Avec Erik Tegnér, directeur de la rédaction de "Livre Noir" ; Charles-Henri Gallois, président de Génération Frexit et auteur de "Les Illusions économiques de l'UE" ; Marc Serrano, matador ; Nora Bussigny, journaliste et auteure de "Les nouveaux inquisiteurs" publié chez Albin Michel.
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00:00:00 Ça se passe dans une île, ça se passe aujourd'hui au moment où on est là avec vous,
00:00:04 auditeurs de Sud Radio, on parle.
00:00:06 Eh bien, la semaine dernière,
00:00:10 10 000 migrants en provenance d'Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne
00:00:14 ont débarqué sur l'île de Lampedusa,
00:00:16 vous savez, à 100 km de Tunisie,
00:00:20 à la porte de l'Italie, la porte de l'Europe.
00:00:24 Alors, grande réunion avant-hier, effectivement,
00:00:29 Ursula von der Leyen était là avec Giorgia Meloni,
00:00:31 voilà le plan de l'Europe, qu'est-ce qu'on fait avec les migrants, etc., comment ça se passe.
00:00:36 Et je suis heureux d'accueillir aujourd'hui Eric Tegner.
00:00:40 - Bonjour André. - Bonjour Eric.
00:00:42 Directeur de la rédaction de Livre Noir,
00:00:44 qui fait d'excellentes interviews et d'excellentes enquêtes sur tout cela.
00:00:47 Et ça fait 6 mois, Eric, que vous sillonnez un tout petit peu la région,
00:00:50 et puis là, vous revenez de 3 jours pleins à Lampedusa.
00:00:53 Et on a déjà regardé des vidéos que vous avez publiées, que vous avez diffusées,
00:01:00 et il y a quelque chose d'étonnant, parce qu'on dit d'un côté, effectivement,
00:01:04 on entend les ONG qui disent "oui, réfugiés de guerre", etc., etc.
00:01:08 et d'un autre côté, on entend les personnes que vous interviewez,
00:01:12 et qui disent "non, non, non, attendez, il y a des raisons économiques et on explique pourquoi".
00:01:17 Alors, comment ça se passe, qu'est-ce que vous avez vu,
00:01:19 en résumant évidemment, on est à la radio,
00:01:22 Eric Tegner, qu'est-ce que vous avez vu à Lampedusa,
00:01:24 et qui vous a confirmé dans ce que vous regardez depuis quelques mois ?
00:01:27 - Oui, exactement. En effet, moi, ça fait 6 mois que j'enquête sur le terrain,
00:01:31 je suis allé en Tunisie, où j'ai vu certains de ces migrants, en fait,
00:01:35 qui étaient sur le point de partir à Lampedusa,
00:01:37 je suis allé à Ceuta, dans une enclave espagnole au Maroc,
00:01:40 j'ai fait toute la route des Balkans,
00:01:41 Lesbos aussi, qui a vécu ce que vivait Lampedusa il y a quelques années,
00:01:45 tout ça pour une enquête qui sort dans 10 jours, le 27 septembre,
00:01:47 pour le magazine de Livre Noir,
00:01:49 et effectivement, je me suis rendu,
00:01:51 on était la première équipe de journalistes français sur place à Lampedusa,
00:01:55 et ce que j'y ai vu était complètement à l'opposé
00:01:57 de ce qu'on entend aujourd'hui dans les médias,
00:01:59 j'ai absolument tout filmé sur place, donc tout est sourcé.
00:02:03 Et qu'est-ce qu'ils nous disaient ?
00:02:04 Globalement, à 90%, ceux que j'ai interrogés,
00:02:07 et je n'ai fait que ça non-stop pendant 72 heures,
00:02:11 me disaient "je fuis la misère dans mon pays",
00:02:14 "je viens en Europe pour gagner de l'argent",
00:02:18 "mon pays n'est pas en guerre",
00:02:19 il y avait qui ? Il y avait des Ivoiriens,
00:02:21 il y avait des Guénéens,
00:02:23 il y avait des Maliens,
00:02:24 il y avait des Camerounais,
00:02:25 donc énormément de francophones,
00:02:27 qui étaient de facto intéressés de venir en France.
00:02:30 J'ai également interviewé un Burkina Bé,
00:02:33 quelqu'un qui venait du Burkina Faso,
00:02:35 et qui me disait très clairement
00:02:37 "je viens aussi parce que j'aime le football", etc.
00:02:40 donc il y a toujours ce côté, vraiment, pour eux, c'est l'El Dorado la France,
00:02:43 c'est un rêve,
00:02:45 et qui me disait "vous savez, je viens aussi pour les aides sociales".
00:02:48 Ça, il y a la vidéo sur les réseaux sociaux.
00:02:50 Et il disait...
00:02:51 - Oui, vous disiez "comme ça, je viens pour les aides sociales".
00:02:53 - Pour les aides sociales, et au Burkina Faso,
00:02:55 on en parle, de ces aides à la télévision et sur les réseaux sociaux.
00:02:59 - Ah, vous voulez dire qu'à la télévision Burkina Bé,
00:03:01 ils vivent en France... - Ils en parlent,
00:03:02 ils sont complètement au courant,
00:03:03 et j'en ai parlé justement à ces migrants-là,
00:03:05 ils étaient au courant de tout ça.
00:03:07 Et j'ai vu, pour être honnête,
00:03:08 à peu près une centaine de Tunisiens seulement,
00:03:11 parce que j'entends les responsables européens qui disent que
00:03:13 ce sont essentiellement des Tunisiens qui fuient
00:03:16 la misère économique qui effectivement existe en ce moment en Tunisie,
00:03:19 mais je suis tombé sur un groupe où ils m'ont dit
00:03:22 "nous ne sommes qu'une centaine".
00:03:23 Globalement, tout le reste, c'était de l'immigration économique,
00:03:26 à part quelques Syriens et quelques Afghans.
00:03:28 Et moi, il y a quelque chose, à un moment donné,
00:03:30 qui m'a en fait choqué,
00:03:32 c'est que je me suis rendu,
00:03:33 parce que je faisais des allers-retours entre le hot-spot,
00:03:35 qui était ouvert à la presse, en tout cas à l'entrée,
00:03:38 et le bateau où, justement, ces migrants étaient amenés,
00:03:42 après avoir été enregistrés...
00:03:43 - D'où débarquaient ces migrants, le bateau.
00:03:45 - Ils débarquent, ensuite ils vont au hot-spot,
00:03:47 ils y passent quelques jours, puis ils sont enregistrés,
00:03:49 et ils sont ramenés à des bateaux,
00:03:50 des bateaux de la marine italienne,
00:03:53 qui les amènent là, en Sicile et en Italie,
00:03:55 pour ensuite les répartir en Europe.
00:03:56 Et à ce moment-là, du coup, j'ai interviewé tous ces migrants,
00:03:59 qui m'expliquaient à nouveau "nous venons pour des raisons économiques",
00:04:02 quand je leur demandais d'ailleurs "mais vous savez,
00:04:05 il y a également du chômage en France et en Europe".
00:04:07 Ils me répondaient "oui, mais l'accès au travail est plus facile".
00:04:09 Je leur disais "mais vous pourrez travailler si vous n'avez pas de papier ?"
00:04:12 Ils me répondaient "mais oui, je le pourrai,
00:04:14 parce que j'ai de la famille là-bas qui me dit que c'est possible".
00:04:16 Et qui me dit que derrière, peut-être que je gagnerais ces papiers.
00:04:19 C'est intéressant, parce qu'en ce moment, on parle de la question
00:04:21 du possible appel d'air si jamais on légalise
00:04:24 ces 100 papiers qui travaillent sur les métiers en zone tendue.
00:04:26 Et lorsque j'ai interviewé ces personnes-là,
00:04:28 il y a une personne de l'European Union for Asylum,
00:04:32 c'est-à-dire en fait un groupe de l'Union Européenne,
00:04:35 exactement, qui est financé par l'Union Européenne,
00:04:37 qui s'occupe de l'asile.
00:04:39 Et elle vient me voir cette personne,
00:04:41 et elle me dit "vous n'avez pas le droit de filmer les visages de ces migrants".
00:04:45 Je dis "mais pourquoi en fait, à un moment donné,
00:04:47 moi vous savez je suis habitué aussi à voir toutes ces vidéos d'SOS Méditerranée,
00:04:50 où on voit des migrants qui disent "nous sommes des réfugiés de guerre",
00:04:53 et c'est sur les réseaux sociaux, c'est alimenté, c'est sur le site internet.
00:04:56 Donc je lui dis "pourquoi ?"
00:04:57 Elle me dit "mais vous savez, ces personnes-là,
00:05:00 elles sont en règle générale en train de préparer un dossier
00:05:03 de demande de droit d'asile, parce qu'elles sont persécutées dans leur pays".
00:05:06 Mais je lui dis "mais en fait non, c'est pas ça qu'ils me disent".
00:05:08 Je lui dis "oui mais si vos vidéos, derrière ils finissent,
00:05:11 ils sont renvoyés par l'ambassade à la Cour notamment nationale du droit d'asile en France,
00:05:16 sur laquelle on a enquêté également chez Livrenant en écoutant énormément d'auditions,
00:05:19 si on envoie ces vidéos-là, leur demande de droit d'asile va être retoquée,
00:05:23 parce que le juge va leur dire "mais monsieur,
00:05:25 à un moment donné vous me dites que vous êtes réfugié de guerre,
00:05:27 alors qu'en fait quand vous êtes arrivé à Lampedusa,
00:05:30 un journaliste vous lui avez dit que c'était un réfugié économique".
00:05:33 Et ça, ça m'a scandalisé, parce qu'en fait ça m'a fait prendre conscience de quoi ?
00:05:36 Que à chaque fois, on laisse justement le pouvoir médiatique aux ONG,
00:05:41 qui sont les premiers à réceptionner les migrants aux frontières européennes.
00:05:45 - Et qui les brief à ce moment-là. - Et qui les brief.
00:05:46 - Qui leur dit "voilà, il faut dire ça, ça et ça". - Clairement, le jour où ils arrivent en France,
00:05:49 ils répondent beaucoup moins facilement.
00:05:51 Ils vous disent systématiquement qu'ils sont réfugiés de guerre,
00:05:53 alors qu'en fait à Lampedusa, ils étaient ravis de pouvoir me parler.
00:05:56 Ils étaient ravis. Et donc ils expliquaient tout.
00:05:59 Et cela, ça ne sortait pas. Et ça ne sortait pas non plus autant sur des médias,
00:06:03 je pense notamment à vos confrères de BFMTV, j'en parle parce que hier,
00:06:07 il y a eu justement une échappée un peu entre le journaliste de BFMTV sur place
00:06:13 et Nadine Borano, parce qu'effectivement, le journaliste de BFMTV
00:06:17 n'expliquait pas ce que j'ai vu. Pourtant, on était à peu près dans le même coin.
00:06:21 - Dans la même situation. - Et qui allait expliquer qu'en fait,
00:06:23 non, il y avait beaucoup de réfugiés de guerre, je ne l'ai pas vu en fait.
00:06:27 Et il ne disait pas qu'il y avait des réfugiés économiques, tout comme
00:06:30 il allait expliquer qu'il y avait énormément de femmes et d'enfants.
00:06:33 Il y en avait, je pense, à peu près 10%, mais c'était majoritairement des hommes.
00:06:38 - Des hommes jeunes, mais des hommes... - Quand vous dites 10%, c'est-à-dire qu'il y avait 90% d'hommes.
00:06:41 - 90% étaient des hommes et 90% des gens que j'ai interrogés
00:06:45 venaient pour des raisons économiques. Ça, il faut le savoir, parce que ça veut dire que quand
00:06:49 aujourd'hui, Emmanuel Macron, Elisabeth Borne ou certains responsables européens
00:06:53 comme Ursula von der Leyen nous disent que c'est notre devoir,
00:06:57 eu égard à notre Constitution, de les recevoir dans le cadre du droit d'asile
00:07:01 parce que ce sont des réfugiés de guerre, c'est un mensonge, tout simplement.
00:07:04 Lorsque je vois justement une dépêche de l'AFP qui reprend les termes
00:07:08 d'un haut commissaire européen qui dit "au bout de 6 jours, nous ne sommes pas en mesure
00:07:12 de savoir qui sont ces gens". À quel moment, moi, tout seul, j'arrive à le savoir ?
00:07:17 Vous savez, c'est facile. Vous allez au niveau du hotspot, l'adresse, elle est sur Google Maps,
00:07:21 ce n'est pas caché. Vous allez au niveau du hotspot de Lampedusa, vous vous mettez à l'entrée,
00:07:25 vous avez le droit de le faire, et il y a un filtrage en fait, vous les voyez passer un par un.
00:07:28 Moi, je me positionnais là, j'attendais, et je leur disais "vous venez d'où ?"
00:07:32 Et donc je savais que samedi matin, il y a eu une arrivée de Camerounais,
00:07:35 que la veille, c'était essentiellement des Guénéens, que les premiers à être arrivés,
00:07:39 c'était des Tunisiens. Ça, je le sais. Donc ça veut dire qu'ils le savent en fait,
00:07:43 parce qu'ils ont beaucoup plus de moyens, mais ils le cachent. Parce que je pense,
00:07:46 et je l'ai vu, j'ai été surpris aussi, c'est-à-dire qu'en fait, ils se sont laissés dépasser.
00:07:50 Et pendant 24 heures, 36 heures, il y a eu toutes ces images qui ont circulé,
00:07:54 c'était objectivement le bazar, et ils ont essayé de reprendre le contrôle,
00:07:57 et ils ont évacué en espace d'une nuit, la moitié du camp, sur les terres justement européennes et de Sicile.
00:08:03 - Ils les ont évacués où ? - Ils les ont évacués dans certains ports de Sicile,
00:08:07 le port de Campéonné, et ils les ont évacués également dans des ports d'Italie.
00:08:12 Parce que, je l'ai bien senti, ils refusent de faire la même chose qui s'est passé avec l'Ocean Viking,
00:08:16 c'est-à-dire une arrivée claire dans un bateau unique sur un port français.
00:08:21 Ça, ça marque tout le monde. Sauf qu'aujourd'hui, les gens pensent que ces migrants sont encore à Lampedusa,
00:08:26 alors qu'il y en a déjà plusieurs centaines à Menton.
00:08:29 Dans le même temps, Darmanin dit qu'il ne va pas les accueillir.
00:08:31 - Et les ONG qui sont là, donc, adoptent le point de vue en disant "Attention, vous êtes tous réfugiés de guerre,
00:08:35 il y a des avocats, on leur apprend les éléments de langage qu'il faut qu'ils aient". C'est ça ?
00:08:40 - Bien sûr, vous savez, moi dans ce magazine qu'on sort le 27 septembre, il y a deux enquêtes qui sont intéressantes.
00:08:45 La première, c'est celle d'une de mes journalistes qui a passé trois mois en infiltration comme bénévole au sein d'Utopia 56.
00:08:53 Donc elle a participé à un ensemble de formations, elle était tellement engagée qu'ils lui proposaient d'ailleurs des promotions, etc.
00:09:01 Et on démontre dans cette enquête que justement, ils sont dans cette logique, ils savent très bien que ces réfugiés sont des réfugiés économiques,
00:09:09 et ils leur disent de toute façon, il n'y a qu'avec le droit d'asile qu'ils peuvent passer.
00:09:13 Donc il faut leur apprendre ça, il faut leur apprendre aussi qu'en fait, au niveau de Châtelet, vous pouvez avoir à 10 euros une attestation civile.
00:09:24 Ils expliquent tout cela. Et de l'autre côté... - Attendez, au niveau de Châtelet, attestation civile ?
00:09:28 - Il y a des endroits où en fait, vous avez besoin... - Châtelet à Paris, vous voulez dire ?
00:09:30 - Oui, Châtelet à Paris, vous avez besoin d'un certain nombre de documents pour faire vos demandes, etc.
00:09:34 Pour aussi parfois justifier votre âge, pour dire que vous êtes mineur, et ça, ces documents-là, s'achètent à 10 euros.
00:09:40 Donc ça, on l'expliquera en détail dans cette enquête.
00:09:43 Et le deuxième point, c'est la Cour nationale du droit d'asile.
00:09:45 Elle est à Montreuil, il y a à peu près 48 chambres, il y a 13 auditions par chambre chaque jour.
00:09:49 Donc c'est énorme, c'est complètement saturé.
00:09:51 Et donc, un de mes... mon journaliste, mon rédacteur en chef, Jules Laurence, il s'y est rendu,
00:09:56 et dedans, donc en fait, il a auditionné, en disant qu'il était étudiant, parce qu'en fait, il bloque ça aux journalistes.
