00:40:27 baigne tout, où les
00:40:29 liens sont organiques, où il y a
00:40:31 un dieu ou des dieux, peu importe,
00:40:33 mais on est dans un monde épais ontologiquement
00:40:35 alors que le monde moderne est devenu
00:40:37 un monde chosifiable,
00:40:39 une énigme à résoudre et on peut
00:40:41 conquérir l'univers et comprendre ses
00:40:43 lois. C'est une conquête fantastique.
00:40:45 Cette conquête,
00:40:47 je ne me plains pas de la modernité. Écoutez, vous et moi,
00:40:49 on peut dialoguer à travers l'Atlantique
00:40:51 grâce à cette modernité.
00:40:53 Mais il y a un
00:40:55 aplatissement qui est le pire payé et qu'on
00:40:57 ne nomme jamais, c'est-à-dire que
00:40:59 notre univers symbolique s'est
00:41:01 appauvri, notre religion
00:41:03 dans le meilleur des cas s'est appauvrie en moral
00:41:05 ou en dogmatisme, j'ai rien
00:41:07 contre tout ça, mais
00:41:09 ça ne pague aussi,
00:41:11 ce n'est plus la même chose. Et il faut
00:41:13 revenir à une vision beaucoup plus
00:41:15 épaisse du monde et
00:41:17 enrichisse l'expérience humaine et les
00:41:19 relations humaines. - Et qu'il ne soit pas cette société
00:41:21 liquide et poreuse dont parle
00:41:23 les Zygmoune Beaumont, on en parle toujours avec vous,
00:41:25 c'est très intéressant.
00:41:27 Jean-Philippe Trottier,
00:41:29 des neiges québécoises à l'hiver
00:41:31 parisien, tout de suite,
00:41:33 après une toute petite pause, à tout de suite.
00:41:35 - Et vous avez la parole sur Sud Radio,
00:41:37 0826 300 300 pour
00:41:39 interpeller Jean-Philippe Trottier, à tout de suite
00:41:41 sur Sud Radio.
00:41:43 - Ici Sud Radio.
00:41:45 Les Français parlent au français.
00:41:47 Les carottes sont cuites.
00:41:49 Les carottes sont cuites.
00:41:51 Les carottes sont cuites.
00:41:53 Les carottes sont cuites.
00:41:55 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:41:57 - Jean-Philippe Trottier
00:41:59 aussi, avec "Les illusions
00:42:01 dangereuses", pari aux éditions
00:42:03 Artege, un livre
00:42:05 effectivement qui remet
00:42:07 beaucoup de pendules à l'heure
00:42:09 et nous parlions justement
00:42:11 de cette chaussification de réel
00:42:13 et vous évoquez, et vous évoquez
00:42:15 ce fameux poème
00:42:17 de Kipling, "Le fardeau de l'homme
00:42:19 blanc", que vous publiez dans son
00:42:21 intégralité, mais surtout
00:42:23 vous faites un portrait
00:42:25 d'ailleurs qui est le vôtre,
00:42:27 qui est le mien, qui est d'un certain nombre de gens.
00:42:29 Vous parlez de
00:42:31 ce pelé, ce galeude,
00:42:33 où vient tout le mal, le mal
00:42:35 blanc, judéo-chrétien
00:42:37 et hétérosexuel.
00:42:39 Donc celui-ci,
00:42:41 et vous parlez de l'Occident et la fin de votre
00:42:43 livre est remarquable de ce point de vue-là.
00:42:45 Vous dites ceci, Jean-Philippe Trottier,
00:42:47 donc l'Occident, il ne faut pas oublier que
00:42:49 si aujourd'hui il y a de l'esprit critique,
00:42:51 il y est pour quelque chose
00:42:53 et vous concluez
00:42:55 là-dessus en disant
00:42:57 "ne soyons pas pessimistes,
00:42:59 on peut encore apporter des choses
00:43:01 et on peut justement s'auto-critiquer,
00:43:03 c'est ce qu'on fait au bon sens du terme".
00:43:05 Mais, première question,
00:43:07 alors, est-ce que ce sera
00:43:09 la tyrannie victimaire,
00:43:11 la concurrence
00:43:13 des minorités, et
00:43:15 seconde chose, est-ce que l'Occident
00:43:17 ne s'est pas trahi lui-même
00:43:19 dans ses fondements ? Et si un certain
00:43:21 nombre de gens, comme on dit aujourd'hui,
00:43:23 de Macron à tout
00:43:25 le sud du monde ne veut plus
00:43:27 entendre parler du Nord, est-ce que
00:43:29 ce n'est pas aussi parce que l'Occident
00:43:31 lui-même a oublié
00:43:33 ses valeurs ? Jean-Philippe Trottier.
00:43:37 On a combien de minutes pour répondre
00:43:39 à ces questions ?
00:43:41 Vous avez un quart d'heure, cher Jean-Philippe,
00:43:43 c'est pas mal, déjà.
00:43:45 Le sens critique,
00:43:47 André Berthold, qui vient des Grecs,
00:43:49 se retrouve sur toi.
00:43:51 Attendez, je vous entends mal, allez-y.
