Mobilisation des agriculteurs, liberté de la presse en France : Bercoff dans tous ses états

  • il y a 7 mois
Avec Thierry Sénéclauze, agriculteur engagé dans la Drôme ; Frédéric Aigouy, journaliste indépendant ; Laurent Joffrin, journaliste.

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-02-22##
Transcript
00:00:00 (Générique)
00:00:06 Et bonjour, on est ensemble jusqu'à 14h aujourd'hui dans tous nos états.
00:00:10 On va parler bien sûr d'agriculture avec un agriculteur qui sera avec nous, Thierry Sénéclos,
00:00:16 pour voir si les annonces de Gabriel Attal suffiront et à quoi s'attendre pour le Salon de l'agriculture.
00:00:21 On va parler aussi de la presse française et avec Frédéric Aiguille, journaliste indépendant,
00:00:26 qui s'est vu refuser l'entrée de la conférence de presse de la porte-parole Prisca Thévenot
00:00:30 parce qu'il avait osé poser une question sur Nord Stream.
00:00:34 On va avoir ensuite en deuxième partie d'émission Laurent Geoffrin, journaliste avec nous,
00:00:39 pour parler encore une fois de cette censure, du cas CNews, mais aussi du cas de Julian Assange
00:00:45 et beaucoup d'autres sujets qui sont dans la presse et l'actualité aujourd'hui.
00:00:50 C'est Poulain dans tous ses états, Sud Radio dans tous ses états, vous dans tous vos états
00:00:56 et vous pouvez nous appeler au 0826 300 300, comme tous les jours pour réagir,
00:01:01 pour poser vos questions ou pour tout simplement donner votre avis sur Sud Radio.
00:01:05 A tout de suite en vous disant.
00:01:06 Voilà, on attend vos appels, à tout de suite.
00:01:08 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:01:11 Vous nous faites vivre les matchs de la façon que vous les commentez,
00:01:14 que ce soit la Prod2 ou le Top 14, c'est que du bonheur.
00:01:16 Voyons, il n'y a pas besoin d'y voir avec vous, c'est comme si on y était.
00:01:19 Sud Radio, parlons vrai.
00:01:23 Sud Radio dans tous ses états, Alexis Poulain.
00:01:26 Le fait du jour.
00:01:28 Gabriel Attal de Marché dans la Boue, on l'a vu une fois faire un petit discours
00:01:33 avec une botte de paille devant lui et quelques fiches pour expliquer aux agriculteurs
00:01:37 qu'il les entendait, qu'il les comprenait et qu'il allait faire quelque chose pour eux.
00:01:42 Eh bien, c'est une question qu'on va poser à notre invité Thierry Sénéclos.
00:01:45 Vous êtes agriculteur dans la Drôme. Bonjour.
00:01:48 Bonjour.
00:01:50 Alors, qu'est-ce que vous avez retenu finalement de cette séquence de communication
00:01:56 du Premier ministre et des annonces qui ont été faites entre le 1er février et hier ?
00:02:01 Écoutez, tout d'abord, je veux déjà saluer tous les agriculteurs de France et de Navarre
00:02:06 qui sont dans la rue parce que, tout à son, question d'en retenir des annonces de M. Attal,
00:02:12 écoutez, je ne parle pas tout seul. Je crois que les agriculteurs parlent et communiquent.
00:02:18 Ils sont toujours aussi en colère. On est dans la mesurette. On n'avance pas.
00:02:23 On fait semblant de bricoler à quelques normes ou autres.
00:02:28 On parle maintenant, hier, on a pris conscience, on parle du revenu des agriculteurs.
00:02:33 Mais comme je l'ai dit très clairement lors de notre barrage dans la Drôme,
00:02:37 le revenu des agriculteurs, pour revenir à des niveaux corrects,
00:02:42 il ne manque pas 100, 200, 300, 400 millions dans la balance.
00:02:45 Il manque entre 25, 30 et 40 milliards dans la balance.
00:02:49 Donc au moins 35 milliards. Il manque 1 000 euros de revenus de chiffre d'affaires à l'hectare
00:02:54 qui ont disparu, absorbés par la non-gestion et l'inefficacité de la loi EGalim
00:03:02 et par cette ouverture mondialiste qui fait que tous les jours,
00:03:06 notre produit intérieur brut s'écrase, notre balance commerciale s'effondre
00:03:12 et le pays s'appauvrit avec d'un côté les agriculteurs qui ont la rémunération des produits
00:03:18 au niveau des années 80.
00:03:20 Donc les prix, si on compare les prix d'aujourd'hui à la production globalement,
00:03:24 je ne sais pas qu'il n'y a pas quelques exceptions,
00:03:26 mais globalement sont aux prix des années 80 et les consommateurs ne peuvent plus nourrir.
00:03:32 Donc voilà, la réponse à M. Attal, elle est faite.
00:03:35 Aujourd'hui, les mesurettes, c'est du poison.
00:03:38 La PAC, elle est toxique.
00:03:41 Les agriculteurs sont dans la rue.
00:03:44 Et moi, j'appelle tous mes collègues agriculteurs à ne pas tomber dans le piège de casser
00:03:50 parce qu'aujourd'hui, je pense qu'Obamau, sans avoir été à l'école très longtemps,
00:03:55 la casse, la restauration, tout ça, des établissements, des routes, des bitumes, tout ça,
00:04:00 elle doit frôler des 1,5 milliards au niveau national,
00:04:04 parce que j'ai vu quelques notes de quelques préfectures.
00:04:07 Donc aujourd'hui, ce 1,5 milliard, il ne faut pas qu'il soit encore dans le BTP
00:04:12 ou dans des études pour restaurer, il faut qu'il soit dans vos portefeuilles.
00:04:16 Donc j'appelle les agriculteurs aujourd'hui surtout à être très attentifs
00:04:21 à ce qui va se passer à Paris demain, après-demain, dimanche,
00:04:25 où c'est qu'a priori, le président et le gouvernement vont venir exposer des formulettes.
00:04:33 À partir de là, moi j'invite, j'ai évolué, puisqu'il y a quelques jours,
00:04:38 je disais que je ne voulais pas voir le président ni le gouvernement au Salon d'agriculture,
00:04:43 je voulais qu'ils se mettent au travail pour apporter des vraies réponses.
00:04:46 Donc j'invite le président de la République à me rencontrer au président au Salon d'agriculture.
00:04:53 - Vous y serez au Salon de l'agriculture ?
00:04:57 - Oui, je vais être au Salon d'agriculture, bien sûr que je vais être au Salon d'agriculture,
00:05:00 et vous aurez des nouvelles de moi très bientôt.
00:05:03 - D'accord, vous allez préparer des actions, donc on attend ça.
00:05:06 Qu'est-ce que vous attendez concrètement de la part du gouvernement,
00:05:10 puisque vous parlez de mesurettes, vous parlez de poisons,
00:05:12 est-ce que c'est uniquement le gouvernement ou est-ce que c'est au niveau européen aussi que ça va jouer ?
00:05:19 Il y a la PAC, mais il y a aussi la question des produits ukrainiens
00:05:22 qui sont en ce moment sur le marché européen et qui posent problème à de nombreux agriculteurs.
00:05:27 Qu'est-ce que vous attendez concrètement là, ce week-end ?
00:05:30 - Ce qu'on attend concrètement, c'est que le président, qui est président de la France,
00:05:35 apporte des solutions déjà au niveau national.
00:05:38 Voilà, on va séparer les problèmes et on va séparer les responsabilités des problèmes.
00:05:44 Donc aujourd'hui, il y a des paysans qui sont dans la rue, des agriculteurs depuis bientôt quelques mois,
00:05:49 il y a eu l'opération des panneaux par les jeunes agriculteurs qui a été une opération remarquable,
00:05:54 et a priori compris de tous, avec beaucoup d'interrogations au départ.
00:05:58 Il y a un problème qui traîne depuis des années, mais pas d'aujourd'hui, mais depuis des années,
00:06:02 qui est la surmunération des agriculteurs par l'abaissement continu de leur prix depuis 40 ans
00:06:07 pour choisir une politique agricole voulue par l'Europe qui était de nourrir les gens pas cher.
00:06:12 Aujourd'hui, les gens ne peuvent juste nourrir, les paniers sont très chers
00:06:15 et la rémunération des agriculteurs n'y est plus.
00:06:18 Donc, ce qu'on attend du président clairement, c'est déjà qu'il prenne sur quelques questions
00:06:24 que je vais lui préparer quand je vais le rencontrer, des réponses spontanées.
00:06:28 J'espère que le président au moins compris que les agriculteurs étaient en colère.
00:06:32 J'espère que le président au moins compris que le peuple était derrière les agriculteurs,
00:06:37 de manière très soutenue.
00:06:39 Et je crois que, j'espère que le président a compris qu'il y avait un véritable malaise
00:06:45 de fonctionnement dans notre pays dû à des réformes qui ne sont pas faites, etc.
00:06:49 J'entends des chocs de simplicité, j'entends des réformes qui vont nous simplifier la vie.
00:06:56 La numérisation des choses, j'ai l'impression qu'on est en train de numériser un gros merdier de papier
00:07:01 où c'est que tous les jours, il y en a un qui prend la sienne,
00:07:03 et de toute façon, tout ça devient totalement ingérable au niveau des exploitations,
00:07:08 mais au niveau des administrations.
00:07:09 Moi, j'ai des gens de la DTT qui me disent "Mais monsieur Zénéctos, on ne sait plus quoi y gratter".
00:07:13 Ça devient un merdier sans nom.
00:07:15 Donc, monsieur Macron, on l'a dit, il a annoncé, il va peut-être falloir qu'il prenne des ministres
00:07:20 un peu révolutionnaires, mais qui soient capables de prendre le tour au pari-corne,
00:07:23 de balayer sur la table, et puis après de reposer déjà long,
00:07:26 parce que de toute façon, on va droit dans le mur, et on y est bientôt.
00:07:29 Mais sur le revenu des agriculteurs, il n'y a rien, là.
00:07:33 Enfin, je veux dire, sur la simplification, ce n'est pas ça qui va faire que les revenus vont augmenter.
00:07:37 Sur la politique agricole commune...
00:07:39 Déjà, le revenu va augmenter par une simplification.
00:07:48 Pourquoi ? Parce que déjà, moi, je tire la sonnette d'alarme depuis des mois à la MSA
00:07:54 sur déjà les cotisations sociales qui sont excédentaires au regard du réel revenu pris par les agriculteurs.
00:08:00 On a des cotisations MSA sur l'année 2021-2022, qui ont été payées en 2023,
00:08:05 qui font 3-4 fois le salaire prélevé.
00:08:08 Moi, j'ai des agriculteurs qui ont pris 10 000 euros de revenus sur les exploitations,
00:08:12 ils payent 20 000 euros de mutualité sociale, 2 fois le salaire !
00:08:16 Quelle profession accélère ça ?
00:08:18 Sur une exploitation qui fait 150, 170 000 euros de chiffre d'affaires.
00:08:21 Eh bien, si déjà on ne lui prend pas ces 10 000, parce qu'il les a payés, il va falloir lui les rendre,
00:08:25 eh bien déjà, il va retrouver un peu de pouvoir d'achat, il va retrouver un peu de fonctionnement.
00:08:28 Après, le revenu des agriculteurs, il est très simple.
00:08:31 Moi, j'ai lu longuement, il y a une vidéo sur la Suisse,
00:08:34 le taxe à l'importation, c'est salade, en fonction de ce que déclare la banque professionnelle,
00:08:40 ce qui est planté.
00:08:41 A un mois, deux mois près, ils ont une vision totale de ce que sont capables de produire les Suisses,
00:08:46 et de tracter très fort les importations.
00:08:48 Si M. Macron ne veut pas de taxe d'importation, parce que l'Europe ne lui permet pas,
00:08:54 eh bien, il faut foutre un coup de balai sur la table,
00:08:56 et enlever toutes les contraintes des charges sociales aux agriculteurs,
00:08:58 les normes aux agriculteurs français.
00:09:00 Si on permet de mettre dans nos rayons des tomates du Maroc,
00:09:04 qui ont subi des tonnes de soufre, bien plus que d'ailleurs,
00:09:07 des produits de traitement, et de la main d'oeuf,
00:09:09 esclaves, je le dis bien, parce que quand on est au Maroc,
00:09:11 on fait venir un Équatorien, il est payé peut-être, combien ?
00:09:14 20, 30, 50, 100, 200 euros par mois, pas sûr !
00:09:16 Alors que le même salarié en France va en coûter 2000,
00:09:19 si on veut le payer à peu près correctement, voire 2005 avec les charges,
00:09:23 eh bien, de toute façon, on ne peut pas lutter.
00:09:25 C'est simple à comprendre.
00:09:27 Le président de la République ne comprend pas ça,
00:09:30 il n'a rien à faire au poste du président de la République.
00:09:33 On n'a pas vraiment l'impression que le dossier est prioritaire pour Emmanuel Macron.
00:09:39 On l'a vu promettre 3 milliards pour l'Ukraine,
00:09:42 chercher 10 milliards d'économies avec Bruno Le Maire.
00:09:45 Il avait délégué à Gabriel Attal la gestion de cette crise agricole,
00:09:51 avec le peu de succès qu'on voit aujourd'hui.
00:09:54 Et là, il va aller au Salon de l'agriculture,
00:09:57 mais quand même dans l'idée d'une mise en scène.
00:10:00 Il va faire un dispositif façon Grand Débat,
00:10:04 où il va se poser et puis discuter devant 200 agriculteurs, il me semble.
00:10:08 Non, le dispositif Grand Débat, Grand Blabla, avec les gilets jaunes,
00:10:13 ça fait des tonnes de rapports qui ont fini dans des milliers de tiroirs.
00:10:16 Tout ça, c'est de la musette.
00:10:18 Moi, si M. Macron veut un véritable débat, il va devoir répondre à mes questions.
00:10:21 Mes questions doivent être très simples, très pragmatiques.
00:10:23 Ça sera yes ou no. Oui ou non.
00:10:25 Soit il répond aux questions, ce qui fait que les agriculteurs vont s'apaiser,
00:10:29 soit il ne répond pas à mes questions,
00:10:31 ce qui fait que les agriculteurs vont foutre la France à l'envers.
00:10:33 Voilà, ce n'est pas compliqué.
00:10:35 Aujourd'hui, on arrête le cinéma, le Grand Blabla.
00:10:38 Moi, je n'y crois pas un instant, c'est fini.
00:10:41 Le Blabla, ça fait des mois qui durent, ça fait des années qui durent.
00:10:44 Soit M. Macron, en tant que président de la République,
00:10:48 est capable de recevoir les doléances que je vais lui présenter,
00:10:53 qui, je pense, sont les doléances que représentent,
00:10:56 dont adhèrent beaucoup d'agriculteurs français et de consommateurs.
00:11:02 Et à partir de là, la pression va baisser un peu,
00:11:06 puisqu'il va y avoir, je pense, une compréhension.
00:11:10 Par contre, M. Macron ne devra pas se tromper dans ses réponses.
00:11:13 Elles devront être très claires.
00:11:15 Et si les réponses ne sont pas très claires,
00:11:17 c'est des réponses basiques que je vais poser,
00:11:19 des questions de bon sens, de bon sens paysan.
00:11:23 Si les réponses aux questions que je vais poser
00:11:26 ne sont pas répondues de manière très claire par le président Macron,
00:11:29 on va enlever toutes les personnes qui servent autour,
00:11:32 je ne veux ni de M. Attal, ni de M. Fainon, on nous amuse.
00:11:37 Si les réponses aux questions que je pose ne sont pas très claires,
00:11:42 je ne réponds plus des démarches que vont entreprendre les agriculteurs.
00:11:48 Il y a eu un peu de l'agglomération autour des agriculteurs.
00:11:52 Ce n'est pas fini du tout, la mobilisation continue.
00:11:55 Mais pas seulement en France, on a vu en Espagne ces jours-ci,
00:11:58 il y a eu en Grande-Bretagne, en Irlande, partout.
