Bercoff dans tous ses états - Émission du 06 septembre - Vidéo Dailymotion

Sud Radio

Avec Amine Kessaci, président fondateur de l'association "Conscience" à Marseille Nord ; Guillaume Pitron, journaliste, spécialiste de la géopolitique des matières premières et auteur de "La guerre des métaux rares" publié aux éditions Les liens qui libèrent.  Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498 ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4  ##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-09-06##

Transcript

00:00:00 de casser la gueule aux dealers qui attendent dans l'ombre.

00:00:04 Serge Gainsbourg est mort en 92.

00:00:09 Nous sommes en 2023 et bien longtemps avant.

00:00:13 Et ça continue encore et encore.

00:00:16 Et on deal.

00:00:18 Et les territoires soi-disant perdus de la République, d'accord, d'accord.

00:00:23 Alors, voilà, ça continue, ça continue.

00:00:26 La drogue.

00:00:27 Marseille, vous allez me dire qu'est-ce que c'est Marseille ?

00:00:30 Eh bien Marseille, à cause des subéfiants,

00:00:33 22 750 délits cette année, 22 750 délits.

00:00:38 Environnance gratuite, 25 par jour, enfin on va pas refaire.

00:00:41 Hier vous savez, nous avions Georges Fenech pour son livre sur l'ensauvagement de la France,

00:00:46 mais alors les chiffres s'accumulent.

00:00:48 Mais qu'est-ce qu'on fait ?

00:00:49 Eh bien, il y a des personnes qui ont dit "bon, on va essayer de réagir".

00:00:55 Notamment un jeune militant, Amine Kessassi.

00:00:58 Bonjour Amine Kessassi.

00:01:00 - Bonjour.

00:01:01 - Vous êtes président de l'association Conscience.

00:01:05 Avec 52 autres plaignants, vous avez décidé de lancer une procédure judiciaire avec vos avocats

00:01:11 destinée à pointer la responsabilité de l'État dans la vague d'homicides sur fonds de trafic de subéfiants

00:01:17 qui est enceinte entre Marseille et pas seulement Marseille,

00:01:20 depuis des années et depuis longtemps.

00:01:23 Et puis on voit que ça augmente encore et encore,

00:01:26 les armes sont de plus en plus sophistiquées, etc.

00:01:29 Alors, pourquoi vous dites "l'État" ?

00:01:31 Parce que vous estimez que l'État, c'est lui le responsable ?

00:01:34 - Aujourd'hui on estime qu'il y a une responsabilité de l'État,

00:01:38 c'est celle de garantir la sécurité des gens, des citoyens.

00:01:41 Aujourd'hui c'est clairement pas réuni.

00:01:44 Nous on se base aussi sur un élément, pour être très concret et vous dire la vérité.

00:01:49 On a ce qu'on appelle la charte de l'environnement qui est greffée à notre constitution.

00:01:53 Et l'article premier de la charte de l'environnement,

00:01:56 c'est de dire que chaque citoyenne et chaque citoyen a le droit de vivre dans un environnement sain.

00:02:01 Et aujourd'hui c'est clairement pas le cas.

00:02:02 Aujourd'hui quand il y a des habitants qui font le choix de ne pas descendre acheter du pain,

00:02:05 qui font le choix de ne pas laisser leur enfant jouer dans le parc du quartier,

00:02:08 qui font le choix de sortir et de faire des détours pour ne pas traverser la cité

00:02:12 parce qu'ils ont peur de se recevoir une balle,

00:02:14 parce qu'ils ont peur d'être victime de ces fusillades,

00:02:17 parce qu'ils sont témoins au quotidien de ces scènes de guerre et de ces scènes de crime,

00:02:20 on ne peut pas dire que les gens vivent dans un environnement sain.

00:02:23 Donc aujourd'hui l'article premier de la charte de l'environnement n'est pas respecté.

00:02:26 - Oui et je crois Amine qui s'assied juste, je crois que vous avez été touchée dans votre pote famille vous-même

00:02:31 par cette guerre des gangs et par cette guerre des narcotrafiquants.

00:02:35 - Totalement, moi aujourd'hui on me demande pourquoi j'entends tout ça.

00:02:39 Parce qu'on a un dispositif dans l'association qui accompagne les familles de victimes,

00:02:43 aujourd'hui on est les seuls à le faire.

00:02:44 Cet été je me suis retrouvée seule avec la psychologue de l'association,

00:02:47 avec la responsable des familles de victimes,

00:02:49 à aller présenter des condoléances à ces familles,

00:02:51 à les soutenir moralement, psychologiquement.

00:02:53 On en a vu quelques-unes quarantaines cette année

00:02:55 et j'ai moi-même perdu un grand frère qui a été assassiné,

00:02:58 il a été retrouvé calciné il y a quelques années.

00:03:00 Et donc c'est pour toutes ces personnes aujourd'hui qu'on fait ça,

00:03:02 pour dire que tous ces morts qu'il y a eu, moi je ne veux pas qu'ils soient morts en vain,

00:03:05 je ne veux pas que tous ces jeunes on les oublie.

00:03:07 Au contraire on doit apprendre de leurs morts

00:03:09 et aujourd'hui l'État doit prendre ses responsabilités

00:03:11 pour sauver les jeunes qui nous restent encore.

00:03:14 - Oui mais alors justement Amiki Sassi,

00:03:16 vous touchez du doigt un problème, d'ailleurs il n'y a pas que Marseille comme on sait,

00:03:19 il y a énormément de villes de France, d'ailleurs d'Europe,

00:03:22 c'est un problème extrêmement pratiquement mondial,

00:03:25 mais parlons effectivement, et vous avez tout à fait raison,

00:03:28 de commencer par votre ville, vos quartiers, etc.

00:03:30 L'association existe depuis quand ?

00:03:32 - L'association existe depuis juillet 2020,

00:03:34 ça fait plus de trois ans qu'on agit,

00:03:36 aujourd'hui on est présents dans 35 villes de France.

00:03:38 Dans Nîmes notamment, on a un dispositif qui est similaire à celui de Marseille,

00:03:42 je préside ce dispositif d'accompagnement des familles victimes,

00:03:45 on a accompagné la famille du jeune Fahed.

00:03:47 Moi je me suis rendu sur place, je suis parti les rencontrer,

00:03:50 je suis parti rencontrer les habitants de la Zubzoude

00:03:52 et c'est le même problème.

00:03:54 À Cabayon, nous référents sur place,

00:03:56 tout l'été ils ont essayé de sortir des jeunes,

00:03:58 organiser des sorties au cinéma, des sorties ponées,

00:04:00 parce que ça ne se fait plus.

00:04:02 Et j'ai rencontré des familles endeuillées à la cité d'Octave-Eymes.

00:04:07 Effectivement, aujourd'hui c'est une problématique qui touche la France,

00:04:10 qui touche plusieurs villes d'Europe.

00:04:12 - Amine Kessassi, vous avez quel âge ?

00:04:14 - J'ai 19 ans, mais pardon de le dire,

00:04:17 par rapport aux villes d'Europe,

00:04:19 aujourd'hui la criminalité,

00:04:21 le taux le plus élevé en Europe, c'est en France.

00:04:24 Aujourd'hui, on a la politique de répression la plus sévère d'Europe,

00:04:27 et en même temps on est les plus gros consommateurs,

00:04:29 les plus gros vendeurs, c'est ici où ça fait le plus d'argent.

00:04:32 Donc à un moment, c'est que cette politique de la répression,

00:04:34 elle ne sert aussi à rien.

00:04:36 - C'est bien ça, c'est ce que vous dites.

00:04:38 Le trafic n'a jamais autant, je veux dire, prospéré,

00:04:42 on sait, c'est 3 milliards d'euros, le chiffre d'affaires,

00:04:44 3 milliards d'euros par an, c'est pas mal,

00:04:47 en tout cas c'est énorme.

00:04:49 Je parle sur toute l'Europe, bien sûr.

00:04:51 Mais dites-moi, le problème, je vous dis qu'on met les pieds dans le plat,

00:04:55 je vois que vous parlez cash, et c'est une très bonne chose.

00:04:58 Au fond, vous dites l'État, oui bien sûr,

00:05:01 mais à quel niveau, comment il faut réagir ?

00:05:03 On a l'impression que, que ce soit au niveau municipal,

00:05:06 au niveau communal, au niveau tout ça,

00:05:08 tout le monde se plaint, il y a des gens qui ne peuvent plus rentrer chez eux,

00:05:10 parce que les délaires en bas, ils font, vous le savez mieux que moi,

00:05:14 ils demandent presque les cartes d'identité, quoi,

00:05:17 pour la personne rentrer chez soi, etc.

00:05:20 Les familles, n'en parlons pas.

00:05:22 Est-ce qu'il n'y a pas une nécessité, ou en tout cas une possibilité,

00:05:27 que les gens eux-mêmes, non pas se fassent justice,

00:05:29 il ne s'agit pas de faire de l'autodéfense,

00:05:31 mais qu'ils prennent plus conscience que ça dépend aussi d'eux.

00:05:35 Sinon, c'est ça le problème, je me disais.

00:05:38 - Ah non, mais moi je l'entends et je suis totalement d'accord avec vous,

00:05:41 mais aujourd'hui cet argument il ne peut plus tenir, puisqu'aujourd'hui on le fait.

00:05:43 Aujourd'hui on prend notre destin en main, puisqu'on assigne l'État en justice.

00:05:47 Aujourd'hui on prend notre destin en main,

00:05:48 parce qu'on ne fait pas juste pointer du doigt la responsabilité de l'État.

00:05:51 Le référé, moi je vais vous le transmettre à Sud Radio,

00:05:54 dans ce référet qui fait 38 pages,

00:05:56 on a fait le constat, et on a fait 17 propositions concrètes.

00:06:00 Autour de la police de proximité, remettre des moyens dans la douane,

00:06:03 agir pour les services publics,

00:06:04 aujourd'hui c'est le grand trou de Marseille en grand,

00:06:06 mais moi ce qui me fait le plus peur aujourd'hui,

00:06:08 c'est de dire qu'il y a de Marseille en grand, un plan sans précédent,

00:06:10 et moi je le dis, je n'ai pas honte de dire quand ces choses elles sont faites,

00:06:13 un plan sans précédent, il y a des milliards qui ont été déversés.

00:06:16 Ça fait plus de deux ans que Macron est venu annoncer ce plan,

00:06:19 il est venu l'annoncer en septembre 2021,

00:06:21 et depuis rien n'a changé, on a au contraire plus de morts qu'avant.

00:06:24 Plus de morts qu'avant l'avenir d'Emmanuel Macron.

00:06:27 L'avenir d'Emmanuel Macron c'était 31, aujourd'hui on est à plus de 40.

00:06:30 - Ouais, mais alors justement, donc ça ne sert à rien,

00:06:34 je veux dire, enfin apparemment ça ne sert à rien.

00:06:36 - Non, ça ne sert à rien, mais ça ne sert à rien de faire sans les gens,

00:06:39 ça ne sert à rien de ne pas impliquer les gens.

00:06:42 S'ils font comme ils sont en train de faire actuellement,

00:06:44 Marseille en grand, pourquoi ça échoue ?

00:06:46 Et moi c'est ce que je regrette le plus,

00:06:48 il n'y a pas que des échecs dans Marseille en grand,

00:06:50 les écoles elles sont refaites, vous avez vu, moi je suis de bonne foi,

00:06:52 je le dis, les écoles elles sont refaites et c'est très bien.

00:06:54 La municipalité, l'Etat, ils font le taquet, ils ont refait plus de 200 écoles et c'est génial.

00:06:58 Mais aujourd'hui c'est clairement pas assez,

00:07:00 aujourd'hui il n'y a aucune association, on ne s'est jamais retrouvé à la préfecture,

00:07:03 avec la mairie, avec le département, avec la région,

00:07:06 les associations, les habitants, à discuter concrètement du plan des Marseillaises et des Marseillais.

00:07:10 Maintenant ce qu'il faut, c'est un plan adapté à chaque quartier, à chaque cité, à chaque endroit.

00:07:14 C'est un travail de fourmi qu'il va falloir mener, mais qui est essentiel,

00:07:17 parce que moi j'ai été à la Maison Blanche il y a quelques semaines,

00:07:20 un des derniers homicides qu'on a connus cet été,

00:07:22 et j'ai vu ce corps par terre, avec un bout de sa cervelle qui éclatait au sol,

00:07:26 avec sa tête qui était complètement défigurée,

00:07:28 et ça les habitants qui étaient dans la barre du meuble en face, ils l'ont vu aussi.

00:07:31 Et les Marseillaises ont appris à vivre dans ça.

00:07:33 - Alors justement Amine Kessassi, nous recevions ici dans Merkov, dans tous les Etats,

00:07:37 la semaine dernière, l'un des responsables de quartier de Château-Gombert.

00:07:41 Vous connaissez Château-Gombert, je n'ai pas besoin de vous dire.

00:07:43 Et il disait, lui, il a dit écoutez, il faut que les habitants prennent en main leur défense.

00:07:49 Ça veut dire, il n'a pas dit qu'il faut qu'ils s'arment et qu'ils se battent,

00:07:52 il a dit simplement, il faut être vigilant, il faut parler, il faut dénoncer quand on voit tel ou tel dillaire,

00:07:58 en tout cas il faut avertir la police, etc.

00:08:01 Il dit, moi je leur dis, écoutez, on ne peut pas tout faire, il faut aussi que vous soyez actifs,

00:08:06 vous citoyens, vous habitants des quartiers.

00:08:09 Est-ce que vous pensez que c'est une bonne chose, en tout cas, que les gens soient plus actifs ?

00:08:14 - Moi je pense qu'effectivement les gens doivent se mobiliser,

00:08:17 je ne suis pas pour qu'on fasse porter aux gens la responsabilité de ça sur leur épaule,

00:08:21 parce que si l'institution, si l'État n'a pas réussi à le faire, ce ne sont pas les gens qui vont pouvoir le faire.

00:08:25 Mais c'est avec notre collaboration effectivement à nous que les choses vont changer.

00:08:28 Mais après il faut que ça soit suivi.

00:08:30 Je ne vais pas vous citer de nom, mais moi j'ai accompagné une maman il y a quelque temps,

00:08:33 on l'a fait fuir dans une des villes où on est présent, parce qu'elle a parlé, parce qu'elle a témoigné.

00:08:37 Et donc depuis, il y a des gens qui se présentent chez elle, ils l'ont menacé, ils l'ont tabassé,

00:08:41 il y a un dépôt de plainte qui a été fait, je lui ai demandé de demander la foi,

00:08:44 une protection policière, et la préfecture m'a répondu à plusieurs reprises,

00:08:47 "Ah ben non, on ne va pas accorder des protections policières à tout le monde."

00:08:50 Oui, mais en attendant, les gens qui sont aux faux côtés, les gens qui essayent de faire changer les choses,

00:08:54 si vous ne les soutenez pas en retour, comment on fait nous ?

00:08:56 Parce que nous, en attendant, tant que l'État n'est pas là,

00:08:59 le soir, nous le soir on y est dans ces cités, le soir on dort,

00:09:02 le matin on est réveillés là-bas, le matin on marche dans la rue,

00:09:05 c'est là-bas que les gens se voient, c'est là que les choses se passent.

00:09:08 - Mais alors concrètement, Amine Kessassi, vous avez parlé de certaines mesures,

00:09:11 mais concrètement, parce qu'effectivement, dans le quotidien,

00:09:15 il y a cette insécurité, il y a si les gens dénoncent, ou en tout cas disent,

00:09:19 "Ecoutez, ça ne va pas, on va les menacer, on va les menacer de mort, on va les tabasser."

00:09:24 Mais est-ce qu'il faut qu'il y ait augmentation des forces de police ?

00:09:28 Il faut que la police de proximité revienne en force ?

00:09:32 Est-ce qu'il faut, si vous voulez, que l'État...

00:09:35 Parce qu'on ne comprend pas, c'est ça qu'il faut... Enfin, on ne comprend pas,

00:09:37 on comprend peut-être trop bien.

00:09:39 D'un côté, l'État dépense des milliards, rappelez-vous,

00:09:41 les plans des villes, les plans de grands lieux, très bien.

00:09:43 Mais en même temps, on voit que tout augmente,

00:09:47 que la violence, que le narcotrafic augmente.

00:09:50 Alors, ce n'est pas la bonne solution. Qu'est-ce qu'il faut faire ?

00:09:53 - Non, la politique des chiffres, ce n'est pas la bonne solution.

00:09:55 Moi, je pense qu'aujourd'hui, il faut appliquer le quoi qu'il en coûte

00:09:57 pour la sécurité des gens. Je pense qu'aujourd'hui,

00:09:59 il va falloir qu'on décrète la police de proximité,

00:10:01 qui est des brigades dans chaque cité, dans chaque quartier,

00:10:05 des policiers, les points de deal, on les connaît, on sait où sont ces points de deal.

00:10:08 Il faut qu'il y ait une voiture de police, constamment,

00:10:10 debout, devant le point de deal.

00:10:11 Ça va dissuader les consommateurs de venir acheter,

00:10:14 ça va dissuader le jeune de poser sa chaise devant tout le monde,

00:10:17 ça va dissuader un tas de choses.

00:10:18 En fait, c'est redonner la force de dissuasion de la police.

00:10:20 Dans un premier temps, la police, elle ne va pas pouvoir tout faire toute seule.

00:10:23 Après, on redonne des moyens aux centres sociaux,

00:10:25 on redonne des moyens aux associations, parce qu'il faut qu'on occupe les jeunes.

00:10:28 Pas ceux qui ont 17 ans, ceux qui ont 18 ans,

00:10:30 mais ceux qui, aujourd'hui, ont 7 ans, 8 ans, il faut qu'on les occupe dès maintenant.

00:10:33 Il faut que, dès maintenant, on les fasse grandir dans la culture,

00:10:35 dans l'éducation, dans les voyages, dans les colonies, dans ce genre de choses.

00:10:38 Nous, on a organisé une colonie cet été, on a fait sortir 80 gamins.

00:10:41 Je sais que, pendant 15 jours, 2 mois d'août,

00:10:43 ils n'étaient pas dans la cité en train de traîner.

00:10:45 Et c'est ça qu'il faut faire.

00:10:46 - Eh oui, alors Amine qui est assise là, je ne veux pas faire les sceptiques,

00:10:49 qui est l'avocat du diable,

00:10:51 mais quand un type vous dit "Attendez, vous êtes bien gentils,

00:10:54 vos vacances et vos trucs, mais moi, en chouffeur,

00:10:57 quand je suis chouffeur, de chouffe, je vais me gagner 100 euros par jour,

00:11:01 ou même plus, vous êtes bien gentils, mais moi,

00:11:04 ça me fait gagner beaucoup plus d'argent.

00:11:06 Parce que beaucoup, moi j'ai fait des enquêtes là-dessus,

00:11:09 beaucoup, malheureusement, vous répondent ça.

00:11:11 - Vous savez quoi, moi je lance une invitation à Sud Radio,

00:11:13 on va aller visiter une entreprise qui s'appelle Satis, à Marignane,

00:11:16 c'est un sous-traitant de Airbus.

00:11:17 Satis, on a une convention avec eux,

00:11:19 ils nous ont demandé de choisir 15 jeunes de nos quartiers,

00:11:21 on a choisi 15 jeunes.

00:11:22 Des jeunes qui étaient dans des réseaux ou pas,

00:11:24 mais majoritairement dans des réseaux.

