Avec André Bercoff avec Marc Touati, Robert Ménard, Mona Jafarian et Nadir Khaia
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00:00:00 Aper, la marque de vêtements qui respecte votre identité, en vente exclusive sur aper-mod.com, présente
00:00:08 [Musique]
00:00:10 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:00:12 [Musique]
00:00:14 Nous sommes en guerre
00:00:14 [Musique]
00:00:36 Nous sommes en guerre
00:00:37 [Musique]
00:00:38 Et quelle guerre, et quelle guerre
00:00:40 La guerre des agences de notation, oui oui
00:00:43 Aujourd'hui, Fitch et Moody, et bien ils nous font passer l'examen, l'examen de passage, vous savez, habituel
00:00:49 La France va-t-elle être dégradée en notation ?
00:00:52 Ça va pas être la révolution ou l'apocalypse, mais quand même, mais quand même
00:00:56 Où en est-on de ce point de vue là ?
00:00:59 La croissance, que dit le FMI ?
00:01:02 Que, où sont les dérapages, le déficit, la dette ?
00:01:05 On va en parler évidemment avec notre cassandre à nous, notre cassandre compétente, Marc Douati
00:01:12 On va prendre le temps d'en parler, et puis on va parler aussi de
00:01:17 Quelqu'un que vous connaissez aussi, comme vous connaissez Marc Douati, qu'on reçoit toujours avec plaisir
00:01:22 On va parler de Romer Ménard, qui, deux choses
00:01:25 Il a d'abord instauré un couvre-feu dans sa bonne ville de Béziers pour les moins de 13 ans
00:01:31 Non l'accompagner, pas question qu'il sorte la nuit, pas question, il va nous en parler
00:01:36 Et vous vous rappelez aussi qu'il avait refusé de s'adapter le mariage d'un OQTF
00:01:41 Je rappelle de quelqu'un qui était sous obligation de quitter le territoire français
00:01:45 Or ce n'est plus une obligation de quitter le territoire français, on le sait depuis longtemps
00:01:49 C'est une invitation polie, courtoise, à quitter le territoire français si on veut
00:01:55 Voilà, il n'était pas d'accord, il va nous expliquer pourquoi
00:01:58 Et puis nous allons parler effectivement de quelque chose d'assez terrible
00:02:02 Un rappeur, un rappeur iranien condamné à mort, qui sera bientôt exécuté
00:02:06 Parce qu'il a fait des raps, il a fait des chansons qui ne plaisaient pas au gouvernement des Molas
00:02:12 On va en parler avec Mona Jaffarian, la cofondatrice de Fama Zadi
00:02:16 Et puis, ce jockey professionnel, vous avez déjà entendu parler
00:02:20 Il est là depuis 16 ans, il est résident français, il habite depuis 16 ans
00:02:24 Il fait tous les concours de jockey, etc. depuis 16 ans
00:02:28 C'est la vedette des grandes chaînes Equidia et autres
00:02:34 Et puis il n'a pas de titre de séjour, oui oui absolument
00:02:36 Il n'a pas de titre de séjour depuis 8 ans en fait, pas 16 ans, 8 ans
00:02:40 C'est intéressant
00:02:41 Et puis enfin nous allons recevoir Nadir Kaya, fondateur de Banlieue 1
00:02:45 Pour parler effectivement, hors fantasme, hors cliché
00:02:49 En réalité, qu'est-ce que c'est aujourd'hui que la banlieue ?
00:02:52 Qu'est-ce qui se passe vraiment en sortant de cette auberge d'Espagnol
00:02:57 Des hystéries de part et d'autre et des excuses de part et d'autre
00:03:02 Aper, la marque de vêtements qui respecte votre identité
00:03:06 En vente exclusive sur aper-mod.com présente
00:03:10 Ici Sud Radio
00:03:14 Les français parlent au français
00:03:19 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:03:22 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:03:25 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:03:29 Eh bien ce matin j'étais sur la chaîne Youtube de Marc Twaty
00:03:34 Marche très bien cette chaîne Youtube
00:03:36 Et j'ai entendu effectivement les dernières informations
00:03:42 La France va être notée
00:03:44 Et oui oui c'est les examens
00:03:46 On va avoir la fiche, est-ce qu'on passe ou on ne passe pas ?
00:03:49 Le père Moudiz et la mère Fitch sont prêtes, c'est aujourd'hui
00:03:54 Écoutez, qu'est-ce qui va se passer ?
00:03:56 Et en attendant, une création Sud Radio et Intelligence Artificielle
00:04:01 Écoutez attentivement
00:04:03 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:04:06 Le fait du jour
00:04:08 La France sera-t-elle explosée ?
00:04:11 La zone euro est toute en l'air
00:04:15 Un peu de regret
00:04:17 La France risque-t-elle d'obtenir une mauvaise note ?
00:04:24 Les conneries en ébullition
00:04:27 Ça fait peur
00:04:29 Les gens se demandent quelle sera la couleur
00:04:33 Mais nous gardons l'espoir
00:04:36 Nous sommes forts
00:04:37 Vous voyez Marc, mon cher Marc Twaty, voilà une création
00:04:41 Bonjour André, bonjour à toutes les amis
00:04:43 Intelligence Artificielle et Thibaut Sadler
00:04:46 Et l'équipe de Bercov dans tous ses états
00:04:50 Voilà, alors qu'est-ce qui se passe ?
00:04:52 Alors ce matin, effectivement, je me suis branché sur votre chaîne YouTube
00:04:55 Alors intéressant, donc
00:04:57 Monsieur Fitch et Madame Moudiz
00:05:00 Enfin les agences de notation Fitch et Moudiz
00:05:03 vont effectivement actualiser leur note de la dette française
00:05:07 Alors vous en parlez, vous parlez des rares pages publiques
00:05:10 Vous parlez, alors
00:05:12 D'ailleurs votre titre est quand même assez
00:05:15 Quand je dis Cassandre, vous dites "Est-ce que la France"
00:05:18 Vous posez la question bien sûr
00:05:19 Marc Twaty, est-ce que la France va exploser, va faire exploser la zone euro
00:05:23 Quand on sait que le FMI, les prévisions de croissance 2024
00:05:27 Aujourd'hui, ils donnent 0,7%
00:05:29 C'est un peu ce que vous aviez donné vous-même il y a 15 jours
00:05:32 Alors, où en on est ?
00:05:33 D'abord, une chose, ces agences de notation
00:05:35 Elles pèsent vraiment ou c'est simplement un avis consultatif ?
00:05:40 Non, non, je rappellerai que
00:05:42 Ces agences de notation n'ont plus le rôle qu'elles avaient il y a quelques années
00:05:45 Parce qu'elles se sont complètement plantées
00:05:46 Pendant la crise de subprimes
00:05:48 Je rappelle pour faire simple
00:05:50 Quelques semaines avant l'explosion de toutes ces dettes subprimes
00:05:53 Tous ces produits un petit peu, je dirais, complexes
00:05:56 En 2008, c'est ça, vous parlez de 2008
00:05:58 Ces produits étaient notés par les agences de notation
00:06:00 Qui avaient été notées triple A
00:06:02 C'est-à-dire la meilleure note possible
00:06:04 Alors qu'on savait que c'était complètement virolé
00:06:06 Donc depuis, les agences de notation ont perdu en crédibilité
00:06:09 Après, évidemment, il y a eu la crise grecque
00:06:11 Où là aussi, les agences de notation n'avaient pas dit la vérité sur la crise grecque
00:06:15 Donc là aussi, on a découvert le poteau rose
00:06:17 C'est pourquoi je dis souvent que les agences de notation, c'est un peu comme la cavalerie
00:06:20 Elles arrivent après la bataille
00:06:22 Donc là, évidemment, si je prends le cas de la France, il faut être honnête
00:06:25 Pour l'instant, on est double A
00:06:27 On aurait dû être simple A depuis très longtemps
00:06:31 Ça fait très longtemps déjà que la France aurait dû être dégradée
00:06:34 Et on ne sait pas, une sorte de miracle, si vous voulez
00:06:37 La France n'est pas dégradée
00:06:39 On a une sorte de sympathie de ces agences de notation à l'égard de la France
00:06:43 Et ça devient presque injuste
00:06:45 Parce que si on regarde les ratios de déficit public
00:06:48 La France est le pays qui dérape le plus aujourd'hui dans la zone euro
00:06:53 Si on regarde le déficit public l'année dernière, on a eu des chiffres il y a quelques semaines
00:06:57 Où là, on est à 5,5% de notre PIB
00:07:00 Alors que le ministre de l'économie française n'a pas arrêté de dire
00:07:03 "Mais non, ne vous inquiétez pas, ça va se réduire"
00:07:06 Et donc, c'est exactement l'inverse qui s'est produit
00:07:08 Et c'est là qu'il y a très grand choix
00:07:10 C'est que l'année dernière, donc en 2023
00:07:12 La France est le seul grand pays de la zone euro
00:07:14 Où son déficit public s'est creusé fortement
00:07:17 Donc ça, évidemment, c'est extrêmement dangereux
00:07:20 Pour l'instant, on est à 5,5% de déficit public par rapport à notre PIB
00:07:25 C'est pour ça que l'Italie fait pire, elle est à plus de 7%
00:07:28 Mais elle a réduit son déficit de 1,2% l'année dernière
00:07:32 Donc, elle a essayé de faire quelques efforts
00:07:35 Et ça, c'est sur le déficit public
00:07:37 Si on regarde maintenant la dette publique
00:07:40 Là aussi, on est numéro 3 de la zone euro
00:07:43 La Grèce, numéro 2 l'Italie, numéro 3 la France
00:07:47 Et donc là aussi, et c'est encore plus grave que cela
00:07:49 Depuis 2017, et même si on regarde depuis 2019 d'abord
00:07:54 La France a augmenté son ratio de dette publique par rapport au PIB
00:07:58 De quasiment 13 points, c'est la plus forte hausse
00:08:02 Et tenez-vous bien, j'ai fait les chiffres, j'ai mis les chiffres sur la chaîne YouTube
00:08:06 C'est que depuis 2017, parce que rappelez-vous en 2017
00:08:10 Vous vous souvenez que tout allait changer, qu'on allait réformer l'économie française
00:08:14 Qu'on allait baisser la dette, qu'on allait bien se faire foutre
00:08:17 Nous avions tous les Mozart de la finance et de l'économie
00:08:19 Ils étaient là, ils nous disaient "On passe de la nuit à la lumière"
00:08:22 Le problème, je vous en prie, écoute
00:08:24 Je ne suis pas là, c'est que la dette publique a augmenté de plus de 900 milliards d'euros en France
00:08:31 En 2017
00:08:32 Il n'y a pas un pays dans la zone euro qui a fait plus que nous
00:08:35 900 milliards, presque 1000 milliards, oui on l'a dit
00:08:37 Oui mais, juste un mot Marc Twaty, moi ce qui me frappe
00:08:40 C'est qu'on parle de ça, ce sont des chiffres, ce sont des chiffres incontestables
00:08:44 Ce sont des chiffres qui sont là
00:08:45 Mais en même temps, vous savez, quand vous passez
00:08:48 C'est toujours, on dit "On est très content d'avoir ces chiffres et ces analyses"
00:08:52 Et en même temps on a l'impression que
00:08:54 "Bah écoutez, ça passe, oui d'accord, mais aucun pays n'est..."
00:08:58 Vous savez, on est "too big to fail" ou "too false"
00:09:01 C'est-à-dire on est trop gros pour tomber
00:09:04 On est trop gros pour être en faillite
00:09:06 Donc effectivement c'est embêtant
00:09:08 Et on a toujours, si vous voulez, ces annonces
00:09:12 Et cette espèce d'antienne qui est répandue en disant
00:09:15 "Oui, bah enfin écoutez, jusqu'ici tout va bien"
00:09:18 Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose qui est lancé là-dessus ?
00:09:22 Ou qu'est-ce qu'il peut faire qu'à un moment donné, attendez
00:09:24 On est comme Woody Woodpecker, on est en train de foncer
00:09:27 Et en bas c'est le vide
00:09:28 C'est ça qui est dramatique, c'est qu'on est dans le déni de réalité permanent
00:09:32 Je vous dis un exemple, beaucoup de mes confrères disent
00:09:34 "La dette publique c'est pas grave, c'est les générations futures qui payent"
00:09:38 Bon déjà c'est pas sympa pour elles, mais surtout c'est faux
00:09:41 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la charge d'intérêt de la dette
00:09:44 C'est-à-dire le coût de la dette publique chaque année, tenez-vous bien
00:09:47 C'est 50 milliards d'euros
00:09:49 Chaque année il faut que l'État français trouve 50 milliards d'euros
00:09:53 Juste pour payer les intérêts de la dette
00:09:55 C'est le premier poste des dépenses de l'État français
00:09:58 Et tenez-vous bien, à partir de l'année prochaine, au plus tard 2027
00:10:02 Cette charge d'intérêt de la dette va atteindre 75 milliards d'euros
00:10:07 Et ça c'est une prévision du gouvernement, c'est-à-dire une prévision qui est optimiste
00:10:11 Donc attendez, 75 milliards d'euros, ça se trouve pas dans la rue
00:10:16 Il faut arrêter de dire que cette dette ne nous coûte rien, elle nous coûte très cher
00:10:20 C'est vrai qu'il y a eu l'épisode coronavirus
00:10:22 Où la dette publique a été achetée par la Banque Centrale Européenne
00:10:25 On avait la planche à billets, on avait des taux d'intérêt à zéro
00:10:28 Donc c'est de l'argent magique
00:10:29 Mais c'est ça qui a généré la forte inflation avant même la guerre en Ukraine
00:10:33 Donc c'est ce qui, globalement, aujourd'hui, cette planche à billets a arrêté
00:10:36 C'était un scandale cette planche à billets qui a duré aussi longtemps
00:10:39 Aujourd'hui donc on en est sortis
00:10:41 Et donc là aussi, un impact concret pour les Français
00:10:44 C'est que comme on est très endettés, les taux d'intérêt de la dette publique augmentent
00:10:48 Et quand les taux d'intérêt augmentent, les taux d'intérêt de nos crédits à nous
00:10:52 Les entreprises, les ménages, augmentent également
00:10:54 Les emprunts, etc.
00:10:55 Ce qui casse la consommation, ce qui casse l'investissement, ce qui fait du chômage, qui fait augmenter le chômage
00:11:00 Et donc ça veut dire que nous ne croyons même pas que cette dette c'est sur un nuage
00:11:04 Non, ça concerne tous les Français
00:11:06 Mais Marc Twaty
00:11:07 C'est que, évidemment, pour trouver ces 75 milliards, vous reconnaissez bien que la tentation est grande
00:11:12 D'augmenter les impôts, notamment sur l'épargne, etc.
00:11:16 Et donc c'est ça aujourd'hui qui nous coûte cher aux Français
00:11:18 Oui, et attendez, on a commencé par chasser l'épargne, ça y est, on parle de l'épargne maintenant
00:11:24 On va s'intéresser à l'épargne des Français maintenant
00:11:28 Ce qui est scandaleux, c'est qu'on rapporte ce ratio du déficit public par rapport au PIB
00:11:33 Le PIB, c'est toute la nation, c'est pas que le déficit public
00:11:38 Mais donc, si effectivement, vous rapportez juste à la dépense publique, vous doublez la mise
00:11:42 Parce que c'est ça le problème aujourd'hui
00:11:44 C'est qu'on a un État qui se dit "Au cas où, je peux piocher"
00:11:49 Puisque je suis très bon pour lever l'impôt, donc on se dit "Je peux piocher auprès des Français, ils vont payer"
00:11:55 Mais c'est ça qui ne colle pas
00:11:57 Si à la rigueur, on avait effectivement une dette publique élevée
00:12:00 Et une croissance forte pour le plein emploi
00:12:04 Ou la baisse des inégalités, la fin de la pauvreté
00:12:07 Mais ce n'est pas le cas, donc c'est ça qui ne colle pas
00:12:09 C'est qu'on a énormément de dette publique
00:12:11 Et on n'a pas de croissance, ou très peu
00:12:13 Et ce sera 0,7% de croissance à votre avis, Marc Twaty ?
00:12:18 Oui, tout à fait, c'est pareil, parce que je parlais du FMI
00:12:22 Le FMI fait des prévisions régulièrement
00:12:25 Le FMI, il y a encore quelques mois, il annonçait comme le gouvernement
00:12:29 Une croissance de 1,4% pour la France en 2024
00:12:32 Moi j'annonçais 0,6% à l'époque, André est notamment avec vous
00:12:35 On me disait "Non, c'est trop pessimiste"
00:12:38 Et maintenant, qu'a dit le FMI ?
