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00:00Et ravie de vous retrouver pour Les Informer, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur
00:12France Info Radio et sur le canal 27 de la TNT, France Info Télé, avec évidemment
00:16Renaud Delis.
00:17Bonjour Renaud.
00:18Bonjour Salia.
00:19Et autour de la table, ce matin, nos informés, Alex Bouillaguet, éditorialiste politique
00:22à France Info Télé.
00:23Bonjour Alex.
00:24Bonjour Salia.
00:25On vous retrouve aussi pour l'interview politique chaque matin à 7h45 précisément
00:28sur le canal 27.
00:29Bonjour Adrien Beck.
00:30Bonjour Salia.
00:31Chef adjoint du service politique de France Info.
00:34Accessoirement, bonjour Renaud.
00:35D'accord.
00:36Bonjour Alex.
00:37Bonjour à tous.
00:38Renaud Delis, ça y est, le Rassemblement National a dévoilé son programme et parmi
00:40les mesures annoncées, certaines posent question sur leur légalité, leur constitutionnalité.
00:45Eh oui, avec un retour au fondamental, en quelque sorte, pour le parti de l'extrême
00:48droite qui a donc présenté par la voix de Jordane Bardella hier les grandes lignes de
00:52son programme et notamment sur les questions de nationalité avec un certain nombre de
00:57mesures qui ressuscitent, le programme qui a toujours été celui du Front National
01:01puis du Rassemblement National en la matière et notamment la suppression du droit du sol
01:08promise hier par Jordane Bardella.
01:10J'entends d'abord supprimer le droit du sol.
01:13L'acquisition automatique de la nationalité française ne se justifie plus dans un monde
01:19à 8 milliards d'individus alors que se multiplient sur notre sol les preuves quotidiennes de
01:24nos incapacités à intégrer et à assimiler.
01:27Alors, le Rassemblement National veut donc remplacer le droit du sol par le droit du
01:31centre, très clairement, c'est-à-dire qu'un enfant né sur le sol français ne deviendrait
01:35plus français, non pas automatiquement, comme le dit Jordane Bardella d'ailleurs,
01:39mais à sa majorité, il peut d'ailleurs refuser éventuellement cette nationalité
01:44française, donc un enfant né sur le sol français de parents étrangers, il faudra
01:48donc désormais avoir des parents français pour devenir français, d'autre part, Jordane
01:53Bardella a aussi pointé une menace à ses yeux, celle des binationaux susceptibles
01:57d'occuper, dit-il, des postes stratégiques, en étant extrêmement flou d'ailleurs sur
02:01les postes en question, mais il a annoncé que les postes les plus stratégiques de l'État,
02:05je le cite, seront désormais réservés aux citoyens français et aux nationaux français.
02:09Alors, pourquoi ces deux mesures emblématiques, notamment dans ce programme ? Est-ce qu'il
02:14s'agit d'une rupture avec notre modèle républicain ? Est-ce que c'est aussi une
02:18façon, pour ce qui est notamment de l'enterrement du droit du sol et son remplacement par le
02:21droit du sang, d'un enterrement, en quelque sorte, du modèle d'intégration à la
02:25française ? Et puis, vous le disiez, est-ce que d'un point de vue légal et constitutionnel,
02:29c'est possible ?
02:30– Alice Bouillaguet.
02:31– C'est vrai que ce sont des marqueurs du Rassemblement national, ces deux thématiques.
02:37On sait qu'il y a un talon d'Achille supposé dans le domaine de l'économie
02:42de Marine Le Pen, donc on voit que sur l'économie, elle lisse un maximum, elle dit elle-même
02:46qu'elle est un slogan ou une pancarte contre l'immigration, donc il fallait quand même
02:51un moment qui donne quelques signaux dans ce sens.