00:11:25 Et ces 15 jeunes-là, ils ont suivi pendant 8 mois une formation chez Satis,

00:11:28 donc ils font de la carrosserie aéronautique,

00:11:30 ils travaillent sur des avions, un truc hyper passionnant.

00:11:32 Et sur les 15, il y en a 13 qui ont signé un contrat avec Satis,

00:11:35 13 qui ont quitté les réseaux, 13 qui ont quitté les quartiers.

00:11:37 Aujourd'hui, ils ont tous un appartement autour de Marignane,

00:11:40 à côté de l'aéroport de Marseille.

00:11:41 Aujourd'hui, ils ont tous pris un nouveau départ,

00:11:43 donc ça montre que sur les 15, il y en a 13 qui ont accepté,

00:11:46 il n'y en a que 2 qui ne voulaient pas,

00:11:48 l'argent de la drogue, ça les a causé peut-être plus.

00:11:50 Mais ce n'est pas une majorité de ces jeunes.

00:11:52 Moi, je pense que si on a un réel plan d'envergure,

00:11:54 où on accompagne ces jeunes,

00:11:55 où on leur laisse faire ce qu'ils aiment,

00:11:57 parce qu'au final, ces jeunes, pourquoi ils se plaignent ?

00:11:59 Les seuls qui les recrutent aujourd'hui avec leurs bracelets électroniques,

00:12:02 c'est les plateformes de Amazon à faire des colis toute la nuit.

00:12:04 Ces jeunes, à un moment, ils n'en peuvent plus peut-être.

00:12:06 Il faut aussi leur proposer autre chose que d'aller travailler pour Amazon.

00:12:10 - Et dites-moi, l'association Conscience,

00:12:13 ce que vous dites, c'est très positif, on vous suivra.

00:12:17 On reprendra contact avec vous et on ira voir Satis.

00:12:21 A votre avis,

00:12:25 quand vous dites à l'État,

00:12:27 il va vous répondre, très bien, on va augmenter telle ou telle chose,

00:12:31 on va augmenter ceci, cela.

00:12:33 Est-ce que ce n'est pas, c'est la question quand même,

00:12:35 est-ce qu'au niveau de la mairie,

00:12:37 au niveau des communautés de quartier,

00:12:39 au niveau de tout cela,

00:12:41 est-ce que ce n'est pas là aussi,

00:12:43 et au moins autant,

00:12:45 que l'État central parisien, etc.,

00:12:47 sur lequel il faut agir ?

00:12:49 - Totalement.

00:12:51 Et c'est bien ce qu'il va falloir aussi faire.

00:12:53 Nous, on est en contact avec des élus locaux,

00:12:55 avec des institutions locales.

00:12:57 Aujourd'hui, la principale action qu'il va falloir mener,

00:13:00 c'est le retour de l'État de droit,

00:13:02 et ça, il n'y a que l'État qui peut le faire.

00:13:04 Le retour de l'État de droit dans nos quartiers,

00:13:06 c'est que l'institution centrale à Paris qui peut le faire.

00:13:08 Mais après, bien évidemment,

00:13:10 qu'il va falloir travailler avec tout le monde,

00:13:12 et qu'il va falloir réunir tout le monde.

00:13:14 Pas tout ne peut reposer sur Paris.

00:13:16 Il faut les habitants, il faut les politiques,

00:13:18 il faut Paris aussi, mais il faut qu'on soit tous mobilisés.

00:13:20 Et moi, je pense que dans cette guerre de la drogue,

00:13:22 il faut s'admettre qu'on a perdu un moment.

00:13:24 Il faut qu'on ait une autre réponse,

00:13:26 qu'on ait une réponse plus globale face à ces trafics.

00:13:29 - Oui, vous dites, quand vous dites juste un mot,

00:13:31 "quand on a perdu un moment",

00:13:33 c'est-à-dire qu'on a perdu du temps,

00:13:35 et on s'est trompé à un moment donné peut-être de cible, c'est ça ?

00:13:37 - C'est au-delà de ça,

00:13:39 c'est qu'on s'est trompé dans la façon de faire.

00:13:41 On a tourné le dos,

00:13:43 on a répondu à la violence,

00:13:45 on a répondu par la violence, on n'a pas fait de prévention,

00:13:47 on n'a pas fait de médiation, on n'a rien fait du tout.

00:13:49 Je pense qu'effectivement, on s'est vraiment trompé de réponse,

00:13:51 et à un moment, il faut qu'on ait l'autre réponse.

00:13:53 - Amine, il y a eu quand même des milliards,

00:13:55 vous savez, les grands frères, etc.,

00:13:57 les trucs prévention,

00:13:59 attendez, depuis des années et des années, vous n'étiez pas né,

00:14:01 on parlait déjà de plan ville,

00:14:03 et on parlait de lutte contre la drogue,

00:14:05 ça fait 40 ans, 50 ans qu'on parle de ça.

00:14:07 - C'est ce qui se passe aujourd'hui,

00:14:09 parce qu'on a arrêté de le faire,

00:14:11 on a arrêté cet aspect social,

00:14:13 et c'est pour ça que les choses se passent beaucoup plus mal.

00:14:15 - Écoutez, Amine Kessassi, merci,

00:14:17 on vous revoit très très très bien

00:14:19 pour ce que vous faites et l'association Conscience,

00:14:21 on vous suivra et on reprendra contact avec vous.

00:14:23 Merci. - Merci beaucoup.

00:14:25 - ...planté des arbres à la mode de chez nous,

00:14:27 eh bien, on va l'apprendre.

00:14:29 Alors, voilà, c'est effectivement,

00:14:31 et ce n'est pas du tout ironique ce Gino Halaï,

00:14:33 il y a la nouvelle com',

00:14:35 je veux dire, effectivement,

00:14:37 Emmanuel Macron est le premier,

00:14:39 François Hollande a fait un tout petit peu, mais pas grand-chose,

00:14:41 c'est le premier président de la République

00:14:43 qui dit "Allez, on va cibler".

00:14:45 Je ne sais pas si c'est Mackenzie qui a donné le conseil,

00:14:47 on va aller,

00:14:49 toutes les cibles, etc.

00:14:51 Et là, c'est la cible, McFly et Carlito,

00:14:53 vous vous rappelez de l'interview célèbre

00:14:55 à l'Élysée de McFly et de Carlito.

00:14:57 On vise les jeunes,

00:14:59 et très bien,

00:15:01 donc on va chez Hugo Descript,

00:15:03 Hugo Travers, qui a 26 ans,

00:15:05 qui a 5 millions d'abonnés sur TikTok

00:15:07 et 2 millions sur YouTube.

00:15:09 Donc c'est vraiment

00:15:11 le YouTuber venet,

00:15:13 et Emmanuel Macron

00:15:15 a parlé pendant 2 heures,

00:15:17 alors il a tout abordé,

00:15:19 comme vous le savez,

00:15:21 il a abordé, effectivement,

00:15:23 le problème de la baïa,

00:15:25 donc pourquoi pas l'uniforme,

00:15:27 moins de vacances,

00:15:29 plus de sport et de culture à l'école,

00:15:31 mieux orienter les jeunes post-bac,

00:15:33 le pouvoir d'achat des étudiants,

00:15:35 et, évidemment,

00:15:37 l'arbre par collégien

00:15:39 que tous les collégiens de France

00:15:41 doivent planter un arbre

00:15:43 en commençant cette année en classe de 6ème.

00:15:45 Je veux qu'on ait,

00:15:47 dès la 6ème de cette année,

00:15:49 qu'on commence à avoir des élèves

00:15:51 qui plantent des arbres.

00:15:53 Très très bien, M. Macron,

00:15:55 très très bien, M. le Président.

00:15:57 Peut-être que, encore une fois,

00:15:59 comme on l'a rappelé la semaine dernière,

00:16:01 il serait pas mal que, quand vous avez dit

00:16:03 « je ne veux plus qu'il y ait un homme

00:16:05 et une femme qui dansent dans la rue,

00:16:07 un homme et une femme sans appris »,

00:16:09 on pourrait aussi, peut-être que,

00:16:11 en plantant des arbres,

00:16:13 on pourrait peut-être planter

00:16:15 ou donner quelques appartements,

00:16:17 quelques maisons, quelques abris,

00:16:19 ce serait pas mal non plus.

00:16:21 Mais sur le fond,

00:16:23 alors voilà, ceux qui disent,

00:16:25 et je crois que ça va un peu trop vite,

00:16:27 c'est facile de dire « ouais, il fait de la com,

00:16:29 il continue à faire de la com,

00:16:31 que de la com, etc. »,

00:16:33 tous font de la com, plus ou moins,

00:16:35 chacun à leur manière, etc.

00:16:37 Et le vrai problème,

00:16:39 c'est qu'est-ce qu'on a à dire ?

00:16:41 C'est très bien de faire la com,

00:16:43 à la soirée, mais il faut se rappeler

00:16:45 que François Hollande, on me l'a dit,

00:16:47 si je l'ai dit, a été

00:16:49 pendant 5 ans, 6 ans,

00:16:51 5 ans, le commentateur

00:16:53 de sa propre inaction.

00:16:55 Il adorait, il commentait, il commentait, il commentait.

00:16:57 Eh bien, écoutez, on ne peut pas

00:16:59 être uniquement dans le « assez d'actes »

00:17:01 des mots. Non, non, non, non.

00:17:03 On ne peut pas faire ça.

00:17:05 Et je crois qu'il y a un vrai problème,

00:17:07 j'ai écouté comme ça une bonne partie

00:17:09 de cet entretien,

00:17:11 c'est très sympathique,

00:17:13 c'est bien, ce sont des voeux

00:17:15 pieux ou pas pieux,

00:17:17 mais enfin, c'est quand même

00:17:19 quelque chose

00:17:21 où un président n'est pas là pour annoncer,

00:17:23 il n'est pas là pour dire,

00:17:25 il est là pour faire.

00:17:27 Est-ce qu'on peut rappeler cette banalité

00:17:29 de base, que

00:17:31 on attend un président de la République

00:17:33 politique, responsable,

00:17:35 non pas à ce qu'il dit,

00:17:37 mais à ce qu'il fait, et surtout qu'il ne

00:17:39 fasse pas le contraint de ce qu'il dit.

00:17:41 Et alors avec sa césarité magnifique,

00:17:43 jean, basket, etc.

00:17:45 Mais vous savez, je vais vous dire quelque chose

00:17:47 sur la com, pour moi la plus belle anecdote

00:17:49 que j'ai entendue.

00:17:51 Alors, vrai ou pas vrai, mais si,

00:17:53 non é vero eben trovato.

00:17:55 Ça se passe en 1849

00:17:57 ou 1900,

00:17:59 le premier téléphone,

00:18:01 pas un bel, l'invention du téléphone,

00:18:03 et pour la première fois, la municipalité

00:18:05 de New York peut parler à la municipalité

00:18:07 de Washington. New York peut

00:18:09 parler à Washington. Alors, imaginez-vous,

00:18:11 tout le monde est là, les politiques,

00:18:13 les responsables, les élites,

00:18:15 entendant grisillement et tout ça,

00:18:17 vous voyez, c'est il y a 120 ans,

00:18:19 un peu plus, et on entend grisillement,

00:18:21 et on dit "alors, alors, ça marche ?"

00:18:23 et tout à coup on entend "oui, New York

00:18:25 peut parler à Washington,

00:18:27 New York peut parler à Washington".

00:18:29 Et on entend de l'autre côté qu'un qui dit

00:18:31 "oui, mais est-ce que New York

00:18:33 a quelque chose à dire à Washington ?"

00:18:35 Et voilà, that is the

00:18:37 question. Certes, on peut parler,

00:18:39 certes, on peut parler en jeans,

00:18:41 en parka, en tout ce que tu veux,

00:18:43 en abaya, etc. Mais

00:18:45 est-ce que vous avez quelque chose à dire ?

00:18:47 Et surtout, ce que vous avez à dire

00:18:49 va précéder de façon

00:18:51 immanquable et incontestable

00:18:53 ce que vous avez à faire. Voilà.

00:18:55 That is the question, that is,

00:18:57 sinon, c'est de la com,

00:18:59 de la com, encore de la com.

00:19:01 On va se retrouver. - Que je fais, mais enfin,

00:19:03 Johnny Hallyday, Johnny Hallyday, paix à votre âme.

00:19:05 Mais écoutez, vraiment,

00:19:07 je trouve qu'il y a des critiques un peu exagérées,

00:19:09 des esprits grincheux et des gaulois réfractaires.

00:19:11 Mais enfin, le gouvernement, mais fait

00:19:13 ce qu'il dit et dit ce qu'il fait. Mais de quoi

00:19:15 vous parlez-vous ? Par exemple, vous voulez un exemple ?

00:19:17 Un exemple frappant, un dernier exemple.

00:19:19 Pour la rentrée scolaire à l'IFREH,

00:19:21 Gabriel Attal,

00:19:23 le nouveau ministre de l'Éducation nationale,

00:19:25 et Elisabeth Borne sont allés

00:19:27 à Rennes pour voir un peu ce qui

00:19:29 se passait, effectivement,

00:19:31 au lycée

00:19:33 Simone Veil de l'ITREH. Et oui, rentrer,

00:19:35 rentrer les classes, rentrer les écoles,

00:19:37 il est tout à fait normal que la première

00:19:39 ministre, Born to be alive,

00:19:41 et le ministre de l'Éducation nationale,

00:19:43 Gabriel Attal,

00:19:45 se retrouvent, et d'ailleurs, on le sait,

00:19:47 ils ont mangé pâte steak et

00:19:49 bolognaise végétale,

00:19:51 voilà, au lycée

00:19:53 Simone Veil de l'ITREH.

00:19:55 Alors, il y a une chose assez intéressante,

00:19:57 c'est que pour aller

00:19:59 à l'ITREH, qu'est-ce qu'ils ont fait,

00:20:01 Gabriel Attal et Elisabeth Borne ?

00:20:03 Et bien, ils ont pris l'avion.

00:20:05 Comment ils ont pris l'avion ? Oui, oui, oui, pour un vol

00:20:07 de 38 minutes en avion présidentiel,

00:20:09 et bien, ils ont préféré

00:20:11 le TGV pour Rennes,

00:20:13 c'était 1h30. Voilà.

00:20:15 Alors, oui, 1h30, vous allez me dire,

00:20:17 c'est pas 38 minutes. Mais attendez,

00:20:19 je pensais que l'avion,

00:20:21 rappelez-vous ce que nous disait

00:20:23 Jean-Marc Jancovici, l'écologiste,

00:20:25 vous aurez droit à 4

00:20:27 vols une fois dans votre vie.

00:20:29 Donc, imaginez, là, ils ont fait un aller-retour,

00:20:31 Gabriel Attal, Elisabeth Borne,

00:20:33 ils ne pourront plus prendre que 2 vols pour le

00:20:35 restant de leur vie. Non, je galère, je m'y mets à peine.

00:20:37 Et pourtant, Elisabeth Borne, elle nous disait

00:20:39 que t'es pas très bien à ça.

00:20:41 Rappelez-vous ce qu'elle disait, il n'y a pas si

00:20:43 longtemps que ça.

00:20:45 - Il est important qu'ils réalisent

00:20:47 dans quel monde on est, qu'ils

00:20:49 prennent conscience qu'il y a

00:20:51 une crise climatique qui n'est plus

00:20:53 une hypothèse pour demain, mais qui est

00:20:55 une réalité maintenant, qu'on a tous vécu

00:20:57 avec la canicule,

00:20:59 avec la sécheresse, avec

00:21:01 les incendies, cet été,

00:21:03 et que chacun, chacun,

00:21:05 doit être bien conscient du monde dans lequel on vit.

00:21:07 - Et oui, chacun doit,

00:21:09 voilà, prendre conscience

00:21:11 du monde dans lequel on vit. Et vous voyez,

00:21:13 attention, attention,

00:21:15 le CO2, la pollution,

00:21:17 vous savez très bien que l'avion, ça pollue !

00:21:19 - Oui, ça pollue, mais

00:21:21 nous, on est pressés. Alors,

00:21:23 pour aller à l'Ifré,

00:21:25 eh bien, on prend l'avion.

00:21:27 - On prend l'avion présidentiel, et

00:21:29 voilà, effectivement,

00:21:31 c'est terrible.

00:21:33 Et pourtant, vous ne parlez que de catastrophes climatiques.

00:21:35 - Oui, mais

00:21:37 on est pressés.

00:21:39 - Oui, mais c'est un peu embêtant

00:21:41 tout cela.

00:21:43 C'est un peu embêtant parce qu'effectivement,

00:21:45 entre le dire et le faire,

00:21:47 entre la com et la com

00:21:49 chez Hugo, ou chez TikTok,

00:21:51 ou chez ceci et cela,

00:21:53 il faut savoir de quoi on parle.

00:21:55 Encore une fois,

00:21:57 tout se passe

00:21:59 comme si les presses qui nous gouvernaient,

00:22:01 quelles qu'elles soient,

00:22:03 ont l'air de dire leur slogan, c'est ce que c'est leur slogan,

00:22:05 "Assez d'actes, des mots !"

00:22:07 - La carte bancaire,

00:22:11 effectivement,

00:22:13 c'est ce qui se passe

00:22:15 en ce moment avec les puces électroniques.

00:22:17 Alors vous allez me dire, de quoi s'agit-il

00:22:19 ces puces électroniques ?

00:22:21 Eh bien, ces puces électroniques,

00:22:23 vous savez,

00:22:25 vous allez avoir la simplicité, c'est rien,

00:22:27 c'est implanter une puce,

00:22:29 c'est comme si vous faites pucer votre chien.

00:22:31 C'est incolore,

00:22:33 inodore,

00:22:35 et sans saveur. Voilà.

00:22:37 Eh bien, vous faites implanter votre puce dans la main,

00:22:39 et vous allez pouvoir tout faire

00:22:41 avec ça, tout, tout, tout, absolument.

00:22:43 Voilà. Vous avez l'intelligence,

00:22:45 les fonctions de cryptage,

00:22:47 vous allez développer tout,

00:22:49 Samy Suédois l'ont déjà fait, voyez.

00:22:51 Voilà. Une puce sous la peau,

00:22:53 c'est la taille d'un grain de riz,

00:22:55 vous n'avez aucune espèce de problème.

00:22:57 Voilà. Et comme ça,

00:22:59 eh bien, qu'est-ce que ça va vous apporter ?

00:23:01 Eh bien, formidable.

00:23:03 À partir de 200 euros, et ça ne coûte pas des sommes folles,

00:23:05 eh bien, vous faites l'implant

00:23:07 avec un chirurgien esthétique, paiement sans contact,

00:23:09 badge, etc.

00:23:11 Voilà. Pratique

00:23:13 démocratisée, ça va vous servir,

00:23:15 plus de besoin de carte de crédit,

00:23:17 plus ou moins de carte vitale,

00:23:19 plus ou moins de rien, voilà. Vous allez

00:23:21 tendre la main, voyez,

00:23:23 prendre un enfant par la main,

00:23:25 vous l'aurez pucé,

00:23:27 vous vous serez pucé aussi,

00:23:29 et tout ira pour le mieux,

00:23:31 dans le mer de bon. Plus besoin de sortir

00:23:33 avec ses clés ou son portefeuille,

00:23:35 vous pourrez faire démarrer votre voiture,

00:23:37 ou même décliner son identité

00:23:39 d'un geste de la main. Voilà.

00:23:41 Grève de puce, c'est absolument rien.

00:23:43 Alors, il y a des,

00:23:45 encore fois, des esprits,

00:23:47 mais vraiment, des esprits critiques, c'est tout.

