• l’année dernière
Avec Charles d’Anjou, président du média OMERTA et Piero San Giorgio, auteur de “Survivre à l’effondrement économique" aux éditions Le retour aux sources

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h30 à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4

##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-07-05##

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:00:03 Le fait du jour.
00:00:04 Il y a très exactement trois mois, le 6 avril,
00:00:08 on vous avait fait entendre une interview de France à Hollande
00:00:14 qui avait fait beaucoup de bruit.
00:00:15 Écoutez juste un petit extrait.
00:00:19 Emmanuel Macron a été longtemps dans l'idée qu'il pouvait jouer un rôle
00:00:25 pour une négociation entre l'Ukraine et la Russie.
00:00:29 Je pense qu'aujourd'hui il a pris conscience que cette position-là était intenable.
00:00:36 Deuxièmement, il a dit qu'il était prêt à fournir des armements,
00:00:41 que l'Ukraine en consommait beaucoup,
00:00:44 mais qu'il était important de lui en fournir
00:00:46 et que nous sommes sans doute dans une guerre longue.
00:00:50 Il a aussi convenu que Poutine en ce moment ne pouvait pas être un interlocuteur.
00:00:58 Voilà, c'était France à Hollande et ça durait, attention, une demi-heure, trois quarts d'heure.
00:01:03 Et France à Hollande pensait qu'il parlait au président ukrainien,
00:01:06 à l'ex-président ukrainien Petro Poroschenko.
00:01:09 Eh bien pas du tout, ce n'était pas Petro Poroschenko,
00:01:12 c'était deux imposteurs, Russ, Vovon et Lexus.
00:01:17 Et la plateforme du Média Digital Oberta consacre aujourd'hui un documentaire
00:01:23 à ces deux personnes.
00:01:25 Est-ce qu'ils sont au service, justement, de la stratégie russe ?
00:01:29 D'ailleurs, le documentaire s'intitule "Le canular au service du soft power russe".
00:01:34 Vous savez très bien que dans la guerre, il y a hélas les morts, il y a les armes,
00:01:38 mais il y a la guerre de l'information et évidemment de la désinformation.
00:01:42 Est-ce que ça fait partie de ça ? Est-ce que c'est ce piège-là ?
00:01:46 Mais c'est tout à fait étonnant parce que ce Vovon et ce Lexus,
00:01:50 et vous allez écouter des extraits,
00:01:51 ont piégé énormément de personnalités européennes et occidentales.
00:01:56 Angela Merkel, l'ex-chancelière allemande, Christine Lagarde,
00:02:02 la grande Christine Lagarde, Banque Centrale Européenne, FMI, etc.
00:02:06 Et puis beaucoup d'autres, et notamment Bernard-Élévi, Jacques Attali et d'autres.
00:02:12 Alors, Charles Dangereux, vous êtes président d'Oberta, du Média Oberta.
00:02:16 Alors, qui sont ces deux là, ces deux piégeurs, on pourrait dire ?
00:02:22 Ce sont deux prankers qui ont démarré il y a plus d'une dizaine d'années,
00:02:28 avec des pranks qui étaient réalisés avec des personnes...
00:02:32 Les pranks, c'est bien le piège, c'est ça ?
00:02:33 Oui, piège canular, réalisé auprès de personnalités politiques,
00:02:40 pas forcément de premier plan russe,
00:02:42 ou avec des sociétés russes.
00:02:46 Et là, ils se sont spécialisés avec la guerre du Donbass,
00:02:50 et plus précisément depuis un an et demi, depuis la guerre en Ukraine,
00:02:55 ils se sont spécialisés sur un peu un prank à destination politique,
00:03:00 c'est-à-dire qu'ils piègent à dessein des personnalités ukrainiennes,
00:03:04 ou européennes, ou américaines de premier plan,
00:03:07 dans le but clair de les décrédibiliser,
00:03:09 c'est-à-dire de montrer la distorsion entre les discours qui sont...
00:03:15 - qui sont obtenus sur les plateaux de télévision et sur les chaînes de radio, etc.
00:03:19 et la réalité de ce que pensent, de ce que savent les personnalités qui sont piégées.
00:03:24 - Oui, c'est-à-dire, ils utilisent de dire, voilà,
00:03:28 vous parlez à Petro Porchenko, président ukrainien,
00:03:31 donc quelqu'un dont vous êtes proche, en principe, et puis,
00:03:34 ils se lassent aller, et c'est vrai que François Hollande, on se rappelle,
00:03:36 on l'avait diffusé sur Sud Radio,
00:03:39 vous en aviez fait un documentaire aussi, et c'était très parlant,
00:03:43 enfin, il parlait très sincèrement,
00:03:46 et là, par exemple, on va voir avec Bernard Hellevy,
00:03:49 donc ils ont appelé Bernard Hellevy,
00:03:51 on va pas tout écouter, mais on va écouter une partie,
00:03:56 et ce qui est étonnant, parce que vous savez, ça fait partie,
00:03:59 et on en parlera, d'une stratégie journalistique, mais celle-là,
00:04:03 soyons clairs, elle est au service d'un pays, la Russie, elle défend,
00:04:06 soyons clairs aussi, la politique d'un pays, la Russie.
00:04:09 Mais la stratégie est très intéressante.
00:04:12 Écoutez Bernard Hellevy, pensant parler à Petro Poroschenko,
00:04:17 mais en fait, il parle à Vauvin ou à Lexus, écoutez.
00:04:20 Je ne sais pas ce qu'est la vraie ambiance au gouvernement français.
00:04:28 Le président Macron est sous de nombreux influenceurs,
00:04:31 de nombreux influenceurs, d'influence diverses.
00:04:35 Certains pleurent très fortement pour un abattement avec Poutine,
00:04:40 et certains, y compris moi,
00:04:44 pleurent pour continuer de soutenir l'Ukraine,
00:04:50 numéro un, jusqu'à la victoire, et numéro deux,
00:04:53 au plus vite possible.
00:04:55 Je ne sais pas ce que dire.
00:04:57 J'ai fait un film pour pleurer pour ça.
00:05:01 C'est mon seul objectif,
00:05:03 de convaincre les Américains, les Français, les Européens,
00:05:08 de soutenir le pays de plus en plus vite.
00:05:10 Et je suis d'accord quand je vois, par exemple,
00:05:13 qu'il y a un projet d'une factorie pour les tanks
00:05:17 qui sera prête à travailler dans quelques mois
00:05:20 et prête à les délivrer quelques mois plus tard,
00:05:22 je suis désespéré, c'est trop tard.
00:05:24 Voilà, je traduis, bien sûr, ça s'est passé,
00:05:27 dans l'organisation, il y a quelques mois, 4 ou 5 mois.
00:05:30 Donc, il est vite dit, le président Macron subit toutes sortes d'influences,
00:05:34 il y en a qui plaident très fortement en faveur d'un apaisement avec Poutine,
00:05:37 tandis que d'autres, moi y compris, moi, BHL bien sûr,
00:05:40 plaident pour la poursuite du soutien à l'Ukraine jusqu'à la victoire,
00:05:43 et aussi vite que possible.
00:05:45 J'ai fait un film exactement dans ce but,
00:05:47 je rappelle que ce film s'appelle "Slava Ukraini",
00:05:50 et il s'agit de la première vidéo de "Slava Ukraini",
00:05:53 où je dis que je suis désespéré, c'est trop tard.
00:05:56 Je suis désespéré, c'est trop tard.
00:05:58 Je suis désespéré, c'est trop tard.
00:06:01 Je suis désespéré, c'est trop tard.
00:06:03 Je suis désespéré, c'est trop tard.
00:06:06 Je suis désespéré, c'est trop tard.
00:06:08 Je suis désespéré, c'est trop tard.
00:06:11 Je suis désespéré, c'est trop tard.
00:06:13 Je suis désespéré, c'est trop tard.
00:06:16 Je suis désespéré, c'est trop tard.
00:06:19 Je pense que la France fait beaucoup,
00:06:22 que Macron a vraiment bougé,
00:06:27 qu'il ne se retirera pas, qu'il ne retournera pas.
00:06:30 Je suis heureux que ça se passe.
00:06:33 Et ma position, vous savez que je suis le leader de la deuxième partie en Ukraine,
00:06:40 et nous avons toujours de bons rapports,
00:06:44 donc ce n'est pas le dialogue de ce qui va se passer après la guerre,
00:06:50 mais nous sommes toujours dans des positions différentes pour certaines questions,
00:06:55 comme vous le savez probablement.
00:06:57 Mon film va être sorti en Amérique, j'espère bientôt,
00:07:01 c'est ce que je vais essayer de prétendre, de l'un à l'autre.
00:07:05 Parce que Biden, comme les leaders européens,
00:07:08 il a aussi submis à diverses influences,
00:07:13 et vous avez des gens autour de lui
00:07:17 qui pensent que suffisamment est suffisant en Amérique.
00:07:20 Vous avez des gens qui pensent que l'heure est venue pour faire un compromis.
00:07:29 Biden ne pense certainement pas à ça.
00:07:32 Il a vraiment l'intention de défendre la Russie,
00:07:41 mais pas tout le monde autour de lui.
00:07:44 Alors voilà, donc il lui dit qu'est-ce qui se passe en France et ailleurs ?
00:07:51 Alors Bernard-Élévi répond,
00:07:52 "Je pense que la France fait beaucoup que Macron a vraiment bougé,
00:07:55 qu'il ne se retirera pas, il ne changera pas sa politique d'aide à l'Ukraine.
00:07:59 J'espère que mon film, il revient sur son film,
00:08:02 sera diffusé aux États-Unis dans pas très longtemps,
00:08:04 je vais essayer de prêcher cela.
00:08:06 Tout comme les dirigeants européens, Biden, Joe Biden,
00:08:09 fait l'objet de nombreuses influences.
00:08:11 Il a des gens autour de lui qui pensent que assez, c'est assez, ça suffit,
00:08:14 enough is enough, qu'il est temps de faire un compromis.
00:08:17 Il est certain que Biden lui-même n'en fait pas partie.
00:08:20 Il croit sincèrement à la nécessité de conduire la Russie à sa défaite,
00:08:24 mais tout le monde dans son entourage n'est pas du même avis."
00:08:27 Alors ce qui est intéressant Charles D'Anjou,
00:08:29 c'est qu'au-delà de ça, on voit bien que c'est fait,
00:08:32 vous l'avez dit, dans une espèce de...
00:08:34 ça fait partie de la stratégie de la guerre de la déformation et désinformation.
00:08:40 Là ce n'est pas fake news, c'est fake person,
00:08:44 c'est-à-dire que la personne se met à passer pour quelqu'un d'autre,
00:08:46 et ça a été fait effectivement énormément de reprises.
