Avec le Pr Didier Raoult, microbiologiste ; Fabien Bouglé, expert en politique énergétique, auteur de “Guerre de l’énergie, au coeur du nouveau conflit mondial ” publié aux éditions du Rocher ; Gilles Gaetner, journaliste, auteur de "La guerre secrète entre juges et politiques" publié aux éditions de l'Artilleur.
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00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:00:04 [Musique]
00:00:11 C'est surtout votre soumission à Vladimir Poutine qui a fait exploser les prix du gaz.
00:00:15 Nous sommes en guerre.
00:00:16 [Musique]
00:00:20 Nous sommes en guerre, nous sommes en guerre.
00:00:22 Et ça continue.
00:00:25 Mais là nous allons parler effectivement peut-être des rapports entre science et religion.
00:00:30 Vous allez me dire "Quoi, on va faire une émission philosophique ?"
00:00:32 Non, non, non, non.
00:00:33 C'est très pratique.
00:00:35 Et nous allons le faire avec le professeur Didier Raoult.
00:00:37 Parce que aujourd'hui, aujourd'hui, est examiné en commission le projet de loi de lutte contre les dérives sectaires.
00:00:45 Et un certain article 4, vous allez voir, qui pour le moins prête sinon à confusion, du moins vraiment à discussion.
00:00:54 Et puis nous allons parler aussi de l'admonétation de Bruno Le Maire, le ministre de l'économie et des finances,
00:01:00 qui à l'Assemblée nationale a dit "Oui, si le gaz hausse, c'est à cause de Poutine, à cause..."
00:01:05 Et il vitupère les amis de Poutine, voilà.
00:01:08 S'il n'y avait pas eu l'agression de ce... de cette espèce de voyou russe,
00:01:15 eh bien on aurait eu des prix du gaz tout à fait normaux.
00:01:18 Mais voilà ce qui s'est passé.
00:01:20 Est-ce vrai ? On va en parler avec Fabien Bouglet.
00:01:23 Et puis après les perles, les bravo-vrais, beaucoup de choses à dire.
00:01:27 Et puis on va recevoir Gilles Gaetner, le journaliste Gilles Gaetner,
00:01:30 sur la guerre secrète entre juge et politique.
00:01:33 Un livre qui vient de paraître.
00:01:35 Guerre vraiment secrète ? Je ne sais pas.
00:01:38 Entre juge et politique, c'est l'armoire aux monstres ou c'est "Je t'aime, moi non plus".
00:01:42 A tout de suite.
00:01:43 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:01:47 Je voulais vous remercier d'exister.
00:01:49 Parce que vous êtes vraiment la seule radio que j'écoute et vous êtes quasiment les seuls
00:01:53 à faire véritablement votre métier de journaliste.
00:01:56 Sud Radio, parlons vrai.
00:01:58 Ici Sud Radio.
00:02:02 Les Français parlent au français.
00:02:07 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:10 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:13 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:02:17 Dans tous mes états, peut-être pas.
00:02:20 Mais il se passe aujourd'hui quelque chose d'intéressant
00:02:24 qui doit nous intéresser tous.
00:02:26 C'est une discussion aujourd'hui, en commission,
00:02:30 sur le fameux projet de loi de lutte contre les dérives sectaires.
00:02:34 Nous sommes tous contre les dérives sectaires, bien sûr.
00:02:37 Alors, de quoi s'agit-il ?
00:02:39 Et bien, il s'agit de l'article 4.
00:02:42 Alors cet article 4 de ce projet de loi avait été supprimé par le Sénat.
00:02:46 Notamment à l'initiative du sénateur Alain Houpert.
00:02:49 Et puis, donc, c'est quoi cet article 4 ?
00:02:53 Et bien, ce serait le délit d'incitation à ne pas suivre un traitement médical.
00:02:58 Et je lis, et je lis donc.
00:03:00 "Un an de prison et 15 000 euros d'amende pour provocation à abandonner ou à s'abstenir de suivre un traitement médical
00:03:07 lorsque cela est manifestement susceptible d'entraîner des conséquences graves."
00:03:13 Il avait été supprimé par le Sénat en première lecture,
00:03:16 mais, effectivement, Madame Lisot dit "il faut absoluer en Brigitte Lisot
00:03:24 cet article est indispensable parce que les charlatans peuvent s'y engouffrer."
00:03:29 Sauf que les charlatans peuvent s'y engouffrer, bien sûr,
00:03:32 tout le monde est contre le charlatanisme et de dire n'importe quoi,
00:03:35 et les guérisseurs, etc.
00:03:37 Mais là, il ne s'agit pas de ça.
00:03:39 Il s'agit de quelque chose de plus, je dirais, de plus subtil,
00:03:45 puisque même le Conseil d'État a estimé que cet article n'était ni nécessaire, ni proportionné.
00:03:52 Et, ajoute au Conseil d'État, il convient de garantir un équilibre entre les droits constitutionnels
00:03:57 afin de ne pas remettre en cause la liberté des débats scientifiques et le rôle des lanceurs d'alerte.
00:04:03 Professeur Didier Raoul, bonjour.
00:04:05 Bonjour.
00:04:06 Alors, on a l'impression que ce débat entre les dérives sectaires, avec des grands guillemets,
00:04:14 et la liberté du débat scientifique, on a l'impression qu'il y a une confusion, de ce point de vue-là,
00:04:19 entre les sceptiques et entre le droit à la discussion.
00:04:24 De quoi s'agit-il ? Est-ce que c'est, encore une fois, ce débat entre la foi, entre la religion et la science ?
00:04:31 De quoi s'agit-il ?
00:04:32 Oui, bien sûr. C'est une dérive qui a été notée plusieurs fois.
00:04:39 Un des philosophes les plus clairs dans cette analyse, c'est Christophe Herlache,
00:04:44 qui expliquait que, dans la disparition des religions, la providence a été remplacée par la foi du progrès.
00:04:54 Et que donc, maintenant, quand il y a une catastrophe, c'est la religion du progrès qui devra résoudre le problème.
00:05:01 Je vais vous donner un exemple précis, parce qu'il m'amuse beaucoup.
00:05:05 Au moment du petit âge glaciaire, 1400, on a commencé à condamner les sorcières et à les brûler,
00:05:15 parce qu'on pensait que les sorcières étaient responsables des modifications météorologiques,
00:05:20 et on pouvait être brûlé pour prédiction météorologique.
00:05:25 Les modifications du climat étaient censées, pour de nombreuses personnes, être liées à des éléments de sorcellerie.
00:05:37 Vous voyez, ça a duré trois siècles et demi, le petit âge glaciaire.
00:05:41 C'est pas très loin.
00:05:42 Rémi Hendré, on te conserve.
00:05:44 Non, au 19e siècle.
00:05:45 Donc, la propagande, toute organisation sociale, tout pouvoir s'arme de la propagande.
00:05:54 Propagande de tous les partis.
00:05:55 L'origine de propagande, l'origine des noms, est toujours très intéressante.
00:06:00 La propagande, c'est un nom qui a été inventé par l'inquisition pour dire la propagandade et filer, propager la foi.
00:06:08 Propager la foi.
00:06:09 Ah oui, propagande vient de propager la foi.
00:06:12 C'est intéressant de le rappeler, ça.
00:06:14 Bien sûr.
00:06:15 Et donc, là, la foi actuelle, qui a remplacé dans nos sociétés, qui sont des sociétés théoriquement athées,
00:06:22 a été remplacée, la foi en Dieu a été remplacée dans...
00:06:26 Il faut bien la remplacer par quelque chose et donc, la foi dans la science.
00:06:30 Mais la science n'est pas transcendante comme Dieu.
00:06:33 La science change tout le temps.
00:06:35 La science n'est pas une foi.
00:06:36 C'est ça qu'il faut dire aussi.
00:06:37 C'est pas une foi.
00:06:38 Bref, je disais, la science est fille du temps.
00:06:41 Vous voyez, donc, au fur et à mesure, Galilée disait ça, hein.
00:06:45 Au fur et à mesure que les choses changent, bien entendu, la science change.
00:06:49 Donc, vous ne pouvez pas imposer la science comme étant une donnée qui est une donnée fixe.
00:06:54 Et vous regardez dans les épisodes que nous avons eus sur le Covid, alors c'est très...
00:06:59 Notre nation n'est pas une nation dans laquelle on reconnaît volontiers cette trompée,
00:07:03 à part notre amie Delphrécie, qui a fini par être d'accord avec moi que les mesures sociales n'avaient pas de sens.
00:07:09 Je lui ai dit, d'ailleurs, elle m'a dit "je suis d'accord avec toi".
00:07:11 Donc, très bien, on n'a pas été d'accord au même moment, quelques mois de différence.
00:07:16 Si vous entendez le procès de ce qui se passe actuellement en Angleterre avec Johnson,
00:07:20 Johnson s'est excusé en disant que les mesures qu'il a mis n'avaient pas de sens.
00:07:24 Fauci, aux États-Unis, vient de dire que les mesures sociales n'avaient pas de sens.
00:07:28 Donc, maintenant, tout le monde est d'accord que ces mesures n'ont pas de science,
00:07:31 mais si vous disiez avec cette loi, heureusement, elle n'est pas rétrospective,
00:07:36 parce qu'on pourrait nous condamner pour des choses auxquelles tout le monde dit le contraire maintenant.
00:07:41 Et d'où vient ce mot, alors, justement ?
00:07:43 - L'idéalité. - Oui.
00:07:44 Didier Raoult, on dit, oui, à l'époque c'était complotisme, etc., etc.
00:07:49 Et scepticisme, enfin, le scepticisme c'est une vertu.
00:07:53 Pourquoi on dit aujourd'hui "covido"...
00:07:55 Voilà, mais on vitupère les "covido-sceptiques", les "climato-sceptiques".
00:08:01 Dès que vous n'êtes pas d'accord avec une doxa, vous êtes sceptique, donc suspect.
00:08:08 Mais c'est parce que les gens n'ont pas la moindre formation, je pense que ça serait bien, ça aussi,
00:08:13 vous savez, d'introduire ça à l'école, d'être sûr qu'on fait des modifications.
00:08:17 Je pense qu'il faudrait avoir un peu d'épistémologie, parce que notre maître à nous,
00:08:22 auquel je ne suis pas toujours d'accord, mais qui est Descartes, si vous voulez,
00:08:26 il prend ça, le raisonnement cartésien, ça commence par "dubito agosum",
00:08:31 ça veut dire "je doute, donc je suis".
00:08:33 - Donc je suis.
00:08:34 - Et parce que je doute, je sais que je pense.
00:08:37 - Oui.
00:08:38 - Je pense, la preuve que je pense, c'est que je doute.
00:08:41 Si je ne doute pas, c'est la preuve que je ne pense pas.
00:08:45 C'est la preuve que j'écoute et que je n'ai pas besoin d'un cerveau pour faire ça.
00:08:52 Et donc toute la base de la pensée scientifique moderne est basée sur le doute.
00:08:57 Et donc d'interdire le doute, de remettre en cause la nécessité du doute permanent,
00:09:06 et la têtue qui est profondément anti-scientifique.
00:09:09 Et de toute manière, tous les termes que vous utilisez, on voit bien que ce sont des termes religieux.
00:09:13 Quand on parle de secte, on voit bien que les scientifiques ne font pas de secte.
00:09:18 Moi, je n'ai pas de religion, je ne bâtis pas d'armée.
00:09:22 - On vous a accusé d'être le gourou d'une secte, Didier Raoult, rappelez-vous.
00:09:27 - On m'a accusé tellement de choses dans ma vie, je vais devoir prêter à ça, si vous voulez.
00:09:33 Mais il n'empêche que vous savez que même je n'ai jamais signé ni une tribune, ni une pétition.
00:09:39 Je n'ai jamais demandé qu'on en signe pour moi. Je ne veux pas créer d'église, si vous voulez.
00:09:45 Mais en revanche, je sais bien que toutes les églises ont commencé par être des sectes.
00:09:51 - Oui, il faut l'appeler.
00:09:52 - Le christianisme, c'était une secte juive qui s'est étendue ensuite aux gentils.
00:09:57 Le protestantisme était au départ une secte.
00:10:00 Après, ce qu'on appelle les sectes, c'est quand c'est petit, puis après, quand ça devient grand,
00:10:05 ce ne sont plus des sectes, c'est des religions.
00:10:07 La définition d'une secte, je ne sais pas si c'est une définition qualifiée en nombre, en pourcentage,
00:10:14 mais je ne sais pas trop ce que c'est.
00:10:16 Mais en tout cas, pour moi, là, on est en train de parler de religion,
00:10:19 et moi, je ne veux pas mettre la science sur le plan de la religion.
00:10:23 D'ailleurs, il y a des points, je vois bien que ce qu'on appelle les complotistes,
00:10:27 il y a un amalgame entre des opinions qui sont politiques, des géopolitiques, des climatiques.
00:10:34 Je ne me sens pas concerné par ça.
00:10:36 - Non mais, Didier, juste pour décrypter, ça m'intéresse d'avoir vraiment votre ressenti.
00:10:41 C'est très intéressant parce que, quand on dit que l'article 4, par exemple,
00:10:47 vous savez qu'il y a un an de prison, 15 000 euros d'amende,
00:10:49 qu'est-ce que ça veut dire ?
00:10:51 Alors, s'abstenir de suivre un traitement médical,
00:10:54 lorsque cela est manifestement susceptible d'entraîner des conséquences graves.
00:10:58 Si l'on se rappelle l'épidode Covid, il fallait prendre que du Doliprane
00:11:02 et attendre, effectivement, d'appeler le 15, si on était dans un état proche de l'Ohio.
00:11:07 C'est quoi ? C'est-à-dire que, comment on peut définir cela,
00:11:11 parce que c'est là où, effectivement, ça ouvre la porte,
00:11:13 si vous n'êtes pas d'accord avec l'argument principal qui consiste à,
00:11:17 soit se vacciner, soit prendre telle chose,
00:11:19 eh bien, vous êtes un relapse, quoi, vous êtes un hérétique, disons-le.
00:11:25 Oui, ça veut dire que c'est la transformation de la science
00:11:30 en une question d'autorité qu'elle n'a jamais eue.
00:11:34 Je vais vous donner un exemple, qui est un exemple banal,
00:11:37 je pense que tout le monde comprendra,
00:11:39 qui consiste à parler du traitement des angines et des pneumonies.
00:11:43 D'accord.
00:11:44 Les angines, qui sont dangereuses, sont dues à deux microbes,
00:11:46 le streptococque et un autre qui a un nom un peu plus compliqué,
00:11:50 le fusobactérieum d'échoprome, qui donne des trous dans les aminales.
00:11:54 Le traitement de ça, c'est l'amoxyciline ou l'ampicilline ou l'alpénicilline,
00:11:59 en même temps, rupture de stock parce que ces médicaments n'apportent rien du tout
00:12:02 et le prix que la France les achète est si bas que nous sommes servis en dernier
00:12:06 auprès des autres pays.
00:12:07 D'accord.
00:12:08 On a autorisé à remplacer le traitement des angines,
00:12:11 qui a été fait pendant des années avec ces molécules,
00:12:14 qui ne coûtent rien et pour lesquelles il faut bien dire qu'il n'y a pas de résistance.
00:12:17 Quoi qu'on dise, on traite les angines depuis des décennies avec ces médicaments
00:12:24 et il n'y a pas de résistance des streptococques à ces médicaments.
00:12:26 Ce n'est pas vrai.
00:12:27 Ça marche.
00:12:28 Ça marche.
00:12:29 Et on a dit qu'on allait les remplacer par l'azithromycine.
00:12:32 Alors, en revanche, l'azithromycine, c'était à l'époque, on l'a remplacée,
00:12:36 c'était un médicament cher.
