Les mots d'un ancien général à Emmanuel Macron...

  • il y a 6 mois
Avec le Général André Coustou, président d'honneur de Place d'Armes.

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-03-07##
Transcript
00:00 [Musique]
00:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17 Il paraît que nous serions en guerre.
00:20 Nous sommes en guerre, disent certains.
00:23 Nous sommes en guerre.
00:24 La guerre Russie-Ukraine, c'est la nôtre.
00:27 Si nous ne faisons pas telle ou telle ou telle chose, l'Europe est perdue.
00:31 Mais sommes-nous vraiment en guerre ?
00:33 A quel niveau ?
00:34 Car vous savez, les mots ont un sens et les sens un mot.
00:39 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:42 Le fait du jour.
00:43 Cette chanson n'est pas d'hier.
00:45 Cette chanson date de plus de 60 ans.
00:47 C'est une chanson de Boris Vian.
00:49 C'était pendant la guerre d'Algérie, le début de la guerre d'Algérie.
00:53 Et ce n'est pas provocation que je l'ai mise.
00:56 Bonjour Général André Cousteau.
00:58 Bonjour Monsieur Bercov.
01:00 Général Cousteau, alors justement, vous avez publié une lettre
01:06 et c'est ça qui a attiré mon attention et je ne suis pas le seul à avoir lu cela.
01:10 Il y a beaucoup de commentaires.
01:13 Vous avez écrit sur Place d'Armes, vous êtes président d'honneur du site Place d'Armes.
01:17 Nous avons reçu des membres de Place d'Armes déjà.
01:19 Sur ce qui se passe en ce moment
01:23 et surtout depuis le 24 février 2022,
01:26 début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
01:30 On va en parler parce que vous soulevez
01:32 quelques points très importants par rapport à ce qui se passe.
01:35 Mais auparavant, Général Cousteau et les éditeurs du Sud Radio,
01:39 je voudrais vous faire écouter
01:41 quelques extraits de ce qu'a dit Emmanuel Macron,
01:44 le président de la République à Prague, il y a deux jours.
01:47 Écoutez, il a été quand même lui aussi très précis
01:50 mais dans un tout autre sens.
01:52 Écoutez.
01:53 Nous abordons à coup sûr un moment de notre Europe
01:57 où il conviendra de ne pas être lâche.
02:00 On ne veut jamais voir les drames qui viennent.
02:03 On ne veut jamais voir ce qui se joue.
02:06 Et je crois que nos deux pays
02:10 ont conscience de ce qui est à l'œuvre en Europe.
02:13 Le fait que la guerre est revenue sur notre sol,
02:16 que des puissances devenues inarrêtables sont en train
02:20 d'étendre la menace chaque jour de nous attaquer nous-mêmes davantage.
02:25 Et il nous faudra être à la hauteur de l'histoire
02:29 et du courage qu'elle implique.
02:31 Ce sera aussi notre responsabilité
02:34 aux uns et aux autres.
02:36 Et c'est cela aussi que je suis venu bâtir.
02:39 Voilà. Voilà ce qu'a dit Emmanuel Macron
02:43 donc il y a deux jours à Prague,
02:46 reçu à Prague avec le président.
02:49 Alors, autre...
02:51 Je crois qu'on a un autre extrait.
02:53 Allons-y. Tout de suite.
02:54 Est-ce notre guerre ou n'est-ce pas notre guerre ?
02:56 Pouvons-nous nous détourner, considérer que les choses peuvent continuer à se jouer ?
03:00 Je ne crois pas.
03:01 Et donc c'est un sursaut stratégique auquel j'ai appelé
03:04 et que j'assume pleinement.
03:06 Il nous faut être lucides sur la réalité de la situation qui se joue en Europe,
03:10 les risques qui sont à l'œuvre,
03:12 et ce que nous devons assumer.
03:15 Je suis convaincu que, justement, la clarté assumée de ces propos
03:21 et ce dont l'Europe avait besoin.
03:23 Qui a lancé la guerre en Ukraine ?
03:26 Vladimir Poutine.
03:27 Qui menace, quoi que nous fassions, quoi que nous disions,
03:31 avec l'arme nucléaire ?
03:32 Le président Poutine ?
03:34 Tournez-vous tous vers lui pour savoir, lui, quelles sont ses limites stratégiques.