00:08:50 On se rappelle plusieurs exemples comme ça,
00:08:53 c'est ce journaliste allemand qui s'est éteint en base année
00:08:58 pour faire un ouvrier turc,
00:09:00 et ça a fait un best-seller, tête de turc en Allemagne.
00:09:03 Il y a eu Actuel, le journal français qui a duré quelques années,
00:09:07 et qui faisait les impostures, on se faisait passer pour telle ou telle ou telle personne,
00:09:11 et c'est vrai qu'on avait des confidences qu'on n'aurait pas eues avec sa carte de presse.
00:09:15 Mais en fait, comment vous expliquez ou comment vous interprétez le fait que les gens,
00:09:20 eh ben voilà, François Hollande, Bernard Lévy, Jacques Attali, Christine Lagarde, Angela Merkel,
00:09:26 ce sont des gens quand même tout brillants,
00:09:28 comment ils se laissent piéger comme ça en faisant...
00:09:31 On leur dit "ah oui voilà, c'est mon amie ukrainienne" et ils se laissent piéger.
00:09:34 Comment vous expliquez ça vous Charles Banjou ?
00:09:38 - De ce qu'on a compris, il y a un énorme travail de préparation en amont
00:09:41 pour chaque piège en fait, c'est-à-dire que d'abord ils doivent récupérer les coordonnées,
00:09:46 ils doivent construire en fait un scénario pour arriver jusqu'à leur interlocuteur,
00:09:53 bien que, dans l'exemple de BHL par exemple,
00:09:56 BHL est un ami de Petro Poroshenko,
00:09:58 donc ils ont réussi à se faire passer pour Petro Poroshenko,
00:10:02 mais avec BHL c'était relativement simple.
00:10:05 Maintenant, il y a un énorme travail de préparation
00:10:10 pour faire ce qu'on appelle l'environnement du piégé,
00:10:14 comprendre sa psychologie, comment il réagit pendant les interviews,
00:10:18 les questions qui vont lui être posées,
00:10:20 comment ils vont l'amener sur les sujets intéressants,
00:10:23 donc vous avez des questions bateau et vous avez des questions qui sont d'autres plus dans le dur.
00:10:27 - Précis quoi !
00:10:28 - C'est très précis, c'est vraiment de l'horlogerie suisse, on peut dire ça.
00:10:34 - D'accord. Et donc effectivement, la personne est en confiance,
00:10:37 et c'est drôle parce que quand vous dites par exemple que
00:10:41 Bernard Hilevic connaît bien Petro Poroshenko,
00:10:43 il n'y a pas de problème de voix qui se pose ?
00:10:46 - Alors justement, à chaque fois, vous avez la vidéo,
00:10:49 c'est-à-dire qu'en général les appels sont filmés,
00:10:52 mais simplement ce qu'on comprend à chaque fois c'est que
00:10:55 eux s'engagent, en se présentant comme Petro Poroshenko par exemple,
00:10:59 à faire un appel vidéo, et qu'au dernier moment,
00:11:03 leur vidéo ne marche pas, et donc eux ne sont jamais visibles.
00:11:06 Donc ils n'ont pas besoin de se grimer.
00:11:08 - Ils appellent d'abord en vidéo en disant "c'est moi" etc.
00:11:11 - Exactement, et puis il y a toujours un problème technique,
00:11:12 et le pranker, la personne qui est piégée, ne voit jamais son interlocuteur,
00:11:16 elle entend sa voix, et visiblement il doit avoir
00:11:18 certains talents d'imitation, puisqu'ils arrivent à reproduire les voix
00:11:22 pas exactement la voix d'origine, mais la voix s'approche suffisamment
00:11:28 pour que l'interlocuteur soit en confiance,
00:11:30 et se livre très librement, et répond aux questions.
00:11:35 - Oui, c'est très intéressant, et effectivement les personnes peuvent dire,
00:11:40 d'ailleurs à juste titre, qu'elles ont été piégées,
00:11:43 mais ce qui est passionnant, c'est que c'est un piège,
00:11:47 mais en même temps, ils disent sincèrement ce qu'ils pensent.
00:11:50 C'est le cas de Jacques Attali, écoutez par exemple la personne,
00:11:56 encore une fois l'imposteur, il faut le dire,
00:11:58 appelle Jacques Attali, et voici ce qu'il lui demande,
00:12:02 et voici ce que Jacques Attali répond.
00:12:04 - Bonjour, bonjour M. Attali, comment allez-vous ?
00:12:08 - Très bien.
00:12:09 - C'est agréable de vous rencontrer.
00:12:10 - C'est agréable de vous rencontrer, M. le Président,
00:12:13 et mon point de vue est très simple,
00:12:16 il n'y a pas d'autre façon que de gagner totalement et de se libérer de Poutine,
00:12:21 rien d'autre, et nous devons vous aider,
00:12:25 pour le sake de l'Ukraine, mais aussi pour le sake de la Russie,
00:12:31 et nous devons prendre tous les risques pour cela,
00:12:34 pas de compromis est possible, pas de compromis est possible.
00:12:40 Dans mon point de vue, le seul compromis est de trouver un moyen
00:12:44 pour aider les Russes à sortir de là-bas de la situation.
00:12:51 Je peux faire un cas spécial pour la Crémie,
00:12:54 qui je pense sera difficile à récupérer sans un référendum global en Crémie.
00:13:03 - Voilà, heureux de vous entendre, M. le Président,
00:13:07 ma vision est très simple, il n'y a pas d'autre solution qu'une guerre totale
00:13:10 et de se débarrasser de Poutine,
00:13:11 il faut que nous vous aidions pour sauver l'Ukraine,
00:13:14 mais aussi la Russie, nous devons assumer tous les risques,
00:13:16 aucun compromis n'est possible, aucun compromis.
00:13:19 À mon avis, le seul compromis consistera à aider les Russes à s'en sortir convenablement,
00:13:23 la Crémie est un cas à part,
00:13:25 je pense qu'elle sera difficile à récupérer sans un référendum.
00:13:28 Je pense qu'il faut organiser une consultation libre sous l'égide de l'ONU,
00:13:31 mais je ne sais pas quel sera le résultat.
00:13:34 Effectivement, on pourrait dire quand même, Charles Blanchoux,
00:13:36 que ce sont des procédés, pour le moins, il faut le dire, douteux,
00:13:42 même si effectivement, je ne veux pas dire que tous les moyens sont bons,
00:13:47 mais enfin, on pourrait considérer de leur point de vue que c'est de bonne guerre,
00:13:52 et en même temps, c'est vrai que les personnes donnent,
00:13:56 je pense que BHL, Jacques Attali et François Hollande sont tout à fait sincères,
00:14:00 ils disent ça, donc ils disent quelque chose qu'effectivement,
00:14:04 ils ne diraient pas à la télévision ou à la radio.
00:14:07 Mais est-ce que c'est, à votre avis,
00:14:10 donc eux ne se présentent pas comme journalistes, les deux, Lavovin et Lexus,
00:14:14 donc ils se présentent, voilà, comme effectivement des acteurs d'une guerre qui dit bien son nom.
00:14:21 - Mais qu'est-ce que c'est, alors justement, vous vous disiez le canular du soft power,
00:14:25 ça fait partie du software, ça, cette guérilla orale,
00:14:28 cette guérilla herzienne, cette guérilla des ondes ?
00:14:31 - Ben, à l'évidence, s'ils peuvent opérer, puisqu'ils vivent à Moscou,
00:14:35 s'ils peuvent opérer aussi librement et appeler des personnalités ukrainiennes,
00:14:38 européennes, américaines, etc., c'est qu'ils sont validés,
00:14:41 le pouvoir russe, l'administration russe les laisse faire.
00:14:45 - Non seulement les laisse faire, mais ils ne sont pas mécontents.
00:14:47 - Absolument, de toute façon, c'est évidemment,
00:14:50 ils sont évidemment un instrument du soft power russe
00:14:52 pour donner une autre vision des choses de la guerre, de la politique internationale, etc.,
00:14:56 des rapports des pays étrangers avec la Russie, simplement,
00:14:58 leur procédé en fait est assez implacable parce qu'on n'est pas dans le domaine de la fake news,
00:15:02 ou du mensonge, ou du travestissement, eux, reproduisent en fait,
00:15:05 ils font parler les gens librement, en les piégeant,
00:15:08 et souvent, les gens en parlant librement,
00:15:11 donnent une version des choses, de leur pensée,
00:15:14 qui est différente de celle qu'ils peuvent tenir officiellement
00:15:17 sur des plateaux de télévision dans des réunions internationales.
00:15:20 Et là, à chaque fois, quasiment, ils font mouche.
00:15:24 Alors ils font mouche pourquoi ? Parce que, en fait, quand on parle de soft power,
00:15:28 leur travail est à double destination,
00:15:31 à destination de la population russe pour leur montrer que
00:15:34 les élites occidentales sont profondément anti-russes,
00:15:38 et qu'en fait, il n'y a pas du tout de volonté d'apaisement,
00:15:40 mais qu'il y a au contraire une marche à la guerre,
00:15:43 et puis à destination de la population étrangère pour leur montrer
00:15:47 par les moyens dont ils disposent, qu'ils sont limités,
00:15:51 puisqu'ils n'ont plus de chaîne YouTube,
00:15:53 donc qu'ils ont des canaux de diffusion qui sont limités,
00:15:56 mais pour montrer aux populations européennes qu'en fait,
00:15:58 leurs élites leur mentent, et que ce qui est tenu à longueur de...
00:16:02 les discours qui sont tenus à longueur de plateaux de télévision, etc.,
00:16:05 ne sont en fait pas le reflet exact de la réalité, de la vérité.
00:16:09 - Sauf qu'en l'occurrence, ici, Charles Blanchot,
00:16:11 les élites dont vous parlez disent ce qu'ils disent à la télévision.
00:16:16 C'est-à-dire que la plupart des élites occidentales,
00:16:18 on peut être d'accord ou pas d'accord, sont pour l'Ukraine.
00:16:22 Les médias dans leur totalité sont pour l'Ukraine dans cette guerre actuelle.
00:16:28 Donc, ils ne sont pas en contradiction avec ce qu'ils disent à la télévision et à la radio.
00:16:32 - Non, mais la réalité est souvent plus nuancée que ce qui est présenté.
00:16:34 Par exemple, vous venez de le rappeler quand BHL et Jacques Attali parlent de Biden,
00:16:39 en expliquant qu'autour de Biden, les opinions sont partagées,
00:16:42 qu'il y a des gens qui pensent que la guerre, en fait, ça va trop loin,
00:16:46 qu'il est peut-être temps de freiner un peu et puis de négocier avec les Russes.
