4 - évaluation des fonctions des zones humides - les nouveautés de la v2 24'

  • il y a 6 mois
Transcription
00:00 Je vais laisser la parole à Guillaume qui va vous présenter l'AV2
00:04 et comment l'ensemble de ces retours critiques ont été pris en compte pour son amélioration.
00:10 Bonjour à tous, est-ce que vous voyez bien mon écran, M. Pouyé ?
00:27 Oui, c'est bon.
00:29 Bonjour à tous, je m'appelle Guillaume Gayet, je suis chef de projet milieu humide à l'OFB au sein de Patrinat
00:37 et je vais vous présenter les nouveautés de la version 2 qui est parue fin 2023.
00:42 La présentation que je vais faire aura lieu en 4 temps.
00:46 D'abord, je vais vous présenter comment les choix d'application et d'investigation de la méthode ont été étendus avec cette version 2,
00:52 puis les évolutions majeures de la méthode avec un focus sur le dimensionnement.
00:56 Ensuite, les outils, comment ils ont été rénovés pour mettre en œuvre la méthode
01:00 et enfin un petit point rapide sur les relations avec quelques méthodes et outils existants.
01:05 Tout d'abord, le choix d'application et l'investigation de la méthode.
01:09 La méthode dans la version 1 avait été conçue principalement pour concerner les zones humides continentales de métropole.
01:15 Avec la version 2, les zones humides du littoral marin et les marais qui sont définis par une jurisprudence sont également inclus.
01:21 En revanche, les zones humides des départements et régions d'outre-mer et les marais dans ces départements et régions d'outre-mer ne sont toujours pas inclus.
01:27 Donc, le champ d'application de la méthode a été étendu au domaine marin et également aux marais.
01:33 En plus, le champ d'investigation a également progressé.
01:36 Avec la version 1 et les principes que vous voyez affichés ici, qui sont édités dans le Code de l'environnement,
01:42 différents principes étaient abordés avec la méthode. Il y en avait 4 qui étaient pris en compte.
01:46 Aujourd'hui, avec cette version 2, ces principes sont beaucoup plus nombreux.
01:51 Par exemple, les principes qui sont pris en compte avec la version 2 sont relatifs à l'équivalence et au dimensionnement d'une mesure de compensation
01:58 en tenant compte de la faisabilité du génie écologique qui est mobilisé durant une mesure de compensation
02:03 et également du délai avec la proximité temporaire pour repenser les gains sur un site de compensation.
02:09 Il y a également l'additionnalité aux engagements qui sont pris sur un site qui est également pris en compte, tout comme la proportionnalité.
02:15 Aujourd'hui, on a un champ d'investigation et un champ d'application qui est très étendu.
02:21 En plus, deux nouvelles fonctions sont prises en compte, l'atténuation du débit cru et le soutien au débit d'étiage,
02:26 qui sont deux fonctions qui étaient souvent demandées par les acteurs sur les territoires et qui n'étaient pas dans la version 1.
02:31 La version 2, comment on l'a conçue ?
02:34 Tout d'abord, on a eu un grand intérêt à mobiliser, notamment le travail qu'ont fait Biotop et Florence Baptiste
02:40 en faisant la synthèse des retours critiques sur la version 1, à la fois en termes positifs comme négatifs.
02:44 On a aussi mobilisé des champs de compétences pluridisciplinaires, ce qui peut évaluer différents types de fonctions.
02:51 On s'est aussi associé à des partenaires techniques sur les territoires pour veiller à ce que ça réponde bien à leurs besoins.
02:57 Les tests ont été réalisés dans des contextes écologiques très variés à la base de prototypes qui ont été testés pendant deux ans sur 200 sites,
03:05 dans des contextes écologiques assez différents pour tester si la méthode était bien adaptée aux réalités écologiques des territoires.
03:12 Enfin, on a eu des avis des acteurs sur les territoires, notamment au travers de comités de pilotage.
03:18 Cela a permis d'aboutir fin 2023 au guide qui est paru et dont on parle aujourd'hui.
03:24 Maintenant, je vais vous faire un petit développement plus important sur les évolutions majeures qu'on peut trouver dans cette version 2
03:32 et surtout sur le plus gros morceau qui a été apporté, qui est relatif au dimensionnement.
