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00:00 (Générique)
00:05 Bienvenue dans les informés du matin sur France Info, la radio et à la télévision Canal 27,
00:09 les informés avec Jean-François Ackilly. Bonjour Jean-François.
00:12 - Bonjour Jean-Rémy. - Un grand plaisir de partager ces informés avec vous.
00:16 Et sur ce plateau, nous avons aussi Sarah Payot, journaliste politique à Politico,
00:21 auteur de la publication en ligne "Dimanchissime" qu'on peut lire donc, comme le son nom l'indique,
00:25 tous les dimanches. N'hésitez pas à participer.
00:28 Et puis Adrien Beck qu'on entend évidemment sur l'antenne, journaliste au service politique de France Info.
00:34 Jean-François Ackilly, on va parler d'Emmanuel Macron qui répond à distance à Marine Le Pen
00:39 dans une interview accordée à l'Humanité ce matin.
00:42 - Oui, c'est un coup de com' de l'Élysée plutôt réussi, du fait que l'Huma, en 120 ans d'histoire,
00:49 n'avait jamais interrogé de président en exercice. On apprend au passage que l'Huma a plus d'un demi-siècle,
00:55 ceux qui l'ignoraient. L'accroche et la panthéonisation ce mercredi des résistants communistes
01:00 Méliné, Missak, Manouchian. Alors Emmanuel Macron dans cet entretien se démarque de son Premier ministre.
01:06 C'est un euphémisme de le dire ainsi. Gabriel Attal qui avait, vous savez, récemment déclaré que
01:11 l'arc républicain c'était l'hémicycle. C'est-à-dire que dès que vous êtes élu, vous êtes dans l'arc républicain.
01:16 Sous-entendu, si vous êtes RN, si vous êtes LFI, vous faites partie de la République.
01:20 L'Assemblée nationale accueille toutes les forces élues par le peuple. Ça c'est le président qui parle dans l'humanité.
01:26 Est-ce que toutes adhèrent à la République et ses valeurs ? Non, explique Emmanuel Macron.
01:32 C'est aussi vrai pour des groupes d'extrême-gauche. C'est donc un tacle présidentiel à l'endroit de son Premier ministre
01:39 qui a fait tout à l'heure réagir Robert Ménard, le maire de Béziers, qui était l'invité politique de France Info ce matin.
01:44 Donc le RN a sa place à la panthéonisation de Misak Manouchian.
01:50 Et au nom de quoi il l'aurait pas ? Parce que Marine Le Pen elle collabore avec l'ennemi ? Parce que Marine Le Pen elle est raciste ?
01:56 Non, parce que le Front National a été fondé notamment par des anciens va-f'en-essais.
01:59 Pour revenir à la question de la GATT, c'est la question de l'histoire, des racines du RN.
02:04 Et le communisme, ça vous tracasse pas ? Vous vous dites pas, chaque fois que vous recevez un élu communiste,
02:09 vous dites quand même "Coco, t'es quand même responsable de 100 millions de morts au XXe siècle,
02:16 et comment je peux me mettre à côté de toi ?"
02:18 Si la classe politique veut que le RN finisse à 45%, qui continue à traiter les gens comme ça ?
02:25 Voilà, Robert Ménard qui a vraiment posé le cœur du débat du moment.
02:28 Petit détail, c'est la mise au point du président Emmanuel Macron, qui peut paraître sévère,
02:33 vient alimenter les échos qui circulent depuis quelques jours, semaines, de critiques d'Emmanuel Macron
02:39 à l'égard d'un Gabriel Attal, Jean Rémy, qui prend toute la lumière et le devance dans les enquêtes d'opinion.
02:44 Ça c'est l'autre histoire.
02:46 Ça c'est l'autre histoire, merci beaucoup Jean-François.
02:48 Sarah Payot de Politico, ce qui est quand même assez étonnant, c'est qu'il y a quelques jours,
02:52 Emmanuel Macron disait quasiment l'inverse.
02:54 À Bordeaux notamment, il était allé plutôt dans le sens de Gabriel Attal.
