Bercoff dans tous ses états - Émission du 21 juin

  • l’année dernière
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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-06-21##
Transcript
00:00:00 à BFM TV, non, aussi également, ils ont dit quoi ? Ils ont dit ceci, ils ont dit "Attention,
00:00:07 relayer la vidéo sur les réseaux sociaux peut vous coûter très cher".
00:00:12 Ah bon ? Eh oui, eh oui. Alors coûter très cher c'est quoi ? C'est le délit, paraît-il, de l'article
00:00:19 222-333 du code pénal.
00:00:22 Voilà, si vous diffusez une vidéo comme ça, ça peut vous coûter de la prison et de la fortalement. Philippe Prigent, bonjour maître.
00:00:29 Oui ?
00:00:31 Philippe Prigent, est-ce que vous êtes avec nous ? Oui.
00:00:33 Ah bonjour, bonjour maître Prigent.
00:00:36 Alors écoutez, vous avez vous-même, je rappelle votre tweet, maître Prigent, vous m'entendez bien ?
00:00:43 Parfait. Parfait. Alors vous avez dit ceci, je vais développer, c'est très intéressant après avoir entendu
00:00:49 tel ou tel
00:00:52 tel ou tel journaliste de tel... Vous avez dit "Fake news juridique de BFM TV".
00:00:58 En réalité, le délit prévu par l'article
00:01:00 222-333 du code pénal ne s'applique pas lorsque la diffusion de la vidéo
00:01:06 s'exerce non pour nuire aux victimes, mais pour participer à un débat général car c'est usage de la liberté d'expression.
00:01:13 Alors ça veut dire quoi ? C'est-à-dire que si c'est pour dénoncer quelque chose, c'est absolument valable, c'est ça ou pas ?
00:01:20 Expliquez-nous, maître. C'est exactement ça et ça va même encore plus loin. En fait,
00:01:25 il y a une réforme qui a eu lieu en France il y a à peu près 50 ans,
00:01:29 qui est "vous faites primer les traités internationaux sur la loi".
00:01:34 On peut être pour, on peut être contre, il y a des partis politiques qui sont opposés à ça, partis politiques on va dire souverainistes,
00:01:39 mais c'est le droit actuel depuis 48 ans.
00:01:42 Regardez la loi et dire "la loi dit noir alors qu'un traité international dit blanc".
00:01:47 Ça ne compte pas, en fait c'est blanc, ça veut dire que c'est autorisé, ça s'applique dans de très nombreux domaines.
00:01:52 Et ça s'applique notamment en matière de liberté d'expression, puisqu'il y a un texte que vos auditeurs doivent bien connaître,
00:01:58 qui est la Convention européenne des droits de l'homme.
00:02:00 Et la Convention européenne des droits de l'homme prévoit que les atteintes à la liberté d'expression doivent être particulièrement
00:02:08 justifiées et proportionnées.
00:02:11 Ici,
00:02:12 on a une atteinte potentiellement à la liberté d'expression via ce texte, article 222-33-3 du Codepenny,
00:02:18 qui dit que si vous diffusez des vidéos, à ce moment-là, vous êtes passible d'emprisonnement.
00:02:23 Donc évidemment, vous vous sentez restreint dans votre liberté d'expression.
00:02:27 Bien sûr, j'ai pas envie d'aller en prison, j'ai pas envie de payer une amende, donc je vais pas diffuser.
00:02:31 Exactement.
00:02:33 Et ça fait que, évidemment, la question est de savoir est-ce que c'est conforme à la CEDH ?
00:02:39 Est-ce que c'est conforme aussi à la Constitution ?
00:02:42 Ce délit, ce texte n'a jamais été soumis au Conseil constitutionnel,
00:02:45 il n'est même pas remonté, apparemment, jusque devant la Cour de cassation.
00:02:48 D'accord.
00:02:49 Donc c'est de savoir comment on l'interprète,
00:02:51 et est-ce qu'on considère que la loi doit être appliquée,
00:02:56 même lorsque l'article 222-33-3 doit s'appliquer,
00:03:00 même lorsque le but est de dénoncer l'agression ?
00:03:03 Bien sûr que non, c'est pas pour ça que la loi a été conçue.
00:03:05 Vous lisez l'exposé des motifs de la loi,
00:03:07 l'idée c'est de sanctionner le fait de diffuser des images d'agressions
00:03:12 qui ont été délibérément enregistrées dans le but de nuire à la victime,
00:03:15 regardez cette personne a été brutalisée, elle a été violée,
00:03:19 c'était notamment à propos des tournantes ou des agressions de masse,
00:03:21 c'est pas du tout pour dénoncer les infractions.
00:03:24 Et donc là, on sait qu'il y a une jurispondance prononcée
00:03:27 de la Cour européenne de droit de l'homme,
00:03:28 mais il y en a d'ailleurs une aussi du Conseil constitutionnel
00:03:30 sur le respect de la liberté d'expression,
00:03:32 et ça fait qu'évidemment, vous n'allez pas être condamné pour ça.
00:03:36 Et il y a un deuxième élément qui fait que vous n'allez pas être condamné,
00:03:38 c'est le tweet qui est juste en dessous, je l'ai fait en deux fois,
00:03:41 qui est quand vous lisez l'article 222-33-3 du Code pénal,
00:03:45 vous pouvez aller le trouver sur internet,
00:03:46 c'est vraiment où vous entrez n'importe quel moteur de recherche,
00:03:48 vous mettez l'article 222-33-3 du Code pénal,
00:03:51 et on vous explique que ce qui a été sanctionné,
00:03:56 c'est le fait de diffuser des images,
00:03:59 mais des images qui ont été enregistrées sciemment.
00:04:03 Sauf qu'ici, que nous dit même l'article de BFMTV,
00:04:06 BFMTV, moi c'est ma source là-dessus,
00:04:08 nous dit "c'est une caméra d'interphone",
00:04:10 vous avez déjà vu un interphone prendre une décision sciemment,
00:04:13 l'interphone se réveille et dit "ah ça je l'ai enregistré",
00:04:16 vraiment un interphone c'est une machine, c'est pas une personne.
00:04:17 - C'est une caméra qui était devant l'immeuble,
00:04:19 enfin en bas de l'immeuble, c'est ça ?
00:04:20 - Bien sûr, c'est une caméra automatique,
00:04:22 vous n'avez jamais vu un interphone prendre une décision.
00:04:25 - Bien sûr, bien sûr.
00:04:26 - Et là, évidemment on a une règle en droit pénal,
00:04:28 une autre règle de très bon sens,
00:04:30 qui est l'interprétation stricte,
00:04:31 on va pas vous dire "c'est peut-être interdit,
00:04:33 c'est peut-être autorisé, dans le doute on vous met en prison".
00:04:35 - Alors mettre pris en deux choses,
00:04:37 d'abord deux informations que vous apportez,
00:04:39 vous dites que la Cour Européenne des Droits de l'Homme
00:04:43 l'emporte sur la loi nationale, primo.
00:04:46 - Oui.
00:04:47 - Et deuxièmement et surtout, vous nous dites "attention",
00:04:50 d'abord il ne s'agit pas d'avoir fait ça sciemment,
00:04:54 c'est une caméra Interpol, une caméra fixe,
00:04:56 mais surtout, comment peut-on faire l'amalgame,
00:05:00 parce que quelque part il y a ça au-delà du juridique,
00:05:02 entre les voyous, ou les, disons les ordures,
00:05:06 qui filment ou déviolent ou détournent,
00:05:08 et qui les mettent sur les réseaux sociaux,
00:05:10 parce qu'il y a ça aussi,
00:05:11 il y a des tabassages,
00:05:12 qui sont filmés par les auteurs eux-mêmes,
00:05:15 et on voit ce que c'est, etc.
00:05:17 et on confond, mais attendez,
00:05:19 si moi, je vais savoir,
00:05:21 je vois, ou de loin je suis à ma fenêtre,
00:05:25 et je vois quelqu'un en train de tabasser ou de violer, etc.
00:05:28 et si je filme,
00:05:30 alors je peux filmer,
00:05:31 mais est-ce que si je diffuse,
00:05:33 la CEDH, la Cour Européenne des Droits de l'Homme,
00:05:35 me donne le droit de diffuser quand c'est une violation,
00:05:40 un viol, une violation, un attentat, un tabassage ?
00:05:43 – Alors la Convention Européenne vous donne le droit de le faire,
00:05:46 et quand vous vous dites,
00:05:47 comment peut-on faire ce genre de confusion,
00:05:50 je vous rassure, les juges ne font pas la confusion.
00:05:54 On peut évidemment remonter jusque devant
00:05:55 la Cour Européenne des Droits de l'Homme,
00:05:57 ou même devant la Cour de Cassation,
00:05:59 mais, merci à Dieu,
00:06:01 les magistrats français servent de garde-fous,
00:06:04 et refusent d'appliquer ce genre de texte de façon absurde.
00:06:07 Vous vous souvenez peut-être d'un cas qui était sorti il y a un ou deux ans,
00:06:11 où Marine Le Pen avait été accusée d'être comparable à Daesh,
00:06:16 et elle avait publié des images violentes de Daesh,
00:06:19 et elle avait dit…
00:06:21 Il y avait eu des poursuites,
00:06:22 et les magistrats avaient dit,
00:06:23 non mais attendez, évidemment que Marine Le Pen
00:06:26 n'est pas en train de faire l'apologie du terrorisme,
00:06:28 on pense ce qu'on veut de Marine Le Pen,
00:06:29 connaissant la couleur politique des magistrats,
00:06:31 ils pensent qu'ils avaient voté contre Marine Le Pen
00:06:33 à chaque fois que l'occasion s'était présentée,
00:06:35 mais heureusement les magistrats sont des gens sérieux,
00:06:37 donc ils avaient dit,
00:06:38 ça n'a rien à voir avec la question que vous posiez,
00:06:40 donc non on ne va pas condamner,
00:06:42 c'est du bon sens,
00:06:43 et non seulement on ne va pas condamner,
00:06:44 mais en plus on ne va pas condamner à des peines de prison,
00:06:46 là encore les magistrats ne sont pas des dingues,
00:06:49 ils ne vont pas mettre des gens en prison pour ça,
00:06:51 il faut être raisonnable.
00:06:52 Donc dire que ça vous expose,
00:06:54 que diffuser une vidéo comme ça
00:06:56 vous expose à des peines de prison ou des amendes,
00:06:58 est faux ?
00:07:00 C'est faux et c'est mensonger.
00:07:02 D'accord.
00:07:03 C'est mensonger,
00:07:04 parce que vous lisez le délit,
00:07:05 vous voyez bien que ce n'est pas un délit,
00:07:06 vous lisez la CODH,
00:07:07 vous voyez bien que ce n'est pas un délit,
00:07:08 vous lisez la Constitution,
00:07:09 vous voyez bien que ce n'est pas un délit,
00:07:10 et si vous réfléchissez même davantage,
00:07:12 vous vous dites,
00:07:12 mais quand vous mettez 5 ans de prison,
00:07:14 compenser beaucoup de gens à la lecture de cet article,
00:07:16 ou de cette information qu'ils ont dit,
00:07:17 je risque vraiment d'aller 5 ans en prison.
00:07:20 Mais bien sûr que non.
00:07:22 C'est un mensonge aussi.
00:07:23 C'est intéressant.
00:07:24 La peine encourue, c'est la peine qu'on va avoir,
00:07:26 c'est faux.
00:07:27 Et il arrive trop souvent que des gens qui font comme ça,
00:07:31 ils ont un an de prison avec sursis,
00:07:33 et la personne qui filmerait ou qui témanerait
00:07:36 serait plus condamnée.
00:07:38 Oui, ça me paraît quand même,
00:07:39 j'espère que les magistrats ont effectivement le sens de la mesure,
00:07:44 ou en tout cas de la justice là-dessus.
00:07:46 Merci, merci Maître Prigent d'avoir rétabli un certain nombre de choses.
00:07:51 À bientôt.
00:07:52 Alors les experts,
00:07:53 on a toujours besoin d'experts bien sûr,
00:07:55 dans tous les domaines, juridiques, assurances, tout ça.