00:16:50 Ça, on ne l'entend jamais, en fait.
00:16:52 Venant de leur part, on ne l'entend jamais.
00:16:54 Ou alors, quand le président Hollande ou Angela Merkel
00:16:56 expliquent que la signature des accords de Minsk,
00:16:58 eh bien, c'était pour gagner du temps,
00:17:01 pour permettre à l'armée ukrainienne de se renforcer.
00:17:02 Ça n'a pas été présenté comme ça.
00:17:04 Lors de la signature des accords de Minsk, c'était des accords de paix,
00:17:06 pas du tout quelque chose de fait pour permettre à l'armée ukrainienne de se renforcer
00:17:11 et d'attaquer éventuellement plus tard.
00:17:13 - Donc, c'est une manière, effectivement,
00:17:15 comme on dit, c'est un mensonge qui dit la vérité, quoi.
00:17:17 - Absolument. Et c'est pour ça que je dis que c'est implacable.
00:17:19 C'est parce qu'en fait, quand les gens sont piégés,
00:17:22 sont en confiance et se livrent,
00:17:24 eh bien, souvent, on découvre des choses qu'on n'entendrait jamais ailleurs, de leur part.
00:17:29 - Alors, par exemple, justement,
00:17:31 vous diffusez ce documentaire que vous avez fait sur Omerta, aujourd'hui.
00:17:36 Est-ce que, à part ça, est-ce que ça a circulé en Occident,
00:17:41 leur canular, ou pas du tout, pour le moment ?
00:17:45 - Oui, ça circule pas mal, parce que,
00:17:48 par différentes plateformes, différents réseaux sociaux,
00:17:51 ça circule pas mal, mais je dirais que c'est surtout connu,
00:17:56 ils sont surtout connus dans les pays de l'ex-Séville,
00:17:59 les pays russophones, en fait.
00:18:01 - Ah ouais ? - Et y compris l'Ukraine,
00:18:02 puisque, en Ukraine, visiblement, ils ont aussi, leur message aussi...
00:18:07 - Ils passent leur message en Ukraine ?
00:18:09 - Ils ont pranké un certain nombre de personnalités ukrainiennes,
00:18:12 et donc, évidemment, les Ukrainiens russophones peuvent aussi écouter,
00:18:17 et se faire, pensent les deux prankers, une autre idée de leur dirigeant politique.
00:18:21 - Oui, oui, absolument.
00:18:23 Non, c'est très intéressant, ce journalisme-là, encore une fois,
00:18:26 je me rappelle très bien, pour ne parler que de la France,
00:18:29 ça a été très critiqué, et en même temps, très, très...
00:18:33 Vous savez, moi, avec Gaton, je me suis fait passer pour une personnalité de droite,
00:18:40 qui parlait de... enfin, une personnalité de droite,
00:18:43 qui expliquait comment la gauche allait prendre le pouvoir,
00:18:46 et il faudrait que la gauche prenne le pouvoir,
00:18:47 enfin, elle avait pris, c'était un an et demi après la victoire de Mitterrand,
00:18:50 et effectivement, si j'avais signé André Bercoff,
00:18:53 ça n'avait aucune crédibilité, puisque André Bercoff n'était pas
00:18:56 forcément une personnalité de droite, ni d'ailleurs un homme politique.
00:19:00 Mais en se faisant se passer pour un homme politique, un grand hiérarque,
00:19:03 de chez Giscard, c'était crédible.
00:19:05 C'est tout le problème, effectivement, d'une...
00:19:08 En fait, ça fait partie, je dis bien, quand le masque révèle plus que la figure elle-même.
00:19:15 - Absolument. Absolument.
00:19:17 - Et... juste une dernière question,
00:19:21 est-ce qu'ils continuent, Vauvin et Lexus, ils continuent à piéger encore,
00:19:26 il y a d'autres personnes qui vont encore...
00:19:29 est-ce que ça va encore sortir sur d'autres personnalités, à votre connaissance ?
00:19:33 - Oui, oui, je crois qu'ils ont toujours... enfin, ils travaillent non-stop,
00:19:37 donc il faut savoir que quand même, chaque prank prend du temps,
00:19:41 c'est-à-dire, comme j'ai dit, c'est beaucoup... - Oui, c'est un très gros travail.
00:19:44 - C'est beaucoup de préparation, et ensuite, ils stockent les pranks,
00:19:47 et puis ils décident du moment opportun pour les diffuser.
00:19:50 C'est pour ça que là, le prank sur Jacques Attali et BHL a été tourné il y a 4 mois,
00:19:56 je ne connais pas bien la date exacte, ils sont quand même...
00:19:59 ils ne se livrent pas facilement, il y a beaucoup de choses qui restent confidentielles,
00:20:02 mais là, ça a été tourné il y a 4 mois, ils ont décidé de le sortir maintenant,
00:20:06 et dans 2 semaines, dans 3 semaines, ce sera quelqu'un d'autre,
00:20:08 peut-être une personnalité française, peut-être une personnalité étrangère, ou ukrainienne,
00:20:11 parce qu'ils ont piégé beaucoup, beaucoup d'Ukrainiens.
00:20:14 - Et à votre avis, juste Charles D'Anjou, pour terminer,
00:20:17 est-ce que c'est le pouvoir russe qui décide la date de sortie,
00:20:21 ou à votre avis, ce sont eux-mêmes qui font ça ?
00:20:24 - Non, je ne crois pas, je crois qu'ils sont assez libres,
00:20:30 je crois que le pouvoir russe laisse travailler, il y a une certaine bienveillance,
00:20:33 il y a peut-être un certain soutien... - Une complicité, quand même.
00:20:36 - Un certain soutien, une certaine complicité,
00:20:38 mais je pense que dans leur travail, ils sont assez libres,
00:20:41 ils sont des professionnels, pour les deux, ils ont une formation de journalistes,
00:20:46 donc ils savent faire leur métier,
00:20:48 et je ne crois pas qu'ils aient besoin de chaperons quand ils pranquent,
00:20:51 ou quand ils diffusent leurs pranques.
00:20:53 - Merci, merci Charles D'Anjou, voilà,
00:20:55 si vous voulez aller plus loin, regardez le documentaire sur Omerta,
00:20:59 "Le canular au service du software russe",
00:21:02 il doit y avoir ça aussi de l'autre côté, on en reparlera.
00:21:05 Sud Radio Berkhoff, dans tous ses états, les perles du jour.
00:21:09 - C'est très intéressant, imaginez, c'est à Paris,
00:21:12 voilà, il y a des gens qui sont au 3ème, 4ème étage,
00:21:17 un quartier bourgeois, un quartier...
00:21:19 Et tout d'un coup, et tout d'un coup,
00:21:22 ça flambe en bas, ça plante dans la rue,
00:21:25 et qu'est-ce qu'on fait ? Mais alors, qu'est-ce qu'on fait ?
00:21:27 Eh bien, écoutez, c'est totalement le miroir de ce qui s'est passé,
00:21:33 et peut-être une prise de conscience ou pas, ce week-end.
00:21:37 - Ils payent tout, ils payent tout, ils sont partout !
00:21:42 Ils sortent les motos.
00:21:44 Ils pètent la boutique, là, il n'y a rien, il n'y a rien dedans !
00:21:54 - Eh, évite, il n'y a rien, putain, mes bandes de cons !
00:21:58 - Ils sont devant chez nous, là-bas.
00:22:00 Ils sont fous ! Ils sont fous !
00:22:06 Ils pètent tout !
00:22:08 - Appelle les flics.
00:22:10 - Ils ne vont pas venir, je les ai appelés 15 fois,
00:22:12 on les a appelés, ils pètent tout !
00:22:14 Même des petites boutiques, on n'a rien demandé !
00:22:18 - Voilà, voilà, voilà la surprise.
00:22:21 Binge, binge, ils sont devant chez nous, binge !
00:22:23 Binge, ça doit être Benjamin.
00:22:25 Et voilà, les motos, ils pètent tout, ils pètent les boutiques,
00:22:27 ils pètent tout ! Mais il n'y a rien dans les boutiques, bandes de cons !
00:22:30 Mais appelez, mais appelle les flics, appelle les flics !
00:22:32 Ben, je les ai appelés 15 fois, ils ne répondent pas !
00:22:35 Et oui, ce n'est pas simple, hein, quand le réel frappe à la porte,
00:22:39 et surtout quand le réel enfonce la porte.
00:22:42 Il n'y a vraiment pas de quoi s'en réjouir,
00:22:44 mais peut-être que toutes ces personnes qui, depuis des années,
00:22:48 se bouchent les yeux, les oreilles, ne veulent rien voir,
00:22:52 mais non, ça ne nous concerne pas, mais non, il n'y a rien,
00:22:55 mais on n'a pas envie de voir, tout va bien,
00:22:57 et puis d'un coup, paf, la réalité arrive.
00:23:00 Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait ?
00:23:02 On appelle les flics, ils ne sont pas là.
00:23:04 Qu'est-ce qu'on fait, Ben ?
00:23:06 Et oui, la France entière se demande, qu'est-ce qu'on fait, Benjamin ?
00:23:10 On verra comment le gouvernement et tous les autres répondent à sa question.
00:23:14 En attendant, en attendant, et heureusement, ça se calme jusqu'à la prochaine.
00:23:19 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
00:23:23 le face-à-face.
00:23:25 Le face-à-face d'André Bercoff avec Piero San Giorgio
00:23:28 pour son livre "Survivre à l'effondrement économique".
00:23:31 Bonjour Piero San Giorgio.
00:23:33 Bonjour.
00:23:34 Bonjour M. San Giorgio.
00:23:35 Alors écoutez, j'ai lu votre livre,
00:23:37 et c'est très intéressant parce que,
00:23:39 il y a longtemps que je vous ai parlé des survivalistes et de la survie.
00:23:43 Votre livre s'appelle "Survivre à l'effondrement économique"
00:23:47 chez Culture et Racines.
00:23:49 Et c'est d'autant plus intéressant que, justement, vous présentez,
00:23:53 dans votre livre, vous avez été responsable,
00:23:55 pendant plus de 20 ans, des marchés émergents d'Europe de l'Est,
00:23:58 du Moyen-Orient et d'Afrique, dans l'industrie des hautes technologies.
00:24:02 Et puis là, c'est vous qui nous dites,
00:24:06 "Attention, il faut vraiment se préparer",
00:24:08 vous l'avez écrit d'ailleurs, il y a 10 ans, c'est bien ça, il y a 10 ans ce livre.
00:24:12 Oui, en 2011.
00:24:13 En 2011, voilà, exactement.
00:24:15 Et puis vous dites, "Attendez", et c'est un manuel de survie,
00:24:18 c'est très intéressant parce que vous donnez énormément de renseignements pratiques,
00:24:24 très pratiques, vous allez jusqu'au quotidien.