00:10:01 Il a écouté un peu tous les récits qui étaient racontés.
00:10:04 C'était absolument toujours le même récit.
00:10:07 Les mêmes types d'avocats, qui derrière étaient ravis, dans la salle d'attente, à les briefer,
00:10:12 et à leur expliquer "c'est bon, ça a bien marché", etc.
00:10:14 Et ça, c'est absolument déroutant.
00:10:17 - La structure langagière, la structure sémantique, absolument la même, uniforme, etc.
00:10:21 - Mais bien sûr, et c'est un parcours en fait, c'est un parcours.
00:10:24 Ils arrivent à un endroit, ils ont le package pour venir, et ils connaissent toutes les procédures sur place.
00:10:28 - Oui, cette mécanique est assez... je dirais pas plus que préoccupante.
00:10:34 Enfin, en tout cas, elle est tellement démonstrative de ce qui se passe aujourd'hui.
00:10:38 Je te demande, Eric Ternay, à rester avec nous.
00:10:40 On va appeler Charles-Henri Gallois.
00:10:42 Bonjour Charles-Henri Gallois.
00:10:44 - Bonjour Henri Bercoff.
00:10:46 - Bonjour. Vous êtes président de Génération Frexit,
00:10:48 et vous avez écrit "Les illusions économiques de l'Union européenne".
00:10:51 Mais là, on va parler de quelque chose, je vous ai lu sur les réseaux sociaux récemment.
00:10:56 Et écoutez ce que disait, juste un mot, ce matin, David Lislard, le maire de Cannes,
00:11:03 qui passait à Sud Radio, chez Jean-Jacques Bourdin, voici ce qu'il disait.
00:11:08 - En termes de mesures, il faut rétablir la possibilité d'expulser les clandestins,
00:11:13 qui a été supprimée fin 2012, de mémoire.
00:11:16 Donc, rétablir le délit de séjour illégal.
00:11:19 Il est évident qu'il faut revoir les conditions du droit du sol.
00:11:21 On a commencé à le faire sur Mayotte, mais aujourd'hui, on a un droit qui...
00:11:26 - Trop permissif.
00:11:27 - Si vous voulez, moi je suis attaché à l'état de droit.
00:11:29 Il y a des gens qui disent qu'il faut quitter l'état de droit.
00:11:30 L'état de droit, c'est la liberté.
00:11:32 Mais l'état de droit, il n'est pas figé, il ne faut pas le fossiliser.
00:11:34 L'état de droit, ça ne doit pas être l'impossibilité du droit de l'État d'appliquer des mesures.
00:11:40 Donc, ce qui est proposé, par voie référendaire, pour dépasser les blocages du droit européen,
00:11:47 notamment la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme, ou du Conseil d'État...
00:11:52 - Alors, oui, référendum, jurisprudence, au QDF, les clandestins, il faut faire des lois,
00:11:58 il faut revenir, remigration, etc.
00:12:00 Chacun y va de ses propositions.
00:12:03 Charles-Henri Gallois, aujourd'hui, et vous avez écouté ce que disait Éric Tegner,
00:12:07 et ses reportages qu'on peut voir sur Livre Noir, qui sont très parlants en tout cas,
00:12:11 est-ce qu'aujourd'hui, dans le cadre de l'Union européenne, des lois de l'Union européenne,
00:12:15 soyons extrêmement clairs, aujourd'hui, ils arrivent, qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:12:19 Est-ce qu'on peut vraiment, dans le cadre de l'Union européenne telle qu'il s'opère aujourd'hui,
00:12:24 et Ursula von der Leyen était encore à Lampedusa,
00:12:27 qu'est-ce que vraiment on peut faire sans transgresser les lois ou les dictades de l'Union européenne ?
00:12:34 Déjà, là, ce qu'il faut dire aux Français, il faut dire les choses.
00:12:39 Il faut arrêter, je pense, disons, les Français en ont marre
00:12:42 qu'on leur raconte des salades et qu'ils soient pris pour des imbéciles,
00:12:44 c'est-à-dire que, moi, je suis favorable à l'application des QDF,
00:12:48 je suis bien évidemment favorable à l'expulsion des étrangers délinquants,
00:12:51 et favorable, d'ailleurs, ces gens-là ne devraient pas être accueillis sur nos côtes,
00:12:54 on devrait les renvoyer directement dans les ports d'origine.
00:12:58 La problématique qui se pose, c'est à partir du moment où vous êtes dans l'Union européenne
00:13:01 et dans l'espace Schengen, je veux dire dans l'espace Schengen,
00:13:04 ou même, d'ailleurs, c'est dans les traités de l'Union européenne,
00:13:06 l'absence de contrôle aux frontières.
00:13:08 Mais vous pouvez expulser demain les étrangers délinquants ou les QDF,
00:13:12 c'est-à-dire qu'ils peuvent revenir du jour au lendemain sans aucun contrôle,
00:13:16 par l'Italie, par la Grèce ou par l'Espagne.
00:13:18 Ce n'est pas très compliqué de comprendre que quand on n'a pas de frontière nationale,
00:13:22 c'est bien plus facile d'aller en France.
00:13:24 Vous avez deux frontières, normalement, si chacun avait ses frontières nationales,
00:13:27 pour ce qui est de l'Espagne et de l'Italie,
00:13:28 mais pour ce qui est de la Grèce, par exemple, qui est un grand lieu de passage,
00:13:32 vous devez passer, si chacun avait ses frontières nationales,
00:13:34 par l'Albanie, le Monténégro,
00:13:37 vous devez passer également par la Croatie, par la Silovanie, par l'Italie, puis par la France.
00:13:41 Vous voyez bien que les obstacles sont bien plus nombreux et que là, c'est dissuasif.
00:13:45 Et il y a d'autres problématiques.
00:13:46 C'est bien gentil ce que dit David Lissner,
00:13:48 mais c'est la directive retour de l'Union européenne, en fait,
00:13:51 ce qui fait que, imaginez bien, quand vous récupérez un immigré illégal en France,
00:13:56 vous n'avez pas le droit de l'expulser.
00:13:57 Ça doit être volontaire.
00:13:59 - Vous n'avez pas le droit de l'expulser.
00:14:01 Si un immigré illégal arrive en France...
00:14:03 - Non, vous n'avez pas le droit de l'expulser, en premier temps.
00:14:05 - En moins, si c'est l'autorité française, je ne peux pas l'expulser.
00:14:07 C'est ça que vous me dites.
00:14:08 - Je ne peux pas l'expulser.
00:14:09 Donc en réalité, il est complètement illusoire de dire que,
00:14:12 dans le cadre de l'espace Schengen et de l'Union européenne,
00:14:14 on va lutter contre l'immigration illégale.
00:14:15 D'ailleurs, Georgia Meloni, qui avait été élue là-dessus,
00:14:18 elle avait fait exactement le même sketch pendant sa campagne.
00:14:20 L'immigration illégale a doublé depuis qu'elle est là.
00:14:23 Et pour ce qui est même de l'immigration illégale...
00:14:24 - Charlin Riegel, restez avec nous.
00:14:26 On a juste une petite pause.
00:14:27 Restez avec nous et on est avec Éric Tegner.
00:14:30 On continue.
00:14:31 C'est quand même très passionnant.
00:14:32 Ça concerne absolument tout le monde.
00:14:34 C'est le tableau dans lequel nous vivons et nous vivrons.
00:14:37 - Et si vous voulez réagir, n'hésitez pas 0 826 300 300.
00:14:40 Si vous voulez poser une question à Éric Tegner ou Charlin Riegel, 0 826 300 300.
00:14:45 Tout de suite.
00:14:46 - Avec Éric Tegner, directeur de la rédaction de Livre Noir,
00:14:48 avec Charles-Henri Gallois, président de Génération Frexit.
00:14:52 On parle effectivement de Lampedusa,
00:14:54 comme on parlerait de l'Esbos,
00:14:55 comme on parlerait d'autres points de friction,
00:14:58 d'autres hot spots qui sont très hot, hélas.
00:15:01 Et Charlin Riegel, juste et très rapidement,
00:15:04 malheureusement, on n'a pas tellement de temps,
00:15:07 mais on reprendra ces discussions parce qu'elle est capitale.
00:15:10 Et ce n'est pas seulement une discussion et des mots.
00:15:12 Ce sont des êtres humains.
00:15:14 Il ne faut pas l'oublier.
00:15:15 Au fond, vous dites, vous, on ne peut pas expulser.
00:15:18 Vous vous dites évidemment, Charlin Riegel,
00:15:21 il faut sortir de l'Union européenne.
00:15:24 Certes, mais à supposer que ce soit fait,
00:15:28 et ce n'est pas demain la veille,
00:15:29 est-ce que la France seule,
00:15:31 ou en tout cas la France retrouvant sa souveraineté,
00:15:33 peut enrayer ce qui est en train de se passer,
00:15:37 sachant qu'en qu'une fois, comme dit Éric Tegner,
00:15:39 les 90% sont des réfugiés économiques
00:15:42 et on a tout ce problème ?
00:15:44 - Oui, je pense qu'il faut arrêter de...
00:15:49 Je veux dire, on se moque des gens.
00:15:50 Ces bateaux, ils sont arrivés,
00:15:52 il n'y a pas 6 000 personnes qui arrivent du jour au lendemain.
00:15:54 C'est complètement organisé.
00:15:55 Et maintenant, on a des moyens évidemment technologiques,
00:15:58 militaires, de satellites, de drones ou autres,
00:16:00 pour savoir précisément
00:16:02 s'il y a des bateaux ou pas qui traversent la Méditerranée.
00:16:04 Donc c'est évidemment, une fois que vous avez repris le contrôle
00:16:07 et que vous n'êtes plus soumis aux règles de l'Union européenne,
00:16:09 vous pouvez faire ce travail.
00:16:10 Vous pouvez empêcher les bateaux de venir.
00:16:13 C'est exactement d'ailleurs ce que fait l'Australie.
00:16:15 Mais là où il faut en être honnête,
00:16:16 moi je suis favorable à un référendum sur l'immigration.
00:16:19 Mais il faut dire les termes.
00:16:20 C'est-à-dire qu'un référendum sur l'immigration,
00:16:23 sans référendum sur l'appartenance à l'Union européenne,
00:16:26 c'est Georgia Melanie.
00:16:28 C'est une trahison.
00:16:29 C'est le Karcher sans eau de Nicolas Sarkozy.
00:16:32 Si vous voulez le Karcher avec de l'eau,
00:16:34 il faut oui un référendum sur l'immigration,
00:16:36 mais il faut qu'il soit couplé avec un référendum
00:16:38 sur l'appartenance à l'Union européenne
00:16:39 parce que c'est bien gentil référendum sur l'immigration,
00:16:42 mais vous ne pourrez pas appliquer les résultats
00:16:44 si vous n'avez pas l'autre référendum en parallèle.
00:16:46 Donc c'est tout ce qu'il faut dire.
00:16:47 Là on parle de l'immigration illégale,
00:16:49 mais je rappelle aussi quand même que l'immigration illégale,
00:16:52 c'est énorme.
00:16:53 C'est 500 000 personnes en France l'année dernière.
00:16:55 C'est une ville comme Toulouse.
00:16:56 En deux ans, c'est une ville comme Marseille.
00:16:58 Quel est le premier pourvoyeur ?
00:17:00 C'est le regroupement familial
00:17:01 qui est lui aussi gravé dans le marbre
00:17:03 par une directive de l'Union européenne.
00:17:04 Je rappelle que Salvini,
00:17:05 quand il était au pouvoir sur l'immigration légale,
00:17:07 ça n'a pas bougé parce qu'on ne peut pas en fait lutter
00:17:10 contre les règles de l'Union européenne
00:17:12 parce que le droit vous en empêche.
00:17:14 La supériorité du droit européen sur le droit national
00:17:16 est inscrite au niveau des juridictions européennes.
00:17:18 Dans notre constitution, il y a l'appartenance à l'UE.
00:17:21 Et donc c'est toute cette jurisprudence de l'Union européenne
00:17:23 qui fait que vous devez vous en extraire.
00:17:26 Et j'ajoute que n'ayant plus notre souveraineté monétaire,
00:17:29 si on n'applique pas les règles de l'Union européenne
00:17:31 comme certains préconisent,
00:17:32 non seulement il y a des amendes,
00:17:33 mais il y a surtout la BCE
00:17:34 qui peut vous tromper le robinet monétaire.
00:17:36 - Et on est au courant, vous savez,
00:17:39 les amendes si vous refusez tel ou tel migrant,
00:17:41 telle amende, etc.
00:17:43 - Oui, avec le pacte.
00:17:44 - Tout à fait. Alors, Charles-Éric Gallois, merci.
00:17:46 Éric Tegner, au fond, sur place,
00:17:49 on se dit d'un côté, on se dit, voilà,
00:17:51 sur le, je dirais, sur le méga paysage,
00:17:56 on se dit, voilà, on est en fait,
00:17:58 c'est Gulliver et Lilliput,
00:17:59 on est enserré dans une série de choses.
00:18:02 En fait, c'est même pas on est pour, on est contre.
00:18:05 On a l'impression qu'on ne peut rien faire.
00:18:07 Et vous, sur le terrain,
00:18:08 vous constatez aussi cela quelque part,
00:18:11 c'est-à-dire qu'il y a un système très organisé,
00:18:13 effectivement, 10 000 personnes
00:18:14 qui arrivent en quelques jours,
00:18:16 et puis enfin tout le système.
00:18:17 Mais au fond, la question qu'on peut se poser,
00:18:20 et on se dit, mais alors moi, si je suis africain,
00:18:23 donc évidemment que j'ai envie d'aller en Europe,
00:18:24 évidemment que j'ai envie de profiter,
00:18:26 mais je comprends aussi.
00:18:27 Qui ne comprendrait pas ça ?
00:18:28 Mais en même temps, combien ?
00:18:29 10 millions, 100 millions, 50 millions ?
00:18:32 C'est quand même assez hallucinant quand tu réfléchis.
00:18:36 - C'est vrai que moi, avant d'arriver à Lampedusa,
00:18:39 j'avais plein d'idées en tête.
00:18:40 C'est-à-dire, on a toujours, on écoute ces propositions
00:18:43 qui peuvent être faites,
00:18:43 l'idée aussi de réformer Schengen,
00:18:45 ou de dédier Schengen uniquement aux Européens.
00:18:49 Quand on y est, on se sent totalement dépassé.
00:18:51 Parce que, évidemment que ces migrants étaient très touchants.
00:18:55 C'est-à-dire que moi, le premier soir où je suis arrivé,
00:18:58 je suis allé au restaurant le soir pour dîner,
00:19:00 et en fait, il y avait plein de jeunes Ivoiriens juste devant
00:19:03 qui étaient en train de demander, tout simplement,
00:19:06 qu'on leur donne de la nourriture, etc.
00:19:08 C'est très difficile.
00:19:10 Mais en fait, il y a un aspect qui est important,
00:19:13 c'est que la crise, elle est vraiment devant nous.
00:19:16 Moi, je vous disais, quand j'étais en Tunisie,
00:19:18 en fait, il y en a énormément.
00:19:20 Et ce que est en train de faire la Tunisie,
00:19:21 c'est qu'ils sont justement en train de dire
00:19:23 "on en a assez des subsahariens".
00:19:24 Donc, il y a un accès au travail qui est beaucoup plus difficile.
00:19:27 - Il y a vraiment un problème presque racial entre
00:19:29 les dûneurs et les subsahariens.
00:19:31 - Clairement, il y a des guerres entre eux.
00:19:33 C'est-à-dire que dans le hot spot,
00:19:34 il y avait des guerres entre maghrébins et subsahariens.
00:19:39 Ça, c'était réel.
00:19:40 Lorsque j'interrogeais les Guinéens, par exemple,
00:19:43 avec qui j'ai beaucoup parlé pendant près d'une heure,
00:19:45 je leur disais "mais en fait, les Tunisiens, comment ça se passe ?"
00:19:48 Ils disaient "mais ils sont racistes,
00:19:49 tous les maghrébins sont racistes".
00:19:51 Et je leur dis "mais attendez, je croyais que c'était les Européens blancs".
00:19:53 Ils disaient "mais non, pas du tout".
00:19:54 Et donc, en fait, il faut comprendre que c'est un...
00:19:56 Moi, je marche beaucoup Compostelle.
00:19:58 Compostelle, ça fonctionne étape par étape.
00:20:00 On se ressource, on fait une autre étape.