00:12:01 En fait, le malaise des agriculteurs français, il est partout en Europe.
00:12:05 Chaque pays a le même problème.
00:12:08 Comment on en arrive là ?
00:12:09 Est-ce que c'est la faute de la politique agricole commune ?
00:12:12 Est-ce que c'est la faute de ces lois qui permettent du dumping
00:12:16 et d'ouvrir les frontières à des produits qui viennent du monde entier ?
00:12:20 Et dans ce cas-là, pourquoi tous les pays ont le même problème en ce moment, maintenant ?
00:12:26 Parce que je pense que les syndicats majoritaires sont souvent,
00:12:30 qui ne sont pas les représentants des agriculteurs,
00:12:32 mais simplement de leurs adhérents.
00:12:34 J'ai déjà dit, entre autres avec les Nessema,
00:12:36 on voit bien qu'il y a une collusion d'intérêts entre la fonction de M. Rousseau,
00:12:41 qui est président de la FNSEA, et les accords de libre-échange,
00:12:46 puisque M. Rousseau est lui-même représentant, je dirais,
00:12:50 président du groupe Avril, et à la fois mandataire de plusieurs sociétés internationales.
00:12:55 On voit très bien que, malheureusement, aujourd'hui,
00:12:58 Macron préfère financer une guerre qui ne nous appartient pas,
00:13:02 pour suivre des États-Unis qui ont engagé cette guerre par le non-respect,
00:13:07 et là on va rentrer sur le champ politique qui fait mal,
00:13:09 mais par le non-respect des accords de Minsk,
00:13:11 qui ont finalement permis aux États-Unis d'instaurer une guerre au sein de l'Europe,
00:13:20 et qu'aujourd'hui, c'est 50 milliards balancés,
00:13:22 c'est l'économie d'armement américaine,
00:13:25 qui je crois, sort très bien son épingle du jeu,
00:13:27 puisqu'elle a une augmentation de ses bénéfices de 17%,
00:13:31 et moi je suis outré de voir qu'un président de France,
00:13:37 dans une agriculture qui est totalement déclin,
00:13:39 un pays qui s'effondre, des gens qui crèvent de faim,
00:13:41 un pouvoir d'achat, l'électricité qui flambe,
00:13:43 le gasoil qui flambe, etc., tout ça,
00:13:46 ce président qui se voulait moderne,
00:13:48 finalement est en train d'emmener son pays au chaos,
00:13:51 en suivant une politique, je le dis clairement, américaine,
00:13:55 qui s'est émissée au sein de l'Europe, qui contrôle l'Europe,
00:13:59 et qui est en train finalement d'effondrer notre économie,
00:14:02 ce qui va se passer, c'est qu'en apportant du blé d'Ukraine massivement,
00:14:05 du poulet d'Ukraine, on est en train de tuer nos filières,
00:14:08 il n'y a rien qui correspond à nos normes,
00:14:10 mais il faut savoir que ces filières ukrainiennes,
00:14:12 de la céréale, du poulet, sont d'abord avant tout,
00:14:16 financées par des fonds américains, BlackRock, Blackstone, Vanguard,
00:14:20 et ces gens-là, aujourd'hui, en plus de ça,
00:14:23 sont en train de s'approprier les territoires ukrainiens,
00:14:26 en plein cœur de l'Europe,
00:14:28 c'est-à-dire que l'Europe est en train de faire une autoroute aux Etats-Unis,
00:14:33 d'Amérique, qui sont en train, une politique américaine
00:14:36 de submission des peuples, de mondialisation,
00:14:39 qui est en train de nous effondrer, notre propre économie.
00:14:41 - Ce n'est pas pour rien, je pense, qu'Emmanuel Macron
00:14:43 essaie de reprendre le lead en communication,
00:14:45 parce que les élections européennes arrivent au mois de juin,
00:14:48 et on voit bien que cette question agricole
00:14:51 va être au centre du débat, tout comme le libre-échange,
00:14:54 tout comme la question ukrainienne aussi, d'une certaine façon.
00:14:57 Vous en attendez quoi, vous, des élections européennes, des agriculteurs ?
00:15:01 - On attend des élections européennes, déjà,
00:15:04 que massivement, elles changent de bord.
00:15:07 Alors, après, est-ce que ça sera le bon bord ou pas le bon bord ?
00:15:09 Mais, de toute façon, très vite, très vite,
00:15:11 dans le débat national, il faudra que ça impose,
00:15:14 je dirais, un nouveau référendum
00:15:17 sur la sortie ou non de l'Europe.
00:15:19 Parce qu'aujourd'hui, je crois que l'Europe nous fait trop de mal,
00:15:22 que l'Europe ne joue pas les fonctions pour lesquelles
00:15:24 on a cru qu'elle était mise en place,
00:15:26 la protection de nos frontières extra-européennes,
00:15:29 le fonctionnement et l'harmonisation éventuellement interne,
00:15:32 tout en gardant, je dirais, une souveraineté d'État.
00:15:35 Vous savez que géographiquement, il y a plein de choses qui changent, tout ça.
00:15:38 Mais, je veux dire, ça fait 50 ans qu'on nous vende l'Europe,
00:15:40 ou 60 ans depuis l'après-guerre.
00:15:43 L'Europe a été capable de rien harmoniser.
00:15:45 On s'aperçoit qu'il y a une assemblée de conseillers européens
00:15:48 qui statue, qui siège, un petit peu comme dans une assemblée nationale.
00:15:52 Et puis, on a une commission minoritaire
00:15:55 au service et à la soumission, a priori, des États-Unis,
00:15:59 qui pilote l'Europe et qui, par décret,
00:16:01 nous assassine tous les jours un peu plus.
00:16:03 Donc, tout ça, il va falloir que ça s'arrête aussi.
00:16:06 Je crois qu'il y a une élection européenne.
00:16:08 Il ne faut que les gens n'aient pas peur massivement.
00:16:10 Change le vote habituel, le vote qui ronronne,
00:16:13 le vote qui nous assassine,
00:16:15 pour mettre des gens avec beaucoup plus de pragmatisme.
00:16:18 Est-ce que ça sera les bons ? Est-ce que ça ne sera pas les bons ?
00:16:21 Je ne sais pas encore. Donnons-leur leur chance.
00:16:24 Mais par contre, très vite, il faudra qu'il y ait un vote,
00:16:27 un référendum pour savoir si on veut, oui ou non, sortir de l'Europe.
00:16:31 - Oui, à ce point-là, le problème est profond.
00:16:33 - Les gens sont prêts à le voter.
00:16:35 - Oui, ça, je pense, c'est la volonté politique
00:16:38 qui n'est pas présente pour proposer une telle question au référendum.
00:16:41 Mais on voit bien que ce problème-là, il est transnational,
00:16:45 il est partout, justement, sur le territoire européen,
00:16:47 puisque partout, il y a ces mouvements-là.
00:16:50 Le Salon de l'agriculture, vous disiez que vous alliez vous y rendre.
00:16:55 Est-ce qu'il y a des discussions avec les syndicats ?
00:17:00 Vous étiez très critique de la FNSEA.
00:17:02 Est-ce que vous êtes critique d'autres syndicats ?
00:17:05 Est-ce que vous avez l'impression d'être lâché par tout le monde ?
00:17:08 - Non, on n'est pas lâché.
00:17:09 Vous savez, le mouvement des agriculteurs non-syndiqués
00:17:12 ne cesse de grandir tous les jours.
00:17:13 Nous, on est en train de préparer une grande association
00:17:15 qui se met en place, où il y a tous les jours des gens de la FNSEA
00:17:18 qui nous rejoignent.
00:17:20 Il y a des gens de la FNSEA, il y a des GIA
00:17:22 qui nous rejoignent dans les réunions,
00:17:23 avec qui on discute.
00:17:24 On demande simplement d'abaisser le drapeau à l'entrée,
00:17:29 et on discute.
00:17:30 Je crois que le problème, aujourd'hui, des agriculteurs,
00:17:33 n'est pas un problème ni des FNSEA, ni de coordination,
00:17:36 ni de confédération paysanne,
00:17:38 qui ne représentent finalement que des minorités,
00:17:40 qui à peu près sont tous d'accord sur le fond,
00:17:43 pas tout à fait sur la forme,
00:17:45 mais je crois surtout que la priorité,
00:17:48 c'est déjà que le combat qui est conduit aujourd'hui par les paysans
00:17:52 ne soit pas récupéré par la FNSEA,
00:17:55 ça on l'accepterait très mal.
00:17:56 Monsieur Rousseau doit même, je dirais, se reculer,
00:17:59 et lui aussi, baisser son drapeau,
00:18:02 parce que, quand on l'a vu lors des premières manifestations
00:18:04 que nous avons faites, nous, sur la 7,
00:18:06 où c'est que nous avons bloqué la 7,
00:18:07 et je le rappelle, un des plus beaux barrages de France,
00:18:10 qui a bloqué plus de 20 000 camions, sans dégradation,
00:18:12 où c'est que nous avons balayé l'autoroute avant de sortir,
00:18:14 et fermé le portail, et je suis sorti avec le balai sur dos,
00:18:17 cette image a été appréciée des Français,
00:18:19 a été appréciée des services de police,
00:18:22 des départements, de préfectures,
00:18:24 et je crois que Monsieur Rousseau, aujourd'hui,
00:18:26 a une part de responsabilité,
00:18:28 le syndicat, surtout le syndicat FNSEA,
00:18:30 a une part de responsabilité
00:18:32 quant à avoir laissé sommeiller,
00:18:35 aussi souvent, les problèmes,
00:18:37 qui aujourd'hui ne sont que la révélation,
00:18:39 les abcès qui explosent.
00:18:40 Mais aujourd'hui, on voit très bien,
00:18:42 Monsieur Rousseau, je ne veux pas l'incriminer personnellement,
00:18:46 mais Monsieur Rousseau a une ferme céréalière
00:18:48 dans des régions plutôt propices,
00:18:50 qui produit plutôt pas trop mal,
00:18:52 Monsieur Rousseau est président de la FNSEA,
00:18:54 à ce titre, je ne sais pas si c'est un titre,
00:18:56 je dirais bénévole ou pas,
00:18:58 mais à mon avis, doit percevoir quelques indemnités,
00:19:01 a aussi, président du groupe Avril,
00:19:03 certainement de bons et beaux salaires,
00:19:05 certainement aussi quelques actions,
00:19:07 ou soit comme chose...
00:19:09 - Je comprends que vous êtes remonté un peu...
00:19:11 - ... donc Monsieur Rousseau est très loin des préoccupations des paysans.
00:19:15 - Merci beaucoup d'avoir été avec nous Thierry Sénéclose,
00:19:19 et nous vous souhaitons bonne chance
00:19:21 pour ce salon de l'agriculture,
00:19:23 on va le suivre évidemment avec Sud Radio,
00:19:25 on y sera également,
00:19:27 pour comprendre davantage cette crise
00:19:29 du secteur agricole en France.
00:19:31 Merci à vous.
00:19:33 - Je vous envoie un avis personnel,
00:19:35 pour vous dire que je serai présent sur le salon,
00:19:37 je donnerai le feu vert et l'orifice.
00:19:39 - Parfait, merci.
00:19:41 - Merci d'avoir été avec nous Thierry Sénéclose,
00:19:43 on va se retrouver dans un instant sur Sud Radio,
00:19:45 après cette courte pause,
00:19:47 on va se demander s'il est encore possible
00:19:49 de faire son travail quand on est journaliste.
00:19:51 A tout de suite sur Sud Radio.
00:19:53 (musique)
00:19:55 Sud Radio dans tous ses états,
00:19:57 Alexis Poulin.
00:19:59 (musique)
00:20:01 - OK, The Radio Star,
00:20:03 mais on est au-delà de ça,
00:20:05 sur la question de la liberté
00:20:07 de la presse, au-delà de la presse
00:20:09 radio ou télé,
00:20:11 avec nous aujourd'hui
00:20:13 Frédéric Aigui, journaliste indépendant.
00:20:15 Bonjour Frédéric.
00:20:17 - Bonjour Alexis.
00:20:19 - Vous aviez été ce journaliste qui avait
00:20:21 osé poser la question qui fâche à la porte-parole
00:20:23 du gouvernement Priscat-Thévenot sur
00:20:25 la responsabilité dans le sabotage
00:20:27 du gazoduc Nord Stream.
00:20:29 Elle n'avait pas su
00:20:31 quoi répondre, c'était la semaine
00:20:33 dernière. Et puis, hier
00:20:35 mercredi, vous avez été refoulé
00:20:37 de l'entrée du point presse
00:20:39 de la porte-parole.
00:20:41 Peut-être une punition suite à votre question.
00:20:43 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:20:45 - Écoutez, pour l'instant
00:20:47 j'en sais pas plus que vous, à vrai dire.
00:20:49 J'ai
00:20:51 demandé à droite
00:20:53 à gauche, en premier lieu, à l'Élysée.
00:20:55 J'ai quand même essayé de rentrer, même si j'avais reçu
00:20:57 mon refus d'accréditation.
00:20:59 Là, on m'a simplement dit
00:21:01 qu'on ne savait pas pourquoi.
00:21:03 J'ai envoyé un mail auquel
00:21:05 on n'a pas répondu et j'ai fini par
00:21:07 appeler aujourd'hui et on m'a de nouveau
00:21:09 dit qu'on ne savait pas pourquoi mon
00:21:11 accréditation avait été refusée, qu'on
00:21:13 regardait, qu'on revenait vers moi.
00:21:15 Pour l'instant, je n'ai aucune réponse.
00:21:17 Simplement,
00:21:19 on peut voir, si vous
00:21:21 avez regardé cette
00:21:23 conférence de presse du Conseil des ministres,
00:21:25 on voit bien qu'il y a de la place dans la salle.
00:21:27 On voit bien que c'est pas plein.
00:21:29 On ne peut pas m'opposer
00:21:31 l'argument de dire qu'il n'y a pas de place.
00:21:33 Il va falloir m'expliquer pourquoi on m'a
00:21:35 refusé l'entrée. - Comment ça se passe, l'accréditation
00:21:37 pour ces conférences de presse
00:21:39 quand on est journaliste indépendant ?
00:21:41 - Écoutez, normalement,
00:21:43 c'est très simple et très efficace.
00:21:45 Ce n'est pas la première fois, comme vous l'avez vu,
00:21:47 que je m'y rendais.
00:21:49 À partir du moment où vous disposez d'une carte de presse,
00:21:51 vous envoyez le scan
00:21:53 de votre carte de presse et
00:21:55 vous recevez les communications
00:21:57 de l'Elysée
00:21:59 qui vous annonce
00:22:01 quand il y a de telles conférences de presse.
00:22:03 Vous avez rend un clic,
00:22:05 vous vous inscrivez et normalement
00:22:07 tout va bien, ça marche,
00:22:09 vous pouvez y assister. - Donc là, vous pensez
00:22:11 que votre nom est ressorti
00:22:13 après cette question qui a mis dans l'embarras
00:22:15 la porte-parole, qui ne savait pas quoi répondre sur Nord Stream ?
00:22:17 - En tout cas, à un moment donné,
00:22:19 il va falloir m'expliquer pourquoi.
00:22:21 Si on est
00:22:23 une démocratie
00:22:25 où on défend la liberté de la presse,
00:22:27 la pluralité des médias,
00:22:29 il va falloir
00:22:31 m'expliquer.
00:22:33 J'attends une réponse concrète avant de tirer toute conclusion.
00:22:35 J'attends au moins
00:22:37 qu'on m'apporte un argument,
00:22:39 qu'on m'explique.
00:22:41 - Il y a d'autres
00:22:43 journalistes qui ont été refusés
00:22:45 à part vous, hier ? Ou vous étiez le seul
00:22:47 à ne pas pouvoir rentrer à l'Elysée ?
00:22:49 - Pas à ma connaissance.
00:22:51 Après, du coup,
00:22:53 j'étais sur place.
