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00:00 *Générique*
00:03 Et bienvenue dans Les Informés, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info avec Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:08 Bonjour Salia.
00:08 Et nos informés du jour, Isabelle Raymond, chef du service économie de France Info.
00:12 Bonjour.
00:12 Rebonjour Isabelle.
00:13 Gilles Morgetin, éditeur réaliste politique à France Info Télé.
00:16 Bonjour Salia.
00:17 Sur le Canal 27.
00:18 Bonjour Gilles. Renaud Delis, on commence tout de suite par ce tour de vis évidemment de l'assurance chômage à venir.
00:25 Eh oui Salia, les caisses de l'État sont vides d'une part, le chômage repart à la hausse d'autre part.
00:30 Deux raisons donc selon l'exécutif de préconiser une nouvelle réforme de l'assurance chômage pour contribuer à résorber en partie les déficits publics records.
00:39 Et puis pour inciter un peu plus les chômeurs à retourner vers l'emploi, le Premier ministre Gabriel Attal a donc évoqué hier soir au journal de 20h de TF1
00:47 les trois paramètres sur lesquels l'exécutif pourrait jouer pour réformer l'assurance chômage en ne cachant pas sa préférence pour celui de la durée d'indemnisation,
00:58 laquelle, rappelons-le, peut aller aujourd'hui jusqu'à 18 mois.
01:02 Cette durée de 18 mois, le Premier ministre entend la réduire.
01:06 Une des pistes c'est de réduire cette durée d'indemnisation de plusieurs mois.
01:10 Je ne pense pas que ça aille en dessous de 12 mois.
01:13 Ensuite, dans le deuxième paramètre, vous avez le temps qu'il faut avoir travaillé pour pouvoir bénéficier du chômage.
01:20 C'est 6 mois aujourd'hui.
01:21 Aujourd'hui c'est 6 mois sur les deux dernières années.
01:24 Et le troisième levier, c'est celui du niveau d'indemnisation du chômage.
01:28 Combien vous touchez quand vous êtes au chômage et comment est-ce que ça baisse en fonction du temps que vous passez au chômage pour vous inciter à reprendre un emploi.
01:34 Là aussi, c'est une des pistes qui a moins ma préférence que les deux précédentes.
01:39 Cette nouvelle réforme de l'assurance chômage sera soumise à une négociation
01:43 qui va s'ouvrir à l'issue de l'envoi d'une nouvelle lettre de cadrage à la ministre Catherine Vautrin que vous receviez il y a un instant.
01:51 Est-ce que cette réforme peut être efficace, d'une part pour inciter davantage les chômeurs à retrouver un emploi
02:00 et puis d'autre part pour contribuer à résorber les déficits ?
02:05 Ou est-ce que c'est un tour de vis injuste et qui n'aurait pas les effets escomptés par le gouvernement ?
02:12 Isabelle ?
02:13 Alors, il y a deux choses.
02:15 Effectivement, la première chose, c'est qu'il y a cette nouvelle réforme de l'assurance chômage qui est lancée,
02:21 annoncée hier par Gabriel Attal, confirmée aujourd'hui par Catherine Vautrin, qui est chargée de la mettre en œuvre.
02:27 Il faut des partenaires sociaux pour négocier cette nouvelle réforme de l'assurance chômage.
02:32 Ils sont encore en train de négocier sur l'emploi des seniors.
02:35 Donc, ils vont tout juste sortir de cette négociation-là pour en entamer une nouvelle.
02:41 On a reçu également Sophie Binet, tout à l'heure en secrétaire générale de la CGT,
02:46 qui a dit qu'il fallait arrêter de stigmatiser les chômeurs.
02:49 Donc déjà, elle ne voit pas trop l'intérêt de cette nouvelle réforme.
02:52 Elle dit que c'est vraiment taper sur les chômeurs.
02:57 Donc, ça va être déjà compliqué.
02:58 Réduire l'indemnisation, la durée d'indemnisation, c'est en fait créer de la précarité chez les chômeurs
03:03 et même dans le monde du travail plus généralement puisqu'on va créer des mini-jobs.