00:20:02 Eh bien, eux, c'est leur chemin de Compostelle.
00:20:04 Ils partent d'un pays, ils vont dans un autre pays,
00:20:06 ils travaillent deux, trois mois,
00:20:07 ils gagnent de l'argent pour pouvoir payer le passeur sur rame.
00:20:09 Parce qu'ils ne partent pas avec 20 000 euros.
00:20:10 À ce moment-là, ils font une étape.
00:20:13 Tunisie, ils vont traverser avec le passeur,
00:20:15 ça coûte 4 à 5 000 dirhams.
00:20:17 Et une fois qu'ils arrivent en Europe,
00:20:18 il y a transfert union, on peut leur envoyer de l'argent, etc.
00:20:21 Ça fonctionne absolument comme ça partout.
00:20:23 Mais ce qu'il faut comprendre aussi,
00:20:25 c'est qu'effectivement, à partir du moment
00:20:27 où la raison pour laquelle ils viennent,
00:20:28 c'est une raison économique,
00:20:30 en fait, ils vont tous vouloir venir.
00:20:33 Et ceux qui viennent aujourd'hui,
00:20:34 c'est ceux qui, tout simplement, ont le plus d'argent,
00:20:36 ont le plus de ressources.
00:20:37 C'est ce que disait déjà Stephen Smith
00:20:38 dans "Ruée vers l'Europe".
00:20:40 Et ça, c'est important de le souligner.
00:20:42 Et j'entendais aussi des responsables politiques
00:20:44 qui disaient "Mais vous savez,
00:20:45 c'est difficile pour ces migrants de quitter leur famille".
00:20:47 Eh bien, pas forcément.
00:20:48 Parce que leur famille, souvent, elle est en France.
00:20:50 C'est ce qu'ils me disaient.
00:20:51 Ils me disaient à un moment donné,
00:20:52 ça fait des années qu'il y a la route.
00:20:54 Bien sûr, donc en fait, il revient.
00:20:55 On est en train d'assister au transfert d'un continent
00:20:59 vers un autre, tout simplement.
00:21:00 Et ça, on se sent désarçonné.
00:21:02 Et au-delà de toutes les mesures qu'on peut faire,
00:21:05 la principale mesure à faire,
00:21:07 c'est de leur envoyer un message.
00:21:09 Qu'il ne soit pas un message technique,
00:21:10 qu'il soit le message qui dit
00:21:11 que s'ils viennent effectivement illégalement,
00:21:13 ils finiront par retourner chez eux.
00:21:15 Donc, ils vont comprendre qu'ils vont devoir
00:21:17 travailler pendant six mois et traverser le monde
00:21:19 pour, au final, avoir perdu plein d'argent
00:21:21 et devoir rentrer chez eux.
00:21:22 S'ils comprennent ça, ça va limiter.
00:21:24 Bien sûr que ça ne va pas l'arrêter.
00:21:26 Ça, c'est une évidence.
00:21:27 Mais ça va la limiter très fortement.
00:21:29 Et ça, c'est important d'en avoir conscience.
00:21:31 - On va parler de tout ça avec vous.
00:21:34 Merci Éric Tegner.
00:21:35 Merci Charles-Henri Gallois.
00:21:37 Je crois que c'est très très très important
00:21:38 vraiment de voir le réel.
00:21:40 Après, chacun fait son choix ou ses choix.
00:21:43 - Je vais vous dire évidemment,
00:21:46 Carmen de Bizet,
00:21:49 l'extraordinaire opéra de Georges Bizet,
00:21:52 évidemment, qui se passe
00:21:54 dans une fabrique de tabac
00:21:55 et avec le beau Matador.
00:21:57 Et nous avons un Matador ici, Marc Serrano.
00:21:59 Bonjour. - Bonjour.
00:22:01 - C'est un toréreau.
00:22:02 Et on parle de quelque chose qui est...
00:22:05 Vous savez, j'ai fait beaucoup d'émissions
00:22:08 dans ma vie, à la télévision, à la radio.
00:22:10 Les seuls moments où j'ai eu pratiquement
00:22:13 des bagarres physiques,
00:22:15 c'est entre Pro Corrida et Anti Corrida.
00:22:18 C'est un sujet extrêmement...
00:22:22 Je dirais extrêmement...
00:22:24 Comment on peut dire ? Vraiment...
00:22:26 Qui touche à l'émotion, qui touche à tout.
00:22:28 Bon, mais là on n'est pas là pour parler de cela.
00:22:30 On n'est pas là pour parler pour les Pro et Anti Corrida.
00:22:32 On a fait des émissions là-dessus.
00:22:34 Et puis chacun a son avis.
00:22:36 Beaucoup de choses à dire.
00:22:37 Mais il y a quelque chose,
00:22:39 et vous venez aussi pour ça, Marc Serrano.
00:22:41 C'est que vous dites que
00:22:43 vous organisez des Corrida de bienfaisance,
00:22:45 vous et vos amis,
00:22:48 avec les bénéfices,
00:22:51 enfin l'argent est destiné aux enfants malades.
00:22:52 C'est bien ça ?
00:22:53 Vous savez combien de temps que vous le faites ?
00:22:56 - Alors tout d'abord, je vous remercie de m'inviter.
00:22:58 C'est un très grand plaisir d'être ici.
00:23:00 Ça fait plus de 10 ans maintenant
00:23:02 que j'organise un festival
00:23:05 dont les bénéfices vont aux enfants malades.
00:23:08 Alors à plusieurs associations.
00:23:10 Ça a été la clé sur Montpellier.
00:23:12 L'année dernière, ça a été le service de pédiatrie
00:23:15 d'Arles et des associations aussi sur Nîmes.
00:23:18 On a pu donner plus de 17 000 euros.
00:23:21 - Ça fait 10 ans que vous faites ça chaque année ?
00:23:25 - Chaque année je fais ça,
00:23:26 et je peux faire ça grâce à tout le milieu torré.
00:23:28 Parce qu'il faut savoir que le milieu torré
00:23:29 est un milieu généreux.
00:23:31 C'est un milieu animaliste et humaniste.
00:23:36 - Alors là, vous allez susciter des hurlements d'un côté
00:23:39 et des approbations de l'autre, mais c'est bien.
00:23:42 - Je pèse mes mots et comme je vous le disais,
00:23:45 je me sens professionnellement animaliste
00:23:48 puisque nous savons ce qu'est un animal.
00:23:52 Et plus qu'un éleveur,
00:23:53 plus qu'un toréro, un éleveur le sait.
00:23:55 Tous les jours, ils sont proches d'eux.
00:23:57 On est très conscient de ce qu'ils sont.
00:24:00 Mais dans ce cadre-là, on est très humanistes
00:24:02 et je me considère tel.
00:24:05 Et c'est pour ça que chaque année,
00:24:06 nous organisons un festival.
00:24:08 Et je peux l'organiser avec l'aide de tous d'ailleurs.
00:24:11 - Et vous donnez ça à une association
00:24:13 ou à divers hôpitaux ?
00:24:15 - Cette année, si je vous permette
00:24:18 que je rentre un peu plus dans le détail,
00:24:20 cette année, c'est la deuxième année
00:24:22 qui va se dérouler à Méjean,
00:24:24 en Camargue, dans le domaine de Méjean,
00:24:26 qui est un très beau site.
00:24:28 - Dans le domaine de Paul Ricard, c'est ça ?
00:24:30 - Tout à fait, c'est ça.
00:24:31 C'est dans le domaine de Méjean,
00:24:33 qui est un endroit de fête.
00:24:35 Et donc, comme je vous le disais,
00:24:39 c'est un festival qui se peut s'organiser
00:24:41 car toute personne du milieu de Torreigne
00:24:44 amène sa pierre à l'édifice.
00:24:46 C'est-à-dire que les éleveurs font cadeau des taureaux,
00:24:48 les taureaux tournent gratuitement,
00:24:51 les bandes orrières, tous les acteurs sont là,
00:24:53 il y a un bon nombre de bénévoles.
00:24:55 - Tout le monde à titre bénévole ?
00:24:56 - Tout le monde à titre bénévole,
00:24:58 rien n'est payé, il y a même des donateurs aussi
00:25:00 qui permettent de grossir un peu le chèque.
00:25:02 Et ce qu'on en récolte va toujours
00:25:04 à une association pour les enfants.
00:25:06 Et pour les enfants malades.
00:25:08 Pour moi personnellement,
00:25:10 je trouve toujours que la maladie est quelque chose d'injuste
00:25:12 et je trouve que la maladie enfantine l'est encore plus.
00:25:14 - Évidemment.
00:25:16 - Donc cette année, c'est une année un peu particulière
00:25:18 puisqu'on a décidé aussi à travers cette journée
00:25:22 de pouvoir fêter la tauromachie française,
00:25:24 parce qu'il faut savoir que la tauromachie
00:25:26 aujourd'hui est bien française
00:25:28 et on a pu le constater cette année
00:25:30 avec ce que l'on a connu,
00:25:32 le renouveau dans les médias nationaux de la tauromachie
00:25:36 qui ont permis cette année
00:25:38 de re-remplir les arènes comme jamais.
00:25:40 - Et puis il n'y a qu'à voir ce qui se passe à Arles,
00:25:42 à Nîmes et un peu partout.
00:25:44 - Tout à fait, on l'a vécu tout cet été.
00:25:46 On l'a vécu tout cet été et justement,
00:25:48 quand je dis que la tauromachie est française,
00:25:50 c'est-à-dire qu'aujourd'hui on n'a jamais eu autant
00:25:52 d'élevages en France de haut niveau
00:25:54 et de matériaux tauraux de haut niveau.
00:25:56 - Ah oui, ça n'a pas diminué.
00:25:58 - Au contraire, ça augmente de plus en plus.
00:26:00 En plus, comme je vous le disais,
00:26:02 on est d'autant plus heureux
00:26:04 de voir justement
00:26:06 l'intérêt du public
00:26:08 au niveau national des nouveaux aficionnats
00:26:10 de suite aux présences
00:26:12 dans les médias qui sont venus s'intéresser
00:26:14 et qui reviennent aux arènes.
00:26:16 Et donc, on a voulu aussi,
00:26:18 à travers ce festival caritatif
00:26:20 et surtout, je vous dis,
00:26:22 la finalité c'est cette cause,
00:26:24 c'est aussi honorer cette année
00:26:26 la tauromachie française et donc,
00:26:28 c'est un cartel, une affiche
00:26:30 100% française avec des
00:26:32 tauraux français. Alors, je voulais
00:26:34 les citer brièvement.
00:26:36 C'est Lagana Cuyer, Curé de Valder,
00:26:38 Delcampo, Jalaber, Pagès-Mayan,
00:26:40 Tardieu-Fraire et Saint-Sébastien.
00:26:42 - Alors, on ne va pas les citer tous, mais je voudrais savoir,
00:26:44 revenir à ce qui s'est passé quand même au niveau de vos dons
00:26:46 parce qu'il y a eu des problèmes.
00:26:48 - Alors oui, sur les dons, c'est vrai que
00:26:50 souvent, ce qui a été un peu dur
00:26:52 pour nous et surtout, ce que je trouve
00:26:54 dur humainement parlant,
00:26:56 c'est-à-dire qu'il y a eu de nombreuses
00:26:58 associations ou des services de pédiatrie,
00:27:00 j'ai connu ça l'année dernière,
00:27:02 qui avaient dit oui et ils se sont retrouvés
00:27:04 harcelés de mails,
00:27:06 d'insultes, de menaces par des
00:27:08 associations anti-taurines.
00:27:10 Ils ont reculé
00:27:12 sur l'acceptation
00:27:14 du don.
00:27:16 Ce qui me paraît, comme je vous disais
00:27:18 humainement, quelque chose d'incompréhensible
00:27:20 puisqu'on connaît mais on ne connaît pas
00:27:22 la corrida. Je veux dire, à partir de là,
00:27:24 empêcher des enfants
00:27:26 de recevoir un don, ça me paraît horrible.
00:27:28 J'ai toujours, l'association
00:27:30 qui organise ce festival
00:27:32 depuis 10 ans
00:27:34 s'appelle "Un taureau pour un rêve d'enfant"
00:27:36 et on l'a appelé comme ça parce que c'est grâce
00:27:38 au don des taureaux, des éleveurs,
00:27:40 que justement des enfants peuvent réaliser des rêves.
00:27:42 Et je me rappelle, j'ai une très belle histoire
00:27:44 là-dessus, un petit enfant
00:27:46 qui était en fin de vie puisqu'il avait
00:27:48 une leucémie et son rêve, c'était
00:27:50 de partir en voyage avec les chaînes de
00:27:52 traîneau sur un week-end. Et grâce à un festival
00:27:54 organisé, on a pu lui offrir ce rêve-là.
00:27:56 - Et alors justement,
00:27:58 et là, qu'est-ce qui s'est passé ? Parce que,
00:28:00 d'après ce que j'ai compris, il y a par exemple
00:28:02 un hôpital qui a dit "moi je veux bien
00:28:04 de l'argent, mais je ne veux pas qu'on dise
00:28:06 que ça vient de la tauromachie,
00:28:08 de l'association taureau". - Oui, malheureusement,
00:28:10 ce problème-là, on le retrouve souvent,
00:28:12 c'est-à-dire qu'il y a des
00:28:14 associations qui
00:28:16 succombent aux pressions
00:28:18 des anticorridas.
00:28:20 Alors bon, qu'on soit anticorridas soit,
00:28:22 mais qu'on laisse les enfants tranquilles et qu'on
00:28:24 laisse profiter d'un bien-être qu'on
00:28:26 peut leur apporter. - Oui, et puis à partir du moment
00:28:28 où la corrida n'est ni interdite
00:28:30 ni rien,
00:28:32 je veux dire, ça fait partie du paysage
00:28:34 alors que certains n'aiment
00:28:36 pas et s'en révoltent et
00:28:38 le disent ok, mais enfin, il faut savoir
00:28:40 à partir du moment où
00:28:42 c'est légal. Je ne vois pas
00:28:44 en quoi quelqu'un
00:28:46 au niveau des dons, je reparle de ça,
00:28:48 peut dire "non, non, on n'est pas
00:28:50 d'accord, c'est quoi, c'est de l'argent sale,
00:28:52 c'est quoi, c'est bizarre".
00:28:54 - Tout à fait, c'est ce qui nous révolte nous aussi
00:28:56 et qui me paraît injuste,
00:28:58 comme je vous dis, puisque je crois qu'à...
00:29:00 on n'a
00:29:02 pas le droit d'empêcher des enfants
00:29:04 d'être heureux et de pouvoir
00:29:06 priver de quelque chose. En plus,
00:29:08 c'est priver sans compensation, parce qu'encore si on leur
00:29:10 disait "ne prenez pas cet argent, on va vous en
00:29:12 donner", je dirais soit,
00:29:14 soit, quand bien même,
00:29:16 mais ce n'est pas le cas. - C'est quand la prochaine
00:29:18 corrida de bienfaisance ? - Donc la prochaine corrida,
00:29:20 le 22 octobre à Méjane, un cartel,
00:29:22 comme je vous dis, une affiche 100% française
00:29:24 avec plusieurs matardeaux
00:29:26 de plusieurs générations.
00:29:28 S'il sera une fête en famille, il y aura le présent
00:29:30 de toutes les écoles autochtones françaises,
00:29:32 la majorité des éleveurs français
00:29:34 et nous espérons que nous pourrons passer
00:29:36 une très belle journée. - Et donc, pour
00:29:38 ceux qui veulent participer à
00:29:40 au don, etc. - Ah oui,
00:29:42 nous on a des personnes, en fait, qui
00:29:44 viennent participer de manière physique
00:29:46 en achetant leur entrée, puisque tout
00:29:48 est reversé, après on a des personnes qui ne peuvent
00:29:50 pas être là, qui font un don direct.
00:29:52 - Ils peuvent le faire où ?
00:29:54 Sur un site ? - Oui,
00:29:56 on a un
00:29:58 site et puis surtout on a une adresse
00:30:00 mail, un toro.revesenfant,
00:30:02 et à partir de là, on peut donner.
00:30:04 Et puis je remercie aussi
00:30:06 notre parrain de la journée, Philippe
00:30:08 Cobert, l'un des plus grands artistes
00:30:10 français. - Le comédien Philippe Cobert.
00:30:12 - Et voilà, donc pour nous c'est un
00:30:14 très grand honneur qu'il soit
00:30:16 là parmi nous. - Bah écoutez, merci
00:30:18 Marc Serrano. - Merci à vous de votre invitation
00:30:20 et de nous laisser nous exprimer.
