Les informés du mercredi 25 septembre 2024
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00:00Vous êtes dans les informés, mais vous êtes surtout en train d'écouter Emmanuel Macron depuis la tribune des Nations Unies à New York.
00:15Et le sentiment d'une perte de contrôle grandit face aux guerres, aux changements climatiques, à l'accroissement des inégalités et des injustices.
00:28Et chaque jour, l'humanité et une diplomatie impuissante sont là, chaque jour, devant nous.
00:35Pourtant, notre organisation affronte la plus grande convergence de crise qu'elle ait sans doute connue après ces huit décennies d'existence.
00:46Et le sentiment d'une perte de contrôle grandit face aux guerres, aux changements climatiques, à l'accroissement des inégalités et des injustices.
00:54Et chaque jour, l'humanité semble se fragmenter davantage alors que les circonstances exigeraient de trouver des réponses communes, fortes, efficaces.
01:07Pour redonner à ces deux mots, Nations Unies, leur puissance d'espérance, nous devons nous retrouver, comme jadis, sur un socle essentiel.
01:17Et c'est de cela dont je voudrais dire quelques mots.
01:20D'abord et avant tout, il faut restaurer les termes de la confiance et du respect entre les peuples.
01:27Et je les vois s'estomper dans les débats qui sont les nôtres.
01:32Pour ce faire, nous devons en effet montrer une égale attention à ceux qui souffrent.
01:37Je l'évoquais ici même il y a deux ans, conjurant la possibilité d'un double standard, une vie égale une vie.
01:46La protection des civils est une norme impérative et doit rester notre boussole, alors même que nous célébrons cette année le 75e anniversaire des conventions de Genève.
01:55Et ne laissons pas s'installer l'idée, un seul instant, que les morts de l'Ukraine sont ceux du nord, que les morts de Gaza sont ceux du sud,
02:05et que les morts des conflits au Soudan, dans la région des Grands Lacs ou en Birmanie seraient ceux des consciences qui, trop seules, s'en indigneraient.
02:15Reprendre le contrôle et restaurer cette confiance implique donc de partout chercher la paix,
02:23de n'accepter aucune différence à chaque fois que la dignité de la vie humaine est en jeu.
02:30De n'accepter aucune différence à chaque fois que l'intégrité territoriale, la souveraineté des États est en jeu.
02:40Ces conflits aujourd'hui interrogent notre capacité même à faire respecter notre charte des Nations Unies.
02:48Et quand je vois certains vouloir proposer la paix en demandant la capitulation, je m'étonne qu'on puisse même soutenir une telle idée.
02:59Je veux ici redire combien la protection des civils, de l'ensemble des travailleurs humanitaires,
03:05de toutes celles et ceux qui œuvrent à nos valeurs communes est indispensable dans chacun de ces conflits.
03:10Ensuite, nous devons apporter une réponse commune aux grands défis que sont les deux guerres qui touchent l'Europe et le Proche-Orient.
03:19La Russie, en effet, mène en Ukraine une guerre de conquête territoriale au mépris des principes les plus fondamentaux de la vie internationale.
03:28Elle est coupable de graves manquements au droit, à l'éthique, à l'honneur même.
03:35Rien dans ce qu'elle fait ne correspond à l'intérêt commun des nations ni aux responsabilités particulières qu'elle assume dans cette organisation.
03:45Le sort de l'Ukraine engage la paix et la sécurité en Europe et dans le monde.
03:51Car qui pourra encore se croire protégé de ses voisins les plus forts, les plus violents, les plus avides,
04:00si nous laissions la Russie l'emporter comme si de rien n'était ?
04:04Personne.
04:06C'est donc bien notre intérêt commun, l'intérêt commun des nations, que l'Ukraine soit restaurée au plus vite dans ses droits légitimes.
04:13Et qu'une paix juste et durable soit bâtie.
04:17La France continuera de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que l'Ukraine tienne bon, se mette hors de danger et obtienne justice.
04:27Elle continuera de lui fournir des équipements indispensables à sa défense.
04:31Et avec ses alliés et partenaires les plus proches, la France soutiendra la remarquable résistance du peuple ukrainien
04:38et s'engagera pour qu'il obtienne une sécurité durable.
04:43Cherchons la paix.
04:44La France saura joindre ses forces à celles de tous les partenaires sincères pour construire une paix solide pour l'Ukraine et pour l'Europe.
04:55Je sais que pour beaucoup d'entre vous, l'essentiel est toutefois ailleurs, dans la trop longue liste des guerres oubliées,
05:02des victoires injustes, des résolutions mal négociées ou parfois jamais mises en œuvre.
05:09Je n'en oublie aucune, même si je ne peux ici les évoquer toutes.
05:13Le Président Tchisekedi me précédait à cette tribune il y a quelques instants,
05:17et la situation des Grands Lacs, j'y reviendrai avec lui, et le Président Kagame dans quelques jours, nous préoccupent.
05:23Et en Arménie, M. le Premier ministre, aux côtés de laquelle la France se tient fermement face aux pressions de l'Azerbaïdjan
05:30et aux tensions territoriales, la communauté internationale doit être là pour que les négociations de paix aboutissent
05:37et que les frontières internationalement reconnues soient préservées.
05:43Mais je sais que pour beaucoup d'entre vous, l'essentiel au-delà de ces guerres est aussi aujourd'hui, et il l'est pour nous également,
05:53à Gaza, là où le destin du peuple palestinien est présent et pèse sur chacun de nos débats.
06:03Je voudrais, sur ce sujet aussi complexe, redire avec la plus grande clarté la position de la France depuis le premier jour.
06:13Nous condamnons avec fermeté l'attaque terroriste terrible et sans précédent décidée et menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre.
06:24Le terrorisme est inacceptable, quelles qu'en soient les causes, et nous pleurons ici les victimes de l'attaque du Hamas du 7 octobre dernier,
06:32parmi lesquelles 48 citoyens français.
06:37J'adresse mes pensées de compassion, d'amitié à toutes les familles qui vivent dans la douleur d'avoir perdu des enfants, des parents, des amis, le 7 octobre.
06:48Nous demandons également, à nouveau et solennellement, que les otages soient libérés.
06:57Parmi eux, plusieurs de nos compatriotes français demeurent.
07:01Et je veux ici saluer les efforts des États-Unis d'Amérique, de l'Égypte et du Qatar pour y parvenir.
07:07Cela demeure une priorité pour nous tous.
07:11Israël, face à cette attaque terroriste, a le droit légitime de protéger les siens et d'enlever au Hamas les moyens de l'attaquer à nouveau.
07:19Et aucun d'entre nous n'aurait subi les coups reçus le 7 octobre sans en tirer des conséquences.
07:26Pour autant, la guerre qu'Israël mène à Gaza n'a que trop duré.
07:32Les dizaines de milliers de victimes civiles palestiniennes n'ont aucune justification, aucune explication.
07:40Trop d'innocents sont morts, et nous portons aussi leur deuil.
07:45Et ces morts sont eux aussi un scandale pour l'humanité et une source dangereuse de haine, de ressentiment,
07:52qui menace et qui menacera la sécurité de tous, dont celle d'Israël, demain.
07:58Il faut donc que cette guerre cesse et que le cessez-le-feu intervienne au plus vite,
08:02en même temps que les otages soient libérés et que l'aide humanitaire arrive massivement à Gaza.