00:12:37 Maintenant, ce n'est plus cher non plus parce que c'est devenu générique.
00:12:40 Mais après de prescrire de l'azithromycine, il y a des résistances des streptococques,
00:12:43 20 à 30 % à l'azithromycine, qui est le traitement recommandé.
00:12:47 D'accord.
00:12:48 Mais pour l'azithromycine, au moment où ça a été négocié,
00:12:52 parce que ce qui est la science, c'est la négociation entre le ministère
00:12:56 et l'industrie pharmaceutique, on lui a dit,
00:12:58 vous pouvez mettre l'azithromycine sur les angines,
00:13:01 mais en France, on ne vous donne pas l'AMM,
00:13:03 on ne vous donne pas l'autorisation pour traiter l'épinomonie avec ça.
00:13:07 Ah oui.
00:13:08 Que les angines.
00:13:09 Moi, je crois que ça ne sert à rien, mais l'épinomonie, c'est utile.
00:13:12 Aux États-Unis, 40 % de l'épinomonie sont traitées avec de l'azithromycine,
00:13:17 qui est le traitement recommandé par toutes les sociétés internationales,
00:13:20 sauf la France.
00:13:21 Oui.
00:13:22 Il y a une science française, c'est comme les religions.
00:13:26 Est-ce que vous êtes chiite ou sunnite ?
00:13:29 Oui, ça dépend de la carte d'identité.
00:13:33 Ça dépend de la carte d'identité.
00:13:34 Donc si vous êtes français, vous ne pouvez pas prendre de l'azithromycine
00:13:37 pour l'épinomonie, tout le monde en prescrit.
00:13:39 Les médecins, la plupart du temps, ne savent même pas.
00:13:42 Mais pourquoi il n'a pas eu l'AMM en France ?
00:13:45 Vous savez ?
00:13:46 L'argent !
00:13:47 Quand le laboratoire a négocié, il négocie, il dit "attendez, vous le savez bien".
00:13:54 Ça a commencé très, très, très, très, très officiellement.
00:13:58 Je suis désolé, ça va faire de la peine à beaucoup de nos amis,
00:14:01 mais ça a commencé très officiellement avec Rocart,
00:14:04 qui a commencé à préparer sa campagne présidentielle avec l'industrie pharmaceutique.
00:14:08 On le sait bien.
00:14:09 Et donc la question "et" se pose pourquoi,
00:14:12 un, le prix que je vais payer, et deux, à quoi je vais donner une AMM ?
00:14:18 Et donc ça, ça définit ce que va être le périmètre financier
00:14:23 que va faire le laboratoire avec une molécule.
00:14:26 Et donc c'est des négociations dans lesquelles, là aussi,
00:14:30 il serait intéressant, moi je suis pour la transparence,
00:14:33 de filmer et de les mettre dans un coffre pour qu'elle puisse être utilisée
00:14:38 s'il y a des doutes sur la pertinence de ce type de choix.
00:14:42 Moi j'aurais bien voulu avoir, par exemple,
00:14:45 le Remdesivir qui est recommandé en France comme en Europe,
00:14:49 on sait que c'est toxique.
00:14:51 Les laboratoires Gilead, on se rappelle, oui tout à fait.
00:14:55 Mais justement, donc en fait il y a la science d'un côté,
00:14:59 la recherche comme vous dites, le doute, etc.
00:15:02 Le scepticisme nécessaire et sain, et puis il y a les affaires.
00:15:06 C'est ça, quelque part.
00:15:08 Il y a le monde des affaires, qui consiste à se dire
00:15:12 voilà ce qui est important, et l'AMM viendra après,
00:15:17 et puis le monde de la science, et on a l'impression,
00:15:19 par ce rappel de cet article que l'on veut effectivement réexhumer
00:15:25 à l'Assemblée Nationale, ou je ne sais pas,
00:15:27 c'est de dire "attention, qui décide ?"
00:15:30 C'est toujours ça, moi ça m'a frappé.
00:15:32 Le traitement médical, il y a les bons traitements et les mauvais traitements.
00:15:37 Mais qui décide des bons et des mauvais traitements ?
00:15:39 C'est ça.
00:15:40 Je vais vous donner un autre exemple,
00:15:42 vous devriez lire mon livre sur les antibiotiques en entier,
00:15:45 parce que beaucoup de choses y sont expliquées.
00:15:48 Par exemple, pour définir qu'un antibiotique marche,
00:15:52 il n'y a pas de mystère, ce n'est pas oui/non.
00:15:55 En réalité, on fait une tambouille,
00:15:57 et puis dans cette tambouille, on regarde quelle est la concentration
00:16:01 de l'antibiotique dans le sang, si on le prend par la bouche
00:16:04 ou par voie veineuse, ou par voie intramusculaire,
00:16:07 et on regarde quelle est la quantité d'antibiotiques qu'il faut,
00:16:11 la concentration qu'il faut pour empêcher la bactérie de pousser.
00:16:15 D'accord ?
00:16:16 Ça apparaît relativement simple comme ça,
00:16:18 mais en réalité c'est très compliqué.
00:16:20 La preuve que c'est compliqué, c'est que vous n'avez pas
00:16:24 les mêmes définitions de ce qui est sensible et ce qui est résistant
00:16:28 en Europe et aux États-Unis.
00:16:30 Ce n'est pas de la science.
00:16:32 Pourquoi ?
00:16:33 C'est parce que dans les paramètres, en particulier dans ceux qui définissent,
00:16:36 il y en a 80% qui ont des conflits d'intérêts.
00:16:38 Donc ce qui est décidé, moi j'avais été surpris quand j'ai fait mon post-doc
00:16:41 aux États-Unis, je regardais une molécule,
00:16:44 on parlait de cas de traitement,
00:16:46 et quelqu'un avait eu septicémie apiocyanique,
00:16:49 et donc on regardait l'antibiogramme, je dis "mais il est résistant",
00:16:52 il n'est pas résistant, il est sensible.
00:16:54 Je dis "mais attendez, chez nous, la résistance c'est à partir de 64",
00:16:57 et il dit "ah ben non, chez nous, la résistance c'est à partir de 128".
00:17:00 Donc le même...
00:17:02 Les critères...
00:17:03 ...vous pouvez vous mettre aux États-Unis en accord avec la science
00:17:06 qui est l'antibiogramme qui n'a jamais été une science,
00:17:09 qui est juste un accord des gens qui sont présents pour dire
00:17:12 "justement, ça devrait marcher, voilà".
00:17:15 Il ne faut pas transformer les activités humaines
00:17:18 en des activités scientifiques, c'est pas vrai.
00:17:20 - Oui, et surtout quand elles induisent des conflits d'intérêts.
00:17:25 Merci Didier Haute, on se retrouve, restez avec nous,
00:17:28 on se retrouve juste après cette petite pause.
00:17:30 - Et on vous donnera la parole également,
00:17:32 comme tous les jours, dans Bercov, dans tous ses États,
00:17:34 0 826 300 300, on est ensemble jusqu'à 14h, à tout de suite.
00:17:38 - Sud Radio Bercov, dans tous ses États,
00:17:42 appelez maintenant pour réagir, 0 826 300 300.
00:17:48 Ici Sud Radio,
00:17:50 les Français parlent au français,
00:17:55 les carottes sont cuites,
00:17:58 les carottes sont cuites.
00:18:00 Sud Radio Bercov, dans tous ses États.
00:18:03 - Et nous sommes toujours avec le professeur Didier Haute,
00:18:05 je voudrais juste vous lire le tweet du sénateur Alain Houpert,
00:18:09 il a dit à propos de cette loi sur les dérives sectaires,
00:18:12 il dit ceci,
00:18:14 "l'article 4 de la loi sur les dérives sectaires
00:18:16 est une réponse aux charlatans
00:18:18 prenant les remèdes miracles",
00:18:20 là-dessus tout le monde est d'accord,
00:18:22 pour effectivement empêcher cela, ou en tout cas le limiter.
00:18:25 Mais, ajoute Alain Houpert,
00:18:27 il est dans sa rédaction,
00:18:29 "une atteinte à la liberté du débat scientifique
00:18:31 qui aurait pu s'appeler clairement article anti-Raoult,
00:18:34 nous sommes dans une dérive démocratique".
00:18:36 Est-ce que c'est une dérive démocratique,
00:18:39 Didier Raoult, ou c'est une dérive de l'ignorance ?
00:18:42 - Ah, c'est difficile.
00:18:45 Ne me posez pas de questions comme ça,
00:18:48 vous savez que c'est compliqué.
00:18:50 Je mets souvent la bêtise,
00:18:52 je ne suis pas un complotiste en général,
00:18:54 je manque même, si vous voulez, de méfiance.
00:18:57 J'ai plutôt l'habitude de passer ces...
00:18:59 - C'est un défaut, ça, c'est un défaut.
00:19:01 - C'est un défaut.
00:19:03 Mais je vais vous donner un autre exemple.
00:19:05 Quand Vilani était avant...
00:19:09 - Cédric Vilani, oui, le mathématicien.
00:19:11 - Il y avait une personne très intelligente
00:19:13 avec qui se discutaient dans les députés macronistes
00:19:17 de la première, qui sont tous les mêmes,
00:19:20 mais dont Vilani, qui était responsable de l'OPEC.
00:19:23 Et Vilani m'avait fait appeler par son assistante,
00:19:26 et puis ensuite j'avais parlé avec lui,
00:19:28 et leur question est une question très intéressante,
00:19:30 qui était, écoutez, comment on peut faire
00:19:33 pour que les gens prennent tous les vaccins
00:19:37 qu'on leur dit de prendre, on a fait le listing,
00:19:39 pourquoi ils ne les prennent pas ?
00:19:41 Et je lui avais dit, vous savez
00:19:43 combien il y a de programmes vaccinaux en Europe ?
00:19:47 23 programmes différents.
00:19:49 - En Europe, 23 programmes différents.
00:19:52 - En Angleterre, vous regardez sur la santé publique,
00:19:56 on commence par dire, ça n'est pas dans les mœurs
00:19:59 de l'Angleterre d'avoir des vaccins obligatoires.
00:20:02 Zéro vaccin obligatoire.
00:20:04 D'accord ?
00:20:06 Donc si vous voulez, ça va être compliqué,
00:20:08 parce qu'on revient à une chose,
00:20:10 c'est que les gens en France,
00:20:12 et moi je l'ai vu, là, comme vous le savez,
00:20:14 je suis embêté assez souvent,
00:20:16 de manière assez récurrente d'ailleurs,
00:20:18 pour des prétextes les plus intéressants.
00:20:20 Les gens en France,
00:20:22 je ne sais pas depuis quand c'est comme ça,
00:20:25 probablement depuis très longtemps,
00:20:27 pensent vraiment que tout le monde pense comme eux à Paris,
00:20:31 et que leur pensée est le témoin du monde.
00:20:34 Et ils ne se rendent même pas compte
00:20:36 que leurs voisins font des choses différentes.
00:20:39 Et moi je disais, par exemple,
00:20:41 quand Mme Buzyn a suivi,
00:20:43 c'est Fischer qui avait été chargé d'une mission
00:20:47 du temps de Hollande,
00:20:49 Alain Fischer, oui.
00:20:51 Alain Fischer,
00:20:53 qui a été rechargé de mission,
00:20:55 parce qu'il avait bien fait pour le Covid,
00:20:57 d'une réflexion sur le vaccin.
00:20:59 Je lui ai dit, tu sais, si tu veux réfléchir sur le vaccin,
00:21:02 j'étais en train d'écrire un livre sur le vaccin,
00:21:05 que je vous recommande aussi,
00:21:07 je peux te parler, il me dit, non, non, ça va, écoute.
00:21:10 Et la seule chose qu'il est posée comme question,
00:21:13 la seule chose qu'il est posée comme question,
00:21:15 c'est comment on peut faire pour que les gens fassent
00:21:18 ce qu'on leur dit.
00:21:20 Oui, c'est ça.
00:21:21 On leur dit quelque chose, il faut qu'ils suivent.
00:21:23 Comment les gens doivent suivre nos préconisations.
00:21:26 Comment ils peuvent obéir.
00:21:27 Et à la fin, sa conclusion c'était,
00:21:29 il faut les obliger, il faut que ce soit obligatoire.
00:21:31 Et c'est ce qu'a fait Buzyn.
00:21:33 Buzyn a suivi les recommandations de la commission Fischer,
00:21:36 Fischer a écouté ce que disaient les associations de malades,
00:21:39 et à la fin, il a dit, non, elle circulait, c'est tout bon.
00:21:41 Et moi, je sais que parmi les choses que je disais,
00:21:43 je sais qu'il y a des gens qui m'en veulent,
00:21:45 parce qu'ils voudraient que je sois contre tous les vaccins à la fois.
00:21:47 Non, mais ce n'est pas le cas.
00:21:49 Vous n'êtes pas anti-vax, bien sûr.
00:21:51 Je trouvais ridicule,
00:21:53 quand on fait le vaccin papillomavirus
00:21:56 contre des cancers sexuellement transmissibles,
00:21:59 qu'on dise, écoutez, on va faire ça qu'aux femmes.
00:22:01 Parce que je connais ma vie sexuellement transmissible
00:22:04 depuis très, très longtemps.
00:22:05 Et si on fait ça aux femmes,
00:22:07 il faut le faire aux hommes aussi,
00:22:09 parce que la plupart, pas toutes,
00:22:11 mais la plupart des maladies sexuellement transmises
00:22:13 se transmettent comme ça.
00:22:15 Eh bien, il a fallu, à l'époque,
00:22:17 et j'avais été interviewé à la radio,
00:22:19 et les gens me disent, mais non, alors on nous a dit que…
00:22:21 Et donc, Mme Buzyn avait fait passer une loi
00:22:24 dans laquelle c'était obligatoire pour les femmes,
00:22:26 mais pas pour les hommes.
00:22:28 Pour les hommes, mais pas renoncé.
00:22:30 Mais même pas renoncé.
00:22:31 Après, il y a eu un lobby des gays qui ont dit,
00:22:34 attendez, ça donne une quantité de cancer de l'anus,
00:22:37 et donc il faut qu'on puisse être remboursé
00:22:39 si on est vacciné.
00:22:40 Alors après, on a dit, c'est les femmes et les gays.
00:22:42 C'est à un moment donné…
00:22:45 C'est par co-segmentation de marché.
00:22:47 C'est caractérisé comme science,
00:22:49 c'est la science approximative.
00:22:51 Et c'est très récemment qu'eux ont été dit,
00:22:54 non, mais attends, on va vacciner les garçons, les filles,
00:22:56 puis d'abord, on ne sait pas à l'avance
00:22:57 qui sera gay, qui ne sera pas gay.
00:22:59 Comme on vaccine des adolescents jeunes,
00:23:01 on ne peut pas prédire l'avenir des uns et des autres.
00:23:03 Donc, si vous voulez, il y a vraiment…
00:23:05 Et quand les gens disent ça,
00:23:07 moi, je me rappelle, il y avait…
00:23:10 Je prends… Ce n'est pas une tête de Turc.
00:23:13 Je n'ai pas rencontré beaucoup de journalistes
00:23:15 qui essaient de m'enseigner les maladies infectieuses,
00:23:18 mais il y en a un qui est Patrick Cohen,
00:23:19 qui me dit, enfin, c'est la science, ça.
00:23:22 D'ailleurs, l'Inserm, sans me dire que…
00:23:25 L'Inserm, c'était un scandale,
00:23:27 c'est le mari de la ministre…
00:23:29 Yves Lévy, le mari d'Agnès Buzyn.
00:23:31 Absolument, oui.
