• il y a 5 mois
Avec Jean-Christophe Gallien, politologue et conseiller en communication.

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-07-11##

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News
Transcription
00:00Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le fait du jour.
00:04On a reçu une lettre, elle n'était pas dans la boîte aux lettres, elle était sur internet
00:09et elle est aujourd'hui dans la presse quotidienne régionale, c'est la lettre d'Emmanuel Macron.
00:14Une lettre aux français, suite aux législatives, nous allons la décrypter cette lettre
00:18avec Jean-Christophe Gallien, politologue et conseiller en communication, bonjour.
00:22Bonjour Philippe.
00:23Bienvenue sur Sud Radio, alors tout d'abord, que pensez-vous, vous le communicant,
00:27du mode de communication du chef de l'État, une lettre dans la PQR,
00:31mais qui sort bien évidemment avant, sur internet ?
00:34Il faut contextualiser, c'est quelqu'un dont le Président de la République
00:38qui a beaucoup intervenu pendant la campagne des européennes,
00:40on l'a vu partout, mais alors en image et en son,
00:43et puis il a appuyé sur un bouton, celui de la dissolution, puis il a un peu disparu,
00:48à tel point que certains avaient presque lancé des avis de recherche,
00:50rappelez-vous de cette émission qui a été donnée, et donc finalement on l'a vu réapparaître,
00:54mais pas vraiment, il a utilisé quelque chose qui ne remet pas l'image et qui ne remet pas le son,
00:59mais qui reprend un caractère scriptural, il écrit au français,
01:03il écrit au français en plus depuis n'importe où, puisqu'il l'a fait depuis un avion
01:07qui l'a mené aux États-Unis, où il est aujourd'hui, depuis hier exactement,
01:11au sommet de l'Otan, donc on est dans un contexte assez particulier,
01:14où sans volant, depuis une haute altitude, il écrit au français en leur disant quoi ?
01:19En leur disant finalement, écoutez maintenant il y a une situation compliquée,
01:23je vais fixer un cadre de réflexion, je vais fixer un cadre de travail,
01:28parce que c'est moi qui décide finalement, alors je ne vous dis pas exactement avec qui il faut le faire,
01:31mais quand même malgré tout j'exclus déjà des gens sans les nommer,
01:34et puis après je vous dis ce que j'accepterai comme point.
01:37Donc c'est une lettre qui contrairement à ce qui a été dit, est assez matricielle,
01:41c'est-à-dire qui dit, c'est pour ça qu'il a choisi l'écrit, parce que ça reste sur l'écrit,
01:45c'est comme s'il voulait un président de société dirait à ses collaborateurs pendant l'été,
01:49je vous donne ça comme travail, je veux qu'à la rentrée les choses soient organisées de cette manière-là.
01:53Et c'est un peu cette verticalité que moi j'ai ressenti, je vous avoue qu'après la dissolution,
01:58maintenant ce courrier, qui est un courrier qui donne des ordres finalement,
02:03tout en restant relativement sympathique en termes de tonalité,
02:06mais qui est très vertical et qui dit à toute la classe politique,
02:09mais aux français aussi, puisqu'il passe par les français,
02:11écoutez je vous donne des travaux d'été, c'est comme les devoirs d'été quand on donnait ça aux enfants.
02:16Mais pas toute la classe politique, puisqu'il en exclut une partie.
02:19Alors oui, et c'est exactement ça, sans le dire, il exclut évidemment la Rassemble Nationale,
02:23qui est son ennemi principal, même si par ailleurs on sait qu'une bonne partie de son camp,
02:27et parmi ses proches, Sébastien Lecornu qui était dans l'avion avec lui pour partir à l'OTAN,
02:30et heureusement le ministre de la Défense, qui demeure, on ne sait pas trop d'ailleurs,
02:33s'il est toujours ministre de la Défense ou pas d'ailleurs,
02:35rencontré jusqu'à très récemment dans un appartement parisien,
02:41des gens qui sont ses ennemis, c'est-à-dire en gros Marine Le Pen et Jordan Bardella,
02:45avec un ancien premier ministre par ailleurs, donc on a une confusion des genres qui vient là.
