• il y a 5 mois
Avec Stéphane Bureau, journaliste ; Frédéric Rouvillois, essayiste, historien du droit, auteur de "Politesse et politique" publié aux éditions du Cerf.

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-07-01##

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News
Transcription
00:00:00Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:00:30Les LGBT, les LGBX, les YZ, tout ça là, tout ce qui change de truc là, qui veut changer de la nature, on ne veut pas de votre soutien pour la Palestine, on n'en veut pas.
00:00:44On refait d'entempérer, qui n'en fait pas ?
00:00:49Mais ça c'est aussi la guerre civile derrière.
00:00:51Nous sommes en guerre.
00:00:52Guerre, guerre, guerre. Je salue le président Macron qui vient de partir pour les Etats-Unis, entre les deux tours, parce qu'il faut consulter aussi ses alliés, il n'y a pas que l'Ukraine dans la vie, il y a aussi les élections françaises.
00:01:07Nous y sommes. Premier tour, hier, les résultats, grand déchirement chez les uns, grande joie chez les autres, etc.
00:01:18Les trois blocs encore, trois blocs ou deux blocs et demi ?
00:01:21Les politiciens, les experts se perdent en conjecture.
00:01:27On va essayer de décrypter tout ça avec vous.
00:01:31Et puis évidemment, on va aussi parler de ce formidable face-à-face Trump-Biden, magnifique.
00:01:37Donald Trump et Joe Robinette-Biden.
00:01:40Et on a vu que le Robinette fuyait, fuyait de plus en plus.
00:01:43Alors, que feront les démocrates ?
00:01:45Eh bien, écoutez, on va voir, mais on va en parler effectivement avec le journaliste canadien Stéphane Bureau.
00:01:51Beaucoup de choses à dire.
00:01:53Et en deuxième partie, après les perles, etc., les huées et les bravos,
00:01:59nous aurons Frédéric Rouvillois qui va parler d'un thème, écoutez, un peu douceur dans ce monde de brut.
00:02:05Il va parler des rapports entre politesse et politique.
00:02:09Comment ? Aujourd'hui, vous avez écouté à la télévision, un peu de politesse et politique, les émeutes, les violences.
00:02:15Mais oui, et oui, ça a existé, ça existe encore, politesse et politique.
00:02:19Et on en parle avec Frédéric Rouvillois.
00:02:22Eh bien maintenant, attachez vos ceintures, préparez-vous, on est parti !
00:02:52Et c'est parti. C'est parti pour quoi ? Eh bien le second tour.
00:02:56On est lundi, dimanche, on vous appelle à re-voter.
00:03:00Effectivement, les triangulaires, les heureux qui ont déjà été élus au premier tour,
00:03:06ils ne sont pas très nombreux, les autres, eh bien ça va être effectivement la grande bataille
00:03:12des, allez, ne disons pas magouilles, ne disons pas manœuvres,
00:03:16disons simplement négociations, marchandages.
00:03:20Voilà, évidemment pour le bien de la République, évidemment pour le bien du peuple,
00:03:24évidemment pour le bien de la France, voyons, voyons, on n'est là que pour ça.
00:03:27Et voilà, comment on va se désister ? Pour qui ? Pourquoi ?
00:03:31Déjà, les politiques l'ont dit, attention, on va se désister, les uns, pas question.
00:03:38Le grand danger, c'est l'extrême gauche, dit François-Xavier Benhamy,
00:03:41l'autre, eh bien c'est tout à fait le contraire, le grand danger, disent Gabriel Attal et tous les autres,
00:03:46c'est le rassemblement national, voilà.
00:03:48Chacun choisit ses ennemis principaux, mais qu'est-ce qui s'est passé
00:03:53et qu'est-ce qui risque de se passer et qu'est-ce qui est l'essentiel ?
00:03:56Vous savez, ici, on a question à tout, eh bien on va essayer de répondre et de décrypter.
00:04:07Mais écoutez Charles Trainet, il décrit la France telle qu'elle est,
00:04:10telle qu'elle est, non pas telle qu'on voudrait qu'elle soit, telle qu'elle est,
00:04:13telle qu'on voudrait qu'elle soit, telle qu'on voudrait qu'elle soit,
00:04:16et qu'est-ce qu'on entend ?
00:04:18Eh bien oui, c'est ce qu'on a entendu hier à Lyon, à Paris, un peu partout,
00:04:22le soir à l'annonce des résultats, eh bien on va en parler, ça a bien bien pétaradé,
00:04:28vous allez me dire comme d'habitude, oui mais enfin, ça prend quand même un certain rythme
00:04:35et une certaine sonorité et je dois dire que c'est de plus en plus important.
00:04:40Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:04:42Alors d'abord quand même, on l'a beaucoup dit, 70% presque des Français qui m'ont revoté,
00:04:48qui m'ont voté, on avait tellement dit c'est fini, ils sont l'automautomisé,
00:04:52ils s'en fichent, ça n'a plus aucune importance, et puis c'est les vacances,
00:04:56bientôt les gens sont désintéressés, 70% d'inscrits qui sont allés aux urnes,
00:05:02eh bien c'est quand même pas mal, ça veut pas dire que, eh oui,
00:05:06les Français ne se détournent pas, ne se dégoûtent pas, ne sont pas dégoûtés de la politique,
00:05:11c'est quand même pas mal parce que, attention hein, attention, ce que l'on a fait voir, pas mal.
00:05:16Alors résultat, eh bien on a vu, le ARN 33,14, le nouveau Front populaire 27,49,
00:05:26Ensemble 20,74, les LRUDF-DVD 10, voilà, puis les autres 1,5 etc.
00:05:34Sauf que si on regarde un tout petit peu les chiffres, un tout petit peu,
00:05:37on se penche un peu là-dessus, qu'est-ce qu'on voit ?
00:05:40Primo, que le Rassemblement national fait en 2024 12 millions d'électeurs,
00:05:46ça veut dire 3 fois plus qu'en 2022, 3 fois plus qu'en 2022.
00:05:52En pourcentage, ils étaient 18,7% en 2022, 34% en 2024.
00:05:59Alors qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi ? Pourquoi ce parti que Sèvres-Versailles traite de fasciste,
00:06:06de les heures les plus sombres de notre histoire, on rappelle Vichy, d'ailleurs Mediapart,
00:06:11ce sera le premier gouvernement, Mediapart, un journal en principe sérieux,
00:06:16a dit, vous savez, si le Rassemblement national a la majorité absolue,
00:06:21ce sera le premier gouvernement depuis Vichy et le maréchal Pétain.
00:06:26Et voilà, on revient à la réduction ad hitlerum, qui marchait très bien,
00:06:31apparemment ça marche un peu moins bien.
00:06:33Le nouveau Front populaire, eh bien il a fait aussi un beau score,
00:06:37il a fait pratiquement 28%, ce qui est un très beau score,
00:06:41ça veut dire qu'il a effectivement une véritable assise.
00:06:45Et alors c'est intéressant, parce que quand vous regardez la carte de France,
00:06:49sur les départements, etc., la France rurale, la France périphérique,
00:06:53l'ERN est en tête partout.
00:06:55Et où le Front populaire est en tête ?
00:07:00Eh bien à Paris, comme par hasard, le Front populaire, en Ile-de-France,
00:07:04et puis dans les grandes villes, alors il y a, voilà,
00:07:07il y a les macronistes d'un côté, le nouveau Front populaire de l'autre,
00:07:11et un peu de LR qui garde des choses.
00:07:14Alors qu'est-ce qu'on a vu ? On va essayer d'analyser ça.
00:07:18D'abord, il faut quand même rappeler que place la République à Paris,
00:07:22c'est très intéressant, alors il y a des milliers de gens qui sont venus
00:07:26protester contre, effectivement, les Français qui ont voté l'Assemblée nationale,
00:07:32et ça donnait ça. Écoutez.
00:07:42Voilà, c'était donc, on a écouté, voilà,
00:07:46la Palestine, Israël, Palestine, Israël, Palestine, attendez,
00:07:50mais je ne comprends pas, on n'est pas à Gaza, là,
00:07:52on n'est pas en Israël,
00:07:54on n'est pas en Jordanie,
00:07:56c'était le premier tour des élections françaises,
00:08:01alors pourquoi Israël, Palestine ?
00:08:04Je ne sais pas, je ne sais pas,
00:08:06peut-être qu'il y a des gens, comme ils faisaient un peu d'ouïe,
00:08:09ils se sont dit, bon, on est peut-être du côté des rives du Jordan, hein,
00:08:12from the river to the sea,
00:08:14allez, on est du côté de la Méditerranée,
00:08:16il fait un peu chaud, bien on va s'exciter,
00:08:19c'est-à-dire que voilà,
00:08:21l'importation a bien marché,
00:08:23donc Gaza est à Paris,
00:08:25et on en discute,
00:08:27et surtout, on célèbre.
00:08:29Et puis alors, là, c'est plus attendu,
00:08:31et c'était pas mal non plus, écoutez.
00:08:45Alors, nos passaran, nos passaran,
00:08:47c'est quoi nos passaran ?
00:08:49C'était le cri de Dolores Ibaruri,
00:08:52l'une des très grandes figures de la résistance espagnole,
00:08:55des républiques espagnoles,
00:08:57lors de la guerre terrible de 1936 en Espagne,
00:09:01pour s'opposer aux troupes, eux fascistes vraiment,
00:09:04du général Franco et de ses alliés,
00:09:06Hitler et Mussolini.
00:09:08Et c'était le grand cri de ralliement
00:09:10des républicains espagnols,
00:09:12nos passaran.
00:09:13Et voilà que aujourd'hui,
00:09:15nous sommes en 2024,
00:09:17où nous ne voyons pas de général Franco,
00:09:19nous ne voyons pas de Hitler,
00:09:21nous ne voyons pas de Mussolini,
00:09:23mais ça ne fait rien, on rejoue.
00:09:25Vous savez, c'est Karl Marx, le grand Karl Marx,
00:09:27qui disait que l'histoire se joue d'abord en tragédie,
00:09:29et puis ça se renouvelle en farce.
00:09:31Et là, c'était magnifique.
00:09:33Vous aviez tous les gens moulés avant,
00:09:35tous les gens moulés avant,
00:09:37qui faisaient de la résistance.
00:09:39Oui, vraiment, à moindre frais.
00:09:41Mais enfin, voilà, c'était ça.
00:09:43Sur les plateaux, et puis sur les plateaux aussi,
00:09:45sur les plateaux de télévision, comme vous le savez,
00:09:47ou de chaînes en continu, ou ailleurs,
00:09:49et bien évidemment, on discutait bon train,
00:09:53chacun se vantant de sa victoire,
00:09:55et les autres en disant
00:09:57« Oui, mais vous, vous n'êtes pas comme les autres. »
00:09:59Et oui, vous n'êtes pas comme les autres.
00:10:01Écoutez, par exemple, Raquel Garrido.
00:10:05« J'aime pas la France et j'aime le Hamas. »
00:10:07Je pense que vous n'avez pas à mourir.
00:10:09Oui ou non ! Parce que maintenant, ça suffit les conneries
00:10:11que vous dites. Vous êtes en train de mentir
00:10:13à la France entière.
00:10:15Non, bien sûr que je termine, parce que c'est honteux.
00:10:17Vous n'avez pas fait 50% ce soir,
00:10:19Mme Lavallette.
00:10:21Vous allez arrêter de raconter des conneries.
00:10:23Vous allez arrêter de mentir. C'est pas Trump, ici.
00:10:25C'est pas les Etats-Unis, c'est la France.
00:10:27Merci.
00:10:29C'est pas Trump, c'est vrai.
00:10:31Honnêtement, c'était d'un autre niveau, Trump.
00:10:35Mais bon, c'était Raquel Garrido
00:10:37qui se présente et qui emballe l'otage,
00:10:39mais qui peut gagner,
00:10:41et je le lui souhaite, bien sûr, face à
00:10:43la députée LR, Laure Lavallette.
00:10:45C'était sur BFM, hier.
00:10:47Mais, quelque chose,
00:10:49on va essayer encore d'aller
00:10:51un peu plus loin. Alors, il y a eu, évidemment,
00:10:53des gens qui ont été battus,
00:10:55battus au premier tour, éliminés.
00:10:57Jérôme Cahuzac,
00:10:59Damien Abad,
00:11:01Jean Messia,
00:11:03et puis, il va y avoir
00:11:05alors, les désistements, parce qu'on ne parlait
00:11:07plus que de ça, hier. Alors, hier,
00:11:09c'était parti, c'était la foire
00:11:11magnifique, le café du commerce
00:11:13à l'échelle nationale.
00:11:15Et alors, on lui dit, voilà, il faut se désister,
00:11:17Loïc Signor va probablement
00:11:19se dister pour Louis Boyard,
00:11:21et puis ailleurs. Donc,
00:11:23désistement. Et puis, par exemple, François-Xavier
00:11:25Bellamy, lui, il dit, ah non, non, le danger
00:11:27qui guette notre pays, aujourd'hui, c'est l'extrême-gauche,
00:11:29dit le LR,
00:11:31François-Xavier Bellamy.
00:11:33Voilà, chacun, effectivement, cherche son chat
00:11:35et chacun a son ennemi.
00:11:37Mais, il y a une chose que je voudrais poser, c'est-à-dire
00:11:39qu'on dit aux gens,
00:11:41voilà, c'est très simple, il y a une consigne,
00:11:43alors, on a le droit de donner des consignes,
00:11:45mais, franchement, vous croyez,
00:11:47encore, que les Français
00:11:49et qu'un peuple
00:11:51va suivre aveuglément
00:11:53après tout ce qui lui reste
00:11:55encore, ce peuple.
00:11:57Qu'est-ce qu'il lui reste ? Voter, une fois,
00:11:59tous les cinq ans. Voilà ce qu'il lui reste.
00:12:01Ou tous les six ans avant, etc.
00:12:03Il lui reste quoi ?
00:12:05Puisque le référendum s'est terminé depuis 2005,
00:12:07on a montré, on s'est assis dessus,
00:12:09le référendum de 2005, donc terminé.
00:12:11Ça va faire 20 ans qu'il n'y a plus un référendum en France.
00:12:13Donc, ils ont le choix.
00:12:15Vous croyez vraiment, vraiment,
00:12:17quels que soient les gens, à droite,
00:12:19à gauche ou ailleurs,
00:12:21qu'ils ne vont pas essayer de voter selon leurs convictions ?
00:12:23Vous pensez vraiment
00:12:25que ce sont devenus des Playmobiles,
00:12:27des espèces de robots, sans aucune
00:12:29espèce de conviction ?