00:23:32 C'est Denis, le ministre de la Santé,
00:23:34 ce qui est quand même…
00:23:35 Dans un cirque, c'est cocasse.
00:23:37 C'est normal qu'il y ait plus de millions de tours.
00:23:38 Donc, tout ça, effectivement, est totalement…
00:23:40 C'est ça qui est terrifiant dans cette histoire,
00:23:42 c'est la subjectivité, les conflits d'intérêts,
00:23:45 quelque part, l'emportent assez souvent,
00:23:48 et peut-être trop souvent,
00:23:49 sur, comme vous dites, la mise en question,
00:23:51 le doute, en tout cas, l'étude,
00:23:54 je dirais même au sens littéral du terme.
00:23:56 Alors, on en sort comment ?
00:23:57 On n'en sort pas, quoi.
00:23:58 Ça va continuer comme ça.
00:23:59 Didier Raoult.
00:24:00 Le pire, c'est l'action que vous me posez.
00:24:03 Je pense que dans ces affaires,
00:24:06 elles sont multifactorielles,
00:24:08 comme la plupart des affaires.
00:24:09 Bien sûr.
00:24:10 Mais il y a beaucoup de gens qui disent ça,
00:24:13 qui sont, écoutez bien le mot
00:24:16 et prenez-le au premier degré,
00:24:18 de bonne foi.
00:24:19 Hmm.
00:24:20 Ils ont foi en ce qu'ils disent.
00:24:22 Mais là, ce n'est pas une question de foi,
00:24:25 c'est une question de savoir.
00:24:26 Mais oui, voilà.
00:24:27 Et donc, il y a un doute dans le savoir,
00:24:29 il faut laisser une place
00:24:31 pour que les gens posent la question
00:24:34 de savoir si ce savoir-là est établi
00:24:37 ou s'il doit être mis en cause.
00:24:39 Voilà.
00:24:40 Et ne pas avoir foi de façon aveugle
00:24:42 ou en tout cas de façon...
00:24:43 Parce que la bonne foi...
00:24:44 La science n'est pas une question de foi.
00:24:46 Voilà.
00:24:47 C'est une question de connaissance.
00:24:48 Merci Didier Raoult.
00:24:49 Je crois que c'est assez clairement défini.
00:24:52 Sud Radio, André Bercoff.
00:24:54 Ça balance pas mal.
00:24:56 Bercoff dans tous ses états,
00:24:58 ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:25:00 Oui, quand je croise le vent,
00:25:02 le vent fripon effectivement,
00:25:04 il faut que Suzon prend garde à surjupon
00:25:06 comme disait le génial Georges Brassens.
00:25:08 Mais le problème, c'est que
00:25:10 quand il n'y a pas de vent,
00:25:11 et quand il y a des éoliennes,
00:25:13 et que ces éoliennes ne fonctionnent
00:25:15 comme bon tous les intermittents,
00:25:17 que s'il y a effectivement
00:25:19 une brise certaine
00:25:21 et non pas une certaine brise,
00:25:22 qu'est-ce qu'on fait ?
00:25:24 Et alors là, on assiste vraiment
00:25:26 à des moments magnifiques,
00:25:27 encore une fois,
00:25:29 polémiques, assez fortes
00:25:31 au Rationnement National,
00:25:32 avec Bruno Le Maire,
00:25:34 le Ministère de l'Economie et du Budget,
00:25:36 qui a de mon esté
00:25:39 député du Rationnement National.
00:25:42 Écoutez Bruno Le Maire.
00:25:44 C'est surtout votre soumission
00:25:46 à Vladimir Poutine qui a fait exposer les prix du gaz.
00:25:48 C'est surtout votre soumission
00:25:52 aux intérêts étrangers de la Russie
00:25:54 qui a fait exposer les prix du gaz.
00:25:56 Mais mesdames et messieurs les députés
00:25:58 du Rationnement National,
00:26:00 les faits sont têtus.
00:26:02 Les prix du gaz étaient à 80 euros
00:26:04 avant l'invasion de l'Ukraine
00:26:06 par la Russie.
00:26:08 Ils ont bondi à 200 euros le lendemain
00:26:10 de l'intervention de Vladimir Poutine
00:26:12 que vous avez soutenue contre l'Ukraine.
00:26:14 Vous avez systématiquement pris
00:26:16 parti de l'étranger,
00:26:18 de la Russie et de Vladimir Poutine
00:26:20 contre les intérêts
00:26:22 de la nation française.
00:26:24 Voilà, le parti de l'étranger
00:26:26 retrouve le parti de l'étranger
00:26:28 dont parlait Jacques Chirac
00:26:30 l'appel de Cochin.
00:26:32 Fabien Bouglet, on ne vous présente pas ici.
00:26:34 - Bonjour André Bercoeuf.
00:26:36 - Bonjour, et je rappelle vos livres
00:26:38 sur les éoliennes et sur l'énergie nucléaire
00:26:40 qui ont été des livres qui ont marqué.
00:26:42 Alors Fabien Bouglet, vous êtes aussi...
00:26:44 Donc, on était à 80 euros,
00:26:46 on est passé à 100 euros à cause de l'invasion russe en Ukraine, c'est ça ?
00:26:48 - Alors, c'est un aspect
00:26:50 que j'ai développé dans mon livre
00:26:52 et là, le ministre de l'énergie,
00:26:54 le nouveau ministre de l'énergie a été pris
00:26:56 en flagrant délit de fake news.
00:26:58 André Breton qui veut empêcher les fake news,
00:27:00 il a de quoi... - Thierry Breton.
00:27:02 - Thierry Breton, pardon. Il a de quoi œuvrer
00:27:04 avec Bruno Le Maire.
00:27:06 Non, il faut être sérieux et il faut être factuel comme il l'a dit.
00:27:08 D'abord,
00:27:10 et je reviendrai sur la composition des factures de gaz
00:27:12 et d'électricité, mais avant, parlons géopolitique.
00:27:14 Je l'ai évoqué dans mon livre "Guerre
00:27:16 de l'énergie" au cœur du nouveau conflit
00:27:18 mondial qui est sorti il y a quatre mois.
00:27:20 Tout d'abord, la crise du gaz
00:27:22 a commencé au deuxième semestre
00:27:24 2021 avec
00:27:26 un problème d'approvisionnement
00:27:28 en Chine, entre la Chine
00:27:30 et l'Australie, et le fait qu'avec la reprise
00:27:32 post-Covid, l'Allemagne
00:27:34 a dû importer du gaz,
00:27:36 du charbon et du pétrole parce qu'il y avait
00:27:38 une baisse historique des vents en Europe.
00:27:40 Et ça, c'est sourcé, documenté,
00:27:42 l'Institut Copernicus de la Commission
00:27:44 Européenne l'a établi. - L'a établi, d'accord.
00:27:46 - Le prix du gaz est passé de 1 à 6,
00:27:48 il a été multiplié par 6.
00:27:50 - En 2021. - En 2021.
00:27:52 - Donc bien avant l'invasion de Russes.
00:27:54 - Tout à fait. Du coup, les Américains
00:27:56 qui avaient leur gaz naturel liquéfié à vendre,
00:27:58 et on se souvient que
00:28:00 Blinken était allé
00:28:02 à la Commission Européenne
00:28:04 pour dire que, eh bien,
00:28:06 75 ans après
00:28:08 la libération
00:28:10 de l'Europe de l'Allemagne nazie,
00:28:12 les États-Unis allaient arriver
00:28:14 pour libérer l'Europe,
00:28:16 non pas avec de jeunes miankis,
00:28:18 mais avec du gaz naturel liquéfié.
00:28:20 - Notre nouveau plan Marshall.
00:28:22 - Exactement. Eh bien justement,
00:28:24 le gaz naturel liquéfié s'est trouvé
00:28:26 beaucoup plus rentable que le gaz russe,
00:28:28 et c'était effectivement
00:28:30 une opportunité incroyable.
00:28:32 A ce moment-là, Bruno Le Raire, rappelez-vous,
00:28:34 au moment de l'invasion de l'Ukraine, a dit "nous allons mener",
00:28:36 sur France Info, il dit,
00:28:38 "nous allons mener une guerre économique totale à la Russie".
00:28:40 En guise de guerre économique totale,
00:28:42 il y a eu des rétorsions de livraison du gaz,
00:28:44 ce qui a fait que
00:28:46 l'Europe a dû, pendant
00:28:48 l'année 2022,
00:28:50 importer du gaz naturel liquéfié
00:28:52 américain, et que la
00:28:54 facture de gaz qui était à 120
00:28:56 milliards d'euros en 2021
00:28:58 est passée à 400 milliards d'euros,
00:29:00 profitant aux Américains
00:29:02 qui n'avaient jamais autant exporté de gaz naturel
00:29:04 liquéfié vis-à-vis de l'Europe,
00:29:06 et profitant à l'économie américaine,
00:29:08 parce que la compétitivité des entreprises
00:29:10 européennes, et en particulier allemandes,
00:29:12 en subissait un grand coup,
00:29:14 et, par voie de conséquences,
00:29:16 conduisait à l'augmentation
00:29:18 du prix du gaz, et du prix de l'électricité
00:29:20 qui était indexé.
00:29:22 - Donc ce que dit, soyons clairs,
00:29:24 Bruno Le Maire, est factuellement
00:29:26 faux. - Faux. Ensuite,
00:29:28 il faut comprendre que le prix du gaz,
00:29:30 compte tenu de l'excès de gaz
00:29:32 qui intervient sur le marché, puisque les
00:29:34 Etats-Unis ont augmenté leur capacité
00:29:36 de liquéfaction de gaz, a fait
00:29:38 que le cours du gaz est tombé
00:29:40 ces derniers mois, à des niveaux
00:29:42 antérieurs à la crise du gaz
00:29:44 qui avait été de 2021. Donc, on ne
00:29:46 peut pas dire aujourd'hui,
00:29:48 factuellement, en reprenant
00:29:50 les graphiques du marché du gaz,
00:29:52 que le gaz est
00:29:54 responsable, le coût
00:29:56 de marché du gaz est responsable de l'explosion.
00:29:58 Ça a été le cas en 2022,
00:30:00 mais pas à cause de Poutine, à cause de Biden,
00:30:02 qui a vendu son prix du gaz
00:30:04 extraordinairement cher, et d'ailleurs,
00:30:06 Olaf Scholz s'en était ému dans la presse
00:30:08 à l'époque, en disant "les Etats-Unis sont
00:30:10 en train de profiter pour nous vendre un gaz à un prix
00:30:12 vraiment cher". - Pour le moment, qui en profite ?
00:30:14 La Russie d'un côté, les Etats-Unis de l'autre, et l'Europe ?
00:30:16 On sait dans quel état elle est. - En fait, il faut
00:30:18 comprendre qu'effectivement, dans ce jeu,
00:30:20 l'Europe dépend de 55% de ses
00:30:22 importations en énergie,
00:30:24 les Etats-Unis et la Russie sont autonomes
00:30:26 énergétiquement, et l'Europe
00:30:28 dépend corps et âme de
00:30:30 cette nécessité d'importation du gaz
00:30:32 et du pétrole. Et justement,
00:30:34 en réalité, ces augmentations
00:30:36 qui sont évoquées, elles sont
00:30:38 structurelles, non pas liées
00:30:40 au prix spot du marché,
00:30:42 mais sont liées à la façon dont fonctionnent
00:30:44 les factures d'électricité ou de gaz
00:30:46 vis-à-vis du consommateur.
00:30:48 - On va en parler de tout cela, on va en parler aussi
00:30:50 d'Astrid et des éoliennes, Fabien Bouglet,
00:30:52 vous restez avec nous,
00:30:54 c'est passionnant, parce que ça vous concerne,
00:30:56 parce que c'est vous, hein, c'est vous,
00:30:58 au litreux de sud-ouest, du résistant sur l'est,
00:31:00 c'est vous qui payez en définitive. - Eh oui.
00:31:02 - Et peut-être que votre facture de gaz a explosé,
00:31:04 vous nous appelez pour témoigner ou poser vos questions
00:31:06 à Fabien Bouglet, 0 826 300 300,
00:31:08 on essaiera de répondre
00:31:10 à toutes vos attentes, à tout de suite sur Sud Radio.
00:31:12 [Musique]
00:31:14 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:31:16 midi 14h, André Bercoff.
00:31:18 [Musique]
00:31:20 - Ici Sud Radio,
00:31:22 [Musique]
00:31:24 les français parlent au français,
00:31:26 je n'aime pas
00:31:28 la blanquette de veau,
00:31:30 je n'aime pas la blanquette de veau.
00:31:32 - Sud Radio
00:31:34 Bercoff dans tous ses états.
00:31:36 - Et toujours, lui aussi
00:31:38 dans tous ses états, mais pour la très bonne cause,
00:31:40 c'est Fabien Bouglet, effectivement,
00:31:42 et on parlait de ce qui se passe avec
00:31:44 ce prix du gaz, et il n'y a pas que le prix du gaz,
00:31:46 on pourrait parler aussi de beaucoup d'autres choses,
00:31:48 mais justement,
00:31:50 comment se composent les factures,
00:31:52 celles que nous payons ? - En fait, c'est un peu
00:31:54 la clé pour comprendre
00:31:56 pourquoi Bruno Le Maire a propagé
00:31:58 une fake news. On va dire que les factures
00:32:00 de l'électricité et de gaz sont composées de trois
00:32:02 principaux éléments.
00:32:04 Le prix du gaz ou de l'électricité. - Les facteurs que nous recevons.
00:32:06 - Voilà, que le particulier ou l'entreprise
00:32:08 reçoit. - D'accord. - Le prix du gaz
00:32:10 ou le prix de l'électricité,
00:32:12 le prix du réseau
00:32:14 et de la distribution,
00:32:16 donc ça, ça va être les lignes à haute tension
00:32:18 et la distribution du gaz par les tuyaux,
00:32:20 et enfin, les taxes
00:32:22 et la TVA.
00:32:24 Ce qui se passe actuellement, c'est que
00:32:26 comme on n'a pas de problème
00:32:28 de prix de gaz et de prix d'électricité
00:32:30 puisque vous savez que le prix de l'électricité est indexé
00:32:32 sur l'unité de production la plus chère,
00:32:34 en fait, aujourd'hui, les augmentations
00:32:36 sont plutôt liées
00:32:38 à des augmentations fiscales.
00:32:40 Pour l'électricité, c'est la
00:32:42 TIFCE, qui est en fait
00:32:44 la taxe qui permet cette fameuse
00:32:46 transition énergétique et qui permet
00:32:48 André Bercoff de financer les subventions
00:32:50 aux fameuses éoliennes
00:32:52 intermittentes. Donc,
00:32:54 les augmentations actuellement, elles sont liées
00:32:56 de la facture d'électricité sur les taxes
00:32:58 qui permettent
00:33:00 de financer les éoliennes, soit
00:33:02 les raccordements des éoliennes avec le TURP,
00:33:04 la taxe de raccordement,
00:33:06 soit le financement des subventions aux éoliennes
00:33:08 avec la TIFCE
00:33:10 qui est l'ancêtre,
00:33:12 le descendant de la contribution au service public
00:33:14 de l'électricité. Ça, c'est pour
00:33:16 l'électricité. Donc, actuellement, les augmentations
00:33:18 de factures d'électricité, elles sont
00:33:20 purement fiscales.
00:33:22 - Vous voulez dire que c'est l'État qui se regorge,
00:33:24 là-dessus ? - Exactement. - Et on a la proportion ?
00:33:26 C'est quoi la proportion ? - Ah ben, c'est 10%.
00:33:28 - C'est 10% ? - Il y a eu la dernière
00:33:30 augmentation. - La taxe, oui. - Alors, non, la taxe...