03:07 Et sachant qu'effectivement, là-dessus, il n'y a pas du tout de consensus.
03:10 Les économistes ne disent pas que réduire la durée d'indemnisation ou réduire les droits des chômeurs,
03:17 durcir l'accès à l'assurance chômage permet de retrouver plus facilement un emploi.
03:23 Donc ça, c'est effectivement ce que dit le gouvernement.
03:25 Il y a énormément d'économistes qui ne sont absolument pas d'accord avec ce constat-là.
03:30 Donc déjà, il va falloir faire avec des partenaires sociaux qui n'ont pas très envie de négocier.
03:36 Sachant que le gouvernement, il dit qu'il veut négocier,
03:40 mais vous avez rappelé les critères sur lesquels il veut jouer.
03:44 La lettre de cadrage, elle va être quand même assez serrée.
03:47 Donc, c'est possible qu'il y ait des partenaires sociaux.
03:51 Il y a la durée d'indemnisation, il y a le montant de l'indemnisation.
03:53 Donc ça, Gabriel Attal a déjà dit qu'elle n'avait pas sa préférence.
03:57 Le montant d'indemnisation ne bougera pas.
04:00 Mais donc, il y a aussi les conditions d'éligibilité qui peuvent bouger.
04:04 Aujourd'hui, il faut avoir travaillé six mois pendant deux ans.
04:06 Gabriel Attal dit que ça pourrait être un an et demi.
04:09 Sophie Binet rappelait tout à l'heure que ça risquait d'avoir une incidence sur les jeunes,
04:14 qui accèdent à l'assurance chômage.
04:17 Ils vont devoir attendre plus longtemps.
04:18 Donc, ça précarise effectivement les demandeurs d'emploi.
04:21 Ce n'est pas sûr que ça incite plus à retrouver un emploi, mais c'est un objectif.
04:27 Il faut que le gouvernement annonce des réformes.
04:29 Il y a eu la réforme des retraites.
04:31 La deuxième réforme qui peut être annoncée dans les prochaines semaines, c'est l'assurance chômage.
04:35 Il n'y a pas 50 réformes possibles, structurelles,
04:39 sachant qu'on a eu quand même des chiffres du déficit en début de semaine qui sont mauvais.
04:43 5-5 l'année dernière, il fallait taper fort.
04:46 Il fallait annoncer une réforme.
04:47 Ce sera celle de l'assurance chômage.
04:49 Mais alors pourquoi réformer l'assurance chômage ?
04:51 C'est la question qu'on se pose aujourd'hui.
04:52 On continue d'en parler juste après le Fil info à 9h10.
04:55 Mathilde Romagnon.
04:56 Plus vous restez longtemps au chômage,
04:59 moins vous avez de chances de retrouver du boulot,
05:01 selon Catherine Vautrin, invitée du 8.30 France Info.
05:05 La ministre du Travail explicite les déclarations de Gabriel Attal.
05:08 Hier, le Premier ministre a évoqué une réduction de la durée d'indemnisation
05:12 des demandeurs d'emploi et une réforme de l'assurance chômage.
05:16 Le Auvergnet bouclé aujourd'hui pour une mise en situation
05:19 dans l'enquête sur la disparition d'Emile,
05:22 deux ans et demi au moment des faits.
05:24 Dans ce hameau des Alpes-de-Haute-Provence,
05:26 la famille du garçon et les témoins vont revivre la journée du 8 juillet 2023.
05:31 Emmanuel Macron l'a répété hier pendant son déplacement au Brésil.
05:34 Le Mercosur est un très mauvais accord.
05:37 Le président français appelle à un nouveau traité de libre-échange
05:40 entre l'Union européenne et plusieurs pays d'Amérique latine.
05:44 L'article sur le congé menstruel a été rejeté hier en commission à l'Assemblée nationale.
05:49 Le texte prévoyait la création d'un arrêt de travail menstruel pour les femmes
05:53 souffrant de douleurs de règles incapacitantes,
05:56 épouvantant aller jusqu'à 13 jours par an.