03:38 Comme vous l'avez expliqué tout à l'heure, il y avait plusieurs éléments dans la méthode.
03:42 Il y avait un diagnostic de contexte qui permettait de vérifier à l'issue de l'évaluation d'un projet d'aménagement
03:47 si on est dans un contexte écologique homogène, on peut impacter le site de compensation.
03:51 Et on avait dans la version 1 également un diagnostic fonctionnel qui permettait de vérifier si on avait une équivalence fonctionnelle
03:56 à l'issue de la mise en œuvre du projet.
03:59 Ce qui a évolué avec la version 2, c'est l'apport d'une interface de dimensionnement pour déterminer des ratios fonctionnels.
04:05 On va voir ce qu'on appelle un ratio fonctionnel tout à l'heure et dimensionner la mesure de compensation écologique.
04:10 Aujourd'hui, je vais faire un développement un peu plus important sur le diagnostic fonctionnel
04:14 et comment l'interface de dimensionnement permet de bien prendre en compte la faisabilité et le délai associé à une mesure de compensation écologique
04:21 pour viser la non-pertinente de fonction à l'issue d'un projet d'aménagement.
04:25 Pour évaluer les fonctions, ce qui est mobilisé avec la méthode, c'est toute une batterie d'indicateurs.
04:30 Dans la version 2, on a 35 indicateurs qui sont mobilisés pour évaluer les fonctions hydrologiques, biogéochimiques
04:37 et en rapport avec l'accomplissement du cycle biologique des espèces.
04:40 Ces indicateurs portent sur le couvercle végétal, sur les systèmes de drainage, sur l'érosion, sur le sol et également sur les habitats.
04:48 Ces indicateurs ont évolué entre la version 1 et la version 2.
04:52 Il y a certains indicateurs qui ont été ajoutés pour notamment tenir compte de spécificités liées au milieu marin,
04:58 mais il y a également des recalibrations qui ont été faites pour tenir compte des retours critiques qui ont été faits.
05:03 Et pour ne pas arriver à un tableau de bord d'indicateurs qui soit trop important, il y en a certains qui ont été supprimés car non prioritaires.
05:09 Il y en a quelques-uns qui ont été supprimés et qui étaient présents dans la version 1.
05:13 Quand on va mobiliser ces indicateurs, l'enjeu va être d'évaluer les fonctions à l'intérieur d'un site impacté et d'un site de compensation.
05:22 Sur ce graphique, vous pouvez voir trois exemples d'indicateurs, la végétalisation du site, la rareté des fossés et la richesse en habitat.
05:33 Sur un site impacté, sur un site de compensation, avant impact, après impact, avant action écologique, après action écologique.
05:41 La valeur d'un indicateur, ici par exemple la végétalisation du site, va indiquer l'intensité d'une fonction sur le site impacté et sur le site de compensation.
05:49 Donc avant impact, avant action écologique, on est au niveau de l'état initial.
05:53 Ensuite, on va pouvoir simuler l'effet par exemple du projet d'aménagement où là on a la perte fonctionnelle qui est matérialisée par des pointillés.
06:02 Par exemple, on se situerait dans le cadre d'un projet d'aménagement où la perte fonctionnelle est maximale puisque la zone limite serait détruite.
06:09 Donc tout ce qui est en pointillés est détruit et ça illustre la perte fonctionnelle dans le site impacté.
06:15 À partir de là, on va se poser la question de savoir sur le site de compensation quels sont les gains qui doivent être obtenus pour obtenir une équivalence fonctionnelle à l'issue du projet d'aménagement.
06:26 Donc, quelle est l'intensité des gains qui doivent être obtenus ?
06:29 L'équivalence fonctionnelle va être évaluée par indicateur selon la perte fonctionnelle de l'indicateur.
06:34 C'est-à-dire que par exemple, pour compenser cette perte-là, on s'attend à avoir un gain qui soit plus intense par exemple,
06:41 que pour compenser cette perte-là qui est plus petite et où le gain visé doit être un peu plus mince.
06:48 On va aussi prendre en compte un autre élément qui est important et qui est à l'échelle du site, c'est la faisabilité et le délai associé à la mesure de compensation écologique.