00:22:55 J'ai vu tout le monde rentrer. J'étais le seul
00:22:57 vieux petit canard pogné à l'entrée.
00:22:59 Donc, non, pas à ma connaissance.
00:23:01 Ce qu'il y a
00:23:03 d'intéressant,
00:23:05 si vous regardez,
00:23:07 le journaliste,
00:23:09 il y a un journaliste, Cémile Saint-Denis,
00:23:11 du Média, qui a fait
00:23:13 une petite remarque,
00:23:15 qui raconte une anecdote sur la fin
00:23:17 de cette conférence
00:23:19 de presse du Conseil des ministres,
00:23:21 où les questions au gouvernement
00:23:23 se terminent,
00:23:25 et il se fait interpeller par une journaliste
00:23:27 d'un grand média,
00:23:29 qui lui reproche d'avoir
00:23:31 posé des questions, et qui lui dit
00:23:33 "Bon, mais alors, écoutez, quand même, qu'est-ce qui se passe,
00:23:35 là ? Avant, la conférence, ça durait
00:23:37 20 minutes, aujourd'hui, ça dure 50 minutes,
00:23:39 de quoi vous parlez ? Pourquoi est-ce que vous faites ça ?"
00:23:41 C'est lunaire, en fait.
00:23:43 Et même Prissa Thévenot,
00:23:45 qui était là en off,
00:23:47 commence à s'écarter, parce qu'elle
00:23:49 sent bien que ça commence à être
00:23:51 un peu bizarre, cette
00:23:53 histoire. Et donc,
00:23:55 le journaliste raconte, et il dit
00:23:57 qu'il est donc pris à partie
00:23:59 par une consoeur,
00:24:01 et à côté, il y a les deux
00:24:03 conseillers de Prissa Thévenot,
00:24:05 qui opinent du chef, et qui disent "Ah oui, non, quand même,
00:24:07 attendez, il faut
00:24:09 arrêter avec ça, il faut arrêter de poser des questions."
00:24:11 Il faut arrêter de poser des questions à la porte-parole,
00:24:13 c'est quasiment ça, en fait, la ligne de conduite
00:24:15 aujourd'hui ? C'est in fine, c'est ça. Alors, je vous
00:24:17 conseille, moi j'étais pas là,
00:24:19 donc je vous conseille d'aller voir la vidéo
00:24:21 du Média, où le
00:24:23 journaliste raconte cette anecdote, mais
00:24:25 c'est très parlant, et c'est très parlant
00:24:27 que ça vienne d'une journaliste,
00:24:29 d'une consoeur.
00:24:31 Oui, parce que, justement, vous avez eu des messages
00:24:33 des confrères, des consoeurs
00:24:35 par rapport à ce qui s'est passé,
00:24:37 à la question que vous avez posée,
00:24:39 et le fait que vous n'ayez pas
00:24:41 pu rentrer à nouveau ?
00:24:43 Pas du tout, j'ai eu beaucoup de marques de soutien,
00:24:45 ce qui me touche, des médias,
00:24:47 on va dire, dits alternatifs,
00:24:49 notamment, je vous remercie de vos invitations,
00:24:51 mais non, en ce qui concerne
00:24:53 le reste de la presse, de la presse
00:24:55 mainstream, c'est silence radio, ça n'intéresse
00:24:57 personne. Alors, je
00:24:59 laisse le bénéfice
00:25:01 du doute à tout le monde,
00:25:03 moi ce que je vais essayer de faire, parce que
00:25:05 je suis persévérant, j'ai pas envie
00:25:07 de m'arrêter là, je vais
00:25:09 contacter, je sais pas, par exemple, le SNJ,
00:25:11 je vais voir ce qu'ils pensent de ça,
00:25:13 parce que je suis pas juriste, je sais pas
00:25:15 dans quelle mesure, en fait,
00:25:17 on a le droit de me refuser cet accès-là,
00:25:19 donc,
00:25:21 il faut que je me rapproche des gens
00:25:23 qui sont plus
00:25:25 au courant que moi.
00:25:26 Est-ce que vous pensez que vous allez avoir un souci
00:25:28 lorsqu'il sera question de renouveler
00:25:30 votre carte de presse, si ça continue
00:25:32 comme ça ?
00:25:33 Bah alors, écoutez,
00:25:35 probablement, mais pour l'instant, de toute
00:25:37 façon, je suis journaliste indépendant,
00:25:39 ce qui veut dire journaliste chômeur,
00:25:41 donc, ma carte de presse,
00:25:43 je l'ai pour encore la durée
00:25:45 d'un an, peut-être,
00:25:47 peut-être deux, il faut voir, je sais pas
00:25:49 exactement comment ça se passe,
00:25:51 après, on verra,
00:25:53 pour l'instant, j'en suis pas là, moi,
00:25:55 je suis au jour le jour, j'essaie de faire mon travail,
00:25:57 j'essaie de faire bouger les choses,
00:25:59 donc, voilà.
00:26:00 Et vous disiez de manière
00:26:02 assez cynique et à propos
00:26:04 que finalement, ça devenait plus facile
00:26:06 pour un journaliste de LCI
00:26:08 envoyé spécial ou correspondant
00:26:10 à Moscou de poser une question
00:26:12 à Vladimir Poutine que pour un journaliste
00:26:14 indépendant de poser une question en France
00:26:16 à la porte-parole du gouvernement.
00:26:18 Oui, tout à fait, c'est
00:26:20 volontairement provocateur, mais
00:26:22 c'est vrai qu'on nous
00:26:24 bassine sans arrêt sur le fait
00:26:26 qu'on est un phare de la démocratie
00:26:28 et la liberté de la presse,
00:26:30 la diversité des médias sont des valeurs
00:26:34 cardinales dans nos démocraties occidentales,
00:26:36 et c'est vrai qu'aujourd'hui, on se retrouve
00:26:38 dans des situations qui sont aberrantes
00:26:40 où vous avez effectivement
00:26:42 un journaliste de LCI
00:26:44 qui a pu aller poser une question
00:26:46 au Kremlin à Poutine,
00:26:48 et moi je suis français,
00:26:50 je me retrouve interdit,
00:26:52 parce que, je suppose,
00:26:54 encore une fois j'attends la version officielle,
00:26:56 mais parce que simplement, j'ai eu l'outrecuidance
00:26:58 de poser une question
00:27:00 sur un sujet qui visiblement dérange,
00:27:02 j'ai plus le droit d'exercer mon métier,
00:27:04 ça pose un vrai problème
00:27:06 et ça pose vraiment une question
00:27:08 sur ce qui est en train de se passer
00:27:10 dans notre pays,
00:27:12 on voit bien, au-delà de mon petit cas personnel,
00:27:14 qu'il y a une réduction
00:27:16 de l'espace démocratique
00:27:18 avec le DSA en Europe,
00:27:20 avec de nombreuses,
00:27:22 diverses lois
00:27:24 qui sont là,
00:27:26 qui sont censées nous protéger
00:27:28 de la "désinformation",
00:27:30 mais alors qu'est-ce que ça veut dire ?
00:27:32 Qu'est-ce que c'est la désinformation ?
00:27:34 On vit une période
00:27:36 vraiment dangereuse
00:27:38 où il faut que tout le monde
00:27:40 prenne bien conscience
00:27:42 de ce qui est en train de se jouer,
00:27:44 de ce qui est en train de se passer,
00:27:46 et il faut qu'on réagisse,
00:27:48 parce que si on laisse faire,
00:27:50 c'est fini,
00:27:52 c'est-à-dire que quand vous laissez
00:27:54 l'autoritarisme, le totalitarisme entrer,
00:27:56 c'est très difficile de le dégager après.
00:27:58 Donc tant qu'on a encore une petite marge de manœuvre,
00:28:00 il faut absolument en profiter
00:28:02 pour ne pas lâcher l'affaire,
00:28:04 il faut les tenir au mot,
00:28:06 ils se disent démocrates,
00:28:08 ils se disent "défendre la liberté de la presse",
00:28:10 d'accord, faites-le.
00:28:12 Oui, mais quand on voit la réaction
00:28:14 de certains journalistes,
00:28:16 vous en parliez à l'instant
00:28:18 sur des journalistes indépendants
00:28:20 en disant "arrêtez de poser des questions"
00:28:22 sur l'apathie, sur une association
00:28:24 comme "Reporteurs sans frontières"
00:28:26 qui dorénavant voudrait attaquer
00:28:28 une chaîne comme CNews plutôt que défendre les journalistes,
00:28:30 on a une dérive quand même qui va au-delà
00:28:32 même des gouvernants.
00:28:34 On a l'impression que c'est la société tout entière
00:28:36 qui est en train de rentrer dans une société de la censure.
00:28:38 Tout à fait,
00:28:40 je partage tout à fait cette analyse
00:28:42 et c'est pour ça que
00:28:44 il faut qu'il y ait
00:28:46 au sein des médias,
00:28:48 moi je ne veux pas croire que tous les gens
00:28:50 qui sont venus, et je parle des médias
00:28:52 mainstream, tous les gens qui sont rentrés dans cette profession,
00:28:54 je ne veux pas croire
00:28:56 qu'il n'y en ait pas, qu'il y a encore
00:28:58 certains idéaux et qu'ils défendent
00:29:00 certains idéaux. Et aujourd'hui,
00:29:02 c'est le moment de défendre ces idéaux-là,
00:29:04 c'est le moment d'avoir un peu de courage et de dire
00:29:06 "Attendez, stop, on est en pleine dérive
00:29:08 et il faut mettre un terme à tout ça."
00:29:10 Parce que, alors voilà,
00:29:12 je m'intéresse à certaines questions,
00:29:14 on parle de politique internationale,
00:29:16 d'un conflit avec la Russie,
00:29:18 si on se coupe
00:29:20 de tout point de vue
00:29:22 extérieur à la DOXA,
00:29:24 et que d'un autre côté on est en train de dire "on va aller faire la guerre à la Russie",
00:29:26 ça devient
00:29:28 très très dangereux,
00:29:30 vraiment très dangereux.
00:29:32 Il faut que tout le monde
00:29:34 se rappelle et se dise
00:29:36 qu'est-ce que c'est que la pluralité des médias,
00:29:38 c'est quelque chose d'essentiel,
00:29:40 et voilà, la pluralité des médias, c'est pas simplement
00:29:42 avoir l'avis de LCI et de BFM,
00:29:44 il faut avoir aussi
00:29:46 un autre point de vue, et il faut que le gouvernement
00:29:48 soit confronté à un autre point de vue.
00:29:50 - Je rappelle que vous,
00:29:52 auparavant, Frédéric Aigui, vous avez été
00:29:54 journaliste à RT France,
00:29:56 chaîne qui a été immédiatement
00:29:58 interdite lors de
00:30:00 la guerre en Ukraine, dès les premiers
00:30:02 mois, cette censure-là
00:30:04 avait déjà le
00:30:06 goût de la censure,
00:30:08 alors pour des faits de
00:30:10 soi-disant propagande, même si
00:30:12 la chaîne avait l'agrément de l'ARCOM,
00:30:14 comment vous avez vécu cette
00:30:16 première censure, déjà,
00:30:18 de cette chaîne ?
00:30:20 - Nous, c'est vrai que c'était
00:30:22 un peu compliqué, parce qu'on est
00:30:24 mis au banc,
00:30:26 on nous fait des reproches
00:30:28 par ailleurs qui n'étaient jamais
00:30:30 étayés,
00:30:32 on nous fait des reproches
00:30:34 de faire de la désinformation,
00:30:36 mais alors, à ce moment-là, citez-moi sur quoi je fais de la désinformation,
00:30:38 c'est quoi la désinformation aujourd'hui ?
00:30:40 Est-ce que si je dis,
00:30:42 ou si j'écris que la guerre
00:30:44 n'a pas commencé en 2022,
00:30:46 mais qu'avant, il y a eu Maïdan, est-ce que si j'essaie de dire ça,
00:30:48 est-ce que ça, c'est de la désinformation ?
00:30:50 Vous voyez bien que
00:30:52 là, on touche à
00:30:54 un problème fondamental, c'est-à-dire que
00:30:56 on s'empêche
00:30:58 de voir toute...
00:31:00 de comprendre
00:31:02 toute situation, d'avoir une analyse
00:31:04 sur ce qui est en train de se passer,
00:31:06 pour rester
00:31:08 dans la doxa très limitée
00:31:10 qui est otanienne, et qui est
00:31:12 aujourd'hui partagée par tout le monde,
00:31:14 donc ça, c'est un problème
00:31:16 qu'il faut relever, et alors,
00:31:18 nous, de notre côté, sur RT,
00:31:20 on est censuré,
00:31:22 on a eu
00:31:24 disposé de peu de soutien
00:31:26 dans le reste des médias, mais bon,
00:31:28 à la limite, j'entends, je vois bien,
00:31:30 je comprends bien que
00:31:32 le fait que la Russie est
00:31:34 définie comme le grand méchant,
00:31:36 j'entends très bien, soit, mais aujourd'hui,
00:31:38 ce qui est arrivé à RT
00:31:40 va arriver à tout le monde.
00:31:42 C'est en train d'arriver à CNews,
00:31:44 peu importe ce que vous pensez de CNews,
00:31:46 ce que vous pensez de leur ligne éditoriale, c'est pas le problème.
00:31:48 Ce qu'il faut comprendre, c'est que c'est arrivé à RT,
00:31:50 ça arrive à CNews, puis ça va arriver à un tel,
00:31:52 à un tel, à un tel, et donc on va se retrouver
00:31:54 plus qu'avec l'AFP et France Info,
00:31:56 et bon, ça va être limité.
00:31:58 - Et le ministère de la Vérité,
00:32:00 si ça continue comme ça, quels sont
00:32:02 les moyens d'action aujourd'hui, en fait,
00:32:04 au-delà d'alerter
00:32:06 l'opinion publique et montrer
00:32:08 la dérive dangereuse vers une censure
00:32:10 de plus en plus forte et
00:32:12 prégnante de la part des autorités,
00:32:14 quels sont les recours aujourd'hui qui pourraient
00:32:16 exister pour empêcher ça ?
00:32:18 - C'est une excellente question.
00:32:20 Moi, c'est...
00:32:22 La voie que j'avais choisie, c'était celle-là.
00:32:24 J'ai trouvé une petite porte,
00:32:26 une petite porte d'entrée qui me permettait
00:32:28 d'avoir un espace de discussion avec le gouvernement,
00:32:30 et donc, j'ai essayé de faire ça.
00:32:32 Vous voyez que ça n'a pas duré
00:32:34 très longtemps. Je ne désespère pas
00:32:36 de pouvoir y retourner,
00:32:38 suivant ce qu'ils me disent, mais...
00:32:40 Mais donc, c'est très
00:32:42 difficile. Je pense qu'en fait, il y a un rôle
00:32:44 de la société civile.
00:32:46 C'est-à-dire qu'il faut
00:32:48 que, un, il faudrait qu'il y ait des gens
00:32:50 parmi les médias mainstream qui
00:32:52 prennent la question à cœur et qui soient
00:32:54 un peu courageux, et deux, il faut
00:32:56 que le public soutienne
00:32:58 les gens qui essaient de se battre contre ça.
00:33:00 Parce que moi, je me bats contre ça,
00:33:02 en fait, je me bats pour tout le monde,
00:33:04 finalement. Quand on se bat pour la liberté
00:33:06 et la pluralité des médias,
00:33:08 je me bats pas que pour ma petite personne,
00:33:10 mais pour tout le monde.
00:33:12 Donc, il faut qu'il y ait un soutien,
00:33:14 il faut qu'il y ait un soutien des gens,
00:33:16 et c'est ce qui permettra,
00:33:18 s'il y a suffisamment de soutien, peut-être de faire bouger
00:33:20 les choses. Après, j'en sais rien,
00:33:22 j'ai pas la solution. On essaie tous de se battre
00:33:24 avec nos moyens.
00:33:26 - Oui, bien sûr. Il y a aussi le rachat
00:33:28 de Twitter par Elon Musk,
00:33:30 de Twitter de nuXx, qui est dans le collimateur
00:33:32 de Thierry Breton et de la Commission européenne.