02:56Sur le droit du sol, c'est vrai que c'est un acquis et un fondement même depuis 1515,
03:02donc il y a eu des évolutions sur ce droit du sol, mais actuellement, ce n'est pas non
03:07plus automatique, contrairement à ce que dit Jordan Bardella, il faut qu'une personne
03:13née en France de parents étrangers réside au moins 5 ans à partir de ses 11 ans et
03:17qu'à 18 ans, il demande effectivement la nationalité française, donc ce n'est pas
03:20tout à fait précis.
03:21Et c'est vrai aussi, on parlait de la constitutionnalité, que ce droit du sol peut relever de la loi
03:29organique simple, sauf que ça fait aussi partie des principes fondamentaux et de la
03:35fameuse égalité des citoyens, ça c'est dans notre constitution, donc ça veut dire
03:40que modifier ou supprimer ce droit du sol, on peut le voir comme une certaine manière
03:46de rompre ce principe d'égalité, donc ce n'est pas aussi simple de modifier cela.
03:53Il va devoir demander à Emmanuel Macron un peu d'aide s'il veut aller au bout de son
03:56idée.
03:57Adrien Bec, vous nous direz dans un instant ce que vous en pensez, puisqu'il est 9h10
04:00et Benjamin Recouvreur nous attend pour le Fil info.
04:02Emmanuel Macron lâche ses coups, à 5 jours du premier tour des élections législatives,
04:09l'adhésion assure que les programmes, je cite, des deux extrêmes mènent à la guerre
04:13civile.
04:14Le leader insoumis, Jean-Luc Mélenchon, l'accuse d'être toujours là pour mettre le feu.
04:18Une nouvelle nuit de violence en Nouvelle-Calédonie avec des barrages et des incendies au nord
04:22de Nouméa.
04:23Deux nouveaux militants indépendantistes, suspectés d'avoir orchestré les émeutes
04:27contre la réforme électorale, ont à leur tour été placés en détention provisoire
04:31ce matin.
04:32La Russie a cherché à entraver le processus, mais les négociations d'adhésion à l'Union
04:36Européenne commencent officiellement aujourd'hui, avec l'Ukraine et la Moldavie.
04:40Les étapes sont encore nombreuses, la première consistera à vérifier si la législation
04:45des deux pays est compatible à celle de l'Union Européenne.
04:48Enfin, c'est un film plus qu'attendu par les fans, c'est aujourd'hui que sort le
04:52documentaire Je suis Céline Dion, dans lequel la chanteuse québécoise raconte sa maladie
04:57qui l'empêche de monter sur scène depuis 3 ans.
04:59Il est à voir sur la plateforme Prime Vidéo.
05:02Et les informés continuent avec Renaud Delis, avec Alix Bouyagué, aussi éditorialiste
05:18politique à France Info Télé, et Adrien Beck, chef adjoint du service politique de
05:22France Info.
05:23Jordan Bardella veut donc revenir sur le droit du sol en France, Adrien, est-ce que c'est
05:28possible ?
05:29En théorie oui, comme Alix vient de le dire, cela produirait, et là encore, pardon Alix
05:35de répéter, mais une rupture dans la tradition du XVIe siècle jusqu'au XIXe siècle où
05:43ça a vraiment été ancré dans la loi, bon, ceci étant, il existe une possibilité, même
05:48s'il existe aussi une possibilité de censure par le conseil constitutionnel.
05:51Après, on peut s'interroger sur l'aspect concret, l'efficacité, puisque c'est quand
05:56même ce que promet le Rassemblement national.
05:57Bon, toujours est-il que l'exemple récent qu'on a, c'est Mayotte, où il était question,
06:02Gérald Darmanin voulait supprimer le droit du sol.
06:05Beaucoup d'experts s'accordaient à dire qu'en fait, l'efficacité n'était pas garantie,
06:08d'autant que, et le Rassemblement national est le premier à le dire, a pointé le problème
06:13de l'immigration irrégulière.
06:15Ce n'est pas forcément des gens qui viennent demander la nationalité, c'est des gens
06:18qui sont là, et voilà, enfin bon, c'est ce qui est souvent pointé, et par ailleurs.