02:58 Qu'est-ce qui se passe à l'Elysée ? On est en même temps total ?
03:00 C'est vrai que c'est assez étonnant. Après, le contexte est complètement différent.
03:04 Là, il s'exprime dans une interview à l'Humanité, qui est quand même un journal plutôt classé à gauche,
03:09 je pense qu'on peut le présenter comme ça.
03:11 Et c'est surtout une interview dans laquelle…
03:13 Qui appartient au Parti communiste français.
03:14 Et c'est vrai que c'est une interview dans laquelle, très clairement, il s'adresse à l'électorat de gauche.
03:18 On voit très bien, il fait appel à plusieurs marqueurs de gauche,
03:23 notamment quand il attaque le RN qui ne fait pas partie de l'arc républicain.
03:26 Il prend aussi des éléments de son bilan qui peuvent être considérés comme des marqueurs de gauche,
03:30 en disant à Le Smy qu'il est à 1 400 euros.
03:32 Il se justifie dans l'utilisation de termes qui étaient venus d'extrême droite.
03:37 Ça donne vraiment l'impression qu'il voulait lancer des messages à l'électorat de gauche,
03:42 ce qui pourrait s'entendre à quelques mois des élections européennes,
03:45 et alors qu'il y avait de plus en plus d'alertes au sein de sa majorité,
03:48 venu notamment de l'aile gauche de la majorité,
03:50 sur le fait qu'il risquait d'y avoir un gros décrochage des sociodémocrates,
03:54 du centre gauche, qui a pu voter pour Emmanuel Macron.
03:57 Je vous donne la parole dans un instant, Andréa.
03:59 Je vois que vous êtes très très très très pressé d'intervenir.
04:01 Vous interviendrez juste après le Fil info de Maxime Glorieux à 9h10.
04:05 La grève à la SNCF est finie depuis un peu plus d'une heure,
04:09 mais déjà un préavis est déposé par Sud Rail pour le week-end prochain.
04:13 Après les contrôleurs autour des aiguilleurs, sans négociation rapidement,
04:17 la mobilisation va s'amplifier, prévient le syndicat sur France Info.
04:21 Près d'une centaine de villes candidatent pour la tenue unique à l'école.
04:25 Parmi elles, Béziers dans L'Héros.
04:27 "Je n'ai pas l'imbécilité de penser que la tenue unique à l'école va régler tous les problèmes",
04:31 réagit son maire Robert Ménard, invité du 8.30 France Info.
04:36 L'ultimatum lancé par Israël.
04:38 Si les otages israéliens ne sont pas libérés d'ici le ramadan,
04:41 alors l'armée lancera une offensive sur Rafah,
04:44 au sud de Gaza, où près d'un million et demi de Palestiniens se sont réfugiés.
04:49 Et puis meilleur film, meilleur acteur, open-aimer,
04:52 le film de Christopher Nolan fait une rasia au BAFTA, l'équivalent des Césars au Royaume-Uni.
04:57 La palme d'or, Anatomie d'une chute, repart avec le prix du meilleur scénario original.
05:01 Catégorie dans laquelle le film est nommé aux Oscars dans trois semaines.
05:05 *Générique*
05:16 Un retour sur le plateau des informés avec Jean-François Ackilly ce matin,
05:19 Sarah Payot, deux politicos et Adrien Beck, chef adjoint du service politique de France Info.
05:23 Adrien, cette histoire de tension au sein de la majorité,
05:28 sur un peu les lignes vis-à-vis du Rassemblement National,
05:32 il y a plusieurs exemples récemment.
05:34 En fait Emmanuel Macron, on a le sentiment qu'il tente aussi,
05:38 en outre le fait de parler à l'électorat de gauche,
05:40 de fermer cette espèce de malaise qu'il y a pu avoir dans la majorité,
05:45 tant après les propos de Gabriel Attal que ses propres propos à lui.
