Pour atténuer le changement climatique, par où faut-il commencer ?

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00:00 Merci. Un immense merci Madame, c'est incroyable. Vraiment merci. Christophe Piquet,
00:12 jean-lamentier de Saint-Maïen. La question que je voudrais vous poser c'est, par où
00:17 doit-on commencer ? Est-ce qu'à votre avis c'est les élus ? Est-ce qu'à votre avis
00:23 c'est les consommateurs ? Est-ce qu'à votre avis c'est les agriculteurs ? Comment
00:28 est-ce qu'on peut faire pour tous entrer en ligne, sans s'énerver, sans se lâcher,
00:35 en essayant de comprendre les uns les autres ? S'il vous plaît, on a vraiment besoin
00:40 de votre avis. Je crois que typiquement ce genre de soirée où on se réunit tous, je
00:47 crois que c'est le moment justement de créer un consensus et d'essayer de comprendre
00:51 ensemble. Je ne crois pas qu'il y a un premier qui doit commencer et pas les autres. Je crois
00:56 qu'on doit tous commencer. On doit tous comprendre ce qui se passe. Là, je suis en train de faire
01:02 la chronique pour demain sur France Info, je l'avais sur l'huile de palme. Mais il y a
01:08 des centaines et des centaines de produits constitués d'huile de palme, alors qu'on
01:12 sait très bien que c'est le premier responsable de toute la déforestation. Et cette déforestation
01:16 a des conséquences sur le cycle de l'eau, sur notre réchauffement. C'est-à-dire que
01:20 tout est complètement lié et ça ne nous empêche pas de manger de l'UTA. Parce que c'est
01:24 quand même beaucoup plus agréable d'avoir une UTA qui derrière ne bouge pas, alors
01:28 que si vous aviez normalement une vraie pâte à tartiner composée de noisettes, vous auriez
01:33 un peu d'huile dessus, il faudrait remuer. Ça prend du temps de remuer, effectivement.
01:37 Je crois que ce temps, on ne se le croit plus. Déjà, je vais peut-être vous raconter une
01:41 petite histoire des coquilles, puisque une délégation de coquilles est déjà venue
01:47 en France pour rencontrer des scientifiques pour se faire des diagnostics croisés. Et
01:51 lorsqu'ils sont arrivés à Hoa Sinh, ils sont arrivés, ils ont regardé, pas grave.
01:57 Ils ont dit "Ca va, vous arrivez à gérer le fait de vivre sans nature ? C'est pas
02:03 trop dur." Puis ils ont avancé, ils arrivaient dans une voiture, ils ont avancé. À un moment
02:09 donné, on avait atteint un tunnel. Ils ont peur d'un tunnel, ils étaient complètement
02:14 terrorisés. Et donc, ils sont arrivés, ils ont dit "Mais pourquoi vous avez fait un
02:18 trou dans la montagne ?" Et à ce moment-là, on les a regardés, on leur a dit "En fait,
02:24 c'est pour aller plus vite, c'est pour éviter de retourner à la merveille." Et ils ont
02:29 dit "Mais pourquoi vous voulez aller plus vite ?" Je crois que ça résume un petit
02:34 peu cette manière dont on fait les choses, qui sont construites par les géophages, par
02:40 les rivières. Tout est relié, c'est-à-dire qu'une grosse partie de notre recette est
02:44 fournie par la déforestation. Et c'est terrible, on évite. Alors c'est des choses qui sont
02:48 en train d'évoluer sur le plan européen, mais on doit aujourd'hui prendre conscience
02:52 que derrière, plus on modifiera notre assiette, plus on aura des aliments qui ont été respectés,
02:58 et bien plus on se respectera de soi-même. Mais plus en même temps, on évitera ces
03:03 produits transformés et on ne soutiendra pas tous ces géants derrière de la loi alimentaire
03:10 qui n'ont pas d'autre choix que de prendre de l'huile de pâle, tout simplement parce
03:16 que c'est ce qui est le plus rentable, c'est ce qui a du pratique, c'est ce qui donne
03:20 le goût le plus on peut, etc. Donc en même temps qu'on est un petit peu manipulés
03:24 partout, alors aussi on prend les vrais fruits, les vraies légumes, même de la vraie viande.
