Avec Aram Mardirossian, professeur d’Histoire du droit à l’université Panthéon-Sorbonne ; Eloise Soave, victime d’effets indésirables reconnus officiellement suite à la vaccination contre le Covid ; Jean-Pierre Jouyet, haut fonctionnaire et auteur de “Est-ce bien nécessaire monsieur le Ministre ?" publié chez Albin Michel.
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00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:00:05 Nous sommes en guerre.
00:00:07 Non Fabien, tu ne gagneras pas avec un steak.
00:00:10 Parce que le peuple c'est le boss et Macron c'est l'employé.
00:00:14 On est des humains. C'est ça qu'on est hein.
00:00:17 On est des humains. Vas-y dis-le Louis.
00:00:19 On est des humains. Oui Jean-François.
00:00:21 Nous sommes dans une guerre hybride.
00:00:23 Je vous accuse solennellement tous d'avoir expliqué à tous ceux qui nous regardent depuis un an et demi de guerre que Poutine ça n'allait pas tenir.
00:00:31 Donc personne n'arrive à avoir de majorité.
00:00:33 [Rires]
00:00:35 Nous sommes en guerre.
00:00:36 Oui, oui. On va en parler de ça du député de Tahiti.
00:00:40 Qui voilà, tout le monde rigole ou une partie de l'Assemblée rigole à cause de son accent.
00:00:45 C'est intéressant hein. Dans le pays de la non-discrimination effectivement.
00:00:50 Mais on va commencer par parler de la guerre.
00:00:53 Mais de quelle guerre vous allez me dire évidemment.
00:00:55 La guerre qui se passe actuellement.
00:00:57 Israël, Gaza, les Palestiniens, l'Ouest Bola etc.
00:01:01 Mais ce qui est vraiment intéressant et qui devrait tous nous concerner, médiatiquement ou autre,
00:01:06 c'est que quand il y a une nouvelle guerre, elle non pas elle en cache une autre, mais pratiquement elle la fait disparaître.
00:01:12 Vous avez remarqué depuis quelque temps que même alors que c'était 24h/24,
00:01:17 Russie, Ukraine, Ukraine, Russie, Russie, Ukraine, Ukraine, Russie.
00:01:20 Aujourd'hui, voilà, qu'est-ce que vous voulez, une guerre chasse l'autre,
00:01:24 donc voilà, il faut laisser de la place et être en coulisses.
00:01:27 Et une autre guerre aussi.
00:01:28 Une autre guerre, 120 000 personnes déplacées du Haut-Karabakh,
00:01:32 Arménie, Azerbaijan, là aussi, à un moment donné on en parle,
00:01:36 et puis après, bon écoutez, on verra.
00:01:38 Non, pas ça par provise et perte, mais on en parlera un peu plus tard.
00:01:42 Et nous, on va en parler aujourd'hui avec Aram Mardirossian.
00:01:46 Nous allons aussi recevoir Héloïse Soave, une histoire terrible.
00:01:51 Elle a une maladie incurable, une maladie auto-immune,
00:01:56 et là, elle pense, et on lui a certifié, que ce sont des effets secondaires par rapport à ce que vous savez.
00:02:04 On va en parler avec elle, tu sais, ses poignants,
00:02:07 et puis on va recevoir aussi, après les perles, les huées et les bravos, avec vous verrez des choses incroyables.
00:02:13 On est obligé aujourd'hui, un propriétaire, de squatter sa propre maison,
00:02:17 pour remplacer un locataire.
00:02:19 Et puis nous allons recevoir un des piliers de la République depuis 40 ans.
00:02:24 Un homme de la noblesse d'État, Jean-Pierre Jouyet.
00:02:27 Jean-Pierre Jouyet était secrétaire général de l'Elysée,
00:02:29 il a été directeur du cabinet, il a été ami de 3 ou 4 présidents de la République,
00:02:34 et il fait une confession assez étonnante, où il dit
00:02:38 "Est-ce que nous avons labouré la mer, comme disait Simon Bolivard,
00:02:43 est-ce que nous n'avons fait que labourer la mer ?"
00:02:45 On en parle, tout de suite.
00:02:47 Ici Sud Radio,
00:02:50 les Français parlent au français.
00:02:55 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:58 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:01 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:04 Et plus t'intends où un professeur d'histoire, Francis Fukuyama,
00:03:08 disait "C'est la fin de l'histoire, c'est terminé, tout va pour le mieux,
00:03:12 dans le meilleur des mondes, et puis c'était il y a 20 ans,
00:03:16 et puis on a eu ce qu'on a eu, et qu'est-ce qu'on a aujourd'hui ?
00:03:19 Le Covid, on a le réchauffement climatique, et on a les guerres,
00:03:23 et les guerres, les morts, etc. ça n'a jamais en fait cessé.
00:03:27 Mais ce qui est étonnant, ce que je disais, c'est que,
00:03:30 et c'est tout à fait normal et légitime qu'on parle de ce qui se passe,
00:03:33 à Gaza, en Israël, les massacres,
00:03:37 et tout ce ignoble cortège,
00:03:41 qu'on parle aussi beaucoup moins de la guerre Russie-Ukraine,
00:03:44 et puis on parle pratiquement plus d'un drame qui est toujours là.
00:03:49 Avec 120 000 personnes qui ont été déplacées en 48 heures,
00:03:53 qui ont quitté l'endroit où ils vivaient, eux, leurs parents, leurs grands-parents,
00:03:57 depuis plus de 1000 ans, 2000 ans.
00:03:59 Je parle de l'Arménie, bien sûr, et on en parle.
00:04:03 Sud Radio Berkhoff, dans tous ses états, le fait du jour.
00:04:07 L'Arménie qui pose d'ailleurs le problème de tellement de peuples.
00:04:12 Est-ce qu'on a le droit d'exister sur une terre,
00:04:15 quand autour de nous, les gens ne sont pas d'accord ?
00:04:18 Même si on a été là depuis 2000, 2500 ans, etc.
00:04:22 C'est vraiment, c'est pas le droit, la différence.
00:04:25 C'est de savoir quand un territoire est majoritairement occupé,
00:04:29 un territoire, une terre, une région,
00:04:32 est-ce qu'ils ont le droit d'exister ?
00:04:33 Est-ce que les Kurdes ont le droit d'exister ?
00:04:35 Etc.
00:04:37 L'Arménie, voilà, 100 000 personnes, plus de 100 000 personnes ont fui leur terre,
00:04:42 là, en septembre, le Haut-Karabakh est passé sur le contôt de l'Azerbaïdjan,
00:04:47 donc la population a retrouvé refuge en Arménie.
00:04:51 Voilà, alors hier, effectivement, le ministère des Armées, Sébastien Lecornu,
00:04:55 le ministère français des Armées,
00:04:57 a rencontré hier son homologue arménien, Sören Papikian,
00:05:00 en disant "voilà, on va vous vendre des événements pour protéger vos frontières".
00:05:06 Donc la France vend des équipements de défense solaire à l'Arménie,
00:05:09 après l'exercice militaire de l'Azerbaïdjan,
00:05:12 effectivement avec la Turquie, on sait que c'est les Azeris,
00:05:15 voilà, et ce sont en Paris, effectivement, du Haut-Karabakh,
00:05:18 qui disaient "mais ça c'est à nous", etc.
00:05:21 Donc, Aram Mardirossian, bonjour.
00:05:24 Vous êtes professeur d'histoire du droit à l'université Panthéon-Sorbonne.
00:05:28 Ce qu'on a envie de vous demander d'abord, c'est vos réactions, justement,
00:05:33 au fait que la France, quand même, là, a pris parti, en tout cas,
00:05:38 apparemment de façon assez concrète,
00:05:40 puisque c'est le ministre de la Défense qui est allé voir son homologue arménien,
00:05:45 et a dit "on va vous aider".
00:05:47 - Bien, alors, ici, je vais être comme Thomas, je ne crois que ce que je vois.
00:05:53 Si réellement, dans un avenir proche, des armes vont être livrées à l'Arménie par la France,
00:05:59 c'est effectivement une bonne chose.
00:06:00 Mais ici, le regard d'historien peut être intéressant,
00:06:03 ça fait presque mille ans que des rapports existent, même plus en réalité,
00:06:07 entre les chrétiens d'Orient et ceux d'Occident,
00:06:10 et globalement, l'Occident et la France en tête ont toujours donné de beaux mots,
00:06:18 de belles paroles ont été évoquées,
00:06:20 mais dans les actes, ça a toujours été beaucoup plus compliqué.
00:06:22 Et les choses même se sont aggravées,
00:06:24 pour faire un petit point d'histoire, à partir de 1536, lorsque François 1er,
00:06:28 moi, vous savez, André Bercoff, j'ai plutôt de la sympathie pour la monarchie,
00:06:31 mais là, en l'espèce, c'est probablement l'un des rois qui a commis le plus d'erreurs politiques.
00:06:37 Bref, il a conclu un traité avec le sultan ottoman,
00:06:39 et depuis, en dépit évidemment d'affrontements,
00:06:42 peut-être pendant la première guerre mondiale ou à d'autres moments,
00:06:44 s'il y a en parole un soutien toujours affirmé aux chrétiens d'Orient et aux Arméniens,
00:06:49 dans les faits, et aujourd'hui, le quai d'Orsay est un beau représentant,
00:06:52 il y a une politique très pro-turc, pour différentes raisons.
00:06:56 Différentes raisons qui sont d'ailleurs perdantes.
00:06:58 Que ce soit au cours de la première guerre mondiale,
00:07:01 lors du génocide des Arméniens,
00:07:03 que ce soit plus tard, lors de la première guerre du Harapar,
00:07:06 entre 91 et 94,
00:07:08 et surtout que ce soit entre 2020 et 2023,
00:07:10 la France, là encore, des belles paroles, n'est aucun acte.
00:07:13 Donc si aujourd'hui les choses changent, je veux bien,
00:07:15 mais j'en suis vraiment pas forcément convaincu,
00:07:18 et j'ai bien peur que ce soit éventuellement une espèce de lot de consolation.
00:07:21 Et juste une question aussi, on y apportera peut-être une réponse,
00:07:24 4 pays entourent l'Arménie,
00:07:26 Turquie, Géorgie, Azerbaïdjan, Iran.
00:07:29 Est-ce que au moins l'un de ces pays ouvrira son espace aérien pour que les armes passent ?
00:07:33 C'est possible, je n'ai pas d'influence particulière.
00:07:35 - Non mais vous posez la question.
00:07:36 - Je pose la question, et c'est l'une des questions,
00:07:38 parce que je veux rebondir et aller un peu plus loin.
00:07:40 Je ne doute pas que le peuple français,
00:07:42 et beaucoup de politiques français individuellement,
00:07:45 aient de la sympathie pour l'Arménie, il n'y a aucun doute.
00:07:47 Mais lorsqu'on arrive au niveau de l'état français,
00:07:49 le vrai problème c'est un problème je pense d'abord de souveraineté.
00:07:52 C'est-à-dire que malheureusement notre pays aujourd'hui,
00:07:54 n'est plus globalement sur les choses qui comptent vraiment,
00:07:56 je ne parle pas dans les nuances, je parle sur les points fondamentaux,
00:07:58 une réelle souveraineté par rapport à sa politique étrangère.
00:08:01 Nous sommes des affidés, pour ne pas dire parfois des caniches,
00:08:03 de l'OTAN et des États-Unis.
00:08:05 Or les États-Unis, jusqu'à maintenant,
00:08:07 n'ont jamais voulu se mettre sérieusement à dos la Turquie,
00:08:10 et donc l'Azerbaïdjan qui est son petit frère,
00:08:12 parce qu'en réalité, c'est vu, à tort ou à raison, selon moi à tort,
00:08:16 comme une espèce de bélier contre notamment les Russes.
00:08:19 - Donc ce que vous dites par exemple,
00:08:21 quand vous entendez Urso Lavanderleyen,
00:08:23 la présidente de la Commission Européenne,
00:08:25 qui dit "Ah mais les Azeris,
00:08:27 le régime Azeri, le président Azeri est un très fiable..."
00:08:31 - Fiable et digne de confiance.
00:08:32 - Donc vous, vous entendez quoi ?
00:08:34 Les gouttes de pétrole et de gaz qui coulent ou quoi ?
00:08:37 - Alors de mon point de vue, c'est l'une des erreurs.
00:08:39 Il y a la dimension économique, il y a la dimension de pétrole.
00:08:42 Mais le pétrole et le gaz azeri ne représentent même pas 10%,
00:08:45 voire 5% des importations.
00:08:47 - C'est du pétrole russe.
00:08:48 - Plus de la moitié, voire les deux tiers sont du pétrole russe.
00:08:51 C'est une double supercherie.
00:08:52 Vous savez, il y a un député allemand, Martin Sonnborn,
00:08:54 qui a bien décrit cette dame, Urso Lavanderleyen,
00:08:56 en disant qu'elle était, je le cite, "un peu criminelle,
00:08:59 un peu corrompue et largement incompétente".
00:09:02 Cette femme, du point de vue, vraiment par rapport à son comportement
00:09:05 vis-à-vis de l'Azerbaïdjan, qui est un état criminel,
00:09:07 et plus généralement ce qui se passe en Arménie,
00:09:09 a une position, je le pense, objectivement tout à fait abjecte.
00:09:12 Maintenant, il n'y a pas que la dimension économique.
00:09:15 Je pense que cela va plus loin.
00:09:16 C'est ce que je disais il y a un instant,
00:09:18 il y a une réelle volonté des États-Unis qui mène le bal,
00:09:20 côté occidentaux, là aussi.
00:09:22 J'aimerais tellement me tromper, j'aimerais tellement que,
00:09:24 à nouveau, notre pays ait une politique réellement indépendante,
00:09:26 mais ce n'est pas le cas depuis quasiment un demi-siècle.
00:09:29 Et là, donc, les États-Unis, au-delà du pétrole,
00:09:32 eux ont des intérêts géostratégiques, diplomatiques,
00:09:34 prégnants par rapport à la Turquie.
00:09:36 - Non, mais ce qui est étonnant dans ce que vous dites,
00:09:38 les États-Unis ont le droit d'avoir des intérêts géostratégiques.
00:09:41 Pourquoi l'Europe suit aboguément presque ce que l'on lui dit ?
00:09:45 - C'est la servitude volontaire, à un moment, il y a une question...
00:09:47 C'est très important, bien sûr qu'il y a des impératifs d'ordre économique,
00:09:50 on va nous dire oui, mais encore une fois,
00:09:53 c'est aussi une question de volonté profonde.
00:09:56 Et nos hommes politiques, c'est mon point de vue,
00:09:58 depuis des décennies, se comportent comme, par rapport aux États-Unis,
00:10:01 des suiveurs.
00:10:02 C'est-à-dire que pour eux, la France ne peut plus, selon eux,
00:10:05 et de mon point de vue, c'est une erreur, avoir une politique indépendante.
00:10:07 Et ici, le carcan de l'Union européenne,
00:10:09 pour moi, est un véritable poison.
00:10:11 Un poison qui est destiné... - Ah oui, carrément, vous dites ça.
00:10:13 - Pour moi, l'Union européenne est un poison, dès le départ,
00:10:15 dont l'un des buts est de crever les États-nations européens,
00:10:18 et à commencer le nôtre,
00:10:20 qui est probablement l'État-nation le plus structuré.
00:10:22 - Alors, Aramardi, je vous ai demandé,
00:10:25 actuellement, après le transfert de population,
00:10:28 qui s'est passé, bon, les 120 000,
00:10:30 quid de l'Arménie aujourd'hui ?
00:10:32 Est-ce que vous croyez vraiment, parce que les gens disent
00:10:34 "oui, mais ça, c'est les Antilles,
00:10:36 voilà, les gens qui n'aiment ni la Turquie, ni l'Azerbaïdjan,
00:10:40 tout ça, disent... Est-ce que vous pensez vraiment,
00:10:42 sincèrement, que les Azériques convoitent l'Arménie ?