05:48 Il y a eu un épisode, c'était la semaine dernière ou il y a dix jours,
05:52 à l'occasion de l'examen d'un texte à l'Assemblée Nationale,
05:56 où sur des amendements RN, la secrétaire d'Etat Sabrina Agresti-Roubach
05:59 a donné ce qu'on appelle un avis de sagesse,
06:01 c'est-à-dire que le gouvernement ne se prononce pas vraiment "or".
06:04 En principe, le gouvernement se prononce contre les amendements venus du RN.
06:10 Ça a suscité là encore une espèce de, déjà une forme presque de fronde,
06:14 y compris parmi les cadres de la majorité,
06:16 et beaucoup de députés qui ne comprenaient pas finalement
06:19 ce que voulait dire Emmanuel Macron, ce que voulait dire Gabriel Attal.
06:22 Donc Emmanuel Macron, finalement, en taclant son Premier ministre,
06:25 se tacle quand même lui-même.
06:27 Rappelons là encore un autre événement passé,
06:31 c'est quand Emmanuel Macron a fait les rencontres de Saint-Denis,
06:34 ces rencontres qui n'ont pas vraiment finalement abouti.
06:37 Il avait estimé que le RN, ne faisant pas partie de l'arc républicain,
06:40 il n'allait pas les inviter, avant finalement là encore de rétropédaler
06:43 et de les inviter. Donc Emmanuel Macron, semble-t-il,
06:45 est capable de rétropédaler dans un sens et dans un autre.
06:48 Et de faire ce jour-là à Saint-Denis,
06:50 Jean-Denis Bardella quasiment son principal interlocuteur
06:53 sur un certain nombre de sujets.
06:54 Mais pourquoi c'est si compliqué ?
06:55 Est-ce que c'est parce qu'il n'y a pas de ligne
06:57 sur le RN au sein de la majorité ?
06:59 Ou est-ce que c'est parce que finalement,
07:01 le RN, il est là, ils ont des élus au Parlement,
07:04 ils représentent des millions de Français,
07:06 et que donc c'est pas aussi simple ?
07:07 Alors ce qui est compliqué pour l'exécutif,
07:09 vous savez comme on dit, pour Emmanuel Macron,
07:11 et pour son Premier ministre et tous les autres à la majorité,
07:13 c'est qu'aujourd'hui, le contexte, ce sont les élections mid-terme,
07:16 les élections européennes, et que M. Jordan Bardella
07:19 dispose dans les enquêtes d'opinion, allez,
07:21 une dizaine de points d'avance sur la liste de la majorité
07:24 Renew, Renaissance.
07:26 C'est très compliqué d'aller aux élections,
07:28 et en juin, de se retrouver loin derrière,
07:30 si d'aventure, c'est une défaite pour Emmanuel Macron.
07:32 Donc, le contexte, il est le suivant,
07:34 c'est que Macron ne peut pas insulter les électeurs du RN,
07:37 donc il essaie de leur parler à travers une loi immigration
07:39 et autres déclarations tonitruantes sur la sécurité,
07:42 sur Mayotte, le droit du sol et le reste,
07:44 pour ne pas effrayer cet électorat-là qui est perdu
07:46 et qui va voter Marine Le Pen, et en même temps,
07:48 il faut qu'il combatte ce RN,
07:50 donc il essaie d'avoir une posture, on va dire,
07:52 d'opposition, voire d'exclusion du RN,
07:54 pour le ramener à ce qu'il considérait être,
07:57 l'Emmanuel Macron, l'extrême droite française,
08:00 ce que nie aujourd'hui Marine Le Pen,
08:02 elle est pour elle la droite tout court,
08:04 ça devient compliqué.
08:06 Le contexte, ce sont les européennes,
08:08 et au fond, regardez aussi ce que dit
08:10 Emmanuel Macron dans cette interview de l'Humanité,
08:12 il évoque la présence ou pas du RN,
08:15 mercredi, pour la pantonisation de Manouchan,
08:18 qu'est-ce qu'il dit ?