00:12:40 Il a révisé à la baisse, il est à 0,7% de croissance
00:12:43 On est toujours dans le déni de réalité
00:12:45 Et tout au tard, on doit être confronté à cette réalité
00:12:48 C'est ce qui est en train de se produire aujourd'hui
00:12:50 Et ça, évidemment, ça nous coûte cher dans notre quotidien
00:12:54 Donc c'est ça qui ne colle pas
00:12:56 Vous savez, j'ai regardé en termes depuis les années 2000
00:12:59 Combien on a fait de croissance par an en France
00:13:01 Donc c'est le chiffre du FMI, c'est tout à fait arbonnisé
00:13:04 On a fait 1,2% de croissance par an, hors inflation évidemment
00:13:08 Et tenez-vous bien, quand on regarde à l'échelle mondiale
00:13:12 On est à la position, au classement, 168ème sur 197 pays dans le monde
00:13:18 Pour la croissance
00:13:19 Les 138ème en termes de croissance économique
00:13:22 Alors qu'on arrête, encore une fois, de dire que cette dette publique c'est très bien
00:13:26 Non, parce qu'en plus, non seulement elle coûte cher
00:13:28 Et en plus, elle ne génère pas d'activité économique
00:13:31 Et moi, ce qui est en "quotre guillemets"
00:13:33 Parce qu'on me dit "Oui, mais on n'a pas le choix" etc
00:13:35 Si, il y a énormément de pays aujourd'hui qui justement réduisent leur déficit
00:13:40 Si tu regardes les rentrées, comme le Portugal, par exemple
00:13:42 Le Portugal, eh bien, il a un excédent public, vous vous rendez compte ?
00:13:46 Et c'est ça qui ne colle pas, c'est que le Portugal est noté triple B
00:13:50 Par les agences de notation, et nous on est encore triple A
00:13:53 Oui, c'est très injuste, mais même si la France est plus puissante économiquement
00:13:57 - Mais comme vous l'avez dit, et Marc l'a dit, ce ne sont plus les agences de notation
00:14:01 Qui font effectivement, même si elles ont encore un pouvoir
00:14:04 Mais non plus le même pouvoir, vous l'avez dit
00:14:06 Juste un mot, et je m'adresse, vous n'êtes pas spécialiste en psychologie
00:14:11 Moi non plus, vous êtes économiste, vous êtes effectivement analyste
00:14:15 Mais quand même, ce déni de réalité, ce que vous dites
00:14:19 Voilà, vous donnez des chiffres corroborés par le FMI, corroborés par tout le monde
00:14:23 Enfin, c'est assez clair
00:14:25 Et qu'est-ce qui fait qu'on dit "Tout va très bien, madame la marquise" ?
00:14:28 C'est quoi ça ?
00:14:29 A votre avis ?
00:14:30 - Moi, ça fait 25 ans que je fais ce métier à peu près
00:14:32 J'ai vu tous les présidents, premiers ministres, ministre d'économie
00:14:36 Qui se sont évidemment succédés
00:14:38 Et à chaque fois, j'ai le même discours
00:14:40 On me dit "Non mais nous, on veut la paix sociale"
00:14:42 "On ne veut pas d'histoire"
00:14:44 Donc, évidemment, on croit que...
00:14:46 C'est leur erreur, je leur dis d'ailleurs à chaque fois
00:14:48 Leur erreur, c'est qu'ils nous disent
00:14:50 "Non mais on ne peut pas tout dire, parce que les Français qui sont déjà pessimistes
00:14:52 Doient être encore plus pessimistes, ça va casser l'économie"
00:14:54 Je dis "Non mais c'est l'inverse"
00:14:56 Parce que si vous ne nous dites pas la vérité
00:14:58 Quand on est confronté à cette vérité
00:15:00 On ne comprend pas ce qui nous arrive
00:15:02 Et c'est là où ça peut exploser
00:15:04 Quand on ne dit pas les choses
00:15:06 Et qu'on les voit
00:15:08 Je ne comprends pas, vous aviez dit qu'on avait
00:15:10 Les 30 glorieuses en France
00:15:12 Le plein emploi, etc...
00:15:14 On voit que ce n'est pas la réalité, on voit même, c'est pire que ça
00:15:16 On est en train de s'appauvrir
00:15:18 Le taux de pauvreté est en train d'augmenter malheureusement
00:15:20 Et la classe moyenne française
00:15:22 Qui fait la richesse de tout le pays
00:15:24 C'est sa classe moyenne, ce n'est pas les très riches
00:15:26 - On est en train de la tondre
00:15:28 - La classe moyenne aujourd'hui en France
00:15:30 Est en train de s'appauvrir
00:15:32 Et ça, moi je vais régulièrement en province faire des conférences
00:15:34 Et je me dis "Mais ce n'est pas possible"
00:15:36 Ils n'ont pas des retours, nous dirigeants
00:15:38 Ils ne le croient pas
00:15:40 On voit bien que c'est en train de s'émousser
00:15:42 Que c'est en train de devenir extrêmement dangereux
00:15:44 C'est explosif
00:15:46 C'est pourquoi tout à l'heure je disais
00:15:48 Que dans cette chronique YouTube
00:15:50 Que la France peut faire exploser la zone euro
00:15:52 Parce que dans tous les pays européens
00:15:54 Eux, ils ont fait des efforts
00:15:56 Ils ont vu ce qu'il se passe en France
00:15:58 Et ça ne colle pas, nous on a respecté les règles
00:16:00 On a fait des efforts, on a réduit nos déficits publics
00:16:02 Et vous, vous l'augmentez
00:16:04 Et en plus vous nous donnez des leçons
00:16:06 Donc ça c'est très dangereux pour la stabilité
00:16:08 Si vous voulez, politique, sociale, sociétale
00:16:10 Et donc même de la France et de l'ensemble de la zone euro
00:16:12 - Il faut faire attention à la mèche
00:16:14 Et aux barils de poudre, merci Marc Twaty
00:16:16 Il est bon de rappeler tout cela
00:16:18 Au moment des agences de notation
00:16:20 Et suivez Marc Twaty sur sa chaîne YouTube
00:16:22 Vous ne perdrez pas votre temps
00:16:24 - Merci Marc Twaty d'avoir été là
00:16:26 Je vous rappelle que vous êtes président du Cadillac Binet
00:16:28 Acte des filles, on va marquer une courte pause sur Sud Radio
00:16:30 Et on va parler de couvre-feu pour les mineurs
00:16:32 Avec le maire de Béziers, Robert Ménard
00:16:34 Qui sera avec nous dans un instant
00:16:36 [Musique]
00:16:38 Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:16:40 Midi 14h, André Bercoff
00:16:42 [Musique]
00:16:44 - Ici Sud Radio
00:16:46 [Musique]
00:16:48 Les français parlent au français
00:16:50 [Musique]
00:16:52 Les carottes sont cuites
00:16:54 Les carottes sont cuites
00:16:56 Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:16:58 [Musique]
00:17:00 - Avant hier nous avions reçu dans cette émission
00:17:02 Quelqu'un qui lisait "Qui veut la peau des maires ?"
00:17:04 En expliquant que les maires avaient
00:17:06 De moins en moins de pouvoir
00:17:08 Et que c'était vraiment une chronique
00:17:10 D'un effondrement annoncé
00:17:12 C'est plus compliqué que ça bien sûr
00:17:14 Et il y a de vrais problèmes avec les mairies
00:17:16 Mais ce n'est pas de ça que je vais vous parler
00:17:18 Je vais vous parler que quand le maire
00:17:20 Veut faire des choses, il y a encore
00:17:22 Des domaines où il a le pouvoir
00:17:24 On va en parler tout de suite avec
00:17:26 Robert Ménard, le maire de Béziers
00:17:28 Sud Radio André Bercoff
00:17:30 [Musique]
00:17:32 Bercoff dans tous ses états
00:17:34 Ça balance pas mal sur Sud Radio
00:17:36 - Et donc la décision que
00:17:38 Nous avons prise
00:17:40 C'est en effet un couvre-feu
00:17:42 [Musique]
00:17:44 [Musique]
00:17:46 [Musique]
00:17:48 [Musique]
00:17:50 - Alors ça c'était Franfuse
00:17:52 Le couvre-feu, évidemment ça date
00:17:54 Vous avez entendu les quelques mots d'Emmanuel Macron
00:17:56 Ça date d'octobre 2020
00:17:58 Au moment effectivement
00:18:00 De la flambée du Covid
00:18:02 Et on avait instauré un couvre-feu
00:18:04 Mais aujourd'hui c'est un autre couvre-feu
00:18:06 Dont on va parler, bonjour Robert Ménard
00:18:08 - Bonjour
00:18:10 - Robert Ménard, donc
00:18:12 Vous êtes, je dois le dire
00:18:14 Un délinquant multirécidiviste
00:18:16 Non seulement vous instaurez
00:18:18 Des couvre-feu pour les moins de 13 ans
00:18:20 On va en parler, mais vous refusez
00:18:22 Vous refusez de marier
00:18:24 Quelqu'un soumis à une obligation
00:18:26 De quitter le territoire français
00:18:28 Franchement, vous n'arrêtez pas
00:18:30 Mais ce qui est intéressant
00:18:32 C'est que vous montrez que les maires
00:18:34 Au-delà des déclarations de politique générale
00:18:36 Quand il y a une volonté
00:18:38 Il y a un chemin comme disait l'autre
00:18:40 Mais parlons du couvre-feu
00:18:42 Sur les moins de 13 ans, alors beaucoup de maires
00:18:44 En ont parlé, mais vous
00:18:46 Vous avez déjà agi, vous l'avez instauré
00:18:48 Ce couvre-feu
00:18:50 Qu'est-ce que ça peut vraiment changer à votre avis ?
00:18:52 - Écoutez, on verra
00:18:54 Moi je suis pour l'expérimentation
00:18:56 Dans les choses
00:18:58 Je suis contre les débats sans fin
00:19:00 Vous savez, t'es pour ou contre
00:19:02 Le couvre-feu, t'es pour ou contre
00:19:04 L'uniforme à l'école, t'es pour ou contre
00:19:06 Tout un tas de choses, l'intérêt des maires
00:19:08 C'est que ce que vous venez de dire, c'est qu'on peut essayer
00:19:10 De faire les choses, et on voit
00:19:12 Si ça marche ou si ça marche pas
00:19:14 Soyons un peu plus pragmatiques
00:19:16 Arrêtons de nous envoyer
00:19:18 La vaisselle républicaine
00:19:20 A la figure tout le temps
00:19:22 Vous savez, en plus, moi, vous pouvez pas me dire
00:19:24 Que j'ai pas de la suite dans les idées, parce que je vous rappelle
00:19:26 Qu'en 2014, j'ai instauré
00:19:28 Le couvre-feu, mais à ce moment là
00:19:30 Je suis tombé sur un os, si j'ose dire
00:19:32 Qui s'appelle la Ligue des Droits de l'Homme
00:19:34 Vous savez, qui n'a rien d'autre à foutre
00:19:36 Que d'emmerder les maires
00:19:38 Moi ils m'emmerdent sur la crèche à Noël
00:19:40 Ils cassent les pieds sur tout un tas de choses
00:19:42 Sur l'uniforme, enfin sur tout ce qui en gros
00:19:44 Touche les gens et a l'appui des gens
00:19:46 Et à ce moment là, j'ai dû arrêter
00:19:48 Parce qu'on a eu
00:19:50 Quatre ans de procédure
00:19:52 J'ai gagné en première instance, j'ai regagné en appel
00:19:54 Puis finalement j'ai perdu devant le Conseil d'Etat
00:19:56 Aujourd'hui, bien sûr
00:19:58 La situation pour le maire que j'ai
00:20:00 A un peu changé, quand vous entendez
00:20:02 Le ministre de l'Intérieur dire
00:20:04 Et il l'a fait, il a instauré un couvre-feu
00:20:06 Pour les moins de 18 ans en Guadeloupe
00:20:08 Et M. Dattal qui dit
00:20:10 On pourrait y réfléchir, je me suis dit
00:20:12 Tiens, peut-être que je vais tomber sur des gens
00:20:14 Qui vont arrêter de me poursuivre et qui vont se dire
00:20:16 Que peut-être on fait juste ça pour les gosses
00:20:18 On fait ça pour des gosses
00:20:20 Quand vous avez moins de 13 ans
00:20:22 André, moins de 13 ans
00:20:24 Et que vous êtes tout seul
00:20:26 A deux heures du matin dans une rue
00:20:28 Vous pouvez représenter un danger
00:20:30 Pour d'autres quand vous êtes dans des bandes
00:20:32 Mais quand vous êtes tout seul
00:20:34 C'est protéger ce gosse que de le ramener au commissariat
00:20:36 Et d'obliger les parents à venir le chercher
00:20:38 Vous imaginez, moi j'ai des enfants
00:20:40 Vous imaginez
00:20:42 C'est des bébés à 8 ans, à 10 ans
00:20:44 Et moi je les vois, je les vois tout seul
00:20:46 - Oui, oui, mais alors Robert Ménard
00:20:48 Justement, pourquoi 13 ans ?
00:20:50 Je vous demandais pas seulement
00:20:52 D'ailleurs c'est une question que je pose à tous les mêmes
00:20:54 Mais en l'occurrence à vous parce que vous avez au moins pris
00:20:56 Des décisions et faites
00:20:58 Mais juste, par le
00:21:00 Publié début 2024
00:21:02 Par le commissariat de l'Intérieur
00:21:04 Sur la délinquance de la sécurité
00:21:06 Les moins de 13 ans représentent
00:21:08 D'après le ministère de l'Intérieur
00:21:10 2% des mises en cause dans les atteintes aux personnes
00:21:12 Contre 36% pour les 30 à 44 ans
00:21:14 Alors je ne dis pas qu'il faut mettre
00:21:16 Les 30 à 44 ans en couvre-feu
00:21:18 Et 1%
00:21:20 Les moins de 13 ans des mises en cause
00:21:22 Pour vol violent contre 44%
00:21:24 Mais du 8 à 29 ans
00:21:26 Alors je ne veux pas pousser à la roue
00:21:28 Robert Ménard, mais est-ce que c'est un 13 ans
00:21:30 Ou est-ce que ce n'est pas
00:21:32 On entend les chiffres
00:21:34 Est-ce que ce n'est pas plutôt 14, 15 et 16 ans
00:21:36 Où il y a
00:21:38 Vraiment une espèce de surcroît en tout cas
00:21:40 De violence
00:21:42 Oui on peut en discuter
00:21:44 Evidemment c'est pour ça qu'il faut expérimenter
00:21:46 Pour savoir ce qui est bien ou pas bien
00:21:48 Pourquoi 13 ans ? Parce qu'en dessous de 13 ans
00:21:50 Il y a une irresponsabilité pénale
00:21:52 Ça veut dire qu'on
00:21:54 C'est pour ça qu'ils n'apparaissent pas aussi dans les statistiques
00:21:56 Faites attention à ces chiffres
00:21:58 Aujourd'hui, mais écoutez, personne
00:22:00 Ne va, quand tu vois un gamin
00:22:02 De moins de 13 ans
00:22:04 Tu laisses courir souvent, pourquoi ?
