• il y a 5 mois
Avec le journaliste Karl Zéro et Henri Proglio, ancien Directeur Général d’EDF

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-06-17##

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News
Transcription
00:00:00Et oui, c'est parti, c'est parti, les masques tombent, les transferts sont en train de se faire.
00:00:06Non, non, non, on ne se passe pas dans la Coupe du monde de football, hein.
00:00:09Il y a les transferts, il y a les masques, il y a les exhortations, il y a les magouilles,
00:00:13il y a les combinaisons, tout est prêt. Pourquoi ?
00:00:17Eh bien, pourquoi ? Parce qu'élection législative, les 30 juin et 7 juillet.
00:00:23Et non seulement les masques tombent, mais les langues se délient, les bouches s'ouvrent
00:00:28et la salivation bat son plein partout.
00:00:31On va en parler, bien sûr, et puis on va parler d'autres choses aussi.
00:00:35On va parler de pédocriminalité, on va parler de cette affaire, de ces affaires, hein,
00:00:40qui depuis des années, des années, entachent, mais entachent tout le monde.
00:00:45Parce que, pour le moment, l'impunité, elle est là.
00:00:48Et nous avons avec nous 4-0, 4-0 avec l'Enfer des affaires, son magazine,
00:00:55qui est, ses livres, qui se bat depuis des années contre la pédocriminalité.
00:00:59Et il a fait un entretien, un entretien évidemment épistolaire avec Marc Dutroux,
00:01:04vous savez Marc Dutroux, l'affaire Dutroux, l'ignoble affaire Dutroux,
00:01:08qui est évidemment emprisonné à vie en Belgique.
00:01:11On va en parler, qu'est-ce que ça veut dire que ces réseaux ?
00:01:14Pendant très longtemps, on disait, non, non, il n'y a pas de réseaux,
00:01:16pédopornographie et pédocriminal, ça n'existe pas.
00:01:18Eh bien oui, eh bien oui, ça existe.
00:01:20On l'a vu avec Sound of Freedom, on l'a vu avec le documentaire de Pierre Barnérias,
00:01:25on l'a vu avec, et on le voit aujourd'hui avec ce que vient de sortir l'exclusivité 4-0,
00:01:30on va en parler avec lui.
00:01:31Et puis après, les perles, les huées, les bravos,
00:01:35nous allons recevoir là aussi autre scandale, autre affaire, une étrange débâcle.
00:01:41Nous allons voir ça Henri Poglio, Henri Poglio a été patron de EDF pendant 5 ans.
00:01:47Et aujourd'hui, il raconte, il raconte ce qui s'est vraiment passé,
00:01:51et surtout ce qui se passe aujourd'hui,
00:01:53à l'heure où effectivement, un certain nombre de candidats nous promettent la baisse de l'électricité.
00:01:58Oui, oui, après des hausses terribles, oui, 20%, 30%, 40%, évidemment, on rase gratis.
00:02:05Ici Sud Radio, les Français parlent au français.
00:02:13Je n'aime pas la blanquette de veau, je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:18Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:02:21Crise et chuchotement, reniement et milliardise, c'est la foire aux élections,
00:02:29ça a commencé, c'est la fête pendant 3 semaines, à tout de suite.
00:02:34Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:02:37Le fait du jour.
00:02:38Souvent, on trouve les réponses quand on les attend pas.
00:02:42Ici, c'est à celui qui mentira le plus sincèrement qu'on s'aime.
00:02:47Qu'après les coupes du monde ou les attentats,
00:02:50comme ces familles qui se réunissent qu'au mariage ou aux enterrements.
00:02:53Ça te fait bizarre, mais je l'aime.
00:02:55Oui, Bigflo et Oli, un sacré bordel.
00:02:58Ils appellent le rap et c'est vrai, c'est un sacré bordel en ce moment.
00:03:01Mais écoutez, c'est fait pour, c'est fait pour.
00:03:04Et je dois dire que pour une fois, je n'ai pas l'habitude d'être très tendre avec Emmanuel Macron.
00:03:09Mais pour une fois, merci Macron.
00:03:11Vous allez me dire comment vous provoquez encore Bercov.
00:03:14Pas du tout, pas du tout, pas du tout.
00:03:16On aurait passé 3 ans avec le même gouvernement, les mêmes ministres, les mêmes oppositions, etc.
00:03:22Attendons, oui, les affrontements d'un côté, la résolution de Russie-Ukraine de l'autre.
00:03:27Non, là ça y est, il a envoyé effectivement la grenade.
00:03:32Il le dit lui-même.
00:03:33Enfin, il l'aurait, je le dis au conditionnel, mais c'est denté le journal.
00:03:36Non, notamment, c'est le journal Le Quotidien Le Monde qu'il a annoncé.
00:03:39Voilà ce qu'écrivait Le Quotidien Le Monde.
00:03:43Lundi 10 juin, attention, c'est donc avant les résultats, avant les élections européennes.
00:03:49Lors des célébrations du 80e anniversaire du débarquement à Oradour-sur-Glane, à Haute-Vienne,
00:03:56un grand patron familier de l'Elysée aurait demandé au président de la République
00:03:59ça va pas trop dur ces journées, ça va pas, pas trop dur ?
00:04:03Ce à quoi le chef de l'État aurait répondu
00:04:06mais pas du tout, je prépare ça depuis des semaines et je suis ravi.
00:04:10Je leur ai balancé ma grenade découpiée dans les jambes,
00:04:13maintenant on va voir comment ils s'en sortent.
00:04:16Depuis dimanche soir, les masques tombent.
00:04:18Eh ben écoutez, c'est bien, c'est bien que les masques tombent, non ?
00:04:22Transparence, transparence, oh mon beau souci.
00:04:25Donc, et ça tombe, et ça tombe, et alors ça parle de tous les côtés, de tous les côtés.
00:04:30Vous savez les trois blocs, il y a le bloc effectivement,
00:04:33Front Populaire, le nouveau Front Populaire,
00:04:35qui va de Philippe Poutou à France Hollande,
00:04:37c'est vous dire à quel point c'est large,
00:04:40on voit une espèce de tolérance intéressante.
00:04:42Vous avez effectivement la droite avec la droite et l'ultra droite,
00:04:48comme on dit, avec le Rassemblement National,
00:04:50là aussi avec Reconquête, on ne peut pas dire que ça a été
00:04:53je t'aime et c'est je t'aime moi non plus.
00:04:55Et puis vous avez le bloc central,
00:04:58les macronistes, les LR qui n'ont pas voulu suivre Ciotti,
00:05:02et ils sont nombreux.
00:05:03Tout ça, on va voir comment ça va se décanter.
00:05:05Mais en attendant, en attendant,
00:05:07qu'est-ce que ça bouge ?
00:05:09Et on a écouté, écoutez, on a fait un inventaire,
00:05:12en sonore et en tweet et en parole,
00:05:14de ce qui se passe en ce moment en 48 heures.
00:05:18Le week-end fut très chargé.
00:05:20Par exemple, par exemple,
00:05:22écoutez ce que disait, sur sa chaîne,
00:05:24un conférence de presse, Jean-Luc Mélenchon.
00:05:28Et je ne cesse de rappeler que,
00:05:30quand moi je suis né,
00:05:32on avait un français sur dix
00:05:34qui avait un grand-parent étranger.
00:05:36Dorénavant c'est un sur quatre.
00:05:38Par conséquent, ceux qui s'appellent français de souche
00:05:42posent un problème sérieux
00:05:45à la cohésion de la société.
00:05:48Alors là, on ne le savait pas,
00:05:50mais Mélenchon a levé un lièvre.
00:05:52Qui pose des problèmes à la cohésion
00:05:54de la société française depuis des années ?
00:05:56Evidemment, les français de souche !
00:05:58Les français de souche !
00:06:00Mais attendez, je croyais que les français de souche
00:06:02ce sont ceux qui sont nés français de parents,
00:06:04de grands-parents, de grands-parents.
00:06:06Ah oui, oui, mais c'est eux qui gênent.
00:06:07C'est eux qui gênent.
00:06:08Ça y est, maintenant d'autres sont arrivés.
00:06:10Écoutez, il est temps de céder la place.
00:06:12Mais je suis là depuis des siècles.
00:06:13Ah ben oui, mais ça, c'est pas important.
00:06:15On va, non mais on ne va pas vous éliminer.
00:06:18On va vous mettre un peu en camp de rééducation,
00:06:20que vous appreniez la tolérance,
00:06:22l'accueil, l'accueil le plus général.
00:06:24Voilà, français de souche,
00:06:26et ben c'est dorénavant
00:06:28pire que, je ne sais pas ce que je vais dire,
00:06:30unijambiste,
00:06:32fasciste,
00:06:34voilà, c'est français de souche.
00:06:36Ça doit être absolument,
00:06:38je ne dirais pas éliminé.
00:06:40Non, non, on n'est pas comme ça, Jean-Luc Mélenchon,
00:06:42on n'est pas comme ça, mais elle est encadrée
00:06:44et encore une fois rééduquée.
00:06:46Et que dit aussi, même chose,
00:06:48une candidate,
00:06:50alors elle,
00:06:52Nouveau Front Populaire, Clémentine
00:06:54Autain sur BFM.
00:06:56Écoutez.
00:06:58Vous comprenez bien ce qu'il faut faire. Chaque électeur, dans ce que je viens de dire,
00:07:00aura compris. Il ne faut pas qu'il y ait,
00:07:02il faut qu'il y ait un minimum.
00:07:04Si on pouvait tous les éradiquer, ça serait formidable.
00:07:06Enfin, les éradiquer, c'est pas un bon mot.
00:07:08Et si on pouvait diminuer
00:07:10drastiquement, totalement, le score de l'extrême droite,
00:07:12ce serait merveilleux, mais en tout cas, l'urgence,
00:07:14c'est d'empêcher, d'empêcher partout
00:07:16qu'il y ait des députés d'extrême droite,
00:07:18par tous les moyens possibles, le moment venu,
00:07:20avec le bulletin de vote.
00:07:22Eh ben voilà, voilà ce que j'appelle
00:07:24un vrai sens de la démocratie.
00:07:26Voilà, il faut éradiquer. Oui, alors,
00:07:28elle se corrige. Non, non, éradiquer, c'est
00:07:30peut-être un bon mot. Non, non, non, éradiquer,
00:07:32c'est comme Mélenchon, il ne veut pas
00:07:34éradiquer, mais ça pose
00:07:36problème. Et donc, les millions et les millions
00:07:38de Français électeurs,
00:07:40de ces gens-là, du racisme national,
00:07:42posent problème. Donc, il faut,
00:07:44par tous les moyens possibles, évidemment le vote,
00:07:46évidemment le vote, soyons, soyons,
00:07:48soyons bémols, soyons, soyons
00:07:50citoyens,
00:07:52mais il faut absolument
00:07:54empêcher. Donc, il faut empêcher
00:07:56que toute voix dissidente,
00:07:58quelle qu'elle soit, eh bien,
00:08:00soit permise, par tous les moyens
00:08:02possibles, évidemment par le vote,
00:08:04évidemment par le vote, mais enfin, bon,
00:08:06on va ouvrir, quoi. C'est
00:08:08formidable, c'est très intéressant.
00:08:10Donc, il faut
00:08:12vraiment, voilà, faire le
00:08:14ménage. Et là, je vais vous faire
00:08:16écouter, alors, parce qu'il faut
00:08:18quand même boucher un peu, je vais vous faire
00:08:20écouter un candidat
00:08:22de droite. Alors,
00:08:24un candidat, effectivement, qui,
00:08:26je pense, quand j'ai commencé à écouter,
00:08:28c'est un candidat du Rassemblement National.
00:08:30Écoutez.
00:08:32Il faut stopper l'émigration
00:08:34officielle et clandestine.
00:08:36Il est inadmissible
00:08:38de laisser entrer de nouveaux
00:08:40travailleurs immigrés en France,
00:08:42alors que notre pays
00:08:44compte près de 2 millions
00:08:46de chômeurs français.
00:08:48Alors là, franchement,
00:08:50vous exagérez, non, vraiment.
00:08:52Je sais pas, c'est un candidat de Bardella,
00:08:54mais quand même, non, qu'est-ce que ça veut dire ? Il faut stopper complètement.
00:08:56Mais c'est du racisme, voilà,
00:08:58voilà les fascistes qu'il faut éliminer
00:09:00tout de suite. Ah non, non, attendez,
00:09:02attendez, non, c'est Georges Marché.
00:09:04Georges Marché,
00:09:06secrétaire général du Parti
00:09:08communiste français,
00:09:10il disait ça en 1981,
00:09:12vous voyez, il y a un peu plus de 40 ans.
00:09:14Mais je comprends pas, le Parti
00:09:16communiste, il est aujourd'hui au Nouveau
00:09:18Front Populaire, il est complètement pour
00:09:20l'ouverture la plus totale. Ah ben oui,
00:09:22mais les temps ont changé, 40 ans et 40 ans,
00:09:24vous voyez ? C'était ça. Comme le
00:09:26RPR en
00:09:281990, le RPR
00:09:30disait effectivement
00:09:32stop à l'émigration, stop total à l'émigration.
00:09:34Voilà. Eh ben, écoutez,
00:09:36les choses bougent, les choses changent,
00:09:38et on entend, c'est
00:09:40magnifique, alors on entend de tout,
00:09:42vraiment, tout va...
00:09:44Regardez, par exemple,
00:09:46on a vu à Paris,
00:09:48des excités du
00:09:50Nouveau Front Populaire, des excités,
00:09:52en tout cas des manifestants,
00:09:54ils ont attaqué la vitrise d'un caviste,
00:09:56d'un marchand de vin.
00:09:58Et c'était écrit en
00:10:00graffiti, nique le vin,
00:10:02c'est de droite.
00:10:04Ah, ça encore, écoutez,
00:10:06tous les jours, nous apprenons,
00:10:08nous apprenons, vous voyez, on n'a pas d'information. Le vin
00:10:10est par essence de droite.
00:10:12C'est pour ça qu'il faut le niquer.
00:10:14Voilà, c'est simple, hein ?
00:10:16Aussi, autre chose,
00:10:18excellent, il y avait un défilé,
00:10:20il y avait les queers. Alors,
00:10:22ils mettent, il y a une grande affiche, je vous assure,
00:10:24là je ne peux pas vous la montrer parce qu'elle ne passe pas bien,
00:10:26PD de droite,
00:10:28dégage ! Ah ben oui,
00:10:30si vous êtes PD de gauche,
00:10:32tout va bien.
00:10:34PD de gauche, ça va, mais
00:10:36PD de droite, va-t'en !
00:10:38C'est très intéressant.