00:07:58 Et puis, dans le domaine de la santé bien sûr,
00:08:01 avec tout ce qui s'est passé depuis 3 ans avec le Covid-19, etc.
00:08:05 Bonjour Maître Lanzahone.
00:08:07 Bonjour André.
00:08:08 Alors vous êtes avocat au baron de Marseille,
00:08:10 vous avez déjà reçu,
00:08:11 vous vous occupez beaucoup notamment du traitement des effets secondaires
00:08:15 du vaccin contre la Covid-19.
00:08:18 Et puis vous m'avez envoyé un message,
00:08:19 vous m'avez dit "vous savez je suis obligé en ce moment de récuser les experts".
00:08:23 Enfin, qu'est-ce qui se passe ?
00:08:25 Vous récusez les experts comme ça pour le plaisir
00:08:27 ou parce qu'il y a un problème ?
00:08:28 Non, effectivement, dans ce long combat,
00:08:31 j'étais loin d'imaginer il y a 2 ans
00:08:34 que finalement le principal adversaire,
00:08:36 ça allait être le système, le système judiciaire
00:08:38 et le système d'expertise à la française.
00:08:42 Guerroyer si vous voulez, contre le laboratoire Pfizer ou Moderna,
00:08:45 peu importe, j'allais dire, c'est le deal dans le combat judiciaire.
00:08:48 Mais en réalité aujourd'hui, je m'aperçois que le système
00:08:51 est favorable au laboratoire Pfizer.
00:08:54 Pourquoi ?
00:08:55 Parce qu'on s'aperçoit aujourd'hui de la faillite monstrueuse
00:09:00 de l'expertise à la française.
00:09:02 Pourquoi ?
00:09:03 Parce que tout simplement, les experts médicaux aujourd'hui
00:09:06 sont devenus de véritables divas.
00:09:10 Toute contradiction contre un avis d'expert est quasiment impossible.
00:09:15 Et ces experts qui sont recrutés je ne sais pas comment
00:09:18 et qui finalement disposent d'un passeport
00:09:21 pendant des années pour faire des expertises
00:09:23 ne rendent de compte à personne.
00:09:25 Il est illusoire de penser...
00:09:27 - Vous voulez dire qu'ils ne sont pas responsables devant la loi ?
00:09:30 Si quand même, comme tout le monde.
00:09:31 - Bien sûr que oui, mais ce que je veux dire c'est qu'un expert
00:09:33 ne supporte pas d'être contredit.
00:09:37 Ça c'est le premier point.
00:09:38 Secondo, André Bercoff,
00:09:41 la difficulté c'est les accointances qu'il existe
00:09:44 entre ces experts médicaux et l'industrie pharmaceutique.
00:09:48 Et là, effectivement, il y a un problème en France
00:09:50 de connivence entre le choix des experts
00:09:53 lesquels sont de connivences très profondes avec l'industrie pharmaceutique
00:10:02 qui posent le problème du conflit d'intérêts,
00:10:04 du lien d'intérêts et finalement de l'indépendance de l'expert
00:10:08 dans son avis médical.
00:10:10 - Maitre Lanzarone, vous dites des choses assez graves, même très graves.
00:10:14 Est-ce que vous pouvez dire, en fin de manière,
00:10:16 que la totalité ou la quasi-totalité des experts
00:10:19 ont des conflits d'intérêts ?
00:10:20 Parce que c'est une grosse accusation.
00:10:22 Qu'il y en ait peut-être, qu'il y en a non, oui,
00:10:24 mais que dire, généraliser là-dessus,
00:10:26 puisque vous n'allez pas trop l'expliquer.
00:10:28 - Je ne peux pas généraliser.
00:10:29 Dans tous les dossiers que je traite,
00:10:30 tous les experts ont des connivences avec l'industrie pharmaceutique.
00:10:34 Il faut être naïf pour considérer le contraire.
00:10:38 Je prends un exemple qui vient de...
00:10:39 - Vous avez plusieurs cas.
00:10:40 - Effectivement, plusieurs cas.
00:10:43 J'ai demandé des récusations.
00:10:44 En réalité, je n'ai même pas besoin de demander récusations.
00:10:47 Je soulève la problématique auprès des experts.
00:10:50 Un expert de Marseille s'est offusqué à déposer plainte
00:10:54 contre moi devant le juge chargé de l'expertise,
00:10:56 parce que je lui ai demandé de déclarer sur l'honneur
00:10:58 qu'elle n'avait aucun lien d'intérêt avec le laboratoire Pfizer.
00:11:02 Elle s'en est offusqué, elle a déposé plainte,
00:11:04 et elle a dit au juge, puisque c'est ça,
00:11:06 et devant l'arrogance de Maitland-Zarone,
00:11:08 je démissionne de ma mission.
00:11:10 À ce jour, je n'ai toujours pas d'experts nouvellement désignés.
00:11:15 Mais je prends un exemple tout simple.
00:11:17 L'ONIAM, par exemple.
00:11:18 - L'ONIAM, expliquez.
00:11:19 - L'ONIAM, c'est l'organisme qui gère l'indemnisation
00:11:23 dans le cadre de la vaccination obligatoire.
00:11:26 - S'il y a eu des effets indésirables, etc.
00:11:28 - Indésirables, exactement.
00:11:29 Alors là, excusez-moi, j'allais dire, c'est le pompon.
00:11:33 Les statistiques, je crois, c'est 287 dossiers
00:11:36 déposés d'indemnisation de victimes d'effets indésirables,
00:11:40 et les résultats de l'expertise, c'est 0,7%.
00:11:44 Trois cas acceptés d'indemnisation.
00:11:46 - Sur 287 ?
00:11:47 - Oui, mais en réalité, vous savez,
00:11:49 j'ai bâti un écosystème d'experts qui travaillent avec moi,
00:11:53 qui sont totalement indépendants,
00:11:55 et quand vous leur soufflez tel et tel nom d'experts de l'ONIAM,
00:11:58 ils vous disent, ce sont des professeurs de médecine
00:12:00 qui travaillent avec moi, qui vous disent,
00:12:01 "Ah, lui, c'est un professionnel de l'expertise,
00:12:04 ça fait 40 ans qu'il travaille pour l'ONIAM."
00:12:06 Mais ces experts n'oublient jamais la main qui les a nourris.
00:12:09 En réalité, le dernier rapport d'expertise que j'ai,
00:12:11 qui est un pur scandale, une escroquerie scientifique,
00:12:14 que j'ai soumis à deux professeurs d'université,
00:12:17 des médecins infectiologues et un scientifique.
00:12:19 Les trois, unanimement, qui ne se connaissent pas,
00:12:22 m'ont dit que c'était une escroquerie scientifique,
00:12:24 ce rapport d'experts.
00:12:26 Et quand je vois, effectivement, les déclarations d'intérêt,
00:12:30 vous savez, aujourd'hui, on a l'obligation de faire les DPI,
00:12:33 déclaration publique...
00:12:34 - Il y a Euros for Docs pour les médecins, etc.
00:12:36 - Exactement, déclaration publique d'intérêt,
00:12:39 vous allez sur le site du ministère Transparence Santé,
00:12:42 et là, ce médecin, ce professeur de médecine,
00:12:45 qui a répondu à l'ONIAM,
00:12:47 "il n'existe aucun conflit d'intérêt me concernant,
00:12:50 moi j'ai ces déclarations d'intérêt".
00:12:52 - Prix de transparence internationale.
00:12:54 - De transparence, le site du ministère de la Santé,
00:12:59 où vous devez déclarer vos liens d'intérêt avec les laboratoires.
00:13:02 Je note 16 déclarations en 2022,
00:13:07 16 déclarations de liens d'intérêt,
00:13:09 avec une rémunération et un contrat d'expertise pour Pfizer-SAS.
00:13:13 Ce médecin-là, ce professeur, est en train d'expertiser
00:13:16 une victime d'effets indésirables pour une myocardite à cellules géantes,
00:13:20 d'accord, certes, avec le vaccin Moderna,
00:13:23 mais venir me dire aujourd'hui qu'il n'existe aucun lien d'intérêt,
00:13:28 ou de conflit d'intérêt, sous prétexte,
00:13:31 et c'est souvent la logique des experts,
00:13:33 "je n'ai jamais travaillé pour ce laboratoire,
00:13:36 j'ai travaillé pour d'autres laboratoires".
00:13:37 C'est ce que cet expert nous dit dans la réponse, en disant,
00:13:40 "moi j'ai travaillé pour Pfizer, dont Act,
00:13:43 mais je n'ai pas travaillé pour Moderna,
00:13:45 donc il n'y a pas de conflit d'intérêt".
00:13:46 Mais je note encore plus loin, quand vous allez
00:13:48 éplucher ces déclarations publiques d'intérêt,
00:13:50 parce que la subtilité
00:13:53 dans ces déclarations publiques d'intérêt, ça prend énormément de temps,
00:13:56 c'est que vous pensez bien que le professeur ou la professeure
00:14:00 ne va pas indiquer simplement son nom en disant,
00:14:02 "moi, professeur X, j'ai reçu tant d'argent de tel laboratoire".
00:14:06 On change de nom, on prend le nom marital ou on prend le nom de jeune fille.
00:14:09 Le lieu d'exercice aussi qui change,
00:14:11 j'exerce un peu dans un établissement...
00:14:14 - Ah oui, je mets un autre nom ou une autre adresse.
00:14:15 - Voilà, un autre nom marital où je mets les deux noms,
00:14:17 et on essaie de passer dans le radar de la déclaration d'intérêt.
00:14:22 Au même titre que ces déclarations d'intérêt ne sont valables que 5 ans.
00:14:26 - Parce que vous avez trouvé qu'en fait, il y avait autre chose aussi.
00:14:29 - Bien sûr, cet expert a trois dénominations différentes dans Transparency Santé,
00:14:35 et pourtant c'est une seule et même personne.
00:14:38 Et je dirais même 62 déclarations, 7 pages,
00:14:42 dont des avantages de Pfizer entre 2014 et 2021,
00:14:45 avec certains montants qui ne sont absolument pas renseignés.
00:14:49 Alors le scandale, André Berkhoff,
00:14:51 c'est que non seulement j'écris à l'expert pour lui dire,
00:14:55 "vous êtes en conflit d'intérêts,
00:14:57 mordicus, droit dans les bottes, il n'existe aucun conflit d'intérêts",
00:15:01 mais pire, vous informez l'ONIAM de cette existence,
00:15:04 parce que cet expert a été choisi par l'ONIAM.
00:15:06 - Oui, ONIAM, organisme officiel.
00:15:09 - Exactement, donc de deux choses l'une,
00:15:11 soit l'ONIAM le sait, le savait,
00:15:13 et a continué à désigner cet expert,
00:15:18 soit l'ONIAM, aujourd'hui le sachant,
00:15:20 aurait dû considérer que cet expert était en plein conflit d'intérêts,
00:15:25 et désigner un nouvel expert.
00:15:27 - Et il n'a pas fait, il n'a pas eu ce...
00:15:29 - Pour autant, j'ai reçu simplement le rapport d'expert en disant,
00:15:31 "il n'existe aucun lien de causalité
00:15:33 entre la pathologie de mon client qui souffrait d'une myocardite
00:15:36 et la vaccination".
00:15:38 Mais je pose la question, effectivement,
00:15:40 de l'impartialité de ces experts,
00:15:43 qui sont, j'allais dire,
00:15:45 dans les mains de l'industrie pharmaceutique.
00:15:48 Et se pose aujourd'hui le problème en France,
00:15:51 de ces rapports d'expertise qui ont parole d'évangile.
00:15:54 Alors, moi, je réfléchis avec mes experts
00:15:57 dans le cadre de mon groupe de travail,
00:15:59 et je me dis, pourquoi ne pas soumettre
00:16:01 ces rapports d'expertise à une lecture de pair ?
00:16:04 Vous savez, en matière de...
00:16:06 - Un collège de médecins, de professeurs de chercheurs...
00:16:08 - Exactement, André, vous savez, en matière de littérature scientifique,
00:16:11 quand vous proposez un article scientifique à un éditeur,
00:16:14 l'éditeur va choisir des contradicteurs,
00:16:16 3, 4 contradicteurs, qui vont venir
00:16:18 contrecarrer vos affirmations scientifiques.