08:09Cette position, nous la tenons depuis octobre 2023.
08:15Poussant les résolutions avec nombre d'entre vous,
08:18tenant la première conférence humanitaire pour Gaza dès novembre 2023 à Paris.
08:23C'est aujourd'hui une question de volonté politique au vu de la destruction des capacités militaires du Hamas.
08:29Il est impératif qu'une nouvelle phase s'ouvre à Gaza, que les armes se taisent,
08:34que les humanitaires reviennent, que les populations civiles enfin soient protégées.
08:40La France participera à toute initiative qui sauvera des vies
08:44et qui permettra d'assurer la sécurité de tous.
08:48Le déploiement d'une mission internationale doit ouvrir la voie à la mise en œuvre de la solution des deux États.
08:54Il revient au Conseil de sécurité des Nations unies de se prononcer à cet égard.
08:59Et il faut aussi que soient prises sans plus attendre les dispositions nécessaires
09:03pour préserver le lien entre Gaza et la Cisjordanie,
09:07pour restaurer l'autorité palestinienne dans ses fonctions
09:10et pour assurer la reconstruction du territoire et rendre à nouveau possible la vie, tout simplement.
09:18La France s'engagera pour que tout soit fait afin que les Palestiniens disposent enfin
09:24d'un État vivant côte à côte avec Israël.
09:29Les conditions d'une paix juste et durable sont connues.
09:33Il reste à en ouvrir le chemin et il doit être le plus court possible.
09:38La France tirera donc les conséquences de son engagement pour la solution des deux États
09:42et renouvellera son action pour qu'elle advienne enfin aux bénéfices des peuples
09:46pour répondre à leurs aspirations légitimes.
09:50Faire advenir un État palestinien, donner toutes les garanties nécessaires à Israël pour sa sécurité,
09:57bâtir des reconnaissances réciproques et des garanties de sécurité communes pour tous dans la région.
10:06Nous y travaillerons au cours des prochaines semaines avec Israéliens et Palestiniens
10:10comme avec tous nos partenaires régionaux et internationaux.
10:15Et dans l'immédiat, au moment où nous nous parlons, le risque principal est celui de l'escalade.
10:22Nos pensées fraternelles vont au Liban et au peuple libanais.
10:27Le Hezbollah prend depuis trop longtemps le risque insoutenable d'entraîner le Liban dans la guerre.
10:33Israël, quant à lui, ne peut sans conséquence étendre ses opérations au Liban.
10:38La France exige le respect par chacun de ses obligations le long de la ligne bleue.
10:45Nous agirons donc pour faire émerger une voie diplomatique indispensable
10:49afin d'épargner les populations civiles et empêcher une explosion régionale.
10:56Il ne doit pas, il ne peut pas y avoir de guerre au Liban.
11:02C'est pourquoi nous appelons avec force Israël à cesser l'escalade au Liban
11:10et le Hezbollah à cesser les tirs vers Israël.
11:15Nous appelons avec force tous ceux qui leur en fournissent les moyens à cesser de le faire.
11:21Nous avons demandé que le Conseil de sécurité puisse se réunir dès aujourd'hui à cette fin,
11:27et je m'en félicite, et le ministre français se rendra en cette fin de semaine au Liban.
11:35C'est la même unité dont nous devons faire preuve face aux grands défis régionaux
11:42et aux défis mondiaux qui sont les nôtres.
11:45Car au-delà des conflits que nous connaissons et que je viens d'évoquer,
11:49il nous faut ensemble continuer d'assurer le respect de la souveraineté de chacun,
11:57de bâtir des solutions régionales et internationales face aux défis.
12:01C'est tout le sens de la relation que nous voulons avec l'Afrique.
12:04Un nouveau partenariat, et c'est ce que depuis deux ans nous oeuvrons à faire.
12:12La France a beaucoup fait ces dernières années pour le continent africain.
12:17Elle a beaucoup fait ces dernières décennies, mais tout particulièrement au Sahel
12:22où les armées françaises ont combattu avec succès le terrorisme,
12:26côte à côte avec leurs partenaires régionaux et internationaux.
12:29Toutefois, les coups d'État militaire dans la région
12:32nous ont conduit à en tirer les conclusions légitimes.
12:35Mais l'Europe et l'Afrique ont devant elles un destin commun
12:38qui exige un partenariat large.
12:41Partenariat de paix et de sécurité qui suppose d'en renouveler les termes,
12:47plus de formation, plus d'équipement, plus de respect réciproque.
12:54Partenariat également reposant sur l'économie, l'énergie, le sport, la culture, la mémoire.
13:03C'est ce qu'avec le Bénin, le Sénégal, le Cameroun, l'Algérie, le Maroc
13:08et beaucoup d'autres pays, nous avons patiemment construit ces dernières années
13:12et que nous continuerons de mettre en œuvre.
13:15C'est la même philosophie qui, depuis six ans maintenant,
13:18nous conduit à bâtir un partenariat inédit avec l'Indo-Pacifique
13:23où la France a pour ambition de contribuer au respect du droit international
13:27sans lequel il ne saurait y avoir de prospérité.
13:30Dans cette région qui a connu un essor exceptionnel au cours des dernières décennies,
13:34certains ont la tentation de s'affranchir des règles, voire d'imposer leur volonté par la force.
13:39La France propose une alternative, non pas pour se substituer à quiconque,
13:43mais pour redonner aux États de la région la possibilité de choisir leur partenaire, projet par projet.
13:50Les territoires français de l'Indo-Pacifique disposent d'une expertise unique
13:54dans la lutte contre le changement climatique, la protection de la biodiversité,
13:58le développement des énergies propres ou la lutte contre les menaces transnationales
14:02et notre vocation à cet égard dans la région est de coopérer davantage avec tous dans leur environnement.
14:08Vous l'avez compris, cette logique partenariale, c'est celle qui vise à bâtir de nouveaux équilibres,
14:13à refuser la fragmentation du monde ou les grammaires anciennes,
14:18mais à chercher dans un respect réciproque à bâtir les chemins de stabilité et de paix.
14:26Au-delà de cela, le défi qui est le nôtre, percuté par évidemment les conflits que j'évoquais à l'instant,
14:35serait de perdre le fil de notre agenda multilatéral, de perdre l'efficacité à laquelle nous sommes attachés
14:44et après avoir vécu la pandémie qui nous avait rappelé avec tant de force l'importance de certains de ces défis communs,
14:51d'oublier qu'il nous faut poursuivre ce fil.
14:55Je crois profondément que le multilatéralisme efficace n'a jamais été aussi nécessaire qu'aujourd'hui
15:00et doit conduire à des résultats en matière de développement et de lutte contre les inégalités,
15:05d'éducation, de santé, de climat et de biodiversité et de technologie.
15:10Sur chacun de ces piliers, nous avons besoin d'unité.
15:14Et nous avons besoin là aussi de tout faire pour éviter la fracture entre le nord et le sud.
15:20C'est exactement la philosophie que nous avons développée dans le pacte de Paris pour les peuples et la planète
15:26que plus de 60 états ont désormais rejoints.
15:30D'abord, s'assurer que jamais nous ne poussons un état à choisir entre ses objectifs.
15:36Pourquoi des états du nord iraient donner la leçon à des états du sud en leur expliquant qu'ils devraient respecter le climat
15:43et donc renoncer à des opportunités économiques ?