00:10:40Donc, vraiment, ce n'est même plus
00:10:42une, comment dirais-je,
00:10:44c'est une guerre civile
00:10:46salivaire. Vraiment, j'espère qu'elle
00:10:48ne passera pas aux actes, mais pour le
00:10:50moment, c'est pas mal. Fabien Roussel,
00:10:52du parti communiste, 40 ans après
00:10:54Georges Marchais, j'ai écrit une lettre
00:10:56aux joueurs de l'équipe de France de football,
00:10:58je sais qu'il n'est pas facile de prendre position,
00:11:00que vous avez plus à perdre qu'à gagner,
00:11:02mais l'heure est trop grave, c'est tous citoyens,
00:11:04que je m'adresse.
00:11:06Très bien, alors, il y a des footballeurs
00:11:08qui viennent de bapper, notamment,
00:11:10a pris position, lui,
00:11:12en dénonçant tous les extrémistes,
00:11:14les deux extrémistes, en tout cas,
00:11:16de gauche ou de droite, apparemment,
00:11:18mais d'autres ont pris position, effectivement,
00:11:20contre, évidemment,
00:11:22la menace, la menace
00:11:24brune, la peste brune
00:11:26qui arrive aux portes de Paris,
00:11:28c'est grave. Et puis, aussi,
00:11:30dans les marches, vous voyez, c'est très intéressant.
00:11:32Dans la marche
00:11:34de la gauche française
00:11:36du Nouveau Front Populaire contre le RN,
00:11:38il y avait les drapeaux de la Palestine
00:11:40et de l'Algérie, effectivement, on a regardé
00:11:42à la télévision, et pas un seul drapeau français.
00:11:44Alors là, je comprends pas, ça me rappelle,
00:11:46vous savez, les gens qui sont allés décrocher
00:11:48un drapeau français, du premier étage
00:11:50d'un immeuble, toujours dans Paris.
00:11:52Donc, si je comprends bien,
00:11:54PD de droite
00:11:56dégage,
00:11:58tout ce qui est de droite dégage,
00:12:00et le drapeau français est assimilé
00:12:02donc, pour un certain nombre
00:12:04de manifestants, comme un
00:12:06drapeau d'extrême droite.
00:12:08C'est intéressant, le bleu-blanc-rouge,
00:12:10le bleu-blanc-rouge de la Révolution,
00:12:12le bleu-blanc-rouge, le marseillaise de Rouget
00:12:14de Lille est donc un champ fasciste.
00:12:16Non, non, mais ça devient très intéressant,
00:12:18vous voyez, dans la comprenette, et heureusement
00:12:20que de temps en temps, il y a à gauche,
00:12:22il y a des gens qui disent, attendez les gars,
00:12:24on se calme un peu, notamment Ariane
00:12:26Nouchkine, Ariane Nouchkine
00:12:28qui est, vous savez, la très grande
00:12:30metteuse en scène, la très
00:12:32grande femme de théâtre, et elle dit
00:12:34ceci, Ariane Nouchkine, qui a toujours
00:12:36milité à gauche, et qui continue de le faire,
00:12:38elle dit ceci, je nous pense en partie
00:12:40responsables, nous gens de gauche,
00:12:42nous gens de culture,
00:12:44on a lâché le peuple, on n'a pas voulu
00:12:46écouter les peurs, les angoisses,
00:12:48quand les gens disaient ce qu'ils voyaient, on leur
00:12:50disait qu'ils se trompaient, qu'ils ne voyaient
00:12:52pas ce qu'ils voyaient, ce n'était qu'un
00:12:54sentiment trompeur, leur disait-on,
00:12:56et puis comme ils insistaient, on leur a dit
00:12:58qu'ils étaient des imbéciles, puis comme ils
00:13:00insistaient de plus belles, on les a traités
00:13:02de salauds. Voilà, voilà
00:13:04la formidable synthèse et
00:13:06tellement juste d'Ariane Nouchkine,
00:13:08merveilleuse
00:13:10artiste,
00:13:12je rappelle 1789
00:13:14et tout le reste, voilà, donc on est là,
00:13:16alors voilà, il y a encore une fois,
00:13:18je rappelle, le Nouveau Front Populaire
00:13:20qui va de
00:13:22Philippe Poutou, et je ne vais pas
00:13:24parler du programme de Philippe Poutou,
00:13:26on en parlera demain des programmes,
00:13:28des formations, à
00:13:30François Hollande,
00:13:32contre lequel d'ailleurs,
00:13:34Renaissance, le parti macroniste
00:13:36et LR ne présenteront pas
00:13:38de députés, de candidats
00:13:40pardon, et puis Jérôme Cahuzac,
00:13:42oui, oui, Jérôme Cahuzac, maire PS de
00:13:44Villeneuve-sur-Lotte, président de la commission,
00:13:46ministre du budget de François Hollande,
00:13:48vous vous rappelez, il a démissionné, fraude
00:13:50fiscale, etc., il a été condamné
00:13:52à deux ans de prison ferme, bon,
00:13:54il a purgé sa peine, il a tout à fait
00:13:56le droit de se représenter, mais c'est
00:13:58très intéressant de voir de part et d'autre,
00:14:00et je ne parlerai pas longuement,
00:14:02mais quand même, il y aurait beaucoup de choses à dire
00:14:04ce qu'il s'est passé entre Éric Zemmour,
00:14:06Marion Maréchal,
00:14:08Reconquête,
00:14:10Bardella, Le Pen, vous voyez,
00:14:12c'est très intéressant, dès que
00:14:14on arrive à quelque chose
00:14:16où le fromage électoral
00:14:18arrive, et bien c'est tout de suite,
00:14:20c'est comme les indivisions dans les héritages,
00:14:22c'est tout de suite, attention,
00:14:24tarde ta gueule
00:14:26à la récré, ou casse-toi
00:14:28tu pues, et marche à l'ombre, on en est
00:14:30là, la seule chose qu'on peut
00:14:32espérer, véritablement,
00:14:34véritablement, c'est que
00:14:36la France s'en sorte, et s'en sorte par
00:14:38le haut, je ne sais pas si c'est
00:14:40bien parti, mais espérons-le.
00:14:42On va marquer une courte pause
00:14:44sur Sud Radio, on revient dans un instant avec André Bercoff
00:14:46qui recevra Karl Zero
00:14:48pour nous parler de son interview exclusive
00:14:50avec le condamné Marc Dutroux. A tout de suite
00:14:52sur Sud Radio.
00:14:54Les Français parlent
00:14:56au français.
00:14:58Les carottes sont cuites.
00:15:00Les carottes sont cuites.
00:15:02Sud Radio Bercoff
00:15:04dans tous ses états.
00:15:06Dans tous mes états, je ne suis pas
00:15:08le seul, quand on parle effectivement
00:15:10de cet pédocrime, il a été
00:15:12quoi de plus terrifiant,
00:15:14quoi de plus terrible, quoi de plus
00:15:16les mots manquent
00:15:18pour dire la manière dont on
00:15:20s'attaque, dont on viole, dont on tabasse
00:15:22et dont on tue des enfants.
00:15:24Et ce n'est pas, hélas,
00:15:26des entreprises individuelles
00:15:28mais c'est un peu trop
00:15:30souvent des trafics, des trafics
00:15:32collectifs, et qui impliquent
00:15:34beaucoup de gens. On va en parler tout de suite
00:15:36avec Karl Zero.
00:15:38Sud Radio André Bercoff
00:15:42Bercoff dans tous ses états, ça balance
00:15:44pas mal sur Sud Radio.
00:16:02Alertez les bébés, ouais,
00:16:04c'est une merveilleuse chanson de Jacquie Gelin.
00:16:06Alertez les bébés, il faut le dire.
00:16:08L'envers des affaires,
00:16:10le magazine,
00:16:12fondé et présenté par Karl Zero,
00:16:14dans son numéro 12,
00:16:16donc c'est un trimestriel pour
00:16:18été 2024, vous titrez
00:16:20Karl Zero, interview exclusive
00:16:22depuis sa prison, Marc Dutroux
00:16:24parle. Je voudrais d'abord
00:16:26rappeler, pour ceux qui
00:16:28beaucoup évidemment s'en rappellent,
00:16:30mais rappeler un peu ce qu'a été l'affaire Dutroux.
00:16:32L'affaire Dutroux,
00:16:34c'est une succession
00:16:36d'enlèvements et d'assassinats
00:16:38de petites filles et de jeunes filles
00:16:40et on va
00:16:42arrêter un mec, Marc Dutroux,
00:16:44et sa femme, Michèle Martin,
00:16:46et un autre
00:16:48qui s'appelle Michel Nihoul,
00:16:50qui est un affairiste bruxellois
00:16:52et un grand amateur
00:16:54de Partos, devant l'Eternel,
00:16:56et puis on va attendre
00:16:58de nombreuses années avant de les juger, et finalement
00:17:00bien
00:17:02qu'il semble, à l'époque,
00:17:04qu'il y ait un réseau derrière
00:17:06et que Marc Dutroux ne soit que le commanditaire
00:17:08pardon,
00:17:10l'exécutant
00:17:12de commanditaires qui
00:17:14eux-mêmes passent des commandes à Michèle Nihoul,
00:17:16on se retrouve
00:17:18avec un Dutroux condamné,
00:17:20Michel Martin condamné,
00:17:22un troisième larron qui s'appelle Le Lièvre
00:17:24condamné, en revanche Nihoul
00:17:26pour tout ce qui est enlèvements
00:17:28et viols d'enfants est blanchi,
00:17:30lui ne prendra que 5 ans de prison
00:17:32et il fera 6 mois.
00:17:34Et il est mort en 2019.
00:17:36Et il est mort depuis. Alors que les faits remontent à quand ?
00:17:38Tous ces faits d'enlèvements, etc.
00:17:40Là,
00:17:42c'était en 95,
00:17:4496.
00:17:46Et donc, bon,
00:17:48l'affaire a fait énormément de bruit,
00:17:50on a nommé un juge, à l'époque,
00:17:52qui s'appelait le juge Conroth, en Belgique,
00:17:54et ce juge a commencé à faire
00:17:56son travail, il a mis des gendarmes
00:17:58évidemment, très, très
00:18:00professionnels sur le coup,
00:18:02et
00:18:04on a arrêté son enquête au bout
00:18:06de quelques semaines, parce que
00:18:08elle remontait trop haut.
00:18:10Ah oui, carrément.
00:18:12Il a été démis de l'enquête,
00:18:14enfin, il a été
00:18:16écarté. Oui, pour une raison bidon,
00:18:18parce qu'il avait participé à un dîner
00:18:20spaghettis où
00:18:22on récoltait de l'argent pour les
00:18:24parents des petites victimes.
00:18:26Il n'y avait pas de quoi
00:18:28le mettre dehors, mais on l'a mis dehors.
00:18:30Et là, vous en souvenez,
00:18:32André, entre
00:18:343 et 400 000 Belges sont descendus
00:18:36dans la rue pour ce qu'on a appelé la marche blanche,
00:18:38en disant protéger nos enfants,
00:18:40pourquoi est-ce qu'on arrête le travail
00:18:42de ce juge ? Et on a nommé un autre
00:18:44juge, le juge Langlois,
00:18:46qui s'est employé à transformer Marc Dutroux,
00:18:48qui était évidemment
00:18:50le contraire d'un prédateur isolé,
00:18:52puisque, pour rappeler ce que faisait Marc Dutroux
00:18:54dans la vie, il trafiquait des camions
00:18:56volés, des engins de chantier volés,
00:18:58des voitures, des pneus
00:19:00et des petites filles.
00:19:02Ça ne retire rien au fait que
00:19:04Marc Dutroux est
00:19:06effectivement un pédophile et une
00:19:08ordure, véritablement,
00:19:10et qui violait les petites victimes,
00:19:12mais il était chargé, lui,
00:19:14de les mettre au chaud, si j'ose
00:19:16dire, dans sa cache à Marcinelle,
00:19:18en attendant qu'elles soient livrées...
00:19:20En Wallonie, Marcinelle ? Oui, absolument.
00:19:22Afin qu'elles soient livrées
00:19:24aux commanditaires,
00:19:26par l'entremise de Nihoul.
00:19:28Et donc, on en était restés là,
00:19:30et ça fait maintenant longtemps, presque 40 ans,
00:19:32et en discutant
00:19:34d'abord avec les anciens gendarmes,
00:19:36Aimé Bill et
00:19:38Michel Clippe, puis avec le procureur
00:19:40du roi Michel Bourlet,
00:19:42puis avec une des victimes du réseau
00:19:44de Michel Nihoul,
00:19:46Anne Que Lucas,
00:19:48que je me suis rendu compte que, finalement,
00:19:50on n'avait jamais eu, le fin mot de l'histoire,
00:19:52que Dutroux n'avait jamais parlé.
00:19:54Or, c'est très important, finalement,
00:19:56de demander à Dutroux, évidemment, en prenant
00:19:58les précautions d'usage, parce qu'on sait
00:20:00que c'est un psychopathe...
00:20:02Mais lui dire, finalement, ces petites filles,
00:20:04elles servaient à quoi ? C'était pour qui ?
00:20:06Et donc, j'ai...
00:20:08Le travail a consisté à convaincre
00:20:10son avocat actuel,
00:20:12Maître Daies, qui est son cinquième
00:20:14ou sixième avocat,
00:20:16et qui, aujourd'hui, ne peut plus faire grand-chose.
00:20:18Dutroux est en prison, il ne sortira sans doute jamais.
00:20:20Pour qu'il sorte, il faudrait
00:20:22qu'un tribunal spécial de cinq juges
00:20:24donne son accord à l'unanimité.
00:20:26Il est probable qu'il mourra en prison.
00:20:28Est-ce qu'on a envie qu'il sorte ?
00:20:30On n'a pas spécialement
00:20:32envie qu'il sorte, en réalité.
00:20:34Et alors, justement,
00:20:36on arrive au cœur du problème,
00:20:38d'ailleurs, qui s'est posé, aussi bien
00:20:40pour l'affaire Epstein que
00:20:42pour les trafics en Amérique du Sud,
00:20:44pour d'autres, on en parlera avec vous, Carl Zerro.
00:20:46Au fond,
00:20:48quand on parle de commanditaire, parce que
00:20:50beaucoup de gens ont dit que c'est faux, il n'y a pas de commanditaire,
00:20:52vous parlez de réseau, ça a remonté
00:20:54très haut en Belgique.
00:20:56Oui, ça remonte effectivement très haut,
00:20:58il y a à la fois, alors il m'a donné
00:21:00un certain nombre de noms de magistrats,
00:21:02donc des procureurs,
00:21:04des juges, des avocats.
00:21:06J'ai juste mis
00:21:08la première lettre,
00:21:10parce que certains
00:21:12sont encore en vie, et au-delà,
00:21:14en parlant avec d'autres témoins
00:21:16dans ce dossier,
00:21:18il y a quand même des noms qui sortent,
00:21:20il y a celui qui, à l'époque, était
00:21:22Premier ministre Van den Beunens,
00:21:24il y a ce fameux
00:21:26baron noir qui revient constamment,
00:21:28qui était lié également
00:21:30à l'affaire des tueries du Brabant,
00:21:32et derrière
00:21:34tout ça se dessine
00:21:36en fait quelque chose d'assez intéressant,
00:21:38puisqu'on est en train d'aller sur le terrain du chantage
00:21:40sexuel, au travers de
00:21:42votre question, c'est qu'il y avait
00:21:44à l'époque, à Bruxelles,
00:21:46où il y a le siège de l'OTAN,
00:21:48un organisme important
00:21:50qui s'appelait le Stay Behind.
