Eau, inondations, sécheresses, biodiversité, tout est lié : pourquoi ?
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00:00 Sur toute la planète, il y a seulement 1,1% de l'eau planétaire qui est de l'eau souterraine.
00:15 Et si on regarde nos rivières, c'est 0,00012% qui correspond à tous nos lacs et nos rivières.
00:25 Donc en réalité, l'eau qui est directement accessible pour nous, c'est l'eau que nous avons quasiment.
00:31 Une bonne nouvelle dans tout ça, c'est que si vous êtes beaucoup d'argent, vous aurez toujours beaucoup d'eau.
00:37 La Colombie, au Chibit en ce moment, on déstabilise massivement l'eau.
00:43 On la fait remonter 1500km dans les terres, et ensuite on la fait monter à 2500m d'altitude.
00:51 Et donc cette eau, elle grandit parce qu'elle alimente le désert de la Tagama, qui permet d'avoir une ligne d'édition.
00:58 Une ligne d'édition qui est quand même assez chère pour notre transition énergétique.
01:02 Et bien effectivement, le genre de cheminette est donc inécapable quand on a beaucoup d'argent pour aller chercher beaucoup d'eau.
01:09 Un autre pays qui peut être marquant, c'est les Émirats Arabes.
01:12 Et bien c'est un des rares pays dans lesquels vous n'avez pas un seul cours d'eau qui traverse ce territoire.
01:17 C'est un pays sans fleuve.
01:20 Et pour autant, ils ont des jardins luxuriants, ils ont des piscines partout.
01:24 Mais tout ça n'est fabriqué que par l'eau désalinisée.
01:27 Et donc l'eau désalinisée, vous l'avez soit si vous avez beaucoup d'énergie, donc beaucoup d'électricité,
01:33 donc beaucoup d'argent pour utiliser cette électricité,
01:36 qui cette électricité en général d'ailleurs a eu besoin d'eau, je pense.
01:40 Mais sinon, si vous avez pas d'argent, si vous avez du pétrole, vous avez aussi beaucoup d'eau.
01:46 Parce que effectivement, c'est un pays qui alimente sa désalinisation avec le pétrole.
01:52 Donc on a besoin d'énormément d'énergie pour pouvoir désaliniser nos hôtes.
01:56 Sur un mètre cube, on va récupérer entre 20 et 50% de cette eau.
02:00 Ça veut dire que c'est pas grave, parce que c'est de l'eau de mer, il en reste encore plein.
02:03 Effectivement, par contre derrière, il y a à peu près 12 produits chimiques qui sont nécessaires pour désaliniser l'eau de mer.
02:10 Et puis ensuite, vous avez derrière un autre besoin, c'est que vous avez gardé cette solution.
02:16 La question que vous en faites, la plupart des pays la rejettent dans les bordures littorales,
02:21 et donc sont en train d'éteindre en grande partie les bordures littorales par une sursalinité, un changement de péage local.
02:28 Alors il y a des usines, par exemple, des Allemands, comme l'usine de Barcelone,
02:32 qui elles décident plutôt de rejeter de l'eau en mer à moins de 500 mètres à large.
02:39 C'est déjà mieux.
02:41 Mais voilà, ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas de solution magique.
02:44 On entend des fois un peu toujours ressortir les solutions magiques.
02:47 "Ah, on va réutiliser nos eaux usées, on va désaliniser l'eau de mer."
02:51 Alors réutiliser les eaux usées, parfois c'est complexe,
02:54 parce que parfois les eaux usées, c'est la seule chose qui alimente certaines rivières.
02:58 Et en fin de compte, le débit ne fonctionne que de ces eaux usées qui sont récupérées dans les stations d'écloration.
03:03 Si vous enlevez ces eaux, vous enlevez le peu d'eau qui reste dans les rivières pour la biodiversité locale.
03:10 Donc voilà, l'idée c'est peut-être de faire un petit tour du monde, de tout ce qui se passe.
03:16 Peut-être juste vous dire un dernier point, c'est qu'il y a une étude récente qui a été donnée par la NASA,
03:22 qui met en évidence qu'il y a 19 temps chauds dans le monde,
03:25 dans lesquels on a pillé toutes les nappes au-delà de leur capacité de modèlement.
03:31 Quand on est dans les grandes plaines américaines, il faut près de 2500 ans de pluie pour en restaurer ses nappes.
03:38 Quand on se situe plutôt en Chine, il est bien à l'imaginer qu'il y a plusieurs milliards de Chinois
03:45 qui en ce moment sont en train de manger du riz, en prélevant de l'eau dans des aquéatiques qui seront complètement tarides en 10 ans.
03:52 Et donc comment est-ce qu'ils vont se nourrir dans 10 ans ?
03:55 C'est des vraies questions qu'on doit se poser.
03:57 Puisqu'on parle beaucoup de souveraineté alimentaire, en France on a même un mini-sec, ce sont nos morts.
04:02 Il est bien de savoir que la France n'a absolument pas de souveraineté sur le plan alimentaire,
04:05 puisqu'on est le 6e exportateur mondial agricole.
04:08 C'est-à-dire qu'on produit des aliments, mais on envoie aussi cette production agricole.
04:14 Et donc il va falloir justement constituer cette résilience alimentaire,
04:19 parce que l'année dernière, quand on a 25 ans de pluie en Inde, le premier effet de l'Inde a été d'élargir son débrouillage.
04:27 Et donc c'est quelque chose de basique, mais qu'il faut avoir en tête.
04:31 Pour être résilient, il faut comme aux échecs, il faut avoir beaucoup d'avance.
04:35 Et on les a pas, c'est beaucoup d'avance. On n'est pas capable de nourrir nous-mêmes.