03:37 Mais si chaque jour, nous expliquons quelles sont nos limites
03:40 face à quelqu'un qui n'en a aucune et a lancé cette guerre,
03:43 je peux déjà vous dire que l'esprit de défaite est là qui rôde, pas chez nous.
03:48 Voilà. Général Cousteau.
03:51 Intéressant. Esprit de défaite, pas de lâcheté.
03:55 Est-ce que c'est notre guerre ou ce n'est pas notre guerre,
03:57 dit le président de la République, chef des armées, je le rappelle.
04:02 Telle est la question, on doit se poser jusqu'où.
04:06 Face à nous, on a quelqu'un d'inarrêtable.
04:09 Quelle est votre réaction ?
04:12 Tout d'abord, je salue tous les amis de la France qui nous écoutent.
04:16 Alors, le président parle de menaces et de déclenchement de la guerre.
04:21 Je crois que c'est Montesquieu qui a dit que le responsable d'une guerre
04:26 n'est pas celui qui la déclenche ou la déclare,
04:29 mais celui qui en a créé les conditions pour qu'elles soient inévitables.
04:33 Alors ensuite, le militaire résume simplement.
04:39 Quelle est notre menace et quel est notre ennemi ?
04:43 Est-ce que la Russie nous menace vraiment ?
04:46 Je ne pense pas.
04:48 Quel est notre ennemi ?
04:50 L'ennemi, c'est la menace concrétisée.
04:52 Pour moi, l'ennemi est clairement identifié.
04:56 C'est malheureusement celui qui doit être garant
05:00 de notre sécurité et du respect de nos institutions.
05:04 L'ennemi, c'est celui qui vient de s'exprimer.
05:07 Pardonnez-moi, mais...
05:09 L'ennemi pour vous, c'est Emmanuel Macron.
05:11 Oui, exactement.
05:13 Macron, le faux soyeur, le liquidateur, la France vendue à la Légucou,
05:16 j'en passe et des milliers.
05:18 Et quand on voit les têtes de la France aujourd'hui,
05:20 on sait qu'il a détruit.
05:21 Je rappelle quand même qu'en 2021,
05:24 la lettre à nos gouvernants,
05:26 qui nous avait valu tant d'opprobre,
05:30 était simplement un signal d'alarme.
05:35 Nous demandions à nos gouvernants
05:37 de faire ce pour quoi ils sont grassement payés,
05:39 c'est-à-dire d'arrêter le délitement de la France,
05:43 sur lequel la majorité des Français étaient d'accord.
05:47 Le président lui-même n'a jamais donné un signe de vie,
05:52 n'a jamais répondu à notre injonction,
05:55 à notre demande, à notre supplication.
05:57 Autrement dit, il ne sait toujours pas ce que c'est qu'un chef.
06:00 Le premier devoir d'un chef, c'est prophéter, c'est subordonner.
06:03 Ensuite, aujourd'hui, est-ce que vraiment,
06:07 vous pensez que M. Poutine a l'intention d'aller se bailler
06:11 dans l'Atlantique ou dans la Manche ?
06:13 Il suffit de regarder une carte de géographie
06:15 et l'état de la France aujourd'hui,
06:19 pour se comprendre qu'il n'a pas besoin de nous.
06:22 Il n'a pas besoin d'envahir l'Istanbul de la France.
06:25 Donc, pour moi, la Russie n'est pas une menace.
06:30 - Alors justement, vous en parlez dans votre lettre,
06:34 alors on va aller plus loin, vous dites "la Russie n'est pas une menace"
06:37 et vous dites ceci dans votre lettre,
06:40 dans votre billet général Rendez-vous-tout,
06:43 la question de la légalité de notre engagement se pose.
06:47 Je cite très rapidement,
06:50 "Vous souhaitez d'abord l'article 411.3 du Code pénal,
06:53 révisé par l'ordonnance du 19-11-2000,
06:56 nous nous interdisons de livrer des armes,
06:58 des moyens militaires au détriment de la Défense Nationale.
07:02 Et puis vous citez, surtout, vous citez,
07:05 "L'accord de sécurité signé à Paris le 16 février dernier entre,
07:09 non pas, vous soulignez la France et l'Ukraine,
07:12 mais entre les présidents respectifs,
07:14 témoigne d'un degré supplémentaire dans l'illégalité."