00:33:34 Là aussi,
00:33:36 c'est-à-dire que les espaces
00:33:38 d'expression se réduisent
00:33:40 avec le DSA
00:33:42 qui voudrait aussi organiser,
00:33:44 réglementer, régimenter
00:33:46 l'expression dans l'espace numérique.
00:33:48 - Oui, tout à fait.
00:33:50 Et la question qu'on doit tous se poser,
00:33:52 c'est qui décide de quoi ?
00:33:54 Qui décide de ce qu'on peut dire ?
00:33:56 À partir du moment où vous avez une entité
00:33:58 gouvernementale, qui décide de ce qu'on peut
00:34:00 dire et ce qu'on peut écrire ?
00:34:02 Est-ce que ça pose pas
00:34:04 un sérieux problème démocratique ?
00:34:06 - Évidemment, je pense que si.
00:34:08 Mais c'est une question.
00:34:10 Je suppose que, vous-même,
00:34:12 j'en doute pas une seconde,
00:34:14 que vos auditeurs aussi
00:34:16 ont compris les enjeux
00:34:18 qu'il y a aujourd'hui sur ces questions-là.
00:34:20 Mais il faut
00:34:22 vraiment taper du poing sur la table.
00:34:24 Il faut dire qu'on voit ce qui est en train de se passer,
00:34:26 on voit ce qui est en train de se jouer
00:34:28 et on l'accepte pas.
00:34:30 Si nous sommes une démocratie aujourd'hui,
00:34:32 comporte-nous
00:34:34 comme une démocratie ? - Oui, le fameux état de droit
00:34:36 et avec la liberté de la presse.
00:34:38 - On a une question, Alexis,
00:34:42 sur les réseaux sociaux pour Frédéric.
00:34:44 Frédéric, un auditeur demande, est-ce que vous pensez
00:34:46 que ce qui est en train d'arriver, de ce que vous décrivez,
00:34:48 ça peut arriver dans la presse papier ?
00:34:50 Dans les journaux ?
00:34:52 - Il n'y a pas de raison que ça n'arrive pas, finalement.
00:34:54 Parce qu'à partir du moment où vous ouvrez
00:34:56 la porte à la censure,
00:34:58 et s'il n'y a aucune réaction,
00:35:00 vous laissez libre cours
00:35:02 à tout le monde.
00:35:04 A mon sens, évidemment que tout peut arriver.
00:35:06 C'est pour ça qu'il faut se battre
00:35:08 contre, et il ne faut surtout pas lâcher l'affaire.
00:35:10 - Parce qu'il y a
00:35:12 l'alerte d'un côté,
00:35:14 mais aussi
00:35:16 cette volonté
00:35:18 affichée de
00:35:20 régimenter, vraiment de contrôler
00:35:22 la parole, toujours pour lutter
00:35:24 contre les discours de haine, enfin c'est toujours
00:35:26 pour la bienveillance.
00:35:28 En France, on a déjà des règles
00:35:30 qui encadrent globalement
00:35:32 la prise de parole, on a la loi de 1881
00:35:34 sur la presse, et plein de lois.
00:35:36 Pourquoi vouloir aller toujours plus loin ?
00:35:38 Est-ce qu'aujourd'hui,
00:35:40 c'est aussi parce qu'il y a
00:35:42 cette guerre en Ukraine, et donc il faut
00:35:44 faire attention et bien
00:35:46 séparer ce qui est de l'ordre de l'information,
00:35:48 de la propagande ou de la censure ?
00:35:50 Ou est-ce que c'est parce que c'est un climat
00:35:52 général et qu'on entre dans...
00:35:54 D'ailleurs, c'était discuté à Davos,
00:35:56 une année électorale importante, élection européenne,
00:35:58 élection aux Etats-Unis,
00:36:00 et donc il y a un intérêt tout particulier
00:36:02 à la censure ?
00:36:04 - Moi je le pense, et
00:36:06 après, chacun se fera
00:36:08 son analyse sur la question.
00:36:10 Mais oui, évidemment,
00:36:12 je pense qu'il y a une volonté,
00:36:14 tout ce qui est en train d'arriver tombe pas du ciel,
00:36:16 si vous voulez. C'est qu'il y a derrière
00:36:18 une réflexion stratégique,
00:36:20 et
00:36:22 si on en arrive là,
00:36:24 ça veut aussi dire que
00:36:26 la position défendue
00:36:28 par l'ADOXA,
00:36:30 elle tient
00:36:32 sur pas grand-chose. C'est-à-dire que si
00:36:34 elle est obligée de censurer
00:36:36 toute voix contradictoire,
00:36:38 aussi petite soit-elle.
00:36:40 Moi, qu'est-ce que je représente ? Je ne représente rien.
00:36:42 Mais rien que ça, en fait, ils ne peuvent même pas l'accepter.
00:36:44 Ça veut bien dire
00:36:46 que leur position,
00:36:48 ils ne sont pas solides sur leurs appuis.
00:36:50 Ça traduit sur tout ça,
00:36:52 et ça veut dire qu'ils n'ont plus le choix,
00:36:54 parce que s'ils sont mis face à la
00:36:56 controverse, probablement
00:36:58 que les gens vont commencer à se poser
00:37:00 de sérieuses questions. - Oui, il y a une fragilité,
00:37:02 une fébrilité vraiment
00:37:04 palpable actuellement,
00:37:06 qui n'est pas rassurant pour
00:37:08 les libertés, notamment la liberté
00:37:10 de parole. En tout cas, merci beaucoup
00:37:12 d'avoir été avec nous, Frédéric Aiguille,
00:37:14 et puis on prendra des nouvelles
00:37:16 pour savoir si, lors du prochain
00:37:18 point presse de la porte-parole, vous aurez cette
00:37:20 fois-ci le droit d'entrer et poser
00:37:22 une question, ou si vous êtes banni à jamais
00:37:24 de ce lieu
00:37:26 de bienséance. Voilà. - Merci.
00:37:28 - Merci Frédéric d'avoir été avec nous.
00:37:30 On va se retrouver dans quelques instants sur Sud Radio
00:37:32 pour les pairs Léhué et les bravos d'Alexis Poulin.
00:37:34 Et puis vous aurez la parole, évidemment,
00:37:36 0 826 300 300 pour témoigner
00:37:38 et réagir. Posez toutes vos
00:37:40 questions à Alexis et à nos invités.
00:37:42 A tout de suite sur Sud Radio.
00:37:44 Sud Radio dans tous
00:37:46 ses états.
00:37:48 Alexis Poulin.
00:37:50 Les perles du jour.
00:37:52 - Ça c'était Stomy Bugsy et son papa.
00:37:54 Lui c'était un gangster.
00:37:56 Et là on a un papa qui est
00:37:58 ministre de l'Intérieur et qui pose
00:38:00 en une de Paris Match.
00:38:02 Oui, Gérald Darmanin, avec ses
00:38:04 enfants, dans Paris Match,
00:38:06 pour expliquer que sa famille, c'est son rock
00:38:08 et que c'est important, compte tenu du travail
00:38:10 important qu'il fait et difficile.
00:38:12 Alors ça rappelle évidemment les photos
00:38:14 dans le bureau ovale de JFK,
00:38:16 de Kennedy, qui posait
00:38:18 là encore avec sa progéniture.
00:38:20 Il y a cette vieille communication
00:38:22 politique de la mise en scène
00:38:24 de la famille. Et on est loin du Gérald
00:38:26 Darmanin qui envoyait des SMS
00:38:28 pour des faveurs sexuelles en échange d'appartements.
00:38:30 On est loin du Gérald Darmanin qui
00:38:32 vient d'ailleurs d'être
00:38:34 innocenté, ou du moins
00:38:36 blanchi par la justice d'une certaine façon.
00:38:38 Et ça sent quand même
00:38:40 fortement le lancement
00:38:42 de Darmanin 2027. On a l'impression
00:38:44 qu'il prépare sa sortie du
00:38:46 ministère de l'Intérieur
00:38:48 d'après les JO. C'est à peu près le calendrier
00:38:50 qu'il est en train de mettre en place.
00:38:52 Et qu'il se prépare lui aussi,
00:38:54 ils sont de plus en plus nombreux, à la présidentielle
00:38:56 de 2027.
00:38:58 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:39:00 Cette autre
00:39:02 salle, autre ambiance,
00:39:04 Julian Assange. Vous savez
00:39:06 l'extradition de Julian Assange,
00:39:08 ce journaliste qui est en prison
00:39:10 actuellement à Londres et qui devrait
00:39:12 être extradé aux Etats-Unis, est suspendu
00:39:14 à une décision des juges
00:39:16 britanniques. Et après deux jours
00:39:18 d'audience, on aura le résultat
00:39:20 en mars. Il encourt 175
00:39:22 années de prison aux Etats-Unis
00:39:24 où il est poursuivi pour la diffusion
00:39:26 de documents confidentiels.
00:39:28 Et donc, on va statuer
00:39:30 sur le cas de Julian Assange. Mais
00:39:32 c'est sans compter sur
00:39:34 la députée européenne du groupe
00:39:36 Renew, Nathalie Loiseau, qui a encore fait
00:39:38 parler d'elle avec un de ses tweets
00:39:40 dont elle a le secret, que je vais vous lire.
00:39:42 "Julian Assange a participé à la
00:39:44 manipulation de l'élection américaine
00:39:46 de 2016 en lien avec la Russie.
00:39:48 Il a aidé Édouard Snowden à se rendre
00:39:50 à Moscou et il n'a jamais contrarié les intérêts
00:39:52 russes. On comprend pourquoi Marine Le Pen
00:39:54 le défend." Oui, parce que Marine
00:39:56 Le Pen souhaitait, elle,
00:39:58 accueillir en tant que réfugié
00:40:00 politique et donner l'asile à Julian Assange.
00:40:02 Le problème, c'est que
00:40:04 sur X, anciennement Twitter,
00:40:06 vous avez maintenant les notes de la communauté qui disent
00:40:08 que l'affirmation sur la manipulation de l'élection
00:40:10 de 2016 avec l'aide de la Russie a été
00:40:12 démentie. C'était une rumeur. C'est Courrier
00:40:14 International et Wikipédia qui
00:40:16 démentissent cette rumeur. Et pourtant,
00:40:18 Nathalie Loiseau a essayé de dire "non, non, non,
00:40:20 attendez, c'est pas la note de la communauté.
00:40:22 Il y a bien eu une ingérence russe,
00:40:24 regardez", et elle partage tout simplement
00:40:26 une autre note, celle-là de l'Institut
00:40:28 Jean Jaurès. Alors, libre
00:40:30 à vous de croire que Julian Assange
00:40:32 est un pion, un espion, quoi que ce soit.
00:40:34 Ça reste un journaliste qui a fait son travail
00:40:36 avec Euclidix et il ne mérite pas
00:40:38 d'être brisé de la façon dont il l'est
00:40:40 actuellement à belle marche de la prison de haute sécurité
00:40:42 à Londres.
00:40:44 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:40:46 C'était la cérémonie
00:40:48 d'entrée au Panthéon de
00:40:50 Missak Manouchian, résistant,
00:40:52 FTP, moif, anti-repartisans
00:40:54 et immigrés
00:40:56 qui n'a jamais été français
00:40:58 de son vivant, français par choix
00:41:00 et la nation entière
00:41:02 lui rendait hommage avec
00:41:04 Marine Le Pen qui est
00:41:06 devenu, même si lors d'une interview
00:41:08 à l'Humanité, le Président de la République
00:41:10 avait dit qu'il était peut-être de bonne
00:41:12 alloi pour la responsable
00:41:14 du Rassemblement National ne pas se rendre
00:41:16 à la panthénisation de Missak Manouchian
00:41:18 compte tenu du passé
00:41:20 du RN avec le Front National
00:41:22 et ses fondateurs.
00:41:24 Et puis, patatras, on apprend que dans la même
00:41:26 semaine, Petit Cachotier,
00:41:28 Jordan Bardella et Marine Le Pen
00:41:30 ont rencontré
00:41:32 Alice Weidel.
00:41:34 Vous ne savez pas peut-être qui est Alice Weidel ?
00:41:36 Eh bien, c'est la responsable de
00:41:38 l'AFD, partie d'extrême-droite
00:41:40 en Allemagne qui est maintenant sous les
00:41:42 projecteurs puisque
00:41:44 certains voudraient empêcher
00:41:46 ce parti qui se radicalise,
00:41:48 qui voulait ré-migrer un nombre
00:41:50 nombreux d'allemands,
00:41:52 de non-allemands ou juste allemands
00:41:54 et émigrer depuis
00:41:56 l'Allemagne chez eux. Voilà ce que
00:41:58 dit Alice Weidel de cette rencontre.
00:42:00 Elle partage un post sur les réseaux sociaux avec de jolis
00:42:02 petits cœurs bleu-blanc-rouge et aux
00:42:04 couleurs du drapeau allemand en disant
00:42:06 qu'aujourd'hui, j'ai parlé personnellement
00:42:08 avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, nous avons
00:42:10 discuté de nombreuses questions politiques et avons
00:42:12 constaté que nous recherchions les mêmes
00:42:14 solutions aux grands problèmes d'aujourd'hui.
00:42:16 Je tiens à vous remercier beaucoup pour votre accueil
00:42:18 chaleureux à Paris. Au revoir.
00:42:20 Donc voilà, évidemment, cette
00:42:22 rencontre que les
00:42:24 uns et les autres souhaitaient minimiser
00:42:26 a été prise, évidemment,
00:42:28 par la majorité.
00:42:30 Benjamin Haddad, député
00:42:32 Renaissance, petit rendez-vous en cachette entre l'extrême-droite
00:42:34 allemande et l'ERN, manque de bol,
00:42:36 la responsable allemande tweet sur la rencontre
00:42:38 avec Le Pen et Bardella pour se réjouir des
00:42:40 convergences. Pourquoi l'ERN voulait-il
00:42:42 la cacher ? Bien sans doute pour éviter
00:42:44 bien sûr de rentrer dans une nouvelle
00:42:46 diabolisation parce qu'hier soir, la présence
00:42:48 de Marine Le Pen à la cérémonie
00:42:50 au Panthéon n'a pas fait couler tant
00:42:52 d'encre. On va marquer
00:42:54 une courte pause sur une radio, on se retrouve
00:42:56 après les infos de 13h, on parlera
00:42:58 de médias, de journalisme, de liberté,
00:43:00 de Julian Assange avec le grand journaliste
00:43:02 Laurent Joffrin qui sera
00:43:04 notre invité de ce Face à Face.
00:43:06 Et puis vous aussi, si vous voulez lui poser des questions,
00:43:08 0826 300
00:43:10 300, nous sommes ensemble jusqu'à 14h
00:43:12 sur Sud Radio, c'est Alexis Poulin dans tous ses états.