00:10:45 - Évidemment. Là aussi, il faut aller peut-être aux racines du problème.
00:10:52 L'Arzakh, l'Okararapar, Arzakh en arménien,
00:10:56 était une terre, comme vous disiez, arménienne,
00:10:58 d'un point de vue vraiment historique,
00:11:00 sérieux, scientifique, je ne parle pas des clowns,
00:11:02 d'historiens stipendiés par l'Azerbaïdjan.
00:11:04 Entre 2500 et 3000 ans,
00:11:06 il y a une inscription de Beyistoun de -518 de l'Empereur Achaémenide,
00:11:09 où l'Arménie est listée, l'Arzakh fait partie de ce...
00:11:11 Donc, 2500-3000 ans.
00:11:13 Pour la première fois, depuis 2500 à 3000 ans,
00:11:16 depuis septembre 2023,
00:11:18 la présence arménienne a disparu d'Arzakh,
00:11:20 c'est-à-dire que c'était l'une des terres qui avait été peuplée en continu.
00:11:23 On pourrait se dire "l'Azerbaïdjan, c'était ton but de récupérer ce territoire,
00:11:27 donner... Les Azéries ont toujours excité le droit international public, oui,
00:11:31 celui forcé par Staline en 1921,
00:11:34 pourquoi pas, on a les références que l'on peut,
00:11:36 Staline qui est l'un des pires criminels de l'histoire de l'humanité au passage.
00:11:39 Mais ici, l'Arzakh n'est qu'un bout.
00:11:43 Le vrai but de l'Azerbaïdjan et de la Turquie,
00:11:45 qui se considèrent eux-mêmes comme deux États pour une seule nation,
00:11:49 et je l'ai déjà dit ailleurs,
00:11:51 d'éliminer totalement l'Arménie.
00:11:53 - Totalement ? - Totalement.
00:11:55 - Il ne reste pas un pays qui s'appelle l'Arménie ?
00:11:57 - Voilà, qui ne reste pas un pays qui s'appelle l'Arménie,
00:11:59 et pourquoi pas qui ne reste plus à long terme d'Arménien.
00:12:01 Deux choses par rapport à ça, deux choses importantes.
00:12:03 La première, c'est pourquoi ?
00:12:05 Alors bien sûr, il y a la volonté de s'approprier des terres,
00:12:09 la volonté, là encore, économique au général, stratégique,
00:12:12 mais il y a une chose que l'on ne veut pas voir en Occident,
00:12:14 et ça c'est vraiment notre état, c'est le lavage de cerveau qui est fait ici depuis des décennies,
00:12:18 c'est que la haine pure peut exister.
00:12:20 Ici, il y a une volonté, une haine à la fois d'ordre ethnique,
00:12:25 racial, rappelons-le comme ça, raciste si vous voulez,
00:12:27 et aussi religieuse qui est présente.
00:12:29 Deux phrases.
00:12:31 Alief, avant de lancer son attaque sur l'Arzakh en septembre,
00:12:34 - Je ne suis pas Alief le...
00:12:36 - Le khan de Bakou, le président, le syringe de Bakou,
00:12:39 avait dit "nous chasserons les Arméniens comme des chiens".
00:12:42 C'est ce qu'il a fait.
00:12:43 Et Erdogan, à l'issue de la victoire, en novembre 2020, a dit
00:12:47 "le Rarapar redevient une terre d'Islam,
00:12:50 et retrouve sa place sereine à l'ombre du croissant".
00:12:52 Tout est dit, c'est-à-dire qu'on a fait ici une synthèse,
00:12:55 a priori antinamique d'ailleurs, entre la dimension nationale,
00:12:58 ethnique et la dimension religieuse.
00:13:00 Ici c'est l'islamopanthurquisme qui a l'oeuvre.
00:13:02 Alors loin de moi l'idée de dire que tout est religieux,
00:13:05 et que... - Non, non, mais...
00:13:07 - Mais cette dimension existe. - Vous dites "cette volonté existe,
00:13:09 elle est là, il ne faut pas l'ignorer".
00:13:11 - C'est une folie, et d'ailleurs,
00:13:13 Moutandi, c'est exactement le même problème qui se pose à nous
00:13:16 aujourd'hui en France, parce que je vais vous le dire en une phrase peut-être.
00:13:18 De l'Arménie à la France,
00:13:20 l'islamopanthurquisme combat notre civilisation.
00:13:23 Vous savez, le but d'Erdogan, là, j'ai élargi,
00:13:25 si pour Alief et Erdogan aussi,
00:13:27 l'Arménie est un objectif,
00:13:29 le but d'Erdogan, il ne s'en cache pas,
00:13:31 il faut le lire, il faut l'écouter,
00:13:33 c'est de réussir là où ses prédécesseurs sultans...
00:13:37 - Et de refaire l'Empire Ottoman, enfin, d'une manière.
00:13:39 - Voilà, pas exactement, mais Vienne a été assiégée deux fois,
00:13:41 1529-1683,
00:13:43 sans parler de l'Etat. - La juste margne.
00:13:45 - Donc il y a une volonté d'expansion,
00:13:47 cette fois-ci, par la démographie. - Et vous vous dites,
00:13:49 effectivement, peut-être l'Occident est un peu
00:13:51 aveugle et un peu souple.
00:13:53 - C'est plus qu'aveugle, et regardez, soyons très cyniques,
00:13:55 imaginons que l'intérêt de la France,
00:13:57 vraiment les intérêts profonds, auraient été de laisser tomber l'Arménie.
00:13:59 A la rigueur, ça peut se comprendre,
00:14:01 les relations internationales sont un monde froid,
00:14:03 et d'une violence innue où le droit international...
00:14:05 - La réelle politique les intéresse.
00:14:07 - Le droit international n'est qu'une vaste blague.
00:14:09 Je le dis, je suis agrégé de droit, donc je le dis à l'aise.
00:14:11 Mais par contre, le problème,
00:14:13 c'est que cette réelle politique est
00:14:15 perdante, c'est-à-dire que ce cynisme n'est même pas gagnant.
00:14:17 Parce que si on parle un petit peu
00:14:19 de manière ramassée,
00:14:21 notre tour viendra. C'est-à-dire que
00:14:23 Erdogan vient en France ou en Allemagne,
00:14:25 dit à ses concitoyens d'origine turque ou turque,
00:14:27 "Ne faites pas deux ou trois enfants,
00:14:29 faites-en quatre ou cinq, vous êtes l'avenir de l'Europe."
00:14:31 Il ajoute, "L'assimilation est
00:14:33 un crime contre l'humanité." Parole d'expert.
00:14:35 Venant d'un génocideur négationniste,
00:14:37 tout est dit. Donc notre tour viendra,
00:14:39 il a même commencé. Il y a une réelle
00:14:41 volonté de subjuguer
00:14:43 démographiquement l'Occident.
00:14:45 Et j'ajoute simplement, Erdogan, évidemment,
00:14:47 il s'appuie sur d'abord les communautés turques,
00:14:49 mais il vise évidemment aussi
00:14:51 toutes les populations musulmanes qui, pour certaines,
00:14:53 peuvent être sensibles à son discours.
00:14:55 - Ah, Mardi Roussian, donc vous êtes
00:14:57 très pessimiste sur le futur de l'Arménie ?
00:14:59 - Alors très pessimiste, mais c'est là que je voudrais dire,
00:15:01 je déteste la posture victimaire.
00:15:03 Le côté larmoyant, "Ah, nous sommes des victimes."
00:15:05 Face à cela, c'est aux dirigeants
00:15:07 arméniens de prendre les mesures adéquates.
00:15:09 Vous avez en face de vous, c'est la fameuse phrase de Julian
00:15:11 Frum que tout le monde commence à citer aujourd'hui, "L'ennemi vous désigne."
00:15:13 Et vous pouvez lui faire toutes les
00:15:15 protestations d'amitié, si vous ne combattez pas,
00:15:17 à la fin il vous empêchera de cultiver votre jardin.
00:15:19 - Et vous dites que les dirigeants arméniens, aujourd'hui,
00:15:21 ne combattent pas comme il faut ? - Non.
00:15:23 - Ne réagissent pas comme il faut ? - Depuis 2000...
00:15:25 En fait, depuis l'indépendance,
00:15:27 les dirigeants arméniens n'ont pas voulu voir
00:15:29 à des degrés divers la réalité qui se prépare
00:15:31 à leur côté. Alief ne s'est jamais caché.
00:15:33 Il a toujours montré sa volonté et son armée
00:15:35 grossit. En face, on est
00:15:37 resté un petit peu comme ça, à dormir sur ses
00:15:39 lauriers et à compter sur l'intervention russe.
00:15:41 Aujourd'hui, je vais vous le dire, c'est d'abord une
00:15:43 question d'état d'esprit. Il faut que les dirigeants
00:15:45 arméniens et les arméniens soient à nouveau
00:15:47 combattifs au dernier degré.
00:15:49 Faire des concessions ne sert à rien parce que
00:15:51 si ça pouvait aboutir à quelque chose... Mais les concessions
00:15:53 sont vues comme de la faiblesse par l'ennemi et
00:15:55 un moyen d'aller plus loin, une espèce
00:15:57 d'encouragement à aller plus loin. Ils doivent se
00:15:59 réarmer à tout prix. Pourquoi pas avec des armes
00:16:01 françaises ? Mais là, je vais dire autre chose aussi.
00:16:03 Les relations internationales ne sont qu'un problème
00:16:05 d'intérêt. Or, aujourd'hui,
00:16:07 l'un des pays qui a le plus intérêt
00:16:09 des intérêts communs avec l'Arménie, par rapport
00:16:11 notamment à cette région du sud du Chouriç, c'est l'Iran.
00:16:13 Que l'on veut ou non. Vu d'ici, ça peut
00:16:15 paraître quelque chose, évidemment, de pas très sympathique.
00:16:17 Mais pour l'Arménie, je ne dis pas
00:16:19 que c'est le seul et un parmi les... - Mais chacun regarde aussi
00:16:21 ses intérêts. - Il faut que l'Arménie se tourne vers l'Iran et l'Inde
00:16:23 qui sont, là encore, froidement. Personne
00:16:25 n'aime personne. Il faut que
00:16:27 l'Arménie nous décontacte avec ces deux pays, sachant
00:16:29 dernière chose sur ça, c'est que vous devez
00:16:31 d'abord compter sur vous-même. Le problème
00:16:33 des Arméniens depuis des siècles, c'est qu'ils espèrent que
00:16:35 les Occidentaux vont les aider, que les Russes vont les aider.
00:16:37 C'est une espèce de volonté de soumission
00:16:39 et de protection. Non ! Ils doivent se prendre
00:16:41 en main et se rappeler qu'au cours de leur histoire, presque
00:16:43 trois fois millénaire, ils ont eu des moments
00:16:45 où ils étaient beaucoup plus puissants et indépendants
00:16:47 et où ils ont pu eux-mêmes se débrouiller.
00:16:49 Il faut que cet état d'esprit revienne.
00:16:51 Le défaitisme, la posture
00:16:53 victimaire est non seulement haïssable
00:16:55 sur le plan théorique,
00:16:57 mais elle est détestable et perdante sur le plan
00:16:59 pratique. - Aram Mardi-Rossiant,
00:17:01 écoutez, vous lancez un appel
00:17:03 et vous n'êtes pas le seul, mais en tout cas, vous dites
00:17:05 effectivement, en matière de survie,
00:17:07 on ne peut compter que sur soi-même. En tout cas,
00:17:09 aide-toi et les autres t'aideront.
00:17:11 - Il faut être combattif au dernier degré,
00:17:13 se sur-armer et évidemment nouer une diplomatie.
00:17:15 Enfin, sur tous les pans. - Bien sûr.
00:17:17 - Mais vraiment arrêter d'être... - Et surtout, moralement et mentalement.
00:17:19 - Avoir une posture vraiment
00:17:21 combatante. - Merci beaucoup. - Avec plaisir.
00:17:23 - On va se retrouver dans...
00:17:25 Ici Sud Radio.
00:17:27 Les Français parlent
00:17:31 au français.
00:17:33 Les carottes sont cuites.
00:17:35 Les carottes sont cuites.
00:17:37 Sud Radio Bercov
00:17:39 dans tous ses états.
00:17:41 - Elle s'appelle
00:17:43 Héloïse Soive. Nous l'avions
00:17:45 reçue il y a un an.
00:17:47 Elle a 32 ans et
00:17:49 elle se bat. Et elle se bat
00:17:51 une maladie auto-immune,
00:17:53 une maladie dite
00:17:55 incurable et elle
00:17:57 dit "Voilà pourquoi je l'ai eue
00:17:59 et voilà ce qui se passe aujourd'hui".
00:18:01 Et je crois que d'abord,
00:18:03 je salue son courage parce qu'il faut
00:18:05 beaucoup de courage
00:18:07 dans l'état où elle est de venir
00:18:09 témoigner et de se battre.
00:18:11 Alors juste, je voudrais
00:18:13 dire ceci, lire ceci.
00:18:15 Pour les auteurs de Sud Radio,
00:18:17 elle a eu, vous avez eu,
00:18:19 ça c'est juste un mot,
00:18:21 votre deuxième élection en juillet 2021.
00:18:23 - Oui, c'est ça. - Et il y a eu un rapport
00:18:25 qui a été fait,
00:18:27 je ne peux le lire pas entièrement,
00:18:29 le 20 octobre 2023.
00:18:31 Je sous-signais,
00:18:33 alors évidemment on ne donne pas son nom,
00:18:35 mais c'est un
00:18:37 soignant, c'est un médecin.
00:18:39 Je sous-signais,
00:18:41 suivre en consultation
00:18:43 madame Héloïse Soive, née le 28
00:18:45 janvier 1990,
00:18:47 pour son encephiomalite
00:18:49 myalgique, survenue à la suite,
00:18:51 suite à la vaccination,
00:18:53 c'est toujours l'expert qui dit cela,
00:18:55 écrit, la vaccination vis-à-vis
00:18:57 du SARS-CoV-2 en juillet 2021,
00:18:59 dont les symptômes
00:19:01 invalidants sont une asthénie quotidienne
00:19:03 avec activité limitée,
00:19:05 un sommeil non réparateur,
00:19:07 une intolérance à la position
00:19:09 debout prolongée, maximum
00:19:11 une minute, des troubles de la
00:19:13 concentration avec difficulté mnésique,
00:19:15 des céphalées à l'effort,
00:19:17 des myalgies, arthargies diffuses,
00:19:19 des paresthésies douloureuses
00:19:21 des extrémités, un flou visuel
00:19:23 à l'effort, une hypersthésie à la lumière
00:19:25 et aux odeurs, et
00:19:27 surtout des malaises post-effort
00:19:29 quotidien. Voilà, et puis
00:19:31 le diagnostic, etc., et je ne
00:19:33 parlerai pas d'isothémie cardiaque, etc.
00:19:35 C'est-à-dire que, voilà un rapport
00:19:37 fait par un soignant,
00:19:39 on peut dire que c'est l'hôpital Mondor ?
00:19:41 - Oui, tout à fait, les examens
00:19:43 ont été confirmés à Henri Mondor, oui.
00:19:45 - C'est ça, donc c'est des examens qui ont été confirmés
00:19:47 à l'hôpital Henri Mondor.
00:19:49 Alors, je voulais d'abord savoir
00:19:51 Héloïse Soirveux,
00:19:53 rappelons un peu ce que vous avez eu,
00:19:55 que tout s'est passé
00:19:57 à la suite, effectivement, de
00:19:59 vos injections. - Dans les
00:20:01 suites immédiates du rappel de la
00:20:03 vaccination, donc pour être précis.
00:20:05 - Dans la troisième dose, c'est ça ? - Non, la seconde, en juillet
00:20:07 2021, donc pour moi
00:20:09 c'est Pfizer, il y a d'autres vaccins
00:20:11 qui ont enclenché
00:20:13 les mêmes pathologies que moi
00:20:15 pour Moderna et j'en passe, mais là, pour le coup,
00:20:17 c'est bien Pfizer.