00:30:22 - C'est la moindre des choses. - Merci.
00:30:24 - Merci d'avoir été avec nous, restez bien là avec nous.
00:30:26 Celui que vous avez vu,
00:30:28 ce n'est pas, on ne peut pas dire
00:30:30 que ce soit véritablement un gentleman, on ne va pas
00:30:32 le qualifier. C'est très
00:30:34 intéressant parce qu'en tout cas, il a la
00:30:36 sincérité des gens
00:30:38 qui disent "voilà, moi je fais ça,
00:30:40 je profite du système,
00:30:42 je profite à fond du système et
00:30:44 comme il est altruiste, enfin altruiste,
00:30:46 pour 300 euros, il va
00:30:48 vous faire profiter du système".
00:30:50 Quel système ? Eh ben le
00:30:52 système français, le système
00:30:54 formidablement organisé,
00:30:56 là, le poumon d'oxygène,
00:30:58 la mâle céleste
00:31:00 de l'aide sociale à la
00:31:02 française. Voilà, nous avons quand même
00:31:04 de ce point de vue des titres
00:31:06 pour nous réjouir.
00:31:08 Écoutez, c'est un youtubeur, alors il a
00:31:10 enlevé la vidéo là parce qu'on lui a dit que
00:31:12 "ah, ça faisait quand même
00:31:14 quelques remous".
00:31:16 Eh bien nous, on va
00:31:18 vous la faire entendre. Écoutez-la
00:31:20 bien, auditeurs
00:31:22 résistants de Cidradio.
00:31:24 Ça vous donnera peut-être des idées
00:31:26 ou en tout cas, ça vous permettra de comprendre
00:31:28 ce qui se passe vraiment
00:31:30 de façon très précise et incarnée
00:31:32 dans ce doux et cher pays.
00:31:34 Je vous fais une vidéo pour vous dire que
00:31:36 je peux vous accompagner
00:31:38 pour percevoir l'AAH, l'Allocation
00:31:40 Adulte Handicapé. Si vous avez un handicap,
00:31:42 alors moi, il faut savoir que je suis handicapé sur le papier,
00:31:44 je vous rassure, je suis en très bonne santé,
00:31:46 "Alhamdoulilah", je suis en très bonne santé,
00:31:48 j'ai mes jambes, je marche, "Alhamdoulilah",
00:31:50 j'ai mes yeux, je vois, "Alhamdoulilah", je
00:31:52 respire, mais j'ai fait valoir
00:31:54 quelque chose, après je vais pas
00:31:56 rentrer dans le détail parce que mon dossier
00:31:58 médical, je le garde privé, mais j'ai fait valoir
00:32:00 mon handicap, un handicap invisible
00:32:02 auprès de la MDPH qui a reconnu
00:32:04 mon handicap et pour lequel je perçois
00:32:06 une allocation adulte handicapée. Il faut savoir que dans le handicap,
00:32:08 le handicap peut être invisible,
00:32:10 notamment en ce qui concerne le handicap psychique.
00:32:12 Si jamais tu as fait une dépression,
00:32:14 une longue dépression qui t'a conduit à de
00:32:16 nombreuses hospitalisations et qui entrave
00:32:18 ta vie sociale et ta vie professionnelle, tu
00:32:20 peux faire valoir ton burn-out, ta
00:32:22 dépression, au titre du handicap psychique
00:32:24 auprès de la MDPH pour percevoir
00:32:26 l'AAH. Bien évidemment, il te faudra
00:32:28 avoir un bon médecin qui te fera un bon certificat médical qui ira
00:32:30 dans ton sens. Tous les médecins ne veulent pas que vous
00:32:32 touchez l'AAH, certains médecins ne veulent pas vous faire un certificat
00:32:34 médical parce qu'ils ne veulent pas que vous viviez au crochet
00:32:36 de la société. Mais si tu vas en banlieue,
00:32:38 dans les banlieues, il y a des médecins honorables, des médecins
00:32:40 qui vont vous faire des certificats médicaux
00:32:42 afin que vous puissiez toucher l'AAH.
00:32:44 Et aujourd'hui, je vous propose un accompagnement, je vous aide
00:32:46 à toucher l'allocation adulte handicapée, 961 euros
00:32:48 par mois sans rien foutre qui tombent par mois,
00:32:50 versés par la caisse d'allocation familiale. Évidemment,
00:32:52 je cumule l'AAH avec l'ASS,
00:32:54 avec l'allocation de solidarité
00:32:56 spécifique parce qu'il y a eu
00:32:58 une directrice du pôle emploi qui a essayé de m'arnaquer
00:33:00 et je l'ai menacé de l'attaquer au tribunal administratif
00:33:02 et elle a versé mon ASS
00:33:04 et je cumule l'AAH et l'ASS
00:33:06 parce que là, vous voyez, on va lire ensemble,
00:33:08 depuis le 1er janvier 2017, il n'est plus possible de toucher à la fois
00:33:10 l'AAH et l'ASS qui est attribué aux demandeurs
00:33:12 d'emploi ayant épuisé leur droit d'indemnité sur le chômage.
00:33:14 Et là, regardez, lisez bien, mais cette mesure ne concerne pas
00:33:16 les nouveaux inscrits à pôle emploi, mais cette mesure
00:33:18 ne concerne que les nouveaux inscrits à pôle emploi
00:33:20 après le 31 décembre 2016. Et moi, j'étais inscrit
00:33:22 à pôle emploi avant le 31 décembre 2016.
00:33:24 Alhamdoulilah !
00:33:26 Car ceux qui cumulaient les deux, regardez, lisez bien,
00:33:28 car ceux qui cumulaient les deux allocations
00:33:30 avant cette date peuvent continuer à percevoir
00:33:32 l'ASS pendant encore 10 ans.
00:33:34 Ça veut dire que je perçois
00:33:36 le cumul de l'AAH et de l'ASS
00:33:38 jusqu'au 31 décembre 2026.
00:33:40 Et je perçois
00:33:42 le cumul de l'AAH, l'ASS,
00:33:44 APL jusqu'au 31 décembre
00:33:46 2026, soit
00:33:48 1 800 euros net par mois
00:33:50 qui tombent dans mon compte sans rien foutre,
00:33:52 sans bosser. Vive la France !
00:33:54 Alhamdoulilah !
00:33:56 Vive la France ! Vive la France !
00:33:58 Voilà, voilà, c'est un exemple, vous voyez ?
00:34:00 On se disait "mais les gens ne savent plus
00:34:02 s'en débrouiller, ne sont plus
00:34:04 entrepreneurs, n'ont même plus l'esprit d'entreprise".
00:34:06 Mais regardez, regardez cet extraordinaire
00:34:08 esprit d'entreprise, magnifique !
00:34:10 Il regarde, il se dit "qu'est-ce
00:34:12 que la France apporte dans son système
00:34:14 d'aide sociale ?" Eh ben,
00:34:16 allocation adulte handicapée,
00:34:18 j'ai un handicap,
00:34:20 il est invisible,
00:34:22 mais ça n'a pas d'importance. On peut avoir des handicaps,
00:34:24 effectivement, et d'ailleurs,
00:34:26 je sais s'il y a des gens qui ont vraiment des handicaps.
00:34:28 Oui, mais moi, il est invisible, donc
00:34:30 ne vous inquiétez pas, je ne suis pas sur chaise roulante,
00:34:32 je n'ai pas de problème, etc., tout va bien.
00:34:34 Et, eh ben, je touche l'allocation
00:34:36 adulte handicapée. Alors, évidemment,
00:34:38 il faut un...
00:34:40 C'est embêtant, il faut un scientifique, il y a du médecin,
00:34:42 il faut l'accord du médecin. Bon,
00:34:44 il y a des médecins qui sont un peu réticents,
00:34:46 comme ça, je ne sais pas si c'est de la conscience,
00:34:48 etc. Mais vous allez en banlieue,
00:34:50 voilà, toujours ce que dit
00:34:52 Mertel, le YouTuber
00:34:54 Mertel, et,
00:34:56 il n'y a pas de problème, vous l'obtiendrez,
00:34:58 voilà. Mais, attention, attention, il est très fort,
00:35:00 Mertel, il ne s'arrête pas là.
00:35:02 Eh bien, il y a aussi l'allocation
00:35:04 de solidarité
00:35:06 spécifique. Eh oui !
00:35:08 Et vous pouvez cumuler les deux,
00:35:10 eh oui, c'est-à-dire que,
00:35:12 voilà, vous n'avez plus envie de travailler,
00:35:14 vous n'avez plus envie de voir, et puis,
00:35:16 d'embêter, etc. Regardez,
00:35:18 inventoriez, faites le travail.
00:35:20 Alors là, il faut faire le travail de regarder
00:35:22 tout ce que le système
00:35:24 de l'aide sociale apporte.
00:35:26 Et puis, vous vous
00:35:28 introduisez dans les trous de la raquette,
00:35:30 vous introduisez dans les interstices,
00:35:32 et puis vous y allez. Et ça fait quoi ?
00:35:34 Eh bien, ça fait
00:35:36 1800 euros par mois.
00:35:38 Mais ce n'est pas fini !
00:35:40 Écoutez, je ne sais pas si
00:35:42 elles sont cuites, vous avez écouté la première partie
00:35:44 de Mertel, du YouTuber,
00:35:46 qui racontait comment
00:35:48 on peut se gagner, oui, attendez, ça fait
00:35:50 1800 euros par mois, eh bien oui,
00:35:52 mais 1800 euros par mois,
00:35:54 combien de Français gagnent 1800 euros par mois ?
00:35:56 On pourrait se rappeler les statistiques
00:35:58 de ce point de vue-là. Mais ce qui est intéressant,
00:36:00 ce n'est pas ça. Vous allez écouter,
00:36:02 c'est très intéressant ce
00:36:04 qu'il dit, ce que dit
00:36:06 Mertel, et ça traduit d'ailleurs
00:36:08 un mental
00:36:10 que des gens partagent.
00:36:12 Après tout, on n'est pas là pour juger,
00:36:14 mais on est là pour enregistrer,
00:36:16 et pour dire les choses,
00:36:18 c'est un miroir qui réfléchit. Écoutez ce que
00:36:20 dit Mertel dans la seconde partie
00:36:22 de sa vidéo.
00:36:24 Bien évidemment, il faut savoir que je peux toucher
00:36:26 l'AH en vivant à l'étranger,
00:36:28 je peux toucher l'AH en vivant au Japon,
00:36:30 en vivant aux Émirats Arabes Unis, au Canada,
00:36:32 aux États-Unis. Je vais vous montrer un texte
00:36:34 de loi qui va vous permettre de vivre avec l'AH
00:36:36 à l'étranger. C'est parti, je vais vous partager mon écran.
00:36:38 Je vais vous montrer ça. Eh bien c'est ici, regardez.
00:36:40 Hop, on va aller, alors attendez, je vais
00:36:42 bouger ça. Normalement sur le territoire français,
00:36:44 les séjours à l'étranger ne devraient pas exister de trois mois.
00:36:46 Personne qui effectue un séjour, un doctorat
00:36:48 au Canada, dans une...
00:36:50 Et si la directrice de l'AH... Vraiment le lien est en vidéo,
00:36:52 là, en bas de la vidéo, là, vous avez le lien, 300 euros.
00:36:54 Je vais vous dire par l'AH, même si vous êtes
00:36:56 en bonne santé. Moi, Alhamdoulilah, je suis en bonne santé,
00:36:58 je ne suis pas en fauteuil roulant, je ne suis pas aveugle,
00:37:00 je suis en bonne santé, Alhamdoulilah.
00:37:02 Grâce à Dieu, je suis en bonne santé. Je suis juste handicapé
00:37:04 sur le papier, parce que je me suis arrangé avec un médecin,
00:37:06 parce que je l'ai manipulé, parce que la manipulation
00:37:08 et la persuasion est une science qu'il faut acquérir,
00:37:10 mon ami. Et moi, je vais vous aider à toucher l'AH,
00:37:12 à vivre, à vivre...
00:37:14 dignement, en touchant
00:37:16 des allocations généreuses, sans travailler.
00:37:18 Parce que tous ces salariés, là, tous ces crétins
00:37:20 de salariés, qui se lèvent le matin
00:37:22 pour aller bosser, qui sont hypocrites,
00:37:24 qui baissent leurs pantalons
00:37:26 devant leur patron, tous ces crétins de salariés,
00:37:28 eh ben, ces crétins de salariés, dans leur bulletin
00:37:30 de paye, on enlève les cotisations sociales,
00:37:32 et ces cotisations sociales, elles payent mon AH,
00:37:34 elles payent mon allocation adulte handicapé
00:37:36 et mon allocation de solidarité spécifique, mon ISS.
00:37:38 Donc tous ces crétins de salariés,
00:37:40 ils vont bosser pour payer mes allocations.
00:37:42 C'est comme ça, c'est Dieu qui donne. Alhamdoulilah !
00:37:44 Voilà. Et pour 300 euros,
00:37:46 vous me donnez 300 euros, je vais vous...
00:37:48 vous allez toucher votre AH. Même si vous êtes
00:37:50 en bonne santé. On va trouver une dépression,
00:37:52 on va trouver un truc, parce que regarde, le handicap
00:37:54 psychique, ça concerne les gens qui n'ont pas d'amis,
00:37:56 qui sont "space", qui sont bizarres,
00:37:58 qui sont chelous, qui n'arrivent pas à s'intégrer, qui n'ont pas d'amis,
00:38:00 qui vont toucher votre AH. Voilà.
00:38:02 C'était Bertel. Et surtout, je finis cette vidéo.
00:38:04 Surtout, gratte, gratte
00:38:06 jusqu'au dernier centime,
00:38:08 tu seras toujours gagnant. Gratte, gratte
00:38:10 jusqu'au dernier centime, tu seras
00:38:12 toujours gagnant.
00:38:14 Alors, je vais vous dire une chose. Moi,
00:38:16 c'est pas à Mertel que j'en veux.
00:38:18 C'est pas à Mertel que j'en veux.
00:38:20 Il débrouille, il fait,
00:38:22 et c'est pas que je trouve ça beau,
00:38:24 ni esthétique, évidemment,
00:38:26 ni très gracieux.
00:38:28 Mais moi, j'en veux.
00:38:30 Je crois que vous partagez.
00:38:32 Vous savez, tous les crétins de salariés
00:38:34 qui écoutent, les crétins qui
00:38:36 travaillent, qui se lèvent le matin,
00:38:38 etc. Tous ces crétins d'hypocrites,
00:38:40 ils baissent le pantalon,
00:38:42 dit-il, devant leur patron, etc.
00:38:44 Mais moi, j'en veux à ceux
00:38:46 qui ont instauré ce système,
00:38:48 qui laissent ce système perdurer.
00:38:50 C'est là le problème.
00:38:52 Le problème, c'est que tout le monde sait que ça existe.
00:38:54 Tout le monde sait, en tout cas, beaucoup de gens
00:38:56 qui ont envie de creuser. Et la nature humaine
00:38:58 étant ce qu'elle est,
00:39:00 vous savez, ça fait des milliers d'années que
00:39:02 les systèmes vont et viennent et que
00:39:04 certains en profitent. Pas très
00:39:06 glorieusement, mais ils en profitent.
00:39:08 Mais on le sait, ça. Et pourquoi on laisse
00:39:10 ces trous dans la raquette ? Pourquoi on
00:39:12 laisse ces défauts dans la cuirasse ?
00:39:14 Pourquoi on laisse ces talons d'Achille
00:39:16 prospérer ? Eh bien, tout simplement,
00:39:18 par lâcheté, par
00:39:20 "je m'en foutisme", par
00:39:22 négligence, par manque
00:39:24 de vertèbre, par électoralisme
00:39:26 peut-être, je ne sais pas. Toujours
00:39:28 est-il, quand même, que
00:39:30 ce que disait Mertel,
00:39:32 ce que dit Mertel, si
00:39:34 ça ne nous interpelle pas,
00:39:36 si ça ne dit pas au fond
00:39:38 là où le vert est dans le fruit,
00:39:40 c'est que le poisson pourrit
00:39:42 par la tête. Et franchement, il faudrait
00:39:44 vraiment s'en préoccuper.
00:39:46 - 08 sur Sud Radio, il est l'heure
00:39:48 du face à face. Nous accueillons aujourd'hui avec André Bercoff,
00:39:50 Nora Bussini, journaliste, chroniqueuse
00:39:52 au point et auteur de ce nouveau livre "Les
00:39:54 nouveaux inquisiteurs". C'est chez Albin Michel.