06:57 Par exemple, si on est dans un cas qui est le moins mauvais avec une faisabilité qui est bonne associée à la mesure de compensation écologique et un délai rapide,
07:05 on va s'attendre par exemple, c'est un exemple, à un ratio fonctionnel de 1 pour 1.
07:09 C'est-à-dire que si je perds par exemple 5 unités ici, comme on le voit sur ce schéma, on s'attend à reconquérir au moins 5 unités ici pour avoir une équivalence fonctionnelle.
07:19 À l'inverse, si on est dans le pire des cas, par exemple, ou un cas qui est beaucoup plus dégradé, un ratio fonctionnel qui serait de 1,4 pour 1,
07:28 on va multiplier cette perte par 1,4 pour envisager un gain qui sera au moins 1,4 fois supérieur à la perte.
07:36 Ça veut dire qu'on va essayer de tenir compte du risque d'échec de la mesure de compensation pour garantir qu'on reconquière bien au moins ce qui a été perdu
07:44 et du délai pendant lequel, par exemple, sur le site de compensation, on a mis en œuvre la mesure, mais on n'a pas encore les résultats.
07:50 Il faut tenir compte du délai entre l'impact qui a eu lieu et le résultat effectif de la mesure de compensation.
07:57 Ce ratio fonctionnel, l'enjeu est de le déterminer pour vérifier que les gains sur le site de compensation seront au moins supérieurs ou égaux à la perte
08:08 multipliée par ce ratio fonctionnel.
08:10 Ce ratio fonctionnel est différent des ratios surfaciques qui sont par exemple préconisés par un ZDAG et/ou un SAGE.
08:18 Ils ne se substituent pas l'un à l'autre.
08:20 Ces ratios surfaciques préconisés par certains ZDAGs ont une valeur guide, donc il est important de les prendre en compte,
08:27 mais en plus il est nécessaire de prendre en compte ce ratio fonctionnel pour bien veiller à avoir une équivalence fonctionnelle à l'issue de la mise en œuvre d'un projet d'aménagement.
08:36 L'enjeu va être de déterminer ce ratio fonctionnel et c'est là qu'intervient quelque chose qui a été produit dans la version 2,
08:43 c'est une interface de dimensionnement.
08:45 Cette interface de dimensionnement a été élaborée de manière à prendre en compte différentes considérations.
08:50 Les considérations réglementaires évidemment qui offrent un socle commun à l'échelle nationale avec notamment les principes édictés dans le Code de l'environnement
08:59 qui reconnaissent que les zones humides sont d'intérêt général, mais on a aussi la nécessité de tenir compte du fait que l'intérêt général n'est pas seul et unique sur les zones humides.
09:08 L'aménagement de l'espace, la silviculture, l'agriculture et l'aménagement peuvent aussi être d'intérêt général et ça peut être aussi inscrit dans certaines zones.
09:17 On a aussi des considérations scientifiques à prendre en compte qui nous stipulent qu'il faut en général des ratios fonctionnelles qui sont très élevées pour aboutir à une équivalence fonctionnelle,
09:26 mais dans le même temps, elles ne sont pas capables de nous fournir des ratios clés en main qui seraient applicables dans tout contexte pour être valables et assis de manière robuste sur tous les territoires.
09:37 On a aussi des considérations territoriales à prendre en compte. On sait que les territoires organisationnels et vécus sur les territoires ne sont pas les mêmes.
09:46 On a plusieurs territoires à l'échelle nationale et le niveau d'ambition autour des mesures de compensation implique du coup que souvent le résultat d'une autorisation environnementale
09:56 puisse être le résultat d'une négociation sur les territoires.
09:59 Et enfin, on a des considérations techniques à prendre en compte. Prendre en compte le fait que les acteurs techniques ont besoin d'avoir des critères qui soient robustes et opérationnels
10:09 pour justifier les ratios fonctionnelles qui y sont obtenus.
10:12 Du coup, ce qui est proposé c'est une interface qui est développée en trois étapes.
10:22 La première étape de cette interface de dimensionnement, c'est de définir l'intervalle de variation du ratio fonctionnel qui sera appliqué sur un territoire.
10:33 Cela consiste à savoir, dans le pire des cas et dans le moins mauvais des cas, où on va se situer par rapport au niveau d'ambition associé à une mesure de compensation écologique.