06:24Donc, on peut s'interroger sur le côté symbolique, parfois même peut-être cosmétique,
06:31et cette rupture, par ailleurs, que ça impliquerait, et ça me fait penser à une deuxième
06:35mesure qui est l'interdiction de certains postes binationaux, certains postes stratégiques.
06:41Si on a bien compris, ça concernerait quelques dizaines de personnes.
06:45On peut imaginer qu'aujourd'hui, ces personnes-là qui occupent ces postes stratégiques,
06:49qu'elles soient binationales ou pas, on contrôle déjà leur passé, leur lien d'intérêt, etc.
06:56Et surtout, si ces personnes, par ailleurs, sont fonctionnaires, ce sont des personnes françaises.
07:00– Et donc, Renaud, les deux propositions de Jordan Bardella, finalement ?
07:04– Elles ne sont absolument pas surprenantes, parce que ce ne sont pas des signaux tactiques.
07:09On est au cœur même du projet, de la doctrine de l'extrême droite depuis Charles Maurras.
07:14Et le Front national, puis le Rassemblement national ont toujours défendu ces positions-là.
07:19Donc, ce n'est pas surprenant au regard de leur vision du monde.
07:22Au passage, on constate, enfin, tout le monde le sait,
07:24que le Front national, enfin le cœur du Rassemblement national,
07:26est bien un parti de l'extrême droite, alors qu'on défend cette conception de la nation.
07:30Ce qui est vrai, c'est que le droit du sol a été plus spécifiquement consacré
07:33par le code civil en 1802 que depuis, c'est une vraie tradition républicaine.
07:37Ça a deux aspects, c'est une vraie rupture, de ce point de vue-là,
07:39pour ce qui est des principes, de remplacer le droit du sol par le droit du sang,
07:42il faut bien le préciser, parce que le Rassemblement national ne précise jamais
07:44pourquoi il le remplace, comme si cette formule de droit du sang lui faisait…
07:48Vous ne voulez pas faire peur aux électeurs ?
07:50– Ça fait peur, ça fait peur le droit du sang.
07:51– Bien sûr, mais c'est toujours les éléments de langage du RN,
07:52ou parfois les éléments de silence, si j'ose dire, qu'il faut essayer de décrypter.
07:55Donc, remplacer le droit du sol par le droit du sang,
07:57c'est effectivement une rupture au regard de notre histoire républicaine d'une part.
08:00Ça produirait, comme disait très bien Adrien Beck à l'instant,
08:02des effets mécaniques catastrophiques très rapidement.
08:06Il faut rappeler que la droite l'avait envisagé en 1986,
08:08dans la réforme du Code de la nationalité.
08:10Et lorsque Jacques Chirac est arrivé au pouvoir à Matignon,
08:13précisément en cohabitation, il y a tout de suite renoncé pour plusieurs raisons.
08:15D'abord, ça a créé des complications administratives terribles,
08:19parce que c'était beaucoup plus compliqué pour un enfant né en France,
08:24de parents étrangers, de pouvoir démontrer ou pas
08:28que ses parents étaient étrangers ou français, etc.
08:30D'un point de vue administratif, c'était un imbroglio terrible.
08:31D'autre part, cette mesure va avoir, si jamais elle entre en vigueur,
08:34une conséquence immédiate, c'est qu'elle va de fait pérenniser la présence
08:39d'une population étrangère de plus en plus importante en France,
08:42parce que ces enfants étrangers nés de parents étrangers en France,
08:45ils vont rester en France.
08:46Donc c'est totalement contradictoire, y compris avec la logique d'ailleurs,
08:50qui pourrait être celle du RN, si tant est qu'il y en a une.
08:52Mais ça casse le modèle d'intégration, parce que des enfants nés en France
08:58qui accèdent à la nationalité française, non pas de façon automatique,
09:01comme le disait très bien Alex Boulayguet, mais qui finissent par y accéder,
09:04c'est évidemment un élément de l'intégration à la française.