00:12:31Qu'est-ce que ça veut dire, ce désistement ?
00:12:33Vous ne pouvez pas dire, enfin, en France, si vous êtes démocrate,
00:12:35mais la moindre des choses,
00:12:37eh bien, écoutez, les Français, vous choisissez.
00:12:39Nous, on pense ce qu'on pense.
00:12:41Absolument.
00:12:43On vous dit ça. Maintenant, c'est à vous de choisir.
00:12:45Non, non, non, non ! Je ne recommande
00:12:47pas une voix pour celui-là !
00:12:49Pas une voix pour celui-là !
00:12:51Mais ce n'est pas votre voix !
00:12:53Bande de monopolisateurs !
00:12:55Bande de
00:12:57truqueurs de la parole !
00:12:59Bande de...
00:13:01Mais vraiment, de marionnettistes !
00:13:03Mauvais marionnettistes !
00:13:05Foutez la paix aux Français !
00:13:07Expliquez vos programmes,
00:13:09dites vos préférences, et laissez-les choisir !
00:13:11Ce désistement,
00:13:13cet appel au désistement,
00:13:15est obscène !
00:13:17Laissez-les choisir !
00:13:19Ce n'est pas des espèces...
00:13:21Mais vraiment, quel mépris ! Quel mépris pour les gens !
00:13:23Après, écoutez,
00:13:25occupez-vous en gens... Pourquoi
00:13:27on en est là ? Vous savez pourquoi on en est là ?
00:13:29Parce que vous leur donnez quoi comme horizon ?
00:13:31La hausse du prix du gaz depuis hier ?
00:13:33L'électricité ? Le pouvoir d'achat ?
00:13:35Vous leur parlez trois ans
00:13:37de Covid ? Vous leur parlez
00:13:39des retraites qui vont
00:13:41partir en fumée ? Ils voient ce que c'est que
00:13:43la dette ? Ils se disent, qu'est-ce qu'on va
00:13:45arriver ? Vous leur parlez réchauffement climatique ?
00:13:47Réfugiés climatiques ? Vous leur
00:13:49parlez Russie-Ukraine ? Vous leur parlez
00:13:51Proche-Orient ? Et vous laissez chaque
00:13:53communauté, ou chaque
00:13:55intégrisme, ou chaque extrémisme
00:13:57aller bon train
00:13:59un peu partout ? C'est ça que vous leur offrez ?
00:14:01Après vous leur dites, ah, désitez-vous
00:14:03pour ici ? Désitez-vous pour là ?
00:14:05Mais écoutez, rappelez-leur d'abord
00:14:07que vous êtes, la plupart d'entre
00:14:09vous, soumis à l'Union
00:14:11Européenne, puisque c'est la Commission
00:14:13Européenne qui décide de pratiquement
00:14:15tout aujourd'hui. Vous en avez parlé hier,
00:14:17vous avez entendu un mot sur l'Europe hier,
00:14:19un mot sur l'Union Européenne,
00:14:21un mot sur Ursula von der Leyen et ses
00:14:23amis qui viennent être réélus ?
00:14:25Mais enfin, écoutez, on parle
00:14:27de quoi ? On est en train de parler
00:14:29de quoi ici ? De rien !
00:14:31On est en train de parler de
00:14:33faux-semblants, on est en train de parler
00:14:35d'enfumage. C'est honteux,
00:14:37c'est honteux. Il y a des gens formidables
00:14:39parmi les politiques, ne faisant jamais
00:14:41de généralisation, il y a des gens qui
00:14:43essaient de garder un certain cap,
00:14:45mais les autres, mais qui sont prêts à
00:14:47vendre père et mère pour la petite
00:14:49place, pour la bonne soupe,
00:14:51pour les petits pots dans les petites soupes
00:14:53dont parlait le général de Gaulle. Enfin,
00:14:55c'est quand même grave
00:14:57que cette soirée vraiment
00:14:59électorale ait été placée pour le signe
00:15:01« Allez, allez, attendez, il faut que je garde ma place,
00:15:03alors si tu veux avoir ta place,
00:15:05il faut que tu échanges celle-là. »
00:15:07C'est quoi ? C'est les marchands
00:15:09du Temple ? C'est tout ce que vous
00:15:11avez trouvé comme métaphore pour
00:15:13donner aux Français un peu d'espoir ?
00:15:15Vous avez entendu parler d'espoir hier ?
00:15:17Vous avez entendu parler de quoi que ce soit ?
00:15:19Vous avez entendu parler de la nation ?
00:15:21Vous avez entendu parler de quoi ?
00:15:23Non, vous avez pas entendu.
00:15:25« Oui, je te fais ça, tu me fais ça,
00:15:27je vais échanger ça, je vais échanger ça. Allez,
00:15:29donne-moi le séné, je te donnerai la rhubarbe. »
00:15:31Mais c'est quand même
00:15:33scandaleux, scandaleux.
00:15:35Vous savez, les gens sont allés voter.
00:15:37Ce sont,
00:15:39et c'est la moindre des choses,
00:15:41mais ils l'ont fait à 70%.
00:15:43Et vous leur avez donné quoi
00:15:45hier ? Ils attendaient
00:15:47l'histoire. Vous leur livrez des anecdotes.
00:15:49C'est pas digne de vous.
00:15:51Et ce n'est pas digne de nous.
00:15:53On va marquer une courte
00:15:55pause sur Sud Radio et après cette
00:15:57pause, direction les Etats-Unis. On va
00:15:59revenir sur le débat qu'il y a eu dans la nuit de
00:16:01jeudi à vendredi entre Donald Trump et
00:16:03Joe Biden. Le journaliste canadien
00:16:05sera avec nous en direct. Stéphane
00:16:07Bureau, à tout de suite sur Sud Radio.
00:16:09Sud Radio
00:16:11Bercov, dans tous ses états,
00:16:13midi 14h. André Bercov.
00:16:15Ici
00:16:17Sud Radio.
00:16:19Les Français
00:16:21parlent au français.
00:16:23Les carottes sont
00:16:25cuites. Les carottes
00:16:27sont cuites. Sud Radio
00:16:29Bercov, dans tous ses états.
00:16:31Eh bien, aux Etats-Unis
00:16:33aussi, dans tous leurs états,
00:16:35surtout les démocrates en ce moment, après
00:16:37le remarquable
00:16:39face-à-face entre Donald Trump
00:16:41et Joe Biden. C'était
00:16:43jeudi soir pour
00:16:45nous et nous sommes
00:16:47heureux d'être en direct avec
00:16:49Stéphane Bureau, journaliste canadien
00:16:51et merci de cette levée
00:16:53tôt Stéphane. Vous êtes en direct
00:16:55de Montréal. Vous connaissez
00:16:57très bien les Etats-Unis.
00:16:59Dites-moi, c'était quand même
00:17:01moi, j'ai jeu de dire aussi, j'ai veillé
00:17:03j'ai regardé en 3h et 5h du matin
00:17:05et puis les
00:17:07réactions sur CNN et ailleurs
00:17:09c'était quand même assez épique.
00:17:11Vous y attendez à ça? Franchement,
00:17:13on savait où en était
00:17:15Joe Robinette Biden, mais à ce point?
00:17:17La réponse courte,
00:17:19oui. En fait, vous
00:17:21parliez d'un débat remarquable,
00:17:23je pense qu'il est par la surprise
00:17:25feinte ou non, qui a été
00:17:27celle des grands médias américains.
00:17:29Ils soudainement ont pris la mesure des
00:17:31dégâts. Or, je pense que ça fait des
00:17:33mois, sinon des années, que l'équipe de
00:17:35M. Biden le protège, fait en sorte qu'il n'est
00:17:37jamais exposé, qu'on ne l'entende
00:17:39pas en direct trop souvent.
00:17:41Probablement dans l'histoire récente,
00:17:43la présidence où il y a eu le moins de
00:17:45conférences de presse, il ne donne pas
00:17:47d'entrevue. Et ce
00:17:49débat, en fait, ils n'ont pas tellement
00:17:51eu le choix de le faire parce que
00:17:53la campagne ne va pas très bien. Donc,
00:17:55il se devait de faire un coup de poker.
00:17:57Alors, je ne sais pas qui a conseillé
00:17:59M. Biden de se prêter à l'exercice.
00:18:01C'est évidemment calamiteux.
00:18:03Mais il ne peut pas y avoir de surprise.
00:18:05Je reviens à ce que je vous disais tout à l'heure.
00:18:07Ce qui est surprenant, c'est la surprise
00:18:09exprimée dans les médias.
00:18:11Et je dirais presque la consternation.
00:18:13Parce qu'il y a le New York Times
00:18:15et tous les amis traditionnels du Parti
00:18:17démocrate, sinon de Joe Biden, qui disent
00:18:19pour le bien du pays,
00:18:21il ne doit plus se présenter.
00:18:23Ce sont les mêmes qui nous disaient, il y a quelques
00:18:25semaines, j'ai vu Biden,
00:18:27j'ai passé du temps avec lui.
00:18:29Il est pile-poil sur tout.
00:18:31Il connaît les nuances de chacun des
00:18:33enjeux importants. Il est
00:18:35pile-poil sur les dossiers.
00:18:37Or, clairement, ce n'est pas le cas.
00:18:39Ce qui s'est passé jeudi, c'était l'irruption
00:18:41du réel dans une campagne où on avait
00:18:43suspendu ce réel.
00:18:45C'est ça le problème quand même le plus grave.
00:18:47Attendez, moi qui suis
00:18:49très loin, vous qui êtes un peu plus près,
00:18:51et puis des millions de gens
00:18:53avaient vu, et pourtant nous ne sommes
00:18:55ni démocrate, ni républicain,
00:18:57c'est un secret des lieux. Depuis des mois,
00:18:59on a vu, mais des mois, même des années,
00:19:01on a vu Biden
00:19:03murmurer, se tromper.
00:19:05Il y a eu quand même quelques conférences de presse.
00:19:07Il y a eu quand même quelques paroles.
00:19:09Il n'arrivait pas à marcher.
00:19:11On se rappelle au quatrième anniversaire
00:19:13des cérémonies quatrième anniversaire
00:19:15du débarquement, où il est arrivé
00:19:17et il se cherchait. Il y avait sa femme,
00:19:19Jill Biden, qui était là,
00:19:21qui le traînait pratiquement.
00:19:23Moi, la question vraiment qu'on peut
00:19:25se poser, parce que vous dites,
00:19:27effectivement, l'entourage était là pour le protéger.
00:19:29Mais dites-moi, les démocrates,
00:19:31ils ne sont pas tous complètement
00:19:33lobotomisés. Ils ne sont pas tous
00:19:35avec le dernier neurone qui se bat avec l'avant-dernier.
00:19:37Ils le voient, ça. Si moi,
00:19:39je l'ai vu, si vous, vous l'avez vu, si des millions
00:19:41de gens l'ont vu, depuis des mois et des
00:19:43années, on ne pense pas se dire
00:19:45avant, avant d'arriver
00:19:47à cette catastrophe, vue par
00:19:49des centaines de millions d'Américains et
00:19:51d'autres, de se dire, attendez, on va essayer
00:19:53quand même d'arranger les choses et de le retirer
00:19:55avant. Comment ça se fait ?
00:19:57Comment on a pu vivre,
00:19:59enfin, vivre, sur quelque chose
00:20:01qui était évident, encore une fois, Stéphane ?
00:20:03André Bercoff,
00:20:05vous êtes suffisamment rempli
00:20:07d'expérience pour avoir une intuition
00:20:09sur ce qui s'est passé. Je vais
00:20:11vous rappeler les paroles de Solzhenitsyn
00:20:13qui, parlant d'une autre époque,
00:20:15celle des soviétiques, disait
00:20:17« Ils nous mentent. Nous
00:20:19savons qu'ils nous mentent. Ils savent
00:20:21que nous savons qu'ils nous mentent. »
00:20:23Et on est un peu dans ce registre-là, en fait,
00:20:25la capacité de constater
00:20:27le réel et de ce que
00:20:29M. Biden n'est peut-être pas au sommet
00:20:31de sa forme, mais est inversement proportionnel
00:20:33au diplôme distribué. C'est-à-dire que plus
00:20:35on est diplômé, apparemment, moins on voyait
00:20:37le réel. Paul Krugman, qui est un
00:20:39Nobel d'économie,
00:20:41columniste dans le New York Times, faisait partie
00:20:43de ceux qui disaient « J'aurais peut-être préféré
00:20:45quelqu'un d'autre, mais j'étais récemment avec
00:20:47Joe, parce qu'on est toujours à tu et à toi.
00:20:49Il est en parfait contrôle
00:20:51de tout. Et depuis trois
00:20:53semaines, vous parliez des images
00:20:55à la blanque lorsqu'on avait célébré
00:20:57D-Day. J'étais en France
00:20:59avec vous. La Maison-Blanche
00:21:01systématiquement a dit « Ce sont
00:21:03des images qui sont
00:21:05traitées hors contexte. Ce sont des images
00:21:07menteuses. On ne parle plus d'ailleurs de
00:21:09deepfakes, d'images créées par
00:21:11l'intelligence artificielle, mais de cheapfakes. »
00:21:13Alors ça, c'est la nouvelle expression.
00:21:15C'est l'usage malveillante
00:21:17d'informations qui faisait
00:21:19aussi mal paraître le président.
00:21:21Or, vous le savez, on nous dit depuis
00:21:23un an, c'est le sort de la démocratie
00:21:25américaine qui est en train de jouer.
00:21:27Ça semble étrangement une chanson
00:21:29que vous entendez, que nous entendons en France.
00:21:31J'étais encore au pays avec vous hier
00:21:33dans le contexte électoral.
00:21:35C'est l'avenir. Alors il y aura
00:21:37ceux qui sont dans le camp républicain et
00:21:39tous ceux qui sont aux extrêmes ne sont
00:21:41donc par définition plus des républicains.
00:21:43Ça fait quand même beaucoup de Français qui sont républicains.
00:21:45Et c'est exactement ce
00:21:47que l'on dit aux Américains.
00:21:49Éventuellement, je pense qu'il y aura probablement un examen.
00:21:51On devra avoir sa carte de compétence pour être électeur
00:21:53parce que manifestement, il y a des électeurs
00:21:55qui ne comprennent pas les enjeux.
00:21:57Puisque la démocratie est en jeu
00:21:59et dans les circonstances,
00:22:01si c'était vrai, comment expliquer
00:22:03— je reviens à votre question, mais je peux
00:22:05imaginer parce qu'on se connaît, vous et moi,
00:22:07que vous avez quelques intuitions —
00:22:09comment expliquer que si l'enjeu
00:22:11est si important, la direction
00:22:13du Parti démocrate n'est pas
00:22:15plutôt pris la mesure du danger.