03:28 Moi je l'ai dit dernièrement, derrière je peux manger de la vraie viande à condition
03:33 que cette viande elle ait été aussi respectée dans un vrai cycle, et vraiment manger de
03:37 la vraie viande, pas derrière celle qui permet la déchirurgisation au brésil, parce
03:42 que si on déchirurgise massivement au brésil, c'est uniquement pour créer du bétail,
03:47 du bétail partout. Donc voilà, ça nous manque de maruchi, de la chine, pas trop la France,
03:53 mais quand même derrière ça nous manque le soja, ça nous manque de poulet, donc voilà.
03:57 Tout cela est quand même très lié. Et donc je crois que déjà la première étape
04:01 c'est de mettre un niveau de conscience dans les choses. Ensuite, en tant qu'huile locale,
04:05 on a l'impression d'avoir des huiles locales dans la salle, eh bien je crois qu'on doit
04:09 prendre conscience du taux d'artificialisation de ces sols, et du fait qu'on ne peut plus
04:14 jouer par ça. Il va falloir vraiment jouer quant légèrement avec le cycle de l'eau.
04:18 On ne peut plus reconstruire nos routes en utilisant les matériaux qu'on a utilisés
04:23 à l'époque. Il faut mettre derrière du béton poreux, il faut derrière remettre
04:27 des corvidors verts, il faut remettre des nouvelles, des haies, laisser l'eau pénétrer
04:32 sur les sols. On en a besoin pour tenir face à ces températures, ces îlots que j'allume
04:37 le bas, et on en a besoin notamment pour justement restaurer le maximum de lave.
04:42 Et les agriculteurs, de la même manière, ils sont complètement pressurisés dans un système,
04:47 je ne sais pas s'il y a des agriculteurs dans la salle, il n'y en a pas, je crois qu'ils
04:52 sont dans un système tellement pressurisé, je vois beaucoup d'agriculteurs qui disent
04:56 que derrière ils ne sont plus rentables, des agriculteurs bio qui n'ont pas de stérile
04:59 conventionnel, et c'est terrible à la fois parce que justement c'est des systèmes
05:05 qui derrière permettent de protéger la terre et qui permettent de protéger d'autres futures
05:09 qu'on ne soutient pas financièrement et qu'en réalité ils se trouvent tellement démunis
05:14 qu'eux-mêmes n'arriveront pas à gérer. Vous avez de tout comme agriculteurs, moi je
05:19 rencontrais de tout en Toulon, j'ai rencontré celui qui dit "ouah, c'est trop fort de quoi,
05:23 laisse-moi mettre mes vestiges tranquille". Et il n'y a aucun problème, il y en a quand
05:27 même beaucoup aussi, parce qu'il faut savoir quand même qu'on a des très très gros
05:33 contrats qui sont établis notamment par les géants, les Mackay, les Gonduel, les Outrans
05:39 par exemple, qui derrière ne peuvent se faire qu'à condition d'avoir une bassine,
05:44 donc à condition d'avoir décidé de prendre cette eau et de la garder pour soi. Et quelque
05:49 chose qui est intéressant, si je me permets de revenir sur cette question des bassines,
05:53 que je pense avoir beaucoup traité et essayé d'évoquer, parce qu'il faut en parler, moi
05:59 je n'ai pas compris la première fois pourquoi ces systèmes existaient. Je me suis dit "c'est
06:03 complètement délire, pourquoi est-ce que la vie vit dans la nappe jusqu'au bout ? Mais
06:09 pourquoi est-ce qu'on irait prélever une eau pure sous terre, qui derrière est l'un,
06:14 qui derrière est protégée, et pourquoi on prélèverait des millions de litres comme
06:19 ça pour mettre en surface, on laisserait développer des cérébactéries, on fait
06:25 développement alétaire, de l'eau qui s'échauffe et de l'eau qui en plus s'évapore, et donc
06:30 on la perd cette eau. Pourquoi est-ce qu'on ferait ça ? Je ne comprenais pas. Et donc
06:35 sans les suivis, tout le débat, moi j'avais exposé ça dans différents médias, ensuite
06:41 derrière il y avait eu toutes les luttes qui ont été menées sur les bassines, les
06:47 émissions, etc. Ce rapport du BRGM, qui est quand même important, parce que moi j'ai
06:51 le BRGM qui est venu me voir en train de me dire "je vous en supplie Emma, continuez
06:54 à nous exprimer" parce qu'on s'était complètement piégés, donc c'est quand
06:58 même important de comprendre que le BRGM va avoir des commandes et une étude privée