08:20 Il dit au fond que les forces d'extrême droite
08:22 seraient inspirées de ne pas être présentes,
08:24 donc il nous ramène à l'hommage à Robert Badinter,
08:28 et je finis là-dessus,
08:30 il oublie au passage de rappeler que Marine Le Pen
08:32 s'en est retirée à la demande de la famille,
08:34 mais pas la France insoumise.
08:36 – D'un tout petit mot là-dessus, Emmanuel Macron,
08:38 qui donc rappelle d'une certaine façon le passé antisémite
08:42 et même vichiste de ce que fut le FN à l'époque,
08:46 lui-même qui avait contredit Elisabeth Borne,
08:49 quand celle-ci à l'époque avait estimé que le RN
08:51 était l'héritier de Pétain,
08:53 en disant "c'est pas avec ces arguments-là qu'on va combattre le FN".
08:57 – Pas avec la morale.
08:58 – Voilà, des arguments moraux.
08:59 Donc on a un petit peu l'impression qu'Emmanuel Macron,
09:01 en campagne, il fait ressurgir les arguments moraux
09:03 et les arguments de "attention le RN est un parti dangereux,
09:06 qui est un héritage, un passif, etc."
09:08 et hors campagne que les choses sont un petit peu différentes,
09:10 c'est assez difficile à lire.
09:12 – C'est un peu difficile à suivre, ça rappelle nous,
09:15 pendant ce temps-là, néanmoins, dans son couloir,
09:17 Marine Le Pen, le Rassemblement national,
09:19 accélèrent en vue, dans la première étape étant, les européennes.
09:23 – Oui, oui, ils accélèrent, c'était prévu depuis le départ,
09:26 les cadres du RN ont aujourd'hui, ont fait une espèce de pré-campagne
09:30 à partir de septembre, donc de la rentrée du parti,
09:33 de l'officialisation de Jordane Bardella comme tête de liste,
09:35 bon, ça ressemblait quand même sacrément à une campagne
09:37 du fait surtout de la crise agricole,
09:40 et ils avaient prévu une accélération en février-mars,
09:42 avec notamment le premier meeting de Jordane Bardella
09:44 le 3 mars à Marseille,
09:46 et juste avant, ils l'avaient annoncé,
09:48 des annonces sur les axes principaux de campagne,
09:53 parce que c'est vrai que pour l'instant,
09:54 on ne sait pas exactement quelles idées,
09:56 quels thèmes vont porter le Rassemblement national
09:59 dans la campagne, si ce n'est le fait qu'il faut battre Emmanuel Macron,
10:02 et ils avaient annoncé aussi qu'ils dévoileraient
10:06 les premiers noms de la liste, ils annonçaient des surprises,
10:08 des personnalités issues de la société civile,
10:10 ces choses-là depuis hier.
10:11 – Mais là, c'est un coup politique, l'ancien patron de Frontex ?
10:14 – Très clairement, c'est un coup politique,
10:16 parce que Fabrice Légeri, il a un, l'avantage d'être un énarque,
10:19 un normalien, un haut fonctionnaire,
10:21 il a été à la tête de Frontex pendant 7 ans,
10:23 donc il participe à la stratégie…
10:25 – Il n'y a pas laissé que des bons souvenirs.
10:26 – Il n'a pas laissé que des bons souvenirs,
10:28 mais il a laissé des souvenirs qui sont en parfait accord
10:30 avec la ligne du Rassemblement national.
10:32 – Oui, il n'a pas laissé que des bons souvenirs aux ONG,
10:35 critiqués par le Rassemblement national,
10:37 mais aussi par les Républicains, c'est Aurélie Herbement
10:39 qui dans ses indiscrétes politiques ce matin sur France Info,
10:43 rappelait que ce monsieur Fabrice Légeri,
10:45 que personne ne connaissait encore jusqu'à ce que le journal du dimanche
10:48 en fasse la révélation, était dragué aussi par les Républicains.
10:52 Juste un mot sur la campagne qui s'est ouverte,
10:54 déjà celle des Européennes, elle va parler de quoi ?