00:24:26 Mais avant de parler de ça,
00:24:28 on est vraiment au bord de l'effondrement,
00:24:31 dans le processus d'effondrement,
00:24:33 pour parler de survie et pas de vie.
00:24:35 Le processus a démarré, il y a malheureusement déjà pas mal d'années.
00:24:42 Oui, depuis quand à peu près à votre avis ?
00:24:44 Enfin, à peu près, pas précise, mais...
00:24:47 Vous savez, si on remonte à très loin,
00:24:49 on peut dire qu'il y a un suicide de l'Occident qui commence en 1914.
00:24:53 D'autres parlent de la surdépendance aux énergies fossiles
00:24:59 qui a été flagrante à partir des années 1970.
00:25:02 D'ailleurs, dans les années 1970, on a commencé à imprimer
00:25:05 de la monnaie sans sous-jacent réel,
00:25:09 qui était avant ça l'or ou l'argent.
00:25:11 Oui, on a fait la blanche habillée, quoi.
00:25:13 Exactement.
00:25:15 Donc cette cavalerie continue, et donc nous avons une...
00:25:19 Comment dire ?
00:25:22 Les circonstances qui nous amènent à l'effondrement sont assez anciennes,
00:25:26 quelques personnes très perspicaces ont pu le voir avant,
00:25:29 bien avant moi d'ailleurs, je ne suis pas le seul.
00:25:32 Et c'est ce qui rend ce travail intéressant,
00:25:35 d'essayer de comprendre à quel moment on est,
00:25:38 bien sûr pour se préparer, ce n'est pas juste un exercice intellectuel.
00:25:41 C'est probablement un mélange d'instincts, mais surtout de données.
00:25:45 Moi, je travaille beaucoup sur des données géologiques par rapport au pétrole,
00:25:49 sur des données économiques par rapport à la finance,
00:25:51 sur des données, évidemment, sociétales,
00:25:53 et on a vu l'exemple ces derniers jours en France,
00:25:56 une fois de plus, d'une tendance qui était inévitable,
00:25:59 prévue depuis longtemps, des camarades comme Laurent Oberton,
00:26:02 que vous avez interrogé récemment, en parlent également.
00:26:05 Tout à fait.
00:26:06 Et en fait, c'est ce mélange qui permet, par exemple,
00:26:09 je crois que nous avons un point commun entre vous et moi,
00:26:12 c'est que nous avons été parmi les premiers, les seuls,
00:26:14 en Europe, en début 2016, à prédire, prévoir,
00:26:18 ou à émettre l'hypothèse que Donald Trump allait être élu.
00:26:22 Contrairement à tous les pronostics.
00:26:24 C'est parce que probablement, nous avons une manière de réfléchir,
00:26:27 nous avons une connaissance aussi du terrain.
00:26:29 Je connais bien les États-Unis comme vous.
00:26:31 Moi, je connais aussi le Moyen-Orient, l'Afrique, etc.,
00:26:34 pour y avoir travaillé.
00:26:35 Et donc, ça permet de voir l'avenir qui ne se distribue pas forcément
00:26:39 de manière égale partout au même moment.
00:26:41 Tout à fait. Autre point commun, Pierre San Giorgio,
00:26:44 je suis né à Beyrouth et j'ai vécu pendant 20-25 ans.
00:26:47 Donc, le Moyen-Orient, autre point commun que je connais aussi.
00:26:51 - Arrivons à cela. Quand vous parlez, alors justement, de survie,
00:26:54 parce qu'on a beaucoup entendu parler à un moment donné,
00:26:56 c'est sorti il y a déjà une vingtaine d'années,
00:26:59 et même plus, ce qu'on appelle les survivalistes.
00:27:02 Mais vous, vous n'abordez pas ça de cette façon.
00:27:04 Vous dites, il est temps, voilà, il se passe ce qui se passe,
00:27:07 on va regarder, mais il est temps de se prendre en main
00:27:10 et de ne plus compter sur un gouvernement, un État,
00:27:14 une puissance, je dirais, mondialiste, ou une puissance multinationale.
00:27:20 Il est temps de ne compter que sur nous-mêmes.
00:27:23 J'ai bien compris, c'est bien ça que vous essayez de faire passer ?
00:27:27 - Il faut compter surtout et d'abord sur soi-même.
00:27:30 Bien sûr, l'environnement compte, l'État existe.
00:27:33 C'est un souvent, pour le grand malheur des citoyens, l'État existe.
00:27:38 Rarement pour le meilleur.
00:27:40 Il y a des exemples de pays et des nations qui marchent bien dans le monde.
00:27:44 - Bien sûr, bien sûr.
00:27:45 - Au niveau des libertés individuelles, y compris au niveau, évidemment, de la sécurité.
00:27:49 Et donc, liberté, sécurité, et puis prospérité,
00:27:55 ce sont les trois choses que nous demandons à un État
00:27:57 et contre lesquelles nous sommes prêts à payer des impôts.
00:28:00 Mais pour votre question, plus précisément,
00:28:03 c'est vrai que le survivalisme, c'est une étiquette, c'est un nom,
00:28:06 existe depuis longtemps, il nous vient des États-Unis.
00:28:08 - Tout à fait.
00:28:09 - Et il nous vient à l'époque où on risquait la guerre nucléaire
00:28:11 et des individus très individualistes, très américains,
00:28:14 voulaient un peu se réfugier dans des cabanes dans la forêt
00:28:18 pour essayer de tenir face à l'inévitable Armageddon
00:28:22 et l'inévitable, croyait-il, dérive totalitaire de l'État.
00:28:27 Mon approche, peut-être parce que je suis Suisse, un petit peu plus carré,
00:28:30 peut-être parce que j'ai une flexibilité de mes origines italiennes,
00:28:33 fait que j'essaye d'approcher cette approche par la mise en place de l'autonomie
00:28:38 qui nous garantit un peu plus de liberté, un peu plus de capacité
00:28:42 d'avoir cette sécurité, cette prospérité et cette liberté par nous-mêmes.
00:28:46 Si l'État nous aide, tant mieux, et s'il ne nous aide pas,
00:28:50 on va essayer de se débrouiller et d'être flexibles par rapport à ça.
00:28:53 - Tout à fait. Alors justement, c'est ce que vous racontez dans votre livre,
00:28:56 ce que vous décrivez dans votre livre, en tout cas, très très intéressant
00:29:00 parce que, encore une fois, vous ne vous contentez pas de théories loin de là,
00:29:05 vous parlez effectivement du quotidien, on pourrait passer des heures à raconter,
00:29:10 mais je renvoie au livre que je recommande, vraiment,
00:29:13 à ceux qui ont envie d'aller vers la survie au bon sens du terme,
00:29:18 et ceux qui pensent qu'on peut encore tout réformer, et pourquoi pas,
00:29:21 et puis les deux peuvent aller ensemble, mais au fond, ce que vous dites,
00:29:26 c'est intéressant, c'est un manuel, c'est un manuel de survie,
00:29:29 et vous, au fond, aujourd'hui, est-ce que vous pensez qu'on doit absolument se préparer,
00:29:36 je ne dis pas pour jouer les prophètes d'Apocalypse ou les Cassandres,
00:29:39 mais on doit se préparer, vous dites qu'on doit se préparer concrètement, très concrètement,
00:29:44 ça veut dire quoi, se préparer concrètement, Péreau-Saint-Georgio ?
00:29:48 - Eh bien, nous sommes tous habitués à vivre avec un certain confort,
00:29:53 avec le bénéfice de certaines infrastructures,
00:29:56 nous avons vu, comme dans certains quartiers, mais aussi en cas de catastrophe naturelle,
00:30:00 ça arrive, que ces infrastructures peuvent manquer, et puis, la police, l'État,
00:30:04 il n'est pas là en cinq minutes pour vous aider à l'instant donné
00:30:08 que peut-être il faut se débrouiller par soi-même,
00:30:10 et pour mieux se débrouiller par soi-même, il vaut mieux prévoir,
00:30:13 et il vaut mieux préparer des outils, des compétences, des formations, des aptitudes,
00:30:19 que nous pouvons faire dans le cadre d'école, mais aussi dans le cadre de lecture, et par nous-mêmes,
00:30:26 par exemple, vous avez la gentillesse de citer mon livre,
00:30:30 et c'est vrai que c'était un immense succès, un autre livre, c'était "Rue Barbare", le deuxième,
00:30:35 qui est sorti il y a une dizaine d'années, qui disait, par exemple, dans la préparation,
00:30:39 peut-être qu'il est intéressant de quitter les villes, alors ça c'était en 2012,
00:30:43 vivre à l'extérieur des villes, si c'est possible, si vous le pouvez,
00:30:46 en fonction, bien entendu, de votre situation familiale, personnelle, financière,
00:30:52 - Économique, familiale et autre, bien sûr. - Bien sûr, évidemment.
00:30:55 Eh bien, on s'adapte, parce que nous allons vers un monde avec des crises économiques
00:30:58 qui vont en s'amplifiant, et dont la fréquence se rapproche, nous l'avons constaté,
00:31:03 nous commençons à avoir, avant c'était une perception, maintenant c'est une vision d'État,
00:31:08 je mets ça au pluriel, qui sont avec des dérives totalitaires et autoritaires de manière très très forte,
00:31:14 simultanément à une faiblesse structurelle qui est aussi criante,
00:31:19 c'est-à-dire qu'on a un État qui veut devenir un dictateur, un despotisme,
00:31:24 tout en ayant de moins en moins d'armées, de moins en moins de police,
00:31:27 et sans les gardes rouges, ni les SA, qui généralement sont nécessaires
00:31:30 pour mettre en place ce type de pouvoir.
00:31:33 - C'est le paradoxe, mais ils utilisent là-haut, technologie, pour nous dire
00:31:35 "attention aux réseaux sociaux, attention à ceci, attention à cela".
00:31:38 Piero San Giorgio, c'est passionnant, on en rediscute avec vous,
00:31:43 juste après une petite pause, à tout de suite.
00:31:46 - Et vous souhaitez savoir comment survivre à l'effondrement économique,
00:31:49 Piero San Giorgio peut répondre à vos questions, il a écrit un livre dessus,
00:31:53 "Survivre à l'effondrement économique", vous nous appelez au 0826 300 300,
00:31:57 à tout de suite sur Sud Radio.
00:32:00 - Ici Sud Radio, les Français parlent au français,
00:32:07 je n'aime pas la blanquette de veau, je n'aime pas la blanquette de veau.