00:43:26 0826 300
00:43:28 présenter ce face-à-face exceptionnel avec un invité exceptionnel justement Laurent Joffrin,
00:43:32 journaliste et directeur du quotidien Le Journal.info, bonjour monsieur Joffrin. Bonjour, bonjour merci d'être
00:43:38 au micro de Sud Radio alors je voulais avoir un journaliste de votre trempe avec la carrière que
00:43:45 vous avez pour parler un peu de l'état de la presse dans ce pays parce que ça tire dans tous les
00:43:49 sens on a l'impression que c'est réglement un hoquet choral en ce moment et que c'est très difficile
00:43:53 aussi de faire valoir la liberté d'expression. Vous avez été par exemple pendant longtemps à
00:44:00 CNews dans l'émission de Pascal Praud qui est CNews aujourd'hui sous les feux de la critique
00:44:06 avec Reporters sans frontières, une organisation censée défendre les journalistes qui voudrait
00:44:10 censurer ou attaquer... On peut se poser la question, attaquer CNews et vraiment vous
00:44:20 quand vous y étiez, vous êtes parti de CNews, déjà peut-être vous pouvez nous dire pourquoi,
00:44:24 qu'est ce qui s'est passé ? J'ai parti pour une raison précise c'est que le groupe Bolloré a pris le
00:44:28 contrôle du journal du dimanche et a transformé complètement sa ligne éditoriale ce qui a provoqué
00:44:33 le départ de la plupart des journalistes et moi j'ai dirigé des quotidiens et ma philosophie
00:44:40 est totalement à l'envers de ça, moi j'ai été désigné cinq fois par des actionnaires et à
00:44:49 chaque fois ça donnait lieu à un vote des journalistes et donc j'ai été élu en quelque
00:44:55 sorte cinq fois et si j'avais pas été élu je me serais soumis au résultat. Là il y a eu un vote
00:45:01 au JDD, il y a eu 95% de gens contre, c'était Geoffroy Lejeune qui a été nommé à la tête,
00:45:06 et à la propriétaire, que ce soit celui-là ou un autre ça aurait été pareil, mais le propriétaire
00:45:10 est passé outre et il a maintenu sa nomination donc ça m'a paru totalement contraire à ce que
00:45:16 je pensais moi et étant à CNews c'était difficile de le critiquer, c'est difficile d'être sur une
00:45:22 télévision et de critiquer directement son patron donc il m'a semblé nécessaire de reprendre un
00:45:28 peu plus de liberté de parole et donc de cesser d'apparaître à CNews. - Vous pensez aujourd'hui
00:45:35 que les critiques à l'encontre de CNews sont fondées notamment ce qu'on a entendu de la part
00:45:40 du dirigeant actuel de Reporters Sans Frontières qui demande à l'ARCOM de revoir l'autorisation
00:45:46 d'émettre parce que CNews sera devenu une chaîne d'opinion ? - Il faut comprendre d'où ça vient,
00:45:52 parce que ça a été embrouillé par les polémiques. D'abord il n'y a pas de censure, aucune censure,
00:46:00 et le but de l'ARCOM ou le but du Conseil d'État n'est pas d'instaurer une censure. De vrai il
00:46:08 s'est rien passé, CNews crie avant d'avoir mal parce que personne ne lui a rien demandé. Simplement
00:46:14 il y a eu un avis du Conseil d'État disant il faudrait mieux respecter le pluralisme. Pourquoi
00:46:20 ils ont dit ça ? Il faut revenir à l'origine, c'est la TNT numérique. Il y a un nombre de
00:46:26 canaux comme ça qui ont été attribués à des chaînes publiques ou à des chaînes privées
00:46:31 par l'État gratuitement. En échange l'État a demandé à ce que ces chaînes signent une sorte
00:46:38 de contrat, une charte. Dans cette charte il est indiqué qu'il faut respecter la personne humaine,
00:46:43 qu'il ne faut pas faire de diffamation, qu'il faut s'efforcer de représenter la diversité.
00:46:48 Bon, il y a diverses conditions. Il y en a une consistant à dire qu'il faut s'efforcer de
00:46:54 respecter le pluralisme entre les courants politiques. C'est ça l'origine. On ne peut pas
00:47:00 dire que cette charte soit une charte de censure. Ceux qui disent ça disent n'importe quoi. C'est
00:47:06 une charte qui a été élaborée en 1986 par le gouvernement Chirac sous la direction de François
00:47:13 Léotard qui n'était pas connu comme un censeur farouche. C'était sur l'ouverture des chaînes
00:47:19 privées en fait. Oui, c'est le statut qui a été proposé aux chaînes privées qui voulaient avoir
00:47:24 une fréquence gratuitement. Or, toutes les chaînes ont signé le contrat, y compris CNews.
00:47:33 CNews ont signé en bas de la feuille où il y a toutes ces... Enfin toutes, il y en a cinq ou six
00:47:38 quoi, qui sont de bon sens en quelque sorte. Et donc ce sont des obligations de bon sens.
00:47:42 Ça s'est traduit par quoi ? Pour respecter le pluralisme, je ne parle pas des autres clauses.
00:47:46 D'ailleurs CNews les respecte parfaitement, il n'y a aucun problème là-dessus. Sur le pluralisme,
00:47:51 c'est traduit par le fait qu'on a dit "les hommes politiques qui viennent doivent être à égalité
00:47:55 selon leur représentativité". Et puis là-dessus, ce qui n'existait pas à l'origine, qui n'a pas
00:48:02 existé pendant longtemps, je précise que cette loi a été avalisée par toutes les majorités
00:48:07 successives jamais. Ni par les télés, ni par l'opinion, ni par quiconque. Pendant 40 ans quand même.
00:48:14 Donc s'il y avait censure, ça serait depuis 40 ans. Donc tout ça c'est une blague propagandiste.
00:48:21 Qu'est-ce qu'a dit le Conseil d'État ? Peut-être que ça ne suffit pas de se contenter de compter
00:48:29 les temps de parole des hommes politiques. Parce que ce qui n'était pas le cas avant,
00:48:32 mais CNews est une chaîne engagée. Entre nous, je pense qu'on a le droit de s'engager,
00:48:36 ce n'est pas la question. - Oui, les médias d'opinion, ça a toujours existé.
00:48:39 - Ça a toujours existé, à la presse écrite. Le pluralisme dans la plupart des médias,
00:48:43 dans la plupart des pays démocratiques, ça ne consiste pas à dire "chaque journal ou
00:48:46 chaque organe d'information doit donner la parole à égalité à tout le monde".
00:48:49 C'est que l'ensemble des médias sont divers. Donc le pluralisme est assuré par l'ensemble
00:48:57 des médias. Mais c'est spécial pour ces chaînes-là, parce que comme le nombre de
00:49:02 fréquences est limité, on est obligé de les donner à certaines chaînes et pas à d'autres.
00:49:06 Et si on avait donné ça, ce qui n'était pas du tout l'idée au départ, si on avait donné ça
00:49:10 à une chaîne par exemple d'extrême-gauche, il aurait fallu en donner une autre à la droite,
00:49:14 une autre au socialiste, etc. Ce n'était pas possible. Donc ils ont dit "on va donner ça
00:49:18 à des chaînes d'info". - Pluralistes... - Mais on va leur demander d'être pluralistes. C'est ça
00:49:23 le contrat initial. Et ce qui est nouveau dans ces news, c'est qu'ils respectent tout à fait
00:49:30 régulièrement le temps de parole des hommes politiques, mais il y a manifestement, tout
00:49:35 le monde le voit, il ne faut pas être grand clair, un biais ou une préférence pour des chroniques
00:49:42 plutôt de droite ou d'extrême-droite. C'est vrai, moi je l'ai vécu pendant des années. Je savais
00:49:46 très bien où je mettais les pieds, je savais très bien pourquoi et ça ne me dérangeait pas. Je venais
00:49:51 pour contredire. Mais pour contredire quoi ? Eh bien un certain esprit, un certain courant. Quand
00:49:59 moi j'avais en face de moi Elizabeth Levy plus Geoffroy Levin plus Gilles William Goldnadel,
00:50:06 voilà, c'est le pluralisme, d'accord ? Mais le pluralisme c'était moi quand même. - Seul contre
00:50:10 tous. - Les autres ils étaient tous d'accord. Et en plus, à ces news, il y a une formule qui fait
00:50:15 que l'animateur donne son avis. Donc vous vous débattez avec Elizabeth Levy et puis il y a le
00:50:21 présentateur qui vous dit "mais elle a raison, vous vous dites n'importe quoi etc." Enfin je
00:50:25 caricature, mais c'est un peu ça quand même. L'arbitre est toujours du côté de l'équipe adverse.
00:50:30 Au bout d'un certain temps, RSF a dit "c'est pas normal, l'esprit de la loi n'est pas respecté". C'est
00:50:38 ça le débat. Le débat c'est sur l'esprit d'une loi. - D'accord, mais le problème c'est qu'on ouvre
00:50:42 une porte et un débat qui peut aller beaucoup plus loin parce que ça veut dire qu'on va ensuite
00:50:47 politiser des chroniqueurs, mais pas seulement sur ces news. - Alors, il faut informer les gens
00:50:51 complètement. Évidemment, l'idée de demander aux chroniqueurs ou aux experts de présenter leur
00:50:58 pédigré politique est absurde. Alors c'est vrai pour certains. Si on me demande, moi, oui, je suis
00:51:04 de gauche. C'est normal, j'ai un journal, c'est marqué dessus. C'est un journal de gauche. Donc moi,
00:51:08 je peux être classé. Mais il y en a d'autres qui ne veulent pas être classés ou ils sont inclassables.
00:51:12 Il y a des gens qui sont parfois dans des opinions de droite, parfois dans des opinions de gauche.
00:51:15 Alors qu'est-ce qu'a répondu l'Arkom deux jours après quand il lui a posé la question dans la
00:51:20 tribune dimanche ? Ils ont dit "mais il est hors de question de demander une carte d'identité
00:51:24 politique aux chroniqueurs ou aux experts". Alors, il lui a posé la question "mais alors comment
00:51:29 vous allez faire ?" "Bah, ils ne savent pas". - Oui, c'est ça. - Donc, on n'est pas du tout dans la
00:51:34 censure. Vous voyez ce que je veux dire ? - Non, mais on est quand même dans... - Et on n'ira pas dans
00:51:38 la censure. Parce que qu'est-ce qu'ils vont dire ? Ils vont dire quand même "C'est news, vous faites
00:51:44 que l'immigration et l'insécurité". Et puis alors là, le chroniqueur, ils disent tous la même chose.
00:51:49 C'est pas très pluraliste quand même. Alors "C'est news" va répondre "mais non, parce qu'on a
00:51:52 regardé, on a Dartigold, on a un machin, on a fait un tel reportage sur..." Ça va être une discussion
00:51:59 de chiffonnier. Et à mon avis, ça n'aboutira à rien. Peut-être qu'ils diront "faites un effort,
00:52:05 faites un effort pour respecter". Parce que c'est pas... Tout le monde dit "c'est arbitraire, l'État
00:52:11 intervient". C'est pas exactement l'État, c'est l'Arkham qui est censée être indépendante. Et
00:52:15 deuxièmement, ils vont pas dire "c'est scandaleux, faites une télé de gauche". Ils disent pas
00:52:22 question de ça. Ils essayent de comprendre comment appliquer, compte tenu de l'existence d'une chaîne
00:52:27 engagée. Et encore une fois, il est légitime de s'engager par ailleurs. Mais dans ce cadre-là,
00:52:34 il y a une loi. Est-ce que c'est conforme à l'esprit de la loi ? C'est une question qui est
00:52:38 posée et où on n'a pas la réponse. - Et on risque de ne pas l'avoir, puisque ça paraît
00:52:43 compliqué de toucher politiquement ensuite des gens. - C'est difficile. Et en même temps,
00:52:47 on sent bien que tout le monde sait bien et ils le disent eux-mêmes. Enfin, eux le disent pas,
00:52:53 parce que comme il y a la loi, ils vont pas dire "on est engagés". - Alors donc,
00:52:56 on respecte pas la loi. - Il y a quand même le mélange des genres. Par exemple, Philippe
00:52:59 Devilliers, ancien politique reconnu, qui a maintenant son émission sur CNews, qui est
00:53:04 passée de l'autre côté. - Oui, finalement, moi ça me dérange pas. Mais effectivement, la loi
00:53:07 prévoit que ce soit pluraliste. Voilà, il faut changer la loi. Il faut dire "la loi est
00:53:13 illiberticide, il faut la changer". Mais ils disent pas ça du tout. Personne ne dit ça d'ailleurs.
00:53:16 C'est l'interprétation de la loi par le Conseil d'État qui est l'objet du débat. Et ce débat,
00:53:22 à mon avis, au lieu de s'énerver et de crier "Arouel, Staline, tout y est passé", etc.,
00:53:28 il vaut mieux essayer de discuter sur "est-ce qu'on applique vraiment la loi dans son esprit ou pas".
00:53:34 - Est-ce qu'il n'y a pas aussi une autre question derrière ce débat-là sur la concentration des
00:53:40 médias ? - Ça c'est un autre débat alors pour le coup. - Oui, oui, mais ça, un autre débat,
00:53:44 mais qui est lié aussi d'une certaine façon, puisque le groupe Bolloré a décidé quand même
00:53:50 d'acheter de nombreux médias et Maison d'édition également. Est-ce que là, il n'y a pas une autre
00:53:54 question sur la coloration politique, évidemment, d'un bord ou de l'autre, et la difficulté finalement
00:54:01 de faire vivre une pluralité médiatique ou une indépendance médiatique en dehors de ces sphères
00:54:06 de la finance ? - Il y a deux choses. Est-ce qu'il y a le même propriétaire pour plein de médias ?
00:54:11 Première question. Deuxième question, est-ce que ce propriétaire intervient dans le contenu pour
00:54:18 imposer une ligne ? Alors souvent, vous avez des propriétaires, moi j'en ai eu à Libération des
00:54:22 propriétaires qui étaient des capitalistes, très connus comme Rothschild, etc. Mais à Libération,
00:54:27 il y a une charte. Et puis il y a ce système qui fait que c'est l'actionnaire qui propose un
00:54:34 directeur de la rédaction, mais c'est la rédaction qui vote pour l'accepter ou ne pas l'accepter.
00:54:38 Donc ça crée des murs, comme ça, des séparations entre les intérêts économiques et le contenu
00:54:44 journalistique. Donc le problème de Bolloré, c'est que 1) il possède plusieurs médias importants,
00:54:51 2) il intervient. Ou il fait intervenir par des gens qu'il nomme. Et alors il suffit d'écouter
00:54:57 Ropin, de lire le JDD et de regarder CNews, vous vous apercevez que c'est les mêmes.
00:55:08 - De toute façon, oui, c'est souvent nominalement les mêmes.
00:55:11 - Oui, Pascal Braud, j'aime bien Pascal Braud par ailleurs, mais je ne crois pas du tout
00:55:15 ses idées, mais je l'aime bien. Mais il se trouve qu'il fait CNews tous les jours. À un moment,
00:55:19 il fait aussi Ropin, et il est chroniqueur dans le journal du dimanche. Donc là, il y a une ligne,
00:55:24 c'est une symphonie, c'est un chœur. - Et il y a aussi tout le pan sur l'édition,
00:55:30 les maisons d'édition. - Plus l'édition, parce que Bolloré
00:55:33 va intervenir dans les programmes d'édition. C'est plus difficile pour les éditeurs, parce que chaque
00:55:40 maison a sa tradition, c'est des vieilles maisons qui ont l'habitude de travailler d'une certaine
00:55:45 manière. Il va avoir du mal à obliger. Et puis en plus, c'est contre-productif sur le plan
00:55:50 commercial. Si une publique délivre de droite, ils vont supprimer la moitié de leur bouquin.
00:55:54 - Ça va être compliqué. - Ils vont perdre leur chiffre d'affaires.
00:55:57 Donc dans l'édition, c'est compliqué. Mais dans les médias, là, c'est clair. C'est un orchestre,
00:56:02 vous avez la grosse caisse, vous avez le trombone, le violon, etc. Et ils jouent tous la même
00:56:07 partition. Ça peut poser un problème. Ça peut poser un problème politique, parce que d'abord,
00:56:11 ça pose un problème politique quand on n'est pas de ce courant-là. Parce que ça leur donne
00:56:15 une puissance dans le débat public que les autres courants n'ont pas. Ou peu, en tout cas.
00:56:20 - Pas du tout à la même échelle. - Voilà.
00:56:22 - C'est un fait. - Ça peut déséquilibrer la discussion.
00:56:25 - Alors on va marquer une pause. - Je vous en prie.
00:56:28 - On va se retrouver dans un instant. - Je vous embarrasse.
00:56:29 - Non, non, il y a beaucoup de choses à dire pour continuer de parler de l'état de la presse,
00:56:34 et puis on élargira aussi sur le champ international. - Et puis vous aurez la parole,
00:56:37 évidemment, 0826 300 pour poser toutes vos questions ou pour intervenir. À tout de suite
00:56:42 sur Sud Radio.
