Les informés du matin du 11 septembre 2024

  • il y a 3 jours
Les informés du matin du 11 septembre 2024

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00:00Et bienvenue dans les Informer de France Info avec Renaud Dely. Bonjour Renaud.
00:07Bonjour Salia.
00:08Et bonjour à nos informer du jour. Autour de la table, Franck Madevon, directeur de
00:11la rédaction internationale de Radio France. Bonjour Franck.
00:14Bonjour.
00:15Fred Hoffman, porte-parole du Parti Démocrate en France, Démocrats Abroad France, je l'ai
00:18bien dit hein ?
00:19Oui, très bien.
00:20Avec mon petit accent.
00:21Parfait.
00:22Bienvenue. Carole Barbet à vos côtés, éditorialiste politique. Bonjour Carole.
00:25Bonjour Salia.
00:26Renaud Dely, comme on a les démocrates sur le plateau, on commence évidemment par évoquer
00:30le face-à-face de la nuit outre-Atlantique, le débat Harris-Trump.
00:34Effectivement. Un duel télévisé très attendu, diffusé par la chaîne américaine ABC, un
00:38duel qui était organisé dans la ville de Philadelphie, dans l'état très disputé
00:42d'ailleurs de la Pennsylvanie, l'un de ces fameux swing states qui feront la décision
00:46lors de l'élection programmée le 5 novembre prochain. Depuis le retrait de Joe Biden,
00:51il y a 7 semaines maintenant qu'Amal Harris a plutôt le vent en peau, en tout cas elle
00:55a réussi à enclencher une dynamique de campagne. Hier, cette nuit et la nuit dernière,
01:01les deux adversaires se sont affrontés sur leur terrain de prédilection respectif.
01:05Quel sera d'ailleurs le thème qui fera la décision lors de l'élection ? L'un des
01:09thèmes qui a été évidemment mis en avant et qui pèse toujours à chaque élection
01:13présidentielle, c'est la situation économique du pays, la question de l'emploi mais aussi
01:17celle de l'inflation. Je vous propose d'écouter justement un échange avec par ordre d'apparition
01:23Kamala Harris d'abord qui se soucie justement des travailleurs américains et Donald Trump
01:29qui cherche tout de suite à disqualifier son adversaire.
01:32Il faut comprendre comment nous en sommes arrivés là. Donald Trump a soigneusement
01:37sélectionné trois membres de la cour suprême des États-Unis pour qu'ils annulent les
01:41protections concernant l'avortement et ils ont fait exactement ce qu'il voulait.
01:47Elle n'a aucun programme. Elle a copié le programme de Joe Biden et il se résume
01:54à cette phrase. Nous allons essayer de baisser les impôts. Elle n'a pas de programme.
01:59Jetez un coup d'œil à son programme. Elle n'en a pas.
02:02Alors, hélas, ce n'était pas tout à fait le son attendu. Dans un premier temps, comme
02:07vous l'avez entendu, Kamala Harris, elle mettait en cause Joe Biden sur la question
02:10essentielle de l'avortement. Évidemment, on se souvient que la cour suprême est revenue
02:15sur la législation fédérale pour l'avortement, renvoyant maintenant aux États-Américains
02:20la possibilité de le restreindre, voire de l'interdire, puisqu'une vingtaine d'États-Américains
02:24ont déjà pris des législations restrictives. Donc, on le voit, Kamala Harris a attaqué
02:29son adversaire, l'ancien président Donald Trump, notamment sur la question de l'avortement.
02:33Et puis, Donald Trump, lui, a répondu en particulier sur les questions économiques
02:39et notamment en mettant en cause l'inflation qui a sévi aux États-Unis sous le mandat
02:44de Joe Biden, comme d'ailleurs au-delà des États-Unis. Quel peut être le bilan
02:49global de ce débat ? Est-ce que l'un des deux l'a emporté, était plus à l'aise
02:55que l'autre ? Et est-ce que ce débat peut avoir des conséquences, évidemment, d'abord
02:58sur la campagne, puis le moment venu sur le vote ?
03:00Franck Madjour, de la rédaction internationale de Radio France.