15:46Ils devraient faire ce que certains d'entre eux au nord n'ont pas fait il y a 20, 30 ou 40 ans.
15:51C'est irrecevable et inaudible.
15:54Il nous faut donc bâtir un agenda qui permette tout en même temps d'avancer dans la lutte contre les inégalités
16:01et le développement économique pour l'éducation, le climat et la biodiversité et la santé mondiale.
16:08Ensuite, les solutions doivent se faire et être basées par des propositions des états eux-mêmes.
16:15C'est ce que nous avons, par exemple, commencé à bâtir avec nos partenariats pour les transitions énergétiques justes.
16:22Ne pas avoir une seule solution pour tous ou des leçons données depuis nos capitales
16:26où, en quelque sorte, on vient inspecter des pays en leur demandant de tous suivre la même recette.
16:31Il y a un chemin singulier pour chaque pays. C'est la clé de la souveraineté.
16:36Et ensuite, il faut un choc financier public et un effet de levier privé supplémentaire.
16:42C'est ce qui nous a ainsi permis, il y a trois ans, de soutenir de vrai à l'augmentation des droits de tirage spéciaux du FMI
16:50et d'obtenir la réallocation effective de près de 100 milliards de droits de tirage spéciaux aux pays,
16:56au profit des pays qui en ont le plus besoin, tout particulièrement en Afrique.
17:00Révolution silencieuse, mais indispensable.
17:04C'est pourquoi aussi, fort de ce pacte, et nous étions avec plusieurs des membres à l'instant,
17:09sous l'autorité efficace du président Macky Sall et avec le concours des Nations unies, de l'OCDE et des organisations concernées,
17:16nous voulons poursuivre ce cycle de réformes et mener une réforme profonde des banques multilatérales, de nos institutions financières.
17:26Nous avons lancé cet objectif de finances en commun, réunissant les banques de développement de toute la planète,
17:34y compris de ceux dont les agendas ne sont pas alignés.
17:37Il nous faut œuvrer sur cet agenda de finances en commun pour pouvoir tenir les objectifs que j'évoquais.
17:44Et il nous faut ensemble, je l'espère dès les mois qui viennent, réformer en profondeur la Banque mondiale et le Fonds monétaire international,
17:52d'abord pour en renouveler les membres, ces institutions ayant été conçues à une époque où tant d'entre vous ici n'étiez pas indépendants.
18:02Il faut en renouveler la structure du capital pour lui donner plus de force.
18:06La Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont été conçus, pensés, calibrés à une époque où les défis n'étaient pas les mêmes,
18:14où l'économie mondiale n'avait pas cette taille, où la démographie n'avait rien à voir.
18:18Il nous faut lever les tabous absurdes, des blocages posés parfois par les plus grands, qui empêchent les autres de remettre de l'argent de peur d'être dilués.
18:29Il nous faut donner les capacités d'agir à ces institutions pour financer les projets dont les pays du Sud ont besoin.
18:37Et cette réforme est impérieuse pour notre crédibilité collective.
18:41Et je le dis aux États les plus riches et à ceux qui, aux côtés de la France, sont autour de la table, décidez de ne pas le faire !
18:47Et vous verrez dans les années qui viennent émerger un ordre alternatif.
18:51Et il viendra d'autres qui n'ont pas votre agenda.
18:54Décidez de ne pas le faire ! Et vous serez voués aux gémenis, accusés de cynisme, et peut-être pas à tort.
19:00Cette réforme du multilatéralisme financier est indispensable pour relever ces défis.
19:06Il nous faut aussi poursuivre notre agenda en matière de climat, de biodiversité.
19:11Les COP à venir sont des rendez-vous importants.
19:14Et la France y jouera tout son rôle, en particulier en organisant, avec le Costa Rica, pour les Nations Unies,
19:22une réunion importante pour les océans.
19:25Nice, en effet, en juin 2025, accueillera la conférence des Nations Unies sur l'océan.
19:30Et nous poursuivrons ce faisant notre travail.
19:33Et j'espère que nombre d'entre vous pourront ratifier à cet égard les acquis des derniers mois,
19:40en particulier le traité sur la protection de la haute mer.
19:43Indispensable.
19:44Et nous continuons à avancer aussi sur la question de l'eau, si indispensable,
19:49avec le nouveau sommet One Planet sur l'eau, aux côtés du Kazakhstan et de l'Arabie Saoudite.
19:54Je ne grainerai pas ici tous les sujets nécessaires, indispensables.
19:59Mais je veux aussi rappeler combien l'intelligence artificielle suppose que, dans notre enceinte,
20:04tous les États ici présents se coordonnent.
20:07Nous avons besoin de favoriser l'innovation.
20:11Nous avons besoin de nous assurer que l'innovation de l'intelligence artificielle sera accessible à tous les pays et les peuples de la planète.
20:17Et qu'elle ne vienne pas nourrir de nouvelles fractures et de nouvelles inégalités.
20:21Mais nous avons besoin que tout ceci se développe dans un cadre éthique, démocratique,
20:27pensé par les peuples de la planète et concerté.
20:31Et nous ne pouvons pas laisser quelques-uns, a fortiori les acteurs privés qui sont aujourd'hui à la pointe de ces innovations,
20:39penser pour nous et pour nos peuples l'avenir de celles-ci.
20:44C'est pourquoi la France organisera en février 2025 le prochain sommet d'action pour l'intelligence artificielle.
20:51Mais vous l'avez compris, l'objectif est de construire ce cadre commun.
20:55Et je me félicite des travaux qui ont été conduits et coordonnés par le secrétaire général
21:00et du pacte numérique mondial bâti avec les meilleurs experts
21:03qui portent totalement cette philosophie dans laquelle nous nous inscrivons.
21:08Pour finir mon propos, mesdames et messieurs,
21:11et ayant conscience que j'ai oublié là tant de situations difficiles,
21:15du Venezuela au cœur de l'Afrique en passant par tant de tensions océaniennes,
21:21je voudrais conclure en parlant de nos institutions.
21:24J'entends beaucoup de voix s'élever pour dire qu'au fond, les Nations unies seraient à mettre à la poubelle.
21:29Ça ne sert plus à rien, vous voyez bien, on n'arrive pas à régler les conflits.
21:35Ayons en la matière une impatience constructive.
21:40Ayant de l'impatience, je l'ai avec vous, on ne peut pas se satisfaire
21:44de ne pas savoir régler les choses.
21:46Mais soyons clairs, les responsables sont là.
21:49Tant que nous aurons un conseil de sécurité qui est bloqué,
21:53je dirais de manière réciproque selon les intérêts par les uns et les autres,
21:57on aura du mal à avancer.
21:59Est-ce qu'il y a un meilleur système ? Je ne le crois pas.
22:02Et donc rendons simplement ces Nations unies plus efficaces,
22:06d'abord en les rendant peut-être plus représentatives.
22:09C'est pourquoi la France, et je le redis ici, est favorable à ce que le conseil de sécurité soit élargi.
22:16L'Allemagne, le Japon, l'Inde, le Brésil devraient en être des membres permanents,
22:21de même que deux pays que l'Afrique désignerait pour la représenter.
22:25De nouveaux membres élus devraient aussi être admis en son sein.