00:21:52Le Stay Behind a été
00:21:54créé juste après-guerre,
00:21:56et était quelque chose qui était créé par
00:21:58les Américains, par l'OTAN,
00:22:00et qui était là pour
00:22:02rester derrière au cas
00:22:04où un ou plusieurs pays
00:22:06basculeraient dans le communisme,
00:22:08qui était à l'époque l'Union Soviétique,
00:22:10et ils utilisaient
00:22:12toutes sortes de techniques d'espionnage,
00:22:14mais ils utilisaient
00:22:16aussi visiblement
00:22:18le chantage sexuel, un peu
00:22:20comme dans l'affaire Epstein,
00:22:22on sait qu'il y a des Etats qui étaient derrière
00:22:24Epstein, et qui
00:22:26quand Epstein filmait
00:22:28les ébats de personnalités extrêmement importantes,
00:22:30il y avait des caméras dans toutes les chambres, dans tous les
00:22:32salons, etc.
00:22:34Il semble que c'était la même chose
00:22:36au sein de ce Stay Behind, où on retrouve
00:22:38les noms,
00:22:40pour ceux que ça intéresse vraiment,
00:22:42Wikileaks a publié le dossier du trou en
00:22:44entier, et les noms des sommités
00:22:46ils sont noirs sur blanc, et donc
00:22:48on se rend compte que ces gens-là en fait,
00:22:50donc je reviens au Stay Behind,
00:22:52ils avaient inventé ce qu'on appelle la stratégie
00:22:54de la tension. Mais alors c'est quoi, juste
00:22:56Karl Zeros, c'est très important la mécanique, c'est-à-dire
00:22:58on a besoin de tenir un certain
00:23:00nombre de gens, qui ont des possibilités,
00:23:02des postes extrêmement importants,
00:23:04donc on va les faire tomber
00:23:06en les photographiant
00:23:08ou en les filmant dans des attitudes
00:23:10très coupables.
00:23:12Et avec des mineurs.
00:23:14André, on se connaît bien, je vous invite à une soirée,
00:23:16et puis au cours de la soirée,
00:23:18vous buvez un peu trop,
00:23:20ou vous fumez un joint, je ne sais pas si vous fumez des joints André,
00:23:22mais enfin bon, vous vous laissez un peu aller,
00:23:24et puis arrivent
00:23:26des jeunes femmes à Cort,
00:23:28et puis parmi elles, il y en a qui sont mineurs,
00:23:30mais à ce moment-là, vous ne le savez plus,
00:23:32parce que vous êtes un peu fait.
00:23:34Terminé, terminé,
00:23:36donc la fête bat son plein,
00:23:38mais le lendemain, comptez sur moi pour vous passer un petit coup de fil,
00:23:40pour vous dire André,
00:23:42tu étais bien en forme hier soir,
00:23:44sais-tu quel âge avait la petite ?
00:23:46Et ce truc-là marche depuis la nuit des temps,
00:23:48et continue de marcher,
00:23:50ce qui est très étonnant,
00:23:52c'est qu'en France, on n'ose pas en parler,
00:23:54aux Etats-Unis, on en parle,
00:23:56Epstein, Peufdaddy,
00:23:58on a tout une enquête,
00:24:00toute une enquête sur la manière
00:24:02dont ils piègent de la même façon
00:24:04les gens dans ces différentes villas,
00:24:06270 caméras,
00:24:08et avec
00:24:10des détails absolument délirants,
00:24:12où il va dans des sex-shop
00:24:14acheter des plug-ano,
00:24:16et ensuite il les met à Justin Bieber,
00:24:18enfin vous lirez ça, vous allez tomber de votre chaise,
00:24:20mais on n'attend pas pour le dire.
00:24:22Notez bien, je vais faire un parallèle
00:24:24avec le dossier qui est en train de sortir
00:24:26petit à petit Libération,
00:24:28et qu'il faut saluer, pour une fois,
00:24:30un média officiel, un média présentable,
00:24:32osent s'attaquer à une affaire
00:24:34de pédophilie, alors ils le font 40 ans après.
00:24:36Surtout que dans le passé,
00:24:38ils n'avaient pas la même position.
00:24:40Ils publiaient des photos pleine page
00:24:42d'enfants faisant des fellations,
00:24:44et ils appelaient à une libéralisation
00:24:46de la pédophilie, tout ça s'inscrivant
00:24:48dans un grand courant libéraire.
00:24:50C'est taillé à 40 ans,
00:24:52mais 40 ans après, ils tentent de se racheter,
00:24:54et ils balancent enfin une affaire
00:24:56dont on entend parler depuis 2-3 ans,
00:24:58qu'ils appellent la bande de la rue du Bac,
00:25:00pour ne pas dire le réseau de la rue du Bac,
00:25:02dans lequel on retrouve quand même,
00:25:04alors ça rappelle l'affaire du Hamel.
00:25:06Ce ne sont que des membres du Club du Siècle,
00:25:08excusez-moi, Jean-François Revel,
00:25:10Claude Imbert, c'est des gens...
00:25:12Honnêtement, je suis tombé à l'inverse,
00:25:14moi ça me paraît tellement dingue pour Imbert
00:25:16et pour Revel, mais bon...
00:25:18Enfin, c'est...
00:25:20Si Libé prend le risque de les sortir,
00:25:22vous pensez bien qu'ils sont
00:25:24largement bordés avant de les sortir.
00:25:26Donc là encore, il faut 40 ans.
00:25:28Donc je reviens à Dutroux.
00:25:30Marc Dutroux,
00:25:32c'est très intéressant, parce que
00:25:34il dit clairement les choses.
00:25:36Il dit que lui,
00:25:38il était la petite main,
00:25:40qu'il était là effectivement pour enlever
00:25:42les enfants, après il essaye de
00:25:44se dédouaner, alors ça je ne l'ai pas mis dans le journal,
00:25:46parce qu'à chaque fois, il essaye de faire pleurer
00:25:48sur son sort, ou il dit des trucs
00:25:50absolument immondes,
00:25:52en ne se rendant pas compte, parce que pour lui,
00:25:54trafiquer des camions, trafiquer des enfants,
00:25:56c'est la même chose.
00:25:58Un enfant, c'est un camion, c'est la même chose.
00:26:00Telle affaire, il y avait un problème
00:26:02d'essieu, et là, il y a un problème d'autre chose.
00:26:04Pour lui, c'est pareil. Dans ses yeux,
00:26:06c'est la même chose.
00:26:08Mais ce qui est très important dans cette affaire-là,
00:26:10c'est qu'il reconnaît
00:26:12qu'il avait des commanditaires,
00:26:14même s'il ne frayait pas avec eux.
00:26:16Lui, il voyait Michel Nihoul, dont il avait
00:26:18une peur bleue, et qui menaçait
00:26:20directement, il ne faut pas oublier qu'il a deux enfants,
00:26:22ceux du trou, et une femme, donc il avait peur
00:26:24pour sa femme et ses enfants, c'est quand même
00:26:26le monde à l'envers. Et donc, il n'osait pas
00:26:28broncher, et même à son procès,
00:26:30il n'a pas osé broncher.
00:26:32Et il a fallu attendre tout ce temps pour qu'il commence
00:26:34à libérer sa parole
00:26:36à son tour. Je sais que c'est une ordure,
00:26:38et je sais que ça peut paraître
00:26:40bizarre d'interviewer Dutroux,
00:26:42mais en réalité, c'est extrêmement important.
00:26:44On peut vous dire, mais Karl Zero,
00:26:46est-ce que vous ne faites pas du voyeurisme,
00:26:48vous n'encouragez pas le voyeurisme, comme ça, etc.
00:26:50Alors, je vais vous dire, André, si je faisais
00:26:52du voyeurisme, j'aurais pu oublier les 100 pages
00:26:54qu'il m'a envoyées. Là, ça serait du voyeurisme.
00:26:56Mais qui sont horribles, qui sont
00:26:58absurdes, qui sont à la fois
00:27:00grotesques, parce qu'il essaye d'éluder,
00:27:02ou de se dédouaner, ou de dire
00:27:04qu'il n'y est pour rien,
00:27:06et puis qui par moments sont illisibles,
00:27:08je pense évidemment aux familles des victimes,
00:27:10je pense aux parents de Julie et Mélissa,
00:27:12si ils lisent ça, ça ne va pas les amuser
00:27:14du tout. C'est elle qui l'a laissée
00:27:16mourir de faim, c'est Julie et Mélissa ?
00:27:18Oui, la femme,
00:27:20Michel Martin les a laissées mourir de faim,
00:27:22parce qu'elle
00:27:24avait peur, alors lui, il dit,
00:27:26mais je crois que c'est vrai, elle avait peur
00:27:28de la bande de Courcelles qui entourait
00:27:30Michel Nihoul, et elle n'osait plus
00:27:32y aller. Ils avaient investi
00:27:34la fameuse
00:27:36maison de Marcinelle pour
00:27:38tout voler, pendant que l'autre était en prison,
00:27:40c'est quand même des voyous, avant tout.
00:27:42C'est quand même des histoires de voyous,
00:27:44mais derrière, il y a quand même du lourd,
00:27:46ce sont des gens, alors on va nous dire,
00:27:48oui, c'est encore le procès des élites,
00:27:50mais pas du tout, il se trouve que
00:27:52dans les communautés...
00:27:54Toutes les élites ne sont pas comme ça, loin de là.
00:27:56Mais bien sûr, c'est ridicule.
00:27:58Mais il y avait effectivement un groupe
00:28:00qui était spécialisé, alors, à la fois par goût
00:28:02pédophile réel de la part de ces gens-là,
00:28:04et aussi pour faire chanter
00:28:06d'autres personnes.
00:28:08D'ailleurs, la mécanique, comme vous l'avez dit,
00:28:10Carles Zéros, se retrouve un peu
00:28:12sous toutes les latitudes.
00:28:14En fait, c'est du chantage, comment on va les tenir ?
00:28:16Et d'ailleurs, il y a ça,
00:28:18comme vous dites, depuis des siècles,
00:28:20par exemple, on mettait les prostituées dans le lit
00:28:22de quelqu'un, on photographiait,
00:28:24on disait maintenant, et mariés
00:28:26avec des enfants, et à l'époque,
00:28:28maintenant, vous vous tenez bien.
00:28:30Bien sûr, et c'était pareil en URSS,
00:28:32avec le compromat.
00:28:34Tout ça n'est pas nouveau,
00:28:36sauf qu'on l'a toujours caché,
00:28:38en disant, ça n'existe pas.
00:28:40Et donc, tout le combat, depuis toutes ces années,
00:28:42c'est de dire, si ça existe,
00:28:44et là, maintenant, vous ne pouvez plus
00:28:46venir nous dire que ça n'existe pas.
00:28:48Vous avez, concomitamment,
00:28:50cet article dans Libé, vous avez Dutroux qui dit
00:28:52la réalité, bon, qu'est-ce qu'il faut de plus
00:28:54aux gens, maintenant ?
00:28:56Oui, mais alors justement, est-ce qu'à votre avis,
00:28:58vous qui suivez ça depuis des années,
00:29:00Carles Zéros,
00:29:02est-ce qu'au fond, cette impunité,
00:29:04est-ce qu'il y a eu déjà,
00:29:06un peu, partout,
00:29:08est-ce qu'on a puni,
00:29:10et à juste raison,
00:29:12les lampistes qui sont,
00:29:14on l'a dit, des ordures,
00:29:16est-ce qu'au niveau
00:29:18de plus haut, est-ce que
00:29:20la punité tient
00:29:22toujours ? Que ce soit
00:29:24en Amérique, en France ou ailleurs.
00:29:26Généralement, elle tient. C'est extrêmement
00:29:28rare que le gratin
00:29:30paye, si j'ose dire.
00:29:32En vrai, parce que le
00:29:34gratin, justement, grâce à
00:29:36ce système de chantage, tient énormément
00:29:38d'autres personnes,
00:29:40et donc, que ce soit
00:29:42les personnes chargées de les juger,
00:29:44ou les personnes chargées de les arrêter,
00:29:46sont tenues,
00:29:48elles aussi. Et donc, on est dans un système
00:29:50qui est pourri,
00:29:52et si
00:29:54aujourd'hui, concernant les enfants,
00:29:56concernant ces trucs de pédocriminalité,
00:29:58la parole se libère, alors,
00:30:00mon espoir, c'est que ça n'arrivera plus.
00:30:02Un peu, comme ça s'est produit
00:30:04pour les femmes, avec MeToo.
00:30:06Mais il faut qu'on arrive à un MeToo
00:30:08enfant, à un MeToo pédo,
00:30:10afin que tout ça s'arrête.
00:30:12Et c'est pour ça qu'il faut en parler,
00:30:14qu'il ne faut surtout pas... Il ne faut rien lâcher.
00:30:16Il ne faut surtout pas
00:30:18mettre, vous savez, la poussière
00:30:20sous le tapis, et quelle poussière.
00:30:22Maintenant,
00:30:24c'est intéressant, parce qu'il y a eu des films,
00:30:26il y a eu des documentaires, vous le savez, il y en aura
00:30:28d'autres, il y a ce que vous faites,
00:30:30votre livre, L'Envers des Affaires.
00:30:32Mais ce qui est intéressant, d'ailleurs,
00:30:34parce que j'ai trouvé au moins aussi intéressant
00:30:36que l'interview de Dutroux, les interviews
00:30:38que vous avez faites des policiers, des procureurs,
00:30:40des juges, qui disent, oui, on a été
00:30:42arrêtés, on n'a pas pu faire
00:30:44notre métier.
00:30:46Je dirais que c'est...
00:30:48Dutroux vient à la fin du dossier.
00:30:50C'est-à-dire que Dutroux, ça va...
00:30:52Ça fait que tout ce
00:30:54que les autres disent,
00:30:56comme Dutroux le dit aussi,
00:30:58tout d'un coup, ça a un sens.
00:31:00C'est-à-dire, le procureur du Roi, il dit quoi ?
00:31:02Il dit, bon, moi, je suis procureur
00:31:04et c'est
00:31:06quelqu'un d'extrêmement sérieux et respectable.
00:31:08C'est pas... On ne peut pas dire
00:31:10que c'est un complotiste, un neméprius.
00:31:12C'est pas un petit lampiste.
00:31:14Non, c'est pas un lampiste.
00:31:16Il dit, bon, au cours du procès
00:31:18de Dutroux en 2004, tout ce qui
00:31:20était un peu gênant et qui n'allait
00:31:22pas dans le sens de Dutroux,
00:31:24prédateur isolé, on l'a mis de côté. On a dit,
00:31:26on fera un dossier bis.