00:20:19 Et j'ai eu une polypathologie,
00:20:21 donc une myopéricardie
00:20:23 de chronique, avec...
00:20:25 - Vous n'aviez rien avant, pardon. - Je n'avais strictement
00:20:27 rien. - Strictement rien, oui. - J'ai été mise
00:20:29 entre les mains d'infectiologues
00:20:31 de l'hôtel Dieu
00:20:33 qui m'ont fait
00:20:35 un ensemble d'examens pour éliminer
00:20:37 tout ce qui était
00:20:39 maladies génétiques,
00:20:41 outre-terrain, et puis
00:20:43 aussi le côté infectieux. - Et ils ont
00:20:45 éliminé, ils ont écarté tout...
00:20:47 - Pour le compte-rendu de l'hôtel Dieu,
00:20:49 il est bien marqué que ma myopéricardite
00:20:51 est très possiblement liée au vaccin.
00:20:53 Alors, eux, ils disent le "très possiblement",
00:20:55 alors que l'immunologue
00:20:57 que vous venez de...
00:20:59 de lire, de citer,
00:21:01 lui,
00:21:03 il écrit clairement
00:21:05 que c'est survenu suite à la vaccination
00:21:07 et il n'en a pas qu'un.
00:21:09 Il y en a plusieurs. Pour l'encéphalo-myelite-myalgique,
00:21:11 il faut savoir que c'est
00:21:13 une maladie inflammatoire
00:21:15 qui va zoner, en fait,
00:21:17 tout ce qui est le système nerveux central
00:21:19 et pour ma part, ce qui est
00:21:21 atypique, il impacte aussi
00:21:23 le cérébelleux
00:21:25 à 30%.
00:21:27 Et c'est une maladie qui est
00:21:29 dite orpheline, parce que nous sommes
00:21:31 a priori 24 millions dans le monde
00:21:33 à l'avoir, donc c'est une maladie
00:21:35 si je puis dire, qui n'est pas rentable
00:21:37 pour la recherche, et qui aujourd'hui
00:21:39 s'avère incurable.
00:21:41 - Mais pardon, 24 millions,
00:21:43 c'est énorme ! - A priori,
00:21:45 ce n'est pas suffisant, d'après la petite
00:21:47 histoire qu'on m'a expliquée.
00:21:49 - C'est complètement étonnant.
00:21:51 - Et cette maladie, elle a été créée
00:21:53 entre guillemets, je dis bien,
00:21:55 selon les dires des spécialistes,
00:21:57 par l'humain, donc par les adjuvants
00:21:59 de certains vaccins,
00:22:01 notamment les particules d'aluminium,
00:22:03 ça va être le silicone,
00:22:05 ça peut être à la suite d'une mononucléose
00:22:07 par exemple, et aujourd'hui, on le retrouve
00:22:09 aussi dans la vaccination liée
00:22:11 à la Covid-19. - Et les effets
00:22:13 pour vous se sont déclenchés
00:22:15 très vite après ? - Ah oui, c'est immédiat,
00:22:17 c'est immédiat, dans
00:22:19 les deux premières semaines
00:22:21 qui suivaient, j'ai eu tout
00:22:23 cet enchaînement de maladies.
00:22:25 - Est-ce que vous avez
00:22:27 posé la question, je suis sûr,
00:22:29 si vous voulez, la corrélation
00:22:31 effectivement, elle est dite
00:22:33 ici, mais beaucoup de gens se sont
00:22:35 fait vacciner, et n'ont rien eu,
00:22:37 enfin je veux dire, n'ont pas eu d'effet.
00:22:39 Et qu'est-ce qui fait ?
00:22:41 - Alors il y a plusieurs
00:22:43 hypothèses, et aujourd'hui
00:22:45 aucun scientifique ne peut l'affirmer,
00:22:47 mais pour les trois principales,
00:22:49 il y a certaines
00:22:51 hypothèses qui disent que les rappels
00:22:53 des vaccins pour certains
00:22:55 patients étaient trop rapprochés,
00:22:57 alors il y avait ce qu'on appelle
00:22:59 une sérologie de
00:23:01 prévenance qui aurait pu être faite entre les deux
00:23:03 rappels par exemple, pour voir la
00:23:05 réponse immunitaire déjà
00:23:07 de la première vaccination, qui aurait pu permettre
00:23:09 d'éviter cette
00:23:11 réaction inflammatoire immunitaire
00:23:13 qui est du coup systémique
00:23:15 chez moi, et bien
00:23:17 d'autres, parce que nous sommes
00:23:19 quand même nombreux, d'après
00:23:21 le rapport qui a été
00:23:23 déposé à la commission spéciale
00:23:25 COVID du Parlement européen, on
00:23:27 parlait déjà en juin 2021
00:23:29 d'un million cent soixante-douze mille
00:23:31 effets indésirables qui avaient été rapportés par
00:23:33 un rapport du laboratoire
00:23:35 Pfizer. - Et je me rappelle très bien
00:23:37 que quand on parlait de cela il y a encore un an
00:23:39 et demi, deux ans, vous étiez conspirationniste
00:23:41 sulfureux et complètement... - Exactement.
00:23:43 - Aujourd'hui, bon, les effets
00:23:45 indésirables sont reconnus par les institutions
00:23:47 officielles... - Oui, pharmacovigilance également.
00:23:49 - Voilà, pharmacovigilance,
00:23:51 tout cela, et vous, vous avez décidé de
00:23:53 vous battre, effectivement
00:23:55 sur le plan juridique, comme évidemment
00:23:57 sur le plan médical.
00:23:59 Pourquoi ? Parce que vous vous êtes dit
00:24:01 "il faut que j'aille jusqu'au bout" ?
00:24:03 - Oui, parce que les campagnes
00:24:05 vaccinales et
00:24:07 la population au sens
00:24:09 général, c'est-à-dire
00:24:11 les enfants sans problème de santé,
00:24:13 les jeunes adultes et adultes sans
00:24:15 comorbidité sont toujours
00:24:17 touchés par la vaccination,
00:24:19 et bien plus encore,
00:24:21 puisque nos militaires en France ont
00:24:23 toujours une obligation vaccinale,
00:24:25 et là je pense à une personne
00:24:27 que je ne peux pas nommer, qui est revenue
00:24:29 vers moi, que j'ai aidée du moins
00:24:31 comme je pouvais dans le cadre de
00:24:33 sa démarche auprès
00:24:35 de l'ONIAM, qui
00:24:37 avait une myocardite très importante,
00:24:39 et qui n'était même pas reconnue
00:24:41 par sa hiérarchie comme maladie
00:24:43 professionnelle. Il a fallu vraiment qu'il
00:24:45 fasse étape par étape pour
00:24:47 en arriver au stade
00:24:49 de la reconnaissance d'une expertise
00:24:51 qui a été contestée, d'ailleurs,
00:24:53 avec l'aide de mon avocat,
00:24:55 et ses conseils, puisque
00:24:57 M.Lanzarone, il est quand même
00:24:59 très présent,
00:25:01 très à l'écoute,
00:25:03 et je pense qu'il ne compte pas ses heures
00:25:05 pour ce combat-là. Pourquoi
00:25:07 je fais un
00:25:09 recours judiciaire ? Parce que je
00:25:11 n'accepte pas, en fait,
00:25:13 l'absence de
00:25:15 reconnaissance de toutes ces
00:25:17 polypathologies qui nous impactent
00:25:19 aujourd'hui, qui nous handicapent, puisque aujourd'hui
00:25:21 je suis reconnue handicapée à cause de tout ça,
00:25:23 et en fait,
00:25:25 nous n'avons toujours pas une liste établie
00:25:27 pour ces rappels, et
00:25:29 nous n'avons pas un retour de
00:25:31 notre gouvernement
00:25:33 qui dirait le contraire
00:25:35 de ce que M.Véran, par exemple, exposait
00:25:37 au jour le jour pour nous faire
00:25:39 vacciner. - Et quand vous avez entendu
00:25:41 M.Rousseau, le nouveau ministre de la Santé,
00:25:43 dire pour un nouveau vaccin qui
00:25:45 doit arriver, il dit "écoutez, on sait, il n'y a pas
00:25:47 d'effet secondaire",
00:25:49 ça vous a fait... vous avez réagi comment ?
00:25:51 - Bien, avec du recul, aujourd'hui, je sais que
00:25:53 tout vaccin et tout médicament
00:25:55 a des effets secondaires,
00:25:57 a un bénéfice-risque,
00:25:59 et donc de dire qu'il n'y a pas d'effet secondaire,
00:26:01 pour moi, c'est...
00:26:03 je ne vais pas dire ce que je pense
00:26:05 réellement sur votre
00:26:07 antenne, mais
00:26:09 je trouve ça léger pour un médecin.
00:26:11 Parce que le bénéfice et le risque...
00:26:13 - Tu lis tot, là. - Oui.
00:26:15 Je préfère rester soft là-dessus.
00:26:17 - Et puis effectivement, il ne faut pas mélanger, il y a des vaccins
00:26:19 qui protègent,
00:26:21 ça dépend d'où qu'on parle,
00:26:23 il y a des vaccins qui protègent, c'est vrai.
00:26:25 Enfin, moi, je veux dire, et je le savais,
00:26:27 quand on s'est vacciné contre la poliomyélite,
00:26:29 ou etc.,
00:26:31 bon, et puis il y a d'autres,
00:26:33 effectivement, qui posent problème,
00:26:35 comme aujourd'hui, et vraiment, le problème, en tout cas,
00:26:37 est posé. Et quand vous...
00:26:39 donc, vous êtes en plainte contre
00:26:41 Pfizer, là ? - C'est ça. Donc, en fait,
00:26:43 moi, j'ai, depuis
00:26:45 octobre 2022, le 7 octobre,
00:26:47 j'ai eu, donc, ce qu'on appelle
00:26:49 une ordonnance référée
00:26:51 entre les mains du tribunal judiciaire de Paris
00:26:53 qui m'ordonnait,
00:26:55 donc, de donner,
00:26:57 entre les mains de la trésorerie du tribunal,
00:26:59 une provision de 4 000 euros pour des expertises
00:27:01 judiciaires, qui n'ont toujours pas
00:27:03 donné lieu. Pourquoi ? Parce qu'en fait,
00:27:05 il y a eu des débats
00:27:07 très zouleux entre mon avocat
00:27:09 et ses experts, notamment
00:27:11 sur les conflits d'intérêt qui...
00:27:13 qui étaient...
00:27:15 - Qui étaient patent, si vous voulez.
00:27:17 - Enfin, qui étaient énormes.
00:27:19 Donc, on a souhaité en discuter avec eux.
00:27:21 Un an après,
00:27:23 enfin, presque un an après, ils ont fini
00:27:25 par se désister, tous les deux.
00:27:27 - Les deux experts qui étaient nommés, d'accord.
00:27:29 - Ils ont attendu un an pour me convoquer, puis se désister,
00:27:31 puis il y a eu encore, à nouveau,
00:27:33 une ordonnance de remplacement
00:27:35 qui s'est avérée encore infructueuse
00:27:37 puisque, encore, des conflits d'intérêt
00:27:39 entre les mains de Pfizer
00:27:41 et ses experts qui acceptent la mission.
00:27:43 Donc, moi, ce que je trouve scandaleux
00:27:45 dans cette histoire-là, c'est qu'on a
00:27:47 des experts judiciaires
00:27:49 nommés par la Cour d'Appel de Paris
00:27:51 avec, normalement, une déontologie
00:27:53 qui leur donne
00:27:55 obligation d'accepter
00:27:57 des missions qu'en cas
00:27:59 d'impartialité totale
00:28:01 et nous sommes, nous, en fait, en train de perdre
00:28:03 un temps fou. - Donc, les quatre ont démissionné.
00:28:05 - Exactement. Nous sommes dans la tente
00:28:07 de nouveau. - Alors, justement,
00:28:09 Héloïse Soir, mais vous savez très bien,
00:28:11 parce qu'on sait maintenant que les contrats,
00:28:13 on sait combien de temps les contrats qu'ont signés
00:28:15 l'Union Européenne et les États avec
00:28:17 Pfizer ont mis longtemps à se faire
00:28:19 connaître. - Alors, ça, c'est encore pour parler
00:28:21 avec la Commission spéciale COVID
00:28:23 du Parlement Européen, puisqu'il y a une instruction
00:28:25 et il y a eu des plaintes.
00:28:27 - On a reçu Michel Rivasi
00:28:29 et Virginie Geron qui nous ont
00:28:31 raconté tout cela. Ma question était
00:28:33 celle-là. Vous savez
00:28:35 très bien, on le sait, parce qu'aujourd'hui
00:28:37 de l'Afrique du Sud, tout ça, les contrats sont sortis.
00:28:39 On le sait. Vous savez très bien
00:28:41 que tous les États ont accepté
00:28:43 que les laboratoires ne soient
00:28:45 absolument pas responsables
00:28:47 des effets secondaires ou indésirables, pénalement.
00:28:49 - Tout à fait. - Et on disait donc
00:28:51 "Eh bien, vous, si vous avez un problème,
00:28:53 et Dieu sait,
00:28:55 vous êtes un exemple
00:28:57 vraiment dramatique
00:28:59 de cela, il faut se référer
00:29:01 aux États." Les laboratoires
00:29:03 disent "Attendez, nous, on a signé
00:29:05 avec tous les États, les contrats sont là,
00:29:07 ils ne veulent pas les montrer et pour cause,
00:29:09 et peut-être les États non plus."
00:29:11 Mais donc, qu'est-ce qu'on vous a dit
00:29:13 dans ces cas-là ? Parce que, est-ce que vous pouvez
00:29:15 attaquer Payser ? Et est-ce que ce n'est pas
00:29:17 l'État ? - Oui, pour la reconnaissance
00:29:19 judiciaire, oui, il y a
00:29:21 ce qu'on appelle un référé expertise.
00:29:23 Donc, c'est
00:29:25 du médical,
00:29:27 c'est au civil, et c'est
00:29:29 tout à fait possible, j'en ai la preuve sous les yeux.
00:29:31 Maintenant,
00:29:33 ce qui est vraiment navrant dans cette
00:29:35 histoire, c'est qu'à postériorité de ma
00:29:37 procédure, et après condamnation
00:29:39 je l'espère, puisque les éléments
00:29:41 sont dans mes mains,
00:29:43 et j'espère bien que
00:29:45 les experts impartiaux
00:29:47 en feront état,
00:29:49 tout sera remboursé
00:29:51 à Payser, y compris les avocats qui
00:29:53 sont en face de moi, alors que
00:29:55 je me tue, excusez-moi du terme,
00:29:57 à financer mes procédures,
00:29:59 à devoir payer des ordonnances
00:30:01 de...
00:30:03 donc des frais
00:30:05 très provisoires... - Tout sera payé à Payser, y compris leurs avocats.
00:30:07 - Oui, et les
00:30:09 dommages, intérêts,
00:30:11 s'il y en a, donc ce sera
00:30:13 Payser qui les avanceront, mais
00:30:15 par la suite, ce sera à l'État de le
00:30:17 rembourser. Donc, oui, ça c'est
00:30:19 un fait dont j'ai conscience,
00:30:21 mais c'est le même jeu pour l'ONIAM,
00:30:23 sauf que l'ONIAM, ce n'est pas une reconnaissance
00:30:25 judiciaire, et Payser ne sera pas
00:30:27 condamné, et c'est là où j'en viens.
00:30:29 Même si c'est plus difficile,
00:30:31 et beaucoup plus long,
00:30:33 je souhaite qu'il y ait une traçabilité de
00:30:35 ces condamnations, parce que, pour moi,
00:30:37 c'est, en fait, criminel
00:30:39 de dire "je vais
00:30:41 à l'ONIAM en
00:30:43 procédure amiable",
00:30:45 et puis, en fait,
00:30:47 Payser n'a aucune traçabilité
00:30:49 de toutes les condamnations
00:30:51 auxquelles il devrait... - Donc,
00:30:53 vous vous battez aussi pour la traçabilité
00:30:55 de ces condamnations. - C'est surtout pour la traçabilité.