09:07Et là, ça veut dire qu'à terme, dans 10, 15, 20 ans,
09:10si cette mesure entre en vigueur, il y aurait de plus en plus
09:12des centaines de milliers ou des millions d'étrangers.
09:14Donc ça contribue à creuser un peu plus le fossé
09:18entre deux catégories de citoyens.
09:19Mais ça, c'est la logique même de l'extrême droite.
09:22Depuis Charles Maurras, c'est cette conception qu'il y a des Français
09:26qui seraient, entre guillemets, des vrais Français ou des Français de souche,
09:29et puis des Français de papier.
09:31Le FN et le RN ont toujours utilisé cette expression de Français de papier.
09:35Et ça renvoie aussi, évidemment, à la dénonciation d'une hypothétique menace,
09:39celle des binationaux, c'est-à-dire le refus de la double allégeance,
09:43ce qu'on dit à l'extrême droite.
09:44Il faut rappeler que jusqu'en 2022, Marine Le Pen, en 2022,
09:47préconisait encore l'interdiction de la binationalité.
09:51Mais en l'occurrence, pour ces fameux postes stratégiques
09:53dont on ne sait pas bien ce qu'ils sont, ça concerne peut-être une poignée de gens,
09:57si tant est qu'ils existent vraiment, d'ailleurs,
09:59et des gens qui sont d'ailleurs déjà soumis à des enquêtes, à des habilitations,
10:02évidemment, lorsqu'ils veulent accéder à ces postes stratégiques.
10:05Alix ?
10:05Un petit peu loin, Alix.
10:06Non, non, mais je me permets de compléter, cher Renaud,
10:10qu'effectivement, c'était dans le programme du Front national
10:13de Jean-Marie Le Pen, la suppression de la double nationalité.
10:17De Marine Le Pen ?
10:18Marine Le Pen, jusqu'en 2022, effectivement.
10:20Là, elle a lâché un petit peu de l'Est
10:23avec ces métiers qui seraient interdits aux binationaux.
10:28Et effectivement, ça crée de la discrimination.
10:30Effectivement, ça crée deux catégories de Français.
10:34Et les binationaux, en fait, ils sont français.
10:39C'est ça qui est étrange dans leur raisonnement.
10:42Donc, ça veut dire qu'ils ont les mêmes droits et ils ont les mêmes devoirs.
10:45Ce sont des Français.
10:46Et par exemple, je pense...
10:48Par exemple, le Maroc est un pays qui est extrêmement attaché aux droits du sang.
10:52Donc, quand on est franco-marocain, on ne peut pas dire
10:55« moi, je garde que la nationalité française, je me déleste de ça ».
10:59Ce n'est pas possible.
11:01Donc, ça veut dire qu'autant sur le droit du sol,
11:06constitutionnellement parlant, il y a peut-être un trou de souris,
11:10autant sur cette binationalité et cette préférence, on va dire,
11:15française pour certains métiers.
11:17Là, franchement, il n'y a pas d'autre méthode que de faire
11:20une révision constitutionnelle, d'avoir effectivement le Parlement.
11:25Et donc, en tout cas, dans les trois ans qui viennent,
11:27ce ne sera sans doute pas, ce sera même impossible à faire.
11:30Voilà, en tout cas, qui effectivement laisse penser que cette mesure
11:34sur les binationaux pourrait être tout à fait contraire à la Constitution.
11:38Je dis bien « pourrait » et « soyons prudents » parce qu'effectivement,
11:40comme le disait Alix, la binationalité en tant que telle n'existe pas.
11:45On est face à des personnes qui ont deux nationalités,
11:48dont la nationalité française et donc qui sont citoyens français à part entière.
11:51En revanche, là où on peut s'interroger, là aussi où on peut s'interroger,
11:55c'est sur le choix du RN de mettre en avant ces mesures.
11:58Outre, comme le disait Renaud, que ce sont des mesures dans l'ADN
12:01du FN devenu RN.