00:22:06 Parce que tu sais pertinemment
00:22:08 Qu'il n'ira pas en prison, c'est interdit en France
00:22:10 Attendez, je ne dis pas
00:22:12 Qu'il faut mettre des gamins de moins de 13 ans en prison
00:22:14 Il faut se poser de temps en temps quand même la question
00:22:16 Parce que les gamins de moins de 13 ans
00:22:18 Il y a 30 ans et aujourd'hui
00:22:20 Ce ne sont peut-être pas tout à fait
00:22:22 Les mêmes gamins, si je me permets
00:22:24 Et oui, c'est pour ça qu'on a choisi
00:22:26 Les moins de 13 ans, c'est parce qu'ils sont
00:22:28 Irresponsables pénalement
00:22:30 Or, ils sont un problème
00:22:32 De temps en temps et puis ils peuvent être
00:22:34 Les victimes d'un certain nombre de gens
00:22:36 Voilà pourquoi, mais moi je suis tout prêt à en discuter
00:22:38 Peut-être que je me trompe, peut-être qu'il vaut mieux
00:22:40 Le faire à partir de 15 ans ou 16 ans
00:22:42 On le disait il y a deux minutes
00:22:44 Monsieur Darmanin au Guadeloupe
00:22:46 Il a décidé à moins de 18 ans
00:22:48 On peut discuter de ça
00:22:50 Mais essayons, voyons et prenons dans un certain nombre de cas
00:22:52 À moins de 13 ans
00:22:54 Et puis après on n'en tient pas des conséquences
00:22:56 Mais moi, attendez
00:22:58 En plus, quand on m'a cassé
00:23:00 Le premier arrêté
00:23:02 Donc ce que je vous disais il y a 10 ans maintenant
00:23:04 Un des arguments c'était de dire
00:23:06 Oh mais attendez, vous n'avez pas
00:23:08 De chiffres qui attestent
00:23:10 En gros, vous avez compris, du danger
00:23:12 Que représentent les mineurs de moins de 13 ans
00:23:14 Enfin, attendez, il y a juste deux ou trois
00:23:16 Petites choses qui ont changé depuis
00:23:18 Si je peux permettre de préciser
00:23:20 Un, je discutais, vous savez, lundi soir
00:23:22 Le premier jour du couvre-feu
00:23:24 Un journaliste dans une voiture
00:23:26 De la police municipale
00:23:28 Et je parlais au policier
00:23:30 Et il me disait, vous savez monsieur le maire
00:23:32 Il y a toujours eu des gamins dangereux
00:23:34 Il me dit, écoutez, il y a 10 ans
00:23:36 C'était à coup de poing
00:23:38 Maintenant ça finit à coup de couteau
00:23:40 Et oui, c'est ça le problème
00:23:42 Et d'ailleurs ça pose le problème
00:23:44 De la justice des mineurs
00:23:46 Qu'est-ce que c'est qu'être mineur aujourd'hui
00:23:48 Par rapport à la violence, c'est un vrai problème
00:23:50 Mais vous avez raison, en tout cas
00:23:52 Robert Ménard, commençons, voyons ce que ça donne
00:23:54 Et puis on va plus loin
00:23:56 Mais voilà, et attendez, j'ai pas la naïveté
00:23:58 De penser que
00:24:00 Le couvre-feu pour les mineurs
00:24:02 Il va régler tous les problèmes, je ne le pense pas
00:24:04 Enfin, ni vous, ni moi, on n'est pas assez stupide
00:24:06 Pour ça, ou assez naïf
00:24:08 Moi je pense qu'il y a plein de choses qu'on peut faire
00:24:10 Parmi ces choses
00:24:12 Il y a le couvre-feu
00:24:14 Encore une fois, essayons
00:24:16 En 2019
00:24:18 Alors que je venais de perdre des dettes condamnées
00:24:20 Soit dit en passant à 5000 euros
00:24:22 A remettre à la Ligue des Droits de l'Homme
00:24:24 Je l'ai en travers de la gorge encore, si je peux permettre
00:24:26 De dire ça, en 2019
00:24:28 Il y a des gamins dans le quartier de la Levesque
00:24:30 Un quartier difficile, comme on dit
00:24:32 Publiquement, vous savez, un quartier difficile
00:24:34 Un quartier pour vrai problématique
00:24:36 Dans ce quartier, il y a une école
00:24:38 Qui est partie en fumée
00:24:40 Parmi les gens
00:24:42 Qui ont mis le feu, il y avait des mineurs
00:24:44 Et il y avait même, André Bercoff
00:24:46 D'anciens élèves de la même école
00:24:48 Quand, l'an dernier
00:24:50 Il y a eu des émeutes
00:24:52 On s'en souvient tous
00:24:54 Comme maire, j'ai eu l'avantage
00:24:56 De pouvoir visionner
00:24:58 Les images de vidéosurveillances
00:25:00 Vous savez qu'ils n'ont pas accès au public
00:25:02 Mais elles sont faites par la ville
00:25:04 Parce que c'est des caméras qui sont destinées à la ville
00:25:06 J'ai regardé, j'aurais aimé que des journalistes
00:25:08 Comme vous soient avec moi
00:25:10 Vous auriez vu l'âge des gamins
00:25:12 Vous ne vous trompez pas sur un gamin qui a 18 ans
00:25:14 Et un qui a 12 ans
00:25:16 Et ça se voit, bien sûr
00:25:18 Mais ça ne vous inquiète pas
00:25:20 Je trouve ça terrifiant
00:25:22 Deuxième, il y a des gens
00:25:24 Qui me cherchent des noises là-dessus
00:25:26 Qui me les ont cherchées
00:25:28 Et tout ça, ce n'est pas des mesures
00:25:30 Ce n'est pas des mesures de gauche, d'extrême gauche
00:25:32 De droite, d'extrême droite
00:25:34 C'est des mesures de bon sens
00:25:36 Un gosse moins de 13 ans
00:25:38 Il n'a pas été tout seul à 2h du matin
00:25:40 Dans une ville, ni à Béziers
00:25:42 Ni ailleurs
00:25:44 A la maison
00:25:46 - Mais Robert Ménin, vous avez raison
00:25:48 Parlons du bon sens, en tout cas, ce n'est pas ça
00:25:50 Arrêtons, le réel n'est pas de gauche ou de droite
00:25:52 Le réel, c'est le réel
00:25:54 Il y a les faits
00:25:56 Et ce qui est extraordinaire, on est dans un pays
00:25:58 Aujourd'hui, où pour certains
00:26:00 La réalité n'existe pas
00:26:02 C'est leur perception de la réalité qui existe
00:26:04 Ce qui est un peu triste
00:26:06 Mais autre chose, Robert Ménin, je voudrais aborder
00:26:08 Vous avez été convoqué par la police
00:26:10 Parce que vous avez repusé
00:26:12 A l'époque, d'ailleurs, en juillet dernier
00:26:14 Il y avait un mariage
00:26:16 Et en tant que maire, vous devez célébrer le mariage
00:26:18 Et il y avait une personne
00:26:20 Frappée d'OQTF, d'obligation de quitter
00:26:22 Le territoire français, vous avez refusé
00:26:24 De le faire, vous vous étiez expliqué
00:26:26 A l'époque, mais pourquoi la police
00:26:28 Vous convoque, là ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:26:30 Pourquoi ?
00:26:32 - Parce que figurez-vous que je serai condamné
00:26:34 - Ah bon ? - Bien sûr !
00:26:36 - Mais pourquoi ? - Mais bien sûr !
00:26:38 - Mais condamné à quoi ? Condamné pourquoi ?
00:26:40 - Je vais être condamné parce qu'il y a un article
00:26:42 De la Convention européenne des droits de l'homme
00:26:44 Que la France a ratifié
00:26:46 Qui dit, qui défend la vie privée
00:26:48 Et parmi la vie privée
00:26:50 Il y a le droit de se marier
00:26:52 Et on me dit, mais regardez, on marie bien
00:26:54 Des gens qui sont en prison
00:26:56 Ça n'a rien à voir, les gens qui sont en prison
00:26:58 Moi je ne suis pas le... Si vous avez envie
00:27:00 De vous marier avec un prisonnier ou une prisonnière
00:27:02 C'est votre affaire, mais on sait où il est
00:27:04 Et c'est légal, je veux dire, le type est en prison
00:27:06 Parce que l'État a décidé de le mettre en prison
00:27:08 - Bien sûr ! - Moi je vais être...
00:27:10 André, je vais être poursuivi
00:27:12 Et vous savez ce que je risque ?
00:27:14 70 000 euros d'amende, 5 ans de prison
00:27:16 Et d'être destitué de mon mandat de maire
00:27:18 Parce que j'ai fait quoi ?
00:27:20 Parce que j'ai dit à l'État
00:27:22 Mais attendez, c'est pas moi
00:27:24 Qui ai dit de ce garçon qu'il était
00:27:26 En situation irrégulière
00:27:28 Qu'il était clandestin
00:27:30 Et qu'il faisait l'objet d'une obligation
00:27:32 De quitter le territoire, mais attendez
00:27:34 Vous n'avez qu'à l'appliquer l'obligation
00:27:36 De quitter le territoire pendant la semaine
00:27:38 Qui a précédé ce non-mariage
00:27:40 Je ne sais pas comment on dit, puisque je ne voulais pas
00:27:42 Marier ce jour-là, moi j'ai saisi
00:27:44 Le sous-préfet, le préfet
00:27:46 La police, la police des aires et des frontières
00:27:48 La police Tocco, le ministère de l'Intérieur
00:27:50 Les magistrats, en leur disant
00:27:52 Mais attendez, vous savez où il est ?
00:27:54 Vous n'avez pas besoin de le chercher, puisqu'il va venir là
00:27:56 À la mairie, à 11h samedi
00:27:58 Vous n'avez qu'à venir le cueillir et l'arrêter
00:28:00 Et ils me disent non
00:28:02 Et moi ils me demandent après ça, après
00:28:04 Le commentaire, je sais pas c'est quoi
00:28:06 - Attendez Robert Ménard, c'est intéressant quand ils vous disent non
00:28:08 Ils vous disent non, pourquoi ?
00:28:10 Vous avez une logique
00:28:12 Il y a quelque chose, quand même, on va parler du bon sens
00:28:14 C'est pour tous les éditeurs de Sud Radio
00:28:16 Et pour tout le monde
00:28:18 Vous avez une obligation de quitter le territoire français
00:28:20 L'État français est tenu
00:28:22 Et la justice d'appliquer cette loi
00:28:24 On sait très bien que sur 100%
00:28:26 Il y a 6%, 6,7%
00:28:28 Exactement d'OQTF qui sont exécutés
00:28:30 Mais ils vous disent non
00:28:32 Et quand ils vous disent non, pourquoi ils vous disent non ?
00:28:34 Ils vous disent non, on peut pas le faire ?
00:28:36 Non, non, non, ils vous disent pas ça
00:28:38 Ils vous disent, on a d'autres chats fouettés
00:28:40 Il y a des choses plus importantes
00:28:42 Mais moi je dis, attendez
00:28:44 Vous allez pas quand même m'obliger
00:28:46 A signer, pardon
00:28:48 Je suis maire, quand je signe un papier
00:28:50 C'est un papier officiel
00:28:52 Je vais signer un papier officiel et remettre
00:28:54 Comme ça, à la mairie, dans la salle de mariage
00:28:56 Ce papier à un monsieur
00:28:58 Qui devrait ne pas être là
00:29:00 Qui devrait être expulsé
00:29:02 C'est à dire qu'il devrait être arrêté, conduit
00:29:04 A la frontière et foutu dehors
00:29:06 Et moi, vous me demandez de faire ça
00:29:08 Mais vous vous foutez du monde
00:29:10 C'était tellement vrai André Mercoff que 3 jours plus tard
00:29:12 Devant le tollé que ça a été cette histoire
00:29:14 Ils ont arrêté
00:29:16 Merci Moutou qui était le préfet de l'époque
00:29:18 Et qui est un super préfet, courageux et tout
00:29:20 Il a remué ciel et terre
00:29:22 Lui, lui, pas tout le monde
00:29:24 Lui, il a arrêté
00:29:26 Il l'a amené dans un centre de rétention administrative
00:29:28 Et ils l'ont expulsé
00:29:30 Ca veut dire que c'était faisable
00:29:32 Et c'était tout le temps faisable
00:29:34 Vous savez comment je l'ai su moi cette histoire
00:29:36 Parce que vous savez quand on vous pose des questions
00:29:38 Quand vous vous mariez
00:29:40 Et c'est le monsieur en question qui a dit
00:29:42 1. Je suis en situation irrégulière
00:29:44 2. J'ai eu des problèmes avec la police
00:29:46 Ca c'est sûr, il avait des problèmes de vol et de violence
00:29:48 Et il a dit "On a pris mes papiers"
00:29:50 Donc les papiers sont à la préfecture
00:29:52 Et je suis l'objet d'une OQTF
00:29:54 C'est à dire, vous avez compris
00:29:56 C'est pas moi qui ai arraché les aveux
00:29:58 C'est lui même qui a dit ça
00:30:00 C'est à dire qu'on avait tous les éléments
00:30:02 On savait même où était le passeport
00:30:04 Puisque le passeport avait été confisqué
00:30:06 Donc on avait même pas l'argument de ne pas avoir des passeports
00:30:08 Des fois on n'expulse pas des gens
00:30:10 Parce qu'on dit "Ah mais est-ce que vous êtes sûr que c'est bien lui ?"
00:30:12 Vous savez comme les mecs ils ont tous leurs papiers
00:30:14 Mais quel portrait Robert Ménard
00:30:16 Quel portrait de la France d'aujourd'hui
00:30:18 Cela donne cet épisode
00:30:20 Il est quand même assez
00:30:22 Hallucinant du point de vue symbolique
00:30:24 Et pratique
00:30:26 Mais alors en plus
00:30:28 C'est vous qui allez être peut-être condamné
00:30:30 C'est ça ?
00:30:32 Absolument !
00:30:34 Mais attendez, j'ai pas été entendu comme témoin
00:30:36 Donc je ne conteste pas
00:30:38 Je le redis, ils se serviront
00:30:40 Parce qu'ils écoutent, parce que je réponds
00:30:42 Bien sûr, je suis poursuivi
00:30:44 Parce que j'ai reconnu l'effet
00:30:46 Je vais pas les nier
00:30:48 Et j'ai même dit "Vous feriez la même chose à ma place André"
00:30:50 Moi j'ai dit 10 fois
00:30:52 Je vous le redis
00:30:54 Donc ça va encore charger mon cas
00:30:56 Parce que tout ça est retenu contre moi demain
00:30:58 Je dis "Attendez, c'était à recommencer"
00:31:00 Je le referai André Bercoff
00:31:02 Je le referai exactement
00:31:04 Parce que qu'est-ce qu'on m'a dit
00:31:06 On m'a dit à l'époque
00:31:08 "Ecoutez monsieur, on comprend, on peut comprendre"
00:31:10 Bien sûr que tout le monde comprend qu'il y a un problème
00:31:12 Mais vous n'avez qu'à demander à un de vos adjoints
00:31:14 De faire le mariage, comme ça vous sauvez la face
00:31:16 Vous ne le faites pas vous
00:31:18 Mais je vais vous foutre du monde
00:31:20 Je vais vous dire que ce que je ne veux pas faire
00:31:22 Je vais demander à un adjoint de le faire
00:31:24 Pas de vagues Robert Ménard, pas de vagues
00:31:26 Il faut garder la paix sociale, pas de vagues
00:31:28 C'est quand même tout à fait exemplaire
00:31:30 Que aujourd'hui
00:31:32 Un pays démocratique
00:31:34 Un pays souverain
00:31:36 En principe comme la France
00:31:38 Ne soit pas capable
00:31:40 De appliquer les lois qu'il s'est faites
00:31:42 L'obligation de quitter le territoire français
00:31:44 Avec quelqu'un d'illégal
00:31:46 Ou un délinquant
00:31:48 Etc
00:31:50 N'est pas appliqué
00:31:52 Et donc
00:31:54 Qui il faut accuser ?
00:31:56 Évidemment le maire
00:31:58 Évidemment
00:32:00 Parce qu'on n'avait pas voulu faire quelque chose
00:32:02 Qui est illégal
00:32:04 Qui est éthiquement
00:32:06 Et qui de point de vue principe
00:32:08 Est totalement hors sol
00:32:10 Et hors bon sens
00:32:12 Et bien vous allez
00:32:14 Se peler ce galeux d'où nous vient tout le mal
00:32:16 C'est le lion et l'âne de la fontaine
00:32:18 C'est hallucinant
00:32:20 Robert Ménard merci
00:32:22 Ecoutez on va suivre ça, vous nous tiendrez au courant
00:32:24 Mais c'est vraiment intéressant, ça en dit long
00:32:26 Sur la manière
00:32:28 Dont cette douce France
00:32:30 Est administrée aujourd'hui
00:32:32 Merci de m'avoir invité André
00:32:34 Merci Robert Ménard d'avoir été avec nous
00:32:36 Je rappelle que vous êtes le maire de Béziers
00:32:38 On marque une courte pause sur Sud Radio
00:32:40 Et on va repartir avec les perles, les huées et les bravos d'André Bercoffa tout de suite
00:32:44 Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:32:46 Appelez maintenant pour réagir 0826 300 300
00:32:48 Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:32:52 C'est un rap
00:33:10 C'est un rap, non non c'est pas Eminem
00:33:12 C'est pas Dr Dre
00:33:14 C'est un rap en persan
00:33:16 C'est un iranien
00:33:18 Il s'appelle Tomaj Salehi
00:33:20 Le morceau s'appelle Tifos
00:33:22 Et pourquoi on en parle aujourd'hui ?
00:33:24 Parce que Tomaj Salehi
00:33:26 A été condamné à mort et va être exécuté
00:33:28 Bientôt
00:33:30 S'il n'y a pas un mouvement de réaction
00:33:32 Et de protestation
00:33:34 Internationale il faut le dire par le régime des Molas
00:33:36 Voilà Tomaj Salehi
00:33:38 Qui a effectivement
00:33:40 Qui a écrit
00:33:42 Qui écrit un peu contre
00:33:44 La dictature
00:33:46 La dictature des Molas
00:33:48 La dictature des Ayatollah
00:33:50 Et voilà
00:33:52 Et vous savez ce que c'est ?