00:23:49 Alors, il y a une professeure

00:23:51 à la Henley Business School au Royaume-Uni,

00:23:53 elle dit "Oui, mais cela ouvre la voie

00:23:55 à de nouvelles formes de contrôle,

00:23:57 de manipulation ou d'oppression",

00:23:59 dit Nada Kakabatze.

00:24:01 Parce qu'au bout du compte,

00:24:03 qui possède ces données ?

00:24:05 C'est vrai, qui aura ces données ?

00:24:07 Qui les contrôle ? Est-ce éthique d'injecter

00:24:09 des puces électroniques dans le corps d'êtres humains,

00:24:11 comme dans celui des animaux ?

00:24:13 Bah écoutez, pourquoi pas ?

00:24:15 Si ça peut vous donner, effectivement,

00:24:17 des facilités,

00:24:19 eh bien, on va le faire.

00:24:21 Mais ce qui est très très très embêtant,

00:24:23 c'est qu'on va le faire,

00:24:25 mais encore une fois,

00:24:27 on saura tout de nous, transparence absolue.

00:24:29 Oui, c'est le rêve

00:24:31 d'Avocien. On y va ?

00:24:33 Puces ou pas puces ?

00:24:35 Dites-nous, auditeurs résistants

00:24:37 de Sud Radio, qu'est-ce que vous en pensez ?

00:24:39 Et même

00:24:41 les jeunes connaissent les Beatles,

00:24:43 "Will you still need me ?

00:24:45 Will you still love me when I'm 64 ?"

00:24:47 C'est-à-dire, est-ce que tu as encore besoin

00:24:49 de moi ? Est-ce que tu m'aimeras encore

00:24:51 quand j'aurai 64 ans ?

00:24:53 Ah, mais ça c'était il y a 50 ans, hein ?

00:24:55 Ça c'était il y a 50 ans, cette chanson.

00:24:57 Terminée aujourd'hui, c'est plus

00:24:59 64 ans, c'est devenu

00:25:01 le triomphe absolu

00:25:03 des noningénaires,

00:25:05 des octogénaires, des centenaires.

00:25:07 Vous allez me dire, mais qu'est-ce que vous racontez ?

00:25:09 Centenaires, c'est post-EHPAD,

00:25:11 etc. Non, non, pas du tout, pas du tout.

00:25:13 Regardez ce qui arrive à notre ami, le chanteur

00:25:15 Hugo Fré. Hugo Fré,

00:25:17 il a 94 ans,

00:25:19 et il vient de se marier

00:25:21 ce week-end. Voilà.

00:25:23 Il s'est marié avec Muriel

00:25:25 Mégévan, âgée de 45 ans,

00:25:27 vous voyez, pratiquement,

00:25:29 presque 50 ans de moins que lui,

00:25:31 et cela fait 28 ans,

00:25:33 28 ans qu'ils sont ensemble.

00:25:35 Euh, et bien écoutez,

00:25:37 voilà. Et ils se sont mariés,

00:25:39 et tout va bien. Je sais pas

00:25:41 s'il va lui faire des enfants, c'est un autre problème,

00:25:43 mais en tout cas, écoutez,

00:25:45 et alors il y avait, voilà, il y avait tous

00:25:47 ses copains, etc. Vous allez me dire,

00:25:49 oui, mais c'est une exception,

00:25:51 etc. Oui, mais enfin, qui fait ça ?

00:25:53 Non, non, non, c'est pas vrai qu'il fait ça.

00:25:55 Al Pacino. Le grand

00:25:57 Al Pacino. Le grand.

00:25:59 On l'a appelé le Scarface, magnifique.

00:26:01 Le culte, le film

00:26:03 culte des banlieues. Et bien,

00:26:05 en juin dernier,

00:26:07 l'acteur Al Pacino, il sait pas qui s'est marié.

00:26:09 Il est devenu papa, pour la

00:26:11 quatrième fois à 83 ans.

00:26:13 Al Pacino est devenu

00:26:15 papa. Alors, franchement,

00:26:17 aujourd'hui, quand on me parle de l'âge,

00:26:19 ça me fait hurler de rire.

00:26:21 Mais quel âge, quel âge !

00:26:23 Et ça n'existe plus. Robert De Niro,

00:26:25 Robert De Niro, en mois de mai

00:26:27 dernier, lui aussi est devenu papa, Robert De Niro.

00:26:29 Vous voyez, Al Pacino et De Niro, ils se suivent

00:26:31 partout, hein, depuis 50 ans.

00:26:33 Il est devenu papa pour la huitième fois

00:26:35 à 79 ans.

00:26:37 Comme quoi, vous voyez,

00:26:39 c'est intéressant parce que,

00:26:41 au fond, on voit très bien

00:26:43 où on va, vous voyez, la puce dans la main,

00:26:45 c'est une chose. On va

00:26:47 reparler d'ailleurs avec Guillaume Pitron,

00:26:49 on va parler des terres rares. Mais ce qui est intéressant,

00:26:51 c'est qu'il n'y a plus d'âge.

00:26:53 Donc, écoutez,

00:26:55 vive la liberté, vive

00:26:57 tout cela. Et je dirais que

00:26:59 on va parler vraiment des terres rares, on va parler

00:27:01 des brix, on va avoir des sujets très sérieux.

00:27:03 Mais vous voyez en même temps que le

00:27:05 monde est en train de basculer à une vitesse

00:27:07 grand V et

00:27:09 on y peut beaucoup. Mais que ce soit

00:27:11 de la délinquance et de la drogue

00:27:13 à Marseille, jusqu'à la puce

00:27:15 implantée en passant

00:27:17 par le mariage des centenaires,

00:27:19 voilà, eh bien écoutez,

00:27:21 tous les espoirs sont permis.

00:27:23 - Dans le Face à Face,

00:27:25 André Bercoff reçoit le journaliste

00:27:27 Guillaume Pitron, spécialiste de géopolitique

00:27:29 des matières premières et auteur de

00:27:31 nombreux livres, dont "La guerre des métaux rares"

00:27:33 et de "L'enfer du numérique". C'est aux éditions

00:27:35 Les Liens qui Libèrent. Bonjour Guillaume Pitron. - Bonjour.

00:27:37 - Alors Guillaume Pitron, vous avez reçu

00:27:39 et toujours avec plaisir, déjà pour

00:27:41 effectivement les terres rares. Alors,

00:27:43 on va en parler parce qu'effectivement,

00:27:45 depuis qu'on s'est reçus, le paysage change.

00:27:47 - Très vite. - Il change très très très

00:27:49 vite. Et justement,

00:27:51 je voudrais d'abord, alors, parler

00:27:53 de ça parce que parler, vous voyez, on a parlé

00:27:55 des puces et des implants, on va

00:27:57 en reparler, mais surtout, je voudrais qu'on

00:27:59 parle un peu de ce que

00:28:01 va donner cette

00:28:03 dématérialisation. Parce qu'on le voit,

00:28:05 vous voyez, on a parlé des...

00:28:07 de ces implants, une petite

00:28:09 puce sous la main, ça sert à rien, ça fait rien sentir,

00:28:11 etc. Mais au-delà de ça,

00:28:13 est-ce que cette dématérialisation,

00:28:16 elle est partie, est-ce qu'elle est

00:28:18 inductable, elle est partie pour durer,

00:28:20 quelles que soient nos réticences,

00:28:22 nos craintes, etc., ou pas ?

00:28:24 - Alors, je dirais, André Bercoff, que

00:28:26 la numérisation est partie pour durer.

00:28:28 Tout ce que nous entreprenons

00:28:30 dans notre vie aujourd'hui recèle une dimension

00:28:32 numérique. Quand je dors,

00:28:34 c'est une activité numérique.

00:28:36 Bah oui, mes ronflements sont enregistrés sur mon

00:28:38 application, ça me dit si

00:28:40 je fais de l'apnée du sommeil ou pas. Donc, c'est

00:28:42 une activité numérique. - Donc oui, ça c'est quand j'ai une machine

00:28:44 qui que quoi ? - Lorsque je me

00:28:46 déplace, c'est une activité numérique. Je me déplace

00:28:48 en bus, mais en fait, je suis géolocalisé.

00:28:50 Si jamais j'envoie des

00:28:52 photos ou des vidéos de mon

00:28:54 félin en train de ronronner sur mon canapé,

00:28:56 l'acte de caresser mon chat est une activité numérique

00:28:58 puisque je le partage sur mes réseaux sociaux. Donc, tout

00:29:00 ce que je fais dans le monde physique est de plus en plus

00:29:02 dupliqué dans le monde numérique

00:29:04 et c'est un mouvement qui me

00:29:06 paraît, pour répondre à votre question, complètement inductable.

00:29:08 Mais, est-ce que pour autant,

00:29:10 c'est de la dématérialisation ?

00:29:12 On va numériser, mais on ne va pas dématérialiser.

00:29:14 Et en fait,

00:29:16 c'est pour ça que vous m'avez invité.

00:29:18 - Mais la puce, par exemple,

00:29:20 on a parlé, vous avez vu, il y a quelques minutes,

00:29:22 on a parlé de cette puce qui

00:29:24 va vous aider à tout faire, d'un mouvement de main,

00:29:26 plus de carte de crédit, il fait démarrer votre voiture,

00:29:28 etc. C'est de la

00:29:30 dématérialisation ? - C'est

00:29:32 un transfert de matériaux

00:29:34 et non pas une dématérialisation.

00:29:36 Laissez-moi vous expliquer. - Allez-y. - La puce,

00:29:38 ou la peau, c'est finalement une façon

00:29:40 de fluidifier l'activité

00:29:42 économique de tout un chacun.

00:29:44 Je n'ai plus besoin de sortir ma carte bleue, de la rentrer

00:29:46 dans une fente, de taper un code,

00:29:48 de me rater deux fois avant de la réussir

00:29:50 la troisième. Ça, c'est long, ça complexifie

00:29:52 la vie économique. Si

00:29:54 jamais vous avez une puce sous la peau,

00:29:56 effectivement, il n'y a plus de rugosité, au sens

00:29:58 matériel du terme,

00:30:00 entre vous et la chose

00:30:02 ou le service que vous allez acheter.

00:30:04 De la même façon, d'autres

00:30:06 acteurs français, notamment,

00:30:08 de la numérisation des paiements,

00:30:10 je pense à l'entreprise Worldline, par exemple,

00:30:12 développent ce qu'on appelle le paiement palmaire.

00:30:14 En fait, demain, un

00:30:16 terminal reconnaîtra les lignes

00:30:18 de votre main, il ira non pas dans les lignes

00:30:20 de votre main à votre avenir, il ira à votre présent

00:30:22 consommateur et parce qu'il aura reconnu

00:30:24 vos marques,

00:30:26 votre identité

00:30:28 biométrique, vous pourrez

00:30:30 payer de cette façon-là.

00:30:32 Tout ça, effectivement, c'est une numérisation de l'acte

00:30:34 d'achat, mais pour autant,

00:30:36 il faut bien produire tous ces

00:30:38 outils de la vie numérisée.

00:30:40 Il faut produire la puce. La puce, c'est l'objet

00:30:42 le plus complexe qu'on ait jamais fabriqué dans l'histoire de l'humanité.

00:30:44 - Alors, on va en parler, on va

00:30:46 peut-être en parler avec une petite pause

00:30:48 et on se retrouve avec Guillaume Pitron.

00:30:50 On a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses

00:30:52 à dire, vous allez voir, c'est fascinant et

00:30:54 passionnant, notamment avec les terres rares,

00:30:56 les brix et tout le reste. - On va continuer

00:30:58 ce face-à-face avec Guillaume Pitron et André

00:31:00 Bercoff et puis vous aussi, au 0826

00:31:02 300 300. Vous avez une question sur la dématérialisation

00:31:04 ou sur les brix, vous nous appelez

00:31:06 0826 300 300.

00:31:08 Sud Radio Bercoff dans tous ses états, midi 14h. André Bercoff.

00:31:14 - Maman ! - Papa !

00:31:16 Vous serez toujours là pour lui.

00:31:18 La MAE aussi. Alors, choisissez

00:31:20 dès maintenant le spécialiste de l'assurance

00:31:22 scolaire. Premier acteur engagé

00:31:24 dans la prévention et la lutte contre les violences à l'école,

00:31:26 la MAE accompagne aussi votre enfant

00:31:28 si il est victime de harcèlement ou de cyberharcèlement.

00:31:30 - MAE, mon premier assureur.

00:31:32 - Détails des garanties sur mae.fr.

00:31:34 - Sud Radio et sur YouTube.

00:31:36 Suivez-nous pour voir ou revoir

00:31:38 vos émissions en vidéo

00:31:40 sur notre chaîne YouTube Sud Radio.

00:31:42 Parlons vrai.

00:31:44 - Carrefour. Si je vous dis JBL.

00:31:46 - Excellent rapport qualité-prix.

00:31:48 - Et si je vous dis que Carrefour a

00:31:50 60 ans et que pour fêter ça,

00:31:52 il y a 20% d'économies créditées sur

00:31:54 votre carte Carrefour, sur tous les casques

00:31:56 carceaux audio et gaming, les barres de son

00:31:58 et enceintes Hi-Power JBL.

00:32:00 - Bon, alors là, je fonce. - Et c'est jusqu'au 18 septembre

00:32:02 dans vos hypermarchés Carrefour et leur drive.

00:32:04 - Carrefour. - On a tous droit au meilleur.

00:32:06 - Selon disponibilité en magasin, détails sur Carrefour.fr.

00:32:08 - Sud Radio Narbonne.

00:32:10 - 147.

00:32:12 - Sud Radio.

00:32:14 - J'ai mon... - Le prêt-à-vivre.

00:32:16 - Si vous êtes prête à ne plus crier.

00:32:18 - Non, Léon, pas dans la flèche d'eau avec tes chaussures.

00:32:20 - Et voilà, les pieds mouillés.

00:32:22 - Ou prêt à ne plus avoir à regarder la météo du jour

00:32:24 avant de choisir ses chaussures le matin.

00:32:26 - Ah bah, c'est l'avantage des baskets déperlantes, hein.

00:32:28 - Ouais. - Alors, vous êtes prêts

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00:33:28 vos données de santé et facilite

00:33:30 votre suivi médical. On en parle dans un instant

00:33:32 avec Laurie, utilisatrice du service.

00:33:34 - Il était une fois

00:33:36 un jeune prince

00:33:38 qui cherchait un fruit bien sucré

00:33:40 et sans un prix amer. Sa jolie

00:33:42 voisine lui conseilla les raisins blancs

00:33:44 à 1,29 euro le kilo chez Aldi.

00:33:46 Et il eut raisin. Raison, raison

00:33:48 de l'écouter, car ce dessert fut délicieux.

00:33:50 Aldi, place aux nouveaux

00:33:52 consommateurs. En ce moment, chez Aldi, vendu

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00:34:02 agréé Renoval. - Renoval.

00:34:04 - Ici Sud Radio.

00:34:10 Les Français

00:34:14 parlent au français.

00:34:16 Les carottes sont cuites.

00:34:18 Les carottes sont cuites.

00:34:20 - Sud Radio Bercov

00:34:22 dans tous ses états.

00:34:24 - Eh bien, je ne suis pas le seul

00:34:26 dans tous mes états. Vous savez,

00:34:28 on a eu beaucoup d'auditeurs

00:34:30 qui nous ont appelés pour dire "oui mais cette puce,

00:34:32 cette puce, on va en reparler, de la puce

00:34:34 et de la dématérialisation,

00:34:36 oui mais je vais me faire injecter

00:34:38 des choses, mais c'est vrai.

00:34:40 Guillaume Pitron, juste un mot avant qu'on parle

00:34:42 de tous ces problèmes des matériaux,

00:34:44 des terres rares, des briques,

00:34:46 et surtout du changement

00:34:48 de, je dirais,

00:34:50 presque géothermique, enfin, du paysage.

00:34:52 Est-ce qu'il y a quand même, vous dites que la puce,

00:34:56 c'est la première fois qu'on a quelque chose

00:34:58 d'aussi complexe dans l'histoire.

00:35:00 Est-ce qu'au fond,

00:35:02 juste un mot là-dessus,

00:35:04 sachant quelque chose par rapport à,

00:35:06 vous savez, l'appréhension de

00:35:08 "oui mais on va tout avoir sur moi,

00:35:10 on va avoir mes fiches et la liberté, etc."

00:35:12 Franchement, ou pas ?

00:35:14 Est-ce qu'il y a, à votre avis,

00:35:16 une vraie crainte à avoir,

00:35:18 ou de toute façon, aujourd'hui,

00:35:20 la transparence est là du point de vue de ce qu'on a

00:35:22 de nos fichiers, etc.

00:35:24 - Objectivement,

00:35:26 tout numériser,

00:35:28 c'est laisser des traces partout.

00:35:30 On ne peut plus ne plus laisser de traces.

00:35:32 - Ah oui, c'est ça. Donc,

00:35:34 quoi que je fasse...

00:35:36 - La mémoire du net est infinie.

00:35:38 Moi ça m'inquiète d'ailleurs, je suis content de ne pas avoir

00:35:40 eu 15 ans et d'avoir

00:35:42 été, avec toutes mes activités

00:35:44 d'adolescent,

00:35:46 en moins de 15 ans, 13-12, qui auraient pu être

00:35:48 enregistrées quelque part et qui ressortirent

00:35:50 opportunément à la veille de prendre les règles

00:35:52 de l'entreprise stratégique... - Vous êtes devenu agronomiste ?

00:35:54 - Ah, si vous saviez !

00:35:56 Mais en tout cas, je suis bien content de...

00:35:58 Moi, je ne sais pas comment j'appréhenderais

00:36:00 ce monde nouveau, lorsqu'en fait

00:36:02 la moindre de mes turpitudes ou de mes blagues

00:36:04 sans aucune espèce de gravité

00:36:06 par ailleurs, ressortira au bon moment.

00:36:08 J'avoue que moi, ça m'inquiète.

00:36:10 En tout cas, on laisse des traces partout.

00:36:12 Moi, j'ai enquêté pour mon dernier livre,

00:36:14 qui s'appelle "L'Enfer numérique", sur

00:36:16 justement, par exemple, les traces laissées par

00:36:18 les trottinettes. Alors, il n'y a plus de trottinettes à Paris,

00:36:20 les trottinettes en libre-service, mais il y a des trottinettes

00:36:22 ailleurs. - Oui, absolument.

00:36:24 Il y a des trottinettes qui appartiennent à leur propriétaire.

00:36:26 - Oui, celle-là, il n'y a pas de sujet

00:36:28 autour de la traçabilité, du traçage.

00:36:30 Mais dans les trottinettes en libre-service,

00:36:32 j'avais enquêté, et découvert

00:36:34 effarement d'ailleurs,

00:36:36 en fait, vous laissez à l'opérateur de trottinette

00:36:38 en créant un compte, beaucoup plus d'informations

00:36:40 que ce que vous croyez. Et vous ne vous rendez pas

00:36:42 compte que vous croisez la case, ou que vous acceptez

00:36:44 les termes du contrat qui disent

00:36:46 "Est-ce qu'on peut donner vos données à des tiers ?"

00:36:48 Et en fait, vous ne savez pas quels tiers,

00:36:50 en passant d'ailleurs

00:36:52 par le relais de certains courtiers

00:36:54 en données, se retrouvent avec

00:36:56 sur vous des données qui

00:36:58 sont absolument colossales. Et le traçage,

00:37:00 ne serait-ce que vos déplacements... - Vous voulez dire, avec ma trottinette,

00:37:02 je prends une trottinette, etc.