05:59 De retour sur le plateau des informés avec Isabelle Raymond,
06:12 chef du service économie de France Info, avec Renaud Dely aussi,
06:15 et Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info TV.
06:18 Il est question donc de réformer l'assurance chômage.
06:21 Mais on parle d'un régime excédentaire.
06:23 Alors pourquoi réformer cet assurance chômage ?
06:25 Oui, c'est vrai, le régime est excédentaire.
06:27 Il ne sont pas nombreux les régimes publics à être excédentaires.
06:29 Celui-là l'est.
06:30 Je crois, on dit beaucoup, les oppositions disent beaucoup
06:33 que le gouvernement veut réduire à l'indemnisation,
06:36 changer la législation sur le chômage pour renflouer les caisses de l'État.
06:41 Le gouvernement a cet objectif de renflouer les caisses de l'État.
06:44 Je ne pense pas que ce soit la raison principale
06:46 pour laquelle il s'attaque au régime.
06:47 Emmanuel Macron est obsédé par la baisse du chômage.
06:50 Il a été élu là-dessus.
06:51 Il a dit qu'il quitterait l'Élysée en ayant rempli cet objectif de plein emploi.
06:56 Ce qui l'obsède vraiment, c'est d'arriver au plein emploi.
06:59 On considère, il y a un chiffre qui circule beaucoup dans la majorité,
07:02 c'est de dire après la perte d'emploi dans les quatre premiers mois,
07:04 c'est vrai qu'il y a des recherches d'emploi et beaucoup de gens
07:06 retrouvent de l'emploi au cours des quatre, cinq premiers mois.
07:10 Donc l'essentiel des gens cherchent.
07:12 Et puis après, pendant de nombreux mois,
07:14 on voit les recherches d'emploi diminuer jusqu'à deux mois avant la fin des droits.
07:18 Donc on dit dans la majorité, c'est donc, c'est pas,
07:20 je ne dis pas que c'est mon raisonnement, je vous dis ce qu'on dit dans la majorité,
07:23 c'est que il y a certainement une durée pendant laquelle il y a les gens motivés.
07:27 Et puis, il y a un certain nombre de gens moins motivés qui cherchent moins.
07:30 Donc, ils veulent réduire cette durée.
07:32 Est-ce que ça sera efficace ou pas ?
07:33 Je n'en sais rien. Je ne suis pas économiste, mais voilà.
07:36 On considère dans la majorité que la réduction de la durée d'indemnisation peut être efficace.
07:45 Mais dans, ça, c'est ce que dit la majorité.
07:47 Mais dans l'opposition, on dit écoutez, il y a 40% de chômeurs qui perçoivent une indemnité chômage,
07:52 mais il y a 60% qui n'en perçoivent pas du tout.
07:54 Donc, toucher aux paramètres, ça sert à quoi ?
07:56 Voilà. Et on dit aussi que dans ce délai,
07:58 c'est peut-être des gens qui ne trouvent pas un emploi à la hauteur de leur qualification
08:02 et que s'il y a une reprise des recherches de mois avant les indemnisations,
08:06 c'est des gens très formés qui acceptent un emploi très en dessous de leur qualification
08:11 parce qu'ils ont besoin de manger.
08:12 En tout cas, politiquement, un, le gouvernement veut absolument réduire le chômage.
08:17 Et à mon avis, c'est la raison pour laquelle il réforme le régime avant de faire des économies,
08:22 même si évidemment, ça fait des économies.
08:24 Et c'est vrai qu'on n'a pas peur au gouvernement d'un mouvement social comme pour les retraites,
08:28 parce que pour les retraites, pour une raison, on considère que,
08:31 l'opinion, on considère que c'est un contrat social,
08:33 vous travaillez, vous cotisez et vous pouvez être indemnisé,
08:36 alors que finalement, c'est la même chose.
08:39 Il n'y a pas la même...
08:40 - Mobilisation sur...
08:41 - Il n'y a pas la même appréciation pour le chômage.
