Avec Étienne Campion, journaliste chez Marianne, auteur de “Le président toxique” publié chez Robert Laffont.
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NewsTranscription
00:00Sud Radio Berkhoff dans tous ses états, midi 14h. André Berkhoff.
00:08Avec le Président toxique, alors c'est quoi le Président toxique ?
00:12D'accord, c'est qui le Président toxique à votre avis ?
00:15C'est qui ?
00:16Et bien un journaliste vient d'écrire un livre intitulé
00:20« Le Président toxique, enquête sur le véritable Emmanuel Macron »
00:24chez aux éditions Robert Laffont.
00:26Bonjour Etienne Campion.
00:28André merci de m'inviter.
00:29Merci, écoutez je suis ravi parce que ce livre est remarquable, je le dis.
00:33Vraiment c'est un livre remarquable, bourré d'informations
00:37et surtout et surtout avec ce personnage, absolument, il faut le dire,
00:42quel que soit ce qu'on peut penser de lui, qu'on l'aime ou qu'on l'apprécie ou qu'on le déteste,
00:48il y a quelque chose de tout à fait mystérieux dans la vie d'Emmanuel Macron
00:55qui est devenu presque l'auberge espagnole des fantasmes,
00:58en tout cas ça tombe de fantasmes français, politiques ou autres.
01:01Alors justement, le Président toxique, et vous racontez au fond,
01:07vous le dites d'ailleurs d'emblée au début du livre,
01:10on ne comprend pas Emmanuel Macron si on le prend uniquement au moment de sa présidence
01:14ou même un peu avant, il faut revenir à la jeunesse, il faut revenir à tout ça.
01:18Et ce qui est intéressant dans votre liste, c'est qu'on voit que dès le départ,
01:22il y a deux choses qui sont très très fortes,
01:25c'est, petit garçon déjà, il préférait de loin l'accompagner des adultes,
01:29à celle du même âge que lui,
01:34et puis deuxième et surtout, cette capacité de séduction et d'attention énorme.
01:39Alors racontez-nous un peu.
01:40Exactement, il faut en fait, je dis qu'il faut creuser aussi profond dans le passé
01:47que nous sommes englués dans le présent.
01:50Il y a des hommes mystérieux dans l'histoire, on en connaît d'autres,
01:54qui, que ce soit négativement ou positivement, sont fascinants.
01:58Donc Emmanuel Macron, je reprends ce que vous dites André,
02:03qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, moi je dis qu'on peut ne pas l'aimer,
02:07on peut le détester, moi je n'ai pas un avis spécialement négatif ni positif,
02:12je dis que pour l'examiner maintenant, il faut se mettre un peu dans la peau sûre
02:16du juge, du policier, de ces gens qui dépassionnent l'analyse pour le comprendre.
02:23De l'enquêteur.
02:24De l'enquêteur, exactement, donc ce que j'ai fait c'est assez simple,
02:28ça ressemble à une biographie, on peut appeler ça un portrait,
02:31on peut appeler ça une biographie, on peut appeler ça un récit,
02:34ça laisse un peu tout ça.
02:36Et j'ai rencontré une centaine de personnes depuis son enfance.
02:41Y compris des témoins de son enfance.
02:44Y compris des témoins des copains d'école, il y en a un que je cite beaucoup,
02:48qui s'appelle Renaud d'Artevel d'ailleurs, vous verrez dans les premières pages,
02:52lui c'est un copain d'enfance et en fait c'est passionnant,
02:55la matière première quand vous avez un homme qui s'est rendu incompréhensible,
02:59ce que je dis c'est qu'en fait les présidents, comme les gens en fait,
03:04avec le temps deviennent tristement lisibles et prévisibles.
03:08Et on s'en lasse, tandis qu'il y a quelque chose chez Macron
03:11qui déclenche aussi une forme de rejet du fait qu'il est illisible.
03:15Et donc je propose au lecteur un peu un mode d'emploi.
03:19J'en dis voilà, on ne comprend plus grand-chose,
03:22ce type qui a défendu à peu près, ce président pardon,
03:26ce type c'est pas forcément le bon mot, je le retire,
03:29qui a défendu à peu près tout son contraire,
03:33qui nous a dit que nous étions en guerre,
03:35qui nous a dit qu'il faisait campagne en 2017 contre le RN et le FN
03:40et je dis, en tout cas c'est le but de l'épilogue à la fin,
03:43de dire qu'en fait, à mesure qu'il a déconstruit ces repères moraux
03:46que les gens utilisent autour d'eux pour créer des alliés,
03:49il s'est aussi rapproché de Marine Le Pen et du RN,
03:53enfin rapproché, je dis qu'il y a quelque chose de paradoxal,
03:56mais les relations avec eux se sont réchauffées.
03:59On va en parler, mais revenez au début.
04:03Bien sûr, le livre commence par ça, c'est simple, c'est chronologique.
04:08Donc, ces points que vous soulevez,
04:12effectivement, il y a des points communs entre le Macron enfant,
04:17le Macron ado et le Macron président.
04:19Effectivement, la compagnie des adultes, c'est passionnant,
04:22ses professeurs, sa soeur aussi, ses proches disent
04:29qu'ils n'avaient pas du tout ce côté qu'ont les petits garçons
04:32à vouloir se construire des relations,
04:34ce que tous les petits garçons veulent avoir en fait,
04:36des liens d'amitié, c'est comme ça qu'on se construit quand on est enfant.
04:39On construit, c'est tout bête, comme dans les clans en général.
04:43Et lui, pas du tout.
04:45Il y a une phrase assez marrante, c'était un prof qui a dit ça,
04:52c'est là où tous les petits garçons jouaient au foot,
04:55lui, il venait voir les profs pour les corriger,
04:57pour leur dire que vous n'avez pas assez bien traité le programme
05:01comme il était convenu.
05:03Tout de suite, il y a quelque chose qui...
05:05Deuxièmement, là c'est assez trivial mais c'est assez amusant aussi,
05:10c'est qu'il détestait le dessert au moment des dîners.
05:13Pourquoi ? Parce que le dessert, c'est le moment où les enfants devaient quitter la table.
05:16Alors que lui, il voulait rester comme ça, tester les adultes.
05:19Et sa grand-mère, donc je le raconte, ma nette,
05:22elle a tout de suite senti ça chez lui,
05:25elle lui a appris cette chose qui va devenir une espèce de force pulsionnelle chez lui,
05:29qui est le talent oratoire.
05:32C'est vraiment sa grand-mère.
05:34Sa grand-mère saisit cette chose-là.
05:36Elle l'a élevé en quelque sorte.
05:38Elle l'a un peu élevé, en tout cas intellectuellement.
05:40Et je dis que là, vous voulez voir, c'est là qu'on arrive au présent toxique,
05:44c'est ce côté indifférence aux affects qu'il crée très tôt
05:49chez ses parents et chez ses frères et soeurs.
05:52Puisqu'en fait, ça crée des tensions dans la famille,
05:55le fait qu'il aille le plus souvent chez sa grand-mère.
05:59Et en fait, il arrive comme ça.
06:01Il y a cette espèce d'indifférence,
06:03d'abord avec les parents, avec la famille, etc.