07:17 Donc vous dites que la posture, ou les mots d'Emmanuel Macron,
07:21 ou cet envoi actuellement,
07:24 est illégal en fait, selon le...
07:27 vous n'êtes pas juriste, mais enfin, en droit, à votre avis ?
07:30 - Absolument.
07:32 L'accord qu'il a passé avec M. Zelensky
07:36 ressemble à un billet doux entre deux copains,
07:40 pardonnez-moi d'être si...
07:43 - Non, non, mais...
07:44 - Il n'a rien fait dans la légalité.
07:46 Alors, il commence à se rendre compte que ça ne va pas très bien,
07:49 dans son propre camp,
07:51 c'est à la raison pour laquelle le 12 mars prochain, je crois,
07:54 il ne lui rendait pas au Parlement.
07:56 - Tout à fait.
07:57 - L'engagement en Ukraine date d'il y a deux ans.
08:00 Quant aux moyens,
08:02 ce sont nos propres parlementaires, députés,
08:07 qui, en signant la résolution du 30 novembre 2022,
08:11 je m'en souviens très bien, c'était les jours de ma fête,
08:14 ils ont accepté, ou ils ont encouragé l'Union européenne et le gouvernement
08:22 à fournir des armes en Ukraine.
08:24 Et, en toute rigueur, on ne peut pas le reprocher,
08:27 mais on sait très bien que des moyens ont été prélevés sur nos forces,
08:32 ce qui est en contradiction flagrante avec la réforme du code pénal de 2411,
08:41 je ne me souviens plus exactement du numéro,
08:43 - Oui.
08:44 - Là, je fais allusion à...
08:45 - L'ordonnance du 19 novembre, c'est ça, oui.
08:48 - Voilà. Le législateur fout au pied le test qu'il a lui-même signé.
08:53 Tout ça, avec la caution du président, il ne peut pas l'ignorer.
08:57 - Oui.
08:58 - Donc... Pardon ?
09:00 - Oui, non, je vous écoute, je vous écoute, général.
09:03 - C'est absolument inacceptable.
09:06 C'est pour ça que nos parlementaires, qui pour certains commencent à se réveiller,
09:12 sont pour la plupart dégoudillés.
09:14 Je pèse mes mots.
09:15 Madame Agnès Stil et Madame Martine Véleur que j'ai rencontrées,
09:19 qui ont été des macronautes de la première heure,
09:21 enthousiasmées par le nouveau président,
09:24 ont vite compris, quand on leur demandait,
09:27 au cours de la première séance à l'Assemblée,
09:29 de répondre, de ne pas répondre, d'accepter, de ne pas voter.
09:34 Donc, elles se sont levées courageusement,
09:38 parce qu'elles ont compris qu'elles n'étaient pas en démocratie.
09:40 Voilà. Alors aujourd'hui, dans le camp même du président,
09:44 il y a des débats qui se déroulent, parce que qui a envie d'une guerre
09:47 dont personne ne veut, en fait ?
09:49 Il parle du courage, du manque de courage.
09:54 Alors, s'il n'est vraiment assez courageux que ça, notre président,
09:57 je l'engage à jouer le bon appât sur le pont d'Arcole.
10:03 Vous savez, il y a d'abord plusieurs généraux qui ont été blessés au front,
10:07 face aux autruchiens, et Bonaparte, n'écoutant que son courage,
10:12 s'est engagé lui-même sur le pont d'Arcole en drapeau à la main.
10:15 Bon, ça s'est bien terminé, mais j'encourage aujourd'hui le président
10:21 à aller en première ligne sur le front ukrainien face aux russes,
10:26 avec ces généraux qui sont les ministres qui l'adaptent,
10:30 qui le cautionnent, qui le soutiennent,
10:33 qu'ils ne se rendent même pas compte de ce qui se passe.
10:35 Est-ce que ces gens-là accepteraient que leurs propres enfants
10:39 soient engagés sur la graine en Ukraine ?
10:41 Je rappelle quand même que M. Chirac avait suspendu le service national
10:46 pour différentes raisons, dont une, c'est l'inégalité des Français
10:50 face au service national.
10:52 Sauf qu'on oubliait de dire que c'était les fils à papa et à maman
10:56 qui étaient les premiers détenus du service national.