00:56:43 Sud Radio, votre avis fait la différence.
00:56:45 Je remercie Sud Radio de pouvoir donner la parole aux Français sans les couper,
00:56:49 en ayant d'autres avis. Et ça, vraiment, c'est la seule radio en France qui puisse le faire,
00:56:53 donc je tiens à le souligner.
00:56:55 Sud Radio, parlons vrai.
00:56:57 Sud Radio, dans tous ses états, Alexis Poulin.
00:57:02 Et on se retrouve avec Laurent Geoffrin, ancien directeur de Libération, mais qui est aussi passé
00:57:10 par le Nouvel Obs, qui a écrit de nombreux livres, qui était aussi sur CNews,
00:57:14 à l'heure des pros, pour parler bien sûr de l'état de la presse en France.
00:57:19 Je l'ai toujours été bien traité, je les critique, mais je les critique politiquement,
00:57:23 humainement, ils sont très grandis.
00:57:25 Oui, ça s'est toujours bien passé, et vous êtes parti parce qu'il y a eu cette...
00:57:28 C'est à cause, c'est pas du tout à cause de CNews, c'est à cause du JDD.
00:57:31 Oui, donc quand même, il y avait là un point important.
00:57:35 On parlait de cette question de la pluralité des médias, de l'actionnariat aussi,
00:57:40 du fait qu'il soit très concentré.
00:57:42 Il n'y a pas aujourd'hui de question de censure, comme vous le disiez,
00:57:46 mais on voit bien quand même qu'il y a un débat particulier sur la liberté d'expression.
00:57:51 Il y a en ce moment les états généraux de la presse qui ont lieu,
00:57:54 avec l'actuel secrétaire général de Reporters sans frontières,
00:57:58 qui est en charge, Christophe Deloire.
00:58:00 Est-ce que vous suivez ces débats sur les états généraux de la presse,
00:58:03 et qu'est-ce que vous en pensez ?
00:58:04 Je crois qu'ils sont un peu plus illanimes.
00:58:05 Oui.
00:58:06 Parce que moi je trouve que le système que j'ai vécu moi,
00:58:12 ça a pris longtemps,
00:58:14 est un bon système, pour les vieux journaux en tout cas.
00:58:16 C'est-à-dire, l'actionnaire nomme les responsables,
00:58:22 notamment le directeur de la rédaction, le directeur de la publication,
00:58:25 et la rédaction se prononce par un droit de veto.
00:58:28 Ça oblige les deux parties à s'accorder sur la personnalité,
00:58:35 la miosa même de diriger la rédaction.
00:58:37 Je trouve que c'est pas mal.
00:58:38 Alors, j'imagine que cette proposition,
00:58:42 enfin cette institution, parce que ça existe au monde,
00:58:45 ça existe à Téléramain, ça existe à L'Obs,
00:58:47 ça existe à l'Ibé, et dans d'autres journaux, aux Échos, etc.
00:58:51 J'imagine qu'au sein de la discussion des états généraux,
00:58:56 c'est venu dans la discussion,
00:58:58 et tous les patrons de presse sont violemment hostiles.
00:59:01 Parce qu'ils veulent pouvoir intervenir justement dans le contenu.
00:59:04 Ce qui prouve bien d'ailleurs qu'il y a un problème.
00:59:07 Il y a un changement de philosophie, d'une certaine façon.
00:59:09 C'est important, à la fois sur le plan politique,
00:59:12 bon, c'est important, mais par exemple,
00:59:15 si le patron du FIARO intervient dans le FIARO
00:59:18 pour que le FIARO soit de droite,
00:59:20 c'est pas très grave, vu qu'il est déjà de droite.
00:59:23 Ou si le patron de L'Obs dit "il faudrait que vous soyez à gauche",
00:59:27 comme il est déjà de gauche, c'est pas grave.
00:59:28 C'est quand on change brutalement la ligne d'un journal existant
00:59:31 que ça peut poser problème, ce qui était le cas du journal du dimanche.
00:59:34 Là, il y a un problème.
00:59:35 Ça aurait été le même problème dans l'autre sens,
00:59:36 si ça avait été un mélenchoniste qui avait pris le contrôle,
00:59:38 et qui avait dit au JDD "bon, maintenant vous faites la propagande de la France insoumise",
00:59:42 ça aurait été exactement le même problème.
00:59:44 Sauf qu'évidemment, les gens de gauche sont souvent
00:59:47 en un peu moins d'argent que les gens de droite.
00:59:49 C'est plutôt la droite qui fait ça.
00:59:50 Mais ça pose d'autres problèmes, c'est que
00:59:55 le propriétaire, lui, il a besoin de ne pas perdre d'argent,
01:00:00 en tout cas, si possible, d'en gagner.
01:00:01 Il va avoir tendance, dans certains journaux,
01:00:04 ça existe déjà, à demander aux journalistes de ménager les annonceurs.
01:00:09 Donc vous allez avoir des articles, je ne sais pas, sur Coca-Cola, par exemple,
01:00:13 le propriétaire va dire "arrêtez de critiquer Coca-Cola,
01:00:17 ils nous donnent 10 millions d'euros de publicité".
01:00:22 - Mais c'est Libération qui avait eu un grand annonceur dans le secteur du luxe,
01:00:24 il me semble, qui avait retiré ses pubs.
01:00:27 - Oui, c'était un peu particulier,
01:00:30 puis Bernard Arnault avait été insulté carrément, c'était un peu dur.
01:00:33 - Donc c'était Bernard Arnault, c'est ça, qui avait retiré les pubs de GMH.
01:00:36 - Oui, parce qu'il voulait mettre de l'argent en Belgique, je crois.
01:00:40 Libération avait titré "Casse-toi, riche con".
01:00:44 Bon, c'est drôle, moi je n'étais pas là.
01:00:46 Entre nous, si j'avais eu la vue, j'aurais dit "elle est drôle, mais on la publiera plus tard".
01:00:50 Mais parce que c'était insultant.
01:00:52 D'ailleurs, il y a beaucoup de lecteurs de l'IP qui avaient protesté à l'époque,
01:00:55 "vous ne pouvez pas insulter les gens comme ça, c'est pas possible".
01:00:57 Et effectivement, il a retiré toutes ses publicités pendant, je ne sais pas combien d'années.
01:01:02 - Oui, ça a été long, et ça a été une perte lourde.
01:01:04 - Ça veut dire aussi que les annonceurs ont un levier.
01:01:06 - Oui, bien sûr.
01:01:06 - Donc il faut qu'il y ait une charte dans ce cas-là,
01:01:08 il faut qu'il y ait une charte qui précise
01:01:10 que les journalistes n'ont pas à se conformer aux instructions
01:01:14 de quiconque pour ménager tel ou tel annonceur.
01:01:18 Ils n'ont pas non plus à attaquer gratuitement les annonceurs.
01:01:21 Et dans beaucoup de journaux, vous savez très bien que ce n'est pas le cas.
01:01:24 J'en connais, je ne dis pas chez vous, mais...
01:01:29 "Faites gaffe avec Carbus, c'est une compagnie importante,
01:01:36 on ne peut pas dire qu'ils ont mal géré cette affaire".
01:01:41 Et alors le journaliste est emmerdé parce que lui il a des infos,
01:01:44 et puis les patrons disent "oui, mais si vous les publiez,
01:01:47 on va perdre de l'argent, et c'est avec ça qu'on vous paye".
01:01:51 - Le problème économique, il est quand même premier,
01:01:55 d'où la concentration, d'où le poids aussi des milliardaires.
01:01:59 - Ça dépend, des journaux, papiers, l'audiovisuel,
01:02:03 souvent les gens gagnent de l'argent quand même.
01:02:05 Pas toujours, mais en principe on peut gagner de l'argent sur l'audiovisuel.
01:02:10 - Mais sur la presse papier, elle est déficitaire ?
01:02:12 - La presse papier a subi un séisme qui s'appelle Internet.
01:02:16 Elle avait déjà des handicaps divers et variés,
01:02:18 qui étaient en partie de sa faute d'ailleurs,
01:02:20 mais le changement de comportement de tout lecteur maintenant,
01:02:26 c'est d'aller sur Internet.
01:02:27 Sur Internet, le tarif de publicité est lamentable,
01:02:31 et c'est très difficile de faire payer les lecteurs.
01:02:34 La gratuité s'est instaurée comme une sorte de norme.
01:02:40 Il y a des journaux maintenant qui arrivent à avoir des abonnés.
01:02:42 C'est beaucoup plus difficile que d'avoir de la recette en kiosque.
01:02:47 Et comme il y a moins de kiosques et que la presse écrite va mal,
01:02:49 c'est quand même sur Internet que ça se passe.
01:02:51 Mais le modèle économique sur Internet n'existe pas encore.
01:02:54 Sauf pour Le Monde ou pour des très grands journaux.
01:02:56 - Mediapart qui a été un pur player, comme on les appelle.
01:02:58 - Mediapart a été une réussite remarquable
01:03:00 parce qu'ils ont réussi sur Internet à gagner de l'argent.
01:03:03 - Voilà, ça a été les premiers, mais c'est vrai que ça reste compliqué.
01:03:06 - Mais c'est pour ça qu'il y a une bataille vis-à-vis de Google et des plateformes
01:03:12 qui utilisent le contenu des journaux pour attirer les internautes
01:03:17 et qui le font gratuitement.
01:03:20 C'est pour ça qu'il y a une directive européenne
01:03:22 qui oblige maintenant les plateformes à rémunérer,
01:03:26 pas très cher, mais enfin à rémunérer les auteurs et les producteurs
01:03:30 des articles qu'ils utilisent pour remplir leur site.
01:03:33 - L'Europe qui s'intéresse de près aussi aux plateformes avec le DSA
01:03:37 et notamment la plateforme X, anciennement Twitter,
01:03:40 qui a été rachetée par le Monde.
01:03:42 - Là aussi, je ne vais pas être d'accord avec l'atmosphère ambiante,
01:03:45 la situation d'Internet est scandaleuse.
01:03:48 Scandaleuse.
01:03:49 C'est-à-dire que, par exemple, vous avez eu une campagne Internet
01:03:55 diffusée par des réseaux, par X ou Facebook,
01:03:59 pour dénoncer le professeur Samuel Paty,
01:04:03 lequel a été ensuite décapité.
01:04:06 Personne n'a jamais dit que ce n'était pas normal
01:04:08 de diffuser ces messages de haine.
01:04:10 Personne n'a rien dit.
01:04:11 On a dit "si, on va rechercher les auteurs des messages",
01:04:14 mais le diffuseur n'est pas responsable un peu de la diffusion de ces messages ?
01:04:19 Vous imaginez que vous, sur Sud Radio,
01:04:20 vous donnez la parole à un excité intégriste qui dit
01:04:24 "Tel professeur, c'est scandaleux, il a blasphémé
01:04:28 contre le Coran, il manipule nos enfants, etc." ?
01:04:32 Vous le laissez parler ?
01:04:34 Non, sérieusement ?
01:04:35 Non, bien sûr que non, mais c'est le problème du contrôle de la masse.
01:04:40 Ce n'est pas de la censure, c'est les bases de la loi sur la presse.
01:04:43 L'expression est libre, sauf à répondre de l'abus de cette liberté,
01:04:48 défini par la loi.
01:04:49 Il y a diffamation, appel à la haine, aux meurtres, au racisme,
01:04:53 il y a 4-5 chapitres, il n'y a rien d'autre, tout le reste est libre.
01:04:58 Ça c'est interdit, sur Internet non.
01:05:01 Sur Internet, ça passe.
01:05:03 C'est compliqué.
01:05:04 On leur dit "il faudrait que vous le retiriez".
01:05:07 C'est bien comme truc, c'est déjà diffusé à 12 millions d'exemplaires,
01:05:12 mais il faudrait que vous le retiriez.
01:05:13 Donc ça veut dire que M. Musk, le propriétaire de Google,
01:05:19 le propriétaire de toutes ces plateformes,
01:05:21 il laisse passer des messages hallucinants,
01:05:25 et on leur dit "bon si ça passe, faites un effort pour l'enlever".
01:05:30 Alors ça fout du monde avec ça.
01:05:32 C'est pareil pour le porno.
01:05:34 Imaginez qu'à la télévision, on diffuse des films porno à tir l'arrigo comme ça.
01:05:41 Vous laisseriez vos enfants dans la télé ?
01:05:43 Non, sauf vous les laisser devant leur écran.
01:05:47 Sur les écrans, c'est un accès libre.
01:05:49 Vous trouvez ça normal, vous ?
01:05:50 Moi non, je trouve que Internet est totalement dérégulé.
01:05:53 Mais est-ce que c'est, encore une fois, la question de la régulation se pose certes.
01:05:57 Alors elle part du principe, il y a la loi,
01:05:59 mais après l'application de la loi qui devient très compliquée.
01:06:01 Je pense qu'on nous bourre le mou sur cette question.
01:06:04 Quand je vais sur Internet, il m'arrive de...
01:06:08 J'ai un voilier, je me renseigne sur les voiles de voilier,
01:06:12 pour changer mes voiles ou acheter des pare-battages, je ne sais quoi.
01:06:15 Trois secondes après, j'ai quatre pubs qui viennent sur Castilleur, machin,
01:06:21 on vous vend du matériel, etc.
01:06:23 S'ils arrivent à faire ça, c'est fascinant, regardez, ça dure trois secondes.
01:06:28 S'ils arrivent à faire ça, ils n'arrivent pas à enlever les messages
01:06:32 où il y a marqué "on va tuer machin" ou "vive le nazisme" ou "les juifs",
01:06:37 ils n'arrivent pas à détecter ça ?
01:06:38 Alors si, il y a déjà des algorithmes avec des mots-clés, etc.,
01:06:42 une censure a priori, mais malheureusement,
01:06:44 elle est compliquée à mettre en place, on va en parler dans un autre temps.
01:06:48 Oui, on va...
01:06:49 Non, ce n'est pas compliqué, ça coûte cher.
01:06:51 Ça coûte cher.
01:06:51 Oui, ce n'est pas pareil.
01:06:53 Ça coûte cher, donc ça va écorner un peu leurs immenses profits.
01:06:56 Ah, quels scandales !
01:06:58 C'est vrai.
01:06:59 On se retrouve dans un instant pour continuer de parler de l'état de la liberté de la presse
01:07:03 et censure ou pas.
01:07:04 A tout de suite.
01:07:05 Pour réagir 0826 300 300 sur Sud Radio,
01:07:08 vous n'inquiétez pas, vous ne serez pas censurés sur Sud Radio.
01:07:10 A tout de suite.
01:07:11 Toutes vos questions à Laurent Geoffrin dans un instant.
01:07:13 Sud Radio dans tous ses états.
01:07:15 Alexis Poulin.
01:07:18 Sud Radio dans tous ses états.
01:07:21 Alexis Poulin.
01:07:23 Et on se retrouve avec notre invité Laurent Geoffrin pour parler de la presse,
01:07:28 du contrôle aussi et de la protection des uns et des autres en ligne ou dans le monde réel.
01:07:35 Vous êtes plutôt d'avis de dire qu'il n'y a pas de censure en ce moment,
01:07:39 il n'y a pas vraiment de danger en France et que...
01:07:42 Je vais vous dire une énormité.
01:07:43 Oui.
01:07:44 C'est énorme.
01:07:45 En France, la presse est libre.
01:07:47 D'accord.
01:07:49 Globalement.
01:07:49 Globalement libre.
01:07:50 Bien sûr.
01:07:51 Mais quand vous avez...
01:07:52 N'importe qui peut faire un journal.
01:07:54 Oui.
01:07:54 Surtout avec Internet.
01:07:55 Je le sais, je viens d'en faire un.
01:07:57 Je n'ai rien demandé à personne.
01:07:58 Il n'y a pas besoin de demander une autorisation à quiconque.
01:08:00 Vous faites un jeu de journal et puis il est diffusé et basta.
01:08:02 Évidemment, si vous mettez dedans des choses illégales, c'est autre chose.