06:07Et ensuite, petit à petit, avec les amis, avec des...
06:10Vous voyez, ce truc monte chez lui
06:12et c'est passionnant parce qu'on voit tout de suite clair,
06:15on comprend, ah mais c'est lui en fait,
06:17quand on creuse dans l'enfance.
06:18Et séduction, pareil.
06:19Séduction, alors là...
06:20Ah oui, ça c'est extraordinaire.
06:22Mais justement, Ethan Campion, c'est ce qu'on voit dans votre livre,
06:25quand on lit votre livre,
06:26et c'est ça qui est quand même assez passionnant,
06:28c'est qu'au fond, je vais le dire un peu vulgairement
06:31et brut de décoffrage,
06:33l'impression qu'on a, alors je ne sais pas si...
06:35On n'est pas à sa place et on ne va pas...
06:38Je suis à sa place, mais quand même,
06:40dans tout ce qu'on lit,
06:42on a l'impression que les gens ils le voient,
06:44mais ils s'en foutent.
06:45Je veux dire que ça...
06:46Les gens en tant que tels, en tant qu'individus,
06:49ils ne s'attachent pas.
06:51Je ne sais pas, c'est...
06:53C'est ça, oui.
06:55C'est ce truc que je repère dès le début de sa vie,
07:00c'est cette espèce d'indifférence affective.
07:03C'est-à-dire qu'il y a des amis,
07:06par exemple, je les cite à Henri IV,
07:09à Léna, dans ces années-ci,
07:12ils coupent complètement les ponts.
07:13Une fois qu'il a utilisé,
07:15il ne l'a pas forcément utilisé,
07:17mais qu'il a profité de ce moment
07:19pour voir ce qu'il pouvait tirer des relations,
07:22il passe à autre chose.
07:23Et évidemment, on voit tout de suite le lien avec ces vieux.
07:27Je dis qu'en fait, c'est un séducteur de vieux,
07:29Macron, dès le départ.
07:30Les vieux puissants que sont Jouyé,
07:32que sont Minc, que sont Attali, etc.
07:35Il aura réservé le même traitement.
07:37Oui, c'est très intéressant.
07:39Vous auriez pu intituler certains chapitres
07:43avec mes meilleurs vieux.
07:45Alors, je fais un petit passage
07:48sur le rapport de Macron aux vieux.
07:51Il est intéressant, en plus d'un titre,
07:53parce que c'est non seulement les vieux qu'il a connus lui,
07:55mais c'est aussi les vieux dans la société.
07:57Il y a ce qu'on appelle, un peu trivialement, les boomers.
08:00Il y a une attirance difficile à expliquer.
08:03Les sondeurs se cassent un peu les dents dessus.
08:05Pourquoi est-ce que, dans la société,
08:07il y a une poche réservoir un peu de gris,
08:11une espèce de poche grise
08:13de gens qui sont comme ça,
08:17dans un soutien pas explicable concrètement.
08:21C'est des gens qui ne sont pas antisystèmes
08:25à plus d'un titre.
08:27Ils sont dans le système,
08:29mais ils n'ont pas envie de renverser la table.
08:31Ils ont aussi une nostalgie de ce qui a été construit.
08:34Mais lui, c'est le jeune séducteur.
08:36C'est quoi ? Il le considère comme...
08:38Parce que, juste un mot,
08:40même Philippe de Villiers m'avait raconté la séance
08:42quand il est venu au Puy-du-Fou.
08:44Juste un mot, il m'avait dit,
08:46et on le voit tout dans votre livre,
08:48où il dit, voilà,
08:50je conseille à Emmanuel Macron de faire ça, et ça, et ça.
08:52Et il dit, t'entends Brigitte, note, note.
08:54Oui, je les raconte dans le bouquin.
08:56C'est bizarre.
08:58Villiers, c'est une histoire particulière.
09:00Il a tenté des approches
09:02avec des personnalités de droite.
09:05On n'a jamais vraiment trop compris
09:07pourquoi, Villiers non plus, je crois.
09:09Sachant qu'il n'a jamais fait
09:11un vrai virage à droite.
09:13Il y a eu des moments où il s'est dit,
09:15Macron va faire un virage à droite.
09:17Mais est-ce qu'il est de gauche, Macron ?
09:19Est-ce qu'on peut dire qu'il est de gauche ?
09:21Non, on ne peut pas dire qu'il est de gauche non plus.
09:23Je veux dire, il a dit,
09:25dès le départ, le but
09:27de ses premiers pas en politique,
09:29c'est avec Hollande, quand il parie
09:31contre l'autre conseiller auprès d'Hollande
09:33qui est Aquilino Morel, qui lui,
09:35parie plutôt encore sur la jambe gauche,
09:37il est tout de suite, il comprend tout de suite
09:39qu'il va travailler le cerveau d'Hollande
09:41en lui injectant cette espèce de jambe droite
09:43techno...
09:45Oui, plutôt libérale,
09:47mais sans être vraiment très libérale
09:49et qui va pouvoir
09:51asseoir son assise affective
09:53aussi là-dessus.
09:55En fait, on ne peut pas penser Macron
09:57avec les catégories droite-gauche.
09:59Le mystère Macron va bien au-delà.
10:01C'est pour ça d'ailleurs qu'il a perdu
10:03la gauche et la droite, en fin de compte.
10:05Mais le mystère Macron,
10:07j'essaie de le dire, en tout cas,
10:09il est raisonnable à
10:11ce qui bouillonne en lui intimement,
10:13sa personnalité,
10:15au sens, pas au sens, la personnalité
10:17de façon triviale, la personnalité profonde
10:19qui fait que les hommes
10:21croient diriger le monde en fonction de critères...
10:23Ou alors, on croit qu'ils dirigent le monde en fonction de critères rationnels
10:25et en fait, tout chez lui participe
10:27de ça, de ces revirements
10:29ici et là, de ces tests
10:31politiques
10:33sans lendemain.
10:35Et ça, pour le comprendre, pour se dire
10:37pourquoi est-ce qu'on est arrivé là,
10:39a fortiori avec la dissolution,
10:41en fait, je dis, mais c'était prévisible tout ça,
10:43vous n'avez qu'à regarder la vie de ce personnage...
10:45Mais alors le socle, c'est quoi ?
10:47Si on vire comme il a viré,
10:49il faudrait trois heures pour faire le tour
10:51et je recommande
10:53votre livre de ce point de vue là.
10:55Mais ce qui est extraordinaire, c'est qu'on se dit
10:57au fond, ce qui compte,
10:59c'est moi, moi-même,
11:01moi-je, à part Brigitte, on en reparlera.
11:03Oui, et c'est
11:05en fait paradoxal
11:07parce que quand
11:09il n'y a que vous qui comptez,
11:11vous vous mettez en danger, et c'est là
11:13où on me dit souvent, oui, mais c'est quoi la différence
11:15entre Macron et les autres présidents ?
11:17Au fond, est-ce que ce n'est pas comme ça la politique ?