03:02Comme d'habitude, dans les débats de ce type, il y a le fond et la forme. Et il me
03:08semble que Kamala Harris l'a emporté sur les deux tableaux. D'abord, sur la forme,
03:13elle a été assez astucieuse parce qu'elle a poussé Trump dans ses retranchements.
03:17Elle a imposé le rapport de force. Elle a imposé le bras de fer. Dès le début du
03:21débat, elle est allée au-devant de Trump pour lui serrer la main. Et elle a pris l'ascendant
03:26sur beaucoup de questions, y compris d'ailleurs la question économique sur laquelle elle
03:30peut apparaître fragile par certains aspects. Et puis, sur le fond, elle a aussi été assez
03:37astucieuse parce qu'elle a réussi à se défendre, notamment sur l'un de ses talons
03:42d'Achille, en tout cas l'un des talons d'Achille de l'administration démocrate, à savoir l'immigration.
03:46Elle a tellement poussé Trump dans ses retranchements que lui en est venu, ce qui lui arrive de
03:52temps en temps, à dire des absurdités. Et notamment le fait que des immigrés pourraient
03:58être des mangeurs d'animaux domestiques, des mangeurs de chiens ou de chats. Ça s'appuie
04:03sur une fake news à Springfield dans l'Ohio, une fake news vraiment communément admise
04:08par tous les Américains. Donc, il a perdu, me semble-t-il, sur les deux tableaux.
04:13Je vous propose justement d'écouter l'échange qu'évoque à l'instant Frank Medvon, on fera
04:18réagir ensuite notre invité Fred Hoffman. Voici justement un échange sur l'immigration.
04:22On sait que Donald Trump, évidemment, veut porter le fer contre les démocrates et contre
04:26la présidence Biden sur ce sujet, jusqu'à énoncer un certain nombre de contre-vérités.
04:30L'immigration est la pire chose qui est arrivée à notre économie. Lui et elle ont détruit
04:37notre pays. À Springfield, les migrants mangent les chiens et les chats. Ils mangent les animaux
04:47des habitants. Comme je vous l'ai dit, vous allez entendre beaucoup de mensonges. Ce n'est
04:55pas une surprise. Fred Hoffman, ça fait rire Kamala Harris quand Donald Trump lance des
05:01contre-vérités comme celle-là. C'est trop facile pour elle en fait là. Parce que c'est
05:04si ridicule. Et quelque part, je dis, je suis en France depuis longtemps, mais j'ai honte pour
05:09mon pays quand j'entends un candidat dire quelque chose pareil. Mais elle a rigolé. Mais en fait,
05:16c'est pas drôle. Parce qu'en fait, c'est raciste aussi. Parce que ce n'est pas juste que les
05:20immigrés. Ils ont dit les gens d'Haïti. Et on sait que déjà, Donald Trump, c'est un raciste.
05:26Mais de parler de Kamala Harris, moi, j'ai vu la présidente. Honnêtement, elle était obligée
05:32de prouver quelque part qu'elle était capable de gérer le pays.
05:36Est-ce que c'était ça la difficulté pour Kamala Harris ? Elle est vice-présidente. Elle n'a pas
05:41non plus imprimé sa patte pendant la présidence Biden. Et là, il fallait qu'elle s'affirme.
05:46Oui. Et je pense que ce soir, cette nuit, je ne sais plus, je me suis levé à 2h30 ce matin. Elle
05:53a fait. Et en fait, elle a encore beaucoup, beaucoup de travail à faire. Parce que n'oubliez
05:59pas, sa campagne date depuis 5-6 semaines. Donald Trump est en campagne depuis 7 ans. 7 ans. On
06:07connaît qui est Donald Trump. Et alors là, je pense qu'elle a bien fait les sondages que j'ai
06:12vus. Elle a gagné 63% contre 37, vers là, avec Donald Trump. Mais aussi, parce qu'avec un débat
06:20comme ça, elle ne peut pas aller trop loin dans les détails comme les gens cherchent. Alors,
06:24on a encore beaucoup de travail à faire. Mais je pense, là, on a vu qui elle est. Elle était
06:33positive. Trump était si négatif. Surtout, j'ai noté plein de choses. On est en déclin. On se moque
06:41de nous. Nous ne sommes pas un leader. Qu'est-ce qui se passe ? On se moque de nous. Mais elle,
06:46elle est dans la positivité. Et je pense que c'est ça aussi, de unifier le pays, qui était vraiment
06:52clair pendant le débat. Et en même temps, il fallait assumer le bilan de la présidence de
06:57Joe Biden. Bilan pas forcément glorieux, Franck Madebon ? Le bilan est quand même plutôt bon,
07:04y compris d'ailleurs sur l'économie. Sur l'économie, l'inflation a été plutôt jugulée.
