Agriculteurs en colère, éducation sexuelle, Yémen : Bercoff dans tous ses états

  • il y a 8 mois
Avec Véronique Le Floc'h, présidente de la Coordination rurale de France ; Christelle Comet, vice-présidente des Mamans Louves ; Romain Molina, journaliste et auteur de journaliste et auteur de "Yémen - Les guerres des bonnes affaires – Al-Qaïda, Total et ONU, pillages organisés" publié aux éditions Exuvie.

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-01-23##

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Transcript
00:00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:00:05 Je vais vous dire ouvertement, aujourd'hui c'est ici, mais pour moi la prochaine étape c'est Paris.
00:00:12 Il faut les faire trembler.
00:00:14 Sur l'éducation sexuelle en tant que telle, ça doit venir au collège et au lycée, mais clarifier ça,
00:00:24 donc ça sera fait pour que l'éducation, ces temps d'apprentissage aient lieu pour tous les élèves chaque année.
00:00:30 Nous sommes en guerre, on entend ça depuis trois ans de la part du président de la République et au moment du Covid.
00:00:43 Eh bien les guerres c'est un peu sur tous les fronts, on espère les moins sanglants possibles,
00:00:49 mais quand même il y a de la colère dans l'air, on va en parler.
00:00:55 Qu'est-ce qui se passe avec les agriculteurs ? On a vu ce qui s'est passé en Allemagne,
00:00:59 ce qui continue de se passer en Allemagne très massivement.
00:01:01 Eh bien en France aussi ça prend des proportions importantes, plus qu'importantes.
00:01:07 Pourquoi ? Réunion hier à Matignon avec deux syndicats agricoles,
00:01:11 et aujourd'hui nous recevons la présidente de la coordination rurale, Véronique Lefloch.
00:01:16 Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi on en est arrivé à ce stade ?
00:01:20 Et pourquoi aujourd'hui on sent que c'est une colère qui vraiment prend ?
00:01:25 Nous allons aussi parler de Gabriel Attal et de ses propositions pour l'école,
00:01:30 notamment en matière effectivement d'éducation sexuelle, etc.
00:01:35 Et nous avons les mamans Louvres, la représentante, la porte-parole des mamans Louvres qui va en parler.
00:01:40 Est-ce que c'est à l'école que ça doit se passer ? Pourquoi pas ?
00:01:45 Mais à quelles conditions ? Et comment ? Et à quel âge ?
00:01:48 Et puis après les Perles, les Huées, les Bravos, nous allons recevoir Romain Molina,
00:01:55 et nous allons parler d'une guerre qui dure depuis des décennies et dont on parle très peu,
00:02:01 sauf en ce moment, c'est un livre passionnant qu'il a écrit sur le Yémen.
00:02:05 Le Yémen, vous savez, c'est Bab el-Mandeb, ça garde la porte de la mer Rouge et la porte du canal de Suez.
00:02:11 Et aujourd'hui, les outils du Yémen bombardent des navires américains qui ripostent.
00:02:16 Qu'est-ce qui se passe ? Eh bien, on en parlera. Accrochez vos ceintures, amarrez-vous, on part.
00:02:22 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:02:26 On a une grande famille sur Sud Radio et je suis très très fier d'en faire partie.
00:02:31 Sud Radio, parlons vrai.
00:02:33 Ici Sud Radio.
00:02:39 Les Français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:48 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:02:51 Ils nous nourrissent mais on préfère la Nouvelle-Zélande.
00:02:54 Ils nous nourrissent mais on préfère le Mercosur.
00:02:57 Ils nous nourrissent mais on préfère importer à 20 000 kilomètres.
00:03:00 C'est tellement plus facile, c'est plus cher. C'est moins cher, c'est un autre problème.
00:03:05 Et l'agriculture française, on s'en occupe ? Mais oui, bien sûr. On voit comment.
00:03:10 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:03:14 Le fait du jour.
00:03:15 On en a marre mais c'est très bien de le faire en chanson.
00:03:18 Mais ça va quand même beaucoup plus loin.
00:03:21 Quand on pense que hier, hier, les exploitants ont manifesté leur colère devant la préfecture du Lot et Garonne
00:03:30 en traversant du lisier, des pneus et divers déchets agricoles devant le gris de la préfecture.
00:03:36 Peinture rouge, Agen, aujourd'hui.
00:03:39 Des tripes et du sang ont été utilisées en provenant d'un abattoir.
00:03:45 Et sur les gris de la préfecture, les agriculteurs ont accroché une grande bâche
00:03:49 sur laquelle on peut lire "On ne crèvera pas en silence".
00:03:53 Et on ne parle pas de tout le reste, ce qui s'est passé à près de Toulouse, en Occitanie,
00:03:58 la préfecture d'Avignon, etc.
00:04:00 On appelle à des barrages dans l'Oise, la Sarthe, en Aquitaine, à Poitiers,
00:04:04 un peu partout dans le Gers, effectivement aussi un appel absolument intersyndical et même au-delà.
00:04:10 Bonjour Véronique Lefloque.
00:04:12 Bonjour.
00:04:13 Vous êtes présidente de la Coordination Rurale.
00:04:16 D'abord, vous vous êtes dans quel domaine ?
00:04:18 Vous êtes agricultrice dans quel domaine ?
00:04:20 Je suis productrice de lait en bio dans le Sud Finistère.
00:04:23 D'accord.
00:04:24 Et la Coordination Rurale, c'est combien de divisions ?
00:04:29 Alors, toutes les sections de production agricole sont représentées,
00:04:32 tous les départements sont représentés et donc tous les modes de production également.
00:04:37 On est le premier syndicat 100% agriculteurs.
00:04:40 Il y a à côté de nous le syndicat qui est plutôt de l'agroalimentaire
00:04:44 et ensuite on a un autre syndicat, le troisième syndicat,
00:04:47 qui est plutôt celui qui ressemble plus à une association environnementaliste-écologiste.
00:04:53 Vous parlez de qui là ?
00:04:55 La Confédération Paysanne ?
00:04:58 La Confédération Paysanne, c'est ça, d'accord.
00:05:00 Oui, qui sont plus de ce côté-là, effectivement.
00:05:03 Alors, dites-moi, hier il y a eu une réunion à Matignon avec Gabriel Attal
00:05:09 pour discuter justement de la crise agricole.
00:05:11 On va en parler, on va en parler longuement avec vous, Véronique Lefloque.
00:05:14 Pourquoi la Coordination Rurale n'était-elle point invitée ?
00:05:17 Alors, je représente la Coordination Rurale,
00:05:20 je suis une agricultrice de terrain, je suis en bleu tous les jours
00:05:23 et à côté de nous il y a un autre syndicat où ils sont plutôt en costume cravate.
00:05:28 Donc s'il y a une hiérarchie, alors même que tous les agriculteurs sur le terrain
00:05:33 nourrissent la France et bien au-delà,
00:05:35 je pense que cette distinction est malvenue, très malvenue, et pour le terrain également.
00:05:42 Ceci dit, ils nous reçoivent aujourd'hui, mieux vaut tard que jamais.
00:05:47 Vraiment, ils nous reçoivent aujourd'hui à Matignon.
00:05:48 Tout à fait, à Matignon et en début d'après-midi au ministère de l'Agriculture également.
00:05:53 D'accord. Alors justement, qu'est-ce que vous avez à leur dire ?
00:05:55 Qu'est-ce que vous avez à dire, vous, Coordination Rurale,
00:05:57 par rapport à ce qui se passe ? On voit depuis quelques jours,
00:06:00 effectivement, d'ailleurs ce n'est pas nouveau,
00:06:03 on sait que de temps en temps il y a effectivement des soulèvements,
00:06:08 on voit des tracteurs un peu partout.
00:06:10 Là, l'impression qu'on a de l'extérieur, par agriculteur,
00:06:15 il y a quelque chose qui a l'air plus fort, plus résolu. Pourquoi ?
00:06:21 Alors, c'est une accumulation de tout ce que vous avez pu dire avant,
00:06:25 les normes, le non-respect, l'agribashing,
00:06:28 et justement, ce qu'on aimerait, c'est que d'abord soit résolu,
00:06:33 et le plus rapidement possible, les problèmes de trésorerie de nos agriculteurs.
00:06:37 C'est le ministère de l'Agriculture lui-même qui le dit,
00:06:39 40% des exploitations sont en détresse financière.
00:06:42 Donc là-dessus, 40%, c'est énorme.
00:06:45 Parce que si cette année, ou en deux ans, ou peu importe le temps,
00:06:50 on perd ces 40% d'exploitation, et que l'année suivante,
00:06:53 on perd encore 40% des restants,
00:06:55 on comprend bien le résultat auquel on arrive aujourd'hui.
00:06:58 Dans les années 80, nous étions plus d'un million,
00:07:01 un million trois d'exploitation, aujourd'hui il y en a quatre fois moins.
00:07:04 - Vous voulez dire qu'en 40 ans, il y a quatre fois moins d'exploitation ?
00:07:07 - Tout à fait, il y a toujours autant de personnes à travailler dans le para-agricole.
00:07:11 Derrière chaque exploitation, il y a sept à huit emplois.
00:07:15 Et ça, il faut voir toute cette valeur créée,
00:07:18 ces agriculteurs qui, tous les jours, aimeraient vivre comme les autres,
00:07:23 qui payent les retraites de tout le monde,
00:07:25 parce que nous, dans nos factures, est incluse cette part de retraite,
00:07:29 cette part de couverture sociale,
00:07:31 cette couverture sociale que nous, nous n'avons pas.
00:07:34 - Vous n'avez pas du tout...
00:07:36 - Si, on a une couverture sociale, mais pas à la hauteur.
00:07:39 Quand vous voyez, pour se faire soigner, mais on a des restes à charge,
00:07:43 mais énormes, bientôt, les agriculteurs ne peuvent plus se faire soigner.
00:07:47 Les agriculteurs, s'ils n'ont pas de chance, et qu'ils tombent malades,
00:07:50 avant même d'avoir eu le temps d'aller en retraite,
00:07:53 il n'y a pas de structure pour nous recevoir.
00:07:56 On accompagne à la mort des agriculteurs tués sous le boulot.
00:08:02 Et donc ça, c'est pas normal.
00:08:04 On est une profession d'exception, on fait un métier d'exception,
00:08:08 on défend nous autres la coordination rurale,
00:08:11 l'exception agriculturelle, on aimerait être traité comme la culture,
00:08:15 pour que justement, on ne soit plus soumis à tous ces accords de libre-échange.
00:08:19 - C'est intéressant, pardon, vous parlez de la culture,
00:08:22 moi ce qui m'a toujours frappé, c'est que la culture,
00:08:24 et tous les acteurs de la culture, disent "préférence nationale",
00:08:27 mais pour les agriculteurs, pas de préférence nationale.
00:08:30 - Tout à fait. Et il y a un autre malaise, mais on n'en parle jamais,
00:08:34 vous avez parlé de tous ces accords de libre-échange,
00:08:37 de produits importés qui ne répondent pas à nos normes,
00:08:40 mais tout ça, il faut bien se dire que ça profite à certains.
00:08:43 - C'est-à-dire à qui ?
00:08:45 - Alors quand on lit certains communiqués de presse,
00:08:48 même s'il faut remonter à quelques années, mais pas si loin que ça,
00:08:51 au niveau de l'ambassade française à Wellington,
00:08:55 on lisait, en prévision de ces accords de libre-échange,
00:08:58 que ces accords seraient favorables à 24 sociétés du CAC 40.
00:09:03 Je veux bien, mais on n'a pas à se nourrir, nous autres français,
00:09:08 avec de la marchandise importée, au bénéfice de grands groupes.
00:09:12 Et en plus, les citoyens, que nous sommes tous,
00:09:16 ne payons pas cette alimentation importée moins chère.
00:09:19 Bien au contraire. - Il faut le dire, ça.
00:09:22 - Et ça, c'est important. Et au niveau de l'observatoire
00:09:25 de la formation des prix et des marges,
00:09:28 on analyse cette répartition dans notre alimentation,
00:09:31 dans notre budget alimentaire.
00:09:33 Ces importations pèsent aujourd'hui pour 30%.
00:09:36 C'est énorme. 30% !
00:09:39 - 30% de ? - Pour 100€ dépensés,
00:09:42 30€ sont allés à des produits d'importation.
00:09:44 - Attendez, ça c'est très important, ce que vous dites.
00:09:47 Vous voulez dire que moi, quand je vais acheter,
00:09:50 pour 100€, de produits alimentaires,
00:09:52 dans n'importe quel supermarché ou marché, etc., français,
00:09:56 30% maintenant, c'est des produits étrangers ?
00:09:59 - Tout à fait. - D'accord.
00:10:01 - Sur ces 30%, vous avez la moitié qui sont importés
00:10:04 et revendus bruts, et l'autre moitié qui intègre
00:10:07 des plats préparés et des transformations.
00:10:10 - Mais dites-moi, Véronique Lefloch, si on continue comme ça,
00:10:14 je vous écoute et puis on voit les chiffres,
00:10:17 on va vers une disparition du monde agricole ?
00:10:20 C'est ça à terme ? Je ne dis pas demain, je ne dis pas après-demain,
00:10:23 mais qu'est-ce qu'on veut ? Où on va ?
00:10:25 - Alors il faut poser la question politique.
00:10:27 Je pense que la politique agricole est définie à Bruxelles.
00:10:30 Leur schéma, il semble clair pour nos autres agriculteurs.
00:10:34 L'agriculture, à l'ouest de l'Europe,
00:10:36 c'est comme s'ils souhaitaient faire une croix dessus.
00:10:39 Quand on voit comment nous sommes tous menacés,
00:10:41 que ce soit les Hollandais qui ont créé le mouvement Farmers
00:10:44 il y a à peine un an, enfin ils l'avaient déjà,
00:10:47 les Allemands qui sont dans la rue, les Irlandais,
00:10:50 les Italiens qui se sont lancés aussi,
00:10:52 nous autres, nous sommes tous appelés à réduire notre production.
00:10:56 Alors même qu'on nous envahit d'autres produits,
00:10:59 alors même que nous avions suffisamment de quoi à nourrir nos populations.
00:11:04 On ne peut plus parler de souveraineté alimentaire.
00:11:07 Même en pâte alimentaire, nous avons un déficit
00:11:11 en termes de balance commerciale de 500 millions d'euros.
00:11:14 Nous sommes exportateurs nets de blé dur,
00:11:16 le blé dur qui sert à faire nos pâtes alimentaires,
00:11:19 et nous importons des pâtes.
00:11:22 Nous exportons du blé, nous importons de la farine.
00:11:26 Vous achetez de la farine à hauteur de 50%,
00:11:29 c'est de la farine qui a été produite à partir de blé d'importation.
00:11:34 Mais où va-t-on ?
00:11:35 - Vous voulez dire, on envoie le blé,
00:11:37 ils font de la farine, on rachète de la farine ?
00:11:39 - Tout à fait.
00:11:40 - C'est ça ?
00:11:41 - Tout à fait.
00:11:42 C'est un peu comme si demain, on importait des baguettes d'Algérie.
00:11:45 - Oui c'est ça, des baguettes de pain, oui.
00:11:48 C'est assez...
00:11:50 On se dit, vous savez,
00:11:53 justement, quand on va faire ses courses,
00:11:55 quand on va faire son caddie,
00:11:57 c'est ça qu'on devrait avoir aussi à l'esprit.
00:11:59 Mais politiquement,
00:12:01 vous avez quand même des contacts,
00:12:03 des politiques, des représentants, etc.
00:12:06 Mais quel est l'intérêt de faire que la France soit un pays,
00:12:10 il n'est plus industriel, ou presque,
00:12:12 enfin hélas, on l'a vu la désinsocialisation,
00:12:15 mais qu'est-ce qu'on veut, qu'il ne soit plus agricole ?
00:12:17 Qu'il reste quoi, le tertiaire ?
00:12:19 - C'est un peu ce qui se dessine.
00:12:21 On voit bien, l'alimentaire, ça serait l'Amérique du Sud,
00:12:24 et puis l'Océanie.
00:12:26 On verrait la Chine dans toutes les babioles,
00:12:28 qui viennent aussi nous inonder et nous polluer,
00:12:30 parce que c'est de la pollution.
00:12:31 - Et les médicaments.
00:12:32 - Et les médicaments.
00:12:33 Donc il nous reste, oui, nous le tourisme,
00:12:35 et puis on n'a plus d'électronique.