11:19Je dis non. Si vous êtes dans ce relativisme-là,
11:21vous vous interdisez de comprendre
11:23Macron. Pourquoi ? Parce que la différence
11:25avec les autres, c'est que les autres,
11:27chefs d'État, présidents,
11:29peu importe, ont des barons, ont un clan,
11:31pas pour le plaisir
11:33d'avoir un clan, mais pour se protéger.
11:35Macron, lui, moi,
11:37en fait, le bouquin, la matière première,
11:39c'est les macronistes.
11:41Ce ne sont pas les adversaires de Macron,
11:43c'est la vraie histoire secrète
11:45de ceux qui avaient beaucoup raconté.
11:47Et ceux qui ont beaucoup raconté, ils disent,
11:49on n'a pas compris ce qui s'est passé,
11:51nous, on était là pour porter le macronisme
11:53sur les fonds baptismaux,
11:55de faire perdurer,
11:57d'évoluer, pourquoi pas, mais de rester
11:59dans ce logiciel de 2017. Et tous ceux-là,
12:01ils ne sont pas en toit,
12:03ils traînent aujourd'hui
12:05leur spleen dans Paris,
12:07puisque, dès les premières années,
12:09ils ont vu un Macron,
12:11jusqu'ici, onctueux, sympathique,
12:13celui de la start-up nation, vous le savez, on le connaît tous par cœur,
12:15devenir cassant,
12:17autoritaire, mais avec une espèce de
12:19paradoxale intégrité,
12:21de fait qu'il traitait aussi
12:23avec la même force
12:25ses proches et les Français.
12:27Je dis, il y a ce qu'on a vu,
12:29le Covid, les gilets jaunes,
12:31les petites phrases,
12:33ceux qui ont vécu en première ligne,
12:35ce sont les proches
12:37qui n'ont pas été protégés.
12:39Normalement, on protège les siens.
12:41Et c'est pour ça que je dis, il y a un mot qui convient bien,
12:43moi, ce que j'ai ressenti quand j'ai bossé,
12:45c'est la chaudron fraudeuse, c'est la joie mauvaise.
12:47Parfois, on se dit,
12:49il a fait ça pour
12:51faire plaisir
12:53à ceux qui regardent cette pièce de théâtre autour
12:55et qui le voient sacrifier les siens.
12:57On va en parler, Etienne Campion,
12:59parce qu'il y a deux choses que
13:01j'ai pensé à
13:03certaines gens, à la chanson de
13:05Gainsbourg, je suis venu te dire que je m'en vais
13:07et tes larmes n'y pourront rien changer.
13:09Et l'autre chose, c'est que
13:11non pas j'emmerde les non-vaccinés,
13:13mais j'ai envie d'emmerder les non-vaccinés.
13:15On va en reparler tout de suite
13:17après cette petite pause, je vous rappelle
13:190 826 300 300
13:210 826 300 300
13:23pour interroger Etienne Campion sur
13:25vraiment cette fascinante
13:27personnalité, M. Emmanuel
13:29et M. Macron.
13:31Docteur Emmanuel et M. Macron.
13:33Parlons vrai. Parlons vrai.
13:35Parlons vrai.
13:37Sud Radio Bercoff dans tous ses
13:39états, midi 14h.
13:41André Bercoff.
13:43Le président toxique.
13:45Oui, effectivement, Etienne
13:47Campion enquête sur le véritable
13:49Emmanuel Macron.
13:51Je suis Robert Laffont. Et au fond, existe-t-il
13:53un véritable Emmanuel Macron ?
13:55Certes, il existe.
13:57Je l'avais rencontré, en tout cas,
13:59on le connaît suffisamment.
14:01On voit ce qui se passe.
14:03Justement, on parlait
14:05de ça, cette
14:07espèce de, je dirais,
14:09la plupart des interlocuteurs
14:11rentrent dans séduite
14:13et abandonnée. Donc, voilà,
14:15on est là, le charme opère.
14:17D'ailleurs, l'ascension
14:19fulgurante, on pourra en parler
14:21quand même
14:23du secrétaire général adjoint de l'ISEE
14:25à la présidente de la République, qui dure
14:27quelques années, en témoignent.
14:29Et, en fait,
14:31Etienne Campion, au bout du compte
14:33et au bout de votre enquête et au bout de votre
14:35écriture,
14:37est-ce qu'il existe Emmanuel Macron ?
14:39Oula, vaste question.
14:41Oui, il existe, bien sûr qu'il existe.
14:43Est-ce
14:45qu'il existe un seul Emmanuel Macron ?
14:47Voilà, c'est ce que je voulais dire.
14:49Est-ce qu'il en existe un seul ? Oui.
14:51C'est pour ça que, vous savez,
14:53la métaphore des costumes, elle est assez
14:55simple, elle permet de rentrer dans le personnage.
14:57Il a utilisé
14:59des costumes, il y avait le premier costume
15:01de 2017, et ensuite, il en a mis d'autres.
15:03Moi, je suis rentré dans l'enquête
15:05en fait, en analysant
15:07les premiers costumes
15:09que j'ai vus. C'est-à-dire que d'abord,
15:11j'ai analysé son
15:13rapport aux intellectuels
15:15et là, j'ai vu, par
15:17exemple, selon mon rapport, ceux
15:19qu'on appelait les rickeriens.
15:21Macron a rencontré Paul Ricoeur
15:23et j'ai vu, avec
15:25vraiment une attention
15:27bizarre,
15:29qu'il leur avait vendu
15:31une personnalité,
15:33qu'il les avait ensorcelées,
15:35et très vite, eux, alors eux, ça date de
15:372017, je parle de quelqu'un qui s'appelle
15:39François Doss, par exemple, c'est un historien qui a
15:41présenté Macron à Ricoeur,
15:43il a écrit un livre
15:45« Macron pris un philosophe », ensuite, il a écrit
15:47« Les larmes de Paul Ricoeur », vous voyez, en deux livres,
15:49on voit tout de suite ce qui s'est
15:51passé, ce ne sont pas des gens extrêmement
15:53connus, donc, en fait,
15:55je dis, ok, ils ne sont pas connus
15:57du grand public, mais vous voulez vraiment comprendre ce qu'il a fait ?
15:59Regardez les petits rôles
16:01qu'il a joués comme ça.
16:03Et il les a ensorcelés, Comré, pourquoi ?
16:05Pour parler des philosophes ou des intellectuels.
16:07En se montrant extrêmement brillant, là, c'est un chapitre,
16:09j'amène les lecteurs à le lire,
16:11je propose aux lecteurs de le lire, mais
16:13en fait, on est en 2000,
16:15Macron élève à Sciences Po
16:17François Doss, François Doss
16:19connaît Paul Ricoeur, il lui dit, écoute,
16:21Paul Ricoeur lui dit, écoute,
16:23j'ai besoin de quelqu'un pour faire mes notes de bas de page
16:25sur un bouquin à venir, qui s'appelle
16:27« La mémoire, l'histoire, l'oubli », il est sorti en
16:292000, et
16:31François Doss lui dit, ok,
16:33je connais un jeune gars, il est brillant, il s'appelle
16:35Emmanuel Macron. Bon, déjà, Macron
16:37séduit Doss dans ses cours,
16:39et là, ça va lui ouvrir des portes,
16:41il essaie de s'ouvrir
16:43le plus de portes possible à cette époque-là, Macron.