02:50Puis de l'autre côté, on exclut évidemment l'LFI, mais LFI et avec le Nouveau Front Populaire,
02:55qui ont fait une campagne, qui a bénéficié à Emmanuel Macron et à ce qui reste de sa majorité,
03:00qui est devenue une minorité, puisqu'au lieu d'être à 80 élus, on est quasiment à 150.
03:04Et la campagne qui a porté ces gens-là, c'est une campagne de désistement et qui a été portée,
03:08il faut le reconnaître, il faut leur rendre, c'est pas un hommage que je leur rends,
03:11mais en tout cas c'est la réalité, c'est que c'est LFI,
03:14et en grande partie les acteurs du Nouveau Front Populaire, qui ont fait la campagne de Macron et de ses troupes.
03:18– Pour lui permettre de sauver les meubles, parce que vous le rappelez justement,
03:21le soir du premier tour, ils avaient entre 60 et 90 députés.
03:25Alors, une phrase qui commence, il y a très tôt une phrase qui veut tout dire,
03:31« Enfin, personne ne l'a emporté, est-ce un aveu d'échec ? »
03:36– Je ne le crois même pas à ce qu'il ne se situe pas à ce niveau-là, il fait un constat,
03:41donc enfin il fait un constat très photographique, il dit « Voilà ce qui s'est passé,
03:45voilà où on en est aujourd'hui, et voilà ce que je vous demande de faire pour la suite. »
03:48Et il le dit dans un contexte en plus, où il raconte une histoire qui pour moi,
03:52pour le coup, est quasi irresponsable, il dit « Nous avons le temps ».
03:55Relayé entre autres par d'autres acteurs, j'entends que M. Larcher aujourd'hui,
03:59ben oui les sénateurs, on ne m'a pas exactement le rire,
04:01travaillez-vous, on parlait du Sénat, alors on n'est pas à Rome,
04:03où on prend beaucoup le temps politique, mais même ici à Paris,
04:07dans son quartier du Sénat, on prend beaucoup le temps.
04:10Or, nous ne vivons pas tout seuls, nous ne vivons pas dans un monde qui s'arrête, qui attend.
04:13On n'a pas le temps.
04:15On n'attend pas la France à Tokyo, à Washington, à Pékin, ou à Bruxelles.
04:18Rappelons-nous qu'il y a un agenda européen en ce moment,
04:20cet agenda européen est essentiel pour la France,
04:22on va nommer des gens, les commissaires, puis ensuite leur direction,
04:25puis ensuite des gens à l'intérieur, tout ça pour 5 ans,
04:28et la France est en élection, et après derrière elle n'a pas de gouvernement.
04:31Donc il y a deux conflits, il y a un conflit en Ukraine, il y a un conflit à Gaza,
04:34les marchés nous environnent, l'économie générale,
04:37regardez ici, on a les Jeux Olympiques, mais ce que j'entends et ce que je vis,
04:40c'est que notre économie quotidienne, pas celle des multinationales
04:43qui vivent à 3 ou 4 ans d'agenda,
04:45nous on vit dans un rythme qui est le rythme du mensuel, du semestriel, du trimestre au milieu.
04:50Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qui se passe ?
04:51Il n'y a pas de décision, il n'y a pas de précision, plus personne ne sait ce qui va se passer.
04:54Donc il y a une incertitude, nous n'avons pas le temps,
04:56et nous n'avons pas le luxe du temps.
04:58Je ne suis pas d'accord avec le président de la République,
04:59parce que ça c'est essentiel dans sa lettre,
05:01il dit nous avons le temps et nous prendrons le temps,
05:03et il est relayé par ailleurs, par d'autres.
05:05Et dans ce conflit de temporalité, il y a aussi un conflit de légitimité.
05:08Alors justement, vous dites, je décide verticalement depuis un avion,
05:12ce qui est bien, on peut dire qu'il a pris de la hauteur,
05:14mais est-ce qu'il est encore aussi puissant que ça ou est-ce que le roi n'est pas un peu nu ?
05:19Ah ça c'est une vraie question, parce qu'on peut même se poser cette question
05:22au cœur même de ses anciennes troupes,
05:24c'est-à-dire que pour le coup, il donne un ordre,
05:26je vous le dis, c'est carrément, c'est des devoirs de vacances,
05:29ça ressemble à ça si vous voulez.