00:12:38 Franchement, il est temps de se réveiller.
00:12:42 - Mais est-ce que, alors justement,
00:12:44 parce qu'on a souvent vu les mouvements d'agriculteurs, etc.,
00:12:48 qui commencent, et puis après, au bout de quelques jours,
00:12:51 ce qu'on comprend.
00:12:52 Parce que, vous m'avez dit justement,
00:12:54 hors antenne, Véronique Lefloch,
00:12:56 nous, vous savez, on a nos exploitations,
00:12:59 là on manifeste, mais qu'est-ce qu'on fait ?
00:13:01 Parce qu'on ne peut pas laisser l'exploitation comme ça.
00:13:03 Donc, il y a effectivement, vous ne pouvez pas rester
00:13:05 à manifester pendant des mois et des mois,
00:13:08 mais en même temps, si vous ne faites pas pression,
00:13:11 qu'est-ce qui peut se passer ?
00:13:13 Il y a une double peine, ou un double piège, là.
00:13:16 - Alors, tout à fait.
00:13:18 Mais nous ne quitterons pas les lieux de blocage,
00:13:22 tant que nous n'aurons pas obtenu satisfaction.
00:13:25 Ceci dit, il faudra des rotations,
00:13:27 puisque là où il y a de l'élevage,
00:13:30 il y a du travail quotidien.
00:13:32 Et ces animaux, ils passent avant tout le monde,
00:13:35 et ceux qui nous parlent de bien-être animal,
00:13:39 ils devraient venir un peu à notre place.
00:13:41 Donc, oui, nous allons devoir prendre des dispositions
00:13:44 pour durer dans le temps,
00:13:46 mais là, je fais confiance à tous les secteurs
00:13:49 qui travaillent avec nous.
00:13:50 Parce que je vous ai dit tout à l'heure,
00:13:51 on fait vivre chaque exploitation
00:13:53 entre 7 et 8 personnes.
00:13:55 Demain, s'il n'y a plus d'agriculture,
00:13:57 toutes ces personnes-là, mais peuvent aller pointer...
00:14:00 - Ces personnes, vous voulez dire des sous-traitants ?
00:14:01 Vous parlez de quoi ?
00:14:02 - Alors, je parle de tout le para-agricole.
00:14:04 L'agriculture, c'est de la mécanique,
00:14:07 c'est de l'alimentation animale,
00:14:10 ce sont des comptables,
00:14:11 c'est de plus en plus de conseillers.
00:14:13 Vous savez, rien qu'en Bretagne, j'avais regardé,
00:14:16 on avait, avec toute forme de conseil
00:14:18 qui peut être délivré et qui est nécessaire,
00:14:21 aujourd'hui, face aux contraintes,
00:14:23 dans chaque exploitation,
00:14:25 on a l'équivalent d'un conseiller
00:14:26 pour quatre exploitations.
00:14:28 - Ah ouais ?
00:14:29 - Non mais ça colle plus.
00:14:30 - C'est nécessaire ?
00:14:31 - Ce sont les chiffres qui donnent ça,
00:14:32 mais ils ne sont pas nécessaires.
00:14:33 Nous, on préférerait avoir ce cadre de temps
00:14:35 à travailler dans nos exploitations
00:14:37 au cul des vaches ou des cochons.
00:14:39 - Vous avez vos mackinces à vous,
00:14:40 ils ne sont pas payés de la même façon.
00:14:42 - Tout à fait.
00:14:43 - C'est ça.
00:14:44 - André, je profite de ce moment d'interruption
00:14:46 pour vous donner une information.
00:14:48 On vient de la prendre,
00:14:49 suite au drame qui s'est déroulé ce matin
00:14:50 sur le barrage en Ariège,
00:14:52 la jeune fille de 14 ans vient de décéder,
00:14:54 elle a succombé à sécher sur la fille de l'agricultrice.
00:14:56 - Oui, c'est terrible cet accident
00:14:57 où on a percuté effectivement
00:14:59 un blocage d'agriculteurs,
00:15:01 une voiture s'est carrément déportée.
00:15:04 Effectivement, c'est terrible.
00:15:07 Mais je n'ai pas compris les gens qui disent
00:15:08 "il faut arrêter tout cela".
00:15:10 Il y a eu quand même des réactions
00:15:11 en disant "vous voyez, il commence à y avoir des accidents,
00:15:13 il faut tout arrêter".
00:15:15 - Je pense qu'il y a certainement eu des défaillances
00:15:17 pour que cette voiture ait pu pénétrer ainsi.
00:15:19 Maintenant, moi j'invite tous mes collègues
00:15:21 qui sont sur les bords de route
00:15:23 à voir rien qu'une minute de silence
00:15:25 pour le père qui reste.
00:15:27 C'est dramatique et
00:15:29 franchement on ne souhaite ça à personne
00:15:31 et je pense qu'il est temps que le ministre se réveille
00:15:33 et qu'il vienne à nos côtés
00:15:35 et qu'il annonce les mesures.
00:15:37 C'est pas avec la FNSEA.
00:15:39 C'est pas avec la FNSEA.
00:15:41 C'est pas avec la FNSEA.
00:15:43 C'est pas avec la FNSEA.
00:15:45 C'est pas avec la FNSEA.
00:15:47 C'est pas avec la FNSEA.
00:15:49 C'est pas avec la FNSEA.
00:15:51 C'est pas avec la FNSEA.
00:15:53 C'est pas avec la FNSEA.
00:15:55 C'est pas avec la FNSEA.
00:15:57 C'est pas avec la FNSEA.
00:15:59 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:01 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:03 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:05 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:07 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:09 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:11 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:13 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:15 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:17 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:19 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:21 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:23 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:25 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:27 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:29 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:31 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:33 C'est pas avec la FNSEA.
00:16:35 Ici Sud Radio.
00:16:37 Ici Sud Radio.
00:16:39 Ici Sud Radio.
00:16:41 Les Français parlent au français.
00:16:43 Les Français parlent au français.
00:16:45 Les carottes sont cuites.
00:16:47 Les carottes sont cuites.
00:16:49 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:16:51 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:16:53 On continue avec Véronique Lefloch.
00:16:55 Ce qui se passe avec les agriculteurs de France et de Navarre.
00:16:57 Ce qui se passe aussi en Allemagne, on le sait.
00:16:59 Écoutez simplement à la suite de la réunion d'hier soir,
00:17:01 le président de la FNSEA.
00:17:03 Ce qu'on a dit au premier ministre,
00:17:05 c'est qu'aussi longtemps qu'il n'y aurait pas de décision concrète,
00:17:07 et aussi longtemps que la réception par les agriculteurs des messages du premier ministre ne sera pas optimum et acceptée,
00:17:17 il n'y aura pas de levée des actions menées sur le terrain.
00:17:21 C'est important que chacun l'entende.
00:17:23 Encore une fois, ce qu'attendent de nous les agriculteurs, que nous représentons,
00:17:29 c'est que le mandat qui est le nôtre, c'est de faire en sorte que la négociation ne cesse pas tant qu'il n'y ait pas de décision très concrète.
00:17:35 On l'a redit au premier ministre, on ne se contentera pas de mesurettes.
00:17:37 Et donc on aura besoin pour ça d'un cadre législatif.
00:17:41 Législatif, voilà, c'était la FNSEA.
00:17:43 Je rappelle que si la FNSEA veut intervenir, évidemment le droit de réponse est là.
00:17:47 Nous n'avons aucun problème là-dessus.
00:17:50 Au contraire.
00:17:51 Mais Véronique Lefloch, vous dites, vous-même vous avez dit,
00:17:53 ceux qui ont créé une partie des problèmes ne vont pas créer les solutions.
00:17:56 Mais les solutions c'est quoi ?
00:17:57 Très concrètement, aujourd'hui, on voit un peu ce qui se dessine.
00:18:01 Mais, vous dites, il faut vraiment réagir en sachant qu'est-ce qui reste de l'agriculture française,
00:18:09 comment faire pour faire ce qui a été ce pays, l'ADN de ce pays, pendant 1500 ans.
00:18:16 Et ce n'est pas uniquement pour parler du passé, c'est pour parler de l'avenir, bien sûr.
00:18:19 Alors d'abord, il faut définir un objectif clair.
00:18:22 Un objectif clair qui doit être celui de la préservation des fermes familiales.
00:18:26 Des fermes familiales non financiarisées, c'est-à-dire des fermes qui restent entre les mains de familles d'agriculteurs
00:18:33 qu'on définit, qui sont des personnes physiques et non des sociétés, voire des grands groupes.
00:18:38 Ça, c'est la première chose.
00:18:40 Pour justement faciliter le maintien de ces exploitations entre les mains des jeunes,
00:18:44 il faut faciliter les successions.
00:18:46 Donc vous dites, zéro impôt successoral.
00:18:49 Bien évidemment.
00:18:51 Moi, je préfère voir un château détenu aujourd'hui par une famille de viticulteurs
00:18:56 rester entre les mains de cette famille, plutôt que d'être avalé par des Chinois ou une autre nationalité.
00:19:02 Donc ça, c'est d'ordre général.
00:19:04 Je pense que ça peut être légiféré.
00:19:06 Ensuite, vous avez parlé du problème créé par la FNSEA, celui du GNR qui a généré le gazoil non routier,
00:19:16 donc notre carburant, qui est un carburant qui nous a été présenté comme la solution en 2005,
00:19:23 lors des accords de Kyoto où il fallait se lancer dans la transition énergétique et autres.
00:19:31 Donc c'était un carburant qui déjà était plus blanc que blanc.
00:19:35 Donc il était normalement la solution.
00:19:37 Aujourd'hui, il ne semble plus être la solution.
00:19:40 La FNSEA valide une augmentation des taxes qui va être répercutée sur le prix des produits aux consommateurs,
00:19:47 puisque ça fait partie de nos charges.
00:19:49 Et là, quand on se pose la question, on se dit "quel intérêt pour la FNSEA ?"
00:19:54 Et bien là, on se dit "oui, il y a l'intérêt des biocarburants".
00:19:57 Mais les biocarburants, c'est qui ? C'est le groupe Avril.
00:20:00 C'est qui le président de Avril ? Vous le connaissez ?
00:20:03 Non.
00:20:04 C'est le président de la FNSEA.
00:20:06 Donc en 4 ans, leur bénéfice net est passé de 16 millions d'euros à 218 millions d'euros.
00:20:13 Quelque part, il y a de l'argent.
00:20:15 C'est ce que je vous disais, les multinationales.
00:20:18 Et là, cette histoire-là, elle ne passe pas.
00:20:20 Donc on trouve une solution d'abord par rapport à ce carburant et à cette taxation.
00:20:25 On doit, comme les Roumains, revenir à la situation identique,
00:20:29 voir un carburant totalement détaxé immédiatement.
00:20:32 Ensuite, il faut agir par rapport aux problèmes de trésorerie de nos agriculteurs.
00:20:37 Tout ce à qui l'État doit de l'argent par rapport aux crises sanitaires,
00:20:41 ça doit être soldé et arrêté d'emmerder les agriculteurs
00:20:45 pour une facture qui manque, pour un départ de l'eau.
00:20:48 Les animaux sont morts.
00:20:49 Chez certains, il n'y a pas de facture d'animaux,
00:20:52 puisque aujourd'hui, certains animaux, certaines espèces sont protégées,
00:20:56 plus que nous, agriculteurs.
00:20:58 Un agriculteur des Hautes-Pyrénées, en Pyrénées-Orientale, me disait
00:21:02 "15 brebis mortes, il n'a pas eu le temps de les déclarer,
00:21:05 qu'elles étaient mangées par les vautours".
00:21:08 Donc voilà aujourd'hui l'agriculture qui est menacée par tout l'environnement,
00:21:12 y compris par la faune sauvage, les loups, les ours, les chouquailleurs, partout.
00:21:20 Donc il faut qu'on fasse un choix, il faut qu'on protège l'agriculture
00:21:24 sur les territoires où elle peut être encore rentable,
00:21:30 et ramener justement ce volet économique,
00:21:33 des prix dans nos exploitations, pour du revenu et du vrai revenu.
00:21:37 Merci Véronique Lefloch, voilà pourquoi, vous savez,
00:21:40 ne vous impatienciez pas, si vous êtes sur une autoroute,
00:21:43 et que vous voyez que c'est bloqué, n'ayez pas à impatienter.
00:21:46 Ça fait partie de nous, ça fait partie de nos intérêts, profondément,
00:21:51 et on doit être tous solidaires dans cette phase de ce qui se passe.
00:21:57 Merci Véronique Lefloch d'avoir été avec nous,
00:21:59 je rappelle que vous êtes présidente de la coordination rurale,
00:22:01 et vous l'avez annoncé sur Sud Radio, vous serez reçu aujourd'hui à Matignon.
00:22:05 Et demain à Bruxelles, c'est ça.
00:22:07 Et demain à Bruxelles, avec des collègues de toutes les confédérations,
00:22:12 hongroises, italiennes, européennes, donc le combat est le même.
00:22:16 Et on aurait aimé recevoir le ministre, et tous les ministres,
00:22:20 mais on sera reçu par des députés européens,
00:22:23 donc nous défendrons notre cause. Merci à tous.
00:22:25 Mais cassez-vous Pierre Perret, on est ravis de tout savoir sur le zizi.
00:22:38 Maintenant c'est très important bien sûr, le zizi, et puis tout le reste.
00:22:42 Mais à quel âge, comment, la famille, l'école, qui doit faire cela ?
00:22:48 Nous avions entendu le précédent ministre de l'éducation nationale,
00:22:51 M. Pat Ndiaye, accorder toute son attention à ceci,
00:22:56 et avec quand même des dérives assez spéciales,
00:23:00 des dérives assez spéciales quand même qu'on a vues un peu partout,
00:23:03 y compris en Belgique, dans certains manuels scolaires,
00:23:06 où vraiment des enfants de 5, 6, 7 ans,
00:23:11 on leur expliquait un certain nombre de choses dans des détails,
00:23:14 est-ce vraiment la place de l'école et des manuels ?
00:23:17 On va en parler avec vous,
00:23:19 on va en parler avec vous,
00:23:21 et avec évidemment la porte-parole des Maman Louvre.
00:23:25 Christelle Comé, bonjour.
00:23:27 Bonjour André, merci de nous recevoir.
00:23:30 Bonjour, vous êtes vice-présidente des Maman Louvre.
00:23:33 Alors Christelle, je voudrais juste vous faire écouter ce que disait Gabriel Attal,
00:23:38 juste au moment de lancement de son projet de loi sur l'école.
00:23:44 Écoutez.
00:23:45 C'est le Premier ministre qui parle, bien sûr.
00:23:47 À l'école primaire, on doit apprendre le respect de l'intégrité du corps,
00:23:51 le fait qu'on ne peut pas atteindre l'intégrité du corps,
00:23:59 que si c'est le cas, c'est des violences et qu'il faut les signaler,
00:24:03 apprendre ça aux enfants.
00:24:05 Ensuite, sur l'éducation sexuelle en tant que telle,
00:24:07 ça doit venir au collège et au lycée, mais clarifier ça,
00:24:10 donc ça sera fait pour que ces temps d'apprentissage aient lieu pour tous les élèves chaque année.
00:24:15 Et deux, qu'on ait de nouveaux dispositifs pour recueillir la parole.
00:24:20 Alors voilà, il en a parlé plus longuement,
00:24:23 mais dites-moi, est-ce que ce n'est pas quand même un peu encourageant, Christelle ?
00:24:27 Parce que quand il parle de l'intégrité du corps, il assiste là-dessus,
00:24:30 c'est quand même une charge un peu contre cette espèce de genrisme, j'allais dire,
00:24:37 du genré, et on a vu les ravages que ça pouvait faire, y compris chez les plus jeunes,
00:24:43 et quand il dit qu'il faut clarifier l'éducation sexuelle et les conditions,
00:24:47 on a l'impression, alors je ne sais pas ce que vous en pensez,
00:24:49 ce moment-là, ça nous intéresse,
00:24:51 est-ce que ça ne va pas plutôt dans le bon sens par rapport à quelques excès qu'il y a eu auparavant ?
00:24:57 Je commencerai par vous dire André qu'on ne peut qu'espérer que ça aille dans le bon sens.
00:25:04 Précisément, on s'attendait à cette annonce de Gabriel Attal au sujet de ses programmes d'éducation à la sexualité,
00:25:11 puisque le Conseil supérieur des programmes doit publier d'ici la fin janvier leur rapport.