00:33:32 - Non, non, non, la proportion de la taxe,
00:33:34 non, pas le prix. - Alors, c'est un peu compliqué parce que
00:33:36 le TURP, par exemple, est pris
00:33:38 sans être exprimé dans la facture d'électricité
00:33:40 des Français. Mais, par exemple, le raccordement,
00:33:42 c'est aux alentours de 40%.
00:33:44 - 40% ? - 40% de la...
00:33:46 Voilà. Pour le gaz,
00:33:48 eh bien, cette augmentation qu'on évoque, ça n'a rien
00:33:50 à voir avec Poutine ou Biden,
00:33:52 c'est simplement une augmentation d'une
00:33:54 taxe liée au raccordement. Et d'ailleurs, ça a été
00:33:56 dénoncé, pas dénoncé,
00:33:58 mais ça a été dévoilé
00:34:00 par la présidente de la Commission de Régulation
00:34:02 de l'énergie, Mme Wargon,
00:34:04 qui est une autorité indépendante et qui a
00:34:06 précisé elle-même... - On en a parlé,
00:34:08 on consomme moins, c'est pour ça que
00:34:10 les tarifs... - Parce qu'on consommait moins, on avait
00:34:12 moins de marge et donc il fallait augmenter. Donc, en gros,
00:34:14 si on comprend bien,
00:34:16 Français, vous avez moins consommé, pour récupérer
00:34:18 notre marge, on va augmenter la facture
00:34:20 de gaz pour que vous ayez une facture équivalente.
00:34:22 - Puisque vous avez moins consommé, vous allez payer plus.
00:34:24 - Alors, on nous demande de
00:34:26 la sobriété. - Juste pour finir dessus,
00:34:28 on va bien mougler,
00:34:30 qu'est-ce qui fait que
00:34:32 aujourd'hui, combien nous
00:34:34 coûtent en fait les éoliennes, par rapport
00:34:36 à ces raccordements ? Par exemple, est-ce que les raccordements
00:34:38 entre éoliennes offshore, on a eu l'idée
00:34:40 comme ça ? Je ne comprends pas le chiffre exact.
00:34:42 - Actuellement, il y a une commission
00:34:44 d'enquête au Sénat sur
00:34:46 le futur électrique, et c'est un point
00:34:48 qui va être évoqué et discuté.
00:34:50 Mais, il y a eu, déjà,
00:34:52 la Cour des comptes,
00:34:54 qui avait fait un rapport en 2018,
00:34:56 qui évaluait à 120 milliards d'euros
00:34:58 les subventions
00:35:00 aux éoliennes et aux panneaux solaires.
00:35:02 - Depuis quand ? Depuis le début ?
00:35:04 - Voilà, mais on peut
00:35:06 évaluer à 150 milliards à peu près
00:35:08 les subventions, mais André,
00:35:10 il faut rajouter une chose qui est beaucoup plus importante,
00:35:12 et on l'a vu à l'instant, c'est les raccordements.
00:35:14 Parce que M. Piéchazy,
00:35:16 qui est le patron de Réseau Transport d'Électricité,
00:35:18 ces fameux raccordements, et Enedis,
00:35:20 viennent d'annoncer
00:35:22 que pour raccorder ces fameuses
00:35:24 éoliennes et ces panneaux solaires au réseau,
00:35:26 il faut acheter du cuivre,
00:35:28 il faut acheter énormément de systèmes
00:35:30 d'équilibrage des réseaux, et ça va
00:35:32 coûter 200 milliards d'euros.
00:35:34 100 milliards pour les raccordements,
00:35:36 et 100 milliards pour la distribution.
00:35:38 - Au diable, la variance ! - Voilà, il faut bien rappeler
00:35:40 une chose fondamentale, ce qui est très très grave,
00:35:42 c'est que ces 200 milliards ne produisent pas
00:35:44 d'électricité, et on a M. Jadot...
00:35:46 - C'est que le raccordement, oui, c'est ça. - C'est uniquement le raccordement, c'est un coût.
00:35:48 Tandis qu'une centrale nucléaire...
00:35:50 Alors, on est en train de chercher des financements
00:35:52 pour financer nos...
00:35:54 Alors, on a tout le monde...
00:35:56 C'est un mur d'investissement,
00:35:58 alors c'est un mur d'investissement pour
00:36:00 7 réacteurs nucléaires, 14 réacteurs
00:36:02 nucléaires, qui vont coûter, allez,
00:36:04 pour 7 réacteurs aux alentours de 50 milliards
00:36:06 d'euros, parce qu'on mutualise, 100 milliards
00:36:08 d'euros, mais sauf que les 14 réacteurs
00:36:10 nucléaires, ils vont produire de l'électricité,
00:36:12 - Ils vont rapporter. - Tandis que le raccordement
00:36:14 ne rapporte rien. - Et puis on sait ce que produisent les éoliennes.
00:36:16 Alors, parlons un tout petit peu,
00:36:18 parce qu'on a malheureusement le temps de nous écouter,
00:36:20 mais on en reparlera, tout ça, mais... Astrid.
00:36:22 - Astrid, c'est extraordinaire. - C'est un livre.
00:36:24 - Parce que Astrid a été abandonnée, et on sait
00:36:26 que les Américains font un système qui
00:36:28 ressemble comme Dogudo-Astrid.
00:36:30 - Ah ben, merci André de me poser la question,
00:36:32 parce qu'actuellement, sur les réseaux sociaux, une vieille
00:36:34 vidéo que j'avais faite avec notre
00:36:36 ami Yvan-Rioufolle sur CNews,
00:36:38 il y a un an, au moment de la crise énergétique,
00:36:40 avait dénoncé le scandale
00:36:42 de l'abandon d'Astrid en 2019,
00:36:44 par Emmanuel Macron. - Rappelez Astrid, rapidement.
00:36:46 - Alors, en fait, il faut se rappeler
00:36:48 de Superphénix et de Phénix. Superphénix,
00:36:50 c'était une technologie qui a été
00:36:52 abandonnée par Lionel Jospin, avec la
00:36:54 complicité de Dominique Voinet et de
00:36:56 Corinne Lepage, qui consistait
00:36:58 à utiliser les déchets nucléaires
00:37:00 de nos centrales nucléaires en activité.
00:37:02 - C'était Superphénix, ça. - C'est Superphénix.
00:37:04 Et ça, ça a été abandonné avec
00:37:06 la gauche plurielle. - Et ça a résolvé le problème
00:37:08 des déchets nucléaires. - Oui, on avait 2 à
00:37:10 3 000 ans de souveraineté énergétique
00:37:12 avec les matières sur
00:37:14 notre sol français, André. - On va dire, attendez,
00:37:16 que les réacteurs, les déchets
00:37:18 nucléaires français pouvaient nous donner
00:37:20 2 à 3 000 ans... - Exactement.
00:37:22 - ...de souveraineté énergétique. - Et ça a été confirmé
00:37:24 par l'Office parlementaire des choix
00:37:26 technologiques, dans un rapport. - Et alors,
00:37:28 qu'est-ce qu'il s'est... - Et alors, en 2019,
00:37:30 ça avait été abandonné,
00:37:32 et pendant quelques années, il y a eu
00:37:34 une reprise des travaux
00:37:36 sur les réacteurs à neutrons rapides, et ce qu'on appelle
00:37:38 les "surgénérateurs", qui utilisent
00:37:40 les déchets, et c'était le projet Astrid.
00:37:42 Ce projet, on a
00:37:44 consacré 700 millions d'euros
00:37:46 et contre toute attente,
00:37:48 en 2019, ce qui pouvait assurer
00:37:50 notre souveraineté énergétique, ce qui
00:37:52 permettait d'avoir de l'électricité
00:37:54 de manière abondante, a été
00:37:56 abandonné sous le
00:37:58 précédent mandat d'Emmanuel Macron.
00:38:00 Alors, sur les réseaux sociaux, il a été
00:38:02 évoqué le fait que c'était vendu
00:38:04 à Bill Gates, ce n'est pas du tout le cas. - Non.
00:38:06 - C'est-à-dire que la technologie qui avait été déployée
00:38:08 avec Astrid, c'est-à-dire
00:38:10 les surgénérateurs qui utilisent les déchets nucléaires,
00:38:12 a simplement, ça n'a même pas été
00:38:14 acheté, a simplement été repris
00:38:16 par Bill Gates, qui a reçu
00:38:18 plusieurs centaines, voire des
00:38:20 milliards d'euros du département
00:38:22 à l'énergie aux Etats-Unis, pour
00:38:24 développer une technologie équivalente,
00:38:26 sans utiliser... - Sans blague.
00:38:28 - Sauf que nous avions de l'avance.
00:38:30 - Nous avions 30 ans d'avance sur le monde.
00:38:32 Et, en pendant,
00:38:34 puisque ça, c'est la partie américaine,
00:38:36 mais en pendant, pendant que nous, nous
00:38:38 abandonnions les réacteurs à neutrons rapides, qui, je le
00:38:40 rappelle, auraient réglé notre
00:38:42 problème de sécurité électrique,
00:38:44 et auraient réglé ce problème de factures que nous avons
00:38:46 actuellement, et bien a été
00:38:48 utilisés également par
00:38:50 Rosatom, par les Russes, qui ont construit
00:38:52 deux réacteurs à neutrons rapides
00:38:54 en Russie.
00:38:56 - Et on dit que la France n'est pas dirigée par des génies.
00:38:58 Mais c'est formidable.
00:39:00 - Et vous voyez bien ce qui est très intéressant, c'est que
00:39:02 et les Etats-Unis, et la Russie
00:39:04 avaient un intérêt majeur,
00:39:06 avoir abandonné l'avance
00:39:08 sur la technologie des surgénérateurs
00:39:10 qui utilisent les déchets
00:39:12 nucléaires sur notre sol, par rapport à la
00:39:14 France, qui avait une technologie
00:39:16 d'avance, qui avait 30 ans d'avance,
00:39:18 et actuellement, le fait d'avoir
00:39:20 abandonné Astrid, et bien c'est un
00:39:22 abandon de la souveraineté énergétique. D'ailleurs, je suis
00:39:24 pas tout seul à le dire. - Oui, il n'y a pas
00:39:26 en tout cas que cet abandon de souveraineté
00:39:28 que vous savez, mon cher Fabien Bouglet. - Tout à fait. La souveraineté énergétique
00:39:30 est fondamentale, et monsieur Bréchet,
00:39:32 ancien haut-commissaire à l'énergie
00:39:34 atoïque du SCEA, a dit que
00:39:36 c'était une faute très grave en commission d'enquête
00:39:38 parlementaire sur la souveraineté énergétique.
00:39:40 Et c'est pour ça que cette vidéo
00:39:42 buzze autant, parce qu'elle est au cœur.
00:39:44 - Je comprends. - Elle est le point...
00:39:46 - C'est pire qu'un crime, mon cher Fabien Bouglet. C'est
00:39:48 une faute, et une faute grave. Merci.
00:39:50 - Merci André Berthiaume. - Merci Fabien Bouglet
00:39:52 d'avoir été avec nous. On rappelle votre livre "Guerre de l'énergie"
00:39:54 au cœur du nouveau conflit mondial. Aux éditions
00:39:56 du Roucher, on marque une courte pause
00:39:58 sur Sud Radio, et tiens, on va parler de
00:40:00 politique et de juge. A tout de suite sur Sud Radio.
00:40:02 - De Tassin-la-Demilune
00:40:04 au Mont-d'Or, de Saint-Priest au
00:40:06 Gratte-Ciel de Villeurbanne, de Caluire à
00:40:08 Bron et Vénitieux, depuis le sommet de
00:40:10 Fourvière, Sud Radio rayonne désormais à
00:40:12 Lyon et le Grand Lyon sur 105.8.
00:40:14 Connectez-vous ici avec l'appli Sud Radio
00:40:16 et parlons vrai.
00:40:18 - Ici
00:40:20 Sud Radio.
00:40:22 Les Français
00:40:24 parlent au français.
00:40:26 Les carottes sont cuites.
00:40:28 Les carottes
00:40:30 sont cuites.
00:40:32 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:40:34 - Alors,
00:40:36 comment va l'attractivité de la France,
00:40:38 Monsieur ? L'attractivité de la France,
00:40:40 je le dis bien et j'emploie ce mot à dessein,
00:40:42 eh bien, elle va pas très
00:40:44 bien, Monsieur. Mais pourquoi, Monsieur ?
00:40:46 On s'explique tout de suite.
00:40:48 - Sud Radio Bercov
00:40:50 dans tous ses états. - Daniel
00:40:52 Balavoine, quand on arrive en ville, eh oui,
00:40:54 c'est très intéressant parce
00:40:56 que, vous savez, quand on parle,
00:40:58 ce sont des critères faits par le commerce extérieur,
00:41:00 par des personnalités compétentes,
00:41:02 il ne s'agit pas de sondage, il ne s'agit pas
00:41:04 de micro-trottoirs et tout ça.
00:41:06 Quels sont effectivement les critères
00:41:08 que les conseillers
00:41:10 du commerce extérieur,
00:41:12 sur lesquels les conseillers du commerce extérieur
00:41:14 calculent l'indice d'attractivité
00:41:16 du territoire français ?
00:41:18 Je répète, l'indice d'attractivité
00:41:20 du territoire français,
00:41:22 voilà, il est
00:41:24 actuellement à 60%
00:41:26 sur 100, pardon. Alors, quels sont
00:41:28 les critères ? Jusqu'à présent, les critères,
00:41:30 c'était qualité de vie,
00:41:32 fiscalité, approvisionnement en énergie,
00:41:34 bien sûr, charges administratives,
00:41:36 ou encore le coût du travail. C'est-à-dire, c'est
00:41:38 destiné surtout, on ne parle pas
00:41:40 des touristes, mais des investisseurs, ceux qui veulent
00:41:42 investir en France, et pour le moment,
00:41:44 heureusement en tout cas, ils investissent.
00:41:46 Je parle des investisseurs
00:41:48 étrangers, bien sûr.
00:41:50 Mais, il y a quelque chose
00:41:52 qui plombe l'indice
00:41:54 global d'attractivité,
00:41:56 et c'est une nouveauté
00:41:58 absolue. Écoutez ce que
00:42:00 disait le journaliste économique Nicolas
00:42:02 Doze sur BFM Business
00:42:04 hier. - La France est-elle
00:42:06 toujours aussi attractive, Nicolas ?
00:42:08 Le dernier baromètre du réseau des
00:42:10 conseillers du commerce extérieur nous répond ce
00:42:12 matin, et il nous dit quoi ? - Il nous dit
00:42:14 que ça baisse, et ça baisse pour une raison
00:42:16 totalement inédite,
00:42:18 une raison jamais vue. Ces conseillers du
00:42:20 commerce extérieur, ils sont 4 500, 2 500
00:42:22 répartis à travers le monde,
00:42:24 et bénévolement, ils travaillent à l'amélioration
00:42:26 de l'image du pays. La raison du recul
00:42:28 de l'attractivité de la France, c'est l'insécurité.
00:42:30 J'ai jamais cité
00:42:32 cet aspect-là dans ce type de baromètre
00:42:34 où généralement on est sur des aspects matériels,
00:42:36 des aspects éco,
00:42:38 des aspects business. - Éco ? - Non, non.
00:42:40 L'indice qui plombe cette année le baromètre,
00:42:42 c'est la sûreté des personnes.
00:42:44 Et ça veut dire que ce qui se passe avec
00:42:46 les émeutes, ce qui se passe tous ces faits d'hiver, comme celui
00:42:48 de la gare de Lyon, ou encore les attaques
00:42:50 contre les profs, ça plombe désormais l'image
00:42:52 de notre pays. C'est la première fois que sur
00:42:54 ce type de baromètre, dans une chronique éco,
00:42:56 je m'adresse plus à Gérald Darmanin qu'à Bruno Le Maire.