00:31:28Notamment, dans ce dossier bis,
00:31:30il y a des traces ADN et il y a 6000 cheveux.
00:31:32Des cheveux retrouvés
00:31:34dans la camionnette de Dutroux
00:31:36et dans la cage de Marcinelle.
00:31:38Parmi ces cheveux, bien sûr,
00:31:40on va trouver ceux de Dutroux,
00:31:42ceux des malheureuses petites victimes.
00:31:44Mais on va peut-être trouver aussi d'autres cheveux.
00:31:46Or, ce dossier bis
00:31:48a été abandonné en 2010.
00:31:50Ils ont dit, ah ben non,
00:31:52on clôt l'affaire, terminé, circulé, il n'y a plus rien à voir.
00:31:54Donc, lui demande
00:31:56la réouverture de ce dossier bis.
00:31:58Que les enquêtes soient faites.
00:32:00Sur ces quelques
00:32:026000 cheveux, ils en ont analysé
00:32:04800. Et puis,
00:32:06ils ont arrêté. Ils ont dit, ah ben,
00:32:08on n'est pas sûr, c'est
00:32:10une perte d'argent, une perte de temps.
00:32:12Parce qu'ils n'avaient pas les moyens de le faire en Belgique.
00:32:14Donc, ils envoyaient ça partout dans le monde.
00:32:16Ça mettait très longtemps à revenir.
00:32:18C'était pas évident.
00:32:20Enfin, bref, il n'y avait pas une vraie volonté.
00:32:22Pareil sur les traces ADN.
00:32:24Ensuite, si on prend les gendarmes. Les gendarmes, eux,
00:32:26ils étaient de la brigade financière.
00:32:28Et ils ont commencé à regarder
00:32:30les curieux transferts d'argent sur les comptes
00:32:32de Dutroux. Et ils se sont rendus
00:32:34compte qu'à chaque fois qu'une petite disparaissait,
00:32:36PAM ! Dutroux recevait des sous
00:32:38sur son compte bancaire. Donc,
00:32:40ils se sont dit, là, il y a un truc.
00:32:42Et ils l'ont dit avant même que commence l'affaire Dutroux.
00:32:44Ils ont dit, ils ont signalé ce mec.
00:32:46Quelque chose ne va pas, oui.
00:32:48Et le jour où on a viré le juge Conroth,
00:32:50on a viré, en même temps,
00:32:52les gendarmes. Et ils ont été salis
00:32:54et accusés de faux. Et le gendarme
00:32:56Emmebile sort aujourd'hui un livre aussi.
00:32:58Un livre formidable où il raconte par le menu
00:33:00cette enquête ou comment il a été écarté.
00:33:02Et ensuite, roulé dans la farine
00:33:04pendant dix ans.
00:33:06Quand ils ont été virés, les gendarmes,
00:33:08on a dit, oui, parce que c'était eux.
00:33:10Ah, il faut revenir aux témoins X.
00:33:12Vous voyez ce que c'est ? C'est eux qui
00:33:14intervivaient les témoins X. Ces témoins X,
00:33:16c'était le juge Conroth qui avait dit, si vous avez vu
00:33:18une affaire de pédophilie en Belgique,
00:33:20témoignez. Il y avait un numéro vert.
00:33:22Il a reçu
00:33:24700 appels.
00:33:26Ils ont entendu les gens.
00:33:28Le premier d'entre eux, c'était une femme,
00:33:30Régina Louf, le témoin X1.
00:33:32Elle a reconnu Dutroux,
00:33:34elle a reconnu Nihoul et elle a cité
00:33:36des gens du Gotha.
00:33:38Cette personne-là a été entendue
00:33:40par ces gendarmes-là pendant
00:33:42un mois, puis on a décidé
00:33:44d'arrêter définitivement
00:33:46et de ne plus croire à ce que racontaient
00:33:48les témoins X1, X2, X3.
00:33:50Cette femme a été traité
00:33:52d'affabulatrice.
00:33:54Elle a été ensuite envoyée
00:33:56à l'asile,
00:33:58alors qu'elle n'était absolument pas folle.
00:34:00Je viens de publier une interview d'elle, en flamand,
00:34:02sur ma chaîne YouTube.
00:34:04J'invite les gens à aller regarder ce qu'elle raconte précisément.
00:34:06C'est inimaginable.
00:34:08Elle tombe enceinte à 10 ans
00:34:10et elle est ensuite obligée elle-même de tuer son propre enfant.
00:34:12Enfin, non, mais des trucs comme ça...
00:34:14Pierre Barnérias l'a
00:34:16très bien raconté dans son documentaire aussi.
00:34:18On l'avait reçu, vous savez,
00:34:20les survivantes. On en parle tout de suite.
00:34:22Avec Karl Zero, on continue
00:34:24après juste cette pause
00:34:26de publicité.
00:34:28Vous pouvez avoir la parole 0 826
00:34:30300 300, vous nous appelez
00:34:32pour réagir, pour poser toutes vos questions
00:34:34à Karl Zero concernant l'affaire Dutroit.
00:34:36A tout de suite sur Sud Radio.
00:34:38Je n'aime pas la Blanquette-Revaux.
00:34:40Je n'aime pas la Blanquette-Revaux.
00:34:42Sud Radio Bercov
00:34:44dans tous ses états.
00:34:46Et je ne suis pas le seul.
00:34:48Karl Zero aussi. Karl Zero qui présente le numéro
00:34:5012 de l'Envers des Affaires.
00:34:52Son magazine trimestriel
00:34:54avec un dossier très fort
00:34:56sur cette affaire Dutroit.
00:34:58On en parle depuis quelques
00:35:00minutes déjà, une demi-heure.
00:35:02Juste Karl Zero au fond.
00:35:04Aujourd'hui, bon, on en parle
00:35:06et c'est très bien d'en parler. Vous le faites.
00:35:08Pierre Barnérias, Sound of Freedom.
00:35:10Il y a eu énormément de...
00:35:12La parole se libère
00:35:14et ça c'est une très très bonne chose.
00:35:16Mais est-ce qu'il y a des choses
00:35:18à faire du point de vue juridique,
00:35:20du point de vue commission d'enquête, afin que
00:35:22la parole se libère ? Oui,
00:35:24mais qu'on ne ferme pas
00:35:26comme ça le couvercle,
00:35:28comme c'est arrivé trop souvent
00:35:30sur cette histoire immonde. Et puis je vais vous poser
00:35:32d'abord une autre
00:35:34chose. Est-ce que vous êtes pour
00:35:36l'imprescribilité, que ce soit
00:35:38imprescriptible ? Parce qu'aujourd'hui,
00:35:40c'est encore... Ce n'est pas
00:35:42imprescriptible. C'est-à-dire que quelqu'un a dit
00:35:44oui, mais ça fait 30 ans que ça s'est passé, donc c'est fini,
00:35:46n'en parlez plus. Bien entendu.
00:35:48Je la réclame depuis
00:35:505 ans. Il est évident que
00:35:52et là, dans l'affaire dont on parle,
00:35:54ça serait extrêmement intéressant
00:35:56de pouvoir traduire en justice des gens
00:35:58dont on sait maintenant qu'ils étaient
00:36:00les commanditaires de Marc Dutroux
00:36:02ou, dans l'affaire que vient de
00:36:04sortir l'Ibé, ça serait intéressant,
00:36:06certains sont morts. Revelle est mort,
00:36:08Imbert est mort, mais si j'ai bien
00:36:10compris, l'avocat Gibault n'est pas mort,
00:36:12et donc ça serait intéressant de pouvoir aussi
00:36:14les traduire en justice. Alors,
00:36:16je reviens à votre première question.
00:36:18En France, c'est un désastre.
00:36:20Macron avait dit, suite au livre
00:36:22de Madame Springora,
00:36:24sur Olivier Duhamel, il avait dit
00:36:26on vous croit, on vous écoute...
00:36:28Dans Vallée Saint-Springora, c'était sur Gabriel Maznev.
00:36:30Ah pardon, je me trompe. C'était Camille Kouchner.
00:36:32Camille Kouchner. Voilà.
00:36:34L'un va avec l'autre, finalement. On nous croit,
00:36:36on nous écoute, donc très bien, allons-y.
00:36:38Il crée la civise, il nomme
00:36:40le juge Durand. Le juge Durand, à la surprise
00:36:42générale, travaille. Du coup,
00:36:44on vire le juge Durand.
00:36:46Commission contre
00:36:48l'inceste et les violences faites
00:36:50aux enfants.
00:36:52Ce juge Durand, il n'a plus de boulot,
00:36:54alors qu'il était vraiment bien. Et derrière,
00:36:56on nous a mis des gens qui démissionnent
00:36:58tous au bout de, soit une semaine, soit
00:37:00deux jours. Donc, puisqu'il va y avoir
00:37:02des élections, espérons que ceux qui seront élus,
00:37:04si tant est que quelqu'un
00:37:06soit élu, prennent ça
00:37:08à cœur et
00:37:10fassent réellement quelque chose. Parce que ce qu'il faut
00:37:12faire bouger en premier lieu dans ce
00:37:14pays, dans ces affaires-là, ce sont
00:37:16les magistrats qui n'écoutent pas
00:37:18la parole des enfants. Quand un enfant vient
00:37:20se plaindre ou fait des dessins
00:37:22qui montrent qu'il est
00:37:24aux mains de gens extrêmement bizarres,
00:37:26on a tendance à lui dire
00:37:28non depuis l'affaire d'Outreau.
00:37:30Souvenez-vous qu'à Outreau, on a
00:37:32retourné l'histoire de façon à faire
00:37:34passer les pauvres victimes comme
00:37:36des menteurs et des affabulateurs.
00:37:38Et donc, tant qu'il y a
00:37:40cet état fait en France, on n'arrive
00:37:42pas à aller au bout. Le nombre de
00:37:44mamans qui sont désenfantées,
00:37:46il y en a dans le film de Barneria,
00:37:48parce qu'on a même
00:37:50cette Madame Sadoc
00:37:52que j'ai interviewée, qui dit
00:37:54que ses enfants sont aux mains d'un réseau
00:37:56pédophile, aujourd'hui, en France.
00:37:58Alors, concernant l'affaire d'Outreau,
00:38:00je vous dirais que ce qu'il faudrait, c'est soit
00:38:02rouvrir ce fameux dossier bis
00:38:04et analyser ses cheveux et ses traces
00:38:06ADN, parce que la technique
00:38:08quand même de police scientifique a énormément
00:38:10évolué, et on pourra avoir de bonnes
00:38:12surprises, et trouver des coupables,
00:38:14et d'autre part, on pourrait faire
00:38:16ce que réclame le gendarme Bill,
00:38:18faire une nouvelle commission
00:38:20d'enquête. Il y en a eu une à l'époque,
00:38:22mais elle a été bâclée, puisque tout le volet
00:38:24protectionnel,
00:38:26ce qui veut dire qui y avait derrière,
00:38:28n'a pas été traité.
00:38:30On n'a pas été traité du tout.
00:38:32La commission s'est réunie pour dire, oh, c'est pas bien,
00:38:34Dutroux est méchant. Bon, ça on le savait, merci.
00:38:36Donc ça serait bien qu'il y ait une nouvelle commission parlementaire
00:38:38en Belgique. Auront-ils les couilles
00:38:40si j'ose dire ? Ça m'étonnerait.
00:38:42Mais bon, c'est en gueulant,
00:38:44en ne lâchant pas, qu'on finira par y arriver.
00:38:46C'est toujours comme ça, en réalité.
00:38:48Les cris de gueule sont là, il est là
00:38:50dans l'envers du décor.
00:38:52C'est l'envers du décor aussi,
00:38:54l'envers des affaires.
00:38:56Merci Carl Zerro,
00:38:58en tout cas à suivre,
00:39:00il y a quelque chose de terrifiant derrière tout ça,
00:39:02encore une fois. Quelqu'un qui touche
00:39:04à un enfant, de cette manière
00:39:06ou d'autre manière, est quelqu'un
00:39:08qui, lui, mérite d'être éradiqué.
00:39:10Merci Carl Zerro d'avoir été
00:39:12avec nous. On retrouve André,
00:39:14votre interview exceptionnelle de Marc Dutroux,
00:39:16exclusive dans votre magazine,
00:39:18l'envers des affaires. C'est disponible chez votre
00:39:20marchand de journaux. Marc, une courte pause
00:39:22sur Sud Radio, on revient tout de suite après les
00:39:24infos de 13h, avec l'ancien patron d'EDF,
00:39:26Henri Proglio, qui sera avec nous
00:39:28pour le face-à-face. A tout de suite sur Sud Radio.
00:39:30Ici Sud Radio.
00:39:34Les Français parlent au français.
00:39:38Les carottes sont cuites.
00:39:40Les carottes sont cuites.
00:39:42Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:39:4413h03
00:39:46sur Sud Radio, l'heure pour nous de vous présenter
00:39:48ce face-à-face. Aujourd'hui, André Bercov
00:39:50reçoit Henri Proglio,
00:39:52ancien directeur général d'EDF
00:39:54et auteur de ce livre, L'étrange débâcle,
00:39:56comment la France a perdu sa souveraineté
00:39:58énergétique. C'est publié aux éditions
00:40:00Michel Laffont. Bonjour Henri Proglio.
00:40:02Bonjour monsieur le président.
00:40:04Bonjour monsieur.
00:40:06Ce qui est très
00:40:08intéressant, c'est que vous savez, la
00:40:10campagne électorale a commencé et
00:40:12évidemment, les promesses aussi,
00:40:14parce que pas de campagne électorale sans
00:40:16promesses, c'est normal, ça fait partie du
00:40:18paysage. Et
00:40:20hier encore,
00:40:22Agnès Pannier-Runacher disait, mais vous allez
00:40:24voir, ça y est, dès
00:40:26septembre, le prix
00:40:28de Tricité va baisser de 15%.
00:40:30Et Gabriel Attal, qui lui
00:40:32aussi se présente,
00:40:34l'ancien premier ministre, aujourd'hui on peut dire
00:40:36ancien premier ministre, dit,
00:40:38vous allez voir, ça va baisser de 40%.
00:40:40Alors c'est très intéressant,
00:40:42voilà, il le dit,
00:40:44non pardon, mais
00:40:46c'est justement,
00:40:48Agnès Pannier-Runacher,
00:40:50les mêmes chiffres qu'il utilise,
00:40:52baisser les factures d'électricité de 15%
00:40:54dès l'hiver prochain.
00:40:56Pour chaque Français, ce sera
00:40:58200 euros de moins sur la facture
00:41:00d'électricité, c'est même son
00:41:02affiche de campagne, ensemble
00:41:04pour la République.
00:41:06Alors l'électricité, effectivement,
00:41:08et votre livre est passionnant,
00:41:10Henri Proglio, parce que
00:41:12c'est un horizon indépassable,
00:41:14effectivement, c'est
00:41:16l'oxygène, il faut dire quelque part,
00:41:18et comment vous expliquez
00:41:20que, première chose qu'on fait,
00:41:22on annonce, est-ce que
00:41:24ça vous paraît probable,
00:41:26possible, déjà, comme ça, d'emblée,
00:41:28on dit, voilà, 15%, les Français,
00:41:30vous ne risquez rien, on va baisser
00:41:32de 200 euros.