10:43 L'idée va être, sur un gradient comme vous pouvez le voir sur ce schéma, de déterminer un intervalle de variation entre un ratio fonctionnel minimum et un ratio fonctionnel maximum
10:55 pour savoir notre mesure de compensation, du coup, quelle ratio on va appliquer selon le risque d'échec associé à la mesure de compensation et le délai pour obtenir les résultats de la mesure de compensation.
11:05 Lorsqu'on se situera dans un risque d'échec qui est le plus faible et le délai d'obtention qui est le plus faible, on aura le ratio fonctionnel minimum.
11:12 Et plus le risque d'échec sera important, plus le délai sera important, plus on se situera sur un ratio fonctionnel élevé.
11:17 Et dans les cas les plus extrêmes où la mesure de compensation paraît avoir un résultat qui est impossible ou improbable,
11:23 il sera naturellement nécessaire de revoir la mesure de compensation, voir le projet d'aménagement, puisque aucun ratio fonctionnel ne pourra être attribué.
11:31 Donc là, les acteurs devront borner sur le territoire les ratios fonctionnels qu'ils devront choisir.
11:38 Comment parvenir à définir cet intervalle de variation ?
11:42 La solution idéale et la solution qui est encouragée, c'est d'avoir une définition formelle sur le territoire de cet intervalle de variation.
11:50 Cela peut par exemple faire l'objet de dispositions dans un stage ou encore de doctrines sur les territoires.
11:55 Donc là, cela reviendrait à avoir des préconisations qui sont opérationnelles, équitables et transparentes sur les territoires,
12:02 clé en main, et c'est ce qui est plutôt encouragé.
12:05 La seconde solution, c'est de ne pas avoir de définition formelle et dans ce cas-là d'avoir un intervalle de variation qui serait défini au cas par cas,
12:13 dans le cadre d'un projet d'aménagement.
12:15 Donc une fois qu'on va avoir cet intervalle de variation qui va être défini, la question va être de savoir où on situe notre mesure de compensation
12:23 au sein de notre projet d'aménagement.
12:25 Donc, il va être nécessaire dans une deuxième étape de qualifier la mesure de compensation écologique du projet d'aménagement.
12:33 La première nécessité qu'il y aura, ça va être de décrire la faisabilité de la mesure de compensation écologique
12:39 en tenant compte la faisabilité des trajectoires écologiques, c'est-à-dire je parle d'un habitat, par exemple d'une monoculture intensive
12:45 et je veux aller vers une prairie, quelle est la faisabilité de cette trajectoire, du génie écologique mobilisé, des actions écologiques qui seront mises en œuvre,
12:52 par exemple si je veux faire du déblément de l'encemment ou de la plantation forestière, par exemple, ou combler des rigoles et des fossés,
12:59 est-ce que c'est faisable et quelles sont les garanties qui sont fournies par le maître d'ouvrage sur cette faisabilité,
13:05 les taxes de dégradation du site, est-ce qu'il ne compromet pas la réalisation des mesures de compensation,
13:10 et enfin la superficie du site, est-ce qu'elle va permettre d'avoir une mesure de compensation qui sera bien efficace et pérenne dans le temps.
13:18 Ensuite, la deuxième considération qui sera prise en compte, c'est le délai associé à la mesure de compensation écologique,
13:24 avec les trajectoires écologiques, par exemple partir d'une monoculture intensive pour aller vers une prairie,
13:29 ça va être moins long que pour aller vers une forêt alluviale, par exemple.
13:33 L'étage altitudinal auquel est le site, par exemple, réaliser une mesure de compensation sur l'étage collinéen,
13:39 ça ne va pas être le même délai que pour une mesure de compensation qui serait apparentée, un étage altitudinal qui serait subalpine,
13:47 parce que les cycles biologiques sont plus lents avec l'altitude.
13:51 Et enfin, la dernière considération qui va être prise en compte, ça va être les pressions dans l'environnement du site,
13:56 est-ce qu'elles ne vont pas compromettre la réalisation de la mesure de compensation.
14:00 Les sept critères qui sont affichés ici vont être structurés dans un tableur qui est associé à la méthode,
14:06 c'est le même tableur que celui qu'il y avait dans la version 1.