07:09Le chômage s'établit à peu près à 4% de la population active. Il est extrêmement bas. Mais
07:15malgré tout, il y a une perception de la part des Américains que leur pouvoir d'achat a baissé.
07:21L'inflation a été assez forte ces trois dernières années. Et je pense que Trump a été malhabile sur
07:28ce sujet, parce qu'il aurait pu trouver là un angle d'attaque. Lui, il s'est focalisé sur
07:32l'immigration. C'est vrai que c'est un autre talent d'Achille de l'administration Biden. Mais
07:37il l'a fait, on vient de l'entendre, de manière très maladroite. Et l'immigration, il y revenait
07:42sans arrêt, y compris quand on lui posait des questions sur le pouvoir d'achat, sur la politique
07:47étrangère. Et je pense que ça a été assez maladroit de sa part. Donc pour revenir à votre question sur
07:52le bilan, globalement assez bon. Et sur les talons d'Achille, Trump n'a pas trouvé les bons
07:59angles d'attaque. Carole Barjon ? Moi je pense que les démocrates étaient tellement inquiets avant
08:07ce débat, en se disant est-ce qu'elle va tout simplement tenir le choc ? Donc c'est déjà la
08:14réponse. La réponse est oui, évidemment, puisqu'elle s'est imposée comme une interlocutrice
08:19déjà crédible. Donc c'est déjà une première étape qui est réussie. Ensuite on sait qu'en
08:24politique, ce qui compte c'est la dynamique. Donc cette première étape réussie peut enclencher une
08:32bonne dynamique, ça on le verra plus tard. Mais pour le moment, c'est plutôt une réussite.
08:40Bon alors quel impact aura ce débat sur les électeurs américains ? On va le savoir et on va
08:46continuer aussi d'en discuter de ce face à face de la nuit outre-Atlantique. Harris Trump,
08:51juste après le Fil Info, à 9h15. Maureen Suliard ? Et plus de 5 millions de j'aime en à peine quatre
08:58heures pour la publication de la chanteuse Taylor Swift. Elle soutient Kamala Harris pour la prochaine
09:02présidentielle dans deux mois. Un message posté juste après le débat entre Harris et Trump. Des
09:07échanges vifs notamment sur l'inflation, le droit à avortement ou encore l'immigration. L'institutrice
09:13est suspendue à titre préventif. La vidéo a largement choqué. On voit la femme frapper dans
09:18le dos, une petite fille de trois ans. L'enseignante de Paris sera entendue par le rectorat dans les
09:23prochains jours. D'autres témoignages émergent et d'autres parents envisagent aussi de porter
09:28plainte selon l'avocate de la famille de l'enfant. Des inondations monstres dans le nord du Vietnam,
09:33conséquence du passage d'un typhon. Déjà 143 morts et de nombreuses personnes sont portées
09:38disparues. Des inondations et des éboulements de terrain sont en cours. Des crues aussi en cours
09:43au Laos et en Thaïlande. Le groupe de presse Bayard, visé par une cyberattaque, cela a perturbé la
09:48publication de certains de ses titres. Hier, dans La Croix, des experts en cybersécurité tentent
09:54de remettre en état le système informatique. Une rançon est demandée au groupe.
09:58France Info. Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia.