00:33:54 Comme pour un certain nombre de femmes
00:33:56 Quand le voile dépasse un peu les cheveux
00:33:58 Et bien c'est le tabassage
00:34:00 Ou le viol ou peut-être la mort
00:34:02 Et là pour un rapport pour un jeune
00:34:04 Qui décide de dire que
00:34:06 Comme dans tous les pays du monde
00:34:08 Il y a des révoltes contre des régimes oppresseurs
00:34:10 Voilà ce qui se passe
00:34:12 Et voilà ce qui risque de se passer
00:34:14 Mona Jafarian bonjour
00:34:16 Bonjour vous êtes co-fondatrice de Femmes Azadis
00:34:18 Alors qui est
00:34:20 Tomaj Salehi
00:34:22 Pour les gens qui ne le connaissent pas
00:34:24 Et bien Tomaj Salehi
00:34:26 Est un rappeur iranien
00:34:28 Qui était très connu de la jeunesse iranienne
00:34:30 Et suite à la mort de Marsan Amimi
00:34:32 Il a tout de suite utilisé
00:34:34 Ses réseaux sociaux pour
00:34:36 Contacter la jeunesse pour leur faire passer des messages
00:34:38 Pour être à leur côté
00:34:40 Il est descendu également dans la rue
00:34:42 Manifesté avec eux donc il a pris les risques
00:34:44 Au côté du
00:34:46 Peuple iranien
00:34:48 Il a toujours fait preuve d'une résilience
00:34:50 Et d'un courage sans nom
00:34:52 Et un jour le régime
00:34:54 A donc attaqué son domicile et l'a kidnappé
00:34:56 Et pendant plus de
00:34:58 15 mois il a été enfermé
00:35:00 Torturé
00:35:02 Ils lui ont brisé tous les os du corps
00:35:04 Crevé quasiment
00:35:06 Un oeil
00:35:08 Et il a fini par être relâché grâce à une
00:35:10 Pression de la diaspora iranienne
00:35:12 Du peuple iranien mais aussi une mobilisation
00:35:14 Internationale
00:35:16 Et en fait il profitera
00:35:18 De sa libération pour enregistrer
00:35:20 Une vidéo très importante dans laquelle
00:35:22 Il explique au peuple iranien les tortures
00:35:24 Qu'il a subies
00:35:26 Mais surtout il expliquera
00:35:28 Que plus de 80% des gens
00:35:30 Qui travaillent au sein des prisons
00:35:32 La police sont avec
00:35:34 Le peuple et ça a été une indication
00:35:36 Très importante pour les iraniens
00:35:38 Et il expliquera qu'en fait toute la terreur
00:35:40 Est entre les mains des services de renseignement
00:35:42 Et des ayatollahs
00:35:44 Et du corps des gardiens de la révolution islamique
00:35:46 Et il sera à nouveau kidnappé
00:35:48 Juste après cette vidéo
00:35:50 - Excusez-moi Mona Jaffrayan
00:35:52 C'était quand cette vidéo qu'il a faite ?
00:35:54 - C'était il y a deux mois
00:35:56 Et ensuite il a été kidnappé quelques heures après
00:35:58 Donc on sait qu'il a été très sévèrement battu
00:36:00 Et torturé
00:36:02 Et hier il a annoncé
00:36:04 Par le biais de son avocat
00:36:06 Que la condamnation à mort
00:36:08 Pour inimité envers Dieu
00:36:10 Et corruption sur terre
00:36:12 Avait été prononcée
00:36:14 Donc il faut savoir que dans ces cas là
00:36:16 Les jeunes, parce que ce n'est pas le premier
00:36:18 Sont tendus
00:36:20 A des grues, c'est à dire qu'on les monte
00:36:22 Tout doucement à une grue
00:36:24 Et la mort est une agonie
00:36:26 Sans fin
00:36:28 Et on sait par expérience
00:36:30 Que pour empêcher la république islamique
00:36:32 D'agir, il faut une mobilisation
00:36:34 Internationale
00:36:36 Il faut que les voix des pays démocratiques s'élèvent
00:36:38 Pour exiger la fin des exécutions
00:36:40 En Iran, puisqu'aujourd'hui c'est un iranien
00:36:42 Qui est tendu toutes les 8 heures
00:36:44 - Toutes les 8 heures ?
00:36:46 Vous êtes sûre de ces chiffres ?
00:36:48 - Oui, c'est le pays
00:36:50 Qui exécute le plus au monde
00:36:52 Proportionnellement à sa population
00:36:54 Mais aussi celui qui exécute le plus de femmes
00:36:56 Et d'enfants au monde
00:36:58 - Et dites-moi
00:37:00 On connait son avocat
00:37:02 De Thomas Chassaléi
00:37:04 Ca peut être
00:37:06 Très immédiat
00:37:08 Ca peut être vite
00:37:10 L'exécution
00:37:12 Peut avoir lieu dans les jours
00:37:14 Ou les semaines à venir ?
00:37:16 - Exactement, en fait ce qu'il y a avec
00:37:18 Le système pseudo judiciaire
00:37:20 De la république islamique, c'est que nous ne sommes jamais
00:37:22 Sûrs de rien
00:37:24 Pour la dernière personne exécutée
00:37:26 Pour avoir manifesté
00:37:28 Alors que la peine de mort
00:37:30 Avait été revue
00:37:32 Ils ont décidé
00:37:34 Un beau matin à 17h
00:37:36 Un vendredi, d'annoncer que finalement
00:37:38 Il serait pendu, donc ils ont attendu la fin
00:37:40 De l'ouverture des bureaux administratifs
00:37:42 Ils ont emprisonné les avocats
00:37:44 De ce jeune, et le lendemain matin
00:37:46 Il était pendu, à la prière de l'aube
00:37:48 Donc si vous voulez, c'est une guerre
00:37:50 Psychologique, c'est une manière d'imposer
00:37:52 La terreur, et en s'en prenant à
00:37:54 Toumaj, ils s'en prennent au symbole
00:37:56 De toute la jeunesse iranienne, puisque
00:37:58 Toumaj aujourd'hui est considéré
00:38:00 Comme un héros national
00:38:02 - Il est connu dans toute l'Iran, il est connu partout
00:38:04 - Il est vraiment connu
00:38:06 Par tout le peuple iranien, par toute la diaspora
00:38:08 En fait c'est le symbole
00:38:10 De cette jeunesse qui
00:38:12 Ose aujourd'hui élever la voix
00:38:14 Contre la dictature islamique
00:38:16 Des ayatollahs
00:38:18 - Et donc effectivement
00:38:20 Il y a aujourd'hui
00:38:22 Réaction, est-ce qu'il y a un peu partout
00:38:24 Enfin dans le monde, puisque la diaspora iranienne
00:38:26 Elle est répandue
00:38:28 Elle est dans le monde, est-ce qu'il y a
00:38:30 Effectivement un mouvement qui s'amorce
00:38:32 Qui essaye en tout cas
00:38:34 De l'empêcher
00:38:36 - Dès l'annonce
00:38:38 De la condamnation à mort, c'est vrai qu'il y a eu
00:38:40 Un mouvement massif au sein de la diaspora
00:38:42 On a aussi pu voir
00:38:44 Grâce à des gens
00:38:46 Comme vous, que les médias se sont aussi
00:38:48 Comparés, et maintenant c'est vrai qu'on attend tous
00:38:50 Quel que soit l'endroit où on se trouve dans le monde
00:38:52 Que nos dirigeants
00:38:54 Agissent aussi
00:38:56 Nous on demande vraiment à Stéphane Séjourné
00:38:58 Aujourd'hui de convoquer
00:39:00 L'ambassadeur de la république islamique
00:39:02 Qui vient juste d'entrer en poste
00:39:04 Et de demander la fin de cette barbarie
00:39:06 On ne peut pas continuer à laisser la république islamique
00:39:08 Pendre à tour de bras
00:39:10 Et éliminer la jeunesse iranienne comme ça
00:39:12 - Oui, écoutez
00:39:14 Tenez-nous en tout cas au courant
00:39:16 Évidemment, il fallait en parler
00:39:18 En parler tout de suite
00:39:20 - Et merci infiniment à vous pour votre part
00:39:22 - Ça me paraît la moindre des choses
00:39:24 Quand même, comment peut-on, vous savez un peu partout
00:39:26 On le sait, c'est comme ça, on le sait
00:39:28 Il y a eu tellement de régimes
00:39:30 Qui ont été des régimes d'assassinats, etc
00:39:32 On ne va pas reparler de Pol Pot
00:39:34 On ne va pas parler d'un peu partout
00:39:36 De tous ces régimes qu'il y a eu
00:39:38 Et qui, dès qu'une voix dissidente
00:39:40 Ne pense qu'à une chose, c'est l'éliminer
00:39:42 Ben écoutez, en tout cas
00:39:44 Je vous souhaite beaucoup de courage
00:39:46 A tous ceux qui résistent, à partout
00:39:48 Parce que ce sont eux, les héros
00:39:50 Et les héroïnes du quotidien
00:39:52 - Merci infiniment
00:39:54 - Merci Mona Jaffarion d'avoir été avec nous
00:39:56 On va se retrouver dans un instant
00:39:58 Sur Sud Radio avec André Bercoff
00:40:00 Et puis on recevra pour le Face à Face
00:40:02 Un activiste, un homme qui se mobilise pour les quartiers populaires
00:40:04 Nadir Kaya, qui sera avec nous
00:40:06 Dans le Face à Face
00:40:08 On aura une petite heure pour parler avec lui
00:40:10 Et parler avec vous, évidemment
00:40:12 Sur le 26 300 300 pour intervenir
00:40:14 Pour réagir, pour poser toutes vos questions
00:40:16 A notre invité du jour
00:40:18 A tout de suite sur Sud Radio
00:40:20 Sud Radio Bercoff
00:40:22 Dans tous ses états, midi 14h
00:40:24 André Bercoff
00:40:26 Avec Aper, la marque de vêtements
00:40:28 Qui respecte votre identité
00:40:30 En vente exclusive sur Aper-Mod.com
00:40:32 Aper
00:40:34 La marque de vêtements qui respecte
00:40:36 Votre identité, en vente exclusive
00:40:38 Sur Aper-Mod.com
00:40:40 Présente
00:40:42 Ici Sud Radio
00:40:44 Les français parlent au français
00:40:48 Les carottes sont cuites
00:40:52 Les carottes sont cuites
00:40:54 Sud Radio Bercoff
00:40:56 Dans tous ses états
00:40:58 J'ai gagné votre course
00:41:00 Et je n'ai toujours pas de titre de séjour
00:41:02 De qui s'agit-il ?
00:41:04 De quel prix s'agit-il ?
00:41:06 Cette phrase a été prononcée
00:41:08 Par le jockey James Reveley
00:41:10 A destination d'Emmanuel Macron
00:41:12 Après la victoire du jockey
00:41:14 Dans le prix du président de la République
00:41:16 Alors, qu'est-ce que c'est
00:41:18 Cette histoire ?
00:41:20 On en parle tout de suite
00:41:22 Sud Radio Bercoff
00:41:24 Dans tous ses états
00:41:26 Et tout ça, ça fait d'excellents français
00:41:28 D'excellents soldats
00:41:30 Qui marchent au pas
00:41:32 Ils n'en avaient plus l'habitude
00:41:34 Et oui, ça date, ça date
00:41:36 Ça c'est
00:41:38 Il y a 70 ans, même plus
00:41:40 Maurice Chevalier, tout ça fait d'excellents français
00:41:42 Mais quand il y a des gens
00:41:44 Qui demandent, effectivement
00:41:46 A avoir un titre de séjour
00:41:48 Même pas naturaliser français
00:41:50 A avoir un titre de séjour
00:41:52 Et qu'ils sont là
00:41:54 Depuis quand même quelques temps
00:41:56 Vous allez voir, et non des moindres
00:41:58 Écoutez ce que dit
00:42:00 Le jockey James Reveley au micro de BFM
00:42:04 Ça fait combien de temps que vous êtes en France, James, maintenant ?
00:42:06 Je suis domicilié en France
00:42:08 Depuis 2016
00:42:10 Juillet 2016, exactement
00:42:12 Avant, je n'avais pas ce problème
00:42:14 Mais en fait, le problème
00:42:16 C'est le Brexit
00:42:18 Je me suis pris un peu tard
00:42:20 D'avancement
00:42:22 Mais bon, ça fait quelques années que ça existe
00:42:24 Maintenant, j'ai fait plusieurs essais
00:42:26 J'ai envoyé des courriers, des mails
00:42:28 J'ai mis exactement
00:42:30 Les documents qu'il fallait
00:42:32 Sans avoir de retour de réponse
00:42:34 Vous n'avez jamais eu de réponse ?
00:42:36 Jamais eu de réponse, j'ai eu une réponse par mail
00:42:38 Deux fois, qui a été refusée
00:42:40 Je ne sais pas pourquoi, ils ne m'ont pas dit
00:42:42 Qu'est-ce qui manquait, etc
00:42:44 Donc j'ai refait la demande
00:42:46 Vraiment à faire
00:42:48 Beaucoup d'attention à ce que je mettais dans le dossier
00:42:50 Sans aucune réponse
00:42:54 La dernière demande que j'ai faite, c'était en décembre de l'année dernière
00:42:56 2023
00:42:58 On est en avril 2024
00:43:00 Je n'ai toujours pas de retour
00:43:02 Vous vivez en France ?
00:43:04 Oui
00:43:06 Vous êtes résident fiscal en France ?
00:43:08 Oui, je paye tous mes impôts en France
00:43:10 Depuis 2016
00:43:12 Voilà, c'est intéressant
00:43:14 C'est significatif
00:43:16 C'est une anecdote, anecdotique
00:43:18 Non pas vraiment
00:43:20 Parce qu'il paye tous ses impôts, James Reveley
00:43:22 Mais il dit ceci
00:43:24 Je ne peux pas avoir de carte vitale, par exemple
00:43:26 Je suis un peu bloqué médicalement parlant
00:43:28 Je fais un métier à risque
00:43:30 Eh oui, joker, ce n'est pas évident
00:43:32 L'année dernière, j'ai été accidenté
00:43:34 Pas mal de fois
00:43:36 Heureusement que tout est passé avec la MSA
00:43:38 Sécurité sociale agricole
00:43:40 Mais ça peut facilement ne pas passer
00:43:42 Et je pourrais ne plus être couvert
00:43:44 Voilà, il racontait ça à la chaîne
00:43:46 Ça veut dire que
00:43:48 C'est intéressant, c'est quoi ? C'est le Brexit
00:43:50 Est-ce qu'on se venge du Brexit ?
00:43:52 Ou pas
00:43:54 En tout cas, il a rendez-vous
00:43:56 Demain avec les autorités
00:43:58 J'espère que James Reveley
00:44:00 N'aura pas besoin
00:44:02 De révélations pour avoir
00:44:04 Son titre de séjour
00:44:06 Au moins, non ?
00:44:08 12 France, cher pays de notre enfance
00:44:10 Sud Radio Bercov
00:44:12 Dans tous ses états
00:44:14 Le face à face
00:44:16 13h06 sur Sud Radio, nous sommes ensemble jusqu'à 14h
00:44:18 On a le plaisir aujourd'hui de recevoir
00:44:20 Pour ce face à face, Nadir Kaya
00:44:22 Président de l'association Banlieue Plus
00:44:24 Bonjour à vous Nadir Kaya
00:44:26 Banlieue Plus et nos quartiers
00:44:28 C'est le quartier qui s'appelle Banlieue Plus ?
00:44:30 Non, l'association s'appelle
00:44:32 Banlieue Plus et nos quartiers
00:44:34 Ah, et nos quartiers, je n'ai pas entendu
00:44:36 Parce que j'ai entendu c'est le quartier, je me suis dit
00:44:38 C'est pas bien un quartier
00:44:40 Alors, Nadir Kaya, ça fait longtemps qu'on se connait
00:44:42 Ça fait longtemps qu'on se parle
00:44:44 Je voudrais vraiment faire quelque chose
00:44:46 On ne va pas en une heure
00:44:48 Retracer tout le problème des banlieues
00:44:50 Il faudrait 10 heures et plus que ça
00:44:52 Et des années peut-être
00:44:54 Mais c'est intéressant de voir, parce que les banlieues
00:44:56 C'est l'auberge espagnole du fantasme
00:44:58 D'un côté comme de l'autre
00:45:00 D'un côté on dit "Ah là là, les banlieues, la violence, tout ça, etc."
00:45:02 "Il n'y a plus, oui, des gens qui profitent, on a donné 100 milliards, pourquoi ? Pour rien, pour qu'il y ait des émeutes, à la naël et compagnie, etc."
00:45:10 Et puis d'autres qui disent "Attendez, c'est beaucoup plus compliqué que ça les banlieues, il n'y a pas une chosification"
00:45:16 Et c'est vrai que les généralisations sont toujours, à mon avis, toujours un peu imbéciles
00:45:20 Si je peux me permettre
00:45:22 Il y a des gens qui travaillent, il y a des gens qui font
00:45:24 On ne peut pas mettre, on ne peut pas étiqueter d'une même façon tout le monde
00:45:28 Mais je voudrais rappeler quelque chose de Nadir Kaya, avant de vous donner évidemment la parole
00:45:32 Il y a incontestablement, et ça c'est les statista, les fractures sociales, et elles existent
00:45:38 Par exemple, ils ont regardé un indicateur socio-économique entre les quartiers prioritaires et l'ensemble de la France
00:45:45 C'est intéressant de parler de ça, parce que ça on en parle assez peu
00:45:48 Quelle est la part d'ouvriers entre quartiers prioritaires et l'ensemble de la France ?
