Category
🗞
NewsTranscription
00:00 éditorialiste politique à France Télévisions.
00:01 Bienvenue Nathalie.
00:02 - Bonjour, merci.
00:03 - Etienne Gérard, rédacteur en chef Société Aliexpress.
00:06 - Bonjour, Saliha.
00:07 - Et évidemment Renaud Delis, bonjour.
00:09 - Bonjour, Saliha.
00:10 - On commence par l'immigration qui devient le sujet de confrontation entre Marine Le
00:14 Pen et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:15 - Et oui, avec cette crise migratoire et un peu plus de 10 000 migrants qui sont arrivés
00:21 sur l'île italienne de Lampedusa au large de la Tunisie en quelques jours à peine,
00:25 l'Europe qui se mobilise pour essayer de résoudre cette crise.
00:29 Et puis en la matière, lors des crises migratoires successives, on le sait, tous les chemins
00:33 ou presque mènent à Rome.
00:35 Rome, c'est justement là où Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, se rend aujourd'hui
00:38 puisque l'Union européenne essaye de trouver des solutions pour venir en aide à Giorgia
00:42 Melloni et au gouvernement italien.
00:44 L'Italie d'ailleurs, Marine Le Pen elle-même y était, c'était dimanche.
00:47 Elle était du côté de Bergame, aux côtés de son allié Matteo Salvini, le patron de
00:50 la Ligue du Nord.
00:51 Et dans ce contexte politique, Marine Le Pen en rajoute, fait de la surenchère.
00:56 Elle essaye de surfer sur ce thème justement en vue notamment des élections européennes.
01:01 Voici ce que Marine Le Pen réclamait hier, une consultation des Français.
01:05 C'était chez nos confrères d'ETF.
01:07 La solution c'est de monter un mur, mais un mur juridique.
01:11 Les Français doivent pouvoir être consultés sur le sujet de l'immigration par un référendum
01:17 dont une partie est constitutionnelle.
01:18 Je l'ai proposé pendant la campagne présidentielle et qui permet de renforcer juridiquement les
01:23 moyens de faire respecter la volonté du peuple français.
01:28 C'est vrai pour l'immigration clandestine, c'est vrai aussi pour l'immigration légale.
01:32 Faire respecter la volonté du peuple français à travers un référendum sur l'immigration,
01:37 en quelque sorte s'affranchir des règles de l'Union Européenne que Marine Le Pen
01:40 accuse d'être immigrationniste.
01:42 Mais est-ce que c'est possible ? Est-ce que la France pourrait gérer toute seule
01:45 ce défi migratoire ? Et puis d'ailleurs, dans la logique avancée par Marine Le Pen,
01:48 comment s'affranchir des règles de l'Union Européenne sans quitter l'Union Européenne ?
01:52 Nathalie Saint-Cricq ?
01:53 C'est une position qui risque d'être périlleuse pour Marine Le Pen à première vue.
01:56 Ça peut sembler une bonne idée toujours d'avoir recours à des référendums ou de
02:01 rentrer dans la Constitution, mais quand on voit l'attitude de Georgia Mélanie et le
02:04 comportement et ce qu'elle a dit surtout, on se rend compte qu'il y a une différence
02:07 entre être dans l'opposition et proposer un petit peu n'importe quoi et être au pouvoir
02:12 et être obligé de jouer avec le principe de réalité.
02:14 Ce qui est d'ailleurs le cas de Marion Maréchal qui comprend que l'Europe doit aider Georgia Mélanie.
02:19 Donc si vous voulez, le côté "il ne faut pas qu'il y ait un seul migrant qui rentre",
02:23 le côté "on doit voter ça et mettre ça dans les textes", c'est une espèce de
02:26 comment dire, de choses tellement hors sol.
02:28 C'est irréaliste ?
02:29 Écoutez, ça me rappelle le rôle, vous savez tous les débats si on va retourner au SME.
02:35 Le serpent monétaire européen.