22:29Mais la réforme de la composition du conseil de sécurité ne suffirait pas à elle seule,
22:34à lui rendre son efficacité.
22:36Et je souhaite donc que cette réforme permette aussi de changer les méthodes de travail,
22:41de limiter le droit de veto en cas de crime de masse,
22:44et de se concentrer sur les décisions opérationnelles
22:47que nécessitent le maintien de la paix et de la sécurité internationale.
22:51C'est cela que nous devons avoir le courage et l'audace de faire,
22:55et qu'avec les membres permanents actuels, nous devons porter.
22:58Près de 25 ans après le sommet du millénaire,
23:03le moment est venu de retrouver de l'efficacité pour mieux agir sur le terrain,
23:08auprès des États comme de la société civile.
23:10Et au-delà des Nations unies, nous devons ouvrir une nouvelle ère
23:14dans chacune de nos institutions multilatérales, comme je viens de l'évoquer.
23:18Voilà, Mesdames et Messieurs, les quelques mots que je voulais avoir ici devant vous aujourd'hui.
23:23Dans un moment grave de notre ordre international,
23:29là où tant de conflits semblent ne pas se résoudre,
23:32je veux dire que la France continuera d'essayer de porter cette voie exigeante,
23:37fidèle à ses valeurs, qui refuse les simplifications du moment,
23:44et qui continuera de se battre pour les principes simples qui nous ont toujours portés.
23:50La dignité humaine, le respect des principes de la charte,
23:54et qui, au-delà de conflits et de l'actualité,
23:58a vocation à continuer à bâtir avec vous un ordre international plus juste et plus efficace.
24:05Telle sera notre voie, toujours singulière, aux côtés de nos amis,
24:09nos alliés, mais libre aussi parfois de dire non,
24:15quelquefois de refuser le cynisme du moment
24:23ou les évidences qui n'en sont pas.
24:25Je vous remercie pour votre attention.
24:30Voilà, c'était donc le discours du président Emmanuel Macron depuis la tribune des Nations Unies.
24:34Vous êtes bien dans les informés, à la radio et à la télévision.
24:37On va décrypter ce soir ces mots d'Emmanuel Macron qui,
24:41si par exemple on se focalise sur le dossier libanais,
24:43il ne doit pas, il ne peut pas y avoir une guerre au Liban.
24:46Emmanuel Macron qui appelle avec force Israël à cesser l'escalade au Liban,
24:50et l'ESBOLA à cesser les tirs vers Israël,
24:52et ceux qui leur en donnent les moyens de cesser de le faire.
24:55On va en parler notamment avec vous, Dominique Moisy, bonsoir.
24:59Bonsoir.
25:00Vous êtes géopolitologue, spécialiste des relations internationales
25:02et conseiller spécial de l'Institut Montagne.
25:05On va vous interroger avec Agathe Lambret sur ce que le président de la République vient de dire.
25:10Les mots qu'il prononce, notamment sur le dossier libanais,
25:13est-ce que ça a une quelconque chance de faire avancer le dossier ?
25:18Non, il y a un décalage douloureux presque entre la générosité,
25:26le volontarisme des mots du président de la République
25:31et ce qui se passe sur le terrain.
25:37On voit bien que le président des États-Unis
25:40n'a pas réussi à faire changer la position des protagonistes.
25:47Quelles sont les chances du président français d'y arriver,
25:52quand on sait qu'il parle non pas au nom de l'Europe, mais au nom de la France,
25:59quand on sait qu'il est très difficile pour l'Europe
26:03de trouver un langage commun, en particulier sur la question du Moyen-Orient,
26:08compte tenu du fait que l'Allemagne n'aurait certainement pas utilisé les mêmes termes
26:15que le président français.
26:18Donc, il décrit le monde tel qu'il devrait être, mais pas nécessairement tel qu'il est.
26:24Est-ce que, Dominique Moisy, vous voyez une évolution dans le discours du président vis-à-vis d'Israël ?
26:31Ou alors vous vous attendiez à ces mots, à la fois sur Gaza et sur le Liban ?
26:35On se souvient qu'il y a quelques jours, au début de l'offensive israélienne,
26:38Emmanuel Macron avait posté une vidéo dans laquelle il s'adressait uniquement aux Libanais.
26:43Aujourd'hui, son ton semble plus ferme. Est-ce que pour vous, il y a eu une inflexion ?
26:49Je crois qu'il y a un souci d'objectivité.
26:53Il s'adresse à tout le monde.
26:55Mais aujourd'hui, on a vu un missile balistique quitter le territoire libanais,
27:02envoyé par le Hezbollah en direction de Tel Aviv.
27:06Et ce soir, le chef d'état-major de l'armée israélienne n'exclut pas,
27:13c'est le moins que l'on puisse dire, une entrée des troupes terrestres israéliennes sur le territoire libanais.
27:22Alors, est-ce qu'il y a une inflexion ?
27:25Je crois qu'il y a une volonté d'être ferme à l'égard de tout le monde,
27:32et peut-être une commune impuissance à l'égard de tous les acteurs.
27:38Dominique Moisy, on revient vers vous. Dans un instant, on voudrait prendre tout de suite la direction de New York,
27:42retrouver Paul Barcelone, l'envoyé spécial de France Info aux Nations Unies.
27:47Paul, vous qui avez suivi à la fois ce discours et le déplacement d'Emmanuel Macron à New York depuis deux jours,
27:51que retenez-vous de ce que le président a prononcé ?
27:55Ce qui est frappant, et je rejoins ce qui vient d'être dit évidemment,
27:59c'est cette forme de cri du cœur de la part d'Emmanuel Macron,
28:02peut-être d'ailleurs même plus qu'un cri du cœur, un appel solennel,
28:06dans un lieu extrêmement symbolique, l'hémicycle, l'enceinte des Nations Unies,
28:12où Emmanuel Macron ne s'était plus exprimé depuis deux ans.
28:15Évidemment, la force du symbole, de la place aussi de la France,
28:19évidemment de son siège au Conseil de sécurité des Nations Unies,
28:23d'un pays doté de l'arme nucléaire, qui condamne donc plus fermement,
28:27c'est aussi une manière de répondre à la question que posait Agathe à l'instant,
28:30mais plus fermement que jamais l'action d'Israël.
28:33Il va évidemment plus loin qu'un Joe Biden, hier le président américain,
28:37alors que les États-Unis restent le partenaire principal d'Israël.
28:41Je vous rappelle aussi la position de l'Élysée.
28:44L'Élysée estime qu'à terme, l'armée israélienne, en quelque sorte,
28:49ne pourra pas être sur tous les fronts, à Gaza, en Cisjordanie, au Liban.
28:53Et puis il ne faut pas oublier aussi l'appel qui est envoyé au Hezbollah,
28:57qui risque à l'évidence, et le terrain aujourd'hui le montre de rester l'être morte,
29:00mais l'appel au Hezbollah à cesser les tirs sur Israël,
29:05tout en sachant que la position des diplomates autour d'Emmanuel Macron
29:09est bien de dire que le mouvement islamiste est déjà très affaibli
29:13par l'explosion des bipers la semaine dernière,
29:16et par ces vagues de frappes incessantes depuis ces dernières heures,
29:21au risque certes, je rejoins ce que disait Dominique Moisy à l'instant,
29:25d'un décalage avec ce qui se passe sur le terrain.