00:16:20 Et de cette divergence, de ce conflit intellectuel,
00:16:24 va naître, à la fin, un article qui sera finalisé et publié.
00:16:29 Aujourd'hui, les rapports d'expertise
00:16:32 sont simplement le fait d'un homme,
00:16:34 ils sont souvent...
00:16:35 - Ils ne sont pas, vous voulez dire, contrecheckés,
00:16:38 - Mais pas du tout, c'est-à-dire que la vie,
00:16:40 moi, de mes 200-300 patients,
00:16:42 se résume à une expertise d'un homme ou d'une femme,
00:16:46 d'accord, dont pratiquement 9 sur 10
00:16:50 ont des liens d'intérêt avec l'industrie pharmaceutique.
00:16:53 - Et ça, vous pouvez le prouver.
00:16:54 - Mais bien sûr, si vous voulez, j'ai un groupe de travail
00:16:57 qui épluche toutes les déclarations publiques d'intérêt, d'accord,
00:17:01 et toutes ces déclarations, je peux en éplucher.
00:17:05 Et vous savez, il y a une loi, en 2013,
00:17:08 sur le conflit d'intérêt, qui définit le conflit d'intérêt
00:17:12 comme "toute situation d'interférence entre un intérêt public
00:17:16 et des intérêts privés, qui est de nature à influencer
00:17:19 l'exercice indépendant, impartial et objectif d'une fonction".
00:17:24 Alors, excusez-moi, si dans ce cas-là,
00:17:26 et dans tous mes cas, le conflit d'intérêt n'est pas avéré,
00:17:29 alors j'arrête mon métier.
00:17:30 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si je perds en matière d'expertise
00:17:34 ce combat contre les experts,
00:17:35 je n'irai même pas devant le juge du fond.
00:17:37 Mon combat est perdu d'avance,
00:17:39 c'est pour ça qu'aujourd'hui, j'ai décidé d'attaquer en poursuite disciplinaire
00:17:43 tous les médecins ou les scientifiques qui auront sciemment menti
00:17:47 ou dissimulé leur lien d'intérêt avec les laboratoires.
00:17:50 - Merci, M. Lanzarone, c'était très clair.
00:17:53 En tout cas, on suivra cela,
00:17:55 parce que c'est vrai qu'en tout cas, ça pose problème.
00:17:57 Et s'il faut aller plus loin, eh bien, vous irez plus loin, mais nous aussi.
00:18:00 - Merci beaucoup, André Bercoff.
00:18:02 - Ici Sud Radio.
00:18:05 Les Français parlent au français.
00:18:10 Les carottes sont cuites.
00:18:12 Les carottes sont cuites.
00:18:15 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:18:18 - Un scoop absolument mondial que je vous annonce,
00:18:23 et dont Sud Radio et nous-mêmes avons l'exclusivité.
00:18:26 C'est quoi ? Écoutez bien, Louis XIV n'était pas français,
00:18:31 c'était un étranger.
00:18:33 Vous imaginez un peu le vacarme dans les chaumières ?
00:18:36 À tout de suite.
00:18:37 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:18:40 - Pauvre roi est riche, mais il n'a rien à offrir.
00:18:43 Pauvre roi, dans des airs d'un royaume vide.
00:18:46 Pauvre roi, il ne rêvait pas de ce mode de vie.
00:18:48 Pauvre roi, tout le monde l'admire, tout le monde se moque de lui.
00:18:50 Pauvre roi est riche.
00:18:52 Pauvre roi, pauvre roi, mais enfin pauvre roi,
00:18:54 était-il quoi le pauvre roi ? Louis XIV, le plus grand roi de France.
00:18:58 Oui, mais alors le musée de l'histoire de l'immigration,
00:19:01 vous savez qu'il vient d'ouvrir ses portes,
00:19:02 voilà, le musée de l'histoire de l'immigration, c'est très bien.
00:19:04 En principe, et c'est même en pratique, c'est très très bien.
00:19:07 Mais alors, à force de vouloir dire ce que l'immigration
00:19:11 a apporté à la France, et c'est très bien,
00:19:13 ils vont peut-être un peu loin.
00:19:15 Par exemple, il y a une campagne publicitée qui est dans le métro,
00:19:19 Louis XIV a regardé un immigré.
00:19:21 Ils n'ont pas dit un travailleur immigré parce que ça l'affichait un peu mal,
00:19:24 mais un immigré.
00:19:25 C'est fou tous ces étrangers qui ont fait l'histoire de France, voilà.
00:19:29 Alors on voit effectivement le célèbre portrait de Louis XIV en tenue de sacre,
00:19:33 le roi de France, né d'une mère espagnole et d'une grand-mère autrichienne.
00:19:38 Voilà.
00:19:39 Et ça fait, ben voilà, donc c'est un immigré, donc ça fait l'excellent français,
00:19:43 c'est bien, bon, pourquoi pas ?
00:19:45 D'ailleurs, je vais vous dire, je vais vous dire,
00:19:47 il faut aller plus loin, le musée de l'immigration.
00:19:50 Par exemple, on dit que Shakespeare est anglais, c'est pas du tout, il est arabe.
00:19:54 Comment il est arabe ? Oui, il s'appelle Scheherazade.
00:19:57 Ça a été transformé, Shakespeare, mais quel Shakespeare !
00:20:01 Et par exemple, qui a refait Paris ?
00:20:03 Ben c'est un arabe, c'est Haussmann.
00:20:06 On dit Haussmann, Haussmann, quoi Haussmann ?
00:20:08 C'est Haussmann, le baron Haussmann, voilà.
00:20:11 Oui, il faut aller plus loin, non, tout ça c'est n'importe quoi,
00:20:16 Barbara Lefebvre, la grande gueule de chez les grandes gueules,
00:20:19 il lui dit écoutez, c'est stupide, il y avait d'autres figures qui auraient pu servir, bien sûr,
00:20:24 et vive les étrangers qui enrichissent la France !
00:20:26 Ben, Louis XIV n'est en rien le représentant de l'immigration,
00:20:30 c'est n'importe quoi !
00:20:32 Vous avez des extraordinaires, vous avez des écrivains,
00:20:35 vous avez des scientifiques, vous avez des ingénieurs,
00:20:38 qu'ils soient maghrébins, qu'ils soient africains,
00:20:40 qu'ils soient espagnols, qu'ils soient italiens,
00:20:42 qui sont venus enrichir la France.
00:20:44 Vous avez besoin d'aller prendre Louis XIV,
00:20:47 mais Louis XIV, mais allez, mettez votre fleur de lys sur les...
00:20:52 mettez votre fleur de lys sur la figure, et cachez-vous !
00:20:57 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:21:01 le face à face.
00:21:04 The Voice, l'émission la plus extraordinaire,
00:21:16 évidemment, de la télévision française,
00:21:18 et on va parler de quoi aujourd'hui, Lucien ?
00:21:20 De La Voix !
00:21:22 - Et oui, Jean Abitbol est avec nous, médecin RL, pour son livre
00:21:25 "Les Voix de notre vie", aux éditions Grasset.
00:21:27 Vous nous appelez au 0826-300-300 pour participer à l'émission.
00:21:31 - Alors Jean Abitbol, bonjour. - Bonjour.
00:21:34 - Vous êtes médecin RL, vous avez écrit "Médecin RL", très connu,
00:21:37 vous êtes pionnier de la chirurgie au laser des cordes vocales,
00:21:41 je rappelle, vous êtes l'un des plus grands spécialistes mondiaux de La Voix,
00:21:44 et puis là, vous racontez, effectivement, la première personne,
00:21:47 vous m'avez dit en rentant que c'était une commande de Grasset,
00:21:49 ben ils ont bien fait, vous racontez "Les Voix de notre vie",
00:21:52 après quatre livres scientifiques écrits là-dessus, celui-là aussi,
00:21:56 mais celui-là raconte des choses, et ça nous concerne tous !
00:21:58 Vous savez très bien, en lisant Sud Radio, la radio c'est quoi ?
00:22:01 C'est d'abord La Voix, même s'il y a YouTube et compagnie, on nous voit,
00:22:04 mais qu'est-ce qui compte ? C'est ça, cette espèce de timbre.
00:22:08 Alors, moi j'aime beaucoup "faux niâtres",
00:22:11 ça vient de quoi ? Parce qu'on dit "vous êtes faux niâtres", c'est ça ?
00:22:13 - Alors, faux niâtres, c'est les gens qui sont spécialistes de la voix, bien sûr,
00:22:18 mais de l'expression vocale également,
00:22:20 de la façon dont la voix peut être altérée, pas seulement par l'instrument,
00:22:24 et si vous voulez, il y a deux choses qui sont absolument fondamentales.
00:22:28 La première, c'est qu'on est 8 milliards d'individus sur la planète,
00:22:31 et il existe 8 milliards de voix différentes.
00:22:34 - Comme autant d'empreintes digitales, vous voulez dire ?
00:22:36 - Exactement, et par exemple, votre voix, M. Bercov,
00:22:40 c'est qu'on l'entend dans un taxi, on l'entend à la radio,
00:22:43 on l'entend au téléphone, vous n'avez pas besoin de vous présenter,
00:22:45 on sait que c'est vous.
00:22:47 Et à ce moment-là, en quelques secondes, si je vous fais "pam pam pam pam",
00:22:51 on sait que c'est la cinquième de Beethoven.
00:22:53 Et puis, lorsque vous dites un bonjour, en quelques secondes, on sait que c'est vous.
00:22:56 Donc la voix est une signature.
00:22:58 Mais la voix, c'est ça qui est fabuleux, c'est que la voix a deux éléments simples,
00:23:03 et c'est le deuxième élément fondamental.
00:23:05 C'est que d'abord, c'est un instrument.
00:23:07 Comme tout instrument, il y a un souffle, qui sont les poumons,
00:23:11 les vibrations, que feront les cordes vocales,
00:23:13 et la caisse de résonance qui se trouve au-dessus des cordes vocales,
00:23:15 qui sont dans la gorge, au niveau de la pomme d'Adam,
00:23:17 et qui vont résonner.
00:23:19 - Si je vous parle comme ça, on va s'embrouder !
00:23:21 - Et que je vous parle comme ça, le son n'est pas le même.
00:23:23 Et donc ça, c'est l'instrument.
00:23:25 Mais quelqu'un qui a un Stradivarius, qui a un violon, il va jouer, bien sûr,
00:23:28 mais si la personne qui prend l'archet,
00:23:31 et la main qui va conduire cet archet,
00:23:33 n'a pas le côté émotionnel de l'affect
00:23:36 pour pouvoir jouer,
00:23:38 vous n'avez pas d'émotion.
00:23:39 - Donc il y a l'oreille qui compte autant ?
00:23:41 - Exactement.
00:23:42 Et à partir du moment où l'émotion et l'instrument vont se mélanger,
00:23:47 c'est la voix humaine.
00:23:48 Mais oui, comme vous le dites très bien,
00:23:50 l'oreille pilote la voix.
00:23:53 C'est-à-dire que ce que vous entendez,
00:23:55 c'est ça qui va vous perturber vous-même.
00:23:57 Si la voix vous révèle quand vous parlez,
00:23:59 elle vous révèle par l'écoute que vous allez en avoir.
00:24:02 Et cette écoute va être différente.
00:24:04 Et plus encore, si votre oreille est altérée,
00:24:07 et c'est l'histoire que je raconte dans le livre,
00:24:09 par exemple, de M. Aznavour,
00:24:11 qui était en train de chanter,
00:24:13 et qui à un moment dans son concert,
00:24:15 s'est mis à chanter "fou",
00:24:17 et les critiques ont été terribles,
00:24:19 puisque les deux premières fois,
00:24:20 on ne savait pas très bien ce qui se passait.
00:24:22 - Il avait déjà 83 ans, c'est ça ?
00:24:24 - Absolument, absolument.
00:24:25 - Oui, vous le racontez dans votre carrière.
00:24:27 - Absolument.
00:24:28 Et donc, habituellement, on n'était pas habitué à ça.