02:38 Le serpent monétaire européen, c'est-à-dire quelque chose qui d'ailleurs n'est pas forcément
02:41 compréhensible.
02:42 Je pense que les gens qui voient ce qui se passe à Lampedusa, comme l'a expliqué Renaud,
02:47 comprennent qu'il y a de solutions par rapport aux pays de premier accueil, c'est-à-dire
02:51 l'Espagne, la Grèce et l'Italie, qu'une solution européenne avec un certain nombre
02:55 d'argent qui est donné pour s'occuper des migrants et à côté de ça, de la fermeté
03:00 comme l'a dit Darmanin hier en y allant.
03:02 Mais que ce n'est pas en disant "on ne veut pas un migrant" que ça va changer quelque
03:05 chose.
03:06 On peut promettre un moratoire sur l'immigration comme elle l'a fait hier soir sur TF1 ?
03:08 Non, non, on peut promettre tout ce qu'on veut.
03:10 On peut signer des accords avec la Tunisie, avec les pays d'où partent les migrants.
03:14 On peut, s'ils veulent bouger, ils bougeront.
03:17 Donc il faut essayer de les laisser, enfin de les, je ne parle pas comme si c'était
03:21 des personnes.
03:22 Les personnes qui fuient leur pays.
03:23 Il faut probablement essayer de faire en sorte que ce soit dans les hotspots qu'on leur
03:27 donne la possibilité d'immigrer.
03:29 Si c'est pour le droit d'asile, il faut probablement, ce que l'Europe essaie de faire actuellement,
03:34 et je précise quand même que dans le pacte asile-immigration, qui est un texte qui a
03:38 été voté au Parlement européen, les gens qui bloquent sont les amis de Marine Le Pen
03:42 et Hongrois, les Polonais.
03:43 Et c'est à cause de cela qu'on ne peut pas trouver de solution concrète.
03:47 Donc là, aller sans arrêt dans la surenchère avec des choses assez loin de la réalité,
03:53 je ne suis pas sûre que ce soit gagnant-gagnant pour Marine Le Pen.
03:55 Etienne Girard, Renaud, je vous donne la parole juste après le Fil info à 9h10.
03:59 Maureen Suynard.
04:00 Un navire transportant des céréales vient de quitter un port ukrainien, et cela malgré
04:05 la fin de l'accord sur l'exportation des céréales en mer Noire entre l'Ukraine et
04:09 la Russie.
04:10 Le président ukrainien qui est en ce moment aux Etats-Unis, Volodymyr Zelensky, va s'exprimer
04:15 à l'occasion de l'Assemblée générale annuelle des Nations Unies.
04:18 Du changement à venir pour le bonus écologique, les voitures électriques ne seront pas forcément
04:22 éligibles.
04:23 Cela dépendra de leur score environnemental, calculé en fonction des matériaux utilisés
04:29 et du lieu de fabrication notamment.
04:30 L'un des objectifs est de limiter les importations des voitures chinoises.
04:34 La liste complète sera dévoilée le 15 décembre prochain.
04:37 En Europe, la route a attiré 66% d'investissements en plus que le rail depuis 30 ans.
04:44 Chiffre donné par l'ONG environnementale Greenpeace qui demande aux Etats de rediriger
04:48 ses financements vers le train, les transports en commun et ce non-motorisé.
04:52 L'objectif c'est qu'on ait une France encore plus sportive, affirme sur France Info
04:57 le président du comité national olympique et sportif français.
05:01 Journée spéciale sur France Info à l'occasion de l'événement "Demain le sport" où
05:06 l'on s'interroge sur la place du sport dans notre société.
05:08 Des interviews tout au nom de la journée sur France Info.
05:11 De retour sur le plateau des informés avec Renaud Delis, Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste
05:27 politique à France Télévisions et Étienne Girard, rédacteur en chef Société Aliexpress.
05:30 Étienne, juste avant le Fil info, Nathalie disait "ce que propose Marine Le Pen est
05:35 totalement irréaliste".