00:22:17Est-ce qu'on peut envoyer quelqu'un qui est
00:22:19— je vais oser le grabater —
00:22:21nous avons, avec nos yeux, vu
00:22:23ce regard fuyant,
00:22:25agard, ce visage d'effet.
00:22:27Et le résultat
00:22:29de ce mensonge, parce qu'il n'est
00:22:31pas possible que les gens autour de lui
00:22:33n'aient pas mesuré l'état dans lequel il était.
00:22:35Et de fait, ça ne fait pas quelques
00:22:37mois qu'on le protège. C'est depuis
00:22:392020. Il faut monter
00:22:41très loin en arrière, c'est-à-dire que les démocrates
00:22:43dépiplinés en 2020
00:22:45ont vu que Bernie Sanders, qui
00:22:47avait la gauche plus radicale
00:22:49et qui suscitait de la
00:22:51passion, était un danger.
00:22:53Péril en la demeure.
00:22:55Alors, on a peut-être choisi péril
00:22:57je le demeure, parce qu'en ce moment, on est un peu
00:22:59là-dedans. Mais il y avait péril
00:23:01en la demeure chez les démocrates.
00:23:03Et ils ont fait ensemble
00:23:05le choix d'un coup d'état
00:23:07presque au sein du Parti pour voir que Bernie Sanders
00:23:09n'est pas démocrate. C'est un indépendant qui a
00:23:11choisi de faire campagne chez les démocrates.
00:23:13Il n'y a pas d'avenir politique aux États-Unis, en dehors des
00:23:15deux grands partis. Mais ils ont
00:23:17fait corps avec Joe Biden en disant
00:23:19que c'est celui qui peut sauver la vie.
00:23:21Et on comprenait à l'époque que c'était peut-être
00:23:23le candidat d'un mandat. Celui qui
00:23:25permettrait de défendre
00:23:27Trump.
00:23:29Et depuis cette époque, il le protège.
00:23:31On ne le voit pas.
00:23:33Ce que vous dites, je vois bien
00:23:35et je sens bien et je partage.
00:23:37Le problème, c'est qu'en
00:23:39pensant d'ailleurs que c'était le candidat d'un mandat
00:23:41ce qui fait réfléchir. Mais quand même,
00:23:43la question reste posée. Moi, je veux bien qu'on s'enferme
00:23:45dans le déni. Je veux bien que les plus
00:23:47diplômés, ou peu importe,
00:23:49ce n'est pas la diplomatie, ce n'est pas le diplôme
00:23:51qui fait l'intelligence.
00:23:53Je comprends tout cela.
00:23:55Mais comment, à un moment
00:23:57donné, encore une fois, en vue
00:23:59des images, et ça remonte bien
00:24:01avant la cérémonie du débarquement,
00:24:03on l'a vu vraiment
00:24:05à diverses manières. Comment il se
00:24:07fait que personne, ou alors
00:24:09le cercle de famille Biden
00:24:11protégé absolument, il a fait une
00:24:13muraille de Chine. Comment ça se fait
00:24:15que des gens du parti, y compris
00:24:17les Obama,
00:24:19les Clinton, ceux qui tiraient la marionnette,
00:24:21ceux qui tiraient les
00:24:23ficelles, ne l'ont pas vu en disant
00:24:25« Attendez, là la marionnette,
00:24:27il y a un problème de mécanique,
00:24:29il y a du mou dans la corde à nœud. »
00:24:31Comment ça se fait quand même qu'ils ne se sont pas dit
00:24:33un peu plus tôt « Ah, il y a un problème. »
00:24:35Je reste sur ma question parce que
00:24:37ça me paraît tellement
00:24:39étonnant cette histoire.
00:24:41Oui, c'est un peu étonnant.
00:24:43Je reviens quand même sur cette idée.
00:24:45Ça fait 4 ans qu'on le protège.
00:24:47Rappelez-vous les élections de 2020.
00:24:49Pendant tout l'été, il était chez lui
00:24:51au Delaware parce qu'on disait que la COVID
00:24:53faisait qu'il n'était pas possible de faire campagne
00:24:55alors que Trump faisait campagne.
00:24:57Lui était dans la cave
00:24:59chez lui et faisait des entrevues à distance
00:25:01quand il en faisait. Il a éventuellement
00:25:03fait le débat contre
00:25:05M. Trump et je dirais que Trump
00:25:07s'est battu lui-même dans ce débat.
00:25:09Il était tellement
00:25:11hors des clous que c'est
00:25:13la performance de Trump qui a joué contre lui
00:25:15davantage que la performance de Biden
00:25:17qui n'était pas comparable à ce qu'on avait
00:25:19vu jeudi mais qui n'était pas non plus remarquable.
00:25:21Donc, depuis l'élection,
00:25:23on le protège. Pourquoi?
00:25:25Alors, je n'ai pas de réponse
00:25:27parce que si on savait, je saurais aussi
00:25:29vous dire sur quel titre mis à la bourse.
00:25:31Mais, c'est amusant
00:25:33parce que vous parlez de M. Obama.
00:25:35C'est vrai que c'est un faiseur de roi.
00:25:37C'est un kingmaker aux États-Unis.
00:25:39Il y a une dynamique depuis quelques mois
00:25:41que je n'arrive pas à m'expliquer.
00:25:43D'abord, il était très silencieux.
00:25:45Juste au discours sur l'état de l'union.
00:25:47Puis, au mois de mars, disait-on,
00:25:49était le rendez-vous où nous allions
00:25:51mesurer la bonne forme du Président.
00:25:53Et de fait, il est arrivé
00:25:55trinqué. Il avait pris ses vitamines ce matin.
00:25:57En tout cas, le dosage était parfait.
00:25:59Presque agressif.
00:26:01Appuyé par un prometteur quand même.
00:26:03Il n'a pas laissé à lui-même.
00:26:05Parce que je le dis, aucune note, aucun prometteur.
00:26:07Donc, appuyé, mais fait une performance
00:26:09et où soudain, tout le monde
00:26:11dit, parfait, Joe, il est prêt.
00:26:13Il a le feu dans le ventre. Et là, Obama
00:26:15signale publiquement qu'il est avec lui.
00:26:17Or, des conseillers historiques de M. Obama,
00:26:19puis je ne veux pas rentrer dans les détails
00:26:21qui peuvent être un peu galère pour vous, c'est loin,
00:26:23mais les conseillers stratégiques
00:26:25historiques de M. Obama
00:26:27depuis des semaines et des mois disent
00:26:29attention, il faut faire gaffe.
00:26:31Axelrod, Ben Rhodes, qui était la plume
00:26:33de M. Obama, disent
00:26:35ça ne sent pas bon, on devrait.
00:26:37On bat le foil chaud d'un côté Obama
00:26:39qui dit, je suis là, et de l'autre,
00:26:41les hommes de l'ombre qui mettent en garde.
00:26:43Vous l'avez dit, il y avait des conseillers, il y avait des gens qui disaient
00:26:45attention, attention, ça ne sent pas bon.
00:26:47Quelques-uns qui sont à la place publique
00:26:49depuis quelques mois disent ça.
00:26:51Là, Obama, ce week-end,
00:26:53a dit, vous savez, c'est une mauvaise soirée.
00:26:55Il ne faut pas trop s'attarder
00:26:57à ça. J'ai connu ça.
00:26:59Après, son premier débat en 2012
00:27:01contre M. Romney avait été
00:27:03non pas calamiteux, mais difficile pour M. Obama.
00:27:05Alors, il dit, vous savez, un mauvais débat, j'ai connu,
00:27:07je sais de quoi je parle, ça m'a passé.
00:27:09C'est un peu le message,
00:27:11s'il vous plaît, il n'y a rien à regarder,
00:27:13passez votre chemin. On s'est retrouvés
00:27:15en famille, d'ailleurs, on est Biden
00:27:17à Camp David pendant le week-end. La machine
00:27:19autour de lui fait ronronner
00:27:21cette idée que tout va bien
00:27:23pour le mieux dans le meilleur des mondes.
00:27:25Ce n'était qu'une mauvaise soirée. Je pense
00:27:27que le monde n'est pas nécessairement de cet avis,
00:27:29et je crois qu'on se parle.
00:27:31Justement, pour parler
00:27:33de l'avenir, à votre avis,
00:27:35on ne va pas faire des prédictions,
00:27:37mais quand même, on voit très bien,
00:27:39vous avez parlé du New York Times,
00:27:41on a vu les
00:27:43after, comme on dit, après le débat
00:27:45sur CNN, sur MSNBC
00:27:47et tout ça, tous les pro-démocrates
00:27:49qui mettent Trump à la droite
00:27:51de, je ne sais pas, le plus grand dictateur du monde,
00:27:53un peu effondré,
00:27:55mais en disant, écoutez, non,
00:27:57il faut vraiment qu'on le remplace,
00:27:59il faut qu'il parte, etc.
00:28:01Et vous avez, alors, dit-on,
00:28:03dites-moi si
00:28:05vous en êtes d'accord,
00:28:07on dit que Jill Biden et tout un entourage
00:28:09de la famille Biden se bat
00:28:11mais vraiment comme des fous pour qu'il reste,
00:28:13pour le convaincre de rester,
00:28:15et évidemment, il faut que lui dise, moi,
00:28:17je suis d'accord, je m'en vais,
00:28:19et beaucoup d'autres, aujourd'hui, se posent
00:28:21des questions. Est-ce qu'à votre avis,
00:28:23vous voyez, est-ce que
00:28:25dans les semaines, parce qu'il ne reste plus
00:28:27beaucoup de temps, il y a 4 mois, bon, 4 mois, ça va,
00:28:29il n'y a pas encore le congrès,
00:28:31le congrès qui nomme,
00:28:33enfin, les...
00:28:35La convention. La convention, pardon, vous avez raison.
00:28:37Voilà.
00:28:39Est-ce que, à votre avis,
00:28:41comme ça, on ne peut pas,
00:28:43il va s'accrocher,
00:28:45le clan Biden va s'accrocher jusqu'au bout,
00:28:47ou à votre avis, ça risque de changer
00:28:49avant la convention, et évidemment,
00:28:51avant la convention qui nomme le candidat.
00:28:53Alors, la version
00:28:55du Politburo, en date d'aujourd'hui,
00:28:57qui nous vient du
00:28:59Camp David, c'est que la famille Biden
00:29:01est unie, et apparemment, un de ses bons
00:29:03conseillers, c'est Hunter Biden,
00:29:05dont on peut peut-être douter du
00:29:07jugement. Il y a aussi un peu d'ironie,
00:29:09mais le New York Times, très sérieusement,
00:29:11nous a dit que quelqu'un qui était important
00:29:13dans le cercle restreint des conseillers
00:29:15de M. Biden, c'était son fils Hunter.
00:29:17Je ne sais pas si c'est le meilleur
00:29:19des jugements. Rappelons l'ordinateur portable,
00:29:21rappelons le laptop,
00:29:23et beaucoup d'autres choses.
00:29:25Donc,
00:29:27officiellement, au moment
00:29:29où on se parle, on voit de l'avant.
00:29:31La famille est solidaire.
00:29:33C'est la version officielle. Je pense qu'on
00:29:35gagne un peu de temps, et on consulte beaucoup.
00:29:37On consulte les grands argentiers,
00:29:39seront-ils au rendez-vous.
00:29:41On nous a dit en fin de semaine que personne ne doutait
00:29:43que l'argent continuait à entrer.
00:29:45C'est une machine très coûteuse que de mettre
00:29:47dans la campagne présidentielle.
00:29:49On va attendre de voir l'impact dans les sondages.
00:29:51Déjà, ça commence à se dessiner, mais il faudra laisser
00:29:53un peu de temps pour bien mesurer tout ça.
00:29:55Je pense que c'est les prochaines étapes. Mais je faisais partie,
00:29:57il y a plusieurs mois, de ceux qui disaient
00:29:59qu'il y a de fortes chances que M. Biden
00:30:01ne se rende pas au 20 janvier.
00:30:03Il y avait, il y a quelques mois,
00:30:05plusieurs bretelles
00:30:07qui auraient pu être empruntées pour sortir
00:30:09de l'autoroute présidentielle. Il en reste
00:30:11de moins en moins. Il en reste de moins en moins.
00:30:13Une convention ouverte, André,
00:30:15c'est fait possible. Elle ne ravit pas tout le monde
00:30:17parce que c'est l'inconnu.
00:30:19Et les grands patrons du parti
00:30:21aiment bien justement qu'il n'y ait pas d'inconnu.
00:30:23Historiquement, dans les élections américaines,
00:30:25dans le processus de sélection,
00:30:27ce sont ces exercices de convention
00:30:29qui permettaient de choisir les candidats.
00:30:31Et on s'est un peu,
00:30:33je dirais, de ce point de vue,
00:30:35mis à l'ordre du jour. C'est-à-dire un exercice
00:30:37plus transparent, plus démocratique,
00:30:39avec les délégués choisis. Or, ils sont choisis.
00:30:41Ils devraient couronner au mois d'août prochain
00:30:43Joe Biden.
00:30:45Mais ils pourraient très bien les libérer, dire
00:30:47« J'ai servi pour le bien de la nation.
00:30:49J'ai compris. »
00:30:51Et il y aura une convention ouverte.
00:30:53Donc, tout est ouvert, Stéphane Bureau,
00:30:55d'ici là. Enfin, pour le moment.
00:30:57C'est possible. Mais je pense qu'il va s'accrocher.
00:30:59M. Biden est un entêté.
00:31:01C'est quelqu'un de têtu.
00:31:03Alors, peut-être qu'il ne se souvient pas de tout.
00:31:05Mais je pense que les réflexes primaires
00:31:07ou sa personnalité profonde
00:31:09est encore là.
00:31:11Et il ne va pas partir la main facilement.
00:31:13Mais je crois que les pressions
00:31:15pourraient augmenter.
00:31:17Quoi qu'on en dise,
00:31:19le président est souverain.
00:31:21Si les chiffres dans les sondages sont désastreux,
00:31:23ça pourrait l'être,
00:31:25si le fric n'entre pas,
00:31:27il y aura d'autres gens qui commenceront.
00:31:29Alors, ça peut être M. Obama, ça peut être Mme Pelosi,
00:31:31qui diront « Joe,
00:31:33il est temps pour toi de
00:31:35passer à autre chose. »
00:31:37Et de faire place.
00:31:39On verra, Stéphane Bureau.
00:31:41En tout cas, c'est une situation quasi-shakespearienne.
00:31:43On ne va pas parler de César
00:31:45et de Brutus.