29:28Et probablement que la deuxième chose à retenir aussi du discours d'Emmanuel Macron,
29:32elle est peut-être un peu plus politique,
29:34c'est qu'il annonce lui-même l'envoi du ministre des Affaires étrangères,
29:38le nouveau ministre Jean-Noël Barraud, sur place,
29:41en cette fin de semaine au Liban.
29:43Je note simplement en deux mots que c'est bien Emmanuel Macron,
29:47président de la République, qui se réserve en quelque sorte l'annonce,
29:51preuve peut-être que les affaires étrangères finalement restent son domaine réservé,
29:54là où on a beaucoup glosé autour de sa perte d'influence,
29:58particulièrement depuis son arrivée ici à New York.
30:01Dominique Moisy, pour rebondir sur ce que disait Paul Barcelone,
30:04est-ce que le Hezbollah est considérablement affaibli aujourd'hui,
30:09est-ce que c'est l'objectif d'Israël ?
30:11On rappelle que ses frappes ont fait, à peu près en quelques jours,
30:1540% des pertes de la guerre du Liban en 2006,
30:19qui avait duré, elle, 33 jours.
30:23Oui, je crois qu'il est incontestable que le Hezbollah est affaibli,
30:30de manière considérable.
30:33Et on peut penser qu'Israël part d'un double constat.
30:40Le premier, c'est que le moment d'agir est venu
30:45parce que l'Amérique, à la veille de ses élections présidentielles,
30:53ne va pas s'engager davantage pour empêcher Israël
30:59d'intervenir comme Israël le souhaite.
31:02Et on peut même se dire que Netanyahou fait l'hypothèse
31:10que peut-être demain, Kamala Harris sera présidente des États-Unis
31:15et que ce sera beaucoup plus difficile pour lui
31:18de faire ce qu'il entend selon son bon plaisir.
31:25Le deuxième point, c'est qu'il doit considérer
31:29que l'Iran, au-delà du Hezbollah, est considérablement affaibli aussi.
31:35Et c'est ça le point essentiel.
31:39Les Israéliens ont pu briser tous les codes de sécurité,
31:45non pas seulement du Hezbollah, mais également de l'Iran.
31:49Et derrière la faiblesse du Hezbollah,
31:54il y a peut-être la faiblesse de l'Iran.
31:59Maintenant, cela engage Israël dans une direction
32:06qui est difficilement contrôlable.
32:09On sait que lorsque les Israéliens sont intervenus militairement
32:14avec des forces terrestres au Liban en 2006,
32:18les résultats n'ont pas été convaincants.
32:22Est-ce qu'il ne risque pas d'en être de même demain ?
32:30Oui, Israël a marqué des points considérables,
32:33mais est-ce qu'Israël ne prend pas des risques à moyen et à long terme
32:39en s'engageant à nouveau avec ses troupes sur le territoire libanais ?
32:44Et est-ce qu'il ne fait pas prendre de risques aussi
32:48à l'ensemble du peuple juif dans le monde ?
32:52En accroissant aussi la montée de l'antisémitisme.
32:58Donc, est-ce que pour des gains à court terme,
33:02il ne prend pas des risques à moyen et à long terme ?
33:06Et puis, il faut parler également, le président de la République l'a fait,
33:11du peuple libanais qui, victime de sa géographie,
33:16il est trop près d'Israël et indirectement de l'Iran,
33:22victime de ses institutions, il est trop faible,
33:25victime de la présence en son sein de cet État dans l'État qu'est le Hezbollah,
33:32et bien il est la cible et du Hezbollah qui le néglige,
33:41et d'Israël qui le cible.
33:43Donc, ce n'est pas évident.
33:45Je crois que le président de la République, en fait, a dit les mots justes,
33:50mais est-ce que ce ne seront pas des paroles verbales ?
33:57Est-ce que tel corneille, il ne décrit pas le monde tel qu'il devrait être,
34:03alors qu'il y a le monde de racines, le monde tel qu'il est, beaucoup plus dur ?
34:08Merci beaucoup Dominique Moisy, géopolitologue spécialiste des relations internationales,
34:12conseiller spécial de l'Institut Montagne.
34:14On va remercier aussi Paul Barcelone, l'envoyé spécial de France Info aux Nations Unies
34:18pour avoir suivi ce discours.
34:20Et on rappelle les mots, puisque Dominique Moisy, vous nous parliez des mots d'Emmanuel Macron.
34:24Il ne doit pas, il ne peut pas y avoir de guerre au Liban.
34:27Nous appelons avec force Israël à cesser l'escalade au Liban,
34:29et le Hezbollah à cesser les tirs vers Israël.
34:32Voilà les quelques phrases que l'on pourrait garder de ce discours d'Emmanuel Macron d'une trentaine de minutes.
34:36Allez, on revient sur le plateau désinformé.
34:38Bonsoir, au côté d'Agathe Lambret, Marion Mourgue, rédactrice en chef du service politique du Parisien.
34:43Bonsoir, chère Marion.
34:45Elisabeth Pinault, correspondante Élisée Matignon pour l'agence de presse Reuters.
34:49Maëlle Thierry, chef du service France.
34:51Au Nouvel Obs, bonsoir à tous les trois.
34:53Agathe, on va parler politique, politique française,
34:55et on va parler des débuts quand même plutôt difficiles du gouvernement Barnier.
34:59Oui, il y a l'affaire Antoine Armand, sa sortie sur le Rassemblement National,
35:03pas dans l'arc républicain,
35:05et son recadrage immédiat par un Matignon qui craint de se faire censurer par Marine Le Pen.
35:10Il y a les tensions entre les ministres de l'Intérieur et la Justice aussi.
35:14Écoutez ce qu'en dit l'ancien président socialiste François Hollande, c'était sur France Info ce matin.
35:18Ce qui est grave dans cette affaire, c'est qu'il peut y avoir des recadrages,
35:23ça a toujours existé, ou des couacs.
35:25Là, en deux jours, quand même, le nombre de couacs est assez considérable.
35:29C'est lié sans doute à la situation particulière.
35:31Mais ce qui est grave, c'est pas que M. Barnier ait recadré un ministre.
35:36Ce qui est grave, c'est qu'il ait appelé Mme Le Pen.
35:39Parce que ça révèle ce que l'on sait déjà,
35:42c'est que le gouvernement de M. Barnier dépend de Mme Le Pen.
35:47La première erreur politique de ce gouvernement Barnier,
35:51Michel Barnier qui réunissait tout à l'heure les groupes parlementaires de son gouvernement à Matignon,
35:57opération team building en perspective.
36:00Qu'est-ce que ces couacs nous disent ? Ce gouvernement peut-il durer ?
36:03Est-ce que ces couacs sont des épiphénomènes ou est-ce que c'est mal parti, Marion Mourgue ?
36:07C'est déjà mal parti, puisque le mot d'ordre du Premier ministre, c'était l'action avant la communication.
36:13Donc là, on a eu beaucoup de communication, et en plus, ça partait dans tous les sens,
36:16puisqu'on avait Bruno Retailleau qui nous disait quelque chose un soir,
36:19et au même moment Didier Migaud, pour la justice, n'était pas d'accord.
36:23Donc on a bien senti que ça flottait un peu.