10:59 Aujourd'hui, est-ce que le président et ses ministres
11:03 avéraient des bons coeurs, leurs enfants,
11:06 se faire casser le flanc sur le front ukrainien ?
11:09 Donc, d'une part, il fait ce qu'il veut, quand il veut,
11:14 et quand il veut.
11:16 Je donne la définition du Robert, mon bon vieux Robert,
11:21 sur un tyran, puisque j'utilise ce mot.
11:24 Un tyran, c'est une personne qui a le pouvoir suprême,
11:28 l'exerce de manière absolue et oppressive.
11:33 On en est là. Alors pourquoi ?
11:35 - Gérald, vous pensez vraiment qu'on en est là ?
11:39 Qu'on est à la tyrannie ?
11:41 Parce que vous dites, juste un mot, là,
11:45 on va prendre une petite pause, mais on reste avec vous,
11:48 c'est absolument passionnant, vous dites ceci,
11:51 vous dites qu'on a franchi, avec cet accord de sécurité,
11:57 degré suprême de l'égalité,
11:59 et vous dites, vous, on est quelque part en tyrannie.
12:02 C'est ça que vous dites ?
12:04 - Absolument.
12:06 Et Brandy, la délégation n'est pas la meilleure de ce qu'il est en Suède.
12:11 Mais pourquoi ?
12:13 Pourquoi ? C'est de la gesticulation ?
12:15 À quoi ça sert ?
12:17 Il menace, dit tout de part,
12:19 mais qu'est-ce qu'on est capable de faire, nous, armée française ?
12:22 On le sait très bien, l'armée française,
12:24 qui est encore une manière, souvent la meilleure en Europe,
12:27 ne peut, en votre intensité, que soutenir une guerre
12:30 pendant trois jours et sur 80 kilomètres de front.
12:32 - C'est tout ? Absolument ?
12:34 - Oui, c'est pour moi qui le dis.
12:36 En plus, il y a un déficit de personnel,
12:39 on a manqué de 2000 à 2500 personnels en 2023,
12:43 d'un répertoire, et une hécatombe de démission
12:48 de colonels en particulier, j'en connais un certain nombre.
12:51 Je vous dis juste une anecdote.
12:53 Le 14 juillet dernier,
12:55 à l'école nationale des sous-officiers d'actifs de Saint-Maxent-l'école,
12:59 où j'ai passé quatre ans quand même,
13:01 il y avait à l'époque quatre colonels.
13:03 J'apprends que le général commandant l'école
13:05 est en panne de colonel pour défiler devant l'école.
13:08 C'est lui qui a revêtu une tenue d'élève,
13:12 je ne sais pas pour quelle raison,
13:14 et ça ne m'en riait pas.
13:15 C'est-à-dire que c'est le monde à l'envers.
13:17 Normalement, quand le chef est indisponible,
13:19 c'est le second qui prend le relais.
13:21 Et tant qu'il y a un homme, il y a un chef.
13:24 Alors là, c'est le chef qui fait le travail de ce subordinaire.
13:28 Pourquoi ? Parce qu'on manque de colonels.
13:30 Alors là, je fais un appel, franchement, très sérieusement.
13:33 Il faut que ceux qui se posent la question
13:35 réfléchissent bien avant de quitter le navire.
13:38 J'ai révélé moi-même à ce domaine de couleuvres.
13:40 Quand j'étais capitaine, le nez dans le guidon,
13:42 ce n'est absolument pas péjoratif,
13:44 ça veut dire que j'ai tout donné à mon métier,
13:46 on m'expliquait que la menace était à l'Est.
13:48 L'Union soviétique, le peuple de Varsovie,
13:50 le monde communiste.
13:51 Je le croyais.
13:53 Mais j'avais le nez dans le guidon,
13:56 je pédalais, six enfants sur le port de bagages,
13:58 et le président, nouvellement élu,
14:00 arrive avec quatre ministres communistes au gouvernement.
14:03 Franchement, il y a de quoi se frotter les yeux.
14:05 Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
14:07 Eh bien, il y en a qui sont partis, pas beaucoup, moi je suis resté.
14:10 L'armée française survivra, la France survivra,
14:14 même si les hommes qui sont actuellement au pouvoir
14:16 vont disparaître dans plus de temps
14:18 et sont à rendre des comptes.