00:43:53 Vous m'entendez mal, c'est mieux là ou pas ?
00:43:55 Oui, là ça va mieux, oui absolument.
00:43:57 Nous sommes des rédites des Grecs
00:43:59 anciens, qui avaient développé
00:44:01 le sens critique. Le sens critique
00:44:03 veut dire retourner sur toi
00:44:05 et examiner ce qui est bon, ce qui n'est pas bon
00:44:07 pour essayer d'améliorer les choses.
00:44:09 C'était l'esprit inquisiteur des Grecs.
00:44:11 Bien sûr. C'est ce qui a permis cette modernité
00:44:13 d'un peu plus critique, malgré tout.
00:44:15 Ça permet des progrès technologiques,
00:44:17 ça permet des progrès, une introspection,
00:44:19 ça permet beaucoup de choses, la psychanalyse,
00:44:21 enfin tout ce que vous voudrez. Pas que des Grecs, les Juifs
00:44:23 font la même chose aussi, les Romains un peu moins.
00:44:25 Donc voilà, le problème c'est
00:44:27 qu'on s'est glorifiés de cela et puis on a
00:44:29 voulu partager ça avec tout le monde,
00:44:31 je n'ai rien contre. Le problème c'est que d'autres gens
00:44:33 se sont emparés, d'autres gens ailleurs
00:44:35 ou même chez nous se sont emparés de ça
00:44:37 et ont joué au "with no good", ils ont voulu être
00:44:39 calif à la place du calife, en se servant
00:44:41 d'une arme de croissance
00:44:43 mais pour
00:44:45 piquer comme un scorpion, pour piquer
00:44:47 cette civilisation elle-même.
00:44:49 Et à ce titre-là, et je rejoins le propos
00:44:51 d'Alain Finkielkraut, nous sommes
00:44:53 un gras. Notre modernité
00:44:55 issue des dernières
00:44:57 générations est extrêmement
00:44:59 ingrate à l'égard de ce passé
00:45:01 qui lui a donné
00:45:03 tout l'outillage, tout l'arsenal
00:45:05 conceptuel pour pouvoir se démolir
00:45:07 elle-même. Vous parlez de
00:45:09 Macron, vous parlez d'autres gens, si vous voulez,
00:45:11 on a des élites maintenant,
00:45:13 je ne peux pas faire un jugement en bloc, il y a
00:45:15 beaucoup une tendance, et chez nous c'est encore plus
00:45:17 développé, à vouloir
00:45:19 corriger le peuple,
00:45:21 à vouloir corriger ce dont
00:45:23 l'origine
00:45:25 de ces élites pour l'améliorer
00:45:27 et pour en faire une sorte de
00:45:29 peuple idéal, de peuple
00:45:31 aseptisé, de peuple sans racines,
00:45:33 et surtout de peuple sans métaphysique.
00:45:35 Alors on est là,
00:45:37 on est en train de changer une métaphysique
00:45:39 pour un espèce de progrès creux
00:45:41 axé sur une morale
00:45:43 d'ouverture que les principaux
00:45:45 intéressés n'appliquent même pas.
00:45:47 - Oui, mais est-ce qu'il n'y a pas là-dedans
00:45:49 plus grave que ça, encore une fois,
00:45:51 un instinct suicidaire ?
00:45:53 C'est-à-dire que ces élites
00:45:55 dont vous parlez, d'ailleurs
00:45:57 et qu'on pourra j'espère changer un jour,
00:45:59 parce qu'il faut des élites, mais peut-être pas
00:46:01 toujours les mêmes, est-ce qu'il n'y a pas eu
00:46:03 quand même Jean-Philippe Trottier justement,
00:46:05 cet abandon de la spiritualité,
00:46:07 qu'elle soit divine
00:46:09 ou qu'elle soit laïque, enfin
00:46:11 c'est une autre discussion, mais quand même
00:46:13 cette espèce
00:46:15 de volonté de l'Occident d'oublier
00:46:17 qui il est, parce que la chose
00:46:19 la plus importante c'est pas ils ont voulu améliorer,
00:46:21 ils ont voulu marchandiser.
00:46:23 C'est la marchandisation la plus
00:46:25 totale d'ailleurs du monde, de ce point de vue
00:46:27 l'Occident a très bien réussi son coup,
00:46:29 le monde entier était marchandisé,
00:46:31 mais qui l'a marchandisé aussi ?
00:46:33 Donc on a amené les frictions critiques,
00:46:35 on a amené la renaissance, on a amené
00:46:37 tout cela qui est formidable, l'instinct
00:46:39 de l'autonomie, l'individualisme et tout,
00:46:41 mais en même temps on a amené alors
00:46:43 en tsunami la marchandise.
00:46:45 Oui, et on s'est...
00:46:47 Oui, allez-y. Et on s'est libérés
00:46:49 des contraintes, chose qu'un esprit
00:46:51 traditionnel qu'on trouve en Afrique, en Amérique,
00:46:53 en Asie, ont encore à l'esprit.
00:46:55 On a dans notre volonté
00:46:57 prométhéenne, on a libéré, on a pris
00:46:59 le feu des dieux, puis on l'a partagé avec tout le monde.