36:26C'est vrai que ça a toujours existé à chaque nouveau gouvernement,
36:29mais il ne faut pas que ça s'installe trop, puisque, encore une fois,
36:32ce n'est pas du tout ce que souhaitait Michel Barnier,
36:34et que ça laisse une impression d'un peu de pas d'amateurisme, enfin de flottement.
36:39Est-ce que ce flottement, il n'est pas uniquement le résultat du fait
36:42qu'on attend la déclaration de politique générale qui sera mardi prochain ?
36:45Oui, ça c'est une chose, évidemment.
36:47Je peux vous assurer qu'en effet, un temps nouveau était devenu.
36:50C'était l'expression d'Emmanuel Macron lors du premier conseil des ministres d'une demi-heure de lundi.
36:55J'y étais, j'étais aussi à l'Assemblée hier,
36:57et évidemment, il y avait une sorte de malaise incontestable
37:01avec les quoiques que vous avez rappelés.
37:06Par exemple, hier, je parlais avec un député du Modem
37:09à qui j'ai appris ce coup de téléphone de M. Barnier à Mme Le Pen.
37:13Il était complètement choqué, il était profondément choqué.
37:15Il a dit « si il y a une alliance avec Marine Le Pen, qu'on nous prévienne,
37:18on en parlera avec mon groupe parlementaire ».
37:20Voilà, c'est un exemple de cette tension.
37:24Et en même temps, comment peut-il en être autrement ?
37:26Après l'été qu'on vient de connaître, après tous ces rebondissements,
37:30et ce gouvernement, cet éclatement de l'Assemblée
37:33qui se retrouve dans ce gouvernement complètement inédit,
37:36cette situation inédite.
37:38Mais vous disiez, est-ce que ça peut durer ?
37:40Oui, ça peut durer, je pense.
37:41Parce que c'est quand même un équilibre fragile, certes,
37:44mais en même temps, personne n'a intérêt, pour l'instant, à le renverser.
37:50En tout cas, chaque chose en son temps.
37:52On attend en effet le discours de Michel Barnier, mardi.
37:54Mal Thierry ?
37:56Dans le recadrage de Barnier, je trouve qu'il y a un petit acte d'autorité,
38:01comme une façon de faire savoir qu'on recade ses ministres,
38:04à peine ils viennent d'être nommés.
38:06Mais il y a surtout un aveu de faiblesse, c'est assez étonnant,
38:08parce que mettre en scène sa propre faiblesse,
38:10confirmer Le Pen comme l'arbitre des élégances,
38:13est-ce que ça veut dire qu'à chaque fois que Marine Le Pen sera contrariée,
38:15il va lui passer un coup de téléphone pour s'excuser ?
38:18Je trouve que l'aveu de faiblesse est assez étonnant.
38:21Il dit, évidemment, sa situation est inconfortable,
38:25il dit aussi que dans cette affaire, tout se construit en marchant,
38:28c'est-à-dire que c'est une coalition qui ne se présente pas comme telle,
38:32qui n'a pas été préparée comme telle,
38:34donc chacun essaie de trouver ses marques là-dedans.
38:37Didier Migaud, Retailleau, on va voir ce que ça va donner,
38:40mais on voit bien que c'est déjà assez baroque.
38:42Donc voilà, cette espèce de coalition pas préparée
38:47qui va devoir faire ses preuves, et c'est mal parti.
38:50Et il y a à la fois les tensions qu'on évoquait,
38:54cet appel à Marine Le Pen,
38:56les tensions entre Bruno Retailleau et Didier Migaud,
39:01et Bruno Retailleau qui ne cesse depuis qu'il est entré en fonction
39:05de marteler un discours très très à droite,
39:08qui renvoie toute la macronie à la droite Fillon,
39:11la droite Trocadéro.
39:13Et regardez d'ailleurs ce qu'en disait Laurent Jacobelli,
39:16le député Rassemblement National tout à l'heure sur France Info.
39:19Je crois qu'il a très bien appris en tout cas notre programme,
39:22il le récite à la perfection et pratiquement à la virgule près.
39:25Donc je ne vais pas vous dire que cela ne nous satisfait pas,
39:28ce qui nous inquiète c'est l'entourage.
39:30C'est M. Migaud à la justice,
39:32celui qui nous dit que le laxisme judiciaire n'existe pas en France.
39:35Voilà, évidemment Laurent Jacobelli parlait de Bruno Retailleau,
39:38Marion Mourguet, est-ce qu'il en fait trop Bruno Retailleau ?
39:41C'est à cause de lui que la macronie pourrait exploser aujourd'hui ?
39:44Alors déjà ce qu'il dit c'est ce qu'il pense,
39:47et qu'il a toujours exprimé depuis des années
39:49quand il était président de groupe des sénateurs LR.
39:51Donc il n'y a pas de raison non plus qu'il change de discours.
39:54Et quelque part il est là aussi par rapport à ce qu'il a dit,
39:57c'est-à-dire que Michel Barnier l'a choisi en conscience
40:00et voulait un marqueur de droite puisqu'il estime que
40:03les questions d'autorité, les questions d'ordre,
40:06de sécurité et d'immigration n'ont pas été réglées.
40:09Ensuite c'est de la communication,
40:12mais il apprend vite le métier Bruno Retailleau.
40:15On l'a connu avec Nicolas Sarkozy, avec Manuel Valls,
40:18on a eu ces ministres de l'Intérieur qui étaient très présents
40:21dès le départ, avec des mots d'ailleurs de Bruno Retailleau
40:24qui rappellent un peu ceux de Nicolas Sarkozy
40:27quand il dit que les policiers ne sont pas des assistantes sociales.
40:30Donc il met des marqueurs et puis il envoie aussi un message
40:34à ses troupes, les troupes du ministère de l'Intérieur,
40:37les policiers, les gendarmes, pour montrer qu'il sera là,
40:40qu'il les protégera, que les violences policières,
40:43il les conteste, donc il y a aussi tous les messages en interne.
40:46Donc jusque-là j'ai envie de dire qu'il fait son travail
40:49de ministre de l'Intérieur.
40:52On s'interrompt une minute les informés, on retrouve Emmanuel Langlois,
40:55il est bientôt 20h45, vous êtes sur France Info.
40:58Emmanuel Macron à la tribune de l'ONU tout à l'heure à New York
41:01pendant une demi-heure environ, le chef de l'État français a évoqué
41:04les différents conflits à travers la planète, Ukraine, Soudan, Proche-Orient.
41:07Il appelle notamment avec force, a-t-il dit, Israël
41:10à cesser l'escalade au Liban et le Hezbollah
41:13à arrêter ses tirs vers l'État hébreu, le locataire de l'Élysée
41:16qui estime par ailleurs que la guerre à Gaza n'a que trop duré
41:19et demande à nouveau à ce que les otages israéliens
41:22soient libérés dans l'enclave palestinienne.
41:25Pour la première fois, selon l'armée israélienne,
41:28le Hezbollah a tiré ce mercredi un missile vers Tel Aviv,
41:31l'État hébreu qui a mené de nouvelles frappes aériennes
41:34contre le mouvement islamiste au Liban faisant plus de 50 morts
41:37selon les autorités locales.
41:40Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou,
41:43affirme ce soir qu'il utilisera la force contre le Hezbollah au Liban
41:46jusqu'au retour chez eux à des habitants du nord d'Israël.