00:30:57 - C'est ça, bien sûr. - C'est surtout.
00:30:59 - Et là, aujourd'hui,
00:31:01 vous en êtes, Élise, comment vous voyez un peu
00:31:03 votre combat, si vous souhaitez,
00:31:05 quand vous voyez votre avenir ? - Bien,
00:31:07 je suis assez déçue
00:31:09 de l'enchaînement
00:31:11 des soins et des recherches
00:31:13 sur mes pathologies,
00:31:15 et surtout sur les symptômes persistants
00:31:17 que j'ai, donc, de par cette maladie-là
00:31:19 qui a été découverte par un médecin,
00:31:21 un immunologue, si je puis dire.
00:31:23 Non pas grâce
00:31:25 à l'orientation des
00:31:27 infectiologues qui m'ont suivie, mais
00:31:29 par mon sixième sens,
00:31:31 je suis allée voir un immunologue de moi-même,
00:31:33 après que les recherches
00:31:35 entre les mains des infectiologues de l'Hôtel-Dieu
00:31:37 ont fini par dire,
00:31:39 dans le dernier compte-rendu,
00:31:41 "Toutes les recherches ont été faites, donc, elles peuvent être
00:31:43 clôturées, Mme Soivassat, ça, ça, ça,
00:31:45 et fin de l'histoire."
00:31:47 Sauf que le professeur
00:31:49 X de l'Hôtel-Dieu avait dit "Asténie
00:31:51 profonde",
00:31:53 vous vous souvenez, sur votre plateau,
00:31:55 et puis, en fait, elle n'en justifiait rien.
00:31:57 Oui, j'ai eu plusieurs chirurgies
00:31:59 qui en découlaient de la fatigue,
00:32:01 mais ça ne pouvait pas venir de cela.
00:32:03 Les malaises à répétition également.
00:32:05 Moi, ce que je souhaiterais dire à vos auditeurs
00:32:07 aujourd'hui, c'est que si vous avez
00:32:09 une asténie profonde,
00:32:11 un problème de récupération,
00:32:13 des troubles de la mémoire, des malaises
00:32:15 à répétition, une
00:32:17 hypersensibilité à la lumière, avec
00:32:19 énormément de céphalie, des douleurs
00:32:21 incomprises, injustifiées,
00:32:23 dès le matin, au réveil,
00:32:25 allez voir un immunologue, allez voir
00:32:27 un médecin interne, n'attendez pas qu'un
00:32:29 infectiologue ou qu'un médecin généraliste
00:32:31 vous disent que c'est justifié
00:32:33 ou que cela ne l'est pas.
00:32:35 Il y a des examens
00:32:37 très atypiques à faire, qui sont
00:32:39 pas anodins, et qui peuvent détecter
00:32:41 cette maladie, malheureusement,
00:32:43 mais qui vous permettra peut-être une prise
00:32:45 en charge, un allègement, je ne dis pas du curatif,
00:32:47 mais qui permettra
00:32:49 au moins de mettre le doigt sur cette maladie
00:32:51 qui existe,
00:32:53 et qui impacte le cerveau,
00:32:55 ce qui n'est pas rien,
00:32:57 André.
00:32:59 Aujourd'hui, c'est le message que je
00:33:01 souhaiterais passer, puisque je fais énormément
00:33:03 de conseils
00:33:05 sur les réseaux sociaux, mais je ne suis pas un médecin.
00:33:07 Je m'arrête à
00:33:09 conseiller, à orienter les gens,
00:33:11 à aller consulter certains spécialistes,
00:33:13 mais ce n'est pas mon domaine.
00:33:15 Et je trouve
00:33:17 ça aberrant que les médecins
00:33:19 qui prennent en charge ces gens,
00:33:21 qui sont toujours en errance médicale en 2023,
00:33:23 ne trouvent pas
00:33:25 la bonne orientation pour ces gens-là.
00:33:27 Oui, mais Louise,
00:33:29 quand je vous écoute, il y a quelque chose qui est
00:33:31 quand même... Tous les médecins ne sont pas
00:33:33 en conflit d'intérêt.
00:33:35 Tous les médecins ne sont pas en conflit d'intérêt, mais...
00:33:37 Il y en a, c'est évident, mais qu'il y ait des gens qui vous disent
00:33:39 oui, parce que, à l'hôtel du
00:33:41 Lyon, on vous a dit "oui, ça peut être possiblement
00:33:43 du vaccin, mais ce n'est pas sûr".
00:33:45 C'est marqué "très possiblement lié au vaccin",
00:33:47 tout comme pharmacovigilance.
00:33:49 Et c'est cette immunologue, là, que vous avez
00:33:51 vu, qui vous dit "lui, c'est, il est
00:33:53 affirmatif". - Oui, lui, son travail,
00:33:55 c'est justement de regarder
00:33:57 la réaction immunitaire, le mécanisme
00:33:59 immunitaire qui a impacté la personne
00:34:01 à la suite de son
00:34:03 histoire de la maladie, bien évidemment.
00:34:05 Et c'est à lui d'éliminer aussi certaines
00:34:07 choses pour en faire état à la fin.
00:34:09 Ce n'est pas à l'infectiologue. L'infectiologue,
00:34:11 il va regarder si vous avez une maladie
00:34:13 liée à un voyage
00:34:15 tropical, si vous avez eu
00:34:17 une infection, s'il n'y a pas tout ça.
00:34:19 Bien évidemment, il va vous réguler entre les mains de spécialistes
00:34:21 si vous avez un problème cardiaque, un problème vasculaire.
00:34:23 Mais il n'ira pas au bout
00:34:25 de la chose.
00:34:27 Si c'est immunitaire,
00:34:29 les gens doivent comprendre que c'est un
00:34:31 immunologue. Et ça fera gagner
00:34:33 du temps à beaucoup de personnes, je pense.
00:34:35 - Et aujourd'hui, quand même, ce que vous avez,
00:34:37 parce que, quand on a dit
00:34:39 "incurable", c'est incurable ?
00:34:41 - C'est incurable et ça peut être évolutif,
00:34:43 effectivement. Et plus je ferai
00:34:45 des efforts, et là j'en fais,
00:34:47 et plus j'aurai ce qu'on appelle des malaises
00:34:49 à l'effort où, je l'espère
00:34:51 pas, mais dans certains cas,
00:34:53 c'est des allitements à 19h par jour.
00:34:55 Des personnes sont sondées
00:34:57 pour la nourriture, sont
00:34:59 sondées pour tout, en fait.
00:35:01 C'est, en tout cas,
00:35:03 une mort lente, cette maladie,
00:35:05 puisqu'elle n'est pas curable. Et c'est une
00:35:07 maladie qui peut amener
00:35:09 à la demande d'euthanasie, pour certaines
00:35:11 personnes. Parce que l'allitement
00:35:13 n'est pas un projet de vie pour
00:35:15 qui que ce soit à nos âges.
00:35:17 - Pardon, je ne vous le cède évidemment jamais,
00:35:19 mais vous auriez jusque-là,
00:35:21 vous-même ?
00:35:23 - J'ai fait une demande
00:35:25 préalable, oui. Tout à fait.
00:35:27 - Ecoutez,
00:35:29 je salue votre courage, parce que
00:35:31 c'est...
00:35:33 Je comprends. Enfin, vous vous battez
00:35:35 pour que les gens se rendent compte
00:35:37 de ce qui se passe en disant "c'est pas quelque chose
00:35:39 comme ça, ça n'arrive pas qu'aux autres, c'est pas
00:35:41 un cas..." Parce que souvent, vous vous dites
00:35:43 "c'est pas un cas sur 10 millions, etc."
00:35:45 - Si les auditeurs souhaitent
00:35:47 se rapporter à une association
00:35:49 qui s'appelle "Millions Missing", qui est
00:35:51 une association qui... - Comment vous dites ?
00:35:53 - "Millions Missing".
00:35:55 - "Millions Missing". Avec un "s".
00:35:57 - Tout à fait. - On la mettra sur les réseaux sociaux.
00:35:59 - Donc pour l'encéphalomie
00:36:01 et l'hypnologique, elle est là,
00:36:03 elle explique tout.
00:36:05 Elle représentait une femme
00:36:07 Faustine, qui n'est plus
00:36:09 de ce monde,
00:36:11 qui était une ancienne gagnante de la Star Academy
00:36:13 et qui l'avait contractée à la suite
00:36:15 de la mononucléose, et justement
00:36:17 qui est partie, il y a quelques années,
00:36:19 par un moyen d'euthanasie.
00:36:21 - D'accord. - Parce que
00:36:23 la maladie avait gagné trop de terrain
00:36:25 et qu'elle ne pouvait plus
00:36:27 la supporter. Donc elle a
00:36:29 fait aussi énormément
00:36:31 d'appels au don pour ça.
00:36:33 - Vous vous battez pour vous, vous vous battez pour les autres.
00:36:35 - Tout à fait, oui.
00:36:37 - Et il y a... Donc
00:36:39 vous dites "Allez voir Millions Missing" et vous, vous êtes
00:36:41 sur les réseaux sociaux. - J'essaie.
00:36:43 J'essaie. J'ai des périodes où je suis
00:36:45 saturée par tout ça.
00:36:47 Donc j'y vais à compte-goutte.
00:36:49 J'aide des personnes et je suis
00:36:51 heureuse des retours, mais
00:36:53 malheureusement, j'ai pas les bras
00:36:55 assez... - Non mais je comprends.
00:36:57 - J'ai pas assez de force, en fait.
00:36:59 - Ce qu'il y a, ce qu'on peut souhaiter, vraiment,
00:37:01 vraiment, on peut tout souhaiter,
00:37:03 que les gens, en tout cas,
00:37:05 qui sont vraiment, qui ont été,
00:37:07 je ne dirais pas les gens de bonne foi,
00:37:09 mais les gens qui pour des raisons X et Y,
00:37:11 et malheureusement, elles sont nombreuses,
00:37:13 en conflit d'intérêts ou autre,
00:37:15 qui ont...
00:37:17 qui savaient, mais qui ont laissé faire,
00:37:19 et c'est valable, et là, pour beaucoup, beaucoup de domaines,
00:37:21 et bien peut-être qu'ils le rendent compte.
00:37:23 Peut-être qu'il y a un moment donné
00:37:25 que des gens, que des gens, on va pas
00:37:27 désigner, on va pas nommer, on va pas...
00:37:29 Mais qu'ils le rendent compte, quoi.
00:37:31 Il y a quand même quelque chose qui est...
00:37:33 qui est grave dans toute cette histoire
00:37:35 qu'on a connue depuis trois ans,
00:37:37 et que, voilà, on peut pas dire,
00:37:39 voilà, c'est... Allez, pertes et profits,
00:37:41 etc., etc., et
00:37:43 vous savez qu'un peu partout aux Etats-Unis, tout ça,
00:37:45 on se bat, hein, pour... - Oui, tout à fait.
00:37:47 En Allemagne aussi, j'ai beaucoup de retours,
00:37:49 et des personnalités politiques
00:37:51 qui s'investissent dedans, comme
00:37:53 Mme Rivasi, également,
00:37:55 et que je salue, parce que...
00:37:57 c'est une femme très courageuse,
00:37:59 et qui donne de sa personne pour que la vérité
00:38:01 sorte. - Bien sûr.
00:38:03 Et on sait comment elle a été cachée,
00:38:05 elle nous a raconté ça à plusieurs reprises,
00:38:07 comment, quand il demandait
00:38:09 d'en rencontrer Mme van der Leyen,
00:38:11 ou M. Bourla, d'ailleurs,
00:38:13 c'était une fin d'en recevoir, alors que c'est
00:38:15 le Parlement européen qui, en principe, nous représente.
00:38:17 - En principe.
00:38:19 - En principe. Merci beaucoup. - Merci à vous.
00:38:21 - Merci, Héloïse, d'avoir
00:38:23 été avec nous. - Et puis, surtout,
00:38:25 bon courage et que vous vous en sortiez,
00:38:27 parce que... c'est ça,
00:38:29 l'important. - On va se retrouver
00:38:31 dans un instant sur Sud.
00:38:33 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:38:35 les perles du jour.
00:38:37 - La chanson tahitienne, la Polynésie,
00:38:39 effectivement, c'est un rêve.
00:38:41 C'est vrai que c'est un paradis, c'est vrai que c'est un endroit
00:38:43 magnifique, et...
00:38:45 et effectivement, quand on retombe sur terre,
00:38:47 notamment à l'Assemblée nationale,
00:38:49 bon, quelquefois,
00:38:51 effectivement, dans ces temps difficiles,
00:38:53 on a envie de rire, mais est-ce qu'on a envie de
00:38:55 rire parce que quelqu'un
00:38:57 a un accent, et...
00:38:59 Tématai Le Gaïc
00:39:01 est arrivé, tout de blanc vêtu,
00:39:03 avec un gros collier de graines
00:39:05 autour du cou, en lava-lava,
00:39:07 il est arrivé dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
00:39:09 où nous n'avons évidemment que des gens
00:39:11 extrêmement intelligents,
00:39:13 futés, remarquables,
00:39:15 on a que des gens
00:39:17 magnifiques et formidables,
00:39:19 et puis, il a parlé, il a dit ce qu'il
00:39:21 avait à dire,
00:39:23 sur le 49.3,
00:39:25 et Tématai Le Gaïc
00:39:27 était pas d'accord
00:39:29 sur le 49.3, et il l'a expliqué,
00:39:31 il a commencé à parler,
00:39:33 écoutez...
00:39:35 - C'est assez cocasse, parce que
00:39:37 vous n'avez pas la majorité
00:39:39 pour faire passer un texte, donc vous êtes obligés
00:39:41 d'utiliser le 49.3, normalement,
00:39:43 ça veut dire que le Parlement n'est pas majoritaire
00:39:45 pour vous, mais on n'arrive
00:39:47 pas non plus à avoir une majorité sur une
00:39:49 motion de censure.
00:39:51 Donc personne n'arrive à avoir de majorité.
00:39:53 (Rires)
00:39:55 - Mais en fait...
00:39:57 (Rires)
00:39:59 Mais en fait, pour une raison qui est simple,
00:40:01 c'est que peut-être, ceux qui
00:40:03 peuvent faire la bascule, ne veulent pas
00:40:05 retourner aux urnes.
00:40:07 Parce que forcément, ils ont peur de ne pas pouvoir
00:40:09 repasser.
00:40:11 (Rires)
00:40:13 Et en fait, c'est ça la réelle question,
00:40:15 c'est que...
00:40:17 ceux qui peuvent faire la bascule...
00:40:19 - C'est formidable. Vous avez entendu,
00:40:21 il ne dit que des choses censées.
00:40:23 Tématai Le Gaïc, il n'a plus de majorité,
00:40:25 mais évidemment, les mecs ne veulent pas faire
00:40:27 la motion de censure, parce qu'ils vont retourner
00:40:29 aux urnes et ils n'ont pas envie de perdre leur poste.
00:40:31 - Mais parce qu'il a un accent,
00:40:33 vous avez entendu les ricanements ?
00:40:35 Vous avez entendu les rires ? Voilà.
00:40:37 Tous ces braves gens, hein, qui nous représentent.
00:40:39 Pas tous, pas tous, pas tous.
00:40:41 Allez, soyons sérieux, il y a des gens qui ont protesté,
00:40:43 qui n'étaient pas d'accord, mais voilà.
00:40:45 Tématai Le Gaïc dit des choses
00:40:47 extrêmement censées, et que tout le monde
00:40:49 sait d'ailleurs, et qui sont vraies.
00:40:51 Et alors, ah, ah oui, il a un accent,
00:40:53 ah oui, ah, cet accent polynésien,
00:40:55 ah oui, ah oui, ça nous fait rire.
00:40:57 Notamment, excusez-moi, la première ministre,
00:40:59 Elisabeth Born, entre deux vats potages,
00:41:01 ricanée, comme ça.