00:42:58 - Eh oui, eh oui.
00:43:00 Plus à Gérald Darmanin
00:43:02 qu'à Bruno Le Maire, dit Nicolas Doze.
00:43:04 Et c'est la première fois,
00:43:06 la première fois, historique quand même
00:43:08 dans le bilan, qu'on parle de quoi ?
00:43:10 Pour l'attractivité,
00:43:12 je parle de l'attractivité économique de la France,
00:43:14 d'insécurité.
00:43:16 C'est intéressant, hein ? Car il y avait,
00:43:18 il est toujours ministre de la justice,
00:43:20 Éric Dupond-Moretti,
00:43:22 qui parlait d'un sentiment... Non, non, non,
00:43:24 il n'y a pas d'insécurité. Il y a un sentiment
00:43:26 d'insécurité.
00:43:28 Eh bien, il y a un sentiment d'inattractivité
00:43:30 du pays.
00:43:32 Il vient de quoi, à votre avis ? Il vient de quoi
00:43:34 par rapport à ce qui s'est passé à la gare de Lyon,
00:43:36 et dans combien de villes
00:43:38 de France et de Navarre, et combien de villes
00:43:40 multirécidivistes,
00:43:42 impunités, libérations,
00:43:44 conditionnelles ?
00:43:46 Et puis, on les laisse partir
00:43:48 parce qu'ils n'ont pas les téléphones,
00:43:50 on en a parlé hier, vous savez,
00:43:52 du centre de rétention, de détention
00:43:54 de Lille, eh bien les téléphones
00:43:56 ne fonctionnaient pas, donc on les a libérés
00:43:58 parce qu'il fallait le droit à téléphoner,
00:44:00 etc., etc., etc.
00:44:02 C'est quand même extraordinaire
00:44:04 de voir que cette situation que tout le monde
00:44:06 connaît, dont tout le monde effectivement se plaint,
00:44:08 et qu'il y a vraiment des problèmes
00:44:10 quand il n'y a pas de drame, hein ?
00:44:12 De morts,
00:44:14 de tabassages,
00:44:16 d'handicapés à vie, etc.,
00:44:18 eh bien voilà que ça
00:44:20 atteint la sphère économique.
00:44:22 Eh oui, eh oui, c'est intéressant,
00:44:24 hein ? Il fallait attendre quoi ?
00:44:26 Il faut attendre que vraiment
00:44:28 il y ait des drames absolument sanglants
00:44:30 pour qu'un certain nombre
00:44:32 de gens se réveillent, dont c'est
00:44:34 la fonction et le métier dont on les
00:44:36 paie pour que non seulement ils se réveillent,
00:44:38 ça c'est bien, la belle au bois dormant,
00:44:40 mais qu'ils agissent, eh bien voilà,
00:44:42 le facteur d'inattractivité,
00:44:44 la sécurité,
00:44:46 la sûreté des personnes, eh oui,
00:44:48 ça compte.
00:44:50 Sud Radio Bercoff,
00:44:52 dans tous ses états,
00:44:54 le face à face.
00:44:56 - 13h08 sur Sud Radio, on vous présente ce face à face
00:44:58 aujourd'hui, André Bercoff, vous recevez
00:45:00 le journaliste auteur de ce nouveau livre,
00:45:02 "La guerre secrète entre juges et politiques
00:45:04 chez l'artilleur", c'est Gilles Gaetner qui est avec nous,
00:45:06 bonjour à vous Gilles Gaetner. - Bonjour !
00:45:08 - Bonjour Gilles Gaetner, effectivement,
00:45:10 vous racontez quand même une saga,
00:45:12 d'ailleurs ça se lit effectivement, je dirais pas
00:45:14 comme un roman policier, mais effectivement
00:45:16 comme un roman judiciaire.
00:45:18 Je pensais à ce...
00:45:20 à ce...
00:45:22 comment s'appelle-t-il cet écrivain américain
00:45:24 qui est avocat et qui écrit de très très beaux romans
00:45:26 sur les juges, enfin... De toute façon,
00:45:28 alors vous partez de 1981,
00:45:30 donc élection de France en 1981,
00:45:32 jusqu'à aujourd'hui. Et d'ailleurs
00:45:34 aujourd'hui, on a l'impression que vous avez écrit avant-hier,
00:45:36 parce que vous avez déjà la relax
00:45:38 du Pomoréti, hein, c'est assez...
00:45:40 C'est quand même très récent.
00:45:42 Mais ce qui est intéressant, c'est que
00:45:44 dans votre livre,
00:45:46 c'est qu'on voit que cette guerre secrète,
00:45:48 pas si secrète que ça, parce que
00:45:50 souvent ça remonte à la surface,
00:45:52 mais est-ce vraiment une guerre ?
00:45:54 C'est une question que je me suis posée en lisant votre livre,
00:45:56 parce que c'est vraiment, enfin, quand on
00:45:58 vous lit, hein, c'est un jeu de thème moi non plus,
00:46:00 il y a quand même des connivences,
00:46:02 des rapprochements, des instructions,
00:46:04 on va en parler avec la fertilité,
00:46:06 enfin,
00:46:08 plus ou moins dites, plus ou moins avouées,
00:46:10 est-ce que ce n'est pas plutôt
00:46:12 cette espèce d'ambiguïté ?
00:46:14 Attraction, utilisation,
00:46:16 instrumentalisation, manipulation,
00:46:18 répulsion, beaucoup de mentions,
00:46:20 mais ça veut dire qu'il y a quelque chose quand même
00:46:22 de très trouble dans cette histoire.
00:46:24 - Oui, oui, vous avez tout à fait raison, sauf
00:46:26 que quand on regarde
00:46:28 le temps qui a passé, c'est-à-dire
00:46:30 43 ans depuis 1981,
00:46:32 on s'aperçoit quand même
00:46:34 qu'il y a eu périodiquement des affrontements
00:46:36 terribles entre les juges et le pouvoir politique.
00:46:38 Je pense,
00:46:40 sous la gauche, il y a eu l'affrontement
00:46:42 avec le juge Jean-Pierre,
00:46:44 les perquisitions où...
00:46:46 - Urba et Carrefour du Développement, c'est ça ?
00:46:48 - Absolument, où un certain ministre de la Justice
00:46:50 parlait de cambriolage judiciaire
00:46:52 lorsque le juge Jean-Pierre perquisitionnait.
00:46:54 Et puis ça, en allant très très vite,
00:46:56 ça a continué aussi
00:46:58 avec les affaires de la mairie de Paris, l'affaire Alphen,
00:47:00 et puis avec,
00:47:02 en dernier lieu,
00:47:04 pour faire court, avec
00:47:06 le garde des Sceaux,
00:47:08 Éric Dupond-Moretti, qui quand même a été...
00:47:10 s'est retrouvé
00:47:12 devant la Cour de Justice de la République
00:47:14 un peu à cause des juges. C'est la première fois
00:47:16 dans l'histoire de la République qu'on voit
00:47:18 un tel phénomène. - Oui, la première fois
00:47:20 qu'un ministre de la Justice était convoqué...
00:47:22 - Oui, c'était quand même surréaliste de voir
00:47:24 le procureur général, près de la Cour de Cassation,
00:47:26 procureur général, près de la Cour de Justice,
00:47:28 qui requiert
00:47:30 contre le garde des Sceaux.
00:47:32 - Et qui dépend du garde des Sceaux, normalement.
00:47:34 - Absolument. Alors je ne sais pas quels sont leurs rapports maintenant,
00:47:36 mais le garde des Sceaux a dit
00:47:38 "la page est tournée, donc on n'en parle plus".
00:47:40 Je voudrais faire
00:47:42 une petite remarque sur la relax du garde des Sceaux.
00:47:44 Est-ce que,
00:47:46 c'est une question que je pose, est-ce que si
00:47:48 la juridiction avait été
00:47:50 une juridiction classique, composée
00:47:52 uniquement de magistrats professionnels,
00:47:54 est-ce que
00:47:56 M. Dupond-Moretti aurait été
00:47:58 un peu plus relaxé ? Parce que la Cour de Justice
00:48:00 de la République n'est pas composée...
00:48:02 - Non, 12 magistrats
00:48:04 élus,
00:48:06 sénateurs et députés,
00:48:08 plus 3 magistrats professionnels.
00:48:10 - Ça change la donne, ça.
00:48:12 - Et on voit très bien, sans entrer dans les détails
00:48:14 et le problème du secret des délibérations,
00:48:16 on voit bien que les politiques l'ont emporté.
00:48:18 - C'est clair. - Parce que peut-être que sur les 12
00:48:20 juges élus,
00:48:22 il y avait peut-être certains qui étaient
00:48:24 en délicatesse avec la justice.
00:48:26 - Oui, donc ils se sont dit "on va quand même
00:48:28 le soigner". Mais alors,
00:48:30 non pas à
00:48:32 contrario, je dirais,
00:48:34 quand même, si on se rappelle, c'est intéressant,
00:48:36 vous en parlez longuement dans votre livre, Gilles Gettner,
00:48:38 quand même, l'affaire
00:48:40 Fillon, je rappelle,
00:48:42 pour les auditeurs,
00:48:44 Artie du Cadre Enchaîné, sur le fait que sa
00:48:46 femme est employée fictivement,
00:48:48 d'après eux, et
00:48:50 2 heures après,
00:48:52 le parquet national financier
00:48:54 déclenche les hostilités.
00:48:56 2 heures après. Franchement,
00:48:58 aujourd'hui, est-ce que le
00:49:00 parquet national financier n'a pas, je ne dis pas
00:49:02 subi, mais connu quelques instructions
00:49:04 du côté de l'Elysée ?
00:49:06 - Ah ben, visiblement, il y a eu en tous les
00:49:08 cas
00:49:10 un dysfonctionnement, disons, une analyse
00:49:12 différente entre la procureure générale
00:49:14 près de la Cour d'appel
00:49:16 de Paris et la patronne du
00:49:18 PNF, ça, ça me paraît clair.
00:49:20 Et d'ailleurs, quand Mme Oulette,
00:49:22 qui c'était la procureure nationale
00:49:24 financière, a été
00:49:26 auditionnée en 2020
00:49:28 dans le cadre d'une enquête parlementaire,
00:49:30 elle l'a dit, qu'elle avait eu
00:49:32 sans arrêt des pressions, après
00:49:34 elle est revenue un peu en arrière, etc.
00:49:36 Mais vous avez raison, l'ouverture
00:49:38 de l'enquête préliminaire
00:49:40 dans un premier temps, dès le
00:49:42 25 janvier 2017,
00:49:44 c'était cuit
00:49:46 pour Fillon. - Est-ce que, juste une
00:49:48 chose, parce que nous allons faire une petite pause, mais
00:49:50 juste une chose, Guilletin, est-ce que c'était une
00:49:52 première qu'on attaque
00:49:54 un candidat du présidentiel en pleine
00:49:56 campagne électorale ? - Alors,
00:49:58 c'est absolument une première,
00:50:00 d'où la question que beaucoup se posent
00:50:02 des juristes et des hommes politiques,
00:50:04 est-ce qu'on doit organiser une trêve
00:50:06 judiciaire
00:50:08 pendant la campagne électorale ?
00:50:10 Alors, beaucoup de magistrats disent
00:50:12 que oui, mais le
00:50:14 25 janvier 2017,
00:50:16 nous n'étions pas en campagne
00:50:18 électorale. Alors, on aurait
00:50:20 pu ne pas ouvrir une information
00:50:22 au mois de mars, puisqu'il a été mis en examen
00:50:24 en tant que... - La campagne n'avait pas commencé
00:50:26 officiellement. - Non, donc,
00:50:28 parce qu'on se serait trouvé en une situation
00:50:30 ahurissante.
00:50:32 On n'aurait pas ouvert une information judiciaire.
00:50:34 Tout le monde,
00:50:36 les grands penseurs, les grands sociologues,
00:50:38 les analystes politiques,
00:50:40 pensent que François Fillon aurait été élu président
00:50:42 de la République. Et alors, on se serait
00:50:44 trouvé dans une situation complètement folle.
00:50:46 On aurait eu un président de la République
00:50:48 mis en examen,
00:50:50 mais qu'on n'aurait pas pu interroger
00:50:52 puisque couvert... - Parce qu'il était...
00:50:54 - ... par son statut de chef
00:50:56 de l'État, comme l'était Nicolas Sarkozy.
00:50:58 - On va continuer à en parler
00:51:00 de ce roman
00:51:02 "D'amour, haine et autres
00:51:04 entre juges et politiques" avec
00:51:06 Gilles Gaetner, tout de suite après cette petite
00:51:08 pause. - Et avec vous au 0826
00:51:10 300 300 pour témoigner, pour poser
00:51:12 toutes vos questions, tout de suite sur Sud Radio.
00:51:14 - Sud Radio,
00:51:16 votre avis fait la différence. - J'adore vos débats.
00:51:18 On entend des choses qui changent
00:51:20 un peu de la doxa généraliste
00:51:22 qu'on entend trop partout.
00:51:24 - Sud Radio, parlons vrai.
00:51:26 - Ici Sud Radio.
00:51:28 Les Français
00:51:30 parlent au français.
00:51:32 Je n'aime pas
00:51:34 la blanquette de veau.
00:51:36 Je n'aime pas
00:51:38 la blanquette de veau.
00:51:40 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:51:42 - C'est un cliché
00:51:44 mais il faut le dire dans le cadre du livre de Gilles Gaetner
00:51:46 "La guerre secrète entre
00:51:48 juges et politiques" pendant 40 ans,
00:51:50 43 ans, publié chez L'Artilleur.
00:51:52 C'est vrai que ça se lit comme
00:51:54 un roman, non pas un roman policier
00:51:56 mais tout au long de la lecture,
00:51:58 Gilles Gaetner, je me suis dit
00:52:00 j'aimerais avoir un peu votre sentiment puisque vous
00:52:02 suivez ça depuis effectivement des décennies.
00:52:04 On se dit, les politiques
00:52:06 quand même, à un moment donné, ils sont jugés.
00:52:08 Quand je dis qu'ils sont jugés, non pas seulement
00:52:10 juridiquement mais il y a un juge qui est
00:52:12 électeur. À un moment donné,
00:52:14 au bout de 4 ans, 5 ans, 6 ans ou
00:52:16 autre, ils retrouvent les électeurs
00:52:18 qui rentrent leur indicte. Oui, vous avez été
00:52:20 bon, pousse en l'air ou
00:52:22 pousse en bas. Mais qui juge
00:52:24 les juges ?
00:52:26 C'est une question qu'on se pose toujours et on se
00:52:28 dit, parce que dans cette espèce de bras
00:52:30 de fer entre procureurs,
00:52:32 juges d'instruction, magistrats,
00:52:34 on va en parler effectivement, on va prendre le temps de le
00:52:36 faire, mais est-ce qu'il n'y a pas
00:52:38 quand même, est-ce que c'est un jeu à sommes
00:52:40 nulles ou est-ce qu'il n'y a pas quand même
00:52:42 un gagnant et un perdant ?
00:52:44 Alors oui, c'est...
00:52:46 L'organe qui juge les juges,
00:52:48 c'est le conseil supérieur de la magistrature.
00:52:50 Oui, mais enfin, honnêtement.
00:52:52 Alors...
00:52:54 On n'a pas l'impression, en tout cas de l'extérieur,
00:52:56 on n'a pas l'impression qu'ils sont très...
00:52:58 Je cite quelques exemples. Chaque année,
00:53:00 dans le rapport du
00:53:02 CSM, on fait allusion
00:53:04 aux dérives, mais ce ne sont pas des dérives,
00:53:06 c'est des dérives plutôt personnelles
00:53:08 sur la façon de vivre,
00:53:10 c'est plutôt ça.