14:09 Il y a une qualification automatisée qui va être apportée selon les trajectoires écologiques,
14:13 les actions écologiques qui seront décrites durant l'évaluation.
14:17 Donc là, il y a une qualification automatisée de la mesure sur sa faisabilité et le délai qui va y être associé.
14:22 Mais comme tout ne peut pas être automatisé, il faut aussi contextualiser une mesure de compensation
14:27 et tenir compte de l'expertise des acteurs sur les périodes.
14:32 Il est proposé que les acteurs puissent éventuellement requalifier la mesure de compensation écologique
14:37 avec une qualification argumentée par l'observateur qui permet de tenir compte de ses spécificités.
14:42 Par exemple, la qualification automatisée, dans certains cas, va peut-être dire qu'il y a un risque d'échec qui peut être important,
14:48 mais les garanties du maître d'ouvrage peuvent être très importantes et rendre la mesure de compensation
14:53 plus crédible que ce qui a été évalué de manière automatisée, auquel cas l'évaluation pourra par exemple
15:00 requalifier la mesure de compensation comme étant plutôt plus crédible et plutôt favorable à un gain effectif.
15:07 Et enfin, une fois qu'on aura qualifié la mesure de compensation, on va enfin pouvoir attribuer un ratio fonctionnel au projet d'aménagement.
15:14 Donc là, il y a un logigrame qui est proposé, y compris dans le tableur de la méthode,
15:18 qui va permettre de structurer la décision et de savoir, in fine, où on va se situer avec la mesure de compensation.
15:25 Donc vous voyez, on retrouve les trois critères dont on vient de parler tout à l'heure, la faisabilité, le délai et les pressions dans l'environnement du site.
15:32 Et lorsqu'on va avoir une mesure de compensation avec une faisabilité impossible ou improbable,
15:36 il va être nécessaire de revoir de la mesure de compensation s'il n'y a pas de ratio qui sera octroyée.
15:41 Bon, presque à l'extrême, on va avoir une faisabilité qui va être assez compromise vraisemblablement.
15:46 Et bien là, il y aura un risque très fort pris par le maître d'ouvrage, avec le ratio qui serait maximum.
15:52 Et à l'inverse, à la situation opposée, si on a une faisabilité qui est bonne, un délai qui est rapide,
15:57 on sera au ratio fonctionnel qui sera le plus faible, avec un gradient entre le haut et le bas.
16:03 Tout cela va nous permettre, in fine, de lire le ratio fonctionnel qui serait octroyé.
16:08 Et là, par exemple, j'ai pris un exemple où on aurait un intervalle de variation du ratio fonctionnel qui serait fixé entre 1 et 4.
16:15 C'est juste un exemple, cela n'a pas du tout valeur de recommandation de notre part, bien entendu.
16:20 Par exemple, ici, le ratio fonctionnel minimum est de 1, le ratio fonctionnel minimum est de 4.
16:25 Et donc, ce qui est défini de manière automatisée à intervalle égal, c'est les différents scénarios.
16:31 Et on va donc chercher à savoir où on se situe à l'issue d'une évaluation.
16:35 Par exemple, on peut se mettre dans un exemple où le ratio fonctionnel automatisé va être de 2,8.
16:42 Donc, on se situerait dans une mesure de compensation avec un délai qui peut être important ou un risque d'échec qui est perçu comme important.
16:49 Mais s'il met de l'ouvrage, fournit des garanties techniques qui justifient le fait que la faisabilité est meilleure que ce qui a été automatisé,
16:58 on peut avoir un autre ratio fonctionnel qui sera octroyé et sous réserve d'être bien argumenté.
17:03 Il ne faut pas que ce soit farfelu, cette requalification, il faut que ce soit argumenté par des arguments techniques.
17:09 Ce serait le ratio retenu sous réserve d'être argumenté, bien entendu.
17:13 Tout ça, puis notre exemple de tout à l'heure, par exemple ici, un ratio de 1,6 pour 1, ça va donc nous permettre de savoir
17:21 si on a une mesure de compensation sur ce graphique, si on a une équivalence fonctionnelle.
17:26 Par exemple, ici, on a notre mesure de compensation qui a été réalisée ou qui est prévue.