00:47:01 J'ai rien contre, mais ce sont des gestes
00:47:03 qui ont des conséquences
00:47:05 extrêmement sérieuses. Je reviens à l'idée d'élite,
00:47:07 André Bercoff. L'élite,
00:47:09 qu'est-ce qu'elle veut ? Au lieu d'être
00:47:11 au service d'un peuple dont
00:47:13 elle explicite les potentialités,
00:47:15 ça c'est une vision traditionnelle
00:47:17 et chrétienne également,
00:47:19 elle veut rester au pouvoir.
00:47:21 Si j'étais de l'élite, je ferais certainement la même chose
00:47:23 aussi. Le problème, c'est qu'aujourd'hui
00:47:25 la mode est à la repentance.
00:47:27 Si vous voulez, vous qui êtes de l'élite,
00:47:29 mettons, vous voulez rester en place,
00:47:31 en selle, alors vous allez entonner
00:47:33 le catéchisme de la repentance.
00:47:35 On a un Premier ministre au Canada,
00:47:37 Justin Trudeau, qui est un professionnel
00:47:39 lacrymale, qui va sur
00:47:41 les tribunes internationales et pour pleurnicher.
00:47:43 Il pleurniche
00:47:45 sur tout le monde, sauf l'homme blanc,
00:47:47 chrétien, hétérosexuel, ou certaines minorités blanches
00:47:49 qui ont été déportées, comme les
00:47:51 Acadiens. Ça, on ne quitte pas mot là-dessus
00:47:53 parce que je n'ai pas de payant.
00:47:55 Vous voulez dire qu'au lieu de "aimez-vous les uns
00:47:57 les autres", on dit "fouettez-vous les uns les autres".
00:47:59 C'est ça le crédo ?
00:48:01 Non, c'est "fouettez-moi et j'en serai
00:48:03 encore plus grand, j'en serai
00:48:05 moralement grandi". Le Canada est un
00:48:07 pays qui n'a pas de pouvoir réel, si vous voulez,
00:48:09 mais qui a inventé le pouvoir moral
00:48:11 et le pouvoir moralisateur.
00:48:13 Et donc qu'est-ce qu'on fait sur les tribunes ?
00:48:15 Très souvent, symboliquement, je coupe
00:48:17 mon zizi, les gens m'applaudissent
00:48:19 "regardez, cet homme-là, il coupe son zizi,
00:48:21 c'est extraordinaire, c'est un type,
00:48:23 quelle humilité !"
00:48:25 Ça, c'est du christianisme dévoyé, si vous voulez.
00:48:27 Au lieu d'être humble, on est humilié
00:48:29 et on en ressort encore plus grandi.
00:48:31 Tout la Rochefoucauld
00:48:33 du XIXe siècle est là-dedans.
00:48:35 Oui, c'est assez ça.
00:48:37 Ce n'est même plus un suicide,
00:48:39 c'est vraiment une espèce de décapitation
00:48:41 à tous les étages.
00:48:43 C'est ça.
00:48:45 Et vous dites effectivement,
00:48:47 c'est très intéressant, j'ai beaucoup aimé
00:48:49 vraiment votre livre, et je le recommande,
00:48:51 mais j'ai beaucoup aimé
00:48:53 particulièrement la fin,
00:48:55 quand vous citez d'ailleurs
00:48:57 cette phrase magnifique de René Charre,
00:48:59 "notre héritage n'est précédé
00:49:01 d'aucun testament",
00:49:03 donc nous avons tout à construire,
00:49:05 et aussi vous dites, et vous célébrez
00:49:07 les aveugles solitaires.
00:49:09 Vous dites effectivement que ce sont
00:49:11 un certain nombre de gens qui vont,
00:49:13 d'habitude, sauver la mise,
00:49:15 enfin en tout cas on l'espère.
00:49:17 C'est quoi ces aveugles solitaires,
00:49:19 Jean-Philippe?
00:49:21 Ce sont des prophètes. Or, les chrétiens,
00:49:23 l'église catholique, dont je fais partie,
00:49:25 a complètement oublié la fonction
00:49:27 prophétique qui était
00:49:29 juive à l'origine.
00:49:31 Un prophète est seul, il n'est jamais prophète
00:49:33 dans son pays, pour commencer, et puis on va le lapider.
00:49:35 Regardez Jérémie, c'est un ratage
00:49:37 total. Regardez d'autres,
00:49:39 ils ont fini n'importe comment,
00:49:41 on sait même pas où ils ont fini en général.
00:49:43 Un prophète, qu'est-ce qu'il fait le prophète?
00:49:45 Il ne déclare, c'est pas monsieur Météo,
00:49:47 l'économiste de Wall Street.
00:49:49 Un prophète, c'est celui qui dit
00:49:51 la parole de Dieu en contexte religieux,
00:49:53 ou la parole de la racine,
00:49:55 si vous préférez, pour parler plus moderne.