00:37:04 En fait, on laisse énormément de choses.

00:37:06 - Mais on laisse énormément de choses. Alors évidemment, tout est...

00:37:08 D'abord, on laisse des informations sur vous, sur qui vous êtes,

00:37:10 ces informations sont agrégées avec

00:37:12 ce que vous êtes sur Facebook, ce que vous êtes sur Twitter,

00:37:14 ce que vous êtes sur je-ne-sais-quel-site. Tout ça, ça constitue

00:37:16 des morceaux de vous. Chaque donnée est un morceau de vous.

00:37:18 Elle se vend quelques centimes

00:37:20 d'euros. Mais l'ensemble de votre profil

00:37:22 peut valoir plusieurs centaines d'euros.

00:37:24 Et tout ce profil, c'est l'agrégation

00:37:26 de toutes les données qui racontent

00:37:28 votre activité, qui racontent qui vous êtes

00:37:30 dans le monde numérique. C'est un

00:37:32 business énorme. Donc, on a besoin, les opérateurs

00:37:34 ont besoin de ces données pour pouvoir générer un modèle

00:37:36 économique qui n'est pas celui des trottinettes en lui-même.

00:37:38 La trottinette, elle est fichue au bout d'un mois,

00:37:40 vous le savez. - Alors, on vend votre fiche...

00:37:42 - Mais, en revanche, la donnée a une valeur. - Et puis,

00:37:44 vous potentiez le publicitaire.

00:37:46 - Je potentiais le publicitaire. Et puis,

00:37:48 les données de géolocalisation, c'est là que ça devient un vrai problème,

00:37:50 dont d'ailleurs s'inquiète

00:37:52 la ACLU,

00:37:54 l'American Civil Liberty Union,

00:37:56 aux Etats-Unis, que j'ai pu interroger

00:37:58 dans le cadre de mes enquêtes, et qui dit,

00:38:00 après les données biométriques, notamment, ils restent de votre

00:38:02 oeil, il n'y a pas plus personnel

00:38:04 que vos données de géolocalisation. Elles disent

00:38:06 qui vous êtes. Si on sait qui se déplace

00:38:08 le dimanche à 11h, on sait si

00:38:10 vous fréquentez l'église ou pas.

00:38:12 Si on sait où vous vous trouvez au moment d'une

00:38:14 manifestation importante qui se tient en France. On connaît

00:38:16 vos idées politiques.

00:38:18 Et donc, en fait, on peut croiser vos données.

00:38:20 On peut, à partir de quatre points, et ce travail

00:38:22 a été fait notamment par un chercheur australien,

00:38:24 à travers de quatre points,

00:38:26 où vous habitez, d'où vous partez le matin,

00:38:28 où vous rentrez le soir, où vous allez au bureau,

00:38:30 et un quatrième point à déterminer, on peut savoir qui vous êtes.

00:38:32 - Et bien, Orwell,

00:38:34 fais attention, Orwell revient, ils sont devenus

00:38:36 fous, ou peut-être pas fous, mais ils sont

00:38:38 devenus très vigilants,

00:38:40 c'est encore pire. On se retrouve

00:38:42 juste après

00:38:44 les informations, c'est bien ça. - Oui, on continue

00:38:46 de parler de la valeur de ces données avec le

00:38:48 journaliste Guillaume Pitron, qui est notre invité, et puis avec vous aussi,

00:38:50 au 0826 300 300.

00:38:52 A tout de suite, sur Sud Radio.

00:38:54 - Légendaires, conquérants,

00:38:56 phénoménaux.

00:38:58 Les All Blacks défilent

00:39:00 à France pour la quête ultime.

00:39:02 France, Nouvelle-Zélande,

00:39:06 le match incontournable.

00:39:08 Le 8 septembre sur Sud Radio,

00:39:10 la radio de la Coupe du monde de rugby.

00:39:12 - Carrefour, si je vous dis

00:39:16 bon d'achat. - Ça, c'est le petit coup

00:39:18 de pouce qui tombe bien. - Moi, je les cumule.

00:39:20 - Ah, c'est toujours bon à prendre. - Eh bien, de quoi faire

00:39:22 plaisir à toute la famille.

00:39:24 - Et si je vous dis qu'il y a

00:39:26 8 euros offerts en bon d'achat, tous les 20 euros

00:39:28 d'achat, sur toute l'animalerie, même

00:39:30 en promotion? - Et il est pour qui, le

00:39:32 bon lanoce? - Et c'est jusqu'à dimanche

00:39:34 dans vos hypermarchés Carrefour. C'est ça,

00:39:36 le défi anti-inflation. Carrefour.

00:39:38 Offre limitée à 6 bons d'achat par foyer, valable

00:39:40 du 11 au 24 septembre. Modalité

00:39:42 et magasin participant sur carrefour.fr.

00:39:44 - L'info s'écoute, se vit

00:39:46 et se lit sur sudradio.fr

00:39:48 ou votre application Sud Radio.

00:39:50 - A ceux qui se demandent toujours, une fois que le

00:39:52 lave-vaisselle est en marche, s'ils ont bien mis la pastille.

00:39:54 A ceux qui ont bien mis la pastille, mais qui ont

00:39:56 oublié une assiette sale dans l'évier. Et à

00:39:58 ceux qui lavent cette assiette à la main et qui se disent que

00:40:00 c'est bien la peine d'avoir un lave-vaisselle.

00:40:02 - Chez Intermarché, il y a 60% de remise

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00:40:06 lave-vaisselle Platinium Plus original Ferry,

00:40:08 soit seulement 5,08 euros. C'est ça,

00:40:10 les 100 jours pouvoir d'achat. Intermarché.

00:40:12 Tous unis contre la vie chère. - Jusqu'au 17 septembre,

00:40:14 12,70 euros prix payés, 605 grammes,

00:40:16 soit 8,40 euros le kilo. Modalité sur intermarché.com.

00:40:18 Produits dangereux, respectez les précautions d'emploi.

00:40:20 - Sud Radio Montpellier. - 104.7.

00:40:22 - Sud Radio.

00:40:24 - La Vie Claire.

00:40:26 - Voulez-vous une offre bio qui vaut vraiment le goût ?

00:40:28 Eh oui ! En ce moment, chez La Vie Claire,

00:40:30 avec un produit La Vie Claire acheté,

00:40:32 le deuxième identique à -50%.

00:40:34 Vous allez pouvoir vous autoriser un goût de reviens-y

00:40:36 sur nos 2000 produits La Vie Claire.

00:40:38 Alors, ça vaut le goût ou pas ? - La Vie Claire.

00:40:40 La bio, clairement engagée.

00:40:42 - Voir conditions sur lavieclaire.com.

00:40:44 - Bonjour, petite question sur vos chaussures de running.

00:40:46 - Bah, faut aller sur Internet, y a tout qui est indiqué.

00:40:48 - Mais puisque je suis là, vous pourriez quand même me renseigner.

00:40:50 C'est dingue d'être systématiquement renvoyée sur Internet.

00:40:52 - Eh oh, on n'est pas chez Sport 2000 ici.

00:40:54 - Conseil d'expert, venez chez Sport 2000.

00:40:56 Jusqu'au 1er octobre, les chaussures de running

00:40:58 ASICS GEL CONTEN-8,

00:41:00 hommes ou femmes, sont à 49,99 euros

00:41:02 au lieu de 75.

00:41:04 - Ça match.

00:41:06 - Condition à lister des magasins participants sur sport2000.fr.

00:41:08 - Leclerc, bonjour.

00:41:10 - 1,240,362.

00:41:12 - 1,240,363.

00:41:14 - Monsieur ?

00:41:16 - Je m'entraînais à compter pour votre super jeu

00:41:18 avec 4 millions d'euros à gagner.

00:41:20 - 4 millions en tout, mais pas juste pour vous.

00:41:22 - Ah, c'est à partager.

00:41:24 - Du 5 au 30 septembre, c'est le super grand jeu chez Leclerc.

00:41:26 Tentez de gagner des milliers de bons d'achat

00:41:28 de 5, 10 ou 20 euros

00:41:30 et des e-cards cadeaux de 100 euros.

00:41:32 Tout ce qui compte pour vous existe à prix Leclerc.

00:41:34 Offre valable pour l'achat de deux produits partenaires,

00:41:36 modalité magasin et drive participants sur www.e.leclerc.

00:41:38 - Merci, Pierre Hardity,

00:41:40 de nous accueillir dans votre nouvelle véranda rénovale.

00:41:42 Vous avez l'air ravi.

00:41:44 - Absolument. J'ai été parfaitement conseillé par mon expert agréé

00:41:46 rénoval. - Ah, ça, c'est important.

00:41:48 - Oui, car je suis plutôt exigeant, voyez-vous.

00:41:50 - Changez-vous l'avis. Contactez un expert agréé

00:41:52 rénoval. En ce moment, jusqu'à 3 000 euros

00:41:54 offerts. Conditions sur renoval.com.

00:41:56 - Rénoval.

00:41:58 - Véranda, extension, abri de piscine.

00:42:00 ...

00:42:02 - Sud Radio, il est 13h,

00:42:04 passez de 1 minute.

00:42:06 - ♪ Sud Radio ♪

00:42:08 - Parlons vrai.

00:42:10 - C'est l'heure des informations avec Mathieu Bellissario.

00:42:12 Bonjour, Mathieu. - Bonjour. On connaît

00:42:14 la composition du 15 de France,

00:42:16 qui ouvrira la Coupe du monde de rugby vendredi soir

00:42:18 face aux All Blacks. Pas de surprise,

00:42:20 Jonathan Danty toucha une cuisse

00:42:22 et préservée, c'est Yoram Moéfana

00:42:24 qui le remplacera au centre de l'attaque

00:42:26 tricolore. Wauquiez et Flamence

00:42:28 vont s'associer en deuxième ligne. Et puis Antoine Dupont,

00:42:30 le capitaine, et Mathieu Jalibert

00:42:32 formeront la charnière du

00:42:34 15 de France. Dans l'actualité

00:42:36 également, ce drame a poissi

00:42:38 dans les Yvelines. Un adolescent de 15 ans

00:42:40 s'est suicidé hier à son domicile.

00:42:42 Sa mère l'a retrouvé pendu dans sa chambre

00:42:44 en fin de journée. Le garçon venait

00:42:46 de faire sa rentrée dans un nouveau lycée

00:42:48 professionnel du 14e arrondissement de Paris.

00:42:50 Il avait signalé des faits de harcèlement scolaire

00:42:52 dans son ancien établissement.

00:42:54 Mais pour le moment, aucun lien n'a été

00:42:56 établi avec son geste.

00:42:58 Coup dur pour NafNaf. L'enseigne

00:43:00 de prête-à-porter a été placée en redressement

00:43:02 judiciaire. Décision du tribunal de commerce

00:43:04 de Bobigny. C'est désormais l'incertitude

00:43:06 pour les 660 salariés

00:43:08 des 130 magasins présents en France.

00:43:10 Lancée en 1973,

00:43:12 la marque avait déjà été placée en redressement

00:43:14 judiciaire en mai 2020, avant d'être

00:43:16 reprise par l'actionnaire actuel,

00:43:18 un groupe franco-turc.

00:43:20 Opération coup de poing ce matin.

00:43:22 Des militants de dernière rénovation, ils ont

00:43:24 aspergé de peinture orange la place Beauvau

00:43:26 tout près de l'Elysée, alors qu'au même moment,

00:43:28 les membres du gouvernement étaient réunis

00:43:30 pour le Conseil des ministres, une action

00:43:32 pour dénoncer l'inaction climatique

00:43:34 de l'exécutif.

00:43:36 A l'étranger, la visite surprise en Ukraine

00:43:38 du chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken,

00:43:40 est arrivé à Kiev.

00:43:42 Il doit annoncer une nouvelle aide d'un

00:43:44 milliard de dollars pour soutenir le pays

00:43:46 face à l'invasion russe.

00:43:48 Et puis pour terminer, des nouvelles rassurantes

00:43:50 de l'état de santé de Mathieu Kassovit,

00:43:52 l'acteur et réalisateur victime

00:43:54 d'un accident de moto dimanche sur un circuit

00:43:56 de l'Essonne, a publié aujourd'hui une vidéo

00:43:58 depuis son lit d'hôpital, tout juste après

00:44:00 sa réopération. Il est actuellement en rééducation

00:44:02 et a tenu à remercier tous ceux qui lui ont

00:44:04 envoyé des messages de soutien.

00:44:06 Voilà pour l'actualité, merci d'être avec nous.

00:44:08 - Merci beaucoup Mathieu Bellissario.

00:44:10 - La météo Sud Radio

00:44:12 - Et la météo Sud Radio, bien sûr,

00:44:14 c'est avec Rémi André. Bonjour Rémi,

00:44:16 ça reste ensoleillé aujourd'hui.

00:44:18 - Bonjour à toutes, bonjour à tous. Eh bien oui, le temps reste

00:44:20 très ensoleillé aujourd'hui, toujours ce temps

00:44:22 estival qui dure toute la semaine, sous l'anticyclone

00:44:24 et sous le soleil également.

00:44:26 Du soleil qui réchauffe la plupart de nos régions

00:44:28 déjà entre 22 et 27°C.

00:44:30 On avoisine même

00:44:32 les 30°C dès à présent

00:44:34 sur la Touraine. Des températures

00:44:36 qui dans l'après-midi seront souvent

00:44:38 supérieures à 30°C. On atteindra

00:44:40 les 34°C sur le bassin parisien,

00:44:42 du côté de Bordeaux, Toulouse, mais également

00:44:44 sur l'Auvergne, à Clermont-Ferrand.

00:44:46 Des températures donc

00:44:48 souvent voisines de 30 à 35°C.

00:44:50 Près de la Méditerranée, en revanche, dans l'après-midi,

00:44:52 le vent marin va radoucir un petit peu

00:44:54 ces températures, entre 25 et 28°C.

00:44:56 Et près de la Manche également.

00:44:58 Alors là, nous avons également des nuages

00:45:00 qui remontent depuis le golfe de Gascogne

00:45:02 vers la Bretagne. Cela

00:45:04 pourrait dans la soirée donner quelques gouttes.

00:45:06 Demain, on restera toujours sous ce temps

00:45:08 plutôt ensoleillé, anticyclonique

00:45:10 et toujours chaud avec ces valeurs

00:45:12 de 30 à 35°C l'après-midi.

00:45:14 - Merci beaucoup Rémi André.

00:45:16 - Ici Sud Radio.

00:45:18 Les Français parlent au français.

00:45:24 - Les carottes sont cuites.

00:45:26 Les carottes sont cuites.

00:45:28 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.

00:45:30 - De retour sur Sud Radio dans Bercov dans tous ses états.

00:45:32 Pour le face-à-face aujourd'hui,

00:45:34 Guillaume Pitron est l'invité d'entrée.

00:45:36 Bercov, journaliste spécialiste de géopolitique

00:45:38 des matières premières.

00:45:40 - Guillaume Pitron, évidemment,

00:45:42 quand j'entends le mot numérique,

00:45:44 je sens mon orwell, je suis pas le seul.

00:45:46 Sans ni céder à la panique,

00:45:48 ni non plus céder à la béatitude.

00:45:50 Et vous le dites, dans votre livre,

00:45:52 dans votre interview au Figaro,

00:45:54 les politiques, évidemment, sont ravis.

00:45:56 On a la pression assez merveilleuse,

00:45:58 plus de pollution, tout est numérisé,

00:46:00 tout est dématérialisé, vous voyez.

00:46:02 Voilà, on n'a plus besoin de toucher à quoi que ce soit.

00:46:04 Et en fait, c'est, vous le dites vous-même,

00:46:06 beaucoup plus compliqué que cela.

00:46:08 Parce que d'un côté, on dit

00:46:10 voilà, on va tout dématérialiser,

00:46:12 de la puce à ceci, à cela,

00:46:14 à la numérisation, qu'on vous dit,

00:46:16 l'enfer numérique, mais justement,

00:46:18 dans votre livre, vous l'avez dit,

00:46:20 justement, dans votre livre,

00:46:22 vous l'avez appelé l'enfer numérique, c'est pas par hasard.

00:46:24 Il y a enfer là-dedans, quand même.

00:46:26 - C'est un titre fort,

00:46:28 j'admets que c'est un titre d'éditeur,

00:46:30 mais le propos du livre est quand même plus nuancé.

00:46:32 Pour autant, lorsqu'on parle du numérique,

00:46:34 il y a trois discours forts qui viennent

00:46:36 s'adjoindre à cette numérisation.

00:46:38 Et je rebondis sur votre propos.

00:46:40 1) Transparence.

00:46:42 La numérisation de l'Estonie, l'état le plus numérisé

00:46:44 de la planète, c'est justement cette idée

00:46:46 qu'on va faire table rase du passé communiste,

00:46:48 qu'on va rendre la vie administrative

00:46:50 beaucoup plus transparente grâce

00:46:52 à la traçabilité de tout ce que fait cette administration-là.

00:46:54 Donc c'est aussi le pendant

00:46:56 de cette orwellisation de nos vies avec le numérique

00:46:58 et qu'il faut féliciter, dont il faut se féliciter.

00:47:00 Il y a la fluidité, on en a parlé,

00:47:02 la fluidité de la vie au quotidien

00:47:04 grâce aux outils numériques.

00:47:06 Et puis il y a l'environnement. Tout ce qui est numérique

00:47:08 est bon pour la planète, puisqu'on va dématérialiser.

00:47:10 Et c'est d'ailleurs le discours

00:47:12 qui est tenu par le gouvernement français dans sa feuille de route

00:47:14 numérique et environnement de 2021

00:47:16 où il est dit, je cite,

00:47:18 "la transition écologique sans le pouvoir numérique

00:47:20 n'est pas possible."

00:47:22 Pourquoi ? Parce qu'effectivement, je n'ai plus besoin

00:47:24 de me déplacer au bureau tous les jours

00:47:26 de la semaine, je vais pouvoir télétravailler,

00:47:28 donc du coup ça va faire économiser de l'essence,

00:47:30 parce que je vais pouvoir

00:47:32 ne pas imprimer tel ou tel papier

00:47:34 ou tel document de papier

00:47:36 ou pourquoi pas le ticket de caisse, et donc du coup

00:47:38 ce sont des trucs de papier,

00:47:40 donc des forêts

00:47:42 qu'on n'a pas à exploiter, etc.

00:47:44 Donc il y a cette idée effectivement

00:47:46 et c'est une espèce de

00:47:48 technologie miracle au sens

00:47:50 où elle permet la transparence,

00:47:52 elle permet la fluidité, donc

00:47:54 finalement la pénétration de tout ce que l'on fait

00:47:56 par le commerce, donc de la croissance économique,

00:47:58 donc des emplois, et en plus de ça c'est bon pour la planète.

00:48:00 Qui se priverait d'une technologie aussi miracle

00:48:02 que celle-ci ? Simplement l'enfer

00:48:04 il est pavé de bonnes intentions,

00:48:06 mais l'enfer c'est quoi ?

00:48:08 C'est qu'en fait on déplace les matières.

00:48:10 Je ne consomme plus de papier, mais qu'est-ce que je mets

00:48:12 à la place ? Je mets des puces électroniques,

00:48:14 je mets des terminaux de paiement, je mets des centres

00:48:16 de données, les fameux data centers dans lesquels vos données

00:48:18 sont stockées, et les données de

00:48:20 votre taille d'art de paiement jusqu'au centre de données,

00:48:22 comment elles y vont ? Elles y vont par câbles.