16:45Il essaie de s'ouvrir celle des Chevenmentistes aussi,
16:47je le raconte par ailleurs. Et là,
16:49évidemment, il arrive au comité
16:51de rédaction de la revue « Esprit »,
16:53qui est une revue ricœurienne,
16:55et c'est là que je dis,
16:57il s'ouvre une porte, il montre
16:59le meilleur de lui-même, avec cette espèce
17:01de talent, évidemment, oral,
17:03qu'on a vu, et tout, mais dont on voit
17:05pas la face cachée.
17:07Donc il séduit, et là,
17:09les ricœuriens, bon, ils ont pas trop de nouvelles,
17:11ces gens-là, jusque 2017, mais ils sont quand même,
17:13évidemment, le jeune Macron qu'ils ont vu
17:15à 20, à 25 ans,
17:17et président, donc ça se passe bien, et là, tout de suite,
17:19la porte se referme sur eux, arrivé au pouvoir,
17:21ce qu'ils croyaient être
17:23une présence ricœurienne va vite être,
17:25pour eux, si vous voulez,
17:27la première loi Immigration, par exemple,
17:29et la loi,
17:31il y a eu une loi
17:33Sécurité, Renseignement,
17:35et pour eux,
17:37ça a tout de suite eu une cassure, parce que pour eux, c'est déjà un virage à droite.
17:39Donc, si vous voulez,
17:41à chaque fois, ils montrent
17:43aux personnes qui séduisent,
17:45le miroir,
17:47un miroir face à eux, dans lequel ils se reflètent.
17:49Bon, j'ai aussi creusé
17:51pour arriver à ce...
17:53Et Attali est blanc, par exemple, pour parler Commission Attali,
17:55sous Sarkozy, où il est secrétaire général,
17:57et oui, qu'est-ce qu'il s'est
17:59passé là, c'est bien de le raconter.
18:01C'est pareil, c'est l'objet d'un chapitre,
18:03la Commission Attali, mais
18:05c'est pour lui une bénédiction, parce qu'en fait,
18:07Attali,
18:09qui est nommé à la tête d'une commission, dit à Sarkozy
18:11« Ok, moi je veux bien une commission,
18:13par contre, les deux personnes qui vont être les rapporteurs,
18:15je veux qu'ils soient indépendants. Conseil d'État,
18:17Inspection Générale des Finances.
18:19Qui est-ce qui va chercher l'Inspection Générale des Finances ? Bingo,
18:21il y a un type qui est bon, Macron. Ok.
18:23Il arrive, il devient rapporteur
18:25général adjoint, on ne se rappelle pas du tout d'ailleurs
18:27du nom de la rapporterie générale,
18:29il a éclipsé. Là,
18:31Macron lui donne un rôle, celui du super
18:33hénard, qui va regarder techniquement si tout
18:35est possible.
18:37Là où il excelle, c'est que
18:39c'est dans les moments
18:41d'entre-deux, puisque la règle
18:43qu'impose Attali, c'est une règle de vote
18:45à l'unanimité. Il faut que les 42
18:47membres votent
18:49une proposition. Donc, bingo,
18:51qu'est-ce que fait Macron ? Il va,
18:53dans ces moments d'entre-deux,
18:55aux apéros, aux dîners,
18:57au moment où on se sustente
18:59avant de repartir en séance,
19:01être onctueux. Il est tout jeune, il a à peine
19:03la trentaine. Être onctueux
19:05avec les uns et les autres,
19:07leur montrer que si tu sètes sur ça, on peut
19:09avancer là-dessus, etc. Et là,
19:11par exemple, sur l'ISF,
19:13vous voulez voir des continuités ? Il y en a une.
19:15L'ISF, Macron supprime l'impôt sur
19:17la fortune en 2018. Qui est-ce
19:19qui fait avancer les uns et les autres
19:21sur une position d'adoption
19:23de la suppression de l'ISF ? C'est Macron,
19:25déjà. Sarkozy ne la reprend pas, il voit
19:27bien que c'est sulfureux pour lui. Mais vous voyez,
19:29il y a déjà, dans la commission
19:31Attali, un peu de ce qu'est
19:33le macronisme.
19:35Par contre, l'histoire,
19:37on voit souvent Attali comme un tireur,
19:39il a souvent été politicisé
19:41puisque il a dit que
19:43Macron serait le prochain président
19:45en 2014, etc. En vérité,
19:47Macron avec Attali,
19:49après ces années
19:51où il a eu besoin de lui,
19:53il ne le voit plus beaucoup,
19:55il ne calcule comme on dit plus tellement,
19:57les relations sont très fraîches des 2015-2016,
19:59et Attali,
20:01il a le cuir épais, il en a vu d'autres,
20:03mais Attali n'a pas eu tellement de...
20:05Il se sert des gens pour aller au pouvoir,
20:07et après, il ferme la porte sur eux. Mais ça, ça ne s'est passé
20:09pas qu'avec Attali, ça s'est passé avec Jouyet,
20:11avec Minc, avec...
20:13Ça s'est passé avec presque tout le monde, à votre avis ?
20:15Presque tout le monde, mais même une fois au pouvoir.
20:17Une fois au pouvoir, il y a ceux qu'il a attirés
20:19en 2022 dans ses filets.
20:21J'allais en parler, mais une des
20:23enquêtes que j'ai faites pour arriver à ce livre-là
20:25et qui a donné un chapitre, c'est les laïcs républicains.
20:27Donc, les printemps républicains,
20:29à l'époque, Zineb El Razoui,
20:31qui n'avait pas encore évolué,
20:33Chevenement, je le mets dedans,
20:35même s'il n'est pas exactement de la même famille.
20:37Et en fait, en 2022,
20:39il est question de leur proposer
20:41des circonscriptions, de leur proposer
20:43de monter dans le train
20:45en marche de Madame Macron
20:47qui vendait un tournant républicain.
20:49S'il y avait eu l'affaire Paty, etc.,
20:51ils n'y ont plus.
20:53On peut leur reprocher, mais il y a quelque chose
20:55qui leur a été vendue, et en fait,
20:57tout le monde l'a soutenue pour la présidentielle,
20:59les portes se referment très brutalement
21:01sur eux, aux législatives, et c'est un psychodrame.
21:03En fait, ce psychodrame
21:05pas nécessaire, pour moi, raconte
21:07parfaitement Macron,
21:09parce qu'il aura eu intérêt à les garder avec eux.
21:11À chaque fois qu'il a intérêt à garder des gens avec eux,
21:13il referme la porte du pouvoir sur eux.
21:15Mais alors, justement,
21:17on va faire une autre petite pause, encore une fois,
21:190,826, 300, 300, mais justement,
21:21Étienne Campion,
21:23dans ce que vous racontez,
21:25il jouit
21:27quelque part,
21:29au sens, je veux dire, d'esprit,
21:31ou de donner certains exercices
21:33plus ou moins pervers, il jouit de cela.
21:35Style, je vous attire,
21:37vous êtes avec moi, je vous ai séduit,
21:39je suis, regardez que je suis bien,
21:41et après, les gens sont là,
21:43sidérés, ne comprennent pas,
21:45mais je croyais que j'étais avec lui, Gérard Collomb.