00:49:57 Et donc le prophète,
00:49:59 il rappelle certaines vérités
00:50:01 à un groupe
00:50:03 qui le déteste, parce que le groupe
00:50:05 préfère se distraire,
00:50:07 au sens pascalien du terme,
00:50:09 se divertir.
00:50:11 Le prophète dit, non, bande de cons,
00:50:13 c'est pas comme ça qu'on vit, la parole de Dieu,
00:50:15 c'est cela. Et donc il faut...
00:50:17 Solzhenitsyn, que je cite, est un prophète
00:50:19 chez vous,
00:50:21 en Europe, c'est un prophète.
00:50:23 Il y a un gars comme Philippe De Villiers,
00:50:25 je le connais pas, mais j'ai lu
00:50:27 certains de ses livres, il a une parole
00:50:29 prophétique aussi, qui passe
00:50:31 très difficilement, on lui tape tout le temps dessus,
00:50:33 mais le prophète est
00:50:35 quelqu'un qui dit deux, trois
00:50:37 trucs essentiels et qui force
00:50:39 à réagir. - En fait, il rappelle des
00:50:41 principes de base, quelque part. - Absolument.
00:50:43 Absolument.
00:50:45 Et les gens n'aiment pas ça, c'est évident.
00:50:47 Regardez un film de Pasolini,
00:50:49 théorème par exemple, il y a un gars qui est l'ange
00:50:51 de la vérité, qui vient coucher avec tout le monde dans
00:50:53 cette famille bourgeoise de Milan,
00:50:55 c'est l'ange de la vérité et il fout le
00:50:57 bordel dans toute la famille, mais parce
00:50:59 que cette famille est fausse.
00:51:01 Et lui, il vient révéler
00:51:03 toute la connerie ambiante et
00:51:05 si vous voulez, il
00:51:07 secoue le cocotier. Un prophète,
00:51:09 c'est cela. - Absolument.
00:51:11 Et c'est vrai que citer cela,
00:51:13 c'est très important et vous citez
00:51:15 évidemment Lampedusa, il faut que tout
00:51:17 change pour que rien ne change.
00:51:19 Enfin, on pourrait aller très loin là-dessus,
00:51:21 mais je crois que le plus important
00:51:23 effectivement, devant cette atonie,
00:51:25 cet aplatissement, cette
00:51:27 robotisation et ce rabot,
00:51:29 eh bien, il faut garder très
00:51:31 très très fort un certain nombre de valeurs,
00:51:33 qu'elles soient chrétiennes,
00:51:35 qu'elles soient, je dirais,
00:51:37 terrestres, mais au moins
00:51:39 elles doivent être là et on voit très
00:51:41 très bien l'enjeu aujourd'hui.
00:51:43 On va recevoir, j'invite Rottier,
00:51:45 beaucoup de gens nous appellent pour dialoguer
00:51:47 avec vous. Lucien,
00:51:49 qui avons-nous ? - Oui, beaucoup de gens nous appellent et vous
00:51:51 continuez de nous appeler au 0826
00:51:53 300 300 et on accueille Johan
00:51:55 de Nîmes. Bonjour Johan. - Bonjour Johan.
00:51:57 - Oui, bonjour M. Bercoff,
00:51:59 bonjour à votre invité,
00:52:01 en tout cas, j'ai été, je suis
00:52:03 très content d'entendre votre radio
00:52:05 et je suis toujours à l'écoute. - Merci.
00:52:07 - Alors, j'aurais voulu, évidemment, réagir
00:52:09 par rapport aux propos de M.
00:52:11 par rapport à l'idolâtrie et
00:52:13 évidemment au communisme.
00:52:15 Moi étant de
00:52:17 famille de père et grand-père qui étaient
00:52:19 au Parti communiste français,
00:52:21 il y a quelques années, mon père étant décédé,
00:52:23 voilà, il disait souvent,
00:52:25 si on pouvait revenir un peu
00:52:27 à la religion, il disait
00:52:29 si Jésus aurait été
00:52:31 d'un parti politique, il aurait été communiste.
00:52:33 Voilà. Donc,
00:52:35 je voulais juste réagir par rapport à ça
00:52:37 et évidemment, citer
00:52:39 Staline, évidemment, après
00:52:41 j'avais vu récemment
00:52:43 un discours vis-à-vis de la guerre
00:52:45 de ce qui se passe,
00:52:47 un discours qu'il avait fait
00:52:49 en 41, quand il disait
00:52:51 évidemment, le
00:52:53 grand Lénine, etc.,
00:52:55 ce qu'il a transformé par rapport à ça
00:52:57 après la mort de Lénine, il a
00:52:59 transformé évidemment ce personnage
00:53:01 en un idole,
00:53:03 en un idole et évidemment un
00:53:05 emblème du communisme qui est
00:53:07 peut-être que Lénine ne voulait pas
00:53:09 forcément cela, on en saura
00:53:11 peut-être pas. - Peut-être pas, non,
00:53:13 je comprends Johann. En fait,
00:53:15 Jean-Philippe Trottier, c'est intéressant parce que
00:53:17 le communisme en tel, c'est le vrai,
00:53:19 il voulait, enfin,
00:53:21 il n'a peut-être pas eu l'implication,
00:53:23 mais il voulait aussi le bonheur de l'humanité,
00:53:25 le bonheur de l'humanité souffrante.