05:36 En fin de compte, est-ce que ça veut dire que la position ferme de Gérald Darmanin
05:40 est elle plus réaliste par rapport à la situation ?
05:42 Par rapport à la situation, évidemment oui, puisque ce que propose Gérald Darmanin peut
05:47 se faire à droit constant ou du moins en prenant en compte le prochain pacte migratoire
05:53 qui devrait être, si on en croit les derniers échos, voté prochainement par les pays européens.
06:00 C'est un plan pragmatique, plus réaliste à court terme, puisque ça ne suppose pas
06:05 une hypothétique barrière entre la France et les autres pays européens, mais un mécanisme
06:11 de solidarité entre les différents pays qui permettrait à l'Italie de ne pas prendre
06:16 le poids de toute la charge migratoire due à son statut géographique.
06:21 C'est comme ça et ce sera toujours comme ça.
06:23 Il y aura plus de migrants qui arrivent par l'Italie que par l'Allemagne, par exemple.
06:28 Et il faut trouver une solution à cette situation.
06:31 Politiquement, c'est différent et c'est différent en vertu des propos passés qu'a
06:37 pu tenir Gérald Darmanin.
06:38 Quand on a pu reprocher lors d'une émission de télévision à Marine Le Pen d'être
06:43 presque molle, c'est délicat ensuite d'expliquer…
06:46 C'était sur France 2.
06:47 Oui, en prime time, il me semble.
06:51 Et c'est délicat ensuite, quand on a tenu de tels propos, d'expliquer sans doute
06:57 avec une certaine légitimité qu'il y a une voie raisonnable, une voie pragmatique
07:04 qui n'est pas la voie maximaliste de Marine Le Pen.
07:08 Parce que c'est vrai, le plan de Marine Le Pen n'est pas infaisable.
07:12 Rien n'est jamais infaisable en politique.
07:14 On peut tout imaginer dans un pays souverain, mais ça supposerait une réaction en chaîne,
07:19 notamment juridique, énorme.
07:22 Ça voudrait dire, attendez, la sortie du Conseil de l'Europe, les Français ne seraient
07:28 plus protégés par la CEDH, parce qu'aujourd'hui, les droits de la migration sont protégés
07:34 par la CEDH.
07:35 Et ça supposerait un bras de fer extrêmement virulent et coûteux avec l'Union européenne.
07:39 Renaud Delis ?
07:40 En fait, sur ce dossier, comme sur la plupart des dossiers, il y a deux dimensions.
07:43 Il y a d'un côté la mise en scène, en quelque sorte, médiatique, ou la communication
07:49 et l'affichage d'un certain nombre de postures.
07:50 Et sur ce terrain-là, on comprend la logique de Gérald Darmanin, mais ce n'est pas forcément
07:55 le plus habile ou le plus adroit.
07:57 C'est-à-dire qu'afficher cette posture de fermeté, dire on va aider, je le cite,
08:01 l'Italie à tenir sa frontière, tenir sa frontière, comme si c'était un pays en
08:05 guerre, en quelque sorte.
08:06 On tient une frontière face à un envahisseur.
08:07 Et n'entreouvrir que du bout des lèvres d'éventuels accueils, simplement des réfugiés
08:14 qui seraient éligibles aux droits d'asile, ce qui est évidemment conforme à la vocation
08:18 de la France de respecter le droit de l'asile.
08:20 Je pense que cette mise en scène de fermeté, même si elle peut s'expliquer par les considérations,
08:26 le contexte politique, elle peut servir aussi Marine Le Pen parce qu'effectivement, une
08:30 bonne partie de l'opinion va entendre simplement on ne laisse rentrer personne, on aide l'Italie
08:34 à fermer sa frontière, etc.
08:35 Ce qui est la position affichée, elle aussi, par Marine Le Pen.