12:05En fait, ça donne un petit peu l'impression qu'il s'agit
12:08aussi de montrer une forme d'action future,
12:14peut-être, sur ces sujets-là, parce que la réalité,
12:17c'est que d'un point de vue très opérationnel,
12:19le RN qui promettait que l'immigration allait s'arrêter,
12:23que tout irait mieux pour les Français qui jugent qu'il y a trop d'immigration
12:28en France, eh bien, ça va peut-être être un petit peu plus compliqué que cela.
12:31Si on prend l'exemple, par exemple, des OQTF,
12:32des obligations de quitter le territoire français,
12:34le RN veut les exécuter.
12:37Gérald Darmanin n'y arrive pas, enfin, ou il n'y arrive peu.
12:40S'il n'y arrive peu, c'est sans doute pas que de la mauvaise volonté.
12:42C'est parce que c'est aussi compliqué.
12:44Il faut négocier avec les pays qui peuvent accueillir leurs ressortissants.
12:48Ça crée des tensions diplomatiques et ce n'est pas si simple.
12:51En fait, la réalité, c'est que de dire Gérald Darmanin ou d'autres,
12:54d'ailleurs, ne font pas le travail parce qu'ils n'arrivent pas à faire les OQTF,
12:57à appliquer les OQTF, sans doute que le RN,
12:59s'il devait arriver au pouvoir, serait confronté à la même difficulté.
13:03Oui, il vit 100%.
13:04Oui, parce que c'est toujours la même faille dans la vision du monde
13:08du rationnement national, c'est que le programme,
13:11la vision du monde du RN fait comme si la France était seule au monde.
13:16Effectivement, c'est-à-dire qu'il y a une illusion.
13:17Il y a une illusion.
13:18C'est-à-dire que, comme le disait très bien Adrien Beck,
13:20si vous voulez appliquer davantage les OQTF,
13:22les obligations de quitter les territoires français,
13:24il faut négocier effectivement avec un certain nombre de pays étrangers
13:26qui, parfois, refusent effectivement de délivrer les fameux
13:29laissés-passer consulaires.
13:30Voilà, la France ne peut pas décider seule.
13:32Il faut forcément avoir des partenaires.
13:34C'est un peu l'ensemble du projet du RN,
13:36y compris évidemment sur un certain nombre de mesures
13:38destinées à sortir de l'Europe, sans le dire bien sûr, sans l'assumer,
13:41mais en fait à faire l'Europe selon les règles du rationnement national,
13:44participent de la même logique.
13:46Mais pour ce qui est de la nationalité, encore une fois,
13:47on touche vraiment au cœur du projet de l'extrême droite
13:50depuis un siècle et demi.
13:54Il faut comprendre que l'extrême droite a la vision,
13:56elle a toujours défendu la vision d'une nation
13:58comme étant un corps organique en quelque sorte.
14:02Un corps organique dont des corps étrangers seraient susceptibles
14:05de modifier la nature ou de menacer la pureté en quelque sorte.
14:10Et là, on y touche quand on pointe du doigt,
14:12même de façon symbolique, des binationaux
14:15qui pourraient occuper des postes stratégiques et qu'au passage,
14:19alors Jordan Barnet la pousse la provocation jusqu'à dire,
14:21imaginez par exemple un binational en Corus
14:23qui servira les intérêts de Vladimir Poutine.
14:25On se demande bien où ils sont d'ailleurs potentiellement
14:27ceux qui pourraient servir les intérêts de Vladimir Poutine.
14:30On l'a vu il y a quelques semaines et on le sait,
14:31le Kremlin regarde de près ce qui se passe en France
14:33et notamment l'éventuelle accession au pouvoir du Rassemblement national
14:37qui n'est pas pour lui déplaire.
14:38Donc là, on touche vraiment à la vision idéologique
14:42qui est foncièrement anti-républicaine
14:44et qui est celle que prône l'extrême droite
14:45depuis la nuit des temps, si j'ose dire.
14:48– On s'arrête une petite minute,
14:49le temps du fil info de Benjamin Recouvreur et on revient après.