00:53:27 Je vous en pensais par rapport à ce que dit Johann,
00:53:29 parce que c'est vrai que dans l'idéal communiste,
00:53:31 au départ, c'est un idéal
00:53:33 d'égalité, de...
00:53:35 - Alors, absolument, je suis
00:53:37 entièrement d'accord avec Johann,
00:53:39 moi-même, je serais communiste à l'écouter.
00:53:41 Un système,
00:53:43 quand il se met en place,
00:53:45 et il ne se met pas en place gratuitement
00:53:47 et pour rien. Alors, le
00:53:49 mouvement woke, toutes les minorités,
00:53:51 elles ont une raison quelque part.
00:53:53 Le communisme a, par ailleurs,
00:53:55 mobilisé le meilleur de
00:53:57 millions d'hommes, ça, il ne faut pas
00:53:59 le cacher. - Il ne faut pas l'oublier, absolument.
00:54:01 - Ah, ça a été un idéal extraordinaire, le communisme
00:54:03 de fraternité, d'égalité.
00:54:05 Le problème, c'est que quand on
00:54:07 veut faire ça sur Terre, uniquement
00:54:09 et sans transcendance, on risque...
00:54:11 Le bien est
00:54:13 très voisin du mal.
00:54:15 Je ne vous apprends rien, Saint Jérôme
00:54:17 de Stridon, au 4e siècle, disait que le
00:54:19 singe était... que le diable était
00:54:21 le singe du bon Dieu.
00:54:23 Départager ce qui est
00:54:25 noble dans le communisme
00:54:27 de ce qui peut devenir pervers, est une
00:54:29 tâche extrêmement délicate et
00:54:31 très douloureuse pour des gens qui
00:54:33 ont donné leur âme.
00:54:35 Si tant est que ça existe
00:54:37 en communisme, ils ont donné le meilleur
00:54:39 d'eux-mêmes pour l'humanité.
00:54:41 - C'est clair. En tout cas,
00:54:43 c'est vraiment une vraie discussion,
00:54:45 ça, là-dessus, et ne pas
00:54:47 mettre à l'égalité tous les systèmes
00:54:49 totalitaires. - Ah non !
00:54:51 - Ce serait grotesque. Lucien ?
00:54:53 - Merci beaucoup, Joan, et ne nous quittez pas.
00:54:55 Une petite page de pub et on revient toujours au 0826
00:54:57 300 300 pour participer à l'émission.
00:54:59 Et on accueillera Françoise de Halaise.
00:55:01 A tout de suite sur Sud Radio.
00:55:03 - Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:55:05 Je n'aime pas
00:55:07 la blanquette de veau.
00:55:09 - Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
00:55:11 - 13h46 sur Sud Radio.
00:55:13 Vous êtes bien dans le face-à-face d'André Bercov
00:55:15 avec Jean-Philippe Trottier pour son livre
00:55:17 "Les illusions dangereuses"
00:55:19 et vous avez la parole, Jean-Philippe Trottier, au 0826
00:55:21 300 300. On accueille tout de suite
00:55:23 Françoise de Halaise. Bonjour,
00:55:25 Françoise. - Bonjour, Françoise.
00:55:27 - Oui, bonjour, André.
00:55:29 Je vous remercie une nouvelle fois parce que vos émissions
00:55:31 sont passionnantes et je suis
00:55:33 horrifiée par
00:55:35 toutes ces formes
00:55:37 d'intolérance, de fascisme.
00:55:39 Moi, ça me touche beaucoup
00:55:41 au niveau de la littérature,
00:55:43 de l'écologie,
00:55:45 au niveau spirituel. Je trouve ça
00:55:47 lamentable. Je voulais
00:55:49 demander à votre invité...
00:55:51 Je n'ai pas terminé la lecture de ce livre
00:55:53 qui est très intéressant.
00:55:55 Vous aviez reçu Jean-François Ponchtein
00:55:57 qui a écrit "La religion woke".
00:55:59 Et donc, j'ai lu que dans
00:56:01 certaines églises aux Etats-Unis,
00:56:03 l'idéologie transgenre était
00:56:05 promue,
00:56:07 encouragée.
00:56:09 Je voulais demander à votre invité
00:56:11 est-ce qu'il pense que
00:56:13 les promoteurs de ces idéologies
00:56:15 qui veulent se débarrasser
00:56:17 de toute religiosité,
00:56:19 de toute transcendance,
00:56:21 est-ce qu'à son avis, ils ont conscience
00:56:23 qu'ils sont en train de fabriquer une nouvelle religion ?
00:56:25 C'est-à-dire, à mon avis,
00:56:27 en voulant
00:56:31 transformer le corps, le modifier,
00:56:33 on se prend pour Dieu,
00:56:35 en voulant reculer les limites.
00:56:37 Je pense que
00:56:39 l'homme se prend pour Dieu.
00:56:41 Je ne suis pas catholique, je suis protestante.