08:38 Et ensuite, quand on passe dans la mise en œuvre de politiques pratiques, c'est là
08:42 qu'on voit qu'effectivement, il y a un angle mort et même plusieurs dans la logique
08:46 de Marine Le Pen.
08:47 C'est d'un côté dire on va consulter les Français, reprendre le contrôle de nos
08:50 frontières par référendum et donc ça franchir des règles européennes, mais sans sortir
08:55 de l'Union Européenne.
08:56 Je vous rappelle que jusqu'en 2017, elle préconisait, Marine Le Pen, la sortie de
08:59 l'Union Européenne et la sortie de l'euro.
09:01 Et elle l'a abandonné.
09:02 Elle a fait un nouveau tétacue sur cette question-là.
09:04 Là, il y a une vraie faille, très claire, c'est-à-dire refuser toute forme de coopération.
09:08 Et comme le disait Nathalie Saint-Cricq, c'est un peu le discours que tenait Georgia
09:11 Meloni quand elle était dans l'opposition.
09:13 Elle promettait un blocus naval, une faux-pouvoir.
09:15 Elle s'est bien rendue compte qu'elle avait besoin de coopération en Europe pour essayer
09:19 de gérer le défi migratoire.
09:21 Et bref, dans la crise actuelle, on peut dire que ce n'est pas un carcan européen.
09:28 Ce n'est pas un trop-plein de lois ou de règles européennes, de directives européennes
09:33 qui provoquent cette crise.
09:34 On peut dire exactement l'inverse.
09:35 C'est qu'à l'inverse, c'est un manque de politique, de coordination, de politique
09:40 harmonieuse en Europe, justement, de solidarité aussi entre les pays qui contribuent à la
09:45 gérer cette nouvelle crise à Lampedusa.
09:47 Donc, c'est plutôt un manque d'Europe que de crier sur tous les tons.
09:50 C'est la faute à l'Europe.
09:52 Et on voit bien là que Marine Le Pen est en décalage avec le réel.
09:56 Et juste un dernier point, il y a un seul pays qui a effectivement repris le contrôle
10:00 de ses frontières, qui est allé jusqu'au bout de cette logique du "seul contre tous"
10:04 et qui a décidé de sortir de l'Union européenne.
10:06 C'est le Royaume-Uni.
10:07 C'était la logique des Brexiteurs en 2016.
10:09 Et le Royaume-Uni qui bat cette année le record d'immigration.
10:11 Il y a plus de 600 000 étrangers qui arrivent cette année au Royaume-Uni.
10:15 Ce qui est un record pour ce pays.
10:16 Mais alors, comment vous expliquez que ce qui se passe aujourd'hui rend aussi crédible,
10:20 rend quand même crédible le discours de Marine Le Pen ?
10:22 Je ne suis pas sûre qu'il soit crédible.
10:23 Je pense simplement qu'on est dans une situation qui est politiquement hautement inflammable.
10:28 Gérald Darmanin est obligé de marcher, d'avancer sur une ligne de crête.
10:31 Il se trouve face à la droite.
10:32 Vous l'avez entendu tout à l'heure avec Olivier Marlex, qui lui, ne trouve pas vraiment
10:35 de solution et dit juste qu'il ne faut pas qu'il y en ait.
10:38 On ne la frotte à personne, mais on ne dit pas comment.
10:39 On ne dit pas comment, on ne réfléchit pas exactement pragmatiquement et on n'ose
10:42 pas dire la vérité.
10:43 C'est-à-dire oui, on a besoin de certaines personnes.
10:45 Oui, le droit d'asile, ça existe.
10:46 Non, on ne peut pas prendre des gens qui sont juste des immigrés économiques et il faut
10:50 aider avec l'aide publique au développement, les pays à se développer sur place.
10:53 Donc LR, on doit faire attention, puisqu'il y a un texte immigration quand même qui va
10:56 arriver et que s'ils veulent avoir des voix LR parce qu'ils n'ont pas de majorité, il
11:00 faut quand même qu'ils les ménagent.