00:39:56 Bonjour Nora Bussini. - Bonjour, merci de m'accueillir.
00:39:58 - Alors, Nora Bussini,
00:40:00 je vais vous dire, Nora Bussini,
00:40:02 elle a fait ce que
00:40:04 Claude Dévistrophe a chez
00:40:06 Norma Icuara quand il a écrit "Triste tropique".
00:40:08 Je vous assure, je vous
00:40:10 accable pas sous les compliments,
00:40:12 mais c'est très intéressant parce qu'elle a
00:40:14 fait trois choses que j'ai pratiquées
00:40:16 en mon temps. C'est ce qu'on appelle
00:40:18 le mensonge qui dit la vérité. C'est-à-dire
00:40:20 que, vous savez, quand on est journaliste,
00:40:22 il a plusieurs manières de le faire. Il y a les enquêtes,
00:40:24 il y a l'électorial,
00:40:26 mais il y a quelque chose d'important. Si vous voulez savoir
00:40:28 comment les gens réagissent,
00:40:30 il faut se mettre, pas arriver
00:40:32 avec son étiquette "je suis journaliste", parce que
00:40:34 ils ne vous diront pas la moitié du quart du cinquième
00:40:36 de ce qu'il va, mais vous vous mettez
00:40:38 en immersion. En immersion, ça veut dire
00:40:40 que vous
00:40:42 vous déguisez en quelque
00:40:44 sorte et vous participez. Moi,
00:40:46 je l'ai fait pour acheter la ville de Bordeaux.
00:40:48 Il y a eu des choses formidables
00:40:50 qui ont été faites de ce point de vue dans l'histoire du journalisme.
00:40:52 Et Nora Bussini, vous,
00:40:54 vous vous êtes immergé,
00:40:56 comme on dit, dans l'univers
00:40:58 des WOC,
00:41:00 de la corrective, de la cancel culture,
00:41:02 et moi, je suis fasciné parce que
00:41:04 vous avez fait un livre, d'ailleurs, très amusant,
00:41:06 en plus ponctué par la psychiatrie.
00:41:08 Il fallait de temps en temps
00:41:10 voir M. Rabinovitch pour lui dire comment je me sens,
00:41:12 est-ce que je me sens bien,
00:41:14 est-ce que je continue ou je continue pas.
00:41:16 Et alors, ce qui est formidable, c'est quand même
00:41:18 les LGBTQ+,
00:41:20 vous donnez tout. Alors, à la fin, il y a le dictionnaire.
00:41:22 Un livre que je recommande,
00:41:24 mais au fond, Nora Bussini,
00:41:26 vous vous êtes dit quoi ?
00:41:28 Vous écrivez pour Le Point,
00:41:30 vous écrivez pour Marianne, je crois.
00:41:32 - Oui, pour Factuel aussi.
00:41:34 - Exactement. Mais vous vous êtes dit
00:41:36 qu'est-ce qui vous a donné l'idée,
00:41:38 en disant, bon, pour que je connaisse
00:41:40 ce qui se passe dans les nouveaux mouvements
00:41:42 du WOC, de la cancel et compagnie,
00:41:44 il faut que j'y participe,
00:41:46 il faut que je nage dans le courant.
00:41:48 - Alors déjà, je suis une passionnée
00:41:50 d'immersion, d'investigation,
00:41:52 c'est quelque chose que j'aime beaucoup.
00:41:54 Et en fait, paradoxalement, c'est grâce à des militants,
00:41:56 LGBT, des militants féministes,
00:41:58 des militants de féministes,
00:42:00 qui m'ont dit "on n'en peut plus,
00:42:02 mais je pense que tu ne pourras pas t'en rendre compte
00:42:04 sauf en y allant". Et c'est ce que j'ai décidé de faire,
00:42:06 en me disant, ben voilà, ils m'envoyaient
00:42:08 des événements, ils me disaient "là, tu devrais aller à là,
00:42:10 nous on ne peut pas y aller parce qu'on est,
00:42:12 en homosexuellement, on est blanc, ou on est cisgenre,
00:42:14 par exemple, ou on n'est pas des femmes,
00:42:16 voilà, vas-y, va voir". Et comme
00:42:18 j'avais interviewé des militants qui étaient
00:42:20 revenus de ces extrêmes,
00:42:22 je me suis dit,
00:42:24 ça serait vraiment intéressant à mon tour d'y aller.
00:42:26 Parce que je pense qu'il y a beaucoup d'essais qui sortent sur le sujet,
00:42:28 qui sont intéressants, évidemment,
00:42:30 mais je pense que la vérité,
00:42:32 on peut la trouver qu'en étant sur le terrain.
00:42:34 - Alors justement, vous avez dit,
00:42:36 ceux qui vous ont écrit, vous vous ont encouragé,
00:42:38 "on n'en peut plus". C'était quoi, pourquoi ils n'en peuvent plus,
00:42:40 ou elles n'en peuvent plus ?
00:42:42 - Oui, elles. - Je dis "ils ou elles", attendez, excusez-moi.
00:42:44 "Lalalala", j'ai prononcé "ils ou elles".
00:42:46 Non, non, il n'y a plus d'hommes et de femmes,
00:42:48 il y a des humains, attention,
00:42:50 excusez-moi, excusez-moi.
00:42:52 - Ils n'en peuvent plus parce qu'en fait, eux, ils veulent juste
00:42:54 militer pour avoir le droit de marcher dans la rue
00:42:56 sans se faire agresser, des femmes qui
00:42:58 ne se font pas violer quand elles rentrent du travail, par exemple.
00:43:00 Et en fait, on venait à leur dire,
00:43:02 "oui, mais toi tes pronoms, c'est quoi ?
00:43:04 Si tu ne dis pas, par exemple, "toust",
00:43:06 au lieu de "tous et toutes", ça nous embête que tu viennes
00:43:08 militer avec nous". Je vous donne des exemples,
00:43:10 mais il y en a pléthore dans le genre. - Non, mais c'est intéressant,
00:43:12 c'est très intéressant. Alors "toust",
00:43:14 ça veut dire quoi ? Parce qu'on ne veut pas dire "tous et toutes",
00:43:16 on dit "toust". - Voilà, exactement.
00:43:18 On dit "c'est le" aussi, pour pas dire "celles et ceux".
00:43:20 - Tu devrais avancer dans la civilisation, ça c'est passionnant.
00:43:22 - C'est inclusif. - On dit quoi ? C'est-à-dire que, en fait,
00:43:24 parce que ce qui est
00:43:26 très intéressant dans votre livre, c'est une transformation
00:43:28 du vocabulaire dans le vocabulaire le plus
00:43:30 quotidien. - Exactement. Oui, tout à fait.
00:43:32 D'ailleurs, moi j'ai découvert que
00:43:34 donc "elles" et "ils"
00:43:36 sont évidemment dépassés. Il y a "iels",
00:43:38 ça on le connaît, mais maintenant, non,
00:43:40 "iels", c'est pas assez inclusif. Il y a d'autres
00:43:42 pronoms qui doivent être beaucoup plus neutres.
00:43:44 - Alors dites-vous, par exemple... - Qui sont "ael",
00:43:46 - "Ael" ? - Oui, "ael",
00:43:48 "a-e-l". - Oui. - Il y a "ul"
00:43:50 aussi. - "Ul". - J'ai rencontré une personne
00:43:52 qui s'appelle "Pensée",
00:43:54 qui était donc, désolé de le dire, un homme,
00:43:56 et qui me disait... - Un homme qui s'appelle
00:43:58 "Pensée", c'est formidable. - Voilà. Et qui me disait...
00:44:00 - Je vous dis, ça va être extrêmement instructif, cette émission.
00:44:02 - Oui. - Et qui me disait que ses pronoms
00:44:04 de mémoire, c'était "ael",
00:44:06 parce que
00:44:08 "iel" est trop binaire, finalement,
00:44:10 vu que c'est "il" et "elle".
00:44:12 - Ah, oui. C'est trop...
00:44:14 C'est trop, je dirais pas assez inclusif, quoi.
00:44:16 - Exactement. Oui, bien sûr. Oui, oui.
00:44:18 - Mais alors, l'idée, c'est quoi ? C'est-à-dire
00:44:20 qu'en fait, ce qui est
00:44:22 vraiment intéressant, et vous le montrez très bien,
00:44:24 il y a un morcellement infini, l'idée, c'est quoi ?
00:44:26 C'est un puzzle diffracté complètement,
00:44:28 et il se retrouve... - Tout à fait.
00:44:30 - Mais voilà, il se retrouve autour de quoi ?
00:44:32 - Il se retrouve autour de, pour eux, de faire le bien,
00:44:34 de lutter,
00:44:36 de lutter contre les discriminations, mais finalement,
00:44:38 c'est ce qui apparaît dans ce militantisme,
00:44:40 cet extrême du progressisme,
00:44:42 c'est un morcellement des luttes. Parce que,
00:44:44 sous prétexte de dire qu'on veut absolument
00:44:46 inclure tout le monde, moi, j'en suis venue
00:44:48 à trier des gens selon leur couleur de peau
00:44:50 pour respecter l'inclusivité.
00:44:52 - Oui, c'est ça. Et vous étiez,
00:44:54 puisque vous étiez déguisé en immersion,
00:44:56 il y a des gens qui disaient "oui, toi, t'es
00:44:58 blanc, sors d'ici", etc.
00:45:00 - C'est ça, exactement. C'était la Pride radicale en 2022,
00:45:02 il y avait quand même 40 000 personnes, je le répète,
00:45:04 c'était pas un petit groupeuscule,
00:45:06 40 000 personnes réunies à Paris en 2022,
00:45:08 et moi, j'ai été engagée au service d'ordre
00:45:10 de la Pride radicale, et je devais faire...
00:45:12 - C'était quoi ces 40 000 personnes, rappelez...
00:45:14 - C'est des militants, des personnes qui...
00:45:16 même des personnes qui voulaient juste venir...
00:45:18 - Il y a eu une manifestation, c'est ça ?
00:45:20 - Oui, c'était la Pride radicale, exactement.
00:45:22 Et moi, comme j'ai une partie de ma famille qui est marocaine,
00:45:24 je devais faire respecter la non-mixité,
00:45:26 ça veut dire que je devais trier les personnes,
00:45:28 trier les blancs, pour qu'ils aillent à la fin du cortège,
00:45:30 pour laisser les personnes, dites
00:45:32 "racisées", comme ils disent, entre elles.
00:45:34 - Ah oui, c'est ça, c'est-à-dire que toi,
00:45:36 si tu n'es pas racisée, tu n'as rien à faire ici.
00:45:38 - Oui, c'est ça, exactement ce qui se passait. Je voyais un blanc,
00:45:40 je lui disais "est-ce que tu peux partir, aller dans
00:45:42 une autre partie du cortège, s'il te plaît ?"
00:45:44 - "Casse-toi, tu pues, et marche à l'ombre", comme disait Renaud.
00:45:46 - Exactement. - Non mais c'est absolument passionnant,
00:45:48 parce que ça démontre quelque chose
00:45:50 qui est, à la fois, on a envie d'en rire,
00:45:52 mais à la fois, c'est très grave, enfin je trouve,
00:45:54 très préoccupant, en tout cas,
00:45:56 de ce qu'on abusinie. - Bien sûr, parce que
00:45:58 c'est en fait, on va se dire
00:46:00 "mais non, c'est un microcosme qui peut
00:46:02 s'entre-dévorer, qui s'entre-dévorerait peut-être, ça,
00:46:04 j'en doute pas", toutefois, c'est juste aussi
00:46:06 diffus, parce que par exemple, je suis retournée à la
00:46:08 fac, je suis allée à Saint-Denis,
00:46:10 à Paris 8,
00:46:12 et j'ai assisté quand même dans une fac,
00:46:14 une salle de TD à la fac, qui était allouée
00:46:16 sur ce créneau-là pour des militants,
00:46:18 à une salle interdite
00:46:20 aux hommes cisgenres, ça veut dire qu'on n'avait pas
00:46:22 le droit d'entrer dans cette réunion, dans la fac,
00:46:24 si vous étiez, par exemple,
00:46:26 vous, un homme cisgenre.
00:46:28 - Un homme cisgenre, moi, j'ai aucun...
00:46:30 - Ah oui, mais vous, c'est physique. - C'est très intéressant,
00:46:32 on retrouve là. Et ils appellent
00:46:34 pas ça la discrimination, elle est positive,
00:46:36 cette discrimination. - Oui, bien sûr, mais surtout quand même,
00:46:38 d'ailleurs, c'est nous les personnes discriminées, c'est le concept
00:46:40 même du wokisme, c'est-à-dire que ce sont des gens qui sont
00:46:42 éveillés aux discriminations, donc c'est-à-dire
00:46:44 que vous et moi, on n'est pas éveillés. Et déjà,
00:46:46 même là, à partir de là, c'est discriminant, je trouve.
00:46:48 - Oui, c'est très intéressant. On va continuer d'en parler
00:46:50 après cette petite pause, et peut-être avec
00:46:52 nos éditeurs. - Oui, merci à tous de
00:46:54 nous écouter, et on continue d'en parler avec
00:46:56 Nora Bussini, journaliste et auteur de ce nouveau
00:46:58 livre, "Les nouveaux inquisiteurs", et puis vous,
00:47:00 au 0826 300 300, à tout de suite
00:47:02 sur Sud Radio. - Alors,
00:47:04 ces nouveaux inquisiteurs,
00:47:06 vous les avez vraiment vus pendant
00:47:08 un an et plus, puisque vous l'avez vu pour des journaux,
00:47:10 et puis ce livre,
00:47:12 et ce livre est quelque chose, c'est vrai
00:47:14 que, je disais que,
00:47:16 on a envie de sourire, mais on a
00:47:18 envie de sourire jaune, parce que
00:47:20 il y a quelque chose d'assez...
00:47:22 Enfin, c'est pas préoccupant ou terrible,
00:47:24 je ne sais pas, Nora Bussini, vous allez nous expliquer.
00:47:26 C'est l'impression
00:47:28 qu'au fond,
00:47:30 vous voyez, sans faire de marxiste d'école primaire,
00:47:32 le système dit du
00:47:34 capitalisme libéral, ça commode non seulement
00:47:36 bien, mais adore ça. Parce que
00:47:38 ça crée des marchés, ça crée
00:47:40 des marchés spécifiques, ça crée des marchés
00:47:42 pour les raciser,
00:47:44 on l'a vu dans la publicité,
00:47:46 la publicité a...
00:47:48 Vous n'en parlez pas
00:47:50 directement, mais quand même,
00:47:52 c'est-à-dire qu'au fond,
00:47:54 il y a une espèce d'extrémisme
00:47:56 de l'identité,
00:47:58 mais à un degré où ça se renverse
00:48:00 dans une espèce d'extrémisme de la
00:48:02 consommation la plus totale et la plus naïve,
00:48:04 je dirais, quelque part.
00:48:06 Je ne sais pas ce que vous en pensez. - En fait,
00:48:08 c'est à peu près ça, c'est vraiment une...
00:48:10 C'est une caricature du progressisme.
00:48:12 Et en fait, c'est tellement manichéen
00:48:14 que moi, je revenais
00:48:16 à culpabiliser de mes privilèges constamment.
00:48:18 Et à me dire, en fait, c'est moi
00:48:20 la méchante du film, finalement, c'est moi la méchante du film
00:48:22 parce que je suis hétérosexuelle,
00:48:24 parce que je suis cisgenre, donc cisgenre, ça veut dire
00:48:26 que je suis née assignée femme à la
00:48:28 naissance et que je me sens toujours femme,
00:48:30 que je suis quand même blanche,
00:48:32 voilà, et en fait, je pense
00:48:34 que c'est aussi par cette culpabilité
00:48:36 que cet extrémisme du
00:48:38 progressisme est en train de gonfler.
00:48:40 - C'est la culpabilité qui est le moteur,
00:48:42 quelque part. - Oui, j'en suis certaine.
00:48:44 La culpabilité qui est le moteur, parce que je l'ai vécue
00:48:46 et j'en venais moi-même à me demander
00:48:48 ce qu'il faisait de moi une femme. Je trouve que je m'étais
00:48:50 jamais posé la question, je ne m'étais pas posée avant.
00:48:52 - Mais c'est quand même...
00:48:54 Je veux dire, est-ce que c'est au fond...
00:48:56 Vous en avez discuté, vous en parlez.