14:53– Julian Assange est libre, le fondateur de Wikileaks
14:56a conclu un accord de plaidé coupable avec la justice américaine.
14:59Elle lui réclamait son extradition
15:01et l'accuse d'avoir dévoilé des documents confidentiels.
15:04Il était incarcéré à Londres depuis 2019.
15:07Plus de 100 journalistes tués à Gaza depuis le début de la guerre,
15:10c'est le bilan dressé par une enquête du consortium Forbidden Stories
15:14d'en fait partie Radio France.
15:16Elle pointe des doutes sur le respect par l'armée israélienne
15:19du droit humanitaire international.
15:218 bâtiments de presse ont aussi été détruits ou endommagés
15:24depuis le début de la guerre.
15:25À quelques jours du scrutin en métropole,
15:27les Français de l'étranger commencent à voter aujourd'hui
15:29pour les élections législatives.
15:31Cela concerne 11 circonscriptions, le vote qui est électronique
15:35débute à midi et sera clos jeudi à la même heure.
15:38Enfin, 240 000 véhicules Citroën avaient été rappelés
15:41pour des airbags défectués en France.
15:44Le constructeur Stellantis annonce qu'il va doubler ses capacités
15:47de réparation et lancer un programme de réparation à domicile.
15:51Seuls 10% des véhicules ont été réparés à ce stade.
15:54France Info.
15:59Les informés.
16:01Renaud Dely.
16:02Saliha Brakia.
16:05Et les informés continuent avec Adrien Beck,
16:07chef adjoint du service politique de France Info,
16:09avec Alix Bouillaguet, éditeur et réaliste politique
16:10à France Info Télé.
16:12Et Renaud Dely, à gauche, c'est Jean-Luc Mélenchon
16:15qui attire l'attention.
16:16Et qui fait l'union.
16:17Il fait l'union, Jean-Luc Mélenchon, mais contre lui,
16:19en quelque sorte.
16:20Qui, à Matignon, au cas où la gauche gagnerait
16:23les élections législatives, eh bien avant même de l'emporter,
16:26ce qui est loin d'être le cas à l'heure qu'il est,
16:27eh bien la gauche se déchire donc sur ce sujet.
16:29Mais l'ensemble des dirigeants de gauche,
16:31Marine Tendelier, Olivier Faure, Fabien Roussel,
16:34mais aussi l'ancien président de la République, François Hollande,
16:36tous se mettent d'accord pour dire, pas Jean-Luc Mélenchon.
16:38Il est trop clivant.
16:39C'est le moins rassembleur d'entre nous, en quelque sorte.
16:42Voici ce qu'en disait, hier soir, sur le plateau de France 2,
16:46l'intéressé Jean-Luc Mélenchon.
16:48Je crois qu'il y a un malentendu absolu depuis le début.
16:51Et beaucoup de jalousie.
16:53Et beaucoup d'ambition, c'est bien normal.
16:55Mais je vais vous le redire, et je demande que tout le monde m'entende.
16:58Je ne suis candidat à rien.
17:01Est-ce que c'est clair ?
17:02Et il y a, parmi les Insoumis,
17:04des personnes qui sont capables d'être Premier ministre,
17:06qui ont été préparées pour ça, notamment par moi.
17:11Préparées par lui, donc des mélenchonistes en quelque sorte,
17:13pur jus, si j'ose dire, parmi lesquels il a cité,
17:15notamment ces derniers jours, Mathilde Panot,
17:17ou encore Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise,
17:19qui représentera d'ailleurs le nouveau Front Populaire ce soir,
17:22lors du débat qui doit l'opposer à Gabriel Attal et Jordane Bardella.
17:25Alors, pourquoi est-ce que Jean-Luc Mélenchon est devenu aussi gênant à gauche ?
17:29Est-ce qu'effectivement, il se retire de la scène,
17:32alors qu'il y a deux jours, il disait encore qu'il voulait gouverner le pays ?