05:30Pour moi, c'est les devoirs de vacances de quelqu'un qui dit,
05:33voilà, vous avez deux mois pour vous préparer,
05:35on va passer les Jeux Olympiques,
05:36il y a un gouvernement qui va s'occuper des affaires courantes,
05:38dont les Jeux Olympiques,
05:40et puis à la fin des vacances, au mois de septembre,
05:42on décidera, on verra bien où ça en est.
05:44Donc en réalité, est-ce que ça, ça peut porter ?
05:46Bien sûr qu'il a une autorité personnelle,
05:48il a une légitimité personnelle,
05:50le président de la République est élu au suffrage universel direct,
05:53on n'est pas en Belgique, on n'est pas en Espagne,
05:55on n'est pas en Allemagne,
05:55ce n'est pas un président de la République,
05:57ni un roi, ni un président de la République,
05:58qui enregistre, qui est juste là pour garantir
06:01qu'il n'y a pas de révolution, ainsi de suite.
06:02La réalité, c'est qu'il agit.
06:05Là, la preuve, c'est qu'il agit, il dit comment ça se passe.
06:08Et même cette période d'incertitude, si vous voulez,
06:09gouvernementale, lui redonne du pouvoir.
06:12Lui, est-ce que ça donne du pouvoir sur ses troupes ?
06:14Est-ce que ça donne du pouvoir sur ses oppositions ?
06:16J'en suis pas certain.
06:16Il n'empêche qu'il a une capacité aujourd'hui
06:19de figer par cette espèce de conflit de temporalité
06:22une partie des enjeux.
06:24Alors, nous en subirons les conséquences,
06:26mais lui, pour le coup, peut en quelque part,
06:28paradoxalement, avoir une capacité de défaire des unions,
06:32de défaire l'union du Front Populaire,
06:34de défaire une partie des résistances
06:37qui est à l'intérieur de son camp.
06:38Il se dit qu'avec cette temporalité si plus longue,
06:42ce devoir de vacances qu'il donne à tout le monde,
06:43effectivement, il peut reprendre la main,
06:45même sur ses propres troupes, là où vous avez raison.
06:47Aujourd'hui, il n'est pas certain qu'il ait la main.
06:50– Mais justement, est-ce qu'aujourd'hui,
06:52quand on lit cette lettre,
06:54vous l'avez dit, c'est un peu une lettre de cadrage
06:56ou un devoir de vacances,
06:57comme c'est l'expérience des devoirs de vacances,
06:59ça irait une majorité du PS jusqu'à LR,
07:03grosso modo, sauf les LR qui ont fait alliance avec le RN,
07:06on l'a compris aussi.
07:08Est-ce que finalement, maintenant, stratégiquement,
07:10il n'a pas un impératif,
07:12faire imploser le groupe PS, le groupe LR,
07:15pour arriver à faire une majorité de briques et de brocs ?
07:18– C'est exactement ce que je vous dis,
07:19c'est-à-dire que lui, son pari semble-t-il,
07:21c'est effectivement, avec d'autres acteurs,
07:23je vous le dis, il y a eu des échos immédiats,
07:25des échos immédiats, c'est-à-dire que,
07:26et pas n'importe lesquels,
07:27un personnage de l'État important dans la hiérarchie,
07:30c'est le président du Sénat,
07:31et qui a dit, mais oui, bien sûr qu'il y a le temps,
07:33bien sûr qu'il y a le temps.
07:34Alors oui, depuis son bureau de président du Sénat,
07:36oui, peut-être depuis l'avion présidentiel,
07:39oui, peut-être depuis certains ministères,
07:40on a le temps,
07:41de l'Organisation des Jeux Olympiques
07:43dont vous allez parler tout à l'heure,
07:44peut-être qu'on a le temps, oui,
07:45parce que les choses sont faites déjà ou quasiment,
07:46mais on n'a pas le temps, nous, en tant que Français.
07:48Et ce n'est pas que je préfère que ce soit
07:50le Nouveau Front Populaire,
07:51que je préfère que ce soit une organisation du Centre,
07:53on ne sait pas ce que c'est exactement,
07:55voire une organisation différente
07:57qui se mette en place au Parlement,
07:58je vous dis simplement que
08:00ce pays a besoin d'être gouverné,
08:01alors avec une majorité qui ne se trouve pas,
08:04parce qu'effectivement, en appuyant sur le bouton,
08:06il a créé les conditions de quelque chose qui est différent,
08:08où on a aujourd'hui des minorités,
08:09des majorités relatives, mais très relatives,
08:12qui sont presque des minorités relatives.