00:48:58 Est-ce qu'au fond, vous leur parlez
00:49:00 pas de temps en temps quand on leur dit la biologie,
00:49:02 quand même, utérus,
00:49:04 un vagin, J.K. Rowling,
00:49:06 vous citez J.K. Rowling, l'auteur de
00:49:08 Harry Potter, ça,
00:49:10 quand ils le rejettent, ils disent "ça n'existe pas".
00:49:12 Les différences, je dirais,
00:49:14 biologiques, qui, bon, on peut être
00:49:16 pour, on peut être contre, on peut
00:49:18 pas dire, y'a pas à être pour et contre,
00:49:20 ça existe. Et ça n'existe pas pour eux ?
00:49:22 - Si, ça existe, mais y'a pas
00:49:24 que ça à prendre en compte.
00:49:26 Parce que, par exemple, j'ai rencontré
00:49:28 des militants et des militantes
00:49:30 qui étaient des personnes
00:49:32 trans, opérées
00:49:34 ou non, mais qui
00:49:36 se sentaient femmes
00:49:38 et qui disent qu'ils se sont toujours sentis femmes
00:49:40 mais qui sont nés dans le mauvais corps, en fait.
00:49:42 Et par conséquent,
00:49:44 vous parlez d'utérus, mais
00:49:46 les personnes trans vont vous dire
00:49:48 qu'avoir un utérus, ça fait pas forcément
00:49:50 nous une femme. Ou un homme.
00:49:52 - Oui, c'est ça. Mais alors, qu'est-ce qui fait
00:49:54 pour eux, qu'est-ce qui fait
00:49:56 que, mettons, qu'est-ce qui fait
00:49:58 qu'on est une femme ou un homme ?
00:50:00 Ou alors, attendez, beaucoup peuvent changer.
00:50:02 Je peux être femme pendant deux ans,
00:50:04 et puis je peux être homme
00:50:06 pendant deux ans. - Ah, ça c'est gender fluid, alors.
00:50:08 - Voilà ! Allons dans les catégories.
00:50:10 - Gender fluid,
00:50:12 c'est des personnes qui, je crois,
00:50:14 n'entament pas de transition,
00:50:16 mais qui vont se sentir
00:50:18 soit homme, soit femme, soit rien,
00:50:20 soit tout, soit non-binaire,
00:50:22 par exemple, aussi.
00:50:24 Et oui, c'est des personnes qui vont pas
00:50:26 entamer de processus de transition,
00:50:28 prendre des hormones, par exemple,
00:50:30 ou faire des opérations. - Alors oui, c'est ça.
00:50:32 Et pour garder cette fluidité...
00:50:34 - Oui, exactement.
00:50:36 - Est-ce que vous avez rencontré aussi, parmi eux,
00:50:38 est-ce qu'il y a un bonheur
00:50:40 d'être, effectivement, dans la catégorie
00:50:42 L ou G ou B ou T ou + ?
00:50:44 C'est quoi, +, à propos ?
00:50:46 Je me suis toujours demandé, je le signe
00:50:48 +, ça correspond à quoi ?
00:50:50 - Alors, donc il y a LGBTQIA,
00:50:52 donc I, c'est intersexe,
00:50:54 A, c'est asexuel,
00:50:56 après, il peut y avoir A-genre,
00:50:58 il peut y avoir gender fluid,
00:51:00 il peut y avoir non-binaire, il peut y en avoir
00:51:02 un pléthore d'autres, je ne sais pas.
00:51:04 - Et les personnes dont vous parlez,
00:51:06 est-ce qu'elles se regroupent,
00:51:08 justement, parce que vous parlez beaucoup
00:51:10 des regroupements de toits tués.
00:51:12 Et alors, ce qui est extraordinaire, parce que vous parlez aussi
00:51:14 de...
00:51:16 que ce soit en télétravail,
00:51:18 j'ai dit en télétravail, en tout cas,
00:51:20 ou télédivertissement, c'est que
00:51:22 ils se réunissent entre eux, vraiment, il faut être
00:51:24 catégorisé.
00:51:26 - Alors, en fait, c'est ça qui est assez fou, c'est qu'aujourd'hui, on assiste à une
00:51:28 fracture dans le militantisme, c'est qu'il y a
00:51:30 justement beaucoup de militants LGBT
00:51:32 lambda, qui peuvent être lesbiennes,
00:51:34 gays, transgenres, qui en
00:51:36 ont marre de ces extrêmes-là,
00:51:38 et qui, eux, n'ont pas envie d'être catégorisés
00:51:40 uniquement parce qu'ils sont homosexuels, par exemple.
00:51:42 Et qui, justement, eux, ont envie d'être
00:51:44 universalisme, c'est ce que je suis, ça veut dire qu'on
00:51:46 parle pour tout le monde et on est avec
00:51:48 tout le monde, et d'autres qui, au contraire, vont dire
00:51:50 "ben voilà, nous, on veut se réunir
00:51:52 en communauté, on s'identifie
00:51:54 par ce que l'on vit,
00:51:56 par ce que l'on est". Donc, par exemple, il va y avoir
00:51:58 des personnes qui sont autodiagnostiquées,
00:52:00 c'est-à-dire qu'ils vont dire "moi, je ne crois pas
00:52:02 en la psychiatrie, je ne crois pas en la psychologie,
00:52:04 je me considère, je sais que je suis, par exemple,
00:52:06 autiste, ou que je suis hyperactif,
00:52:08 ou que je suis surdoué,
00:52:10 par exemple". - "Je le sais par moi-même,
00:52:12 j'ai pas besoin de diagnostiquer". - Voilà, et justement,
00:52:14 d'ailleurs, j'ai même vu des pancartes,
00:52:16 la psychiatrie, on l'aboli, parce que, justement,
00:52:18 ils ont eu un rejet profond
00:52:20 du médical. - Ah oui.
00:52:22 Sous toutes ses formes ? - Sur beaucoup de
00:52:24 formes, en tout cas, c'est vrai. - Est-ce que c'est
00:52:26 aussi l'environnement, le côté environnement,
00:52:28 écolo et compagnie, ou pas vraiment ?
00:52:30 - Moi, je sais que j'ai vu beaucoup de contradictions
00:52:32 dans l'écologie, alors ça, c'est à toutes les manifestations.
00:52:34 J'ai vu des personnes qui passaient leur temps à me dire
00:52:36 qu'ils sont écolos, véganes,
00:52:38 mais qui fument et qui jettent leur clope par terre,
00:52:40 qui, quand ils ont préparé plein de stickers,
00:52:42 de pancartes et tout, déjà les pancartes, c'est d'ailleurs des cartons
00:52:44 Amazon, donc on se dit "contradiction,
00:52:46 une de plus". Une dernière, j'avais vu, c'est beaucoup
00:52:48 de stickers, ils balançaient les papiers par terre, et le pire,
00:52:50 c'était à Dijon, après une manif,
00:52:52 quand je rentrais le soir de la manif,
00:52:54 ils avaient tout saccagé dans les rues, il y avait des tags partout,
00:52:56 et bien j'ai vu des personnes qui nettoyaient
00:52:58 la ville le soir, et c'était des personnes dites
00:53:00 "racisées", comme ils le disent, et c'est là où je me suis
00:53:02 dit "on est au summum du paradoxe", en fait.
00:53:04 - Oui, c'est ça. Après, on laisse les racisés,
00:53:06 les bons travailleurs immigrés,
00:53:08 venir nettoyer, quoi.
00:53:10 - Exactement, ils sont scrupules, mais par contre, de l'autre côté, on va dire
00:53:12 "ah ben bien sûr qu'on les défend et qu'on les soutient".
00:53:14 - Oui, mais, alors,
00:53:16 est-ce que c'est pas, quand même, non, Abusini,
00:53:18 au bout du compte, et au
00:53:20 "end of the day", comme disent les Américains,
00:53:22 est-ce que c'est une gigantesque
00:53:24 hypocrisie, quelque part, ou est-ce que
00:53:26 c'est, je dirais pas, moi je vais pas
00:53:28 parler de décadence, de l'Occident, tout ça,
00:53:30 mais on a l'impression, vraiment, de
00:53:32 je dirais, de
00:53:34 quelque part, vraiment, en lisant de
00:53:36 poulet à qui on a coupé le cou, et qui continue
00:53:38 à aller, et à bagnoler, je ne dis pas
00:53:40 tous, je ne veux pas généraliser, mais on a
00:53:42 vraiment cette impression de
00:53:44 d'épargnement façon puzzle,
00:53:46 comme disait l'autre, et
00:53:48 on se demande, alors
00:53:50 vous en parlez très bien, parce que, vous-même,
00:53:52 vous êtes, vous êtes,
00:53:54 comment dirais, non seulement immergée,
00:53:56 mais vous êtes peut-être concernée, quoi.
00:53:58 - Oui, je me suis sentie concernée, je me suis sentie,
00:54:00 donc voilà, comme je disais tout à l'heure, je me demandais
00:54:02 ce qu'il faisait de moi une femme, et je me disais que c'était moi
00:54:04 qui étais peut-être méchante, qui n'avais rien compris au lutte,
00:54:06 et qu'est-ce qu'on ne doit pas passer par un extrême
00:54:08 pour pouvoir faire avancer les choses, c'était la question
00:54:10 que je me suis posée tout le long, et là où je me suis
00:54:12 j'ai été frottée à cet extrême, c'est en voyant
00:54:14 les mouvements antifa,
00:54:16 donc antifascistes, qui sont
00:54:18 vraiment intrinsèquement liés
00:54:20 à ces militants
00:54:22 et progressistes extrémistes,
00:54:24 et qui en fait vont les soutenir, et qui sont là,
00:54:26 finalement, je le voyais, parce que j'ai été avec eux
00:54:28 dans plusieurs manifs, à Dijon, il y avait une manifestation
00:54:30 qui était interdite aux hommes cisgenres
00:54:32 et hétérosexuels,
00:54:34 mais, je vois débarquer
00:54:36 une flopée d'antifa
00:54:38 qui sincèrement, étaient des hommes,
00:54:40 là ça se voyait, je veux dire,
00:54:42 et bien, quand j'arrivais, je vais voir
00:54:44 les organisateurs, je leur dis, mais là, vous voyez bien
00:54:46 qu'il y a des militants hommes qui sont là,
00:54:48 qu'est-ce qu'on fait ? Et du coup, ils étaient embêtés, parce qu'en plus
00:54:50 c'était assez impressionnant, et c'était, bah oui, mais on ne peut pas
00:54:52 présumer de leur genre, on ne va pas leur empêcher
00:54:54 de partir, ça pourrait être
00:54:56 violent pour eux, et je me suis dit, en fait, c'est là,
00:54:58 c'est qu'on va les laisser, eux, installer dans ces luttes-là,
00:55:00 et c'est eux qui sont là, juste, concrètement, pour
00:55:02 pouvoir tout péter, péter
00:55:04 majoritairement, détruire du flic, et c'est ce qui était
00:55:06 le cas, après, à Idradi-Kaï, il y avait une haine
00:55:08 des forces de l'ordre qui était même criée, et scondée
00:55:10 dans les rues. - Bien sûr, et c'est intéressant,
00:55:12 c'est paradoxe, incroyable,
00:55:14 et cette hypocrisie ambiante, quand même,
00:55:16 parce que, quelque part, on s'en parle, juste
00:55:18 après une petite pause. - Oui, on continue de parler
00:55:20 de ce livre "Les nouveaux inquinésiteurs" avec
00:55:22 Nora Bussigny, et puis avec vous aussi,
00:55:24 au 0826 300 300, si vous avez une question,
00:55:26 à notre invité du jour, 0826
00:55:28 300 300, à tout de suite.
00:55:30 - Nora Bussigny, alors,
00:55:32 qui sont, qui est cette population ?
00:55:34 Quand je dis cette population, évidemment,
00:55:36 ils vont me dire "comment vous mélangez tout le monde ?"
00:55:38 Non mais, grosso modo,
00:55:40 statut social, est-ce que c'est quand même
00:55:42 des fils de la petite bourgeoisie, la bourgeoisie,
00:55:44 est-ce que fils et filles,
00:55:46 encore une fois, fils et filles, excusez-moi, je prononce
00:55:48 des paroles qu'il ne faut pas prononcer, y'al,
00:55:50 y'el,
00:55:52 ou hul, j'adore,
00:55:54 c'est très joli. Quelquefois, ça mérite
00:55:56 des coups de pieds au hul, mais on en parlera pas.
00:55:58 Non, simplement,
00:56:00 ce sont des
00:56:02 gens de quelle génération ?
00:56:04 - Alors,
00:56:06 on retrouve quand même des jeunes
00:56:08 de la génération Z, même s'ils sont beaucoup
00:56:10 de la génération Z, on va avoir ras-le-bol de ces
00:56:12 extrémismes, ça je le vois monter,
00:56:14 mais ça peut monter
00:56:16 jusqu'à 35 ans, à peu près,
00:56:18 voire maximum 40 ans.
00:56:20 Ce sont des personnes qui ont
00:56:22 plutôt des... qui ont des parents
00:56:24 qui peuvent être quand même plutôt
00:56:26 aisés, mais pas forcément
00:56:28 trop, comme vous disiez,
00:56:30 petite bourgeoisie, y'en a, c'est vrai, c'est des personnes
00:56:32 qui font quand même des études, mais qui peuvent être des étudiants
00:56:34 tout de même précaires.
00:56:36 Vraiment,
00:56:38 les milieux sociaux sont variés, et surtout,
00:56:40 c'est pas du tout un phénomène parisien, c'est tout à fait
00:56:42 faux. J'ai fait exprès d'aller à Dijon,
00:56:44 d'aller à Rennes, d'aller dans d'autres villes...
00:56:46 - Mais c'est intéressant, parce qu'on croit que c'est un phénomène parisien...
00:56:48 - Oui, et c'est ce que je voulais absolument pas qu'on croit
00:56:50 avec le livre, et c'est pour ça que j'ai voulu aller dans plusieurs
00:56:52 autres villes de France pour discuter, même
00:56:54 avec des militants, qui, eux, nous disaient "Voilà, moi je suis militant
00:56:56 en région aux Mans, et il y a des choses que je remarque, alors que moi-même, je suis militant et LGBT."
00:57:01 Et je voulais montrer que ça ne touche pas à un phénomène parisien.
00:57:06 - Oui, parisien, absolument.
00:57:08 Et ces manifestations, etc.,
00:57:10 quand vous étiez en manifestation,
00:57:12 puisque ça allait très très souvent,
00:57:14 les gens, il y avait beaucoup de gens
00:57:16 qui regardaient,
00:57:18 enfin, je veux dire, les gens sur les trottoirs,
00:57:20 toujours sur les...
00:57:22 Comment ils réagissaient, quand vous les avez sentis ?
00:57:24 - Alors, à Dijon, je sais qu'ils en avaient marre.
00:57:26 Parce que vraiment, c'était un
00:57:28 joyeux bazar, en fait, ce jour-là,
00:57:30 le ministre de l'Intérieur, M. Gérald Darmanin,
00:57:32 était présent à Dijon, et alors c'était
00:57:34 l'à-la-lie pour ces
00:57:36 militants et militantes,
00:57:38 parce que pour eux, c'était le summum de l'affront.
00:57:40 Donc, en fait, ils ne passaient leur temps qu'à se conder
00:57:42 des chants anti-Gérald Darmanin,
00:57:44 mais d'une... voilà, très très
00:57:46 violent, et donc du coup, leur but, c'était vraiment
00:57:48 de tout taguer, et de se faire
00:57:50 le maximum remarqué, et les Dijonais
00:57:52 en avaient marre. A contrario,
00:57:54 dans d'autres... à Paris, par exemple,
00:57:56 il y avait beaucoup de spectateurs qui regardaient de manière
00:57:58 attendrie, et d'ailleurs, j'ai eu une de mes
00:58:00 amis, Leïla, qui a été témoin
00:58:02 d'une scène où il y a eu un militant qui a
00:58:04 insulté très copieusement
00:58:06 une petite vieille dame
00:58:08 qui regardait la scène en lui disant que c'était
00:58:10 qu'une "salle vieille blanche de merde".
00:58:12 - Ah, carrément ! - Pardonnez-moi des termes,
00:58:14 mais voilà. Et elle l'a dit devant...
00:58:16 Alors, Leïla n'était pas seule, ils sont plusieurs, parce qu'elle
00:58:18 était accompagnée, qui ont entendu cette
00:58:20 insulte. Et cette vieille dame a regardé gentiment, elle trouvait ça
00:58:22 plutôt sympa, il y avait de la musique, des gens qui
00:58:24 dansaient... Rien de plus
00:58:26 dur que ça. - Bien sûr.