00:41:34Vous en pensez quoi ?
00:41:36Si vous le permettez,
00:41:38je commencerais par
00:41:40précaution de dire que
00:41:42je ne suis candidat à rien,
00:41:44et que je ne participe pas
00:41:46à la campagne en cours.
00:41:48Au fond,
00:41:50ce que m'inspire
00:41:52ces déclarations, c'est d'abord, pour commencer,
00:41:54qu'on a enfin
00:41:56admis que le prix de l'électricité
00:41:58en France ne baissait
00:42:00qu'à une
00:42:02espèce de spéculation qui, au fond,
00:42:04avait amené une explosion des coûts,
00:42:06et donc un appauvrissement
00:42:08de nos concitoyens.
00:42:10Donc c'est ça qui me préoccupe.
00:42:12Alors après, pourquoi 200 euros ?
00:42:14Est-ce que
00:42:16c'est indépendant ?
00:42:18Pourquoi 200 alors ? Est-ce que c'est indépendant
00:42:20de la consommation ? Est-ce que c'est
00:42:22lié à la consommation ? Est-ce que c'est 15% ?
00:42:24Je ne veux pas prendre position là-dessus.
00:42:26Non.
00:42:28Ce qui me frappe,
00:42:30au fond,
00:42:32c'est que personne ne pose la question suivante,
00:42:34ou ne fait la remarque suivante,
00:42:36qu'est-ce qui justifie que le
00:42:38prix de l'électricité est augmenté
00:42:40depuis 10 ans ?
00:42:42Et au fond, personne n'est capable de répondre
00:42:44à la question, car rien ne
00:42:46justifie l'augmentation du prix de l'électricité.
00:42:48On a exactement
00:42:50les mêmes capacités de production,
00:42:52c'est-à-dire, au fond,
00:42:54le nucléaire et l'hydraulique représentent au total
00:42:5690 à 92%
00:42:58des besoins français. Nous sommes
00:43:00globalement exportateurs.
00:43:02Si on fait, je dirais,
00:43:04abstraction de la petite parenthèse des incidents
00:43:06techniques qui se sont produits au cours de l'année
00:43:082022, et donc encore,
00:43:10sur lesquels on pourrait revenir.
00:43:12Mais, globalement,
00:43:14la France était
00:43:16et sera exportatrice
00:43:18d'électricité.
00:43:20Les
00:43:22coûts de production
00:43:24n'ont pas évolué, puisque dans le nucléaire
00:43:26l'essentiel de l'investissement
00:43:28se fait au départ, que l'hydraulique
00:43:30c'est pareil, enfin, donc on amortit
00:43:32sur une durée très longue des coûts de construction.
00:43:34Donc, rien ne justifie
00:43:36au fond que le prix de l'électricité est augmenté
00:43:38sauf...
00:43:40Sauf quand même...
00:43:42Sauf ce que vous racontez dans votre livre.
00:43:44Sauf, oui, les règles européennes,
00:43:46la volonté d'eux, etc.
00:43:48Et le détricotage de ce qui a été un formidable
00:43:50outil pour la France, qui était EDF.
00:43:52Alors, vous racontez justement,
00:43:54dans votre livre,
00:43:56c'est très très intéressant,
00:43:58parce que vous donnez des informations,
00:44:00évidemment, et vous étiez bien placé
00:44:02pour cela, vous étiez au cœur du réacteur,
00:44:04si je peux permettre cette expression,
00:44:06et vous disiez,
00:44:08mais la France,
00:44:10quand vous avez, c'est arrivé en
00:44:122009, effectivement,
00:44:14novembre 2009, voilà, et vous avez quitté
00:44:16enfin, en novembre 2014, c'est bien ça.
00:44:18Donc, un quinquennat.
00:44:20Et,
00:44:22ce qui est intéressant, c'est que vous disiez, mais
00:44:24la France concurrencière,
00:44:26était presque au même étage que la Chine
00:44:28et les USA. C'est une très grande puissance
00:44:30par le nucléaire, par l'hydraulique.
00:44:32En tout cas, c'est un pays respecté,
00:44:34qui disposait,
00:44:36dans ce domaine particulier avec l'électricité,
00:44:38de d'atouts formidables.
00:44:40Et, par ailleurs,
00:44:42d'une réputation exceptionnelle.
00:44:44C'est-à-dire que partout dans le monde,
00:44:46EDF était reconnu comme étant
00:44:48la référence en matière d'électricité,
00:44:50c'est-à-dire aussi bien le nucléaire que l'hydraulique.
00:44:52Et vous racontez que les Chinois, eux-mêmes,
00:44:54parlaient français parce qu'ils venaient...
00:44:56Les Chinois,
00:44:58dans le domaine du nucléaire,
00:45:00avaient été formés sur nos sites,
00:45:02dans nos centrales.
00:45:04Et, donc, étaient assez naturellement,
00:45:06je dirais, convaincus
00:45:08de la pertinence
00:45:10du nucléaire français.
00:45:12Alors, justement,
00:45:14qu'est-ce qui a fait que ça a commencé ?
00:45:16Moi, ce que je vous racontais, on le savait un peu déjà.
00:45:18On avait des informations éparses.
00:45:20Mais cette espèce
00:45:22d'extraordinaire...
00:45:24En fait, quand l'Europe a décidé
00:45:26de libération du marché,
00:45:28concurrence, etc.,
00:45:30et ça a été appliqué
00:45:32à l'EDF, et comment ça se fait ?
00:45:34Voilà, qu'on a laissé faire.
00:45:36Est-ce que c'est inconscience ?
00:45:38Ignorance ?
00:45:40Ou quoi ? Vous le racontez très bien
00:45:42dans votre livre.
00:45:44Qu'est-ce qui s'est passé, vraiment ?
00:45:46Je le raconte avec du retard, alors qu'en fait,
00:45:48je l'ai dénoncé en temps réel.
00:45:50Lorsque les événements se produisent,
00:45:52on assiste à un spectacle
00:45:54assez déroutant,
00:45:56au fond.
00:45:58Je crois qu'au fond,
00:46:00tout cela résulte à la fois
00:46:02d'une complaisance à l'égard d'un parti écologique
00:46:04qui n'avait comme consistance
00:46:06que l'antinucléarisme,
00:46:08et d'autre part,
00:46:12d'une espèce de
00:46:14fantasme
00:46:16qui consistait à penser,
00:46:18et au fond, c'était presque
00:46:20sur le fronton des édifices,
00:46:22que la concurrence faisait le bonheur des peuples.
00:46:24Oui, c'est ça.
00:46:26Concurrence partout,
00:46:28concurrence pour tout.
00:46:30On va créer de la concurrence,
00:46:32donc on va faire baisser les prix.
00:46:34Et au fond, on a adopté le fantasme
00:46:36d'application de ce qui s'était produit
00:46:38dans la téléphonie,
00:46:40on l'a appliqué à un secteur
00:46:42qui n'avait rien à voir.
00:46:44Au fond, dans la téléphonie, la concurrence a effectivement
00:46:46fait baisser les prix. Pourquoi ? Parce qu'il y avait
00:46:48beaucoup d'espace, beaucoup de capacité
00:46:50d'augmenter l'offre, et donc
00:46:52de faire baisser les coûts.
00:46:54L'électricité, pas du tout, puisque personne n'a rien
00:46:56fait pour augmenter la production.
00:46:58Et d'ailleurs, on n'en avait pas besoin.
00:47:00Tout le monde peut
00:47:02s'imaginer, comprendre, admettre
00:47:04que dans un réseau, on ne fait pas passer plus
00:47:06d'électricité quand il y a plusieurs opérateurs qu'un seul.
00:47:08J'avais vécu ça dans l'eau aussi,
00:47:10parce que, dans mon métier précédent,
00:47:12d'opérateur,
00:47:14de distributeur d'eau,
00:47:16certains s'imaginaient que
00:47:18la concurrence locale allait faire baisser les prix,
00:47:20sans voir qu'il n'y avait qu'un seul producteur,
00:47:22transporteur, distributeur.
00:47:24Vous faites une très bonne métaphore
00:47:26avec le boulanger.
00:47:28Un seul boulanger dans un village, il faut faire la concurrence.
00:47:30C'est ça.
00:47:32Et donc vous allez créer, par conséquent,
00:47:34sauf qu'il y a un seul producteur.
00:47:36Et donc,
00:47:38de ce fantasme
00:47:40est née une forme de,
00:47:42à travers probablement,
00:47:44beaucoup d'incompétence,
00:47:46manque de réflexion, manque de rigueur
00:47:48intellectuelle, etc.,
00:47:50une forme de déroute économique.
00:47:54Qui n'a pas été sans conséquence.
00:47:56A la fois,
00:47:58par l'enrichissement de quelques opérateurs
00:48:00qui ne sont,
00:48:02qui n'étaient, qui ne sont encore
00:48:04que des traders.
00:48:06Qui achetaient un prix cassé.
00:48:08Qui ne produisaient rien.
00:48:10Qui achetaient à EDF la production d'EDF,
00:48:12qui la vendaient aux clients d'EDF,
00:48:14mais qui l'achetaient à un prix cassé,
00:48:16à 42 euros le mégawatt-heure,
00:48:18et qui la vendait au prix de marché,
00:48:20en prétextant qu'elle était verte.
00:48:22C'était la même, d'ailleurs.
00:48:24Donc, à la fois, mensonge et détournement.
00:48:26Oui, fausse concurrence et escroquerie
00:48:28d'étiquette, quelque part.
00:48:30Les deux.
00:48:32Donc, on a vécu avec ça.
00:48:34Je l'ai dénoncé à l'époque, je reconnais.
00:48:36Avec le succès que vous constatez.
00:48:38Alors, il y avait
00:48:40beaucoup aussi d'enjeux,
00:48:42pour un certain nombre d'opérateurs
00:48:44qui, au fond, ont fait fortune grâce à ça.
00:48:46Oui, enfin, ils ont fait fortune
00:48:48sur quelque chose qui...
00:48:50C'était, comme vous dites...
00:48:52C'est une démarche spéculative pure.
00:48:54Alors, le fait d'enrichir des gens sans raison,
00:48:56au fond,
00:48:58ne serait pas tragique si ça n'était pas
00:49:00au détriment du plus grand nombre, d'une part,
00:49:02et d'autre part, avec des conséquences
00:49:04qui sont, malheureusement, aujourd'hui
00:49:06catastrophiques.
00:49:08Terrible, absolument.
00:49:10Catastrophiques.
00:49:12Et justement,
00:49:14avec le recul,
00:49:16vous étiez là, vous côtoyiez, évidemment,
00:49:18de par vos fonctions, les responsables
00:49:20politiques, quels qu'ils soient,
00:49:22de droite ou de gauche, etc., peu importe.
00:49:24Mais, personne n'avait
00:49:26conscience de cela, de voir que c'était
00:49:28biaisé. Vous leur en parliez, j'imagine.
00:49:30Non seulement j'en ai parlé, mais je m'en suis même
00:49:32expliqué auprès de la représentation nationale.
00:49:34J'ai été interrogé par
00:49:36l'Assemblée et le Sénat.
00:49:38J'ai même, je crois,
00:49:40été amené à répondre
00:49:42à une commission d'enquête à l'époque,
00:49:44sur la loi NOM, sur la fameuse loi
00:49:46d'organisation,
00:49:48la nouvelle organisation du marché de l'électricité.
00:49:50La fameuse loi qui instituait
00:49:52l'obligation pour EDF de
00:49:54vendre 25% de son électro-nucléaire
00:49:56à des concurrents, non désignés.
00:49:58Un prix
00:50:00pour lequel je me suis battu pendant
00:50:02deux ans,
00:50:04qui était supposé
00:50:06de 36 euros. J'ai réussi,
00:50:08de manière invraisemblable,
00:50:10à le faire accepter
00:50:12à 42 euros, alors que le coût de revient
00:50:14était de l'ordre de
00:50:1655-56.
00:50:18Vous étiez au-dessous du coût de revient, vous-même ?
00:50:20En dessous du coût de revient marginal.
00:50:22D'où
00:50:24les conséquences d'ailleurs pour EDF.
00:50:26Ma question était,
00:50:28personne ne prenait conscience de cela ?
00:50:30Ah non, c'était le dogme
00:50:32de la concurrence, il fallait absolument...
00:50:34Au départ, oui. Au départ, ça a été
00:50:36un mélange entre le dogme de la concurrence
00:50:38et le respect des institutions européennes.
00:50:40Oui, c'est ça.
00:50:42Et on va voir lequel des deux a fait le plus
00:50:44penché le fléau de la balance.
00:50:46On se retrouve juste après une petite pause
00:50:48avec Henri Proglio.
00:50:50Évidemment, avec Henri Proglio et vous,
00:50:52vous aurez la parole 0826-300-300
00:50:54pour intervenir, poser toutes vos
00:50:56questions ou faire toutes vos remarques à l'antenne.
00:50:58A tout de suite sur Sud Radio.
00:51:00Je n'aime pas la
00:51:02blanquette de mots.
00:51:04Je n'aime pas la blanquette de mots.
00:51:06Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:51:10Dans tous mes états,
00:51:12il faut lire le livre d'Henri Proglio
00:51:14« L'étrange débat », comment la France a perdu
00:51:16sa souveraineté énergétique.
00:51:18C'est parue aux éditions Michel Laffont.
00:51:20Et je voudrais juste vous relire
00:51:22Henri Proglio sur quelque chose
00:51:24qui est vraiment assez
00:51:26hallucinant quand on voit ce qui se passe
00:51:28et où on en est. Vous dites
00:51:30ceci.
00:51:32« Rares sont nos concitoyens,
00:51:34c'est vrai, qui ont entendu parler
00:51:36de la directive 2014-23
00:51:38UE, Union Européenne, du Parlement Européen
00:51:40et du Conseil Européen, datant du 26
00:51:42février 2014.
00:51:44Ce texte prévoit la mise en concurrence
00:51:46de toutes les concessions de services
00:51:48publics. Tout. » C'est ça qui
00:51:50est extraordinaire. Il n'y a plus de services publics,
00:51:52allez, concurrence. Vive le libéralisme
00:51:54et vous racontez justement
00:51:56qu'en était-il de la situation
00:51:58aujourd'hui, plus de huit ans après mon départ
00:52:00de la présidence du groupe. En 2022,
00:52:02EDF a publié un déficit
00:52:04de 12,7 milliards d'euros.
00:52:06L'entêtement a bondi à 64,5
00:52:08millions d'euros.