00:24:31 Et il me demande de passer le voix,
00:24:33 et puis je l'examine, et ses cordes vocales,
00:24:35 parce qu'on a deux cordes vocales,
00:24:37 on n'a pas cinq en deux, on a deux cordes vocales,
00:24:38 à l'horizontale, au niveau du cou.
00:24:40 Et elle est parfaitement bien.
00:24:42 Et je lui dis, "Maintenant, tes cordes vocales,
00:24:44 ton instrument marche bien."
00:24:46 Mais effectivement, l'oreille ne marchait pas bien.
00:24:48 Je lui dis, "Tu n'entends pas bien ?"
00:24:49 Il me dit, "Ah si, si."
00:24:50 Et son fils me dit, "Ben non, je crois qu'il n'entend pas bien."
00:24:52 Et on le fait donc tester la transition,
00:24:55 on met un appareil,
00:24:56 et deux jours après, il chante magnifiquement bien.
00:24:59 Car le retour son qu'il avait au niveau de l'oreille
00:25:01 était complètement corrigé.
00:25:03 Et on a tout simplement dit que j'ai corrigé ses cordes vocales,
00:25:05 je n'ai rien fait,
00:25:06 j'ai tout simplement fait mettre un appareil.
00:25:08 - Donc vous dites, oui, c'est comme un chanteur,
00:25:10 et sa réverbération, il a besoin d'écouter.
00:25:12 - Exactement, d'avoir un retour.
00:25:14 Et à la radio, c'est ça qui est magnifique.
00:25:17 Comme je disais il y a quelques instants,
00:25:19 oui, la radio, c'est le symbole de la voix.
00:25:22 Mais à la radio, vous ne pouvez pas trahir,
00:25:24 parce qu'à la radio, votre voix, immédiatement,
00:25:26 si vous jouez à être autre chose,
00:25:28 on entend qu'il n'y a pas de sensualité.
00:25:30 - Vous voulez dire que la voix,
00:25:32 on la ressent comme ça sert ou pas,
00:25:34 les auditeurs la ressentent comme ça sert ou pas.
00:25:36 - Tout de suite. Il leur faut quelques minutes,
00:25:38 quand ils écoutent vraiment une émission,
00:25:41 qui est une émission dans laquelle ils se sentent,
00:25:43 ils se sentent eux-mêmes,
00:25:45 entre guillemets, responsables de cette émission,
00:25:47 puisqu'ils l'écoutent, et quelque part,
00:25:49 impliqués dans celle-ci.
00:25:51 Ils vont l'écouter, et à un moment donné,
00:25:53 si on prend n'importe qui, il va parler,
00:25:55 mais en faisant semblant de parler,
00:25:57 et en jouant un rôle, il le sait, tout de suite.
00:25:59 - Alors, Jean Bitbol,
00:26:01 votre livre est vraiment passionnant,
00:26:03 je le recommande, parce que
00:26:05 il y a énormément d'informations,
00:26:07 à part vos témoignages, et tout ce qui se passe,
00:26:09 vos témoignages de médecins,
00:26:11 de chirurgiens,
00:26:13 de tous les gens que vous avez rencontrés,
00:26:15 mais moi, j'ai été la révélation incroyable,
00:26:17 vous dites que
00:26:19 l'enfant entend, dans le placement,
00:26:21 dans le ventre de la mère, déjà,
00:26:23 il se passe énormément de choses,
00:26:25 au niveau de la voix et du son,
00:26:27 l'enfant ne parle pas, il n'aimait pas le son.
00:26:29 - Non, l'enfant ne parle pas,
00:26:31 mais, pour pouvoir...
00:26:33 - Le foetus, enfin. - Le foetus, tout à fait.
00:26:35 Dès l'âge de 3 mois,
00:26:37 l'embryon devient foetus.
00:26:39 - Après la conception, c'est ça ?
00:26:41 - Après la conception. Donc, à 3 mois,
00:26:43 lorsque le foetus arrive,
00:26:45 il est là, et il va commencer
00:26:47 à entendre.
00:26:49 - Ah, il commence à entendre.
00:26:51 - Il va entendre quoi d'abord ? La voix de la mère.
00:26:53 Et si la maman est très joyeuse,
00:26:55 et écoute de la musique tous les jours,
00:26:57 elle va écouter un chant d'opéra,
00:26:59 elle va écouter du pop,
00:27:01 peu importe, des
00:27:03 Florent Pagny, par exemple, peu importe.
00:27:05 Et à ce moment-là, que se passe-t-il ?
00:27:07 Le foetus entend et réagit. Et parce que
00:27:09 la mère est heureuse. Et de ce fait,
00:27:11 il va commencer à développer, par stimulation,
00:27:13 le maître mot,
00:27:15 chez l'être humain, comme tout être vivant,
00:27:17 c'est stimuler. Il stimule l'organe
00:27:19 de l'audition, puisqu'il écoute.
00:27:21 Mais de ce fait, il stimule l'organe,
00:27:23 quelque part, de la voix, qui sont
00:27:25 liées. Et à ce moment-là, le monde du
00:27:27 langage étant lié au monde de l'écoute,
00:27:29 oui, il va développer plus rapidement.
00:27:31 En 12-13 mois après la naissance,
00:27:33 il va parler plus vite que les autres, mais
00:27:35 plus encore. Il va être heureux
00:27:37 et ne déprime pas. En revanche, une
00:27:39 maman qui est déprimée, qui n'écoute pas de musique,
00:27:41 qui est vraiment angoissée,
00:27:43 eh bien, oui, il y a un retard, et oui,
00:27:45 elle est pénalisée. Mais si vous
00:27:47 permettez, je vais aller un tout petit peu plus loin.
00:27:49 - Allez-y, allez-y.
00:27:51 - Imaginons que pour différentes raisons,
00:27:53 la mère n'est plus là.
00:27:55 Que l'enfant vient de naître, et que
00:27:57 cet enfant a une famille adoptive,
00:27:59 quelle qu'elle soit. - Ouais, je comprends.
00:28:01 - Ce qui est magnifique. - Soit qu'elle est morte, soit qu'elle n'est plus là.
00:28:03 - Ce qui est magnifique,
00:28:05 c'est que le plasma,
00:28:07 comme vous dites, c'est-à-dire le cortex
00:28:09 cérébral, pour être plus précis,
00:28:11 va être exactement comme
00:28:13 plastique. C'est quelque chose qui va se transformer.
00:28:15 Et si l'ambiance entre l'âge de 1 jour
00:28:17 et l'âge de 4 ans est superbe dans la famille,
00:28:19 oui, l'enfant également
00:28:21 va développer des éléments passionnants au niveau
00:28:23 de la voix. - Oui, donc l'environnement est
00:28:25 capital. C'est absolument passionnant.
00:28:27 On va continuer vraiment cet entretien
00:28:29 et c'est beaucoup de choses à dire
00:28:31 avec le Dr Jean-Habit Bol,
00:28:33 "Les voix de notre vie" chez Grasset.
00:28:35 - Et vous avez la parole 0826-300-300
00:28:39 pour interpeller Jean-Habit Bol sur son livre
00:28:41 "Les voix de notre vie" aux éditions
00:28:43 Grasset. On se retrouve tout de suite, 0826-300-300.
00:28:47 - Sud Radio, bonjour à tous.
00:28:49 [Musique]
00:28:51 - Ici Sud Radio.
00:28:53 [Musique]
00:28:55 Les Français parlent au français.
00:28:57 [Musique]
00:28:59 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:29:01 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:29:03 - Sud Radio Bercov
00:29:05 dans tous ses états.
00:29:07 - Et oui, et nous sommes,
00:29:09 en tout cas, notre voix et vos
00:29:11 voix aussi sont dans
00:29:13 tous leurs états avec Jean-Habit Bol et son livre
00:29:15 "Les voix de notre vie".
00:29:17 Justement, on parlait, c'était passionnant,
00:29:19 du fœtus, du bébé, etc.
00:29:21 Mais justement, on arrive au bébé
00:29:23 et vous avez une histoire dans votre livre
00:29:25 qui m'a complètement bluffé.
00:29:27 Jean-Habit Bol, c'est l'histoire de Mario.
00:29:29 Mario est un nom d'emprunt, bien sûr.
00:29:31 Racontez-nous, parce qu'il y a eu
00:29:33 quelque chose d'extraordinaire.
00:29:35 Il est français, il va parler en français.
00:29:37 Pas du tout, quand vous l'avez opéré,
00:29:39 il y a eu quelque chose qui s'est passé, racontez-nous.
00:29:41 - Exactement, c'est une basse profonde de l'Opéra Paris
00:29:43 qui avait 60 ans.
00:29:45 - C'est de l'Opéra Paris, oui.
00:29:47 - Et qui avait 60 ans quand je l'ai opéré,
00:29:49 il avait un énorme polype sur la corde,
00:29:51 il parlait un peu comme ça, il pouvait plus chanter.
00:29:53 Donc je l'opère, je le connaissais bien,
00:29:55 et puis au réveil, évidemment, je vais voir mes patients.
00:29:57 En salle de réveil, je dis "Mario, comment allez-vous ?"
00:29:59 Il parle un langage que je ne connais pas.
00:30:01 Une langue que je ne connais pas.
00:30:03 Et je demande à l'infirmière de Réa,
00:30:05 de l'animation,
00:30:07 "Ecoutez, vous pouvez m'expliquer, là,
00:30:09 il a fait un AVC, il a fait un accident
00:30:11 vasculaire cérébral, ça arrive, hein,
00:30:13 c'est très rare, mais ça arrive,
00:30:15 je suis très inquiet, là, parce qu'il n'a jamais fait
00:30:17 de problèmes cardiaques. Je lui dis "Monsieur Habibol,
00:30:19 calmez-vous, pas du tout, il parle grec."
00:30:21 Je lui dis "Comment il parle grec ?" Il me dit "Oui, parce que
00:30:23 moi je suis grec, et j'ai
00:30:25 la chance qu'il parle grec." Donc je lui ai répondu,
00:30:27 je lui dis "Mais attendez, il n'a jamais parlé grec."
00:30:29 Et il n'est pas grec du tout.
00:30:31 Je lui dis "Ecoutez, je m'excuse, mais il parle grec."
00:30:33 Huit jours après, je le vois en contrôle,
00:30:35 je regarde ses cordes vocales,
00:30:37 je trouve du bois, tout va très bien, et puis à ce moment-là,
00:30:39 je lui dis "Ecoutez, Mario, est-ce que vous parlez grec ?"
00:30:41 Il me dit "Pas du tout, je ne parle pas grec."
00:30:43 Je lui dis "Comment vous ne parlez pas grec ?"
00:30:45 Et là je lui dis "Mais vous êtes né où ?" Il me dit "Je suis né à Salonique."
00:30:47 "Ah,
00:30:49 et alors ? Vous êtes venu en France à quel âge ?"
00:30:51 Je suis né à l'âge de 4 ans, mon père a été fusillé à l'époque
00:30:53 par l'armée, et moi,
00:30:55 ma mère, on s'est échappé
00:30:57 de Salonique, on est arrivé à Paris,
00:30:59 et puis j'ai eu la chance, avec la voix que j'avais
00:31:01 dès l'âge de 15-16 ans,
00:31:03 de rentrer dans une chorale
00:31:05 et puis de devenir basse profonde, c'était un homme
00:31:07 exceptionnel. Et je lui dis
00:31:09 "Mais chantez-moi quelque chose en grec."
00:31:11 Il dit "Oui, je connais un petit chose, mais c'est pour m'amuser."
00:31:13 Il chante magnifiquement bien.
00:31:15 Et en fait, que s'était-il passé ?
00:31:17 Comment se fait-il que
00:31:19 cet homme, qui n'avait pas parlé grec
00:31:21 depuis l'âge de 4 ans, se met
00:31:23 en réveil en parlant grec ? - En réveil, c'est ça ?
00:31:25 - Et il retrouve l'anesthésie. - Ouais, ouais.
00:31:27 - Tout simplement, et ça c'est grâce
00:31:29 à des collègues neurologues, que je ne...
00:31:31 C'est quelque chose que je ne savais pas, et grâce à lui je l'ai appris.