10:57 D'enjeux nationaux, lus à travers l'Europe,
11:00 c'est-à-dire vous aurez le sort de nos agriculteurs,
11:03 vous aurez évidemment l'immigration, vous aurez le pouvoir d'achat,
11:06 ils font déjà campagne là-dessus le RN.
11:08 La difficulté pour Emmanuel Macron et Gabriel Attal,
11:11 c'est qu'Emmanuel Macron considère qu'il va être lui
11:13 la tête de liste politique de cette campagne,
11:16 et ils n'ont toujours pas de représentants pour la liste en question.
11:18 Justement, Adrien, pour l'instant la majorité,
11:20 vous qui suivez l'Élysée de près, vous connaissez bien la majorité,
11:23 la Macronique, qu'est-ce qui se passe ?
11:25 Là, il n'y a toujours pas de tête de liste,
11:27 certains ont commencé même à faire des auto-candidatures.
11:31 C'est le cas de Bernard Guetta, effectivement, l'eurodéputé,
11:34 ce qui ne lui assure pas d'être tête de liste à l'évidence.
11:38 Ça se saurait.
11:39 Non, effectivement, il y a eu le problème de ce remaniement
11:43 qui s'est éternisé, qui a duré,
11:47 donc c'est difficile d'avoir des fers au feu dans tous les sens.
11:51 Accessoirement, j'allais dire, mais ce n'est pas du tout accessoire,
11:54 celui qui était prévu, ou en tout cas potentiellement désigné
11:58 comme tête de liste, Stéphane Séjourné,
12:00 qui est devenu ministre des Affaires étrangères,
12:01 donc ça rebat les cartes.
12:02 Donc effectivement, Emmanuel Macron cherche.
12:04 Emmanuel Macron peut avoir une tendance à chercher le mouton à cinq pattes,
12:08 mais simplement, je voulais quand même revenir d'un mot sur Fabrice Leggeri.
12:11 Comme on le disait, c'est un joli coup,
12:14 c'est ce que certains disent dans la majorité pour le Rassemblement national.
12:17 Et aussi, c'est quand même aussi une des premières fois
12:19 où l'URN parvient à recruter quelqu'un
12:22 qui n'est pas ou un haut fonctionnaire en retraite
12:24 ou un haut fonctionnaire qui a des difficultés,
12:27 qui a eu des difficultés, donc qui a été écarté.
12:29 C'est le cas de l'ancien directeur de campagne de Marine Le Pen,
12:32 Christophe Bey, qui était un ancien préfet.
12:34 Et donc, effectivement, malgré tout, il ne faut pas, je pense,
12:36 sous-estimer ce qui s'est passé et qui démontre là encore le fait...
12:41 La normalisation, là.
12:43 Alors, c'est évidemment l'objectif, mais j'allais dire, ça démontre en creux,
12:47 c'est ce qu'on vient de dire, le fait que, pour l'instant,
12:49 la majorité n'a personne à aligner en face.
12:51 Un tout dernier mot, Sarah Payot.
12:53 Un tout petit mot très rapide, juste pour préciser sur Fabrice Leggeri.
12:55 C'est ce qu'on écrivait avec l'équipe de Politico ce matin dans Playbook.
12:58 Fabrice Leggeri, depuis sa démission Frontex,
13:00 il était quand même très clairement placardisé au ministère de l'Intérieur.
13:03 Honnêtement, il avait fait l'objet d'enquêtes sur sa gestion.
13:07 Que la France ne l'avait pas du tout défendu au niveau européen pour le maintenir à Frontex.
13:11 Il était très clairement dans l'attente d'impostes.
13:13 Donc, c'est aussi une belle porte de sortie.
13:14 Ça rappelle où ?
13:15 Adrien Beck, Jean-François Ackilly, on se retrouve dans un instant,
13:18 juste après le Fil info à 9h19, le Fil info de Maxime Chloé.
13:21 L'État va devoir se serrer la ceinture.
13:25 10 milliards d'euros d'économie, mais Bruno Le Maire l'assure,
13:28 il n'y aura pas d'augmentation des impôts.
13:30 Le ministre de l'économie revoit à la baisse les prévisions de croissance, 1% cette année.