17:31 Sur le premier indicateur, végétalisation du site, vous voyez qu'il n'y a pas de gain fonctionnel.
17:36 Sur cet indicateur, on n'a pas de gain fonctionnel.
17:39 Sur le deuxième indicateur, rareté des fossés, on voit qu'on a un gain fonctionnel,
17:43 mais ce gain ici, il n'est pas 1,6 fois supérieur à la perte, donc on a un gain fonctionnel, mais sans équivalence.
17:50 Et en revanche, ici, on voit que le gain fonctionnel qui a été obtenu, il est bien supérieur à 1,6 fois la perte qui est ici.
17:57 Donc là, on a une équivalence fonctionnelle pour cet indicateur.
18:00 Et comme dans la version 1, la conclusion à l'issue d'une évaluation va se faire selon les enjeux zones humides sur le territoire et le site impacté.
18:08 Et donc, on va regarder si les indicateurs associés à ces fonctions qui sont jugés comme prioritaires sur le territoire et sur le site impacté
18:15 sont suffisants pour conclure sur une équivalence fonctionnelle vraisemblable à l'issue du projet d'aménagement.
18:22 Voilà pour le contenu qui a le plus évolué dans la version 2.
18:27 Maintenant, un focus un peu plus rapide sur les outils rénovés pour mettre en œuvre la méthode.
18:32 Ce qu'il faut savoir, mais ça c'est juste un titre d'information et vous pourrez vous y rapporter si vous le souhaitez,
18:38 il y a quatre rapports bibliaux qui sont en arrière-plan de la méthode pour tout savoir en détail de la méthode.
18:44 Ce qui est utilisable directement et mobilisable dans le cadre d'une évaluation, c'est le guide qui est paru fin 2023,
18:51 le tableur qui est associé qui permet de faire une évaluation et d'illustrer de manière standardisée et automatisée une évaluation
18:59 et une extension QGIS qui a été développée avec le CRMA qui fait gagner beaucoup de temps durant une évaluation.
19:05 Tout d'abord, le guide. Le guide a la même structure que dans la version 1.
19:10 Il y a une introduction qui présente le contexte dans lequel la méthode a été développée et à quelle question elle répond.
19:16 Il y a une partie A qui présente le contenu technique de la méthode et la partie B, notice, qui accompagne l'utilisateur pas à pas
19:24 avec des instructions pour réaliser une évaluation qui soit objective et reproductive.
19:29 La philosophie avec laquelle on a conçu ce guide de la version 2 par rapport à la version 1, c'est d'être plus communiquant.
19:35 Par exemple, il y a un deux pages qui permet d'être assez communiquant et de manière synthétique sur le contenu de la méthode.
19:41 Donc ça, il est dans le guide. D'être plus pédagogique avec des illustrations sur les indicateurs, par exemple.
19:46 De faire des recommandations pour les grands projets d'aménagement. À la base, la méthode version 1 avait été surtout développée
19:52 pour les petits projets d'aménagement de moins de 5 hectares, mais finalement, elle a aussi été appliquée sur des grands projets d'aménagement.
19:59 Donc là, on a fait des recommandations concrètes pour être mobilisés dans ce cadre.
20:04 Des recommandations pour les sites particuliers, puisqu'on a vu qu'il y avait quelques errements dans le cadre de l'application de la version 1.
20:11 Donc là, il y a des recommandations, par exemple, pour les sites remblayés, les sites bitumés qui vont être restaurés, par exemple.
20:17 Donc là, il y a des recommandations très claires. On a intégré des spécificités liées au milieu marin, par exemple,
20:22 pour décrire les systèmes hydrogéomorphologiques liés au milieu marin qui n'étaient pas dans la version 1, naturellement.
20:27 Et il y a un accompagnement illustré pour conclure à l'issue d'un projet d'aménagement.
20:33 À l'issue de l'évaluation d'un projet d'aménagement, pardon.
20:36 Donc, il y a des rappels fondamentaux qui sont importants aussi, qui sont mentionnés dans ce guide.
20:41 Le fait qu'avec cette méthode, on ne peut pas se prévaloir d'utiliser la méthode si on évalue l'équivalence avec un score global.