10:10De retour sur le plateau des informés avec Franck Madevon, directeur de la rédaction
10:13internationale de Radio France, avec Fred Hoffman, porte-parole du Parti démocrate en France,
10:18avec Carole Barjon, aussi éditorialiste politique, et Renaud Dely. On parlait de ce face-à-face qui a
10:23eu lieu cette nuit outre-Atlantique pour la présidentielle américaine. Trump, Harris, 90
10:28minutes de face-à-face. Est-ce qu'un tel débat, c'est de nature à bouger les lignes ?
10:32Il faut toujours apporter un bémol, en quelque sorte, je pense, notamment au regard d'un certain
10:36nombre d'expériences passées. Que Donald Trump ait un rapport assez lointain avec la vérité,
10:41on le sait depuis un petit moment. Effectivement, on vient de l'entendre à travers certains extraits,
10:45qui sont des propos parfois ébouriffants ou ébouriffés, qui partent dans tous les sens,
10:51qui sont assez peu crédibles sur un certain nombre de sujets, alors que Kamala Harris,
10:54elle, incarnait plutôt le camp de la responsabilité, de la raison, de la rationalité. Tout cela est
10:59clair. Il faut faire attention à ne pas verser dans des formes de commentaires des prédictions
11:05un peu méthode-couée. On l'a vu par le passé, déjà en 2016, lorsque Donald Trump a battu Hillary
11:10Clinton, ou à l'occasion du Brexit aussi au Royaume-Uni. On le sait aussi, ces propos excessifs
11:16et parfois mensongers, ça participe du populisme qui peut séduire et qui séduit, de fait, des
11:22millions d'Américains, y compris sur l'immigration, sur ce sujet-là. La deuxième question qui se pose,
11:28c'est est-ce qu'un débat aussi loin du scrutin peut avoir effectivement un impact ? Rappelons
11:32que l'élection n'aura lieu que le 5 novembre. Alors, qu'en faut-il qu'il y ait ou pas un deuxième
11:35débat ? On sait que Kamala Harris a d'ores et déjà proposé à Donald Trump un deuxième débat. Et en
11:39fait, la question de fond, c'est savoir lequel des deux, me semble-t-il, c'est le plus, le mieux
11:43adressé aux indécis. Quant à flatter leur base respective, et en tout cas, Donald Trump sait
11:48flatter la base républicaine, ça c'est clair, mais l'enjeu, comme toujours, et en particulier
11:53dans les fameux swing states, les états balanciers qui font la décision, c'est de parler,
11:58évidemment, aux indécis. Fred Hoffman, Renaud Delis, l'évoquait, cette amnésie des Américains,
12:05beaucoup de spécialistes des États-Unis l'évoquent, les Américains oublient les
12:09outrances de Donald Trump, les laissent passer. Ils ont aussi oublié, par exemple, l'assaut du
12:14Capitole. Ça, vous le craignez ? Non, mais je pense que personne ne l'a oublié. C'est impossible
12:19de dire qu'ils l'ont oublié. Non, pas du tout. Et en fait, je pense que Donald Trump, pour le
12:24moment, garde sa base. Ça ne monte pas beaucoup. Peut-être quelques indécis, mais c'est pour ça,
12:30pour nous, c'est dans notre faveur, les démocrates, que les gens qui ne voulaient pas voter ni pour
12:35Trump ni pour Biden, maintenant voient une autre personne qui peut mener le pays dans l'avenir,
12:41quoi, positivement. Une autre génération, même, elle a dit ça aujourd'hui. On parlait toujours de
12:46Biden comme il était trop vieux. Ce soir, excusez-moi, mais Donald Trump, excusez-moi,
12:53mais son visage était un peu... Vous voyez ce que je veux dire ? En plus, une autre chose...
12:57Il a 78 ans, mais on ne veut pas aller sur le physique.
13:00Oui, mais quelque part... Non, mais je veux dire qu'elle a donné un air vraiment fatigué,
13:04vieux. On peut être très compétent à n'importe quel âge. Mais une autre chose,
13:10on a une expression en anglais, c'est « she got under his skin », des points sensibles. Et chaque
13:15fois, elle a dit quelque chose, lui, il a réagi, mais pas une fois, elle a donné une stratégie.