13:35 Les expulsions liées à l'islam radical ont augmenté de 26% en 2023.
13:40 Brillant dressé par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur veut expulser un imam du Gard.
13:45 Il l'accuse d'appel à la haine et demande le retrait de son titre de séjour.
13:49 Une présence symbolique à Bruxelles, celle de la veuve d'Alexei Navalny,
13:53 aux côtés des ministres des Affaires étrangères.
13:56 L'opposant à Vladimir Poutine est mort en prison,
13:59 trois jours après ses proches regrettent de ne pas avoir eu accès à sa dépouille.
14:03 Au moins 150 personnes ont été arrêtées lors d'hommages en Russie, puis condamnées à de la prison.
14:08 La tour Eiffel fermée en pleine vacances scolaires, conséquence d'une grève reconductible
14:13 pour dénoncer la mauvaise gestion financière du monument le plus visité au monde.
14:17 Deuxième mobilisation en moins de deux mois.
14:20 (Générique)
14:32 Les informés du matin pour encore quelques minutes avec Sarah Payot de Politico,
14:38 Adrien Beck de France Info.
14:40 Jean-François Aquillie, on va parler du deuxième thème de cette émission,
14:43 à savoir Bruno Le Maire qui hier soir a annoncé des coupes budgétaires,
14:47 10 milliards d'euros tout de même.
14:48 Oui, la question est pourquoi est-ce qu'il parle et pourquoi hier soir ?
14:51 Alors il a été question des prévisions de croissance à la baisse.
14:54 Elle était prévue à 1,4%. Cette année, Bruno Le Maire a révélé que ce serait simplement 1%.
15:02 C'est mieux que l'Allemagne, mais c'est pas terrible pour les caisses de l'État.
15:05 La faute à qui ? Alors, la mise de l'économie a évoqué la guerre en Ukraine,
15:09 le conflit au Proche-Orient, le ralentissement chinois, je le cite, la récession allemande.
15:14 Traduction, les raisons de ce recul sont purement exogènes.
15:19 C'est la faute aux autres, c'est pas la faute à nous.
15:21 On a bien géré, mais on y est pour rien. C'est ce que dit en substance Bruno Le Maire.
15:25 Et il nous promet, il faut trouver 10 milliards d'euros tout de suite,
15:29 et c'est l'État qui va serrer la ceinture, mais pas de hausse d'impôts, Bruno Le Maire hier soir sur TF1.
15:34 Si les Français n'en peuvent plus des impôts, nous n'augmenterons pas les impôts.
15:37 En revanche, on gagne moins, on dépense moins,
15:40 donc nous dépenserons immédiatement, dans les jours qui viennent, 10 milliards d'euros en moins sur les dépenses de l'État.
15:47 Je veux vraiment préciser ce point pour nos compatriotes.
15:50 C'est pas la sécurité sociale qu'on va toucher, c'est pas les collectivités locales qu'on va toucher.
15:54 C'est l'État qui va faire un effort immédiat de 10 milliards d'euros d'économie pour tenir compte de ce nouveau contexte géopolitique.
16:02 Alors, il y a l'histoire qui n'est pas dans l'histoire, puisqu'il nous annonce 10 milliards tout de suite, c'est 2024.
16:07 Rappelez-vous, au début de l'année, il était question de 12 milliards sur 2025.
16:12 Donc, je sais pas 10, c'est 12, ça fait 22.
16:15 Alors Bercy dit qu'on peut pas additionner.
16:18 Oui, quand on appelle Bercy, on peut pas additionner.
16:20 Mais ça fait quand même de l'argent en moins.
16:22 Et je vous rappelle aussi que ça parle à nos agriculteurs qui réclament des moyens,
16:27 ça parle aux Français, ça parle aux agences de notation.
16:30 Alors ça parle aux agences de notation, effectivement.
16:32 Fitch et Moody's, qui doivent rendre une note d'ici quelques semaines, d'ici fin avril.
16:37 Adrien Beck, c'est un message au marché financier ?