11:02 Donc il faut qu'ils mettent en avant la fermeté, comme un peu Gérald Darmanin l'a dit.
11:06 À gauche, c'est la même chose, mais on doit faire la distinction entre l'électorat.
11:10 Il y a l'électorat de gauche, y compris LFI, qui trouve qu'il y a trop d'immigration.
11:14 51% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon considèrent qu'il y a trop d'immigration.
11:19 Donc la gauche a un électorat qui est pour la main tendue, c'est-à-dire pour un certain
11:23 nombre de régularisations, mais qui considère aussi sur le fond qu'il y a trop d'immigration.
11:27 Donc discours entre la fermeté et la main tendue.
11:31 Donc si vous voulez, il est obligé, Gérald Darmanin, de naviguer entre ces eaux-là,
11:35 s'il veut que son texte de loi passe, et en sachant qu'il y a quand même dans l'immigration
11:40 quelque chose qui, chez les Français, est commun.
11:43 On ne peut pas accepter toute la misère du monde, même si on doit en prendre notre part.
11:47 La deuxième partie opportunément oubliée.
11:50 – C'est Michel Rocart que vous citez.
11:53 – C'est Michel Rocart, absolument. Je l'ai bien connu.
11:55 – C'est pas nécessaire de le dire.
11:58 – C'est une blague.
11:59 – Mais oui, justement.
12:00 – C'était la référence à mon âge.
12:01 – Mais oui, bien sûr.
12:02 – Voilà, donc tout ça s'ajoute très finement vis-à-vis de l'opinion et vis-à-vis de la majorité,
12:09 de manière à espérer pour avoir les deux volets du texte immigration,
12:12 régularisation dans le secteur en tension, et à côté de ça, intransigence,
12:17 pour faire repartir les gens qui n'ont pas le droit de rester.
12:19 – Il y a le texte immigration, il y a aussi les lettres européennes qui arrivent l'année prochaine.
12:23 Et ça, Etienne Girard, c'est aussi un casse-tête.
12:25 – C'est un casse-tête, surtout parce qu'il y a des pays européens
12:29 qui ne veulent pas en entendre parler, tout spécifiquement la Hongrie.
12:32 Et la Pologne, qui sont sur des positions de plus en plus maximalistes sur l'immigration.
12:39 Ils pensent que ça a été couronné par le suffrage universel,
12:43 puisque c'est des programmes anti-immigration qui ont obtenu la majorité des voix à chaque fois.
12:49 Donc eux seront très difficiles à convaincre de voter ce type de texte.
12:53 En même temps, ils sont aussi très contents de faire partie de l'Union européenne,
12:57 parce que ça suppose une multitude d'aides qu'ils n'auraient pas
13:00 s'ils étaient en dehors de l'Union européenne.
13:02 Donc concernant des pays comme la Hongrie et la Pologne,
13:06 on peut penser qu'il y a une fenêtre ou en tout cas un espace pour les convaincre
13:11 et pour obtenir une négociation afin d'avoir un texte.
13:14 – Mais quand on voit que des pays comme l'Allemagne par exemple aujourd'hui
13:18 disent "ah non, là on a beaucoup accueilli mais on ne peut plus maintenant".
13:22 – Mais bien ce discours-là, il existe dans tous les pays de l'Union européenne.
13:26 Les partis d'extrême droite sont en dynamique dans la grande majorité
13:32 des pays de l'Union européenne.
13:33 – C'est le cas en Allemagne, les derniers sondages sur la montée de l'AFD.
13:36 – C'est le cas en Allemagne, en Italie ils ont gagné.
13:38 – La télétravailleur de Chunky qui calonne la CDU, c'est très spectaculaire.