04:39 On se nourrit surtout par un supermarché, en France.
04:43 Et donc je crois qu'il est temps, justement, de peut-être reprendre le pouvoir sur cette terre,
04:48 de recréer des systèmes qui nous permettent de redonner cette valeur à la terre,
04:54 de la laisser produire, parce que la terre, elle, elle regarde pas le débrouillage,
04:58 elle regarde pas le rendement derrière quand un arbre en forme ses fruits.
05:02 Mais par contre, on va lui en demander toujours plus, toujours plus, toujours plus, jusqu'à l'étouffer complètement.
05:07 Et donc je crois qu'il est peut-être temps qu'on prenne un tout petit peu de recul,
05:11 qu'on laisse cette nature produire naturellement.
05:14 Elle est capable de produire un échec planétaire, comme nous, dans des conditions qui soient sereines.
05:19 Alors vous allez me dire, c'est pas possible de fournir de l'alimentation bio pour le monde entier.
05:24 On en aurait tous de faim, tellement il y a des chutes de rendement.
05:27 Et vous avez raison, effectivement.
05:29 Sauf qu'il y a une étude mondiale, il y a plus de détails, qui a été menée, qui a été publiée dans Nature,
05:35 et qui met en évidence une chose.
05:38 Effectivement, on est capable de nourrir toute la population mondiale, qu'avec leur alimentation entièrement bio.
05:45 On est capable. Par contre, ça demanderait un peu de déforestation supplémentaire,
05:49 parce qu'effectivement, il y a une chute de rendement, et donc ça voudrait dire plus d'espace de terre agricole.
05:55 Mais on peut lutter contre cet effet-là, si on diminue le gaspillage alimentaire,
06:01 et bien à ce moment-là, on n'a pas besoin de récupérer de terre supplémentaire.
06:04 Et donc, en fin de compte, cette gestion des déchets, cette gestion de ce produit transformé,
06:10 et bien, en réalité, on a toutes les clés qui nous permettraient de nous nourrir à la chaîne mondiale.
06:16 En tous les cas, chez nous, on aurait tous les moyens pour pouvoir justement réinventer notre territoire,
06:21 et leur permettre justement de nous composer un nouveau modèle, un modèle qui soit plus serein,
06:26 un modèle qui nous permet de nous nourrir, de nous manger, un modèle qui laisse pousser les arbres,
06:31 qui laisse aussi les rivières renaître, et qui laisse cet espace de liberté.
06:36 On a voulu contrôler tout ce que l'on avait. On a voulu mettre derrière des canaux,
06:41 on a canalisé les rivières, sauf que derrière, on a augmenté les vitesses, on a augmenté le risque.
06:47 Et donc, tout ça, aujourd'hui, il va falloir nous repenser. Il va falloir nous ouvrir, pour ça.
06:52 Mais je me dis que plus on sera, et bien plus on y arrivera, et plus on prendra conscience,
06:57 autant que l'on est tous ici dans la salle, même vous ici, même si vous n'êtes pas des Parisiens,
07:02 et bien vous consommez à peu près en moyenne, allez peut-être un peu moins que les Parisiens,
07:07 mais au moins entre 4000 et 7000 litres d'eau par jour.
07:12 Vous allez me dire que ce n'est pas possible. Mais rien, je prends une douche, je prends un bar,
07:16 je vous le dis, je prends une, mais ça prend une kilocalorie, pour qu'elle puisse se faire, il faut un litre d'eau.
07:22 Et donc, si vous mangez à peu près 2000 à 3000 kilocalories dans votre assiette,
07:27 à ce moment-là, vous avez besoin déjà de 3000 litres d'eau jusqu'au bout de l'eau.
07:31 Donc, comprendre ce qui se cache, et comprendre l'eau qui se cache derrière votre alimentation,
07:36 comprendre l'eau qui se cache derrière tous les produits que l'on consomme,
07:40 et bien, ça peut-être commencer à se réveiller et à comprendre les choses différemment,
07:44 surtout quand on est dans une période un peu particulière, parce qu'on avait tendance à avoir une défiance avec le robinet.
07:51 Mais ce qui peut être compréhensif, parce que là encore, on vient de découvrir un nouveau résidu de fongicide
07:59 dans nos robinets en France, qui est rémanent, et dont on connaît les effets blanches-jaunes,
08:06 on a toujours tendance à se dire, finalement, derrière, on ne fait pas confiance à notre eau,
08:11 on a plutôt tendance à faire confiance à de l'eau minérale, et pourtant, on peut l'affecter, cette eau,
08:16 on peut l'affecter de manière intelligente, totalement, mais surtout, ce qui est intéressant,
08:20 c'est de voir que ces derniers mois, vous avez des ruptures d'alimentation de perillés, de vitelles, de volviques dans les supermarchés.
08:29 Pourquoi ? Parce que toute cette eau, elle n'était alimentée qu'en allant pomper dans une nappe fossile,
08:35 et cette nappe fossile, elle entrait en atteinte sénible, et donc, elle pouvait enfin s'arrêter.
08:41 Donc, je crois qu'il est temps à nous, maintenant, de recréer notre modèle, d'essayer de proposer quelque chose d'autre pour nos territoires,
08:49 et d'autant plus, de voir une assemblée citoyenne qui agit pour son territoire.
08:53 Je crois que c'est cette force collective, le cerveau collectif, qui va permettre à tous de pouvoir m'aider,
09:00 agriculteurs, élus, locaux, à comprendre qu'on est tous dans le même bateau, et qu'on avance tous sur le même chemin,
09:07 et qu'il est temps, maintenant, qu'on essaye, justement, de construire ce nouveau futur.
09:12 Voilà, je vous remercie.