00:52:10Le plus étrange pour un observatoire extérieur,
00:52:12c'est que le chiffre d'affaires s'est
00:52:14envolé à 143,5
00:52:16milliards, soit 70%
00:52:18de plus sous l'effet de la très forte
00:52:20hausse des prix d'énergie. Mais paradoxalement,
00:52:22cette hausse a coûté de l'argent
00:52:24à EDF puisque ses marges se sont
00:52:26nettement dégradées. Pourquoi ? Parce qu'une large
00:52:28partie de ces 58 réacteurs nucléaires
00:52:30ont été mis à l'arrêt pendant
00:52:32cette année, donc 2022,
00:52:34pour mener de lourds travaux d'entretien.
00:52:36Il a fallu acheter l'électricité
00:52:38chez nos voisins. Et en même temps,
00:52:40et je termine, dans le même temps, EDF
00:52:42a été obligé de vendre davantage d'électricité
00:52:44à prix cassé à ses concurrents
00:52:46suivant la règle unique de
00:52:48l'AREN, mise en place en 2010
00:52:50par la loi NOM dont vous venez de parler.
00:52:52Mais dites-moi, si un
00:52:54entrepreneur privé faisait ça,
00:52:56on le virait immédiatement pour
00:52:58des compétences notoires, non ?
00:53:00Je crois qu'il ferait faillite déjà pour commencer,
00:53:02il se virait de lui.
00:53:04Non, mais c'est une longue
00:53:06et tragique histoire
00:53:10qui, au fond,
00:53:14m'a concerné.
00:53:16Faisons encore une abstraction
00:53:18de l'année 2022
00:53:20où la fermeture de
00:53:22ces endroits liés
00:53:24à des problèmes de soudure
00:53:26et de
00:53:28malfaçon
00:53:30ont amené
00:53:32de manière probablement excessive
00:53:34les pouvoirs publics
00:53:36et l'autorité de sûreté
00:53:38à décider la fermeture
00:53:40de tiers, à peu près,
00:53:42du parc nucléaire français.
00:53:44Mais, au-delà de ça...
00:53:48Mais, pardon Henri Proglio,
00:53:50fessez l'âme.
00:53:52Il fallait fermer, fessez l'âme ?
00:53:54Surtout pas.
00:53:56Surtout pas.
00:53:58J'ai eu l'occasion de le dire
00:54:00à l'ancien président de la République.
00:54:04Au fond, fessez l'âme.
00:54:06Qu'est-ce qui a provoqué la fermeture de fessez l'âme ?
00:54:08C'est d'abord l'accord entre les Verts et les Roses
00:54:10de la campagne de 2012
00:54:12pour laquelle
00:54:14le programme commun à l'époque
00:54:16entre les socialistes
00:54:18et les écologistes s'est fait
00:54:20de nuit par un accord
00:54:22tragique qui prévoyait la fermeture
00:54:24de 28 réacteurs nucléaires ou 26 réacteurs nucléaires.
00:54:26C'est-à-dire la moitié du parc français.
00:54:28Ce qui fait que le matin,
00:54:30aux aurores,
00:54:32je me réveille avec cette annonce qui est officielle
00:54:34qui est relayée dans tous les journaux
00:54:36et
00:54:38je n'ai pas le droit de participer
00:54:40en tant que patron d'EDF
00:54:42et d'entreprise publique à la campagne électorale.
00:54:44Je m'en abstiens.
00:54:46Mais j'ai quand même 170 000 collaborateurs
00:54:48qui regardent en se disant, mais il ne réagit pas.
00:54:50Il ne fait rien, il ne dit rien.
00:54:54Je décide
00:54:56à ce moment-là, ce jour-là,
00:54:58de répondre aux questions du Paris,
00:55:00aux questions des lecteurs.
00:55:02Comme c'était l'actualité du jour,
00:55:04je dis, écoutez,
00:55:06c'est une tragédie
00:55:08parce que le nucléaire est une des grandes forces de la France.
00:55:10C'est un des atouts
00:55:12considérables de ce pays.
00:55:14À l'époque,
00:55:16on ne se préoccupait pas beaucoup d'emplois.
00:55:18Le nucléaire en France aujourd'hui,
00:55:20c'est 1 million d'emplois, 250 000 d'emplois directs,
00:55:22250 000 d'emplois chez les sous-traitants d'EDF
00:55:24et 500 000 chez les électro-intensifs
00:55:26qui sont sur le territoire français
00:55:28juste parce que l'énergie électrique
00:55:30est chez nous 50 %
00:55:32moins chère, enfin un peu plus de 2 fois
00:55:34moins chère qu'en Allemagne.
00:55:36Donc,
00:55:38évidemment,
00:55:40grande réaction,
00:55:42mais qu'on ne tombe pas en fureur du candidat
00:55:44à l'élection présidentielle en question.
00:55:46Oui.
00:55:48Qui, dans le
00:55:50des hebdomadaires de la semaine,
00:55:52dit les deux premiers dont je couperais la tête
00:55:54si je suis élu,
00:55:56ce sera
00:55:58le patron d'alors de la DGSI
00:56:00dont je tairai le nom, et Proglio.
00:56:02Bon, j'ai survécu quelques années encore.
00:56:04Mais,
00:56:06il a en même temps
00:56:08pris conscience
00:56:10de l'absurdité du programme
00:56:12et pour réagir, je crois,
00:56:14d'une manière rapide,
00:56:16parce qu'il fallait réagir rapidement,
00:56:18il pose la question à son entourage
00:56:20« Quelle est la plus ancienne de nos centrales ? »
00:56:22On lui répond « La vérité, la plus ancienne c'est Fessenheim. »
00:56:24Mais comme personne
00:56:26ne savait
00:56:28de quoi il parlait vraiment,
00:56:30personne ne lui a mentionné
00:56:32qu'on venait d'investir 2,5 milliards d'euros
00:56:34pour rénover Fessenheim qui était la plus moderne
00:56:36de nos centrales.
00:56:38Ah oui, on venait d'investir 2,5 milliards d'euros.
00:56:40Oui. Et donc,
00:56:42enfin,
00:56:44juste avant mon départ,
00:56:46j'ai eu l'occasion
00:56:48de le voir longuement,
00:56:50tête à tête, et que je lui donne
00:56:52quelques éléments que je pensais
00:56:54devoir lui donner
00:56:56en envoyant une bouteille à la mer,
00:56:58puisqu'il m'avait
00:57:00invité à le rencontrer
00:57:02en me disant que j'avais été un formidable patron
00:57:04d'EDF, etc.
00:57:06Et je lui ai dit
00:57:08« Fessenheim, c'est comme
00:57:10un animal bosmanien, on n'a gardé que la coque,
00:57:12on a changé tout le reste,
00:57:14c'est la plus moderne, et c'est la plus sûre. »
00:57:16C'est fou ça.
00:57:18Et il me dit, et ça je ne l'ai pas
00:57:20dit dans mon bouquin,
00:57:22il me dit
00:57:24« Vous avez raison,
00:57:26Henri, il ne faut pas fermer Fessenheim. »
00:57:28Et il ne l'a pas fermé.
00:57:32Oui, c'est le successeur, effectivement.
00:57:36Voilà.
00:57:38Non, il ne fallait surtout pas fermer Fessenheim.
00:57:40Surtout pas.
00:57:42Et justement, qu'est-ce qui s'est
00:57:44appliqué, parce que vous en parlez aussi,
00:57:46mais honnêtement on connaît ça moins, sur l'hydraulique.
00:57:48Parce qu'on parle d'une...
00:57:50Il s'est appliqué la même chose, c'est-à-dire au fond,
00:57:52vous le disiez tout à l'heure,
00:57:54le bonheur
00:57:56part à la concurrence, donc il faut,
00:57:58il est impensable que
00:58:00les barrages
00:58:02hydrauliques, qui appartiennent à l'État français,
00:58:04et qui sont opérés par EDF,
00:58:06ils ont été
00:58:08conçus, construits par EDF,
00:58:10mais ils appartiennent
00:58:12à l'État.
00:58:14Et la règle européenne dit
00:58:16c'est inadmissible,
00:58:18c'est un monopole, un quasi-monopole
00:58:20de la gestion par une
00:58:22entreprise des barrages hydrauliques,
00:58:24il faut mettre en concurrence
00:58:26la gestion des barrages.
00:58:28Au niveau de toute l'Europe, bien sûr.
00:58:30Qu'il faut présenter, quoi.
00:58:32En Europe, le nombre de...
00:58:34Je le sais bien.
00:58:36... pays disposant d'un parc de barrages important
00:58:38est assez limité. En tout cas,
00:58:40ça ne gêne pas les Allemands, par définition.
00:58:42Car le nombre
00:58:44de barrages en Allemagne est assez limité aux barrages
00:58:46qui sont sur le Rhin, c'est tout.
00:58:48Ils n'ont pas, malheureusement pour eux, de montagne.
00:58:50Donc,
00:58:54la grande
00:58:56inquiétude,
00:58:58pour ne pas dire le grand désarroi
00:59:00de mes collaborateurs d'EDF,
00:59:02qui me rejoint cette saison,
00:59:04c'est ça.
00:59:06C'est l'hydraulique.
00:59:08On me dit, mais non, mais président, c'est pas possible,
00:59:10on peut pas laisser faire ça.
00:59:12Pourquoi ?
00:59:14Pour deux raisons. D'abord, parce qu'un barrage,
00:59:16c'est avant tout une capacité de stockage,
00:59:18c'est pas une capacité de production.
00:59:20Et donc, c'est une immense pile à combustible
00:59:22qui est, elle,
00:59:24à la fois compétitive...
00:59:26On peut pas stocker l'électricité, mais on peut stocker l'eau.
00:59:28C'est la seule manière de stocker de l'électricité
00:59:30efficace. Et donc, aujourd'hui,
00:59:32le problème du renouvelable est tant
00:59:34que, comme il est intermittent et qu'on ne sait pas stocker,
00:59:36il est
00:59:38totalement hors de la compétition.
00:59:40Il ne peut pas être compétitif. Et donc,
00:59:42ces barrages étaient un élément clé
00:59:44de l'efficacité économique
00:59:46du système électrique français.
00:59:48C'est vrai que si on découpait
00:59:50l'un derrière l'autre les barrages
00:59:52pour les mettre à nappé de l'offre,
00:59:54quels que soient les opérateurs,
00:59:56ils étaient nombreux à visiter nos barrages,
00:59:58à se balader sur des barrages des Allemands,
01:00:00des Russes, des Chinois,
01:00:02des Canadiens,
01:00:04enfin tout le monde.
01:00:06Le monde entier venait visiter nos barrages.
01:00:08C'était bien pour le tourisme, mais ça inquiétait
01:00:10un peu nos collaborateurs. Et donc,
01:00:12j'ai plaidé en disant
01:00:14on va casser,
01:00:16désoptimiser le système électrique français,
01:00:18surtout halte au feu.
01:00:20Et là,
01:00:22j'ai pris la décision de ne pas respecter
01:00:24la règle du jeu. C'est-à-dire, au fond,
01:00:26nous n'avons pas mis un apperçu de l'offre des barrages.
01:00:28Nous sommes donc en infraction, depuis cette époque-là.
01:00:30La règle n'a pas changé.
01:00:32Nous sommes toujours en infraction.
01:00:34Donc, susceptibles d'être condamnés.
01:00:36Pour le moment,
01:00:38on n'a pas touché aux barrages.
01:00:40Mais on est en infraction.
01:00:42Bien sûr, c'est ça.
01:00:44Et donc,
01:00:46ce sujet était un sujet,
01:00:48ça a été le premier sujet
01:00:50dont je me suis préoccupé en arrivant en même temps
01:00:52que l'Albanum, bien entendu.
01:00:54Mais,
01:00:56de fait,
01:00:58il était précurseur
01:01:00de tout ce qui suivait.
01:01:02C'est-à-dire de l'immense détricotage
01:01:04de formidables outils
01:01:06qui étaient EDF
01:01:08par les règles européennes,
01:01:10inspirées par nos voisins.
01:01:12Ce qui est extraordinaire,
01:01:14et vous le racontez très bien, c'est que
01:01:16on a déshabillé Pierre
01:01:18sans habiller Paul.
01:01:20Et on a vu le résultat.
01:01:22Certains petits Paul, quoi.
01:01:24Non, on a enrichi un certain nombre
01:01:26d'opérateurs marginaux, mais ça on l'a dit
01:01:28tout à l'heure, enfin, marginaux ou pas.
01:01:30On a effectivement
01:01:32considérablement affaibli
01:01:34la puissance française en matière
01:01:36d'énergie, à la fois
01:01:38d'indépendance et en même temps de compétitivité
01:01:40dans son domaine de l'énergie, qui est un élément
01:01:42clé à la fois du pouvoir d'achat
01:01:44d'une part de nos concitoyens et
01:01:46de la compétitivité industrielle de l'autre.
01:01:48Et donc, la France a
01:01:50évidemment des conséquences graves
01:01:52à subir. Et puis, en même temps,
01:01:54effectivement, ça n'a pas
01:01:56amélioré la situation de monde.
01:01:58Mais, pour eux,
01:02:00l'essentiel c'était d'affaiblir
01:02:02le...
01:02:04Le concurrent c'était pas tellement, ils savaient très bien
01:02:06que ça ne leur apporterait pas grand chose.
01:02:08Au long du sacré, comme vous dites,
01:02:10couple franco-allemand, base
01:02:12de l'Europe, et qui est plutôt le je t'aime
01:02:14moi non plus, on va en parler
01:02:16après cette pause,
01:02:18avec Henri Poglio, et on va parler aussi,
01:02:20parce que ça m'intéresse tout à fait, ça nous
01:02:22intéresse tout à fait, de savoir ce que vous
01:02:24pensez de ces
01:02:26intermittents, de ces énergies
01:02:28alternatives, qui nous ont déjà
01:02:30coûté, à l'Europe en tout cas, plusieurs
01:02:32centaines de milliards.
01:02:34Et vous aurez la parole, évidemment,
01:02:36sur Sud Radio 0826
01:02:38300 300 pour réagir, et pour poser
01:02:40toutes vos questions. Nous sommes là jusqu'à 14h.
01:02:42A tout de suite sur Sud Radio.
01:02:45Les français parlent
01:02:47au français.
01:02:49Les carottes sont cuites.
01:02:51Les carottes sont cuites.
01:02:53Sud Radio Bercov
01:02:55dans tous ses états.
01:02:57Est-elle vraiment étrange, cette
01:02:59débâcle, dont parle Henri
01:03:01Poglio dans son livre,
01:03:03qui vient de paraître chez Michel Lefond, et que je vous recommande,
01:03:05où elle est explicable.
01:03:07Elle est effectivement explicable, et d'ailleurs
01:03:09il l'explique. Au fond,
01:03:11Henri Poglio, on va évidemment
01:03:13parler du nucléaire, et de ce qui s'est
01:03:15passé là-dessus aussi, concurrence
01:03:17Mobus aussi, mais
01:03:19parlons de ces énergies intermittentes,
01:03:21ce que j'appelle les intermittentes du spectacle,
01:03:23les éoliennes par exemple,
01:03:25qui étaient à un moment donné
01:03:27l'horizon, mais
01:03:29indépassable, enfin l'alpha et
01:03:31l'oméga, nous allons tout avoir,
01:03:33électricité la plus totale avec les éoliennes.