00:45:54 Dans l'ensemble de la France, la population ouvrière, 14,5%
00:45:59 Dans les quartiers prioritaires, 33,5%
00:46:04 Donc population ouvrière très importante
00:46:07 Taux de chômage, 7,3% dans l'ensemble de la France
00:46:11 18,1% dans les quartiers prioritaires
00:46:15 Ce qu'on appelle les quartiers prioritaires, on en parlera avec Nadir Kaya
00:46:17 Je continue quand même
00:46:19 Part des 16-25 ans non scolarisés et sans emploi
00:46:22 12,9% dans l'ensemble de la France
00:46:25 25,2% dans les quartiers prioritaires
00:46:29 Le revenu médian, l'ensemble de la France c'est 1822 euros par mois
00:46:34 Dans les quartiers prioritaires, 1168 euros par mois
00:46:38 Taux de pauvreté, 15,5% dans l'ensemble de la France
00:46:45 Y compris évidemment les quartiers
00:46:48 Mais dans les quartiers simplement, 43,3% de taux de pauvreté
00:46:53 Ménage, enfin ménage vivant dans un logement surpeuplé
00:46:57 En France, dans l'ensemble de la France, 8,7%
00:47:00 Dans les quartiers, 22,0%
00:47:03 C'est vrai que là déjà, Nadir Kaya, quand même
00:47:06 On trace un tableau qui est quand même très parlant
00:47:09 Alors on ne va pas dire la faute à qui, la faute à quoi
00:47:12 Ça veut dire qu'il y a une véritable fracture sociale
00:47:15 Un véritable, je dirais un mur ici, non ?
00:47:18 Alors déjà, merci pour l'invitation
00:47:20 Parce que comme vous le savez, ça va faire presque 10 ans que je me bats
00:47:23 Avec certaines personnes issues des quartiers populaires
00:47:25 Pour qu'on ait accès nous aussi aux médias
00:47:27 Qu'on puisse aussi commenter l'actualité
00:47:29 C'est très compliqué en 2024, c'est pour ça que je vous remercie
00:47:31 Et je le fais à chaque fois que je peux avoir l'occasion d'être invité
00:47:34 C'est un vrai combat
00:47:36 Par rapport à ce que vous venez de dire concernant ces chiffres
00:47:39 C'est parlant pour les gens qui sont intéressés par rapport aux chiffres
00:47:42 Ça leur donne une image, un instant T
00:47:45 De la réalité de cette France qui est fracturée
00:47:48 - C'est une réalité ?
00:47:50 - Par rapport à vos chiffres, c'est une réalité
00:47:52 Moi j'ai la même réalité, mais de façon humaine
00:47:55 C'est-à-dire que je n'ai pas besoin de chiffres moi pour savoir qu'il y a des inégalités
00:47:58 Et des choses qui ne vont pas en France
00:48:00 Et les banlieues, moi j'aime à le rappeler
00:48:03 La banlieue ou les banlieues, ça reste la France
00:48:05 Qu'on le veuille ou non
00:48:07 S'il y a des problématiques qui se résument à vos chiffres
00:48:10 Que vous venez de rappeler, ça veut dire qu'il y a des choses qui ne fonctionnent pas en France
00:48:13 Ou qui continuent à mal fonctionner
00:48:15 Donc à un moment donné, les chiffres c'est bien pour les statisticiens
00:48:18 Les gens qui vivent de ça
00:48:20 Mais pour moi qui est attaché notamment sur la partie humaine des choses
00:48:24 J'aimerais qu'on prenne acte de ça
00:48:27 Et qu'on essaye rapidement, même si j'y crois pas trop
00:48:30 D'inverser les choses, parce que j'ai un certain âge
00:48:32 Ça fait plus de 40 ans qu'on sait qu'il y a des inégalités en France
00:48:35 Et notamment par rapport au quartier
00:48:37 Mais aujourd'hui, comme on est dans l'émotion
00:48:39 Et qu'il y a un discours de droite, d'extrême droite
00:48:41 Qui est prioritaire en politique et dans les médias
00:48:44 Ça n'intéresse pas les gens
00:48:46 Parce qu'on va nous dire encore, vous faites de la victimisation
00:48:48 Vous vous plaignez
00:48:50 - Est-ce qu'il n'y a pas, attendez Nadir
00:48:52 Parce qu'on va parler au fond, parce que sinon on va revenir
00:48:55 Sur les mêmes clichés
00:48:57 Moi je crois qu'il ne faut pas opposer, à mon avis, chiffres et humains
00:49:00 Vous avez tout à fait raison de dire dans l'humain, ça compte
00:49:02 Les chiffres aussi comptent
00:49:04 Ce que je crois, vous voyez, vous dites par exemple
00:49:06 Et c'est pour ça que ça m'intéresse d'aller au fond avec vous
00:49:08 Vous dites par exemple, effectivement
00:49:10 Il y a de la précarité, il y a etc.
00:49:13 Vous savez très bien qu'en France aussi, il y a des agriculteurs
00:49:15 Qui touchent 800 euros par mois en travaillant 50 heures par semaine
00:49:19 Et plus, effectivement
00:49:21 Qu'il y a de la pauvreté, en creuse, dans le limousin et partout
00:49:24 Donc, il ne faut pas, je crois que, franchement, pour aller plus loin
00:49:28 Il ne faut pas opposer tel banlieue ou tel banlieue
00:49:31 Je crois que c'est votre cas
00:49:34 Alors, je ne le fais pas
00:49:36 Je n'oppose pas les uns et les autres
00:49:37 Je suis conscient, parce que je connais quand même un petit peu le monde rural
00:49:41 Pour partir souvent en vacances dans ces secteurs-là de la France
00:49:44 Et je sais très bien qu'ils ont des difficultés
00:49:46 Qui peuvent être les mêmes, voire pire, sur certaines situations
00:49:49 Et on le sait très bien à travers le suicide des agriculteurs
00:49:52 On a vu la crise des agriculteurs dernièrement
00:49:54 En tant que français, connaissant un petit peu la situation
00:49:56 Suivant l'actualité aussi
00:49:58 C'est des réalités, moi je n'oppose pas les campagnes et les banlieues
00:50:00 Bien au contraire
00:50:02 Par contre, il y a une petite différence qu'il ne faut pas négliger
00:50:04 C'est-à-dire que, malgré leurs difficultés dans les campagnes et dans les territoires
00:50:08 Ces français-là, ces femmes et ces hommes ne sont pas discriminés par rapport à leur couleur de peau
00:50:12 Par rapport à une appartenance religieuse
00:50:15 C'est la seule distinction qu'on a entre les banlieues et les campagnes
00:50:18 Autrement, la difficulté de vivre dignement
00:50:21 Est parfois la même, et parfois même encore plus dans les campagnes qu'en banlieue
00:50:25 Parce que le service public est quand même plus présent dans certains quartiers, dans certaines villes populaires
00:50:30 Parce que c'est l'urbanisme qui veut ça
00:50:32 Alors que vous avez des desertifications dans la campagne qui sont difficiles à vivre
00:50:36 Et qui aussi démontrent que sur certains aspects, vivre en campagne c'est très difficile
00:50:41 Alors on va en parler après cette petite pause
00:50:43 Et on va parler justement des discriminations que vous venez d'évoquer
00:50:47 Et on va parler de tout ça dans le fond
00:50:49 Ici Sud Radio
00:50:53 Les français parlent aux français
00:50:58 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:51:02 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:51:04 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:51:07 Alors nous avons parlé des chiffres, nous n'allons pas rester sur les chiffres
00:51:13 Avec Nadir Kayar, qui est fondateur de Banlieue+ avec nos quartiers
00:51:19 C'est une association comme il en existe de nombreuses en banlieue et en France
00:51:24 Vous savez que la France c'est le pays des associations en Europe
00:51:28 Le tissu associatif en France est extraordinaire
00:51:32 Et globalement la plupart des politiciens s'appuient sur ce tissu associatif pour vivre
00:51:36 Ah oui, c'est à dire ? Expliquer ?
00:51:38 Comme partout dans les villes, dans les banlieues
00:51:41 La plupart des politiciens, soit pour être élu, s'appuient sur le tissu associatif
00:51:45 Soit pour maintenir une certaine autorité, une certaine...
00:51:49 Une paix sociale, c'est ce qu'ils appellent
00:51:51 On peut parler du clientélisme en banlieue, à droite ou à gauche, il existe aussi
00:51:54 Bon pas partout, heureusement, mais il y a un clientélisme depuis des années en France
00:51:57 Qui est insupportable et qui détruit aussi, si vous voulez, une relation qui peut y avoir entre citoyens
00:52:02 Et de citoyens avec nos élus
00:52:04 Alors attendez, c'est intéressant ça Nadir Kayar
00:52:07 Vous dites qu'en fait, un certain nombre de politiciens, effectivement droite et gauche confondus de ce point de vue là
00:52:12 Pour se faire réélire, se dire "Ah là là, il y a telle puissance, tel groupe, tel milieu
00:52:18 Et bien je vais m'appuyer sur eux, comme ça ils vont m'apporter des voix"
00:52:21 C'est un peu ça
00:52:22 C'est le propre de l'être humain quand vous êtes au pouvoir
00:52:24 C'est choisir son clan ou ceux qui sont capables de faire en sorte que vous restiez au pouvoir
00:52:28 Mais vous ne croyez pas qu'il y a des hommes politiques qui sont des hommes d'État
00:52:31 Et qui sont un peu au-dessus de ça ?
00:52:33 Et qui essayent de... de l'intérêt collectif au lieu de leur intérêt d'être élus ?
00:52:37 Oui bien évidemment, heureusement, tout n'est pas sombre ou obscur dans ce monde là
00:52:42 Mais de mon expérience, pour avoir navigué un peu partout en banlieue, notamment en parisienne
00:52:47 Dans des villes dirigées par des communistes ou des gens de droite
00:52:52 Malheureusement, ils ont souvent ces mêmes pratiques
00:52:55 Et c'est ce qui pose problème aussi dans les banlieues sur l'émancipation, sur une certaine évolution
00:53:00 Alors en quoi ? C'est intéressant, pourquoi vous pensez que ça "chosifie" les gens ?
00:53:04 C'est-à-dire qu'on leur dit "Restez, vous, vous avez l'étiquette, mettons
00:53:07 Allez, vous, vous êtes musulman, vous vous êtes ceci, vous vous êtes cela
00:53:11 Et même plus, vous vous êtes kurde, vous êtes albanais, vous vous êtes Afrique du Nord, Afrique sud-saharienne
00:53:16 On va s'occuper de vous et on va s'occuper de vos intérêts particuliers
00:53:19 C'est ça la stratégie ?
00:53:21 Pour certains, c'est leur philosophie, c'est leur façon de faire du commerce localement, oui, bien sûr
00:53:27 Après, vous savez, moi ce qui me ferait, c'est quand certains vous disent de façon hypocrite
00:53:31 Il n'y a pas de communauté en France, il n'y en a qu'une seule, c'est la communauté nationale
00:53:34 Bien évidemment, il y a une communauté nationale, mais vous avez un ensemble de communautés
00:53:37 Donc ne pas dire ça, c'est soit ne pas connaître, soit être hypocrite
00:53:41 Pour chercher à plaire à un certain nombre de personnes
00:53:44 Mais oui, il y a des maires aujourd'hui qui ont une façon de faire de la politique localement
00:53:48 Qui est nuisible à tous leurs habitants, parce que c'est les opposés les uns les autres
00:53:53 Parce que je te donne à toi certaines subventions et tu fais ce que je te dis, tu restes dans ton domaine
00:53:57 Moi je le vois, à mon niveau du Côte de Gennevilliers, on a une mairie communiste depuis toujours
00:54:02 Et il faut savoir qu'on a même une mairie qui est l'une des plus hautes d'Europe
00:54:08 Avec 16 étages et une tour, c'était l'époque du communisme dans sa splendeur en France
00:54:12 Ça a été fait dans les années 70
00:54:13 La banlieue rouge de l'époque
00:54:14 La banlieue rouge, tout ça fait, et encore aujourd'hui, vous avez le bassin, le port autonome de Paris
00:54:21 Donc c'est une ville qui porte un peu l'histoire du communisme en France
00:54:24 Et puis, bon, il y a des choses qui se font, qui sont très bien
00:54:27 Moi je ne veux pas, comme je vous l'ai dit, noircir sur des villes
00:54:29 Parce qu'il y a du bon et du moins bon partout
00:54:31 Mais malheureusement, il y a du mauvais qui ne nous aide pas à évoluer les uns les autres
00:54:35 Et qui nous oppose
00:54:36 Et ça, je peux le renvoyer aussi à l'échelle au niveau national, si vous voulez
00:54:40 Alors justement, parlons-en, mais restons
00:54:43 Quand vous dites qu'il oppose, parce que c'est vraiment le fond, le nœud du problème
00:54:47 C'est que, ce qu'il n'y a pas eu aussi, vous savez, j'avais reçu un préfet, un ancien préfet
00:54:52 Qui parlait de la politique du logement social
00:54:54 Et pourquoi ? Vous connaissez ça au moins aussi bien que quiconque, Nadir Kaya
00:55:00 Et qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, on se retrouve dans des immeubles, dans des quartiers, etc
00:55:05 Où il y a les mêmes communautés, presque les mêmes doubles nationalités ou pas
00:55:10 Et on se retrouve ensemble au lieu
00:55:12 C'est-à-dire, cette fameuse mixité sociale que tout le monde a parlé
00:55:15 Oui, il faut mélanger, métiser, tout ça
00:55:17 On a l'impression que ça ne s'est pas fait du tout depuis 40 ans ou 50 ans
00:55:21 Alors, je vais essayer de répondre rapidement, parce que j'ai plein de choses en tête
00:55:23 Quand vous parlez par rapport à des sujets
00:55:26 La mixité sociale, si vous voulez, en France, c'est compliqué, parce que là aussi, il y a de l'hypocrisie
00:55:31 Et il y a des paradoxes
00:55:33 C'est-à-dire que vous avez des personnes, effectivement, quand
00:55:36 Je pense que vous faites peut-être allusion à des étrangers quand ils arrivent sur le territoire
00:55:40 Le premier réflexe qu'ils ont, et c'est humain, on peut le comprendre
00:55:43 Vous avez aussi des Français qui vont à l'étranger, qui fonctionnent comme ça, qui vivent entre Français
00:55:46 Au Maroc ou ailleurs
00:55:48 Mais bizarrement, on s'interroge un peu plus quand c'est des étrangers qui viennent en France
00:55:53 "C'est bizarre, mais pourquoi ils vivent entre eux ?"
00:55:55 Pourquoi ça vous choque d'un côté ?
00:55:57 Non, mais ce n'est pas choquant
00:55:59 Non, mais pas vous, personnellement, mais je vous parle de l'hypocrisie française
00:56:01 De la mentalité, du fait qu'on les a conditionnés à s'interroger sur certaines choses
00:56:04 Et puis de l'autre côté, à fermer les yeux
00:56:06 Oui, vous avez des étrangers qui viennent et qui préfèrent vivre entre eux
00:56:10 Parce que ça leur permet, quelque part, pour certains d'entre eux, de pouvoir mieux s'intégrer
00:56:14 En vivant d'abord avec des gens similaires à leur culture
00:56:18 Pour pouvoir avoir les codes, pour pouvoir vivre bien en France
00:56:21 Ça c'est la première chose
00:56:22 Et puis, vous avez paradoxalement des villes où on fait en sorte
00:56:27 Et on l'a vu, je crois qu'il y a eu des scandales là-dessus
00:56:29 De mettre des personnes entre eux, volontairement
00:56:32 Vous savez, le fait de dire, notamment dans les HLM
00:56:35 De dire "Moi dans cette barre d'immeubles, je préfère avoir que des Arabes"
00:56:38 De ce côté, que des Noirs
00:56:39 Vous avez des maires et des HLM, des offices
00:56:41 Qui ne le disent pas, qui fonctionnent comme ça
00:56:43 Parce qu'on ne dit pas les choses en politique
00:56:45 Ou alors on le dit dans des cercles restreints
00:56:47 Mais la réalité, elle est comme ça
00:56:49 Moi j'ai vécu dans le 9-2, et je suis souvent dans le 9-2 et le 9-3
00:56:53 Pourtant je suis à Gennevilliers, la limite c'est le 9-3
00:56:57 Et quand je traverse la 86, ou le pont, ou les différents ponts de la Seine
00:57:01 Je m'aperçois que déjà, entre ces deux départements, il y a des différences extraordinaires
00:57:06 Par exemple ? Expliquez concrètement
00:57:08 Des communautés sur des communautés
00:57:09 Moi je suis à Gennevilliers, vous avez une certaine mixité
00:57:11 Qui n'est pas totale, qui n'est pas parfaite
00:57:13 Mais elle est quand même plus importante que celle que j'ai connue du côté de la Courneuve
00:57:16 Ou du côté de Bobigny, ou du côté du Bourget
00:57:19 Où là on fait en sorte de ramener de l'immigration sur l'immigration
00:57:22 Et ça change le visage d'une ville, mais c'est aussi la volonté de certaines politiques
00:57:28 Et ça faut le dire
00:57:29 C'est pas simplement le fait que des Arméniens ou des Africains voudraient simplement...