00:31:47Mais nous sommes dans une situation intéressante.
00:31:49Chez nous, c'est plutôt
00:31:51Néron et Caligula.
00:31:53Là-bas, ça va être plutôt César
00:31:55et Brutus. En tout cas, très intéressant.
00:31:57Merci Stéphane Bureau, en direct
00:31:59de Montréal, pour nous rappeler
00:32:01un peu les terrifiants
00:32:03pépins de la réalité.
00:32:05A très bientôt, à Paris,
00:32:07dans votre studio. Et bien, avec plaisir.
00:32:09Merci Stéphane Bureau de vous être levé tout
00:32:11ce matin pour venir
00:32:13intervenir dans l'émission d'André Bercoff,
00:32:15dans tous ses états. On va marquer une courte pause
00:32:17sur Sud Radio. On revient dans un instant pour
00:32:19les perles et les huées. Bravo d'André Bercoff
00:32:21à tout de suite.
00:32:23Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:32:25Appelez maintenant pour réagir
00:32:270 826 300 300.
00:32:29Ici
00:32:31Sud Radio.
00:32:33Les Français
00:32:35parlent au français.
00:32:37Je n'aime pas
00:32:39la blanquette de veau.
00:32:41Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:32:43Sud Radio Bercoff, dans
00:32:45tous ses états. On vous a fait
00:32:47entendre les sonores hier à Paris,
00:32:49à Lyon, Place de la République, notamment
00:32:51à Paris, sur effectivement
00:32:53beaucoup de slogans.
00:32:55D'ailleurs qu'ils n'étaient pas du tout sur les élections,
00:32:57directement. Non, c'était sur Gaza,
00:32:59la Palestine. Et on se demandait
00:33:01tiens, c'est une élection qui se passe
00:33:03en France, ou sur la rive du Jourdain,
00:33:05on ne sait pas. Et
00:33:07effectivement aussi, vous savez,
00:33:09il y a plusieurs
00:33:11formations
00:33:13LGBT ou autres, qui
00:33:15ont pris fait et cause
00:33:17effectivement dans les événements du
00:33:19Moyen-Orient, ce qui est effectivement
00:33:21légitime et le
00:33:23droit le plus strict. Sauf que ça
00:33:25ne plaît pas à tout le monde. Et il y a
00:33:27actuellement une vidéo
00:33:29qui fait beaucoup de bruit sur les
00:33:31réseaux sociaux, que nous avons vu,
00:33:33qui passe un peu partout.
00:33:35Et c'est un jeune homme
00:33:37qui n'est pas d'accord
00:33:39avec la mouvance
00:33:41LGBTQI+,
00:33:43et qui lui dit de manière très
00:33:45claire, et je crois qu'il est toujours
00:33:47bon d'entendre, des
00:33:49opinions différentes. Contrairement
00:33:51à ce que veulent faire un certain
00:33:53nombre de gens, qui veulent surtout
00:33:55qu'on entende une seule voix,
00:33:57et qu'il n'y ait pas une tête qui dépasse
00:33:59du cortège. Non, non, non.
00:34:01La chose la plus importante,
00:34:03c'est de donner des opinions,
00:34:05même des opinions excessives,
00:34:07évidemment que nous ne partageons pas
00:34:09du tout, mais les entendre,
00:34:11oui c'est important, parce que ça
00:34:13traduit un état d'esprit. Écoutez.
00:34:15Sud Radio Bercov,
00:34:17dans tous ses états,
00:34:19les perles du jour. Alors, qui
00:34:21veut cet internaute, qui veut-il
00:34:23à qui dit-il
00:34:25casse-toi tu pues, et marche à l'ombre.
00:34:27Écoutez.
00:34:55Non, eux ils manifestent pas
00:34:57avec nous. Vous comprenez pas ou quoi ? C'est comme ça qu'ils
00:34:59imputent les gens. Ils viennent, se vivent,
00:35:01la cause palestinienne et tout, après quand on va voir la cause des
00:35:03PDAE, faudra aller les soutenir aussi.
00:35:05On n'en veut pas. Leur soutien, ils n'ont qu'à les soutenir
00:35:07leurs zizis eux-mêmes. Ils sont malades,
00:35:09c'est des malades mentaux. Vous comprenez pas ou quoi ?
00:35:11C'est un monde de trans, ils veulent faire de la transisation
00:35:13partout. A l'école, dans les rues, et mettons
00:35:15même dans les causes. Pour pouvoir nous battre, c'est comme ça
00:35:17on dit quoi ? Ah non, ouais c'est vrai, ils sont venus
00:35:19nous aider. On ne veut pas de votre aide, on ne veut pas de votre soutien.
00:35:21Nous on va se démerder tous seuls. Nous on est des soutiens
00:35:23nous-mêmes, ça va aller. On ne veut pas du soutien des LGBT,
00:35:25des couleurs, tout ça. Non, non, non.
00:35:27Vous n'allez pas nous infiltrer nous. Nous, vous ne nous infiltrerez pas.
00:35:29Je vois sur TikTok, il y en a certains qui commencent à faire
00:35:31des vidéos. Ouais, faut soutenir. Non, on ne veut pas
00:35:33de votre aide à nous. Vous, on ne veut pas de votre soutien.
00:35:35Nous, on ne viendra pas vous soutenir. Parce que nous, on est contre
00:35:37tout ce que vous faites là. Le transhumanisme,
00:35:39le transhumain, tout ça. On ne veut pas. Donc arrêtez
00:35:41de venir faire les courses palestiniennes, on ne sera pas avec vous.
00:35:43Et tous ceux qui veulent les défendre là, qui sont en train de dire
00:35:45ouais, mais tout le monde doit manifester, allez
00:35:47manifester avec eux là-bas. Allez, allez. Allez tournez
00:35:49vos zizis là-bas, avec des drag queens
00:35:51et puis des drapeaux et je sais quoi, de toutes
00:35:53les couleurs. On n'en veut pas. C'est comme ça que ça rentre.
00:35:55Vous ne comprenez pas ou quoi ? Ils veulent nous infiltrer.
00:35:57Ils veulent nous infiltrer. C'est comme ça qu'ils
00:35:59vont nous infiltrer. En disant quoi ? On vous soutient.
00:36:01On ne veut pas de votre soutien. Allez soutenir vos zizis là-bas.
00:36:03Voilà.
00:36:05Qui est l'infiltré de l'autre ? Qui le soutient
00:36:07de l'autre ? Eh bien écoutez,
00:36:09la majorité des gens se disent
00:36:11oubliez-la, ne parlez pas de ça. Non, non.
00:36:13Il ne faut pas diviser. Il ne faut pas diviser. Et alors
00:36:15qu'est-ce qu'on fait ? On met la poussière sous le tapis.
00:36:17On se passe la patate chaude
00:36:19mais surtout, vous savez, pas de vagues.
00:36:21Pas de vagues. Non, non, non. Nous sommes dans la même
00:36:23mouvance. Or ils savent très bien
00:36:25ces petits hypocrites. Au moins lui,
00:36:27il est franc. Il dit ce qu'il pense.
00:36:29Il pense ce qu'il dit.
00:36:31Et les autres, bons petits hypocrites,
00:36:33bons petits politicards,
00:36:35bons petits magouilleurs,
00:36:37bons petits idéologues de sous-préfecture,
00:36:39qu'est-ce qu'ils veulent ? Ils veulent rassembler
00:36:41le maximum. Attendez, on verra.
00:36:43Oui, il y a peut-être des problèmes entre les trans
00:36:45et certaines communautés
00:36:47mais non, non, non, on n'en parle pas. C'est pas le moment.
00:36:49On est tous, on est tous dans le même bateau
00:36:51résistant.
00:36:53Eh bien voilà.
00:36:55Eh bien ça se passe pas comme ça, vous savez.
00:36:57Les gens ont leurs opinions. Encore une fois,
00:36:59on peut être pour, on peut être contre.
00:37:01Le problème n'est pas là. Mais le problème,
00:37:03ce n'est pas, effectivement,
00:37:05en vous masquant, en vous bouchant
00:37:07le nez et les oreilles
00:37:09et les yeux, que vous arriverez à comprendre
00:37:11quelque chose. Et le jour
00:37:13où le réel, je le répète, je le redis,
00:37:15je le radote, le jour où le réel
00:37:17enfonce la porte, eh bien c'est vous
00:37:19qui allez sentir le grand vent.
00:37:25À chaque fois, les
00:37:27militants du collectif
00:37:29féministe Nemesis
00:37:31arrivent dans des manifestations
00:37:33avec leurs pancartes.
00:37:35Elles se font attaquer.
00:37:37Et là, elles se font, elles se sont
00:37:39fait attaquer assez dur, quand même.
00:37:43Elles étaient là avec des agents de sécurité
00:37:45parce que, bon, ce sont des femmes.
00:37:47Elles vont se faire attaquer par
00:37:49beaucoup de monde. Elles se font attaquer
00:37:51et là, elles avaient des
00:37:53agents de sécurité qui s'occupaient
00:37:55de la protection. Et
00:37:57on a vu un agent de sécurité, sur les images,
00:37:59se faire rouer de coups. Là, c'était
00:38:01une manifestation contre l'Assemblée nationale
00:38:03qui s'est tenue. Place de la République,
00:38:05c'était pas dimanche. Là, c'était
00:38:07jeudi 27. C'était jeudi dernier.
00:38:09Alors,
00:38:11voilà, c'est quand même
00:38:13c'est quand même un peu
00:38:15embêtant, ça, parce que vous voyez
00:38:17des gens qui arrivent. Bon, vous êtes une manifestation.
00:38:19Vous voyez
00:38:21des gens qui arrivent et qui tendent.
00:38:23Et elles sont quoi ? Elles sont complètement...
00:38:25Elles sont évidemment désarmées.
00:38:27Ce sont des jeunes femmes. Elles ont leurs pancartes.
00:38:29Attendez, vous pouvez
00:38:31effectivement
00:38:33leur dire qu'on n'est pas du tout d'accord et tout.
00:38:35Mais elles étaient six et vous étiez
00:38:37des milliers. Elles étaient six.
00:38:39Donc, laissez courir.
00:38:41Qu'est-ce que ça change par rapport
00:38:43à vous ? Non. Non, non. C'est-à-dire
00:38:45ce qui est étonnant dans ce
00:38:47qu'on vit aujourd'hui, c'est cette
00:38:49espèce d'agressivité, d'agression
00:38:51violente. Ça ne peut tourner qu'à la violence.
00:38:53Pourquoi ? Parce que c'est une pensée binaire. Voilà.
00:38:55Si tu n'es pas d'accord avec moi,
00:38:57c'est que tu es un salaud.
00:38:59Et c'est que tu es une salope.
00:39:01Et qu'il faut t'éliminer. Voilà ce qui se passe
00:39:03aujourd'hui. Quelle que soit, à gauche ou
00:39:05à droite, ce n'est pas possible d'arriver
00:39:07à ce niveau où ce n'est même
00:39:09plus, je pense à Montaigne
00:39:11qui parlait aux frottis des cerveaux.
00:39:13Là, ce n'est même pas ça. C'est
00:39:15l'échange de coups de poing,
00:39:17sinon de coups de couteau ou autre.
00:39:19Enfin, on ne peut pas laisser
00:39:21parler que c'est comme
00:39:23exactement
00:39:25dans les élections.
00:39:27Ah bah écoutez,
00:39:29il faut enlever la parole
00:39:31à ces gens-là, parce que ces gens-là,
00:39:33c'est le mal.
00:39:35Et on évoque évidemment les années 40
00:39:37et compagnie. Non, non, ce n'est pas
00:39:39possible de maintenir
00:39:41cette violence, cette espèce
00:39:43de violence obscène,
00:39:45cette espèce de violence inappropriée
00:39:47et laisser, encore
00:39:49une fois, la seule manière
00:39:51on aurait une France apaisée, une douce France.
00:39:53Quelle douce France dont parlait
00:39:55Charles Trenet, on a l'impression que c'était dans la préhistoire.
00:39:57Eh ben, c'était que
00:39:59les gens s'expriment, que
00:40:01100 fleurs s'épanouissent,
00:40:03disait le président Mao, bien
00:40:05avant la révolution culturelle.
00:40:07On va marquer une courte pause sur
00:40:09Sud Radio, on revient avec vous
00:40:11après les infos de 13h. André Bercoff recevra
00:40:13Frédéric Rouvillois pour son nouveau livre
00:40:15Politique et Politesse. A tout de suite
00:40:17sur Sud Radio.
00:40:19Sud Radio, parlons vrai.
00:40:21Sud Radio, parlons vrai.
00:40:23Sud Radio Bercoff, dans tous
00:40:25ses états,
00:40:27le face-à-face. 13h03
00:40:29sur Sud Radio, l'heure pour nous de vous présenter ce
00:40:31face-à-face. Aujourd'hui, André Bercoff,
00:40:33vous recevez Frédéric Rouvillois qui vient nous voir
00:40:35pour son livre Politesse et Politique.
00:40:37Bonjour à vous, monsieur le professeur. Bonjour.
00:40:39Oui, effectivement, effectivement,
00:40:41Frédéric Rouvillois, on le lit
00:40:43dans la correcte, il a écrit énormément
00:40:45de livres et, je dois dire,
00:40:47il a écrit un dictionnaire du conservatisme
00:40:49et un dictionnaire du populisme qu'il a dirigé.
00:40:51Remarquable. Et là,
00:40:53effectivement, je me suis dit,
00:40:55allez, un peu douceur dans ce monde
00:40:57de brut, nous allons parler
00:40:59de Politesse et Politique, c'est le
00:41:01livre qu'il vient de sortir,
00:41:03qui vient de sortir, publié aux éditions
00:41:05du SER.
00:41:07Et alors, Frédéric Rouvillois,
00:41:09justement, j'ai pensé, je me dis, quelle actualité,
00:41:11je ne pensais pas que nous allions avoir
00:41:13une richesse, un gisement
00:41:15purifère de répliques,
00:41:17mais je vais vous en donner une parmi tellement d'autres,
00:41:19c'est Benjamin Bernard,
00:41:21qui est journaliste,
00:41:23qui est journaliste, je crois, sur France 3, je ne suis pas sûr,
00:41:25je vais vérifier,
00:41:27il est sur, oui, c'est ça,
00:41:29sur la chaîne de sport Bean,
00:41:31effectivement, Benjamin Bernard,
00:41:33et il a tweeté
00:41:35ceci,
00:41:3712 millions de FDP
00:41:39dans notre pays, voilà,
00:41:41il fallait que ça sorte, 12 millions
00:41:43de fils de putes, moi, je donne
00:41:45dans son intégralité
00:41:47dans notre pays, voilà,
00:41:49il fallait que ça sorte, il parlait, évidemment,
00:41:51des électeurs du Rassemblement National.