00:56:43 Ça me fait penser à
00:56:45 quand on a dit
00:56:47 "l'homme dans le jardin d'Éden"
00:56:49 "si vous mangez le fruit de l'arbre de la connaissance
00:56:51 du bien et du mal, vous deviendrez comme des dieux".
00:56:53 Et je pense que
00:56:55 quelque part, il y a peut-être cette tentation
00:56:57 mais qui n'est peut-être pas consciente.
00:56:59 Moi, je pense
00:57:01 qu'on ne peut pas vivre
00:57:03 sans croire en quelque chose.
00:57:05 Donc je crois que peut-être toutes ces personnes
00:57:07 qui veulent évacuer le sacré,
00:57:09 ne s'en rendent pas compte, mais ne l'évacuent pas réellement.
00:57:11 - Alors Françoise, on va justement
00:57:13 demander à Jean-Philippe Trottier.
00:57:15 Je rappellerai simplement ce matin,
00:57:17 ce matin sur les réseaux sociaux,
00:57:19 et c'était pas une fake news, une fake image,
00:57:21 il y avait un prêtre,
00:57:23 pas un évêque, enfin un prédicateur,
00:57:25 je ne sais pas si c'est l'Amérique ou l'Angleterre,
00:57:27 qui disait "écoutez, sachez-le,
00:57:29 Dieu est gay, Dieu est queer,
00:57:31 Dieu est cisgenre, Dieu est binaire, etc.
00:57:33 Jean-Philippe Trottier,
00:57:35 la question de Françoise, elle est essentielle quand même.
00:57:37 Est-ce que tout ça
00:57:39 ne sont pas des gens qui veulent effectivement
00:57:41 se prendre pour Dieu, pour des dieux ?
00:57:43 - La meilleure
00:57:45 façon de faire de la paire
00:57:47 un enfer, c'est de vouloir en faire
00:57:49 un paradis.
00:57:51 Alors évidemment, pour faire un paradis sur
00:57:53 terre, c'est l'homme qui va le faire.
00:57:55 Pourquoi avoir besoin de Dieu ?
00:57:57 Parce que nous, on aime être chez nous,
00:57:59 et donc c'est nous qui allons décider de faire
00:58:01 un paradis ici-bas.
00:58:03 Et donc ça prendra des goulagues, des camps de concentration,
00:58:05 de rééducation,
00:58:07 de réécriture de romans, des choses comme ça.
00:58:09 Évidemment, il y a un
00:58:11 danger. Et le problème, c'est que
00:58:13 Françoise Dallès,
00:58:15 bonjour Françoise d'ailleurs,
00:58:17 a tout à fait
00:58:19 raison. Le problème, c'est qu'un discours
00:58:21 comme ça aujourd'hui passe pour
00:58:23 passéiste, rétrograde.
00:58:25 C'est une vieille religion.
00:58:27 - Je me fiche d'être passéiste et rétrograde.
00:58:29 - On s'en fout, oui.
00:58:31 On s'en fout Jean-Philippe. Passons à l'accès.
00:58:33 - C'est qualificatif. Perdons pas de temps,
00:58:35 mais dites-nous en fait aujourd'hui.
00:58:37 - Le problème, c'est
00:58:39 qu'il y a toujours cette question métaphysique
00:58:41 de vouloir se prendre pour Dieu.
00:58:43 Si on oublie
00:58:45 Dieu, il va revenir par la porte en arrière
00:58:47 de façon dégradée.
00:58:49 Vous penserez comme des dieux. C'est aussi un titre, un ouvrage
00:58:51 de Gustave Thibon. C'est une pièce de théâtre qu'il avait
00:58:53 écrite. Gustave Thibon, un grand penseur du sud
00:58:55 du Méditerranée. - Oui, Gustave Thibon, bien sûr.
00:58:57 - N'est-ce pas ? Et donc,
00:58:59 oui, alors, le problème,
00:59:01 c'est qu'on ne pense jamais faire le
00:59:03 mal au moment de faire le mal.
00:59:05 Et quand on fait le mal, il y a aussi du bien
00:59:07 là-dedans. C'est-à-dire que les technologies qui nous permettent
00:59:09 de changer de sexe, qui nous permettent de faire plein
00:59:11 de trucs maintenant, pourquoi pas ?
00:59:13 Le problème, c'est que la réflexion
00:59:15 morale n'évolue pas
00:59:17 aussi vite que le
00:59:19 progrès technologique. Et on est dépassé
00:59:21 par notre capacité. - C'est la langue de Zop,
00:59:23 le bien et le mal.
00:59:25 - Oui, tout à fait. Alors, justement,
00:59:27 il faut prendre le temps.
00:59:29 Or, nous sommes orgueilleux.
00:59:31 Puisque nous pouvons le faire, on va le faire.
00:59:33 Et c'est ça, une erreur. C'est pas parce que je peux
00:59:35 tuer mon voisin que je vais le tuer. C'est pas parce que
00:59:37 je peux le changer ci ou ça que je vais le faire.
00:59:39 C'est pas de sa possibilité qui en
00:59:41 fait la valeur. - C'est ça.