16:40 C'est un message pour dire "nous restons les bons élèves" ?
16:43 Fitch et Moody's au printemps et Standard & Poor's probablement à quelques jours,
16:49 à peut-être 10 jours des élections européennes, à la fin du mois de mai.
16:51 En tout cas, il y a une fenêtre de tir le 31 mai.
16:53 C'est quand même l'objectif, c'est de ne pas être dégradé.
16:58 C'est ce que vous me disiez, il y a encore depuis 15 jours un cadre de la majorité sur le côté.
17:03 On a vraiment des inquiétudes de dégradation parce que ça a d'énormes conséquences
17:07 aussi sur le paiement de la dette, plutôt sur les intérêts de la dette,
17:10 sur le taux d'emprunt auquel on va emprunter.
17:13 Et je rappelle quand même que ce qu'on nous dit aussi régulièrement dans la majorité,
17:17 c'est que s'il y a bien une politique qu'Emmanuel Macron a réussie, c'est la politique économique.
17:23 Donc il ne faudrait quand même pas que tout cela soit battu en brèche ou par des dégradations,
17:27 ou par une austérité trop forte.
17:32 En tout cas, 10 milliards d'euros...
17:34 10 milliards, c'est quand même beaucoup. L'État, ce n'est pas grand-chose.
17:36 Mais en réalité, sur les dépenses de l'État...
17:38 Oui, enfin, ce n'est pas beaucoup. Mais à un moment donné, au bout de la chaîne,
17:41 l'État n'est pas une super structure qui existe en dehors de tout.
17:45 L'État, c'est quand même quelque chose qui est au service des citoyens.
17:48 Donc à un moment donné, en bout de course...
17:50 L'État, c'est nous.
17:51 Si vous le voulez, Jean-François.
17:53 Mais en bout de course, ce sera quand même les Français qui seront forcément impactés
17:56 d'une manière ou d'une autre.
17:57 Est-ce que ça veut dire, Sarah Payot, que le ministre de l'Économie
18:00 est en train de nous préparer à des jours sombres ?
18:02 Alors, je ne sais pas s'il nous prépare à des jours sombres.
18:04 On l'a connu plus dramatique, quand même, dans ces alertes.
18:07 Bruno Le Maire, c'est quand même assez régulier qu'il nous alerte sur la situation économique.
18:11 Quand il s'habite sur TF1 le dimanche soir, c'est rarement une bonne nouvelle.
18:14 C'est vrai que là, il commence un peu à être abonné.
18:16 Fin janvier, c'était déjà la hausse des prix de l'électricité.
18:19 Donc est-ce qu'il nous prépare aux jours sombres ? C'est une possibilité.
18:21 En tout cas, c'est sûr que le gouvernement ne pouvait pas rester sans rien dire, sans rien faire.
18:26 Les marges de manœuvre sont assez réduites parce qu'il y a des dépenses qui sont engagées
18:30 dans le même temps, encore là très récemment pour répondre à la crise agricole.
18:34 Et puis parce qu'il ne pouvait pas non plus se lancer dans un projet de loi de finances rectificative.
18:40 Du moins, pas avant les élections européennes.
18:42 C'était trop risqué, vu la majorité relative à l'Assemblée nationale.
18:46 Donc, il fallait quand même qu'il prenne position.
18:48 Et ces annonces, c'est une façon de dire à la fois aux agences de notation
18:52 "Regardez, on a bien vu les alertes, on réagit".
18:54 Et puis aussi à un électorat qui est sensible à ces questions-là.
18:57 D'un tout petit mot, pardon.
18:58 Très très vite.
18:59 D'un tout petit mot, Sarah parlait de la possibilité d'un budget rectificatif à l'été.
19:03 C'est quand même pas impossible.
19:05 Le consensus des économistes sur la croissance est plutôt autour de 0,8% qu'autour de 1, quand même.
19:10 Jean-François Aquilli.
19:11 Oui, vous avez raison, Jean-Rémi Baudot, c'est un peu le vice-premier ministre
19:14 porteur des mauvaises nouvelles économiques.