08:44 - Et puis évidemment, aussi dans la logique du gouvernement,
08:46 une comparaison internationale, en tout cas à l'échelle européenne,
08:49 qui entre en ligne de compte.
08:50 On entend parfois la France a le système d'indemnisation du chômage le plus générant en Europe.
08:56 Ce n'est pas le cas. Il y a des tas de systèmes extrêmement divers.
08:59 Mais notre principal partenaire, c'est l'Allemagne.
09:02 On le sait à tout point de vue, et d'abord sur le plan économique.
09:04 Et si on regarde effectivement en Allemagne,
09:05 la durée d'indemnisation de l'assurance chômage, c'est 12 mois.
09:09 Ce qui explique d'ailleurs en grande partie que Gabriel Attal envisage
09:12 de ramener cette durée de 18 à 12 mois.
09:15 Quant à la durée nécessaire d'activité, de travail pour pouvoir toucher une allocation,
09:21 en France, on disait c'est 6 mois sur les deux dernières années,
09:23 sur les 24 derniers mois. En Allemagne, également, c'est 12 mois.
09:26 Et aujourd'hui, c'est vrai qu'en Allemagne, le taux de chômage qui remonte
09:28 est à 5,8% de la population active, contre 7,5% en France, et il remonte.
09:36 Donc il y a évidemment cet argumentaire-là qui est développé aussi du côté de la majorité.
09:41 Mais je rejoins ce que disaient à l'instant Isabelle Raymond d'une part,
09:45 et Gilles Banchat d'une autre part.
09:46 C'est vrai qu'il n'y a pas de consensus entre les économistes
09:48 sur les effets d'une réforme de l'assurance chômage,
09:51 tant en termes de gains financiers pour résorber les déficits publics,
09:54 qu'en termes d'incitation au retour à l'emploi.
09:57 Mais d'un point de vue politique, le fait de pointer en quelque sorte les chômeurs
10:03 en disant "il y a de l'argent, allez récupérez-la",
10:06 et puis il y a des incitations au retour au travail à essayer de mettre en œuvre,
10:10 d'un point de vue politique, c'est plutôt potentiellement bénéfique pour le gouvernement,
10:15 parce qu'il y a ce sentiment, dans une large partie de l'opinion,
10:20 qu'effectivement il y a ceux qui cherchent du travail et ceux qui n'en cherchent pas,
10:24 et on sait que d'autres responsables politiques avant
10:27 ont joué sur ce clivage-là dans l'opinion.
10:29 Donc d'un point de vue électoral, et puis le dernier point,
10:31 c'est que traditionnellement, un peu cyniquement ce que je dis,
10:34 mais c'est pour essayer d'expliquer un peu la situation,
10:36 traditionnellement les chômeurs sont assez peu représentés,
10:39 assez peu organisés pour manifester eux-mêmes, donc leurs revendications.
10:44 Y compris d'ailleurs les syndicats ont souvent eu du mal
10:46 à prendre en charge les revendications des chômeurs.
10:48 Et un tout dernier point, je ne suis pas persuadé aussi
10:51 que ces annonces-là ne s'adressent qu'aux Français,
10:55 qu'à l'opinion, mais aussi aux agences de notation, évidemment.
10:58 On a vu hier que l'une d'entre elles, Moody's, doute déjà très fortement,
11:01 et c'est un euphémisme, de la capacité de la France
11:03 à ramener les déficits publics sous le seuil des 3% en 2027.
11:08 Moody's explique que c'est intonable, en quelque sorte, comme objectif,
11:11 qu'une éventuelle dégradation de la note financière de la France
11:15 est dans l'air d'ici quelques semaines.
11:17 Donc je pense que cette annonce-là, c'est aussi un message
11:20 à l'adresse des agences de notation financière.
11:23 Isabelle, c'est un message qui a été adressé,
11:26 effectivement, à la fois à Bruxelles aussi,
11:28 à la Commission européenne, puisque l'on voit que le déficit
11:32 est bien au-dessus de ce qui avait été prévu,
11:35 et ce qui était dans le projet de loi de finances.