00:59:43 Et c'est ça le plus important,
00:59:45 Françoise, mais c'est une question essentielle
00:59:47 effectivement. Ça demande
00:59:49 éducation, lucidité et, encore une fois,
00:59:51 esprit critique. De ce point de vue,
00:59:53 l'Occident a joué un très grand rôle.
00:59:55 Lucien ? - Merci beaucoup de cette question,
00:59:57 Françoise. Et on accueille Patrick de Paris.
00:59:59 Bonjour, Patrick. - Bonjour, Patrick.
01:00:01 - Bonjour.
01:00:03 Bonjour à votre invité.
01:00:05 Vous faites une manifestation à votre émission.
01:00:07 - Merci. - Alors, voilà,
01:00:09 je voulais juste rappeler à propos
01:00:11 de l'intervention qui avait été faite à propos
01:00:13 du communisme, qui
01:00:15 avait dit que
01:00:17 le communisme était un grand
01:00:19 idéal d'égalité.
01:00:21 Il y a quand même autre chose dans le communisme
01:00:23 et, en fait, dans le marxisme, en fait,
01:00:25 c'est que Marx,
01:00:27 une des choses qu'il voulait,
01:00:29 c'était détruire la religion
01:00:31 pour faire passer,
01:00:33 on va dire,
01:00:35 le contenu de la religion,
01:00:37 de transformer la religion
01:00:39 en une idéologie
01:00:41 profane.
01:00:43 Donc, c'est un peu ce qu'il a
01:00:45 dit, un de ses propos, notamment
01:00:47 dans la question juive. Et donc,
01:00:49 il y a quand même une volonté,
01:00:51 pour moi, c'est une forme de, on va dire,
01:00:53 en tout cas, si ce n'est de
01:00:55 péché originel du marxisme,
01:00:57 la volonté
01:00:59 délibérée
01:01:01 d'amputer
01:01:03 l'homme de sa
01:01:05 dimension transcendantale. - Spirituelle.
01:01:07 - Voilà, spirituelle.
01:01:09 Voilà, donc,
01:01:11 c'est ça que je
01:01:13 voulais un petit peu
01:01:15 rétablir, parce que, finalement, c'est un peu
01:01:17 au centre de tous les problématiques que vous évoquez.
01:01:19 Et la deuxième
01:01:21 chose, très rapidement...
01:01:23 - Très rapidement, Patrick, allez-y. - La deuxième chose,
01:01:25 c'est, bon, moi, je vis
01:01:27 au Brésil, il se passe des tas de choses au Brésil, en ce
01:01:29 moment, très importantes, qui sont complètement
01:01:31 tues, et j'aurais
01:01:33 voulu avoir l'opportunité
01:01:35 d'en parler dans ce monde...
01:01:37 - Alors, Patrick, ça, on fera bientôt,
01:01:39 si vous êtes, et je sais que vous êtes
01:01:41 fidèle à notre émission, je ne sais pas quand,
01:01:43 exactement, on fera une émission sur le Brésil,
01:01:45 justement, avec ce qui se passe là-bas.
01:01:47 Donc, ça, on prendra le temps de le faire. Mais je voudrais
01:01:49 juste que Jean-Philippe Trottier réagisse
01:01:51 par rapport au
01:01:53 marxisme, au communisme, etc., parce qu'évidemment,
01:01:55 c'est toujours extrêmement
01:01:57 présent. Alors, Marx, on le sait,
01:01:59 la religion, c'est l'opium du peuple.
01:02:01 Alors, quelquefois, il n'avait pas tort, hein, aussi.
01:02:03 L'utilisation de la religion
01:02:05 au niveau du pouvoir, on le sait, on le sait
01:02:07 encore aujourd'hui, hein. C'est pas fini
01:02:09 du tout avec les religions, hein.
01:02:11 Je ne parle pas, justement, de telle ou telle
01:02:13 religion. Donc, Jean-Philippe Trottier,
01:02:15 est-ce qu'on n'est pas, au fond,
01:02:17 aujourd'hui, dans une espèce de
01:02:19 retour absolument incroyable
01:02:21 de... Alors, vous parlez
01:02:23 d'idolâtrie, effectivement, de ces nouvelles
01:02:25 idoles, mais qui, quelquefois, utilisent
01:02:27 des oripeaux religieux
01:02:29 ou peut-être des vieux oripeaux
01:02:31 et pas des aminophes.
01:02:33 - Et des oripeaux qui ne se nomment pas et qui sont d'autant
01:02:35 plus efficaces, qui ne se nomment
01:02:37 pas, justement. C'est comme si, moi, je vous
01:02:39 perce le ventre avec un poignard,
01:02:41 disons, c'est en plastique. Ah ben, vous croyez,
01:02:43 c'est en plastique, mais vous avez mal, mais vous dites
01:02:45 c'est en plastique, donc je ne peux pas faire
01:02:47 le mal et vous, ben, vous n'avez pas le droit de souffrir.
01:02:49 - Oui. - C'est ce que Patrick
01:02:51 disait de Marx, il a entièrement raison.