14:19 Donc j'engage vraiment nos camarades,
14:23 nos jeunes camarades, même plus gradés que moi,
14:25 qui sont en activité, qui se posent la question,
14:27 à ne pas abandonner le navire.
14:30 Et de sortir la tête du guidon, effectivement, à un moment donné.
14:33 Restez avec nous, Général Cousteau,
14:35 nous avons encore deux ou trois questions à vous poser,
14:38 je crois, par rapport à ce que vous avez écrit,
14:41 qui sont très importantes, c'est crucial en ce moment.
14:43 A tout de suite, après cette toute petite pause,
14:46 on se retrouve avec le Général André Cousteau.
14:48 Et vous aurez la parole 0826-300-300
14:51 pour réagir et pour poser vos questions.
14:52 A tout de suite.
14:54 Sud Radio Bercov, dans tous ses États,
14:57 appelez maintenant pour réagir 0826-300-300.
15:01 Ici Sud Radio.
15:05 Les Français parlent au français.
15:10 Les carottes sont cuites.
15:13 Les carottes sont cuites.
15:15 Sud Radio Bercov, dans tous ses États.
15:18 Et nous sommes toujours avec le Général André Cousteau,
15:20 président d'honneur de place d'armes,
15:23 sur ce qui se passe avec la situation Russie-Ukraine,
15:28 les mots, les discours récents du président Macron,
15:33 et vous dites dans votre chronique,
15:36 dans votre billet, Général Cousteau,
15:39 vous allez quand même assez loin, vous dites ceci,
15:42 dans son article L41-22-1 du Code de la Défense,
15:47 il est stipulé qu'un militaire n'est pas obligé,
15:50 et a même le devoir de ne pas obéir à un ordre manifestement illégal,
15:55 ce qui est avéré ici, de par le vire juridique montré plus haut.
16:01 Mais vous appellerez à des obéissances ?
16:04 Alors, je vais vous donner des exemples qui sont aux deux extrémités de la chaîne.
16:10 Le sujet est délicat.
16:13 Un capitaine, qui a fait un prisonnier,
16:16 s'il donne l'ordre à un de ses subordonnés de faire parler le prisonnier,
16:21 même en le torturant,
16:23 le subordonné a le devoir de ne pas obéir,
16:28 parce que l'ordre est manifestement illégal.
16:31 En revanche, quand il s'agit du chef d'état-major des armées,
16:37 c'est plus compliqué.
16:40 Parce que lui est chargé de transmettre les intentions du politique
16:45 si tant est que celui-ci en est,
16:47 au-delà du pas de bavure et de la prochaine élection.
16:51 Il transmet les intentions du politique au soldat.
16:55 Et comme l'a dit le général Lecointre,
16:56 le soldat est quelqu'un qui tue sur ordre.
16:59 C'est très difficile.
17:01 C'est très délicat.
17:02 Il faut se comprendre.
17:04 Alors, évidemment, le chef a toujours la possibilité de désobéir,
17:08 mais quand il désobéit au président,
17:10 il ne va pas le faire de façon brutale.
17:12 Je vous donne l'exemple concret.
17:14 En 2018, au moment de la crise des Gilets jaunes,
17:18 le chef des armées, qui est le président,
17:21 avait donné des ordres ou directives
17:23 pour que l'armée soit interposée entre, d'une part,
17:27 les Gilets jaunes,
17:29 et d'autre part, le Palais Bourbon et l'Elysée.
17:33 Avec, c'est ça qui est important,
17:35 éventuellement la possibilité de tirer sur les manifestants.
17:40 Et bien là, il a été fait savoir au président,
17:44 sous une forme que j'imagine un peu diplomatique quand même,
17:48 que l'armée ne tirait pas.
17:50 Ce qui veut dire qu'il y a des lignes rouges.
17:52 Et qu'en ce domaine,
17:54 on espère que les lignes rouges fonctionneront.
17:58 On ne les connaît pas.
17:59 Et ça fait partie aussi de la dissuasion.
18:01 - Et heureusement, nous ne sommes pas encore en guerre.
18:04 - Il faut désobéir en se donnant conscience.