08:14Et donc effectivement, comment on trouve ça là-dedans ?
08:16La réponse est de donner le temps.
08:17Non, aujourd'hui, nous n'avons pas le temps,
08:19il faut pour le coup qu'il y ait quelque chose qui se passe
08:21et qu'il prenne l'initiative,
08:22il a une décision à prendre,
08:22certains même n'imaginent,
08:24et c'est ce qui peut lui retourner en boomerang dans la figure,
08:27à la fin de l'été,
08:28que son temps à lui aussi doit être accéléré.
08:31Mais alors, une chose importante,
08:32on parle des groupes qui implosent,
08:34mais est-ce qu'il va y avoir un groupe homogène Renaissance ?
08:37Je ne parle même pas Renaissance-Horizons-Modem,
08:40Horizons et Modem ayant deux groupes différents,
08:42parce que quand on voit par exemple Sacha Houllier,
08:44qui rue un peu dans les brancards,
08:46on va dire ça comme ça,
08:47est-ce que finalement, on n'est pas au stade maintenant,
08:49après la dissolution-explosion,
08:52à une implosion au sein du Parlement ?
08:54Oui, parce que vous savez,
08:56le 18 juillet, on aura une partie de la réponse,
08:59parce que malgré tout, on a un régime parlementaire,
09:02et une partie de la légitimité aujourd'hui
09:04a glissé vers l'Assemblée Nationale,
09:05où il y aura le vote pour la présidence,
09:08le vote pour les présidences de commission,
09:10le vote pour les questions,
09:11toute une série de postes qui sont importants à l'Assemblée Nationale.
09:13Mais ça n'engage pas que ça,
09:15ça engage plus largement.
09:16Vous voyez pourquoi la gauche, par exemple,
09:17a du mal à s'organiser,
09:18parce qu'elle a mis dedans la présidence Assemblée Nationale,
09:20en négociation,
09:21certainement avec la ville de Paris,
09:22d'autres municipalités,
09:23les municipales arrivent en 2026,
09:24il y a un enjeu plus large qui est en train de se faire
09:26au-delà de Matignon.
09:27Donc c'est une grande difficulté pour eux,
09:28et d'ailleurs, à mon avis, ils devraient aller plus vite,
09:30parce qu'eux vont perdre quasiment la partie,
09:32c'est le pari de l'autre côté,
09:32mais à l'intérieur de l'ex-majorité,
09:34donc chez Macron, effectivement.
09:36Là aussi, il y a quelque chose qui se passe,
09:37c'est-à-dire que, où seront les ministres ?
09:39Est-ce qu'ils seront à la fois ministres et députés ?
09:42Alors certains nous disent qu'il n'y a pas d'incompatibilité,
09:46ce qui est quand même assez remarquable,
09:47entre le fait d'exercer un ministère,
09:50et en même temps d'être toujours député,
09:51et de siéger à l'Assemblée Nationale,
09:53où on va répartir les postes,
09:54parce que c'est ça qui est en train de se passer,
09:55alors même que, glisser l'idée hier,
09:58que le 17 au soir,
09:59il y aurait des missions des ministres
10:01pour pouvoir aller à l'Assemblée Nationale,
10:02mais que certains disent aujourd'hui
10:03« Ah non, non, c'est pas une obligation juridiquement,
10:05c'est pas si simple, ainsi de suite. »
10:06On est en plein chaos,
10:07mais en tout cas, cette espèce d'instabilité est énorme.
10:09Et pourquoi elle est là ?
10:11Parce qu'en fait, on a accéléré le tempo institutionnel.
10:13Le président de la République, en faisant la dissolution,
10:14il a accéléré le phénomène.
10:16C'est-à-dire qu'en gros, il a projeté la France,
10:18peut-être six mois, un an, deux ans, trois ans, plus loin.
10:20Et donc en fait, derrière, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
10:22On s'est mis dans le rythme du président de la République.
10:24C'est quoi ? Qu'est-ce que sont tous ces gens ?
10:26Les individualités se cachent derrière les groupes,
10:29derrière les partis politiques.
10:30Mais ils sont tous des individualités,
10:32avec le retour de beaucoup d'individualités.