41:49Quant à l'armée israélienne, elle indique ce soir
41:52avoir intercepté un drone lancé depuis l'est du pays
41:56en direction d'Eilat, la ville portuaire du sud d'Israël
42:01et qu'un second est tombé dans l'enceinte du port d'Eilat.
42:04Une information judiciaire ouverte notamment pour meurtre et viol
42:07après la mort de Philippine, cette adolescente de 19 ans
42:10dont le corps avait été retrouvé enterré samedi dernier
42:13dans le bois de Boulogne, annonce du parquet de Paris ce soir.
42:16Le meurtrier présumé de la jeune femme a été arrêté hier à Genève.
42:19Les obsèques de Philippine auront lieu après-demain vendredi à Versailles.
42:26France Info
42:3020h21, Les Informés
42:33Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot
42:36Retour sur le plateau des Informés avec Marion Mourgue du Parisien
42:39aujourd'hui en France, Elisabeth Pinault de l'agence Reuters
42:42et Maëlle Thierry du Nouvel Obs. On était en train de parler
42:45de ses premiers pas difficiles
42:50Vous avez l'impression que Marine Le Pen est la grande gagnante
42:54Pour l'instant, oui
42:57et ils s'en orgueillissent
43:00ils sont les arbitres, pas un texte ne pourra être voté
43:03pas une motion ne pourra être votée sans eux, mais il faut tempérer
43:06la semaine prochaine, Marine Le Pen sera face à la justice
43:09dans l'affaire des collaborateurs parlementaires
43:12ensuite, le Rassemblement National
43:15il a quand même subi un échec électoral
43:18il doit complètement revoir son programme
43:22son organisation
43:25il le sait
43:28il n'a que 142 députés
43:31avec ses alliés
43:34ça ne fait pas 577 députés
43:37il peut y avoir d'autres coalitions, il peut y avoir des difficultés
43:40mais c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a incontestablement
43:43un discours plutôt triomphant de la part du Rassemblement National
43:46qui se considère comme un arbitre qu'il est
43:49les voix du Rassemblement National plus la voix de la gauche
43:52ça fait tomber un gouvernement, mais chaque chose en son temps
43:55et le temps peut peut-être jouer contre eux
43:58Marine Le Pen qui appelle au respect de ses électeurs
44:01elle peut ainsi tout obtenir, tout exiger ?
44:04En tout cas, elle est très claire
44:07si je ne suis pas respectée, si mes électeurs ne sont pas respectés
44:10et si la politique menée va contre l'intérêt supérieur
44:13des Français, ce qu'elle disait dans une interview au Parisien
44:16il y a quelques jours, elle sanctionnera
44:19donc oui, elle a les clés en main, elle l'a bien compris
44:22elle en joue, en même temps
44:25elle représente 11 millions de Français
44:28et c'est aussi ça qu'elle fait valoir et pour être entendue
44:31Il y a un peu de mauvaise foi d'ailleurs
44:34parce que cet argument de respect des électeurs
44:37il veut un peu dire tout et son contraire
44:40c'est une notion extrêmement floue dans laquelle Marine Le Pen met tout ce qui la dérange
44:43et elle en profite pour menacer de censurer tout ce qui ne cocherait pas cette case
44:46d'ailleurs tout à l'heure j'ai posé la question à Laurent Jacobelli
44:49je lui ai dit mais vous, vous respectez les électeurs d'Emmanuel Macron
44:52vous respectez les électeurs du Nouveau Front Populaire
44:55il était un peu embarrassé parce que ses électeurs, ils n'ont pas choisi
44:58un gouvernement à l'air sous la tutelle de Marine Le Pen
45:01donc Marine Le Pen profite de cette situation parce que le gouvernement
45:04est faible et qu'elle sait qu'elle peut en profiter
45:07c'est de la politique, c'est du cynisme et d'un côté
45:10le gouvernement national aurait tort de ne pas en profiter
45:13maintenant la question c'est jusqu'où ça va aller
45:16jusqu'où elle va faire chanter le gouvernement
45:19qu'est-ce qu'elle va chercher à obtenir ? Est-ce qu'elle va négocier la non-censure ?
45:22Est-ce qu'elle va négocier un texte de loi en particulier ?
45:25Peut-être que c'est que le début là
45:28et c'est aussi ce qui inquiète certains dans l'ex-majorité présidentielle
45:31Juste ajouter que brandir la menace de la motion de censure
45:34bon ça va une fois mais est-ce qu'elle va pouvoir
45:37systématiquement jouer à ce jeu-là ?
45:40Je pense que ça peut fatiguer aussi une partie de ses électeurs
45:43cette séquence-là les a quand même un peu fatigués
45:46je ne suis pas sûr qu'ils aient envie d'une valse des gouvernements dans les mois qui viennent
45:49et y compris ses électeurs à elle donc je pense que c'est une menace
45:52qu'elle peut agiter effectivement sur quelques
45:55moments politiques forts mais en permanence ça me paraît un peu compliqué
45:58Et il y a évidemment la question de savoir des rapports de force
46:01au sein de ce nouvel Parlement et à vouloir trop ménager l'ERN
46:04est-ce que Michel Barnier ne prend pas le risque de perdre une partie de sa majorité
46:07notamment l'aile gauche de sa majorité Agathe ?
46:10On peut se poser la question
46:13l'aile gauche de la Macronique est de plus en plus mal à l'aise
46:16a fortiori quand un de ses représentants est au gouvernement
46:19écoutez Agnès Pagny-Runacher
46:22la ministre de la transition énergétique
46:25elle revient sur les dilemmes que ça a été de répondre
46:28quand on lui a proposé d'intégrer l'équipe
46:31quand on vous propose lorsque vous êtes une personnalité
46:34ancrée à gauche comme moi, un portefeuille qui est un combat de gauche
46:37vous êtes effectivement dans un dilemme qui est de dire
46:40soit à nouveau je fais comme les autres et je ne le prends pas
46:43et finalement cette cause qui est une absolue priorité
46:46n'est pas portée par une personnalité de gauche
46:49soit je m'y colle, ça va être compliqué
46:52ça va être difficile, on aura des frottements
46:55mais au moins je pourrai porter cette cause
46:58Agnès Pagny-Runacher sur TF1 ce matin
47:01il y a un malaise réel au sein de la Macronie ?