01:02:53 Le 19e siècle a connu trois
01:02:55 grands penseurs, mais soupçons,
01:02:57 hein, Marx, Nietzsche
01:02:59 et Freud, qui ont déboulonné
01:03:01 toute la religiosité,
01:03:03 tout le côté pastel, tout le côté
01:03:05 cupu, tout le côté... Ça, je parle de moi,
01:03:07 mais je ne suis pas magistère.
01:03:09 - Et ils ont fait oeuvre utile, de ce
01:03:11 point de vue-là. - Ils ont fait oeuvre
01:03:13 utile. Nietzsche était d'une lucidité,
01:03:15 mais absolument souffrante,
01:03:17 comme tout, il est mort de sou, d'ailleurs.
01:03:19 Freud a inventé,
01:03:21 si vous voulez, la psychanalyse à partir
01:03:23 du judaïsme. Ça, il est très bien
01:03:25 que le monde religieux, maintenant,
01:03:27 se serve de ces tremplins-là,
01:03:29 qui sont des gifles, des désillusions,
01:03:31 mais pour approfondir
01:03:33 sa religiosité et sa vérité,
01:03:35 il faut dynamiser Marx,
01:03:37 Nietzsche et Freud, pour les
01:03:39 dépasser, pour s'en servir, parce qu'ils
01:03:41 n'avaient pas tort dans ce qu'ils racontaient.
01:03:43 Le problème, c'est qu'ils se sont déabsolutisés.
01:03:45 C'est ça, le problème. - Non, mais c'est toujours ça,
01:03:47 je crois que vous posez la question essentielle. C'est comme
01:03:49 les technologies, c'est comme l'intelligence
01:03:51 artificielle. Il faut que l'homme l'utilise.
01:03:53 Il ne faut pas que l'homme, par l'intelligence
01:03:55 artificielle, se laisse aller à sa
01:03:57 connerie naturelle. - Absolument.
01:03:59 - C'est toujours le
01:04:01 problème. Il faut dépasser
01:04:03 par le haut et non pas par le bas.
01:04:05 Jean-Philippe Trottier. - Alors, là,
01:04:07 on a des besoins d'espérer pour entreprendre.
01:04:09 - Voilà, voilà. Revenons
01:04:11 à l'essentiel. Il y a
01:04:13 une phrase formidable, je voulais
01:04:15 vous dire aussi.
01:04:17 C'est très, très joli. Je voudrais citer
01:04:19 deux...
01:04:21 Vous rapportez cela dans votre livre.
01:04:23 Vous dites ceci, "La prophétie
01:04:25 d'Isaïe. Vous entendrez
01:04:27 de vos oreilles et vous ne comprendrez point.
01:04:29 Vous regarderez de vos yeux et vous ne
01:04:31 verrez point." Et dans les narratifs
01:04:33 que l'on vit aujourd'hui, que
01:04:35 ce soit le Covid ou
01:04:37 l'Ukraine ou autre, c'est vraiment ça.
01:04:39 Et vous dites ceci aussi,
01:04:41 à la fin, Jean-Philippe Trottier, ça c'est
01:04:43 de vous et pas d'Isaïe, mais
01:04:45 vous dites, "Tout comme
01:04:47 l'homme blanc occidental, du moins celui
01:04:49 qui accepte
01:04:51 que l'accueil de la tradition
01:04:53 ineffable et fondatrice n'est plus un fardeau
01:04:55 mais un appel. C'est bête comme
01:04:57 chou. La conscience douloureuse de
01:04:59 l'absence de Dieu veut dire que nous sommes à deux doigts
01:05:01 de la vraie foi, celle qui réunit en marche
01:05:03 une personne, une culture,
01:05:05 un peuple, une civilisation.
01:05:07 Sauf que, comment
01:05:09 elle va se remettre en marche ? Gros, gros
01:05:11 travail d'Hercule, Jean-Philippe
01:05:13 Trottier. L'action appartient
01:05:15 à l'homme, le résultat appartient,
01:05:17 non pas à l'homme, mais à Dieu, au destin,
01:05:19 au temps, tout ce que vous voulez. C'est pas
01:05:21 moi, n'importe qui d'autre. On peut
01:05:23 pas concevoir l'avenir,
01:05:25 on ne le sait pas. On ne peut pas savoir.
01:05:27 C'est pour ça que l'Église n'aime pas les voyants,
01:05:29 on ne peut pas savoir
01:05:31 l'avenir. Tout ce qu'on peut faire, nous, c'est agir
01:05:33 en toute
01:05:35 conscience, aujourd'hui et maintenant,
01:05:37 en espérant que...
01:05:39 - En espérant que... En tout cas,
01:05:41 votre livre y contribue,
01:05:43 vraiment, et je vous en félicite
01:05:45 parce que c'est un livre qui est
01:05:47 ro-bo-ra-tif.
01:05:49 Merci. - Merci beaucoup, chers éditeurs,
01:05:51 d'être toujours aussi nombreux à nous écouter.
01:05:53 Et merci à Jean-Philippe Trottier
01:05:55 pour son livre "Les illusions dangereuses".
01:05:57 Tout de suite, l'émission de Brigitte Lahaie. A tout de suite sur CEDRADIO.