00:53:12 Mais il y a eu quand même des magistrats,
00:53:14 je peux vous citer un cas, à l'époque
00:53:16 de François Léotard, quand il était
00:53:18 ministre de la Défense, il y avait un substitut général
00:53:20 à la cour d'appel de Paris, qui devait
00:53:22 être nommé directeur de la gendarmerie.
00:53:24 C'est pas rien, c'est un très beau poste.
00:53:26 Et il était sur le point d'être nommé quand le
00:53:28 canard enchaîné a tout foutu par terre, autant que je me souvienne.
00:53:30 C'est que...
00:53:32 Preuve à l'appui,
00:53:34 le canard a raconté que
00:53:36 ce magistrat entretenait des relations
00:53:38 coupables avec des voyous, mais des vrais
00:53:40 voyous. Donc le poste...
00:53:42 - Je vais vous poser la question autrement.
00:53:44 On sait très bien,
00:53:46 aujourd'hui, dans le point que dans
00:53:48 l'équipe Macron, on a bien vu Bayrou,
00:53:50 ça là c'est tout à fait nouveau, où a été Blanchy
00:53:52 effectivement au bout de longtemps.
00:53:54 - Oui, alors je vous
00:53:56 interromps, Blanchy, on va voir
00:53:58 si le parquet fait appel. - Oui, c'est ça.
00:54:00 - Et vous avez vu que les attendus sont
00:54:02 bizarres quand même, bizarres.
00:54:04 Il est probable que
00:54:06 qu'ils autorisent à tout. - Oui, il est probable
00:54:08 qu'il n'ait pas été au courant. - Oui, bon, c'est ça.
00:54:10 - Voilà, j'ai dit, bon,
00:54:12 c'est la règle du jeu, mais
00:54:14 il faut attendre. - Non mais je veux dire, par là,
00:54:16 Gilles Gaetner, justement, et ça m'intéresse que vous parliez de ça,
00:54:18 c'est-à-dire que, au fond,
00:54:20 soyons clairs, un certain nombre de procureurs,
00:54:22 on parlera d'un peu plus tôt des juges d'instruction,
00:54:24 mais un certain nombre de procureurs,
00:54:26 que ce soit à gauche ou à droite, ça n'a aucune espèce,
00:54:28 vous le dites très bien et on le sait, en fait,
00:54:30 mais un procureur
00:54:32 qui doit sa carrière
00:54:34 au ministre de la Justice, donc au président de la République,
00:54:36 on connaît le pouvoir monarchique
00:54:38 de notre chère Vème République,
00:54:40 est-ce que,
00:54:42 franchement, il faut
00:54:44 avoir une âme absolument
00:54:46 d'airain et à un haut,
00:54:48 pour se dire, écoutez, je pense quand même
00:54:50 à ma carrière et je vais m'opposer à tel ou tel
00:54:52 homme politique ? Je pense, pourquoi je dis ça ?
00:54:54 Il y a un certain nombre de ministres progressistes
00:54:56 d'entourage de Macron, pour ne pas parler
00:54:58 de Collère ou
00:55:00 d'autres, d'Alexis Collère ou beaucoup d'autres,
00:55:02 qui ont été soit mis en examen,
00:55:04 soit poursuivis, et vous savez, on disait avant,
00:55:06 c'est la jurisprudence
00:55:08 baladure, un ministre mis en examen
00:55:10 doit démissionner. On a l'impression que
00:55:12 tout ça, je ne dis pas, je ne veux pas
00:55:14 dans la caricature des ménines de Vélasquez
00:55:16 et l'entre-soi et tout le monde se
00:55:18 tient par la barbichette, mais il y a
00:55:20 même, en lisant votre livre, il y a quelque chose
00:55:22 de ça. - Oui, oui, absolument,
00:55:24 mais prenons le problème
00:55:26 des procureurs,
00:55:28 du procureur général ou du procureur
00:55:30 d'un grand tribunal.
00:55:32 Il est nommé par le pouvoir en place.
00:55:34 Il est sûr
00:55:36 qu'il faut avoir une dose,
00:55:38 en général, ils sont indépendants,
00:55:40 mais il faut avoir une dose très forte
00:55:42 d'indépendance pour
00:55:44 résister. Alors, il y a eu des magistrats
00:55:46 qui ont résisté, en l'occurrence
00:55:48 Van Rumbeck, qui était juge d'instruction,
00:55:50 il a résisté au pouvoir...
00:55:52 - Mais Van Rumbeck n'était pas nommé par le pouvoir en place.
00:55:54 - Non, il a été sénat mobile,
00:55:56 mais les magistrats,
00:55:58 qu'est-ce que vous voulez, c'est...
00:56:00 Il faut, en réalité,
00:56:02 que les procureurs soient indépendants
00:56:04 et qu'ils soient nommés
00:56:06 par une commission qui pourrait être composée
00:56:08 d'élus, de magistrats
00:56:10 et qui décideraient...
00:56:12 - Ils ne veulent pas le nommer
00:56:14 par le pouvoir, quel qu'il soit.
00:56:16 - Non, et comme ça, le procureur ou le procureur en général
00:56:18 pourrait décider en son âme et conscience
00:56:20 d'ouvrir ou de ne pas ouvrir une information judiciaire.
00:56:22 C'est ça,
00:56:24 le fond du problème.
00:56:26 Et on pourrait même aller encore plus loin,
00:56:28 c'est nommer un procureur général
00:56:30 de la nation qui s'occuperait
00:56:32 vraiment de l'action publique et qui,
00:56:34 lui, serait totalement indépendant
00:56:36 du pouvoir politique,
00:56:38 qui aurait, d'une certaine façon,
00:56:40 certaines attributions du garde des Sceaux,
00:56:42 mais qui ne siégerait pas au Conseil des Ministres.
00:56:44 Ce qui permettrait de lui donner
00:56:46 encore une plus grande indépendance.
00:56:48 - Alors justement, ça m'intéresse,
00:56:50 c'est aux journalistes d'expérience que je parle,
00:56:52 est-ce que vous auriez, jusqu'au juge élu,
00:56:54 ou en tout cas, pour reparler,
00:56:56 à la Cour suprême à l'américaine,
00:56:58 où effectivement la Cour suprême est totalement indépendante ?
00:57:00 - Oui, alors on est en train,
00:57:02 avec l'arrêt
00:57:04 concernant
00:57:06 le garde des Sceaux,
00:57:08 on commence
00:57:10 un petit peu à entrer
00:57:12 dans cette thématique.
00:57:14 - Sauf que la Cour de justice de la République,
00:57:16 ce ne sont pas des juges d'indépendance,
00:57:18 au moins qu'on puisse dire.
00:57:20 - Absolument.
00:57:22 Mais il faudrait,
00:57:24 dans ce cas-là, il faut supprimer le juge d'instruction.
00:57:26 - Ah oui, non mais c'est intéressant.
00:57:28 - Et puis donner, laisser le parquet
00:57:30 faire l'enquête lui-même.
00:57:32 Et il serait une partie,
00:57:34 comme l'est la partie civile
00:57:36 ou la personne mise en examen.
00:57:38 C'est ça qu'on pourrait faire.
00:57:40 Et d'ailleurs, à Paris,
00:57:42 l'expérience avait eu lieu
00:57:44 au cours de l'affaire
00:57:46 Dray. Dray avait été soupçonné,
00:57:48 l'ancien député de l'Essonne,
00:57:50 socialiste. - Ah oui, Julien Dray.
00:57:52 - Il avait été soupçonné
00:57:54 de...
00:57:56 d'opérations financières
00:57:58 un peu douteuses.
00:58:00 Et le procureur de l'époque a décidé
00:58:02 de ne pas nommer de juge d'instruction
00:58:04 pour aller plus vite et de résoudre
00:58:06 le problème plus rapidement.
00:58:08 Et on en vient à l'affaire Bayrou, c'est vrai que
00:58:10 7 ans, c'est plus que pénible.
00:58:12 - C'est clair.
00:58:14 - Mais il y a des gens qui ont commis
00:58:16 des infractions plus graves
00:58:18 et qui, eux, à la longue, sont aussi
00:58:20 relaxés.
00:58:22 - Oui, tout à fait.
00:58:24 - Donc c'est compliqué parce qu'en plus,
00:58:26 vient se mêler
00:58:28 un pouvoir
00:58:30 que l'on parle beaucoup, c'est celui
00:58:32 des journalistes.
00:58:34 - Le fameux 4ème pouvoir.
00:58:36 - Oui, qui peut faire déraper
00:58:38 beaucoup d'enquêtes, on l'a vu.
00:58:40 Souvenez-vous, c'est pas une affaire
00:58:42 financière, mais l'affaire Dills.
00:58:44 Ce jeune homme qui a été
00:58:46 acquitté après 14 ans.
00:58:48 - Mais regardez,
00:58:50 on va en parler après cette petite
00:58:52 pause et on va continuer avec vous, encore une fois.
00:58:54 C'est pas si on va parler de certaines affaires
00:58:56 parce que, justement, dans le livre, il y a des
00:58:58 affaires qui montrent bien la
00:59:00 complexité aussi de la chose.
00:59:02 Et puis, c'est humain, ce sont des hommes, ce sont des femmes.
00:59:04 - Et pour ne pas empêcher, pardonnez-moi,
00:59:06 de vous couper, ils votent.
00:59:08 - Ils votent, oui, bien sûr.
00:59:10 - Peut-être que vous aussi, il y a une histoire judiciaire
00:59:12 qui vous a marqué. Vous nous appelez 0826
00:59:14 300 300 pour témoigner
00:59:16 ou pour poser toutes vos questions.
00:59:18 Ne bougez pas, on revient tout de suite.
00:59:20 - Sud Radio Bercoff,
00:59:22 dans tous ses états, midi,
00:59:24 14h. André Bercoff.
00:59:26 - Ici,
00:59:28 Sud Radio.
00:59:30 Les Français parlent au français.
00:59:34 Les carottes
00:59:36 sont cuites.
00:59:38 Les carottes sont cuites.
00:59:40 - Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:59:42 - Alors,
00:59:44 le monde judiciaire, dans tous ses états,
00:59:46 le monde politique, mais ça, ce n'est pas
00:59:48 nouveau. Gilles Gaetner fait l'inventaire,
00:59:50 fait un inventaire très intéressant.
00:59:52 De ce côté, effectivement, attraction-répulsion,
00:59:54 on l'a dit, depuis
00:59:56 1981 jusqu'à aujourd'hui
00:59:58 et Dieu sait s'il y en a eu des choses.
01:00:00 Effectivement, et on parlait
01:00:02 de ce qu'on pourrait faire
01:00:04 avec peut-être
01:00:06 des procureurs
01:00:08 enfin non-indépendants,
01:00:10 mais au vrai sens du terme,
01:00:12 parce qu'ils ne le sont pas aujourd'hui, il faut le dire,
01:00:14 et peut-être supprimer ou pas
01:00:16 les juges d'instruction. D'ailleurs, dites-moi,
01:00:18 quand Nicolas Sarkozy
01:00:20 les traitait de petits pois, ça n'a pas dû
01:00:22 leur plaire beaucoup, ça, hein ? - Non, ça,
01:00:24 c'est une profession comme beaucoup, mais surtout
01:00:26 celle-là, elle est très susceptible, quoi.
01:00:28 Et traiter les magistrates
01:00:30 de petits pois,
01:00:32 il pensait surtout aux
01:00:34 magistrats de la Cour de Cassation, donc les plus hauts magistrats
01:00:36 du pays. Donc ça a dû
01:00:38 un petit peu les agacer.
01:00:40 Agacer, le mot est un peu faible,
01:00:42 mais on voit bien que les...
01:00:44 D'ailleurs, pour aller...
01:00:46 Tous les présidents de la République depuis
01:00:48 1981 n'ont jamais eu
01:00:50 une sympathie et...
01:00:52 - Spécialité des juges. - Un amour débordant
01:00:54 pour la magistrature, on le voit bien.
01:00:56 Et Nicolas Sarkozy
01:00:58 fait partie, indontestablement,
01:01:00 un peu dans le peloton de tête
01:01:02 des chefs de l'État
01:01:04 qui n'aimaient qu'à la magistrature,
01:01:06 ou à la juge, d'ailleurs. - Alors, je viens de dire, en fait,
01:01:08 vous parlez 5 présidents,
01:01:10 Mitterrand...
01:01:12 - Il n'aimait pas beaucoup à cause de l'affaire de l'Observatoire.
01:01:14 - Oui, c'est évident, oui.
01:01:16 L'affaire de l'Observatoire, c'est une affaire entièrement montée,
01:01:18 on le sait, etc.
01:01:20 Mais alors, Mitterrand,
01:01:22 je rappelle Chirac, ensuite...
01:01:24 - Il avait des raisons aussi, Hollande...
01:01:26 - Non, attendez, il y a eu Sarkozy, pardon.
01:01:28 Mitterrand, Chirac, Sarkozy,
01:01:30 Hollande, Macron. Donc vous parlez de 5 présidents...
01:01:32 - Oui, et Giscard était un peu
01:01:34 à l'écart de tout ça, d'ailleurs.
01:01:36 - Non, parce que moi, on m'a raconté que...
01:01:38 - Mais pourquoi ? Comment ça se fait qu'il y a eu...
01:01:40 - Au Conseil supérieur de la magistrature, et dont il était le président,
01:01:42 comme tous les chefs de l'État,
01:01:44 il intervenait peu, il n'y avait pas une...
01:01:46 Il n'y a jamais eu...
01:01:48 - Coexistence pacifique ?
01:01:50 - Oui. - Soit plus loin.
01:01:52 - Non, ceux qui ont été le plus...
01:01:54 C'est François Mitterrand, et puis
01:01:56 Nicolas Sarkozy, et puis Jacques Chirac.
01:01:58 C'est les 3... - Oui, c'est pas mal.
01:02:00 Déjà 3 sur 5, c'est déjà pas mal.
01:02:02 - Alors que le président actuel, leur passe plutôt la main dans le dos.
01:02:04 Si je peux m'exprimer ainsi.
01:02:06 Il n'y a pas d'agressivité,
01:02:08 il n'y a pas de tension.
01:02:10 Parce qu'avec Chirac, souvenez-vous,
01:02:12 les tensions étaient très fortes,
01:02:14 avec l'instruction de... - L'Amérique de Paris...
01:02:16 - L'Amérique de Paris... - L'escalade de l'Amérique de Paris...
01:02:18 - D'ailleurs, Robert Badinter était intervenu,
01:02:20 avait dit "Ce n'est pas M. Capet".
01:02:22 - Oui, oui. En revanche,
01:02:24 Sarkozy, mis en examen,
01:02:26 mis d'ailleurs en garde à vue.
01:02:28 - 15 ou 16 heures, autant que M. Miel.
01:02:30 Il y avait un conflit qui a toujours existé,
01:02:32 entre les juges.
01:02:34 D'ailleurs, il l'a rappelé quand il y a eu
01:02:36 l'arrêt sur
01:02:38 les fameuses écoutes téléphoniques,
01:02:40 l'affaire Bismuth. - Oui, l'affaire Bismuth, oui.
01:02:42 - Il a été formé
01:02:44 content de l'arrêt en raison
01:02:46 de la présence de la présidente
01:02:48 qui avait, quelques années auparavant,
01:02:50 critiqué la réforme du juge d'association.
01:02:52 Mais alors, parmi les juges que vous avez côtoyés,
01:02:54 ou en tout cas que vous avez...
01:02:56 Quelles sont les personnalités
01:02:58 dans un... positivement ou négativement,
01:03:00 les plus fortes ?