00:31:33 Parce que la zone
00:31:35 qui s'oxygène la première
00:31:37 après une anesthésie,
00:31:39 c'est la zone de la langue maternelle.
00:31:41 Qui est ensuite
00:31:43 supplantée par la langue que vous avez
00:31:45 appris après l'âge de 3-4 ans.
00:31:47 Et à ce moment-là, il parlait effectivement
00:31:49 d'abord, au réveil,
00:31:51 l'oxygénation primordiale
00:31:53 de cette région cérébrale
00:31:55 qui s'appelle l'aire de Broca et l'aire de
00:31:57 Verniquet, et bien cette région cérébrale
00:31:59 s'est oxygénée en premier,
00:32:01 il a parlé grec. Et preuve en est,
00:32:03 et je vais poser des questions
00:32:05 à certains de mes patients qui ont un certain âge,
00:32:07 qui sont notamment portugais
00:32:09 par exemple, et quand ils s'énervent
00:32:11 au bout de... quand ils ont 70-75 ans,
00:32:13 et quand je m'énerve, je parle en
00:32:15 portugais. - Oui, eux
00:32:17 ils ont continué à parler quand même, c'est intéressant. - Bien sûr !
00:32:19 Mais ça montre une chose, c'est qu'à un moment
00:32:21 il y a une chose magnifique, c'est que la région
00:32:23 maternelle du langage,
00:32:25 plus encore, cette région
00:32:27 qui est paradoxalement
00:32:29 qui est complètement hors du tabou,
00:32:31 quand vous apprenez une langue étrangère,
00:32:33 quand vous parlez la langue étrangère,
00:32:35 les tabous vous avez appris dans vos langues maternelles,
00:32:37 ils n'existent plus dans
00:32:39 les langues étrangères, et vous pouvez insulter,
00:32:41 dire ce que vous voulez dans une langue étrangère que vous
00:32:43 ne faites pas en français. - Oui, alors je voudrais juste dire
00:32:45 quelque chose, alors moi, mon expérience
00:32:47 de journaliste et de reporter,
00:32:49 vous savez je suis né au Liban, je parle arabe couramment,
00:32:51 je suis pratiquement trilingue,
00:32:53 en français bien sûr, c'est ma langue maternelle,
00:32:55 l'anglais, l'arabe, et bien
00:32:57 quand j'interview des
00:32:59 chefs d'état, etc., qui soient
00:33:01 égyptiens, palestiniens,
00:33:03 syriens, etc., ils me diront beaucoup
00:33:05 de choses en arabe, mais je le dis en anglais
00:33:07 ou en français, parce qu'en anglais ou en français, ils contrôlent.
00:33:09 - Exactement. - Tandis que en arabe,
00:33:11 qui est leur langue maternelle et leur langue,
00:33:13 ils se laissent aller. - Voilà, ils se laissent aller.
00:33:15 - Tout à fait, tout à fait,
00:33:17 et la spontanéité à ce moment-là,
00:33:19 fait que, à ce moment-là effectivement,
00:33:21 si on s'énerve vraiment, on préfère aller
00:33:23 dans notre langue maternelle,
00:33:25 parce qu'on sait ce qu'on a envie de dire,
00:33:27 et on n'est pas bloqué. - Alors,
00:33:29 docteur Abitbol, vous parlez, il y a une expérience
00:33:31 terrible, terrible, mais
00:33:33 racontez-la, parce que justement, par rapport à l'enfant,
00:33:35 l'expérience de Frédéric II, en XIIe siècle.
00:33:37 - Alors, c'est un peu ce qu'on a dit en tout début
00:33:39 de l'émission, quand vous m'avez
00:33:41 demandé sur l'enfant qui va naître,
00:33:43 quelle langue il va parler, et
00:33:45 l'enfant, le petit fœtus, le petit
00:33:47 d'homme qui est dans le ventre de sa mère, que se passe-t-il ?
00:33:49 Et le roi,
00:33:51 l'empereur Frédéric II, au XIIIe siècle,
00:33:53 était empereur,
00:33:55 bref, et il a demandé à
00:33:57 tous ses serfs, c'est-à-dire ses paysans de l'époque,
00:33:59 les enfants qu'il y avait entre deux jours et
00:34:01 six mois, on les
00:34:03 "prenait", on les mettait dans
00:34:05 des chambres séparées au palais,
00:34:07 une nurse venait leur donner à manger,
00:34:09 n'avait pas le droit de parler.
00:34:11 - C'est-à-dire qu'ils voulaient faire une expérience ? - Voilà,
00:34:13 pour savoir quoi ? - Oui. - Qu'est-ce
00:34:15 qu'était la langue originelle ?
00:34:17 Pas originale. Est-ce que le petit
00:34:19 d'homme qui vient naître va parler français ?
00:34:21 Parce qu'il est né en France, avec des parents français,
00:34:23 va parler araméen,
00:34:25 va parler germanique, va parler anglais,
00:34:27 et il les a isolés jusqu'à l'âge
00:34:29 de trois ans et demi, quatre ans.
00:34:31 - Ah, c'est-à-dire qu'ils ne parlaient pas, ils n'entendaient rien ?
00:34:33 - Ils n'entendaient que les bruits, entre guillemets,
00:34:35 de la vaisselle, de ce qu'ils mangeaient,
00:34:37 mais rien d'autre. Ils étaient complètement isolés.
00:34:39 La fin de l'expérience est terrible.
00:34:41 À l'âge de... Quand on les a
00:34:43 désisolés, quand on les a fait sortir,
00:34:45 on les a montrés aux gens pour parler,
00:34:47 mais ils ne pouvaient pas parler. Ils ne connaissaient
00:34:49 que, d'après les dires de l'époque,
00:34:51 45 à 50 mots, et ils sont tous
00:34:53 morts débiles profonds à l'âge de 12 ans.
00:34:55 C'est-à-dire qu'il n'existe pas de langue originelle.
00:34:57 C'est-à-dire que la stimulation
00:34:59 de la voix est capitale
00:35:01 pour l'être humain, c'est un
00:35:03 élément essentiel,
00:35:05 presque indispensable,
00:35:07 pour pouvoir, avec l'autre,
00:35:09 stimuler, et l'homme est
00:35:11 un être social. Alors, pour les malentendants,
00:35:13 eh bien, s'il y a un environnement
00:35:15 avec une gestuelle, avec une vision,
00:35:17 j'allais dire, il regarde la voix,
00:35:19 eh bien, il n'y a pas de problème non plus.
00:35:21 - Alors, j'ai une question qui dépend de votre livre
00:35:23 et qui n'allait pas à elle, mais
00:35:25 vraiment, le médecin que vous êtes,
00:35:27 le praticien, l'expert
00:35:29 que vous êtes, quand il y a eu les masques,
00:35:31 encore une fois, sans prendre d'avis sur...
00:35:33 Et quand...
00:35:35 Parce que beaucoup de gens ont dit que les enfants,
00:35:37 les petits, ont souffert du fait de ne pas
00:35:39 voir, soit leurs parents, soit...
00:35:41 La bouche s'exprime.
00:35:43 C'est-à-dire que quand on a eu les masques,
00:35:45 il n'y avait plus le code "regard-voix".
00:35:47 Il n'y avait plus le code
00:35:49 où il y a... Un dress code,
00:35:51 c'est pour les habillements, et bien, il y a un voice code.
00:35:53 Et le voice code fait partie du regard.
00:35:55 Si vous voulez, quand vous regardez,
00:35:57 quand vous écoutez quelqu'un,
00:35:59 c'est un peu
00:36:01 particulier ce que je veux dire, mais c'est vraiment
00:36:03 très personnel. Quand je
00:36:05 écoute quelqu'un,
00:36:07 la voix va le révéler. Je vais
00:36:09 comprendre par sa voix quelle est
00:36:11 l'impression de ce personnage.
00:36:13 Mais le regard,
00:36:15 j'écoute avec le regard.
00:36:17 S'il y a une harmonie entre le regard
00:36:19 et la voix, cet homme est sincère, authentique.
00:36:21 Les silences entre les mots vont être
00:36:23 beaux. Mais s'il y a une désynchronisation,
00:36:25 je suis gêné. Si en plus que j'ai un masque
00:36:27 où je n'arrive pas à voir le mouvement des lèvres
00:36:29 et le mouvement du visage, et cette expression
00:36:31 indispensable par rapport à la voix,
00:36:33 je suis désorienté. Or, l'enfant
00:36:35 va, par mimique,
00:36:37 imiter également
00:36:39 le visage des parents. - C'est passionnant.
00:36:41 Parce que beaucoup, beaucoup de pédopsychiatres
00:36:43 ont dit que ça a fait des...
00:36:45 - Ça a affecté beaucoup. - Beaucoup d'enfants.
00:36:47 - Tout à fait. - Passionnant. On en reparle
00:36:49 tout de suite après une petite pause.
00:36:51 Jean Habitbol, nos voix,
00:36:53 notre histoire et notre vie.
00:36:55 - Oui, et si vous souhaitez faire entendre
00:36:57 votre voix et vos questions, à Jean Habitbol
00:36:59 pour son livre "Les voix de notre vie" aux éditions
00:37:01 Graf-C, vous le pouvez au 0826
00:37:03 300 300. On attend vos appels.
00:37:05 0826 300 300.
00:37:07 On vous retrouve tout de suite sur Sud Radio.
00:37:09 - Les carottes sont cuites.
00:37:11 Les carottes sont cuites.
00:37:13 - Sud Radio Bercov, dans tous
00:37:15 ses états. - Les carottes sont peut-être
00:37:17 cuites, mais la voix est là. Alors, on en
00:37:19 parle justement avec
00:37:21 Jean Habitbol depuis quelques
00:37:23 minutes, hélas, on pourra parler
00:37:25 pendant des heures.
00:37:27 C'est absolument passionnant, et puis
00:37:29 justement, il y a, Jean Habitbol,
00:37:31 toutes les voix, les voix des chanteurs, bien sûr,
00:37:33 les voix des interprètes, les voix
00:37:35 des politiques. Alors, pourquoi la voix
00:37:37 des politiques ? Parce que dans votre livre, vous parlez
00:37:39 d'un certain général, et d'un
00:37:41 certain appel, et c'était à Radio
00:37:43 Londres, et vous savez que notre générique, c'est
00:37:45 le générique de Radio Londres, d'ailleurs,
00:37:47 comme par hasard. - Absolument.
00:37:49 - Et c'est très intéressant, parce que
00:37:51 quand en 68,
00:37:53 il est revenu, au moment où on disait "Baden, Baden",
00:37:55 il revient, et en 68,
00:37:57 et il revient, mais au lieu de parler
00:37:59 à la télé, déjà la télé était partout,
00:38:01 il parle à la radio.
00:38:03 Et vous en parlez, et c'est très
00:38:05 intéressant, ça. - Oui.
00:38:07 Je... Comme dirait l'autre, merci
00:38:09 de m'avoir posé la question.
00:38:11 Parce qu'en fait, il parle, le 28
00:38:13 mai 68, à la télévision.
00:38:15 Et on était encore
00:38:17 sur les bancs, si je puis dire, et je le regarde.
00:38:19 Je me dis "Mais qu'est-ce que c'est que ce monsieur ?"
00:38:21 Oui, c'était bien, d'accord, il a fait la guerre, d'accord,
00:38:23 mais bon, c'est l'âge de mes parents, ok,
00:38:25 mais c'est un grand-père, quoi.
00:38:27 Alors, il est en train de nous dire "Allez travailler",
00:38:29 oui, d'accord. Et puis, brutalement,
00:38:31 le génie
00:38:33 du général de Gaulle, le génie,
00:38:35 c'est qu'il a compris la puissance et le
00:38:37 pouvoir de la voix. Il l'avait
00:38:39 compris d'ailleurs en 1933.
00:38:41 Après, je reviendrai sur l'année de 1933.
00:38:43 Mais, il a dit "Maintenant, je parle à la télévision".
00:38:45 La télévision est noire, on voit juste
00:38:47 deux photos,
00:38:49 point barre. Il est 16h04,
00:38:51 on est le 29 mai.