00:57:37 Parce qu'il y a aussi une logique sociale
00:57:39 Ces gens là, je pense que s'ils avaient la possibilité d'aller à Neuilly ou à Boulogne
00:57:42 Ils le feraient, mais ils ne peuvent pas, parce qu'ils n'ont pas les moyens
00:57:44 Ou alors parce qu'on ne veut pas d'eux
00:57:45 Oui, mais comment alors justement vous dites ça
00:57:48 Et on comprend ça, je veux dire, c'est pas une question de jugement
00:57:52 Mais comment vous dites d'un autre côté, ils cherchent à s'intégrer
00:57:54 Mais c'est très compliqué, comment on peut ?
00:57:56 Et justement c'est peut-être le rôle des politiques aussi qui n'ont pas fait leur boulot
00:58:00 Comment on peut chercher l'intégration
00:58:02 Et en même temps, condamner les gens en disant
00:58:04 "Là c'est pour les Arabes, là c'est pour les Africains subsahariens, là c'est pour ceux ci..."
00:58:08 Comment peut-on s'intégrer quand on vit dans l'entre-soi ?
00:58:11 C'est un vrai problème
00:58:12 C'est ce que je vous dis, c'est le phénomène du paradoxe et de la nature humaine
00:58:15 On est tous dans le paradoxe, moi le premier
00:58:17 Je pense que vous l'êtes tous un peu quelque part
00:58:19 Parce que des fois on tient des propos et on fait le contraire
00:58:21 Volontairement ou pas
00:58:23 Intellectuellement ou naïvement
00:58:25 Mais on le fait, c'est le propre de l'humain
00:58:27 Mais oui, mais la malhonnêteté intellectuelle, moi je trouve, pour ceux qui font ça
00:58:29 Pour des gens qui ont des responsabilités comme les hommes politiques, oui
00:58:31 Moi je l'ai souvent dit, comme je vous l'ai dit, j'interpelle les médias et les politiques depuis longtemps sur certaines situations
00:58:35 Après je suis très critique sur les politiques et les médias
00:58:38 Mais je le suis encore plus sur les banlieusards
00:58:40 Et encore plus sur les musulmans, parce que je suis aussi musulman
00:58:42 C'est pour ça qu'on va peut-être aborder des choses
00:58:44 Et vous allez peut-être comprendre ce que je peux dire très librement
00:58:46 Sur les uns comme sur les autres
00:58:48 Vous dites que les responsabilités en fait sont partagées
00:58:51 Je le dis souvent, les responsabilités sont globalement et souvent partagées
00:58:56 Après chacun doit prendre sa part de responsabilité
00:58:58 Et c'est là que ça devient compliqué
00:59:00 Parce qu'il y a des gens qui vont prendre leur part de responsabilité
00:59:02 Et d'autres qui ne voudront pas
00:59:04 Mais le problème c'est qu'il y a des gens qui sont élus par les français
00:59:06 Et là en termes de responsabilité, c'est pas la même responsabilité qu'on peut demander à un simple citoyen
00:59:09 Même s'il a des droits et des devoirs
00:59:11 Bien sûr, mais souvent on oublie les devoirs pour ne penser qu'aux droits
00:59:14 Vous le savez de part et d'autre
00:59:16 Oui mais on l'a vu aussi en politique
00:59:18 Là j'ai les souvenirs de certaines affaires politiques
00:59:21 Parce que pour revenir à un terme que M. Sarkozy a employé en parlant de racaille
00:59:25 Là hier j'ai tweeté, j'ai fait un petit tweet très simple
00:59:29 En rappelant qu'il y avait aussi des racailles tout en haut de la pyramide
00:59:32 A travers les condamnations qu'ils ont pu avoir
00:59:34 Vous savez, il y a racaille d'en haut et racaille d'en bas
00:59:36 Et l'un n'excuse pas l'autre
00:59:38 Oui mais on fait croire aux français qu'il n'y a que des racailles en bas
00:59:40 Et c'est bien de rappeler que des racailles il y en a partout
00:59:42 C'est-à-dire des individus qui peuvent être malhonnêtes ou injustes
00:59:45 Mais comment faire, comment faire aujourd'hui
00:59:47 Vous savez très bien, on est pas...
00:59:49 Et justement, on est en train de... Dans la franchise
00:59:51 Et dans...
00:59:53 Et j'espère dans l'honnêteté intellectuelle en tout cas
00:59:56 Comment faire pour empêcher les intérrismes ?
01:00:00 Je dis bien les intérrismes, il n'y a pas pour moi un intérrisme d'un côté et un intérrisme de l'autre
01:00:03 Il y a des intérrismes, il y a des positions qui se ossifient
01:00:07 Qui se durcissent, vous savez, comme une arthrose, etc.
01:00:12 Et on commence à avoir une espèce d'arthrose nationale
01:00:15 Où on dit voilà, de nous...
01:00:17 Alors c'est la cageophobe
01:00:19 Toi tu es islamophobe, toi tu es géodéophobe
01:00:21 Toi tu es christianophobe
01:00:23 Sans parler des homophobes, etc.
01:00:25 Oui, ou antisémite, moi on m'a traité d'antisémite, islamiste, homophobe
01:00:29 Pour avoir fait peu de médias, j'ai souvent été qualifié comme ça
01:00:33 Par rapport à des discours qui ne plaisaient pas à certains
01:00:35 Mais de l'autre côté, si on va parler des banlieues
01:00:37 Je sais qu'en banlieue, il y a des personnes qui vont me tweeter
01:00:39 Qui vont me dire "Voilà, tu fais des médias, t'es un vendu"
01:00:42 Les termes qu'on peut entendre, comme vous dites, à droite ou à gauche
01:00:45 Ou le fait qu'on vous classifie d'un endroit ou d'un autre
01:00:48 En fonction de votre prisme à vous
01:00:50 C'est ce qui pose problème, parce que c'est la France d'aujourd'hui malheureusement
01:00:54 Et pour changer tout ça, moi je vais vous parler de plusieurs choses
01:00:57 Il faut de la sincérité, du courage
01:00:59 Et comprendre que la seule façon de régler les problèmes pour les gens qui souhaitent les régler
01:01:03 C'est d'avoir le courage de faire tout ça
01:01:05 C'est-à-dire oser, oser dire les choses
01:01:07 Il faut dénoncer les choses, il n'y a pas de honte à dénoncer ce qui ne va pas chez les autres
01:01:10 Encore plus chez soi-même
01:01:12 Et avoir des gens comme ça en face de vous
01:01:15 Comme là, on a un discours franc
01:01:17 Je pense que, parce qu'à travers mon parcours associatif
01:01:20 J'ai croisé beaucoup de bonnes personnes dans le milieu politique, sportif, médiatique
01:01:25 Et c'est souvent en discutant avec les gens
01:01:27 Surtout les gens qui ne sont pas comme vous
01:01:29 Qui ne viennent pas des mêmes horizons
01:01:31 Qui ne pensent pas comme vous
01:01:33 Ou qui ont des pensées différentes, ou des opinions différentes, pardon, sur des sujets
01:01:36 Qu'on s'enrichit et qu'on arrive à comprendre que parfois on est nous-même dans des excès
01:01:40 Tout à fait, et puis si on ne discute qu'avec des gens qui sont d'accord avec vous
01:01:43 C'est rien, enfin...
01:01:45 Le déclinage physique et intellectuel, ça n'apporte rien
01:01:47 Nadir Kaya, on continue cette conversation
01:01:49 Qui me paraît vraiment très intéressante
01:01:51 Après cette petite pause
01:01:53 Et puis vous aurez la parole évidemment pour poser toutes vos questions
01:01:55 Nadir Kaya qui est avec nous jusqu'à 14h chers auditeurs
01:01:58 A tout de suite sur Sud Radio 0826 3
01:02:00 Sud Radio
01:02:02 Ici Sud Radio
01:02:04 Les français parlent au français
01:02:09 Les carottes sont cuites
01:02:11 Les carottes sont cuites
01:02:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états
01:02:17 Alors effectivement Nadir Kaya
01:02:19 On a parlé du rôle, enfin la France c'est le pays qui compte
01:02:23 Le plus d'associations en Europe et peut-être dans le monde
01:02:26 Mais je voudrais qu'on parle précisément de votre association
01:02:29 Dans le plus et les quartiers
01:02:31 Qu'est-ce que concrètement vous faites ? Quel est votre travail ? Consiste en quoi ?
01:02:34 Alors je vais essayer d'être rapide parce qu'il y a beaucoup de choses à dire
01:02:36 J'ai créé l'association avec des amis d'enfance
01:02:38 Quand ça ?
01:02:40 Il y a plus de 12 ans
01:02:42 D'accord
01:02:44 Les associations c'est aussi dans l'ADN de beaucoup de personnes en banlieue
01:02:47 Ma première association j'avais 16 ans
01:02:49 J'avais envie de sortir des jeunes qui étaient plus jeunes que moi
01:02:53 Ou qui avaient mon âge pour sortir de notre quartier
01:02:56 Vous étiez à Gennevilliers ?
01:02:58 Oui à Gennevilliers, quartier qui s'appelle le Lut
01:03:00 Qui a beaucoup changé comme beaucoup de quartiers
01:03:02 Mais des choses qui n'ont pas changé malheureusement
01:03:04 Et j'avais créé une petite association qui s'appelait Lumène
01:03:06 Avec deux amis aussi d'enfance à l'époque
01:03:08 Et on voulait sortir les jeunes
01:03:10 On était partis au cinéma, à la patinoire
01:03:12 Faire des choses qu'on n'avait pas l'habitude de faire
01:03:14 Nous sortir du quartier
01:03:16 Et ça beaucoup l'ont fait et beaucoup continuent de le faire
01:03:18 Vous étiez en train de sortir du quartier ?
01:03:20 Le quartier c'est le quartier mais ça reste une zone fermée
01:03:22 On en parlera peut-être sur les solutions concernant les banlieues
01:03:24 Moi j'en ai une très radicale
01:03:26 Mais bon il faudrait avoir du courage politique pour le faire
01:03:28 Donc après j'ai créé l'association
01:03:30 Quelques années après
01:03:32 J'ai des enfants, j'ai une famille, j'ai un travail
01:03:34 Donc je me suis dit tiens
01:03:36 On est je crois début des années 2010
01:03:38 Je me dis c'est pas possible
01:03:40 On va pas continuer comme ça avec ces préjugés et ces clichés
01:03:42 En regardant les médias et la télé
01:03:44 Je m'aperçois que les années s'écoulent
01:03:46 Et c'est toujours les mêmes problématiques
01:03:48 Qui reviennent dans les médias
01:03:50 Ou dans la bouche de certains politiciens
01:03:52 Donc je me suis dit pour connaître pas mal de personnes en banlieue
01:03:54 On va créer une association qui va avoir la prétention
01:03:56 A l'époque de casser les clichés
01:03:58 Les préjugés
01:04:00 Donc j'ai réuni des personnes qui avaient des compétences
01:04:02 Diverses et on s'est dit
01:04:04 On va essayer de faire quelque chose qui ne s'est jamais fait en France
01:04:06 C'est créer un lobby des quartiers
01:04:08 Voilà, créer un vrai report de force
01:04:10 Avec les politiciens localement
01:04:12 Mais aussi au niveau national et en même temps donner une image
01:04:14 Et faire comprendre aux français qu'on est français
01:04:16 Même si on a des origines diverses
01:04:18 Parfois qu'on peut partager avec des français
01:04:20 Mais qu'il y a surtout des compétences dans les quartiers
01:04:22 Et qu'à travers ça on peut changer les choses
01:04:24 Des compétences professionnelles d'où ?
01:04:26 Multiples, diverses
01:04:28 Il y a 30 ans c'était plus compliqué
01:04:30 Depuis 20 ans aujourd'hui en banlieue il y a toutes les compétences possibles et inimaginables
01:04:32 Et moi c'est ce qui me frustre aujourd'hui
01:04:34 Je suis venu à l'Assemblée nationale
01:04:36 Pour aller voir tout le monde
01:04:38 On est plus avec Mitterrand
01:04:40 La marche des beurres
01:04:42 La main jaune
01:04:44 C'est bon maintenant
01:04:46 On est des citoyens
01:04:48 Et tout ce qu'ils ont pu faire
01:04:50 Là aussi j'ai des choses à dire sur la politique de gauche
01:04:52 Et donc cette association
01:04:54 On a commencé très simplement à faire des rencontres débat
01:04:56 Sur différents thèmes qui nous touchaient
01:04:58 Que ça soit la justice, le rapport avec les jeunes et la police
01:05:00 Pas que les jeunes parce qu'on a souvent cette image de la banlieue et les jeunes
01:05:02 La banlieue c'est comme la France
01:05:04 Vous avez des vieux, des jeunes, des grands, des petits, des gros
01:05:06 A casquette, capuche, en costume
01:05:08 On a vraiment de tout, c'est la France
01:05:10 Mais on a cette image là
01:05:12 Donc on a fait ça pendant 7-8 ans
01:05:14 On a invité tout un ensemble de politiciens
01:05:16 Des débats, des rencontres
01:05:18 À Gennevilliers principalement
01:05:20 On a fait à la Courneuve sur les européennes avec M. Asselineau
01:05:22 On a reçu M. Baérou à Gennevilliers
01:05:24 Mme Taubira
01:05:26 Moi j'ai été reçu par certaines personnalités
01:05:28 Et puis avec le temps
01:05:30 On s'aperçoit qu'il n'y a pas grand chose qui bouge
01:05:32 En fin de compte, parce que politiquement il n'y a pas de volonté
01:05:34 Mais donc l'association, on a fait aussi
01:05:36 Un pôle solidarité
01:05:38 Qui jusqu'à aujourd'hui, depuis 12 ans
01:05:40 Fait des maraudes
01:05:42 On a un partenariat avec la mairie du Blanc-Ménil qui nous met à disposition un local
01:05:44 Parce que ça c'est très compliqué
01:05:46 Dans le jeu du clientélisme et de tout ce qui va avec
01:05:48 D'avoir un local, si vous n'êtes pas affilié à un parti
01:05:50 Ou si vous n'êtes pas soumis
01:05:52 À un silence total
01:05:54 Vous n'aurez rien, pas de subvention
01:05:56 Nous heureusement on a compris qu'on n'avait pas besoin de subvention pour vivre
01:05:58 Juste la compétence, du culot
01:06:00 Et des idées
01:06:02 Et ça fonctionne, depuis 12 ans on a distribué des milliers de repas
01:06:04 On prépare les repas au Blanc-Ménil
01:06:06 Pour les gens qui le souhaitent
01:06:08 Je fais un peu de pub
01:06:10 On prépare les repas, les paniers repas et des vêtements
01:06:12 Que beaucoup de gens nous envoient
01:06:14 Il y a aussi des kits d'hygiène
01:06:16 Et tous les dimanches, il y a à peu près
01:06:18 Ça peut aller de 10 à 40 bénévoles qui viennent de toute la région parisienne
01:06:20 Depuis 12 ans, on prépare les repas
01:06:22 Et des vêtements et on va les distribuer
01:06:24 On fait une maraude
01:06:26 Toutes les semaines pratiquement
01:06:28 Tous les dimanches
01:06:30 Ça dépend après des bénévoles et de l'organisation
01:06:32 Et ça, à l'époque on avait commencé
01:06:34 C'était avec les SDF
01:06:36 Et depuis maintenant 10 ans, il n'y a pas que des SDF
01:06:38 Il y a aussi des migrants
01:06:40 C'est aussi ça la réalité de la France
01:06:42 Et notamment de certaines grandes villes comme Paris
01:06:44 Et donc on va distribuer ces repas
01:06:46 Mais ce qui nous intéresse au delà de distribuer des repas
01:06:48 Parce qu'en France on ne meurt pas de faim
01:06:50 Heureusement les personnes à la rue ne meurent pas de faim
01:06:52 Ils meurent de froid ou de conditions dans lesquelles ils sont
01:06:54 C'est aussi une réalité
01:06:56 Et donc nous ce qui nous intéresse c'est de rencontrer ces gens
01:06:58 Et d'avoir de l'humain, de discuter avec eux
01:07:00 Et de parler avec eux, donc ça c'est un pilier de l'association
01:07:02 Et puis moi depuis quelques années
01:07:04 Je fais du lobbying, c'est à dire je pousse les médias
01:07:06 A ouvrir leurs portes
01:07:08 Pour qu'on puisse aussi s'exprimer
01:07:10 Et faire comprendre qu'on est des individus comme les autres
01:07:12 Et qu'on peut tous travailler ensemble à condition de le vouloir
01:07:14 Et d'avoir le courage de le faire
01:07:16 Et puis je fais du réseau
01:07:18 C'est à dire que je me branche avec pas mal de personnes
01:07:20 Qui sont un peu partout en France
01:07:22 En région parisienne, dans le milieu associatif
01:07:24 Et puis on essaie de faire des actions ensemble
01:07:26 Des manifestations parfois, on a fait des marches contre l'islamophobie
01:07:28 On a fait des rassemblements
01:07:30 Pour soutenir des personnes qui s'engagent politiquement
01:07:32 Bon moi je suis ni de droite ni de gauche
01:07:34 Je ne fais pas de politique
01:07:36 Au sens propre, mais je fais du réseau
01:07:38 Dans les quartiers, en banlieue
01:07:40 - Juste, juste, c'est intéressant
01:07:42 Je vous dis, vous avez un principal
01:07:44 Marche contre l'islamophobie, juste parler
01:07:46 Quand vous avez par exemple
01:07:48 Et vous savez que ça existe, que l'intérisme est partout
01:07:50 Quand vous avez par exemple
01:07:52 Des islamistes intégristes
01:07:54 Qui donnent des choses assez fortes
01:07:56 Vous savez, même extrémistes
01:07:58 Que ce soit
01:08:00 Vous savez l'autre fois
01:08:02 J'ai vu un truc
01:08:04 Ni blanc, ni police, etc.