21:47Gérard Collomb, l'ancien maire de Lyon.
21:49Alors, Gérard Collomb,
21:51je vais répondre à la question, mais oui, Gérard Collomb,
21:53il raconte son histoire, l'histoire secrète,
21:55en fait, de sa relation avec
21:57Macron, et c'est pareil, en fait,
21:59ça commence en pleurs de joie à l'Elysée,
22:01ça finit en pleurs de tristesse,
22:03je contacte
22:05la veuve de Gérard Collomb, Caroline Collomb,
22:07qui me dit, mon mari est mort
22:09de ce que vous racontez, il est tombé malade,
22:11il en est mort. Vous voyez, c'est frappant,
22:13quand la femme de Collomb vous dit ça,
22:15vous dites, ok,
22:17tout a été une succession
22:19de petites choses, où
22:21le président n'écoute pas
22:23Collomb, Collomb avance,
22:25Collomb est frustré, bon, il voulait un
22:27ministère, il n'a pas eu le bon, il ne voulait pas d'intérieur,
22:29il voulait un ministère à Lyon.
22:31Collomb est frappé
22:33par l'attentat de la guerre Saint-Charles,
22:35deux jeunes lyonnaises qui se font tuer, c'est abominable,
22:37il voit leur corps pas recouvert, il y a quelque chose
22:39qui naît en lui, d'homme d'État, il veut réguler l'immigration
22:41et l'insécurité, en gros, pour faire simple,
22:43Macron ne danse pas,
22:45et ça finit, il démissionne,
22:47en voyant que Macron mute un président
22:49arrogant, il démissionne,
22:51ensuite il y a un psychodrame à la mairie de Lyon,
22:53Macron finit par lui retirer
22:55l'investiture de second tour,
22:57et pour vous répondre,
22:59moi j'ai été frappé de voir, là, récemment,
23:01il y a une semaine, tout juste, quelqu'un m'a montré une vidéo
23:03des petites phrases, toutes les petites phrases
23:05qu'on voit un peu moins derrière, mais bon, je ne vous les fais pas,
23:07on les connait tous par cœur, et on voit
23:09que Macron, j'ai été frappé de voir
23:11qu'à chaque fois qu'il prononce
23:13ces petites phrases, il se met à sourire,
23:15il y a un rictus qu'il n'arrive pas à réprimer,
23:17qui habite son visage,
23:19et je me dis, mais attends,
23:21souvent en plus ça se passe dans un pays étranger,
23:23mais qu'est-ce qui anime un président
23:25qui va
23:27avoir une petite phrase méprisante pour son peuple,
23:29type gaulois réfractaire, etc.,
23:31à la faire,
23:33et en plus, en rire, il y a toujours
23:35cette dolame avec Macron, il y a la dissolution,
23:37et après, je mets en scène
23:39le désarroi de mes ministres, il y a les petites phrases,
23:41et ensuite, ce truc,
23:43pour vous répondre, je ne peux pas vous le dire,
23:45oui ou non, il enjouit, mais il y a des moments
23:47où, effectivement,
23:49j'essaie de le dire à la fin du livre
23:51pour parler de la dissolution, mais
23:53on a l'impression, en tout cas c'est ce que
23:55les gens qui l'ont vécu me disent,
23:57qu'il teste le rapport
23:59des gens au pouvoir.
24:01Il est comme alléché
24:03à l'idée de voir
24:05les gens, eux-mêmes alléchés
24:07par l'odeur du pouvoir, se casser les dents dessus,
24:09comme s'ils étaient attirés par l'espèce de faiblesse humaine
24:11qui arrive invariablement au pouvoir,
24:13et qui se cassait
24:15les dents dessus, tandis que lui,
24:17leur referme
24:19la porte sur le nez.
24:21Prenez Julien Denormandie.
24:23Prenons Julien Denormandie.
24:25Et voir ce que l'effet de fermer la porte sur le nez...
24:27Julien Denormandie, c'est
24:29un des plus fidèles alliés de Macron.
24:31Il était avec lui en 2015,
24:33il était avec lui à Bercy,
24:35il était...
24:37Quand Macron pense tout quitter
24:39juste avant d'arriver à Bercy,
24:41il pense à partir avec Denormandie,
24:43ouvrir un cabinet de conseil, etc.
24:45C'est vraiment son proche.
24:47Qu'est-ce qu'il se passe en janvier
24:492024 quand il nomme Attal Macron ?
24:51Il se passe qu'avant
24:53de nommer Attal, il a dit
24:55à Denormandie, ça sera toi.
24:57Tu me fais
24:59une feuille de route.
25:01Tu me fais une feuille de route, tu me fais tout ça.
25:03Et comment refuser ?
25:05Vous êtes Denormandie, on vous propose
25:07de Premier ministre. Qu'est-ce qu'il se passe ?
25:09La veille de nommer Attal,
25:11il dit, ah bah non, Julien, ce sera
25:13pas toi, ce sera Gabriel.
25:15A quoi ça sert ? Même Ferrand
25:17a protesté, c'est-à-dire, même Ferrand
25:19a protesté, c'est-à-dire,
25:21tu peux pas faire ça Emmanuel. Mais qu'est-ce qui
25:23anime ? Vous voyez ?
25:25Comme il n'a pas dit à Attal
25:27qu'il allait dissoudre, Attal l'a pris aussi.
25:29Il l'a pris dans la poire.
25:31Comme tous les macronistes d'ailleurs.
25:33Donc il y a quelque chose d'inexplicable
25:35qui existe chez lui, qui relève
25:37peut-être de la
25:39jouissance.
25:41Je vous dis, moi, ce truc,
25:43c'est comme s'il était
25:45hyper
25:47intéressé,
25:49habité, curieux
25:51de voir ce qui se passe quand le pouvoir
25:53frappe à la porte des gens
25:55et de voir comment...
25:57Et quelque chose de théâtral en fait.
25:59Et qui d'ailleurs remonte à son rapport théâtral
26:01dès le départ.
26:03On va parler du théâtre.
26:05Il y a quelque chose chez lui qui est habité par la façon
26:07dont les humains parfois sont touchés par quelque chose
26:09sans débattre.
26:11Et parfois
26:13en meurent.
26:15Mais c'est intéressant parce que c'est le bruit que fait la porte
26:17en se refermant et les gens
26:19voient arriver le pouvoir, ils se disent ça y est, je suis
26:21là et puis je ne suis plus là.
26:23On va continuer à parler juste après cette petite
26:25pause, c'est passionnant.
26:27Effectivement, le président toxique,
26:29portrait d'Étienne Campion,
26:31de ce président que nous avons
26:33depuis 7 ans, ça fait un septennat
26:35maintenant si on peut dire.
26:37Et où ça va venir ?
26:39On en parle tout de suite après cette petite pause.
26:41Et n'oubliez pas, 0826 300 300
26:43si vous voulez intervenir.
26:45Sud Radio.
26:47Parlons vrai.
26:49Parle.
26:51Sud Radio Bercoff dans tous ses états
26:53midi 14h. André Bercoff.
