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NewsTranscription
00:00 Saint-Jean, l'amour de la Saint-Jean, Zaz qui chantait ça.
00:04 Vous voyez, c'était l'ouverture du match, c'était avant l'ouverture du match.
00:08 On va en parler, on va en parler longuement de cette France-là,
00:11 et des gens qui récupèrent aussi cette France-là.
00:13 Comment, comment, l'amour de Saint-Jean ?
00:15 Et puis après, et puis après, est arrivé le Président de la République
00:19 pour prononcer un discours, il a préféré, et c'est son droit le plus strict,
00:23 de n'être pas au G20, et d'être là, effectivement, sur le stade de France.
00:28 Et il s'est passé ceci, écoutez.
00:31 Amis du rugby,
00:33 pour nous tous, pour nous Français,
00:42 c'est une immense fierté d'accueillir sur notre sol
00:47 toutes les équipes de la Coupe du monde de rugby,
00:51 et bien sûr, nos Bleus !
00:54 Cruis-je, qu'entends-je ?
00:57 Vous avez vu, effectivement, il y avait des vivas, effectivement, pendant Zaz,
01:02 et puis tout d'un coup, le sifflet, les sifflets,
01:06 mais quel sifflet, mais un espèce de tsunami de torrents,
01:09 quatre, je ne dis pas que les 80 000 personnes présentes au stade de France
01:12 étaient en train de siffler, mais quand même, quand même,
01:15 devant les radios, les télévisions du monde entier,
01:19 il y avait cette espèce de, allez, on va pas dire référendum,
01:23 ça n'a pas de sens, cette espèce de vote,
01:25 et pourquoi ce vote ?
01:27 Alors, il y a eu tout après ça, évidemment,
01:29 et je voudrais juste répertorier les choses.
01:33 Il y a eu quand même deux phénomènes qui montrent l'état de la crise
01:38 dans notre douce France d'aujourd'hui, dans ce cher et vieux pays dont parlait le Général.
01:43 D'abord, effectivement, on montre un genre du jardin,
01:46 Baguette, Béret Basque, Baguette, etc.
01:51 Voilà, la France rurale, la France de toujours, etc.
01:55 Ah non, ah non, ah non, c'est pas possible !
01:58 Et vous avez vu les réactions chez un certain nombre de gens
02:04 qui disaient "mais c'est pas ça la France !"
02:05 Mais non, la France, c'est les transphobes,
02:09 ceux qui peuvent avoir un cancer de l'utérus, même quand ils sont hommes !
02:12 Où sont les racisés ? Où sont les opprimés ?
02:16 Où sont les... la diversité, la diversité, d'ailleurs, on pourra en parler,
02:20 c'est extraordinaire !
02:22 C'est-à-dire que tout se passe, c'est une cérémonie, après tout, c'est une cérémonie.
02:26 Voilà, on est en France, on est au stade de France,
02:28 on veut parler d'une certaine France qui a existé depuis 1500 ans.
02:33 Mais c'est fini, ça c'est ringard, c'est passiste, évidemment !
02:38 Vous n'êtes pas dans le rap dur, vous n'êtes pas dans le rap tout,
02:42 vous n'êtes pas dans la trap tout, non, non, non, non, non !
02:45 Vous êtes dans cette espèce d'image d'épinal qui est inadmissible !
02:50 Quoi, se sentir français par la baguette de pain et par le litron de rouge ?
02:56 Comment ? Non, on est en France aujourd'hui qui mange des insectes
02:59 et qui va abandonner les animaux, etc., etc.
03:02 Enfin, je ne vais pas m'éterniser là-dessus,
03:05 mais c'était assez étonnant de voir le bêlement des moutons le soir,
03:11 au fond des bois, en disant "c'est fini, tout ça c'est fini".
03:14 Bon, c'est fini, mais écoutez, en tout cas, c'est clair que c'est sur le grill,
03:20 que c'est une des questions les plus importantes, l'identité de la France.
03:24 Alors, je ne dis pas qu'elle n'est que, évidemment, ce serait idiot que les baguettes, etc.,
03:28 mais elle n'est aussi peut-être pas spécialement et uniquement dans les plus LGBT,
03:37 plus rien contre les LGBT que plus,
03:40 mais peut-être qu'on pourrait accepter que dans une cérémonie comme ça,
03:45 comme la Coupe du monde du rugby,
03:48 on pourrait peut-être accepter d'avoir une image de la France.
03:51 Voilà, non, non, non, on n'en veut pas.
03:53 Et puis, alors, second chapitre, les sifflets.