00:41:03 Ah oui, c'est bien. Eh bien, écoutez,
00:41:05 je veux dire, commencez à vous regarder,
00:41:07 et commencez à voir ce que c'est,
00:41:09 véritablement, que l'intelligence.
00:41:11 Voilà. Et merci à Tématai Le Gaïc,
00:41:13 qui a dit ce que tous,
00:41:15 tout le monde pense en France.
00:41:17 - Ah !
00:41:19 - Ici Sud Radio.
00:41:21 Les Français
00:41:25 parlent au français.
00:41:27 Les carottes sont cuites.
00:41:29 Les carottes sont cuites.
00:41:31 - Sud Radio Bercov,
00:41:33 dans tous ses états.
00:41:35 - Très heureux d'accueillir Jean-Pierre Jouyé.
00:41:39 Jean-Pierre Jouyé, haut fonctionnaire de la République,
00:41:41 et qui a occupé
00:41:43 énormément de postes au centre,
00:41:45 au centre de l'appareil d'État.
00:41:47 C'est pour ça que son livre est très intéressant,
00:41:49 parce qu'il donne un miroir,
00:41:51 et comme disait Cocteau, un miroir qui réfléchit
00:41:53 sur le fonctionnement
00:41:55 de l'État dans notre cher et vieux
00:41:57 pays. Est-ce bien nécessaire,
00:41:59 Monsieur le Ministre, chez Albin Michel ?
00:42:01 Mais auparavant, mais auparavant, justement,
00:42:03 on en parlera aussi avec
00:42:05 Jean-Pierre Jouyé un peu, un petit fait,
00:42:07 voilà, de ce qui se passe, justement,
00:42:09 dans cette douce France, aujourd'hui.
00:42:11 Écoutez.
00:42:13 - Sud Radio Bercov,
00:42:15 et tous ces États. - Charles Aznavour,
00:42:17 je sais, vous ne pouvez pas rentrer chez vous, parce que votre passé
00:42:19 est déjà... Mais là, ce n'est pas du tout ça.
00:42:21 Non, non, non, non, non. Aujourd'hui, en France,
00:42:23 et ce n'est pas le seul, en 2023,
00:42:25 un propriétaire ne peut
00:42:27 pas rentrer chez lui. Il a loué
00:42:29 un locataire, et le
00:42:31 locataire ne paye pas. Ah oui, il ne peut pas rentrer.
00:42:33 Il ne peut pas rentrer. Les lois, ce sont
00:42:35 les lois. Et vous savez ce qu'il a décidé
00:42:37 de faire ? Il a décidé de squatter
00:42:39 son propre logement. Vous n'y croyez pas ?
00:42:41 Ben écoutez, c'est très simple.
00:42:43 Cet homme avait acheté
00:42:45 un studio à Nice en octobre
00:42:47 2022. En février 2023,
00:42:49 il le met en location.
00:42:51 Il le met en location, mais son locataire, ben,
00:42:53 il ne paye pas. Il paye difficilement.
00:42:55 Il dit, voilà, les virements provis n'arrivaient pas.
00:42:57 Un jour, il
00:42:59 était à l'hôpital. Un autre jour, il ne faisait pas
00:43:01 rôter. Un autre jour, voilà.
00:43:03 Et puis, il n'y arrive pas. Et puis, à un
00:43:05 moment donné, plus de loyer du tout,
00:43:07 plus de paiement de loyer du tout.
00:43:09 Alors, le Liçois, qui avait
00:43:11 acheté, il avait un crédit immobilier.
00:43:13 Il fallait qu'il rembourse son crédit immobilier. Il le
00:43:15 remboursait avec des loyers. Mais comme il n'y a plus de
00:43:17 loyers, qu'est-ce qu'il fait pour rembourser
00:43:19 et puis pour payer les charges ? Eh ben, vous savez
00:43:21 ce qu'il avait décidé ? Non, mais pour vous dire à quel
00:43:23 point on est, quand même, à un moment donné,
00:43:25 il se passe des choses. Vous voyez, c'est pas
00:43:27 des meurtres, c'est pas des attentats, c'est pas la sécurité.
00:43:29 Non. Il a décidé
00:43:31 d'aller squatter son propre studio.
00:43:33 Il a investi les lieux et a attendu
00:43:35 48 heures, puis a changé les serrures.
00:43:37 Il a ensuite prévenu son locataire,
00:43:39 évidemment, le locataire, le menace
00:43:41 de mort, des insultes, comment
00:43:43 on essaie de forcer le volet,
00:43:45 etc. Voilà. C'est-à-dire que
00:43:47 le type,
00:43:49 il n'est pas payé, il ne reçoit
00:43:51 pas ses loyers, et puis voilà.
00:43:53 Il est obligé de changer,
00:43:55 effectivement, d'enlever les affaires de son
00:43:57 locataire, et il squatte.
00:43:59 Il squatte son propre appartement.
00:44:01 Voilà. Donc, il ne veut pas
00:44:03 que son locataire puisse revenir,
00:44:05 et puis l'appartement serait dans un état déplorable,
00:44:07 et on attend la suite judiciaire
00:44:09 de l'affaire. Ainsi va
00:44:11 notre cher et doux
00:44:13 pays.
00:44:15 ... dans tous ses états,
00:44:17 le face-à-face.
00:44:19 - Et dans le face-à-face, aujourd'hui, André Bercoff reçoit
00:44:21 Jean-Pierre Jouyé, au fonctionnaire
00:44:23 et auteur de ce nouveau livre, "Est-ce bien nécessaire,
00:44:25 Monsieur le ministre ?" C'est publié chez Albin Michel.
00:44:27 - Alors, Jean-Pierre Jouyé,
00:44:29 au fond, vous avez
00:44:31 connu, vous avez connu,
00:44:33 et travaillé sous quatre présidents de la République.
00:44:35 - Oui. - C'est bien ça, hein ?
00:44:37 Et à des postes non négligeables,
00:44:39 je rappelle que vous avez été pendant trois ans secrétaire
00:44:41 généralisée, que vous n'aurez pas été
00:44:43 ministre. - Si, également.
00:44:45 - Vous avez été ministre. - Oui.
00:44:47 - Voilà, exactement. - Des affaires européennes. - Voilà, des affaires
00:44:49 européennes, et vous publiez
00:44:51 ce livre, qui est un livre
00:44:53 assez passionnant, j'ai l'air
00:44:55 de dire, et ce n'est pas du tout une pique, parce qu'il
00:44:57 ne le dit pas, il est passionnant parce
00:44:59 que vous dites vous-même,
00:45:01 et vous commencez d'ailleurs, et
00:45:03 vous vous battez la coupe, Jean-Pierre Jouyé,
00:45:05 vous avez commencé vraiment, c'est pas
00:45:07 le bourgeois de Calais, vous ne revêtez
00:45:09 pas votre air avec votre discipline,
00:45:11 mais quand même, vous dites, attendez,
00:45:13 on a essayé de faire des choses,
00:45:15 et franchement, je vous connais assez pour savoir
00:45:17 que s'il y a une chose qu'on ne peut pas reprocher
00:45:19 à Jean-Pierre Jouyé, c'est
00:45:21 son intégrité, et sa
00:45:23 sincérité, et sa compétence.
00:45:25 Mais vous dites vous-même, justement,
00:45:27 et c'est d'autant plus intéressant,
00:45:29 que, je dirais presque
00:45:31 j'exagère à peine,
00:45:33 Simon Bolivard disait, vous savez,
00:45:35 à la fin de sa vie, j'ai labouré la mer.
00:45:37 Est-ce que
00:45:39 c'est un peu ça qu'on a l'impression devant
00:45:41 ce système, parce que tout votre livre
00:45:43 c'est absolument, vraiment
00:45:45 je dirais passionnant, et en même temps
00:45:47 préoccupant, c'est que vous dites
00:45:49 oui, on essaie de faire des choses, oui, il y a des gens
00:45:51 qui sont au pouvoir, bon,
00:45:53 vous parlez aussi de la consanguinité,
00:45:55 vous parlez du milieu, mais au fond,
00:45:57 la machine est tellement forte que c'est très difficile.
00:45:59 - Oui, c'est que la machine
00:46:01 est très forte, et comme vous le savez,
00:46:03 elle l'a
00:46:05 toujours été. C'est-à-dire que nous sommes
00:46:07 dans un état
00:46:09 très
00:46:11 centralisé, nous sommes
00:46:13 dans un état
00:46:15 qui se prononce sur
00:46:17 tous les sujets, et qui veut
00:46:19 intervenir dans
00:46:21 tous les domaines.
00:46:23 Et nous allons, dans notre
00:46:25 état, de la réponse aux
00:46:27 questions d'actualité,
00:46:29 ce que vous avez cité comme exemple,
00:46:31 en ce qui concerne le fait qu'on ne
00:46:33 peut pas renvoyer les locataires
00:46:35 qui ne payent pas,
00:46:37 c'est pas nouveau, ça existe depuis un certain temps, mais enfin
00:46:39 c'est un problème pour tous
00:46:41 nos concitoyens
00:46:43 quand même, et donc
00:46:45 on comprend qu'après, ils se demandent
00:46:47 de ce que
00:46:49 fait l'État.
00:46:51 Et enfin,
00:46:53 c'est
00:46:55 un modèle
00:46:57 qui, à mon avis,
00:46:59 existe depuis très longtemps,
00:47:01 et où
00:47:03 on a conservé certaines traditions
00:47:05 d'ancien régime,
00:47:07 encore aujourd'hui. C'est-à-dire que
00:47:09 tout remonte au
00:47:11 monarque républicain.
00:47:13 - Voilà, et vous dites monarque républicain,
00:47:15 effectivement, et c'est ça qui est passionnant.
00:47:17 C'est-à-dire qu'on se dit, au fond,
00:47:19 et je vous assure, quand on vous lit, on se dit
00:47:21 voilà, mais au fond,
00:47:23 on peut rien faire, ou presque, mais c'est vrai,
00:47:25 parce que vous avez toujours des gens qui arrivent,
00:47:27 au pouvoir, enfin bon, puis après tout,
00:47:29 on va pas leur faire
00:47:31 des procès d'intention, je vais changer ceci,
00:47:33 je vais changer cela. Alors justement,
00:47:35 je voudrais que vous nous expliquiez, Jean-Pierre Jouyé,
00:47:37 parce que c'est ça, que les gens arrivent,
00:47:39 je ne sais pas si l'enfer est
00:47:41 pavé de bonnes intentions, mais eux,
00:47:43 ils ont des bonnes intentions,
00:47:45 et puis la machine administrative est là,
00:47:47 vous la connaissez, vous êtes zénarque, vous êtes inspecteur
00:47:49 des finances, etc.
00:47:51 Et vous dites, oui, oui, bah écoutez, les ministres passent,
00:47:53 et puis l'administration reste.
00:47:55 Est-ce que c'est pas quelque part,
00:47:57 un problème, je dirais presque mental,
00:47:59 plutôt qu'autre chose, enfin mental, vous voyez, je veux dire,
00:48:01 un problème, voilà, on l'a pris,
00:48:03 comme vous dites, depuis longtemps, c'est pas nouveau,
00:48:05 et puis, écoutez, tout ça continue,
00:48:07 pour le moment ça va, après moi le déluge,
00:48:09 est-ce qu'il n'y a pas de ça, quand même ?
00:48:11 - Il y a deux phénomènes, il ne faut pas
00:48:13 mettre tout sur
00:48:15 l'administration.
00:48:17 Les politiques
00:48:19 ont aussi beaucoup de responsabilités.
00:48:21 Parce que,
00:48:23 ce que je dis, également,
00:48:25 c'est que vous avez
00:48:27 beaucoup d'annonces,
00:48:29 et que ces annonces
00:48:31 ne sont pas,
00:48:33 par la suite, forcément appliquées
00:48:35 ou appliquées en temps.
00:48:37 Je prends un exemple, vous avez eu
00:48:39 plus de dix lois sur
00:48:41 l'immigration,
00:48:43 regardez où nous en sommes aujourd'hui,
00:48:45 et sur les procédures de renvoi et tout,
00:48:47 je ne reviens pas sur
00:48:49 l'actualité, et tout.
00:48:51 Et tous les
00:48:53 présidents ont dit qu'il fallait
00:48:55 véritablement
00:48:57 changer
00:48:59 nos règles.
00:49:01 Donc, il y a des effets d'annonce
00:49:03 politiques qui ne sont pas suivis.
00:49:05 Deuxième point, vous avez
00:49:07 raison, c'est que, avec
00:49:09 le quinquennat,
00:49:11 il faut
00:49:13 véritablement
00:49:15 aller plus vite, et
00:49:17 vous avez des
00:49:19 changements de gouvernement, des changements
00:49:21 de ministre, ce qui fait qu'à chaque fois qu'un
00:49:23 nouveau ministre arrive et tout, il dit
00:49:25 "je vais réformer cela,
00:49:27 je prends ce qui se passe aujourd'hui
00:49:29 sur l'éducation nationale,
00:49:31 ça ne s'est pas fait avant, on a déjà
00:49:33 eu deux ministres de l'éducation nationale,
00:49:35 bon, et après,
00:49:37 l'administration se demande, elle,
00:49:39 où elle va, est-ce qu'on va
00:49:41 lui
00:49:43 mettre comme
00:49:45 réforme ? Donc,
00:49:47 il y a vraiment un partage de
00:49:49 responsabilité entre
00:49:51 les politiques qui ne
00:49:53 suivent pas toujours l'application
00:49:55 des réformes, les politiques
00:49:57 qui font beaucoup d'effets
00:49:59 d'annonce,
00:50:01 et de manche, et moins
00:50:03 concret, et troisièmement,
00:50:05 aujourd'hui, on le voit dans un contexte
00:50:07 international et
00:50:09 économique qui est difficile, vous avez
00:50:11 également des
00:50:13 revirements
00:50:15 politiques, c'est-à-dire qu'on ne fait
00:50:17 pas ce qui a été annoncé,
00:50:19 vous regardez le nucléaire,
00:50:21 de 2017 à
00:50:23 2021, on a fermé
00:50:25 des centrales, on n'a pas
00:50:27 réparé de réacteurs, et tout, et maintenant,
00:50:29 ça devient une priorité.
00:50:31 Ça, c'est politique, c'est pas
00:50:33 l'administration qui en est responsable.
00:50:35 Après, là où vous avez
00:50:37 raison, c'est que l'administration
00:50:39 ensuite, sur
00:50:41 tout ce qui est
00:50:43 application
00:50:45 des lois,
00:50:47 normes, instructions circulaires,
00:50:49 peut parfois en
00:50:51 rajouter, ou
00:50:53 même prendre des dispositions
00:50:55 qui ne sont pas
00:50:57 toujours prévues dans les lois.
00:50:59 - Oui, vous en parlez d'ailleurs beaucoup, de cette France
00:51:01 normée, et normée jusqu'à l'os,
00:51:03 et normée jusqu'à la moelle,
00:51:05 mais deux choses, alors justement, vous avez
00:51:07 nettoyé, les politiques,
00:51:09 vous n'avez pas été
00:51:11 justement, et non seulement
00:51:13 vous avez cotaillé, vous avez travaillé avec eux,
00:51:15 de façon très proche,
00:51:17 Jean-Pierre Jouyé, mais deux choses,
00:51:19 d'abord, vous dites, les politiques, ils annoncent,
00:51:21 est-ce que les politiques ne sont pas,
00:51:23 encore une fois, pas généralisés, mais quand même,
00:51:25 la loi,
00:51:27 et ne pensez
00:51:29 qu'à la prochaine élection, vous savez, c'était
00:51:31 Churchill qui disait "un homme d'État pense
00:51:33 aux futures générations, la politique pense
00:51:35 à sa prochaine réélection".