00:38:53 Français, françaises. - Le lendemain même.
00:38:55 - Le lendemain. - Ouais, c'est ça. - Il dit "Français, françaises".
00:38:57 Les travailleurs doivent travailler,
00:38:59 les étudiants...
00:39:01 Je ne me retirerai
00:39:03 pas, je ne
00:39:05 partirai pas, mon premier ministre
00:39:07 restera. - Je dissous
00:39:09 l'Assemblée. - Je dissous l'Assemblée nationale.
00:39:11 Et à ce moment-là,
00:39:13 le rythme de sa voix,
00:39:15 les silences entre les mots,
00:39:17 la musicalité de la voix,
00:39:19 la force qu'il représente,
00:39:21 la France, il parle pas en son nom,
00:39:23 il dit "je", mais après il dit "la France".
00:39:25 Et donc, le fait de
00:39:27 parler devant un écran noir,
00:39:29 la voix a une puissance
00:39:31 terrible, parce qu'à ce moment-là, notre imaginaire
00:39:33 met à la place et à côté
00:39:35 de cette voix, l'image
00:39:37 du pater, du père, l'image
00:39:39 de l'autorité et l'image qui
00:39:41 dans notre non-dit est fondamentale,
00:39:43 l'image de l'écoute, déjà
00:39:45 quand on était dans le ventre de notre maman.
00:39:47 Et c'est là où l'impact est impressionnant.
00:39:49 - Et là, vous développez
00:39:51 tout à fait, donc la voix
00:39:53 est aussi un instrument de,
00:39:55 je dirais, d'influence énorme...
00:39:57 - De pouvoir. - Aussi de manipulation.
00:39:59 - Tout à fait. Alors c'est un
00:40:01 instrument de pouvoir. La voix est une
00:40:03 arme d'attaque, est une arme de défense.
00:40:05 C'est une arme qui peut tuer. Parce que
00:40:07 lorsqu'il y a un faux témoignage,
00:40:09 et là, effectivement, elle va tuer l'autre.
00:40:11 Et plus que cela,
00:40:13 beaucoup plus que cela, la voix
00:40:15 elle a deux éléments.
00:40:17 Bien plus, bien sûr,
00:40:19 si vous vous défendrez, bien plus, mais deux éléments.
00:40:21 Le premier, c'est l'intime conviction,
00:40:23 comment on se parle à soi-même,
00:40:25 quelle est la force de cette voix intérieure.
00:40:27 C'est un des chapitres, si vous voulez.
00:40:29 Comment notre voix intérieure
00:40:31 a une puissance incroyable ? A quel niveau ?
00:40:33 Dans notre décision, c'est la boussole
00:40:35 de notre vie. C'est une boussole.
00:40:37 Je décide de faire ça ou ça. - Notre libre-arbitre à nous.
00:40:39 - Exactement, et c'est l'intime conviction
00:40:41 qui va jouer. Puis le deuxième élément
00:40:43 de cette voix, ne l'oublions pas,
00:40:45 c'est le côté spirituel. La spiritualité, la prière,
00:40:47 la religion, n'existerait pas sans la voix.
00:40:49 Et la voix, effectivement, dans notre prière,
00:40:51 c'est elle qui nous relie avec quelque chose
00:40:53 d'impalpable, car la voix est quelque chose
00:40:55 d'impalpable et quelque chose qu'on ne va pas
00:40:57 prendre dans la main. - Mais alors, justement
00:40:59 Jean-Bibol, il y a la voix du cantique des cantiques,
00:41:01 certes, mais il y a la voix de Hitler
00:41:03 et vous en parlez, c'est vrai, Hitler,
00:41:05 Mussolini ou... - Non mais Hitler particulièrement.
00:41:07 - Enfin, Hitler, c'est très intéressant.
00:41:09 Alors, qu'est-ce qu'elle avait,
00:41:11 cette voix de Hitler, la manière dont...
00:41:13 Parce que Hitler, petit peintre, etc., en bâtiment
00:41:15 ou presque, enfin, fou artiste,
00:41:17 et puis il enflamme des millions, des millions.
00:41:19 - Je parle dans le livre,
00:41:21 je parle de choses qu'on connaît très peu.
00:41:23 Hitler écoutait Wagner
00:41:25 dès l'âge de 9-10 ans.
00:41:27 Il allait à l'opéra en faisant la manche
00:41:29 pour y aller. Et il avait
00:41:31 compris le pouvoir de l'impact
00:41:33 de la voix. Il avait compris
00:41:35 que justement, dans ses
00:41:37 onomatopées, en fait,
00:41:39 cette voix nauséabonde,
00:41:41 machiavélique qu'il avait,
00:41:43 parce que c'était une voix incisive, c'est en fait
00:41:45 des tranchants, c'est des coups de couteau.
00:41:47 Et ça monte, ça descend. Quand on fait une étude
00:41:49 spectrographique de la voix,
00:41:51 et la personne qui l'a remarquablement imité,
00:41:53 c'est Chaplin, dans "Le dictateur", en 39.
00:41:55 Donc bien avant.
00:41:57 Et là, on voit que sa voix,
00:41:59 elle était hypnotisante.
00:42:01 Et là, on peut aller beaucoup plus loin.
00:42:03 Pourquoi ? Parce qu'il s'adresse
00:42:05 aux foules.
00:42:07 Et votre conscience,
00:42:09 l'individu que vous êtes,
00:42:11 l'individuel que vous êtes,
00:42:13 la foule anesthésie
00:42:15 la conscience individuelle. Et là, c'est le groupe
00:42:17 qui parle, et le groupe devient irresponsable.
00:42:19 Hitler avait compris ça. Et là,
00:42:21 la force de ce pouvoir machiavélique
00:42:23 a été, comme on le sait,
00:42:25 dans des choses absolument abominables. - Donc la voix peut-être une arme
00:42:27 létale, il faut le dire. - Tout à fait.
00:42:29 - Mortelle. - Tout à fait.
00:42:31 - Oui, c'est comme ça, c'est la...
00:42:33 - Mais elle est une voix libérateur aussi.
00:42:35 L'appel du général de Gaulle. - Bien sûr.
00:42:37 - La France libre. - C'est la langue des hommes, pas le bien et le mal.
00:42:39 - Tout à fait. Et c'est le relief,
00:42:41 pour revenir là-dessus, qu'est-ce que c'est qu'une belle voix ?
00:42:43 C'est une voix où il y a du relief.
00:42:45 Comme la musique,
00:42:47 comme le dit très bien Jean-Luc Angiotti,
00:42:49 qui est un remarquable chef d'orchestre
00:42:51 et compositeur, et bien oui,
00:42:53 dans la façon dont on écoute une musique,
00:42:55 si elle est monocorde, on s'ennuie.
00:42:57 Et oui, le relief dans une musique,
00:42:59 c'est la même chose dans une voix. Il a une très belle
00:43:01 voix d'homme. C'est une voix grave, comme la vôtre,
00:43:03 qui est une voix de bariton, mais en plus,
00:43:05 il faut qu'il y ait des aigus derrière pour donner le relief.
00:43:07 Si on parlait comme ça,
00:43:09 on s'ennuie. Et bien c'est le relief
00:43:11 entre vos aigus, d'une part, qui sont
00:43:13 les crains du diamant, et le diamant
00:43:15 qui est votre voix grave. Et bien oui, c'est ça,
00:43:17 c'est le relief qui donne la force d'une voix.
00:43:19 - Et notre ami Jean-Luc Angiotti,
00:43:21 qui m'accompagne, qui est avec nous à Omerta
00:43:23 toutes les semaines, vraiment,
00:43:25 fait le plaisir de le soirée "Dernier verre",
00:43:27 auquel vous viendrez d'ailleurs, docteur Abitbol.
00:43:29 - Merci. - Mais pour revenir
00:43:31 à ça, à propos
00:43:33 de la voix, etc.,
00:43:35 est-ce que quand même,
00:43:37 dans la vie quotidienne,
00:43:39 parce qu'on peut, on est tous,
00:43:41 plus ou moins, je ne dirais pas manipulateurs,
00:43:43 mais on essaie de séduire,
00:43:45 la voix de la séduction qui n'est pas forcément sincère,
00:43:47 mais elle peut marcher très bien, la voix
00:43:49 caressante, la voix
00:43:51 flatteuse,
00:43:53 est-ce qu'on change,
00:43:55 est-ce que la même personne peut changer
00:43:57 de timbre, etc.?
00:43:59 - Bien sûr, il y a un voice code. Il y a le code de la voix
00:44:01 quand vous êtes à l'Assemblée Nationale,
00:44:03 quand vous êtes avocat, quand vous êtes médecin,
00:44:05 quand vous êtes avec vos enfants,
00:44:07 et pire que cela, il y a le voice code
00:44:09 du manipulateur. Et celui-ci
00:44:11 va chercher vos failles,
00:44:13 va chercher les choses qui vous vont
00:44:15 vous faire plaisir. Et il va carrer,
00:44:17 et c'est là où je dis "attention",
00:44:19 parce que ces voix vont vous flatter,
00:44:21 mais indirectement. Et c'est ce qu'on
00:44:23 connaît notamment dans cette
00:44:25 fameuse affaire que je raconte, qui est l'affaire de la fraude
00:44:27 au président, de Le Drian.
00:44:29 - Ah oui, bien sûr. - Ouh là, Le Drian,
00:44:31 allô, voilà. Et là,
00:44:33 c'est une voix d'imitation, soi-disant,
00:44:35 de l'imitation sordide.
00:44:37 Et en fait, on a démasqué
00:44:39 cela grâce au fait que la voix n'était
00:44:41 pas en elle-même sincère.
00:44:43 - Alors, une que vous n'aviez pas encore,
00:44:45 parce que vous avez déjà écrit votre livre,
00:44:47 mais nous avons eu ici, à Sud Radio,
00:44:49 un exemple extraordinaire,
00:44:51 parce que là c'était un escroc, Chicly,
00:44:53 mais nous avons eu deux humoristes
00:44:55 russes qui ont imité,
00:44:57 enfin un, en tout cas, la voix de
00:44:59 Petro Poroschenko,
00:45:01 l'ex-président de l'Ukraine, et qui a parlé
00:45:03 à Hollande. Et nous avons eu la vidéo de France
00:45:05 à Hollande, pendant un quart d'heure,
00:45:07 20 minutes, parlant à Petro Poroschenko,
00:45:09 alors que c'était pas du tout Petro Poroschenko,
00:45:11 et lui racontant des telles histoires,
00:45:13 notamment les accords de Kiev.
00:45:15 Et le type, la voix,
00:45:17 il était persuadé
00:45:19 que c'était Poroschenko.
00:45:21 Comme quoi, la voix,
00:45:23 c'est quelque chose. - Qui peut vous troubler,
00:45:25 qui peut, entre guillemets, vous manipuler,
00:45:27 mais quand vous écoutez,
00:45:29 comme je disais tout à l'heure, avec des quelques notes de départ,
00:45:31 vous savez, et j'ai hélas
00:45:33 des gens que je connais,
00:45:35 qui sont des artistes
00:45:37 sur le, entre guillemets,
00:45:39 sur le retour, et au lieu d'être eux-mêmes,
00:45:41 ils jouent à être ce qu'ils ont été.
00:45:43 - Et on sent ça à la voix. - Tout de suite, et je le mets dans l'hymne d'ailleurs.
00:45:45 On sent quelque part,
00:45:47 je veux être ce que j'étais, évidemment, je donne pas de nom,
00:45:49 évidemment, mais, bien sûr,
00:45:51 mais on sent, ils reviennent, et puis on dit, mais attend,
00:45:53 il y a quelque chose qui manque, et bien oui, qu'est-ce qui manque ?
00:45:55 Ben l'âge de leur voix.
00:45:57 La voix, elle évolue, c'est ça qui est beau.
00:45:59 C'est la cicatrice de notre voix, c'est notre vie.
00:46:01 - Le boulevard vocal du crépuscule.
00:46:03 - Voilà, exactement.