00:48:24 Câbles sous terre, enfin sous la terre.

00:48:26 - Oui, il faut le dire, il faut décrire précisément.

00:48:28 - Mais également des câbles sous-marins.

00:48:30 Aujourd'hui 99% des données transitent

00:48:32 par des câbles sous-marins, 1,2

00:48:34 million de kilomètres de câbles

00:48:36 qui traversent la Méditerranée. - Là actuellement c'est

00:48:38 1,2 million de kilomètres de câbles. - 30 fois la circonférence

00:48:40 de la terre de câbles par lesquels

00:48:42 toutes nos données transitent.

00:48:44 Si vous nous écoutez sur Sud Radio, entre vous

00:48:46 et moi, vous auditeurs,

00:48:48 auditrices et moi, il y a un câble,

00:48:50 des câbles, qui peut-être

00:48:52 sont sous-marins, je ne sais pas par quelle

00:48:54 route passe la donnée Sud Radio,

00:48:56 mais en tout cas tout ça c'est physique. Et tout ça c'est quoi ?

00:48:58 C'est des matériaux, c'est du cuivre pour les câbles sous-marins.

00:49:00 Mais c'est également pour

00:49:02 les puces électroniques, je le disais tout à l'heure, c'est 60

00:49:04 matières premières dans une puce électronique. 60

00:49:06 matières premières. C'est pour ça que je disais que c'est

00:49:08 probablement la technologie la plus complexe qu'on ait jamais

00:49:10 fabriquée de l'histoire de l'humanité. C'est à mon avis

00:49:12 l'objectisation

00:49:14 du génie

00:49:16 humain, la puce électronique.

00:49:18 C'est des technologies extrêmement complexes, donc c'est

00:49:20 de la ressource qu'il faut aller chercher. Les centres de données, c'est évidemment

00:49:22 de la matière première pour les serveurs qui

00:49:24 sont stockés dans ces grands hangars. Et puis tout ça

00:49:26 c'est l'électricité pour faire refroidir

00:49:28 les centres de données. L'électricité elle vient d'où ?

00:49:30 Ah, bonne nouvelle, d'une centrale solaire, puisqu'il faut

00:49:32 qu'elle soit verte. Mais la centrale solaire,

00:49:34 c'est encore des métaux, puisque c'est...

00:49:36 - Elle est intermittente la centrale solaire, il faut l'appeler.

00:49:38 - Elle est intermittente, donc effectivement... - Et les éoliennes

00:49:40 et compagnie, enfin bon... - Tout ça c'est intermittent.

00:49:42 Il le faut, mais pour autant, tout ça c'est de la matière.

00:49:44 Donc en fait, l'idée de dire

00:49:46 "je vais me débarrasser du papier",

00:49:48 c'est trop beau pour être dit de façon aussi simple.

00:49:50 Derrière la dématérialisation

00:49:52 du papier, il y a toute

00:49:54 une infrastructure, tout un écosystème

00:49:56 matériel, qui est fait

00:49:58 de groupes miniers, de

00:50:00 groupes producteurs d'électricité,

00:50:02 de compagnies qui déroulent des câbles au fin fond

00:50:04 de l'Atlantique Nord, pour que vous puissiez

00:50:06 regarder sur Internet toutes sortes

00:50:08 de contenus, y compris des vidéos de chats.

00:50:10 Et cette infrastructure, qui est

00:50:12 souvent invisible, impalpable,

00:50:14 qui n'a pas d'odeur, qui n'a pas de couleur,

00:50:16 eh bien, qui en fait

00:50:18 préside à nos vies censément

00:50:20 dématérialisées. Donc on n'a rien dématérialisé

00:50:22 du tout, André Bercoff. Après le papier,

00:50:24 vient le métal, qui se substitue au papier

00:50:26 et en dématérialisant

00:50:28 finalement, qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien, on matérialise

00:50:30 autrement. - C'est ça.

00:50:32 C'est-à-dire que, non mais, moi je vais

00:50:34 peut-être pas, enfin plus loin que vous,

00:50:36 mais en vous écoutant,

00:50:38 Guillaume Pitron, en fait, il y a

00:50:40 beaucoup plus de matériaux qu'avant. - Ah mais on n'a

00:50:42 jamais consommé autant de matériaux qu'aujourd'hui. - On n'a jamais

00:50:44 consommé autant de matériaux. - Et vous savez quoi ? On n'a même

00:50:46 jamais consommé autant de papier qu'aujourd'hui. C'est ça

00:50:48 le paradoxe. C'est qu'en fait,

00:50:50 le passage vers les métaux ne s'est pas

00:50:52 traduit, donc la numérisation,

00:50:54 ne s'est pas traduit par une moindre consommation

00:50:56 de papier, pas du tout. Puisque vous envoyez

00:50:58 plus de mails, donc à un moment, un email, vous allez finir par

00:51:00 être imprimé. Donc on n'a jamais autant fait tourner

00:51:02 les imprimantes que pour, précisément,

00:51:04 ce qui est un effet induit de la

00:51:06 numérisation. Autre exemple,

00:51:08 les postiers se sont longtemps pleins en disant

00:51:10 "notre métier va disparaître", mais le postier s'est

00:51:12 devenu un livreur. Alors aujourd'hui, il y a peut-être moins

00:51:14 de postiers, et encore, mais surtout il y a beaucoup plus de livreurs.

00:51:16 Et puis ils livrent pas des enveloppes qui pèsent 20 grammes,

00:51:18 ils livrent des colis qui pèsent plusieurs kilos.

00:51:20 Donc en fait, c'est quoi ça ? C'est le e-commerce,

00:51:22 c'est une industrie numérique,

00:51:24 mais qui génère une soif d'acheter plein de choses,

00:51:26 qui sont livrées, en pacté dans quoi ?

00:51:28 Du papier. C'est du carton.

00:51:30 Et quelquefois c'est surdimensionné par rapport

00:51:32 au poids ou à la dimension de l'objet.

00:51:34 Et donc finalement,

00:51:36 on n'a jamais autant utilisé de papier, à telle enseigne

00:51:38 que pour mon livre, et bien en fait,

00:51:40 ironie de l'histoire, on n'avait pas assez de papier

00:51:42 pour le publier. Parce qu'on rentre en concurrence

00:51:44 avec le secteur du carton qui sert d'emballage

00:51:46 pour les produits du e-commerce.

00:51:48 Et ça s'appelle la dématérialisation,

00:51:50 car en termes galants, ces choses-là

00:51:52 sont falsifiées. Non mais, le

00:51:54 problème, pour revenir justement,

00:51:56 et ça va nous amener à

00:51:58 cette histoire des terres rares dont vous avez parlé,

00:52:00 ça va nous amener à...

00:52:02 C'est-à-dire que, est-ce que quand même,

00:52:04 dans ce passage où il y a,

00:52:06 et vous avez tout à fait raison de le souligner, des aspects très positifs,

00:52:08 et des aspects de simplification

00:52:10 nécessaires, sans même parler

00:52:12 des problèmes environnementaux,

00:52:14 mais alors nous allons arriver quand même à...

00:52:16 Quand on parle de voiture électrique,

00:52:18 par exemple, ni en pétrole

00:52:20 ni voilà, ni maintenant la voiture électrique,

00:52:22 etc. Or, on s'est aperçu,

00:52:24 et vous le savez très très bien,

00:52:26 que cette fameuse voiture électrique et les batteries,

00:52:28 ne peuvent pas dire que c'était

00:52:30 absent de toute pollution, c'est le moins que l'on puisse dire.

00:52:32 C'est délire ! Est-ce qu'on n'est pas

00:52:34 en train, quelque part, au nom de

00:52:36 l'environnement, vous avez parlé de l'environnement, vous avez dit

00:52:38 "c'est formidable pour l'environnement, c'est très

00:52:40 très bien, c'est le rêve", mais est-ce qu'on n'est pas en train

00:52:42 franchement de remplacer une

00:52:44 pollution par une autre, quelque part ?

00:52:46 - Alors, d'abord,

00:52:48 il faut du numérique, parce que

00:52:50 soyons clairs, j'ai besoin de numérique,

00:52:52 je ne peux pas vivre sans numérique,

00:52:54 donc je vis avec mon temps.

00:52:56 Et on n'est pas là pour expliquer

00:52:58 qu'il faut dénumériser, j'y crois pas un instant.

00:53:00 De même que la transition écologique,

00:53:02 la transition vers les voitures électriques, c'est nécessaire.

00:53:04 Notre monde se réchauffe, il faut absolument

00:53:06 trouver des alternatives aux technologies émettrices de carbone.

00:53:08 Et effectivement, on retrouve dans la batterie

00:53:10 de la voiture électrique, les mêmes matériaux

00:53:12 qu'on retrouve dans la batterie du téléphone portable.

00:53:14 Ce sont les mêmes. Et donc le cobalt, le nickel,

00:53:16 le manganèse, le graphite,

00:53:18 le lithium, pour ne citer que ses ressources,

00:53:20 se trouve dans une voiture électrique,

00:53:22 dans une batterie qui est

00:53:24 des centaines de fois plus grosse et plus volumineuse

00:53:26 que la batterie de votre iPhone ou de votre Samsung.

00:53:28 Ces matériaux, il faut bien les chercher

00:53:30 quelque part, et donc la voiture électrique

00:53:32 est aussi propre ou aussi sale

00:53:34 que les métaux qu'elle contient et de la façon

00:53:36 dont ils sont extraits.

00:53:38 Si vous extrayez ces métaux au fond de la Chine,

00:53:40 ou si vous les raffinez en faisant tourner des centrales électriques

00:53:42 au charbon pour produire l'électricité

00:53:44 qui permet de produire les batteries des voitures électriques,

00:53:46 c'est sûr qu'il y a un impact environnemental

00:53:48 qui n'est pas négligeable.

00:53:50 Il faut aller vers l'électrique, mais pour autant,

00:53:52 ne croyons pas que nous basculons

00:53:54 d'un âge sombre, moyen âgeux,

00:53:56 vers un âge tout d'un coup éclairé,

00:53:58 vert et peut-être même tout rose,

00:54:00 qui est celui des voitures électriques. Ça va être beaucoup plus compliqué que ça.

00:54:02 - On va en parler, on va en parler.

00:54:04 Comme vous disiez, l'enfer est pavé de bonnes intentions

00:54:06 et surtout, et surtout, il faut voir

00:54:08 derrière ce qu'on est en train de nous faire passer.

00:54:10 Comme dit l'autre,

00:54:12 comme disait Alain Souchon, il faut voir comment on nous parle,

00:54:14 comment on nous parle et en quels mots on nous parle.

00:54:16 On en parle tout de suite après cette petite pause.

00:54:18 - On va en parler sur Sud Radio avec vous

00:54:20 au 0826 300 300.

00:54:22 Vous nous appelez si vous avez une question,

00:54:24 peut-être sur les voitures électriques et puis sur le poids des briques.

00:54:26 On va en parler avec André Bercoff et Guillaume Pitron

00:54:28 qui est notre invité aujourd'hui.

00:54:30 0826 300 300.

00:54:32 - Les auditeurs de Sud Radio soutiennent l'équipe de France.

00:54:34 - On est tous derrière vous.

00:54:36 - Allez les bleus.

00:54:38 - Tous derrière les bleus.

00:54:40 Avec Sud Radio, la radio de la Coupe du monde de rugby.

00:54:44 Un maillot noir.

00:54:46 - Les français vont se retrouver face au black.

00:54:48 - Une fougère blanche. - Face au AK.

00:54:50 - Une danse guerrière.

00:54:52 Ils dominent le rugby mondial depuis plus d'un siècle.

00:54:54 - On est le starter d'entrée.

00:54:56 - Le monde entier veut battre les blacks.

00:54:58 - Vous allez leur montrer qui est là.

00:55:00 - Le 8 septembre, ils affronteront le 15 de France

00:55:02 et 68 millions de français.

00:55:04 - Vous savez pourquoi on est là ? Vous avez vu un peuple.

00:55:06 On a un maillot, on a un drapeau en dessous.

00:55:08 - Toute une nation derrière les bleus

00:55:12 - Monumental de l'ouverture de la Coupe du monde de rugby.

00:55:14 - Face aux blés de famille et face aux blés de force.

00:55:16 - France All Blacks, en direct sur Sud Radio,

00:55:18 depuis le stade de France.

00:55:20 - On ne pense pas à perdre ce match.

00:55:22 - En route vers la quête ultime.

00:55:24 Sud Radio, la radio de la Coupe du monde de rugby.

00:55:26 - On en parle.

00:55:30 - L'application MonEspaceSanté sécurise vos données de santé

00:55:32 et facilite votre suivi médical.

00:55:34 On en parle avec Laurie qui utilise ce nouveau service.

00:55:36 Bonjour. - Bonjour.

00:55:38 - Laurie, partagez-nous votre expérience avec MonEspaceSanté.

00:55:40 - Il y a quelques mois, j'avais très mal au poignet

00:55:42 et mon généraliste m'a prescrit une radio.

00:55:44 Dès que je l'ai faite,

00:55:46 j'ai pris en photo le compte-rendu

00:55:48 et je l'ai mis sur mon application MonEspaceSanté.

00:55:50 Mon médecin a pu le voir tout de suite.

00:55:52 - Ça fait gagner du temps.

00:55:54 Et après, vous avez continué à l'utiliser.

00:55:56 - Ah oui. Ensuite, j'ai dû me faire opérer.

00:55:58 Comme j'avais rempli mes allergies,

00:56:00 mes vaccinations sur mon profil,

00:56:02 l'anesthésiste a pu voir

00:56:04 toutes mes informations importantes

00:56:06 directement sur MonEspaceSanté.

00:56:08 Après l'opération, même le compte-rendu a été ajouté.

00:56:10 Mon médecin généraliste a pu le lire aussi.

00:56:12 - Bien sûr, toutes ces données de santé

00:56:14 sont sécurisées. C'est très rassurant.

00:56:16 Merci, Laurie.

00:56:18 - On en parle.

00:56:20 Pour en savoir plus, rendez-vous sur monespacesanté.fr

00:56:22 ou téléchargez l'application MonEspaceSanté.

00:56:24 Ceci est un message de l'assurance maladie.

00:56:26 - Leclerc, bonjour.

00:56:28 - Bonjour. J'ai compté les grains

00:56:30 sur vos grappes de raisins.

00:56:32 J'en ai 28 sur la première,

00:56:34 50 sur la deuxième et 37 sur la troisième.

00:56:36 - Euh... Vous voulez pas les manger, plutôt?

00:56:38 - Ah non! Faut que je les place par taille, d'abord.

00:56:40 - Du 5 au 7 septembre

00:56:42 chez Leclerc, le kilo de raisins blanc

00:56:44 est à 1,19 euro.

00:56:46 À savourer dans l'ordre ou pas.

00:56:48 Tout ce qui compte pour vous existe

00:56:50 à prix Leclerc.

00:56:52 Variété Italia, catégorie 1, origine Italie.

00:56:54 Modalité magasin et drive participants sur www.e.leclerc.

00:56:56 - Vous avez l'air en grande forme.

00:56:58 Ça fait plaisir à voir.

00:57:00 Et pour vous faire plaisir, justement,

00:57:02 il y a la grande rentrée

00:57:04 Poltronel Sofa.

00:57:06 Jusqu'à samedi, économisez au moins 30%

00:57:08 sur les nouveaux canapés de la collection.

00:57:10 Alors, qu'attendez-vous? Rendez-vous vite en magasin.

00:57:12 - Poltronel Sofa, sur le divan et des qualités.

00:57:14 Et voilà!

00:57:16 - Unique pour les canapés de qualité. Vérifiez condition en magasin.

00:57:18 - Sud Radio Nîmes. - 147.

00:57:20 - Sud Radio.

00:57:22 - Chez Boursorama Banque, vous économisez en moyenne

00:57:24 114 paquets de pâtes en frais banquier par an.

00:57:26 Vous pourriez donc survivre à 114 le lendemain de soirée

00:57:28 ou faire 114 colis à 114 mamans,

00:57:30 elles vont adorer, ou juste avoir 114 fois la flemme de faire à manger.

00:57:32 Boursorama Banque fait économiser en moyenne

00:57:34 212 euros de frais banquier à ses clients,

00:57:36 soit 114 paquets de pâtes par an. Et en ce moment,

00:57:38 c'est pas rien. Boursorama Banque,

00:57:40 la banque qu'on a envie de recommander.

00:57:42 - Estimation du prix moyen d'un paquet de pâtes de 1,86 euros,

00:57:44 calculée selon la moyenne des prix observés au 27 juillet à Angers

00:57:46 dans trois enseignes de grande consommation. En moyenne,

00:57:48 Boursorama Banque fait économiser 212 euros à ses clients.

00:57:50 Voir détail sur boursorama-banque.com.

00:57:52 - Il était une fois

00:57:54 un lutin qui rêvait d'être un géant

00:57:56 pour tailler les grands arbres de son jardin.

00:57:58 Et un jour, alors qu'il faisait ses courses

00:58:00 chez Aldi, il trouva le sécateur télescopique

00:58:02 à 19,99 euros satisfait

00:58:04 au remboursé pendant deux mois.

00:58:06 19,99 euros seulement ?

00:58:08 C'est géant, se dit-il.

00:58:10 Aldi, place au nouveau consommateur.

00:58:12 En ce moment, chez Aldi, offre valable

00:58:14 jusqu'à épuisement des stocks. Infos sur aldi.fr.

00:58:16 - Ici Sud Radio.

00:58:18 Les Français parlent au français.

00:58:20 Je n'aime pas la blanquette de veau.

00:58:22 Je n'aime pas la blanquette de veau.

00:58:24 Je n'aime pas la blanquette de veau.

00:58:26 Je n'aime pas la blanquette de veau.

00:58:28 Je n'aime pas la blanquette de veau.

00:58:30 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.

00:58:32 De retour dans le face-à-face de Bercov

00:58:34 dans tous ses états.

00:58:36 Aujourd'hui, nous recevons

00:58:38 Guillaume Pitron, journaliste spécialiste

00:58:40 en géopolitique des matières premières

00:58:42 et auteur de ce livre. Tiens, on va en parler.

00:58:44 "La guerre des métaux rares et de l'enfer du numérique".

00:58:46 C'est aux éditions "Les liens qui libèrent".

00:58:48 - Alors, Guillaume Pitron, on parlait effectivement

00:58:50 des avantages

00:58:52 et des inconvénients de la démétérialisation.

00:58:54 Elle est partie, comme vous dites, le problème.

00:58:56 Évidemment, on ne va pas se passer du numérique

00:58:58 et ça ne veut rien dire.

00:59:00 On ne va pas revenir à la lampe à huile.

00:59:02 En revanche, vraiment, tous les problèmes que ça pose,

00:59:04 dites-vous-même, toujours pareil,

00:59:06 c'est la langue de Zoppe, le meilleur et le pire

00:59:08 qui est chargé en même temps.

00:59:10 Le meilleur étant, effectivement, la simplification,

00:59:12 l'impact éventuel sur l'environnement.

00:59:14 Le pire étant, là,

00:59:16 la mise en fiche,

00:59:18 le fait qu'on sache tout de nous.

00:59:20 Est-ce que c'est vraiment

00:59:22 intéressant à tout point de vue ?

00:59:24 Et vous avez dit vous-même, mais pas seulement

00:59:26 sur le mot de jeunesse, c'est-à-dire qu'il y a

00:59:28 quelque part où, effectivement, tout ressort

00:59:30 à un moment donné. Je ne sais pas si c'est très bien.