00:58:28 Non mais c'est ça, cette espèce d'extrémisme
00:58:30 verbal qui cache, effectivement, je ne sais pas
00:58:32 ce que ça cache, mais c'est assez
00:58:34 dingue, parce qu'il y a beaucoup de slogans,
00:58:36 d'ailleurs intéressants. - Oui. - Il y a des
00:58:38 inventions. - Oui, puis il y a des choses vraiment
00:58:40 originales. Là, je ne peux pas le dire, il y a des choses
00:58:42 marrantes. - Pourquoi ? Dites-le, dites-le. - Non mais, enfin, je ne peux pas leur
00:58:44 dire, je ne peux pas leur reprocher de ne pas être originaux,
00:58:46 parce qu'ils sont assez créatifs, quand même. - C'est vrai.
00:58:48 - Les pancartes sont jolies,
00:58:50 sont colorées, les messages sont forts,
00:58:52 sont repris. Je ne reprendrai pas,
00:58:54 je laisserai les gens le découvrir dans mon livre
00:58:56 sur Monsieur le Ministre de l'Intérieur,
00:58:58 mais ils étaient assez créatifs à son sujet,
00:59:00 en tout cas. - Oui, c'est vrai, c'est vrai. En général,
00:59:02 Darmanin provoque des réactions
00:59:04 très créatives. - Oui, j'étais assez impressionnée.
00:59:06 - Et dites-moi, au bout
00:59:08 du voyage,
00:59:10 parce que vous finissez avec votre...
00:59:12 avec Psy4, avec
00:59:14 Rabinovitch, et vous dites "bon, peut-être qu'on va passer
00:59:16 à autre chose", vous dîtes-y, là,
00:59:18 vous dites "bon, on verra". Et vous
00:59:20 allez passer à autre chose ? - Je pense
00:59:22 que ça va être plus compliqué que ça, parce que justement,
00:59:24 avant même que le livre soit sorti, je me suis pris une
00:59:26 vague de cyberharcèlement, mais monstrueuse,
00:59:28 et tout de même inattendue, parce que
00:59:30 je pense que j'étais trop naïve, j'assistais à
00:59:32 tellement de rencontres de militants qui
00:59:34 dénonçaient le cyberharcèlement, surtout
00:59:36 envers les femmes. Je me dis "mais c'est dingue, ils vont pas
00:59:38 le faire à moi aussi". Donc du coup, là, pour le moment,
00:59:40 c'est un peu compliqué de passer à autre chose, puis je suis en promo.
00:59:42 - Quel genre de cyberharcèlement ?
00:59:44 - C'était des messages d'insultes, de menaces,
00:59:46 de violences,
00:59:48 à peu près, j'en avais... - Quand on a su
00:59:50 que vous faisiez un livre, que vous vouliez sortir.
00:59:52 - Exactement. Oui, oui, tout le temps.
00:59:54 - Oui, très très, ouais...
00:59:56 - Alors j'ai tout eu, un facho,
00:59:58 transphobe, homophobe,
01:00:00 islamophobe, tout ce qui était possible d'être en phobe, et je l'avais.
01:00:02 Et en plus, voilà, beaucoup de menaces,
01:00:04 aussi, en privé,
01:00:06 dans les notifications.
01:00:08 C'était assez costaud.
01:00:10 - Et vous vous êtes demandée, oui, effectivement, parce que,
01:00:12 bon, il y avait des risques. - Oui, bien sûr.
01:00:14 - C'est clair. - Oui, oui, je fais
01:00:16 un petit peu gaffe, j'hésite pour l'instant à faire des rencontres
01:00:18 en librairie.
01:00:20 - Mais dites-moi, Nora Bussini, juste un mot,
01:00:22 comment se traduit, parce que vous en parlez
01:00:24 un peu, mais il y a quand même
01:00:26 quelque chose qui est très antinomique, par rapport
01:00:28 à l'islamisme radical,
01:00:30 ou l'islamisme, et les LGBT.
01:00:32 Parce que, effectivement,
01:00:34 et d'ailleurs, c'est vrai aussi,
01:00:36 chez l'espace de la religion juive,
01:00:38 l'homosexualité est très, très
01:00:40 mal vécue par certains de religions.
01:00:42 Est-ce qu'on le sent,
01:00:44 dans les milieux ?
01:00:46 Comment il concilie
01:00:48 le racisé avec des gens
01:00:50 qui, certains,
01:00:52 ne sont pas du tout d'accord,
01:00:54 c'est le moins que l'on puisse dire, avec les tendances
01:00:56 trans
01:00:58 et autres. - Alors, il y avait
01:01:00 beaucoup de militants qui sont de confession
01:01:02 musulmane, aussi, c'était
01:01:04 beaucoup de femmes,
01:01:06 qui le sont, donc du coup, elles dénoncent une islamophobie,
01:01:08 mais elles disent,
01:01:10 en tout cas, qu'elles sont, elles aussi, LGBT.
01:01:12 Je trouve,
01:01:14 en fait, qu'il y a
01:01:16 quand même une sorte de tabou.
01:01:18 À Mêlée, alors, on va
01:01:20 dénoncer toujours l'islamophobie,
01:01:22 l'antisémitisme, c'est un petit peu plus
01:01:24 compliqué. Par exemple, nous,
01:01:26 ils ont débattu du fait de... Est-ce qu'on
01:01:28 trie les juifs comme privilégiés ou pas, à la praix radicale ?
01:01:30 C'était le grand débat.
01:01:32 - Ah, ben, il y a les précédents.
01:01:34 - Ils se posaient la question, comment on les...
01:01:36 où est-ce qu'on les trie ?
01:01:38 Mais, en tout cas,
01:01:40 c'est vrai qu'il y a quand même quelque chose qui...
01:01:42 on n'en parle pas trop de ces...
01:01:44 de ce que la religion
01:01:46 peut penser des personnes LGBT.
01:01:48 - Mais, juste avant qu'on prenne les auditeurs, non, Abou Sidi,
01:01:50 moi, ça m'a frappé dans votre livre, parce que vous revenez là-dessus, et vous avez raison.
01:01:52 On trie les gens.
01:01:54 - Oui, bien sûr qu'on trie les gens. J'ai trié des gens.
01:01:56 - Vous avez trié des gens.
01:01:58 Mais, vous l'avez fait pour les besoins
01:02:00 de la cause, hein, et pour le livre.
01:02:02 Mais, vous vous êtes pas sentie un peu mal ?
01:02:04 - Ah, ben, c'est là où je me suis dit qu'il y a un switch.
01:02:06 C'est que je me suis sentie
01:02:08 devenir cette autre personne. Quand j'ai eu un militant
01:02:10 d'irracisé qui m'a dit
01:02:12 "Mais, vous vous rendez compte que vous êtes en train de demander
01:02:14 à mon compagnon de partir parce qu'il est blanc ?
01:02:16 Mais, vous êtes folle !"
01:02:18 - Ah, mais, c'était un couple gay ? - Oh, oui, c'était un couple gay.
01:02:20 Et donc, dit "mixed", parce que l'un était
01:02:22 maghrébin et l'autre blanc.
01:02:24 Il a dit "Mais, nous, on veut juste avoir le droit
01:02:26 de marcher dans la rue, et vous nous demandez
01:02:28 de trier mon mari, et moi, que je lui parte."
01:02:30 Et, en fait, moi, je me suis sentie
01:02:32 devenir cette autre personne. Et ça m'énervait,
01:02:34 en fait, qu'ils n'obéissent pas, et ça m'énervait,
01:02:36 c'est même pire quand les blancs n'étaient pas
01:02:38 dociles. Bon, ils l'étaient majoritairement, quand même.
01:02:40 Ils étaient très obéissants, les blancs.
01:02:42 C'est terrible, vraiment. Et c'est pour ça que moi, c'est vraiment
01:02:44 la chose qui m'a le plus choquée, c'est de trier des gens
01:02:46 selon leur couleur de peau, et, soit disant,
01:02:48 pour lutter contre les discriminations.
01:02:50 - Oui, c'est hallucinant.
01:02:52 - C'est vrai, quand on regarde ça...
01:02:54 - Oui, c'est vraiment... - Nous, on est anti-raciste,
01:02:56 anti-discriminant, mais attention, vous-là,
01:02:58 vous-là, vous-là, quoi. - Voilà, tout à fait.
01:03:00 - Esteban, je crois qu'on a des éditeurs.
01:03:02 - Oui, nous avons Philippe, qui a composé le 0826-300-300,
01:03:05 qui nous appelle, de Caen, dans le Calvaldos.
01:03:07 Bonjour, Philippe. - Oui, bonjour, Philippe.
01:03:09 - Bonjour, André. Bonjour, madame Bussini.
01:03:11 - Bonjour. - André, vous avez répondu
01:03:13 un petit peu, enfin, madame Bussini,
01:03:15 vous avez répondu, moi, c'est ça,
01:03:17 le profil un peu social
01:03:19 des personnes, pour moi, en tout cas,
01:03:21 je pense, c'est plus des milieux privilégiés,
01:03:23 cas de sub, bourgeois, grande bourgeoisie.
01:03:25 Moi, j'en démarre pas.
01:03:27 Après, les minorités,
01:03:29 les minorités à protéger,
01:03:31 pour actuellement,
01:03:33 c'est plutôt les minorités homosexuelles.
01:03:35 Après, la racisation,
01:03:37 il y a plus un mélange,
01:03:39 on va dire, plus profond
01:03:41 et plus grave. Alors,
01:03:43 madame Bussini, juste dans le terme,
01:03:45 comment exprimer,
01:03:47 je dirais, son désarroi, à savoir, le 15 du mois,
01:03:49 mon frigidaire
01:03:51 est vide, ou, on pourrait dire,
01:03:53 mon réfrigérateur
01:03:55 de froid fonctionne, mais
01:03:57 il est vide.
01:03:59 Ça, ça me paraît intéressant
01:04:01 et,
01:04:03 je pense que là, les gens,
01:04:05 il va falloir qu'ils se bougent aussi. On se retrouve
01:04:07 tous à se mobiliser dans les carrefours de circulation,
01:04:09 pour manifester.
01:04:11 Ou on dira, on se mobilise
01:04:13 toutes, ou tous,
01:04:15 on obtient
01:04:17 un multiple sens de circulation
01:04:19 pour défaire ce gouvernement.
01:04:21 Et voilà.
01:04:23 - Je comprends, je vois très bien ce que vous voulez dire,
01:04:25 Philippe. En fait,
01:04:27 il y a deux sujets là-dedans.
01:04:29 Effectivement, il y a le problème économique,
01:04:31 les problèmes économiques, on les connaît,
01:04:33 et beaucoup, beaucoup de Français, de plus en plus, les connaissent.
01:04:35 Le problème, c'est de savoir, quand ils iront manifester,
01:04:37 est-ce qu'ils iront manifester en couloir,
01:04:39 ou ensemble ?
01:04:41 - C'est l'universalisme, pour moi, la réponse, justement.
01:04:43 Parce que, voilà, de m'en dire
01:04:45 qu'une personne blanche, un homme blanc,
01:04:47 cisgenre, hétérosexuel, est privilégiée,
01:04:49 de fait, c'est problématique, parce qu'on parlait tout à l'heure
01:04:51 en coulisse des agriculteurs, par exemple,
01:04:53 en Bretagne, il y en a beaucoup,
01:04:55 qui, financièrement, ont du mal à tenir,
01:04:57 qui en viennent même à se suicider,
01:04:59 mais qui, sur la grille lecture de ces militants
01:05:01 extrémistes, sont privilégiés
01:05:03 parce que blanc.
01:05:05 - C'est ça qui est quand même, et qui ne voit pas ça,
01:05:07 est quand même extrêmement préoccupant.
01:05:09 Merci, Philippe.
01:05:11 Je crois que nous avons qui ?
01:05:13 - Oui, nous avons Joséphine, qui nous appelle de Suisse,
01:05:15 puisque, vous savez, vous pouvez nous regarder sur YouTube
01:05:17 ou sur le Facebook. - Bien sûr.
01:05:19 - Joséphine, qui nous appelle de Genève. Bonjour, Joséphine.
01:05:21 - Bonjour, Joséphine.
01:05:23 - Bonjour, monsieur Bercoff. Bonjour, Nora Bussini.
01:05:25 Voilà, je vous écoute
01:05:27 depuis le début de votre émission
01:05:29 sur ce sujet,
01:05:31 et il y a une question qui m'est venue, comme ça,
01:05:33 simplement, je me suis dit, tiens,
01:05:35 OK, avec tous les genres,
01:05:37 toutes les possibilités
01:05:39 qu'on se choisisse,
01:05:41 les uns, les autres,
01:05:43 sur des principes qui ressemblent
01:05:45 un peu à des sortes de
01:05:47 pigmats, en fait,
01:05:49 la question m'est venue, je me suis dit, tiens,
01:05:51 quelle éducation, et comment, surtout,
01:05:53 comment ces personnes vont se choisir
01:05:55 entre elles, par exemple,
01:05:57 si elles ont envie de créer une famille,
01:05:59 avoir des enfants, quelle serait
01:06:01 l'éducation de l'enfant ?
01:06:03 Est-ce qu'il y a un choix réel sur le sexe ?
01:06:05 Comment on procrée
01:06:07 un genre ?
01:06:09 Quelle sera la suite
01:06:11 à donner, et quel choix,
01:06:13 surtout, comment on va se choisir
01:06:15 et comment on va tenter de procéder ?
01:06:17 - Bonne question, Joséphine, effectivement.
01:06:19 L'éducation, les enfants ?
01:06:21 - C'est une très bonne question. Alors, il y a quand même
01:06:23 beaucoup de militants qui n'ont
01:06:25 pas envie de faire d'enfants, qui sont, on appelle,
01:06:27 "child free", qui leur vendent des... - Est-ce qu'ils sont la majorité ?
01:06:29 - Non. - Non, c'est pas la majorité. - Non. Il y a beaucoup de gens
01:06:31 qui vont dire... - "Child free", oui, on ne veut pas d'enfants.
01:06:33 - Oui, c'est ça. Il y a aussi beaucoup de militants
01:06:35 qui vont dire, moi, j'avais déjà
01:06:37 discuté avec certains qui disaient, "Moi, mon enfant
01:06:39 choisira son genre." Et justement,
01:06:41 c'est pour ça qu'on voyait, par exemple, que les
01:06:43 fêtes de naissance, où on va
01:06:45 organiser le fait de voir si c'est un garçon
01:06:47 ou une fille, on fait péter un ballon, et si c'est
01:06:49 bleu, c'est un garçon, si c'est une fille, c'est rose,
01:06:51 et bien, justement, c'est considéré
01:06:53 comme violent, parce que c'est à l'enfant de décider
01:06:55 du genre qu'il aura, à l'âge
01:06:57 où il le voudra. Donc, il y a même des enfants
01:06:59 qui sont genrés au neutre, pour pas
01:07:01 présumer leur genre.
01:07:03 - Et à l'âge où il le voudra, encore
01:07:05 un autre problème. À quel âge un enfant
01:07:07 décide de son sexe ? C'est quand même
01:07:09 assez préoccupant, ça aussi.
01:07:11 Merci, Joséphine. - On va continuer de prendre vos réponses.
01:07:13 - Merci beaucoup pour vos réponses, merci.
01:07:15 Je vous écoute avec beaucoup d'intérêt, très
01:07:17 souvent. - Merci beaucoup, Joséphine.
01:07:19 On aura Arnaud Duval-Demarne après la
01:07:21 courte pause, et puis on continue cet échange
01:07:23 passionnant avec Nora Bussini pour ce livre
01:07:25 "Les nouveaux inquisiteurs". A tout de suite, sur Sud Radio.
01:07:27 - Bonjour, Arnaud. - Bonjour, André.
01:07:29 Bonjour à votre invité. Merci,
01:07:31 monsieur Bercov, de faire deux heures sur Sud Radio.
01:07:33 Ça fait plaisir de vous revoir après
01:07:35 cette interruption estivale.
01:07:37 Moi, je voulais intervenir. J'ai pas
01:07:39 de questions. Je voulais parler un peu de mon cas personnel,
01:07:41 mais très légèrement. Je suis
01:07:43 concerné par les mouvements LGBT, puisque j'ai un
01:07:45 enfant qui a fait
01:07:47 une opération irréparable, qui est
01:07:49 de devenir fille. Mais c'est pas
01:07:51 là-dessus que je voulais intervenir. - Juste,
01:07:53 quel âge, votre enfant ?
01:07:55 À quel âge ?
01:07:57 - Presque 24 ans, donc 23 et demi.