26:55Et nous ne finirons pas
26:57sur ce sujet évidemment, et ce n'est pas
26:59en une heure qu'on peut l'épuiser.
27:01Emmanuel Macron, le président toxique
27:03selon Étienne Campion,
27:05dans un livre qui vient de paraître aux éditions Robert Laffont.
27:07Mais alors justement,
27:09on parle de ces
27:11bruits de portes qui se ferment,
27:13du fait que, bon,
27:15voilà, c'est un peu théorème de Pasolini,
27:17je séduis et j'abandonne.
27:19Et en même temps, il y a quelqu'un
27:21quand même qui est là, alors qui est là
27:23quand même depuis qu'Emmanuel
27:25Macron avait 14 ans, vous en parlez
27:27longuement et à juste les titres,
27:29Brigitte. Alors Brigitte,
27:31elle est toujours là, elle, il n'y a pas eu de
27:33porte fermée, il n'y a pas eu
27:35ni divorce, ni de séparation.
27:37Qu'est-ce qui s'est passé ou qu'est-ce qui se passe
27:39avec Brigitte ?
27:41Brigitte, je dis
27:43qu'elle a un rôle énorme, je le raconte
27:45dans deux chapitres au départ.
27:47Je dis que
27:49le rôle qu'elle a autour de lui
27:51fait qu'il n'est pas, contrairement
27:53à ce que je pourrais suggérer,
27:55c'est vrai que le titre le suggère, un cyborg
27:57complètement sadique
27:59sans âme aucune, sans chaleur.
28:01Il y a une personne qui
28:03invariablement depuis le début de sa vie
28:05reçoit ce que les autres ne reçoivent
28:07pas de chaleur et d'affection
28:09et de compréhension, c'est Brigitte.
28:11C'est la seule, à votre avis,
28:13aujourd'hui ? Oui, aujourd'hui c'est la seule.
28:15Je raconte
28:17l'histoire de leur rencontre, parce qu'une biographie c'est aussi ça,
28:19c'est pas juste théoriser des choses, c'est raconter
28:21des faits, et j'apporte des choses nouvelles.
28:23Je dis qu'il a eu une force
28:25énorme, et là, force au sens, c'est neutre,
28:27c'est bien ni mal, on peut en penser ce qu'on veut.
28:29Pour
28:31pénétrer un couple, je raconte
28:33que Macron, jeune,
28:35était au lycée avec
28:37la fille de Brigitte, Laurence. D'ailleurs, quand
28:39les parents de Macron ont entendu parler d'une nauséaire,
28:41d'abord ils pensaient à la petite Laurence.
28:43Et ils
28:45vu qu'en fait Brigitte était une
28:47prof très ouverte aux élèves, prof
28:49très moderne en fait, qui reçoit chez elle des élèves.
28:51Et
28:53Emmanuel était invité avec des camarades,
28:55avec aussi, puisqu'il connaissait Laurence,
28:57chez elle. Il a fixé
28:59ce couple, Brigitte
29:01et André,
29:03et il a eu cette force,
29:05c'est pour ça que je fais
29:07le lien avec la force de séduction en général.
29:09Quand vous avez 15 ans,
29:11que vous vous dites, je vais séduire cette prof,
29:1314 ans même, enfin bon.
29:1514 ans, c'est la première fois qu'il la rencontre.
29:1715 ans, c'est 15-16 ans, c'est difficile.
29:19Je raconte, même la première
29:21rencontre, c'est quand Macron présente
29:23son stage de 3ème,
29:25il arrive,
29:27ils ne se sont jamais vus, elle est dans le public,
29:29il arrive,
29:31il descend sur la scène, il fait un discours,
29:33personne ne lui a demandé de discours, en 3ème.
29:35Et il discours sur la vanité
29:37de recevoir des prix, parce qu'il est question de recevoir
29:39des prix pour les meilleurs stages de 3ème. Il avait fait un stage
29:41chez Bordas. D'ailleurs, stage
29:43chez Bordas à Paris, qui est son premier emploi à Paris,
29:45comment est-ce qu'il l'a eu ? En séduisant
29:47la prof de 3ème avant Brigitte.
29:49En se séduisant,
29:51je ne dis pas qu'il l'a séduit physiquement,
29:53mais en venant,
29:55en restant après le cours, en se faisant remarquer,
29:57etc. Donc, il passe d'une chose à une autre
29:59déjà. Et Brigitte,
30:01après, c'est une histoire
30:03chaotique, mais qui va les souder,
30:05je parle d'un, c'est l'écrivain
30:07Emmanuel Carrère qui parle de ça, c'est un pacte.
30:09On peut s'aimer, je ne dis pas qu'il ne s'aime pas,
30:11mais il y a quelque chose du pacte aussi,
30:13entre deux êtres
30:15pour avancer dans la vie. Elle, elle est là,
30:17il y a des rumeurs dans tout Amiens
30:19qu'elle est en couple
30:21avec son élève. Lui, il est parti
30:23à Paris et
30:25ils attendent pour se revoir.
30:27Et ça va créer une espèce de force
30:29à deux. On en pense ce qu'on veut de la différence
30:31d'âge, moi je ne suis pas là dessus, je dis juste la force
30:33que tout ça a pris. Et le résultat
30:35après, avec les années, c'est
30:37qu'elle lui confère un rôle polymorphe
30:39à la fois
30:41de casque bleu, de spin doctor,
30:43de conseillère,
30:45et qu'elle lui permet
30:47le mot, moi je dis
30:49autonomie affective.
30:51En fait, il se permet
30:53en aimant Nel
30:55de ne pas aimer le reste du monde.
30:57C'est une béquille,
30:59on voulait dire, moi l'affectivité, elle est là,
31:01elle est concentrée sur elle,
31:03manifestement.
31:05Mais est-ce qu'elle joue un rôle de,
31:07vous en parlez, de mentor,
31:09de spingalie, de conseiller,
31:11de spin doctor, elle joue tout ça.
31:13Oui, mais
31:15il y a différentes versions.
31:17Il y a ceux qui disent, elle a pris,
31:19elle ne voulait pas du pouvoir spécialement, mais elle était contente
31:21de l'avoir pris. Il y a ceux qui disent,
31:23elle a participé à ce qu'est devenu
31:25Macron en le cornerisant,
31:27en le coupant d'autres clans,
31:29d'autres réseaux, en l'encourageant
31:31un peu dans ce... Il y a plusieurs sources
31:33difficiles de dire où la vérité, le fait est
31:35qu'elle cautionne.
31:37Mais ils sont toujours inséparables,
31:39elle est toujours là.
31:41Manifestement, oui. Après,
31:43il y a des
31:45rumeurs, des tendances
31:47comme quoi ça irait pas aussi bien
31:49qu'au début.
31:51C'est difficile,
31:53j'ai pas assez d'éléments pour vous répondre
31:55aussi précisément. Mais
31:57oui, de fait, elle a participé
31:59aussi à l'évolution de ce qui est depuis le départ.
32:01Elle est celui qui le connaît mieux.
32:03Quand j'ai creusé, beaucoup m'ont dit
32:05si Macron devrait vraiment flancher,
32:07c'est s'il arrivait quelque chose à Brigitte.