20:47 L'évaluation est évaluée avec les indicateurs, à l'échelle des indicateurs, mais pas avec un score global.
20:52 Il y a aussi un point de vigilance, c'est que la philosophie de la méthode version 2, ce n'est pas du tout de pénaliser
20:58 les mesures de compensation écologiques ambitieuses sur des sites très dégradés, c'est surtout d'attirer la vigilance des acteurs
21:04 sur les risques qui peuvent être associés pour qu'ils fournissent des garanties techniques,
21:08 et ensuite, passer à des mesures de compensation qui soient plus vertueuses et plus crédibles.
21:14 Et enfin, point de vigilance, rappel fondamental, c'est que la version 2 est plus complète,
21:18 mais en fait, elle mobilise beaucoup d'informations qui étaient déjà dans la version 1.
21:22 On a amélioré l'ergonomie, l'extension du QGIS du CRMA permet aussi d'accélérer l'utilisation,
21:29 donc elle n'est pas plus longue à appliquer que la version 1.
21:32 En plus du QGIS, ce qu'il faut savoir, c'est que l'ergonomie a été très améliorée,
21:39 il y a une description plus fine du programme à l'intérieur de ce tableur,
21:44 donc ça c'est vraiment une information qui est très importante,
21:47 et il y a un outil en ligne qui remplacera ce tableur d'ici un ou deux ans et qui est en cours de développement par le CRMA.
21:52 Et pour finir, quelques relations avec les méthodes et les outils existants,
21:56 parce que je sais que les acteurs ont parfois du mal à positionner les méthodes les unes par rapport aux autres,
22:00 avec deux méthodes, deux outils qui existent actuellement à l'échelle nationale,
22:04 notamment MEO qui permet de répondre à la question de comment évoluent les tailles et les fonctions d'un site en zone humide.
22:10 Donc ça c'est une boîte à outils qui a été développée sur les bassins hydrographiques
22:15 avec les conservateurs des basses naturelles, avec Seno, Ligero, Romeo,
22:20 et MEO est en fait une initiative nationale qui va permettre de fournir des protocoles communs,
22:24 des indicateurs communs à l'échelle nationale.
22:27 Donc la différence entre MEO et la méthode nationale par exemple,
22:30 c'est que MEO s'adresse à un public qui est beaucoup plus spécialisé dans un domaine particulier pour mobiliser un indicateur,
22:36 par exemple pour mobiliser l'indicateur sur les eaux de nat' où la fleur faut être spécialisée dans ce domaine,
22:41 ce que la méthode nationale ne requiert pas pour réaliser une évaluation,
22:45 et ça nécessite beaucoup plus de temps.
22:47 C'est un suivi qui est réalisé par exemple à un temps répété avec plusieurs observations au cours de l'année pour certains indicateurs.
22:54 Enfin, il y a un deuxième projet qui existe, méthode et outils qui existent, c'est HydraDIC,
23:00 qui répond à la question de savoir quels sont les effets des actions écologiques sur le fonctionnement hydrologique d'une zone humide.
23:04 Là, le focus est vraiment fait sur le fonctionnement hydrologique d'une zone humide.
23:08 Donc là, ça va se baser sur des relevés piézométriques qui sont réalisés sur un site de restauration,
23:13 et l'objectif c'est de vérifier que le fonctionnement qui est obtenu après une restauration sur un site de restauration,
23:21 le fonctionnement hydrologique correspond bien à des zones humides de référence.
23:26 Par exemple, sur ce graphique, vous voyez une zone humide restaurée avec un niveau piézométrique symbolisé en bleu,
23:31 et des variations de zones humides de référence au pluriel qui sont symbolisées par une enveloppe verte.
23:37 Et donc là, il y a un guide qui est paru, et le mobilisé hydraudique peut être complémentaire à la méthode nationale.
23:43 Ça nécessite des suivis beaucoup plus fréquents que la méthode nationale qui est applicable en moins d'une journée.
23:48 Ça permet de vérifier que sur les aspects hydrologiques, on a des gains fonctionnels qui sont également
23:54 beaucoup plus avérés que ce qu'on peut observer avec une évaluation simple.
24:00 Voilà, j'ai fini. Merci de votre attention.
24:04 Merci.

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