00:25:16 Je rappelle que le Conseil supérieur des programmes avait été saisi par l'ancien ministre de l'éducation nationale,
00:25:24 Papendiaïe, avant son départ, et comme vous l'avez très justement dit en préambule,
00:25:29 ministre qui avait fait la priorité de son mandat l'éducation à la sexualité.
00:25:34 Ce qui est important aussi de dire André, c'est que depuis maintenant un peu plus d'un an,
00:25:40 on travaille sur ce sujet d'éducation à la sexualité avec SOS Éducation,
00:25:45 qui est une association qui porte ce sujet.
00:25:49 Tout à fait, et nous allons consacrer une émission la semaine prochaine spécialement là-dessus, Christelle.
00:25:55 Oui, je suis au courant et j'en suis ravie.
00:26:00 Donc en fait, ça fait un an qu'on travaille sur ce sujet.
00:26:04 Pourquoi ? Parce que dès janvier 2023, on a eu une quantité de témoignages de familles
00:26:09 dont les enfants étaient revenus traumatisés de leur séance d'éducation sexuelle,
00:26:14 puisque des intervenants, je le rappelle, en situation d'autorité,
00:26:17 leur avaient livré des propos à caractère sexuel, pratiques sexuelles détaillées,
00:26:22 entendues par des enfants de 9 à 10 ans.
00:26:25 Donc oui, il était effectivement urgent...
00:26:27 Quand on vous dit pratiques sexuelles détaillées, juste,
00:26:29 ce n'est pas pour faire de l'exhibitionnisme, c'est le cas de le dire,
00:26:33 mais c'était vraiment des propos très précis, très crus, très avancés,
00:26:39 pour des enfants de 8 à 10 ans, vous disiez.
00:26:43 Absolument. Oui, oui.
00:26:45 Au prétexte de questionnements de certains enfants,
00:26:49 des intervenants ont parlé de sodomie, de fellation, de cunnilingus,
00:26:54 de caressage de testicule, prise de bloc de puberté, etc.
00:26:58 Et donc forcément, à ces âges-là, on revient à la maison traumatisés,
00:27:02 ce qui est évident.
00:27:03 Vous avez eu beaucoup de plates là-dessus, on en avait parlé d'ailleurs.
00:27:08 Oui, absolument. On en avait parlé lors d'une émission chez vous.
00:27:12 Vous savez, il aurait suffi un enfant, en fait, dans une classe.
00:27:16 Déjà, une classe, ça représente 30 élèves.
00:27:18 On a eu des témoignages de vingtaines de familles,
00:27:22 dont certaines nous ont porté mandat pour qu'on puisse justement
00:27:26 écrire au ministère compétent.
00:27:28 Donc nous avons écrit, avec SOS Éducation,
00:27:31 au ministère de l'Éducation nationale.
00:27:33 Donc avec les deux ministres qui ont occupé ces postes,
00:27:38 nous n'avons jamais eu de retour.
00:27:40 Voilà, donc ça, c'est un véritable problème,
00:27:42 cette déresponsabilisation de l'institution, c'est un véritable problème.
00:27:46 Et dites-moi, Christelle, alors de ce point de vue,
00:27:49 qu'est-ce que vous attendez de Gabriel Attal ?
00:27:51 Et qu'est-ce que vous attendez de Gabriel Attal ?
00:27:53 Et de la nouvelle ministre de l'Éducation, Amélia Castor,
00:27:57 on en parlera, c'est un peu compliqué pour elle en ce moment,
00:27:59 mais enfin bon, qu'est-ce que vous attendez du gouvernement, des autorités,
00:28:04 qu'on corrige le tir par rapport à ce qui s'est passé ?
00:28:08 Très précisément et concrètement, qu'est-ce que vous souhaitez ?
00:28:14 Déjà, il va falloir que je vous dise quelque chose d'important,
00:28:16 c'est qu'au vu du mutisme de ce mammouth qui est l'Éducation nationale,
00:28:20 on n'attendait plus grand-chose finalement du ministère de l'Éducation nationale
00:28:24 et étant donné que le Conseil supérieur des programmes avait été saisi
00:28:27 pour rédiger des programmes qui concernaient directement cette éducation à la sexualité,
00:28:34 Sophie a décidé de réunir un collège d'experts
00:28:38 avec des ménants professionnels de l'enfance, des scientifiques,
00:28:41 des professionnels du droit, autour d'un comité auquel nous appartenons,
00:28:45 dans l'objectif d'être entendus.
00:28:47 Ce à quoi il y a eu déjà une première étape,
00:28:49 puisque le Conseil supérieur des programmes a reçu ce collège d'experts,
00:28:53 avec un travail titanesque qui a été accompli pour fournir une expertise complète et fouillée
00:28:59 du sujet de l'éducation à la sexualité,
00:29:02 de ce qu'est le développement de l'enfant, de l'adolescent,
00:29:06 et donc il y a eu cette première étape.
00:29:08 Ce travail d'analyse des enjeux, des risques et des potentiels bénéfices à la sexualité,
00:29:13 d'éducation à la sexualité, a été compilé dans une note qui a été rédigée par Sophie de SES Éducation.
00:29:19 - Mais Christelle, on va en parler de cela.
00:29:21 Oui mais pardon, vous n'allez pas nous donner le programme,
00:29:24 puisqu'on va en parler la semaine prochaine.
00:29:26 Moi ce que j'attendais de vous aujourd'hui,
00:29:29 ce que j'attends de vous, c'est l'état des lieux.
00:29:31 Qu'est-ce qu'il se passe dans les écoles françaises aujourd'hui ?
00:29:34 Après ce qui va être corrigé,
00:29:36 jusqu'aujourd'hui, ce que vous avez eu comme témoignage,
00:29:42 si vous voulez, etc.
00:29:44 Est-ce que cet enseignement continue,
00:29:46 comme il y a un ou deux ans, par rapport aux plaintes que vous avez eues ?
00:29:50 Est-ce que les blocages,
00:29:52 les blocages effectivement, ou les études de genre,
00:29:55 ou ceci, cela, est-ce que tout ça continue ?
00:29:57 Ou il y a, je ne dirais pas un coup d'arrêt,
00:29:59 ou en tout cas, on est en train déjà de changer un peu les choses, ou pas ?
00:30:06 Pour l'instant, l'éducation à la sexualité,
00:30:09 elle est obligatoire et régie par une obligation
00:30:12 qui est fixée par la loi de 2001,
00:30:14 qui indique qu'il y a trois séances obligatoires.
00:30:16 Donc ces trois séances obligatoires,
00:30:18 j'imagine en tout cas qu'elles continuent à s'effectuer,
00:30:21 puisque c'est ce qu'on demande aux établissements.
00:30:23 Maintenant, on est quelque part suspendus à la décision
00:30:26 de ce programme qui a été rédigé par le Conseil supérieur des programmes,
00:30:34 et on saura à la rentrée si, oui ou non, il y a du changement.
00:30:37 Ce qui est certain, c'est que du changement, il faut qu'il y en ait.
00:30:40 Cette éducation à la sexualité,
00:30:42 elle ne va pas dans l'intérêt supérieur des enfants.
00:30:45 Nous, c'est l'objectif de notre existence,
00:30:48 c'est préserver l'intérêt supérieur des enfants.
00:30:51 Et dans les faits, ce travail,
00:30:53 non pas que je vais spoiler parce qu'il sera présenté chez vous la semaine prochaine,
00:30:58 en fait, cette expertise-là,
00:31:00 elle était nécessaire pour que la patate chaude
00:31:02 qui a été donnée au Conseil supérieur des programmes,
00:31:04 qui se retrouve à devoir rédiger et intégrer dans des programmes
00:31:08 comme une matière à part entière, cette éducation à la sexualité,
00:31:11 on attend de pied ferme leur décision parce qu'elle va être décisive.
00:31:15 C'est-à-dire que les enfants français, aujourd'hui,
00:31:18 clairement, on l'a vu de par tous les témoignages précédents,
00:31:21 et ce, aussi, ça ne date pas d'hier,
00:31:24 il y a des professionnels qui le dénoncent depuis 2017,
00:31:27 il y a un danger qui est imminent,
00:31:29 il y a un manque de formation de la part des personnels qui interviennent,
00:31:34 il y a des associations extérieures militantes remplies d'idéologies
00:31:38 qui n'ont pas leur place dans l'école de la République,
00:31:41 qui n'ont pas leur place à venir éduquer les enfants au sexe,
00:31:45 parce que c'est extrêmement dangereux pour leur développement cognitif, psycho-affectif,
00:31:51 donc cela doit changer.
00:31:52 On espère que la décision qui sera rendue par le CSP
00:31:56 aura été influée par cette prise de parole d'experts
00:31:59 à travers le comité d'experts qu'a mené SOS Éducation,
00:32:02 pour qu'enfin, on se mette tous d'accord sur le fait
00:32:06 qu'on a nécessité de préserver les enfants et qu'on leur fait la paix.
00:32:09 On va faire appel à, effectivement,
00:32:12 on va faire une grande émission là-dessus,
00:32:16 mais justement, avec la contradiction aussi,
00:32:19 c'est intéressant parce qu'il faut aussi la contradiction
00:32:21 et savoir ce qui se passe exactement,
00:32:24 mais on a vu certains excès.
00:32:27 Christelle, restez avec nous,
00:32:29 nous allons apprendre des auditeurs de Sud Radio sur ce sujet
00:32:33 et sur le sujet des agriculteurs tout de suite après ceci.
00:32:36 Après cette courte pause 0826-300-300,
00:32:39 restez bien avec nous sur Sud Radio, à tout de suite.
00:32:43 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h.
00:32:47 André Bercoff.
00:32:48 Chérie, je me sens pas bien aujourd'hui.
00:32:50 Je reviens justement de chez Jiffy.
00:32:52 Alors, t'as trouvé ?
00:32:53 Voilà, le thermomètre Jiffy qui prend la température
00:32:55 en une seconde à seulement 8,80€.
00:32:57 Bouge pas.
00:32:58 Oulà, ouais, vite, je vais te faire une infusion, ça va te faire du bien.
00:33:00 T'as aussi pris la bouilloire ?
00:33:01 Bah, hé, à 6,50€, évidemment.
00:33:03 6,50€ ?
00:33:04 Oh, je sens que ça va déjà mieux.
00:33:06 Encore mieux que les soldes, les bons prix Jiffy.
00:33:08 En ce moment, le thermomètre frontal est à 8,80€
00:33:10 et la bouilloire est au prix réconfortant de 6,50€.
00:33:13 Alors, ça va mieux ?
00:33:14 Bah, à ce prix-là, tu retournes.
00:33:16 Jiffy, t'es génial.
00:33:17 Ouvert même le dimanche.
00:33:18 Arrête de dire des bêtises, Tim.
00:33:20 Mais papa, c'est vrai.
00:33:21 Les super-héros, ça n'existe pas.
00:33:22 Et la série spéciale VV édition, tout équipé à ce prix-là,
00:33:24 ça existe encore moins, c'est compris ?
00:33:26 Mais je te jure, papa.
00:33:27 Tim, tu arrêtes.
00:33:28 Mais si.
00:33:29 Vous allez avoir du mal à y croire,
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00:35:08 Tu lui donnes quel âge à ma mini ?
00:35:10 Je sais pas, deux ans ?
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00:35:38 Baron de l'Estac.
00:35:39 Et si je te dis certification, t'es ravitiste.
00:35:41 C'est une viticulteuse responsable et Baron de l'Estac s'y engage.
00:35:44 Baron de l'Estac, ça c'est Bordeaux.
00:35:46 Pour votre santé, attention à l'abus d'alcool.
00:35:48 Ici Sud Radio.
00:35:54 Les Français parlent au français.
00:35:56 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:36:00 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:36:02 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:36:05 12h50 sur Sud Radio et vous réagissez au 0826 300 300.
00:36:10 Nous avons Pierre qui nous appelle depuis l'Inde pour parler agriculture.
00:36:13 Bonjour Pierre.
00:36:14 Bonjour Pierre.
00:36:15 Oui Pierre.
00:36:17 Bonjour André, bonjour à vos invités.
00:36:19 Bonjour.
00:36:20 Alors je ne suis plus dans l'Inde, je suis dans le Finistère maintenant depuis peu.
00:36:24 D'accord.
00:36:25 Je voudrais dire que c'est un profond chagrin, profonde tristesse d'entendre ce qui s'est passé ce matin sur les manifestations des agriculteurs.
00:36:35 Il faut dire qu'on est tous les agriculteurs, nous les chefs d'entreprise, les TPE, PME, voilà.
00:36:41 Et puis on a beau passer d'un sujet à un autre, de l'éducation à l'agriculture,
00:36:47 tout est lié aujourd'hui, ce qui est en train de nous tuer, ce qui nous tue au niveau de l'électricité, au niveau de la guerre,
00:36:52 c'est l'Europe de Davos, c'est l'Europe de Von der Leyen et de Schwab qui nous dictent nos politiques.
00:36:57 Voilà, je veux que les gens comprennent une seule chose, tout est dicté par les programmes de Davos,
00:37:02 que ce soit culturel, que ce soit scolaire, que ce soit économique, tout est lié.
00:37:07 Donc je pense qu'il est grand temps de marcher sur ces gens-là et de reprendre notre pouvoir.
00:37:11 Je ne sais pas comment, je ne me prône pas la violence, mais je crois que si on ne le fait pas, on va se laisser marcher dessus, comme c'est le cas aujourd'hui.
00:37:18 - Oui, enfin en tout cas vous posez une problématique qui est posée, qui est posée pour beaucoup de nos éditeurs,
00:37:23 qui est posée par beaucoup de nous, et par nous-mêmes, etc.
00:37:27 C'est clair qu'il y a un problème, comment le résoudre ?
00:37:30 Difficile, vous savez, vous savez très bien Pierre, il y a dans la vie aussi ça, hélas, des rapports de force,
00:37:37 et voilà, s'il n'y a pas de rapport de force, je ne dis pas de violence, mais rapport de force,
00:37:41 malheureusement rien ne bouge, et c'est ceux qui ont la puissance qui l'emportent.
00:37:48 Donc s'il n'y a pas de contre-puissance, c'est compliqué.
00:37:52 Mais en tout cas, écoutez, votre analyse est partagée par beaucoup de monde,
00:37:57 et puis d'autres qui ne sont pas d'accord, en tout cas la discussion est là,
00:38:01 mais je pense que le lien que vous avez fait entre tous ces domaines mérite d'être effectivement bien étudié.
00:38:08 D'ailleurs certains agriculteurs le disent, ils sont prêts à aller jusqu'à Bruxelles,
00:38:11 on accueille Laurent qui nous appelle depuis Montpellier, bonjour Laurent.
00:38:14 Bonjour Laurent.
00:38:15 Oui, bonjour André, bonjour à tous, bravo pour les infos, d'abord.
00:38:20 Merci, merci.
00:38:22 Alors moi je voulais rapporter les propos de Gérard Larcher ce matin,
00:38:26 sur une radio concurrente, qui nous disait que la moitié des poulets que nous consommons en France
00:38:33 viennent de l'étranger, donc la moitié des poulets,
00:38:35 que 70% des fruits viennent de l'étranger,
00:38:40 et ce qui m'a paru le plus surréaliste, c'est qu'il a dit que dans 3 ans, en 2027,
00:38:48 nous serons importateurs nets de lait.
00:38:52 Du lait, vous vous rendez compte ?
00:38:54 Ah oui, et nous avons vu que le floc justement qui est agriculteur, vache laitière,
00:38:59 c'est l'agriculteur s'occupant de vaches laitières.
00:39:03 Nous allons importer du lait quoi, d'ici combien disait Gérard Larcher ?
00:39:08 En 2027, dans 3 ans.
00:39:11 Ah d'accord.
00:39:12 Voilà, c'est lui qui l'a dit, voilà, c'est une sommité,
00:39:16 c'est lui qui a organisé tout ce système, et maintenant il le dénonce, c'est une honte.
00:39:20 C'est une honte, si c'est pas lui, c'est donc son frère, c'est pareil.
00:39:24 Mais alors Laurent, je voulais vous demander, pour vous, qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
00:39:30 On dit, on constate, on déplore, on accuse, on s'indigne, très bien, et on fait ça nous,
00:39:38 qu'est-ce qu'on fait ?