13:41 – Donc oui, il faut répondre à ce discours-là, à cette angoisse-là,
13:46 cette inquiétude-là des électeurs, c'est d'ailleurs ce qui nourrit
13:51 le vote pour le Rassemblement national, parce que la crise Migas III,
13:55 elle entre en résonance avec le discours, le narratif du Rassemblement national
14:00 qui est de dire "tout ce qui s'est fait depuis 40 ans, ça ne marche pas,
14:04 avec nous vous renverserez la table, nous on va faire différemment sur l'immigration".
14:09 La difficulté, on l'a vu en Italie, c'est qu'on a souvent un discours
14:13 quand on est dans l'opposition, quand on est aux manettes avec tous les leviers,
14:17 c'est beaucoup plus compliqué parce qu'il y a des réactions en chaîne
14:19 qu'on ne maîtrise pas.
14:20 – Et juste un mot, le problème aussi je pense c'est le problème
14:22 d'un récit politique à long terme, c'est-à-dire qu'on voit que l'extrême droite
14:25 tient un récit, elle a son récit qui est de dire "on se claque mûr,
14:28 on s'enferme derrière, on construit des murs juridiques ou physiques
14:33 et on se protège derrière nos frontières et on ferme tout".
14:36 C'est irréaliste d'un point de vue pratique,
14:39 mais c'est un récit qui peut parler à l'opinion.
14:42 De l'autre côté, je pense que la difficulté c'est que les gouvernements démocratiques,
14:47 les partis démocratiques gèrent ce dossier migratoire,
14:51 crise après crise, dans l'urgence, souvent face à des images
14:55 qui génèrent de l'émotion, qu'elle soit une émotion compatissante
15:00 ou au contraire une émotion qui rejette ces migrants,
15:03 mais peinent à dessiner un avenir à moyen et long terme,
15:07 c'est-à-dire comment réguler, encadrer, organiser les flux migratoires
15:13 qui de toute façon vont continuer, ça ne signifie pas qu'il faille ouvrir
15:16 les frontières évidemment à tout le monde tout le temps,
15:18 mais les flux migratoires vont perdurer pour de multiples raisons,
15:22 économiques ou climatiques aussi, dans les années et les décennies à venir.
15:25 Dans un instant, on va parler de la planification écologique, Renaud Delis.
15:29 On s'arrête juste une petite minute, le temps du Fil info de Maureen Suynère à 9h21.
15:33 La préfecture des Alpes-Maritimes veut mettre fin à une rumeur.
15:38 Non, il n'y aura pas de camp pour migrants en provenance d'Italie à Menton.
15:41 Les autorités vont tout de même augmenter la capacité du local de police
15:46 qui accueille les étrangers en situation irrégulière.
15:48 Bruno Le Maire reçoit dans les toutes prochaines minutes
15:51 les patrons de la grande distribution.
15:53 Le ministre de l'économie a précisé hier que tous les distributeurs
15:57 pourront vendre à perte du carburant dès le 1er décembre prochain.
16:01 L'exécutif promet des compensations pour les petites stations.
16:04 Elle doit être sérieuse, pas pour faire plaisir, réagit sur France Info le syndicat Mobiliens,
16:09 qui représente près de 6000 stations indépendantes en France.
16:12 Deux hommes de 24 et 25 ans sont jugés à partir d'aujourd'hui devant les assises du barrin.
16:17 Ils sont soupçonnés d'être à l'origine d'un incendie dans un immeuble de Strasbourg en 2020.
16:22 Le feu avait fait cinq morts.
16:24 Le PSG ne part pas favori ce soir, mais espère bien réussir son entrée en Ligue des champions de football.
16:29 À 21h, les Parisiens reçoivent le Borussia Dortmund.
16:32 Match à suivre sur France Info.
16:46 Les informer avec Nathalie Saincric, éditorialiste politique à France Télévisions.
16:50 Etienne Girard, rédacteur en chef Société Aliexpress.
16:52 Et Renaud Delis, l'autre sujet d'actualité en ce début de semaine,
16:55 ce sont les discussions autour de la planification écologique.
16:57 Et oui, ça y est, on touche au but.