11:37 Donc il va falloir revoir les chiffres du déficit pour 2024.
11:42 Ce sera dans le cadre du pacte de stabilité qui sera envoyé
11:45 à Bruxelles d'ici le mois d'avril.
11:49 Et il n'y a pas d'autre façon de faire aujourd'hui.
11:52 Il faut effectivement s'adresser à Bruxelles,
11:54 il faut s'adresser aux agences de notation qui vont commencer
11:57 à se prononcer à partir de la fin avril, de début mai,
12:01 et il ne peut pas y avoir de projet de loi de finances rectificative
12:04 avant les élections européennes.
12:07 Et donc dans ce cadre-là, il faut envoyer un message fort.
12:10 Le message, c'est une réforme structurelle.
12:12 Les retraites, c'est fait, l'assurance chômage, ça va être fait.
12:16 C'est le message qui est envoyé à la fois à Bruxelles
12:21 et aux agences de notation.
12:22 Et comme vous l'avez tous les deux très bien rappelé,
12:24 ça ne mobilise pas l'assurance chômage.
12:26 On n'a jamais vu les gens descendre dans la rue pour manifester,
12:30 pour préserver le droit des chômeurs, alors que ce sont quand même
12:33 les cotisations des salariés, ce sont des cotisations patronales élevées.
12:38 C'est quand même 4% de cotisation, donc c'est quand même pas rien.
12:41 Il y a aussi une part de CSG, mais c'est quelque chose que les Français,
12:45 finalement, conçoivent mal, appréhendent mal,
12:49 et ils se mobilisent très peu sur ce sujet.
12:51 Le travail doit toujours mieux payer que l'inactivité,
12:53 c'est ce que dit Gabriel Attal, le Premier ministre.
12:56 En fait, l'objectif de pointer du doigt les inactifs,
12:59 c'est aussi dénoncer implicitement la cistana, Gilles ?
13:01 Exactement, exactement.
13:04 Je parlais à un sondeur hier pour savoir comment c'était perçu dans la population.
13:08 Il me dit, il y a vraiment une différence dans la population
13:10 entre la solidarité et la cistana.
13:12 La solidarité, c'est oui, il ne faut pas laisser croire
13:14 que les Français ne sont pas d'accord avec la solidarité.
13:16 La retraite, c'est de la solidarité. Ils sont d'accord.
13:18 Mais l'idée selon laquelle il y a de la cistana et des gens ne cherchent pas de boulot,
13:24 me disait-il, est infiniment supérieure à la réalité.
13:28 Les Français ont l'impression que beaucoup de gens profitent du système.
13:32 Il y en a, mais l'impression est certainement supérieure à la réalité.
13:36 Et ça, tous les sondeurs vous disent que les Français ne supportent plus.
13:41 Parce que ce sont des abus qu'on connaît tous.
13:47 C'est-à-dire que tout le monde a un beau-frère, un neveu, etc.
13:50 qui a dit "oui, moi j'ai profité trois mois de plus du chômage".
13:53 Et donc de cette fréquentation, on a l'impression que c'est extrêmement général.
13:57 Et ce monsieur me disait finalement,
13:59 celui qui ne cherche pas de boulot pendant trois mois,
14:01 ça choque plus dans l'opinion que Bernard Arnault qui ne paye pas d'impôts.
14:05 Parce que c'est la fraude de votre voisin auquel on s'identifie,
14:09 alors que la fraude des très hauts revenus,
14:11 c'est quelque chose qui est dans un domaine totalement inaccessible.
14:16 Donc oui, c'est quelque chose qui est prégnant dans l'opinion.
14:18 Et alors on peut dire que c'est du populisme sur lequel,
14:20 d'une certaine manière, le gouvernement joue.
14:22 Juste sur la forme, Isabelle,
14:24 on a entendu les syndicats se sont vends debout
14:27 contre cette volonté de réformer l'assurance chômage.
14:29 Le patronat n'est pas tellement pour eux non plus.
14:31 C'est-à-dire que les partenaires sociaux...