00:59:32 Mais allons plus loin aujourd'hui

00:59:34 où il se passe, effectivement,

00:59:36 les bouleversements qu'on voit, les bouleversements économiques,

00:59:38 les bouleversements géopolitiques,

00:59:40 le monde multipolaire qui arrive.

00:59:42 Encore une fois, c'est comme le numérique.

00:59:44 On s'en réjouit.

00:59:46 Ou on le déplore, mais il est là.

00:59:48 Après, effectivement,

00:59:50 la guerre froide, l'omnipotence

00:59:52 des États-Unis, l'Europe

00:59:54 qui se raccroche aux dollars,

00:59:56 la guerre russe-ukraine, etc.

00:59:58 Mais il y a quelque chose derrière

01:00:00 et je voudrais que vous me parliez

01:00:02 un peu de rappeler, effectivement,

01:00:04 aux auditeurs de Sud Radio

01:00:06 et aux spectateurs, au fond,

01:00:08 ces terres rares,

01:00:10 ces coltons, ce cobalt,

01:00:12 etc., qui sert aux voitures électriques,

01:00:14 qui sert

01:00:16 aux éoliennes,

01:00:18 qui sert à ça,

01:00:20 qui sert à nos iPhones, qui sert à nos smartphones,

01:00:22 qui sert à nos ordinateurs,

01:00:24 sans lesquels on ne peut

01:00:26 rien faire. Vous employez

01:00:28 tous les jours cela. Au fond,

01:00:30 est-ce que c'est devenu quelque chose

01:00:32 qui est un enjeu mondial ?

01:00:34 On a vu un enjeu

01:00:36 d'affrontements géopolitiques,

01:00:38 d'affrontements militaires énormes.

01:00:40 Au fond, c'est quoi ces matériaux ?

01:00:42 Comment peut-on les divinir ?

01:00:44 Parce qu'il y a encore 30 ans,

01:00:46 on ne parlait pas de terres rares.

01:00:48 Aujourd'hui, on ne parle que de ça.

01:00:50 - D'abord, quelques

01:00:52 précisions sémantiques.

01:00:54 Vous avez cité quelques métaux.

01:00:56 Les terres rares, c'est une famille de métaux

01:00:58 qui se subdivisent en 15 métaux qu'on va

01:01:00 extraire en Chine. Le coltan,

01:01:02 on l'extrait, effectivement,

01:01:04 plutôt dans l'Est de la République

01:01:06 démocratique du Congo. - C'est ça.

01:01:08 - Le tantal également.

01:01:10 Ces matériaux, mais on pourrait en citer d'autres,

01:01:12 le cuivre, le graphite,

01:01:14 le lithium, le nickel,

01:01:16 sont des matières premières

01:01:18 sans lesquelles on ne fait pas de transition

01:01:20 vers les énergies vertes. - On ne peut pas les faire.

01:01:22 - C'est impossible.

01:01:24 Il n'y a pas de transition sans ces matériaux.

01:01:26 Parce que les éoliennes sont

01:01:28 raccordées au réseau électrique avec du cuivre,

01:01:30 parce que les éoliennes offshore sont faites

01:01:32 notamment de terres rares, parce que les voitures électriques

01:01:34 sont faites dans leur batterie de

01:01:36 lithium, de cobalt, de nickel,

01:01:38 parce que les panneaux solaires, il faut du

01:01:40 silicium métal qui est produit en Chine.

01:01:42 Et quand on dit

01:01:44 que, en plus, on veut vivre

01:01:46 une vie toujours plus numérisée, et que la transition énergétique

01:01:48 va de pair avec la transition numérique, on parle des mêmes métaux.

01:01:50 Donc nous arrivons dans un monde où

01:01:52 la consommation de ces métaux est annoncée

01:01:54 comme étant absolument faramineuse.

01:01:56 Et pour nous citer, je vais vous citer

01:01:58 deux chiffres. - Oui, donnez-moi quelques exemples.

01:02:00 - L'Agence internationale de l'énergie, qui est établie à Paris,

01:02:02 a produit un rapport passionnant dans lequel elle nous dit

01:02:04 si on veut tenir les objectifs des accords de Paris,

01:02:06 2°C, eh bien il faudra

01:02:08 qu'en 2040, on produise

01:02:10 42 fois plus de lithium qu'en 2020.

01:02:12 Je n'ai pas dit 42% de plus, j'ai dit 42 fois plus.

01:02:14 - 42 fois, oui.

01:02:16 - Le cuivre est un grand métal de la transition énergétique

01:02:18 parce qu'il est également numérique.

01:02:20 Il est nécessaire pour

01:02:22 faire transiter, notamment, l'électricité

01:02:24 dans les réseaux à haute tension.

01:02:26 Eh bien, nous allons consommer dans les 30 prochaines années

01:02:28 autant de cuivre que

01:02:30 tout le cuivre qu'on a consommé, l'humanité,

01:02:32 depuis 70 000 ans. - Ah d'accord.

01:02:34 - Depuis l'histoire de l'humanité.

01:02:36 - Depuis que l'homme est homme. Et 25 à 40%

01:02:38 de notre consommation

01:02:40 dans les 30 prochaines années sera spécifiquement

01:02:42 capté par les besoins de la transition énergétique.

01:02:44 Donc ce sont des chiffres absolument colossaux.

01:02:46 Donc, nous rentrons dans un monde

01:02:48 qui est fortement consommateur

01:02:50 de ressources. Si le 19ème siècle

01:02:52 a été un siècle de charbon, si le 20ème siècle

01:02:54 a été un siècle de pétrole, eh bien le 21ème

01:02:56 siècle sera toujours un siècle de charbon

01:02:58 et de pétrole, qu'on le veuille ou non, parce qu'on va continuer à en consommer.

01:03:00 C'est triste, mais c'est comme ça.

01:03:02 Mais aussi un siècle de ces matières premières.

01:03:04 Et donc la question c'est, où est-ce qu'on va aller chercher ?

01:03:06 Et là, surgit Ursula von der Leyen,

01:03:08 président de la Commission européenne, qui enfin

01:03:10 le dit au Parlement européen

01:03:12 en septembre dernier. Elle prend

01:03:14 la parole, elle parle de l'Ukraine d'abord,

01:03:16 et puis elle a un paragraphe

01:03:18 de son discours sur le lithium et les terres rares, et elle dit

01:03:20 "le lithium et les terres rares vont devenir

01:03:22 aussi ou sinon encore plus

01:03:24 importants demain que le gaz

01:03:26 et le pétrole". Donc elle annonce que ces ressources

01:03:28 sont le prochain pétrole,

01:03:30 en quelque sorte. Et donc vous imaginez

01:03:32 les enjeux géopolitiques énormes,

01:03:34 stratégiques énormes qui s'annoncent

01:03:36 pour aller sécuriser ces ressources

01:03:38 qui vont devenir extrêmement stratégiques.

01:03:40 - Juste un mot Guillaume Pitron, dans tout ce que vous avez dit,

01:03:42 vous n'avez pas dit un mot sur le nucléaire.

01:03:44 Quid du nucléaire ?

01:03:46 - Alors, le nucléaire...

01:03:48 - Dans ce nouveau monde ?

01:03:50 - Le nucléaire, pour paraphraser,

01:03:52 je paraphrase Churchill, est la plus mauvaise des solutions

01:03:54 à l'exception de toutes les autres.

01:03:56 Moi c'est ce que je pense. C'est-à-dire que

01:03:58 on sait ce que c'est que le nucléaire,

01:04:00 on sait ses immenses défauts,

01:04:02 évidemment... - Mais qu'est-ce qu'on fait ça ?

01:04:04 - C'est une technologie bas carbone,

01:04:06 qu'on le veuille ou non, c'est comme ça.

01:04:08 Ça émet moins de CO2 que n'importe

01:04:10 quelle centrale à charbon et qu'une centrale

01:04:12 à pétrole ou à gaz, beaucoup moins de CO2.

01:04:14 Et ça génère d'immenses défis

01:04:16 dont je suis bien conscient. Mais d'un autre côté,

01:04:18 pour décarboner massivement nos modes de vie,

01:04:22 donc tenir les objectifs de Paris,

01:04:24 c'est une technologie qu'aujourd'hui on maîtrise

01:04:26 en tout cas en France, et qui est

01:04:28 à notre disposition, et qui nous permet déjà

01:04:30 d'ailleurs d'avoir un mode de vie qui est très décarboné

01:04:32 par rapport aux modes de vie des Allemands,

01:04:34 qui ont supprimé le nucléaire, après avoir fonctionné,

01:04:36 mais qui du coup sont obligés

01:04:38 de faire tourner les centrales à charbon,

01:04:40 et le charbon c'est de la lignite, donc c'est un charbon

01:04:42 de mauvaise qualité, avec des performances

01:04:44 en matière de démission de CO2

01:04:47 qui sont bien moins bonnes que les performances françaises.

01:04:50 Donc moi personnellement,

01:04:52 si je replace le nucléaire dans ce contexte

01:04:54 qui est celui des énergies qui lui sont

01:04:56 alternatives, et bien

01:04:58 et considérant

01:05:00 tous les enjeux

01:05:02 autour des matériaux et des technologies vertes,

01:05:04 je dis que l'avenir

01:05:06 est forcément aux technologies vertes, je l'espère,

01:05:08 mais il doit être également au nucléaire.

01:05:10 - Vous l'espérez, ça c'est votre

01:05:12 tendance verte là. - Oui, mais

01:05:14 parce que je suis vraiment convaincu qu'il faut...

01:05:16 - Non mais Guillaume Pitron,

01:05:18 la question est pourquoi, justement,

01:05:20 mais vous le dites honnêtement,

01:05:22 vous dites ce que vous en pensez, c'est très bien,

01:05:24 mais pourquoi on a fait croire pendant

01:05:26 20-25 ans que l'avenir passait par la

01:05:28 disparition du nucléaire ? C'est ce qu'on nous

01:05:30 a sereiné, en tout cas

01:05:32 une partie des écolos,

01:05:34 je parle des écolos politiques, il y aurait beaucoup

01:05:36 de choses à dire. Ce que je veux dire par là,

01:05:38 c'est qu'aujourd'hui, pourquoi j'aborde ça ?

01:05:40 Parce que je voudrais aborder avec vous les enjeux

01:05:42 géopolitiques. Aujourd'hui, ces terres

01:05:44 dont vous parlez, qui sont indispensables,

01:05:46 on ne peut pas faire de transition énergétique,

01:05:48 vous l'avez dit, numérique,

01:05:50 sans ces terres. - Des terres qui sont

01:05:52 des métaux. - Des terres qui sont des métaux, oui.

01:05:54 Mais ça s'appelle "terres rares", on se demande pourquoi.

01:05:56 - C'est nid des terres et c'est pas rare.

01:05:58 Ça a été nommé comme ça par

01:06:00 des géologues suédois qui ont découvert

01:06:02 certains de ces matériaux il y a 200 ans,

01:06:04 parce qu'ils se trouvaient dans des terres

01:06:06 argileuses.

01:06:08 - C'est pour ça, "terres rares", ça prouve,

01:06:10 parce qu'on pense que ce sont des terres...

01:06:12 Mais pour revenir à ça, ça veut dire quoi ?

01:06:14 Ça veut dire qu'au fond, aujourd'hui,

01:06:16 il y a des pays qui deviennent beaucoup plus importants

01:06:18 comme l'été pour le pétrole, l'Arabie saoudite,

01:06:20 ou l'OPEP,

01:06:22 ou tous les Émirats, etc.

01:06:24 Il y a encore 50 ans, ils le sont toujours d'ailleurs

01:06:26 importants. Est-ce qu'aujourd'hui,

01:06:28 ça induit que des pays

01:06:30 dont on ne parlait ou très peu,

01:06:32 deviennent des pays, en tout cas là où il y a

01:06:34 ces métaux, pour ne pas parler des terres rares,

01:06:36 deviennent les pays,

01:06:38 sinon les plus importants ?

01:06:40 Et l'enjeu, surtout les enjeux,

01:06:42 de batailles énormes, mondiales,

01:06:44 géopolitiques,

01:06:46 et puis ne parlons pas de l'argent que ça génère,

01:06:48 ça change tout quand même.

01:06:50 - Alors d'abord, l'Europe

01:06:52 ne produit pas de métaux, ou très peu.

01:06:54 On se remet à réouvrir,

01:06:56 on veut réouvrir des mines de lithium,

01:06:58 enfin, ouvrir des mines de lithium à courte

01:07:00 ou moyenne échéance, pour autant

01:07:02 nos besoins ne sont absolument pas satisfaits

01:07:04 par notre production

01:07:06 européenne. Donc il faut aller chercher

01:07:08 ces matériaux chez ceux qui les produisent.

01:07:10 Alors, qui les extrait ? La République

01:07:12 démocratique du Congo, pour notamment le

01:07:14 cobalt, indispensable à vos téléphones portables.

01:07:16 - Très important comme proportion.

01:07:18 - Non, c'est quelques grammes.

01:07:20 - Dans la production mondiale, c'est 60%.

01:07:22 Plus de 60% de la production mondiale

01:07:24 de cobalt vient spécialement du Congo.

01:07:26 Après, vous avez besoin du lithium, qui provient

01:07:28 à plus de 50% d'Australie.

01:07:30 Vous avez besoin des terres rares, les fameuses

01:07:32 terres rares qui proviennent en fait à 60%,

01:07:34 80% de Chine, mais également pour le graphite,

01:07:36 à 70%.

01:07:38 Vous avez besoin de nickel, ça provient

01:07:40 d'Indonésie. L'Afrique du Sud

01:07:42 compte également, notamment dans le commerce

01:07:44 des platinoïdes, qui sont des petits métaux

01:07:46 qui peuvent servir pour différentes applications

01:07:48 industrielles. Le cuivre est un

01:07:50 métal important, je l'ai dit. Là, on se tourne

01:07:52 plutôt vers le Chili. Donc, ce qu'on est en train de voir,

01:07:54 c'est qu'en fait, on dépendait de la Russie,

01:07:56 du Qatar et

01:07:58 de l'Arabie Saoudite pour nous aider au carbure.

01:08:00 Et puis en fait, on est en train de dépendre

01:08:02 d'autres pays. Donc, on est en train de déplacer le problème.

01:08:04 Pour être clair. - Oui, enfin,

01:08:06 l'ouvrir en tout cas, oui. - De le déplacer, en tout cas,

01:08:08 du champ de pétrole vers la mine

01:08:10 avec d'autres pays qui en fait

01:08:12 tiennent aujourd'hui les rênes, soit de la production, c'est-à-dire de l'extraction,

01:08:14 ou du raffinage.

01:08:16 La Chine produit peu de lithiobe ou de cobalt,

01:08:18 mais elle va le chercher en Australie et

01:08:20 en République démocratique du Congo. - Et elle le raffine. - Elle le raffine.

01:08:22 Alors, les Américains disent "mais alors, attendez, on ne peut pas

01:08:24 se laisser faire, on va produire des terres rares

01:08:26 nous-mêmes", disent les Américains. Ils ont rouvert une mine de

01:08:28 terres rares, notamment pour la production du secteur

01:08:30 de la défense. Sauf qu'ils n'ont pas la raffinerie.

01:08:32 Donc, la mine tourne

01:08:34 à plein régime à Mountain Pass, en Californie,

01:08:36 mais où est-ce qu'il part le minerai ?

01:08:38 Il part en Chine. Donc, les Américains ne sont toujours pas

01:08:40 indépendants, en fait,

01:08:42 de terres rares. Mais vous voyez un peu les enjeux de dépendance

01:08:44 à des pays qui n'ont pas forcément

01:08:46 la même vision du monde que vous. - Exactement.

01:08:48 On va en parler, justement. C'est passionnant.

01:08:50 Après cette petite pause, à tout de suite.

01:08:52 - On continue d'en parler avec Guillaume Pitron,

01:08:54 spécialiste des géopolitiques, des matières

01:08:56 premières. Et vous, 0826 300 300.

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01:09:38 pourquoi avoir choisi Vérissure? - Parce qu'on fait pas forcément

01:09:40 attention au passage dans son immeuble. Résultat,

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01:10:38 deux jours, ou trois, ou même quatre,

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01:12:04 parlent au français.

01:12:06 Les carottes sont cuites.

01:12:08 Les carottes sont cuites.

01:12:10 - Sud Radio Bercov

01:12:12 dans tous ses états.

01:12:14 - Et oui, Guillaume Pitron,

01:12:16 on voit très très bien ce qui se passe. Vous avez

01:12:18 écrit l'enfer numérique, vous avez

01:12:20 effectivement enquêté, je dois

01:12:22 dire, pendant des années

01:12:24 là-dessus. Et ce qui est vraiment

01:12:26 très intéressant, c'est qu'on voit à chaque fois

01:12:28 et c'est pour ça que vous méfiez des simplifications

01:12:30 du noir et blanc, du manichéisme,

01:12:32 c'est qu'on voit que

01:12:34 les enjeux sont très complexes.

01:12:36 Et alors justement, vous parliez,

01:12:38 vous faisiez un peu l'inventaire de tous ces matériaux

01:12:40 dont on... du colton,

01:12:42 lithium en passant par le cuivre

01:12:44 et tout le reste, dont on a

01:12:46 absolument besoin, dont ils sont

01:12:48 plus qu'indispensables,

01:12:50 et qui coexistent et qui vont coexister

01:12:52 d'ailleurs très longtemps,

01:12:54 le pétrole et le gaz,

01:12:56 c'est pas fini, on le voit très très bien,

01:12:58 le nucléaire non plus,

01:13:00 c'est le moins que l'on puisse dire.

01:13:02 Et qu'est-ce que ça veut dire,

01:13:04 parce que quand même là, on sort un peu

01:13:06 de... on n'en sort pas,

01:13:08 on sort de,

01:13:10 je dirais, de la

01:13:12 description des matériaux,

01:13:14 vous pensez à passer à la géopolitique,

01:13:16 qu'est-ce que ça conduit, ça veut dire ?

01:13:18 Ça conduit à un monde de plus en plus multipolaire

01:13:20 puisque ces pays dont vous parlez,

01:13:22 vous avez cité l'Ongan à la Chine,

01:13:24 le Congo, l'Australie,

01:13:26 etc. etc. Est-ce que ça veut

01:13:28 dire que ces pays

01:13:30 vont jouer, à votre avis,

01:13:32 les rôles que jouait l'OPEP

01:13:34 il y a encore quelques années, si elles ne le jouent plus

01:13:36 de la même façon, à votre avis ?

01:13:38 - Alors, ce qui est certain, c'est qu'il y a

01:13:40 une géopolitique des énergies vertes.

01:13:42 Le monde post-pétrole,

01:13:44 toutes choses égales par ailleurs, on l'a bien compris,

01:13:46 est un monde dans lequel

01:13:48 certains pays qui comptaient sur la

01:13:50 carte du monde vont peut-être voir

01:13:52 leur influence diminuer.

01:13:54 On pense effectivement à l'Arabie Saoudite.

01:13:56 D'ailleurs, les investissements de l'Arabie Saoudite dans le

01:13:58 tennis, dans le foot,

01:14:00 dans l'art, ne sont pas étrangers à cette

01:14:02 prise de conscience qu'ils ne vont pas être

01:14:04 indéfiniment...

01:14:06 - Même dans les fonds média, à la piste de l'oeuvre.