01:08:06 - Ouais
01:08:08 - Est-ce que c'est quelque chose qui vous fait réagir
01:08:10 En disant, attendez, il faut être extrémiste
01:08:12 Ni d'un côté, ni du côté des
01:08:14 Des pro
01:08:16 Effectivement
01:08:18 Que ce soit
01:08:20 Je veux dire des
01:08:22 Sionistes fanatiques ou autres, ni de l'autre côté
01:08:24 Est-ce que vous, est-ce que par exemple
01:08:26 Quand c'est de côté
01:08:28 Est-ce que c'est quelque chose qui vous fait réagir, ou pas ?
01:08:30 - Alors oui, pour plusieurs raisons
01:08:32 Plusieurs raisons, pardon
01:08:34 La première, c'est que je suis un citoyen assez équilibré
01:08:36 Je pense, qui a une expérience de banlieue
01:08:38 Mais qui reste un citoyen
01:08:40 Et l'autre partie, c'est que je suis un citoyen de confession
01:08:42 Musulmane, donc j'assume le fait d'être
01:08:44 Un musulman, et en tant que musulman
01:08:46 Et en connaissant un petit peu ma religion
01:08:48 Je réfute l'extrémisme
01:08:50 C'est-à-dire la radicalité de certains
01:08:52 Et je n'ai pas attendu d'être
01:08:54 Ici présent pour combattre ça
01:08:56 Je l'ai vu arriver
01:08:58 Et voir une certaine vision de l'islam
01:09:00 Que je ne partage pas
01:09:02 Avec certains, parce que moi
01:09:04 Je suis aussi quelque part comme certaines personnes
01:09:06 C'est-à-dire que j'ai connu les banlieues avec la mixité
01:09:08 Dans les années 70 et 80
01:09:10 J'ai vu l'arrivée de la drogue
01:09:12 Fin 70, début 80
01:09:14 J'ai vu l'arrivée d'un nouvel islam
01:09:16 Dans les années 90
01:09:18 Et aujourd'hui je vois la France dans l'état dans lequel elle est
01:09:20 Donc je peux me permettre d'avoir un avis
01:09:22 Sur ces différentes périodes
01:09:24 Et comme je vous disais, en tant que citoyen
01:09:26 Engagé et musulman
01:09:28 Moi je réfute les postures extrêmes
01:09:30 C'est-à-dire que même moi je pouvais avoir des postures extrêmes
01:09:32 A un certain âge, mais aujourd'hui
01:09:34 Avec l'âge que j'ai, l'expérience que j'ai
01:09:36 J'ai compris, il y a quelques années
01:09:38 Qu'on ne peut pas avancer
01:09:40 Comme ça, même impersonnellement
01:09:42 De croire que les autres ont tort
01:09:44 Et de croire qu'à soi-même on avait la vérité absolue
01:09:46 - Quand la vérité d'un côté, le tort du mensonge de l'autre
01:09:48 - Voilà, donc
01:09:50 Mon profil aujourd'hui, c'est un profil qui cherche l'équilibre partout
01:09:52 Après c'est compliqué
01:09:54 Parce que comme je vous ai dit, on a le phénomène du paradoxe
01:09:56 Qui nous pousse à chaque fois
01:09:58 C'est la nature humaine
01:10:00 Mettre en avant ce qu'on sait
01:10:02 Ce qu'on pense savoir
01:10:04 A la face des gens
01:10:06 Et je me suis aperçu que ce n'est pas comme ça qu'on fonctionnait
01:10:08 La richesse, comme je vous ai dit, c'est de construire et de conjuguer avec les autres
01:10:10 Mais aujourd'hui c'est compliqué
01:10:12 Parce qu'on vit dans une société, dans un monde qui va très vite
01:10:14 Et qui ne laisse pas trop le temps à la réflexion
01:10:16 On est surtout dans l'émotion
01:10:18 - C'est ça
01:10:20 - Et plus le temps passe
01:10:22 - C'est le gros problème, ça, le paradoxe
01:10:24 - Et plus on va avoir du mal à résoudre des problèmes
01:10:26 Parce que le temps passe
01:10:28 Et parce que les gens se radicalisent d'un côté comme de l'autre
01:10:30 - Alors justement, Nadir Kaya
01:10:32 C'est très intéressant, on va parler
01:10:34 On va parler effectivement, parce que vous m'avez dit
01:10:36 À un moment donné, j'ai un plan qui va me pas boire
01:10:38 - Vous avez parlé de... pour sortir justement
01:10:40 De cela, par rapport au banlieue
01:10:42 - Au banlieue, ouais
01:10:44 - On va en parler, mais je crois que nous avons
01:10:46 - Oui, nous avons une auditrice, c'est Lila
01:10:48 Qui nous appelle depuis Lyon, bonjour Lila
01:10:50 - Oui bonjour monsieur Berkoff
01:10:52 Je vous remercie d'abord de permettre
01:10:54 À des tas de gens de s'exprimer
01:10:56 Et de leur laisser surtout le temps de développer
01:10:58 Leur discours
01:11:00 Je voulais, je suis tout à fait d'accord
01:11:02 Avec votre invité
01:11:04 C'est le fait
01:11:06 Qu'il y ait beaucoup de...
01:11:08 On va dire d'étrangers
01:11:10 Mais c'est pas des étrangers
01:11:12 De personnes d'une certaine communauté ensemble
01:11:14 Tout ça s'évolue
01:11:16 Moi je le vois dans les HLM, tout cela est fait
01:11:18 Lorsque nous, nous sommes actuellement
01:11:20 En pleine rénovation, il y a des logements
01:11:22 Qui se sont libérés
01:11:24 Une personne avec des origines maghrébines
01:11:26 A été remplacée
01:11:28 Par une personne, et moi il y a quelques années
01:11:30 Quand j'ai habité, il y avait de tout
01:11:32 Il y avait des étudiants, il y avait bon bref
01:11:34 Je voulais aussi dire à ce monsieur
01:11:36 Merci de ce qu'il fait
01:11:38 Mais il y a une chose qu'il faut comprendre
01:11:40 Il y aurait une chose aussi à faire pour les enfants
01:11:42 D'abord il faut sauver les petits
01:11:44 Les petits maintenant, parce que ceux qui ont passé un certain âge
01:11:46 C'est pas possible
01:11:48 Il faut sauver les tout petits
01:11:50 Et il faut travailler avec les parents
01:11:52 Vous voyez ce que je veux dire, avec les mamans surtout
01:11:54 C'est très très important
01:11:56 Et puis surtout, ce monsieur
01:11:58 Ce serait sympa s'il peut amener les enfants
01:12:00 Par exemple
01:12:02 Les sortir
01:12:04 Mais vous savez, pour passer une semaine quelque part
01:12:06 Pour qu'ils voient autre chose, les animaux
01:12:08 Les agriculteurs
01:12:10 - Ça demande des moyens
01:12:12 Que les autorités, qu'elles soient au niveau
01:12:14 Municipal, départemental, régional
01:12:16 Devraient faire à de toute urgence
01:12:18 Mais malheureusement
01:12:20 Alors qu'il y en a à dire par rapport à ce que dit Lila
01:12:22 - Déjà merci beaucoup
01:12:24 Bonjour madame, et merci pour
01:12:26 - Si vous saviez le nombre d'idées que j'ai monsieur
01:12:28 Je ne suis pas informatisée
01:12:30 - Vous allez échanger
01:12:32 Vous allez échanger hors antenne
01:12:34 On vous donnera
01:12:36 Manu à votre numéro de téléphone
01:12:38 Et ou un Nadir Kheir
01:12:40 - J'ai des cartes de visite, je vous les donnerai
01:12:42 Vous pourrez les transmettre, il n'y a pas de soucis
01:12:44 - Alors, qu'est-ce que vous pensez par rapport à ce que dit Lila ?
01:12:46 - Euuuh
01:12:48 - Par rapport à dire
01:12:50 Effectivement, l'amicité
01:12:52 Là j'ai dit que
01:12:54 - Une famille maghrébine a été remplacée
01:12:56 Mais j'ai pas entendu par quelle autre famille
01:12:58 - Lila, est-ce que
01:13:00 Qui a remplacé la famille maghrébine par rapport à
01:13:02 Aux HLM
01:13:04 Où vous habitez
01:13:06 - Oui, et bien écoutez
01:13:08 C'est les HLM qui décident, moi-même
01:13:10 Je n'ai jamais demandé à habiter
01:13:12 Un certain quartier
01:13:14 Avec un IBEB d'une certaine façon
01:13:16 On vous dit, mettez tout ce que vous souhaitez
01:13:18 Et finalement, quand on vous dit
01:13:20 Ah bien il n'y a que ça pour vous
01:13:22 Vous n'avez pas le choix, et vous vous dites
01:13:24 Mais ça ne correspond pas à mes demandes
01:13:26 Je vais tout noter, bon bref
01:13:28 Et non non, c'est comme ça
01:13:30 Et je vois surtout en ce moment, je vous dis, c'est l'opportunité
01:13:32 Pour faire un peu une mixité
01:13:34 Ah ben non
01:13:36 Tu es un Comorien, tu t'en bats
01:13:38 C'est ça que je voulais dire, c'est pas que des Maghrébins
01:13:40 - Tu remets un Comorien, tu remets...
01:13:42 Non mais j'ai compris
01:13:44 - C'est compliqué parce que cette question, cette remarque de madame
01:13:46 Amène à beaucoup de sujets
01:13:48 L'immigration
01:13:50 La mixité sociale
01:13:52 Moi je vous ai dit par rapport au banlieue
01:13:54 Elle n'est pas extraordinaire
01:13:56 Il n'y a pas de solution magique de toute façon si on veut régler certains problèmes
01:13:58 Comme je vous ai dit, il faut du courage
01:14:00 De l'ambition politique pour certains
01:14:02 Du courage politique, pas de l'ambition politique
01:14:04 Et puis surtout que les citoyens français comprennent
01:14:06 Qu'ils ont aussi leur part de responsabilité
01:14:08 Et ils doivent aussi s'engager, ne pas tout attendre des politiciens
01:14:10 Ça c'est un vrai fléau en France
01:14:12 Parce que beaucoup de Français attendent tous des politiciens
01:14:14 Et puis les années passent, et puis on s'aperçoit que rien n'est fait
01:14:16 Et puis après on va être dans la critique facile
01:14:18 Oui mais ils n'ont pas bien fait, ils n'ont pas fait mieux
01:14:20 Oui mais toi, qu'est-ce que tu es capable d'apporter ?
01:14:22 Vous allez vous apercevoir que la majorité des Français
01:14:24 Ils n'apportent pas grand chose
01:14:26 Et c'est toujours la minorité qui fait évoluer la majorité
01:14:28 Et quel que soit le contexte, ou l'histoire, ou le pays
01:14:30 Ça fonctionne comme ça, c'est aussi la nature humaine
01:14:32 Donc à un moment donné, il faut que les gens se disent
01:14:34 "Moi j'aimerais faire partie du côté des personnes"
01:14:36 Et comme la dame vient de le dire, elle a des idées
01:14:38 Qui apportent des idées, mais les idées il faut les porter
01:14:40 Mais il faut aussi y aller jusqu'au bout
01:14:42 Et ça c'est très compliqué en France
01:14:44 Après pour revenir à cette problématique des banlieues
01:14:46 Moi j'ai une solution qui est assez simple
01:14:48 Oui vous disiez même radical
01:14:50 Un plan banlieue Marshall
01:14:52 Un plan Marshall pour les banlieues
01:14:54 Et une autre philosophie, il faut raser ces banlieues
01:14:56 C'est des banlieues je rappelle
01:14:58 Qui sont les héritières
01:15:00 De ce qu'on appelait les bidonvilles
01:15:02 A l'époque, et donc on a fait des banlieues
01:15:04 Rapidement parce que la situation économique
01:15:06 Était favorable, donc il fallait construire
01:15:08 Rapidement, loger un maximum
01:15:10 D'immigrés pour pouvoir travailler
01:15:12 Et développer la France
01:15:14 Mais ça a duré
01:15:16 C'est les années 60, ça a commencé en 70
01:15:18 Ça fait 50 ans
01:15:20 Donc maintenant c'est obsolète
01:15:22 On voit les problématiques qui existent
01:15:24 Donc au niveau de l'urbanisme, il faut repenser la France
01:15:26 Il faut arrêter de construire à la verticale
01:15:28 Peut-être à l'horizontale, là aussi ça va éviter
01:15:30 La désertification, ou les campagnes
01:15:32 Comme ça qui
01:15:34 Qui tombent dans un isolement total
01:15:36 Donc maintenant je pense qu'il faut une vraie
01:15:38 Réflexion sur 30 ou 40 ans
01:15:40 Mais comme je vous ai dit, il n'y a pas de courage
01:15:42 On met des pansements sur la situation des banlieues
01:15:44 Donc on va vous dire "oui on va vous raser"
01:15:46 Je parle, on a rasé
01:15:48 Suite à la politique de M.Borloo
01:15:50 On a rasé l'un des premiers
01:15:52 Immeubles dans les banlieues, c'est le mien
01:15:54 Mais le quartier, les problèmes
01:15:56 - Et ça a changé quelque chose ?
01:15:58 - Au niveau de l'urbanisme et de la visibilité si vous voulez
01:16:00 Mais bon ça m'a empêché à côté, du côté d'Anières
01:16:02 De construire encore des bars et des bars
01:16:04 Donc je vous ai dit, c'est pour ça qu'il faut une vraie politique ambitieuse
01:16:06 Il faut repenser la France dans ses villes
01:16:08 Et dans sa conception des villes
01:16:10 Et tant qu'il n'y a pas ça, on va continuer à parler des banlieues
01:16:12 Dire "oui mais écoutez, regardez ces gens qui sont entassés, quand même ils ne sont pas sympas
01:16:14 Il y a de la drogue, il y a de la violence"
01:16:16 Oui, même pour la drogue et la violence
01:16:18 Le fait de repenser nos villes, ça va permettre à certaines personnes
01:16:20 De ne plus vivre ensemble et de ne pas être aussi
01:16:22 Quelque part les héritiers d'une certaine violence
01:16:24 - Oui mais alors, d'ailleurs moi je vais être
01:16:26 Très pas cynique, je vais
01:16:28 Me faire le propos
01:16:30 Le problème, et c'est la nature humaine, on revient à ça
01:16:32 Le trafic de drogue, vous le savez
01:16:34 C'est 3 milliards, rien que pour en France
01:16:36 3 milliards d'euros par an
01:16:38 Il y a des familles
01:16:40 Des quartiers etc. qui vivent de cette vie
01:16:42 - Oui, tout à fait
01:16:44 - Et qu'est-ce qu'on fait ?
01:16:46 Parce que si on veut être, et là on est brut de décoffrage
01:16:48 Mais si on enlève ça, comment vous allez
01:16:50 Les faire vivre dans la situation actuelle ?
01:16:52 C'est-à-dire
01:16:54 Je ne suis pas pour le trafic de drogue, vous avez bien compris
01:16:56 Mais je veux dire, il y a
01:16:58 On l'a laissé s'instaurer depuis des années
01:17:00 Et des décennies
01:17:02 - Fin 70, moi je l'ai vu arriver fin 70 dans les quartiers
01:17:04 - Voilà, c'est ça, ça fait 40 ans
01:17:06 Plus de 40 ans
01:17:08 Mais comment, par exemple, rien que ça, ce problème de la drogue
01:17:10 Vous pensez qu'il est extrêmement
01:17:12 Plus qu'important, comment on fait pour le...