00:51:37 Donc, est-ce que
00:51:39 il n'y a pas ce côté des politiques où on dit
00:51:41 "allez, on va faire des annonces parce que ça va faire bien
00:51:43 ce que vous disiez", mais d'un autre côté,
00:51:45 vous pouvez en parler dans votre livre, je prends
00:51:47 tous les exemples, c'est très intéressant quand on
00:51:49 dit que les administrations disent "oui, mais allez,
00:51:51 vous allez faire un budget parce qu'il faut que
00:51:53 notre budget à nous, à l'administration, elle soit en os,
00:51:55 alors vous allez nous faire un bon petit
00:51:57 rapport, de façon à ce qu'on dise aux politiques,
00:51:59 allez, ossez-nous un peu,
00:52:01 parce que, regardez, on fait un travail formidable,
00:52:03 mais on a besoin d'effectifs,
00:52:05 mais on a besoin de ceci, de cela". Est-ce qu'il n'y a pas
00:52:07 cette espèce de double
00:52:09 ambition ou de double désir
00:52:11 d'un côté des politiques en disant
00:52:13 "attendez, il faut que je flatte mes électeurs",
00:52:15 l'écologie, au moment du nucléaire, c'était
00:52:17 parfait, et d'un autre côté,
00:52:19 l'administration qui disent "oui, mais nous on est là,
00:52:21 il faut quand même, allez, essayons un peu d'améliorer
00:52:23 un peu le quotidien".
00:52:25 - Vous avez tout à fait raison,
00:52:27 c'est-à-dire que, et pour les
00:52:29 politiques, et pour les différentes
00:52:31 administrations, vous avez,
00:52:33 et c'est en cela que
00:52:35 vous n'avez pas de
00:52:37 changement et que vous restez avec
00:52:39 un État très puissant et avec
00:52:41 des dépenses de fonctionnement qui
00:52:43 sont considérables, parce que
00:52:45 en France, sont considérées
00:52:47 comme les deux leviers de pouvoir,
00:52:49 un, les effectifs,
00:52:51 donc les
00:52:53 ministères et CIM
00:52:55 qui n'en ont jamais
00:52:57 assez. - Plus on a des effectifs,
00:52:59 plus c'est mieux. - Mieux c'est
00:53:01 en termes de pouvoir,
00:53:05 et deux, effectivement, les crédits.
00:53:07 Parce que, et ça je l'ai
00:53:09 vécu, lorsque vous
00:53:11 perdez des crédits ou que lorsque vous
00:53:13 réduisez vos effectifs, vous vous retrouvez
00:53:15 avec vos
00:53:17 subordonnés et tout, et vous vous dites "mais
00:53:19 vous n'avez pas défendu
00:53:21 votre administration
00:53:23 Monsieur Jouyet". Et puis, les ministres
00:53:25 qui ne le font pas,
00:53:27 se retrouvent, eux aussi,
00:53:29 on dit "bah écoutez, vous voyez bien,
00:53:31 vous n'avez pas d'augmentation de crédit, vous n'avez pas
00:53:33 d'augmentation d'effectifs et tout,
00:53:35 à quoi en gros vous servez ?
00:53:37 Vous ne défendez pas votre
00:53:39 administration.
00:53:41 - Alors justement, c'est très...
00:53:43 Jean-Pierre Jouyet, vous avez été effectivement dans
00:53:45 ces deux mondes, vous l'êtes,
00:53:47 et au fond, dans cette, je ne dis pas
00:53:49 dans cette lutte, mais dans cette espèce de
00:53:51 course d'obstacles, qui a le plus,
00:53:53 très franchement, qui a le plus d'influence ?
00:53:55 Les politiques ou les administrations ?
00:53:57 - C'est difficile
00:53:59 à dire. Pour moi, ce sont quand même
00:54:01 les politiques qui ont quand même
00:54:03 le plus d'influence.
00:54:05 Et ça dépend des politiques.
00:54:07 C'est-à-dire que quand vous avez des
00:54:09 grands responsables politiques
00:54:11 et des hommes politiques et des
00:54:13 femmes politiques fortes,
00:54:15 là, vous avez des réformes qui se font
00:54:17 et qui sont suivies.
00:54:19 Ça dépend beaucoup. Et puis après,
00:54:21 dans l'administration,
00:54:23 il y a un...
00:54:25 Je veux dire, il y a une séparation trop grande entre
00:54:27 l'administration centrale dont j'ai fait partie
00:54:29 et les administrations qui se trouvent
00:54:31 sur le terrain. Et là, vous avez
00:54:33 peu de liens entre les deux, donc là,
00:54:35 il y a une responsabilité également administrative.
00:54:37 - C'est très très important ça,
00:54:39 vous souvenez vraiment
00:54:41 les mots "MAUX"
00:54:43 et vous mettez les mots "MOTS" dessus.
00:54:45 On va en parler juste après cette petite
00:54:47 pause, toujours avec Jean-Pierre Jouyet.
00:54:49 A tout de suite. - Et avec vous, surtout,
00:54:51 26 300 300 sur Facebook et
00:54:53 sur Youtube. A tout de suite sur Sud Radio.
00:54:55 - Et avec
00:54:57 Jean-Pierre Jouyet, est-ce bien
00:54:59 nécessaire, Monsieur le Ministre ?
00:55:01 Ça vient de
00:55:03 paraître, chers les Bébés Michel, et c'est
00:55:05 un tableau absolument...
00:55:07 Je ne dirais pas effrayant, mais c'est un
00:55:09 tableau très lucide sur
00:55:11 ce mal français
00:55:13 qu'on a dénoncé depuis longtemps.
00:55:15 Mais ce qui est intéressant dans le livre de Jean-Pierre Jouyet,
00:55:17 c'est que lui, il l'a vécu, et d'ailleurs,
00:55:19 il reconnaît sa part de responsabilité
00:55:21 comme tout le monde
00:55:23 dans cela.
00:55:25 Et ce qui est étonnant,
00:55:27 c'est qu'on se dit,
00:55:29 à un moment donné, vraiment,
00:55:31 et vous l'avez esquissé, Jean-Pierre
00:55:33 Jouyet, c'est que c'est une question aussi
00:55:35 de courage et de volonté.
00:55:37 Vous disiez que quand il y a un vrai homme d'État,
00:55:39 en tout cas un vrai politique, il va l'imposer.
00:55:41 Mais quand il dit "Oui, mais je vais flatter
00:55:43 ceci ou cela..."
00:55:45 Et vous ne parlez pas dans votre livre, moi je vais vous dire
00:55:47 un exemple qui m'a... et moi...
00:55:49 Beaucoup de gens ont été absolument frappés
00:55:51 quand même, il faut en parler, d'une chose.
00:55:53 On dit "Bon, on a une administration,
00:55:55 elle est en principe compétente, elle est là pour conseiller,
00:55:57 pour agir, pour appliquer."
00:55:59 Et voilà-t-il pas qu'il y a encore
00:56:01 un an ou deux ans, est apparu
00:56:03 les Einstein
00:56:05 du conseil, McKinsey.
00:56:07 Et on a dit "Attention,
00:56:09 nos concessionnaires ça va, mais il faut quand même
00:56:11 un peu hausser le niveau."
00:56:13 Et nous avons vu McKinsey s'intégrer
00:56:15 dans presque toutes les politiques de la République,
00:56:17 du Covid
00:56:19 à l'Ukraine, mais on va vous conseiller.
00:56:21 Alors Jean-Pierre Jouy, moi je vous pose la question.
00:56:23 Où nos fonctionnaires, ou en tout cas
00:56:25 la haute fonction publique,
00:56:27 ça manque un peu de compétence, alors peut-être
00:56:29 qu'on peut pratiquer, alors je sais que c'est difficile,
00:56:31 à peut-être quelques épurations,
00:56:33 ou en tout cas quelques diminutions,
00:56:35 ou alors, pourquoi McKinsey ?
00:56:37 Vraiment, j'avais envie d'avoir
00:56:39 votre avis sur la question. - Vous allez
00:56:41 la voir, et
00:56:43 ce que je pense,
00:56:45 c'est que les fonctionnaires,
00:56:49 en ce qui concerne
00:56:51 les conseils et les audits,
00:56:53 sont en France compétents.
00:56:55 Et ça, j'ai pu le voir, parce que
00:56:57 j'ai eu des responsabilités européennes
00:56:59 et tout, et par rapport à d'autres
00:57:01 administrations... - Nous n'avons pas
00:57:03 à rougir. - Ah, on n'a pas à rougir
00:57:05 par rapport à l'administration britannique,
00:57:07 ou par rapport à l'administration allemande,
00:57:09 pour être très clair avec vous.
00:57:11 Et ce que je trouve
00:57:13 anormal, c'est que
00:57:15 par exemple, on dit qu'on supprime
00:57:17 l'inspection des finances, et qu'on fasse
00:57:19 appel partout à McKinsey,
00:57:21 ce qui coûte beaucoup plus
00:57:23 cher, alors que
00:57:25 l'inspection des finances date du début
00:57:27 du 19ème siècle,
00:57:29 après l'Empire,
00:57:31 et on avait
00:57:33 créé ça, justement, pour qu'il y ait
00:57:35 des audits sur tout ce qui
00:57:37 n'allait pas au niveau de l'État.
00:57:39 - C'est la création, c'est pour ça que ça a été fait.
00:57:41 - Et au moment, et donc
00:57:43 c'est pas lié à l'ENA, contrairement à ce qu'on
00:57:45 croit à l'inspection des finances, c'est un
00:57:47 corps d'audit qui
00:57:49 existe au niveau
00:57:51 de l'État, et qui était
00:57:53 fait pour voir ce qui n'allait pas,
00:57:55 ce qui coûtait trop cher, ce qui devait
00:57:57 être fait à moyen et à long terme.
00:57:59 Dans le livre,
00:58:01 comme vous l'avez vu,
00:58:03 en annexe, je cite un rapport
00:58:05 que j'avais fait avec Boris Lévy,
00:58:07 sur tout ce qui était, parce que c'était pas pris
00:58:09 en compte par les administrations et l'immatériel,
00:58:11 bon, on n'a pas eu besoin de McKinsey,
00:58:13 on n'a pas besoin de McKinsey,
00:58:15 que lorsque j'ai vu
00:58:17 qu'on faisait
00:58:19 appel au plus haut niveau de l'État,
00:58:21 c'est-à-dire même au niveau
00:58:23 de l'Élysée à McKinsey, ça ne s'était
00:58:25 jamais fait auparavant.
00:58:27 - C'est la première fois. - Ah c'est la première fois.
00:58:29 Et je n'ai, je n'ai,
00:58:31 je veux dire,
00:58:33 vous voyez, c'est pas, j'en ai pas
00:58:35 après les conseils privés et tout ça,
00:58:37 mais enfin, on n'utilise pas non plus
00:58:39 les compétences
00:58:41 que l'on a dans l'administration
00:58:43 et, vous avez,
00:58:45 également, vous l'avez souligné,
00:58:47 on ne,
00:58:49 admettons qu'on dise, voilà,
00:58:51 on va utiliser McKinsey et tout,
00:58:53 on ne suit pas toujours
00:58:55 les rationalisations qui seraient
00:58:57 nécessaires dans l'administration,
00:58:59 on dit, bon, si c'est pas compétent,
00:59:01 on va supprimer les postes et tout ça.
00:59:03 Non, on ne le fait pas, parce que
00:59:05 on ne veut pas non plus avoir d'ennuis
00:59:07 avec, c'est le cas de la fonction publique.
00:59:09 - En fait, on ne veut avoir
00:59:11 d'ennuis avec personne, voilà,
00:59:13 et le quoi qu'il en coûte, ça ne fait rien,
00:59:15 et comme disait quelqu'un que nous
00:59:17 connaissons bien tous les deux, c'est pas cher,
00:59:19 c'est l'État qui paye. - Oui.
00:59:21 - Donc, voilà. Et alors justement,
00:59:23 mais au fond, au fond, au fond de,
00:59:25 vous parlez du nucléaire,
00:59:27 vous parlez effectivement, et pourquoi,
00:59:29 pour satisfaire les écologistes,
00:59:31 dans votre livre, on a dit, on va arrêter
00:59:33 Fessenheim, alors que Fessenheim, ça pouvait
00:59:35 marcher encore bien. - Bien sûr.
00:59:37 - Voilà. Et
00:59:39 ceci, effectivement,
00:59:41 fait quoi ?
00:59:43 Est-ce qu'au fond, au fond,
00:59:45 c'est une question de manque de courage,
00:59:47 Jean-Pierre Jouyé, c'est quoi ?
00:59:49 C'est quoi qui fait que, ce que vous décrivez
00:59:51 et qui existe depuis des décennies,
00:59:53 sinon des siècles,
00:59:55 qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, il n'y a pas des gens qui
00:59:57 secouent le cocotier,
00:59:59 comme on dit ? - Eh bien,
01:00:01 il y a deux éléments.
01:00:03 Le premier, ce que je
01:00:05 vous ai dit, c'est qu'il y a
01:00:07 que des,
01:00:09 il y a des féodalités politiques
01:00:11 et administratives qui sont
01:00:13 très importantes. Je veux dire,
01:00:15 le ministère des Finances,
01:00:17 d'où je viens, est une puissance
01:00:19 quand même considérable,
01:00:21 les autres ministères ne peuvent rien faire
01:00:23 sans... - C'est Bercy qui décide, quoi.
01:00:25 - Exactement. Et en tout cas,
01:00:27 il y a des gens qui payent,
01:00:29 et qui suivent quand même
01:00:31 ce qui vous est donné. Deux,
01:00:33 vous avez tout ce qui est l'intérieur
01:00:35 en termes de
01:00:37 sécurité, des choses comme ça.
01:00:39 Trois, vous avez bien sûr
01:00:41 tout ce qui est le Quai d'Orsay,
01:00:43 qui est également une féodalité
01:00:45 très très importante,
01:00:47 et vous avez bien sûr
01:00:49 tout ce qui est
01:00:51 défense, tout ça.
01:00:53 Bon, ben, ces quatre ou cinq grands ministères,
01:00:55 on n'y touche pas,
01:00:57 et ils dominent
01:00:59 les autres,
01:01:01 si vous voulez.
01:01:03 Et deuxièmement,
01:01:05 c'est vrai qu'il n'y a pas
01:01:07 toujours le courage qui est
01:01:09 voulu pour s'attaquer
01:01:11 à tout cela, et pour
01:01:13 réformer à fond.
01:01:15 Parce que, pour faire cela,
01:01:17 il faut
01:01:19 qu'on ait le courage d'abandonner
01:01:21 un certain nombre de compétences
01:01:23 au niveau central, et de les
01:01:25 décentraliser au niveau
01:01:27 local. - Alors, le
01:01:29 Jacobin Jouyé est-il devenu Girondin ?
01:01:31 - Le Jacobin,
01:01:33 j'ai évolué sur
01:01:35 ce point, vous avez tout à fait raison,
01:01:37 je n'étais pas comme ça
01:01:39 il y a une quinzaine d'années,
01:01:41 ou une vingtaine d'années, mais
01:01:43 je suis effectivement devenu
01:01:45 Girondin.
01:01:47 Et je considère, par exemple,
01:01:49 sur la santé, sur l'éducation,
01:01:51 vous avez tellement de compétences
01:01:53 entre l'Etat, les régions,
01:01:55 les départements, et tout ça,
01:01:57 que les Français
01:01:59 ne savent plus à qui s'adresser,
01:02:01 quand il y a une école qui ne marche pas,
01:02:03 quand on ne prend pas
01:02:05 leur enfant,
01:02:07 de, quand vous avez des
01:02:09 accidents, et tout ça,
01:02:11 et qu'on vous dit, voilà,
01:02:13 les urgences, ça ferme à
01:02:15 18h30, vous allez maintenant,
01:02:17 pour un traumatisme crânien, vous faire
01:02:19 hospitaliser à 70 kilomètres,
01:02:21 bon, c'est pareil,
01:02:23 on demande aux collectivités, aux départements,
01:02:25 et tout ça, de financer, mais ils n'ont
01:02:27 pas de pouvoir sur les
01:02:29 directions hospitalières, ou sur les directions d'enseignement.