01:14:08 - Sur les équilibres énergétiques

01:14:10 du monde. Mais aussi, ça vaut

01:14:12 pour l'Algérie

01:14:14 ou bien la Russie, qui sont des États

01:14:16 dont la balance commerciale

01:14:18 dépend fortement des exportations

01:14:20 d'hydrocarbures. Or, effectivement,

01:14:22 si demain, dans un

01:14:24 monde plus diversifié,

01:14:26 leur importance géopolitique est amoindrie

01:14:28 parce que nous aurons

01:14:30 à l'arrivée de la prise

01:14:32 des électricités qui proviendront de diverses

01:14:34 ressources, charbon, pétrole, mais aussi

01:14:36 les métaux de technologies vertes,

01:14:38 alors ces pays-là vont voir leur importance amoindrie.

01:14:40 Je précise ça parce que c'est un rapport très intéressant

01:14:42 qui a été publié par Jean Pisaniferi

01:14:44 pour le Bruegel Institute, qui est un

01:14:46 think-tank belge sur la

01:14:48 géopolitique du Green Deal. Le Green Deal, c'est

01:14:50 ce paquet de mesures pris par la

01:14:52 Commission européenne pour réaliser la transition

01:14:54 énergétique. Et puis, effectivement,

01:14:56 il y a des pays qui ne comptaient

01:14:58 pas beaucoup pour nous, et puis qui, tout d'un coup,

01:15:00 deviennent vachement importants, puisqu'ils produisent

01:15:02 ces matériaux dont nous avons besoin.

01:15:04 Et c'est ainsi qu'on voit un membre du gouvernement

01:15:06 français récemment

01:15:08 rendre visite à

01:15:10 ses homologues chiliens, parce que

01:15:12 le Chili a beaucoup de lithium,

01:15:14 on commence à discuter d'approvisionnement potentiel,

01:15:16 on voit le président Macron se rendre en

01:15:18 Mongolie pour des tas de raisons, mais parce qu'il y a du cuivre

01:15:20 en Mongolie, et que, ma foi, le cuivre

01:15:22 est un grand méta de la transition énergétique.

01:15:24 On voit Olaf Scholz, le

01:15:26 chancelier allemand, rendre visite à son homologue

01:15:28 Justine Trudeau, pour parler quoi ?

01:15:30 Nickel, cobalt, lithium,

01:15:32 des matériaux que le Canada peut produire

01:15:34 et qu'il va produire, parce qu'Olaf Scholz

01:15:36 en a besoin pour les Audi, pour les BMW,

01:15:38 pour les Volkswagen. Donc, on voit

01:15:40 brusquement des pays, tout d'un coup,

01:15:42 prendre de l'importance.

01:15:44 J'ai mentionné, peut-être, ou pas encore,

01:15:46 l'Indonésie, avec son nickel.

01:15:48 Ces États-là... - Très, très grand producteur

01:15:50 de nickel. - Le principal producteur de nickel.

01:15:52 Et c'est un pays qui aussi

01:15:54 est assis sur d'immenses autres ressources,

01:15:56 comme l'étain, par exemple.

01:15:58 L'étain de puces électroniques.

01:16:00 Je me suis rendu dans les mines d'étain, notamment

01:16:02 en Indonésie. En tout cas,

01:16:04 ces États-là, on vient les voir. On leur dit "bon, on fait

01:16:06 comme on faisait d'habitude, hein, donc vous creusez,

01:16:08 et puis nous, on ira transformer

01:16:10 la matière première." - "Vous creusez, nous raffinons,

01:16:12 et vous aurez votre part." - Et voilà.

01:16:14 Les gueules noires, elles vont rester

01:16:16 de ce côté-ci de l'océan. Et puis,

01:16:18 nous, de côté du miroir, on s'en rend tiens

01:16:20 la meilleure partie. Et là, ces États disent

01:16:22 "non mais c'est fini, tout ça." Et c'est là que

01:16:24 vous avez parlé d'un monde plus multipolaire.

01:16:26 Nous sommes dans le contexte que vous connaissez,

01:16:28 celui de pays... Alors,

01:16:30 Brix, les six

01:16:32 nouveaux entrants d'ici au 1er janvier

01:16:34 2024, dans

01:16:36 le club des Brix, mais aussi le sud global.

01:16:38 C'est-à-dire ces pays qui sont non-alignés

01:16:40 par rapport à la position occidentale,

01:16:42 quant à la position occidentale par rapport à la Russie,

01:16:44 sur la question russo-ukrainienne.

01:16:46 Ces États, en fait, contestent

01:16:48 l'occidentalisation du monde telle que

01:16:50 nous l'avons vécu pendant trois siècles.

01:16:52 Il y a une parenthèse occidentale qui se ferme,

01:16:54 qu'on le veuille ou non. - Il y a les chênes des

01:16:56 empires, hein. - L'Occident

01:16:58 va avoir une part amoindrie,

01:17:00 relativisée, compte tenu du fait que la

01:17:02 population mondiale est évidemment beaucoup

01:17:04 plus asiatique aujourd'hui qu'elle en était par le passé, que

01:17:06 les équilibres commerciaux,

01:17:08 les équilibres géopolitiques, on l'a vu en termes de géopolitique,

01:17:10 en fait, les géopolitiques se réorientent

01:17:12 vers notamment l'Indo-Pacifique. Donc, l'Occident

01:17:14 va progressivement moins

01:17:16 peser, en part

01:17:18 certainement relative,

01:17:20 peut-être absolue. Et

01:17:22 vous avez des États qui prennent confiance en eux, qui

01:17:24 veulent tourner, je dirais, une deuxième fois

01:17:26 la page de la décolonisation.

01:17:28 Et quand on vient les voir,

01:17:30 en leur disant... - En fait, ils veulent tourner vraiment, parce qu'ils n'avaient pas été

01:17:32 tournés. C'est ça le problème, pour le dire. - Je pense.

01:17:34 - Mais juste un mot, je voudrais

01:17:36 rappeler à nos éditeurs, c'est quoi les BRICS ?

01:17:38 Au départ, c'était, et justement,

01:17:40 il y a des pays que vous venez de citer, et longuement,

01:17:42 Brésil, Russie, Chine, Inde et

01:17:44 Afrique du Sud. Et

01:17:46 là, six nouveaux membres.

01:17:48 Là, l'Iran, l'Argentine, l'Égypte,

01:17:50 l'Éthiopie, l'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis.

01:17:52 Donc, il y a aussi bien le pétrole

01:17:54 que le reste. Mais, Guillaume

01:17:56 Pitron, justement, de ce point de vue-là,

01:17:58 j'ai envie de vous poser la question,

01:18:00 de façon plus précise, vous avez parlé

01:18:02 effectivement de l'occidentalisation,

01:18:04 mais justement, quid de l'Europe ?

01:18:06 Puisque l'Europe, vous l'avez dit, malheureusement,

01:18:08 nous n'avons pas grand-chose du point de vue de

01:18:10 que ce soit des anciens matériaux

01:18:12 ou des nouveaux, etc.

01:18:14 Est-ce qu'on est

01:18:16 condamné à...

01:18:18 alors qu'on aurait pu, quand même,

01:18:20 dans l'extrême point de l'Eurasie,

01:18:22 on pourrait dire, est-ce qu'on est condamné

01:18:24 à devenir, je dirais

01:18:26 de ce point de vue, on va pas parler politique pure,

01:18:28 mais une puissance, je dirais,

01:18:30 de second ordre, enfin, alors que

01:18:32 nous avons régné pendant des siècles ?

01:18:34 - En tout cas, ce qui est sûr,

01:18:36 c'est que ces pays

01:18:38 qu'on a cités sont des pays qui sont potentiellement

01:18:40 pour certains producteurs de matériaux,

01:18:42 et que dans le rapport de force, les choses vont se passer

01:18:44 différemment. - Ils vont demander à les raffiner,

01:18:46 vous savez ? - Ah mais oui, ils le font déjà, et du coup,

01:18:48 ça va nous emmener à votre question juste après, bien évidemment,

01:18:50 mais je reboucle sur la question précédente.

01:18:52 Ils veulent plus vendre la matière première brute, ils veulent

01:18:54 vendre le matériau raffiné. Et c'est ce que fait, par exemple,

01:18:56 l'Indonésie, qui prend exemple sur la Chine,

01:18:58 qui l'a fait 25 ans plus tôt, et qui en fait

01:19:00 dit "moi je ne veux pas vendre mon nickel,

01:19:02 juste sorti de la mine, je veux le vendre

01:19:04 raffiné, et in fine, je me rêve même

01:19:06 en producteur de batteries".

01:19:08 Au fond, on nous dit,

01:19:10 le monde nous dit "vous, les Français,

01:19:12 vous ne vendez pas du raisin, vous vendez du vin".

01:19:14 C'est ça qui fait que vous avez un certain prestige,

01:19:16 c'est que vous vendez du vin de Bordeaux, pas du raisin

01:19:18 de Bordeaux. Eh bien, les Indonésiens disent

01:19:20 pareil, on ne va pas vendre le nickel, on va

01:19:22 vendre la batterie qui va être en fait

01:19:24 le raffinage ultime,

01:19:26 et la complexification ultime

01:19:28 du matériau inclus dans le produit fini.

01:19:30 Et donc c'est là qu'on voit effectivement cette désoxydantisation,

01:19:32 c'est-à-dire en fait un rapport de

01:19:34 force qui est rééquilibré entre

01:19:36 acheteur et producteur,

01:19:38 et peut-être même qui se fait progressivement

01:19:40 à l'avantage du producteur, dans un monde

01:19:42 de ressources finies, où certaines tensions

01:19:44 sur les approvisionnements peuvent surgir, le pays producteur

01:19:46 peut presque choisir son pays acheteur.

01:19:48 Donc on voit un renversement des rapports de force.

01:19:50 L'Europe dans tout ça. L'Europe

01:19:52 a produit, il y a 150 ans,

01:19:54 170 ans, produisait

01:19:56 60% des métaux

01:19:58 de la consommation mondiale. Aujourd'hui

01:20:00 elle produit 3%. - Il y a 170 ans.

01:20:02 - En 1850,

01:20:04 l'Europe représentait

01:20:06 60%, plus de 60% de la consommation mondiale

01:20:08 de matières premières, minérales et métalliques.

01:20:10 Aujourd'hui elle est tombée à 3%. Qu'est-ce qui s'est passé

01:20:12 entre-temps ? Eh bien on a dit qu'on voulait être propre,

01:20:14 on a dit qu'on voulait préserver nos environnements,

01:20:16 on a dit qu'on voulait

01:20:18 avoir un air respirable,

01:20:20 ce qui est parfaitement légitime. Mais

01:20:22 cette matière première qu'on

01:20:24 continuait de consommer, c'était juste d'autres

01:20:26 pays qui les produisaient à notre place.

01:20:28 Et la mondialisation fait dans son oeuvre

01:20:30 la complexité des chaînes logistiques,

01:20:32 mais aussi le

01:20:34 grand génie des logisticiens,

01:20:36 faisant en sorte que quoi qu'on souhaite

01:20:38 avoir, quelqu'un serait à même

01:20:40 de l'apporter jusqu'à notre assiette ou à notre porte-monnaie,

01:20:42 parce que c'est la main invisible des marchés.

01:20:44 Et donc l'Europe s'est complètement désinvestie

01:20:46 et elle s'est désindustrialisée.

01:20:48 Donc au moment où on reparle

01:20:50 aujourd'hui de réindustrialisation qui

01:20:52 plus est verte, on parle de faire le cheminement

01:20:54 inverse de celui qu'on a fait depuis

01:20:56 30 ans. Quand j'entends notre ministre de l'économie

01:20:58 Bruno Le Maire dire

01:21:00 sur le secteur des batteries, des voitures électriques,

01:21:02 on va faire comme les pays sud-américains.

01:21:04 On va remonter la chaîne de valeur pour

01:21:06 sécuriser la ressource et produire

01:21:08 les batteries. On est en train juste de se dire,

01:21:10 excusez-moi, mais on va faire dans les 30 prochaines années

01:21:12 l'inverse de ce qu'on a fait les 30 précédentes, où justement

01:21:14 on laissait d'autres pays faire le job.

01:21:16 On reconstitue les filières qu'on a complètement supprimées.

01:21:18 Mais donc, vous me demandez, que pèse

01:21:20 l'Europe dans un contexte de désindustrialisation

01:21:22 réelle alors ?

01:21:24 L'Allemagne surnage.

01:21:26 - Réelle fait acter depuis 30-40 ans.

01:21:28 - L'Allemagne surnage, mais pour autant

01:21:30 sur le cadre de la France. - Surnage de moins en moins.

01:21:32 - On connaît ses faiblesses.

01:21:34 Et bien effectivement,

01:21:36 l'Europe, évidemment, pèse moins qu'elle ne pesait.

01:21:38 L'Europe s'en tire peut-être pas si mal

01:21:40 que ça. Encore une fois, son

01:21:42 déclin est peut-être rendu inévitable par

01:21:44 le fait que vous avez juste entre la Chine et l'Inde

01:21:46 2,8 milliards d'habitants

01:21:48 quand même, c'est-à-dire le tiers de la population

01:21:50 mondiale. Donc vous avez un mouvement,

01:21:52 une tectonique des plaques géopolitiques qui se déplace

01:21:54 vers le Pacifique par la force des choses, dans

01:21:56 lequel, moi je trouve qu'on fait bien d'être

01:21:58 en Europe. Parce que alors, tout seul dans notre coin,

01:22:00 nous Français, on serait à vendre la découpe

01:22:02 pour les Russes, pour les Chinois

01:22:04 et pour les Américains. - Oui, on a commencé

01:22:06 à se vendre la découpe, Guillaume Pitroum.

01:22:08 Enfin, c'est un autre problème. Mais alors justement,

01:22:10 on va en parler, et on va parler des Etats-Unis, parce que

01:22:12 quid de l'Europe et quid des Etats-Unis,

01:22:14 c'est quand même intéressant. Et après,

01:22:16 je voudrais... On va

01:22:18 peut-être terminer l'émission

01:22:20 avec justement

01:22:22 le fait que ce qui est extraordinaire,

01:22:24 c'est que quelles que soient

01:22:26 nos préoccupations écologiques

01:22:28 et tout, il y a ce que j'appelle

01:22:30 les terrifiants pépins de la réalité. On est obligé

01:22:32 de tenir compte du niveau de vie des gens

01:22:34 et de comment ils vont bouffer. On va en parler.

01:22:36 (Générique)

01:22:38 Sud Radio Bercoff dans tous ses Etats

01:22:40 midi 14h. André Bercoff.

01:22:42 - Chez Boursorama Banque, vous économisez

01:22:44 en moyenne 114 paquets de pâtes en frais banquiers

01:22:46 par an. Vous pourriez donc survivre à 114

01:22:48 le lendemain de soirée, ou faire 114 colis

01:22:50 à 114 mamans, elles vont adorer, ou juste avoir

01:22:52 114 fois la flemme de faire à manger. Boursorama Banque

01:22:54 fait économiser en moyenne 212 euros de frais

01:22:56 banquiers à ses clients, soit 114 paquets

01:22:58 de pâtes par an. Et en ce moment, c'est pas rien.

01:23:00 Boursorama Banque, la banque qu'on a envie

01:23:02 de recommander. - Estimation du prix moyen d'un paquet

01:23:04 de pâtes de 1,86€ calculé selon la moyenne

01:23:06 des prix observés au 27 juillet à Angers dans 3

01:23:08 enseignes de grande consommation. En moyenne, Boursorama Banque

01:23:10 fait économiser 212 euros à ses clients. Voir détail

01:23:12 sur boursorama-banque.com.

01:23:14 - A tout instant, écoutez Sud Radio

01:23:16 en voiture, au travail, depuis votre

01:23:18 smartphone. Installez l'application

01:23:20 Sud Radio depuis le Google Play ou l'App Store.

01:23:22 - Leclerc, bonjour.

01:23:24 - Bonjour. Alors, bon,

01:23:26 j'ai compté les grains sur vos grappes de raisins.

01:23:28 - Oui. - J'en ai 28 sur la première,

01:23:30 50 sur la deuxième et 37 sur la

01:23:32 troisième. - Euh... Vous voulez pas

01:23:34 les manger, plutôt ? - Ah non !

01:23:36 Faut que je les classe par taille, d'abord.

01:23:38 - Du 5 au 7 septembre chez Leclerc,

01:23:40 le kilo de raisin blanc est à 1,19€.

01:23:42 À savourer dans l'ordre ou pas.

01:23:44 Tout ce qui compte pour vous existe

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01:23:48 1, origine Italie. Modalité

01:23:50 magasin et drive participants sur www.e.leclerc.

01:23:52 - Sud Radio

01:23:54 Sarla. - 107.1.

01:23:56 - Sud Radio.

01:23:58 - Bonne année ! - Ben, on est en septembre.

01:24:00 - Eh oui, désolé. Avec les 4 mois offerts

01:24:02 de La Poste Mobile, je suis complètement décalé.

01:24:04 - Quoi ? - Ben oui, l'année est déjà terminée pour ma facture mobile,

01:24:06 donc je profite de mon nouveau forfait dès maintenant,

01:24:08 mais je commence à payer qu'en 2024.

01:24:10 - Quoi ? Ben, bonne année ! - Jusqu'au 24 septembre,

01:24:12 profitez de 4 mois offerts et

01:24:14 commencez à payer votre nouveau forfait SIM

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01:24:20 Offre soumise à condition en France métropolitaine

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01:24:24 Promise applicable sur le prix mensuel du forfait.

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01:24:28 - Comme le buffet bicolore Flavio,

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01:24:38 voir conditions sur conforama.fr.

01:24:40 - Alors, t'as pris un appart meublé, finalement ?

01:24:42 - Eh non, j'ai juste un contrat d'énergie ENGIE.

01:24:44 - Comment ça ? - Eh ben, si tu déménages,

01:24:46 tu vas pouvoir mieux t'équiper.

01:24:48 - Waouh ! J'ai comme une envie de faire mes cartons, tiens.

01:24:50 - Jusqu'au 10 septembre 2023,

01:24:52 pour toute souscription d'un contrat d'énergie ENGIE,

01:24:54 dégagez le mois de septembre.

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01:25:00 sur une sélection de produits électroménagers

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01:25:04 Appelez vite le 3101.

01:25:06 Voir conditions sur particuliers.engie.fr.

01:25:08 J'agis avec ENGIE.

01:25:10 L'énergie est notre avenir. Économisons-la.

01:25:12 - Bonjour. Petite question sur vos chaussures de running.

01:25:14 - Ben, faut aller sur Internet, y a tout qui est indiqué.

01:25:16 - Puisque je suis là, vous pourriez quand même me renseigner.

01:25:18 C'est dingue d'être systématiquement renvoyé sur Internet.

01:25:20 - Eh oh ! On n'est pas chez Sport 2000, ici.

01:25:22 - Conseil d'expert.

01:25:24 Venez chez Sport 2000.

01:25:26 Jusqu'au 1er octobre, les chaussures de running

01:25:28 ASICS GEL CONTEN-8, hommes ou femmes,

01:25:30 sont à 49,99 euros au lieu de 75.

01:25:32 - Sport 2000 !

01:25:34 - Ça matche.

01:25:36 - Condition à liste des magasins participants sur sport2000.fr.

01:25:38 - Ici Sud Radio.

01:25:40 Les Français parlent au français.

01:25:42 Je n'aime pas la blanquette de veau.

01:25:44 Je n'aime pas la blanquette de veau.

01:25:46 - Sud Radio Bercov.

01:25:48 - Je n'aime pas la blanquette de veau.

01:25:50 Je n'aime pas la blanquette de veau.