18:08 Je rappelle également le commandant Élite Saint-Marc,
18:11 qui avait dit à son temps,
18:12 qu'on pouvait tout demander à un soldat,
18:15 même de mourir, c'est son métier,
18:17 mais qu'on ne pouvait pas lui demander
18:20 de trahir son honneur,
18:22 de se parjurer, je cite de mémoire.
18:24 Un soldat n'est pas un mercenaire.
18:26 Sinon, il suffit de mettre des roubous.
18:28 Mais nous avons encore des hommes et des femmes
18:30 qui sont capables de réfléchir.
18:32 - En fait, en général, dernière question,
18:34 est-ce que vous, dans ce que vous dites,
18:37 ça m'a fait penser à la phrase du général de Gaulle
18:40 sur Albert Le Brun,
18:41 il était chef d'État,
18:43 à condition qu'il soit un chef
18:45 et qu'il y ait encore un État.
18:47 Vous pensez que nous en sommes là ?
18:49 - Bon, le chef n'a pas besoin de dire qu'il l'est.
18:56 Alors quand il a dit au général de Villiers
18:58 que c'est moi le chef,
18:59 ça prouve qu'il n'avait pas tout compris encore.
19:01 Je n'ai jamais entendu de ma carrière
19:03 un chef me dire cela.
19:04 Parce que le chef s'impose de lui-même.
19:06 Naturellement.
19:08 Alors, la dernière partie de la question, pardon ?
19:11 - Oui, là, encore "eux fut-il fallu qu'il y ait un État"
19:15 vous savez, en disant "chef d'État".
19:17 C'était la phrase de de Gaulle sur Albert Le Brun.
19:19 - Oui, alors,
19:22 qu'est-ce qui va bien en France aujourd'hui ?
19:24 Je ne vais pas faire...
19:27 je ne vais pas lister tout ce qui va mal.
19:29 - Au mieux pas.
19:30 - Après, il s'attend de gouvernance.
19:32 On ne peut que constater que ça ne va pas.
19:35 Est-ce que l'État est encore là ?
19:37 Est-ce que la justice rend la justice
19:40 conformément à ce que l'on attend ?
19:42 Je rappelle quand même que, en 2021,
19:45 j'avais porté plainte contre M. Mélenchon
19:48 et une ministresse pour diffamation.
19:50 Bon, la ministresse a été traduite
19:53 devant la Cour Justice de la République,
19:54 mais entre amis, on ne va pas se faire de misère.
19:56 M. Mélenchon, lors de sa pédoirie
19:59 à la 17e Chambre Correctionnelle,
20:01 n'a pensé qu'à...
20:04 à jeter l'extrême droite,
20:09 à quoi j'ai répondu que j'étais une direction droite,
20:11 une extrême gauche, une extrême France.
20:13 Mais M. Mélenchon a été blanchi.
20:17 Ou plutôt...
20:19 - Enfin, disons non-lieu, etc.
20:21 - Mais j'ai la sensation, pourquoi ?
20:24 Parce que sinon,
20:26 c'est considérer que la justice trouve normal
20:30 qu'on le traite de séditieux, de faccieux,
20:32 de nazillon, d'appel au soulèvement.
20:34 Alors, qu'il soit bien clair,
20:36 je n'ai rien contre le sieur Mélenchon dont on connaît les...
20:39 - On ne va pas rester sur Mélenchon au général.
20:41 On ne va pas passer...
20:42 - Non, mais moi c'est la justice qui m'intéresse.
20:44 - Oui, je comprends.
20:45 - Et je vous dis clairement que j'ai toujours appelé
20:48 à ce que la justice donne la légalité.
20:50 Je suis désolé, M. Bercoff,
20:52 mais si quelqu'un peut me prouver le contraire,
20:55 je me les coupe sur le champ et ça donne les saisies.
20:58 - On ne va pas faire ça, général.
21:01 - Je parle de mes oreilles.
21:03 - Oui, bien sûr.
21:04 Merci beaucoup André Cousteau.
21:06 Merci Général Cousteau,
21:07 vous avez été en tout cas très clair dans vos propos.
21:09 À mon avis, ça va susciter beaucoup de réactions.
21:13 À très bientôt. Merci.
21:15 - Merci Général André Cousteau.
21:17 Je rappelle que vous êtes président d'honneur de Place d'Arts.

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