17:36Bref, il y croit.
17:38Alors, Jean-Luc Mélenchon, il ne fait jamais rien au hasard.
17:41Il fait peu de fautes de cartes, peu d'erreurs.
17:43Tout ce qu'il dit, il le pense.
17:45Donc, clairement, sa stratégie, ce n'est absolument pas de gouverner.
17:49Ce n'est pas du tout d'être Premier ministre.
17:51Il agite quelque chose pour exister,
17:53mais surtout pour perturber un petit peu l'ordre établi.
17:57Son objectif, c'est naturellement d'avoir une Assemblée nationale bloquée,
18:01et puis de pousser Emmanuel Macron à la démission.
18:05Il n'y a que ça qui l'intéresse, lui.
18:07Il vise l'Élysée.
18:10Donc, il veut s'imposer en étant une espèce de perturbateur
18:15et être en première ligne.
18:18Il veut affaiblir le nouveau Front Populaire,
18:20que plus une seule tête ne bouge.
18:23D'ailleurs, il a purgé ceux qui bougeaient un peu trop.
18:25Il veut aussi écraser toute concurrence.
18:28Imaginez Raphaël Glucksmann, Premier ministre.
18:31Ça lui donnerait de l'envergure, ça rebattrait les cartes pour 2027.
18:36Ça lui ferait de la concurrence.
18:38Donc, lui, il veut le chaos, clairement.
18:41– Non, mais lui, il dit qu'il a œuvré pour l'Union.
18:43– Oui, lui, il dit, mais ce n'est pas celui qui dit qui fait,
18:46ou qui… je ne sais pas comment on dit quand on est en France.
18:48– En tout cas, en aucun cas, Jean-Luc Mélenchon ne se met en retrait.
18:50Rappelez-vous, c'est vraiment une très bonne illustration,
18:53l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon l'a quitté en 2022.
18:57Il venait dans les tribunes pour, j'allais dire surveiller,
19:00c'est peut-être un petit peu exagéré, mais en tout cas donner la ligne,
19:02et la bonne ligne, et sa ligne à lui.
19:04Et ça, c'est quelque chose…
19:05Enfin, le groupe insoumis à l'Assemblée nationale,
19:07c'est vraiment une très bonne illustration, là encore.
19:11Ce sont des troupes de Jean-Luc Mélenchon pour la plupart.
19:16Et donc, on peut imaginer que Jean-Luc Mélenchon,
19:18même s'il fait mine de ne pas y toucher,
19:20effectivement, il a bien l'intention de jouer quelque chose.
19:22Et je suis assez d'accord avec l'analyse d'Alix,
19:24sur le côté, Jean-Luc Mélenchon, il n'a pas forcément intérêt
19:27à ce qu'un camp peut-être modéré soit…
19:32enfin, dispose d'une majorité.
19:33Je pense qu'effectivement, un blocage peut être dans son intérêt.
19:37Je ne suis pas sûr non plus qu'une majorité RN,
19:39au risque du cynisme, soit totalement à son désavantage,
19:42parce que ça lui permettrait de mettre en fin
19:45ce qu'il prophétise depuis des années,
19:48son opposition directe avec le RN.
19:50Jean-Luc Mélenchon, il l'avait quand même dit,
19:51ça fait déjà plusieurs années,
19:52à la fin, il ne restera que elle et moi.
19:55Et donc, ce serait ce qui arriverait
19:59en cas de majorité du Rassemblement national.
20:01– Renaud ?
20:02– Oui, ce qui est clair, c'est que Jean-Luc Mélenchon
20:03ne vise pas la victoire à ses élections législatives,
20:06et qu'il veut la défaite de la gauche.
20:07Et d'ailleurs, les dirigeants de gauche vous le disent,
20:09off, comme on dit, quand les micros sont coupés,
20:11ils le disent encore plus clairement,
20:12Jean-Luc Mélenchon veut la défaite.
20:13Pourquoi ?