03:57 Les sifflets, alors là, ça a été étonnant,
04:01 parce qu'on a entendu, effectivement, des réactions partout.
04:03 Il se fait que, voilà, Emmanuel Macron a été sifflé.
04:06 Et alors, est-ce qu'aujourd'hui, en France, dans des pays dits démocratiques,
04:10 on a le droit de siffler un président de la République,
04:13 ou de le huer, ou de le conspirer ?
04:15 Attention, sans aucune violence, il faut le répéter, aucune violence.
04:19 Des sifflets, des sifflets comme il y a eu des casseroles, vous vous rappelez,
04:22 il n'y a pas si longtemps.
04:23 Eh bien, apparemment non, apparemment non, par exemple, pour la députée Aurore Berger.
04:29 Écoutez.
04:30 Moi, je pense qu'il ne faut pas en tirer d'enseignement politique.
04:32 Certains voulaient le relier ici aux retraites, ici au 49.3.
04:35 Je crois que ce n'est pas le sujet.
04:36 Ce qui est intéressant aussi, c'est que d'ailleurs, il a été applaudi
04:39 à partir du moment où il a fini son discours.
04:41 Donc, vous voyez, on peut arriver en étant parfois hué, malmené.
04:44 - Il a parlé des bleus et de la victoire.
04:46 - Je crois que quand vous sifflez le président de la République,
04:48 vous sifflez aussi une institution, qui est celle de la présidence de la République.
04:52 D'autant plus dans un moment qui doit être un moment, d'abord, insportif
04:55 et de rayonnement international.
04:57 J'ai vu aussi des polémiques, que je trouve absolument ridicules,
04:59 sur la cérémonie d'ouverture.
05:02 Voilà, alors critiquer le président, c'est critiquer une institution.
05:07 Et c'est ce qu'a dit également Jean-Marc Dumonté, l'homme de théâtre,
05:10 le propriétaire de théâtre et producteur, Jean-Marc Dumonté,
05:13 qui a tweeté ceci.
05:16 "Siffler le président, c'est siffler la France.
05:19 Siffler, c'est ne pas respecter les urnes."
05:22 Siffler, écoutez-moi bien, hein.
05:24 "Siffler le président, c'est siffler la France.
05:26 Siffler, ce n'est pas respecter les urnes.
05:28 La démocratie permet de s'opposer, de contester, de débattre.
05:30 La démocratie exige, exige, le respect de l'autre et des représentants.
05:34 Siffler, c'est le degré zéro de la pensée, le déni de la démocratie."
05:38 Voilà, donc, vous comprenez bien que si vous sifflez, hein, l'autorité,
05:42 eh bien, voilà, vous êtes contre la démocratie.
05:45 Donc, quelqu'un a à surveiller et à punir.
05:47 Vous me dites "attendez, c'est pas ce que dit Jean-Marc Dumonté."
05:49 Non, non, pas du tout.
05:51 Mais, c'est ce que suggère le député Karl Olive.
05:55 Voici ce qu'il disait sur France Info, écoutez.
05:58 "Pardonnez-moi, non mais franchement, monsieur Boudot, moi ça me fait marrer.
06:01 Dans ce pays, on est toujours pour aller chercher l'aiguille dans la botte de foin.
06:05 Non mais ça, c'est formidable, c'est formidable.
06:07 Ici, tout n'est pas parfait, mais de grâce, quand même, soyons fiers de notre pays.
06:11 On va avoir les Jeux Olympiques, on va avoir 4 milliards de téléspectateurs
06:16 et on va encore se draper parce qu'une minorité vient siffler,
06:20 vient faire des grèves de façon opportune.
06:23 D'ailleurs, moi, je serai pour des lois d'exception sur le sujet."
06:25 Ah ben alors, voilà, on a passé, là, là, on monte d'un cran.
06:29 "Moi, je serai pour des lois d'exception sur le sujet."
06:32 Alors, écoutez, monsieur Karl Olive, vous venez quand ?
06:34 Vous voulez ici, à Bercov dans tous les états, sur une radio,
06:37 expliquer de façon claire que donc, si je siffle,
06:41 si je ne suis pas d'accord avec le président de la République,
06:43 quel qu'il soit, encore une fois,
06:45 eh ben, il faut faire des lois d'exception ?
06:47 Attendez, vous vous rendez compte, un tout petit peu, de ce qu'on dit, là ?
06:51 Bon, il y a eu, effectivement, comme... il a été sifflé.
06:56 Mais, attendez, c'est quoi la démocratie ?
07:00 Est-ce qu'on a le droit, parce qu'on ne peut pas s'exprimer autrement ?