01:03:35Résultat des courses.
01:03:37Résultat des courses, vous le connaissez,
01:03:43au fond,
01:03:45cet engouement
01:03:47pour les énergies dites renouvelables,
01:03:49qui ne concerne pas
01:03:51l'hydraulique d'ailleurs, quand on parle des énergies
01:03:53renouvelables aujourd'hui en Europe,
01:03:55on parle d'éolien et de photovoltaïque,
01:03:57on oublie que la plus belle des énergies
01:03:59renouvelables, c'est quand même l'hydraulique.
01:04:01Et qui est là quand on en a besoin.
01:04:03Car il y a des énergies
01:04:05pilotables et d'autres qui ne le sont pas.
01:04:07Le nucléaire est pilotable,
01:04:09l'hydraulique est parfaitement pilotable,
01:04:11on produit quand on en a besoin et on sait
01:04:13qu'on peut compter sur cette énergie.
01:04:15Les nouvelles énergies
01:04:17dites renouvelables,
01:04:19c'est-à-dire l'éolien et le photovoltaïque,
01:04:21pour ne prendre que cela,
01:04:23sont des énergies intermittentes,
01:04:25qui finalement,
01:04:27sur lesquelles on ne peut pas compter,
01:04:29puisqu'on ne sait pas stocker l'énergie,
01:04:31encore une fois, en dehors des barrages,
01:04:33c'est que,
01:04:35évidemment, quand il y a du vent ou du soleil,
01:04:37on produit,
01:04:39mais les pays européens,
01:04:41et la France en particulier,
01:04:43et notamment, pas uniquement,
01:04:45est un pays dans lequel les pointes de consommation
01:04:47c'est l'hiver et la nuit.
01:04:51Le photovoltaïque à cet égard
01:04:53est assez peu pertinent,
01:04:55et c'est comme si on posait la question
01:04:57aux Suédois ou aux Finlandais de savoir
01:04:59s'ils comptent sur le photovoltaïque.
01:05:01C'est une caricature.
01:05:07Et quand il n'y a pas de vent, c'est pareil.
01:05:09Le problème, c'est moins de savoir
01:05:11ce qu'on fait quand il n'y en a pas,
01:05:13que de savoir ce qu'on fait quand il y en a.
01:05:15Parce que là, il faut donner,
01:05:17et on a accepté de donner la priorité d'accès au réseau
01:05:19à ces énergies-là,
01:05:21ce qui veut dire que le reste doit s'effacer.
01:05:23Le reste, c'est le nucléaire,
01:05:25qui n'est pas fait pour ça.
01:05:27Le nucléaire est fait comme un fourneau
01:05:29pour produire de l'énergie de base,
01:05:31et en permanence.
01:05:33Donc, demander au nucléaire
01:05:35d'être flexible, c'est exactement
01:05:37l'inverse de sa caractéristique.
01:05:39Et donc, il a fallu rendre le nucléaire effaçable,
01:05:41et ça a coûté très cher,
01:05:43et ça a beaucoup vulnérabilisé nos centrales.
01:05:45On parle beaucoup de la sécurité,
01:05:47on l'oublie à ce moment-là,
01:05:49et puis ça a renchéri considérablement le prix du nucléaire
01:05:51de le rendre flexible.
01:05:53Ou en tout cas...
01:05:55C'est-à-dire que, si j'ai bien compris,
01:05:57quand les éoliennes marchent, on arrête le nucléaire
01:05:59parce qu'on ne peut pas le stocker.
01:06:01Il faut baisser sa capacité de production.
01:06:03Et donc, c'est ça qui est compliqué.
01:06:05Et donc, on ne peut pas fermer une centrale
01:06:07et la rouvrir une heure après, ça, c'est pas possible.
01:06:09Donc, il faut baisser sa production,
01:06:11et ça, ça demande des investissements
01:06:13considérables, inutiles.
01:06:15Donc, le coût complet
01:06:17du renouvelable est encore beaucoup plus important
01:06:19que le coût direct.
01:06:21Parce qu'il faut compter avec
01:06:23le baisse du nucléaire...
01:06:25Qui est lié à ça ? Bon, sachant que, par ailleurs,
01:06:27sans subvention, le renouvelable, jusqu'ici,
01:06:29n'était absolument pas compétitif.
01:06:31Et qu'aujourd'hui, il est encore difficilement.
01:06:33L'Europe a investi...
01:06:35En France, il fait 3%.
01:06:37L'Europe a investi 1000 milliards d'euros
01:06:39en subvention dans...
01:06:411000 milliards d'euros pour les énergies alternatives ?
01:06:43Oui. L'Allemagne, elle seule,
01:06:45600 milliards.
01:06:47Dont on a vu la conséquence, c'est
01:06:49le doublement des émissions de CO2 à cause du charbon.
01:06:51Oui, absolument, oui.
01:06:53Et vive les écolos et la dépollution.
01:06:57Donc, au fond, je ne condamne...
01:06:59Finalement, si on considère qu'en France,
01:07:01les besoins
01:07:03d'électricité sont connus,
01:07:05ils ne s'accroissent plus,
01:07:07contrairement à ce qu'on nous dit.
01:07:09C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:07:11je fais référence, là, aux études
01:07:13qui ont été faites, relayées d'ailleurs
01:07:15par Christian Girondeau dans ses écrits,
01:07:17les courbes
01:07:19montrent une décroissance
01:07:21de la consommation
01:07:23de 10%
01:07:25au cours des dix dernières années, et qui continue.
01:07:27D'ailleurs, on l'a vu au cours de la période de grand froid.
01:07:29Pourquoi ? Pour deux raisons.
01:07:31D'abord, à cause de la baisse
01:07:33de l'industrie en France.
01:07:35Baisse d'incomptabilité industrielle.
01:07:37Les grands consommateurs
01:07:39ont, certains d'entre eux,
01:07:41en tout cas, disparu.
01:07:43Et d'autre part, à cause des optimisations
01:07:45de consommation, de la meilleure
01:07:47gestion de l'énergie.
01:07:49Et donc, au fond,
01:07:51on n'a aucune raison
01:07:53d'avoir besoin de capacité
01:07:55de production supplémentaire.
01:07:57Ce qui pose la question de savoir
01:07:59quelles ambitions avons-nous,
01:08:01quelles projections,
01:08:03quels dessins et quels investissements
01:08:05en matière d'énergie.
01:08:07En matière nucléaire d'une part,
01:08:09d'hydraulique d'autre part,
01:08:11et de compléments, à la fois par le renouvelable...
01:08:13C'est ça, la question de fond
01:08:15qu'aujourd'hui, il faut se poser.
01:08:17On va en parler tout de suite, mais j'ai une chose.
01:08:19Qu'est-ce que vous avez pensé
01:08:21de cette... Justement,
01:08:23vous parlez de l'industriel, mais il y a eu
01:08:25depuis quelque temps, pas seulement
01:08:27depuis cette présidence.
01:08:29Il y a eu quand même une sacrée vente
01:08:31industrielle des bijoux de famille.
01:08:33En France, on a été...
01:08:35On a eu un zèle tout à fait intéressant
01:08:37là-dessus.
01:08:39Et justement, je voulais avoir
01:08:41votre opinion
01:08:43sur l'affaire Alstom, pour ne parler que d'elle.
01:08:45Malheureuse affaire.
01:08:47Bon, non, mais...
01:08:49J'ai commis un bouquin, il y a quelques...
01:08:51Oui, vous avez parlé de ça.
01:08:53Il s'appelait Les Joyaux de la Couronne,
01:08:55et je suis donc totalement d'accord avec vous
01:08:57sur ce sujet-là. Sur Alstom, bon...
01:09:01Je...
01:09:03C'est une affaire qui a beaucoup
01:09:05provoqué des réactions,
01:09:07et notamment de l'ancien ministre
01:09:09de l'Industrie, qui...
01:09:11à l'époque... Arnaud Montebourg.
01:09:13Arnaud Montebourg, auquel je rends hommage,
01:09:15parce qu'il a osé...
01:09:17dire les choses, à l'époque.
01:09:19Bon...
01:09:21Je crois qu'il... L'histoire lui a donné raison.
01:09:23C'est vrai.
01:09:25On va parler, et puis on va parler
01:09:27effectivement de ce qu'il faut faire aujourd'hui,
01:09:29parce que ça, c'est important.
01:09:31On fait l'inventaire, mais où va-t-on ?
01:09:33Peut-être que, je crois que nous avons une auditrice.
01:09:35L'auditrice, c'est Lila, qui nous appelle
01:09:37depuis Lyon. Bonjour Lila.
01:09:39Bonjour. Bonjour André Bercoff.
01:09:41Bercoff. Bonjour.
01:09:43J'entends ma voix
01:09:45en écho, c'est normal ?
01:09:47Est-ce que vous avez mis le haut-parleur ? Il faut enlever le haut-parleur.
01:09:49Attendez, c'est peut-être la radio, je vais voir.
01:09:51Ouais. Alors, oui.
01:09:53Faites...
01:09:55Parce que le haut-parleur fait écho.
01:09:57On vous écoute, Lila.
01:09:59Oui, Lila. On vous écoute.
01:10:01Ecoutez, M. Bercoff, j'écoutais votre invité
01:10:03et je suis choquée de ce que j'entends.
01:10:05Ah bon ? Pourquoi ?
01:10:07Parce que je me dis, finalement,
01:10:09on nous a parlé de l'Europe
01:10:11pendant des jours et des jours,
01:10:13et je me dis, finalement,
01:10:15ça a servi depuis toutes ces décennies,
01:10:17ça n'a servi qu'à ruiner
01:10:19la France. Tout ce que
01:10:21le général de Gaulle avait mis en place
01:10:23pour nous rendre autonomes,
01:10:25pour nous rendre forts, pour qu'on puisse,
01:10:27la France puisse dire
01:10:29tapé sur la table quand elle n'est pas d'accord,
01:10:31tout a été fait
01:10:33pour appauvrir
01:10:35la France. On vend tout.
01:10:37Et en plus, c'est des choses
01:10:39qui appartiennent
01:10:41même aux Français, qui ont aidé
01:10:43à toute cette construction d'autoroutes,
01:10:45de centrales.
01:10:47Bref, je me dis.
01:10:49Et en plus, bien souvent, on n'était pas bien
01:10:51au courant. Parce que je me rends compte
01:10:53que ceux qui achetaient de l'électricité
01:10:55à EDF, il y avait sûrement
01:10:57des sociétés
01:10:59françaises
01:11:01qui étaient prêtes à acheter
01:11:03très peu à EDF
01:11:05un peu plus cher. Et là, on culpabilise
01:11:07le petit français,
01:11:09le français moyen,
01:11:11en disant, oui, il faut aimer son pays, il faut aider son
01:11:13pays. Et quand vous pensez qu'il y a des
01:11:15responsables qui n'ont rien à battre,
01:11:17qui, en fait, pensent à se faire
01:11:19de l'argent. Et ce que je regrette, c'est
01:11:21quand il y a des décisions aussi importantes.
01:11:23Pourquoi est-ce que, par exemple,
01:11:25on ne demande pas au peuple ?
01:11:27Ça permettrait d'avoir l'avis du peuple
01:11:29pour dire, voilà ce que l'Union Européenne nous impose,
01:11:31qu'est-ce que vous en pensez ? Et ça aiderait
01:11:33les responsables, comme ce monsieur,
01:11:35cet invité que vous avez, qui peut-être
01:11:37n'est pas d'accord, et il pourrait se dire
01:11:39j'ai le peuple avec moi.
01:11:41Lui aussi ne le veut pas.
01:11:43Merci Lila.
01:11:45Comment réagissez-vous Henri Poglio ?
01:11:51Parce que, quelque part,
01:11:53elle entend ça, elle n'est pas au courant.
01:11:55Non, mais je ne veux pas condamner l'ensemble
01:11:57de la construction européenne à cet égard.
01:11:59Dans le domaine de l'énergie, ça a été une catastrophe.
01:12:01Ah oui ?
01:12:03On peut dire ça ?
01:12:05Oui.
01:12:07On voit les conséquences en Allemagne.
01:12:09Encore une fois,
01:12:11l'Allemagne qui avait décidé de se reconvertir
01:12:13au gaz russe était totalement dépendante
01:12:15du gaz russe, elle a été obligée de remettre en route
01:12:17toutes ses entrées à la charbon,
01:12:19ayant
01:12:21échoué dans le domaine du nucléaire,
01:12:23ou en tout cas n'étant pas en position de force
01:12:25dans le domaine du nucléaire.
01:12:27On ne peut pas dire que
01:12:29le paysage européen en matière d'énergie
01:12:31soit particulièrement reluisant.
01:12:33Oui, on ne peut pas dire que le bilan est assez,
01:12:35comme vous l'avez dit, catastrophique, effectivement.
01:12:37C'est le moins que l'on puisse dire.
01:12:39Ça ne s'étend pas à l'ensemble des considérations européennes.
01:12:41Non, non, bien sûr.
01:12:43En tout cas, ce qui me frappe Henri Poglio,
01:12:45et ça n'engage que moi,
01:12:47c'est que toutes les personnes compétentes que je reçois,
01:12:49en général, je ne dis pas à 80%,
01:12:51me disent, ah oui,
01:12:53écoutez, je ne condamne pas
01:12:55la construction européenne, mais dans la matière que je connais,
01:12:57ce n'est pas ça.
01:12:59Enfin, en tout cas, c'est assez majoritaire.
01:13:01Mais c'est un autre problème.
01:13:03On va marquer une dernière petite pause dans Bercov, dans tous ses détails.
01:13:05Après, on aura Claude, qui nous appelle au 0826
01:13:07300 300, toujours avec Henri Poglio,
01:13:09qui est notre invité, jusqu'à 14h.
01:13:11A tout de suite sur Sud Radio.
01:13:13Sud Radio.
01:13:15Les Français
01:13:17parlent au français.
01:13:19Je n'aime pas
01:13:21la blanquette de veau.
01:13:23Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:13:25Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
01:13:27Avec André Bercov et Henri Poglio,
01:13:29qui est notre invité aujourd'hui,
01:13:31jusqu'à 14h, et puis nous avons Claude,
01:13:33qui nous appelle au 0826 300 300.
01:13:35Bonjour Claude.
01:13:37Oui, bonjour Sud Radio, bonjour André Bercov.
01:13:39Merci pour les sujets que vous choisissez.
01:13:41Merci à M. Poglio d'avoir pris la parole
01:13:43sur le sujet de son livre.
01:13:45Il vient d'expliquer
01:13:47en quoi finalement
01:13:49les énergies dites renouvelables
01:13:51aujourd'hui, qui sont aux mains du lobby
01:13:53du syndicat des énergies renouvelables,
01:13:55c'est-à-dire l'éolien et le solaire,
01:13:57en quoi finalement elles perturbent
01:13:59et dégradent même
01:14:01l'efficacité et la rentabilité
01:14:03du système électrique en France.