01:02:31 Et ça, je considère que c'est
01:02:33 tout à fait anormal
01:02:35 aujourd'hui. - Alors, ce qui est étonnant,
01:02:37 c'est qu'on le sait, vous le savez, vous le dites,
01:02:39 et encore une fois, je
01:02:41 repose la question, enfin, elle est l'incinente,
01:02:43 euh...
01:02:45 c'est-à-dire, on le sait,
01:02:47 et puis ça ne bouge pas, les autorités
01:02:49 régionales de santé, vous en parlez
01:02:51 dans votre livre, c'est quand même quelque chose
01:02:53 d'hallucinant, il y a 33%,
01:02:55 je ne sais pas, c'est 30% du
01:02:57 corps médical,
01:02:59 qui est autorité régionale de santé. - Oui, oui,
01:03:01 oui, ce qui me
01:03:03 frappe,
01:03:05 il avait fallu
01:03:07 réorganiser le
01:03:09 système de santé, et les autorités
01:03:11 régionales de santé ont plutôt bien
01:03:13 fonctionné durant le Covid, mais enfin,
01:03:15 regardez, c'est des dépenses
01:03:17 de fonctionnement en plus
01:03:19 par rapport à l'administration
01:03:21 hospitalière, et vous avez donc
01:03:23 des fonctionnaires hospitaliers, ou
01:03:25 autres, qui au lieu d'être opérationnels,
01:03:27 contrôlent ce qui se
01:03:29 fait dans les systèmes de santé,
01:03:31 et dans les hôpitaux, ou dans les centres
01:03:33 de
01:03:35 handicap, et parfois plus ou moins bien,
01:03:37 et deuxièmement,
01:03:39 ils recrutent des médecins
01:03:41 pour surveiller l'action
01:03:43 des médecins sur le terrain, alors que
01:03:45 nous avons des déserts médicaux,
01:03:47 et principalement dans les zones
01:03:49 rurales. Bon, ben là, il y a quand même
01:03:51 un vrai sujet,
01:03:55 et alors on manque
01:03:57 de médecins.
01:03:59 - Jean-Pierre Jouillet, on fait quoi ?
01:04:01 - Eh bien, comme vous avez créé,
01:04:03 là, c'est un très bon exemple,
01:04:05 comme vous avez créé de nouvelles structures,
01:04:07 comme vous avez une nouvelle fédélité
01:04:09 avec les directions
01:04:11 régionales de santé,
01:04:13 on ne se dit pas,
01:04:15 ben tiens, on va modifier
01:04:17 ce que l'on a créé, il y a
01:04:19 trois ans ou quatre ans.
01:04:21 - Ben oui, on va rester là-dessus.
01:04:23 - On va rester là-dessus,
01:04:25 et puis, voilà, on va pas
01:04:27 bouger. - On va
01:04:29 reparler à tout ça,
01:04:31 y a-t-il un pilote dans l'avion, faut-il un pilote
01:04:33 dans l'avion,
01:04:35 juste après cette petite pause.
01:04:37 - Avec Jean-Pierre Jouillet, et avec vous aussi,
01:04:39 à 126 300 300, on prend
01:04:41 tous vos appels, à tout de suite sur Sud Radio.
01:04:43 On est ensemble jusqu'à 14h,
01:04:45 avec Jean-Pierre Jouillet, aujourd'hui,
01:04:47 qui vient nous présenter son livre "Est-ce bien nécessaire,
01:04:49 Monsieur le Ministre ?" C'est aux éditions Albain Michel.
01:04:51 - Alors, Jean-Pierre Jouillet, on parlait,
01:04:53 effectivement, hors antenne,
01:04:55 mais aussi sur antenne,
01:04:57 et c'est dans votre livre,
01:04:59 on se dit, mais au fond,
01:05:01 si je suis
01:05:03 entrepreneur, allez,
01:05:05 Elon Musk, je fais exprès de prendre
01:05:07 les enjeux, mais je dis, mais c'est quoi
01:05:09 ce pays ? Mais foutez-moi à la porte
01:05:11 tous ces gens-là, ou au moins,
01:05:13 je vais être vulgaire, comme
01:05:15 peut l'être un businessman
01:05:17 américain, mais il va dire,
01:05:19 et je ne dis pas qu'il faut prendre un exemple, mais
01:05:21 il y a une administration qui a fait
01:05:23 cet État, et comme vous le dites, enfin, il y a eu
01:05:25 pendant des siècles, cet État français,
01:05:27 là aussi, pas jeté le bébé administration
01:05:29 avec l'aune humain, mais
01:05:31 et qu'il y a eu, et qu'il y a eu ce qu'il y a eu,
01:05:33 et la France est devenue ce qu'est la France.
01:05:35 Mais on a l'impression que les mêmes
01:05:37 qualités qui faisaient
01:05:39 ce que la France est devenue, par des
01:05:41 siècles, etc., c'est-à-dire Colbert
01:05:43 et compagnie, depuis 2014 et il y a même avant,
01:05:45 sont devenues des défauts.
01:05:47 Qu'est-ce qui a fait que ces signes
01:05:49 positifs, et Dieu sait si nous en étions positifs,
01:05:51 se sont transformés depuis, allez,
01:05:53 40 ans, 50 ans, en négatifs ?
01:05:55 - Ben, c'est transformé
01:05:57 en négatif parce que nous sommes
01:05:59 dans
01:06:01 un monde qui est aujourd'hui
01:06:03 beaucoup plus complexe,
01:06:05 où il y a quand même des révolutions technologiques
01:06:07 qui sont importantes, où
01:06:09 il y a des rapports entre
01:06:11 les, je veux dire
01:06:13 les Français,
01:06:15 les Européens,
01:06:17 qui se sont
01:06:19 développés, où
01:06:21 notre jeunesse
01:06:23 quand même est beaucoup plus mobile
01:06:25 qu'elle ne l'était auparavant,
01:06:27 vous remarquez qu'aujourd'hui,
01:06:29 les jeunes, ils restent moins longtemps dans
01:06:31 un emploi
01:06:33 que ce qu'ils pouvaient être auparavant.
01:06:35 Mais il n'y a pas eu
01:06:37 d'adaptation par rapport à toutes
01:06:39 ces évolutions, et au fait
01:06:41 aussi que vous avez en plus
01:06:43 des normes
01:06:45 nationales maintenant, des normes européennes
01:06:47 et que l'Europe, on le voit
01:06:49 depuis avant le Covid, et compte tenu
01:06:51 de ce
01:06:53 qui se passe en Ukraine
01:06:55 et des actes terroristes en Israël,
01:06:57 on voit bien que
01:06:59 tout cela,
01:07:01 l'Europe maintenant aussi
01:07:03 a influencé fortement
01:07:05 notre manière d'être.
01:07:07 Mais on ne l'a pas
01:07:09 pris en compte
01:07:11 au niveau politique et au niveau
01:07:13 administratif. On surajoute
01:07:15 des normes, par exemple
01:07:17 françaises aux normes européennes,
01:07:19 vous voyez nos
01:07:21 amis agriculteurs
01:07:23 par exemple, un jour on leur dit
01:07:25 qu'ils peuvent prendre tel pesticide,
01:07:27 puis cinq mois après
01:07:29 on leur dit qu'ils ne peuvent pas,
01:07:31 puis après les français vous disent "bah non,
01:07:33 on ne le fera pas quand même".
01:07:35 Comment vous voulez vous y
01:07:37 retrouver dans tout ça ?
01:07:39 - Oui, c'est à l'énorme
01:07:41 européens surajoutés. Alors justement,
01:07:43 Jean-Pierre Jouy, vous avez été un des bâtisseurs
01:07:45 en tout cas, vous avez assisté au passage
01:07:47 de l'euro, vous le racontez,
01:07:49 quelques dîners de fin d'année, notamment
01:07:51 le fameux fin d'année.
01:07:53 Vous êtes très sincèrement
01:07:55 aujourd'hui, avec le recul,
01:07:57 considéré que l'Europe,
01:07:59 le bénéfice-risque a été plutôt
01:08:01 bénéfique ou plutôt risqué ?
01:08:03 - Non, je crois que c'est
01:08:05 bénéfique,
01:08:07 mais je crois que l'Europe
01:08:09 a besoin d'être réformée.
01:08:11 Mais je prends
01:08:13 l'euro, c'est une des réformes
01:08:15 réussies, et
01:08:17 aujourd'hui, par rapport aux craintes
01:08:19 que l'on avait,
01:08:21 je veux dire, au début du 21ème siècle,
01:08:23 en 2000, puisque c'est là que
01:08:25 ça date, on s'aperçoit aujourd'hui
01:08:27 que c'est un élément de stabilité
01:08:29 et de sécurité important.
01:08:31 Je ne sais pas si vous voyez, si on n'avait pas l'euro
01:08:33 aujourd'hui,
01:08:35 compte tenu de notre niveau de dette,
01:08:37 des niveaux de déficit,
01:08:39 des niveaux de dépenses publiques
01:08:41 que l'on a par rapport à
01:08:43 notre richesse nationale,
01:08:45 j'ai mieux dire qu'on ne serait pas bien en termes
01:08:47 monétaires.
01:08:49 - Donc ça, ça a été plutôt, enfin pour vous,
01:08:51 c'est clair, mais est-ce que
01:08:53 ces normes européennes, cette espèce de,
01:08:55 je vais dire, quand l'Europe intervient,
01:08:57 regardez, prenons les questions
01:08:59 de l'immigration, les questions du droit d'asile,
01:09:01 etc., le droit européen aujourd'hui
01:09:03 surmonte le droit national.
01:09:05 Est-ce que c'est une bonne chose ?
01:09:07 - Il faut regarder
01:09:09 les domaines où cela intervient.
01:09:11 Parce que vous avez beaucoup de,
01:09:13 là aussi c'est pareil, vous avez beaucoup
01:09:15 de déclarations
01:09:17 européennes, et
01:09:19 notamment sur l'immigration,
01:09:21 la politique européenne
01:09:23 n'est pas, quand même,
01:09:25 et c'est une méthode la plus forte,
01:09:27 je veux dire, Schengen
01:09:29 n'a jamais eu d'administration
01:09:31 forte, là maintenant on nous dit
01:09:33 depuis un an, mais tout ça va se renforcer,
01:09:35 on va renforcer les contrôles et tout ça,
01:09:37 je l'ai déjà vécu, moi en faisant
01:09:39 la présidence française de l'Union Européenne
01:09:41 en 2008, on avait le même discours,
01:09:43 il ne s'est pas, ça n'a pas...
01:09:45 - Il y a 15 ans ! - Beaucoup évolué, il y a 15 ans !
01:09:47 Bon, et on est toujours
01:09:49 avec le même discours, après,
01:09:51 vous avez raison,
01:09:53 c'est que vous avez la Cour de Justice
01:09:55 européenne et la Cour des
01:09:57 Droits de l'Homme, et là,
01:09:59 puisque maintenant
01:10:01 tout le monde fait du contentieux et tout ça
01:10:03 pour ne pas retourner dans ces
01:10:05 pays d'origine,
01:10:07 et bien là, je crois aussi
01:10:09 qu'il y a un problème,
01:10:11 et il faut aussi que
01:10:13 ces cours et que la justice européenne
01:10:15 évoluent, ce qui n'est pas encore
01:10:17 le cas aujourd'hui. - Esteban,
01:10:19 je crois que nous avons des auditeurs.
01:10:21 - Exactement, nous avons Claude
01:10:23 qui nous appelle depuis Perpignan, bonjour Claude !
01:10:25 - Oui, bonjour André
01:10:27 Bercoff, bonjour Jean-Pierre Jouyet,
01:10:29 voilà, moi je vous
01:10:31 ai écouté depuis le début
01:10:33 de votre intervention, je dois dire
01:10:35 que je suis 100%
01:10:37 pratiquement d'accord avec ce que j'ai
01:10:39 entendu, et je suis sûr que
01:10:41 votre livre sera
01:10:43 passionnant, mais ma question
01:10:45 porte sur un passé récent.
01:10:47 Vous avez été secrétaire d'État de François Fillon,
01:10:49 si je me souviens bien, donc vous le connaissiez,
01:10:51 et surtout vous deviez connaître le programme
01:10:53 qu'il avait proposé en 2017,
01:10:55 or, bon, le battement
01:10:57 d'aile de papillon auquel vous avez
01:10:59 été un peu mêlé, et qui a
01:11:01 contribué au tremblement de terre, qui ne lui a
01:11:03 pas permis finalement de poursuivre
01:11:05 et éventuellement de passer, est-ce que
01:11:07 vous ne pensez pas que c'est un peu dommage au fond
01:11:09 que ce soit Hollande et Macron qui aient succédé
01:11:11 à cette hypothèse et à ce
01:11:13 programme de François Fillon ?
01:11:15 - Je veux dire, déjà, j'ai
01:11:17 beaucoup de respect pour
01:11:19 François Fillon, et
01:11:21 j'ai vu qu'on allait
01:11:23 reconsidérer
01:11:25 son dossier, ce qui me
01:11:27 paraît important.
01:11:29 Deuxièmement,
01:11:31 je veux dire,
01:11:33 et François Hollande
01:11:35 et Emmanuel Macron
01:11:37 ont quand même également
01:11:39 fait un certain nombre de réformes.
01:11:41 Vous voyez,
01:11:43 François Hollande, il a quand même stabilisé
01:11:45 ce qui s'est passé en Europe
01:11:47 avec la Grèce. Il a
01:11:49 été, sur le plan de la politique internationale,
01:11:51 un des premiers à voir
01:11:53 les menaces qu'il posait sur l'Ukraine
01:11:55 et à défendre
01:11:57 l'Ukraine.
01:11:59 Troisièmement, il a vu
01:12:01 tous les risques de Daesh
01:12:03 en Afrique
01:12:05 subsaharienne, au Mali et tout,
01:12:07 et a pris les
01:12:09 interventions nécessaires.
01:12:11 Et enfin, en ce qui concerne Emmanuel
01:12:13 Macron, vous voyez
01:12:15 que la crise du Covid,
01:12:17 je veux dire, dans l'ensemble, en France,
01:12:19 elle a été
01:12:21 bien gérée.
01:12:23 Et dernier point
01:12:25 que je connais,
01:12:27 sous François Hollande, vous avez eu une réforme
01:12:29 importante à laquelle
01:12:31 l'administration n'a pas cru pendant 30 ans
01:12:33 et Jean faisait partie,
01:12:35 qui est la retenue à la source
01:12:37 et qui est sans doute
01:12:39 une des réformes
01:12:41 fiscales les plus simples
01:12:43 qui étaient mises en place.
01:12:45 - Donc vous défendez
01:12:47 vos amis.
01:12:49 - Je défends
01:12:51 et mes amis
01:12:53 et je respecte
01:12:55 les personnes que j'ai servies
01:12:57 comme François Fillon.
01:12:59 - Eh bien, nous avons Guy,
01:13:01 je crois... - Oui, Guy, qu'on va retrouver
01:13:03 dans un instant après cette courte pause.
01:13:05 A tout de suite, restez avec nous, Guy.
01:13:07 13h46 dans ce Face à Face, on est toujours
01:13:09 avec Jean-Pierre Joulier et on accueille Guy
01:13:11 de Paris au 0826 300 300. Bonjour Guy.
01:13:13 - Bonjour Guy. - Bonjour.
01:13:15 Bonjour M. André Bercoff, bonjour M. André Joulier.
01:13:17 - Jean-Pierre, Jean-Pierre.
01:13:19 - Jean-Pierre Joulier. Pardon.
01:13:21 - Je l'en prie. Allez-y.
01:13:23 - J'ai toujours été mon propre patron dans ma vie,
01:13:25 chef d'entreprise. J'ai eu dans ma vie à redresser
01:13:27 deux entreprises.
01:13:29 Obligation d'utiliser les moyens que l'on possède
01:13:31 pour pouvoir travailler, pour pouvoir...