07:02 qui concernaient les dates de 2001 à 2011, vous avez compris que vraiment 2001-2011
07:07 ne correspond plus du tout à notre réalité aujourd'hui, et qui a comme en vérité une
07:13 étude, une compagnie terriblement qui comptait construire une bassine. Donc effectivement
07:17 ils ont commandé une étude orientée, une jeune chercheuse a répondu à cette étude
07:23 et en essayant d'arriver à deux. On a tordu l'étude et c'est passé à un moment
07:27 donné jusqu'au ministre, où tout le monde citait le fait que c'était les scientifiques
07:31 qui nous expliquaient que c'était le meilleur pour Al-Anadar d'avoir une bassine. Mais
07:34 un stat intéressant, et je vous dis ça d'à date il y a deux jours, il y a deux jours
07:39 j'ai un journaliste qui vient de loin, un journaliste européen, et il me dit écoutez
07:44 voilà j'ai été sur Saint-Saëns, localement, j'ai vu la fédération agricole, et il m'a
07:50 expliqué très simplement qu'effectivement il y avait eu de plus en plus de canicules,
07:55 il y avait eu des sécheresses, et surtout ils étaient super emmerdés parce qu'il
08:00 y avait une interdiction préfectorale qui leur empêchait de dériver, ils ont regardé
08:04 les textes, ils se sont dit qu'est-ce qu'on pourrait trouver comme solution, et ils ont
08:07 vu que lorsque vous aviez une bassine, enfin on a un bassin de rétention d'eau de pluie,
08:13 et bien vous aviez toujours le droit de dériver. Et donc du coup, ils se sont dit on va construire
08:18 des bassines. Et ils en racontent. C'est incroyable, ça a commencé trois jours après
08:23 un débat national partout, où on raconte la vérité ressort naturellement, moi je disais
08:29 que le seul intérêt que je vois c'est de contourner la loi, de contourner la rédaction
08:33 préfectorale, et de continuer à y récuperer quand tous les autres auront l'interdiction
08:37 de dériver, et bien certains vont continuer. Et je trouve que c'est dommage d'en arriver
08:41 là, d'en arriver dans cette situation, où effectivement on privatise un moment donné
08:45 d'eau pour certains, qui sont aussi plus forts, plus grands, qui n'ont rien, ont plus de
08:49 voies, et d'autres qui n'en ont pas, et qui marchent chez eux, qui ne peuvent pas aller
08:53 chercher. Je crois qu'il va falloir maintenant qu'on réfléchisse différemment, et je crois
08:57 que les élus locaux ont leur place dans ce droit là, les agriculteurs ont leur place
09:02 mais c'est aussi compliqué, surtout en financier, il va falloir les accompagner massivement
09:06 pour qu'ils puissent se transformer. Je crois que c'est pas normal de voir encore des aides
09:11 disparaître aujourd'hui alors qu'on a tous compris à quel point c'était essentiel.
09:15 Je crois qu'il va falloir maintenant essayer d'utiliser, quand même délicatement, un
09:19 petit peu d'eau, et de pas vivre contre une petite... peut-être ma réponse, c'est
09:23 de dire "je vais agir partout". Et chacun à notre échelle, on n'a pas conscience
09:28 à quel point on peut voir... moi je... enfin, je vous dis ça, mais le directeur de cette
09:33 association qui m'a emmenée en Colombie, je lui disais "mais quelque part, quand j'ai
09:38 revu ces terres renaître partout, j'ai vu qu'avec juste sa volonté de pouvoir répondre
09:44 à leurs amants, ils avaient restauré des terres où ils étaient chassés, ce peuple
09:48 là, et là ils ont le droit de vivre, on les emmerde plus, ils peuvent cultiver, ils
09:53 peuvent refaire naître des forêts, et bien quand je vois ça, quelque part pour moi c'est
09:57 un peu des héros ordinaires, et derrière lui il n'a pas l'impression d'avoir fait
10:00 quelque chose d'extraordinaire, et moi je trouve que ce qu'il a fait c'est extraordinaire
10:03 parce que même si il a loupé la planète, ça a bien gardé du bien à tout le reste
10:07 de la planète. Et donc je crois qu'on a tous ce rôle-là à jouer, et on peut tous essayer
10:12 de réfléchir à ce qu'on peut faire nous à notre échelle. Et peut-être reprendre
10:16 notre voix, la prendre un peu, il fait trop longtemps. Merci.

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