00:32:13 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:32:16 - Et encore plus dans tous mes états, parce que j'ai lu, et au bon sens du terme,
00:32:22 le livre de Piero San Giorgio, "Survivre à l'effondrement économique",
00:32:25 et votre livre, Piero San Giorgio, il est très très très complet, c'est vrai,
00:32:31 parce que, en fait, c'est un manuel total, je n'ai pas dit totalitaire, hein, total.
00:32:36 Vous parlez de l'effondrement, vous parlez effectivement des mécanismes
00:32:40 de l'effondrement, du rôle de l'État dans tous les domaines,
00:32:43 de la famille aux effets aux transports, et puis vous parlez de la survie,
00:32:48 et je voudrais que vous parliez justement de la BAD, la base autonome durable,
00:32:55 pardon pas rurale, la base, vous voyez, on avait parlé des ZAD,
00:33:00 des zones d'autonomie, et là, c'est la BAD, base autonome durable.
00:33:06 Qu'est-ce que ça veut dire très exactement, la BAD ?
00:33:09 - L'idée est que pour pouvoir développer au maximum son autonomie,
00:33:13 il vaut mieux être un petit peu enraciné qu'être mobile,
00:33:16 il vaut mieux, bon, base, donc un endroit où on peut se poser,
00:33:21 mieux vaut dans la ruralité que dans un HLM en centre-ville,
00:33:26 puisque les supermarchés, l'eau, l'électricité sont dépendants
00:33:30 d'autres personnes que vous pour, évidemment, être acheminés,
00:33:34 et c'est un immense luxe, c'est un luxe qui est fantastique,
00:33:36 nous vivons une époque fantastique, il ne faut pas l'oublier.
00:33:40 Durable, parce que nous ne savons pas si les crises qui arrivent
00:33:45 vont être d'une durée courte, auquel cas on s'adapte,
00:33:50 mais si elles sont longues, il vaut mieux être préparé à s'adapter
00:33:54 pour cette longue durée avec un maximum d'autonomie en eau,
00:33:58 nourriture, santé, hygiène, énergie, production,
00:34:02 chauffage et thermorégulation, bien sûr, et également pour la culture,
00:34:07 quelles sont les cultures que nous voulons emmener avec nous
00:34:10 pour transmettre à nos enfants et aux générations futures,
00:34:13 la capacité à nous défendre, et puis surtout le lien social,
00:34:16 le lien qui est si nécessaire pour se défendre,
00:34:19 mais aussi justement, vous mentionnez, pour vivre,
00:34:21 l'être humain est un animal social, nous le savons,
00:34:24 nous avons besoin des autres, nous avons besoin de nous intégrer,
00:34:27 d'une part parce que, de manière très pragmatique,
00:34:29 on a besoin de rapports mutuellement bénéfiques pour échanger,
00:34:33 pour travailler, mais aussi parce que nous avons besoin d'amitié, d'amour,
00:34:37 de liens avec nos voisins, nos familles, etc.
00:34:41 - Bien sûr, bien sûr, mais alors justement,
00:34:43 est-ce que vous pourriez conniser quelque part,
00:34:45 pour ceux qui peuvent, où après tout, il y a des zones rurales,
00:34:49 parce que c'est un paradoxe très intéressant que vous soulevez,
00:34:52 beaucoup de gens, vous savez, il y a eu, pendant des siècles,
00:34:55 un exode rural parce que les gens n'arrivaient plus à vivre
00:34:58 dans leur campagne, dans leur village, dans leur ville,
00:35:01 voilà, et puis ils sont tous partis à la ville, hein,
00:35:03 c'est pas nouveau, ça fait quelques, un ou deux siècles déjà
00:35:06 que le mouvement s'est abordé, et quelque part, aujourd'hui,
00:35:09 on l'a vu déjà dans les années 70, 68, 70, mais plus tard,
00:35:14 est-ce que vous, vous dites, si vous pouvez,
00:35:17 c'est pas seulement une question économique,
00:35:19 quitter la ville et essayer d'essaimer la campagne,
00:35:22 en tout cas de former des réseaux, des réseaux qui soient humains,
00:35:26 des réseaux de production, etc.
00:35:28 Est-ce que vous, pourquoi lisez ça, Piero San Giorgio ?
00:35:31 Alors, le premier mouvement dans ce sens, avant les gens
00:35:35 qui partaient dans le Vercors dans les années 60-70,
00:35:37 c'était le mouvement des kibbutzim, évidemment,
00:35:40 fin du 19ème siècle, début du 20ème siècle,
00:35:42 où il s'agissait de créer des communautés,
00:35:44 alors, en l'occurrence, avec une emphase sur le mot "communauté",
00:35:48 plutôt rural, évidemment, j'en ai visité il n'y a pas longtemps,
00:35:53 dans le Négev, ou tout au travers Israël.
00:35:57 Et, simplement, moi, je remarque que les temps ont changé,
00:36:00 aujourd'hui, c'est très difficile d'avoir une approche commune,
00:36:03 nous sommes dans un monde extrêmement individualiste,
00:36:06 presque égoïste, en fait,
00:36:08 et donc, je suggère de commencer par l'individu, par soi-même,
00:36:12 et après, de bâtir sur cet exemple de démarche,
00:36:15 les liens qui se font et qui sont indispensables, je le répète.
00:36:18 Alors, commencer par l'individu, par soi-même,
00:36:21 alors, concrètement, ça veut dire quoi, là ?
00:36:23 Il y a des dizaines de milliers d'auditeurs qui vous écoutent,
00:36:26 ils disent "d'accord, moi, ils peuvent être,
00:36:29 et je pense qu'ils seraient séduits par ce que vous dites,
00:36:31 mais on commence comment, par soi-même, qu'est-ce qu'on fait ?
00:36:35 Alors, la première étape est mentale,
00:36:37 d'abord, c'est de prendre conscience,
00:36:39 et les événements de ces derniers jours, par exemple en France,
00:36:42 ont au moins cet avantage de nous aider à prendre conscience
00:36:46 de la dangerosité, du danger de vivre dans des villes,
00:36:49 dépendant, encore une fois, de l'eau, de l'électricité,
00:36:51 des supermarchés qui s'emplissent par magie,
00:36:54 mais d'ensuite, de commencer à travailler sur quels sont les outils
00:37:00 et d'avoir une stratégie.
00:37:02 Vous avez mentionné, effectivement, la question des moyens,
00:37:05 vivre à la campagne n'est pas nécessairement pour les gens riches
00:37:08 ou pour les gens très pauvres,
00:37:10 il y a toute une gamme de prix, de lieux, de vides, d'ailleurs,
00:37:15 à remplir aujourd'hui, dans beaucoup de pays,
00:37:18 mais pas que, il y a énormément de zones rurales
00:37:21 qui sont abandonnées, qui sont vides,
00:37:23 et sur lesquelles on peut recréer de la vie avec une famille.
00:37:28 - Et puis faire son élevage, ses plantes, ses fruits, ses légumes, etc.
00:37:34 - Idéalement, pour l'autonomie, c'est mieux de produire sa nourriture,
00:37:38 de récupérer son eau de la filtrer, etc.
00:37:40 Néanmoins, c'est important de dire qu'il ne s'agit pas forcément
00:37:43 d'un retour à une vie paysanne ou une vie rurale,
00:37:47 puisque beaucoup de gens, et j'en fais partie,
00:37:50 je fais ici, dans ma ferme en Suisse, dans les montagnes,
00:37:53 tout ce que vous venez de dire, et bien plus,
00:37:55 avec les panneaux solaires pour l'électricité, etc.,
00:37:58 j'ai aussi un pied dans le monde "normal", dans le monde moderne,
00:38:02 et beaucoup de gens font ceci, ils font peut-être la navette,
00:38:05 ou alors avec le travail à distanciel, comme on dit aujourd'hui,
00:38:09 il est possible de travailler beaucoup plus
00:38:11 dans un endroit un petit peu éloigné qu'en ville.
00:38:14 Alors certes, ce n'est pas pour tout le monde.
00:38:17 - Oui, tout le monde ne peut pas le faire, on est bien d'accord.
00:38:19 Si vous êtes plombier à Paris, déjà si vous pouvez rouler,
00:38:23 c'est déjà pas mal.
00:38:24 - Ou coiffeur, ou autre, enfin oui.
00:38:26 - Alors moi je ne connais pas très bien le métier de la coiffure,
00:38:29 mais c'est vrai qu'il faut s'adapter en fonction de ses besoins.
00:38:34 Mais il existe des besoins dans les campagnes pour plein de métiers.
00:38:38 - Mais alors au-delà de ça, donc ce sentiment effectivement
00:38:42 de survie que vous tracez, et encore une fois,
00:38:45 justement, vous savez, ce que vous décrivez,
00:38:48 j'étais au Québec il y a un mois,
00:38:51 et j'ai assisté, enfin il y a des villages qui se regroupent,
00:38:55 vous savez, l'un fait les tomates, l'autre fait les concombres,
00:38:57 enfin je schématise évidemment,
00:39:00 l'un fait de l'élevage, l'autre c'est les poules, l'un de l'élevage,
00:39:03 et ils se regroupent pas pour faire du troc,
00:39:07 mais pour faire une vie véritable, voilà,
00:39:09 au niveau de, je dirais le plus simple,
00:39:13 mais au bon sens du terme.
00:39:16 - Oui, on a remarqué au cours des années 2010 à 2020 aux Etats-Unis,
00:39:21 vous l'avez sans doute vu aussi,
00:39:23 qu'un des segments de l'économie qui avait le plus de croissance,
00:39:27 c'était les micro-fermes.
00:39:29 Beaucoup de jeunes qui, après leurs études,
00:39:32 parfois dans ce qu'on appelle les humanities,
00:39:34 donc les sciences sociales, etc.,
00:39:36 se retrouvaient un peu au chômage,
00:39:38 et plutôt que de travailler chez McDonald's,
00:39:41 dans les fast-food en général,
00:39:43 se disait, finalement je vais aller prendre un petit lopin de terre,
00:39:47 ou m'associer avec des gens qui connaissent le métier,
00:39:49 et travailler, et ça a beaucoup pris.
00:39:52 Ça a beaucoup pris pendant les années 2010 à 2020,
00:39:55 il faudrait que j'y retourne, si on me redonne un visa,
00:39:58 ce qui n'est pas sûr,
00:40:00 pour voir un petit peu quel est l'état de la situation aux Etats-Unis.
00:40:02 - Excusez-moi, si ce n'est pas discret, pourquoi on ne vous donne pas de visa ?
00:40:06 - Non, c'est la première fois après 40 ans de voyage incessant,
00:40:09 et plus d'une centaine de voyages aux Etats-Unis pour le travail,
00:40:11 qu'on ne m'a pas donné un visa automatique,
00:40:13 je dois aller à l'ambassade, alors est-ce que c'est parce que
00:40:15 j'ai soutenu, enfin,
00:40:17 j'étais plutôt positif par rapport à Trump ?