00:41:53Intéressant, hein,
00:41:55comme exemple de politesse,
00:41:57Frédéric Rouvillois.
00:41:59Alors, vous parlez d'actualité à l'instant,
00:42:01effectivement, en fait, la politesse,
00:42:03c'est toujours d'actualité, parce que
00:42:05ça nous concerne à chaque moment
00:42:07de notre vie, du moment
00:42:09où on se lève, jusqu'au moment où
00:42:11on se couche, voilà,
00:42:13on est en permanence, finalement,
00:42:15confronté à d'autres personnes,
00:42:17et, envers
00:42:19ces personnes, on a, effectivement, des choses à faire
00:42:21ou à ne pas faire, et la politesse,
00:42:23c'est tout simplement ça, finalement, on en reparlera
00:42:25tout à l'heure, peut-être, sur ses codes,
00:42:27ses règles, ses principes, etc.
00:42:29Mais, parfois,
00:42:31effectivement, il y a des accès,
00:42:33notamment, d'impolitesse,
00:42:35ou d'antipolitesse, ou
00:42:37d'incivilité, et, effectivement,
00:42:39depuis
00:42:41le 9 juin dernier,
00:42:43le jour de la dissolution,
00:42:45jusqu'à hier soir,
00:42:47on a, effectivement, une espèce de festival,
00:42:49hier soir, c'était absolument l'apothéose, notamment,
00:42:51sur les journaux,
00:42:53sur le net, sur la télévision,
00:42:55moi, j'ai regardé, un peu comme
00:42:57beaucoup de français, je pense, la télévision
00:42:59jusqu'à tard hier soir, et c'était
00:43:01absolument fabuleux de voir,
00:43:03effectivement,
00:43:05cette violence permanente.
00:43:07Justement, je voudrais qu'on en parle,
00:43:09alors, d'abord, je voudrais signaler, quand même,
00:43:11pour être tout à fait objectif, et juste,
00:43:13que Benjamin Bernard a retiré
00:43:15son tweet, mais il n'empêche
00:43:17qu'il l'a publié.
00:43:19Je voudrais savoir, qu'est-ce que ça vous a inspiré ?
00:43:21Est-ce que vous avez écouté
00:43:23les échanges, etc., justement,
00:43:25par rapport à ce thème, par rapport...
00:43:27On dirait que la politesse, oui, écoutez, je me suis dit,
00:43:29oui, enfin, ça a existé un jour, mais
00:43:31est-ce qu'on sait encore ce que c'est ?
00:43:33En tout cas, dans un certain milieu.
00:43:35Alors, en fait, dans mon bouquin,
00:43:37et je vous remercie
00:43:39de présenter,
00:43:41je distingue deux choses,
00:43:43dans le rapport politesse-politique.
00:43:45Je distingue,
00:43:47si vous voulez,
00:43:49pour faire simple,
00:43:51la politique et
00:43:53le politique. La politique, c'est
00:43:55finalement, c'est le jeu
00:43:57de la concurrence
00:43:59électorale, etc., etc.,
00:44:01c'est finalement, voilà,
00:44:03les gens qui veulent prendre le pouvoir
00:44:05ou conserver le pouvoir, et qui vont
00:44:07se retrouver confrontés à d'autres,
00:44:09dans un rapport qui est forcément un rapport conflictuel.
00:44:11Et, de ce point de vue-là,
00:44:13effectivement,
00:44:15sur ce plan-là, effectivement, il y a une espèce
00:44:17d'incompatibilité,
00:44:19d'antinomie, entre la politesse
00:44:21et la politique. Parce qu'on est obligés de s'affronter,
00:44:23on est obligés de s'affronter,
00:44:25et puis, il y a une dimension passionnelle,
00:44:27une dimension affective,
00:44:29une dimension irrationnelle aussi, parce que finalement,
00:44:31on n'est pas dans le
00:44:332 plus 2 égale 4,
00:44:35on est dans quelque chose,
00:44:37moi, je pense ceci, moi, je pense cela,
00:44:39et donc, l'affrontement est un peu inévitable.
00:44:41Et dans mon livre,
00:44:43j'illustre ça, par exemple,
00:44:45par le fait que, traditionnellement,
00:44:47dans les manuels de politesse,
00:44:49innombrables,
00:44:51eh bien, l'idée,
00:44:53c'est qu'on évite de parler
00:44:55de politique.
00:44:57Des sujets qui fâchent. C'est ça.
00:44:59Et parmi les sujets qui fâchent,
00:45:01il y a notamment, il y a des sujets qui gênent,
00:45:03la sexualité, il y a des sujets qui
00:45:05embêtent la religion, ou l'argent,
00:45:07et il y a des sujets qui fâchent, comme la politique.
00:45:09Et je,
00:45:11comme illustration de
00:45:13cette règle,
00:45:15de la logique de cette règle,
00:45:17un dessin très célèbre
00:45:19qui était paru au moment de l'affaire Dreyfus, qui s'intitule
00:45:21Ils en ont parlé, c'est-à-dire que,
00:45:23on voit, premier dessin,
00:45:25on voit une famille
00:45:27bourgeoise, française,
00:45:29où tout va pour le mieux, etc.
00:45:31Les gens sont extrêmement courtois, etc.
00:45:33Mais,
00:45:35le patriarche est là,
00:45:37il dit, surtout, vous n'en parlez pas.
00:45:39Vous ne parlez pas de l'affaire Dreyfus,
00:45:41qui, à l'époque, suscite des passions invraisemblables.
00:45:43Et le deuxième dessin, c'est
00:45:45Ils en ont parlé, et alors là,
00:45:47c'est le champ de bataille.
00:45:49C'est-à-dire que,
00:45:51les gens se donnent des coups
00:45:53de fourchette, se cassent des
00:45:55carafes en cristal sur la tête,
00:45:57se mordent les oreilles,
00:45:59c'est absolument terrifiant.
00:46:01Et ça montre bien, au fond,
00:46:03ce qu'il en est. Et ça m'a rappelé,
00:46:05tout à fait, hier soir, en regardant
00:46:07BFM,
00:46:09ou LCI,
00:46:11j'avais l'impression de voir
00:46:13l'illustration, finalement, de ça.
00:46:15Avec des gens qui, a priori,
00:46:17sont plutôt
00:46:19polis, et qui, là, se montraient
00:46:21d'une violence
00:46:23terrifiante, notamment les gens, effectivement,
00:46:25de la France Insoumise.
00:46:27On a donné quelques exemples, là, effectivement,
00:46:29avec Raquel Garrido,
00:46:31et puis beaucoup d'autres.
00:46:33Raquel Garrido, hurlant
00:46:37dans les oreilles
00:46:39de la pauvre Laure Lavalette,
00:46:41qui avait l'air d'un pauvre pigeon-oiseau
00:46:43tombé de son nid, à côté
00:46:45de la grosse machine.
00:46:47C'était vraiment quelque chose de...
00:46:49C'était assez stupéfiant. On dirait presque
00:46:51qu'on est presque dans le film.
00:46:53Mais, bon, voilà.
00:46:55Malheureusement, ou c'est comme ça,
00:46:57dans la politique,
00:46:59le conflit est un peu inévitable.
00:47:01Là, le problème, c'est que ça a pris, effectivement,
00:47:03une dimension trop forte,
00:47:05et, voilà,
00:47:07on va vers la violence,
00:47:09vers le conflit.
00:47:11C'est-à-dire, à plusieurs moments, hier soir, je me suis demandé
00:47:13s'il n'y avait pas ce tapis-dessus.
00:47:15Envenir aux mains, comme on dit.
00:47:17Exactement, c'est ça.
00:47:19Alors, revenons à votre livre,
00:47:21et vous dites, je fais une différence entre la politique,
00:47:23on vient d'en parler, et le politique.
00:47:25Et alors, parlons un peu de cette histoire
00:47:27de la politesse et du politique.
00:47:29Alors, le politique,
00:47:31c'est pas le fait de vouloir...
00:47:33C'est pas comme la politique, qui est le fait de vouloir
00:47:35prendre le pouvoir. Le politique, c'est finalement
00:47:37ce qui concerne la cité,
00:47:39au sens grec, donc polis.
00:47:41Et vous notez,
00:47:43j'insiste beaucoup là-dessus, évidemment,
00:47:45mais on le sait bien, il y a une
00:47:47similitude entre les deux mots,
00:47:49la politesse et politique.
00:47:51Politique, c'est tout ce qui
00:47:53concerne la cité, le groupe humain,
00:47:55le groupe social, et la politesse,
00:47:57c'est en fait, eh bien,
00:47:59la manière
00:48:01de polir, au fond,
00:48:03les relations humaines,
00:48:05de les rendre aussi fluides,
00:48:07et aussi peu conflictuelles
00:48:09que possible. C'est un peu le côté civilisation.
00:48:11C'est ça, tout à fait.
00:48:13Il y a le mot civilité, qui est du même ordre,
00:48:15et ce qui est assez amusant,
00:48:17c'est que tous les mots qui, en français,
00:48:19et même dans les différentes langues européennes,
00:48:21se rapportent à la politesse,
00:48:23sont liés au pouvoir.
00:48:25Comme, par exemple, le mot courtoisie,
00:48:27ça vient de la cour.
00:48:29La civilité, ça vient de la cité.
00:48:31L'urbanité,
00:48:33ça vient du latin,
00:48:35ça vient de la ville,
00:48:37le fait que dans la ville qui est organisée,
00:48:39effectivement, les rapports
00:48:41entre les hommes sont plus...
00:48:43Oui, justement,
00:48:45alors, Frédéric Ouillois, est-ce qu'il n'y a pas
00:48:47une antinomie même, apparemment, du politique,
00:48:49comme vous le faites, et c'est passionnant,
00:48:51et vous avez donné des exemples,
00:48:53mais le monde étant fait aussi,
00:48:55il faut le dire, de rapports de force,
00:48:57même dans le politique,
00:48:59est-ce que, comment, alors justement,
00:49:01la politesse rentre et est rentrée
00:49:03dans le rapport de force, puisque la vie
00:49:05est rapport de force, en tout cas, y compris dans le politique.
00:49:07Comment ça se...
00:49:09Non, justement, je pense que c'est cette
00:49:11distinction entre la et le,
00:49:13la politique, le politique,
00:49:17permet de bien distinguer les choses.
00:49:19Dans la politique, le rapport de force,
00:49:21il est omniprésent, permanent, d'où
00:49:23ce rapport, vous savez,
00:49:25il y a un grand philosophe politique
00:49:27français,
00:49:29Julien Freund, qui explique
00:49:31que ce qui est l'essence
00:49:33de la politique, c'est le rapport
00:49:35ami-ennemi.
00:49:37Le rapport ami-ennemi, et dans ce rapport-là,
00:49:39la politesse n'a plus, finalement, sa place.
00:49:41Alors que dans le politique,
00:49:43on est, finalement, entre amis, si j'ose dire.
00:49:45On est au sein de la cité, c'est-à-dire
00:49:47que les...
00:49:49les ennemis, ils sont
00:49:51à l'extérieur, et en fait,
00:49:53la politique,
00:49:57le souci du politique,
00:49:59comme la politesse,
00:50:01ont l'un et l'autre un objectif,
00:50:03qui est d'éviter le conflit,
00:50:05les conflits, au sein du groupe social,
00:50:07et donc éviter l'explosion de celui-ci.
00:50:09Ce qui m'a
00:50:11beaucoup intéressé,
00:50:13ce que j'essaie de démontrer, dans mon livre,
00:50:15c'est ça. C'est le fait que
00:50:17politesse
00:50:19et politique ont, finalement,
00:50:21au sens le plus élevé du terme,
00:50:23exactement la même finalité,
00:50:25qui est, finalement, de pacifier les rapports,
00:50:27afin de conserver
00:50:29au sein du groupe social,
00:50:31une unité, une homogénéité,
00:50:33etc.
00:50:35Alors, comment ça s'est manifesté,
00:50:37à travers l'histoire ? Donnez-nous quelques exemples.
00:50:39Justement, vous en parlez dans votre livre.
00:50:41Oui, oui.
00:50:43Ce qui est très intéressant,
00:50:45effectivement, sur un plan historique, c'est que
00:50:47on s'aperçoit que
00:50:49lorsqu'il y a,
00:50:51lorsqu'il existe une autorité politique,
00:50:53véritable,
00:50:55à ce moment-là,
00:50:57il peut y avoir, et finalement,
00:50:59il y a toujours, assez rapidement,
00:51:01forcément, des rapports
00:51:03qu'on peut assimiler à la politesse.
00:51:05C'est-à-dire que,
00:51:07dans un État,
00:51:09dans un État civilisé,
00:51:11si on veut dire, et gouverné,
00:51:13la politesse va, naturellement,
00:51:15se développer, et d'autant
00:51:17plus facilement que
00:51:19elle est un atout important
00:51:21pour l'État lui-même, pour l'autorité
00:51:23elle-même. Parce que, pour l'autorité,
00:51:27le rôle de l'autorité, c'est de faire des lois
00:51:29pour instaurer
00:51:31la paix civile
00:51:33au sommet, mais il faut qu'à la base,
00:51:35dans les rapports inter-individuels,
00:51:37finalement, les choses
00:51:39soient aussi pacifiques possibles.
00:51:41Et donc, un État,
00:51:43quel qu'il soit, a intérêt à la politesse.
00:51:45Et, par exemple, il y a une chose
00:51:47qui est tout à fait étonnante,
00:51:49c'est que,
00:51:53un détail contemporain,
00:51:55mais qui m'avait beaucoup frappé,
00:51:57c'est le fait que, dans certains États,
00:51:59la politesse a été
00:52:01totalement abolie, à la suite
00:52:03de phénomènes révolutionnaires. L'exemple type,
00:52:05c'est la Chine.
00:52:07La Chine était considérée comme
00:52:09le pays le plus poli du monde
00:52:11pendant des siècles et des siècles.
00:52:13Sauf que, il y a eu
00:52:15la révolution culturelle,
00:52:17il y a eu la réunion de Mahore en 1940, et surtout
00:52:19la révolution culturelle dans les années 60,
00:52:21et l'un des premiers
00:52:23objectifs de la révolution culturelle, c'est de supprimer
00:52:25tout le passé, du passé
00:52:27en table rase, et, en particulier,
00:52:29de tout ce qui était ces rapports de politesse,
00:52:31au motif que, la politesse,
00:52:33ça suppose, effectivement,
00:52:35une idée de hiérarchie, de respect,
00:52:37de différenciation, etc.