13:21Comment, lui, il va aider les gens, amener le pays vers l'avenir ? Il n'a que critiqué. Et
13:27en plus, qu'on l'a dit pour ses meetings, que les gens s'ennuient et sont crevés et qu'ils partaient
13:34tout de suite. Mais elle savait exactement. Elle a fait ça avec un sourire. Elle était calme.
13:39Honnêtement, j'ai trouvé qu'elle était vachement bien avec ses prestations.
13:43Il n'est pas.
13:44Non, mais si j'en ai de la veste démocrate. Honnêtement, c'est un contraste, mais qui est
13:51trop... C'est vrai que c'est un contraste aussi avec la prestation de Joe Biden, évidemment.
13:57Oui, absolument.
13:58Ce qui explique aussi votre soulagement, d'ailleurs.
14:01Oui, mais une chose avec Joe Biden, que les gens disent, par exemple, en ce moment, il
14:05ne gouverne pas. Ce n'est pas vrai, il peut continuer de gouverner, mais il savait qu'il
14:08ne pouvait pas gagner l'élection.
14:10Oui, mais on ressent ce matin votre soulagement.
14:12Non, je ne dis pas le contraire.
14:14Parce qu'il ne pouvait pas gagner l'élection, mais au moins, il a mis le pays avant parti.
14:20Et c'est ça qui est bien.
14:22Elle a assuré pendant le débat Kamala Harris. Et en plus, elle a eu un soutien de poids cette
14:26nuit, qui s'appelle Taylor Swift. Et ça, ce n'est pas rien.
14:30Non, ce n'est pas rien. C'est la star américaine du moment. Elle a plus d'un demi-milliard
14:34de followers sur ses différents réseaux sociaux. Alors, on peut se poser la question, est-ce
14:38que le soutien d'une célébrité change vraiment le cours d'une élection ? Sans doute pas.
14:44Mais ça peut avoir une influence, notamment sur la mobilisation des jeunes. Et puis,
14:48pour revenir à ce qu'on vient de dire, il ne faut pas perdre de vue qu'une élection
14:51américaine se joue à quelques dizaines de milliers de voix dans 6 ou 7 états. Donc,
14:57le moindre petit changement, le moindre petit indice de cet ordre-là peut faire basculer
15:01une élection.
15:02Taylor Swift qui a appelé les jeunes qui la suivent à aller voter, à s'inscrire
15:06sur les listes électorales. Merci beaucoup.
15:09Même si là aussi, je vais porter juste un tout petit bémol au risque de doucher votre
15:12enthousiasme. Je rappelle qu'en 2016, tout Hollywood soutenait évidemment Hillary Clinton.
15:16Et c'est 2024.
15:18Avec ferveur, donc ça ne fonctionne pas forcément.
15:21Vous n'allez pas calmer l'enthousiasme de Fred Hoffman.
15:23Juste une chose, on attend maintenant Beyoncé.
15:25Ah là, vous attendez Beyoncé ?
15:27J'ai dit comme ça, mais ça pourrait être Beyoncé.
15:30Message envoyé à Beyoncé ce matin depuis les informés.
15:32Qui nous regarde, bien sûr.
15:34Merci beaucoup à tous les deux.
15:36Franck Madevon, directeur de la rédaction internationale de Radio France.
15:39Merci Fred Hoffman, porte-parole du Parti Démocrate.
15:42En France, on revient ici, à Paris, en France,
15:46parce que les Américains cherchent leur prochain président aux Etats-Unis.
15:51Nous, on a un président, on a un nouveau Premier ministre,
15:53mais on n'a toujours pas de gouvernement.
15:55Mais on n'a pas encore de gouvernement, effectivement.
15:56Nous, on n'a pas encore de présidentiel non plus.
15:58Mais donc, Michel Barnier continue ses consultations.
16:01Hier, il rencontrait les élus du groupe Ensemble pour la République,
16:03présidé par Gabriel Attal.
16:05Il va continuer de rencontrer les élus Horizon,
16:08le parti d'Edouard Philippe,
16:11du groupe, du parti dont il est issu, du Parti des Républicains.
16:15Mais il y a toujours, du côté de l'entourage du Premier ministre,
16:19l'idée d'aller décrocher quelques soutiens à gauche.