00:40:19 - Ah là là, c'est grave, c'est grave.
00:40:21 - Je ne sais pas, c'est étonnant.
00:40:23 Je suis un mauvais garçon, visiblement.
00:40:25 - Oui, on voit ça, mais écoutez,
00:40:27 en tout cas, vous avez un mauvais garçon qui a écrit un excellent livre,
00:40:30 et d'autres aussi, on va continuer à en parler,
00:40:33 Pierrot de San Giorgio, après cette toute petite pause, à tout de suite.
00:40:36 - Et vous avez la parole au 0826 300 300,
00:40:40 vous nous appelez pour interpeller Pierrot de San Giorgio,
00:40:42 sur son livre "Survivre à l'effondrement économique",
00:40:45 à tout de suite sur Sud Radio.
00:40:47 - Ici Sud Radio,
00:40:51 les Français parlent au français,
00:40:56 les carottes sont cuites,
00:40:58 les carottes sont cuites.
00:41:01 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:41:03 - Bah, écoutez, les carottes ne sont pas encore complètement cuites,
00:41:06 puisqu'il y a quand même les moyens de survivre,
00:41:10 et peut-être de vivre surtout, c'est ça qui est intéressant.
00:41:13 Pierrot de San Giorgio, vous parlez aussi,
00:41:15 vous abordez tous les domaines, mais
00:41:17 je voudrais dire, vous parlez des métiers de la culture, des divertissements,
00:41:20 mais vous parlez aussi, d'ailleurs on le voit aujourd'hui,
00:41:23 où il y a quand même des tensions qui montent un peu partout,
00:41:26 et pas seulement en Europe, mais partout.
00:41:28 Et vous dites, il y a un chapitre entier,
00:41:31 qu'est-ce que la défense ?
00:41:33 Comment se défendre ?
00:41:35 Les arts martiaux et l'autodéfense, les armes.
00:41:38 Alors, je voudrais aborder ça, parce qu'on parle beaucoup de ça,
00:41:41 vous savez, dès qu'on dit quelqu'un,
00:41:43 et qu'il essaye de se défendre,
00:41:45 parce qu'il est cambriolé, etc.,
00:41:47 il est tout de suite rangé pratiquement à la droite d'Adolf Hitler,
00:41:50 parce qu'il s'est défendu.
00:41:52 Or, vous parlez de ça dans la survie,
00:41:54 et je crois que c'est pas négligeable.
00:41:56 - Alors, un nazi bien connu, qui s'appelait George Orwell,
00:42:00 écrivait qu'il fallait que l'ouvrier ou le prolétaire libre
00:42:05 devait avoir un fusil chez soi.
00:42:07 George Washington, aussi très connu pour être un SS,
00:42:10 a dit la même chose par rapport à la liberté individuelle aux États-Unis.
00:42:14 Donc, la capacité à se défendre est aussi vieille que l'être humain,
00:42:19 c'est considéré un droit naturel.
00:42:21 La question est, dans quel cadre avons-nous la légitimité de le faire ?
00:42:25 Et la loi, d'ailleurs, l'encadre très bien dans tous les pays.
00:42:28 - Et je précise pour vos auditeurs que je suis citoyen suisse,
00:42:32 et habitant en Suisse, nous avons une approche de la défense individuelle,
00:42:38 et même de la défense nationale, qui est un tout petit peu différente
00:42:41 que celle française, puisqu'ici le citoyen est censé être un soldat,
00:42:44 est censé être un milicien qui défend le pays,
00:42:47 donc le mot n'a pas la même connotation que...
00:42:49 - Tout citoyen suisse peut se considérer comme un soldat, c'est ça ?
00:42:52 - En théorie, et également, il le peut.
00:42:55 Dans la pratique, évidemment, beaucoup de jeunes ne le font plus,
00:42:58 même notre armée a été redimensionnée à la baisse,
00:43:03 il y a maintenant déjà une vingtaine d'années.
00:43:06 Cela dit, cette défense, évidemment, elle doit être...
00:43:10 Là aussi, elle doit commencer dans notre esprit,
00:43:13 c'est-à-dire qu'il faut comprendre que nous avons le droit,
00:43:15 mais surtout, c'est plus important, nous avons le devoir de nous défendre,
00:43:18 parce que nous défendre, par exemple, face à un agresseur,
00:43:22 c'est peut-être empêcher que cet agresseur,
00:43:25 puisqu'on va le neutraliser, normalement, si on fait bien notre travail,
00:43:28 agresse d'autres personnes après nous.
00:43:30 Donc il y a même une approche altruiste de la défense.
00:43:33 - L'empêcher de récidiver, quoi.
00:43:35 - Oui, c'est l'idée de la justice, c'est l'idée du pénal,
00:43:39 c'est l'idée de se défendre.
00:43:42 Maintenant, il y a aussi une idée peut-être plus fondamentale,
00:43:45 qui est celle de la protection de notre vie,
00:43:48 de la vie des autres, de nos biens,
00:43:51 sur le code pénal suisse, article 200,
00:43:56 il y a aussi la notion de défendre notre honneur.
00:43:59 Evidemment, ça, c'est beaucoup plus subjectif.
00:44:02 - C'est pas mal de parler d'honneur dans un code pénal, c'est bien.
00:44:06 - Non, non, évidemment, la réponse doit être proportionnée.
00:44:12 On ne peut pas assassiner quelqu'un simplement parce qu'il vous a insulté.
00:44:16 Néanmoins, cette démarche de défense,
00:44:19 une fois qu'on a compris mentalement ce que ça veut dire,
00:44:22 elle nécessite un travail sur le physique,
00:44:25 sur les automatismes, sur les codes,
00:44:28 ensuite les outils, les outils en dernier lieu,
00:44:31 parce que ça ne sert à rien d'être surarmé chez soi
00:44:34 si ensuite on n'a pas le mental et si on n'a pas la capacité de se défendre correctement.
00:44:38 Et puis ensuite, il y a le contexte, ça, évidemment, on l'a bien vu,
00:44:41 c'est pour ça que j'ai dit à tous les gens qui me font le plaisir
00:44:44 de m'écouter sur Patreon ou sur mes chaînes YouTube, etc., ces derniers jours,
00:44:47 chers amis qui habitez en France, surtout ne réagissez pas,
00:44:51 surtout n'essayez pas de faire justice vous-même.
00:44:54 Les biens endommagés, c'est terrible pour votre économie, pour votre vie,
00:45:00 mais d'abord, ce n'est pas de la légitime défense,
00:45:03 mais surtout, ce n'est pas le moment et ce n'est certainement pas le contexte
00:45:08 pour commencer à faire les idiots et les imbéciles.
00:45:11 Et d'ailleurs, je me réjouis qu'il n'y a pas eu, ni maintenant, ni en 2005,
00:45:15 et beaucoup de retenue, et tant mieux !
00:45:17 - Et tant mieux, absolument, et puis non, mais je veux dire,
00:45:20 un homme, ça s'empêche, comme disait Camus, on peut le rappeler.
00:45:24 Et donc, pour revenir juste à la BAD, et enfin, vous en avez parlé,
00:45:29 dans cette BAD-là, alors c'est très intéressant parce que vous parlez vraiment
00:45:33 et vous allez dans les détails, et ça, c'est Pierrot-Lysandre-Jorjot,
00:45:36 ça c'est l'équipe de survie, la liste des aliments à stocker,
00:45:40 la liste des produits d'hygiène, la liste des médicaments,
00:45:42 la liste des outils, etc.
00:45:45 Mais on a quand même l'impression, sans du tout que vous soyez,
00:45:48 encore une fois, ni apocalyptique, ni millénariste, au sens traditionnel du terme,
00:45:53 vous dites quand même, quand même, il faudrait peut-être se préparer,
00:45:57 parce que, vous savez, comme vous disiez au début, la magie, l'eau qui coule,
00:46:01 c'est vrai, tout va bien, on est en ville, moi je suis à Paris, ici,
00:46:05 voilà, on a tout ce qu'il faut, etc.
00:46:07 Mais vous vous dites quand même, il faut se préparer, en tout cas,
00:46:11 il faut être prêt à peut-être avoir une autre attitude au monde,
00:46:15 mentale bien sûr, mais également physique, par rapport à des choses
00:46:18 qui aujourd'hui coulent comme une manne céleste, mais la manne peut s'arrêter.
00:46:23 - Ah oui, c'est arrivé dans énormément de cas, même très récents,
00:46:28 on a la guerre en ex-Yougoslavie, vous avez connu,
00:46:31 ou en tout cas vous avez la familiarité du Liban,
00:46:35 ça c'est quelque chose, j'ai ici en Suisse, beaucoup d'amis
00:46:38 qui ont dû fuir le Liban dans les années 70,
00:46:41 on a l'effondrement de l'ex-Union soviétique,
00:46:45 on a aujourd'hui l'Ukraine, si vous habitez en Ukraine,
00:46:48 votre vie elle a changé depuis une année et demie.
00:46:50 Et donc, tout ceci peut arriver, et ces émeutes, ces révoltes récentes,
00:46:57 elles nous rappellent que nous vivons malgré tout dans un monde fragile,
00:47:01 et ce n'est pas parce que nous avons eu 50, 70 ans de relative prospérité
00:47:06 qu'elle est nécessairement la norme dans l'histoire,
00:47:10 et qu'elle doit durer pour toujours.
00:47:13 Il faut espérer le meilleur, se préparer au pire,
00:47:15 c'est un adage bien connu, et quand on voyage, comme vous et moi,
00:47:19 moi j'ai beaucoup travaillé en Afrique, j'en ai vu des choses
00:47:22 qui sont très différentes que ma petite Suisse bien protégée et bien opulente.
00:47:27 Et donc ça m'a bien sûr ouvert les yeux, et ça m'a appris à me dire
00:47:31 qu'est-ce qui pourrait se passer si cela arrivait.
00:47:35 Et d'ailleurs, je vous fais remarquer que même les États français,
00:47:39 le ministre de l'Intérieur sur son site suggère, conseille aux citoyens
00:47:45 d'avoir de quoi tenir le coup pendant 72 heures en cas de problème
00:47:49 de type environnemental, de type catastrophe climatique.
00:47:53 La question que vous posez qui est la question,
00:47:55 c'est qu'est-ce qui se passerait si, et qu'est-ce qui se...
00:47:57 Voilà, encore une fois, comment se préparer.
00:47:59 Soyez prêts, sans angoisse et sans affolement, mais soyez prêts.