00:52:39Et donc, le projet
00:52:41de la révolution culturelle, étant d'établir
00:52:43une espèce d'égalité radicale sur tous
00:52:45les plans,
00:52:47ne pouvait pas supporter ça. Donc, elle a
00:52:49littéralement supprimé, aboli,
00:52:51criminalisé la politesse.
00:52:53On va en parler, juste après
00:52:55...
00:52:59Le résultat, c'est qu'après la révolution populaire,
00:53:01on se retrouve dans une Chine où il n'y a plus aucune politesse,
00:53:03et il va en reconstituer
00:53:05une.
00:53:07Finalement,
00:53:09après la fin
00:53:11du maoïsme, on va
00:53:13essayer de recréer,
00:53:15de reconstituer une politesse
00:53:17qui avait été abolie par la révolution culturelle.
00:53:19Et ça, c'est génial.
00:53:21On continue d'en parler, de ces rapports entre
00:53:23la politesse et le politique, et la politesse.
00:53:25Avec Frédéric Rouvillois,
00:53:27à tout de suite.
00:53:29...
00:53:31Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
00:53:33midi 14h, André Bercoff.
00:53:35...
00:53:37Ici Sud Radio.
00:53:39...
00:53:41Les Français parlent au français.
00:53:43...
00:53:45Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:53:47Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:53:49Sud Radio Bercoff,
00:53:51dans tous ses états.
00:53:53Sur les rapports conflictuels,
00:53:55intéressants, labyrinthiques,
00:53:57et subtils, de la politesse
00:53:59et du politique,
00:54:01on veut vous entendre aussi, 0826
00:54:03300 300, appelé
00:54:05effectivement Sud Radio, et on va
00:54:07en parler avec, évidemment, on continue
00:54:09avec le professeur Frédéric Rouvillois.
00:54:11Politesse et politique. Moi je voudrais justement,
00:54:13on a parlé de la révolution culturelle
00:54:15en Chine, Frédéric
00:54:17Rouvillois, mais parlons un peu quand même de cette période,
00:54:19de la révolution française.
00:54:21Et là aussi, est-ce qu'il y a eu une mise en parenthèse
00:54:23d'extruction volontaire
00:54:25en disant, attendez, parce que c'est l'étiquette
00:54:27royale, c'est pas à vous.
00:54:29Est-ce que c'était que l'étiquette royale,
00:54:31les petits levées, les petits couchers,
00:54:33et puis le
00:54:35clergé, la noblesse, le tiers état,
00:54:37il y avait un code tout à fait remarquable.
00:54:39Est-ce qu'à ce moment-là, tout ça
00:54:41a volé en éclats ?
00:54:43Tout ça a volé en éclats
00:54:45volontairement. C'est-à-dire que
00:54:47il y a littéralement
00:54:49mais
00:54:51là,
00:54:53on est sur Sud Radio, donc on a le droit
00:54:55de le dire, si c'était sur France Culture,
00:54:57je ne pourrais pas, mais
00:54:59voilà, la révolution française,
00:55:01c'est un phénomène totalitaire
00:55:03au sens propre du terme, et de ce point de vue-là,
00:55:05les grands systèmes totalitaires
00:55:07du XXe siècle ne sont que,
00:55:09tous, que les héritiers de la révolution
00:55:11française.
00:55:13On va se faire écharper, mais c'est bien
00:55:15de le dire.
00:55:17Mais voilà, un projet totalitaire,
00:55:19comme son nom l'indique, c'est un projet total
00:55:21sur, voilà, ça concerne la totalité
00:55:23de la vie des personnes.
00:55:25On veut changer l'homme.
00:55:27C'est Mussolini qui disait, je prends l'homme
00:55:29au berceau et je le
00:55:31rend uniquement au cercueil.
00:55:33Et encore, voilà...
00:55:35Rassurez-moi, il y a eu quand même de très bonnes choses
00:55:37dans cette révolution, quand même, il y avait des choses à faire.
00:55:39Non, mais je veux dire, par rapport à l'injustice
00:55:41qui régnait, par rapport aux serfs et aux tiers états,
00:55:43mais on ne va pas faire
00:55:45la discussion là-dessus, vous n'êtes pas
00:55:47d'accord là-dessus.
00:55:49Je ne suis pas trop d'accord.
00:55:51Je serais ravi qu'on en parle, mais voilà.
00:55:53Mais revenons à ce qui s'est passé
00:55:55donc, d'un point de vue là.
00:55:57De toute façon, la révolution française,
00:55:59c'est une chose extrêmement complexe, parce qu'il n'y a
00:56:01pas, effectivement, un parti des révolutionnaires
00:56:03contre un parti des contre-révolutionnaires,
00:56:05par exemple. Il y a
00:56:07effectivement des groupes
00:56:09dont les membres vont d'ailleurs
00:56:11évoluer, changer, etc. Mais le groupe
00:56:13le plus radical, qu'on peut appeler
00:56:15rapidement les jacobins,
00:56:17si vous voulez,
00:56:19a un projet véritablement
00:56:21global, total, totalitaire
00:56:23sur ce que doit être
00:56:25l'homme nouveau.
00:56:27C'est le terme qu'on utilise.
00:56:29C'est-à-dire, en fait,
00:56:31il faut supprimer l'homme ancien,
00:56:33l'homme ancien qui
00:56:35acceptait, finalement, la situation
00:56:37qui... L'homme soumis,
00:56:39l'homme soi-disant soumis,
00:56:41l'homme soi-disant esclave,
00:56:43l'homme qui n'était pas du tout...
00:56:45Vous savez, il y a un historien qui explique
00:56:47que la France de l'Ancien Régime était
00:56:49hérissée de liberté.
00:56:51J'aime beaucoup ce terme, parce que
00:56:53voilà, là encore, les choses sont
00:56:55infiniment plus complexes que ce que
00:56:57a présenté la révolution française,
00:56:59ou l'historiographie républicaine
00:57:01de la Troisième République, si vous voulez.
00:57:03Donc, voilà, c'est
00:57:05cette frange radicale
00:57:07des révolutionnaires. Ce qu'ils veulent,
00:57:09donc, c'est supprimer
00:57:11l'homme ancien, et pour ça,
00:57:13je veux dire,
00:57:15appliquer de façon radicale
00:57:17les principes de la fraternité,
00:57:19l'égalité et la liberté.
00:57:21Or, on considère que, finalement,
00:57:23la politesse telle
00:57:25qu'elle est pratiquée sous l'Ancien Régime va
00:57:27à la fois à l'encontre des trois.
00:57:29À l'encontre de l'égalité, parce qu'elle reconnaît
00:57:31finalement des différences, des hiérarchies,
00:57:33comme on le disait tout à l'heure à propos de la Chine.
00:57:35Voilà, on ne se comporte pas de la même manière
00:57:37avec un vieux monsieur,
00:57:39ou avec une vieille dame, qu'avec un
00:57:41adolescent. On ne se comporte pas
00:57:43de la même manière, enfin voilà,
00:57:45il y a une infinité de variations,
00:57:47de hiérarchies, de différences, de nuances
00:57:49que les révolutionnaires veulent supprimer.
00:57:51On est tous égaux, on est tous pareils.
00:57:53Elle va à l'encontre
00:57:55de la fraternité, parce qu'entre frères,
00:57:57finalement, on ne prend pas de pincettes,
00:57:59on ne va pas se vouvoyer,
00:58:01on se tutoie, on se tape dans le dos,
00:58:03voilà, on se comporte comme...
00:58:05Et enfin, elle va à l'encontre de la liberté,
00:58:07parce que la liberté
00:58:09telle que la conçoivent les révolutionnaires,
00:58:11après Rousseau, c'est finalement
00:58:13une liberté,
00:58:15c'est la liberté établie
00:58:17par la loi, par la volonté générale.
00:58:19Or,
00:58:21les règles de politesse,
00:58:23elles n'ont pas été établies par le Parlement,
00:58:25par l'Assemblée, elles
00:58:27apparaissent finalement
00:58:29de la société elle-même,
00:58:31à un niveau infrapolitique, en quelque sorte.
00:58:33Et donc, elles sont perçues comme des
00:58:35contraintes antidémocratiques,
00:58:37anti-républicaines, mauvaises,
00:58:39comme
00:58:41des lois, des
00:58:43préceptes que, finalement,
00:58:45qui seraient des sortes d'usurpations
00:58:47par rapport à la seule
00:58:49loi acceptable, qui est celle du Parlement.
00:58:51Alors, Frédéric Goubillon, comment ça se tourne concrètement ?
00:58:53Concrètement,
00:58:55j'explique un peu
00:58:57le pourquoi des choses, et concrètement,
00:58:59ça va se traduire
00:59:01par quelque chose d'absolument
00:59:03fascinant, une
00:59:05suppression, une abolition
00:59:07de à peu près toutes les règles
00:59:09caractéristiques
00:59:11de l'Ancien Régime.
00:59:13Par exemple,
00:59:15sur un plan linguistique,
00:59:17on va interdire le vouvoiement.
00:59:19Tout le monde se tutoie.
00:59:21Tout le monde doit se tutoyer, parce que tout le monde est égal.
00:59:23Le vouvoiement
00:59:25traduisait les différences
00:59:27entre parents et enfants,
00:59:29entre maîtres et domestiques,
00:59:31entre officiers et soldats,
00:59:33etc. Tout disparaît.
00:59:35Tout le monde doit se tutoyer.
00:59:37Et ceux qui ne respectent
00:59:39pas cette règle,
00:59:41sont considérés comme suspects,
00:59:43considérés comme des ennemis
00:59:45potentiels de la Révolution.
00:59:47Et à l'époque, un mauvais citoyen,
00:59:49vous savez, ça ne rigole pas, c'est beaucoup plus
00:59:51un mauvais citoyen, il est suspect.
00:59:53Et s'il est suspect, il est susceptible
00:59:55d'être jugé
00:59:57et éventuellement condamné
00:59:59à mort.
01:00:01Et on a donc des cas...
01:00:03Ne me dites pas qu'on l'a condamné déjà à mort
01:00:05parce qu'il se tutoyait
01:00:07et se vouvoyait.
01:00:09On les a condamnés à mort,
01:00:11non pas parce qu'ils se vouvoyaient,
01:00:13mais parce que le vouvoiement supposait
01:00:15qu'ils étaient des
01:00:17contre-révolutionnaires, des ennemis de la Révolution,
01:00:19des ennemis du peuple, et que par conséquent,
01:00:21il fallait les éliminer. De même,
01:00:23il y a des choses comme les mots
01:00:25« monsieur » et « madame » sont interdits,
01:00:27pour les mêmes raisons, parce que ça rappelle
01:00:29le passé et que tout ce qui
01:00:31vient du passé, il faut l'éliminer.
01:00:33Je le raconte dans mon livre,
01:00:35j'avais déjà écrit
01:00:37un bouquin sur la même question
01:00:39qui est l'histoire de la politesse
01:00:41depuis la Révolution.
01:00:43On a toute une série d'anecdotes
01:00:45qui paraissent incroyables
01:00:47dans lesquelles quelqu'un
01:00:49est arrêté parce qu'il a
01:00:51oublié qu'il ne fallait plus dire
01:00:53« monsieur » ou « madame ».
01:00:55Et donc,
01:00:57il y a un côté totalement
01:00:59cascaillien de cette Révolution française
01:01:01à certains moments, par rapport à
01:01:03cette politesse. De même, on va interdire
01:01:05les cartes de vœux, parce que
01:01:07les cartes de vœux du Nouvel An, par exemple,
01:01:09ça oublie
01:01:11qu'il y a un nouveau calendrier révolutionnaire
01:01:13et que, par conséquent,
01:01:15tout ça doit disparaître.
01:01:17Il ne faut pas célébrer le Nouvel An.
01:01:19Si on célèbre le Nouvel An, c'est qu'on est
01:01:21ancien régime, qu'on est royaliste, qu'on est contre la République
01:01:23et donc qu'on doit être éliminé.
01:01:25Jusqu'où va la folie ?
01:01:27Intéressant, oui, absolument.
01:01:29On va en reparler avec...
01:01:31Avec vous, chers auditeurs, au 0826-300-300.
01:01:33Appelez-nous pour réagir,
01:01:35pour poser toutes vos questions. Et soyez polis
01:01:37avec Emmanuel Austandard, justement.
01:01:390826-300-300. A tout de suite sur Sud Radio.
01:01:43Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
01:01:45midi 14h. André Bercoff.
01:01:49Ici Sud Radio.
01:01:53Les Français parlent au français.
01:01:57Les carottes sont cuites.
01:01:59Les carottes sont cuites.
01:02:01Sud Radio Bercoff,
01:02:03dans tous ses états.
01:02:05Eh oui, hier, c'était pas mal, hein ?
01:02:07Brutis, crétins, vous comprenez rien,
01:02:09de quoi parlez-vous, etc.
01:02:11Mais qui êtes-vous pour parler de ça ?
01:02:13C'est très joli. On avait le fleur-et-neige, moi.
01:02:15Mais vous entendez ce que vous dites ?
01:02:17Vous entendez ce que vous dites ?
01:02:19Mais je vous interdis de dire des choses pareilles.
01:02:21C'est pas possible.
01:02:23Magnifique.
01:02:25Voilà. Politesse et politique.
01:02:27Frédéric Ouvillois, un livre
01:02:29très intéressant,
01:02:31bourré d'informations et de savoirs
01:02:33aux éditions du CERF.
01:02:35Frédéric Ouvillois, justement, parlons de ça.
01:02:37Continuons un peu.
01:02:39On parlait de la Révolution française.
01:02:41Monsieur, madame, plus question.
01:02:43Le tutoiement,
01:02:45bien, mais le vouvoiement...
01:02:47Et au fond, est-ce que
01:02:49c'est lié, justement,
01:02:51ce rapport entre politesse et politique ?
01:02:53C'est lié aux crises ?
01:02:55Quand il y a une crise, quelque part,
01:02:57ou un changement de régime,
01:02:59c'est lié à quoi ?
01:03:01Écoutez, oui, les crises ont évidemment
01:03:03une très grande importance
01:03:05là-dedans. Mais elles ont une importance
01:03:07parce que le politique
01:03:09disparaît, finalement. Parce qu'il n'y a plus d'autorité.
01:03:11Parce qu'il n'y a plus de souverain,
01:03:13il n'y a plus de police, il n'y a plus d'encadrement, plus de règles.
01:03:15Et cette absence
01:03:17d'autorité fait que
01:03:19la politesse, elle aussi,
01:03:21se dilue extrêmement rapidement.
01:03:23J'en parle pas dans mon livre,
01:03:25mais j'aurais pu le faire.