32:09Donc oui, en fait, elle seule détient
32:11le mystère depuis le départ, parce qu'ils ont
32:13cheminé ensemble, parce qu'ils ont eu
32:15ces vendredis après-midi que je raconte.
32:17Là aussi, force de persuasion,
32:19elle est prof à l'atelier théâtre,
32:21ils arrivent en première,
32:23ils doivent jouer une pièce
32:25d'Edouard Dodi-Philippot,
32:27et il n'y a pas assez de rôles féminins.
32:29Parce qu'il y a plein de filles dans l'atelier
32:31théâtre, dont la fille de Brigitte.
32:33Et Emmanuel lui dit
32:35je vais réécrire la pièce.
32:37Il réécrit une pièce à 16 ans
32:39pour intégrer les...
32:41Et donc, ils se rencontrent,
32:43ils cheminent ensemble.
32:45Je vois le vendredi après-midi,
32:47et c'est là où, comme Edi, elle a flanché.
32:49Cette relation,
32:51il ne s'agit pas du monisme people
32:53ou autre, c'est juste qu'il faut la comprendre.
32:55Quand on fait une biographie de quelqu'un,
32:57il faut comprendre le rôle qu'elle a.
32:59Et je dis, on peut avoir un regard
33:01sulfureux, dans le bon sens du terme,
33:03sur la relation Brigitte-Macron
33:05et le rôle
33:07qu'elle a, sans tomber dans
33:09les choses invérifiables.
33:11Partenaires et complices.
33:13Partenaires et complices.
33:15Et oui,
33:17il y a quelque chose de politique et d'intéressé.
33:19C'est pas dire qu'il n'y a pas d'amour. On peut être intéressé
33:21et avoir de l'amour.
33:23Mais ça
33:25a permis une force
33:27à Macron
33:29qui est de
33:31se sentir
33:33épaulé par quelque chose, par quelqu'un
33:35et au fond d'indifférer
33:37le reste du monde.
33:39C'est ce que je dis pour résumer.
33:41J'invite l'électeur.
33:43Nous l'invitons aussi.
33:45Etienne.
33:47Ce qui est absolument
33:49fascinant, parce qu'il y a aussi ça,
33:51mais il y a aussi les côtés qu'il faut dire,
33:53il y a les côtés du tout et son contraire,
33:55il y a les côtés où il dit...
33:57Parce qu'il faut aussi,
33:59et on va en parler maintenant,
34:01détruire, dit-il.
34:03Et on va en parler
34:05juste après cette petite pause,
34:07parce qu'il y a quand même
34:09des choses à dire sur sa volonté.
34:11Et d'ailleurs, vous le dites à la fin,
34:13mais on va en reparler.
34:15Sa volonté, en fait,
34:17allait de brûler Rome, ou de brûler Paris,
34:19ou de brûler en tout cas ce qui a été
34:21adoré, et même
34:23allait de dire que les Français,
34:25ils en sont eux aussi restés un peu pantois.
34:27On en parle tout de suite après cette
34:29petite pause.
34:59– Bonjour M. Bercoff, très heureux
35:01de vous avoir à l'antenne et bonjour
35:03M. Campion. – Bonjour.
35:05– Voilà, juste une petite anecdote.
35:07Moi j'ai travaillé dans un grand
35:09groupe et j'avais un PDG qui
35:11a su monter une des sociétés
35:13du groupe à un très haut
35:15niveau et qui après a tout détruit.
35:17Alors ma question,
35:19et j'en viens là, est-ce que
35:21nous ne sommes pas là dans une forme
35:23de perversion narcissique,
35:25d'une forme de psychopathie,
35:27voire de bipolarité avec
35:29votre cher Président ?
35:31– Oui, c'est une question que je voudrais juste ajouter
35:33tout à fait dans votre sens,
35:35Franck. C'est la question que je voulais poser
35:37d'ailleurs à Étienne Campion.
35:39C'est qu'au fond, regardez, les partis
35:41détruits. Lui il fait du
35:43afouéra, mais pas du tout dans le sens de
35:45Javier Milet d'Argentine. C'est
35:47allez, partis détruits,
35:49la culture française ça n'existe pas,
35:51la colonisation, crime contre
35:53l'humanité, et surtout quand même
35:55il laisse les français sans aucun point de repère.
35:57Alors qu'un Président, en principe,
35:59il s'est fait prolifier,
36:01identité ou pas, mais enfin, lui
36:03c'est vraiment détruire, dit-il,
36:05Étienne Campion, quand même.
36:07– Oui, quand le résultat
36:09final est l'état actuel du
36:11pays, une dissolution que personne n'a
36:13compris, et des raisons
36:15que tout le monde ignore, on est
36:17obligé de se poser ce genre de questions.
36:19Là, là-dessus, et d'ailleurs,
36:21les français se la posent.
36:23– En fait, moi je suis marqué de
36:25vous frapper de voir que
36:27les gens raisonnent un peu comme monsieur
36:29l'auditeur, et en fait
36:31c'est la dissolution qui a
36:33acté, parce qu'on me dit, moi je psychologise
36:35le... Non, c'est Macron
36:37qui donne à se psychologiser.
36:39En fait, avec ce qui se passe,
36:41tous les gens ne peuvent qu'avoir
36:43des éléments
36:45tels, rappelez-vous
36:47lors de la dissolution, Ruffin qui dit
36:49on a un taré à la tête du pays,
36:51et puis tous ces épithètes,
36:53quand le dernier mot
36:55que vous laissez sur la bouche
36:57des français, c'est
36:59« il est fou »,
37:01il faut se poser des questions.
37:03Pour répondre
37:05à votre auditeur,
37:07en fait,
37:09je fais 460 pages pour
37:11essayer de comprendre ça. Je ne peux pas
37:13arrêter un mot, etc. Perversion
37:15n'insiste, il y a un auteur
37:17qui s'appelle Marc Joly, je crois, qui a fait un livre
37:19récemment pour appliquer le concept de
37:21Récamier, c'est un psychologue française par Récamier
37:23qui a fait, qui a mis au point
37:25le concept de perversion narcissique.
37:27Et il en fait, ça s'appelle « La pensée perverse au pouvoir ».
37:29Moi, je n'aurais pas fait le livre comme ça,
37:31je préfère faire des faits et tout, là c'est pour le coup
37:33psychologisant.
37:35Mais,
37:37le fait est qu'on touche
37:39quelque chose.
37:41Difficile d'arrêter
37:43un mot. Dans l'intro, je dis que
37:45les mots, parfois, sont
37:47aussi puissants soit-ils, et la langue française
37:49aussi puissante soit-elle,
37:51on ne parvient pas à toucher du doigt.
37:53Vous avez comme un employé toxique,
37:55et dans votre titre aussi.
37:57Moi, je ne dis pas toxique,
37:59mais, en fait, je préfère que les faits
38:01parlent d'eux-mêmes. C'est pour ça que je n'utilise pas le mot
38:03dans le livre. J'en parle que dans l'intro.
38:05Oui, mais l'intro, elle parle.
38:07Moi, je l'assume, ce truc.