47:04Oui, en tout cas dans l'aile gauche et plus largement
47:07de nombreuses voix se sont élevées
47:10Gabrielle Attal, Yael Brown-Pivet, Agnès Pagny-Runacher
47:13et plein de députés, j'en ai vu hier
47:16qui s'inquiètent sur divers sujets
47:19ça peut être la défense des personnes LGBT
47:22ça peut être le budget
47:25Jean-René Cazeneuve hier disait
47:28pas de hausse d'impôt, pour nous c'est pas possible de revenir en arrière
47:31et puis bien sûr le discours de Bruno Retailleau
47:34qui a beaucoup choqué, y compris au sein
47:37du camp présidentiel et pas que l'aile gauche
47:40par exemple la réforme
47:43de l'aide médicale d'Etat demandée par Bruno Retailleau
47:46énormément des députés
47:49d'élus du camp présidentiel sont contre
47:52ça ce n'est pas une posture
47:55c'est pas du théâtre, c'est sincère
47:58visiblement, ce que j'ai constaté hier c'était sincère
48:01ils étaient vraiment secoués et en même temps personne n'osait non plus
48:04frontalement dire on va jamais y arriver, ça suffit
48:07ils disaient c'est le début, on va voir, on va en parler
48:10on n'est pas encore dans un affrontement
48:13dans une opposition, mais en tout cas
48:16il y avait une réelle inquiétude de voir ce gouvernement
48:19cette composition, cette droitisation
48:22ce gouvernement très à droite
48:25jusqu'à présent on avait le en même temps
48:28parfois ça flottait, parfois il y avait des couacs
48:31mais il y avait presque une vision commune, y compris pour les ministres
48:34qui venaient de la droite et pour les parlementaires qui venaient de la droite
48:37ils étaient embarqués dans un projet qui était défendu et porté par Emmanuel Macron
48:40là on sent bien que chacun reprend son ADN
48:43et sa famille politique d'avant
48:46il y a ceux qui revendiquent d'être de droite et il y a ceux qui revendiquent d'être de gauche
48:49et on sent bien qu'ils avancent en parallèle sans plus du tout se parler
48:52alors peut-être que c'est juste le début
48:55et que ce séminaire de travail du gouvernement qui arrive vendredi
48:58ce ministère qui est censé coordonner
49:01leur action, leur parole, tout ça va peut-être mettre un peu de lion
49:04mais on revient vraiment à des ADN politiques
49:07et quand c'est chacun son identité
49:10c'est difficile de mélanger ça
49:13et ça fait depuis longtemps d'ailleurs qu'on a l'impression
49:16que ces deux camps, l'aile droite et l'aile gauche avancent sans se parler
49:19toutes les semaines qui ont précédé la composition du gouvernement
49:22je me souviens que sur les plateaux de télévision
49:25il y avait l'aile droite d'un côté qui faisait des pieds et des mains
49:28pour intégrer ce gouvernement
49:31ou les ex-ministres qui voulaient rester
49:34et l'aile gauche qui mettait des limites et qui disait
49:37on a perdu les élections, ce serait indécent de participer, c'est pas notre place
49:41Agnès Pannier-Runacher
49:44effectivement faisait partie de l'aile gauche qui disait
49:47on a perdu les élections, il faut qu'on en tire les leçons
49:50et finalement elle se retrouve au gouvernement
49:53peut-être que l'exemple d'Agnès Pannier-Runacher
49:56illustre le fait que ça fait des mois voire des années
49:59que l'aile gauche se rebiffe et qu'elle avale des couleurs
50:02il y a la loi retraite, la loi immigration
50:05aujourd'hui le gouvernement Varlier, n'en parlons pas
50:08il ne se passe rien, ça fait un moment qu'on dit un groupe pourrait être
50:11constitué, un groupe autonome, il y a eu des départs isolés
50:14Sacha Houguet, Sophie Herondé
50:17récemment, il y a des personnes qui
50:20s'activent en coulisses mais pour l'instant il n'y a pas
50:23d'initiative très forte et très claire, il n'y a pas de scission
50:26Pas de frondeur ?
50:27Il y a eu celle-là Dupont, comme à son habitude
50:30a fait un tweet un petit peu
50:33vigilant hier ou avant-hier
50:36face au gouvernement Varlier, on verra ce qu'il se passe
50:39s'il y a eu un vote de censure mardi demandé par la gauche
50:42qui vote à quoi ?
50:45Ce n'est pas une fronde ce que fait Agnès Pannier-Runacher, loin de là
50:48mais quand même expliquer qu'elle sera plus solidaire d'une certaine façon
50:51de son groupe parlementaire que du gouvernement
50:54ça aussi c'est quand même assez inédit de dire que la solidarité gouvernementale
50:57ce n'est pas forcément ce qui va passer d'abord
51:00C'est un point qui est quand même assez fort, il faut relever ça
51:03être plus solidaire de son groupe politique que de son propre gouvernement
51:06ça interroge franchement
51:09Surtout que c'est posé dès le départ, c'est vraiment posé comme une règle
51:12C'est pas au moins...
51:15En même temps elle peut démissionner aussi, il me semble que Agnès Pannier-Runacher
51:18a quand même milité pour entrer au gouvernement
51:21elle était très présente juste avant la composition
51:24donc il y a aussi un peu de politique dans tout ça
51:27De toute façon tout est inédit dans cette séquence
51:30Il faut inventer
51:33Emmanuel Macron voulait une coalition, est-ce que c'est une coalition on n'en sait rien
51:36c'est une coexistence, enfin peu importe le mot, il faut tout inventer
51:39On va voir vraiment au jour le jour comment ça peut fonctionner
51:42Ça pose la question aussi de l'autorité de Michel Barnier
51:45et de la durée de son gouvernement
51:48On connait ses talents de négociateur
51:51Si une ministre ose aller sur un plateau télé pour dire
51:54moi je préfère mon groupe à la solidarité gouvernementale
51:57Il va falloir qu'il s'impose
52:00D'ailleurs on a vu que toutes les consignes qu'il a données
52:03Marion l'a rappelé tout à l'heure, modestie ça n'a pas été franchement
52:06très suivi, discrétion
52:09actions plutôt que verbes
52:12On voit que pour l'instant Michel Barnier demande
52:15mais c'est pas vraiment...
52:18Il a quand même recadré son ministre Higuer
52:21Ça a donné l'impression d'une grande fébrilité
52:25Je pense que ça peut avoir l'effet inverse de se rechercher
52:28et les troupes se rebellent encore plus aujourd'hui
52:31Est-ce qu'il y a des dossiers sur lesquels l'ancien camp présidentiel
52:34peut se retrouver si c'est pas les hausses d'impôts ?
52:37Ce sera sûrement sur les valeurs
52:40et c'est là-dessus qu'ils s'opposeront à Michel Barnier
52:43et donc sûrement à Bruno Retailleau
52:46Là on sent bien que dans la majorité il y a l'idée que le budget
52:49il faut réussir à le voter et à le passer parce que sinon
52:52on serait dans une crise politique qui serait encore plus forte
52:55Donc ça va tenir dans le camp de l'ex-majorité présidentielle
52:58encore quelques mois peut-être
53:01Mais au moment où on abordera les valeurs
53:04et la vision de la France
53:07Ça peut être la fin de vie, ça peut être une politique
53:10sur la sécurité et l'immigration
53:13Là ça peut péter
53:16D'autres idées de dossiers de valeur ?
53:19On s'attaque là à un sujet majeur
53:22pour la Macronie
53:25L'économie, pas de hausses d'impôts
53:28C'était vraiment des marqueurs de la Macronie
53:31de promouvoir l'investissement, le travail
53:34Si Michel Barnier et son équipe
53:37touchent à ces fondamentaux
53:40de la politique économique d'Emmanuel Macron
53:43ça risque de grincer
53:46Merci à l'agence de presse britannique Reuters
53:49Merci aux informés
53:52Demain à la Une du Parisien
53:55On revient sur ce tragique drame de Philippines
53:58Marie-Hélène Thiry à la Une de l'Obs
54:01On revient sur l'onde de choc provoquée par le procès des viols de Mazan
54:04Merci chers informés
54:07Agathe on se retrouve demain à 20h
54:10pour de nouveaux informés
54:13Ce sera avec Salia Brachlia et Renaud Delis