01:17:14 - Alors c'est extrêmement compliqué parce qu'il y a
01:17:16 Plein de facteurs qui se
01:17:18 Conjuguent là-dessus
01:17:20 Même moi en termes
01:17:22 De réflexion, parce que comme je vous ai dit
01:17:24 On va faire croire aux français, on va mettre plus de policiers, on va taper plus fort
01:17:26 Plus de prison, ça va régler le problème, non non non
01:17:28 C'est un problème qui est ancré en France depuis
01:17:30 Toujours, la drogue ça concerne tous les pays du monde
01:17:32 Ce que fait M. Darmanin avec son plan XXL
01:17:34 Les gens, bon, on critique, oui
01:17:36 Je trouve que c'est déjà pas mal de faire ça, c'est courageux
01:17:38 Mais après le problème c'est qu'il faut aller dans le temps
01:17:40 Pas dans l'action instantanée
01:17:42 - Et c'est compliqué parce qu'à un moment donné
01:17:44 Il faut taper partout à la fois
01:17:46 Taper sur les plus faibles, ou sur les revendeurs
01:17:48 Ou ceux qui font le gai
01:17:50 C'est pas suffisant, il faut aller à la source
01:17:52 La source c'est quoi ? C'est les pays qui fabriquent cette drogue
01:17:54 Mais là par contre ça pose un problème
01:17:56 Au niveau international, c'est-à-dire qu'il va falloir
01:17:58 - Et on connait très bien les pays qui les fabriquent
01:18:00 - Les pays qui fournissent, que ce soit le Maroc, l'Afghanistan
01:18:02 D'autres pays
01:18:04 Et là par contre politiquement
01:18:06 Ils ont moins de courage les politiciens
01:18:08 Pour aller parler avec eux
01:18:10 Donc c'est bien de faire croire aux français qu'en tapant
01:18:12 En banlieue, notamment ceux qui trafiquent
01:18:14 On va régler le problème, non, non, c'est plus profond
01:18:16 Moi j'ai connu des familles, et puis je voudrais juste
01:18:18 Passer un message en profit à tous ces jeunes
01:18:20 Et ces moins jeunes, parce que là aussi il y a le cliché du jeune qui deal
01:18:22 Non, il y a aussi des gens qui sont pas jeunes
01:18:24 Et qui deal et qui font du business, et ça leur rapporte
01:18:26 Moi je dis à ces gens-là, il n'y a pas d'avenir
01:18:28 Dans le trafic de drogue, dans la violence
01:18:30 Il n'y a pas d'avenir, je connais aucun
01:18:32 Aucune personne avec qui j'ai grandi
01:18:34 Que je connais, et partout en banlieue
01:18:36 Parce que c'est la même chose dans toutes les banlieues
01:18:38 Je ne connais aucune personne qui a réussi sa vie
01:18:40 Aucune personne
01:18:42 - Qui était dans ce trafic, etc
01:18:44 - Ils s'enrigissent quand même
01:18:46 - Ils s'enrigissent mais ça ne dure qu'un temps, mais le pire là-dedans
01:18:48 C'est que ça dure un temps, ils se détruisent
01:18:50 Et encore pire là-dedans, ils détruisent leur famille
01:18:52 Leur environnement, et ça n'apporte rien
01:18:54 Si ce n'est pas que la misère
01:18:56 Et la violence, donc à un moment donné
01:18:58 Je veux bien croire que certains n'ont rien à faire
01:19:00 Quoi, entendre ça
01:19:02 Mais je n'y crois pas
01:19:04 Parce que ces gens-là, pour la plupart d'entre eux, ont des familles
01:19:06 - Vous avez connu des gens qui ont blessé là-dedans ?
01:19:08 - Ah oui, j'ai tellement d'exemples
01:19:10 Moi j'avais envoyé un truc
01:19:12 Et j'avais donné des exemples
01:19:14 Moi, tous les gens qui étaient rentrés là-dedans
01:19:16 Parce qu'après, il faut faire le distinguo
01:19:18 Il y a des vrais méchants dans les quartiers
01:19:20 Ceux-là c'est compliqué à vouloir régler leur situation
01:19:22 Et puis la grande majorité, c'est des gens qui suivent
01:19:24 On les appelle des "suiveurs"
01:19:26 Et ceux-là, ils me font plus de peine parce que c'est des gens qui sont
01:19:28 Qui sont dans une situation
01:19:30 - Il y a les vrais voyous
01:19:32 - Et moi c'est ces gens-là qui m'intéressent
01:19:34 Parce que les vrais voyous, c'est plus compliqué
01:19:36 Et là c'est du ressort de la police et de la justice
01:19:38 Mais par rapport à la majorité de ces "gayteurs"
01:19:40 Même des gens qui dealent, vous savez, des gens qui ne sont pas méchants
01:19:42 Mais qui suivent, ou alors qui veulent faire de l'argent
01:19:44 Qui se donnent une image
01:19:46 C'est ce que je vous parlais tout à l'heure de la culture de la violence dans les quartiers
01:19:48 On a banalisé ça, on a normalisé ça
01:19:50 On fait croire à certains que tu vas être un homme ou un bonhomme
01:19:52 Du fait de trafiquer ou d'avoir des liens avec ces gens-là
01:19:54 Et puis on s'aperçoit avec le temps
01:19:56 En fin de compte, tu ne fais que perdre
01:19:58 Tu peux perdre ton temps, tu peux même perdre la vie
01:20:00 Ou des années, et puis surtout tu peux avoir des conséquences
01:20:02 Ou avoir des conséquences pour ta famille
01:20:04 - On va continuer à en parler des banlieues
01:20:06 De la manière dont Nadir Kaya en parle
01:20:08 Et je trouve qu'elle est très raisonnée
01:20:10 En tout cas, dans ce que j'ai entendu
01:20:12 Et vous allez avoir aussi la parole
01:20:14 - Oui, évidemment, 0 826 300 300
01:20:16 Et vous êtes beaucoup à commenter
01:20:18 Sur le Facebook Live de Sud Radio
01:20:20 A tout de suite
01:20:22 - Sud Radio Bercov dans tous ses états
01:20:24 Appelez maintenant pour réagir
01:20:26 0 826 300 300
01:20:28 - Ici Sud Radio
01:20:32 Les français parlent au français
01:20:36 Je n'aime pas la blanquette de veau
01:20:40 Je n'aime pas la blanquette de veau
01:20:42 - Sud Radio Bercov dans tous ses états
01:20:46 - Toujours avec Nadir Kaya
01:20:48 Qui est notre invité jusqu'à 14h
01:20:50 On a beaucoup de questions André sur les réseaux sociaux
01:20:52 Dans schématiser 2 ou 3
01:20:54 Alors il y a plusieurs questions pour vous Nadir Kaya
01:20:56 Déjà, que pensez-vous de la police de proximité
01:20:58 Qui a été enlevée dans les banlieues
01:21:00 Et quel est le rôle des grands frères
01:21:02 Aujourd'hui dans les quartiers
01:21:04 Peut-être que vous défendez cette position
01:21:06 Et après il y a une deuxième question
01:21:08 Tout ce qu'on entend sur les réseaux sociaux
01:21:10 Et dans le rap des rappeurs qui viennent des quartiers
01:21:12 Ca véhicule ce que vous dénonciez
01:21:14 Justement le trafic de drogue, la violence
01:21:16 Peut-être un peu de...
01:21:18 - On va arrêter là pour les questions
01:21:20 - Je ne résume pas ça
01:21:22 Par rapport à la police de proximité
01:21:24 Je peux en parler, je l'ai connu
01:21:26 Je faisais du foot et de la boxe avec les policiers
01:21:28 Mais ce n'était pas la même époque
01:21:30 Le trafic de drogue n'était pas aussi important
01:21:32 Qu'aujourd'hui et la violence n'étaient pratiquement pas du tout la même
01:21:34 Il y avait une certaine violence mais rien à voir avec ce qu'on vit aujourd'hui
01:21:36 Et entre temps, il y a 30 ou 20 ans qui sont passés
01:21:38 Donc moi quand j'entends des gens qui disent
01:21:40 "Oui il faut la police de proximité"
01:21:42 Je pense que c'est des gens qui sont nostalgiques d'une époque
01:21:44 On peut l'être
01:21:46 La mettre comme ça du jour au lendemain c'est pratiquement impossible
01:21:48 - Pourquoi ?
01:21:50 - Parce que comme je vous dis il y a une violence et une fracture
01:21:52 Qui s'est créée dans les quartiers entre les habitants
01:21:54 - Et la police
01:21:56 - Et puis à ça on peut rajouter
01:21:58 Les violences policières qui font que certains
01:22:00 Aujourd'hui, même des jeunes qui n'ont pas vécu
01:22:02 D'actes violents de la part de policiers
01:22:04 Ont cette culture anti-police
01:22:06 Parce qu'on leur a inculqué "il faut être contre la police"
01:22:08 "La police ne nous aide pas, ils sont tous racistes"
01:22:10 Et ça, ça complique les choses
01:22:12 Plus la société, la misère, la pauvreté
01:22:14 - Et les grands frères alors ?
01:22:16 - Les grands frères, ça aussi c'est un terme
01:22:18 Qui a été employé par des politiciens de gauche
01:22:20 Moi je ne parle pas de grands frères
01:22:22 Je parle de citoyens qui étaient déjà sensibilisés
01:22:24 J'en fais partie
01:22:26 Moi j'ai vu aussi ce qu'on appelait des grands frères à mon époque
01:22:28 Parce que je fais partie de cette génération qui est entre les deux
01:22:30 Et ce n'était pas des grands frères
01:22:32 C'était simplement des citoyens qui étaient déjà sensibilisés
01:22:34 Sur les situations et qui voulaient apporter leurs compétences
01:22:36 Pour régler des problèmes qui déjà émergeaient
01:22:38 Donc aujourd'hui
01:22:40 C'est compliqué d'être nostalgique et de croire
01:22:42 A tous ces retours là par rapport à une situation
01:22:44 Qui est nouvelle ou qui a changé
01:22:46 Certes il faut de la police
01:22:48 Il faut une police plus nombreuse
01:22:50 Plus équipée
01:22:52 On unifie la police nationale et municipale
01:22:54 Qu'on arrête de faire le distinguo entre les deux
01:22:56 Parce qu'on voit bien qu'ils n'ont pas les mêmes missions
01:22:58 Et surtout les mêmes formations et les mêmes moyens
01:23:00 Donc à un moment donné je pense qu'il faut additionner les deux
01:23:02 Et faire une police nationale avec des vrais moyens
01:23:04 - Faut pas faire une police sous-produit quoi
01:23:06 - Oui à un moment donné il faut mettre les moyens
01:23:08 Il faut unifier les forces et les compétences
01:23:10 - Tout à fait, on a Marc je crois
01:23:12 C'est Marc qui nous appelle qui a une question pour Nadir Kaya
01:23:14 Bonjour Marc
01:23:16 - Oui bonjour, j'ai réussi de me prendre à l'antenne
01:23:18 Alors j'ai écouté
01:23:20 Votre discours
01:23:22 Depuis tout à l'heure et j'ai voulu
01:23:24 Réagir un petit peu sur
01:23:26 La mixité dans les banlieues
01:23:28 Le problème
01:23:30 A mon avis, à mon sens
01:23:32 Il est bien plus
01:23:34 Profond que ce que vous dites
01:23:36 Parce que quand on
01:23:38 On observe bien
01:23:40 Quand il y a eu la création
01:23:42 Des cités, des banlieues
01:23:44 A l'extérieur des villes
01:23:46 Au départ il y avait de la mixité
01:23:48 C'était très bien etc
01:23:50 Et donc il n'y avait pas
01:23:52 De problème particulier
01:23:54 - Et après Marc, faites vite, excusez moi
01:23:56 Je vous demande d'être court parce que l'arrivée là c'est en fin d'émission
01:23:58 - D'accord et alors
01:24:00 Le problème c'est que
01:24:02 Quand les Français de souche
01:24:04 Se sont enrichis un petit peu en travaillant
01:24:06 - Ils ont quitté les quartiers
01:24:08 - Ils ont quitté les quartiers
01:24:10 Ils ont fui les quartiers
01:24:12 Parce qu'ils avaient l'envie
01:24:14 Et la volonté d'acquérir
01:24:16 Des appartements
01:24:18 - J'ai connu ça
01:24:20 - Et ils ont laissé
01:24:22 Les migrations toutes seules
01:24:24 Et les migrations ont une culture
01:24:26 De colonisation, c'est à dire qu'ils veulent
01:24:28 Tout gratuit et pas cher
01:24:30 Donc ils ne font pas l'effort
01:24:32 Si vous voulez, de se payer
01:24:34 Un appartement
01:24:36 - C'est méchant de dire ça, si je peux me permettre de vous couper
01:24:38 - Oui oui oui
01:24:40 - Parce que vous généralisez, on ne peut pas dire ça
01:24:42 - Non mais j'allais vous dire
01:24:44 - Il ne faut pas être étranger pour tout vouloir gratuit
01:24:46 - Attendez, ne pas finissez mais rapidement
01:24:48 - Excusez moi
01:24:50 J'allais vous dire, pas tous
01:24:52 Bien entendu, pas 100%
01:24:54 Mais une grande majorité
01:24:56 Qui ne veulent pas se donner
01:24:58 Les moyens ou qui ne peuvent pas
01:25:00 Mais le résultat est le même
01:25:02 Donc après ils se retrouvent entre eux
01:25:04 En communauté
01:25:06 - Marc, je comprends
01:25:08 Ils ne veulent pas, ils ne peuvent pas, c'est la même chose
01:25:10 - Moi je peux réagir brièvement
01:25:12 Je veux aller sur le début de votre intervention
01:25:14 Qui me paraissait plus intéressant parce que le reste, après il y a débat
01:25:16 C'est votre point de vue
01:25:18 Sur le fait que vous disiez que ce n'était pas simplement
01:25:20 Le propre de la mixité sociale le problème
01:25:22 Oui, moi je sais qu'il y a aussi un problème qui est lié à l'histoire de la France
01:25:24 A la colonisation, à la perception
01:25:26 Que certains ont de la France
01:25:28 Et le fait qu'on mélange la France du passé et la France d'aujourd'hui
01:25:30 Certains, je crois que c'est un
01:25:32 Psychanalyste qui avait fait
01:25:34 Un livre sur l'héritage des enfants
01:25:36 De colonisés et des enfants de
01:25:38 Victimes de la colonisation et qui disait qu'aujourd'hui
01:25:40 Ces enfants
01:25:42 Reproduisent les mêmes postures
01:25:44 - Oui mais est-ce qu'on va rester 100 ans dans le schéma
01:25:46 De la colonisation justement
01:25:48 - Là aussi je vais peut-être pouvoir étonner, moi en tant que
01:25:50 Français et Algérien parce que j'ai la double nationalité
01:25:52 Moi je suis pour qu'on tourne
01:25:54 La page, parce que
01:25:56 On ne peut pas reprocher au gouvernement d'aujourd'hui
01:25:58 Et aux Français d'aujourd'hui d'avoir fait ce qui s'est passé
01:26:00 A une époque par d'autres
01:26:02 Français et d'autres gouvernements
01:26:04 Mais le problème c'est qu'il n'y a pas de table ronde
01:26:06 Là-dessus, vous avez d'un côté des gens qui vous disent
01:26:08 "La France elle est raciste, elle a colonisé" et puis de l'autre côté
01:26:10 Vous avez dit "Oui mais bon, on ne va pas
01:26:12 S'excuser du passé"
01:26:14 Pourquoi on ne se met pas autour de notre table ?
01:26:16 Et on trouve un consensus là-dessus pour tourner la page
01:26:18 Définitivement, tourner la page ça ne veut pas dire oublier
01:26:20 C'est tourner la page et avancer ensemble
01:26:22 Dire "Oui la France elle a eu une histoire, il y a des choses qui étaient bien, des choses qui n'étaient pas bien"
01:26:24 On se le dit, chacun donne son avis
01:26:26 Et on essaie de construire une France
01:26:28 Plus riche et moins divisée
01:26:30 Et moins apaisée
01:26:32 Merci Nadir Gaïa, je crois que les choses ont été dites
01:26:34 On reparlera de tout cela évidemment
01:26:36 Mais on a au moins parlé
01:26:38 Très franchement et je crois très honnêtement
01:26:40 Et je voulais juste préciser à Marc
01:26:42 Quand même dans les banlieues
01:26:44 Il n'y avait pas que des gens issus de pays
01:26:46 Colonisés, parce que c'est mon cas
01:26:48 Merci beaucoup d'avoir été avec nous
01:26:50 Juste une seule citation mais rapide
01:26:52 Oui parce que j'avais ramené des petites citations, c'est toujours intéressant
01:26:54 Pour se lever un peu et sortir du marasme quotidien
01:26:56 Saint-Exupéry
01:26:58 Dans la vie il n'y a pas de solution, il y a des forces en marche
01:27:00 Il faut les créer
01:27:02 Et les solutions suivent
01:27:04 Très bien
01:27:06 Merci beaucoup André Bercoff d'avoir été avec nous
01:27:08 Vous revenez demain de 13h à 14h
01:27:10 Pour la culture dans tous ces états
01:27:12 Avec Céline Alonso et merci Nadir Gaïa
01:27:14 Merci à vous
01:27:16 C'est Brigitte Lahi
01:27:18 Sud Radio Bercoff dans tous ces états
01:27:20 Midi 14h
01:27:22 André Bercoff
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