01:07:59 Ce qui rejoint complètement
01:08:01 ce que dit votre invité, concernant
01:08:03 la tranche d'âge par lesquelles ces gens-là
01:08:05 font valoir les mouvements LGBT, puisque je crois
01:08:07 qu'elle a dit que c'était à peu près jusqu'à 35 ans.
01:08:09 - C'est ça, oui. - Et non, on est en plein là-dedans.
01:08:11 Je pense que ces mouvements-là sont
01:08:13 des mouvements de déstabilisation de la société,
01:08:15 que l'on constate
01:08:19 également par d'autres
01:08:21 hobbies, cette déstabilisation.
01:08:23 Vous avez parlé tout à l'heure, monsieur
01:08:25 Bercov, de ce fameux YouTuber
01:08:27 qui a fait la promotion d'utiliser
01:08:29 le système français pour
01:08:31 faire valoir et avoir touché
01:08:33 des allocations quelque soit l'endroit dans le monde.
01:08:35 Et vous avez clairement dit
01:08:37 que vous envoyez à des gens, aux gens
01:08:39 qui laissaient faire ces choses-là. Moi, je pense que ces gens-là
01:08:41 en tirent profit. Ils en tirent profit politiquement,
01:08:43 ils en tirent profit également financièrement.
01:08:45 Les mouvements LGBT sont des mouvements
01:08:47 que j'assimilerais,
01:08:49 si vous voulez, un petit peu à des mouvements tels que
01:08:51 Mai 68. Mai 68, c'est un mouvement
01:08:53 de déstabilisation de la France et du général De Gaulle.
01:08:55 Je pense qu'aujourd'hui, ces mouvements-là
01:08:57 sont également dans ce sens-là
01:08:59 et ils s'adressent à des gens
01:09:01 qui sont un petit peu, si vous voulez,
01:09:03 psychologiquement faibles.
01:09:05 Ce qui était, je crois, le cas de mon
01:09:07 enfant. Mais voilà,
01:09:09 c'est juste en restant en surface.
01:09:11 C'est juste pour rester en surface.
01:09:13 Et vous voyez bien que ces mouvements de déstabilisation
01:09:15 rejoignent également,
01:09:18 puisqu'en ce moment, on parle
01:09:20 de beaucoup de l'homme-pédouza, des migrants
01:09:22 qui gagnent en pédouza, qui sont des mouvements
01:09:24 qui sont des... si vous voulez, c'est une affaire
01:09:26 qui déstabilise tout le monde.
01:09:28 - Oui, mais c'est pas la même chose.
01:09:30 - Non, vous avez raison,
01:09:32 c'est pas la même chose, mais ça rentre
01:09:34 exactement dans le même
01:09:36 objectif qui est une déstabilisation
01:09:38 de la société française,
01:09:40 mais également occidentale,
01:09:42 puisque vous avez par exemple, derrière,
01:09:44 il faut quand même le savoir, vous avez l'Union européenne qui
01:09:46 favorise les mouvements LGBT
01:09:48 et l'Union européenne qui est pour
01:09:50 l'arrivée de migrants
01:09:52 en Europe, en Italie et en France.
01:09:54 Donc on voit bien qu'il y a une déstabilisation
01:09:56 voulue, et on est dans les injonctions paradoxales.
01:09:58 - Alors,
01:10:00 non, non, Arnaud,
01:10:02 c'est intéressant,
01:10:04 et vous avez tout à fait votre opinion,
01:10:06 Nora,
01:10:08 est-ce qu'il y a un problème
01:10:10 effectivement occidental dans cette histoire ?
01:10:12 - Alors moi déjà, je voudrais juste dire
01:10:14 merci pour déjà, pour votre témoignage,
01:10:16 pour votre retour,
01:10:18 j'aimerais toutefois apporter quand même une nuance,
01:10:20 je pense que c'est pas, et je l'ai constaté, c'est pas parce qu'on est
01:10:22 LGBT qu'on est
01:10:24 dit "woke". Déjà c'est pas parce qu'on est
01:10:26 LGBT qu'on est militant,
01:10:28 aussi c'est important de le dire,
01:10:30 et je pense pas qu'on soit forcément
01:10:32 extrémistes parce qu'on est... - Vous voulez dire on peut être LGBT et apolitique
01:10:34 complet ? - Non mais tout à fait, on peut être LGBT
01:10:36 et ne pas vouloir même
01:10:38 déjà le dire, et
01:10:40 c'est pas parce qu'on est LGBT qu'on est
01:10:42 "woke", et que, c'est parce qu'on est LGBT qu'on va
01:10:44 déstabiliser forcément
01:10:46 l'Occident, je pense aussi.
01:10:48 - Non, et ce qu'il n'y a pas, alors moi je voulais juste
01:10:50 un mot, parce qu'on a
01:10:52 nuancé un tout petit peu peut-être le
01:10:54 propos d'Arnaud,
01:10:56 évidemment on ne peut pas amalgamer tout
01:10:58 et mettre tout en même temps, mais
01:11:00 il y a,
01:11:02 je dirais, une crise occidentale
01:11:04 non pas morale, enfin il ne s'agit pas
01:11:06 de juger, mais effectivement
01:11:08 on a l'impression que
01:11:10 face au monde et ce qui se passe
01:11:12 en ce moment au basculement du monde, on a l'impression
01:11:14 que les gens dont vous parlez dans votre livre,
01:11:16 et c'est intéressant, vraiment ne savent pas
01:11:18 où ils habitent, ou alors ils savent où ils habitent
01:11:20 mais ils habitent dans des tout petits
01:11:22 iglots, et ils ne se rendent pas compte que
01:11:24 le monde aujourd'hui change autour d'eux,
01:11:26 c'est l'impression, vous allez me corriger
01:11:28 si c'est pas ça Nora, que au fond
01:11:30 il y a des basculements du monde énormes
01:11:32 et eux bon, ça les concerne pas, ça les intéresse pas,
01:11:34 mais ils s'accrochent,
01:11:36 au lieu de s'accrocher à des maisons peut-être un peu plus
01:11:38 grandes, à des petites chambres,
01:11:40 à des petites caoutches, à même à peut-être
01:11:42 les toilettes
01:11:44 ou la chambre à coucher ou la cuisine, et on en reste
01:11:46 là, et le monde c'est ça.
01:11:48 Est-ce que c'est ça que vous avez senti
01:11:50 dans votre... Est-ce qu'il y a des, je dirais
01:11:52 des milliers d'iglots
01:11:54 de tant qu'être choix,
01:11:56 tant qu'être choix
01:11:58 moral, sexuel ou autre, qui sont là
01:12:00 et qui chacun vivent un peu
01:12:02 dans leur coin ? - C'est une très belle
01:12:04 métaphore, très bien
01:12:06 décrite, en fait c'est à peu près
01:12:08 l'idée, c'est vraiment
01:12:10 un côté communautaire,
01:12:12 c'est que justement c'est une multiplication
01:12:14 d'individus, qui
01:12:16 doit chacune être prise en compte
01:12:18 individuellement, et ça s'oppose
01:12:20 tout à fait à l'universalisme,
01:12:22 qui est de dire "ben voilà, comment on hiérarchise des gens
01:12:24 selon beaucoup de choses, qu'on va vouloir
01:12:26 déconstruire et les segmenter ?"
01:12:28 Effectivement donc ça s'oppose
01:12:30 et ça va avec cette métaphore
01:12:32 d'iglots. Alors eux vont vous dire justement
01:12:34 qu'ils sont très
01:12:36 conscients du monde autour, ils vont beaucoup parler d'écologie
01:12:38 justement, j'entends, c'est
01:12:40 très louable, toutefois j'ai constaté dans
01:12:42 mes faits que je vois pas beaucoup d'effets,
01:12:44 beaucoup d'engagement sur l'écologie justement dans les
01:12:46 manifestations. - Et vous l'avez décrit, les
01:12:48 manifestations, qui nettoient
01:12:50 les poubelles et qui nettoient les
01:12:52 ordures après. - Exactement.
01:12:54 - On a peut-être... - Merci Arnaud pour votre
01:12:56 intervention, on a Sandrine qui nous appelle
01:12:58 du Lot-et-Garonne, bonjour Sandrine. - Oui, bonjour Sandrine.
01:13:00 - Oui, bonjour André, bonjour
01:13:02 à votre invité, moi j'ai
01:13:04 juste deux questions, alors
01:13:06 un petit peu l'auditeur l'a fait en préciser,
01:13:08 le mal-être, j'ai la sensation que
01:13:10 ce sont des jeunes qui sont mals, même
01:13:12 s'ils savent pas où c'est
01:13:14 qu'ils sont, et
01:13:16 ce mal-être qu'ils ont, ils veulent
01:13:18 le déverser un peu à tout le monde
01:13:20 et à d'autres jeunes qui sont très bien, malheureusement,
01:13:22 parce qu'il faut parler quand même de l'autre côté, et
01:13:24 après, je trouve qu'on se calque
01:13:26 trop aux Etats-Unis, la France
01:13:28 reste la France, et les Etats-Unis
01:13:30 c'est autre chose, alors ce problème, moi j'ai
01:13:32 un ami que je connais très bien
01:13:34 qui est enseignant, qui a travaillé
01:13:36 beaucoup aux Etats-Unis, où il disait qu'il y avait des quartiers
01:13:38 et quand il me raconte ça, et quand il voit
01:13:40 ce qu'il se passe en France, il me dit
01:13:42 on est à l'image de ce qui se...
01:13:44 avec beaucoup de retard, comme aux Etats-Unis,
01:13:46 et moi je voulais savoir s'il existait pas d'autres
01:13:48 une autre
01:13:50 association, même si il faut la monter nous,
01:13:52 de gens qui peuvent dire, "ah bah écoute,
01:13:54 nous on est un être, un être, une personne,
01:13:56 on est né, alors moi je suis
01:13:58 blanche, noire, jaune, peu importe,
01:14:00 et à un moment donné, les publicitaires
01:14:02 ou les médias, font comprendre
01:14:04 qu'à un moment donné, on est plus fort que
01:14:06 ce conflit ou cette minorité de gens qui, quelque part,
01:14:08 polluent en fait la société, ou essayent
01:14:10 de polluer, ou de dire, voilà,
01:14:12 de polluer leur message, voilà.
01:14:14 - C'est très intéressant,
01:14:16 je suis tout à fait d'accord avec vous sur le parallèle
01:14:18 avec les Etats-Unis, et alors oui, il existe
01:14:20 des associations, moi j'en connais, donc voilà,
01:14:22 c'est vraiment des associations qui se disent universalistes,
01:14:24 qui se disent aussi
01:14:26 laïques, et qui justement
01:14:28 se fichent de savoir, moi c'était fou, parce que quand je les ai rencontrés
01:14:30 ces militants, qui sont LGBT,
01:14:32 mais pas forcément, je leur ai dit directement
01:14:34 texto par réflexe, mais par contre, moi
01:14:36 je suis hétérosexuel, est-ce que je peux quand même
01:14:38 discuter avec vous ? Et en fait, ils m'ont regardé, ils m'ont dit
01:14:40 "mais pourquoi tu me poses même cette question,
01:14:42 en fait on s'en fout que tu sois hétérosexuel
01:14:44 ou que tu sois homosexuel, si tu as envie
01:14:46 de rester avec nous et qu'on discute et qu'on échange,
01:14:48 mais tu es la bienvenue", et c'est ça, l'universalisme,
01:14:50 ça s'oppose justement à tous ces
01:14:52 mouvements extrémistes, comme
01:14:54 justement l'intersectionnalité, alors ça, ça sera
01:14:56 un autre débat, beaucoup plus long,
01:14:58 mais en tout cas, voilà. - Non, non, c'est clair. - Merci beaucoup.
01:15:00 - Merci Zandrine, merci,
01:15:02 non mais c'est toujours l'histoire de
01:15:04 l'universalisme, l'histoire de l'universalisme,
01:15:06 non mais ce qui est extraordinaire aujourd'hui,
01:15:08 et heureusement, moi je suis plutôt optimiste,
01:15:10 je vais dire, qu'est-ce que c'est que
01:15:12 discuter ? Qu'est-ce que c'est, dit Montel,
01:15:14 c'est se frotter le cerveau,
01:15:16 on se frotte les cerveaux.
01:15:18 - On police à pierre brute. - Voilà.
01:15:20 On police à pierre brute, et puis je vais dire,
01:15:22 c'est ça qui est intéressant, moi,
01:15:24 vous voulez prendre l'étiquette que vous voulez,
01:15:26 vous la prenez, mais si on ne peut pas discuter,
01:15:28 c'est justement,
01:15:30 on revient à l'autisme,
01:15:32 ou quelque chose qui est fermé, on ne peut plus en parler.
01:15:34 Alors,
01:15:36 Nora Bussini, "The last question",
01:15:38 comme disent les français,
01:15:40 au fond,
01:15:42 vous sortez de là,
01:15:44 plutôt en disant, bon, c'est quelque chose
01:15:46 qui est là, et c'est quelque chose
01:15:48 qui restera là,
01:15:50 ou qui va évoluer, ou c'est comme
01:15:52 toujours dans la situation, vous voyez comment
01:15:54 ce mouvement, ces nouveaux
01:15:56 inquisiteurs, parce que vous parlez d'inquisition,
01:15:58 pour en lire le titre de votre livre,
01:16:00 il y a quand même beaucoup d'interdits,
01:16:02 on a parlé du tri,
01:16:04 le tri sélectif,
01:16:06 et ô combien sélectif !
01:16:08 - On m'a même dit, on m'a formée pour me dire,
01:16:10 la présomption d'innocence n'existe pas,
01:16:12 toi, en tant que membre d'un service d'ordre,
01:16:14 si tu vois en manifestation, on te dit, cet homme
01:16:16 par exemple, a fait quelque chose, tu l'exfiltres.
01:16:18 Tu dois croire la victime, victime on te croit,
01:16:20 toujours, il n'y a pas de justice, et c'est ça aussi
01:16:22 l'inquisition, c'est le fait qu'on se dise,
01:16:24 on va justement condamner
01:16:26 des gens parce qu'on a décidé qu'ils étaient
01:16:28 racistes, parce qu'on a décidé qu'ils étaient
01:16:30 homophobes, islamophobes, trans-sauvables,
01:16:32 tout ce que vous voulez, et par le principe
01:16:34 même, on l'a décrété, et parce que
01:16:36 d'autres nous l'ont dit, et c'est cette inquisition-là
01:16:38 que moi j'ai côtoyée, et celle à laquelle j'avais très
01:16:40 peur, et qui n'a pas manqué d'arriver
01:16:42 à la sortie du livre. - Mais justement,
01:16:44 ça veut dire qu'au fond, on vous disait,
01:16:46 c'est intéressant, vous n'avez pas
01:16:48 à vérifier par vous-même, celui-là,
01:16:50 c'est le seau de la famille,
01:16:52 il faut le marquer d'une fois. - Oui, toujours, c'est ça, vous l'exfiltrez,
01:16:54 vous le sortez de la manifestation, parce que la présomption
01:16:56 d'innocence n'existe pas, on me l'a répété
01:16:58 plusieurs reprises pendant la formation. - Oui, c'est très très
01:17:00 intéressant ça. Présomption d'innocence
01:17:02 n'existe pas, on retrouve les sorcières de
01:17:04 Salem, on retrouve... - Exactement, les tribunaux
01:17:06 populaires. - Les tribunaux populaires, on retrouve
01:17:08 - Tout à fait. - Excusez-moi aussi,
01:17:10 ce qui s'est passé dans certains camps de concentration,
01:17:12 etc., je veux dire, comparaison
01:17:14 n'est pas raison, mais quand même, quoi. Cette
01:17:16 exclusion de l'autre me paraît absolument...
01:17:18 - Exclusion, au nom de l'inclusion.
01:17:20 - Au nom de l'inclusion, voilà.
01:17:22 - Exactement. - J'exclus parce que
01:17:24 j'inclus. - Eh bien tout à fait, c'est très bien
01:17:26 résumé, et c'est ça cet extrémisme, justement.
01:17:28 - Ouais. En tout cas,
01:17:30 Nora Bussini, merci
01:17:32 pour ces nouveaux Inquisiteurs,
01:17:34 je pense que, vraiment, lisez-le,
01:17:36 lisez ce livre, parce que
01:17:38 il vous apprendra beaucoup de choses. - Merci
01:17:40 beaucoup Nora Bussini d'avoir été avec nous. Je rappelle, ce livre
01:17:42 disponible, "Les nouveaux Inquisiteurs",
01:17:44 c'est publié chez Albin Michel.