01:08:05 Mais enfin, ce n'était pas mon idée.
01:08:05 Tant que vous respectez la loi, voilà.
01:08:07 Bien sûr, et la loi est très libérale.
01:08:09 La loi, c'est la loi sur la presse.
01:08:11 C'est libre, sauf exception.
01:08:13 Il y a cinq exceptions.
01:08:15 Il n'y en a pas 42, il y en a cinq.
01:08:17 Et qui sont assez logiques.
01:08:18 Il n'y a pas de diffamation, pas d'appel à la haine, aux meurtres, etc.
01:08:21 Il n'y a pas de racisme ou d'attaquer les gens pour leur religion,
01:08:26 des choses comme ça.
01:08:27 C'est tout.
01:08:28 C'est tout.
01:08:29 Tout le reste est absolument libre.
01:08:31 Et n'importe qui peut faire un journal, un site Internet,
01:08:33 et même une radio.
01:08:36 Évidemment, il faut avoir un peu d'argent.
01:08:37 Il y a peut-être une censure par l'argent, mais c'est autre chose.
01:08:40 Mais bon, si vous représentez un courant d'opinion,
01:08:42 en général, vous y arrivez,
01:08:43 parce que vous avez des sympathisants ou des partisans.
01:08:46 Donc ça, c'est libre.
01:08:49 Je n'ai pas entendu de ministre qui interdit telle ou telle émission.
01:08:54 Ça existait dans le temps du gaullisme.
01:08:56 Il n'y avait qu'une seule chaîne.
01:08:57 Il y avait un ministre de l'information, etc.
01:08:59 Mais il n'y a plus.
01:09:00 - On avait à l'antenne, à l'instant, Frédéric Aiguille,
01:09:03 qui est journaliste indépendant,
01:09:04 qui avait posé une question à la porte-parole
01:09:06 de Prisca Temnault lors d'un point presse sur Nord Stream,
01:09:08 et qui, hier, a voulu revenir au point presse
01:09:10 et n'a pas été autorisé.
01:09:12 - Ce n'est pas normal.
01:09:13 Non, mais je ne dis pas que tout va bien.
01:09:14 C'est autre chose.
01:09:15 C'est une question de proportion.
01:09:17 Quand je dis "la presse est libre", on me dit "vous êtes un bisounours".
01:09:21 "Vous ne le voyez pas".
01:09:22 Non, pas du tout.
01:09:23 Je sais bien qu'il y a des problèmes.
01:09:24 Mais globalement, on dit ce qu'on veut.
01:09:26 Enfin, on connaît, on dit ce qu'on veut.
01:09:27 - Il y a l'autocensure aussi, parce que, par exemple,
01:09:29 le Parisien qui avait reporté des propos de Gabriel Attal,
01:09:32 très critique vis-à-vis de l'action d'Emmanuel Macron depuis 7 ans,
01:09:36 qui a été expurgé dans sa version papier le lendemain matin.
01:09:40 Ça, c'était la semaine dernière.
01:09:41 - Je n'ai pas suivi ça en détail.
01:09:42 - Alors, c'est l'autocensure aussi.
01:09:45 - Il faut s'indigner à chaque fois qu'il y a ce genre de choses.
01:09:47 Je suis d'accord.
01:09:48 Ça ne s'est jamais acquis.
01:09:49 Il faut se battre.
01:09:51 Enfin, faisons un bilan, quand même, global.
01:09:53 Quelle est l'information importante ?
01:09:56 C'est une question que je pose souvent aux gens.
01:09:58 Dites-moi une information très importante
01:10:00 qui a été cachée par le système.
01:10:02 Cachée, volontairement.
01:10:04 Il y en reste d'autres choses que les gens n'ont pas vues.
01:10:06 Cachée, volontairement.
01:10:07 Truc important.
01:10:08 Donnez-moi un exemple.
01:10:10 Les gens n'en trouvent pas.
01:10:12 Ils ont un seul exemple, c'est Mazarine.
01:10:15 - Oui, c'était notre époque.
01:10:17 - Le président avait une fille naturelle et vous n'avez rien dit.
01:10:20 À chaque fois, je réponds, oui, d'accord.
01:10:21 Mais à l'époque, on n'entrait pas trop dans la vie privée des hommes politiques.
01:10:24 Donc, effectivement, on savait des choses qu'on n'a pas dites.
01:10:27 Donc là, c'est vrai, il y avait l'autocensure.
01:10:29 C'est un cas très étroit.
01:10:32 Qu'est-ce qui est important qui n'a pas été dit ?
01:10:34 Dites-moi, qu'est-ce qui a été caché par le système médiatique ?
01:10:37 - Prenons le cas de la crise Covid, par exemple.
01:10:42 Là, on a eu quand même une censure de facto
01:10:45 parce qu'il y avait campagne de vaccination.
01:10:47 Il ne fallait pas faire remonter trop les effets indésirables qui existaient.
01:10:52 - Moi, je les ai trouvés tout de suite sur Internet.
01:10:54 - C'était sur Internet.
01:10:55 - Il y avait beaucoup débattu.
01:10:57 - Oui, j'étais assez nus.
01:11:00 Je vous assure que les cas...
01:11:03 - Les effets secondaires.
01:11:05 - Les effets secondaires, il y en avait tous les jours.
01:11:08 Parce que c'est un système.
01:11:10 On peut dire que telle télé n'en a pas parlé.
01:11:12 Mais celle d'en face en a parlé.
01:11:14 Donc, le résultat est le même.
01:11:16 Et le débat sur le vaccin,
01:11:18 on ne peut pas dire qu'il n'y a pas eu lieu.
01:11:20 - Alors, pas vraiment.
01:11:21 Enfin, il a eu lieu de manière très limitée à la marge.
01:11:24 - J'ai passé des heures et des heures à débattre des vaccins.
01:11:26 - Sur CNews.
01:11:27 - Mais j'en entendais aussi sur d'autres chaînes.
01:11:31 Alors évidemment, si vous dites que les vaccins ne marchent pas...
01:11:35 - Il faut le prouver.
01:11:36 - Il faut le prouver.
01:11:38 Et comme ce n'est pas prouvé,
01:11:39 c'est une responsabilité grave.
01:11:44 Si vous dites aux gens "vous ne vaccinez pas les qui meurent",
01:11:47 vous êtes responsable.
01:11:49 Donc, c'est emmerdant.
01:11:50 En plus, il y a aussi les faits.
01:11:53 Les faits existent.
01:11:54 Ce n'est pas seulement une question d'opinion.
01:11:56 Les vaccins n'étaient pas dangereux.
01:12:00 Il y avait des cas de faits secondaires,
01:12:03 il y avait des cas de gens qui mourraient, etc.
01:12:05 Mais toutes les études qu'on a vues, sérieuses,
01:12:09 ont montré que c'était rarissime.
01:12:11 Que ce n'était pas plus que pour les autres vaccins.
01:12:13 Parce qu'à ce compte-là, il fallait interdire les autres vaccins.
01:12:16 Parce qu'il y a aussi des effets indésirables dans les autres vaccins.
01:12:19 Or, là, les faits montraient que c'était marginal.
01:12:23 Et les études qui ont été faites depuis,
01:12:24 par toutes sortes d'organismes, ont montré que les vaccins étaient utiles.
01:12:27 Ils ont sauvé beaucoup de gens.
01:12:29 Donc, dire qu'on va faire un débat pour ou contre le vaccin,
01:12:32 oui, d'accord, mais ce n'est pas très responsable.
01:12:36 Il faut dire, est-ce qu'il est vrai qu'il y a beaucoup d'effets secondaires ?
01:12:40 À quel degré ? Quels sont les chiffres ?
01:12:41 Je pense que oui, c'était important,
01:12:43 et ce n'était pas forcément ce qu'ils ont fait en premier.
01:12:45 Vous tenez la parole à l'égalité entre les anti-vax et les pro-vax ?
01:12:48 Pas sérieux.
01:12:50 Pas forcément sur le vaccin en général,
01:12:53 mais sur la crise Covid, il y a quand même eu
01:12:55 beaucoup de censures de la part des plateformes,
01:12:56 notamment, qu'ils l'ont avoué d'ailleurs.
01:12:59 Alors ça, je ne me souviens plus de...
01:13:01 Parce que, franchement,
01:13:04 comment il s'appelle, l'Alan, on l'a vu à la télé,
01:13:08 on l'a entendu à la radio.
01:13:10 Dire des conneries, enfin, on ne l'a pas censuré,
01:13:12 on l'a contredit, parce qu'il y a eu beaucoup de conneries.
01:13:15 Mais il n'a pas été censuré.
01:13:17 Le docteur Raoult,
01:13:21 il n'a pas été censuré, que je le sache.
01:13:24 On n'a parlé que de lui.
01:13:26 Il a été attaqué ensuite, il y a eu d'autres affaires.
01:13:28 Il a été attaqué parce qu'il disait des bêtises.
01:13:30 Il faisait des essais qui n'avaient pas de pertinence scientifique.
01:13:32 Ce qui a été prouvé après.
01:13:34 Il faut quand même...
01:13:37 Vous ne pouvez pas dire, bon, il y a ceux qui pensent que la Terre est ronde
01:13:39 et ceux qui pensent que la Terre est plate.
01:13:41 L'équité veut qu'on leur donne la parole à l'égalité.
01:13:43 D'accord.
01:13:44 C'est pas sérieux, ça.
01:13:45 Non, mais là, c'est simplifié.
01:13:48 Je prends un exemple politique.
01:13:50 Entre ceux, j'entendais Michel Onfray hier, je ne sais plus quelle chaîne,
01:13:54 qui dit "on participe à la guerre contre la Russie".
01:14:00 Alors, on participe, c'est quand même la Russie qui a attaqué.
01:14:03 Ah non, c'est les deux parties.
01:14:05 C'est l'Europe qui a attaqué.
01:14:08 C'est faux. L'Europe n'a pas attaqué la Russie.
01:14:11 Il n'y a pas de char européen qui franchit la frontière russe pour aller...
01:14:15 Il y a des chars russes qui ont franchi la frontière ukrainienne
01:14:18 pour aller dégommer le gouvernement de Kiev.
01:14:20 Oui.
01:14:21 Pas le contraire.
01:14:22 Donc, les mettre sur le même plan de ce point de vue de l'agression,
01:14:25 c'est un mensonge.
01:14:27 On peut dire "oui, mais non, la Russie n'a pas tout à fait tort,
01:14:31 les provocations de l'OTAN ont joué un rôle,
01:14:34 la Russie a un intérêt historique en Ukraine,
01:14:37 donc elle a un intérêt historique en Ukraine, donc elle a un intérêt historique en Ukraine,
01:14:39 mais il faut pouvoir répondre aussi que...
01:14:43 Maïdan, par exemple, c'était une insurrection populaire.
01:14:47 Ce n'est pas une agression perpétrée par l'Union Européenne, ce n'est pas vrai.
01:14:52 C'est parce qu'il y a une grande partie de l'opinion ukrainienne
01:14:54 qui voulait se rapprocher de l'Europe.
01:14:55 Ce que les Russes ne voulaient pas,
01:14:57 ce que les pro-russes en Ukraine ne voulaient pas.
01:14:58 Ça, c'est la vérité.
01:15:00 Il y a quand même une éthique du débat.
01:15:04 Il y a quand même des faits.
01:15:06 Si vous faites un débat en disant "les faits n'ont pas d'importance,
01:15:08 ce qui compte c'est les opinions",
01:15:10 c'est une régression.
01:15:13 On revient au Moyen-Âge,
01:15:15 où c'est foi contre foi, c'est le cas de religion...
01:15:18 - C'est aussi le principe du journalisme de s'appuyer sur des faits.
01:15:20 - Oui, ces faits doivent être vérifiés,
01:15:22 parfois ils sont incertains
01:15:24 et on ne peut pas se fonder là-dessus de manière religieuse, en quelque sorte.
01:15:29 Il faut toujours être critique vis-à-vis de ce qu'on vous raconte,
01:15:33 et des faits qu'on rapporte.
01:15:35 Mais enfin, ils existent quand même, à la fin des fins.
01:15:37 Et à la fin des fins, s'il ne peut s'agissant du Covid,
01:15:40 les vaccins, ça marche.
01:15:42 C'est prouvé, ça a marché.
01:15:44 - Alors, on ne va pas revenir sur le Covid,
01:15:47 je voulais parler de Julian Assange,
01:15:49 le cas de Julian Assange,
01:15:51 qui, avec Wikileaks, avait révélé de nombreuses informations,
01:15:55 utilisées par de nombreux médias à l'époque,
01:15:57 et qui se retrouve en prison à Londres,
01:15:59 avec une possibilité d'extradition vers les Etats-Unis,
01:16:01 qui veulent l'enfermer pour potentiellement 175 ans.
01:16:04 Pour vous, est-ce que c'est normal que Julian Assange soit en prison,
01:16:07 ou est-ce que c'est une injustice et c'est honteux ?
01:16:09 - Alors, ça s'explique, mais ce n'est pas normal.
01:16:11 C'est pas justifié. Je trouve que c'est pas justifié.
01:16:14 Alors, je sais bien, il a probablement enfreint certaines lois.
01:16:18 C'est là où c'est plus compliqué que ça n'en a l'air,
01:16:21 parce qu'on dit "c'est Navalny", non, c'est pas exactement ça.
01:16:23 C'est que les ministères de la Défense n'aiment pas qu'on divulgue leurs secrets.
01:16:27 C'est sûr. C'est pareil en France.
01:16:30 Et donc, si vous divulguez des informations
01:16:34 qui sont placées sous le seau des secrets défense,
01:16:37 vous risquez d'avoir des ennuis avec la justice.
01:16:40 Vous pouvez vous défendre de deux manières en disant
01:16:42 "oui, mais c'est injustement mis sous la rubrique secret défense,
01:16:46 ça ne devrait pas l'être, parce que ça intéresse le citoyen,
01:16:49 après tout, c'est lui qui paye la défense et qui paye les conséquences des guerres qu'on peut faire,
01:16:53 donc il a le droit de savoir ce qui se passe, y compris dans le ministère de la Défense".
01:16:56 Lequel répond "oui, mais d'accord, si tout est balancé sur la place publique,
01:17:00 on a quand même des ennemis, ils vont s'en servir contre nous et contre tout le monde".
01:17:04 Donc là, évidemment, il y a un équilibre à trouver
01:17:08 entre ce qui est la protection de la défense nationale
01:17:10 et ce qui est l'information légitime du citoyen.
01:17:13 Je trouve que ce qu'a sorti Assange sur les exactions américaines en Irak
01:17:18 a été justifié, c'est comme les "Pentagon Papers"
01:17:21 dans le temps, historiquement, au Vietnam,
01:17:23 c'était assez justifié, parce que l'engagement au Vietnam
01:17:26 était contesté dans l'opinion américaine,
01:17:28 de même que la guerre d'Irak a été contestée,
01:17:30 enfin la deuxième en tout cas a été contestée,
01:17:32 très fortement, y compris dans l'opinion américaine,
01:17:34 que Assange vienne en disant "voilà, ils ont fait des choses pas bien en plus en Irak",
01:17:37 ça participe de l'information du public.
01:17:40 Donc le gouvernement américain, s'il était vraiment libéral
01:17:45 et un peu plus indulgent, on a dit "bon d'accord,
01:17:47 on va s'expliquer sur ce qu'on nous accuse d'avoir fait en Irak,
01:17:51 mais tant pis pour Assange".
01:17:53 En même temps, si j'étais général chargé de la défense nationale,
01:17:57 je dirais "je ne veux pas que ce qui est des informations internes à l'armée
01:18:02 et au ministère de la défense sortent dans la presse,
01:18:05 parce qu'on ne va plus pouvoir travailler comme ça".
01:18:07 - Oui, ça aurait été un problème.
01:18:09 - Ces deux logiques se discutent.
01:18:10 Mais là, il y a un tel acharnement avec 150 ans de prison,
01:18:13 c'est quand même terrible.
01:18:15 - C'est disproportionné.