10:33Laurent Vaud, qui est François Hollande,
10:34Dominique Voynet, Jean-Luc Mélenchon,
10:36qui est toujours là, Olivier Faure.
10:38Ce sont des individualités.
10:39Gabriel Attal, Édouard Philippe.
10:41Et à quoi ils pensent tous ces gens ?
10:42Ils pensent à 2027, à l'élection présidentielle.
10:45Et pour certains d'entre eux,
10:47Jean-Luc Mélenchon y compris,
10:48parce qu'il préférerait ça avant,
10:49ils pensent que ça devrait avoir lieu bien avant.
10:51Et que la prochaine dissolution,
10:52ce n'est pas la dissolution de l'Assemblée nationale,
10:53pardon, la dissolution de l'Assemblée nationale,
10:55c'est la dissolution de l'Elysée,
10:58parce que la légitimité,
11:00ce conflit légitimé dont vous parlez,
11:01ne pourra être résolu que dans ce contexte-là.
11:03Mais il y a une question qui se pose.
11:05Quand on lit cette lettre,
11:06on se demande si Macron
11:08n'est pas déconnecté des réalités,
11:10puisque dedans, il ne parle pas une minute
11:12de ce que demandent les Français.
11:14Parce que faire une majorité, c'est bien,
11:15mais il faut qu'il y ait un aspect programmatique derrière.
11:18Vous savez, comme disait une marque de Ravioli,
11:19l'important, c'est ce qu'il y a dans la boîte.
11:22Pas un mot sur l'insécurité,
11:24qui est quand même un des vecteurs majeurs
11:26de l'excellent score du Rassemblement national.
11:28Est-ce qu'il n'est pas totalement déconnecté ?
11:31Je pense que sa lettre,
11:32je vous le redis,
11:33elle est une lettre très verticale,
11:35d'organisation du travail.
11:36Un peu monarchique.
11:37Pas loin, en tout cas, c'est maître d'école, si vous voulez.
11:40On est quasiment...
11:40Alors là, pourquoi est-ce qu'on est Troisième République ?
11:42Est-ce qu'on est quelque chose qui est...
11:43Vous savez, on a parlé beaucoup de la Quatrième.
11:45On n'est pas loin de ce contexte-là.
11:47Donc, est-ce qu'on est,
11:48un, un peu plus loin, trois, la Troisième ?
11:50Est-ce qu'on est quelque chose qui n'est pas si lointain que ça ?
11:51Et donc, en fait, le maître d'école dit
11:53« Voilà ce que vous devez faire. »
11:54Je ne vous dis pas ce que vous devez mettre dedans.
11:56Je vous dis comment vous devez le faire
11:57et avec qui vous devez le faire.
11:58C'est déjà pas mal.
11:59Après, il laisse effectivement la responsabilité
12:02aux partis politiques,
12:03on peut au moins lui laisser ça,
12:04d'organiser ce travail sur des bases.
12:07Et on a vu que ça est là, ça venait.
12:09Et de quoi il s'agit, en fait ?
12:10En réalité, il s'agit de se dire,
12:11on voit bien que,
12:12alors que Xavier Bertrand dit,
12:14d'une certaine manière,
12:14une espèce de gouvernement d'urgence,
12:17d'ordre temporaire pendant un an,
12:18Laurent Wauquiez dit
12:19« Non, mais moi, je ne veux pas d'accord de gouvernement,
12:21je veux juste un accord de législature. »
12:23Donc, on ne comprend plus rien.
12:24Et en fait, en réalité,
12:25ça va être la grande difficulté.
12:26Et je pense que le Président de la République,
12:28il sait très bien qu'il va y avoir ça.
12:29Il sait très bien qu'il y a un flou
12:32qui s'est jeté sur ce moment,
12:35qui peut durer.
12:36Le risque qu'il a, lui,
12:37c'est qu'effectivement,
12:37vous voyez ce que ça donne de l'autre côté.
12:39Qu'est-ce qu'on a dit depuis Quatennens ?
12:40Alors, je n'accepte pas du tout ça.
12:42Quatennens, avant-hier, il dit
12:43« On va organiser une marche sur Matignon. »
12:46Alors, il ne veut pas dire qu'il va envoyer des gens,
12:47mais il fait glisser dans la tête des gens,
12:49et ça, c'est très dangereux,
12:50soutenu d'ailleurs par un certain nombre de membres,
12:52M. Bompard, Mélenchon n'a rien dit là-dessus,
12:54mais il n'a pas contredit.