00:48:04 Voilà, alors l'angoisse et l'affolement, c'est la vraie question,
00:48:08 parce que beaucoup de mes... j'ai fait je ne sais plus combien de conférences,
00:48:12 et certainement le premier livre dont vous parlez a dépassé les 200 000 ventes,
00:48:16 en 10 ans, et beaucoup m'ont dit "mais c'est super anxiogène,
00:48:21 je ne sais pas quoi faire, j'ai peur".
00:48:24 Je me dis "mais non, c'est exactement ce que je voulais éviter,
00:48:26 c'est que dans l'action et dans le travail, on essaie d'éviter cette peur".
00:48:29 C'est pour ça que mon prochain livre qui sort en octobre,
00:48:31 va travailler sur la peur, sur comment est-ce qu'on utilise
00:48:35 cette émotion de peur et éventuellement l'angoisse que l'on a,
00:48:38 pour la canaliser et l'utiliser pour travailler,
00:48:41 plutôt que de la laisser devenir débilitante et...
00:48:44 - Mais vous reviendrez à parler de Pierrot-Saint-Georges-Jos, de la peur,
00:48:47 mais on peut dire aussi que la peur, c'est peut-être le premier levier
00:48:52 qui fait prendre conscience aussi, quelque part.
00:48:55 - C'est pour ça qu'il ne faut pas l'éliminer, il faut la maîtriser,
00:48:58 éventuellement la rendre un peu plus petite et plus gérable,
00:49:02 mais certainement pas l'éviter, au contraire, c'est une émotion
00:49:05 qui nous veut du bien, qui nous aide à détecter le danger,
00:49:10 et simplement elle doit rester, elle doit être modulée,
00:49:13 pour ne pas qu'elle devienne excessive ou trop faible.
00:49:16 L'insouciance est dangereuse, de même que l'excès d'angoisse
00:49:21 nous rend la vie impossible.
00:49:24 Il y a tout un travail à mettre en place dans ce sens-là,
00:49:26 et j'essaye d'éviter par cette action, dans tous mes livres,
00:49:30 et parfois mes lecteurs me disent "oui, mais maintenant que j'ai ouvert les yeux,
00:49:33 j'ai peur".
00:49:34 - Oui, mais déjà que vous les ayez ouverts, c'est déjà pas mal.
00:49:38 Parce que tellement de gens... enfin tellement...
00:49:40 un certain nombre de gens ont les yeux fermés,
00:49:42 ce n'est pas non plus, vous savez très bien, beaucoup mieux que moi,
00:49:45 que la position de l'autruche n'est pas la position idéale.
00:49:48 En tout cas, "Rue Barbare", "Femmes au bord de la crise",
00:49:51 et puis ce livre, encore une fois, que vraiment je recommande,
00:49:55 "Survivre à l'effondrement économique",
00:49:57 c'est bien. En tout cas, c'est bien d'être enseigné,
00:50:01 c'est bien d'être armé, au bon sens du terme bien sûr.
00:50:04 Je pense que nous avons quelques auditeurs...
00:50:07 - Nous avons beaucoup d'auditeurs qui nous appellent au 0826 300 300,
00:50:11 on accueille Emma de Seine-Maritime. Bonjour Emma.
00:50:14 - Bonjour Emma.
00:50:15 - Bonjour André, merci beaucoup de prendre mes questions.
00:50:18 Je voulais demander à votre auditeur, qui a la chance d'être suisse,
00:50:22 ce qu'il pensait en fait des restrictions que nous avons en France,
00:50:27 justement sur notre autonomie. Je ne sais pas si vous êtes au courant,
00:50:30 mais si vous possédez deux poules, vous êtes tenu de les déclarer à la mairie.
00:50:34 Vous ne pouvez posséder un mouton ou un âne ou quelconque bête
00:50:38 autre que votre époux, sans être déclaré comme éleveur en chambre d'agriculture.
00:50:43 Donc effectivement, moi j'étais un petit peu dans cette démarche-là
00:50:46 de m'autonomiser pour préserver ma liberté.
00:50:49 Et les choses sont quand même de plus en plus difficiles.
00:50:53 Et l'autre jour, vous aviez un invité qui parlait également des problèmes
00:50:56 de classification des biens en FROG qui pénalisent le bâti rural ancien.
00:51:02 Et du coup, voilà, j'avais des questions sur comment persévérer.
00:51:06 - Oui, alors Pierrot de Saint-Georges, vous voyez, chez nous,
00:51:09 je ne sais pas si c'est dans le système, dès qu'on a une poule,
00:51:12 il faut la comptabiliser, dès qu'on a un mari, il faut le comptabiliser aussi.
00:51:16 Non, je plaisante. Mais en fait, c'est vrai, est-ce que cette bureaucratisation,
00:51:21 est-ce que ça ne fait pas un frein à ce désir d'autonomie ?
00:51:25 - Alors, je vous rassure, malheureusement, en Suisse aussi,
00:51:28 nous avons beaucoup de réglementations très strictes
00:51:31 que nous pouvons ensuite, par des petits cadeaux, des bouteilles de vin,
00:51:35 comme ça, au niveau du village, assouplir.
00:51:38 Mais c'est vrai qu'il y a une dérive bureaucratique.
00:51:41 C'est un mot que vous utilisez très juste.
00:51:43 Les États ont besoin de se justifier, ils ont besoin de justifier leur taille pléthorique.
00:51:47 Alors, si on part sur l'État, vous allez trouver chez moi un anarchiste libertarien
00:51:52 qui ne peut plus s'arrêter et qui va casser du sucre pendant des heures
00:51:56 sur le rôle patidermique et inutile de l'État.
00:52:00 Mais enfin bon, je crois que je suis récupérable de ce sens-là.
00:52:03 En revanche, ce que vous pouvez évidemment faire,
00:52:06 c'est l'italien en moi qui ressort, qui nécessite un exorcisme,
00:52:11 mais enfin, qui va vous dire qu'il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire cachées,
00:52:14 il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire sans déclarer, sans faire.
00:52:18 Et puis, il y a des choses que vous déclarez pour avoir l'air propre, pour passer bien.
00:52:23 Il y a tout une...
00:52:26 Voilà, il y a un art à mettre en place.
00:52:30 - Eh bien voilà, on va essayer de le mettre en place, Lucien.
00:52:33 - Merci beaucoup, Emma. On accueille Pascal de Mulhouse.
00:52:35 Bonjour Pascal. - Oui, bonjour Pascal.
00:52:37 - Bonjour M. Bercoff, ça fait longtemps. Bonjour M. Pierrot, que je suis régulièrement d'ailleurs.
00:52:42 Petite question, j'aimerais...
00:52:45 Une question à M. Pierrot. - Oui.
00:52:47 - San Giorgio, qu'est-ce qu'il pense de notre caste politicienne ?
00:52:51 Qu'est-ce qu'il pense de ces émeutes qui ont eu lieu en France,
00:52:54 qui ont, depuis KJOU, offert du chaos ?
00:52:57 Et pense-t-il pas que nos politiciens sont un peu les incendiaires de cette situation ?
00:53:02 - Pierrot, San Giorgio ?
00:53:05 - Oui, depuis 40 ans. - Ah oui ?
00:53:08 - Malheureusement, donc c'est difficile de réagir à brûle pour point
00:53:13 lorsque l'on sait que les causes sont profondes,
00:53:16 les causes sont malheureusement plurigénérationnelles.
00:53:19 - Bien sûr. - Et ce que je peux vous dire, simplement,
00:53:21 une chose qui sera... Peut-être on n'attend pas de moi,
00:53:24 mais ayant voyagé, je connais bien les populations, on va dire, ethniques,
00:53:30 qui sont représentées dans ces émeutes,
00:53:32 et dans leur pays d'origine, ça n'existe pas, ce genre de choses.
00:53:35 - Oui. - Parce que la loi est appliquée, parce qu'il y a...
00:53:39 - Et elle est appliquée radicalement, on peut dire.
00:53:43 - Oui, et in fine, ça crée moins de dommages, moins de problèmes, dans ce sens-là.
00:53:49 Donc moi, je ne cède pas à cette facilité de dire "voilà, c'est eux contre nous".
00:53:57 La réalité, c'est que c'est un mélange, un creuset très particulier qu'il y a en Europe,
00:54:02 pas que en France. En Angleterre, on a vu plus ou moins la même chose régulièrement.
00:54:07 La Suisse suit le phénomène français avec 10 ou 15 ans de retard.
00:54:13 Donc on y va aussi avec ce mélange entre, allez, gauchisme,
00:54:17 des castes dirigeantes de moins en moins compétentes,
00:54:20 des populations déséduquées volontairement,
00:54:24 des familles brisées, des familles moins structurées que celles que vous et moi avons pu connaître
00:54:30 il y a quelques décennies maintenant.
00:54:34 Et donc, c'est un problème complexe, mais il n'y a pas vraiment de solution à court terme.
00:54:40 C'est malheureusement, si je prends un terme médical,
00:54:46 ce n'est pas quelque chose que vous pouvez... - C'est vrai.
00:54:48 - ...comme l'obésité, un cancer, c'est quelque chose que vous devez avoir...
00:54:52 - ...aller travailler lentement et... - Et peut-être qu'il faudrait un peu de...
00:54:57 - Oui, c'est pas possible. - Et peut-être qu'il faudrait un peu de courage de colonne vertébrale.
00:55:01 - C'est ça. - Peut-être.
00:55:03 - Lucien ? - Oui, on se retrouve tout de suite après la pub.
00:55:08 Vous continuez de nous appeler, on ira à Albi avec Denis, à tous ceux sur Sud Radio 0826 300 France.
00:55:13 - La Blanquette de vent. - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:55:17 - On est dans le face-à-face d'André Bercov et vous avez la parole au 0826 300 300.
00:55:23 On accueille tout de suite Denis Dalby qui est responsable d'une association.
00:55:27 Bonjour Denis. - Bonjour Denis.
00:55:29 - Oui, bonjour André. Merci de me recevoir.
00:55:32 Et surtout, merci à votre invité que j'aimerais questionner.
00:55:37 En tout cas, j'ai juste à lui demander, même éventuellement conseil.
00:55:43 En tant qu'association, si vous voulez, nous avons eu la connaissance bien sûr d'un certain Alexandre Boisson.
00:55:49 Je ne sais pas si votre invité en a la connaissance de ce personnage.
00:55:54 Et puis de son fameux document qu'on appelle le Dicrim,
00:55:58 qui est déposé dans les mairies, parfois sur des étagères avec de la poussière dessus.
00:56:04 - Je ne connais pas. - Alors, Dicrim, ce qui signifie document communal,
00:56:11 comment je suis d'information sur les risques majeurs tout simplement.