01:25:52 - Sud Radio Bercov.

01:25:54 Dans tous ses états.

01:25:56 - Je ne suis pas le seul.

01:25:58 Dématérialisation.

01:26:00 Guerre des métaux rares.

01:26:02 Guerre géopolitique.

01:26:04 Guerre économique.

01:26:06 Le monde est en train de changer complètement.

01:26:08 Et on le voit.

01:26:10 Et à une vitesse absolument phénoménale.

01:26:12 Au point que, justement, Guillaume Pitron m'avait dit

01:26:14 que le 27 septembre,

01:26:16 il voulait rééditer aux éditions "Les liens qui libèrent"

01:26:18 la guerre des métaux rares.

01:26:20 - Il est sorti il y a deux ans, je crois.

01:26:22 - Il est sorti il y a cinq, six ans maintenant.

01:26:24 - Il s'est passé beaucoup de choses en cinq, six ans.

01:26:26 - C'est incroyable ce qui s'est passé.

01:26:28 L'Occident s'est réveillé.

01:26:30 On a pris conscience que c'était le nouveau pétrole.

01:26:32 On a pris conscience que

01:26:34 ces matériaux allaient devenir aussi importants

01:26:36 que les hydrocarbures.

01:26:38 On n'accoucherait pas d'un monde

01:26:40 avec plus de degrés, ce sont les accords de Paris,

01:26:42 sans une extraction massive de ces matériaux.

01:26:44 Je rappelle quand même que pour respecter

01:26:46 la date de 2035,

01:26:48 date à laquelle en Europe

01:26:50 on ne pourra plus vendre un véhicule neuf

01:26:52 qui ne soit pas à 100% électrique,

01:26:54 plusieurs études ont conclu

01:26:56 que pour tenir cet objectif,

01:26:58 il va falloir ouvrir sur Terre,

01:27:00 d'ici 2030, d'ici 2035,

01:27:02 300 à 400 mines

01:27:04 de métaux.

01:27:06 - Franchement, Guillaume Pitron,

01:27:08 vous suivez ça bien. Est-ce que c'est un objectif

01:27:10 valable,

01:27:12 souhaitable, 2035, c'est demain.

01:27:14 Nous sommes en 2023,

01:27:16 dans 12 ans. Est-ce que ça a

01:27:18 un sens, surtout avec ce que vous avez dit vous-même,

01:27:20 par rapport aux voitures électriques,

01:27:22 par rapport à la pollution, par rapport à tout cela ?

01:27:24 Moi, ça me paraît quand même assez

01:27:26 surréaliste. - Churchill, toujours.

01:27:28 La voiture électrique est la moins mauvaise des solutions.

01:27:30 Et Dieu sait si elle n'est pas parfaite, mais

01:27:32 il faut basculer vers l'électrique.

01:27:34 Pas le gros SUV électrique dans lequel je roule tout seul,

01:27:36 la mobilité partagée,

01:27:38 la mobilité douce, la mobilité collective,

01:27:40 c'est des sujets qui ne sont pas assez

01:27:42 abordés, qui touchent à notre comportement,

01:27:44 à notre comportement de consommateur.

01:27:46 Mais quant à la technologie elle-même,

01:27:48 malgré tous ses défauts, je la préfère encore

01:27:50 à la technologie thermique. Pour autant,

01:27:52 il va falloir ouvrir ses mines. Et donc, je reviens

01:27:54 au point, le sujet a tellement explosé

01:27:56 ces dernières années avec la prise de conscience occidentale,

01:27:58 ce retard accumulé

01:28:00 sur la Chine, d'une désindustrialisation,

01:28:02 notamment dans le secteur de la voiture.

01:28:04 Qui produit aujourd'hui les batteries des voitures électriques ?

01:28:06 - La Chine. - La Chine, 75% des

01:28:08 batteries de voitures électriques sont produites par la Chine.

01:28:10 Qui produit l'essentiel ?

01:28:12 Plus de la moitié des véhicules électriques dans le monde aujourd'hui,

01:28:14 c'est encore la Chine.

01:28:16 - Donc c'est la Chine qui va gagner avec ça.

01:28:18 - Qui a déjà roulé dans une voiture thermique, dans une voiture à essence chinoise ?

01:28:20 Je ne serais même pas capable de vous citer une marque

01:28:22 de voiture, de voiture thermique

01:28:24 à essence chinoise.

01:28:26 Or, on va rouler demain en BYD,

01:28:28 la nouvelle marque chinoise qui est en train de faire

01:28:30 un carton, et qui en plus se vend beaucoup moins cher

01:28:32 que ses homologues occidentaux. Donc, on a des millions

01:28:34 d'emplois en France et en Europe sur la

01:28:36 moteur thermique, pareil aux Etats-Unis.

01:28:38 On nous dit 2035, moi je suis

01:28:40 très content avec 2035, mais on n'a pas

01:28:42 les tenants de ces aboutissants-là,

01:28:44 c'est-à-dire, comment est-ce qu'on maîtrise la chaîne de valeur ?

01:28:46 Comment est-ce qu'on produit les matériaux ?

01:28:48 Je ne sais pas si on va les mettre

01:28:50 au chômage, j'espère que non, j'espère que...

01:28:52 Mais en tout cas, la domination occidentale

01:28:54 sur ce secteur stratégique de l'industrie européenne,

01:28:56 et en particulier française et allemande,

01:28:58 s'effrite, parce qu'il y a un changement

01:29:00 technologique sur lequel les Chinois ont

01:29:02 20 ans d'avance sur nous, et ils ont envie de venir ce changement technologique

01:29:04 20 ans avant. Ça s'appelle de la prospective

01:29:06 et on ne l'a pas faite. - Alors, Guillaume Pétron s'effrite

01:29:08 ou s'effondre ? - Franchement...

01:29:10 - Je ne saurais dire, je ne voudrais pas me pré...

01:29:12 Voilà, il y a aujourd'hui, je crois,

01:29:14 cette union d'emploi dans le secteur de la voiture...

01:29:16 - En Europe ? - En Europe.

01:29:18 Je n'ai pas suivi les chiffres,

01:29:20 mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que

01:29:22 75%, plus de 50%

01:29:24 des batteries, des véhicules aujourd'hui

01:29:26 électriques qui sont déjà produits par la Chine,

01:29:28 c'est un retournement complet,

01:29:30 compte tenu de la domination

01:29:32 précédente de l'Europe

01:29:34 sur ces sujets-là, et évidemment, ça rejoint

01:29:36 la question de la désindustrialisation dont on avait parlé.

01:29:38 Donc, les pays occidentaux en prennent

01:29:40 conscience. Ils, tous azimuts,

01:29:42 travaillent à rouvrir des mines en Europe,

01:29:44 ils veulent ouvrir des gigafactories

01:29:46 en France, on commence à ouvrir des gigafactories, c'est-à-dire

01:29:48 des usines dans lesquelles on fabrique les batteries, les véhicules

01:29:50 électriques, mais c'est également

01:29:52 les nouveaux partenariats stratégiques avec des pays qui vont

01:29:54 nous approvisionner en ressources, et donc c'est

01:29:56 tous ces sujets qu'il fallait évoquer, neuf,

01:29:58 qu'il fallait évoquer dans ce nouveau livre. - Mais alors, Guillaume Pétron, non mais je veux dire,

01:30:00 soyons factuels là-dessus,

01:30:02 on va ouvrir à Rouen, c'est un méga hub,

01:30:04 effectivement, sur les batteries électriques.

01:30:06 Mais je me suis laissé dire que ce sont les Chinois

01:30:08 qui vont venir,

01:30:10 non seulement organiser ça, mais le faire.

01:30:12 - Alors, j'ai plus entendu parler, je crois,

01:30:14 de Lens et de Dunkerque, mais peut-être que c'est Rouen,

01:30:16 mais Dunkerque étant surnommée

01:30:18 la "Batterie Vallée", la "Vallée des batteries",

01:30:20 un bien grand mot. On va avoir...

01:30:22 - Qui va avoir le pouvoir ? Enfin, qui va le faire ?

01:30:24 - D'abord, il va y avoir des entreprises

01:30:26 françaises, il va y avoir des entreprises taïwanaises,

01:30:28 il va y avoir, à l'échelle

01:30:30 du continent européen, c'est certain,

01:30:32 et peut-être en France, des acteurs chinois et américains.

01:30:34 Le président Macron aimerait bien

01:30:36 avoir Tesla sur le territoire français

01:30:38 pour créer une Gigafactory. C'est pas du

01:30:40 savoir-faire français, c'est pas un

01:30:42 actionnariat français, c'est un actionnariat qui serait

01:30:44 américain. Pareil pour les

01:30:46 usines des groupes BYD

01:30:48 et CATL, qui sont

01:30:50 des groupes chinois et qui sont

01:30:52 les deux premiers producteurs de batteries

01:30:54 au monde, aujourd'hui. Des projets

01:30:56 de Gigafactory portés par

01:30:58 ces groupes chinois, avec des intérêts chinois

01:31:00 à leur porte, eh bien, ils existent

01:31:02 en Europe. Et donc, effectivement, on aura

01:31:04 des Gigafactory en Europe,

01:31:06 ce ne seront pas forcément des Gigafactory

01:31:08 made in... - Made in France !

01:31:10 - Made in France ou made in Union

01:31:12 Européenne. C'est

01:31:14 le grand basculement,

01:31:16 le basculement des économies mondes. Je vous

01:31:18 rappelle que l'ère de l'après-charbon,

01:31:20 qui était dominée par

01:31:22 l'Angleterre victorienne, eh bien,

01:31:24 ça ouvre la voie à une

01:31:26 domination américaine, puisque les

01:31:28 américains sont capables de maîtriser la technologie

01:31:30 du pétrole. Le pétrole est la technologie

01:31:32 puisqu'il est extrait sur leur sol et parce qu'il

01:31:34 maîtrise le moteur thermique. Là, nous basculons dans

01:31:36 un nouvel... dans une nouvelle économie monde,

01:31:38 un nouveau basculement, où l'après-pétrole

01:31:40 est fait de ces matières premières, et ceux qui

01:31:42 tiennent ces matières premières, ce ne sont plus les anglais, ce ne sont plus

01:31:44 les américains, ce ne sont plus les saoudiens, ce sont les chinois.

01:31:46 - C'est fou, parce que, vous voyez, en retrassant ce que vous retracez,

01:31:48 on retrace l'histoire des empires.

01:31:50 - Absolument. - L'empire romain,

01:31:52 l'empire austro-hongrois, l'empire vénitien,

01:31:54 l'empire anglais, français,

01:31:56 etc. C'est absolument

01:31:58 fascinant, cela, et

01:32:00 ce qui est intéressant, et je crois

01:32:02 que le hiatus est là, c'est-à-dire entre

01:32:04 ceux qui racontent, effectivement,

01:32:06 ce qui se passe, et c'est bien, on ne va pas faire

01:32:08 une question de morale, là, c'est une question de

01:32:10 réalité, et puis ceux qui disent

01:32:12 "Non, mais tout va bien, madame la marquise,

01:32:14 circulez, il n'y a rien à voir, etc."

01:32:16 Vous savez, c'est intéressant, parce que vous avez appelé

01:32:18 deux fois Guillaume Pitron la même image,

01:32:20 l'une pour les voitures électriques et l'autre pour le nucléaire.

01:32:22 Voiture électrique,

01:32:24 voilà, c'est Churchill, hein, le pire

01:32:26 à l'exception de tous les autres.

01:32:28 Vous avez dit ça pour le nucléaire, vous avez dit ça pour la voiture électrique.

01:32:30 Est-ce qu'au fond,

01:32:32 aujourd'hui, on est, en tout cas,

01:32:34 que ce soit pour l'un ou pour l'autre,

01:32:36 dans la nécessité de dire "Écoutez,

01:32:38 si vous avez une expérience

01:32:40 alternative, parce qu'il y a

01:32:42 l'économie, il y a les gens, de quoi vont vivre

01:32:44 les gens, on est devant, effectivement,

01:32:46 une espèce de, je dirais pas de choix

01:32:48 cornelien, pas du tout, mais j'ai l'impression

01:32:50 que, en fait, je veux dire,

01:32:52 on a l'impression que le réel frappait

01:32:54 à la porte, on a l'impression qu'on a

01:32:56 un peu fermé portes et fenêtres, et puis là,

01:32:58 la porte s'est enfoncée.

01:33:00 Et que le réel est là.

01:33:02 - Le réel est là, et il va probablement

01:33:04 coûter beaucoup plus cher que ce qu'on croyait.

01:33:06 Plus cher écologiquement, puisque tout à l'heure,

01:33:08 votre point, c'était aussi, mais je crois,

01:33:10 comment est-ce qu'on va se payer ce monde-là.

01:33:12 - C'est ça. - Je vous rappelle

01:33:14 qu'il y a eu un rapport qui a été produit récemment

01:33:16 par Jean-Pierre Zaniferri, notamment, sur le coût

01:33:18 de la transition énergétique en France,

01:33:20 où il a été calculé qu'il faudra

01:33:22 trouver 3 000 milliards d'euros

01:33:24 - D'ici combien ?

01:33:26 - Attendez, que je ne dise pas de bêtises, je crois que c'est 3 000 milliards d'euros

01:33:28 d'ici 2030, pour pouvoir financer

01:33:30 la transition énergétique.

01:33:32 - 3 000 milliards d'euros en 13 ans.

01:33:34 - En 2030, en 7 ans.

01:33:36 - Ah pardon, en 7 ans, oui.

01:33:38 - Je ne crois pas me tromper sur ce chiffre,

01:33:40 j'espère ne pas me tromper, mais je crois bien que c'est ce chiffre de 3 000 milliards.

01:33:42 Ou à moins que ce soit 300 milliards.

01:33:44 Je vous avoue que j'ai, excusez-moi André Bercoff,

01:33:46 j'ai comme un doute à l'instant que vous me parlez, mais en tout cas,

01:33:48 ce sont des chiffres qui sont absolument colossaux. La question c'est, qui paye pour ça ?

01:33:50 Comment est-ce que notre fiscalité en France

01:33:52 va tenir compte de ces

01:33:54 surcoûts annoncés

01:33:56 et va le faire

01:33:58 de façon juste, à l'heure où

01:34:00 on discute, y compris chez les Gilets jaunes,

01:34:02 de la question de savoir qui paye pour la transition énergétique.

01:34:04 Je vous rappelle que les Gilets jaunes, c'est

01:34:06 des gens qui sortent dans la rue pour dire "quelques centimes

01:34:08 de plus à la pompe à essence pour les reverser

01:34:10 pour la transition énergétique", c'est pas à nous

01:34:12 de le payer. - Bien sûr.

01:34:14 - C'est, excusez-moi de dire, le premier

01:34:16 soulèvement social de la transition énergétique,

01:34:18 dans lequel on discute dans la rue,

01:34:20 on ne discute pas toujours d'ailleurs, de la

01:34:22 question de savoir qui paye

01:34:24 pour ce changement technologique.

01:34:26 Eh bien, demain, la voiture

01:34:28 électrique risque de coûter plus cher,

01:34:30 elle coûte déjà aujourd'hui plus cher, et elle risque

01:34:32 de continuer à coûter plus cher que la voiture thermique.

01:34:34 Il va y avoir

01:34:36 évidemment des coûts supplémentaires,

01:34:38 ça va être inflationniste.

01:34:40 Comment est-ce que notre politique fiscale

01:34:42 tiendra compte de cela, pour faire de la transition

01:34:44 une transition juste, y compris jusqu'à

01:34:46 la question de savoir si c'est les pauvres encore qui extraient

01:34:48 les matériaux et les riches qui en profitent.

01:34:50 - Comme ça se passe au démocratique ou ailleurs.

01:34:52 - En tout cas, ça pose des questions de pouvoir d'achat.

01:34:54 - Pouvoir d'achat. - Et peut-être que

01:34:56 le monde plus vert sera un monde plus cher,

01:34:58 et que des troubles, de ce point de vue-là,

01:35:00 sont à attendre, si jamais

01:35:02 on ne pilote pas bien sur le plan de la répartition

01:35:04 de l'effort, y compris financier,

01:35:06 sur ce changement technologique. - Les nouveaux mouvements

01:35:08 sociaux, à l'ère, effectivement,

01:35:10 de la révolution énergétique, de la

01:35:12 transition énergétique, sont

01:35:14 absolument fascinants.

01:35:16 Allez, on peut le dire, une nouvelle lutte des classes,

01:35:18 mais à l'échelle mondiale.

01:35:20 - Alors, en tout cas, à l'échelle d'un pays,

01:35:22 ça c'est sûr, enfin je pense qu'en tout cas,

01:35:24 en France, on voit des tensions déjà apparaître.

01:35:26 À l'échelle mondiale, ce que l'on

01:35:28 peut voir dans d'autres pays, alors soit

01:35:30 ce sont, eh bien, des frictions entre

01:35:32 ceux qui vont devoir payer le coût de la mine,

01:35:34 300 à 400 mines, multipliées

01:35:36 par le nombre de personnes qui vivent autour,

01:35:38 l'impact sur les écosystèmes, même s'il va être,

01:35:40 en tout cas, on peut l'espérer,

01:35:42 limité, si les technologies s'améliorent.

01:35:44 Ça, ça va être,

01:35:46 évidemment, une répartition de l'effort

01:35:48 entre ceux qui vont payer pour ce coût minier là,

01:35:50 et puis ceux qui vont en profiter.

01:35:52 Et puis, également, et j'y reviens, et ça c'est vrai

01:35:54 qu'on fait de la géopolitique, mais c'est passionnant,

01:35:56 face à la classe moyenne française,

01:35:58 si tant est qu'elle existe encore, il y a

01:36:00 une classe moyenne indonésienne,

01:36:02 qui dit "mais moi, ce minerai,

01:36:04 je n'ai pas envie de le vendre aux français à bas prix,

01:36:06 je veux avoir le ventre,

01:36:08 je veux qu'il y ait des taxes qui soient élevées sur sa vente,

01:36:10 je veux qu'il y ait des voitures électriques

01:36:12 qui soient made in Indonesia, et moi,

01:36:14 pourquoi ? Parce que moi, je veux pouvoir jouir,

01:36:16 et je veux pouvoir me faire prendre en photo devant la

01:36:18 tour Eiffel en vacances, parce que j'aurai le pouvoir d'achat

01:36:20 pendant cela. Donc, ici, il y a une question de

01:36:22 qui va tirer le meilleur parti

01:36:24 de cette nouvelle donne technologique,

01:36:26 et des nouveaux objets, des objets du désir,

01:36:28 on appelle les voitures électriques.

01:36:30 - Je veux choisir mes clients, et je veux être aussi consommateur que vous,

01:36:32 mais absolument ! Et donc, il y a un rééquilibrage,

01:36:34 nous vivons dans ce monde-là,

01:36:36 où nous serons moins importants à l'avenir

01:36:38 que nous l'avons été ces cent dernières années.

01:36:40 - Merci Guillaume Pitreau,

01:36:42 en tout cas, vraiment, à retenir,

01:36:44 à écouter, à enregistrer,

01:36:46 à méditer,

01:36:48 et je rappelle que le 27 septembre,

01:36:50 sort une édition "Revue et Corrigé"

01:36:52 de la Guerre des métaux rares, aux éditions,

01:36:54 et augmentée bien sûr, des liens qui libèrent,

01:36:56 lisez ce livre !

01:36:58 - Merci beaucoup d'avoir été avec nous !

Bercoff dans tous ses états - Émission du 06 septembre

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