20:14Parce qu'une victoire de la gauche, en quelque sorte,
20:17au sein de laquelle Jean-Luc Mélenchon serait de fait en retrait,
20:20relégué, écarté par l'ensemble des responsables de gauche,
20:23évidemment, ça lui déplaît.
20:24Il ne veut pas être marginalisé dans une victoire collective,
20:26il préfère être le seul vainqueur hypothétique à terme,
20:30soit dans la rue, c'est-à-dire, effectivement,
20:32c'est ses propos réguliers, récurrents depuis plusieurs années.
20:35À la fin, ça se jouera, dit-il, entre les fascistes et nous.
20:38C'est lui qui parle comme ça.
20:39Ce sera un face-à-face entre les fascistes et nous.
20:42Ça peut accoucher de cette fameuse révolution citoyenne,
20:44qu'il appelle de ses voeux, mais en tout cas, dans la rue,
20:46soit par l'intermédiaire d'une présidentielle
20:48et d'une quatrième candidature à l'élection présidentielle
20:51de Jean-Luc Mélenchon, où là, il pourrait, pense-t-il,
20:53imposer de nouveau son leadership au reste de la gauche.
20:55Donc, il n'a pas du tout intérêt à une victoire de la gauche actuelle,
20:58dans cette configuration collective, sans lui ou avec lui en retrait.
21:01Et c'est pour ça que la première menace qu'il a identifiée
21:04dans ce camp à gauche, c'était les éventuels insoumis
21:06ou les insoumis susceptibles de porter une alternative,
21:10ce qui explique la purge dont on était victime,
21:12Alexis Corbière, Daniel Simoner, Angel Garganido et quelques autres.
21:15Le fait aussi que Jean-Luc Mélenchon, maintenant,
21:16a très clairement ouvert les hostilités à l'endroit de François Ruffin.
21:20Il a dit très clairement, voilà, c'est lui, tout en se victimisant.
21:24Mais clairement, le prochain sur la liste, c'est lui.
21:26Et qu'ensuite, il ne veut pas, évidemment, d'un rééquilibrage à gauche.
21:29Il a eu cette expression assez formidable hier soir.
21:30Il a dit, j'ai quand même dû payer Raphaël Glucksmann de 100 circonscriptions,
21:34puisqu'il y a 100 candidats insoumis de moins cette fois-ci qu'en 2022.
21:38J'ai payé Raphaël Glucksmann de 100 circonscriptions,
21:40donc le prix de l'Union à gauche,
21:42qu'en dit-on quand même, c'est une certaine conception de la démocratie
21:44de la part de Jean-Luc Mélenchon.
21:45Donc effectivement, l'extrême droite à Matignon d'un côté
21:49et Jean-Luc Mélenchon misant sur la rue de l'autre,
21:52ce n'est pas tout à fait la guerre civile,
21:54la menace de guerre civile agitée par Emmanuel Macron.
21:56Enfin, ça commence à y ressembler.
21:59– Un dernier mot pour vous ?
22:00– Oui, non, mais c'est vrai que nous,
22:01on réfléchit toujours avec les institutions qu'on a.
22:03Mais Jean-Luc Mélenchon, il a un autre logiciel.
22:06Lui, il a sa 6ème République et pour ça, c'est la rue.
22:09Donc lui, s'il peut pousser la rue à la révolution
22:13pour faire aboutir son projet, eh bien il sera ravi.
22:16– Une cinquième qui fonctionne n'est pas dans son intérêt.
22:18– On attend, on attend les résultats de ces élections législatives.
22:22Je le rappelle, le 30 juin, le 7 juillet, allez voter.
22:25Merci beaucoup à tous les trois.
22:27Alex Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info Télé.
22:29Je le dis, je le redis, l'interview politique à 7h45 sur France Info Télé.
22:35Adrien Becq, merci à vous, chef adjoint du service politique de France Info.
22:38Merci à vous Renaud.
22:39– Merci Sadia.
22:40– Et les informations de retour ce soir avec Bérangère Bonte.
22:42Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org