01:03:29Il y a un moment, de ce point de vue-là,
01:03:31qui est totalement fascinant
01:03:33et terrifiant. Enfin, c'est vraiment...
01:03:35C'est la débâcle
01:03:37en France, en
01:03:39mai-juin 40.
01:03:41L'exode, c'est ça.
01:03:43Il n'y a plus de pouvoir, il n'y a plus d'armée.
01:03:45L'armée est plus ou moins en fuite.
01:03:47Il n'y a plus de police, plus de gendarmerie.
01:03:49Il n'y a plus de...
01:03:51Le gouvernement ne fonctionne plus.
01:03:53Et le résultat, c'est que
01:03:55cette France qui est
01:03:57sur les chemins,
01:03:59elle perd totalement
01:04:01toutes les règles de politesse,
01:04:03tous les repères,
01:04:05tous les codes, tous les machins,
01:04:07qui vont de la pudeur
01:04:09jusqu'à la façon de se comporter
01:04:11avec autrui, etc.
01:04:13Certains
01:04:15philosophes ont expliqué
01:04:17que l'une des
01:04:19formules essentielles
01:04:21de la politesse, c'est après-vous.
01:04:23C'est génial.
01:04:25Je n'en ferai rien.
01:04:27C'est très beau.
01:04:29C'est le fait de
01:04:31respecter l'autre en lui montrant qu'il a
01:04:33une importance et qu'on va prendre sur soi
01:04:35de lui laisser quelque chose.
01:04:37La politesse, c'est une sorte de
01:04:39mini-sacrifice, en quelque sorte, permanent.
01:04:41C'est comme dans le métro aussi.
01:04:43Heureusement,
01:04:45on donne sa place à
01:04:47quelqu'un qui est plus âgé ou une femme
01:04:49enceinte, etc.
01:04:51Et vous dites qu'à ce moment-là,
01:04:53ces règles, comme il n'y a plus de repères,
01:04:55comme l'exode de 40...
01:04:57Quand, effectivement,
01:04:59quand il n'y a plus rien à manger,
01:05:01quand il n'y a plus rien à boire,
01:05:03quand vous êtes prêts à vous battre
01:05:05pour un verre d'eau ou
01:05:07pour une pomme, évidemment,
01:05:09les règles de politesse
01:05:11disparaissent complètement, d'autant qu'il n'y a
01:05:13personne pour les faire respecter,
01:05:15personne pour respecter la loi
01:05:17et les règles droitives à la propriété ou autre.
01:05:19Donc, effectivement, les crises
01:05:21graves, et ce moment-là
01:05:23est une des crises...
01:05:25Je pense à mai-juin 40,
01:05:27c'est une des crises les plus terribles
01:05:29que la France ait connue, en fait.
01:05:31À ce moment-là, il n'y a plus d'autorité
01:05:33et il n'y a plus de politesse.
01:05:35Et, à chaque fois, c'est un peu comme ça.
01:05:37Si on reprend, effectivement,
01:05:39l'histoire de France sur le temps long,
01:05:41ces moments de crise
01:05:43ou, par exemple, les sièges
01:05:45de certaines villes au Moyen-Âge
01:05:47ou après,
01:05:49ce sont des moments où,
01:05:51finalement,
01:05:53on ne va plus penser qu'à soi
01:05:55et on va oublier,
01:05:57finalement,
01:05:59oublier les autres.
01:06:01Or, si vous voulez,
01:06:03fondamentalement, la politesse,
01:06:05c'est un rapport à autrui,
01:06:07sinon, c'est le fait de montrer
01:06:09à autrui qu'on le respecte
01:06:11dans sa singularité, si je puis dire.
01:06:13Est-ce qu'il n'y a pas eu aussi,
01:06:15Frédéric Ouvillois, de ce point de vue-là,
01:06:17est-ce que la politesse,
01:06:19ça s'enseigne, alors justement,
01:06:21dans la famille, à l'école
01:06:23et où ?
01:06:25Ou sinon où ?
01:06:27La politesse en tant que telle,
01:06:29c'est transmis, ça s'enseigne.
01:06:31En tout cas, si vous voulez, la politesse
01:06:33suppose un groupe
01:06:35social
01:06:37cohérent, homogène,
01:06:39à peu près homogène,
01:06:41effectivement, avec des principes,
01:06:43des valeurs, etc., communes,
01:06:45et si un tel groupe
01:06:47n'existe pas, il n'y a pas de politesse, si vous voulez.
01:06:49Robinson, sur son île déserte,
01:06:51il n'a pas été poli.
01:06:53Et ce n'est pas parce que vendredi
01:06:55finit par arriver, un beau jour,
01:06:57que la politesse va naître.
01:06:59C'est pas assez...
01:07:01Il faut un groupe organisé,
01:07:03avec des règles, etc.
01:07:05En revanche, dans une famille,
01:07:07il y a forcément, une famille organisée,
01:07:09structurée, il y a forcément
01:07:11un rapport quotidien qui suppose
01:07:13qu'il y a des règles
01:07:15que les uns et les autres respectent.
01:07:17Et au fond, la politesse, c'est ça.
01:07:19Et au-delà, par cercle
01:07:21concentrique, si vous voulez,
01:07:23dans un village,
01:07:25j'ai utilisé pas mal
01:07:27l'exemple de la Bretagne,
01:07:29jusqu'au milieu du XXème siècle,
01:07:31il y a des villages
01:07:33qui constituent
01:07:35des entités sociales
01:07:37très denses,
01:07:39dans lesquelles il y a des règles spécifiques,
01:07:41qui ne sont pas forcément les mêmes
01:07:43que dans le village voisin.
01:07:45Oui, chaque village peut avoir ses règles.
01:07:47En fait, la politesse
01:07:49devrait, en réalité, être...
01:07:51Le principe est toujours le même,
01:07:53mais il y a
01:07:55des concrétisations
01:07:57qui sont infiniment différentes.
01:07:59Et donc, il n'y a pas la politesse,
01:08:01mais il y a des politesses
01:08:03qui vont un petit peu
01:08:05comme dans les poupées russes,
01:08:07qui vont s'emboîter
01:08:09les unes dans les autres,
01:08:11comme dans un puzzle.
01:08:13Mais à chaque fois, c'est la même idée,
01:08:15c'est-à-dire que si on veut que les choses marchent bien,
01:08:17si on veut éviter de se taper sur la gueule,
01:08:19il faut
01:08:21respecter
01:08:23un certain nombre de codes,
01:08:25de règles, etc.,
01:08:27manifestant à l'égard de l'autre.
01:08:29Mais quand même, Frédéric Roubillois,
01:08:31la politesse est synonyme d'apaisement.
01:08:33Quand on a envie d'être en guerre
01:08:35ou de s'affronter ou de se bagarrer,
01:08:37ce n'est pas la politesse qui va jouer.
01:08:39Précisément, elle n'a plus de rôle
01:08:41quand on
01:08:43commence à se bagarrer.
01:08:45Maintenant, il y a des bagarres
01:08:47de niveaux différents, si vous voulez.
01:08:49C'est-à-dire que, ce qu'on appelle la guerre en dentelle,
01:08:51par exemple, au XVIIIe siècle,
01:08:53quand
01:08:55le
01:08:57maréchal de Villars, je crois,
01:08:59dit
01:09:01« Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! »,
01:09:03c'est parce qu'on n'est pas dans une guerre à mort.
01:09:05Il est délégué...
01:09:07Mais après vous, je n'en ferai rien.
01:09:09C'est ça. Mais voilà, les guerres du XXe siècle,
01:09:11par contre, qui sont des guerres de masse,
01:09:13des guerres à mort, des guerres entre
01:09:15nations, des guerres qui ont
01:09:17pratiquement pour objectif l'anéantissement
01:09:19finalement de l'adversaire,
01:09:21il n'y a plus cette politesse
01:09:23minimale qui existe encore dans la
01:09:25guerre en dentelle du XVIIIe siècle.
01:09:27Et effectivement,
01:09:29malheureusement, on le sait bien,
01:09:31cette phrase-là nous paraît
01:09:33inouïe, parce qu'on
01:09:35la replace à notre époque.
01:09:37C'est vrai. Qui dirait aujourd'hui « Messieurs les Allemands,
01:09:39Messieurs les Russes, Messieurs les Anglais,
01:09:41tirez les premiers ! »
01:09:43C'est ça.
01:09:45Donc voilà.
01:09:47En fait,
01:09:49cette réflexion sur la
01:09:51politesse nous permet, c'est pour ça
01:09:53que j'ai écrit ce livre,
01:09:55peut-être de mieux comprendre aussi
01:09:57ce qu'est la politique, ce que sont
01:09:59ses besoins, ses nécessités.
01:10:01Surtout, je dirais,
01:10:03à l'heure actuelle, où l'une et l'autre
01:10:05me paraissent également menacées
01:10:07par le même phénomène
01:10:09de désaffiliation,
01:10:11le fait que les gens
01:10:13au fond considèrent
01:10:15leur propre intérêt,
01:10:17leur propre moi individuel,
01:10:19plutôt que le collectif
01:10:21dans lequel ils inventent.
01:10:23Vous parlez dans la conclusion de votre livre,
01:10:25vous en parlez longuement, vous parlez de
01:10:27décivilisation. Il n'y a pas que vous, il y a
01:10:29Macron aussi qui en a parlé.
01:10:31Vous avez des bons maîtres à penser.
01:10:33C'est pas vrai qu'il ou il doit.
01:10:35Mais c'est pas lui qui l'a inventé, rassurez-vous.
01:10:37Non mais c'est vrai.
01:10:39Est-ce qu'à votre avis, vu ce qui se passe,
01:10:41on va vers une décivilisation ?
01:10:43On va vers quelque chose où, on le sait,
01:10:45quand je vous écoute,
01:10:47on sait très bien que
01:10:49les politiques, au bout d'autres,
01:10:51il ne faut pas généraliser,
01:10:53c'est idiot,
01:10:55mais beaucoup, malheureusement, en tout cas,
01:10:57ils sont plusieurs, ne plus se soucier du bien commun,
01:10:59ne plus se soucier du collectif,
01:11:01pas seulement des politiques, aussi des médiatiques
01:11:03et autres, pour ne s'occuper
01:11:05que de leur propre
01:11:07avenir,
01:11:09ou ceux de la famille.
01:11:11Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose, là aussi,
01:11:13où la politesse ne joue plus aucun rôle ?
01:11:15Oui, vous avez tout à fait raison,
01:11:17mais je dirais
01:11:19que la politesse ne joue plus aucun rôle,
01:11:21et la politique non plus, d'ailleurs,
01:11:23non pas lorsque les dirigeants
01:11:27se comportent en égoïste
01:11:29ou oublient le bien commun
01:11:31pour avoir une vision strictement
01:11:33partisane des choses,
01:11:35les choses deviennent menaçantes
01:11:37lorsque c'est la population tout entière,
01:11:39qui se désaffilie,
01:11:41en quelque sorte,
01:11:43j'utilise un terme qui est un peu anélogique,
01:11:45se désenracine.
01:11:47C'est-à-dire qu'au fond,
01:11:49ils ne savent plus où ils habitent,
01:11:51ils n'ont plus de repères, ils ne savent plus où ils sont.
01:11:53Ou même pire,
01:11:55ils ne veulent plus savoir.
01:11:57C'est-à-dire qu'ils se disent,
01:11:59aujourd'hui je suis en France, demain je serai en Afrique du Sud,
01:12:01après-demain je serai en Australie,
01:12:03en fonction
01:12:05de mon intérêt financier,
01:12:07du montant d'impôts
01:12:09que je vais payer, etc.
01:12:13Donc,
01:12:15lorsqu'il n'y a plus de lieu,
01:12:17lorsqu'il n'y a plus de territoire aussi,
01:12:21le groupe social s'effiloche,
01:12:23inévitablement,
01:12:25et donc, avec le groupe social,
01:12:27le sentiment du politique,
01:12:29c'est-à-dire le fait que
01:12:31je dois quelque chose à la société
01:12:33qui m'a fait devenir ce que je suis,
01:12:35et la politesse, c'est-à-dire
01:12:37le comportement que je dois avoir
01:12:39avec les membres de mon groupe social
01:12:41qui sont, pour revenir à la définition
01:12:43de tout à l'heure, mes amis
01:12:45au sens philosophique du terme.
01:12:47Mais justement,
01:12:49ce sens philosophique du terme
01:12:51dont vous parlez, moi ce qui me frappe
01:12:53aujourd'hui, c'est que quand vous dites
01:12:55je peux être n'importe où,
01:12:57vous dites c'est le peuple,
01:12:59mais le peuple est encouragé par une doxa.
01:13:01Je veux dire, ça ne vient pas au peuple.
01:13:03Cette espèce de désaffiliation
01:13:05des racines.
01:13:07J'accuse absolument pas le peuple.
01:13:09Je vais essayer de vous dire que
01:13:13lorsque c'est le cas,
01:13:15ou si c'est ici un jour,
01:13:17ce sera le cas en France,
01:13:19comme ça commence à l'être un petit peu,
01:13:21notamment dans les générations
01:13:23les plus jeunes, malheureusement,
01:13:25je parle beaucoup des machines aussi,
01:13:27de l'impact des machines électroniques,
01:13:29des téléphones portables, etc.
01:13:33Lorsqu'on arrive à une
01:13:35désaffiliation dont,
01:13:37malheureusement, les dirigeants
01:13:39nous donnent un petit peu
01:13:41des modèles,
01:13:45on risque effectivement
01:13:47de se retrouver
01:13:49dans cette situation où, au fond,
01:13:51le sentiment d'appartenance
01:13:53à ce groupe ayant disparu,
01:13:55au fond c'est comme si on était seul.
01:13:57On fait ce qu'on veut,
01:13:59il n'y a plus de limites,
01:14:01il n'y a plus de respect,
01:14:03ou alors, plutôt, il y a un respect
01:14:05avec un R majuscule
01:14:07dont on parle sans arrêt,
01:14:09mais sans le respecter de jamais,
01:14:11une espèce de pseudo
01:14:13vivre ensemble
01:14:15qui est simplement un vivre
01:14:17à côté de personnes
01:14:19qui ne sont plus rien
01:14:21parce qu'au fond, j'ai rien de commun
01:14:23avec elles.
01:14:25C'est une espèce de vivre ensemble.
01:14:27Ça a l'air zat.
01:14:29Oui, c'est un simili vivre ensemble,
01:14:31c'est ça, c'est un vivre
01:14:33côte à côte sans regarder
01:14:35ce qui se passe.