16:59 Après des mois d'attente, effectivement, le gouvernement, l'exécutif s'apprête à présenter,
17:03 à dévoiler, à détailler son projet de planification écologique.
17:07 On sait que c'est Emmanuel Macron lundi prochain, le 25 septembre,
17:10 qui devrait justement dévoiler plus précisément le contenu.
17:14 Mais Elisabeth Bornel a ouvert dès hier un cycle de concertations sur ce thème,
17:18 avec les chefs de parti reçus à Matignon.
17:21 Ces concertations qui se poursuivent d'ailleurs aujourd'hui avec un échange
17:24 avec les membres du Conseil national de la refondation.
17:26 Vous en souvenez, le CNR, le Conseil national de la refondation.
17:30 Alors au menu, plein de mesures très concrètes, de chantiers très concrets
17:34 pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
17:36 Mais est-ce que ces objectifs sont forcément douloureux, douloureux pour les Français ?
17:41 Est-ce qu'ils nécessitent forcément des efforts ?
17:44 Voici la réponse de François Gemmene, qui est rapporteur du GIEC
17:48 et qui était l'invité de France Info hier.
17:50 Je pense que la mesure la plus simple et la plus facile à appliquer politiquement,
17:54 c'est une rénovation thermique des bâtiments publics.
17:57 Je pense notamment aux collèges, aux lycées, aux écoles, dans des quartiers défavorisés.
18:03 Je pense qu'il y a un gros enjeu de montrer aux Français que la planification écologique,
18:07 ce n'est pas juste une liste d'efforts, de sacrifices à faire.
18:11 Ce sont aussi des investissements qui peuvent rendre leur vie meilleure.
18:15 Est-ce que la planification écologique, ça peut être effectivement positif
18:18 et perçu comme tel par l'opinion et pas simplement comme ce que certains appellent
18:22 de l'écologie punitive, entre guillemets ?
18:24 Est-ce que, en matière en particulier de rénovation thermique des bâtiments,
18:28 mais aussi peut-être demain de voitures électriques,
18:30 de remplacement des chaudières à gaz, il y a un certain nombre de chantiers
18:33 qui peuvent justement avancer dans l'opinion dès lors que l'État
18:38 investirait les sommes aussi nécessaires pour ce chantier extrêmement coûteux ?
18:41 Il faut les moyens pour la planification écologique.
18:44 Nathalie Saint-Cricq ?
18:45 Oui, mais ils ont commencé à être mis, même si on peut considérer que c'est...
18:48 On considère toujours que c'est insuffisant.
18:50 Il y a eu effectivement de l'ordre qui a été mis dans ma prime rénov'
18:53 qui était une espèce de fouillis absolu et qui faisait que les personnes
18:55 qui voulaient rénover chez elles étaient obligées d'avoir 74 interlocuteurs
18:58 et que ça se finissait mal.
19:00 Donc maintenant, il y a une sorte de guichet unique.
19:02 Par ailleurs, il y a une jonction qui est faite entre les immeubles
19:05 et les propriétaires d'immeubles globaux et les gens qui voudraient rénover leur appartement.
19:09 Bon, ils avaient demandé d'annoncer 2 milliards 4 supplémentaires pour la prime rénov',
19:14 mais effectivement, tout ça, ça coûte cher.
19:15 Et les bâtiments, si on veut faire les écoles...
19:17 Avec les critères au serré en plus.
19:18 Voilà, c'est effectivement un budget qui est sous tension
19:22 parce qu'on ne peut pas à la fois mettre le paquet sur tout et en plus faire des économies.
19:26 Donc là, c'est sûr. Sur l'écologie, effectivement non punitive,
19:30 c'est-à-dire Emmanuel Macron est passé d'une période en 2022 où il disait
19:35 "c'est la fin de l'abondance" et avec probablement,
19:37 quand on a eu les Gilets jaunes, un certain nombre de mouvements dans le pays,
19:40 si on leur annonce qu'ils ne peuvent plus avoir éventuellement
19:44 se baigner dans des piscines parce qu'il n'y en aura plus,
19:46 que de toute façon, il n'y aura plus de voiture,
19:47 que de toute façon, il ne faut pas manger,
19:48 des trucs qui leur font plaisir et tout,
19:50 et à un moment donné, c'est très bien que ça peut sauter.
19:52 Donc effectivement, François Germain a raison d'essayer de mettre en avant
19:55 des solutions supportables, c'est-à-dire voir du côté des véhicules électriques,
19:59 des rénovations pour en gros amener les Français,
20:03 qui d'ailleurs, il suffit de regarder la télé tous les soirs,
20:06 quand on voit des catastrophes climatiques,
20:08 on n'a pas besoin d'être convaincus,
20:10 sans leur montrer qu'ils vont encore devoir faire des efforts
20:14 et que finalement, depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron,
20:16 c'est des efforts plus des crises, plus des efforts plus des crises,
20:18 et que ça n'arrête pas comme ça.
20:20 Un argument quand même sur lequel il va falloir convaincre les Français,
20:23 c'est qu'Emmanuel Macron, et ça lui a été reproché par les écologistes,
20:26 a dit "de toute façon, nous nos émissions c'est 1%
20:28 de ce qui est émis dans le monde",
20:30 et les Français peuvent avoir l'horreur de dire "bon,
20:32 de toute façon, puisque c'est 1%, si on est les seuls à serrer la ceinture,
20:35 que ni l'Inde, ni la Chine, ni l'Afrique,
20:37 qui n'a pas envie de se la serrer sans l'avoir desserrée auparavant,
20:42 est-ce que ça sert vraiment à quelque chose ?"
20:43 Donc ça, le débat, et il faudrait aussi, j'ajoute et je termine,
20:46 que la classe politique, c'est-à-dire la gauche par exemple,
20:49 et éventuellement la droite, considèrent que même si on ne fait pas autant
20:52 qu'on devrait faire, le fait de faire un peu,
20:55 ça mérite quand même d'être soutenu.
20:56 - Parce que c'est ça la critique, le manque d'ambition du gouvernement
20:58 sur l'aspect écologique.
20:59 - Oui, oui, c'est très compliqué pour le gouvernement de gérer
21:03 entre ce manque d'ambition supposé et le risque d'être le dindon
21:07 de la farce de la planification et de la révolution écologique.
21:11 C'est-à-dire que si on prend tout seul dans notre coin
21:14 des mesures plus contraignantes que tous nos voisins,
21:17 eh bien tous les pays, ils iront se fournir chez tous nos voisins,
21:20 et plus personne ne se fournira en France,
21:21 et tous les Français seront en bout de chaîne, appauvris.
21:24 Donc la difficulté, c'est d'avoir à la fois un narratif politique
21:29 acceptable par la population et un plan à l'échelle européenne,
21:34 voire mondiale, rêvons, qui puisse faire en sorte
21:38 de répondre à cette urgence climatique.
21:39 - C'est beaucoup de rêves, effectivement, le plan mondial.
21:41 - Je vais garder le silence, ce qui va me permettre
21:43 de commencer à réduire mon emprunt de carbone.
21:46 - Merci beaucoup, merci à tous les trois.
21:47 Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions,
21:50 Etienne Girard, rédacteur en chef Société Aliexpress,
21:53 c'est cette une, cette semaine, sur la succession.
21:57 - Qui pour remplacer Emmanuel Macron en 2027,
21:59 on raconte les manœuvres de coulisses entre Philippe Darmanin,
22:03 Le Maire, Attal, Castex.
22:05 - Attal, Castex aussi dans le listing,
22:07 on va s'étalir cette semaine dans l'Express.
22:09 Renaud, je vous dis demain, même endroit, même heure.
22:11 - Absolument, même heure.
22:13 - Les informations de retour ce soir à 20h avec Bérangère Bonte et Jean-François Acky.
22:17 [Musique]