00:39:39 À chaque fois on dit voilà, qu'est-ce qu'on fait, et on se dit mais là,
00:39:42 parce qu'à un moment donné, on voit très très bien les trajectoires,
00:39:45 on voit très bien la démarche, on voit très bien ce qui se passe,
00:39:48 et ça n'a rien effectivement de caché, d'ailleurs, tout ça se passe dans la transparence,
00:39:52 c'est pour ça que les gens qui parlent de conspirationnisme ou de tout ça sont complètement imbéciles.
00:39:58 Il n'y a rien de caché là-dedans, tout est...
00:40:01 Là, pour le coup, il y a de la transparence,
00:40:04 pas qu'au Parlement de Bruxelles ou à la Commission Européenne.
00:40:08 Mais alors, à votre avis, vous êtes citoyen, qu'est-ce qu'on peut faire pour vous ?
00:40:13 Eh bien, on va... qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
00:40:16 C'est simplement la continuation de la politique.
00:40:19 Qu'est-ce que c'est la continuation de la politique ? C'est la guerre.
00:40:22 Voilà, c'est tout. Et c'est ça, c'est ce qui se passe.
00:40:25 Quand les politiciens entre eux ne s'entendent plus, ils envoient leur armée.
00:40:28 Eh bien nous les citoyens, quand on n'arrive plus à se faire entendre, il faut y aller.
00:40:32 Il faut... l'expression corporelle, la bagarre, la castagne, c'est de l'expression corporelle.
00:40:38 Il faut aller là maintenant, il n'y a pas d'autre solution.
00:40:40 Ce n'est plus la peine de parler, de polémiquer, de faire de la philosophie, ça ne sert à rien.
00:40:45 Ils rigolent là-haut, vous vous rendez compte ?
00:40:47 Ils rigolent, ils nous écoutent et ils rigolent.
00:40:51 Eh oui ! Donc il faut en arriver à sortir la boîte à gifles, tout simplement.
00:40:56 - Oui... - Eh oui, mais non mais c'est ça, les révolutions...
00:41:00 Vous connaissez l'histoire mieux que moi, moi je ne suis pas d'histoire.
00:41:04 Là, les révolutions, c'est comme ça, à un moment on ne peut plus rien faire.
00:41:07 La France a connu ça, on ne peut pas dire que la France est ignorante.
00:41:11 En tout cas, l'histoire de France est remplie de cela, effectivement, à des moments il faut savoir ce qu'on veut.
00:41:16 - Et voilà, ne pas avoir peur de la mort, pour ceux qui sont en première ligne, et y aller pour nos enfants et nos petits-enfants.
00:41:24 Et tant pis, c'est comme ça. On va y aller, on va y aller.
00:41:27 Vaste programme Laurent, vaste programme. Écoutez, on verra en tout cas. Merci de votre intervention.
00:41:33 - Merci Laurent d'avoir été avec nous. On marque une courte pause, on va se retrouver après les infos de 13h.
00:41:38 Et continuez à réagir bien sûr 0826 300 300 si vous voulez parler d'actualité ou d'agriculture.
00:41:45 Et là, tout à l'heure, on va parler du Yémen, puisqu'André Bercoff reçoit le journaliste d'investigation Romain Molina.
00:41:50 Restez bien avec nous 0826 300 300 sur Sud Radio.
00:41:54 Patrimoine historique, gastronomie renommée, quartiers animés, festivités culturelles, bouche en Lyonnais, sport et créativité.
00:42:01 Dès le 29 janvier, Sud Radio Parlons Vrai arrive à Lyon sur 105 8.
00:42:05 Connectez-vous aussi avec l'appli Sud Radio et parlons vrai.
00:42:09 Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Les carottes sont cuites. Les carottes sont cuites.
00:42:22 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:42:27 Mes états, je ne suis pas le seul, comme vous le savez.
00:42:32 Avant de parler du Yémen avec Romain Molina et son livre tout à fait passionnant sur la guerre et la guerre des affaires,
00:42:43 on va parler d'une autre affaire, celle d'Amélie Oudea Castera.
00:42:49 Aucun jugement personnel. Et puis juste quelque chose à l'avis, je trouve assez hallucinant, vraiment, je ne comprends pas,
00:42:58 qu'elle ait déjà, elle est ministre des sports.
00:43:01 Bien, il y a dans quelques mois, c'est pas un scoop, les Jeux Olympiques, ils vont se tenir en France, en général à Paris en particulier.
00:43:10 Mais est-ce qu'on trouve qu'il n'y a pas assez de travail à faire avec ça pour qu'on la nomme en même temps ministre de l'éducation nationale ?
00:43:17 Juste une question, l'éducation nationale, c'est pas le ministère des chaussettes reprisées, c'est quand même autre chose.
00:43:24 Alors fallait-il le faire ? Et alors du coup, du coup, effectivement,
00:43:30 depuis qu'elle a été nommée au ministère de l'éducation nationale, elle a parlé, elle a beaucoup parlé, elle s'est excusée, elle s'est rétractée.
00:43:38 Alors Mediapart a fait, qui a fait l'enquête effectivement sur un certain nombre de choses, mais a fait une espèce de résumé,
00:43:47 et on constate quand même, c'est assez étonnant, je veux dire, on pourrait se rire si c'était pas quand même préoccupant,
00:43:55 de voir que tous les jours, tous les jours, il y a eu quelque chose sur, sur ou de, en provenance d'Amélie Oudea Castera.
00:44:05 Je les rappelle rapidement, donc vendredi 12 janvier, Mediapart révèle que les enfants de la nouvelle ministre sont à Stanislas,
00:44:14 c'est l'école Stanislas, établissement privé ultra, alors ultra réac, ça c'est évidemment Mediapart qui le dit,
00:44:20 gauchiste un jour, gauchiste toujours, voilà, épinglés par son inspection.
00:44:26 Bon ben, samedi 13, AOC, donc Amélie Oudea Castera, AOC s'excuse d'avoir lié la scolarisation de ses enfants à Stanislas,
00:44:35 et parce qu'elle avait parlé de paquet d'heures non remplacées à l'école publique Littré où avait été inscrit son aîné.
00:44:42 Bon, alors, heure non remplacée, heure remplacée, grosse discussion, grosse polémique.
00:44:47 Dimanche, l'ancien instit du fils aîné de la ministre à Littré,
00:44:52 prend la parole dans Libération pour dénoncer les explications, d'après elle, fallacieuses de Amélie Oudea Castera.
00:44:59 Bon, là, on comprend, les professeurs ou les instituteurs ou autres se défendent.
00:45:05 Lundi, la ministre est contrainte, alors là c'est quand même plus préoccupant pour elle,
00:45:11 la ministre est contrainte de reconnaître que son fils n'a en réalité passé que 6 mois en maternelle à Littré, à l'école publique Littré.
00:45:17 6 mois, c'est vraiment difficile pour se faire une idée complète de ce qui se passe dans l'école publique,
00:45:23 même s'il y a beaucoup de choses à dire dans l'école publique.
00:45:25 Mardi, on continue, tous les jours, AOC sera à Littré,
00:45:31 donc, Média Porte publie un rapport d'inspection accablant sur Stanislas,
00:45:36 jusqu'ici, caché par les ministres Attal et Oudea Castera.
00:45:41 Mercredi, sur France 2, AOC minimise les accusations visant l'établissement
00:45:47 et affirme qu'un seul cas d'homophobie est relevé dans le rapport d'inspection, ce qui est faux.
00:45:52 Voilà, ça continue, jeudi 18,
00:45:56 interrogée par Média Porte sur son conflit d'intérêt dans le suivi du dossier,
00:46:00 AOC annonce qu'elle se déporte désormais des sujets relatifs à Stanislas,
00:46:04 donc elle ne s'occupe plus de Stanislas, même en tant que ministre de l'Education nationale.
00:46:09 Ça fait quand même beaucoup...
00:46:11 Alors, le parquis de Paris confirme qu'une enquête visant Stanislas a été ouverte à l'automne dernier
00:46:17 pour injures publiques en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre,
00:46:22 après un signalement de l'inspection.
00:46:24 Samedi, Média Porte, et encore lui, révèle que le fils de la ministre
00:46:30 a bénéficié d'un système de contournement de parcours sup' à Stanislas.
00:46:34 Sans compter, parce que ce n'est pas fini encore, évidemment,
00:46:38 sans compter, évidemment, le problème de la rémunération de Amélie Oudea Castera
00:46:48 quand elle était présidente directrice générale de la Fédération Française de Tennis.
00:46:52 Elle l'a été de 2021 à 2022.
00:46:55 Et elle a touché, notre chère AOC, 400 000 euros bruts annuels
00:47:02 et 100 000 euros de primes d'objectifs.
00:47:05 C'est-à-dire, alors là vraiment ça dépasse Amélie Oudea Castera,
00:47:10 ça veut dire qu'une directrice de la Fédération Française de Tennis,
00:47:14 je veux bien que ça demande un travail,
00:47:17 touche 500 000 euros par an.
00:47:21 500 000 euros par an.
00:47:23 Ben quand même, ça paraît, je ne sais pas,
00:47:26 moi il y a beaucoup de patrons français qui ne touchent pas ça,
00:47:29 alors vous allez me dire qu'il y a des footballeurs qui touchent 10 fois ça,
00:47:32 mais enfin, présidente de la Fédération Française de Tennis,
00:47:35 ce n'est pas comme être sur le terrain en train de taper le ballon.
00:47:38 Donc tout ça fait beaucoup, alors écoutez,
00:47:41 on ne va pas charger la mule, comme on dit,
00:47:44 on ne va pas la charger de tous les péchés,
00:47:47 mais quand même, encore une fois, ce que je trouve hallucinant, je répète,
00:47:51 comment quelqu'un qui est ministre des sports et qu'on garde comme une des sports,
00:47:57 on lui donne un plus, et c'est ça pour moi peut-être,
00:48:00 je dirais l'un des sujets les plus vraiment motifs d'inquiétude,
00:48:05 c'est qu'on la nomme au ministère de l'Éducation Nationale,
00:48:07 sans lui enlever le ministère des Sports.
00:48:09 Et bien franchement, c'est assez surréaliste, ça s'appelle gouverner.
00:48:13 13h09 sur Sud Radio, face à face, aujourd'hui André Bercoff,
00:48:23 vous recevez Romain Molina, journaliste indépendant et surtout auteur de ce livre
00:48:27 qu'on vous recommande, "Yémen, les guerres des bonnes affaires, Al Qaïda, Total et ONU,
00:48:31 pillage organisé", c'est publié aux éditions Exuvie.
00:48:35 Bonjour Romain Molina.
00:48:36 Bonjour à vous, et merci pour l'invitation.
00:48:38 Écoutez, d'abord Romain Molina, je voulais vous dire que votre livre,
00:48:42 je l'ai lu avec vraiment beaucoup de, non seulement de plaisir,
00:48:45 mais beaucoup d'intérêt.
00:48:46 Je trouve que, vous l'avez fait avec Boutaine à Faro,
00:48:49 que vous nous en parlerez, mais en général, voilà,
00:48:54 les guerres, les guerres lointaines, on ne s'en occupe pas.
00:48:56 Il y a en général d'ailleurs des 300 000, des millions de morts,
00:49:00 je ne parlerai pas du Cambodge et autres.
00:49:03 Oui, mais c'est loin, vous savez, cette espèce de cliché,
00:49:06 non seulement usagé, mais assez obscène,
00:49:10 qui consiste à dire plus c'est loin, moins ça intéresse, voilà,
00:49:13 et quand c'est prêt, évidemment, et quand c'est sujet à polémique,
00:49:16 là, ça intéresse.
00:49:17 Alors, le Yémen.
00:49:18 Et le Yémen, on en parle de temps en temps,
00:49:20 Paul Nyssen avait écrit un livre magnifique qui s'appelle "Aden Arabi",
00:49:23 il y a très très très très longtemps de ça.
00:49:25 Et puis, on en parle, pourquoi ?
00:49:28 Parce que le Yémen, on s'est aperçu que le Yémen,
00:49:30 et bien c'est Golfe d'Aden, c'est la mer Rouge,
00:49:34 c'est le détroit de Pabel Menden,
00:49:36 et la mer Rouge, ça amène à quoi ?
00:49:37 Au canal de Suez.
00:49:38 Et on s'est aperçu récemment qu'un certain nombre de navires,
00:49:41 de navires marchands, avaient été bloqués,
00:49:44 que il y a la guerre avec les outils du Yémen,
00:49:47 et dans le cadre de la guerre du Moyen-Orient,
00:49:50 et du conflit Israël-Palestine-Gaza,
00:49:54 et bien il y a eu effectivement bombardements et attentats
00:49:59 avec une marine américaine qui se fait de plus en plus pressante,
00:50:02 et du coup, alors on parle du Yémen, on découvre les outils,
00:50:06 et votre livre, en fait, il va beaucoup plus loin,
00:50:09 il raconte cette guerre des bonnes affaires,
00:50:12 et vous parlez vraiment d'informations,
00:50:15 vous vous bourrez d'informations,
00:50:17 d'abord, qu'est-ce que vous...
00:50:18 Je rappelle que vous êtes journaliste indépendant,
00:50:20 vous travaillez pour beaucoup de journaux américains,
00:50:24 de télévision comme CNN, Washington Post et autres,
00:50:27 qu'est-ce qui vous a amené au Yémen d'abord Romain Moulinard ?
00:50:30 - Bon déjà, je vous remercie de vous intéresser à la question,
00:50:33 parce que comme vous l'avez dit,
00:50:35 malheureusement on en parle très peu,
00:50:37 par un prisme différent du Yémen.
00:50:39 Je rappelle qu'on a parlé énormément du Yémen,
00:50:41 suite à l'assassinat terrible d'un journaliste saoudien,
00:50:44 Hamal Rashougi, il y a quelques années,
00:50:46 ce qui avait mis en lumière le Yémen,
00:50:48 par le prisme de l'intervention saoudienne,
00:50:50 mais pas par le prisme yéménite.
00:50:52 Alors pourquoi ?
00:50:53 Tout simplement parce que je m'intéresse à ce qui se passe dans le monde entier,
00:50:55 et j'ai eu la chance de faire un reportage en Inside,
00:50:58 avec la sélection de football du Yémen,
00:51:00 quand ils étaient au Bahreïn,
00:51:01 et qu'ils jouaient l'Arabie Saoudite,
00:51:02 c'était quelques jours avant les attaques sur Aramco,
00:51:05 en Arabie Saoudite.
00:51:07 Donc j'ai commencé comme ça,
00:51:08 avec une bouteille de Nafarot,
00:51:09 une yéménite qui a dû s'exiler malheureusement,
00:51:11 par les menaces de mort,
00:51:12 en Malaisie notamment,
00:51:14 et donc on a interrogé entre 100 et 200 personnes
00:51:16 pour faire cet ouvrage,
00:51:17 qui comme vous le dites,
00:51:18 aujourd'hui on se rappelle de la position stratégique du Yémen,
00:51:21 parce qu'en effet,
00:51:22 il borde l'une des routes maritimes les plus usitées dans le commerce mondial,
00:51:25 bien sûr.
00:51:26 Tandis qu'en fait,
00:51:27 il y a une guerre abominable,
00:51:28 qui était une guerre civile,
00:51:29 qui s'est régionalisée,
00:51:30 et internationalisée depuis plus de 8 ans et demi désormais,
00:51:33 il y a plusieurs guerres à l'intérieur même de la guerre,
00:51:35 et là aujourd'hui,
00:51:36 ça redevient un peu au centre de l'échiquier mondial,
00:51:38 même si je tiens quand même à tempérer,
00:51:40 on oublie les dynamiques yéménites,
00:51:43 ce que je vous expliquerai tout à l'heure,
00:51:45 mais on va se remonter bientôt,
00:51:46 ces prochains jours et semaines,
00:51:47 à une guerre du pétrole et du gaz au Yémen,
00:51:49 à laquelle la France, de fait,
00:51:51 va être impliquée par les investissements que Total a réalisés il y a désormais plus de 20 ans.