38:09Il l'est, de fait, au sens où
38:11on l'entend. Safia, je crois que nous avons là.
38:13Oui, tu as l'appel de la Courneuve.
38:15Bonjour, Safia.
38:17Bonjour, André.
38:19Je suis heureuse de vous avoir.
38:21Par rapport au plateau, effectivement,
38:23le portrait dressé
38:25de M. Macron
38:27est édifiant et
38:29complètement raccord
38:31avec le lubris
38:33et la folie furieuse
38:35du personnage.
38:37Je crois qu'il est complètement...
38:39Quand je l'observe, je l'analyse, je le trouve
38:41complètement en décompte.
38:43En...
38:45En dissociation, exactement.
38:47En dissociation, oui.
38:49C'est le terme précis, juste
38:51et exact. Et par rapport à ça,
38:53c'était le miroir de M. Colère.
38:55Parce qu'on a quand même des figures aussi
38:57terribles du côté de la force obscure
38:59et
39:01quels sont les... Bon, Brigitte,
39:03apparemment, c'est le ciment
39:07qu'on ne peut pas passer.
39:09Ce mystère qui fait que
39:11je l'observe
39:13de manière analytique et froide.
39:15Quand je l'observe, du coup...
39:17Et donc, voilà. Ce type de
39:19personnage, en gros, c'était...
39:21Il a pris le pire de l'ancien monde et
39:23il construit la destructivité
39:25du nouveau monde. Il arrive en
39:27start-upper, enfin la start-up nation
39:29et puis on voit les dégâts.
39:31C'est la déflagration du pays.
39:33On voit la fall-down nation,
39:35en fait, après la start-up.
39:37Oui, la chose
39:39que je voulais vous demander,
39:41vous voyez, c'était
39:43justement
39:45est-ce qu'on ne mérite pas
39:47le président
39:49qu'on voulait détruire ?
39:51Bonne question,
39:53Saphia Journet. Laissez
39:55Étienne leur répondre.
39:57Dissociation.
39:59Votre auditrice touche du doigt
40:01un truc vraiment intéressant
40:03dont je parle
40:05à la fin du bouquin. C'est la désynchronisation.
40:07Je commence
40:09en racontant la désynchronisation
40:11qu'il nomme dans Révolution
40:13que sa grand-mère instille
40:15chez lui. En gros, sa grand-mère
40:17en décalage avec le monde. Elle aussi,
40:19elle ne veut pas aller aux fêtes de famille
40:21et elle préfère la solitude. Et Macron
40:23dit dans Révolution, son livre phare,
40:25rappelez-vous, je suis comme désynchronisé avec
40:27mon époque. Pour ça, des fois, il aime bien citer
40:29les tontons-flingueurs et jouer le côté un peu
40:31à contre-coup. Et à la fin,
40:33je dis, Macron,
40:35en fait, il y a une phrase
40:37qui m'a frappé. C'est quand il a dit,
40:39après la dissolution, si j'étais
40:41sentimental, je me serais suicidé.
40:43Il a dit ça ? Il a dit ça.
40:45Je trouve passionnante cette phrase. Pourquoi ?
40:47Parce qu'elle dit, en fait, si j'étais
40:49sentimental, si j'étais comme
40:51vous, je n'aurais pas supporté.
40:53Et de fait, on n'aurait pas
40:55supporté nous. En fait, n'importe
40:57qui... Je ne me serais pas supporté,
40:59c'est quelque part. Quand on met le pays dans cet état,
41:01qu'on est gilet jaune dans la rue,
41:03il y a un peuple,
41:05globalement, pas tout le peuple,
41:07quand vous arrivez à la
41:09dissolution avec tout le pays, vous êtes fou.
41:11En fait, je dis qu'il est
41:13désynchronisé.
41:15Moi, le mot que j'emploie, c'est désynchronisé.
41:17Et les désynchronisés,
41:19il y en a dans la société des gens
41:21désynchronisés.
41:23C'est des gens qui ont des maladies.
41:25Au pouvoir, c'est peut-être pas
41:27idéal. Il faut être désynchronisé.
41:29Dans la vie, parfois, vous avez besoin.
41:31Vous tomberez dans les émotions.
41:33Les gendarmes, les pompiers,
41:35ils sont désynchronisés, c'est normal.
41:37Sinon, ils tombent...
41:39On conseille aux gens parfois
41:41de désynchroniser, sauf qu'à un tel niveau
41:43pour un président, il faut l'être un peu.
41:45Mais là, il l'est complètement.
41:47Et c'est les faits qui montrent ça.
41:49Madame la dissociation,
41:51je dis désynchronisé.
41:53J'espère avoir répondu à votre question.
41:55Je voudrais citer
41:57votre dernière phrase.
41:59C'est intéressant.
42:01En fait,
42:03vous commencez à...
42:05Vous dites ce que...
42:07Qu'est-ce que vous dites à la fin ?
42:09C'est très intéressant. Vous parlez de Macron.
42:11Vous dites, ses limites
42:13perceptibles dès ses débuts
42:15devinrent de plus en plus éclatantes
42:17à mesure qu'il s'est heurté violemment.
42:19Avec quelle vitesse
42:21son nom s'évaporera-t-il
42:23des mémoires humaines ?
42:25À moins que l'on veuille croire qu'il a sublimé
42:27l'histoire française, qu'il a enrichi le drame,
42:29nourri le récit et façonné
42:31à sa façon l'histoire du pays,
42:33il eût sans doute été préférable
42:35pour la France
42:37comme pour lui-même qu'il ne fût
42:39jamais monté sur scène.
42:41Vous y allez là.
42:43Vous lui réglez son compte.
42:45Il faut que je dise aussi la référence.
42:47En gros,
42:49c'est la dernière phrase du livre
42:51de Bainville sur Napoléon.
42:53En gros, il dit,
42:55sauf pour le drame,
42:57il eût peut-être été préférable
42:59qu'il n'ait pas existé.
43:01Le parallèle vaut ce qu'il vaut.
43:03Macron n'est pas Napoléon.
43:05On ne va pas rentrer là-dedans.
43:07Mais oui,
43:09si on démoralise
43:11et qu'on se dit que tout ça
43:13on s'en fiche, la crise du pays,
43:15il y a quelque chose
43:17de littéraire, d'un peu
43:19sublimé.
43:21Si on est très cynique,
43:23Macron a permis qu'on vive les gilets jaunes.
43:25Je dis si on est vraiment cynique.
43:27Je ne plaisante pas.
43:29C'est ce que j'essaye de dire.
43:31Je pense que le problème
43:33à la fin de la personne toxique,
43:35c'est peut-être,
43:37certes, les autres,
43:39mais l'image qu'elle laisse sur son nom.
43:41Qu'a-t-il voulu laisser ?
43:43En tout cas,
43:45votre livre montre
43:47très bien les zones d'ombre,
43:49les zones peut-être de lumière.
43:51Il y en a peut-être quelques-unes,
43:53mais il raconte très bien
43:55cet univers formidable.
43:57Je vais vous dire,
43:59il a eu son campion, maintenant,
44:01on attend son balzac.
44:03Peut-être ce sera vous, on ne sait pas.