01:14:05Moi, je voudrais dire,
01:14:07parce que je me bats contre l'éolien
01:14:09depuis 2007,
01:14:11depuis les zones de développement éolien,
01:14:13pour la France, je ne dis pas qu'ailleurs
01:14:15en Allemagne ou n'importe où,
01:14:17peu importe, mais chez nous, compte tenu
01:14:19de la structure de la production
01:14:21et de l'immense quantité d'hydraulique
01:14:23d'ailleurs qui vient s'ajouter
01:14:25au nucléaire, c'est un gâchis,
01:14:27un gaspillage, et je pense
01:14:29que ce qu'il faut, c'est
01:14:31faire tout de suite un moratoire,
01:14:33il faut arrêter le développement de l'éolien,
01:14:35c'est-à-dire que moi je regarde les textes
01:14:37des lois PPE,
01:14:39programmation pluriannuelle
01:14:41de l'énergie, ils sont fondés
01:14:43sur des affirmations fausses
01:14:45que même la justice a du mal finalement
01:14:47à contrer, quand on dit par exemple
01:14:49qu'il faut développer
01:14:51tel parc éolien dans un secteur
01:14:53donné parce que ça va
01:14:55contribuer à la réduction des gaz,
01:14:57de l'émission des gaz à effet de serre, c'est faux
01:14:59puisque chaque fois qu'on met une éolienne,
01:15:01il faut mettre en plus la moitié de sa puissance
01:15:03en thermique et que le jour où il n'y a pas
01:15:05de vent, c'est-à-dire le tiers du temps
01:15:07ou les trois quarts du temps,
01:15:09et la nuit quand il n'y a pas de solaire,
01:15:11tout ça c'est un gaspillage
01:15:13énorme, il a donné le chiffre
01:15:15de 1000 milliards, c'est quand même
01:15:17nous qu'on paye, comme disait Coluche.
01:15:19C'est clair.
01:15:21Claude, merci, Harry Poglio au fond,
01:15:23est-ce qu'on peut faire aujourd'hui,
01:15:25c'est faisable d'après ce que vous savez,
01:15:27un moratoire si quelqu'un, si un pouvoir
01:15:29décidé, un nouveau gouvernement,
01:15:31décide de faire un moratoire sur les éoliennes,
01:15:33est-ce que c'est possible pour la France
01:15:35sans l'accord de l'Europe, de l'Union Européenne ?
01:15:37Ou pas ? A votre connaissance.
01:15:39Je ne sais pas répondre.
01:15:41La volonté politique
01:15:43n'a jamais existé,
01:15:45au fond on ne sait pas,
01:15:47tout se discute,
01:15:49l'Europe ce n'est pas
01:15:51une structure immatérielle.
01:15:53Pour le moment elle dirige.
01:15:55Oui, mais
01:15:57regardez, l'Espagne et le Portugal sont sortis
01:15:59de l'Europe de l'énergie, personne n'a jamais
01:16:01vu qu'elles étaient sorties de l'Europe.
01:16:03C'est vrai.
01:16:05Ils ont pris leur destin en main,
01:16:07et puis quand on dit non, la France ne peut pas.
01:16:11Donc je crois que c'est parfaitement possible.
01:16:13C'est parfaitement possible de dire, écoutez,
01:16:15on a respecté,
01:16:17désormais on reprend notre
01:16:19identité, parce que...
01:16:21Parce qu'au égard au bilan,
01:16:23on peut peut-être reprendre une marge de manœuvre.
01:16:25Justement, Harry Poglio,
01:16:27le PDG de Veolia que vous avez été,
01:16:29le PDG d'EDF que vous avez été,
01:16:31au fond,
01:16:33aujourd'hui,
01:16:35laissons de côté,
01:16:37faisons non pas de la politique fiction,
01:16:39parce que ce n'est pas de la fiction de ce dont on parle.
01:16:41Un gouvernement aujourd'hui,
01:16:43qui arrive, mettons, après les élections,
01:16:45quelle qu'il soit, etc., encore une fois,
01:16:47vous dites, si on veut, on peut,
01:16:49aujourd'hui, qu'est-ce qui est le plus urgent à faire,
01:16:51à votre avis, compte tenu de la situation,
01:16:53les choses étant ce qu'elles sont, comme disait un général,
01:16:55qu'est-ce qui pour vous est le plus urgent
01:16:57à faire, aujourd'hui ?
01:16:59Pour moi, d'abord, la question de fond, c'est
01:17:01quelle est
01:17:03la politique énergétique voulue pour notre pays.
01:17:05Parce que l'énergie,
01:17:07c'est une industrie du temps long.
01:17:09Il faut investir sur des durées
01:17:11très très longues.
01:17:13Entre
01:17:1550 et 100 ans.
01:17:17100 ans pour un réseau,
01:17:19100 ans pour un barrage.
01:17:21Il faut voir à horizon de 50 et 100 ans.
01:17:23Donc ça implique
01:17:25une vision à long terme,
01:17:27des investissements à long terme,
01:17:29et une structure
01:17:31de pensée qui ne soit pas
01:17:33fluctuante en fonction des évolutions,
01:17:35je dirais...
01:17:37Non.
01:17:39C'est ce qu'a fait la force de la France.
01:17:41Quand, en 1946,
01:17:43ce pari insensé a été lancé par
01:17:45le gouvernement de l'époque,
01:17:47qui était de dire, au fond, nous prenons le pari
01:17:49de donner à la France son indépendance énergétique,
01:17:51la compétitivité du territoire
01:17:53en matière d'énergie électrique,
01:17:55et on invente
01:17:57le service public de l'électricité, c'est-à-dire
01:17:59l'illégalité de tous devant l'électricité,
01:18:01le même prix pour tout le monde, quel que soit
01:18:03le lieu sur le territoire, quelle que soit
01:18:05la condition sociale,
01:18:07c'était un pari
01:18:09rigoureusement insensé, auquel
01:18:11le pays a été
01:18:13capable de répondre.
01:18:15Puisqu'au début du 21ème siècle,
01:18:17on était exportateur,
01:18:19nous avions l'énergie la moins chère d'Europe,
01:18:21nous avions un contrat de CHP qui faisait référence
01:18:23dans le monde entier, qui aujourd'hui est considéré
01:18:25comme, dès qu'on parle de CHP,
01:18:27c'est un gros mot. Donc,
01:18:29on avait remporté un quatrième défi auquel nous n'étions
01:18:31pas confrontés, qui est celui
01:18:33des émissions de gaz à effet de serre, puisque personne n'en parlait
01:18:35en 1946, et que grâce
01:18:37à ce qui fait la force
01:18:39dans les comparaisons internationales de la France
01:18:41en matière de gaz à effet de serre, c'est
01:18:43l'électricité.
01:18:45Et nous sommes à moins 1%
01:18:47de l'émission de CO2.
01:18:491% des émissions mondiales.
01:18:51Voilà, des émissions mondiales.
01:18:53Et la transition énergétique,
01:18:55puisqu'on parle de transition énergétique tous les jours sans savoir
01:18:57de quoi on parle, parce que pour moi, parler de transition,
01:18:59ça voudrait dire savoir où est le point de départ
01:19:01ou le point d'arrivée. Le point de départ, on le savait,
01:19:03il était parfait, le point d'arrivée...
01:19:05Oui, ça...
01:19:07Et on consacre, d'après le Premier ministre
01:19:09sortant, 50 milliards par an
01:19:11à la transition énergétique.
01:19:13Mais posons-nous une seconde
01:19:15pour savoir à quoi ça sert.
01:19:17On ne sait pas où on va, mais on y va.
01:19:19On ne sait pas où on va, mais on y va en dépensant 50 milliards.
01:19:21C'est ça. Chaque année.
01:19:23Donc, au fond, la question que je pose,
01:19:25c'est, y a-t-il ou pas une vision ?
01:19:27Y a-t-il ou pas une volonté ?
01:19:29Je pense qu'une France qui dirait
01:19:31je crois au nucléaire, mais vraiment,
01:19:33aurait comme priorité absolue
01:19:35l'extension de la durée de vie
01:19:37des centrales actuelles.
01:19:39On peut gagner 30 ans, entre 20 et 30 ans.
01:19:41Ça coûtera
01:19:431 milliard par réacteur,
01:19:45157 réacteurs,
01:19:47alors qu'il y en a un qui est à peine connecté au réseau.
01:19:49On peut te dire 30 ans, pas de problème.
01:19:51Et donc, c'est un investissement ultra-rentable
01:19:53qui va faire baisser
01:19:55le prix de l'énergie encore en dessous de ce qu'il était
01:19:57il y a 10 ans.
01:19:59Deuxièmement,
01:20:01on peut augmenter un peu la part d'hydraulique.
01:20:03On a des capacités
01:20:05de passer de 12 à 15%
01:20:07la part de l'hydraulique en France.
01:20:09Et, on aura
01:20:11encore une fois, la capacité
01:20:13énergétique et le reste, c'est-à-dire
01:20:15le marginal, les pointes.
01:20:17On peut les assumer, soit avec
01:20:19un peu de renouvelable, à condition de pouvoir le stocker,
01:20:21ce qui, aujourd'hui, est difficile.
01:20:23Soit, on le faisait autrefois
01:20:25avec du thermique,
01:20:27mais c'est très marginal,
01:20:29du thermique à flammes,
01:20:31mais avec du charbon ultra-propre.
01:20:33C'est totalement marginal.
01:20:35C'est faisable.
01:20:37Mais ça implique quoi ?
01:20:39Qu'on ait une vraie volonté de garder notre expertise
01:20:41nucléaire. Ça veut dire
01:20:43recommencer à investir
01:20:45dans la recherche
01:20:47et développement.
01:20:49Ça ne se fait pas en ce moment ?
01:20:51Non.
01:20:53On a beaucoup baissé
01:20:55nos recherches.
01:20:57Du jour où,
01:20:59je dirais,
01:21:03le gouvernement,
01:21:05on a commencé par mettre un coup d'arrêt
01:21:07à Superphénix,
01:21:09au nucléaire de demain.
01:21:11Merci Dominique Voynet.
01:21:13Merci Dominique Voynet.
01:21:15Un infini remerciement éternel.
01:21:17Qui, au fond,
01:21:19était la manière de transformer
01:21:21en combustible
01:21:23le combustible usagé.
01:21:25C'est-à-dire, au fond, de donner au nucléaire
01:21:27la capacité de régler
01:21:29le problème des déchets.
01:21:31Et d'avoir...
01:21:33Donc ça, ça a été arrêté.
01:21:35C'est altéré.
01:21:37Oui, ça a été arrêté.
01:21:39Donc il faut réinvestir
01:21:41le domaine du nucléaire avec
01:21:43un effort supplémentaire en matière de recherche
01:21:45et de développement, de technologie.
01:21:47Il faut évidemment
01:21:49concevoir un nouveau réacteur
01:21:51beaucoup plus pertinent que les réacteurs existants aujourd'hui.
01:21:53Pour redonner à la France
01:21:55à la fois sa capacité d'exportation
01:21:57et sa capacité de développement
01:21:59du nouveau nucléaire. Et puis,
01:22:01parce que nous nous
01:22:03héritons d'une situation
01:22:05qui est que l'industrie
01:22:07nucléaire, enfin, en tout cas
01:22:09la filière industrielle française
01:22:11dans le domaine du nucléaire
01:22:13ne peut pas se contenter de la rénovation, de la modernisation
01:22:15des réacteurs existants.
01:22:17Elle a été
01:22:19conçue pour être beaucoup plus puissante que ça,
01:22:21pour participer au développement du nouveau nucléaire.
01:22:23Eh bien, j'avais imaginé
01:22:25à l'époque, quand j'étais en fonction,
01:22:27une coopération avec
01:22:29les Chinois qui, eux, construisent 11
01:22:31réacteurs chaque année, et avec les Russes
01:22:33qui en construisent pratiquement autant, mais à l'international,
01:22:35pour que
01:22:37l'industrie française participe
01:22:39au nouveau nucléaire à l'international.
01:22:41Bon,
01:22:43ça mérite probablement
01:22:45une analyse complémentaire, je ne dis pas que
01:22:47j'avais raison,
01:22:49mais en tout cas, il faut une réflexion
01:22:51qui associe
01:22:53non seulement la problématique
01:22:55de l'énergie française, mais la problématique
01:22:57de l'industrie nucléaire française
01:22:59dans cette perspective à long terme.
01:23:01Est-ce qu'on a une vraie volonté de la moderniser, d'innover ?
01:23:03Est-ce qu'on a une vraie volonté ou pas ?
01:23:05Et ça, ça me paraît essentiel.
01:23:07Donc c'est la première étape. Première étape,
01:23:09prendre une décision forte sur le nucléaire
01:23:11et sur son avenir.
01:23:13Deuxième étape,
01:23:15statuer sur le sort
01:23:17de l'hydraulique, et pas uniquement
01:23:19sur la mise à nappé d'offres, là où il faut enterrer
01:23:21carrément le dossier, mais sur les perspectives
01:23:23de l'hydraulique.
01:23:25Et on peut participer au développement
01:23:27de l'hydraulique à l'international.
01:23:29Il y a de mon temps inauguré un barrage
01:23:31à Namtoun au Laos qui a été une référence mondiale
01:23:33absolue. Et donc,
01:23:35voilà ce qu'était EDF.
01:23:37Repenser
01:23:39à la société
01:23:41intégrée qu'était notre entreprise
01:23:43électrique française à l'époque
01:23:45plutôt qu'à la désintégrée
01:23:47comme ça a été fait entre temps.
01:23:49Il y a beaucoup de choses à faire.
01:23:51En fait, Harry Poglio, vous me faites penser
01:23:53à cette phrase, je la paraphrase
01:23:55un peu, de Jacques Chirac
01:23:57à qui on demandait
01:23:59il dit, vous savez, l'opération chirurgical
01:24:01la plus urgente en France
01:24:03c'est la greffe de moelle épinière.
01:24:05Et il disait, oui, mais où sont
01:24:07les donneurs ? Où est la volonté ?
01:24:09Merci en tout cas.
01:24:11Merci. J'aurais un mot, pour simplement
01:24:13en finir, pour Pierre Rabot qui a été mon complice
01:24:15dans la réduction de ce travail
01:24:17et que je remercie beaucoup.
01:24:19Et puis pour les collaborateurs d'EDF
01:24:21qui méritent le respect
01:24:23de leurs compatriotes
01:24:25parce qu'ils ont défendu une formidable entreprise
01:24:27et ils continuent.
01:24:29Et lisez l'étrange débâcle.
01:24:31Aux éditions Michel Lafond.
01:24:33Merci Harry Poglio d'avoir été avec nous.
01:24:35On se retrouve demain entre midi et 14h.
01:24:37Tout de suite c'est Brigitte Lahaye sur Sud Radio.

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