00:51:55 - Alors justement,
00:51:56 vous parlez de tout cela,
00:51:57 et c'est vraiment passionnant,
00:51:58 je le dis pour ceux qui s'intéressent,
00:51:59 et franchement,
00:52:00 c'est beaucoup plus intéressant qu'un remaniement ministériel,
00:52:03 tous ceux qui s'intéressent à ce qui se passe,
00:52:05 à la géopolitique du monde,
00:52:06 on ne peut pas ignorer le Yémen,
00:52:08 d'ailleurs on ne pouvait pas ignorer le Myan,
00:52:10 juste un mot Romain Moulinas,
00:52:11 ces guerres civiles qu'il y a eu depuis 10 ans,
00:52:13 avec l'Arabie Séoudite,
00:52:14 enfin, il y a la guerre civile,
00:52:15 puis l'intervention de l'Arabie Séoudite, etc.
00:52:18 On fait combien de morts et de blessés ?
00:52:20 On sait à peu près ?
00:52:21 Parce que ça, on n'en parle pas.
00:52:22 - Les derniers chiffres de l'ONU,
00:52:24 qui datent d'il y a quasiment deux ans,
00:52:26 estiment à plus de 377 000,
00:52:28 donc aujourd'hui on va être à peu près à 400 000,
00:52:30 des millions de déplacés,
00:52:31 et sans compter des conditions humaines absolument épouvantables,
00:52:34 et le nombre de gens qui sont disparus,
00:52:37 dont on n'a jamais retrouvé le corps.
00:52:39 - Oui, c'est ça qui est tout à fait terrifiant,
00:52:41 ça on n'en parle pas, effectivement,
00:52:43 on choisit ses victimes,
00:52:45 on a les bonnes victimes et les mauvaises victimes,
00:52:47 les mauvaises victimes, on les oublie.
00:52:48 On en reparle tout de suite avec Romain Moulinat,
00:52:52 après cette toute petite pause.
00:52:53 A tout de suite.
00:52:54 - Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:52:58 - Vous nous faites vivre les matchs,
00:52:59 la façon dont vous les commentez,
00:53:00 que ce soit la Pro D2 ou le Top 14,
00:53:02 c'est que du bonheur.
00:53:03 Voyez, il n'y a pas besoin d'y voir avec vous,
00:53:04 c'est comme si on y était, quoi, voilà.
00:53:05 - Sud Radio, parlons vrai.
00:53:09 Ici Sud Radio.
00:53:11 Les Français parlent au français.
00:53:16 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:53:19 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:53:22 - Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:53:25 - Et nous sommes avec Romain Moulinat,
00:53:27 journaliste indépendant, journaliste d'enquête,
00:53:29 d'investigation, comme on dit,
00:53:32 et c'est beau qu'il y ait des journalistes d'investigation,
00:53:34 parce que la catégorie se fait de plus en plus rare,
00:53:38 hélas, hélas, mais enfin,
00:53:40 il y en a beaucoup qui font un travail formidable.
00:53:42 Yémen, la guerre des bonnes affaires aux éditions exuvies.
00:53:46 Romain Moulinat, peut-être juste rapidement,
00:53:49 dire à nos éditeurs,
00:53:51 le Yémen est indépendant du Pic-Camp,
00:53:54 combien d'habitants, juste pour bien présenter,
00:53:56 voilà, le théâtre des opérations.
00:53:59 - Je comprends.
00:54:01 C'était un pays qui était morcelé,
00:54:03 qui était divisé entre le Yémen du nord et le Yémen du sud,
00:54:06 qui, pendant la guerre froide, était le seul régime arabe
00:54:09 directement rattaché à l'URSS,
00:54:11 le seul régime marxiste des pays arabes.
00:54:13 - Ah oui, rattaché à l'URSS, oui, tout à fait.
00:54:16 - Exactement, avec sa capitale, Aden,
00:54:18 et avant, ils étaient une colonie britannique.
00:54:20 Donc le nord, lui, était dirigé par un imamah de confession zaïdite,
00:54:24 le zaïdisme étant une branche du schisme,
00:54:26 globalement, pour faire simple.
00:54:27 Et dans les années 90, au tout début,
00:54:29 il y a eu une unification des deux Yémens,
00:54:31 notamment pour des raisons économiques,
00:54:33 donc ça n'a pas tellement duré,
00:54:34 parce que dès 94, les sudistes ont tenté de faire sécession,
00:54:37 et le pouvoir central, dirigé par Ali Abdullah Saleh,
00:54:39 qui restait au pouvoir pendant plus de 30 ans,
00:54:41 avait utilisé des anciens moudjaïdines
00:54:43 qui étaient partis en Afghanistan pour chasser les communistes,
00:54:46 donc des anciens membres qui, ensuite, rejoignent Al-Qaïda,
00:54:48 les a busés dans l'armée centrale afin,
00:54:50 excusez-moi l'expression, de botter les fesses des sudistes,
00:54:52 et ça a commencé, donc, dès les années 90,
00:54:54 le double jeu du gouvernement central yéménite avec Al-Qaïda,
00:54:57 et il s'en est sorti que pendant quasiment 20 ans.
00:55:00 On s'est servi d'Al-Qaïda au Yémen
00:55:02 afin de récupérer des fonds au niveau international.
00:55:04 Comme le dit Gregory Johnson, un excellent écrivain américain,
00:55:07 "Pas d'Al-Qaïda = pas d'aide internationale".
00:55:09 Donc c'est pour ça qu'au Yémen,
00:55:10 on a toujours eu un peu d'Al-Qaïda,
00:55:11 sans savoir ce qui était vrai.
00:55:14 On brandissait l'Al-Qaïda pour dire "Attention,
00:55:17 on a besoin de l'aide internationale", c'était ça.
00:55:19 Et les Américains donnaient des aides
00:55:21 quand il y avait une menace, potentiellement.
00:55:23 Et d'ailleurs, ce qui est très ironique dans les guerres qu'on voit aujourd'hui,
00:55:26 c'est que toutes les parties disent "Combattre le terrorisme Al-Qaïda".
00:55:29 Donc en fait, Al-Qaïda, c'est l'idiot utile de la guerre au Yémen.
00:55:32 Parce que pour légitimer les actions sur le terrain des différents belligérants,
00:55:36 qui utilisent des centres de détention, de torture, ou que sais-je encore,
00:55:39 des arrestations arbitraires et massacres,
00:55:41 toutes les parties ont déclaré dans le conflit "Combattre Al-Qaïda".
00:55:44 - Oui, bien sûr.
00:55:45 - Pour un autre.
00:55:46 - L'hypocrisie est un hommage que l'on le visse à la vertu.
00:55:50 Ce n'est pas très étonnant.
00:55:52 Alors, vous avez, dans votre livre, vous racontez beaucoup de choses d'abord.
00:55:55 Il y a une chose formidable, vraiment, que j'ai beaucoup aimé,
00:55:57 c'est que vous commencez par Hilal Hajj, un sportif adepte du Kung-Fu.
00:56:04 C'est-à-dire, vous montrez aussi l'autre côté du Yémen.
00:56:06 Le Yémen, ce n'est pas seulement des guerriers et des tribus qui se massacrent,
00:56:09 ce sont évidemment des hommes, des femmes, des enfants,
00:56:12 des gens qui essayent de vivre dans cet univers très compliqué.
00:56:15 Et puis, comme vous dites, c'est un pays "pauvre",
00:56:18 qui n'a pas de matière première, par rapport à l'Arabie Séoudite,
00:56:22 par rapport à tout le reste, c'est bien ça.
00:56:24 Exactement, c'est le pays le plus pauvre du Golfe, on va dire, à ce niveau-là.
00:56:28 Alors, ils ont des ressources pétrolières, notamment de gaz,
00:56:31 mais elles sont infimes en comparaison de ses voisins.
00:56:34 Par contre, c'est un pays déjà historique.
00:56:36 C'est l'Arabie Heureuse, comme on l'appelait à l'époque.
00:56:38 C'est une véritable civilisation.
00:56:40 Il y a beaucoup d'agriculture, parce que c'est l'Arabie Fertile, surtout.
00:56:42 On ne peut jamais l'oublier.
00:56:43 C'est même ça, la première traduction du Yémen, l'Arabia Félix.
00:56:46 Donc, il y a des choses, mais le problème, c'est que ça a souvent été victime
00:56:49 d'une certaine instabilité.
00:56:50 Après, vous avez du café, de la mocha, le miel.
00:56:53 Il y a plein de choses au Yémen, mais c'est vrai qu'économiquement,
00:56:56 c'est un pays qui n'est pas développé comme ses voisins,
00:56:58 qui se rapproche, on va dire, d'une économie un peu comme la corde de l'Afrique voisine.
00:57:02 Enfin, c'est-à-dire Djibouti et tout cela.
00:57:04 Pourquoi j'ai commencé sur ce jeune champion de Kung-Fu yéménite ?
00:57:08 C'est en interrogeant tous ses proches.
00:57:10 Avec Goutaina, on a eu sa fiancée, ses parents, ses entraîneurs, ses frères, etc.
00:57:14 Parce que c'est un peu le symbole de cette tragédie.
00:57:16 Souvent, quand on parle de l'Irak, c'était pareil, du Yémen, on parle de chiffres.
00:57:20 Il y a tant de morts, etc.
00:57:21 On a l'impression qu'on réduit ces gens-là à des statistiques.
00:57:24 Alors qu'au final, ce sont des enfants, ce sont des pères, ce sont des maris,
00:57:27 ce sont des êtres humains comme vous et moi.
00:57:29 L'idée, c'était d'humaniser un peu tout cela.
00:57:31 Et cet homme, ce grand champion qui est finalement mort dans la Méditerranée,
00:57:34 on a voulu un peu lui rendre hommage parce que malheureusement,
00:57:37 celui qui aurait dû briller au niveau international pour porter haut et beau
00:57:41 les couleurs du Yémen, malheureusement,
00:57:43 il est mort à quelques mètres des colonnes d'Hercule à l'époque
00:57:46 et a été ramené en héros à Sanaa.
00:57:48 Donc je trouvais que c'était un beau symbole de cette période.
00:57:50 - Et puis il faut dire aussi, parce que moi je suis allé à Sanaa,
00:57:52 quelle beauté, quelle beauté de ville.
00:57:54 Enfin, il y a très longtemps, je suis allé à Sanaa,
00:57:56 quelle beauté de ville, l'art de l'architecture,
00:57:58 c'est absolument magnifique.
00:58:00 - Au patrimoine mondial de l'UNESCO.
00:58:02 - Oui, exact, exact.
00:58:03 Alors, vous tracez les portraits, on va parler des bonnes affaires.
00:58:07 Et je dois dire que une des institutions qui fait de bonnes affaires,
00:58:14 enfin, commençons par balayer devant notre porte, c'est Total.
00:58:17 Le rôle de Total Yémen, c'est tout à fait étonnant, quand on ne connaît pas.
00:58:23 - C'est assez fascinant parce que Total est le premier partenaire économique historique
00:58:27 de l'État yéménite.
00:58:28 En fait, l'État yéménite a voulu s'inspirer de Qatar et l'NG,
00:58:31 donc l'exportation de gaz liquéfié, avec ce qu'ils avaient trouvé.
00:58:35 Et donc finalement, c'est Total qui a récupéré le contrat dans les années 90,
00:58:38 sachant que c'était la seule major, au final, à y aller.
00:58:40 On ne voit pas Chelles, il n'y a pas Chevrolet, etc.
00:58:42 Donc c'est la seule major, on ne voit pas Mitrich Pétroleum.
00:58:45 - Ah oui, la seule major pétrolière allée au Yémen, c'est Total.
00:58:48 - La seule qui a accepté les conditions, c'est-à-dire que notamment dans les conditions,
00:58:51 il y avait l'idée de construire...
00:58:52 En fait, il n'y avait aucune infrastructure pour l'exportation.
00:58:55 Donc c'était non seulement, il fallait construire un pipeline,
00:58:57 plusieurs centaines de kilomètres, parce que finalement,
00:58:59 ils l'ont fait débloquer dans le sud, à La Craf,
00:59:01 mais il fallait tout construire à côté.
00:59:03 Il y avait du stockage, enfin, c'est des investissements absolument colossales,
00:59:06 de plusieurs milliards.
00:59:07 Donc il y a notamment la BNP qui a participé,
00:59:09 et il y avait d'autres actionnaires minoritaires.
00:59:11 Donc ils ont fait quelque chose d'absolument incroyable,
00:59:13 parce que depuis une dizaine ou une quinzaine d'années,
00:59:15 on a quand même une militarisation de l'oil et de l'électricité, si on regarde.
00:59:18 Aujourd'hui, les bases qui vont extraire du pétrole ou du gaz
00:59:21 sont forcément militarisées,
00:59:23 a fortiori, si elles sont dans des zones potentiellement à risque.
00:59:25 Donc ça a été un investissement colossal pour Total.
00:59:27 Et en fait, ce qui a été reproché,
00:59:29 et on publie notamment certains documents
00:59:31 qui avaient été montrés au Parlement yéménite,
00:59:33 c'est les coûts absolument délirants
00:59:35 que Total devait donner comme protection.
00:59:37 On part de centaines de millions par an
00:59:39 aux différentes factions militaires yéménites
00:59:41 sans savoir réellement où l'argent allait.
00:59:43 Donc en fait, il y a eu énormément de problèmes,
00:59:45 il y a eu beaucoup de soucis liés à la corruption
00:59:47 qui ont été dénoncés par plusieurs journalistes yéménites.
00:59:50 Et je tiens à donner une petite anecdote
00:59:52 qui me vient de l'ancien ambassadeur américain
00:59:54 Gérald Feierstein, nommé par Obama au Yémen.
00:59:56 Parce que quand le régime central va s'effondre au Yémen,
00:59:59 ensuite, on a le grand dialogue national
01:00:01 et la communauté internationale va superviser tout ça
01:00:03 pour un nouveau Yémen.
01:00:05 Certains sont pour un fédéralisme.
01:00:07 Et la France, qui doit rédiger la nouvelle constitution,
01:00:09 est farouchement opposée.
01:00:11 C'est les seuls.
01:00:13 Et donc l'ambassadeur américain de l'époque,
01:00:15 Gérald Feierstein, et d'autres me l'ont confirmé,
01:00:17 la blague qui circulait parmi les ambassadeurs,
01:00:19 c'était de dire "ben oui, forcément, ils sont pour".
01:00:21 Parce que s'il y a un fédéralisme avec,
01:00:23 on va dire, cinq mini-États,
01:00:25 et ils vont me recourir en cinq ministères du pétrole au lieu d'un.
01:00:28 Et donc il me le raconte en rigolant.
01:00:30 Et ça a posé beaucoup de problèmes.
01:00:32 D'ailleurs, Total est actuellement en justice.
01:00:34 Il y a une action qui a été menée en France
01:00:36 vis-à-vis de certaines pollutions liées au sol.
01:00:38 Mais il y a également d'autres intérêts beaucoup plus troubles.
01:00:41 Alors évidemment, il y a tout ce côté de l'argent,
01:00:43 où réellement il est passé,
01:00:45 quand on voit, comme je vous le disais depuis le début,
01:00:47 le double jeu qu'a maintenu l'État yéménite avec Al-Qaïda.
01:00:49 Je rappelle que certaines factions qui ont reçu l'argent de Total
01:00:51 ont ensuite fait défection et ont rejoint des groupes.
01:00:53 Les Al-Qaïda.
01:00:55 Alors dites-moi, corruption énorme.
01:00:57 Enfin, vous parlez de la corruption dans ce pays
01:00:59 qui est quand même, évidemment,
01:01:01 à la pauvreté, elle est patente.
01:01:03 Et il y a ce côté, effectivement,
01:01:05 chic-alcaponisation.
01:01:07 C'est-à-dire, vous payez pour votre protection
01:01:09 et vous payez très cher pour votre protection.
01:01:11 Mais Total a voulu faire baisser cela.
01:01:14 Le patron était venu d'ailleurs à Sanaa.
01:01:16 Et ensuite, la politique française, notamment au ministère des Affaires étrangères,
01:01:19 a essayé de se servir lors du printemps yéménite,
01:01:21 on va dire le début du soulèvement yéménite,
01:01:23 qui au début n'était pas politisé.
01:01:25 C'est au même temps que le printemps arabe.
01:01:27 C'est ça.
01:01:29 Et ensuite, après, il va être politisé ce soulèvement,
01:01:31 comme malheureusement dans d'autres pays arabes.
01:01:33 Et au tout début, la France, par l'intervention du ministère des Affaires étrangères,
01:01:35 M. Juppé,
01:01:37 alors que la France a été le soutien numéro un du Yémen
01:01:39 et de ce prénom Al-Abdoulazalé,
01:01:41 durant 20 ans.