00:56:15 - D'accord. - Donc j'espère ne pas être hors sujet par rapport au phénomène justement de résilience alimentaire énergétique
00:56:22 qui nous a préoccupés bien sûr dans la création de cette association
00:56:26 qui s'appelle donc Réseau Coopératif Local et Régional, qui est toute jeune,
00:56:31 elle est toute jeune cette association. - D'accord, Denis, posez votre question.
00:56:34 Enfin, allez-y, allez avancer. - Alors, dans le domaine, en effet,
00:56:37 nous nous sommes adressés dans ce cadre-là, vous savez qu'il a existé,
00:56:42 enfin, plutôt si je rafraîchis votre mémoire, c'est en effet les brigades Dicrim
00:56:48 qui ont interpellé les maires depuis maintenant quelques années
00:56:52 sur tout le potentiel qui existe vis-à-vis de cette résilience nécessaire,
00:56:58 notamment en effet alimentaire énergétique en cas de pénurie grave.
00:57:03 - D'accord. - Voilà, pour toutes les raisons qu'on peut imaginer, bien sûr.
00:57:08 - Oui, d'accord. - Voilà, alors, c'est un peu un conseil que je voudrais demander en même temps,
00:57:14 nous nous sommes adressés à quelques mairies, deux notamment,
00:57:17 qui ont une structure, les trois quarts du temps, verticale et non pas horizontale.
00:57:22 - Et vous les vous adressez pourquoi ? Pour demander quoi ? Pour demander un conseil ?
00:57:26 - Voilà, est-ce qu'on est tout simplement au conseil ? Est-ce qu'on est sur la bonne route
00:57:29 dans le sens où notre force, j'entendais tout à l'heure les armes, etc.
00:57:35 J'ai envie de dire notre arme la plus forte c'est l'entraide en tant que coopérative, si vous voulez.
00:57:40 Voilà, et alors, nos objectifs sont basés sur ce terme, l'entraide bien évidemment, nous sommes une société...
00:57:48 - D'accord, Denis, excusez-moi, nous avons beaucoup d'auditeurs,
00:57:52 je comprends qu'on n'est pas là pour décrire en détail votre association,
00:57:56 ce que je veux savoir simplement, je ne sais pas si vous avez entendu Piero San Giorgio
00:58:00 parler de des crimes ou pas du tout, est-ce que le côté de la résilience,
00:58:05 qu'est-ce que vous diriez à une association comme celle de Denis, effectivement,
00:58:09 pour essayer, voilà, par rapport à la... là on est dans ce sujet, effectivement,
00:58:13 par rapport au risque, par rapport à la pénurie, etc.
00:58:17 - C'est certain que l'entraide c'est important, j'ai lu Kropotkine,
00:58:22 donc non, et dans la pratique c'est vrai que c'est important,
00:58:25 néanmoins autant on peut faire des approches qui demandent à la collectivité
00:58:29 de venir en aide pour tout le monde, des stocks stratégiques au niveau d'un État,
00:58:34 pour l'essence, pour les céréales, etc. ça existe, pas beaucoup en Occident,
00:58:38 mais ça existe en Chine, ça existe dans beaucoup de pays, ça existe en Russie, etc.
00:58:42 Des abris anti-atomiques, j'ai écrit un livre en 2016 sur les risques de guerre nucléaire,
00:58:46 les risques de pandémie, évidemment que des abris collectifs,
00:58:50 c'est pas l'individu qui peut les faire, mais rien n'empêche l'individu
00:58:54 de constituer ses stocks, de travailler son autonomie,
00:58:57 et les stocks et l'autonomie c'est pas la même chose,
00:59:00 les stocks c'est une béquille temporaire pour nous aider à passer,
00:59:05 par exemple, une mauvaise période avec de l'eau, de la nourriture, etc.,
00:59:08 une couverture, des batteries, des piles, des lampes torches, ce que sais-je,
00:59:13 l'autonomie c'est beaucoup plus loin, et bien sûr on peut commencer petit
00:59:18 et ensuite grandir. Donc l'approche collective,
00:59:21 oui, même l'approche politique, même pour un libertarien anarchiste comme moi,
00:59:26 pourquoi pas, mais si vous n'attendez que de collectif qu'on vient de vous aider,
00:59:33 là vous tombez sur ce qui a tué le communisme, ce qui tue le socialisme,
00:59:37 c'est qu'en fait on attend toujours que ce soit les autres qui bossent,
00:59:40 et à la fin si on ne fait rien soi-même, pour déjà soi-même, ça n'avance jamais.
00:59:45 - Voilà, aide-toi, le ciel ou d'autres t'aideront, mais sinon effectivement ça ne va pas.
00:59:51 Lucien, je crois que nous avons David, non, au téléphone ou pas ?
00:59:55 - Il y a David qui arrive. - Oui ?
00:59:57 - Oui, bonjour David, vous êtes là.
01:00:00 - Bonjour, et à votre invité. Alors, c'est pour la Suisse.
01:00:04 Le 19 mai 2019, la Suisse a procédé à deux votations.
01:00:08 Une, le désarmement des Suisses, et la deuxième, l'ouverture de tous les noms,
01:00:13 et les comptes de tous les étrangers en Suisse.
01:00:15 Suite à quoi elle s'est livrée des points et pieds liés aux nations,
01:00:19 elle est rentrée dans les nations, et elle a perdu sa neutralité.
01:00:22 Qu'est-ce que vous pensez faire avec ça, en sachant que les Suisses maintenant,
01:00:25 ils n'ont plus de termes automatiques, ils n'ont plus rien,
01:00:27 si vous êtes envahis, va avec les 20% d'Africains par exemple qui viennent en Europe.
01:00:32 - Oui, Piros San Giorgio, alors on a désarmé la Suisse,
01:00:36 ça ne va pas tellement dans le sens de ce que vous conseillez.
01:00:39 - Non, mais nous avons toujours une armée relativement efficace pour notre petit pays.
01:00:46 Nous avons surtout 5 à 6 millions de citoyens et citoyennes,
01:00:52 dont une grande partie est armée à la maison.
01:00:55 Donc nous avons une capacité de défendre,
01:00:57 le premier niveau de défense est considéré étant le citoyen en Suisse,
01:01:00 c'est pour ça qu'on a très très peu de criminalité,
01:01:03 on a très très peu d'usages d'armes à feu, parce qu'il n'en a pas besoin, heureusement.
01:01:07 On a aussi, alors c'est vrai, vous parliez de la perte de la neutralité,
01:01:11 ce n'est pas tout à fait, c'est un peu exagéré,
01:01:13 mais c'est vrai qu'avec ce conflit en Ukraine, la Suisse,
01:01:16 le gouvernement suisse pour être précis, a pris parti,
01:01:19 ce qui est très contraire à notre tradition et à nos usages
01:01:22 qui ont eu beaucoup de succès dans le passé,
01:01:24 puisque après on peut discuter de la morale,
01:01:26 mais en tout cas d'un point de vue pragmatique,
01:01:28 les pays neutres sont ceux qui peuvent être utilisés pour faire la paix,
01:01:32 et aussi comme c'était le cas en 39-45, de base pour les services secrets,
01:01:36 qui négocient et font toutes sortes de magouilles,
01:01:39 qui sont très rentables pour la Suisse d'ailleurs,
01:01:42 et moi j'ai assisté personnellement à des deals entre l'Iran de Khomeini et Israël,
01:01:48 à l'époque c'était...
01:01:50 - Et oui, heureusement qu'il y avait la Suisse pour les accueillir quoi !
01:01:53 - Mais exactement, et donc c'est très utile pour la paix,
01:01:57 c'est ça qui est important.
01:01:59 - Très important, et pire, allez-y, je vous en prie.
01:02:02 - Et pour nos industries, pour nos banques,
01:02:04 le secret est le plus important.
01:02:06 Et donc c'est vrai qu'avoir pris parti montre aussi que chez nous,
01:02:09 nous avons aussi des politiciens avec une envergure intellectuelle moindre
01:02:14 que ce qui a pu exister dans le passé,
01:02:16 et c'est regrettable, et heureusement nous avons encore un tout petit peu
01:02:20 de démocratie directe qui permet de rétablir cela,
01:02:23 c'est pas facile parce que le poids des villes électoralement compte beaucoup,
01:02:27 et voilà, maintenant...
01:02:30 - En tout cas votre votation, beaucoup de gens ici en France vous envient.
01:02:34 Pierre-Hosanne Georgiou, nous arrivons à la fin de cette émission,
01:02:38 on aurait aimé en parler beaucoup plus,
01:02:40 mais on vous recevra en octobre quand votre nouveau livre va paraître,
01:02:43 avec plaisir.
01:02:45 Juste un mot, survivre, vous savez en mai 68 il y avait
01:02:49 "Nous voulons la vie, pas la survie",
01:02:51 est-ce que quelque part pour vous,
01:02:54 préparer sa survie c'est mieux, effectivement se préparer la vie ?
01:02:59 - L'un est possible seulement parce qu'il y a l'autre,
01:03:02 je cherchais, je ne suis pas reclus dans mes montagnes,
01:03:06 j'ai un environnement très confortable,
01:03:09 malgré le fait de travailler plusieurs heures par jour dans mon jardin,
01:03:12 d'écrire des livres également,
01:03:14 mais là par exemple à l'instant je vais partir un peu plus loin,
01:03:18 dans la capitale, à Berne,
01:03:20 pour aller assister à un concert de Guns N' Roses
01:03:23 que j'avais vu en 92 à Paris d'ailleurs,
01:03:25 - Très bien, oui.
01:03:27 - Et donc ça montre que l'on peut très bien vivre
01:03:30 tout en se préparant, tout en ayant un côté qui se prépare
01:03:35 et un côté qui profite de la vie,
01:03:38 moi une de mes devises c'est "Carpe diem",
01:03:40 il faut savoir profiter, je suis un bon vivant,
01:03:42 j'aime bien trop manger malheureusement,
01:03:44 j'aime bien les femmes à la fois, mais j'aime bien les femmes,
01:03:47 j'aime bien la vie,
01:03:49 donc il n'y a pas besoin d'être reclus,
01:03:52 il n'y a pas besoin de devenir un ermite,
01:03:54 ni justement cette image...
01:03:56 - C'est l'histoire de Pierrot Saint-Georgeot,
01:03:58 et il n'est pas le seul,
01:04:00 on adore respirer les Roses,
01:04:03 mais n'oubliez pas les Guns quand même complètement.
01:04:06 Merci à vous.
01:04:09 - Merci beaucoup chers auditeurs d'être toujours aussi nombreux à nous écouter,
01:04:12 merci à Pierrot Saint-Georgeot pour son livre "Survivre à l'effondrement économique",
01:04:16 tout de suite après les informations de l'émission de Brigitte Lahaie,
01:04:19 à tout de suite sur Sud Radio.

Recommandations