16:23On parle de personnalités d'ouverture.
16:25Certaines auraient été contactées, mais pour l'instant,
16:28difficile et même impossible de mettre un nom
16:30sur une éventuelle personnalité susceptible
16:33de rejoindre Michel Barnier au sein du gouvernement.
16:35On voit plutôt, d'ailleurs, le nouveau front populaire,
16:37faire front, c'est le cas de le dire,
16:39contre ce gouvernement, et annoncer toutes ses formations
16:42qu'ils voteront la censure que la gauche présentera prochainement
16:45à l'Assemblée Nationale.
16:47Toutes les formations, et même un ancien Président de la République,
16:49redevenu député, François Hollande.
16:52Quand c'est un gouvernement qui va être de droite,
16:55sur une politique de droite,
16:57et qui va être un gouvernement soutenu par l'extrême droite,
17:00dont j'ai dit, d'ailleurs, qu'il n'aura de durée de vie
17:03que tant que l'extrême droite la lui donnera,
17:05comment voulez-vous que des socialistes,
17:07ou des femmes, ou des hommes de gauche,
17:09participent à une telle équipe ?
17:11Alors est-ce que, finalement, peut-être qu'en ne tentant pas
17:14l'hypothèse Lucie Castex, même si celle-ci semblait vouée
17:17à un échec rapide à cause d'une motion de censure,
17:20Emmanuel Macron n'a-t-il pas ressoudé, en quelque sorte,
17:23les formations du nouveau front populaire ?
17:26Et est-ce que Michel Barnier va réussir
17:29à décrocher telle ou telle personnalité,
17:32ou tel ou tel symbole, qui pourrait donner comme un parfum
17:35d'ouverture à la gauche au futur gouvernement ?
17:37Carole Barjon, ça s'annonce compliqué ou pas ?
17:39Extrêmement compliqué, parce que, franchement,
17:42on ne voit pas bien comment la gauche,
17:46qui, déjà, avait du mal à soutenir,
17:49enfin, d'ailleurs, ne soutient pas.
17:52Si on ne soutient pas du tout.
17:54Un gouvernement dirigé par Gabriel Attal,
17:57venu, il faut le rappeler lui-même,
18:00du Parti Socialiste à l'origine.
18:02Donc, on ne voit pas très bien, à partir du moment
18:04où ils ne soutenaient pas Emmanuel Macron
18:07et Gabriel Attal, comment ils pourraient soutenir
18:10et participer, même, à un gouvernement
18:13dirigé par un Premier ministre
18:16venu des Républicains.
18:19Mais que le nouveau front populaire ne soutienne pas
18:22un gouvernement de Michel Barnier, c'est une chose,
18:25mais que des personnalités de gauche, un peu, j'allais dire,
18:28indépendantes, autonomes, y participent, est-ce que c'est possible ?
18:31Ça s'est vu par le passé, on se souvient, par exemple, de 2007,
18:34l'ouverture de Nicolas Sarkozy, à l'époque,
18:37il y avait Éric Besson, qui, effectivement,
18:40est devenu, très vite, le plus ailé des Sarkozistes,
18:43mais il y avait Bernard Kouchner, Martin Hirsch,
18:46Jean-Marie Bockel, qui, lui aussi, était issu du PS, etc.
18:49Il y avait quelques personnalités. Donc, ça, ce sont des débauchages individuels,
18:52ça s'est toujours vu dans l'histoire. François Mitterrand a pratiqué
18:55la même chose en son temps. On voit bien que les formations politiques,
18:58en revanche, semblent, de nouveau, arrimer au Nouveau Front Populaire,
19:01et d'ailleurs, la réaction de François Hollande est symptomatique, de ce point de vue,
19:04puisque François Hollande était hostile à la NUPES,
19:07l'ancêtre du Nouveau Front Populaire, il s'est rallié au Nouveau Front Populaire,
19:10pourquoi ? Pour être élu député, ce qu'il a réussi.