00:46:05 Dans les chapitres qui s'appellent "Les voix des disparus", j'en parle,
00:46:07 et là, on comprend comment la voix
00:46:09 est une force extraordinaire,
00:46:11 et je demande, juste aux gens
00:46:13 qui vous écoutent, enregistrez les voix
00:46:15 de gens que vous aimez, parce que quand ils sont
00:46:17 plus là, quand vous avez une photographie, elle est là,
00:46:19 mais vous la regardez, mais quand vous écoutez
00:46:21 la voix de quelqu'un que vous aimez,
00:46:23 c'est une machine à remonter le...
00:46:25 - Enregistrez vos proches, enregistrez...
00:46:27 - C'est la dernière phrase du livre, c'est-à-dire que la voix
00:46:29 est finalement une machine
00:46:31 à remonter le temps, mais plus que cela,
00:46:33 c'est une voix qui transmet la transmission.
00:46:35 Qui transmet la transmission.
00:46:37 Et cette transmission que vous faites
00:46:39 avec votre radio, on va l'écouter,
00:46:41 et quand on va la réécouter dans 6 mois, dans 1 an,
00:46:43 dans 3 ans, c'est pas vous qu'on va écouter
00:46:45 en 2027, c'est en 2023,
00:46:47 le 21
00:46:49 juin 2023,
00:46:51 où, quand on vous écoute, on revient
00:46:53 en 2023. - Absolument. Et d'ailleurs, ce n'est pas
00:46:55 par hasard que quand on élit quelqu'un,
00:46:57 on lui dit "vous aurez ma voix".
00:46:59 - Oui, c'est vrai. - Il se retrouve.
00:47:01 "Vous aurez ma voix". - Lucien.
00:47:03 - Beaucoup d'auditeurs nous appellent au 0826
00:47:05 300 et vous pouvez continuer à nous appeler,
00:47:07 vous avez la parole sur ce radio. - 226 300...
00:47:09 228 300 300.
00:47:11 - J'ai dit... - 826 ! - 826 300 300.
00:47:13 - Non, il n'y avait pas le dernier 300. - Ah, 826
00:47:15 300 300. - Super, Lucien. - Et on accueille
00:47:17 tout de suite Kodjo de Paris. Bonjour, Kodjo.
00:47:19 - Oui, bonjour Kodjo. - Bonjour, bonjour
00:47:21 monsieur Berkhoff,
00:47:23 bonjour docteur Abitbol.
00:47:25 J'écoute avec
00:47:27 passion votre émission.
00:47:29 - Merci.
00:47:31 - Ça me permet
00:47:33 d'aller puiser dans
00:47:35 mes souvenirs d'étudiant
00:47:37 en psychosociologie.
00:47:39 Et qui me ramène
00:47:41 vers vous pour vous demander
00:47:43 l'enfant
00:47:47 et la communication.
00:47:49 Parce que les enfants
00:47:51 qui n'ont pas parlé le grec
00:47:53 à un âge
00:47:55 d'adolescent,
00:47:57 dans leur
00:47:59 souffrance,
00:48:01 qui viennent parler le grec,
00:48:03 alors ça me fait
00:48:05 penser à des études que j'avais faites
00:48:07 sur l'enfant
00:48:09 et la communication.
00:48:11 Qu'est-ce que vous pouvez me dire ?
00:48:13 L'être honnête, social, est-ce que c'est le milieu
00:48:15 qui conditionne l'individu ?
00:48:17 - Ah, c'est une très bonne question.
00:48:19 En fait, le tout petit
00:48:21 c'est vraiment
00:48:23 de la pâte à modeler son cerveau, son caractère.
00:48:25 Et jusqu'à l'âge de 14-15 ans,
00:48:27 on va le modeler.
00:48:29 Mais c'est ça qui est beau. C'est un mélange
00:48:31 de l'environnement d'une part,
00:48:33 de la culture de ses parents
00:48:35 d'autre part, de la culture de l'école
00:48:37 enfin, et puis de l'environnement
00:48:39 dans lequel il se sent à l'aise, où il n'y a pas
00:48:41 de conflit. L'enfant sent très bien
00:48:43 dans les silences, dans la respiration
00:48:45 autour de lui, les conflits qui existent.
00:48:47 Et lorsque les conflits sont là, lui-même
00:48:49 devient autoconflictuel en disant
00:48:51 "Les gens que j'aime sont en conflit, moi aussi quelque part."
00:48:53 Donc oui, dans votre question
00:48:55 et la voie qu'il va avoir, va être une voie
00:48:57 simple. Une voie où il peut jusque là avoir
00:48:59 ce qu'on appelle des problèmes d'élocution
00:49:01 pas des retards, mais des concentrations
00:49:03 et effectivement, c'est un mélange de différentes
00:49:05 cultures et la richesse d'avoir
00:49:07 plusieurs cultures, quelles qu'elles soient,
00:49:09 c'est une richesse extraordinaire. Un enfant qui va
00:49:11 parler 2, 3, 4 langues,
00:49:13 c'est un enfant qui plus tard sera en avance sur les autres
00:49:15 à partir de l'âge de 20 ans, pas avant.
00:49:17 Parce qu'il a fallu tout intégrer, mais après
00:49:19 il n'y a aucun problème là-dessus. - Merci Kodjo.
00:49:21 - Merci beaucoup, merci.
00:49:23 - Merci beaucoup Kodjo. On se retrouve tout de suite
00:49:25 chers auditeurs, vous continuez de nous appeler au 0826
00:49:28 300 300, nous irons à la cour neuve avec
00:49:30 Safia, à tout de suite sur Sud Radio.
00:49:32 - Les Français parlent au français.
00:49:36 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:49:39 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:49:42 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:49:45 - Vous êtes bien dans le face-à-face d'André Bercov
00:49:47 avec Jean Abitbol pour son livre
00:49:49 "Les voix de notre vie" aux éditions Grassey.
00:49:51 Vous avez la parole au 0826 300 300.
00:49:54 On accueille Safia de la cour neuve.
00:49:56 Bonjour Safia. - Bonjour Safia.
00:49:58 - Ahlalou wa sahlan bikoum.
00:50:00 Je voulais vous parler en langue arabe.
00:50:02 - Ahlalou wa sahlan fiké ya Safia.
00:50:05 Ya bendele halal.
00:50:07 - Ya bendele halal.
00:50:09 - Bon, mais là on arrête un peu
00:50:11 parce que pour tout le monde qui ne nous comprend pas,
00:50:13 Safia, après on se voit vous et moi
00:50:15 et on en parle tant que tranquille.
00:50:17 Aucun problème.
00:50:19 - Aucun problème.
00:50:21 Vous avez bien retenu André Bercov.
00:50:23 - Ah, mais toujours.
00:50:25 Dites-moi alors Safia, allez-y, on vous écoute.
00:50:27 - Très bien. Oui, effectivement,
00:50:29 j'adhère parfaitement à Jean Abitbol
00:50:31 et tous les propos qu'il a tenus
00:50:33 sur le fait de la puissance de la voix.
00:50:35 Et moi, personnellement, j'ai eu l'expérience,
00:50:37 j'ai fraîchement perdu ma maman
00:50:39 Allah ya hum hawafi alihal bihak li jinnah.
00:50:41 Et donc,
00:50:43 dans cet aspect, ma maman était quasiment sourde.
00:50:45 - Oui.
00:50:47 - C'est-à-dire que dans la vie intra-héterienne,
00:50:49 moi j'ai eu une expérience assez, on va dire,
00:50:51 costaud.
00:50:53 Et j'ai vu
00:50:55 la réminiscence
00:50:57 de tout ce lien
00:50:59 frégionnel.
00:51:01 Et je voulais venir à Jean Abitbol
00:51:03 sur l'aspect de l'oreille absolue.
00:51:05 C'est-à-dire que j'ai exigé
00:51:07 une capacité, moi je suis une
00:51:09 autodidacte, enfin quoi, bref.
00:51:11 Et l'oreille,
00:51:13 chez moi, est extrêmement, comment dire...
00:51:15 - Développée. C'est ça ?
00:51:17 - Oui, pardon. C'est ça.
00:51:19 Elle est infiniment développée.
00:51:21 - D'accord.
00:51:23 - On peut rentrer dans la puissance la plus
00:51:25 maximaliste sur le plan de la compréhension.
00:51:27 La plus intime et sachée
00:51:29 de la nature humaine. Enfin, c'est ma capacité
00:51:31 et mon potentiel à la voix.
00:51:33 Bon, je dis au revoir.
00:51:35 - Merci, Safia. Alors, justement,
00:51:37 quand elle parle de l'intra-utérin,
00:51:39 c'est vrai, elle parle de l'oreille absolue.
00:51:41 D'ailleurs, explique-moi,
00:51:43 c'est quoi l'oreille absolue, d'ailleurs ?
00:51:45 - L'oreille absolue, c'est terrible.
00:51:47 C'est terrible.
00:51:49 Mon ami Jean-Luc Renotti en parlerait
00:51:51 peut-être mieux que moi. L'oreille absolue,
00:51:53 c'est que vous avez une note,
00:51:55 je vous donne une note, quelle qu'elle soit, je la tape sur le piano,
00:51:57 vous êtes capable de dire c'est un la, c'est un do,
00:51:59 c'est un ré. Et ça,
00:52:01 ça ne se travaille pas, c'est un don
00:52:03 de la nature. Vous l'avez ou vous l'avez pas.
00:52:05 - D'accord.
00:52:07 - Et là, vous dépistez parce que vous avez la liaison
00:52:09 immédiatement,
00:52:11 vous avez la liaison
00:52:13 entre la note
00:52:15 et l'oreille avec vous.
00:52:17 Mais qu'est-ce que ça fait ? C'est terrible.
00:52:19 Parce que quand vous entendez quelqu'un chanter,
00:52:21 si jamais la note n'est pas juste,
00:52:23 ça vous fait mal à l'oreille.
00:52:25 Si jamais vous entendez une
00:52:27 soprane qui chante mal, ça fait mal.
00:52:29 Quelqu'un qui joue au piano, manque de pot,
00:52:31 il fait pas le fa mais il fait le fa dièse,
00:52:33 je vous raconte pas,
00:52:35 il peut pas supporter. Donc il arrête.
00:52:37 Donc c'est une souffrance
00:52:39 quelque part. - Merci Safia. On va
00:52:41 avoir Martine, là. - Oui, bonjour Martine
00:52:43 du Lot-et-Garonne. Bonjour.
00:52:45 - Bonjour Martine. - Bonjour à vous tous. Bonjour.
00:52:47 Alors,
00:52:49 quand j'étais plus jeune, j'ai travaillé dans une compagnie
00:52:51 d'assurance, et
00:52:53 un jour on m'a demandé de remplacer
00:52:55 la standardise, qu'il y avait un souci.
00:52:57 Et de ce fait, j'ai fait 10 ans de standard
00:52:59 parce que les gens appelaient en disant
00:53:01 "Oh, elle a une voix super, il faut la garder" etc.
00:53:03 Je voulais savoir, est-ce que ma voix a quelque chose
00:53:05 de particulier ? - Oui.
00:53:07 Oui, parce que c'est une voix qui rassure.
00:53:09 Et dans la mesure où, quand on vous a
00:53:11 au téléphone et que vous avez une voix qui est très velour,
00:53:13 ce que j'appelle très velour, c'est-à-dire qu'il n'y a
00:53:15 pas d'aspérité, c'est pas quelque chose
00:53:17 qui quand on caresse, on se blesse.
00:53:19 Et de ce fait, ce côté rassurant
00:53:21 fait que vous pouvez faire
00:53:23 passer certains messages qu'on aime pas trop
00:53:25 entendre quelques fois, mais qui passent
00:53:27 tout simplement parce que vous le faites avec
00:53:29 une délicatesse, qui est une délicatesse vocale
00:53:31 et là ça passe sans problème.
00:53:33 - D'accord.
00:53:35 Merci beaucoup.
00:53:37 - Écoutez, c'est intéressant. Vous voyez Martine,
00:53:39 vous pouvez continuer à faire ce que vous voulez,
00:53:41 devenez psy,
00:53:43 vous allez voir, vous allez calmer des générations
00:53:45 entières. - Je suis peut-être un peu âgée pour faire ça
00:53:47 maintenant.