01:01:43 Voir le nombre de visites à l'Elysée,
01:01:45 il s'entendait très bien avec Jacques Chirac, etc.
01:01:47 Je rappelle que la compagnie nationale yéménite d'avions
01:01:49 a des Airbus,
01:01:51 pas des Boeing.
01:01:53 Il y a des liens aussi au niveau archéologique,
01:01:55 au niveau culturel, etc.
01:01:57 Et certains des plus grands experts du Yémen sont français.
01:01:59 Laurent Bonnefoy, Franck Mermier, et tant d'autres.
01:02:01 Bref, je finis vite.
01:02:03 Alain Juppé appelle et fait comprendre au président,
01:02:05 en gros, si on renégocie les coups pour total,
01:02:07 on te soutient.
01:02:09 Sauf que l'ancien président du Yémen,
01:02:11 c'est le maître chanteur numéro un.
01:02:13 On n'apprend pas un vieux singe à faire la grimace.
01:02:15 Qu'est-ce qui s'est passé derrière ?
01:02:17 C'est l'une des choses les plus terribles.
01:02:19 La diplomatie française ne m'a jamais répondu à ce sujet.
01:02:21 Mais donc, en gros,
01:02:23 la France fait un espèce de chantage pour aider total
01:02:25 à un président qui, en effet, est en perte de vitesse.
01:02:27 Quelques mois plus tard,
01:02:29 qu'est-ce qu'on voit ?
01:02:31 Trois personnes du Crayon bleu rouge,
01:02:33 qui était une ONG française, d'ailleurs financée par total,
01:02:35 ont été kidnappées officiellement par Al-Qaïda.
01:02:37 Et quelques mois plus tard,
01:02:39 ils seront libérés en échange d'une rançon.
01:02:41 Je tiens juste à dire que ce n'est pas la France
01:02:43 qui a payé cette rançon.
01:02:45 C'est la France qui a payé où cette rançon est allée,
01:02:47 de plusieurs millions.
01:02:49 Et donc, en fait, directement, cette intervention vient par l'énorme bourde
01:02:51 du Quai d'Orsay, qui s'est dit
01:02:53 "Oh là là, au maître chanteur, M. Ali Abdoulassalé,
01:02:55 on va se servir du printemps arabe
01:02:57 pour lui faire baisser les coûts par total."
01:02:59 La moralité de trois personnes a été kidnappée derrière,
01:03:01 soit exemple par Al-Qaïda.
01:03:03 On sait qui a payé la rançon ? Romain Molina, ou pas ?
01:03:05 Ou ça ne peut pas se dire ?
01:03:07 Total.
01:03:09 Mais je ne vais pas les critiquer.
01:03:11 Si ils ne la payent pas, ces gens-là seront peut-être morts.
01:03:13 La vraie question, c'est de savoir
01:03:15 qui a reçu la rançon derrière.
01:03:17 Je dirais juste, et il y a son nom dans le livre,
01:03:19 que c'était l'une des personnes
01:03:21 les plus recherchées par l'OSBI un moment.
01:03:23 Non, c'est tout à fait pas sûr.
01:03:25 Le nom est dans le livre, tout est dans le livre.
01:03:27 Et je suis curieux de savoir, et encore une fois,
01:03:29 je ne vais pas critiquer, parce qu'on a sauvé forcément des vies humaines,
01:03:31 mais pour revenir à la cause. Pourquoi ces gens-là ont été enlevés ?
01:03:33 Et c'est la diplomatie française
01:03:35 qui a fait n'importe quoi au Yémen,
01:03:37 en se disant "Oh là là, en fait,
01:03:39 c'est Total qui dictait, quelque part, la politique étrangère de la France au Yémen,
01:03:41 et c'est assez triste qu'il y ait des vies humaines
01:03:43 qu'on ne sait en pas dire."
01:03:45 On va tout de suite en continuer à en parler
01:03:47 avec Romain Molina, après cette petite pause.
01:03:49 Romain Molina qui est avec nous,
01:03:51 et vous, au 0826 300 300,
01:03:53 vous nous appelez, vous posez vos questions
01:03:55 à notre invité du jour. A tout de suite sur Sud Radio.
01:03:57 Sud Radio, Bercov, dans tous ses états,
01:04:01 midi 14h, André Bercov.
01:04:03 Ici Sud Radio.
01:04:09 Les Français parlent au français.
01:04:11 Les carottes sont cuites.
01:04:15 Les carottes sont cuites.
01:04:17 Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
01:04:19 13h30 sur Sud Radio,
01:04:21 on continue ce Face à Face
01:04:23 avec notre invité exceptionnel aujourd'hui, Romain Molina,
01:04:25 qui vient nous voir pour ce livre,
01:04:27 "Yémen, les guerres des bonnes affaires, Al Qaïda, Total et ONU,
01:04:29 pillage", organisé cette
01:04:31 aux éditions Exuvie.
01:04:33 Alors, on a parlé effectivement des Bakchichs,
01:04:35 mais ce n'est plus des Bakchichs,
01:04:37 ce sont des mannes célestes.
01:04:39 Romain Molina, justement, à un moment donné,
01:04:41 on va parler de beaucoup de choses,
01:04:43 mais vous parlez à un moment donné des frères Kouachi,
01:04:45 vous savez, ceux qui ont massacré effectivement les Wolinskis,
01:04:47 les Charmes et tout ça, Charlie Hebdo,
01:04:49 on s'appelle de Charlie Hebdo,
01:04:51 janvier 2015.
01:04:53 Et ils se sont revendiqués
01:04:55 de Al Qaïda, péninsule arabique,
01:04:57 les frères Kouachi ?
01:04:59 Ils ont fait des camps d'entraînement
01:05:01 exactement au Yémen.
01:05:03 On est sûr de ça ?
01:05:05 Certain.
01:05:07 Juste pour le nom de la personne
01:05:09 qui avait reçu l'argent de la rançon,
01:05:11 c'est Fahd Mohamed Al-Kousso Al-Waqi,
01:05:13 qui était un membre
01:05:15 instrumental de l'attentat contre le navire
01:05:17 américain USS Cole à l'époque,
01:05:19 qui faisait partie des dix terroristes les plus recherchés.
01:05:21 Et je rappelle que l'aide vieille à l'époque offrait
01:05:23 5 millions pour chaque information,
01:05:25 maintenant à sa capture ou à son assassinat.
01:05:27 Et il est toujours...
01:05:29 On sait où il est ?
01:05:31 Je crois qu'il a été tué de plus.
01:05:33 Et je sais que la médiation avait été
01:05:35 faite par un businessman yéménite
01:05:37 qui avait des investissements également en France,
01:05:39 M. Al-Awalaqi, je pense qu'il venait d'une tribu similaire.
01:05:41 Oui, oui.
01:05:43 Mais il n'a pas... Donc Al-Qaïda, en péninsule arabique,
01:05:45 a aussi eu... Donc les frères Kouachi sont venus
01:05:47 pour des camps d'entraînement, ça n'a pas été les seuls.
01:05:49 Il y a eu plusieurs, on va dire, djihadistes
01:05:51 internationaux, d'Amharafékins.
01:05:53 Je rappelle qu'en 2009 ou 2010, je crois,
01:05:55 on avait réussi à faire passer dans un slip brodé
01:05:57 de la poudre explosive
01:05:59 dans l'avion reliant Amsterdam
01:06:01 à Détroit, qui avait fait exploser.
01:06:03 Et en fait, il prend feu lui-même.
01:06:05 Et en fait, cet avion ne prend pas feu,
01:06:07 parce qu'à l'époque, la branche saoudienne d'Al-Qaïda
01:06:09 avait été plus ou moins démantelée
01:06:11 par le ministère de la Défense, Ben Naïf.
01:06:13 C'est pour ça qu'il s'était réfugié notamment au Yémen.
01:06:15 Le Yémen était un peu de l'aspect du dernier refuge.
01:06:17 Lors de la fusion de ces branches-là.
01:06:19 Donc ils ont eu une présence
01:06:21 assez forte au Yémen, quand même, Al-Qaïda.
01:06:23 Ils ont bénéficié de la
01:06:25 porosité,
01:06:27 déjà, de l'État à chasser réellement Al-Qaïda.
01:06:29 Mais après, c'était plus sur des objectifs
01:06:31 vraiment au niveau local.
01:06:33 Est-ce qu'ils avaient une capacité de projection
01:06:35 à bouleverser le monde entier ? Pas forcément.
01:06:37 Ils ont aussi bénéficié d'une autre chose.
01:06:39 C'est les fameux dommages collatéraux.
01:06:41 Les actions américaines dans le Moyen-Orient,
01:06:43 notamment suite à l'invasion de l'Irak,
01:06:45 qui a cargulé malheureusement du Al-Qaïda ici et là.
01:06:47 Et également, toutes les attaques de drones au Yémen
01:06:49 qui ont eu des civils. On a documenté
01:06:51 d'innombrables morts,
01:06:53 notamment des mariés,
01:06:55 des erreurs. Et ces gens-là qu'on a tués,
01:06:57 qu'on a calcinés sous des bombes,
01:06:59 qui n'avaient rien à voir avec Al-Qaïda, des erreurs.
01:07:01 Ces gens-là, non seulement, ils n'auront jamais
01:07:03 de réparation, mais surtout, ils sont morts.
01:07:05 Et donc, vous imaginez, tous ceux qui connaissent,
01:07:07 déjà dans des gens qui n'ont absolument rien,
01:07:09 quasiment, et qui, du coup,
01:07:11 potentiellement, ils ne seront plus à même à rejoindre ce genre de coup.
01:07:13 Bien sûr. Romain Moulinat,
01:07:15 parlons de ce personnage.
01:07:17 C'est incroyable. Salé,
01:07:19 Ali Abdallah Salé, le potentat,
01:07:21 enfin, en tout cas, pendant 30 ans,
01:07:23 pendant plus de 30 ans, 33 ans.
01:07:25 C'était quelle personnalité ? C'était quoi ?
01:07:27 Vous en parlez ? Enfin, vous traissez un
01:07:29 portrait très intéressant.
01:07:31 On avait énormément
01:07:33 de gens qui ont parlé de lui. Alors, déjà,
01:07:35 à la base, c'est un colonel illettré.
01:07:37 C'est-à-dire que quand il récupère le pouvoir au Yémen du Nord,
01:07:39 à l'époque, il n'avait pas encore l'unification,
01:07:41 il y a une succession d'assassinats
01:07:43 de près dans le Yémenite, au nord comme au sud.
01:07:45 Tout le monde s'est dit, lui, il ne va pas faire plus de 6 mois.
01:07:47 Sachant qu'on va dire que c'est le seul fait d'armes,
01:07:49 ou que le fait qu'il ne savait ni lire, ni écrire,
01:07:51 c'était qu'en fait,
01:07:53 il était connu pour avoir commencé une carrière
01:07:55 de contrebande de whisky,
01:07:57 lorsqu'il dirigeait une cargaison vers Moca.
01:08:00 Et d'ailleurs, il y avait Wikileaks, qui avait révélé quelques télégrammes
01:08:02 intéressants où il disait, en gros,
01:08:04 il faisait comprendre, en gros, les gens de Djibouti,
01:08:06 je ne veux pas de trafic d'armes, mais si bon, ils trafiquent du whisky,
01:08:08 bon, au moins, ils ramènent du bon.
01:08:10 Donc, le surnom, d'ailleurs, les Américains l'appellent le colonel
01:08:12 Johnny Walker, pour la petite anecdote.
01:08:14 Donc, ce monsieur-là, tout le monde pensait qu'ils allaient
01:08:16 entre guillemets le manipuler aisément,
01:08:18 sauf qu'en fait, c'est un redoutable animal politique
01:08:20 qui a toujours, en fait, c'est toujours servi d'un groupe
01:08:23 du divisé pour mieux régner.
01:08:25 À un moment donné, il s'est servi du soutien saoudien,
01:08:27 à un moment donné, ça a été avec les frères musulmans,
01:08:29 donc le parti Isla, et en fait, il a toujours monté les uns
01:08:31 un peu contre les autres.
01:08:33 Et dans cette idée, on va dire, du chantage permanent
01:08:35 pour récupérer plus d'aide,
01:08:37 j'ai eu énormément de conversations avec des officiels américains,
01:08:40 et ces fois, c'était à mourir de rire, parce qu'en fait,
01:08:42 ils pensaient qu'à une chose, c'était récupérer de l'argent.
01:08:44 Et d'ailleurs, je crois qu'une enquête a été ouverte à Paris
01:08:46 il y a quelques années sur les biens mal acquis par sa famille
01:08:48 et ceux des oligarques autour.
01:08:50 Donc c'est quelqu'un qui a réussi à perdre au pouvoir
01:08:52 de manière incroyable sans se faire tuer.
01:08:54 Il y a eu plusieurs tentatives d'assassinat,
01:08:56 une où il a failli rester d'ailleurs.
01:08:58 Et puis, c'est quand même ce monsieur qui est, on va dire,
01:09:00 en grande partie responsable du chaos aujourd'hui,
01:09:02 parce que lorsqu'il perd le pouvoir finalement,
01:09:04 et qu'il doit rendre le trône, on va dire ça comme ça,
01:09:06 à M. Hadi, qu'est-ce qu'il va faire derrière ?
01:09:08 Il va s'allier avec ses ennemis absolus,
01:09:10 qui sont donc les fameux Houthis dont on va parler aujourd'hui.
01:09:12 - Les fameux Houthis, oui, on va en parler, oui.
01:09:14 - Et parce que de 2004 à 2011,
01:09:16 il y a quand même six guerres dans le nord du Yémen
01:09:18 faites par l'État central, donc par Ali Abou Lasalle et contre les Houthis.
01:09:20 Des guerres terribles, abominables.
01:09:22 Mais pareil, il y a eu un blackout médiatique.
01:09:24 Et donc après avoir essayé de les tuer pendant des années et des années,
01:09:26 tout en les laissant un peu en vie,
01:09:28 parce qu'ils avaient une capacité de nuisance.
01:09:30 Parce que pas de houthis, pas de possibilité
01:09:32 de récupérer des fonds de l'Arabie Saoudite à côté.
01:09:34 Donc il ne faut pas les exterminer,
01:09:36 comme pas d'Al-Qaïda,
01:09:38 pas de possibilité de l'aide internationale.
01:09:40 Ils sont redoutables.
01:09:42 - Et donc ces Houthis-là,
01:09:44 s'ils ont pu avoir récupéré
01:09:46 le nord du pays et la capitale Sana,
01:09:48 en 2014, c'est parce qu'ils ont bénéficié
01:09:50 de l'aide de l'ancien président qui avait gardé tous ses contacts
01:09:52 dans l'appareil, notamment militaire
01:09:54 et de la sécurité. Et derrière...
01:09:56 - Alors Romain Molina, aujourd'hui,
01:09:58 on parle beaucoup des Houthis,
01:10:00 depuis quelques mois
01:10:02 avec ce qui se passe.
01:10:04 Au fond, les Houthis, c'est quoi
01:10:06 exactement, juste vous en parler ?
01:10:08 C'est des chiites ?
01:10:10 Ce sont des chiites, en fait ?
01:10:12 - Oui, c'est des Haïdites, exactement,
01:10:14 qui ont un courant du chiisme.
01:10:16 Mais surtout, ils se décrivent, eux,
01:10:18 avant ça, comme des Saddâs ou des Hachimites,
01:10:20 c'est-à-dire des descendants directs du prophète.
01:10:22 - D'accord. - Ceux qui leur octoraient
01:10:24 un droit suprême pour gouverner.
01:10:26 - D'accord. - C'est vraiment très, très important.
01:10:28 C'est-à-dire qu'ils font la différence à ce niveau-là.
01:10:30 Et si vous êtes un partisan des Houthis,
01:10:32 mais que vous n'êtes pas un Hachimite,
01:10:34 vous êtes un Zimbel, c'est-à-dire que vous êtes un citoyen
01:10:36 de deuxième place. Je leur rappelle que quand ils ont récupéré
01:10:38 le pouvoir, l'une des premières choses qu'ils ont faites, c'était de ramener
01:10:40 l'impôt pour tous les non-Hachimites.
01:10:42 C'est-à-dire que si vous n'êtes pas un descendant
01:10:44 du prophète, vous devez donner quelque chose.
01:10:46 Alors ensuite, c'est un mouvement qui s'est fondé
01:10:48 dans les années 90. À l'époque,
01:10:50 on appelait ça les "jeunes croyants".