19:13Sur le fond, il n'est pas vraiment réconcilié, il est même en désaccord,
19:16surtout avec Jean-Luc Mélenchon, et là, il s'occale dans la stratégie
19:19qui, en fait, est conduite par Jean-Luc Mélenchon. Il faut rappeler, d'ailleurs,
19:22que François Hollande a, tiens, c'est étrange, oublié de soutenir son ami Bernard Cazeneuve.
19:25Lorsque Bernard Cazeneuve était en fisc pour Matignon,
19:28il ne l'a pas fait,
19:31comme s'il ne voulait surtout pas ouvrir un peu plus
19:34le débat au sein des socialistes pour ne pas fâcher les insoumis au cas
19:37où il pourrait lui-même incarner peut-être demain
19:40cette gauche rassemblée lors d'une future présidentielle. On voit bien que
19:43c'est la stratégie de François Hollande, mais on voit bien, en tout cas,
19:46qu'effectivement, la gauche s'est calée, globalement, dans une opposition
19:50totale à Michel Barnier, lequel essaie d'envoyer des petits signes, mais pour l'instant,
19:53ce ne sont que des mots. Des améliorations de la réforme des retraites,
19:56il a aussi évoqué la dette écologique
19:59ou la nécessité d'une plus grande justice fiscale, mais évidemment,
20:02on verra bien aux actes. – On ne voit pas comment la gauche
20:05pourrait soutenir Michel Barnier, alors même
20:08que le parti Renaissance, c'est-à-dire
20:11qui sera peut-être présidé,
20:14on ne sait pas trop encore, comment dire, par
20:17Elisabeth Borne ou Gabriel Attal, qui est déjà
20:20le président du groupe, exprime
20:23les réticences qu'ils ont exprimées hier. On a bien vu
20:26que l'accueil fait à Michel Barnier
20:29aux journées parlementaires... – Oui, ce n'était pas très chaleureux.
20:32– Oui, enfin, était plus que réservé.
20:35– Mais là, sur la gauche, quand même, parce qu'on le dit,
20:38depuis plusieurs jours, Michel Barnier continue ses consultations
20:41dans le but de former son gouvernement, il va à la rencontre
20:44de toutes les formations politiques, il a appelé les formations de gauche
20:47chacun des partis du Nouveau Front Populaire,
20:50et certaines ont refusé d'aller le rencontrer.
20:53– C'est pour ça que ça se terminera probablement, comme le disait
20:56Renaud Delis, par des électrons libres,
20:59qui peuvent représenter
21:02la société civile, etc. Mais en aucun cas,
21:05ça ne sera probablement pas des parlementaires
21:08issus des formations politiques de gauche.
21:11– Bien sûr, les parlementaires sont en plus liés par cet accord
21:14du Nouveau Front Populaire, et on voit bien qu'on n'imagine pas
21:17de personnalité leur rejoindre. Par exemple, si Olivier Faure,
21:20le patron du PS, a refusé de rencontrer Michel Barnier, il lui a répondu,
21:23très clairement, il a dit, il a renvoyé une éventuelle discussion,
21:26mais sur le fond, sur des sujets, etc., à l'après-censure.
21:29Évidemment, d'ici là, puisque l'ensemble du Nouveau Front Populaire
21:32est uni pour porter une motion de censure contre le gouvernement Barnier,
21:35il s'agit d'abord, pour eux, de porter, de défendre cette motion de censure
21:38sur le moment venu au Parlement. Et puis, si jamais
21:41le gouvernement Barnier surmonte cette censure,
21:44il faudra forcément aussi que, parfois, les oppositions et les syndicats,
21:47surtout, discutent avec le gouvernement
21:50de tel ou tel texte, ou de tel ou tel sujet.
21:53– Maintenant, je ne sais pas qui Michel Barnier arrivera à décrocher,
21:56mais il en a besoin, puisqu'il a déclaré,
21:59dès sa nomination, qu'il voulait un gouvernement de rassemblement.
22:03– Eh bien, bon courage. On a envie de dire bon courage à Michel Barnier.
22:06Merci beaucoup à tous les deux, Carole Barjon, éditorialiste politique.
22:09Merci beaucoup, Renaud. – Merci, Saliha.
22:11– On se retrouve demain. Les informés du soir, eux, reviennent ce soir à 20h
22:14avec Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot.