• l’année dernière
Avec Gilbert Collard, avocat et président de l'association Alternative France Justice ; Fabrice Epelboin, enseignant, entrepreneur et spécialiste de l'influence et de la surveillance sur les réseaux sociaux ; Frédéric Ploquin, journaliste d'investigation et auteur de "Les réseaux secrets de la police : Loges, influence et corruption" publié chez Nouveau Monde Éditions.

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4

##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-11-30##

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 le premier site d'articles français et patriotes présente
00:00:03 Sud Radio Berkhoff dans tous ses états
00:00:08 Nous sommes en guerre
00:00:10 Ministériaux de la Fourgère, des Généros et des Martials, à foire !
00:00:13 Ministériaux de la Voix Publique, à foire !
00:00:16 Go fuck yourself !
00:00:17 ... pour acheter des doses alors que les gens en n'ont pas besoin,
00:00:21 ils ne le demandent plus.
00:00:22 Donc vous voyez qu'en automne il va y avoir une pression énorme
00:00:26 parce que l'apologue dit "nous on a un stock de vaccins qui est en train de pourrir dans les frigos"
00:00:35 il n'y a plus de demande sociale.
00:00:37 Qu'est-ce que vous voulez qu'on dépense de l'argent pour acheter des doses qui sont inutiles ?
00:00:41 Nous sommes dans une guerre hybride.
00:00:43 Je suis allé très souvent en France.
00:00:45 J'étais en France en 1944 avec l'armée américaine.
00:00:52 Depuis je suis retourné très souvent, trois ou quatre fois par année
00:00:58 et c'était toujours un grand plaisir.
00:01:01 Nous sommes en guerre.
00:01:02 Ce message d'amour à la France, c'est Henry Kissinger.
00:01:07 Henry Kissinger, l'éternel ministre des étrangères des Etats-Unis.
00:01:16 Quand je dis éternel, même quand il ne l'était pas,
00:01:18 on allait le consulter, Henry Kissinger qui vient de mourir à l'âge de 100 ans.
00:01:22 Un centenaire, Henry Kissinger, qui a ouvert les négociations avec la Chine,
00:01:29 qui a accompagné Nixon pour rencontrer Mao Tse-Tung,
00:01:33 et les pérégrinations de l'Amérique quand elle était la seule superpuissance.
00:01:40 Henry Kissinger qui a connu tout et qui a écrit de livres tout à fait passionnants.
00:01:45 C'est un moment de l'histoire, un monument pour certains, un moment pour l'autre qui passe.
00:01:52 Et puis rendre encore hommage à Michel Rivasi, député écologiste, député européenne.
00:01:59 On avait toujours le plaisir de la recevoir à Berkow dans tous ses états.
00:02:03 Chaque fois qu'il y avait, elle s'est battue très courageusement
00:02:06 pour les rapports opaques entre Oursol à Von der Leyen et certains laboratoires pharmaceutiques,
00:02:14 pour se battre, pour demander à ce que les élus viennent rendre compte
00:02:20 et Madame Oursol à Von der Leyen ne venait pas, etc.
00:02:23 Elle se battait toujours pour la vérité, pour essayer de savoir ce qu'il se passait.
00:02:28 Une vraie militante, une vraie femme honnête, une vraie femme de la Renaissance.
00:02:34 Adieu à Michel Rivasi, on vous regrettera beaucoup.
00:02:40 Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
00:02:44 Ici Sud Radio, les Français parlent au français.
00:02:52 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:59 Sud Radio Berkow dans tous ses états.
00:03:01 Joie, joie, pleurs de joie.
00:03:04 Pourquoi au l'interne du Sud Radio, résidents du Sud Radio, vous me voyez aussi réjouis ?
00:03:08 Parce que le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti,
00:03:12 a été relaxé par la Cour de Justice de la République,
00:03:16 alors qu'il était accusé de prise illégale d'intérêt.
00:03:19 Eh oui, oui, alors qu'est-ce qui se passe ?
00:03:21 Eh bien, écoutez d'abord, écoutons Éric Dupond-Moretti hier soir à la télévision.
00:03:27 Sud Radio Berkow dans tous ses états.
00:03:31 Le fait du jour.
00:03:32 Oh, je ne sais pas, non, non, non, personne n'est fou ici, Johnny Hallyday, personne n'est fou.
00:03:37 Alors, Éric Dupond-Moretti sur France 2, voici hier soir.
00:03:41 On sentait le soulagement, écoutez.
00:03:44 Je me suis défendu.
00:03:47 Et j'ai dit que ce procès était pour moi une épreuve et en même temps un soulagement.
00:03:52 Parce qu'il y a trois ans, plus de trois ans d'ailleurs,
00:03:56 que j'attendais le moment de m'expliquer enfin.
00:03:59 Et la Cour de Justice de la République a dit
00:04:03 que je n'avais pas voulu me venger, ce que j'avais toujours affirmé.
00:04:09 Alors, voilà, il avait toujours affirmé qu'il ne cherchait pas à se venger, très bien.
00:04:15 Mais d'abord, nous accueillons et toujours avec plaisir Gilbert Collard.
00:04:20 Bonjour, Gilbert Collard.
00:04:21 - Oui, bonjour.
00:04:22 - Bonjour, avocat, député européen.
00:04:25 Et Gilbert Collard, avant d'avoir votre réaction par rapport à cela,
00:04:30 je voudrais rappeler et citer quelques phrases
00:04:34 d'un article qu'avait donné à Marianne le procureur Éric de Montgolfier.
00:04:40 Éric de Montgolfier, il y a trois ans justement,
00:04:42 quand il y a eu cette accusation et cette plainte contre Éric Dupond-Moretti,
00:04:50 voici ce qu'écrivait, et je voudrais avoir effectivement les réactions,
00:04:54 et par rapport à l'affaire, voici ce qu'écrivait Éric de Montgolfier.
00:04:58 "Éric Dupond-Moretti a trop bien pris la mesure de ses responsabilités,
00:05:03 il a parfaitement compris l'usage qu'il pourrait faire de ses actuelles fonctions.
00:05:07 C'est même le grand danger.
00:05:08 La raison pour laquelle mes collègues magistrats doivent aujourd'hui se lever et dire non.
00:05:13 Aujourd'hui le ministre de la Justice se moque de nous,
00:05:16 mais avec Éric Dupond-Moretti il y a plus grave encore
00:05:19 que ses attaques contre le corporatisme des magistrats,
00:05:22 ce sont ses conflits d'intérêts.
00:05:23 Je crois aujourd'hui que la politique est une forme de mensonge,
00:05:26 Éric Dupond-Moretti en a pris toute la mesure."
00:05:29 Et je ne vais pas citer tout, mais juste quelque chose, il dit ceci,
00:05:33 toujours Éric Dupond-Montgolfier,
00:05:35 "Mais il est difficile de n'agir qu'en fonction de sa seule conscience,
00:05:39 sans se soucier de sa carrière, de son avancement, et de ses rubans.
00:05:43 Il n'existe pas de système assez fort pour empêcher un lâche de se coucher.
00:05:47 J'ai malheureusement vu beaucoup de magistrats se coucher, c'est désespérant."
00:05:51 Alors aujourd'hui, qu'est-ce qu'il dirait Éric Dupond-Montgolfier,
00:05:55 et qu'est-ce que surtout vous dites, Gilbert Collard,
00:05:58 de cet relax de la Cour de justice de la République ?
00:06:02 Elle va avoir des conséquences dramatiques sur le plan du respect des institutions.
00:06:08 Je vais vous expliquer rapidement pourquoi.
00:06:10 D'abord, Dupond-Moretti apparaît un peu comme le Richard Wierink de la prise illégale d'intérêts.
00:06:18 Vous savez, Richard Wierink, il disait qu'il avait pris des dopants à l'insu de son plainte.
00:06:22 Exact.
00:06:23 Quand on lit la décision de la Cour de justice de la République,
00:06:27 on est consterné, sauf qu'il y a un message qui est envoyé par les magistrats,
00:06:35 je ne dis pas par les juges de la Cour, mais par les magistrats.
00:06:39 Dupond-Moretti est reconnu matériellement coupable.
00:06:44 C'est-à-dire que les juges qui ont rédigé le jugement, ce ne sont pas...
00:06:48 ce sont les magistrats qui l'ont rédigé, qu'on comprenne bien.
00:06:51 Oui, c'est-à-dire, expliquez-nous, ce n'est pas les juges, ce sont les magistrats.
00:06:54 C'est-à-dire, qui alors, qui a rédigé cela ?
00:06:56 Il y a trois magistrats qui siègent, et la rédaction de la décision,
00:07:00 pour des raisons techniques, professionnelles,
00:07:02 elle revient bien évidemment aux présidents et aux magistrats.
00:07:05 Les rédacteurs, en quelque sorte, les fabricants de la décision,
00:07:10 une fois qu'elle a été prise, revient aux magistrats qui rédigent.
00:07:14 D'accord.
00:07:15 Et là, ils envoient un message que seuls les professionnels, les habitués du truc,
00:07:21 si je puis dire, peuvent voir.
00:07:23 Ils disent dans la décision, matériellement, les faits sont établis.
00:07:27 Bon.
00:07:28 C'est-à-dire que...
00:07:29 Ils savent qu'ils doivent aboutir à une relax, puisque la décision a été prise.
00:07:33 On prend la décision et on motive après.
00:07:35 Alors, juste, pardon, pour bien faire comprendre aux auditeurs,
00:07:39 aux résistants de Sud Radio, Gilbert Collard,
00:07:42 Eric Dupond-Moretti, je le rappelle, était accusé de prise illégale d'intérêt
00:07:46 dans deux affaires distinctes, dans lesquelles il aurait profité de son statut
00:07:50 de locataire de l'applacement d'hommes-services de la justice
00:07:53 pour régler ses comptes avec des magistrats côtoyés lorsqu'il était avocat.
00:07:57 Voilà, il faut le rappeler.
00:07:58 Alors, pour faire simple, on lui reproche une prise illégale d'intérêt
00:08:01 sur la base de l'article 432-12, en langage clair,
00:08:05 c'est règlement de compte chez le ministre de la Justice.
00:08:08 Il y a des magistrats qui ne peuvent pas piffer,
00:08:10 avec lesquels il a eu des conflits, et il en profite pour déclencher
00:08:14 des actions disciplinaires afin de les faire punir,
00:08:17 ce qui ne sera pas le cas du reste.
00:08:19 Bon, alors, les juges de la Cour de Justice de la République,
00:08:24 dont un ancien président de cette Cour dit
00:08:26 "ce n'est qu'affaire de petits arrangements entre amis", je le cite,
00:08:30 disent, disent, les faits sont établis, vous me comprenez, vous m'entendez ?
00:08:35 Les faits sont établis, mais il n'a pas eu l'intention de les commettre.
00:08:40 Alors, c'est-à-dire qu'un ancien avocat, pénaliste, surcroît,
00:08:45 ministre de la Justice, commet des faits de vengeance,
00:08:50 mais il n'a pas l'intention de se venger.
00:08:54 Alors, je veux bien qu'il y ait parfois une dissociation
00:08:58 entre la matérialité des faits et l'intention, mais là, quand même,
00:09:02 il ne faut pas nous prendre pour des truffes.
00:09:04 - Ce que vous dit Gilbert Collard, alors si j'ai bien compris, mais corrigez-moi,
00:09:08 est-ce que c'est peut-être la première fois, je ne sais pas,
00:09:11 un accusé, donc, en l'occurrence Dupond-Moretti, est relaxé au motif
00:09:15 qu'il ignorait que c'était illégal, c'est ça ?
00:09:17 - Voilà, absolument. Non, il ignorait, enfin, il n'avait pas l'intention
00:09:21 de se venger. Il est, si vous voulez, il commet des faits de vengeance,
00:09:26 il est en vengeance, mais il n'a pas l'intention de se venger.
00:09:31 C'est ce qu'écrivent les juges.
00:09:32 Bon, c'est une manière, si on ne sait pas comment ça fonctionne,
00:09:35 on ne peut pas comprendre, la décision de relax est prise.
00:09:38 Après, il faut la motiver. Et on sent que ça ne passe pas chez les juges,
00:09:42 chez les magistrats professionnels, ça ne passe pas.
00:09:45 Et ils écrivent ce truc incohérent, hallucinant, qui justifierait,
00:09:50 de ma part, du reste, un pouvoir en cassation du procurant général,
00:09:53 que Dupond savait qu'il se vengeait, mais qu'il ne voulait pas se venger.
00:09:58 Voilà, comprenez, si vous arrivez à comprendre, alors on va dire maintenant,
00:10:04 autrefois on disait que l'enfer est pavé de bonnes intentions,
00:10:08 pour Dupond on va dire que l'enfer est pavé d'absences d'intentions, voilà.
00:10:12 - Oui, c'est ça. Mais alors, qu'est-ce que ça dit Gilbert Collard
00:10:16 sur les rapports de la justice et de la politique,
00:10:19 enfin des magistrats et de la politique ?
00:10:21 Il y a quand même, je ne sais pas, un problème, là.
00:10:24 - Il y a un vieux conflit, il y a un vieux conflit,
00:10:26 dont l'exemple le plus fascinant et le plus injuste est l'affaire Fillon.
00:10:33 Bon, il y a eu une tentative depuis des années d'un gouvernement des juges,
00:10:37 ce qui est la pire des choses, et il est en place quand même, ce gouvernement.
00:10:41 Bon, on l'a vu dans l'affaire Fillon, bon, Fillon ce n'est pas mon copain,
00:10:44 vous vous en doutez, mais pourtant je trouve sa condamnation objectivement
00:10:47 scandaleuse, déplacée, surtout dans le cadre de la campagne des présidentielles.
00:10:52 Là, on a une décision qui vient dire aux juges,
00:10:55 vous n'êtes pas en capacité de gouverner,
00:10:58 et on est maintenant dans un conflit justice, justice politique,
00:11:04 qui va prendre des dimensions terribles, parce que là,
00:11:08 la Cour de justice de la République envoie balader le judiciaire,
00:11:13 enfin vous vous rendez compte, Molins qui est venu témoigner,
00:11:15 ancien procureur général, il va se faire voir.
00:11:18 Les quatre magistrats qui ont déposé plainte, ils vont se faire voir.
00:11:21 Le procureur général qui a voté...
00:11:23 Désavoués, complètement désavoués quoi.
00:11:25 Ils sont complètement désavoués quoi, bon,
00:11:28 et ils sont désavoués, si vous voulez, au profit d'un ministre de la justice,
00:11:33 qui est quand même horriblement conflictuel,
00:11:37 non seulement dans ses conflits anciens avec les juges,
00:11:40 non seulement dans sa manière un peu grossière, brutale, vulgaire de se comporter,
00:11:46 bon, et c'est vraiment une crise institutionnelle sans précédent,
00:11:50 sans précédent à mes yeux.
00:11:52 - Vous vous dites que ça signale peut-être pas un divorce,
00:11:56 mais vous voulez dire d'un côté il y a le gouvernement des juges,
00:11:59 mais est-ce que, comme disait Montgolfier,
00:12:01 est-ce qu'une partie des juges est tant tributaire,
00:12:04 et est-ce qu'elle est tant dépendante de ce ministre de la justice,
00:12:07 et du président, etc.
00:12:09 Est-ce qu'il n'y a pas ce problème-là ?
00:12:11 Il est permanent, il ne date pas du Pomoretti.
00:12:14 Quand certains magistrats doivent leur carrière
00:12:17 au ministère de la justice, au gouvernement et au président,
00:12:20 est-ce que ce n'est pas quelque chose qui existe depuis toujours ?
00:12:24 - Ça existe depuis toujours, mais ça ne devrait plus exister.
00:12:27 On rappelle quand même qu'en 2017, Macron,
00:12:29 qui dit tout et qui ne fait rien,
00:12:31 qui fait tout et qui ne dit rien,
00:12:33 voulait la suppression de la Cour de justice de la République,
00:12:35 il l'avait dit.
00:12:36 Mais vous comprenez le drame français,
00:12:38 et malheureusement il faut être de la boutique pour le savoir,
00:12:41 c'est que les magistrats, certains, pas ceux qui bossent,
00:12:45 mais certains font carrière dans les ministères.
00:12:47 Alors ils sont au ministère de la justice,
00:12:49 ils occupent des postes, ils sont décorés,
00:12:51 ils ont une promotion,
00:12:53 notamment quand c'est parqué, ça dépend quand même du ministre de la justice.
00:12:56 Donc on a toute une magistrature qui est servile.
00:12:59 Je ne dis pas que c'est le cas de tous les magistrats.
00:13:01 - Non, non, bien sûr.
00:13:02 - Parce qu'il y en a beaucoup,
00:13:04 Montgolfier en est un exemple,
00:13:05 il y en a beaucoup qui sont très droits, très courageux,
00:13:08 mais il y en a beaucoup, comme le dit Montgolfier, qui sont lâches.
00:13:10 Donc on a toute une magistrature qui, pour avancer,
00:13:13 pour être décorée, tout ça il faudrait le supprimer.
00:13:16 Plus de juges dans les ministères,
00:13:18 ils n'ont rien à foutre dans les ministères,
00:13:20 qu'ils soient dans les tribunaux, plus de décoration.
00:13:22 Mais si vous saviez comment ça se passe,
00:13:24 ils sont là à regarder quand il y a une promotion,
00:13:26 qui est décorée, qui ne l'est pas,
00:13:28 c'est effrayant quoi.
00:13:30 Malheureusement les gens ne le savent pas ça.
00:13:32 S'ils le savaient, ils prendraient peur.
00:13:34 - Oui, en fait il y a un état des lieux,
00:13:38 et donc vous dites que ce qui s'est passé avec Eric Dubomoretti,
00:13:41 cet relax, tant mieux pour lui,
00:13:43 mais enfin cet relax signale vraiment qu'il y a
00:13:46 des trous béants dans la raquette.
00:13:48 - Mais vous vous rendez compte,
00:13:51 cette plainte contre Dubomoretti,
00:13:53 alors ce n'est pas la décision de relax qui fait problème pour moi,
00:13:56 c'est la motivation, et ça c'est ça qui est compliqué à expliquer,
00:14:00 c'est la motivation.
00:14:02 La motivation elle condamne Dubomoretti,
00:14:04 elle le condamne.
00:14:06 - Oui, puisque les faits sont établis, c'est ça qu'ils disent.
00:14:08 - Il est relaxé au bénéfice de sa condamnation,
00:14:11 si je puis dire.
00:14:13 Les faits sont établis, mais par miracle, par magie,
00:14:17 il n'avait pas l'intention de les commettre.
00:14:19 C'est assourdissant, c'est aberrant.
00:14:22 Alors il est bien évident que cette motivation,
00:14:25 pour les magistrats qui comprennent,
00:14:28 elle va les indigner,
00:14:30 et comment un ministre de la Justice
00:14:33 qui est à ce point en friction avec ses juges,
00:14:36 peut-il continuer à exercer ?
00:14:38 Si Macron était un président de la République,
00:14:40 et non pas un troubadour des faits ratés de la République,
00:14:43 il y a longtemps qu'il aurait changé de ministre de la Justice,
00:14:46 il y a bien longtemps.
00:14:48 Mais on est dans une perversité institutionnelle aujourd'hui.
00:14:51 - Oui, vous n'y allez pas de ma mort Gilbert Colart,
00:14:55 mais ça, ça ne nous étonne pas de vous.
00:14:57 Simplement, si j'ai bien compris,
00:15:00 mais en caricaturant évidemment,
00:15:02 presque grossièrement, mais en schématisant,
00:15:04 c'est comme si quelqu'un avait tabassé quelqu'un,
00:15:07 je l'ai tabassé certes, mais je n'avais pas l'intention de le faire.
00:15:10 Donc on va lui diminuer sa peine, voire la supprimer.
00:15:13 C'est un peu ça.
00:15:14 - Ah ben c'est la justice jésuitique,
00:15:16 vous pouvez commettre les pires horreurs,
00:15:18 on peut constater que vous les avez commis,
00:15:21 mais on va dire qu'il n'y avait pas d'intention,
00:15:24 donc vous n'êtes pas coupable.
00:15:26 Alors on est loin de ce qu'on appelle chez Kant,
00:15:28 l'éthique normative.
00:15:30 Je rappelle quand même que pour toute une école de morale,
00:15:33 ce sont les faits qui conditionnent l'intention.
00:15:36 - Gilbert Coulard, juste...
00:15:39 - Merci, dernière question.
00:15:41 Quelles conséquences ça peut avoir ?
00:15:44 Est-ce qu'il y aura des conséquences,
00:15:45 ou ce sera comme d'habitude,
00:15:47 circuler rien à voir, et une affaire chasse l'autre ?
00:15:50 - Je crois qu'on est arrivé à un point d'usure,
00:15:52 de fatigue, de saturation,
00:15:55 de l'écœurement, de saturation médiatique,
00:15:58 où on passera à autre chose,
00:16:00 mais ça, pour les historiens,
00:16:03 c'est un fait qu'on ne peut pas contester,
00:16:06 l'addition sera présentée à un moment donné,
00:16:08 et elle fera mal.
00:16:10 Elle fera très mal.
00:16:11 Moi je pense qu'on s'achemine vers des troubles graves,
00:16:14 parce qu'il y a un phénomène de saturation
00:16:17 dans l'insupportabilité, dans l'écœurement,
00:16:20 on n'a plus confiance dans la justice,
00:16:22 on n'a plus confiance dans toutes nos institutions,
00:16:26 et on s'achemine vers quelque chose de dramatique,
00:16:28 mais Dupont-Moretti sera le ministre de la justice relaxé,
00:16:34 au bénéfice de l'absence d'intention
00:16:37 et de la réalité des faits.
00:16:38 C'est pas beau ça ?
00:16:39 - Bah écoutez, c'est un tableau en tout cas intéressant,
00:16:43 et on va suivre tout ça.
00:16:44 Merci Gilles Berkelar.
00:16:45 - Merci à vous, merci.
00:16:48 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:16:51 appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
00:16:55 Terre de France.fr,
00:16:57 le premier site d'articles français et patriotes, présente
00:17:00 Ici Sud Radio,
00:17:04 les français parlent au français,
00:17:08 les carottes sont cuites,
00:17:11 les carottes sont cuites.
00:17:13 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:17:16 Ah ça nous manquait, ça nous manquait, les passes.
00:17:19 Oui oui, vous savez ce pass là, on avait besoin d'aller,
00:17:22 pour aller n'importe où, d'aller au restaurant, d'aller au cinéma,
00:17:25 d'aller même faire ses achats, de prendre le train, etc.
00:17:29 Montrer le pass c'est formidable, de QR code, voyez.
00:17:32 C'est bien la maison de passe, pourquoi ?
00:17:34 Eh bien écoutez, on y revient, on y revient.
00:17:37 En tout cas, c'est ce qu'on entend,
00:17:39 Laurent Nunez, le préfet de police, nous a dit,
00:17:42 eh bien on revient pour évidemment les Jeux Olympiques de 2024,
00:17:47 vous savez, juillet et août,
00:17:48 eh bien voilà, on a besoin effectivement,
00:17:51 imaginez avec la sécurité, etc., les millions de gens qui seront là,
00:17:55 voilà, vérification d'identité, QR code, etc.
00:17:58 Et donc Laurent Nunez a dévoilé, au Paris et aujourd'hui en France,
00:18:03 les différents périmètres qui seront déployés
00:18:05 aux abords des sites olympiques et pendant la cérémonie d'ouverture.
00:18:09 Alors bon, très bien, QR code, alors c'est le retour du QR code,
00:18:13 mais Fabrice Eppelouin, vous dites que c'est pas tout à fait ça
00:18:17 parce que le système existait beaucoup mieux que le QR code,
00:18:21 en tout cas plus perfectionné,
00:18:23 vous êtes enseignant entrepreneur, spécialiste de l'influence sur les réseaux sociaux.
00:18:28 - Et de la surveillance.
00:18:29 - Et des surveillances, bien sûr.
00:18:31 Alors, au fond, on dit, tiens, le QR code revient,
00:18:34 alors première question, est-ce que c'est le retour du pass ?
00:18:38 Parce qu'on va se dire, oui d'accord, c'est très bien pour les Jeux Olympiques,
00:18:41 mais allez, on peut aller plus loin et plus s'y affiniter.
00:18:45 Vous dites, mais attendez, il y a quelque chose qui existe depuis 2015.
00:18:48 - Il y a quelque chose de beaucoup plus large,
00:18:50 qui est le contrôle de l'occupation du territoire par la population
00:18:53 et qu'on retrouve à une multitude de façons.
00:18:55 Tout le monde l'a découvert avec le pass sanitaire,
00:18:57 qui est effectivement exigé d'utiliser cette technologie du QR code
00:19:01 pour rentrer au restaurant ou aller faire du shopping.
00:19:03 Mais très concrètement, si vous prenez un billet à la SNCF
00:19:07 et que vous allez à la gare de Lyon à deux pas d'ici,
00:19:09 très concrètement, vous allez avoir besoin de montrer un QR code pour accéder au quai.
00:19:13 C'est aussi un contrôle d'accès du territoire en fonction d'autorisation.
00:19:17 Vous êtes autorisé à accéder au quai parce que vous avez acheté un billet.
00:19:20 Demain aux Jeux Olympiques, vous serez autorisé à aller en Seine-Saint-Denis.
00:19:24 - Mais vous voulez tout tes QR codes, le billet, etc.
00:19:26 - Le QR code, c'est un faux problème.
00:19:28 Le QR code, c'est une vieille technologie qui a trouvé son heure de gloire
00:19:31 avec le pass sanitaire, mais qui est totalement obsolète
00:19:33 et qui sera remplacée très rapidement, une fois qu'elle sera légalisée,
00:19:36 par de la visio-surveillance avec de la reconnaissance faciale.
00:19:40 - Mais elle existe déjà ?
00:19:42 - Elle existe déjà, elle est déjà installée, mais légalement, c'est pas tout à fait au point.
00:19:45 Mais l'enquête de Disclose qui a été publiée il y a deux semaines
00:19:47 montre qu'elle existe, enfin, elle est installée en France depuis 2015.
00:19:51 - Huit ans, ça fait huit ans !
00:19:53 - Ça fait huit ans, c'est en place dans une multitude de pays.
00:19:55 - Généralisée sur le territoire ou pas ?
00:19:57 - Non, une centaine de villes, assez importantes, Marseille typiquement.
00:19:59 - D'accord. Paris ?
00:20:01 - Pas encore, mais ça va être généralisé absolument partout d'ici quelques années.
00:20:05 C'est une question de temps et de moyens, ça coûte très cher,
00:20:07 mais c'est effectivement quelque chose, une technologie qui permettra demain
00:20:10 de, par exemple, de décréter qu'André Bercoff n'a pas le droit
00:20:13 de mettre les pieds dans le 16ème arrondissement,
00:20:15 et à partir du moment où vous franchirez cette frontière virtuelle,
00:20:18 vous serez identifié par des caméras de visio.
00:20:21 - Mais il faut une loi pour dire qu'André Bercoff ou Fabrice Bellemont n'ont pas le droit !
00:20:24 - Oui, pour faire ça, il faut une loi.
00:20:26 Mais pour installer cette technologie, non.
00:20:28 La preuve du fait qu'elle est toujours totalement illégale,
00:20:31 elle a quand même été installée.
00:20:33 La surveillance de masse d'Internet a été illégale jusqu'en 2017,
00:20:37 où elle a été légalisée, en pratique elle est installée depuis 2009,
00:20:40 c'est une investigation de Mediapart, pour ceux qui s'intéressent.
00:20:42 Donc on est de toute façon dans un domaine où l'état de droit n'a plus lieu,
00:20:45 depuis au moins 2009, donc c'est même pas un problème avec Macron.
00:20:48 - Vous voulez dire qu'on installe sans qu'il y ait une loi qui l'ait autorisée ou un décret,
00:20:53 on installe des instruments de surveillance depuis des années ?
00:20:56 - J'irais plus loin que des instruments de surveillance,
00:20:59 c'est des technologies de contrôle social.
00:21:01 C'est beaucoup plus large que ça.
00:21:02 - Entrons un peu dans le vif du sujet, c'est intéressant.
00:21:06 Par exemple, quand vous dites contrôle social, contrôle des populations,
00:21:10 pratiquement dans le quotidien, ça veut dire quoi ?
00:21:13 Ça veut dire que je vais quelque part, on saura là où je vais, comment je vais, etc. ?
00:21:18 - On saura là où vous allez, on en gardera une trace,
00:21:21 de façon à pouvoir le recouper par la suite,
00:21:23 on saura identifier des comportements,
00:21:25 typiquement le logiciel de vidéosurveillance à reconnaissance faciale
00:21:28 qui a été mis à jour par l'enquête de Disclose,
00:21:32 est capable de repérer des attitudes qui laissent croire
00:21:36 que vous avez affaire à des voleurs dans un magasin.
00:21:38 C'est l'un de ces usages.
00:21:39 Si vous remontez l'épistémologie de ce type de technologies,
00:21:43 vous allez retrouver le projet INDEC,
00:21:45 qui est un vieux projet européen qui entre-temps s'est transformé,
00:21:47 qui date du tout début des années 2000,
00:21:50 et qui lui avait pour ambition d'identifier des comportements de prémote,
00:21:54 de façon à faire concrètement de la police prédictive,
00:21:57 et de pouvoir intercepter un mouvement qui pourrait donner lieu à une émeute
00:22:01 avant même qu'elle ait lieu.
00:22:02 C'est la même technologie que celle qui permet de repérer des voleurs dans un supermarché.
00:22:06 C'est juste de l'algorithmie qui identifie un comportement anormal
00:22:09 et qui le rapporte à...
00:22:10 - Mais alors Fabrice, c'est pas le bon moment de vous dire
00:22:12 "mais écoutez, c'est très bien si on peut repérer des voleurs,
00:22:14 ou des casseurs, ou des tabasseurs,
00:22:16 avant qu'ils n'agissent, ou en tout cas qu'ils sont prêts à agir".
00:22:19 C'est pas une mauvaise chose.
00:22:21 Vous serez dans un magasin avec femme et enfant,
00:22:23 et quelqu'un est là pour vous dérober quelque chose
00:22:25 et vous casser la tête.
00:22:27 - Absolument.
00:22:28 Ça a certainement des très bons côtés, ça a aussi des très mauvais côtés.
00:22:31 - Lesquels ?
00:22:32 - Typiquement, si un jour vous voulez vous révolter contre un régime autoritaire,
00:22:37 ça sera détecté à l'avance,
00:22:39 votre intention de révolte,
00:22:41 et ça sera typiquement vous arrêter avant même que vous rejoignez la manifestation.
00:22:44 - Vous voulez dire que les gilets jaunes, avec ce contrôle,
00:22:47 on les arrête avant ?
00:22:48 - Tout à fait.
00:22:49 - C'est ça ?
00:22:50 - Tout à fait.
00:22:51 D'ailleurs, on aurait pu.
00:22:52 C'était vraiment une question de volonté politique et d'usage de cette écologie.
00:22:55 Vous savez bien que les gamins qui ont fait une descente à Crépole
00:22:59 ont été arrêtés dans les trois jours,
00:23:01 de façon propre, nette et sans bavure.
00:23:03 Que les nazillons qui sont venus manifester au lendemain
00:23:06 ont été arrêtés dès leur arrivée dans la ville.
00:23:09 - Avant même.
00:23:10 - Avant même leur arrivée dans la ville.
00:23:11 - Puisque les policiers les ont empêchés d'arriver.
00:23:14 - Donc on a bien vu à cette occasion,
00:23:16 de ces deux événements,
00:23:18 à quel point la surveillance était étroite en France,
00:23:21 et très efficace.
00:23:22 Très très efficace.
00:23:23 Il n'y a pas eu...
00:23:24 Ces petits nazillons, en dehors de se ridiculiser,
00:23:27 n'ont pas eu l'occasion de faire quoi que ce soit,
00:23:29 tellement ils étaient sous surveillance.
00:23:30 - Oui, sauf que les racailles de Crépole,
00:23:33 qui sont arrivées pour tuer,
00:23:34 ils en ont eu tout le temps.
00:23:36 Puisque là, je vous en ai appris,
00:23:37 ils n'arrivent plus que quatre heures après.
00:23:38 - C'est un problème d'égalité devant la justice.
00:23:40 Là, on s'éloigne du sujet.
00:23:41 La surveillance a clairement montré son ultra-efficacité,
00:23:46 aussi bien pour arrêter les assassins en un claquement de doigts,
00:23:49 que pour arrêter...
00:23:51 - Et ça, c'est le reconnaissance au faciès ?
00:23:54 - C'est une multitude de choses.
00:23:55 C'est une multitude de technologies
00:23:57 qui sont installées au bas-mot depuis 2009.
00:24:00 Dans la plus parfaite illégalité,
00:24:02 mais encore une fois, on a quitté l'état de droit,
00:24:05 dans ce domaine-là,
00:24:06 et qui permettent d'avoir un contrôle très étroit de la société,
00:24:09 de tout l'épongement de la société.
00:24:10 Après, selon le régime politique,
00:24:12 ce n'est pas utilisé de la même façon.
00:24:14 Vous avez ces technologies dans tout un tas d'autres pays
00:24:16 qui les utilisent de tout un tas d'autres façons différentes.
00:24:18 - C'est clair. Ne parlons pas de la Chine,
00:24:20 qui est un modèle en la matière.
00:24:22 - Non, la Chine est très éloignée de notre modèle.
00:24:24 La Chine est un leurre.
00:24:26 Si vous voulez voir vers quoi on va essayer de tendre,
00:24:30 c'est plutôt les fameuses villes intelligentes...
00:24:32 - Ah, les villes à 15 minutes, là ?
00:24:34 - Non, non, non, c'est vraiment la ville intelligente hyper-connectée,
00:24:39 qui a un temps été à la mode dans les milieutèques,
00:24:42 dont vous allez pouvoir voir des exemples,
00:24:44 typiquement aux Émirats Arabes Unis,
00:24:45 ou en Arabie Saoudite,
00:24:46 là où il y a effectivement zéro criminalité,
00:24:48 parce que le moindre fait et geste de quiconque sur ce territoire
00:24:52 est parfaitement observé,
00:24:53 et la moindre erreur donne lieu immédiatement à une sanction sans pitié.
00:24:56 Aujourd'hui, le problème, ce n'est pas la capacité à surveiller
00:24:59 le moindre fait et geste,
00:25:00 c'est la sanction sans pitié.
00:25:02 - Oui, on réagit ou pas.
00:25:04 Ce que je ne comprends pas,
00:25:06 question vraiment de, je dirais, de huron,
00:25:09 mais pourquoi on n'applique pas à cela ?
00:25:11 Pourquoi on n'a pas légalisé cela ?
00:25:13 Par exemple, pour les Jeux Olympiques,
00:25:15 on a essayé de la légaliser,
00:25:17 et puis ça s'est mal passé,
00:25:19 l'amendement qui était censé légaliser a été rejeté,
00:25:22 mais théoriquement, on aurait dû avoir un cadre légal
00:25:25 pour ces technologies-là,
00:25:26 et du coup, ça aurait rendu l'investigation de Disclose,
00:25:29 qui révèle que ces technologies sont en usage depuis 2015,
00:25:31 beaucoup moins croustillante.
00:25:32 Là, on a eu effectivement un raté législatif,
00:25:38 le gouvernement en place n'a pas fait son boulot proprement,
00:25:42 ils n'ont pas réussi à faire passer cet amendement,
00:25:44 il faut dire que ce n'est pas évident qu'on est dans une majorité minoritaire,
00:25:47 et puis, ben voilà, ce n'est pas un drame,
00:25:50 le gouvernement qui n'est pas dans les clous d'un point de vue légal,
00:25:53 il y a des sanctions.
00:25:54 - Non, ce n'est pas un drame,
00:25:55 mais enfin, ça peut effectivement avoir des conséquences,
00:25:57 comme vous dites, arrêter les criminels, c'est bien.
00:26:00 - La seule conséquence, c'est l'opportunité que ça donne
00:26:03 à des gens comme vos auditeurs,
00:26:05 et à des gens comme moi, de susciter une prise de conscience.
00:26:08 Ces technologies sont là, la loi ne sert à rien,
00:26:11 qu'elles soient légales ou pas, elles sont installées,
00:26:13 et on est en train de mettre en place toute une architecture technique
00:26:16 qui va permettre un contrôle social.
00:26:17 - Oui, juste Fabrice Ebelbois, si ça sert,
00:26:19 parce que vous pouvez avoir une levée de bouclier,
00:26:22 qu'elle soit citoyenne ou législative ou autre,
00:26:26 contre effectivement une mise en place de suspériance généralisée.
00:26:29 - Non, vous l'avez la levée de bouclier, toujours avec les mêmes,
00:26:31 la quadrature du net, qui sont là depuis les premiers temps,
00:26:34 qui ont fait, comme d'habitude, un énorme dossier,
00:26:37 qui ont, comme d'habitude, déposé les plaintes qu'il fallait,
00:26:39 et qui, comme d'habitude, malheureusement, ne servent à rien,
00:26:42 et c'est terrifiant, parce qu'ils ont vraiment fait du bon boulot.
00:26:45 Mais la quadrature du net s'oppose à ce genre de technologies
00:26:48 depuis que la quadrature du net existe.
00:26:50 - Oui, bien sûr.
00:26:51 - Ça, malheureusement, sans le moindre effet.
00:26:53 On a installé l'assurance de masse d'Internet en 2009.
00:26:57 - Mais s'il y avait une vraie opposition politique,
00:26:58 ça pourrait peut-être jouer, quand même.
00:27:00 - Il n'y a aucune opposition politique.
00:27:01 - Il n'y a pas que la quadrature du net dans la vie.
00:27:03 - Il n'y a aucune opposition politique.
00:27:04 Il y a des fantoches qui font semblant,
00:27:06 mais il n'y a aucune opposition politique.
00:27:09 - Oui, et bien, écoutez, ça promet.
00:27:11 Big Brother is watching you,
00:27:13 et puis, où c'est nous qui allons suivre Big Brother ?
00:27:16 - Mais c'est important de souligner que Big Brother est déjà là.
00:27:19 Ça n'est pas une dystopie, attention,
00:27:21 ce que des gens comme moi pouvaient dire il y a encore 10 ou 15 ans.
00:27:24 Mais aujourd'hui, on y est.
00:27:26 On est dedans, on est dedans depuis 8 ans, au moins,
00:27:29 depuis 15 ans pour certaines autres technologies.
00:27:31 Donc, maintenant, l'objectif,
00:27:33 ce n'est pas d'éviter que Big Brother soit là,
00:27:35 on y est.
00:27:36 - Et alors, quoi ?
00:27:37 On va lui dresser des fleurs et on va le mettre à table ?
00:27:41 Je veux dire, vous vous dites, il n'y a pas de retour en arrière.
00:27:44 - Il n'y a aucun retour en arrière possible.
00:27:46 Par contre, il y a des questions à poser à nos politiques
00:27:49 de quelles sont vos intentions avec ces technologies-là.
00:27:51 - Qu'est-ce que vous faites avec ça ?
00:27:52 - Et si vos politiques vous répondent,
00:27:54 non, non, mais on va les interdire,
00:27:55 c'est qu'ils se foutent de votre gueule.
00:27:57 - Et bien, écoutez, en tout cas, c'est dit, c'est clairement dit,
00:27:59 c'est votre opinion, et vous avancez ça,
00:28:01 mais c'est très clairement dit.
00:28:02 Merci Fabrice Ebelbois.
00:28:03 - Merci.
00:28:04 - Merci Fabrice Ebelbois d'avoir été avec nous.
00:28:05 Je rappelle que vous êtes enseignant entrepreneur spécialiste
00:28:07 de l'influence sur les réseaux sociaux et de la surveillance.
00:28:10 On va se retrouver dans un...
00:28:11 Terre-de-France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
00:28:15 - Ici Sud Radio.
00:28:19 Les Français parlent au français.
00:28:24 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:28:27 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:28:30 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:28:33 Nous avons parlé hier de Anne Hidalgo et de Karine Lacombe
00:28:39 qui quittent Twitter, un égoût mondial, etc.
00:28:42 Égoût mondial, amant Twitter, mais c'est intéressant
00:28:45 parce qu'aujourd'hui, vous avez des grands annonceurs,
00:28:48 des très grands annonceurs, des annonceurs plus que milliardaires
00:28:51 qui veulent quitter Twitter.
00:28:52 Oui, parce que Twitter, encore une fois, le meilleur et le pire,
00:28:55 avec Elon Musk, et bien ça a la prétention, oui,
00:28:59 de faire de la liberté d'expression son credo.
00:29:02 Liberté d'expression, d'abord.
00:29:04 C'est un scandale, évidemment.
00:29:05 Comment ? Comme une liberté d'expression ? Non, non, non.
00:29:07 Il faut suivre la bonne parole et la vérité révélée.
00:29:11 Révélée par qui ? Évidemment, on sait.
00:29:13 Et bien, récemment, là, Elon Musk,
00:29:16 il y avait un sommet d'e-book à New York,
00:29:19 et puis, vous savez, plusieurs grands annonceurs
00:29:22 dont le PDG de Disney a décidé, a dit non, non, non,
00:29:26 ils exagèrent, ils exagèrent, ils faillent.
00:29:29 Ce n'est plus surveillé comme avant par le FBI et la CIA,
00:29:32 comme on l'a vu avec les Twitter Falses,
00:29:34 donc, on va retirer, voilà.
00:29:36 Et on va... Qu'est-ce qu'on va faire ?
00:29:38 Et bien, on va le tuer.
00:29:39 Et bien, on va l'infamer.
00:29:40 Et bien, on va le mettre en faillite.
00:29:42 Et il y avait un forum,
00:29:44 et le journaliste du New York Times interroge Elon Musk.
00:29:47 Écoutez, ça vaut son pesant de cacahuètes.
00:29:50 Sud Radio Berkhoff dans tous ses états,
00:29:53 les perles du jour.
00:29:55 Trijo McDonald.
00:29:57 What's the spell ? Fuck.
00:29:59 C'était en pleine guerre du Vietnam,
00:30:01 et c'est une chanson et un hymne qui a fait le tour du monde.
00:30:06 Et bien là, Elon Musk, Elon Musk, le multimilliardaire,
00:30:09 vous savez, SpaceX, Tesla,
00:30:11 et aujourd'hui Twitter,
00:30:12 et Twitter, il est très, très, très attaqué, comme on l'a dit.
00:30:16 Et bien, le journaliste du New York Times l'interroge
00:30:20 par rapport aux gros annonceurs
00:30:22 qui sont en train de quitter Twitter et de le boycotter.
00:30:26 Écoutez.
00:30:27 Alors, je traduis.
00:30:53 Je traduis.
00:30:54 Le journaliste du New York Times, je lui ai dit,
00:30:56 mais vous voyez, là, on est en train de...
00:30:58 Qu'est-ce que vous allez faire avec tous ces gros annonceurs qui s'en vont ?
00:31:02 Qui s'en vont et qui ne veulent plus vous donner un centime,
00:31:06 un dollar, un mini-dollar ?
00:31:08 Elon Musk répond,
00:31:10 vous pensez qu'ils vont faire du chantage ?
00:31:12 Comme ça, ils vont faire du chantage s'ils...
00:31:14 ils vont retirer leur fric et ils vont faire du chantage ?
00:31:18 Et bien, je leur dis, allez vous faire foutre.
00:31:21 Et il répète, allez vous faire foutre.
00:31:24 Voilà. Elon Musk, PDG de Tesla, SpaceX et Twitter.
00:31:29 Et puis il dit, salut Bob.
00:31:32 Bob est un... Bob Iger, Bob Iger étant le PDG de Disney,
00:31:36 qui était dans la salle d'ailleurs, il lui dit, salut Bob.
00:31:39 Et puis il dit, ben voilà, si vraiment les gens,
00:31:42 ben ils veulent enlever, écoutez, le monde entier saura que ces annonceurs ont tué l'entreprise
00:31:46 et nous la documenterons en détail.
00:31:49 Voilà, vous vous rappelez effectivement de notre cher commissaire européen,
00:31:53 notre cher Thierry Breton qui lise Elon Musk fera ce qu'on lui dit de faire,
00:31:58 parce que sinon, nous allons mettre des contrôleurs, des contrôleurs de l'expression, etc.
00:32:03 On a vu tout ça.
00:32:05 Alors ben, j'aimerais pas quand même, cher Thierry Breton,
00:32:08 que M. Elon Musk vienne vous dire, fuck yourself.
00:32:12 C'est un peu embêtant, d'ailleurs c'est vulgaire.
00:32:14 C'est vulgaire, mais c'est exprimé, et c'est pas mal,
00:32:17 la liberté d'expression, même celle-là.
00:32:21 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:32:24 Arrêtez le temps, effectivement.
00:32:26 Alors arrêtez le temps, on s'arrête, on arrête un tout petit peu le temps.
00:32:29 Par rapport à la Suisse, le tribunal fédéral suisse,
00:32:32 écoutez, ça c'est quand même une histoire qui vaut son pesant, vraiment.
00:32:36 Alors là, j'étais quand...
00:32:39 quand Esteban Rania m'a envoyé cette information,
00:32:43 je me suis dit, non, c'est une fake, c'est une fake. Pas du tout, pas du tout.
00:32:46 Alors voilà, la cour d'appel de Bâle,
00:32:48 il y a eu, vous savez, une justice suisse,
00:32:51 donc le tribunal fédéral,
00:32:53 la décision de la cour d'appel de Bâle avait réduit,
00:32:56 en 2021, la peine d'un homme reconnu coupable de viol,
00:32:59 donc il avait été...
00:33:01 Mais, mais, alors qu'est-ce qui se passe ?
00:33:03 Eh bien le tribunal avait revu sa peine à la baisse,
00:33:06 c'était trois ans de prison, dont 18 mois fermes,
00:33:09 et six ans d'interdiction du territoire.
00:33:12 Parce que, effectivement, la durée du viol a été jugée courte.
00:33:17 Voyez, c'est-à-dire que si le viol avait duré, par exemple,
00:33:21 30 minutes, une heure, c'est quand même terrible.
00:33:25 Mais 11 minutes. Alors la durée du viol a duré 11 minutes.
00:33:28 Ah, ben ça change tout, quand même.
00:33:30 Vous pouvez pas condamner un violeur de la même manière,
00:33:34 s'il dure une heure ou deux heures, ou même 45 minutes,
00:33:38 que comme le condamner quand il a 11 minutes.
00:33:41 Évidemment, non, ça dure moins longtemps.
00:33:43 Donc il faut... Mais alors, dites-moi, cher magistrat,
00:33:47 suisse, un viol, c'est pas un viol ?
00:33:49 Une violence n'est pas une violence,
00:33:51 une saloperie n'est pas une saloperie.
00:33:53 Non, non, non, non, non, non, ça dépend.
00:33:55 Ça dépend le temps que vous mettez à faire cette saloperie.
00:33:58 C'est intéressant, hein.
00:33:59 C'est vrai que la Suisse a inventé le coucou-cloque, hein,
00:34:02 a inventé la montre.
00:34:03 Donc on comprend, on comprend.
00:34:05 Alors, c'est génial, parce que le violeur va venir avec sa montre,
00:34:09 et pendant qu'il viole, il va regarder sa montre,
00:34:11 il dit "Ah bon, 10 minutes, ça va, je suis dans les temps,
00:34:14 ça va très très bien, bon, je vais pas dépasser", voilà.
00:34:17 Ce sont les violeurs avec montre.
00:34:20 C'est très intéressant, vraiment.
00:34:22 Donc le comportement de la victime, on s'en fout.
00:34:25 Le comportement, les traumatismes que ça va laisser à la victime,
00:34:30 on s'en fout.
00:34:31 Ce qui compte, c'est le temps, voilà.
00:34:33 On va mesurer les peines en fonction du temps.
00:34:35 C'est à vous.
00:34:36 Si vous portez 40 coups de couteau, il faut pas s'arrêter là.
00:34:38 Si vous portez 40 coups de couteau, bon, c'est pas bien.
00:34:41 Si vous en portez que 10 ou 5,
00:34:43 bon, écoutez, on va revoir votre peine.
00:34:45 Intéressant, intéressant la justice en Suisse.
00:34:48 Est-ce que ça va être exporté, ça ?
00:34:51 Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:34:53 Dites-le.
00:34:54 Oui, et vous savez qui a dit ça ?
00:34:59 C'est pas Renaud.
00:35:00 Ça, c'est l'Assemblée Nationale qui le dit au Sénat.
00:35:03 Alors, le Sénat, comme vous le savez,
00:35:05 avait voté il y a trois semaines, les chers sénateurs,
00:35:09 la suppression de l'aide médicale d'État.
00:35:11 Et bien, l'Assemblée Nationale n'est pas du tout d'accord.
00:35:14 Pas du tout d'accord.
00:35:16 Les députés macronistes sont alliés aux députés Nupes, d'ailleurs, et autres,
00:35:21 pour dire "on n'est pas d'accord".
00:35:23 Parce que la mesure prévoyée par le Sénat,
00:35:25 à la place de l'AME, l'Aide Médicale d'État,
00:35:28 vous savez, pour tous les immigrés,
00:35:30 d'une aide médicale d'urgence,
00:35:31 qui ne concernerait plus que la prise en charge
00:35:34 de la biloxie et du traitement des maladies graves
00:35:36 et des douleurs aigües, des soins liés à la grossesse,
00:35:39 des vaccinations réglementaires et des gamins de médecine préventive.
00:35:42 C'est-à-dire, on diminuait, on rétrécissait le champ d'application.
00:35:48 Voilà.
00:35:49 Et bien, alors on a dit "pas question, pas question,
00:35:52 on ne fera pas ça, etc."
00:35:54 Voilà.
00:35:55 Donc, la gauche a unanimement dénoncé la mesure sénatoriale,
00:36:00 supprimer l'aide médicale d'État serait dangereux médicalement,
00:36:03 absurde économiquement, indigne moralement,
00:36:05 estimait le chef du groupe PS, Boris Vallaud.
00:36:09 Voilà.
00:36:10 Alors, c'est pas, écoutez, on se prononce, on se prononce pas,
00:36:14 nous, vous savez, nous sommes les citoyens,
00:36:16 il y a nos représentants, là, au Sénat,
00:36:18 nos représentants à l'Assemblée Nationale.
00:36:20 Alors, qu'est-ce qu'il faut faire par rapport au coût
00:36:23 d'un certain nombre d'immigrants clandestins ?
00:36:26 Parce que, très bien d'accueillir,
00:36:28 mais on accueille encore une fois où, jusqu'où, jusqu'à où,
00:36:31 et on paye combien, sachant que plusieurs milliards d'euros sont en jeu ?
00:36:36 Et bien, voilà.
00:36:37 C'est très intéressant, en tout cas, de voir,
00:36:40 je ne dirais pas le fossé,
00:36:42 mais en tout cas, vraiment la différence
00:36:46 entre le Sénat, qui se veut un peu plus, je dirais, répressif,
00:36:51 ou en tout cas, un peu plus réagissant,
00:36:54 et l'Assemblée Nationale, qui, elle, n'en a pas question.
00:36:57 Et vous voyez, en tout cas, il y a de nouvelles majorités.
00:37:00 Voilà, les macronistes et la gauche peuvent se retrouver,
00:37:04 mais pas avec l'Assemblée Nationale.
00:37:06 Non, l'Assemblée Nationale, il n'en est pas question.
00:37:08 Voilà, c'était notre chapitre "Vive la démocratie".
00:37:13 Vive ces gens qui reviennent vers nous tous les 5 ans
00:37:16 ou tous les 6 ans pour se faire élire.
00:37:18 Vive ces gens qui prennent leurs décisions
00:37:20 sans qu'ils nous expliquent pourquoi et comment.
00:37:23 Tout ça va pour le mieux dans le meilleur des mondes,
00:37:27 dans la romance sur Isère, dans la Drôme et ailleurs.
00:37:32 - On va se retrouver dans un instant sur ce radio-après.
00:37:36 Les infos de 13h pour le Face à Face exceptionnel
00:37:39 aujourd'hui avec le journaliste d'investigation Frédéric Ploquin.
00:37:42 Vous pourrez lui poser toutes les questions que vous souhaitez
00:37:44 au 0826 300 300, comme d'habitude.
00:37:47 Et puis, vous pouvez réagir.
00:37:48 On est en direct sur YouTube et sur Facebook.
00:37:51 Vous postez votre commentaire et nous, on transmet les questions
00:37:53 à André Bercoff ou à notre invité du jour,
00:37:55 0826 300 300, la page Facebook de Sud Radio,
00:37:58 la page YouTube de Sud Radio.
00:38:00 D'ailleurs, on vous remercie, vous êtes de plus en plus nombreux
00:38:02 à nous rejoindre sur les réseaux sociaux.
00:38:04 A tout de suite sur Sud Radio.
00:38:06 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états,
00:38:09 midi 14h. André Bercoff.
00:38:11 Avec Terre de France.fr,
00:38:13 le premier site d'articles français et patriotes.
00:38:15 Terre de France.fr,
00:38:16 le premier site d'articles français et patriotes présente
00:38:19 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:38:23 Le face à face.
00:38:25 - 13h03 sur Sud Radio, nous sommes ensemble jusqu'à 14h avec aujourd'hui
00:38:28 Frédéric Ploquin qui vient nous voir, journaliste d'investigation
00:38:31 et auteur de ce nouveau livre "Les réseaux secrets de la police,
00:38:34 loge d'influence et corruption", c'est aux éditions du Nouveau Monde.
00:38:37 Bonjour Frédéric Ploquin.
00:38:38 - Bonjour à vous.
00:38:39 Alors, Frédéric Ploquin, première question shakespearienne,
00:38:43 ce n'est pas "to be or not to be",
00:38:45 mais vous finissez votre livre en disant,
00:38:47 sur la post-face,
00:38:49 n'oubliez pas que les policiers sont gardiens de la paix
00:38:52 et qu'ils doivent s'en souvenir.
00:38:55 Mais est-ce qu'ils ne sont pas d'abord forces de l'ordre ?
00:38:58 Parce qu'ils ont été forces de l'ordre et c'est intéressant,
00:39:00 scématiquement, de voir maintenant qu'on les appelle gardiens de la paix.
00:39:03 Est-ce que l'ordre ne vient pas avant la paix ?
00:39:05 Et peut-être le conditionne.
00:39:07 - En réalité, gardiens de la paix, c'est un mot très très ancien,
00:39:10 encore plus ancien je pense que forces de l'ordre.
00:39:12 C'est ce qu'ils ont été au départ, on les appelait comme ça
00:39:15 et je trouve que c'est un très beau nom, ça sonne bien,
00:39:17 gardiens de la paix, c'est magnifique.
00:39:18 Quand on garde la paix, on peut faire face à des armes,
00:39:22 on peut faire face à des gens qui veulent briser la paix,
00:39:24 on peut faire face à des coups de canon.
00:39:26 Gardiens de la paix, ça ne veut pas dire bise-nours dans son coin,
00:39:29 ça ne veut pas dire qu'on est désarmé,
00:39:31 c'est pas parce qu'on garde la paix qu'on est désarmé.
00:39:33 Quand on veut maintenir la paix quelque part,
00:39:35 il vaut d'ailleurs mieux être assez dissuasif et assez armé,
00:39:37 parce que sinon ça ne fonctionne pas.
00:39:39 - Qui veut la paix prépare la guerre.
00:39:40 - Absolument, la dissuasion c'est ça.
00:39:42 En gros l'idéal, ce serait que les policiers soient suffisamment dissuasifs
00:39:46 pour que les délinquants ne passent pas à l'acte.
00:39:48 Mais on n'en est pas là.
00:39:50 - La nature humaine fait que des délinquants,
00:39:52 il y en a et qu'ils ne se laissent pas impressionner,
00:39:55 tous les délinquants ne se laissent pas impressionner par la guerre et la paix,
00:39:58 qu'ils soient armés ou non.
00:40:00 - On le constate, c'est clair.
00:40:01 Frédéric Bloquet, alors, votre livre est très intéressant
00:40:04 parce que, en fait, c'est un livre d'historien, je dirais,
00:40:07 autant que journaliste d'investigation.
00:40:09 Vous, ça fait 40 ans que vous suivez la police,
00:40:13 ses institutions, ses hiérarchies, ses affaires, etc.
00:40:17 et vous en parlez.
00:40:19 Et c'est très intéressant parce que,
00:40:21 on va d'ailleurs inventorier un certain nombre de gens,
00:40:24 que les gens connaissent de nom en tout cas,
00:40:26 parce qu'ils ont apparu, mais vous en parlez
00:40:28 et vous montrez un peu.
00:40:29 Alors, vous allez, je veux dire comme ça,
00:40:31 vous allez des mousquetaires de la firme,
00:40:34 on va en parler de la firme Sarkozy notamment,
00:40:36 à la sex-connexion en passant par les Barouins, les Bauer,
00:40:40 les Juillets, les Pasquois bien sûr,
00:40:43 les Guéants, etc., les Valls, et puis autres.
00:40:47 Mais, il y a quand même deux lignes rouges,
00:40:52 je veux dire, qui apparaissent,
00:40:54 et pour ceux qui ne savent pas, c'est intéressant,
00:40:56 et vous dites que justement, c'est pas du tout complotiste, loin de là.
00:41:00 "Les réseaux secrets de la police",
00:41:02 et je rappelle que le sous-titre, c'est "Loges, influence et corruption".
00:41:07 Alors, parlons un peu, qu'est-ce qui fait,
00:41:09 est-ce que c'est depuis toujours, qu'il y a des liens aussi forts,
00:41:12 à droite, à gauche et ailleurs, entre la police et la franc-maçonnerie ?
00:41:16 - Déjà, vous dire que, effectivement, ce livre, c'est le fruit,
00:41:19 comme vous l'avez dit, de 40 ans d'enquête.
00:41:21 C'est-à-dire que, ça fait 40 ans que pour la presse,
00:41:24 je suis l'activité, l'actualité de la place Beauvau,
00:41:27 que donc, j'ai eu l'occasion d'approcher tous les ministres de l'Intérieur,
00:41:30 depuis Gaston Deferre, jusqu'à Gérald Darmanin,
00:41:34 en passant par Charles Pasquoie, Manuel Valls...
00:41:37 - Vous les avez tous connus ?
00:41:39 - Je les ai tous connus, tous approchés, tous fréquentés.
00:41:41 Et c'est vrai que, ça fait 40 ans que je prends des notes,
00:41:43 j'ai déjà publié un certain nombre de livres,
00:41:45 notamment sur la police judiciaire,
00:41:47 mais ce livre-là, sur la véritable histoire des réseaux de la place Beauvau,
00:41:52 n'avait jamais été fait.
00:41:54 Et donc, je me suis dit, je peux le faire,
00:41:56 j'ai suffisamment d'éléments, j'ai suffisamment d'interlocuteurs
00:41:59 qui me confirment les choses,
00:42:01 pour parler de choses sûres et certaines et vérifiées.
00:42:06 Et à partir de là, quand on aborde sous cet angle-là,
00:42:10 un portrait de la place Beauvau,
00:42:12 on a affaire, c'est un véritable polar en réalité,
00:42:15 parce qu'il y a des luttes d'influence,
00:42:17 parce qu'il y a des guerres pour les médailles,
00:42:19 pour les promotions en permanence,
00:42:21 et j'ai voulu raconter ce polar de la place Beauvau,
00:42:23 la face cachée.
00:42:24 - C'est un système, c'est un système très organisé, très...
00:42:27 - Absolument.
00:42:28 - En fait, les policiers,
00:42:32 ça dépend du point de vue en place,
00:42:34 si on se perd du point de vue des ministres et des politiques,
00:42:36 les ministres, ils arrivent,
00:42:37 quand la gauche arrive au pouvoir,
00:42:38 je démarre le livre avec ça,
00:42:39 en 1981, avec François Mitterrand,
00:42:42 il y a une énorme méfiance de la police,
00:42:44 ils n'ont pas de contact dans la police,
00:42:45 ils ne savent pas sur qui s'appuyer.
00:42:46 Donc qu'est-ce qui va se passer ?
00:42:47 - Ils n'ont pratiquement aucun contact dans la police.
00:42:49 - C'est plus que ça, c'est que François Mitterrand,
00:42:51 ça fait 30 ans ou 40 ans qu'il est dans l'opposition,
00:42:53 et qu'il se méfie de la police plus qu'autre chose.
00:42:55 Et d'ailleurs, il va confier sa protection rapprochée à des gendarmes,
00:42:59 tellement il se méfie de la police, à l'époque, François Mitterrand.
00:43:02 Mais ce qui est intéressant, c'est de constater que son ministre de l'Intérieur,
00:43:05 le premier Gaston Defer, puis ensuite Pierre Jox,
00:43:08 il va falloir qu'il crée, qu'il se crée,
00:43:10 parce que pour gérer la place Beauvau, il faut avoir des...
00:43:12 - Des réseaux.
00:43:13 - Il faut avoir des cadres qui vous sont fidèles, d'une certaine manière,
00:43:16 parce que sinon, vous êtes coupé de tout,
00:43:18 vous n'avez aucune information,
00:43:19 et toutes les décisions que vous allez prendre
00:43:21 ne seront pas nécessairement appliquées.
00:43:23 Donc il faut pouvoir s'appuyer sur une équipe solide.
00:43:27 Donc le premier réflexe de la gauche à l'époque,
00:43:29 ça va être d'aller chercher des cadres du côté du Grand Orient de France.
00:43:33 Donc il y a deux grandes loges maçonniques, en gros,
00:43:36 il faut vous expliquer.
00:43:37 - Une grande loge nationale de France, GNLF.
00:43:39 - GNLF, d'un côté, qui est plutôt conservatrice,
00:43:42 et qui rassemble plutôt un peu l'élite, on va dire, des cadres.
00:43:46 Et puis de l'autre côté, le Grand Orient de France,
00:43:49 qui lui, est plutôt progressiste,
00:43:51 et qui rassemble tous ceux qui sont attachés à l'idée de République.
00:43:55 - Non, alors justement, et là vous répondrez à ma question,
00:43:58 c'est intéressant, pourquoi tout de suite les loges ?
00:44:00 Est-ce que les loges sont organisées de manière à ce qu'on dit,
00:44:02 là on aura un vivier de gens fidèles ?
00:44:04 C'est intéressant, pourquoi la Franc-Maçonnerie ?
00:44:06 - C'est exactement, disons que la Franc-Maçonnerie,
00:44:10 quand vous êtes vous-même, vous connaissez la Franc-Maçonnerie,
00:44:13 quand vous êtes ministre, comme Manuel Valls par exemple,
00:44:15 à un moment donné, et que vous cherchez des cadres fidèles,
00:44:18 c'est vrai que c'est le réflexe naturel,
00:44:20 parce qu'il y a une fraternité en Franc-Maçonnerie,
00:44:22 vous savez, on s'appelle frères entre soi,
00:44:25 donc à partir du moment où vous avez des liens de fraternité qui s'établissent,
00:44:29 vous pouvez avoir des liens de confiance derrière,
00:44:32 et puis vous avez aussi des certitudes sur les engagements idéologiques,
00:44:36 le fait que ces individus que vous allez recruter
00:44:38 soient un peu structurés idéologiquement,
00:44:40 qu'il y ait des notions d'histoire.
00:44:42 Parce qu'en réalité, les policiers qui rentrent en Franc-Maçonnerie,
00:44:45 si on parle d'abord des bons côtés, des bons effets des choses,
00:44:48 qui se cultivent, c'est qu'eux-mêmes,
00:44:51 le policier, vous savez, il est très isolé socialement.
00:44:55 Encore plus aujourd'hui qu'il y a 40-50 ans,
00:44:58 quand vous êtes flic, c'est compliqué.
00:45:00 Parce que vous êtes en but à tout un tas d'ennemis,
00:45:02 vous êtes détestés par plein de gens,
00:45:04 évidemment, il y a une majorité silencieuse en France
00:45:08 qui a confiance dans sa police,
00:45:11 ça ressort de tous les sondages,
00:45:13 mais à côté de ça, vous avez quand même certains groupuscules,
00:45:16 vous avez les terroristes qui veulent tuer des policiers
00:45:18 parce qu'ils incarnent la République,
00:45:19 vous avez ceux qui, à l'extrême-gauche,
00:45:21 professent la détestation de la police,
00:45:23 et puis vous avez les criminels,
00:45:25 pour qui les policiers sont tout simplement des empêcheurs de tourner en rond.
00:45:28 Donc à partir de là, et surtout depuis d'ailleurs la vague terroriste de 2015,
00:45:32 le policier, socialement, il ne peut pas se confier à n'importe qui.
00:45:36 Vous avez bien compris qu'aujourd'hui,
00:45:39 quand il rentre dans son HLM,
00:45:41 parce que les policiers, ils n'habitent pas forcément dans les quartiers chics,
00:45:43 ce sont des gens du peuple comme tout le monde...
00:45:45 - Des policiers aussi qui ne disent pas qu'ils sont fils de policier ou filles de policier.
00:45:48 - C'est exactement ce que j'allais dire,
00:45:50 c'est que vous rentrez chez vous, vous évitez de dire aux voisins que vous êtes flic,
00:45:53 vous dites à vos enfants de ne pas trop dire le métier du papa ou de la maman
00:45:58 quand ils vont à l'école.
00:46:00 Donc à partir de là, vous sentez bien qu'il y a un isolement,
00:46:02 et que moi j'analyse d'abord ça comme ça,
00:46:04 les loges franc-maçonnes permettent justement de se sociabiliser,
00:46:08 et de se retrouver avec des gens de confiance,
00:46:11 à qui on peut dire "oui, moi je suis policier".
00:46:13 - Et juste pendant ce temps-là, cette relation presque fraternelle,
00:46:18 on peut le dire en tout cas, entre la police et la franc-maçonnerie,
00:46:21 date de... il y a longtemps ?
00:46:23 - Écoutez, la franc-maçonnerie a démarré en France, sous Napoléon,
00:46:27 avec les militaires, l'armée.
00:46:29 - D'accord.
00:46:30 - Et donc, quelques années plus tard,
00:46:34 ces loges franc-maçonnes ont essémé d'abord dans la gendarmerie,
00:46:38 qui était une branche de l'armée,
00:46:40 et ensuite dans la police.
00:46:42 Pourquoi est-ce que les policiers et les gendarmes sont autant attirés
00:46:45 par la franc-maçonnerie ?
00:46:46 C'est que ce sont des univers hyper hiérarchisés.
00:46:48 Et finalement, c'est un peu comme l'univers dans lequel ils travaillent.
00:46:51 C'est un premier élément, c'est hiérarchisé.
00:46:53 Deuxièmement, les francs-maçons vénèrent d'une certaine manière la République,
00:46:57 et donc ce sont les gardiens aussi des remparts de la République,
00:47:01 les policiers.
00:47:02 - Laïcité.
00:47:03 - Laïcité aussi, ça c'est le côté du Grand Orient,
00:47:05 du côté de la GLNF c'est un peu différent,
00:47:07 mais il y a toujours cette idée de discipline.
00:47:09 Donc les policiers s'y retrouvent,
00:47:12 et puis ça leur sert aussi aux cadres de la police,
00:47:15 notamment ça leur sert de filet de sécurité.
00:47:17 Parce que pendant longtemps en France,
00:47:19 on a quand même eu des cohabitations dures,
00:47:24 ou bien des changements de régime assez fracassants,
00:47:28 avec une éviction totale, immédiate,
00:47:30 de l'intégralité des cadres de la police
00:47:32 qui servaient le pouvoir précédent.
00:47:34 - On voit que c'est le système des dépouilles,
00:47:36 on n'a pas confiance en eux, on va les remplacer par nos fidèles.
00:47:38 - Je me souviens très bien d'avoir vécu le passage
00:47:40 entre Charles Pascua et Pierre Jox,
00:47:42 et puis ensuite de nouveau, à l'inverse,
00:47:45 entre Pierre Jox et Charles Pascua,
00:47:47 et à chaque fois on fait le ménage,
00:47:49 et là vous avez des cadres qui étaient en première ligne,
00:47:51 et qui se retrouvent un peu au placard,
00:47:54 on appelle ça, on placardise les grands flics.
00:47:56 Et là celui qui s'accarte au syndicat,
00:48:01 s'accarte dans un parti politique,
00:48:03 et un pied en franc-maçonnerie,
00:48:06 a plus de chances de ne pas se retrouver à la rue,
00:48:08 ou du moins de ne pas séjourner trop longtemps au placard.
00:48:10 Donc ça aide aussi, dans ces moments-là difficiles,
00:48:13 et vous avez, ce que je raconte,
00:48:15 ce que je trouve intéressant d'ailleurs,
00:48:17 c'est que la franc-maçonnerie transcende les clivages politiques.
00:48:19 C'est-à-dire que vous avez des hommes de droite
00:48:21 qui ont aidé des hommes de gauche, et vice-versa,
00:48:23 parce que, à cause, grâce à la fraternité au loger.
00:48:27 Donc vous avez parfois des choses incompréhensibles pour le novice,
00:48:30 "Ah tiens, lui finalement, il ne se retrouve pas
00:48:32 dans un placard si pourri, etc."
00:48:34 Et en fait, l'explication que vous trouvez à un post-sérioriste,
00:48:38 c'est ça, c'est qu'il a été sauvé par un frère
00:48:41 qui n'était pas forcément de la même obédience que lui,
00:48:43 mais au-dessus des grandes loges, il y a des fraternels.
00:48:45 - Donc en fait, on voit très très bien l'importance quand même
00:48:48 de la franc-maçonnerie et des loges dans la police.
00:48:52 - C'est vraiment historique.
00:48:54 - Et ce qui est intéressant, alors ça c'est un des côtés,
00:48:56 on va parler de la corruption, parce qu'elle existe aussi,
00:48:59 mais je voudrais qu'on s'attarde,
00:49:01 parce que votre livre est très intéressant,
00:49:03 dans les portraits que vous tracez,
00:49:05 enfin tous ces gens, parce qu'il y en a qui lui,
00:49:07 Michel Barouin, bien sûr, grand vénérable d'ailleurs de la franc-maçonnerie.
00:49:12 - Juste un instant sur l'histoire de Michel Barouin,
00:49:15 elle est extraordinaire, c'est pour ça que j'en ai fait un chapitre.
00:49:18 C'est quand même au départ un policier.
00:49:20 - Ah oui, on va juste, je vous arrête,
00:49:22 on va en parler après une petite pause.
00:49:24 - Ah, si vous voulez.
00:49:25 - On a teasé l'affaire, c'est l'histoire d'un policier
00:49:28 avec qui il va arriver des choses absolument extraordinaires.
00:49:30 - On tease sur Barouin, c'est vrai.
00:49:31 - C'est l'art du teasing, restez bien avec nous.
00:49:33 Sur Sud Radio, on va parler justement de cette fameuse histoire de Michel Barouin.
00:49:36 A tout de suite sur Sud Radio.
00:50:00 - Mais alors, la police,
00:50:02 elle est dans ce sacré état aussi, on en parle avec Frédéric Bloquin,
00:50:06 qui est un peu le joint-ville de la police,
00:50:08 l'Ernest Lavis des forces de l'ordre ou des forces de sécurité,
00:50:12 les réseaux secrets de la police aux éditions du Nouveau Monde.
00:50:15 Et effectivement, on avait commencé juste avant d'aborder Michel Barouin.
00:50:20 Alors, racontez-nous, parce que c'est une histoire, un portrait assez étonnant.
00:50:25 - Quand on suit le parcours de Michel Barouin,
00:50:27 il est né en 1930, après il va se retrouver effectivement aspiré par la guerre d'Algérie.
00:50:33 Et il y a une grande partie des réseaux de la police qui vont naître à l'occasion de la guerre d'Algérie,
00:50:37 où il y a cette fracture entre les OS et les non-OS.
00:50:41 Lui va plutôt être recruté pour aller combattre l'OS par les gaullistes.
00:50:46 Mais la grande particularité, c'est qu'ensuite il devient commissaire de police.
00:50:49 Il est commissaire de police et il rentre à la DST,
00:50:52 puis au renseignement généraux.
00:50:54 Donc, il rentre dans les services de renseignement.
00:50:56 Et là, son patron ne trouve pas de meilleur job
00:51:04 que de l'envoyer faire de l'entrisme au sein de la franc-maçonnerie.
00:51:08 - D'accord, il n'était pas franc-maçon à l'époque de Michel Barouin.
00:51:12 - Non, justement, au départ il ne l'est pas.
00:51:14 On lui demande, en gros, le patron des renseignements généraux lui dit
00:51:17 "moi j'ai besoin d'avoir des infos sur ce qui se passe au Grand Orient de France",
00:51:20 c'est-à-dire l'obédience plutôt progressiste,
00:51:22 qui n'est pas du côté du pouvoir,
00:51:24 pour voir ce qui se trame et ce qu'on raconte et ce qui se dit.
00:51:27 Lui, il prend son boulot très au sérieux, très à cœur,
00:51:30 il fait de l'entrisme au Grand Orient de France,
00:51:32 mais il en fait tellement bien de l'entrisme,
00:51:35 il fait des notes, il pond des notes, il renseigne sur ce qui se passe,
00:51:38 mais il va tellement loin qu'il finit par adhérer,
00:51:41 et ce que je trouve extraordinaire dans son parcours,
00:51:43 c'est qu'il va devenir plus tard, lui-même, grand maître du Grand Orient de France.
00:51:46 C'est extraordinaire, c'est un flic qui est chargé d'infiltrer une obédience,
00:51:50 qui en devient le patron,
00:51:53 il va ensuite avoir une carrière époustouflante et assez extraordinaire,
00:51:58 parce qu'il va se retrouver PDG de patron de la garantie mutuelle des fonctionnaires,
00:52:02 donc il y a une espèce d'organe qui brasse énormément d'argent,
00:52:06 et il va en plus être impliqué, mettre un pied dans la France-Afrique,
00:52:11 et commencer à développer ses affaires en Afrique,
00:52:13 où là, en Afrique, évidemment j'en parle aussi pas mal dans le livre,
00:52:17 mais rien ne se trame à l'époque, à la grande époque de la France-Afrique,
00:52:22 rien ne se trame hors des loges maçonniques.
00:52:25 - C'est énorme.
00:52:26 - Et les classiques de la scène politique africaine ont été invités à rejoindre notamment la GLNF.
00:52:33 - Ils sont tous francs-maçons.
00:52:34 - Ils sont tous francs-maçons, et si vous ne l'êtes pas,
00:52:37 il est difficile à l'époque de faire des affaires en Afrique noire.
00:52:40 Donc c'est une des clés, et il va, Michel Barouin, mourir de manière absolument...
00:52:45 qui est le père de François Barouin d'ailleurs, qui a failli succéder à Jacques Chirac,
00:52:49 il va mourir dans des conditions pas tout à fait élucidées,
00:52:54 puisqu'il est à bord d'un avion avec les principaux cadres de la garantie mutuelle des fonctionnaires,
00:53:00 et que l'avion finit par tomber.
00:53:03 Non, ce qu'on sait c'est qu'il y avait un peu d'eau dans le réservoir d'essence,
00:53:07 donc le doute est permis sur le fait que la France-Afrique à l'époque
00:53:13 était un gâteau très convoité, et qu'il est possible qu'il soit tombé sur des ennemis.
00:53:19 - Frédéric Bloquin, qui parmi les dizaines que vous avez connues, enfin 40 ans,
00:53:27 qui a marqué le plus, ou parmi ceux qui ont marqué le plus,
00:53:32 et qui incarnaient véritablement la fonction à Place Beauvau,
00:53:36 le siège du ministère de l'Intérieur, je le rappelle.
00:53:39 Les deux ministres qui ont le plus marqué les policiers,
00:53:44 c'est Charles Pasquoie d'un côté et Pierre Jox de l'autre.
00:53:47 - Charles Pasquoie à droite, Pierre Jox à gauche.
00:53:51 - D'abord ils sont restés très longtemps tous les deux,
00:53:54 parce qu'ils ont tous les deux fait deux séjours à Place Beauvau,
00:53:57 mais ensuite parce qu'ils ont vraiment imprégné leur marque.
00:54:02 - C'est quoi leur personnalité, leur Pasquoie ?
00:54:05 - Dans le livre je reviens sur l'histoire du SAC,
00:54:11 le service d'action civique qui avait été un service d'ordre
00:54:15 créé pour protéger le général de Gaulle à l'époque contre les menées de l'OAS.
00:54:20 Service d'ordre qui a été constitué à la fois de policiers,
00:54:24 le SAC avait en gros un correspondant à chaque commissariat de France,
00:54:29 et quand un homme politique, quand un gaulliste se promenait,
00:54:33 se déplaçait sur le territoire, il fallait assurer un peu sa sécurité.
00:54:37 C'était un service d'ordre un peu parallèle,
00:54:41 qui a eu la particularité de comporter aussi bien des flics
00:54:45 que des grands voyous de l'époque.
00:54:47 - Parce qu'il y avait une habitation assez sulfureuse du SAC.
00:54:50 - C'était un mélange des genres, il y avait des grands voyous,
00:54:53 parce qu'il fallait des gens costauds, des gens solides,
00:54:55 à l'époque les collages d'affiches dans les rues,
00:54:57 c'était pas comme aujourd'hui, ça se passait à coup de bâton,
00:55:00 c'était des flics et voyous qui étaient à l'intérieur de la même organisation,
00:55:03 c'est pour ça que je le rappelle, parce que c'est un réseau très particulier.
00:55:07 Et Charles Pasquoie, on a été un des fondateurs.
00:55:10 Donc lui, quand il arrive place Beauvau, il a plusieurs viviers dans lesquels il puise,
00:55:16 il y a évidemment le SAC, puisqu'il l'a lui-même créé,
00:55:19 il y a également la franc-maçonnerie, puisqu'il va s'appuyer sur la GLNF,
00:55:23 pour davantage que sur autre chose.
00:55:25 Et puis là, la particularité de Charles Pasquoie,
00:55:29 il a toujours double jeu, avec lui il y a toujours une seconde bande,
00:55:32 il y a aussi le milieu corse.
00:55:34 Mais le milieu, quand je dis milieu, c'est au sens large,
00:55:36 c'est-à-dire les policiers corses, à qui il confie des missions parfois un peu parallèles.
00:55:40 - Oui, la Corse a eu un rôle très important.
00:55:43 - Pour Charles Pasquoie, je veux dire, Charles Pasquoie ne recevait personne à son cabinet,
00:55:46 moi je m'en souviens très bien, les syndicalistes,
00:55:48 c'était nécessairement de la charcuterie corse qui leur était servi.
00:55:52 Donc la corsitude était extrêmement présente au ministre de l'Intérieur.
00:55:55 - Oui, vous dites, vous commencez...
00:55:56 - Et c'est l'un des grands réseaux de l'époque.
00:55:58 - Mais vous dites, Frédéric Bloquin, je rappelle, c'est intéressant,
00:56:01 celui qui coché les bonnes cases, corse, maçon, parisien et membre du RPR,
00:56:05 a longtemps été gagnant.
00:56:07 - Voilà, à l'époque de Charles Pasquoie, c'est clair que si on coché les quatre cases,
00:56:10 on était sûr d'avoir la bonne promotion, d'avoir le bon poste,
00:56:14 et peut-être de se voir confier des missions,
00:56:16 pas forcément très orthodoxes, mais Charles Pasquoie, voilà,
00:56:19 avait toujours une main dans l'officieux, une main dans l'officiel,
00:56:23 et il a toujours été amateur de diplomatie parallèle.
00:56:28 Et après, Pierre Jox, lui c'est autre chose,
00:56:32 c'est le deuxième ministre de l'Intérieur nommé par François Mitterrand,
00:56:36 qui lui va incarner une certaine rigueur, l'autorité,
00:56:39 c'est quelqu'un qui pratique l'autorité,
00:56:42 et qui va notamment prendre une décision absolument inouïe dans l'histoire de la police,
00:56:46 c'est qu'il va interdire les bars dans les commissariats.
00:56:49 Je rappelle qu'à l'époque, c'était open bar,
00:56:52 moi j'y allais, je me souviens très bien,
00:56:55 on était au pastis, on était au vin rouge,
00:56:58 il y avait des bars, dans tous les commissariats,
00:57:01 et dans tous les services de police, y compris les services de police judiciaire,
00:57:04 il y avait le bar, c'était comme ça, c'était un lieu où on se retrouvait,
00:57:07 et donc lui il va faire fermer ces bars,
00:57:09 donc ça va effectivement déranger une génération,
00:57:12 et en même temps, ça va un peu assainir quelque part,
00:57:15 et ça va peut-être limiter, en tout cas,
00:57:18 après lui, il n'y aura plus ces figures de poivreaux,
00:57:22 qu'on voyait sortir en uniforme des commissariats,
00:57:25 comme moi j'en ai connu, il n'y a plus ça,
00:57:28 dans chaque commissariat, il y avait un représentant du sac et un poivreau,
00:57:31 c'était un peu ça l'idée.
00:57:34 - Et alors, après une petite interruption,
00:57:38 nous allons parler d'autres figures,
00:57:41 comme Alain Bauer, qu'on voit comme Alain Juvier,
00:57:44 et surtout, on va parler de ce qui est devenu aujourd'hui,
00:57:47 effectivement, la police, par rapport à celle que vous avez connue
00:57:50 dans ces années 80, 90, 2000.
00:57:53 - Et puis il faut aussi évoquer les dérives, les dérives douteuses
00:57:56 de la franc-maçonnerie, dont j'ai décrit les bons côtés,
00:57:59 mais on pourrait peut-être aussi parler des dérapages, de quelques dérapages.
00:58:02 - Eh bien on va en parler tout de suite, après cette petite pause.
00:58:06 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:58:09 appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
00:58:12 - Ici Sud Radio,
00:58:23 les Français parlent au français,
00:58:26 les carottes sont cuites,
00:58:29 les carottes sont cuites.
00:58:32 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:58:35 - 13h30 sur Sud Radio, on est toujours dans ce Face à Face
00:58:38 aujourd'hui avec Frédéric Ploquin, qui vient nous voir pour son nouveau livre
00:58:41 "Les réseaux secrets de la police, loges, influences et corruption",
00:58:44 c'est aux éditions du Nouveau Monde. - Alors on a parlé, Frédéric Ploquin,
00:58:47 des bons côtés, effectivement, des loges et de la franc-maçonnerie,
00:58:50 en fonction de la façon dont la police y trouvait,
00:58:53 effectivement, des réseaux, en tout cas des gens assez fidèles,
00:58:56 structurés, une idéologie, que ce soit
00:58:59 à gauche avec le Grand Orient
00:59:02 et à droite avec la Grande Loge Nationale de France,
00:59:05 enfin les conservateurs, enfin, il n'y a pas que ça
00:59:08 quand même dans la franc-maçonnerie, quand même quand on fait des réseaux,
00:59:11 il y a les conflits d'intérêts, et puis il y a la corruption, il y a quand même tout ça.
00:59:14 Vous en parlez dans votre livre, d'ailleurs. - Absolument,
00:59:17 moi je vous ai parlé jusqu'à présent des bons côtés,
00:59:20 ce qui hisse globalement le policier vers le haut,
00:59:23 mais la franc-maçonnerie peut aussi faire glisser le policier vers le bas.
00:59:26 Vous allez comprendre tout de suite pourquoi.
00:59:29 À partir du moment où vous êtes dans une ville de province,
00:59:32 pas forcément à Paris, mais mettons, allez, on va prendre la pire des situations,
00:59:35 vous êtes en poste sur la côte d'Azur dans les années 90,
00:59:38 vous êtes franc-maçon et vous êtes flic. - C'est la pire des situations,
00:59:41 je pense. Vous êtes franc-maçon et vous êtes flic,
00:59:44 et puis au sein de la loge, vous côtoyez
00:59:47 un juge d'instruction, qui a des affaires sensibles
00:59:50 en cours, un homme politique
00:59:53 qui est maire d'une petite commune voisine, qui a peut-être des problèmes de corruption,
00:59:56 des hommes d'affaires en tout genre,
00:59:59 et à un moment donné, soit vous êtes très solide
01:00:02 et vous résistez, vous dites non à tout le monde,
01:00:05 soit au gré, au fil
01:00:08 des dîners qui suivent les réunions maçonniques qu'on appelle les agapes,
01:00:11 au moins un petit coup, on se paie une bonne bouffe, etc.,
01:00:14 au gré de ces moments de détente, vous vous assouplissez,
01:00:17 votre système de défense
01:00:20 baisse et s'affaiblit, et vous finissez
01:00:23 par dire oui, ou par dire, par répondre à quelqu'un
01:00:26 "il n'y a pas de problème, je vais aller me renseigner, je vais regarder, tu veux savoir ?"
01:00:29 - Donnez-moi un exemple, une mécanique, comment marche la mécanique ?
01:00:32 - C'est simple, savoir si on est sûr
01:00:35 et coûte, savoir si une perquisition va avoir lieu, savoir si le dossier
01:00:38 avance ou n'avance pas, c'est essentiel
01:00:41 quand on est pris dans les filets de la justice et de la police.
01:00:44 Donc vous allez avoir un coup d'avance, et on a vu
01:00:47 à Marseille un certain nombre de policiers,
01:00:50 renseignés peut-être malgré eux, parce que c'était un frère qui appelait,
01:00:53 et le frère avait des fréquentations un peu douteuses,
01:00:56 et finalement les informations de la police arrivaient carrément au grand banditisme.
01:00:59 - Eh oui ! - C'est pas très bon !
01:01:02 - On peut dire, il y a eu quand même des moments
01:01:05 où des policiers rencontraient des gens du grand banditisme dans des loges,
01:01:08 et pas des agapes. - D'abord oui, il y a eu des loges
01:01:11 très poreuses, où c'était pas forcément très bien
01:01:14 protégé, mais il y a surtout des amis d'eux, c'est-à-dire qu'à partir du moment
01:01:17 où vous avez dans la loge quelqu'un qui est un brasseur, qui fournit
01:01:20 je dis n'importe quoi, mais en alcool tous les bars
01:01:23 de Marseille, et que cette personne fréquente
01:01:26 tous les jours des grands bandits,
01:01:29 ça va aller très vite, c'est très poreux, et quand vous êtes dans des villes comme ça,
01:01:32 où tout se sait qu'ils sont presque des villages,
01:01:35 ça va trop vite, et vous vous laissez entraîner. Après,
01:01:38 vous avez aussi plus classiquement, dans les figures des Ripoux,
01:01:41 il n'y a pas du gain, c'est pas juste rendre service aux frères.
01:01:44 Et là, je raconte
01:01:47 des histoires notamment d'un enveloppe. - Il y a des enveloppes.
01:01:50 - Je raconte plusieurs histoires. - Donnez-moi un exemple.
01:01:53 - Par exemple, un policier qui était en poste à la brigade financière
01:01:56 à Paris, rue du Château-des-Rentiers, et qui a été
01:01:59 accusé, poursuivi, parce qu'en gros,
01:02:02 il sortait tout un tas d'éléments qu'il vendait
01:02:05 des fiches de recherche,
01:02:08 des éléments sur les fichiers. - Des greffes, par exemple, des témoignages ?
01:02:11 - Ou ne serait-ce que d'aller consulter les fichiers. Vous n'avez pas le droit
01:02:14 d'aller consulter les fichiers pour dire
01:02:17 à votre commanditaire "oui, il va se passer ça, il va se passer ça,
01:02:20 l'huile est claire, l'huile pas claire".
01:02:23 Déjà, on n'aura pas le droit. Normalement, les fichiers de police ne sont pas accessibles aux citoyens.
01:02:26 Donc, ce policier-là, ce commissaire, carrément,
01:02:29 il facturait à la consultation des fichiers,
01:02:32 il gardait même beaucoup de traces papiers
01:02:35 dans son tiroir, et il a fini par tomber.
01:02:38 Pour moi, l'histoire la plus marquante
01:02:41 sur laquelle je reviens dans le livre, je ne sais pas si les auditeurs
01:02:44 se souviennent de l'affaire ELF. C'était la grande affaire.
01:02:47 - La fameuse ELF, c'est la France-Afrique. - C'est la France-Afrique, c'est la fameuse affaire
01:02:50 qui faisait trembler l'Élysée, la République, etc. - Rappelons ce qu'était ELF
01:02:53 à l'époque. - ELF, c'était le groupe pétrolier français
01:02:56 qui était implanté, effectivement, en Afrique. C'était le carrefour de toutes les valises
01:02:59 occultes, du financement occulte de la classe politique française.
01:03:02 C'était ELF. - Oui, rappelons, c'est-à-dire qu'en fait, on faisait
01:03:05 des surfacturations qui retournaient dans les caisses des partis politiques.
01:03:08 - Il y avait ça, et puis il y avait aussi l'argent qui arrivait tout simplement aux blacks d'Afrique,
01:03:11 les malettes africaines, les fameuses malettes.
01:03:14 Il y avait deux juges d'instruction, dont Eva Jolie,
01:03:17 qui enquêtaient là-dessus, et ils n'arrivaient pas,
01:03:20 personne ne parlait, etc. Puis à un moment donné,
01:03:23 il y a une perquisition qui s'avère fructueuse, on récupère
01:03:26 chez un des principaux ténors du groupe
01:03:29 ELF, qui était Corse, on récupère
01:03:32 des documents qui sont placés sous scellés à la brigade financière
01:03:35 à Paris. Ces documents,
01:03:38 évidemment, à l'époque, on ne fait pas de copie immédiatement, mais il y a donc
01:03:41 un petit carton scellé, comme ça, qui est essentiel, et qui va probablement
01:03:44 faire basculer l'affaire ELF et permettre
01:03:47 probablement de mettre en examen des hommes politiques et de
01:03:50 démontrer des choses. Et bien, ce petit carton va magiquement
01:03:53 et miraculeusement disparaître de la brigade financière
01:03:56 une nuit, un soir, un week-end.
01:03:59 On a eu beau chercher, on n'a pas compris comment il y avait eu des fractions.
01:04:02 Il n'y a pas eu des fractions en réalité. Pourquoi ? Parce que le
01:04:05 carton est parti de l'intérieur, et
01:04:08 on a 99% de chance pour que ce soit
01:04:11 la bonne hypothèse. C'est en gros un policier qui,
01:04:14 grâce au réseau de la franc-maçonnerie, en l'occurrence
01:04:17 de la GLF, a accepté de rendre ce petit service
01:04:20 et de sauver la pompe à finances
01:04:23 ELF pour le compte de ses camarades.
01:04:26 Et des histoires comme ça, il y en a plein. Donc on peut
01:04:29 déraper. Après, le dernier chapitre du livre, je ne sais pas si vous l'avez vu,
01:04:32 mais c'est carrément le dérapage sommital.
01:04:35 Ça raconte l'affaire Attenor.
01:04:38 L'affaire Attenor, c'est l'histoire d'un policier
01:04:41 des renseignements généraux, qui prend sa retraite,
01:04:44 qui n'a jamais été un foudre de guerre, jamais été
01:04:47 quelqu'un d'exceptionnel, mais qui a travaillé quand même... - Qui a fait sa carrière
01:04:50 - Toute sa carrière en renseignements généraux.
01:04:53 C'est un petit bonhomme, comme ça, qui ne paye pas de mine et il va se retrouver
01:04:56 dans sa loge, qui s'appelle la loge Attenor,
01:04:59 et il va se retrouver pris. - C'est GLNF ?
01:05:02 - À l'époque, c'était GLNF et ensuite c'est devenu...
01:05:05 ça a été rattaché à la GLAMF.
01:05:08 Une troisième obéissance.
01:05:11 Mais donc, toujours est-il que dans cette loge Attenor,
01:05:14 il se fait approcher par un de ses frères,
01:05:17 qui se trouve être très impliqué dans
01:05:20 l'affaire de coach, de coaching, etc., qui a beaucoup
01:05:23 de contacts dans les lieux d'affaires, et il se met à rendre des services,
01:05:26 à accepter des missions, qui en gros reviennent
01:05:29 à aller intimider un tel, à aller voler le sac à main d'une telle,
01:05:32 pour déstabiliser des gens. Donc il se met à faire des petites missions
01:05:35 comme ça, moyennant finances. - Des missions de voyous, ça s'appelle.
01:05:38 - Hein ? - Des missions de voyous. - Ah, des missions de voyous. Et lui, l'ancien
01:05:41 policier, il se prend un peu pour je sais pas qui,
01:05:44 pour Superman, et tout d'un coup, il y a toutes
01:05:47 ces limites, toutes ces barrières qui tombent, et il se met à recruter
01:05:50 des petits gardes-barrières de la DGSE, à qui
01:05:53 il confie des missions, en leur faisant croire qu'il s'agit d'aller lutter contre le Mossad,
01:05:56 etc. Eux, ils y croient. Ils croient, ils voient la promotion, etc.
01:05:59 Sauf qu'en réalité, c'est pas du tout ça. Il s'agit de servir des intérêts
01:06:02 privés. Et à un moment donné,
01:06:05 une patrouille de police va démasquer,
01:06:08 va interpeller deux de ces individus
01:06:11 dans un immeuble de la région parisienne, au pied d'un immeuble
01:06:14 dans une voiture avec des cagoules et des armes sur la main,
01:06:17 des armes sur les genoux, et ils s'apprêtaient probablement à les tuer.
01:06:20 À les tuer, quelqu'un, pour le compte
01:06:23 de ce commentaire-là. Et en creusant,
01:06:26 donc là, la loge explose, l'affaire explose, tout le monde
01:06:29 est démasqué, ils nient longtemps, puis après ils sont confondus
01:06:32 par les faits, et là on remonte quand même jusqu'à
01:06:35 au moins un assassinat. Un vrai assassinat.
01:06:38 C'est-à-dire qu'en gros, on a éliminé quelqu'un
01:06:41 qui n'avait pas remboursé une autre personne,
01:06:44 ces personnes s'étaient plaintes, on avait fait appel à la petite loge.
01:06:47 Donc c'était une espèce d'officine qui était capable
01:06:50 en gros d'assumer toutes sortes
01:06:53 de missions parallèles. - Oui, ça peut déraper très très très profondément.
01:06:56 - Donc là, c'est l'extrême. C'est l'extrême, évidemment.
01:06:59 Je termine là-dessus pour montrer jusqu'où ça peut aller.
01:07:02 J'appelle ça les loges folles, d'ailleurs, dans ce chapitre,
01:07:05 là c'est vraiment de la folie, il n'y a pas eu que cette...
01:07:08 - Oui, mais Frédéric Bloquin, en fait, vous avez regardé tout ça,
01:07:11 mais c'est très difficile. Comment résister à la tentation, heureusement ?
01:07:14 Il y a beaucoup de gens honnêtes, et ne généralisons jamais,
01:07:17 bien sûr, que ce soit dans n'importe quelle profession.
01:07:20 Mais ça doit être assez dur quand il y a un pouvoir,
01:07:23 effectivement un pouvoir, et qu'on sait certaines choses, de résister à la tentation,
01:07:26 soit de monnayer,
01:07:29 soit de dire "oui, mais je veux bien avancer dans ma carrière
01:07:32 dans une condition que..." etc.
01:07:35 Il y a toutes les histoires, ça date de 10 000 ans.
01:07:38 Le pouvoir, l'ambition, l'envie,
01:07:41 le lucre, etc.
01:07:44 - Bah, écoutez, oui, il y a des personnes qui sont plus ou moins structurées,
01:07:47 qui ont plus ou moins des barrières personnelles
01:07:50 solides, et qui résistent, ou qui résistent pas
01:07:53 à la part du gain, du luxe,
01:07:56 il y a un certain nombre de grands flics qui se sont tombés parce qu'ils aimaient les beaux costumes,
01:07:59 et qu'ils avaient la cinquantaine,
01:08:02 et qu'ils regrettaient le temps où ils étaient approchés par des minettes,
01:08:05 et qu'ils se laissaient donc convaincre par des voyous d'accepter
01:08:08 la bonne compagnie. Ça, ça existe, on a des profils comme ça.
01:08:11 - Bien sûr. - Et puis vous avez aussi une autre forme
01:08:14 de corruption, de dérapage
01:08:17 pas forcément prévisible, où vous servez
01:08:20 un homme politique, parce que vous le vénérez, parce que...
01:08:23 Je pense à Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy, il a créé des fidélités inouïes
01:08:26 dans la police, et je crois qu'il y a un certain nombre de policiers
01:08:29 qui étaient prêts à tout pour lui. Sauf que...
01:08:32 Donc il a créé son écurie, lui il a monté, il a créé...
01:08:35 - Les trois mousquetaires dont vous parlez, Guéant et... - Absolument, il a créé son
01:08:38 écurie en s'appuyant sur Charles Pasquoie, qui lui a
01:08:41 légué ses premiers contacts, donc effectivement,
01:08:44 Gaudin, Guéant, etc.,
01:08:47 et forcés de constater que ces personnes l'ont servi
01:08:50 totalement aveuglément, jusqu'à
01:08:53 être mis en examen eux aussi,
01:08:56 et à se retrouver aux portes de la prison. Donc c'est possible aussi que
01:08:59 l'aveuglement, que la fidélité à un homme politique
01:09:02 se termine mal, et la plupart,
01:09:05 malheureusement, pas tous, mais la plupart de ceux qui ont
01:09:08 servi vraiment Nicolas Sarkozy dans sa conquête de pouvoir
01:09:11 en tant que flic, d'abord au ministre à l'intérieur, puis ensuite quand il est parti
01:09:14 à l'Élysée, la plupart ont fini malheureusement pour eux mis en examen
01:09:17 et pour certains incarcérés, et d'autres vont être encore jugés.
01:09:20 Parce que, voilà,
01:09:23 la barrière... - Mais ça, on dit que c'est plutôt la fidélité,
01:09:26 l'adoration, enfin, que la part du Guéant... - Oui, c'est ça, c'est ce que j'appelle
01:09:29 les écuries politiques, mais ça peut aller très très loin,
01:09:32 je veux dire, vous pouvez servir jusqu'à, au-delà
01:09:35 du nécessaire, et au-delà même, en l'occurrence, au-delà de la loi
01:09:38 si on en croit, les mises en examen des uns et des autres.
01:09:41 - Et alors justement, enfin, c'est, on se dit, c'est un voyage
01:09:44 vraiment, je le recommande, c'est un voyage à travers effectivement
01:09:47 tous ceux qui se sont succédés, en tout cas à travers la
01:09:50 hiérarchie de la place Beauvau, etc.
01:09:53 Il y a quelque chose, alors oui, vous parlez de la
01:09:56 sex-connection, vous en avez fleuré un peu, c'est quoi
01:09:59 plus la sex-connection, c'est quoi, c'est une manière de...
01:10:02 c'est-à-dire, voilà, promotion, on attire
01:10:05 par les jolies filles, etc. - Exactement, mais là, c'est l'histoire
01:10:08 d'un grand flic qui a eu le tort de tomber
01:10:11 amoureux d'une jeune flic
01:10:14 qui était en poste dans un bureau pas très loin
01:10:17 de lui, qui était à l'époque, qui avait le grade
01:10:20 d'officier, qui rêvait d'être commissaire de police
01:10:23 bon, lui, il va complètement
01:10:26 déraper par aveuglement, par amour
01:10:29 - Vous êtes fou d'amour, c'est ça - Il va lui dire "mais ça tombe bien"
01:10:32 - Faut relire "Syndicon" - En gros, l'histoire, c'est "ça tombe bien ma chérie,
01:10:35 c'est moi qui préside le jury des commissaires de police, donc si tu veux, je peux peut-être te donner
01:10:38 les sujets", c'est ça l'histoire, il va lui donner
01:10:41 il va l'aider, il va la coacher, mais il va faire plus que la coacher, il aurait pu la coacher
01:10:44 simplement, mais il va faire plus que ça, et donc à partir
01:10:47 de là, ça va être démasqué parce que la policière en question
01:10:50 il se trouve qu'elle a des frères qui habitent dans le nord de la France
01:10:53 qui ont des ennuis avec la justice pour des histoires de trafic de stupe
01:10:56 donc il y a des écoutes, et là, on l'entend dire "mais moi je vais être
01:10:59 commissaire de toute façon", bon bref, ça déclenche une affaire
01:11:02 inouïe, finalement, et
01:11:05 ce grand flic va tomber de son pied des stalles
01:11:08 c'était lui qui avait en charge la réforme de la police judiciaire
01:11:11 excusez-moi du peu, et voilà, il commet cette erreur
01:11:14 majeure, il commet cette bourde majeure
01:11:17 et il va se retrouver
01:11:20 bon ben, aux portes de la justice
01:11:23 en tout cas il va perdre son poste
01:11:26 le jury, le concours même
01:11:29 des commissaires va être annulé, ils vont tous être obligés
01:11:32 de le repasser, ça va aller très loin.
01:11:35 - C'est assez dingue, et alors justement on arrive au stade
01:11:38 aujourd'hui on est en 2023, comme chacun sait
01:11:41 c'est pas un scoop, ce que je veux dire c'est qu'on parle beaucoup
01:11:44 de la police, et moi je me dis justement là qu'on sorte
01:11:47 peut-être des hiérarchies, qu'on parle de l'état de la police aujourd'hui
01:11:50 Frédéric Bloquin, que vous connaissez, c'est-à-dire
01:11:53 il y a quelque chose de frappant, en 2015, après le Bataclan, après Charlie Hebdo
01:11:56 tout ça, on applaudissait la police, aujourd'hui vous avez
01:11:59 effectivement une France qui dit "tout le monde adore la police"
01:12:02 une France qui dit "tout le monde hait la police"
01:12:05 "All cops are bastards" etc. Les clivages n'ont jamais été aussi forts
01:12:08 ça on le sait, et votre livre est un miroir
01:12:11 de cette France policière, mais comment c'est vécu
01:12:14 aujourd'hui ? Et on a l'impression, parce que nous avons eu
01:12:17 beaucoup de témoignages de policiers ici à Belcom dans tous les états
01:12:20 Sud Radio etc. Et vous avez la base qui dit
01:12:23 "oui mais les hiérarchies elles en ont rien à foutre de nous"
01:12:26 pour être un peu vulgaire
01:12:29 "ils ne s'occupent pas de nous, ils s'occupent de leur avancement, c'est tout ce qui les intéresse
01:12:32 c'est leur plan de carrière, et nous
01:12:35 justement, comme vous disiez, on est seul
01:12:38 il faut qu'on rase les murs, nos enfants, nos femmes
01:12:41 etc. Et vous avez vu tout ce qui se passe aujourd'hui
01:12:44 et puis les suicides de policiers etc. Est-ce qu'il n'y a pas une espèce
01:12:47 de basculement où on a l'impression
01:12:50 que la police, en tout cas, aux yeux d'un certain
01:12:53 nombre de gens dans les banlieues ou ailleurs, dans les cités, est devenue
01:12:56 un clan, qu'il faut combattre comme une autre clan ?
01:12:59 - Ça dépend du point de vue où on se place, mais effectivement
01:13:02 dans certaines cités, on considère que le policier
01:13:05 c'est la bande adverse, ça c'est clair aujourd'hui. Et malheureusement
01:13:08 l'État, on voit souvent dans ces quartiers les plus difficiles
01:13:11 des policiers sortis d'école, qui sont extrêmement
01:13:14 jeunes, qui sont à peine plus vieux que ceux qui sont en face
01:13:17 - On n'en voit pas des gens formés quoi ? - Ben voilà, c'est ça, c'est parce que
01:13:20 c'est pas forcément les postes les plus courus, je veux dire
01:13:23 10 ans dans ces banlieues difficiles, vous avez envie d'en partir, vous avez envie
01:13:26 de regagner votre région d'origine, donc vous partez
01:13:29 et vous êtes remplacé par des très jeunes, et donc vous avez beaucoup de
01:13:32 très jeunes policiers dans ces services très exposés
01:13:35 qui n'ont pas forcément été formés et qui se retrouvent
01:13:38 tout de suite tutoyés par la bande adverse
01:13:41 qui les considère effectivement comme une bande adverse, et c'est extrêmement compliqué
01:13:44 pour eux de ne pas rentrer dans ce jeu-là, parce qu'ils sont
01:13:47 là pour représenter la République, ils sont pas là pour combattre
01:13:50 au quotidien bande contre bande, c'est pas le but du jeu, mais
01:13:53 ils sont attirés
01:13:56 vers le bas par ceux d'en face, donc il y a ce problème-là.
01:13:59 Ensuite, effectivement, quand il y a des périodes
01:14:02 où le maintien de l'ordre est très difficile
01:14:05 vous avez à chaque fois qu'ils ressortent les fameux black blocs
01:14:08 les gens qui en gros font profession, n'existent que
01:14:11 par la haine anti-flic, enfin qui sont structurés par la haine anti-flic
01:14:14 cette haine elle existe aussi, il faut y faire face
01:14:17 et vous avez à côté de ça, vous avez raison de le pointer
01:14:20 une certaine hiérarchie qui se désintéresse
01:14:23 de ce qui se passe sur le terrain, qui ne connaît plus forcément
01:14:26 ses hommes, qui ne va plus faire la revue de troupes
01:14:29 et qui est enfermée dans son bureau pour faire des statistiques et des camemberts
01:14:32 pour satisfaire le préfet, qui doit satisfaire lui-même le ministre
01:14:35 il y a une espèce de spirale infernale
01:14:38 et finalement en bas de l'échelle, ce qui me frappe le plus
01:14:41 moi quand je discute, parce que je discute évidemment beaucoup avec les policiers
01:14:44 c'est plus une perte de sens
01:14:47 c'est quoi le métier qu'on fait, comment on va le faire
01:14:50 c'est pas une question de moyens, mais surtout à quoi on sert
01:14:53 et cette perte de sens, elle se traduit notamment
01:14:56 par des démissions, elle se traduit par des suicides
01:14:59 20, 30 par an, bon an, mal an
01:15:02 et c'est là où
01:15:05 et les loges franc-maçons et les syndicats J'y reviens sont utiles
01:15:08 c'est que ce sont les zédredons, ce sont les endroits
01:15:11 où on peut, les amortisseurs de cette perte de sens
01:15:14 c'est peut-être l'endroit où on peut se ressourcer
01:15:17 ou on peut essayer de... parce que mettez-vous à leur place
01:15:20 je sais pas si vous tiendriez, mais moi non plus
01:15:23 dans un commissariat, aller tous les jours ramasser la vie de la société
01:15:26 à la petite cuillère, sans savoir qui va aller vider la poubelle
01:15:29 c'est un peu ça l'histoire c'est compliqué
01:15:32 on va en parler juste après cette dernière petite pause
01:15:35 et puis on va essayer de tirer, non pas la morale, mais les enseignements de ce que ça dit sur la France
01:15:38 et puis on prendra vos réactions au 0826 300 300
01:15:41 et vos questions sur le Facebook Live et sur Youtube, à tout de suite sur Sud Radio
01:15:44 France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente
01:15:47 Ici Sud Radio
01:15:50 Les français parlent au français
01:15:53 Je n'aime pas la blanquette de veau
01:15:56 Je n'aime pas la blanquette de veau
01:15:59 Sud Radio Bercov dans tous ses états
01:16:02 Frédéric Blochel, le président de la France
01:16:05 La police dans tous ses états
01:16:08 Frédéric Blochel, la police dans tous ses états
01:16:11 Les réseaux secrets de la police, un livre très bien documenté
01:16:14 mais ce n'est pas par hasard, parlons de Frédéric Blochel
01:16:17 il connait la musique
01:16:20 Justement, il y a beaucoup de questions sur le Facebook Live
01:16:23 Estéban ?
01:16:26 On a une question de Marie-Josée Frédéric qui vous demande
01:16:29 dans une loge maçonnique, où va votre fidélité
01:16:32 avec les serments de la Franc-Maçonnerie et de la République
01:16:35 quand vous êtes policier ?
01:16:38 La première chose qu'on pourrait lui répondre, c'est que
01:16:41 l'idée républicaine est née dans la Franc-Maçonnerie
01:16:44 C'est une base, il faut le savoir
01:16:47 La République française a été portée
01:16:50 au début par la Franc-Maçonnerie
01:16:53 Donc à partir de là, quand vous rentrez en Franc-Maçonnerie
01:16:56 ce n'est pas quelque chose qui est contraire aux lois de la République
01:16:59 C'est même là que vous allez comprendre le métier de policier
01:17:02 Cela dit, une fois que vous avez dit ça
01:17:05 au sein des loges, le problème que je soulevais
01:17:08 tout à l'heure est bien réel, c'est qu'à un moment donné
01:17:11 vous avez un grand maître, un chef, c'est très hiérarchisé
01:17:14 et si celui qui est au-dessus de vous vous demande quelque chose
01:17:17 ou vous donne un ordre, ça va peut-être être
01:17:20 à un moment difficile de répondre
01:17:23 défavorablement à cette demande
01:17:26 et vous vous retrouvez en contradiction avec une autre demande
01:17:29 qui viendrait de votre hiérarchie policière
01:17:32 Donc effectivement, les conflits d'intérêts sont à mon avis légions
01:17:35 et seuls les plus solides y résistent
01:17:38 Oui, parce que ce qu'elle dit, je pense, notre auditrice
01:17:41 aussi par rapport à la République
01:17:44 c'est que quelquefois, effectivement, on apprend la République
01:17:47 mais quelquefois les intérêts de la collectivité
01:17:50 sont en contradiction avec certains intérêts particuliers
01:17:53 prennent le pas sur l'intérêt collectif
01:17:56 et que vous allez répondre à une demande individuelle
01:17:59 au détriment peut-être
01:18:02 de la loi, du secret, c'est surtout ça
01:18:05 du secret, parce que vous êtes tenu au secret quand vous êtes policier
01:18:08 donc si vous oubliez ce secret
01:18:11 ça peut vous pousser à la faute
01:18:14 Je crois que nous avons un auditeur
01:18:17 Il y a une autre question peut-être plus personnelle sur Frédéric
01:18:20 que vous, pour votre enquête
01:18:23 On peut dire que j'infiltre la police depuis 40 ans
01:18:26 On peut dire que je connais des centaines de policiers
01:18:29 que je peux vérifier mes informations
01:18:32 que j'ai effectivement approché pratiquement tous les patrons
01:18:35 de la fraternelle de la police depuis 40 ans
01:18:38 et que pour faire ce livre, j'ai été reçu
01:18:41 Je n'ai pas infiltré au sens où je ne me suis pas caché
01:18:44 d'ailleurs je ne peux pas me cacher, ils me connaissent tous
01:18:47 je ne suis pas identifié par les policiers
01:18:50 mais en revanche je suis allé au contact, je suis allé dans ces loges
01:18:53 pour comprendre comment ça fonctionnait et je suis surtout allé faire parler
01:18:56 des francs-maçonneries
01:18:59 On a Loïc qui nous appelle de Lourdes au 0826 300 300
01:19:02 Bonjour Loïc
01:19:05 Bonjour André, bonjour votre invité
01:19:08 J'ai deux petites questions en fait
01:19:11 Comme vous le dites, la franc-maçonnerie est très hiérarchique
01:19:14 comment les policiers intègres peuvent-ils faire leur travail
01:19:17 contre ces hiérarchies qui suivent les lois ?
01:19:20 On sait qu'il y a beaucoup de démissions et même de suicides dans la police
01:19:23 et ça se lie avec leur incapacité à enquêter librement
01:19:26 comme par exemple sur le trafic d'enfants
01:19:29 Alors pour la première question, effectivement
01:19:32 la hiérarchie fait partie de la culture des policiers
01:19:35 donc ils n'ont aucun mal à ça, ils se retrouvent chez eux en franc-maçonnerie
01:19:38 après c'est à eux de jongler entre les deux hiérarchies
01:19:41 surtout quand elles se croisent. Moi j'ai connu un brié des chefs
01:19:44 qui était en fonction à la préfecture de police de Paris
01:19:47 il était totalement inamovible, c'était le secrétaire du directeur
01:19:50 de la sécurité publique de tous les policiers en uniforme de Paris
01:19:53 sauf qu'il lui était supérieur en maçonnerie
01:19:56 Et donc ça crée en permanence des difficultés
01:19:59 Après les difficultés d'enquête dont vous parlez
01:20:02 faudrait qu'on rentre dans les détails
01:20:05 mais à priori c'est à partir du moment où la justice
01:20:08 commande une enquête
01:20:11 les policiers sont là pour obéir aux juges
01:20:14 d'ailleurs ils travaillent en enquête de police judiciaire
01:20:17 sous les ordres d'un juge d'instruction
01:20:20 En tout cas, ce qui est intéressant encore une fois dans ce livre
01:20:23 c'est que ça donne un miroir de la France Ouest
01:20:26 c'est Jean Coco qui disait "les miroirs qui réfléchissent"
01:20:29 Et l'état de la police, c'est ce que vous racontez effectivement
01:20:32 les rapports de la police avec la politique
01:20:35 les rapports de la police en conflit d'intérêts
01:20:38 c'est en ça que c'est tout à fait passionnant
01:20:41 Vous n'avez pas fait un livre blanc et noir
01:20:44 vous avez fait un livre qui connaît la réalité, la réalité est nuance et complexe
01:20:47 J'ai beaucoup de respect pour le métier de policier
01:20:50 donc effectivement je fais ces enquêtes avec respect
01:20:53 Merci Frédéric Bloquin
01:20:56 Merci à vous de m'avoir invité et bon après-midi
01:20:59 On rappelle ce livre "Les réseaux secrets de la police
01:21:02 et des corruptions" c'est aux éditions du Nouveau Monde
01:21:05 Demain vous retrouverez Alexis Poulin entre midi et 13h
01:21:08 André, vous revenez demain pour "La culture dans tous ses états"
01:21:11 Vous recevez Laurent Firod, je crois, le réalisateur du film "Le Monde d'après"
01:21:14 Tout de suite vous avez rendez-vous avec Brigitte Laé
01:21:17 Bon après-midi sur Sud Radio
01:21:21 Sud Radio Bercoff dans tous ses états, midi 14h
01:21:24 André Bercoff
01:21:27 le premier site d'articles français et patriote.

Recommandations