07:03 Parce que ce n'est pas vrai.
07:04 Parce que quand vous dites "oui, vous pouvez vous exprimer tous les cinq ans",
07:07 alors, ça veut dire qu'on peut s'exprimer tous les cinq ans dans les élections,
07:09 et qu'autrement, on ferme sa gueule.
07:11 C'est ça. Ça, c'est la démocratie.
07:13 Ça, c'est la démocratie.
07:15 C'est vrai, ça me rappelle ce proverbe qui disait
07:17 "En dictature, c'est ferme ta gueule,
07:19 en démocratie, c'est cause toujours."
07:21 Mais là, on a envie même plus de causer toujours !
07:23 Non, non, non, non ! Siffler toujours, causer toujours,
07:25 ça ne va pas ! Ça ne fonctionne pas !
07:29 Mais, écoutez, on va peut-être un tout petit peu dire quelques mots là-dessus.
07:34 Ce n'est pas le corps du roi, ici.
07:36 Ce n'est pas la royauté, c'est la République.
07:38 Et la République, et bien, vous savez ce qui se passe ?
07:42 Quand il n'y a pas de contre-pouvoir,
07:44 quand il n'y a pas assez de contre-pouvoir,
07:46 quand il y a des gens qui sont, aujourd'hui,
07:48 majorité comme opposition,
07:50 uniquement sur le registre du commentaire,
07:52 que nous soyons dans le registre du commentaire, d'accord ?
07:54 C'est l'autre boulot. C'est l'autre boulot.
07:56 Délectorialistes, décrivains, de journalistes, etc.
07:58 Mais que eux, qui ont prétention à légiférer,
08:01 qui ont prétention, et dont c'est le job,
08:04 ils sont payés pour ça, pour faire des lois,
08:06 pour les acter, pour ne pas être des corps.
08:08 Qu'est-ce que vous voulez ?
08:09 Quand on voit que c'est le 49.3 qui fonctionne,
08:12 pratiquement, au quotidien,
08:14 quand on voit qu'un centaine de choses ne sont pas tenues,
08:16 eh bien, les gens, qu'est-ce que vous voulez ?
08:18 Oui, quelquefois, ils prennent des avions, c'est pas très bien.
08:20 Ils prennent des ULM, ils commencent à discuter,
08:22 ils mettent des mandroles d'institution.
08:24 Le problème, c'est, encore une fois, l'expression.
08:27 Et je vais vous dire, aujourd'hui, ce qui est en jeu.
08:29 Ce n'est pas la liberté d'expression,
08:31 c'est les expressions de la liberté.
08:33 Où sont les lieux d'expression de la liberté ?
08:36 Tant qu'on n'aura pas parlé de ce problème,
08:38 on ne parle de rien.
08:39 Alors, faire les effarouchés,
08:41 entonner le cœur des vierges en disant
08:43 "Ah là là, toucher, siffler,
08:45 le président, c'est siffler les institutions."
08:47 Pas du tout.
08:49 Siffler le président, c'est exercer les institutions.
08:53 C'est remplir l'article 1, 2, 3 de la Constitution.
08:57 Le gouvernement parle, le peuple est pour le peuple.
09:00 Sauf que le peuple, on l'entend où ?
09:02 Il a le droit de s'exprimer où ?
09:04 Il peut s'exprimer où ?
09:06 Alors, malheureusement, moi, je ne dis pas que c'est bien.
09:08 Eh bien, il s'exprime dans un stade.
09:10 En tout cas, un peuple, c'est pas mal, 80 000 personnes.
09:12 Bien sûr que c'est une minorité.
09:14 Mais il faut arrêter.
09:15 Et puis, franchement, M. le député Karl-Oliv,
09:17 arrêtez de parler de loi d'exception.
09:19 N'allons pas vers ça aussi.
09:21 Vous savez très bien, la tentation, elle est forte.
09:24 La tentation de glisser vers l'espèce de pouvoir personnel.
09:27 On avait assez accusé le général de Gaulle de cela.
09:29 Mitterrand l'avait traité de douché, de caudillot, etc.
09:32 Et très franchement, quand le général de Gaulle,
09:34 il y a eu un référendum, il faut le rappeler, toujours,
09:37 quand il a dit le référendum en 1969,
09:40 eh bien, si les Français ne sont pas d'accord, je m'en vais.
09:43 Et il est parti dans l'heure qui a suivi les résultats du référendum.
09:47 Ça, ça s'appelle la démocratie.
09:49 Ça, ça s'appelle un démocrate.
09:51 On ferait bien tous et toutes de s'en souvenir.