01:03:02 C'est Yves Ajoly, c'est qui ?
01:03:04 Parmi les juges,
01:03:06 je dirais très... allez,
01:03:08 très accrochés, comme ça,
01:03:10 au basque du pantalon qui tient le...
01:03:12 - Alors,
01:03:14 bon, les juges, juge en droit,
01:03:16 à charge et à décharge. - Bien sûr, oui.
01:03:18 Mais en général, c'est à charge, non ?
01:03:20 - Alors, ça dépend, oui... - Je parle pour les politiques.
01:03:22 - Moi, je dirais, si vous voulez,
01:03:24 alors, j'en parlais pas le moins charge,
01:03:26 j'en parlais autre chose,
01:03:28 et je pense à l'affaire Fillon,
01:03:30 on prend un juge,
01:03:32 on ne cherche pas à savoir s'il est
01:03:34 de droite ou de gauche, on prend un juge
01:03:36 pugnace, et non pas un
01:03:38 dormeur. En choisissant
01:03:40 tel juge, on sait qu'il ira jusqu'au bout.
01:03:42 - Il faut qu'il accroche,
01:03:44 il ne lâche pas. - Oui, et je pense
01:03:46 pas, comme ça, donner des étiquettes,
01:03:48 mais il y a certains juges d'instruction
01:03:50 qui sont visiblement plutôt de droite
01:03:52 et qui ne se gênent pas
01:03:54 pour taper sur
01:03:56 la droite. Ça, j'en ai connu,
01:03:58 et inversement,
01:04:00 parce qu'il y a une espèce de morale...
01:04:02 Pour moi, c'est la pugnacité.
01:04:04 - Oui, alors, la pugnacité,
01:04:06 justement, on va parler de ça.
01:04:08 Est-ce que pour vous, et là, je parle aux journalistes
01:04:10 comme aux citoyens, est-ce que vous êtes
01:04:12 aussi, bien sûr, Gilles Gaetner,
01:04:14 est-ce que les juges devraient être syndiqués ?
01:04:16 - Vous parlez du syndicat de la magistrature,
01:04:18 et Dieu sait,
01:04:20 quelles que soient les opinions qu'on peut avoir,
01:04:22 on peut dire, et ils le disent,
01:04:24 qu'ils sont orientés. Il ne faut pas être
01:04:26 sur l'opprimé par rapport à l'oppresseur,
01:04:28 etc. Oswald Baudot. Mais
01:04:30 qu'est-ce que vous pensez ? Est-ce que les juges devraient être syndiqués ?
01:04:32 - Alors, moi, je n'ai pas une idée précise
01:04:34 sur ce que je peux dire, si vous voulez.
01:04:36 C'est que
01:04:38 ils ont l'autorisation
01:04:40 de le faire, d'être syndiqués,
01:04:42 constitutionnellement, donc il n'y a rien à dire.
01:04:44 Sauf que,
01:04:46 lorsque ils signent,
01:04:48 comme le syndicat de la magistrature,
01:04:50 des écrits
01:04:52 sur le fameux mur des cons,
01:04:54 là, il y a quand même,
01:04:56 quand on se moque
01:04:58 d'un général qui a perdu
01:05:00 sa fille, assassinée, violée,
01:05:02 un autre identique,
01:05:04 on se dit que
01:05:06 le syndicat de la magistrature
01:05:08 n'est pas
01:05:10 Charlie Hebdo.
01:05:12 On ne peut pas jouer à Charlie Hebdo.
01:05:14 C'est ça qui me paraît important.
01:05:16 Alors, après, ça déchaîne des passions,
01:05:18 etc. Mais
01:05:20 c'est là où il y a quand même...
01:05:22 Et puis le syndicat de la magistrature,
01:05:24 il représente, vous savez, aux élections,
01:05:26 j'avais regardé les chiffres,
01:05:28 c'est 22%, 22%
01:05:30 de 9000 magistrats.
01:05:32 - C'est pas rien, quand même. - Oui, il y a un magistrat
01:05:34 sur deux
01:05:36 syndiqués, à peine, quoi.
01:05:38 Alors, évidemment, s'ils ont...
01:05:40 Les procurants généraux, les 20, 25
01:05:42 procureurs généraux, ils ne sont pas syndicaux.
01:05:44 Ils peuvent,
01:05:46 effectivement, être bienveillants
01:05:48 vis-à-vis du pouvoir en place.
01:05:50 C'est toujours la même chose. - Mais tout le
01:05:52 problème, encore une fois, c'est vrai, je vous ai posé
01:05:54 la question, vous me dites "qui juge les juges ?"
01:05:56 Effectivement, ils sont quelques fois jugés.
01:05:58 Mais moi, j'ai été très frappé. Alors, ce n'est pas politique,
01:06:00 quand même. Enfin, vous connaissez, on ne voit pas
01:06:02 son nom, ce juge qui proposait
01:06:04 sa fille de 12 ans à des
01:06:06 pédophiles. Bon. Il n'a pas
01:06:08 été... Il a été, si vous voulez...
01:06:10 - Il a été... J'en parle, là.
01:06:12 Il a été révoqué. - Ah, oui, oui.
01:06:14 - Il y a eu quelques
01:06:16 histoires comme ça, oui. - Ça, c'est quand même
01:06:18 hallucinant, enfin. Bon, ça, ce
01:06:20 sont les extrêmes. - Il était au sud de la France, je ne sais pas.
01:06:22 C'est le conseil supérieur de la magistrature
01:06:24 avait statué en
01:06:26 2021. - Alors,
01:06:28 une chose qui m'a frappé, justement, dans votre livre,
01:06:30 Gilles Gettner, on parle toujours
01:06:32 des trois pouvoirs, sans parler du quatrième.
01:06:34 Vous dites, vous... Alors, ça, c'est intéressant
01:06:36 parce que j'aimerais que vous précisiez.
01:06:38 Vous dites, non, non, non, il n'y a pas de pouvoir judiciaire,
01:06:40 une autorité judiciaire. - Oui.
01:06:42 - Quelle nuance, ça, on trouve ? Parce que
01:06:44 c'est un pouvoir ou ce n'est pas un pouvoir ?
01:06:46 - Constitutionnellement, c'est le général de Gaulle
01:06:48 qui l'a voulu, lorsque il a
01:06:50 présenté la Constitution en 1958.
01:06:52 C'est une autorité, c'est-à-dire
01:06:54 elle n'a pas de pouvoir à elle.
01:06:56 Elle est soumise, en quelque sorte.
01:06:58 Pas soumise, mais disons,
01:07:00 elle n'a rien à voir avec le pouvoir législatif
01:07:02 ou le pouvoir exécutif. - Oui, mais enfin,
01:07:04 elle a le pouvoir de condamner,
01:07:06 elle a le pouvoir d'emprisonner... - Et ça, c'est le pouvoir
01:07:08 de condamner, c'est le pouvoir de juger.
01:07:10 C'est la conséquence du pouvoir de juger. - Oui, mais c'est-à-dire que
01:07:12 les jugements sont
01:07:14 actés, et ce sont eux
01:07:16 qui décident d'incarner ce jugement.
01:07:18 - Absolument. - C'est pas seulement
01:07:20 "Ah, il est coupable", mais après, à vous de voir
01:07:22 s'il faut le mettre en prison ou pas.
01:07:24 - Cela dit, il y a quand même quelque chose qui fonctionne
01:07:26 pas trop mal, mais avec des lenteurs. Je veux pas
01:07:28 me faire le défenseur
01:07:30 acharné, mais
01:07:32 quand vous êtes condamné une première fois, vous pouvez
01:07:34 faire appel. Après, vous avez la cassation.
01:07:36 - Absolument. - Alors, ça prend du temps.
01:07:38 Mais qui vous dit,
01:07:40 pour aller dans votre sens,
01:07:42 qui vous dit que
01:07:44 dans l'affaire des écouts de Pissemuth,
01:07:46 les trois personnes qui ont été condamnées,
01:07:48 elles ne seront pas
01:07:50 in fine relaxées ?
01:07:52 - Elles sont en appel
01:07:54 actuellement, c'est ça. - Oui, oui. Ils ont été condamnées
01:07:56 en appel, ça va aller devant la compte de cassation.
01:07:58 Et Nicolas Sarkozy l'a dit, il ira
01:08:00 jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme.
01:08:02 On sait pas, vous savez, il y a des affaires...
01:08:04 - Oui, oui, ça peut durer. - Tout le monde pensait que
01:08:06 Bayrou allait être condamné. - Oui, absolument.
01:08:08 Et là, oui, enfin,
01:08:10 là on revient, parce que, évidemment,
01:08:12 ce sont des hypothèses, on ne peut pas...
01:08:14 Est-ce qu'il n'y a pas, quand même, des raisons
01:08:16 politiques qui jouent ? Vous avez vu qu'actuellement,
01:08:18 on parle de lui, je ne sais pas si ça va se faire, on sera...
01:08:20 - Oui, le Président de l'Éducation nationale. - ...comme ministre de l'Éducation nationale.
01:08:22 Bon, en remplacement de...
01:08:24 - Alors, je vais vous dire la réponse,
01:08:26 je vais vous la donner. Il faudrait que le code pénal
01:08:28 ait un paragraphe spécifique
01:08:30 pour sonder l'inconscient
01:08:32 d'un juge d'instruction.
01:08:34 - Ah ah, oui ! - Et ça,
01:08:36 c'est pas de malaveille. - Oui,
01:08:38 ce n'est pas facile. Il faudrait psychiatriser.
01:08:40 Non, non, mais je comprends
01:08:42 ce que vous voulez dire. Non, parce que le problème,
01:08:44 et c'est vrai, vous touchez à quelque chose,
01:08:46 c'est, en fait, c'est le facteur humain, quoi.
01:08:48 Je veux dire, le juge décide, en principe, en son âme et
01:08:50 conscience, s'il n'est pas trop victime
01:08:52 de pression de part et d'autre.
01:08:54 Et on le sait. Mais, encore une fois,
01:08:56 quand on lit votre livre,
01:08:58 on se dit que, quand même,
01:09:00 franchement, c'est très souvent,
01:09:02 il y a quand même énormément...
01:09:04 Alors, il y a des conflits, et heureusement qu'il y ait des conflits,
01:09:06 c'est là pour ça, hein,
01:09:08 qu'il y ait des contre-pouvoirs.
01:09:10 Mais est-ce que vous estimez,
01:09:12 au terme de ce que vous avez écrit, d'ailleurs,
01:09:14 c'est pas votre premier livre, vous avez écrit beaucoup de livres sur la justice
01:09:16 et les juges, Gilles Gettner,
01:09:18 est-ce qu'au fond,
01:09:20 aujourd'hui, on peut dire que
01:09:22 l'équilibre est là
01:09:24 entre...
01:09:26 Est-ce que c'est un véritable
01:09:28 contre-pouvoir par rapport
01:09:30 au pouvoir exécutif ?
01:09:32 Pour ne parler que de lui, il parle pour un législatif
01:09:34 ou autre. C'est-à-dire, est-ce que
01:09:36 la justice agit vraiment
01:09:38 contre-pouvoir, ce qui est son rôle ?
01:09:40 Sinon, à quoi il sert ?
01:09:42 - Si vous voulez, je peux vous citer
01:09:44 deux exemples qui sont quand même
01:09:46 assez intéressants,
01:09:48 qui ont eu lieu dans les années
01:09:50 1929-2000, et qui ont
01:09:52 marqué une rupture
01:09:54 avec les juges d'instruction. C'est l'affaire
01:09:56 du GIFICO, du financement du Parti
01:09:58 communiste, présumé Parti communiste.
01:10:00 - Rappelez l'affaire, oui, parce que...
01:10:02 - C'était un bureau d'études comme Urba,
01:10:04 qui finançait, via des commissions prises sur les marchés,
01:10:06 le Parti communiste,
01:10:08 ou des satellites.
01:10:10 Et il y a eu des papiers,
01:10:12 il faut que les journalistes fassent
01:10:14 amende honorable, oui, le GIFICO,
01:10:16 le Parti communiste est coupable,
01:10:18 etc. Relax !
01:10:20 Le tribunal avait écrit,
01:10:22 autant que vous me souviennez, en aucun cas
01:10:24 cette affaire devait passer,
01:10:26 devait franchir les portes d'un tribunal.
01:10:28 La deuxième affaire,
01:10:30 et là vous en souvenez forcément,
01:10:32 qui a fait un bruit extraordinaire,
01:10:34 c'est l'affaire de la MNEF, avec Domniste
01:10:36 Troscal, et la fameuse
01:10:38 de 600 000 euros.
01:10:40 Là aussi, etc.
01:10:42 Il a été contraint de démissionner
01:10:44 de son poste, et il ne fut né.
01:10:46 Relax ! Et c'est ça qui à mon avis
01:10:48 est important, il faut trouver un système
01:10:50 où, quand vous êtes mis en examen,
01:10:52 vous n'êtes pas forcément coupable.
01:10:54 Or, dans l'opinion...
01:10:56 - C'est le gros problème.
01:10:58 - Dans l'opinion, vous êtes mis en examen,
01:11:00 moi j'ai déjà été mis en examen, pas pour escroquerie
01:11:02 ou sur le monde public, mais pour diffamation.
01:11:04 Ça ne vous fait pas le même effet
01:11:06 que quand vous êtes mis en examen,
01:11:08 pour escroquerie, ou en bande organisée.
01:11:10 - Et c'est vrai que
01:11:12 dans l'inconscient du public,
01:11:14 on peut le comprendre, je ne dis pas
01:11:16 le justifier, bien sûr que pas,
01:11:18 mis en examen, c'est déjà...
01:11:20 - Oui, alors que jadis, c'était un culpé,
01:11:22 où il y avait la racine latine "culpa" = "la faute".
01:11:24 Là, mis en examen, ça veut dire
01:11:26 qu'on regarde. - Oui, on regarde.
01:11:28 - Mais c'est vrai, pour revenir
01:11:30 à ce que vous disiez, il y a des juges
01:11:32 qui instruisent à charge.
01:11:34 - C'est évident.
01:11:36 - Oui, ça se voit. - C'est évident.
01:11:38 Moi j'ai suivi un peu l'affaire Tapie,
01:11:40 pour le meilleur et pour le moins bon,
01:11:42 c'était assez... - Oui, bien sûr.
01:11:44 - Assez frappant, ça.
01:11:46 On prend juste une petite pause,
01:11:48 et on retourne avec Gilles Gaetner,
01:11:50 les juges et les politiques,
01:11:52 vastes mariages,
01:11:54 vastes paxes,
01:11:56 ou ruptures, avec communauté redite aux accueils,
01:11:58 on en parle. - 0826
01:12:00 300 300 pour réagir, pour poser
01:12:02 toutes vos questions. A tout de suite,
01:12:04 sur Sud Radio.
01:12:06 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
01:12:08 appelez maintenant pour réagir,
01:12:10 0826 300 300.
01:12:12 - Ici Sud Radio,
01:12:16 les français parlent au français.
01:12:20 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:12:24 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:12:26 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
01:12:30 - 13h46, sur Sud Radio,
01:12:32 nous sommes toujours avec Gilles Gaetner,
01:12:34 qui est avec nous pour son livre,
01:12:36 "La guerre secrète entre juges et politiques",
01:12:38 dans l'édition de l'Artilleur.
01:12:40 - C'est le cas de le dire, l'Artilleur,
01:12:42 quand les juges tirent à vue.