01:14:37Il y a
01:14:39un thème
01:14:41qui m'a beaucoup amusé aussi,
01:14:43que j'utilise en conclusion,
01:14:45c'est le thème de zombification.
01:14:47Le zombie,
01:14:49c'est une espèce de figure culturelle
01:14:51contemporaine qui nous
01:14:53dit aussi des choses sur ce
01:14:55que nous sommes devenus.
01:14:57Le zombie, dans les films de zombies,
01:14:59ou les séries, etc.,
01:15:01c'est l'être le plus
01:15:03radicalement impoli qu'il soit.
01:15:05Il ne regarde pas
01:15:07ce qui est à côté de lui,
01:15:09ce qui est à sa gauche, ce qui est à sa droite,
01:15:11ou ce qui est derrière lui, il regarde juste
01:15:13la proie qui court,
01:15:15qui essaie de s'échapper,
01:15:17et sur laquelle il va
01:15:19tenter de se ruer pour le bouffer.
01:15:21Le zombie,
01:15:23le risque d'une
01:15:25dépolitisation et d'un
01:15:27effondrement de la politesse,
01:15:29c'est la zombification du monde.
01:15:31J'espère qu'on va y arriver.
01:15:33Je ne veux pas être impoli André, mais il faut qu'on lance la pub.
01:15:35Eh bien, lançons-la !
01:15:37On va dézombifier la pub !
01:15:39A tout de suite sur Sud Radio, on sera avec Lila dans un instant.
01:15:410826 300 300, vous nous appelez
01:15:43ou vous êtes avec nous sur Sud Radio.
01:15:510826 300 300
01:15:53Ici Sud Radio.
01:15:57Les Français parlent
01:15:59au français.
01:16:01Je n'aime pas la blanquette
01:16:03de veau. Je n'aime pas
01:16:05la blanquette de veau.
01:16:07Sud Radio Bercov dans tous ses états.
01:16:0913h47 sur Sud Radio, toujours
01:16:11avec Frédéric Rouvillois qui vient nous voir pour son
01:16:13livre Politesse et politique aux éditions
01:16:15du CERF, et nous avons Lila qui nous appelle
01:16:17depuis Lyon. Bonjour Lila. Bonjour Lila.
01:16:19Bonjour André. Bonjour.
01:16:21Bonjour à votre invité. Bonjour.
01:16:23Avant de commencer, je voudrais dire une phrase.
01:16:25J'avais lu un jour que la gentillesse et la politesse
01:16:27enrichissent ceux qui la donnent
01:16:29et non pas ceux qui la reçoivent.
01:16:31Je l'ai lu. C'est la première phrase.
01:16:33Quand j'ai entendu votre invité,
01:16:35lorsque j'ai entendu le mot politesse,
01:16:37j'ai pensé au mot respect, et il en a parlé par la suite.
01:16:39Je voulais vous demander
01:16:41au niveau politique, d'abord
01:16:43parce que de manquer de politesse
01:16:45c'est peut-être aussi
01:16:47l'ignorer l'autre, en fait l'effacer un peu.
01:16:49J'ai vu des gens
01:16:51avoir une politesse à géométrie
01:16:53variable.
01:16:55Poli avec des gens de leur tribu
01:16:57ou de leur famille, ou envers
01:16:59quelqu'un qui a un statut un peu plus élevé
01:17:01qu'eux, et je les ai vus
01:17:03quelques temps après être
01:17:05irrespectueux envers de quelqu'un
01:17:07de banal, enfin pour eux.
01:17:09Et je voulais vous demander
01:17:11est-ce qu'aussi, en ce qui concerne les hommes
01:17:13politiques, n'est-ce pas aussi
01:17:15le manque d'arguments qui,
01:17:17sur les plateaux de télévision par exemple,
01:17:19vous voyez les gens s'énerver,
01:17:21les gens ne pas respecter la parole
01:17:23de l'autre, c'est aussi parce qu'ils n'arrivent
01:17:25pas à convaincre, ou alors ils veulent effacer
01:17:27les convictions de l'autre.
01:17:29Oui, bonne
01:17:31question. Est-ce que ce n'est pas une
01:17:33béquille, parce qu'on n'a pas d'arguments
01:17:35et on lance des noms d'oiseaux ?
01:17:37Écoutez, c'est
01:17:39Madame, vous avez tout à fait raison, c'est très exactement
01:17:41une arme, en fait.
01:17:43Quand on n'a pas
01:17:45une arme théorique
01:17:47ou intellectuelle ou argumentative suffisante,
01:17:49comme dans le cas évoqué,
01:17:51on va prendre une autre arme,
01:17:53qui est effectivement de traiter l'autre
01:17:55de fasciste,
01:17:57de nazi, de descendant
01:17:59de Vafanassès, etc.
01:18:01Donc voilà, c'est une...
01:18:03Il faut le concevoir comme ça, c'est-à-dire que
01:18:05ces marques
01:18:07d'impolitesse, c'est tout simplement
01:18:09une espèce d'arme de substitution quand on n'en a pas
01:18:11d'autre. Merci beaucoup, Lila.
01:18:13On accueille Sandrine, qui nous appelle depuis
01:18:15le Tarn-et-Garonne. Bonjour Sandrine.
01:18:17Bonjour Sandrine. Oui, bonjour
01:18:19André, bonjour à votre invité
01:18:21et bonjour à Stéphane.
01:18:23Ma question, justement,
01:18:25elle a commencé en matinée, alors moi
01:18:27je vais continuer, étant donné qu'aujourd'hui
01:18:29vous l'avez bien précité, monsieur Antoine
01:18:31Arcoque, que c'est la Commission européenne
01:18:33qui gère tout, et que nos politiques
01:18:35jouent là-dessus, parce qu'ils ont
01:18:37en fait, ils mentent en fait,
01:18:39ils mentent, c'est clair,
01:18:41et ils n'auront pas d'argument, donc après
01:18:43il reste, on va dire,
01:18:45il n'y a plus de politesse.
01:18:47Et je dirais même à eux,
01:18:49mais même à nous, comme si
01:18:51on était des ignorants en fait.
01:18:53La question,
01:18:55elle est là. Je voulais savoir si
01:18:57c'est par rapport à ça, ou alors dans ces cas-là
01:18:59il faudrait qu'à un moment donné
01:19:01ils s'expliquent,
01:19:03ou alors on les laisse.
01:19:05Alors peut-être, est-ce qu'il faudrait les laisser
01:19:07se visualiser,
01:19:09ou se visualiser, c'est la seule fois que j'arrive plus
01:19:11à trouver le terme, se rendre
01:19:13vraiment, et qu'à un moment donné
01:19:15leur visage ressorte.
01:19:17Oui, c'est-à-dire qu'en fait,
01:19:19il y a, c'est vrai,
01:19:21c'est, évoque une...
01:19:23C'est Sandrine, qui évoque une...
01:19:25Est-ce qu'il n'y a pas
01:19:27une politesse suprême aussi, d'un côté,
01:19:29pas seulement les politiques, mais je dirais
01:19:31pas seulement l'élite, tout ça, mais
01:19:33quand vous pensez que les gens sont ignorants,
01:19:35qu'il n'est pas la peine de leur dire des choses parce qu'ils ne comprendront pas,
01:19:37est-ce que ce n'est pas une forme sublime
01:19:39et terrible d'impolitesse ?
01:19:41Écoutez, je crois que c'est à la fois une forme
01:19:43sublime
01:19:45et terrible d'impolitesse, et je crois que c'est
01:19:47une façon extrêmement inhabile,
01:19:49malhabile et stupide
01:19:51de faire de la politique.
01:19:53Parce que, voilà, la politesse
01:19:55c'est pas...
01:19:57Être poli, c'est pas aimer
01:19:59les autres, c'est pas
01:20:01trouver qu'ils sont parfaits, etc.
01:20:03C'est simplement faire en sorte qu'il n'y ait
01:20:05pas de conflit
01:20:07inutile
01:20:09entre
01:20:11vous et nous.
01:20:13Donc la politesse peut-être parfaitement
01:20:15insincère,
01:20:17on peut très bien...
01:20:19Ce sont deux choses différentes.
01:20:21C'est pour ça, la politesse ça ne relève pas de la morale,
01:20:23ça relève d'une espèce de pratique,
01:20:25voilà.
01:20:27Et donc, si vous voulez,
01:20:29ce que je veux dire par là, c'est que
01:20:31être poli
01:20:33avec autrui, même si on considère
01:20:35qu'il est ignorant,
01:20:37même si on considère qu'on a fait
01:20:39de meilleures études que lui, même si on considère
01:20:41qu'il ne connaît rien, c'est au moins de lui
01:20:43montrer que, ben non, c'est pas
01:20:45le cas. C'est de faire
01:20:47semblant de le prendre en considération
01:20:49et de le
01:20:51traiter aussi
01:20:53respectueusement que l'on traiterait
01:20:55quelqu'un qui est sorti major de l'ENA ou
01:20:57de Polytechnique.
01:20:59Et la politesse, on pourrait la comparer
01:21:01à la définition de l'hypocrisie, l'hommage que
01:21:03le vice rend à la vertu.
01:21:05Oui, éventuellement.
01:21:07Peu importe que
01:21:09lorsque vous dites bonjour
01:21:11à votre
01:21:13boulanger,
01:21:15en réalité,
01:21:17vous ne vous posez pas
01:21:19vraiment la question de savoir
01:21:21s'il a passé une bonne journée, comment ça va
01:21:23pour lui, etc. Mais voilà, vous savez qu'il faut le dire,
01:21:25donc vous le dites. Et parce que ça lui fait
01:21:27plaisir, parce qu'il est content,
01:21:29parce qu'il serait mécontent s'il ne vous le disait pas.
01:21:31C'est une reconnaissance
01:21:33quelque part. Voilà, c'est une reconnaissance
01:21:35qui a pour but de rendre la vie
01:21:37en société aussi agréable que possible.
01:21:39Or, ce comportement, effectivement,
01:21:41parfois ouvertement ou quasiment
01:21:43ouvertement méprisant
01:21:45de certains politiques à l'égard de ceux qui
01:21:47ne votent pas pour eux, eh bien, c'est quelque chose
01:21:49évidemment totalement
01:21:51impoli et totalement impolitique en même temps.
01:21:53Céline nous appelle depuis Bordeaux.
01:21:55Bonjour Céline. Bonjour Céline.
01:21:57Oui, bonjour. Merci pour votre émission
01:21:59tout d'abord. Bonjour à votre
01:22:01invité. Voilà, moi
01:22:03j'ai 47 ans et c'est la première
01:22:05fois que j'ai entendu un président
01:22:07français dire
01:22:09verbaliser le mot
01:22:11« emmerder les non-vaccinés »
01:22:13qu'on n'était pas des citoyens
01:22:15enfin les non-vaccinés.
01:22:17Je voulais savoir l'avis de l'invité
01:22:19même par rapport à l'histoire
01:22:21de France. Enfin, voilà,
01:22:23ce qu'il ressent, ce que ça veut dire,
01:22:25où on en est. Le « j'ai
01:22:27envie d'emmerder les non-vaccinés », oui.
01:22:29Exactement. Oui, alors
01:22:31je ne sais pas de la pub pour mon bouquin
01:22:33mais je cite effectivement toute une
01:22:35série de
01:22:37dérapages verbaux
01:22:39imputables
01:22:41à Emmanuel Macron. Ce qui est très intéressant
01:22:43avec lui, c'est qu'il est quand même très intelligent
01:22:45par ailleurs et que lorsqu'il
01:22:47fait quelque chose, c'est pas sans raison.
01:22:49Et donc, voilà,
01:22:51il y a chez lui une espèce de
01:22:53jeu pervers autour
01:22:55de la politesse, l'impolitesse
01:22:57quand est-ce que je vais être impoli avec
01:22:59quelqu'un, pourquoi, comment,
01:23:01quand est-ce que je vais être poli, quand est-ce que je vais
01:23:03surjouer la politesse, quand est-ce que
01:23:05vous avez tout à fait
01:23:07raison madame, c'est quelqu'un
01:23:09qui mériterait effectivement
01:23:11rien sur ce plan-là, une
01:23:13psychanalyse complète.
01:23:15Il y en a eu d'ailleurs. Enfin, pas complète, mais il y en a eu.
01:23:17Par exemple, je ne sais pas
01:23:19vous savez, quand il est allé en Chine
01:23:21par exemple, son rendez-vous
01:23:23avec Xi Jinping
01:23:25il est, avec Xi Jinping, le seul
01:23:27à ne pas mettre de cravate.
01:23:29Parce qu'on a une unité
01:23:31tous les gens autour de lui
01:23:33sont en costume
01:23:35avec tous une cravate, sans exception
01:23:37sauf lui. Pourquoi ? Eh bien parce que
01:23:39ne pas mettre de cravate, donc être
01:23:41faire montre une certaine, entre guillemets
01:23:43impolitesse, montre qu'on est
01:23:45plus puissant finalement. Et
01:23:47lorsqu'il parle d'emmerder les français, c'est la même chose.
01:23:49Au fond, ça veut dire que, grosso modo
01:23:51c'est moi qui décide
01:23:53et ce n'est pas eux qui vont m'empêcher
01:23:55de
01:23:57prendre des mesures drastiques
01:23:59contre eux.
01:24:01C'est moi qui suis le roi ?
01:24:03Il y a un côté ça.
01:24:05Oui, sauf que le roi il est poli.
01:24:07On raconte que Louis XIV était
01:24:09c'est Voltaire qu'il raconte
01:24:11Louis XIV était
01:24:13un modèle de politesse et
01:24:15parce qu'il était justement extrêmement poli que
01:24:17à la cour de Louis XIV, les gens
01:24:19se mettaient à l'être et que autour de la cour
01:24:21par cercle concentrique successif
01:24:23Macron, effectivement, s'est compliqué.
01:24:25Effectivement, sur un plan vestimentaire
01:24:27sur un plan linguistique, sur un plan
01:24:29gestuel, sur un plan
01:24:31il y a tellement de choses à dire
01:24:33qu'il faudrait y passer des coups.
01:24:35En tout cas, ce n'est pas par politesse mais par plaisir.
01:24:37Monsieur Rouilloix
01:24:39que je vous dirai, non pas adieu, mais au revoir.
01:24:41Merci beaucoup.
01:24:43Merci Frédéric Rouilloix d'avoir été avec nous.
01:24:45On rappelle ce livre Politesse et
01:24:47Politique aux éditions du CERM.
01:24:49Merci à tous de nous avoir écoutés.
01:24:51On se retrouve demain de midi à 14h
01:24:53avec André Bercoff. Tout de suite, Brigitte Lay sur
01:24:55Sud Radio. A demain.

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