01:18:16 - Assange, bon, c'est pas un criminel,
01:18:18 en plus les accusations en question étaient réelles,
01:18:24 ce qu'il disait était vrai, il n'a pas menti.
01:18:26 Donc il a informé le public.
01:18:28 Les 150 ans en prison parce qu'on a informé le public,
01:18:30 c'est un peu fort de café quand même.
01:18:32 - Oui, le message est plutôt terrible.
01:18:34 - On se retrouve dans un instant et vous allez pouvoir poser vos questions
01:18:37 à Laurent Geoffrin et n'hésitez pas à appeler le standard 0 826 300 300
01:18:44 et on se retrouve tout de suite sur Sud Radio.
01:18:47 - 13h47 sur Sud Radio, nous sommes toujours avec Laurent Geoffrin
01:19:02 qui est avec nous jusqu'à 14h et on a Bruno qui nous appelle depuis Paris.
01:19:05 Bonjour Bruno.
01:19:06 - Bonjour.
01:19:07 - Bonjour, écoutez, moi je voulais vous dire que j'appréciais vraiment Sud Radio
01:19:11 sans vouloir vous flatter parce que vous êtes capable,
01:19:13 vous êtes les seuls quasiment, qui êtes capables d'inviter des personnalités
01:19:18 qui ont des points de vue différents sur l'actualité.
01:19:21 Et j'apprécie par exemple Laurent Geoffrin parce qu'il a ses idées,
01:19:25 mais il les exprime de façon pondérée,
01:19:27 c'est pas un commissaire politique, c'est un journaliste.
01:19:30 Et c'est pour ça aussi que je regarde CNews, notamment l'émission "L'heure des pros 2"
01:19:35 parce que j'apprécie Pascal Praud, il a du talent,
01:19:38 il s'adresse à ses auditeurs, on a l'impression qu'il vous parle.
01:19:42 Alors ensuite je suis pas forcément d'accord avec, je dirais, la ligne éditoriale,
01:19:47 mais encore une fois, ce que j'apprécie chez CNews,
01:19:50 et j'appréciais notamment quand Laurent Geoffrin était sur le plateau
01:19:54 ou quand Olivier D'Artigolle qui est de gauche s'exprime, ou Julien Dray.
01:19:59 Alors je dirais que c'est la limite en même temps d'exercice
01:20:01 puisque Julien Dray et Laurent Geoffrin sont plus sur le plateau de CNews,
01:20:06 et c'est vrai que quand le week-end c'est la libre parole de Philippe Devilliers
01:20:11 du samedi au dimanche, interviewé par un journaliste
01:20:14 qui véritablement est en pamoison devant Philippe Devilliers,
01:20:17 mais j'ai envie de vous dire, ça me plaît pas, et bah je change de chemin.
01:20:21 Et je vais ailleurs.
01:20:22 Donc c'est vrai que ce débat lancé par un reporter sans frontières contre CNews
01:20:29 et uniquement contre CNews, alors qu'objectivement quand vous regardez LCI,
01:20:33 bon, ben LCI c'est la chaîne pro-ukrainienne.
01:20:35 Tous les invités sont systématiquement anti-russes.
01:20:38 Bon, ben ça vous plaît pas, vous changez de chaîne.
01:20:41 Bon, c'est vrai que moi j'aime CNews, en tout cas j'aimais beaucoup CNews
01:20:46 quand il y avait Laurent Geoffrin, quand il y avait Julien Dray,
01:20:49 parce que c'est une parole socialiste traditionnelle,
01:20:52 il était face à G. William Goldmedel.
01:20:54 Et ce que j'apprécie à CNews et chez Sud Radio,
01:20:59 notamment sur le conflit en Ukraine,
01:21:01 et là je fais un peu un désaccord avec Laurent Geoffrin,
01:21:03 c'est que vous êtes capable d'avoir des invités qui ne sont pas sans arrêt
01:21:08 dans la même parole anti-russes et pro-ukrainienne,
01:21:11 parce que ce sera mon seul point de désaccord.
01:21:13 Oui, les chars russes sont entrés en Ukraine,
01:21:15 mais on ne peut pas oublier que pendant 10 ans,
01:21:18 c'est l'artillerie ukrainienne qui a bombardé les populations civiles du Donbass.
01:21:22 Et ça on ne peut pas le nier, et malheureusement,
01:21:24 il y a une sorte de silence médiatique sur les agissements,
01:21:28 notamment des bataillons d'extrême droite ukrainien contre la population russophone,
01:21:32 que vous, vous êtes capable d'évoquer,
01:21:35 un jour avec une personnalité qui est plutôt en accord avec ce que je viens de dire,
01:21:40 et le lendemain avec une personnalité qui est plutôt en accord
01:21:43 avec ce que vient de dire Laurent Geoffrin.
01:21:45 Nous on respecterait si on était une chaîne télé, la charte.
01:21:51 Voilà, moi j'ai 60 ans, j'ai grandi à une époque où on pouvait lire Libération,
01:21:55 où on pouvait lire l'Aurore, vous aviez deux points de vue opposés,
01:21:59 et c'était comme ça.
01:22:00 Et bien aujourd'hui, si on n'aime pas ces news,
01:22:02 on va regarder, encore une fois, LCI ou BFM TV, c'est aussi simple que ça.
01:22:08 - Merci Bruno, donc plutôt qu'une question, un rapport à l'information des français...
01:22:14 - Il a raison, Bruno, il a raison.
01:22:18 Le système global est pluraliste quand même.
01:22:23 C'est ce que j'ai dit au début, est-ce qu'on est... oui on est libre.
01:22:27 La preuve c'est qu'on peut changer de journal, changer de chaîne.
01:22:30 Alors c'est moins net dans la télé, parce que la télé ça demande des gros investissements,
01:22:34 il faut une chaîne, et je parle de télé diffusée par TNT ou par moyen RT1,
01:22:40 c'est moins net, comme il y a moins de chaînes,
01:22:43 c'est vrai que l'État a demandé aux chaînes de ne pas être trop militantes,
01:22:50 trop de parti-pris, même s'il y a des couleurs politiques discrètes,
01:22:54 mais qui existent quand même.
01:22:57 Et on leur demande de la parole à tout le monde, de ne pas faire des journaux totalisés, complètement biaisés, etc.
01:23:04 C'est un peu logique de faire ça, parce que imaginons que l'État n'ait pas fait ça,
01:23:09 on se retrouve avec la première chaîne pour Ciotti,
01:23:14 la deuxième chaîne elle est pour Mélenchon,
01:23:17 et la troisième chaîne elle est pour Bruxelles, avec quel paysage médiatique.
01:23:22 En plus c'est des chaînes qui deviennent militantes, un peu emmerdantes, etc.
01:23:26 Ce n'est pas ce qu'on attend d'un système de télévision.
01:23:29 La télévision c'est un média pour tout le monde,
01:23:32 il n'y a pas énormément de chaînes, il y en a beaucoup maintenant,
01:23:35 mais des chaînes d'info il n'y en a pas tant que ça, il y en a une dizaine.
01:23:39 Si on les politise à mort, en plus il y a un défaut qu'on retrouve sur Internet,
01:23:45 quand vous avez des médias très politisés, chacun est dans son coin.
01:23:51 Les gens qui sont d'extrême droite ne regardent que des chaînes d'extrême droite,
01:23:56 ils lisent des gens d'extrême droite, ils parlent avec des gens d'extrême droite,
01:23:59 il n'y a plus de débat.
01:24:01 Et ceux qui sont intégristes musulmans, ils ne regardent que des trucs complètement loufs,
01:24:07 de prédicateurs dingos, etc.
01:24:10 Et ça enferme les gens dans une espèce de vision un peu sectaire.
01:24:14 - Ce qu'on appelle les bulles de filtre en fait,
01:24:16 sur les réseaux sociaux où chacun reste dans sa bulle, dans son couloir ménage.
01:24:19 - Oui, où les gens ne se parlent plus, c'est dangereux à terme.
01:24:22 Donc c'est pas mal que sur certaines chaînes, on les oblige à donner la parole à tout le monde.
01:24:26 - Comme ce qu'on fait ici sur Tude Radio d'ailleurs, comme le rappelait Bruno.
01:24:30 - Merci Bruno. On a Claude qui nous appelle depuis Perpignan. Bonjour Claude.
01:24:33 - Bonjour Théo. - Bonjour Alexis Poulin, bonjour Laurent.
01:24:37 - Bonjour frère. - Bonjour.
01:24:38 - Moi je voudrais reprendre une boutade qui disait je sais plus quoi,
01:24:43 enfin ils vous feront aimer le train, mais là je me demande si le service public de l'audiovisuel
01:24:48 est en train de nous faire aimer CNews.
01:24:50 Parce qu'en fait, moi ce que je constate simplement, c'est qu'en gros,
01:24:56 le service public il est systématiquement d'une gauche plutôt anticléricale,
01:25:02 alors évidemment Bolloré qui est plutôt de droite et Cato, ça fait problème.
01:25:07 Et quand RSF finalement attaque uniquement CNews,
01:25:11 je veux dire que CNews n'est pas uniquement un média d'opinion,
01:25:17 ils évoquent des faits et ils les analysent,
01:25:20 mais simplement ils évoquent des faits que les français aiment voir expliqués
01:25:25 parce qu'ils les ressentent souvent au plus près d'eux,
01:25:29 et que sur les médias, disons, mainstream, c'est-à-dire service public,
01:25:32 plus tous ceux qui copient le service public, je dirais en fait on n'évoque pas.
01:25:37 Alors moi, par exemple, la diatribe de Thomas Porte contre Sonia Mabrouk,
01:25:42 enfin je veux dire... - Thomas Legrand.
01:25:44 - Thomas Legrand, on va l'écouter, attendez Claude,
01:25:48 on va l'écouter parce que peut-être tout le monde ne l'a pas entendu,
01:25:50 Thomas Legrand avait accusé Sonia Mabrouk de n'être pas une journaliste
01:25:54 et Sonia Mabrouk lui avait répondu, on va écouter en extrait.
01:25:56 - Cette question de vraie journaliste Thomas, je ne sais pas si...
01:26:01 Je vous pose la question pour aller au bout,
01:26:04 mais honnêtement, aujourd'hui, Sonia Mabrouk elle vous entendrait,
01:26:08 ou Laurence Ferrari, elle dirait "donc moi je ne suis pas une vraie journaliste aux yeux de Thomas Legrand".
01:26:13 - Sonia Mabrouk passe son temps à inviter des confrères, généralement, de la boulosphère,
01:26:19 qui n'ont pas fait de reportage, elle passe son temps à inviter...
01:26:23 - Elle est intervieweuse le matin de Politique.
01:26:25 - D'Éric Raoult, de Honfray, qui explique...
01:26:28 - Non, là, pour le coup, elle reçoit toute la classe politique.
01:26:31 - Est-ce qu'une seule chose justifie qu'on caporalise ces news ?
01:26:34 - Alors, ça c'était ce que disait Thomas Legrand,
01:26:38 qui est à Libération actuellement d'ailleurs,
01:26:41 de Sonia Mabrouk, sa consœur de ces news.
01:26:43 Donc il y a des vrais et des faux journalistes pour certains, vous êtes d'accord avec ça ?
01:26:46 - Non, je ne sais pas... Je comprends ce que tu veux dire.
01:26:50 - Merci de l'avoir repassé.
01:26:52 - Oui, non, je dis merci de l'avoir repassé,
01:26:54 mais je veux dire, Laurent Geoffrin, toute la base de son explication pour défendre Reporters sans frontières,
01:27:01 c'est de dire "c'est un canal qui a été donné à un média d'info,
01:27:05 et il se trouve que c'est devenu un média d'opinion".
01:27:07 Non, c'est un média qui traite des infos, qui met des infos que les autres ne traitent pas,
01:27:12 et d'ailleurs à qui on voudrait faire croire que les faits qu'il donne ne sont pas importants,
01:27:17 parce que la chaîne... comment ?
01:27:22 La télé référence qui avait été donnée, qui m'échappe maintenant,
01:27:27 mais c'est une des quatre chaînes d'info permanente toute journée.
01:27:30 Alors, moi en gros, finalement, l'idée de dire que globalement tout va bien,
01:27:35 c'est un peu comme quand Marchais disait que globalement, finalement, l'Union soviétique, c'est pas si mal.
01:27:41 - Oui, mais on n'est pas en Union soviétique, justement.
01:27:43 - Ça ne va pas du tout, Laurent Geoffrin.
01:27:45 - Mais on n'est pas en Union soviétique du tout !
01:27:47 C'est ça, on met tout sur le même plan.
01:27:51 Il y a des... comment dire ? Il les entorse aux règles normales de la liberté de la presse, bien sûr.
01:27:57 Il y a des problèmes, des difficultés, il y a des journaux qui font trop de publicités,
01:28:01 il y en a d'autres qui sont soumis à tel ou tel parti, mais évidemment !
01:28:04 Mais globalement, sérieusement, de toute façon la démocratie c'est toujours imparfait.
01:28:09 Alors si on préfère un système dictatorial, il faut le dire, mais ce n'est pas votre cas, manifestement.
01:28:14 Il vaut mieux une démocratie imparfaite qu'une dictature parfaite, vous serez d'accord avec moi là-dessus.
01:28:20 Donc il y a toujours des problèmes, il y en a toujours eu dans l'histoire de la presse,
01:28:24 depuis la gazette de Théo Frest ou Renaudot, il y avait déjà des problèmes à l'époque.
01:28:28 D'intervention politique, de publicité, etc. c'était les mêmes.
01:28:31 Donc ça existera toujours, mais globalement, franchement, si on veut s'informer,
01:28:36 on peut, si on veut avoir une opinion d'extrême-gauche, il y a plein de journaux qui sont comme ça,
01:28:40 et si on veut avoir une opinion d'extrême-droite, aussi, quelques-uns,
01:28:44 L'Humain quand même, vous avez d'autres journaux importants,
01:28:47 et puis les gens d'extrême-gauche s'expriment notamment dans le service public,
01:28:52 à égalité avec les autres.
01:28:54 Donc arrêtons de dire qu'on vit dans une dictature subreptice, manipulée,
01:28:59 ça finit par confiner au conspirationnisme.
01:29:03 Il y a des forces occultes qui contrôlent l'esprit des gens.
01:29:06 Mais non, pas du tout, c'est pas vrai ça, les gens se déterminent tout seuls,
01:29:10 et ils choisissent les médias qui leur conviennent,
01:29:13 et ils ont un choix énorme, surtout avec Internet.
01:29:16 Donc nous sommes en démocratie, c'est un régime très mauvais,
01:29:21 mais les autres sont bien pire.
01:29:23 - Eh bien merci beaucoup, Laurent Geoffrin, d'avoir répondu à nos questions,
01:29:26 et d'avoir fait un tour d'horizon de la presse du PAF,
01:29:30 Paysage Audiovisuel Français,
01:29:33 et puis faites votre choix, il y a suffisamment de liberté de la presse,
01:29:39 au moins pour essayer de s'informer,
01:29:42 et puis il y a les réseaux sociaux, il y a Internet, il y a beaucoup de choses,
01:29:44 et évidemment tout ne va pas très bien,
01:29:46 mais quand même on peut se faire une idée, particulièrement sur Sud Radio.
01:29:50 - Et bien, Geoffrin, on peut vous lire dans le quotidien le journal .info,
01:29:54 merci de nous avoir écoutés.
01:29:56 - Merci de m'avoir fait venir, au moins on a le temps de s'exprimer, c'est bien.
01:29:59 - Alexis Poulin, on vous retrouve demain ?
01:30:01 - Eh bien oui, Poulin sur les herbes.
01:30:03 - On parlera des deux ans de la guerre entre la Russie et l'Ukraine,
01:30:05 on essaiera de tirer le bilan, et puis on parlera d'agriculture aussi,
01:30:08 tout de suite, c'est Brigitte Lahaye sur Sud Radio.
01:30:10 Sud Radio.
01:30:12 Parlons vrai.

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