00:53:49 Mais c'est vrai que, voilà, je peux
00:53:51 trouver quelque chose. - Merci, merci.
00:53:53 - Merci à vous, et bonne fin de journée.
00:53:55 - Merci.
00:53:57 - C'est un peu un bitbol quand même.
00:53:59 Il y a aussi, enfin,
00:54:01 énormément, on pourrait en parler pendant des heures
00:54:03 de ce qu'il y a dans votre livre, mais je voudrais
00:54:05 revenir à quelque chose dont vous parlez,
00:54:07 les voix de la nature.
00:54:09 Donc pas la voix humaine,
00:54:11 mais la voix de la nature, que ce soit
00:54:13 le vent, que ce soit...
00:54:15 - Deuxième fois,
00:54:17 je le remercie de me poser la question.
00:54:19 Et oui,
00:54:21 et c'est une chose que j'ai
00:54:23 découverte en me disant, quand j'ai écrit
00:54:25 ce livre, les voix de notre vie,
00:54:27 il y a des voix qui ne sont pas
00:54:29 des vraies voix telles quelles, mais
00:54:31 c'est les voix qu'on entend. Par exemple, vos animaux
00:54:33 familiers, le chien, le chat.
00:54:35 Le chien, l'animal le plus fidèle de l'homme,
00:54:37 et qui, lorsqu'il aboie,
00:54:39 vous savez que dans son aboiement, ce qu'il veut dire
00:54:41 quelque part est réciproquement.
00:54:43 Il va venir près de vous même, et dans vos silences,
00:54:45 dans votre rythme respiratoire.
00:54:47 Que se passe-t-il ? Eh bien, oui,
00:54:49 la nature parle. Et le plus
00:54:51 grand exemple fabuleux qui s'appelle
00:54:53 ce que j'ai mis, c'est les grottes
00:54:55 de Lascaux, mais entre autres,
00:54:57 eh bien, vous rentrez dans une grotte
00:54:59 dans laquelle il y a des fresques
00:55:01 sur les murs. - Les fresques préhistoriques, ouais.
00:55:03 - Les fresques préhistoriques sur les murs de 15 000, 20 000,
00:55:05 30 000 années. Et vous dites,
00:55:07 pourquoi, et c'est un génie en 2004
00:55:09 qui a eu cette idée, qui est un Suédois,
00:55:11 il s'est dit, pourquoi
00:55:13 les fresques sont toujours à la même place,
00:55:15 dans cette fresque-là, puis je vais dans une autre
00:55:17 caverne, eh bien oui, dans une grotte,
00:55:19 eh bien j'ai ça aussi. Et il s'est aperçu,
00:55:21 l'idée est dingue, c'est qu'il a mis
00:55:23 des haut-parleurs au niveau
00:55:25 de l'entrée de la grotte. Et il a mis
00:55:27 des réceptions, ce qu'on réceptionne,
00:55:29 comment vous réceptionnez des micros.
00:55:31 Et il a étudié, quelle est
00:55:33 l'harmonie la plus intéressante, à quel
00:55:35 moment il y a une harmonie du son.
00:55:37 À quel moment, "ehhhhhh"
00:55:39 va bien passer. Comme dans une église,
00:55:41 où finalement, vous êtes dans une église,
00:55:43 là, on choisit l'endroit.
00:55:45 Mais là, pourquoi ?
00:55:47 Eh bien, c'est l'endroit
00:55:49 où la résonance est la plus belle,
00:55:51 où les graves ont énormément de relief,
00:55:53 et les aigus sont pratiquement estompés.
00:55:55 C'est endroit où sont faites toutes ces peintures
00:55:57 des fresques. Donc c'est pas un hasard,
00:55:59 si ces endroits-là, sont même,
00:56:01 nous, quand on va dans une grotte, à un moment donné,
00:56:03 ou chez des gens qu'on connaît, "ah ben là je me sens bien
00:56:05 chez toi", "ah ben non non, je préfère cet endroit-là,
00:56:07 je suis très bien". Et il y a une vibration,
00:56:09 il y a une vibration de l'endroit,
00:56:11 heureusement, j'espère que ça restera
00:56:13 jamais, on saura jamais pourquoi,
00:56:15 vraiment, à part cette harmonie.
00:56:17 C'est comment, dans la différente
00:56:19 façon, au niveau de notre transmissions,
00:56:21 de la spiritualité, comment la prière
00:56:23 elle-même, quand vous priez vous-même,
00:56:25 quelques fois, notamment si vous allez
00:56:27 à Jérusalem, qui est la rencontre des trois religions,
00:56:29 vous sentez ces vibrations incroyables,
00:56:31 qui sont du sol, et vous les
00:56:33 ressentez. - Et là aussi, on sent, quand c'est
00:56:35 sincère, ou quand c'est, je dirais
00:56:37 comme ça, anonné, c'est très intéressant,
00:56:39 nous avons, je crois, une auditrice.
00:56:41 - Oui, on a le temps de reçoit rapidement, Muriel
00:56:43 d'Occitanie, bonjour Muriel.
00:56:45 - Bonjour Muriel ! - Bonjour, ben par rapport
00:56:47 au lieu, justement, j'étais à
00:56:49 Colville, sur mer, au cimetière américain,
00:56:51 on est tellement resté sans bois, que tout le monde
00:56:53 chuchotait. - Ah ouais.
00:56:55 - Le site, euh... - Oui.
00:56:57 - Voilà. - Le site du débarquement,
00:56:59 vous parlez du site, ah non non ! - Oui, tout à fait, le cimetière américain,
00:57:01 le cimetière américain. - Le cimetière américain, oui.
00:57:03 - Voilà. - Et oui, on chuchote là, c'est vrai.
00:57:05 - C'est ça, voilà. - C'est vrai. - Tout à fait.
00:57:07 Alors moi j'appelle par rapport à
00:57:09 ma famille, alors moi je parle beaucoup,
00:57:11 je parle pour ne rien dire,
00:57:13 pour noyer un petit peu l'essentiel,
00:57:15 et du coup, mes enfants
00:57:17 ont bégayé.
00:57:19 - Hum hum. - Les deux ont bégayé.
00:57:21 - Mais vous croyez qu'ils ont bégayé parce que vous parliez pour ne rien dire ?
00:57:23 - Parce que m'a dit mon
00:57:25 ostéopathe. - Ah bon ?
00:57:27 J'ai pas, j'en habite bol,
00:57:29 est-ce que c'est un rapport de causalité ?
00:57:31 - Je ne pense pas, c'est beaucoup
00:57:33 trop réducteur. C'est-à-dire,
00:57:35 penser qu'une seule chose, tout est toujours
00:57:37 multifactoriel, quoi qu'il se passe
00:57:39 en médecine, quoi qu'il se passe,
00:57:41 une chose qui est simple,
00:57:43 mais que vous allez comprendre très bien, madame,
00:57:45 on ne soigne pas une maladie, on soigne la malade.
00:57:47 Dire quand on prend un seul élément,
00:57:49 on l'a isolé. En fait, il y a tout un
00:57:51 environnement autour de cela,
00:57:53 qui peut expliquer beaucoup de choses. Et aujourd'hui,
00:57:55 le bégayement, quoi qu'on dise,
00:57:57 on ne pense pas du tout que ce soit un problème
00:57:59 psychologique de fond, on pense qu'il y a
00:58:01 beaucoup d'autres choses derrière, on est dans des études
00:58:03 et des recherches absolument passionnantes là-dessus,
00:58:05 mais sur ce que vous me dites là,
00:58:07 non, je ne pense pas du tout.
00:58:09 Et je vais vous raconter une anecdote extraordinaire
00:58:11 que j'ai vécue il n'y a pas très longtemps.
00:58:13 Une de mes patientes, qui n'est pas dans le livre,
00:58:15 mais qui aurait pu l'être,
00:58:17 une de mes patientes me dit, voilà,
00:58:19 je ne veux plus parler parce que
00:58:21 je préfère me taire car on ne me comprend pas.
00:58:23 Je dis comment ? Et de ce fait,
00:58:25 elle parlait comme ça.
00:58:27 Et elle avait, à cause de cela,
00:58:29 pendant plusieurs mois,
00:58:31 elle n'avait pas parlé, elle avait créé une atrophie car
00:58:33 les cordes vocales c'est comme un muscle, c'est comme un sportif.
00:58:35 - Bien sûr, ça se protient. - Et je l'ai opéré,
00:58:37 j'ai injecté dans la corde vocale de l'acide hyaluronique
00:58:39 qui a redonné du galbe et sa voix est revenue.
00:58:41 Car au départ, effectivement,
00:58:43 elle avait une fracture émotionnelle,
00:58:45 elle avait une rupture émotionnelle dans sa vie.
00:58:47 Mais c'est comme une fracture de jambe,
00:58:49 il faut une béquille. Ben la béquille, c'était ce que j'ai fait,
00:58:51 qui l'a aidé à remarcher.
00:58:53 Mais je n'ai fait que d'aider, il fallait faire attention.
00:58:55 Et la deuxième anecdote, qui est dans le livre,
00:58:57 et qui est l'anecdote
00:58:59 d'une femme incroyable,
00:59:01 qui à l'âge de 9 ans a une paralysie de la corde vocale
00:59:03 d'origine virale.
00:59:05 Elle parlait comme ça. Donc sa vraie voix,
00:59:07 elle ne la connaissait pas, puisqu'elle
00:59:09 parlait comme ça depuis l'âge de 9 ans.
00:59:11 Elle avait 34 ans quand d'un moment donné, elle me dit "écoutez docteur,
00:59:13 j'ai appris que vous pouviez me redonner la voix".
00:59:15 Je dis "oui, qu'est-ce qui se passe ?" Je regarde,
00:59:17 paralysie de la corde vocale. J'injecte dans la corde vocale
00:59:19 un produit qu'on appellerait "New Voice",
00:59:21 peu importe. Et de ce fait,
00:59:23 elle avait un mari, deux enfants,
00:59:25 8 ans et 12 ans.
00:59:27 Je l'opère, et je vous laisse deviner.
00:59:29 Elle a une voix magnifique.
00:59:31 La chance veut que ça a très bien marché.
00:59:33 Il faut de la chance dans la vie. Il ne suffit pas d'avoir
00:59:35 la technique seulement. - La chance et le talent.
00:59:37 - Et donc à partir de là,
00:59:39 qu'est-ce qui se passe, trois semaines après ?
00:59:41 Monsieur Berkhoff, à votre avis ?
00:59:43 La mère et les enfants viennent me voir avec elle.
00:59:45 Mais ce n'est pas possible.
00:59:47 "Mais qu'est-ce que vous avez fait ?" "Ce n'est plus ma mère."
00:59:49 Et le mari me dit "mais attends, maintenant, elle parle comme les femmes."
00:59:51 Avant, au téléphone, il fallait qu'elle tape
00:59:53 sur le téléphone. Maintenant, elle se met à crier dans la maison
00:59:55 en étant au premier étage.
00:59:57 - Et vous n'ont pas dit "rendre la muette" ?
00:59:59 - Exactement.
01:00:01 Et je dis "il n'en est pas question".
01:00:03 Et deux mois après, il m'a offert un câlin, il m'a dit "merci beaucoup".
01:00:05 Maintenant, on ne me dit plus
01:00:07 "ma mère,
01:00:09 elle a un handicap". Pour vous dire,
01:00:11 la signature d'une voix,
01:00:13 si vous la changez, faites attention, car
01:00:15 si vous changez une voix, ça peut changer une personnalité.
01:00:17 - Absolument. En tout cas, lisez ce livre.
01:00:19 Lisez "Les voix de notre vie".
01:00:21 Vous allez retrouver la voix
01:00:23 de votre vie. Et c'est le plus important.
01:00:25 - Merci beaucoup, chers auditeurs,
01:00:27 d'être toujours aussi nombreux à nous écouter. Merci à
01:00:29 Jean Habitbol pour son livre "Les voix de notre vie".
01:00:31 Aux éditions Grasset. Tout de suite,
01:00:33 l'émission de Brigitte Lay.
01:00:35 On se retrouve après les informations. A tout de suite sur Sud Radio.
01:00:37 SUDRADIO.COM

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