14:33 On peut faire des négociations sans qu'il n'y ait personne autour de la table ?
14:36 Non mais il y aura une négociation.
14:37 Les partenaires sociaux sont responsables.
14:40 Et derrière, effectivement, le gouvernement peut reprendre la main.
14:44 Après, on va voir.
14:44 Est-ce que les partenaires sociaux ont intérêt ou pas à négocier ?
14:48 On verra.
14:49 Moi, j'ai entendu la CPMI, ils sont pour la durée.
14:51 Ils sont contre la réduction du montant des indemnités.
14:55 Ça, ça ne devrait pas bouger de toute façon.
14:56 Ça, ça ne devrait pas bouger.
14:57 Pour la durée, je les ai sentis plutôt d'accord avec Atal.
14:59 Mais ils sont contre la reprise en main.
15:01 Donc c'est pour ça qu'ils sont capables.
15:02 Ils sont capables de se mettre autour d'une table.
15:04 Bon, on va suivre ça.
15:05 On s'arrête une petite minute.
15:06 Le temps du Fil-Info de Mathilde Romagnon à 9h20 et on revient après.
15:09 L'Assemblée de Corse a adopté hier soir le projet constitutionnel
15:14 pour un statut d'autonomie de l'île au sein de la République.
15:18 Le texte devra ensuite être voté par le Parlement.
15:20 Des représentants corse seront reçus par Emmanuel Macron.
15:24 Le Téléthon annonce ce matin le résultat de l'édition 2023,
15:28 le meilleur depuis 2015.
15:29 Près de 93 millions d'euros de dons récoltés l'an dernier.
15:33 C'est 12 millions de plus que les promesses de dons effectuées
15:36 lors de l'événement télévisuel organisé en décembre.
15:39 Aux Etats-Unis, sur les 6 ouvriers disparus, 2 ont été retrouvés morts
15:43 après l'effondrement du pont de Baltimore.
15:46 Ils travaillaient sur l'ouvrage lors de la collision
15:48 avec un porte-conteneur mardi matin.
15:52 Vont-elles réussir comme Lyon à se qualifier pour les demi-finales
15:55 de la Ligue des champions féminines de football ?
15:57 Le PSG reçoit ce soir les Suédoises de Hacken à partir de 21h.
16:02 Les Lyonnaises, elles, ont déjà leur ticket pour la suite
16:04 après leur victoire hier soir contre le Benfica Lisbonne.
16:07 4 buts à 1.
16:08 Et les informer continue avec Isabelle Raymond,
16:22 chef du service économie de France Info.
16:24 Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info Télé,
16:27 Canal 27.
16:28 Et Renaud Delis, l'autre sujet d'actu de ces informer
16:31 concerne ce proviseur d'un lycée parisien
16:32 qui a décidé donc de démissionner face à des menaces.
16:35 Le Premier ministre est intervenu.
16:37 Oui, le Premier ministre Gabriel Attal qui a reçu hier
16:40 ce proviseur du lycée Maurice Ravel dans le 20e arrondissement de Paris.
16:44 Ce proviseur qui était victime de menaces de mort
16:46 depuis qu'il avait demandé à une élève d'ôter son voile
16:48 à l'intérieur de l'établissement et qui a donc décidé de quitter ses fonctions.
16:52 Gabriel Attal l'a reçu à Matignon.
16:55 Et puis il a aussi annoncé hier soir sur TF1
16:59 qu'il entendait déposer plainte contre l'élève
17:02 qui avait dénoncé l'attitude du proviseur.
17:06 J'ai décidé que l'État allait porter plainte
17:09 contre cette jeune femme pour dénonciation calomnieuse.
17:11 Ça me permet de rappeler que l'État, l'institution,
17:14 sera toujours aux côtés de ses agents,
17:17 de ceux qui sont en première ligne face à ses atteintes à la laïcité,
17:21 face à ses tentatives d'antrisme islamiste
17:24 dans nos établissements scolaires.
17:26 Alors la jeune femme en question avait évoqué des coups
17:28 qui selon elle lui auraient été portés par le proviseur.