01:10:52 C'était, on va dire, assez marginal.
01:10:54 Parce qu'en fait, il faut comprendre que le nord du Yémen,
01:10:56 c'est le bastion, on va dire, du zaïdisme.
01:10:58 Et également, la communauté juive yémenite,
01:11:00 d'ailleurs, et en fait, il y a eu un bouleversement
01:11:02 dans les années 80, c'est-à-dire qu'on a mis
01:11:04 des instituts salafistes.
01:11:06 Et donc, deux visions de l'islam complètement opposées.
01:11:08 Donc, il y a un bouleversement de l'équilibre
01:11:10 religieux dans le nord du Yémen, ce qui a amené,
01:11:12 on va dire, un revivalisme, alors comme ça,
01:11:14 reviviscence de l'identité
01:11:16 du zaïdisme. Parce que je rappelle qu'avant, pendant des siècles,
01:11:18 le Yémen du nord était dirigé par un imamat de profession
01:11:20 zaïdite. Donc à la base, ça se passe comme ça.
01:11:22 Ensuite, le fondateur Hussein al-Outi,
01:11:24 donc il a été député un petit peu, mais comme je dis,
01:11:26 c'est un moment très marginal. Sauf que bon,
01:11:28 de par les interventions ici et là, notamment la seconde
01:11:30 antifahda en Palestine et le 11 septembre,
01:11:32 il va gagner en popularité par ses prêches
01:11:34 et commencer à inquiéter un peu le pouvoir central
01:11:36 qui va lui déclarer la guerre en 2014.
01:11:38 - Et donc aujourd'hui, les Outi sont au pouvoir.
01:11:40 - Ils contrôlent
01:11:42 le nord du pays,
01:11:44 une grande partie du littoral sur la mer Rouge
01:11:46 et également la capitale Sanaa. Ils contrôlent en fait
01:11:48 la zone où il y a deux tiers des habitants,
01:11:50 parce que le sud est beaucoup plus grand.
01:11:52 En fait, vu qu'il y a beaucoup de déserts et de montagnes,
01:11:54 en fait, il est dépeuplé.
01:11:56 Donc là, ils veulent récupérer les zones pétrolifères.
01:11:58 - Oui, c'est ça. - À Marème.
01:12:00 Et à Chabois, parce qu'ils ne contrôlent pas.
01:12:02 Donc s'ils veulent une économie pérenne pour l'avenir,
01:12:04 ils sont obligés de les récupérer. Et dans le même temps,
01:12:06 je le rappelle, parce que là, en effet,
01:12:08 ils ont beaucoup agi sur la mer Rouge,
01:12:10 en se servant de ce qui se passe en Palestine.
01:12:12 Alors, il y a deux points. Le premier, c'est que
01:12:14 la Palestine a toujours été un fondement de leur
01:12:16 idéologie. C'est-à-dire que le slogan des Outi,
01:12:18 c'est "Mort aux États-Unis,
01:12:20 mort à Israël, malédiction sur les Juifs,
01:12:22 gloire à l'Islam".
01:12:24 Je crois que c'est quelque chose comme ça.
01:12:26 "Death to America, death to Israel".
01:12:28 Et ça, ils le mettent de partout.
01:12:30 Et ça, alors, historiquement, on dit que ça a été prononcé
01:12:32 lors de la seconde antifada, d'autres disent que c'est
01:12:34 après le long de septembre. Dans tous les cas, ça a toujours
01:12:36 été très fort à ce niveau-là,
01:12:38 leur discours. Donc il y a une idéologie sur
01:12:40 la Palestine, oui. Par contre, derrière,
01:12:42 ils récupèrent ce qu'ils sont en train de faire en mer Rouge,
01:12:44 où ils disent, parce qu'ils auraient
01:12:46 un regain de popularité incroyable dans le monde arabe,
01:12:48 mais également au niveau local, pour recruter davantage
01:12:50 de troupes, pour faire ce qu'ils eux-mêmes appellent
01:12:52 le "Saint-Djihad". Ils ont publié des clips
01:12:54 promotionnels là-dessus, et qu'est-ce qu'on voit depuis quelques semaines ?
01:12:56 Eh bien, ils sont en train d'amener
01:12:58 ces jeunes troupes vers les zones pétrolifères
01:13:00 et vers les zones qu'ils ne contrôlent pas, et donc on va voir
01:13:02 ces prochaines semaines, une nouvelle étape de la guerre du Yémen
01:13:04 au niveau interne, où en fait, on se serbe
01:13:06 ce qui se passe en Palestine pour des objectifs
01:13:08 militaires. - Militaires, là, oui. Mais
01:13:10 quid de l'intervention américaine, là-bas,
01:13:12 en mer Rouge ? - Ils n'attendaient que ça.
01:13:14 Les Houthis, ça fait des années qu'ils cherchent
01:13:16 à attirer l'attention américaine, parce que quelque part,
01:13:18 ça légitime leur présence, etc.
01:13:20 Et il y a ce côté aussi martyr qu'ils veulent
01:13:22 vraiment mettre en avant. Je rappelle que
01:13:24 leur fondateur, Hussein al-Houthi, a été tué en 2004
01:13:26 dans une grotte, et en fait, aujourd'hui,
01:13:28 quand vous êtes un journaliste étranger ou autre, il y a comme un espèce
01:13:30 de pèlerinage, on vous amène voir où il est mort,
01:13:32 dans la cave de Salman, c'est près de la frontière saoudienne,
01:13:34 et en fait, ils le considèrent
01:13:36 comme presque un deuxième
01:13:38 Karbala. Donc Karbala, pour Ashura, c'est la mort
01:13:40 de l'imam Hussein, figure de...
01:13:42 - J'y suis, c'est sûr. - Exact.
01:13:44 Et en plus, ils vont vous dire, mais regardez, il s'appelait également Hussein.
01:13:46 - Alors justement... - En fait, c'est là l'intervention américaine,
01:13:48 qui leur permet de se victimiser,
01:13:50 de passer pour des martyrs encore,
01:13:52 et pour le coup, juste une chose, qu'est-ce que les Américains
01:13:54 pensent régler avec des bombardements ? La coalition arabe
01:13:56 a amené des bombardements pendant des années au Yémen,
01:13:58 c'était un désastre absolu niveau humain, est-ce que les Houthis ont été
01:14:00 moins forts ? Pas du tout. - Terrible.
01:14:02 - Qu'est-ce que ça a donné ? - Si vous dites, oui, ils ont massacré, comme vous dites,
01:14:04 300 à 400 000 personnes, c'est hallucinant.
01:14:06 - Les Émirats
01:14:08 aussi sont intervenus. - Oui.
01:14:10 - Romain Moulinard... - Il ne faut pas oublier qu'ils étaient conseillés
01:14:12 et armés par les superpuissances internationales,
01:14:14 entre le Premier Ministre des Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France.
01:14:16 - Oui, c'est ça.
01:14:18 On se bat toujours
01:14:20 par ces guerres par procuration,
01:14:22 mais pour les bonnes affaires, comme vous dites vous-même.
01:14:24 Mais,
01:14:26 dites-moi, alors, financer, financement, c'est l'Iran ?
01:14:28 Complètement, ou pas ?
01:14:30 - L'Iran est derrière, totalement,
01:14:32 l'Iran est derrière le mouvement. Alors,
01:14:34 au début, ils y étaient, mais pas non plus présents
01:14:36 comme aujourd'hui. En fait, ils ont,
01:14:38 notamment, au fil des années, leur investissement
01:14:40 a été crescendo. Et, en fait,
01:14:42 là où les Iraniens, ce qu'ils ont réussi à faire, c'est ramener par
01:14:44 la contrebande des armes au Yémen.
01:14:46 Donc, en fait, comment ils font ?
01:14:48 Ils se servent, notamment, des ports d'accord de l'Afrique,
01:14:50 notamment Berbera en Somalie,
01:14:52 aussi un Djibouti et Assab, si je ne dis pas de bêtises,
01:14:54 en face. Et donc, en fait, de ces ports-là,
01:14:56 il y a des petits bateaux, notamment des tonniers,
01:14:58 qui, ensuite, vont accoster sur
01:15:00 différents ports yéménites contrôlés, désormais par les Houthis,
01:15:02 afin d'amener un certain matériel
01:15:04 et aussi un savoir-faire. - Un mouvement, ok.
01:15:06 - Il y a des échanges, évidemment, que l'Iran est derrière les Houthis,
01:15:08 mais les Houthis ont bénéficié surtout
01:15:10 des erreurs multiples,
01:15:12 et donc, on va dire, du manque d'union des autres parties
01:15:14 yéménites et de la coalition arabe,
01:15:16 et surtout du fait que l'ancien président leur a donné
01:15:18 l'exil du royaume. Et sans ça, jamais,
01:15:20 jamais, jamais, ils n'auront récupéré la capitale.
01:15:22 Et vu qu'on regardait le Yémen sur le prisme de l'antiterrorisme
01:15:24 et le prisme d'Al-Qaïda uniquement,
01:15:26 on a oublié les dynamiques yéménites.
01:15:28 Et aujourd'hui, pourquoi on parle du Yémen ? On ne parle pas parce que
01:15:30 il y a des gros problèmes, il y a encore la guerre dans ce pays.
01:15:32 On en parle parce que ça perturbe l'activité commerciale.
01:15:34 - C'est ça, absolument. - Au niveau international.
01:15:36 - Ça perturbe le trafic commercial, oui, bien sûr.
01:15:38 C'est pour ça qu'on en parle, c'est clair.
01:15:40 - Mais il y a des dirigeants aussi.
01:15:42 - Et alors justement, pour revenir
01:15:44 non seulement à
01:15:46 Hilal El-Hajj
01:15:48 et puis les autres,
01:15:50 le peuple, alors,
01:15:52 c'est assez terrifiant, c'est-à-dire que
01:15:54 depuis des décennies, ce peuple
01:15:56 se fait soit massacrer,
01:15:58 soit assis en silence,
01:16:00 soit se fait manipuler.
01:16:02 Comment vous êtes allé,
01:16:04 et puis vous avez parlé effectivement
01:16:06 avec Boutania Farouk,
01:16:08 mais c'est la résignation,
01:16:10 c'est l'air qu'il subit,
01:16:12 et puis voilà, et ça continue encore et encore
01:16:14 pour le peuple yéménite.
01:16:16 - C'est une terrible tragédie,
01:16:18 en effet, vous l'avez dit, qui dure depuis des décennies et des décennies.
01:16:20 Et c'est qu'un peuple
01:16:22 qui a une résilience incroyable, je vais juste donner une petite
01:16:24 anecdote lors du soulèvement yéménite,
01:16:26 donc, qui est assez terrible
01:16:28 parce qu'en fait, on a une scène
01:16:30 qu'on décrit avec précision,
01:16:32 c'est-à-dire qu'il y a des insurgés qui ont balancé
01:16:34 une grenade, je ne me rappelle plus, je l'ai vue, ce n'est plus
01:16:36 la vie de lui, et vous avez un jeune homme,
01:16:38 il a ramassé la grenade pour la faire exploiter sur lui-même
01:16:40 pour sauver tout le monde. Donc, vous avez
01:16:42 toute cette
01:16:44 résilience, et je trouve
01:16:46 ça incroyable, mais après, les gens sont
01:16:48 mentalement, surtout Boutania, qui forcément
01:16:50 elle, elle est yéménite, elle, elle sait ce qu'elle a vécu,
01:16:52 c'est très dur, les nuits sans
01:16:54 sommeil, etc., parce que votre famille
01:16:56 maintenant, elle est éparpillée un peu dans le monde entier,
01:16:58 sachant que si on regarde,
01:17:00 je veux dire, le Yémen n'en parle jamais au niveau international,
01:17:02 c'est quand même, même si, ok, ça borde
01:17:04 des routes commerciales importantes, mais c'est un pays
01:17:06 qui a été oublié, qui a été marginalisé,
01:17:08 on a l'impression, par exemple, à l'extraction, on a l'impression que tout le monde s'en fout,
01:17:10 que c'est des gens qui crèvent en silence,
01:17:12 et le pire, le pire
01:17:14 de tout, c'est,
01:17:16 moi, je trouve que c'est un peuple qui est très indigne,
01:17:18 et la dignité, on la voit avec
01:17:20 le jeu qu'a fait l'ONU, notamment
01:17:22 World Food Programme, le programme d'assistance
01:17:24 humanitaire de l'ONU, notamment alimentaire,
01:17:26 en fait, ils ont marketé
01:17:28 le Yémen comme le pays de la famine, attention,
01:17:30 il y a des soucis, pour
01:17:32 récupérer plus de fonds, et derrière,
01:17:34 quand on voit comment ça a été détourné, comment,
01:17:36 j'ai les photos et les vidéos, il y a eu,
01:17:38 je le répète, des centaines de millions de tonnes
01:17:40 jetées de nourriture
01:17:42 au Yémen, parce qu'elles étaient périmées, ou pas
01:17:44 bonnes à la consommation, on a même les papiers...
01:17:46 - Elles sont arrivées périmées, vous voulez dire, Romain Molina ?
01:17:48 - En fait, soit elles sont restées trop longtemps au port,
01:17:50 soit il y a des problèmes, on a même des vidéos où il y avait
01:17:52 une garde scénarale pour les enfants avec des clous,
01:17:54 avec de la moisissure, il y a de l'huile
01:17:56 qui a été empoisonnée, on a eu des gens qui ont été empoisonnés,
01:17:58 ça, ça s'est fait dans le plus grand des silences,
01:18:00 et vous savez le plus gros scandale, M. Bercoff ?
01:18:02 C'est que l'envoyé spécial du Yémen
01:18:04 par les Nations Unies, il a obtenu
01:18:06 une promotion derrière, aujourd'hui, c'est le chef de l'humanitaire.
01:18:08 - C'est le chef de l'humanitaire ?
01:18:10 - C'est le chef de l'humanitaire à l'ONU,
01:18:12 après ce désastre absolu,
01:18:14 qui a été documenté par tous les journalistes
01:18:16 yéménites, mais le monde ne veut pas regarder,
01:18:18 et je pense que pour certaines personnes
01:18:20 de l'ONU, le Yémen, ça a été au-delà
01:18:22 des bonnes affaires, ça a été inespéré. "Oh, les yéménites
01:18:24 meurent de faim, il faut donner de l'argent." Mais qu'est-ce qu'on a fait
01:18:26 de l'argent ? Vous vous rendez compte que j'ai les... Vous savez,
01:18:28 au port, normalement, vous avez les contrôles des fraudes,
01:18:30 qui regardent,
01:18:32 il y a de la nourriture, des tonnes qui ont été refusées parce qu'elle était
01:18:34 impropre à la consommation, pour des
01:18:36 enfants. Donc il ne faut pas avoir peur des mots,
01:18:38 j'en parlais avec des gens qui ont été
01:18:40 à l'ONU, comme Nandoa Dossari, qui est une yéménite,
01:18:42 on a empoisonné des jouines.
01:18:44 C'est délirant.
01:18:46 Et il faut arrêter avec ces programmes alimentaires qui ne marchent pas,
01:18:48 parce qu'il y a des
01:18:50 coûts de transport beaucoup trop grands, la logistique, elle est bien trop grande,
01:18:52 ce qui fait que l'ensemble des dons, quasiment, ne va
01:18:54 pas aux gens qui sont dans le besoin.
01:18:56 Et on garde les gens sous, comment je
01:18:58 pourrais dire, "assistant". On les assiste.
01:19:00 Et il y en a beaucoup au Yémen qui ont refusé ça,
01:19:02 qui ont refusé d'être pris en photo, quand on leur donnait
01:19:04 quelque chose, il y avait beaucoup de dignité chez ces gens-là.
01:19:06 Et voilà, c'est pour ça qu'on a essayé de les humaniser
01:19:08 le plus possible, s'il ne faut pas oublier que ce sont des êtres humains et pas des statistiques,
01:19:10 ou une manière de faire de l'argent.
01:19:12 - Bien sûr, c'est ça qu'on oublie le plus,
01:19:14 effectivement. On reste ensemble,
01:19:16 Romain Molina, on va continuer à parler
01:19:18 de ce drame, de ces pays oubliés.
01:19:20 Nous sommes, nous,
01:19:22 le pays de l'indignation sélective.
01:19:24 C'est ça qui me fait le plus...
01:19:26 enfin, réagir, je dirais,
01:19:28 dans tous les sens du terme.