01:13:33 Et les entreprises ont été redressées.
01:13:35 J'ai 73 ans et j'ai
01:13:37 toujours oeuvré de cette façon auprès
01:13:39 de mes clients, etc.
01:13:41 J'ai toujours mis en oeuvre les moyens que nous avions
01:13:43 et la richesse des dons et des charismes.
01:13:45 Depuis 50 ans,
01:13:47 nous avons eu des présidents
01:13:49 qui n'étaient pas à la hauteur pour la gestion
01:13:51 d'un pays. La gestion d'un pays
01:13:53 n'a nul besoin d'avoir une couleur politique.
01:13:55 Je m'explique. Est-ce qu'un chef d'entreprise
01:13:57 a besoin d'avoir une couleur politique pour
01:13:59 mener à bien son entreprise ?
01:14:01 Est-ce qu'un père et une mère de famille ont besoin
01:14:03 d'avoir une couleur politique pour mener à bien
01:14:05 leur famille ? Or, la nation
01:14:07 est formée de familles et d'entreprises.
01:14:09 Et surtout, l'obligation de respecter
01:14:11 les entreprises. J'ai appartenu
01:14:13 à un syndicat de chefs d'entreprise
01:14:15 qui, pendant des années et des années, s'est battu
01:14:17 contre le ministère des Finances,
01:14:19 contre les ministres, pour
01:14:21 exiger que les impôts,
01:14:23 ces lourdeurs d'impôts,
01:14:25 ces taxes énormes, soient
01:14:27 évolués sur les entreprises, pour garder
01:14:29 les entreprises. Parce que les entreprises,
01:14:31 c'est le travail.
01:14:33 Les entreprises, ce sont des chefs d'entreprise
01:14:35 qui risquent leur argent, qui investissent.
01:14:37 D'accord ? Vous avez
01:14:39 de l'argent en stock,
01:14:41 vous achetez de l'immobilier, vous êtes sûr
01:14:43 de pouvoir retomber sur vos pattes.
01:14:45 Vous avez des moyens financiers, vous investissez
01:14:47 dans une entreprise, vous n'êtes
01:14:49 pas sûr de gagner jusqu'au bout.
01:14:51 Comprenez-vous ? Il n'y a pas eu de respect
01:14:53 des entreprises. C'est le président
01:14:55 que nous avons eu, de Giscard jusqu'à maintenant,
01:14:57 n'ont pas eu le respect
01:14:59 de l'entreprise,
01:15:01 n'ont pas été de bons gestionnaires.
01:15:03 C'étaient des financiers,
01:15:05 c'étaient des idéologues, mais pas
01:15:07 des gestionnaires. - Vous voulez une phrase
01:15:09 gestionnaire, Guy ? On l'a bien compris.
01:15:11 On va demander à Jean-Pierre Jouillet de vous répondre.
01:15:13 - Je crois qu'il faut distinguer deux choses.
01:15:17 La
01:15:19 politique
01:15:21 reste un métier, et un métier
01:15:23 difficile.
01:15:25 Et c'est quand même
01:15:27 un des fondements
01:15:29 de la démocratie,
01:15:31 et des démocraties occidentales.
01:15:33 Ce n'est pas qu'en France,
01:15:35 où vous avez des personnes qui sont,
01:15:37 qui se consacrent
01:15:39 à la politique,
01:15:41 et qui
01:15:43 la font. C'est vraiment des responsabilités
01:15:45 publiques qui sont très particulières,
01:15:47 avec des débats d'idées,
01:15:49 ou de lignes directrices, ce qu'il faut donner
01:15:51 à un pays.
01:15:53 Mais deuxièmement,
01:15:55 là je vous comprends,
01:15:57 c'est-à-dire que, compte tenu
01:15:59 de tout ce qui est l'inflation des normes,
01:16:01 de l'inflation des taxes,
01:16:03 d'ailleurs réduite sur les entreprises,
01:16:05 là les politiques ont fait des
01:16:07 efforts. L'impôt sur les sociétés
01:16:09 a été réduit,
01:16:11 Emmanuel Macron l'a fait, et tout.
01:16:13 Donc, vous avez
01:16:15 également des femmes qui ont profité aux entreprises.
01:16:17 Mais là, vous avez raison,
01:16:19 c'est que, pour les entreprises,
01:16:21 vous avez de plus en plus
01:16:23 de personnes dans les entreprises
01:16:25 qui sont chargées
01:16:27 du fonctionnement,
01:16:29 et qui sont chargées de voir si
01:16:31 les normes sont respectées, si tous
01:16:33 les formulaires sont remplis, si vous avez
01:16:35 répondu à toutes les administrations, si vous
01:16:37 ne risquez pas un contrôle fiscal, et tout ça.
01:16:39 Donc, c'est pas seulement
01:16:41 l'État qui
01:16:43 est régi par
01:16:45 les dépenses de fonctionnement,
01:16:47 c'est toute l'économie.
01:16:49 Et c'est en cela qu'il faut réformer
01:16:51 profondément notre système,
01:16:53 parce que ça touche, effectivement,
01:16:55 et l'économie, et les entreprises,
01:16:57 qui dépensent, elles aussi,
01:16:59 davantage en fonctionnement qu'en investissement
01:17:01 ou en production. - C'est vrai que, non,
01:17:03 mais c'est... D'ailleurs, ce que
01:17:05 disait notre auditeur,
01:17:07 c'est tout le problème, c'est... Allez, je vais dire,
01:17:09 parce qu'Antigone et Crayon, si on considère
01:17:11 que les gens... C'est que, effectivement, il y a
01:17:13 deux mains de régalier, vous savez, qui ne sont pas...
01:17:15 L'entreprise est faite pour faire du profit.
01:17:17 Sinon, l'État, il y a des domaines
01:17:19 où c'est peut-être pas le profit
01:17:21 qui devrait tomber, c'est là où l'hospitalisation
01:17:23 et la santé, qui ne devraient pas être
01:17:25 un équivalent de profit. Tout le monde
01:17:27 a besoin de la santé. C'est tout le problème
01:17:29 de l'équilibre... - Oui, des services publics.
01:17:31 - Voilà, des services publics. Mais est-ce que vous ne
01:17:33 croyez pas, quand même, Jean-Pierre, je vous pose
01:17:35 la question, vous êtes un homme libre
01:17:37 et vous regardez tout cela. Est-ce que,
01:17:39 franchement, il faut garder...
01:17:41 Mais je vous pose la question, j'ai pas du...
01:17:43 La garantie de l'emploi pour tout ce qui est
01:17:45 fonction publique, par rapport...
01:17:47 Est-ce qu'il n'y a pas cette espèce de...
01:17:49 de France ?
01:17:51 Elle existe depuis toujours, mais je crois qu'il faut
01:17:53 se poser la question. Garantie de l'emploi.
01:17:55 Certains métiers, on dit que c'est garantie de l'emploi
01:17:57 parce que, justement, ils peuvent être corrompus,
01:17:59 d'intérêt...
01:18:01 Mais, je veux dire, pardon,
01:18:03 conflit d'intérêt, etc.
01:18:05 C'est le pantouflage. Comment on peut faire
01:18:07 pour empêcher que
01:18:09 ces deux mondes ne se
01:18:11 réforment pour le mauvais ?
01:18:13 Pour le mauvais plutôt que pour le bien ?
01:18:15 - Alors, c'est une
01:18:17 vraie question et
01:18:19 fondamentale. Parce que
01:18:21 vous ne réformez pas, vous ne diminuez
01:18:23 pas les effectifs de
01:18:25 l'État, vous ne les faites pas bouger
01:18:27 entre des administrations qui en auraient
01:18:29 besoin aujourd'hui, type la santé,
01:18:31 l'éducation nationale, vous avez peu de
01:18:33 fonctionnaires des finances qui vont
01:18:35 à la santé ou à l'éducation nationale.
01:18:37 Bon, parce que vous avez deux
01:18:39 sujets. Un, vous avez
01:18:41 le problème du statut
01:18:43 effectivement, et donc
01:18:45 l'emploi à vie, et par conséquent, là
01:18:47 aussi, les responsables politiques
01:18:49 et les ministres ne
01:18:51 veulent pas réduire
01:18:53 tous leurs effectifs, sauf
01:18:55 peut-être à Bercy, qui est le seul
01:18:57 ministère à les avoir réduits,
01:18:59 parce que vous touchez
01:19:01 effectivement au statut.
01:19:03 - Au statut. - Et ça.
01:19:05 Deuxième point, je pense qu'il y aura,
01:19:07 qu'il devrait y avoir une évolution
01:19:09 en recrutant
01:19:11 davantage de contractuels.
01:19:13 Et ce que l'on observe aujourd'hui
01:19:15 mais à un rythme trop modéré,
01:19:17 c'est que l'on recrute
01:19:19 des contractuels, et on doit aller dans ce sens-là.
01:19:21 - On accueille
01:19:23 Philippe qui nous appelle depuis le camp. Bonjour Philippe.
01:19:25 - Bonjour Philippe.
01:19:27 - Philippe. - Oui,
01:19:29 bonjour André, bonjour M. Julliet.
01:19:31 Bon, je ne suis pas très content,
01:19:33 moi je vais pousser un petit coup de gueule, mais gentil.
01:19:35 Moi je dirais que
01:19:37 on a un Etat théorique
01:19:39 et vraiment
01:19:41 qui n'est pas
01:19:43 à la hauteur. On n'a pas des hommes
01:19:45 d'Etat avec ce profil-là.
01:19:47 Alors, je ferai référence,
01:19:49 mais excusez-moi M. Julliet,
01:19:51 je ferai référence à un livre que j'invite
01:19:53 vos éditeurs à parcourir qui est "Mafia d'Etat" de Vincent Jauvet.
01:19:55 Vous avez 40%
01:19:57 actuellement des entreprises
01:19:59 du CAC 40
01:20:01 et qui sont
01:20:03 managées par des fonctionnaires d'Etat.
01:20:05 Vous avez des passages obligés
01:20:07 dans les cabines ministérielles
01:20:09 où après un certain temps
01:20:11 où ces gens-là passent dans le
01:20:13 privé, repartent avec
01:20:15 leur bouc
01:20:17 et vont
01:20:19 servir les intérêts qui sont
01:20:21 pas les intérêts de l'Etat.
01:20:23 Moi aussi il y a un gros problème, là
01:20:25 le livre de Charles Pratt
01:20:27 notamment quand il était audité,
01:20:29 je vous rappelle quand même que c'est entre
01:20:31 40 et 50 millions
01:20:33 de fraudes sociales et fiscales
01:20:35 qui posent problème à la France.
01:20:37 - Milliards, milliards, d'après Charles Pratt.
01:20:39 - Et on voit que des gens,
01:20:43 des fonctionnaires qui sont à la tête
01:20:45 de la caisse d'assurance maladie notamment
01:20:47 qui sont des issus du CERAIL
01:20:49 de la fonction publique, ne se déplacent pas
01:20:51 et n'y vont pas. Pourquoi ?
01:20:53 Parce qu'ils savent qu'ils doivent rendre compte.
01:20:55 Alors M. Julliet, je vais vous dire une chose,
01:20:57 les français n'en veulent plus de ce système
01:20:59 et cette mafia d'Etat
01:21:01 je dirais dans laquelle
01:21:03 vous avez côtoyé
01:21:05 ce milieu là,
01:21:07 n'est plus à la hauteur.
01:21:09 Alors la politique,
01:21:11 je vous reprends juste sur une petite chose,
01:21:13 la politique n'est pas un métier mais une vocation.
01:21:15 - Alors,
01:21:17 Jean-Pierre Julliet, alors
01:21:19 je vois que
01:21:21 M. comme moi entend
01:21:23 ce qui se dit et ce qui
01:21:25 se passe en Normandie, où je vais
01:21:27 souvent, donc
01:21:29 ça je comprends parce que
01:21:31 je l'entends
01:21:33 et ce qui est vrai
01:21:35 c'est que pour, on a l'impression
01:21:37 que les
01:21:39 français ont le sentiment qu'ils n'ont
01:21:41 pas accès à tous les services publics
01:21:43 qu'ils doivent payer
01:21:45 et que ça reste difficile
01:21:47 pour eux.
01:21:49 Et le point que je veux souligner
01:21:51 c'est qu'il est
01:21:53 vrai que vous avez trop
01:21:55 de responsables politiques. Je prends
01:21:57 l'exemple actuel, vous avez plus de
01:21:59 40 ministres dans un gouvernement
01:22:01 dans ce gouvernement.
01:22:03 Donc plus de 40 ministres,
01:22:05 ça fait un peu beaucoup
01:22:07 parce qu'ils ne peuvent pas être
01:22:09 identifiés par les français.
01:22:11 Et les français ne savent pas
01:22:13 quel responsable ou quel ministre se pose.
01:22:15 Au début de notre
01:22:17 entretien sur
01:22:19 le squatteur
01:22:21 et le propriétaire et le locataire,
01:22:23 on s'aperçoit qu'aujourd'hui, c'est un problème
01:22:25 fondamental le logement.
01:22:27 Vous n'avez pas un ministre de temps plein
01:22:29 qui s'occupe du logement dans ce pays.
01:22:31 - Mais juste un mot Jean-Pierre Joué par rapport à ce que
01:22:33 disait Philippe. Est-ce qu'on n'a pas un problème,
01:22:35 et encore une fois il n'est pas nouveau, il n'a pas
01:22:37 écrit une x ou une y mais quand même,
01:22:39 est-ce qu'il n'y a pas un problème qui s'appelle le pantouflage
01:22:41 et le capitalisme de collivance ?
01:22:43 On n'a pas une heure, on a hélas une minute
01:22:45 mais est-ce qu'il n'y a pas quand même
01:22:47 à un moment donné,
01:22:49 encore une fois qu'il n'est pas d'ailleurs la panache français,
01:22:51 mais cette espèce
01:22:53 de circulation comme ça
01:22:55 qui quelquefois prend des tournures
01:22:57 "Allez c'est les copains, on va s'occuper de ce que
01:22:59 Pogniatovski appelait les copains et les coquins."
01:23:01 - Alors, ce qui est vrai,
01:23:03 c'est qu'il y a un
01:23:05 entre-soi
01:23:07 politico-économique
01:23:09 et financier qui existe.
01:23:11 C'est-à-dire que
01:23:13 vous êtes
01:23:15 les grands responsables d'entreprise,
01:23:17 les responsables financiers et tout,
01:23:19 ont accès au président, ont accès au ministre
01:23:21 de l'économie, ont accès,
01:23:23 se connaissent bien et peuvent faire
01:23:25 valoir leurs
01:23:27 difficultés, leurs intérêts.
01:23:29 Oui, mais tout
01:23:31 tout en étant
01:23:33 tout ça est respecté,
01:23:35 il n'y a pas de
01:23:37 conflit d'intérêts.
01:23:39 Et deuxièmement, ce
01:23:41 qui est important aussi
01:23:43 c'est que le fait
01:23:45 que vous alliez
01:23:47 du public dans
01:23:49 le privé ou du privé
01:23:51 dans le public, ce qui est plus difficile,
01:23:53 bon, normalement, c'est
01:23:55 pas une mauvaise chose. Ça existe dans d'autres
01:23:57 pays parce que
01:23:59 c'est une collaboration, justement,
01:24:01 entre secteur public et secteur privé.
01:24:03 Mais le problème, c'est l'entre-soi central
01:24:05 entre les mondes financiers,
01:24:07 économiques et politiques. - C'est ça. Il ne faut pas
01:24:09 les ménines de la Velazquez, en tout cas,
01:24:11 je ne sais pas si c'est bien nécessaire, monsieur le ministre,
01:24:13 mais votre livre l'est,
01:24:15 Jean-Pierre Jouy. - Merci beaucoup.
01:24:17 - Merci Jean-Pierre Jouy d'avoir été avec nous. On rappelle ce livre
01:24:19 "Est-ce bien nécessaire, monsieur le
01:24:21 ministre ?" C'est chez Albin Michel.