17:30 Elle avait d'ailleurs porté plainte contre le proviseur,
17:32 mais cette plainte a été classée sans suite et on l'entend.
17:34 Donc Gabriel Attal décide de porter plainte
17:37 pour dénonciation calomnieuse contre cette jeune femme.
17:40 Alors pourquoi ?
17:41 Est-ce que c'est parce que la laïcité, on le sait,
17:43 est un sujet qui lui tient particulièrement à cœur
17:44 et qui a le respect laïcité à contribuer,
17:47 y compris à définir son identité politique lors de son bref passage
17:50 rue de Grenelle au ministère de l'Éducation nationale ?
17:52 Gabriel Attal a d'ailleurs rappelé hier soir
17:53 lors de cette interview qu'il avait à l'époque interdit
17:56 le port de l'abaya et du camis à l'intérieur des établissements scolaires.
18:00 Et à qui s'adresse-t-il ?
18:00 Est-ce qu'effectivement c'est pour manifester sa solidarité
18:03 avec le monde enseignant comme il l'a dit ?
18:04 Ou est-ce que, au-delà d'ailleurs, c'est une façon aussi de s'adresser
18:07 à l'opinion et à l'ensemble des Français donc avec ce dépôt de plainte ?
18:10 - Gilles ?
18:11 - Ça me coûte de le dire, mais je crois que Renaud a parfaitement raison.
18:14 - Il arrive que vous soyez d'accord.
18:16 - Voilà, c'est du Attal pur et parfait.
18:20 Gabriel Attal en interdisant l'abaya avait aussi dit
18:22 "avec moi c'est fini la politique du pas de vague".
18:24 Et hier, l'administration, alors est-ce que c'est la ministre,
18:27 est-ce que c'est le recteur, a été pris quand même en flag de pas de vague.
18:30 Parce que quand le proviseur a démissionné
18:32 et qu'on a dit que c'était pour raison, pour convenance personnelle,
18:34 ben non...
18:34 - Il n'a pas démissionné.
18:35 - Non, il n'a pas démissionné, mais qu'il quittait son poste
18:38 pour convenance personnelle, c'est pas pour convenance personnelle.
18:40 - Je crois que c'est le recteur qui diffuse cette explication.
18:42 - C'est le recteur, voilà.
18:43 C'était pour, clairement, il a dit parce qu'il ne se sentait pas en sécurité.
18:47 Et donc là-dessus, Gabriel Attal veut dire les choses et veut absolument...
18:51 Alors est-ce que c'est un avertissement à son administration ?
18:54 Oui, d'une certaine manière.
18:55 C'est dire "on ne laisse rien passer, on ne féminise pas les choses".
18:58 Et on l'est dit.
19:00 Donc oui, c'est une réaffirmation de sa posture personnelle.
19:04 Il dit "je, j'ai décidé de saisir la justice".
19:07 On avait tous dit au moment de la nomination de Gabriel Attal
19:10 que ce qui fonctionnait dans sa popularité,
19:12 c'était qu'il était crédité de faire ce qu'il disait.
19:15 Sur des choses, quand on dit "je vais réduire le chômage", c'est compliqué.
19:19 Quand on dit "il n'y aura pas d'abaillé à l'école",
19:22 c'est plus facile d'être suivi des faits.
19:23 Là, c'est pareil. Il dit "je vais porter plainte et je suis sûr que ça sera suivi des faits".
19:27 Et que donc, c'est encore une fois...
19:29 - Mais concrètement, ça peut donner quoi ? C'est juste un symbole ?
19:32 - Sur...
19:32 - Porter plainte sur la petite, la jeune fille ?
19:35 - Oui, d'une certaine manière, c'est juste un symbole.
19:37 Je ne sais pas, je n'ai pas la moindre idée de si elle sera condamnée,
19:40 à quoi elle peut être condamnée.
19:41 De toute façon, ça ne changera pas le cours de l'éducation.
19:43 Oui, c'est le symbole de dire "on ne laisse pas passer les atteintes et les entorses à la laïcité".