01:19:30 On continue après cette petite
01:19:32 pause. - Oui, et puis, toujours le même numéro,
01:19:34 0 826 300 300,
01:19:36 vous nous appelez, vous réagissez, le dernier
01:19:38 quart d'heure avec Romain Molina sur
01:19:40 Sud Radio. A tout de suite.
01:19:42 - Sud Radio Bercov, dans
01:19:44 tous ses états, appelez maintenant
01:19:46 pour réagir 0 826 300 300.
01:19:48 - Ici, Sud Radio.
01:19:50 Les Français parlent au français.
01:19:52 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:19:54 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:19:56 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:19:58 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:20:00 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:20:02 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:20:04 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
01:20:06 - 13h49 sur Sud Radio,
01:20:08 nous sommes toujours avec le journaliste d'investigation
01:20:10 Romain Molina, que vous connaissez sûrement
01:20:12 pour ses enquêtes sur le football,
01:20:14 les fédérations sportives, qui vient nous parler aujourd'hui de son
01:20:16 nouveau livre sur le Yémen,
01:20:18 les pillages organisés. Puis nous avons
01:20:20 Jean-Marc, qui nous appelle depuis Narbonne.
01:20:22 Bonjour Jean-Marc. - Oui, bonjour Jean-Marc.
01:20:24 - Bonjour André, bonjour M. Molina, je vous félicite
01:20:26 pour le travail que vous faites, M.... Bon, M. André,
01:20:28 c'est tous les jours qu'on vous félicite, mais...
01:20:30 M. Molina, je vous félicite,
01:20:32 on vous donnera mon numéro de téléphone, si vous voulez,
01:20:34 on pourra faire quelques voyages ensemble.
01:20:36 À Sud Radio, je vous félicite,
01:20:38 Romain, vous faites un travail remarquable.
01:20:40 Les Français peuvent s'en foutre un peu du Yémen,
01:20:42 mais il ne faut pas s'en foutre
01:20:44 parce que tout ce qui se passe dans le monde aujourd'hui,
01:20:46 avec Davos et compagnie,
01:20:48 il ne faut pas du tout
01:20:50 s'en foutre du Yémen, et si cela,
01:20:52 les conflits d'intérêts, on le sait,
01:20:54 d'intérêts, ils existent, ils sont de plus en plus nombreux.
01:20:56 Bien sûr, nous sommes la France,
01:20:58 le troisième pays, je crois,
01:21:00 le vendeur d'armes au monde, après les États-Unis,
01:21:02 je crois, et les Russes, et c'est nous
01:21:04 qui avons un panel le plus large au niveau...
01:21:06 Nous, ça va du pistolet jusqu'aux missiles,
01:21:08 voilà, en passant partout.
01:21:10 Donc, je voudrais vous demander,
01:21:12 enfin, vous n'avez certainement pas le truc,
01:21:14 enfin, la réponse, mais que faudrait-il faire
01:21:18 pour qu'il y ait moins de...
01:21:20 il y ait moins de conflits d'intérêts,
01:21:22 il y ait moins de guerres
01:21:24 qui soient sélectives, comme vous l'avez dit, André,
01:21:26 parce qu'il y a des guerres sélectives,
01:21:28 et Poutine, c'est vraiment le méchant,
01:21:30 et les Américains sont gentils,
01:21:32 et l'Arabie Saoudite sont nos amis,
01:21:34 donc qu'est-ce qu'il faudrait faire, d'après vous,
01:21:36 qui a fait un gros travail d'investigation, Romain,
01:21:38 pour que ça soit un peu mieux
01:21:40 dans le Moyen-Orient
01:21:42 et ailleurs, tout ce que vous avez visité.
01:21:44 Voilà, Romain, on vous remercie encore
01:21:46 pour les Français.
01:21:48 Romain Molina.
01:21:50 Déjà, je vous remercie pour vos mots.
01:21:52 Déjà, je n'ai pas de baguette magique,
01:21:54 mais j'en parlais avec Fawrat Al-Aniq,
01:21:56 un excellent auteur franco-irakien,
01:21:58 c'est le parfum direct,
01:22:00 et je lui dis que mon impression,
01:22:02 c'est qu'en fait, toutes les interventions,
01:22:04 notamment américaines,
01:22:06 et toutes les ingérences étrangères,
01:22:08 ça a généré plus de problèmes
01:22:10 que ça a apporté de solutions, depuis 20 ans,
01:22:12 et notamment depuis 2003, cette invasion de l'Irak
01:22:14 a déclenché un véritable chaos par ricochet,
01:22:16 ici et là. Quand on déstabilise
01:22:18 un équilibre naturel, malheureusement,
01:22:20 la réponse peut être assez terrible.
01:22:22 Il y a d'autres conflits, on parle très peu,
01:22:24 le chaos soudan, en Birmanie,
01:22:26 ou le chaos permanent en Haïti, qui est voulu par certaines personnes
01:22:28 qui s'enrichissent.
01:22:30 Les massacres, pardon Romain Moulinade,
01:22:32 pour les terres rares dans la République démocratique
01:22:34 du Congo, c'est assez
01:22:36 terrifiant.
01:22:38 C'est terrible ce qui se passe en Haïti,
01:22:40 et dans plein d'autres pays. Honnêtement,
01:22:42 il y a aussi, je pense, le silence qui permet
01:22:44 l'impunité. Parce qu'on remarque quand même que lorsque
01:22:46 médiatiquement, on met la loupe sur quelque chose,
01:22:48 je ne dis pas que ça fait énormément de changements,
01:22:50 mais quand même, les gens se sentent observés.
01:22:52 Le problème qui est au Yémen, c'est que personne
01:22:54 n'en parle quasiment.
01:22:56 Je vais reprendre l'exemple de
01:22:58 Hamal Rashoubi. On a attendu qu'un
01:23:00 citoyen saoudien se fasse tuer
01:23:02 dans des circonstances horribles, pour en gros
01:23:04 mettre la lumière sur ce que faisait l'Arabie saoudite au Yémen.
01:23:06 Et en plus, le pire, c'est de
01:23:08 penser que l'Arabie saoudite était la seule responsable. Alors, je
01:23:10 rappelle que l'Arabie saoudite intervient sur demande du
01:23:12 gouvernement légitimement reconnu yéménite.
01:23:14 Ce n'est pas l'Arabie saoudite qui est venue toute seule.
01:23:16 Lorsque Prédan Adi est élogé de la
01:23:18 capitale Hassana, il est captif dans quelques mois,
01:23:20 il s'évade, il va à Aden, la capitale du sud,
01:23:22 et il va ensuite demander l'aide des puissances
01:23:24 voisines. Donc, il ne faut jamais oublier
01:23:26 ça, et en fait, le fait
01:23:28 de peu en parler ou de mal en parler, alors qu'il y a
01:23:30 d'excellents experts français sur le sujet, ça permet ça.
01:23:32 Après, il n'y a pas qu'en France. Globalement,
01:23:34 il y a plein de conflits dans le monde qui n'intéressent pas trop pour
01:23:36 diverses raisons, peut-être idéologiques.
01:23:38 Le problème au Yémen aussi, quand même, c'est
01:23:40 que je ne vois pas des gentils et des méchants, je ne vois que des méchants.
01:23:42 On voit la
01:23:44 truauté de toutes les parties.
01:23:46 Je vais juste donner une anecdote pour vous montrer le problème, mais je ne comprends pas
01:23:48 que ça fasse la une en France. Je pense
01:23:50 que vous vous souvenez, il y a quelques années, Al-Qaïda avait récupéré
01:23:52 une grande ville au Yémen, qui s'appelle Moukalla. Ils avaient dévalisé la
01:23:54 banque centrale, etc. Pour tous ceux qui ont
01:23:56 regardé le film Lucky Luke, la balade des Dalton,
01:23:58 c'était pareil, sauf avec Al-Qaïda. C'est la balade d'Al-Qaïda.
01:24:00 Ils ont récupéré la ville en 48 heures,
01:24:02 on se demande comment, mais bref.
01:24:04 - Au centre du Yémen, ça ?
01:24:06 - Voilà, qui est portuaire, etc., mais
01:24:08 qui est une ville importante. Donc, ils avaient
01:24:10 récupéré, ce qui est très rare, parce que tous ces groupes-là, normalement, vont
01:24:12 dans des coins un peu reculés. C'est rare
01:24:14 dans une très grande ville, parce qu'ils sont plus accessibles.
01:24:16 Dix-onze mois après,
01:24:18 réédition, ils partent de la ville et on vante
01:24:20 l'intervention des Emiratis.
01:24:22 C'est vrai, ils ont aussi leurs propres intérêts au
01:24:24 Yémen, notamment dans le sud. Je vais juste vous donner
01:24:26 une petite anecdote, quand même. Il y a eu
01:24:28 des négociations pour la réédition des membres d'Al-Qaïda.
01:24:30 Les négociations se sont faites à
01:24:32 Balhaf. Balhaf, c'est, en fait,
01:24:34 le terminus du fameux pipeline de Total.
01:24:36 Ça a été construit par Total.
01:24:38 Donc, dans les locaux de Total,
01:24:40 on a eu des réunions entre des responsables
01:24:42 Emiratis, puisque depuis le début de la guerre,
01:24:44 cette base est utilisée par les forces
01:24:46 Emiratis ou affiliées aux Emiratis comme un centre
01:24:48 de torture et de détention.
01:24:50 Et ici, on a eu des représentants d'Al-Qaïda
01:24:52 qui sont venus, donc, dans les locaux de Total,
01:24:54 négocier leur réédition et ils ont pu partir
01:24:56 tranquillement. Et médiatiquement, on a sorti
01:24:58 quoi ? Ah non, bravo aux Emiratis et tout.
01:25:00 Donc, c'est là où on se rend compte, je vous répète, de ce double
01:25:02 jeu. Et c'est pour ça que c'est important
01:25:04 d'en parler, parce qu'au minimum, on ne pourra pas
01:25:06 arrêter les guerres ici et là, au moins,
01:25:08 c'est à faire connaître. - Romain Molina, est-ce que Total
01:25:10 était au courant, évidemment, de ces
01:25:12 tractations et tout ça ? - Total dit
01:25:14 qu'il n'avait plus de subconscience sur la base
01:25:16 et depuis le début de la guerre,
01:25:18 la base n'est plus utilisée par Total.
01:25:20 Alors, il y a quand même un point à signaler,
01:25:22 c'est que nous, on a eu les femmes de ménage.
01:25:24 Donc, ils ont toujours maintenu quand même un minimum
01:25:26 au cas où pour la reprise des activités. Néanmoins,
01:25:28 la base de Total n'est plus
01:25:30 utilisée par Total depuis le début de la guerre, mais par les
01:25:32 forces Emiratis qui s'en ont servi pour faire des
01:25:34 raisonnements et même des tortures
01:25:36 officiellement sur la lutte, de la lutte anti-terroriste.
01:25:38 C'est toujours pareil, on ne le dit pas nous-mêmes. Heureusement
01:25:40 qu'il y a Al-Qaïda, parce qu'autrement, on ne peut pas l'estimer ce qu'on fait.
01:25:42 - Heureusement qu'il y a Al-Qaïda et
01:25:44 comme vous disiez, heureusement qu'il y a aussi
01:25:46 tel ou tel,
01:25:48 effédiemment, soit prise d'otages ou autre
01:25:50 et ça nous permet de vivre.
01:25:52 Romain Molina,
01:25:54 c'est vrai, on pourrait en parler pendant des heures. Moi, je
01:25:56 recommande vraiment votre livre. Je crois que
01:25:58 pour tous ceux qui s'intéressent
01:26:00 à ce qui se passe à la
01:26:02 géopolitique mondiale, et comme disait un de nos éditeurs,
01:26:04 il faut s'y intéresser,
01:26:06 parce qu'on ne comprend rien à ce qui se passe en France,
01:26:08 vraiment, si on ne comprend pas aussi ce
01:26:10 qui se passe ailleurs.
01:26:12 Juste un mot,
01:26:14 vous savez, on a parlé
01:26:16 avant de commencer avec
01:26:18 vous d'Amélie Oudéa Castera et du sport.
01:26:20 Vous avez beaucoup enquêté, vous, sur le sport
01:26:22 et des aspects peut-être moins
01:26:24 reluvisants. Alors on ne va pas en parler, on va en parler une autre
01:26:26 fois, mais est-ce que c'est toujours
01:26:28 là ? Il y a toujours...
01:26:30 Le sport, c'est toujours...
01:26:32 Enfin, le sport, les affaires
01:26:34 du sport sont toujours des affaires
01:26:36 encore opaques, si l'on peut dire.
01:26:38 Ça bénéficie
01:26:40 d'une impunité. On a eu plus
01:26:42 de facilité avec Boutaina à tracer l'argent
01:26:44 des milices soudanaises et
01:26:46 de mercenaires au Yémen que de savoir où va l'argent
01:26:48 dans les transferts du foot, pour vous donner un peu un ordre d'idée.
01:26:50 D'accord, c'est pas mal.
01:26:52 Et vis-à-vis de la France et des fédérations sportives
01:26:54 françaises, j'ai notamment fait une très longue enquête
01:26:56 publiée sur Blast, sur la FFKMDA,
01:26:58 la Fédération française de kickboxing, muay thai et discipline associée,
01:27:00 où le ministère des sports,
01:27:02 et j'ai alerté personnellement la chef de cabinet,
01:27:04 Madame Bourdet, et le conseil sport d'Emmanuel Macron,
01:27:06 Monsieur Cyril Mourin, j'ai juste posé une question,
01:27:08 Monsieur Bercoche, est-ce que vous trouvez normal qu'aujourd'hui
01:27:10 dans une fédération, vous pouvez acheter une carte
01:27:12 d'identité française qui sorte de la préfecture ordinaire,
01:27:14 pour quelqu'un qui n'est pas français ?
01:27:16 J'alerte les autorités, rien,
01:27:18 je leur montre le papier, et
01:27:20 deuxièmement, je leur dis, et je vais être très clair,
01:27:22 on a un marchand de sommeil dans cette fédération,
01:27:24 et j'ai l'adresse, il y a un bâtiment,
01:27:26 il y a des clandestins,
01:27:28 et ils paient très cher chaque mois,
01:27:30 donc on a un marchand de sommeil, on pourrait être gentil,
01:27:32 rien, il y a des menaces de mort
01:27:34 sur certaines personnes, rien,
01:27:36 je les ai prévenus, rien, donc on a
01:27:38 une inaction absolue du ministère des sports,
01:27:40 en général,
01:27:42 qui est délirante, moi aujourd'hui, je vais bientôt
01:27:44 plier une sur une autre fédération, on a des courriers
01:27:46 d'élus de la République, alertant sur la corruption,
01:27:48 les dysfonctionnements financiers,
01:27:50 et on a le ministre des sports qui ne prend même pas la peine
01:27:52 de répondre à certains élus de la République.
01:27:54 - Bravo, bravo.
01:27:56 - Je me demande à quoi ça sert le ministère des sports aujourd'hui,
01:27:58 à moins que ce soit le ministère du crime, c'est-à-dire ouvrir le crime,
01:28:00 mais le ministère du sport, non.
01:28:02 - Eh bien, on va reposer la question à Amélie Oudéa Castera,
01:28:04 en tout cas, on transmet.
01:28:06 Merci Romain Molina, et merci pour votre livre sur le Yémen,
01:28:08 et pour le travail que vous faites.
01:28:10 - Yémen, les guerres, des bonnes affaires,
01:28:12 Al Qaïda, Total et ONU, pillage organisé
01:28:14 aux éditions Exuvi, c'est disponible
01:28:16 et on vous le recommande, c'est écrit par Romain Molina.
01:28:18 Merci d'avoir été avec nous.
01:28:20 Tout de suite, c'est Brigitte Lahaye sur Sud Radio.
01:28:22 Demain, André Bercoff, on revient de midi à 14h,
01:28:24 comme tous les jours. À demain sur Sud Radio.
01:28:26 - Des berges du Rhône à la Maison des Canuts.
01:28:28 Du Théâtre des Célestins à la Basilique de Notre-Dame de Fourvière.
01:28:30 Du Musée Lumière au Quartier Saint-Jean.
01:28:32 Sud Radio, arrive à Lyon à partir du 29 janvier sur 105.8.
01:28:34 Connectez-vous aussi avec l'appli Sud Radio,
01:28:36 et parlons vrai.
01:28:38 Voici avec l'appli Sud Radio et parlons vrai.

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