12:56Il met dans la tête et l'esprit des gens,
12:58sur lesquels ils sont très performants.
12:59D'ailleurs, rappelons-nous qu'Alephi est très performant
13:01sur certaines populations,
13:02sur certaines géographies,
13:03des aspects démographiques,
13:04des jeunes en particulier,
13:05qu'un moment donné,
13:06quand on n'est plus d'accord
13:07et que quelqu'un ne fait pas ça,
13:08on peut, à juste titre, marcher sur une institution,
13:11Matignon, pourquoi pas demain l'Elysée
13:12ou l'Assemblée nationale.
13:13Ça, c'est très dangereux,
13:14mais quelque part, en jouant de ce tempo,
13:17en rallongeant le temps,
13:18en disant « Mais oui, on a le temps,
13:19mais oui, on a le temps »,
13:19non, nous n'avons pas le temps,
13:20parce qu'il y a beaucoup de tensions,
13:22et qu'on a fait voter les Français deux fois,
13:24et qu'on ne va pas les faire voter,
13:25j'espère, au mois de septembre,
13:26mais qu'en tout cas, sur autre sujet,
13:28on pourrait les faire voter sur autre chose,
13:29moi, pendant le trimestre qui vient,
13:31bien sûr, pas à l'Assemblée nationale,
13:32mais il y a une autre élection,
13:33je vous le disais tout à l'heure,
13:34le Président de la République,
13:36il a d'autres initiatives potentielles,
13:38et donc finalement...
13:39– Ça veut dire démissionner ?
13:39– En tout cas, il ne lui reste plus d'armes,
13:42à part le temps,
13:44j'espère que pour l'article 16,
13:45il ne s'agit pas de ça quand même,
13:46et donc après, il ne lui reste pas grand-chose,
13:48donc vous voyez,
13:48mais ce qui est dangereux,
13:50c'est qu'on laisse ensuite partir ces idées,
13:53qui sont, oui, commentées comme de la subversion,
13:55comme de la faction,
13:56mais en réalité, elles ne vont pas s'organiser,
13:57mais elles se mettent dans la tête,
13:58et regardez la CGT aujourd'hui,
14:00qui dit, nous appelons à la grève,
14:02le 18, pour mettre pression sur le gouvernement,
14:04là aussi, ou sur le Président de la République surtout,
14:06donc on jette, en ce moment,
14:08sur un temps où on devrait, pour le coup,
14:10prendre des décisions,
14:11gouverner, c'est décider,
14:12disait Valérie Gécard d'Estaing,
14:13que je connaissais bien,
14:15eh bien, c'est la réalité,
14:16gouverner, c'est décider,
14:17ce n'est pas d'essayer du temps à la miterrande,
14:19voilà, le temps au temps,
14:20non, ça n'existe pas,
14:21on a vu où ça nous menait d'ailleurs,
14:22la réalité, c'est qu'il faut qu'on prenne des décisions,
14:24quelles qu'elles soient,
14:25et que les gens soient face à leurs responsabilités,
14:27si c'est ingouvernable,
14:28motion de censure à la clé,
14:29on saura qu'il faut provoquer autre chose,
14:31et au moins, on saura,
14:32mais si c'est pour juste ne rien faire,
14:34expédier les affaires courantes,
14:35ad vitam aeternam,
14:36vous vous rendez compte où on va aller ?
14:38Merci beaucoup Jean-Christophe Gallien,
14:40politologue et commissariat en communication,
14:42qui ne nous rassure franchement pas
14:43sur l'évolution de la situation politique,
14:46merci à vous,
14:46tout de suite, on va parler du monde de la culture,
14:48qui s'est vraiment prononcé à la quasi-unanimité
14:52contre le RN,
14:52et surtout, parfois, même carrément,
14:54pour le nouveau Front Populaire,
14:56et on va se poser cette question,
14:56pourquoi le monde de la culture est-il aussi à gauche ?
14:59On sera avec Vincent Roy,
15:01journaliste, écrivain,
15:02ancien chroniqueur culture au Monde,
15:03à l'Humanité,
15:04et désormais un causeur,
15:05vous voulez réagir le 0 826 300 300.

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