01:12:44 Justement, Gilles Gaetner,
01:12:46 c'est vrai que c'est plein
01:12:48 de conflits, etc., mais je voudrais
01:12:50 que vous racontiez, justement,
01:12:52 François Hollande,
01:12:54 qui a fait
01:12:56 beaucoup de livres lui-même,
01:12:58 mais le livre qui a peut-être signifié
01:13:00 la fin de sa carrière, je ne sais pas s'il aurait été
01:13:02 réélu ou pas, mais quand même,
01:13:04 quand il a reçu les journalistes du monde,
01:13:06 pendant cent heures, "David et l'homme",
01:13:08 pour un président, vous ne devriez pas dire ça.
01:13:10 Et vous racontez, enfin,
01:13:14 vous en parlez dans votre livre.
01:13:16 - Oui, à la suite, dans ce livre,
01:13:18 François Hollande
01:13:20 taxe les journalistes
01:13:22 de lâche. Et lorsqu'ils lisent
01:13:24 le livre, le premier président
01:13:26 de la Corte Cassation
01:13:28 et le procurant général, on est en 2016,
01:13:30 ou juin 2016, je me souviens,
01:13:32 sont évidemment fou furieux.
01:13:34 Traité de lâche, quand même, des deux plus hauts magistrats
01:13:36 de l'État, c'est quand même
01:13:38 lourd. - Oui, il le dit,
01:13:40 il le dit clairement dans le livre.
01:13:42 - Et donc, ils veulent avoir
01:13:44 ses explications.
01:13:46 Ils sont reçus
01:13:48 dans la soirée, tout de suite, vers 20h,
01:13:50 à l'Élysée.
01:13:52 - Il était encore président, si vous voulez.
01:13:54 - Oui, absolument, il était encore président.
01:13:56 Alors, l'entretien va durer
01:13:58 peu de temps.
01:14:00 Il s'explique,
01:14:02 tout le temps s'explique, bref, c'est un peu
01:14:04 confus, et lorsque
01:14:06 les magistrats l'interrogent,
01:14:08 il est un peu gêné,
01:14:10 il regarde ses chaussures,
01:14:12 et il y a la secrétaire, "Ah bon, j'ai écrit ça,
01:14:14 j'ai dit ça, moi ?"
01:14:16 Et la secrétaire lui dit "Oui, monsieur le président,
01:14:18 vous avez été enregistré,
01:14:20 donc vous le savez." Et évidemment,
01:14:22 le président reste
01:14:24 muet. - Il en a pas trop
01:14:26 voulu, après ?
01:14:28 - Non.
01:14:30 Je crois, nous avons un auditeur.
01:14:32 - Oui, pas mal, ça fait réagir sur
01:14:34 le standard 0826-300-300.
01:14:36 On a Julien, qui nous appelle depuis
01:14:38 Créteil. Bonjour Julien. - Bonjour Julien.
01:14:40 - Bonjour, bonjour mon cher André,
01:14:42 bonjour à votre invité. Des débats très
01:14:44 intéressants, effectivement, que celui
01:14:46 de la justice et des juges, moi, ça
01:14:48 m'a fait penser, c'est pour ça que j'ai
01:14:50 souhaité réagir, à l'affaire des
01:14:52 frégates de Taïwan, qui est quand même
01:14:54 un des plus gros scandales du XXe siècle.
01:14:56 Et quand on réécoute Christine
01:14:58 de Vieillejoncourt, qui d'ailleurs, au passage, vous devriez
01:15:00 l'inviter André, je pense qu'elle a beaucoup de choses à dire
01:15:02 sur le Covid, la guerre en Ukraine et le pouvoir
01:15:04 des juges, rappelez-vous,
01:15:06 vous avez connu ça certainement beaucoup
01:15:08 mieux que moi, le fait
01:15:10 que les juges voulaient faire tomber
01:15:12 Roland Dumas. On se souvient,
01:15:14 il y avait quand même une collision
01:15:16 énorme, et on avait à l'époque, en tout cas, c'est ce
01:15:18 que dit Mme de Vieillejoncourt, une Eva Jolie
01:15:20 qui harcelait
01:15:22 Mme de Vieillejoncourt,
01:15:24 et le but, effectivement, c'était d'atteindre
01:15:26 Roland Dumas, parce que, rendez-vous compte,
01:15:28 André, il y avait des liens qui s'entendaient très
01:15:30 bien avec les dirigeants iraniens, les dirigeants
01:15:32 russes, mais c'était vraiment
01:15:34 un sacrilège, si je veux le dire
01:15:36 comme ça. Et donc, c'est vrai
01:15:38 que cet exemple, je trouve, des
01:15:40 frégates de Taïwan, même si elles ne parlent pas, peut-être,
01:15:42 à la nouvelle génération, il y a beaucoup d'autres
01:15:44 affaires, elles révèlent
01:15:46 vraiment la collusion et le lien
01:15:48 qui est absolument énorme, et qui est
01:15:50 en fait, quand on nous dit, une indépendance de la justice,
01:15:52 bon, on vient de le voir, vous en avez très bien
01:15:54 parlé avec l'affaire Bayrou, moi,
01:15:56 personnellement, je n'étais pas étonné,
01:15:58 quand on sait que c'est un macroniste
01:16:00 +++, moi,
01:16:02 je n'avais aucun doute qu'effectivement, il serait blanchi.
01:16:04 Bon, voilà, c'est hélas,
01:16:06 on est dans une justice qui est quand même,
01:16:08 bon, je ne vais pas dire bananière,
01:16:10 mais enfin, c'est quand même très politisé,
01:16:12 il ne faut pas se raconter de l'histoire. - Alors, Julien,
01:16:14 c'est intéressant, parce que beaucoup de nos auditeurs,
01:16:16 on reçoit beaucoup de messages,
01:16:18 qui ont, encore une fois, l'impression, c'est vrai que c'est intéressant,
01:16:20 votre livre, non pas qui
01:16:22 est établi, qui refait l'équilibre,
01:16:24 mais que, justement,
01:16:26 comme Julien, ils disent "oui, mais regardez,
01:16:28 la justice est soumise aux politiques,
01:16:30 même si, de temps en temps, il y a des accrochages,
01:16:32 mais auparavant, les frégates de Taïwan,
01:16:34 vous avez suivi cette affaire ? - Oui, oui, j'ai suivi,
01:16:36 autant que je me souvienne, Christine de Liégeoncourt
01:16:38 jouait les intermédiaires
01:16:40 pour que le contrat se réalise,
01:16:42 et elle voulait passer par Sirven,
01:16:44 - Ah oui, Alfred Sirven,
01:16:46 - l'âme damée de
01:16:48 Loïc Lefloque-Prigent,
01:16:50 et juridiquement, ce qu'elle a fait,
01:16:52 ce que faisait Sirven, ça s'apparente
01:16:54 à de la corruption,
01:16:56 puisque vous touchez une
01:16:58 - Oui, vous touchez une commission, on pourrait dire.
01:17:00 - commission sur un marché, alors,
01:17:02 le rôle de Roland Dumas, là, il a été très,
01:17:04 très...
01:17:06 On ne peut pas être affirmatif, d'autant plus qu'il n'a pas
01:17:08 été condamné, il a été relaxé
01:17:10 dans toutes ses procédures, hein.
01:17:12 - Tout à fait. - Il a été condamné que dans
01:17:14 une petite procédure, enfin, sans intérêt,
01:17:16 - Non, mais, en général,
01:17:18 je vais vous dire, il y a quand même une espèce,
01:17:20 je dirais pas d'impunité, mais,
01:17:22 dans les affaires qui sortent,
01:17:24 Gilles Gaetner, combien d'affaires sortent
01:17:26 par rapport à des affaires qui ne sortent pas ? Je pense
01:17:28 non seulement aux fausses factures,
01:17:30 je pense au retour, vous savez, Elf-Gabon et compagnie,
01:17:32 toutes les histoires de financement
01:17:34 de partis politiques, où vous avez
01:17:36 les rétrofactures, qui reviennent,
01:17:38 comme ça, et puis on... C'est quand même,
01:17:40 il y a eu, je dirais pas un océan,
01:17:42 enfin, il y avait quand même
01:17:44 beaucoup de choses, alors certaines sont sorties,
01:17:46 mais d'autres... - Oui, parce qu'il y a quand même,
01:17:48 faut pas oublier qu'il y a une instruction en cours,
01:17:50 mais elle va durer, elle dure déjà
01:17:52 depuis 7-8 ans, - Ils seront tous morts.
01:17:54 - Les bien mal acquis,
01:17:56 de toutes ces... - De Burkassa et compagnie.
01:17:58 - Oui, Bongo,
01:18:00 Obiang,
01:18:02 pour la Guinée,
01:18:04 bon,
01:18:06 c'est vrai, mais c'est tellement énorme,
01:18:08 alors en plus, ce qui se passe, et là, on revient
01:18:10 dans ce que vous disiez, c'est que l'instruction est longue,
01:18:12 parce qu'au bout de 4 ans, le juge d'instruction
01:18:14 qui a instruit, il s'en va, il est nommé ailleurs,
01:18:16 il va avoir une promotion, donc son successeur,
01:18:18 il reprend 4 ans.
01:18:20 - Il reprend, pas à zéro, mais il reprend
01:18:22 le dossier, oui. - Il reprend 4 ans, donc il perd du temps,
01:18:24 on n'en finit plus, quoi.
01:18:26 - Alors, vous avez raconté, hors antenne,
01:18:28 l'histoire de ces centenaires,
01:18:30 - Oui. - Racontée, parce qu'elle est
01:18:32 fabuleuse, parce que ça dit tout ce que
01:18:34 dit Julia Hidon, c'est-à-dire qu'on peut attendre,
01:18:36 on peut attendre. - Absolument,
01:18:38 c'est l'affaire de la
01:18:40 chaufferie de la Défense,
01:18:42 - Alors, c'était quoi cette affaire ?
01:18:44 - C'est un marché public
01:18:46 qui concernait les quelques
01:18:48 municipalités autour de la Défense,
01:18:50 qui devaient
01:18:52 organiser
01:18:54 le marché de chaufferie, de chauffage.
01:18:56 - D'accord. - C'est un truc énorme,
01:18:58 il y avait plusieurs villes,
01:19:00 plusieurs villes, les métrophes
01:19:02 à la Défense qui étaient mêlées,
01:19:04 et il y a eu, c'est un marché qui portait
01:19:06 sur plusieurs dizaines de millions,
01:19:08 et il y a eu effectivement des,
01:19:10 des corruptions assez fortes,
01:19:12 et le résultat des courses, c'est que
01:19:14 il y a le juge à changer,
01:19:16 un autre est venu... - Alors, il a été mis en examen
01:19:18 et congagné en 1952, oui.
01:19:20 - Personne n'avait été mis, il n'y a pas eu de procès.
01:19:22 Au bout de cent, au bout de...
01:19:24 - Ah, il n'y a pas eu de procès ?
01:19:26 - Non, au bout de vingt ans l'instruction, c'est faute de combattants.
01:19:28 L'instruction a été terminée,
01:19:30 parce qu'il se trouve que l'un des inculpés
01:19:32 avait, mis en examen,
01:19:34 avait 101 ans, et l'autre 99.
01:19:36 Donc le combat, c'est sa faute
01:19:38 de combattants.
01:19:40 Donc, alors il y a quelques...
01:19:42 On dit qu'au Parquet national
01:19:44 financier, il y a une ou deux affaires
01:19:46 qui datent de...
01:19:48 plus de dix ans, bon...
01:19:50 - Non, mais c'est ça qui est fabuleux aussi, enfin vous en parlez.
01:19:52 La longueur ! La longueur
01:19:54 de ces affaires, c'est-à-dire qu'on peut attendre
01:19:56 tranquillement, même si on est
01:19:58 coupable. - Oui. La prescription.
01:20:00 - La prescription, voilà. - Et là, c'est
01:20:02 le juge est maître, s'il ne bouge pas,
01:20:04 la prescription. - Et la prescription, elle est dans
01:20:06 des dates très forcées, etc. - Alors on arrive
01:20:08 à reculer, s'il y a quelqu'un qui se
01:20:10 constitue participle, il y a toujours... - Oui, c'est ça,
01:20:12 oui. - Oui, oui. C'est un petit peu les
01:20:14 poupées gigognes, quoi. - Oui. Alors,
01:20:16 est-ce que vous souscrivez
01:20:18 complètement à l'immortelle insertion
01:20:20 de La Fontaine, selon que vous serez
01:20:22 puissant ou misérable, et le jugement de cours
01:20:24 vous rendant blanc ou noir ? C'est toujours ça ?
01:20:26 - Oui, oui. - Oui, ça a pas
01:20:28 changé, ça ? - Oui, oui. Je pense que
01:20:30 ce ne serait pas... Certains
01:20:32 ne seront pas contents, mais votre formule,
01:20:34 la formule de La Fontaine... - Rendons
01:20:36 à La Fontaine, ce qui est à La Fontaine.
01:20:38 - Elle est assez juste, on voit bien, quoi.
01:20:40 - Oui. Merci, Gilles Guettener,
01:20:42 merci beaucoup. - C'est moi qui vous remercie.
01:20:44 - Et c'est vraiment très intéressant
01:20:46 de voir à quel point, encore une fois,
01:20:48 dans cette guerre secrète des juges et des
01:20:50 politiques, moi, il y a une chose
01:20:52 qui me frappe, effectivement,
01:20:54 je voudrais rappeler, et c'est sur votre
01:20:56 prière d'insertion, enfin, sur la quatrième de
01:20:58 couverture, c'est très joli,
01:21:00 savez-vous, monsieur le juge,
01:21:02 quel est... Alors, c'est
01:21:04 François Molin,
01:21:06 qui parle à un juge, c'est ça ?
01:21:08 Savez-vous, monsieur le juge, quel est le point
01:21:10 commun qui nous unit ? Non, mais je serais
01:21:12 heureux de le savoir. Monsieur Dupont-Moretti,
01:21:14 il nous déteste tous les deux, c'est François
01:21:16 Molin, ex-procureur général,
01:21:18 près de la Cour de cassation, effectivement.
01:21:20 À votre avis,
01:21:22 quant à l'homme politique, je voudrais finir la suite,
01:21:24 justement, quand un homme politique
01:21:26 a eu bail à partir, les haines
01:21:28 recuites durent, ou après,
01:21:30 ils disent vraiment "la page est tournée". - Le problème, c'est qu'il n'y aura plus
01:21:32 de haine recuite, parce que
01:21:34 le procureur général est parti très vite.
01:21:36 - Ah oui, c'est ça. - Donc, il n'y a pas de
01:21:38 problème. - Donc, il n'y a pas de problème. - Il n'y a pas de problème. - Donc, il est parti
01:21:40 et chacun va à ses occupations.
01:21:42 - C'est ça, voilà, c'est ça. - Oui, oui, voilà.
01:21:44 Qui juge les juges ? Qui juge
01:21:46 les politiques ? En tout cas, un livre à lire
01:21:48 de Gilles Gaetner, "La guerre
01:21:50 secrète entre juge et politique",
01:21:52 44 ans, et puis
01:21:54 vous ferez le tome 2 dans 10 ans.
01:21:56 - Oui, oui, oui. - Au moins.
01:21:58 - Sur les réseaux sociaux, beaucoup de commentaires
01:22:00 sur "on aurait pu parler du cas Balkany",
01:22:02 nous dit-on. - Oui, c'est vrai, ça.
01:22:04 - Merci beaucoup, Gilles Gaetner, d'avoir été avec nous.
01:22:06 Je rappelle ce livre, "La guerre secrète
01:22:08 entre juge et politique", aux éditions
01:22:10 L'Artilleur. Merci à tous de nous avoir
01:22:12 écoutés. On se retrouve demain, André Bercoff, entre
01:22:14 midi et 14h, tout de suite. C'est Brigitte
01:22:16 Ley, sur Sud Radio.
01:22:18 ...