19:50 - Isabelle ?
19:50 - C'est un symbole fort.
19:52 Et ce qu'on voit quand même dans cette affaire, c'est que pour le coup,
19:55 contrairement à ce qui s'était passé pour Samuel Paty,
19:59 on voit une éducation nationale qui est derrière le proviseur, qui fait corps.
20:06 Donc, il y a eu un accompagnement juridique,
20:08 il y a eu un soutien au proviseur, à l'établissement, etc.
20:11 - Nicole Belloubet s'est déplacée aussi sur place.
20:13 - Elle s'est déplacée sur place.
20:14 Il n'a donc pas démissionné, mais il est en réserve spéciale
20:18 jusqu'à son départ à la retraite au mois de juillet.
20:23 Mais on voit donc une éducation nationale qui a pris au sérieux
20:27 tout ce qui s'est passé, ces menaces de mort, etc.
20:30 Et du coup, qui fait corps derrière.
20:32 Et on voit quand même que malheureusement, ça ne suffit pas.
20:35 Il finit par partir.
20:37 Il ne démissionne pas parce qu'il ne s'agit pas d'une démission,
20:39 mais il finit par partir.
20:40 Donc, il y a quand même une sorte d'impuissance face à ces faits.
20:45 Donc, il y a la réaffirmation de la laïcité et le symbole est quand même assez fort.
20:48 Donc, on voit quand même l'évolution de l'éducation nationale
20:51 depuis Samuel Paty, avec énormément de choses qui se mettent en place.
20:56 Et finalement, ce constat de demi-échec avec le proviseur qui finit par partir.
21:02 - Je vous rejoins notamment là-dessus.
21:03 C'est-à-dire qu'en même temps, c'est une affaire qui est effectivement
21:05 dramatique d'un point de vue symbolique,
21:06 puisque malgré l'immobilisation de l'État,
21:08 malgré la protection qui avait été accordée à ce proviseur, etc.
21:11 Il a choisi de se mettre en retraite, ses fonctions, jusqu'à son départ en retraite.
21:14 Et on peut tout à fait le comprendre.
21:15 Il ne s'agit pas de juger le fait qu'effectivement,
21:17 de subir un tel harcèlement, en particulier numérique,
21:20 et de telles menaces de mort, le conduise à prendre cette décision.
21:22 C'est parfaitement respectable d'un point de vue humain,
21:23 d'un point de vue individuel,
21:24 mais ça illustre les failles du système de défense.
21:28 Ensuite, je pense que cette plainte, mais vous l'avez dit,
21:31 c'est extrêmement important d'un point de vue symbolique,
21:33 mais c'est important aussi les symboles.
21:35 Il faut rappeler aussi d'ailleurs que parmi ceux qui ont harcelé ce proviseur
21:40 avec de nombreuses menaces de mort,
21:41 certains individus ont déjà été interpellés
21:44 et vont être jugés prochainement en tout cas.
21:47 Donc, ça montre aussi que l'impunité n'existe pas.
21:50 Et ça, ça renvoie évidemment au drame qu'avait été l'assassinat de Samuel Paty,
21:54 puisqu'il faut rappeler qu'à l'époque,
21:56 lui aussi avait été victime d'abord de dénonciations calomnieuses,
22:00 de mensonges et ensuite d'un emballement et d'un harcèlement médiatique
22:04 qui a finalement abouti à son assassinat.
22:07 Donc, je pense que la réaction de l'État,
22:09 aussi insuffisante soit-elle en tout cas en termes d'effets,
22:14 tente à essayer de montrer que la période a changé.
22:17 – Merci beaucoup. Merci à tous les trois.
22:19 Isabelle Raymond, chef du service Économie de France Info.
22:22 Merci d'être passé, tout comme Gilles Bornstein,
22:24 éditorialiste politique à France Info TV sur le Canal 27.
22:27 Donc, merci à tous les deux. Merci à vous aussi, Roulent.
22:31 Les informations de retour ce soir à 20h avec Bérenger Bonte.
22:34 [Musique]