19:17 C'est quand même le nerf de la guerre.
19:18 Mais il y a d'autres destinataires à ce qui s'est passé hier soir sur le plateau de TF1.
19:22 Ce sont nos agriculteurs.
19:24 Je rappelle que le salon est ouvert au public, c'est ce samedi qui arrive.
19:29 La veille, Emmanuel Macron est supposément censé le visiter en privé.
19:33 L'angoisse de l'exécutif, ce serait un salon agité, avec des sifflets, avec des contestations.
19:40 C'est la manière de dire aux agriculteurs "Il n'y a plus d'argent".
19:41 Mais on leur a déjà promis, il y a une addition un peu improbable, mais qui donne 400 millions d'euros.
19:47 Et c'est une façon de dire implicitement "Regardez, il y a cette somme qui est sur la table,
19:51 c'est presque un demi milliard, mais on ne peut pas faire plus, que ce soit pour les agriculteurs
19:54 et pour les autres corporations ou autres métiers ou autres branches qui aimeraient bien aussi avoir leur part".
19:59 Donc c'est une façon de dire "Halte au feu, c'est la fin du quoi qu'il en coûte".
20:02 Et les agriculteurs qui disent "On donne bien pourtant de l'argent à l'Ukraine".
20:04 Je voudrais juste vous entendre sur ce point, Andrien, puisque vous aviez en plateau ce week-end
20:08 Bernard Guetta, vous en parliez tout à l'heure, l'eurodéputé macroniste, qui disait
20:12 "Il va falloir s'endetter pour aider l'Ukraine".
20:15 Il va falloir faire de la dette en fait, pour financer la guerre en Ukraine.
20:18 Et ça, ils ne sont pas très nombreux à le dire.
20:20 Est-ce que c'est un peu aussi ce qui est en train de se jouer ?
20:22 - Bah écoutez, jusqu'à 3 milliards effectivement d'aides pour 2024.
20:25 Et quand on voit le plan qui a été signé par Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky,
20:31 c'est un plan sur 10 ans.
20:32 Donc à l'évidence, il va falloir s'endetter sans doute, ou peut-être même augmenter les impôts pour l'Ukraine.
20:37 Mais pas que, sans doute aussi pour notre propre défense.
20:41 Et ça, augmenter ses capacités de défense et d'armement, ça ne coûte pas quelques millions d'euros.
20:46 Donc effectivement, ça va être un sujet.
20:49 Mais donc, effectivement, on n'y est pas encore là-dessus.
20:53 Mais malgré tout, c'est une question qui va se poser sans doute à assez brève échéance.
20:58 - Sarah Payot, vous qui connaissez bien les coulisses de la politique,
21:01 est-ce que c'est un sujet qui revient, le financement de la guerre en Ukraine,
21:03 et le fait de savoir si on a les moyens de le faire ?
21:05 - C'est un sujet, c'est une question qui revient d'un point de vue de l'opinion publique.
21:11 En Macronie, pour le dire vite, on surveille très attentivement les sondages
21:17 sur le soutien de l'opinion publique au soutien à l'Ukraine.
21:22 Pour que ça ne décroche pas.
21:23 C'est vrai que tant que ça, ça ne bouge pas, je pense qu'il reste relativement tranquille.
21:29 Si ça commence à décrocher, c'est là que ça va devenir très inquiétant.
21:31 Et c'était une des inquiétudes de la crise agricole, quand les agriculteurs pointaient notamment
21:35 les aides fournies à l'Ukraine comme un problème pour eux.
21:39 - Merci beaucoup Sarah Payot, journaliste politique à Politico,
21:41 auteure de la publication du dimanche, dimanchissime.
21:44 À vos côtés, Adrien Becq, chef adjoint du service politique de France Info.
21:48 Et merci beaucoup Jean-François de m'avoir accompagné.
21:49 On se retrouve un autre jour de la semaine pour ces informés.
21:52 On vous retrouve aussi évidemment dans les informés du soir à partir de 20h.
21:58 [Musique]