Les informés du matin du 11 décembre 2024
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00:00Et ravi de vous retrouver pour les informer, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité
00:11sur France Info tous les matins jusqu'à 9h30, nous revenons sur deux événements
00:15de l'actualité du jour, sur France Info TV, sur la radio, France Info bien sûr, avec
00:21vous Renaud Delis, bonjour, rebonjour !
00:22Bonjour Jérôme !
00:23Et ce matin dans ce studio Aurélie Herbeaumont, bonjour, chef adjointe du service politique
00:29de France Info, et Gilles Bornstein, bonjour Gilles !
00:31Bonjour Jérôme !
00:32Éditorialiste politique à France Info TV, Canal 27, Renaud, notre premier débat tourne
00:37autour de la nomination du Premier Ministre, bientôt la fumée blanche !
00:42Alors en tout cas c'est l'Élysée qui hier évoquait la nomination d'un futur
00:46Premier Ministre d'ici 48h, 48h si on part d'hier, ça fait demain ! Donc d'ici demain
00:51en fin de journée, on a déjà vu parfois des délais annoncés et finalement pas tout
00:55à fait respectés.
00:56En tout cas en attendant ce futur Premier Ministre, on sait d'ailleurs que le Premier
01:01Ministre démissionnaire Michel Barnier se retrouve en Conseil des ministres à l'Élysée
01:05aujourd'hui avec le chef de l'État pour la dernière fois a priori, et puis le chef
01:09de l'État Emmanuel Macron qui a donc réuni hier à l'Élysée l'ensemble des parties
01:14de gauche, de droite et du centre, à l'exception de la France Insoumise et du Rassemblement
01:18National, afin d'essayer d'avancer vers la quête d'un compromis, voire d'un accord
01:23de non-censure de la part de ses participants.
01:27Voici ce que disait Olivier Faure, le patron du Parti Socialiste, à la sortie de cette
01:30réunion hier soir à l'Élysée.
01:32Nous avons re-suggéré le fait qu'il y ait un échange du bon procédé, que le gouvernement
01:39renonce au 49-3 et donc renonce à tout passage en force, et en échange de quoi les oppositions
01:46renonceraient à une censure.
01:49Sur cette idée simple, nous avons le sentiment que les choses ont plutôt avancé.
01:54Alors est-ce qu'effectivement on peut voir émerger cet accord de non-censure qui consisterait
01:59en fait à ce que probablement soit le Bloc Central, soit une partie de la gauche gère
02:06les affaires au gouvernement, et que l'autre partie s'entend donc pour ne pas le censurer
02:13si ce gouvernement ne met pas en œuvre le 49-3, parce que tous les participants hier
02:18à cette réunion étaient d'accord pour ne pas envisager un gouvernement d'union nationale
02:21rassemblant au sein de la même équipe, gauche, droite et centre.
02:25Est-ce qu'on peut aller vers cet accord minimal ? Est-ce que celui-ci assurera une certaine
02:29stabilité et une longévité au futur Premier ministre peut-être un peu plus durable que
02:33celle de Michel Barnier ? Et dernière question, est-ce que le fait de maintenir à l'écart
02:36la France Insoumise et plus particulièrement peut-être le Rassemblement National et Marine
02:40Le Pen, c'est une stratégie efficace ou risquée ?
02:43Aurélie Herbement, on va commencer par vous, échange de bon procédé disait Olivier Faure.
02:47On se demande un peu ce qui s'est passé vraiment hier à cette réunion à l'Elysée,
02:53est-ce qu'il s'agissait de trouver un accord sur les désaccords, de trouver un chemin
02:57pour qu'il y ait un gouvernement qui puisse au moins voter le budget ?
03:00Déjà ce qui est positif c'est qu'il y a un accord sur le fait que personne ne veut
03:04de la grande coalition qui irait des LR au Parti Social et donc déjà au moins cette
03:09hypothèque est levée puisque la droite ne veut pas être dans un gouvernement avec
03:13la gauche et la gauche réclame toujours un Premier Ministre de gauche donc on sait
03:18qu'au moins on n'aura pas cette grande coalition.
03:19Après voilà, il s'agissait de trouver une espèce de modus vivendi pour, alors dans
03:26l'idéal Emmanuel Macron aimerait que ce soit pour les 30 prochains mois, je pense
03:30qu'il faut rester extrêmement modeste sur les objectifs et déjà s'il peut y avoir
03:35une espèce de pacte de non-agression des LR jusqu'aux socialistes voire aux communistes
03:39et aux écologistes pour ne pas renverser le prochain gouvernement par exemple avant
03:43qu'il fasse un nouveau budget donc essayer de vivoter comme ça les prochains mois ce
03:49serait déjà une énorme avancée.
03:51Après voilà, ils ne sont pas trop rentrés dans le fond des dossiers ce qui est un peu
03:56le problème parce que le risque pour un éventuel gouvernement qui ne serait pas censurable
04:03ça peut être de ne rien faire parce que si vous mettez sur la table la question des
04:06retraites ça risque de tiquer avec le Bloc central et la droite, si vous mettez sur
04:11la table la question d'une nouvelle loi immigration c'est que le ministre des missionnaires
04:15de l'intérieur Bruno Retailleau voulait faire une nouvelle loi immigration vous dites
04:18que si vous faites ça vous ne pouvez pas vous acheter la bienveillante neutralité
04:22de la gauche.
04:23Donc il reste quand même encore un long chemin pour trouver cette espèce de façon de vivoter
04:29en fait je ne vois pas de mots plus adaptés de vivoter ensemble quelques mois pour assurer
04:34un minimum de stabilité.
04:35Oui je suis d'accord c'est assez trouver une façon de vivoter.
04:38Il y a quelque chose qui est sorti Aurélie à raison de cette réunion c'est pas de gouvernement
04:43de coalition.
04:44Il y a manifestement autre chose qui est sortie c'est qu'il semblerait que tout le monde se
04:48soit mis d'accord pour dire être entre les mains de Marine Le Pen pendant 10 mois ou
04:5230 mois c'est niet.
04:54On ne veut plus Emmanuel Macron parce qu'il a vu, il a essayé et il a vu que ça a duré
04:58deux mois et demi et puis en plus pour l'histoire de montrer qu'en fait il nomme un gouvernement
05:03qui tient uniquement parce que Marine Le Pen dit oui c'est pas tout à fait le lègue
05:07qui veut laisser à la nation.
05:09Si effectivement ils se sont mis d'accord pour ne pas dépendre du rassemblement national
05:14et bien il faut qu'ils obtiennent la neutralité du parti socialiste et ça ça a un coût et
05:20donc on verra alors il n'y aura vraisemblablement pas de premier ministre de gauche il y aura
05:24certainement un premier ministre issu d'une manière ou d'une autre du bloc central et
05:28ce premier ministre devra donner à la gauche de quoi accepter l'idée de ne pas le censurer
05:35et ça on verra ce que c'est sur les retraites, on verra ce que c'est sur l'immigration,
05:40ils voulaient parler du quoi avant du qui finalement ils ont parlé du qui enfin ils
05:43auront le qui avant le quoi et quand il y aura le qui c'est-à-dire le premier ministre
05:46ils parlons de quoi.
05:47Si vous me suivez je voudrais dire une autre chose c'est que s'il y a un accord de ne pas
05:52utiliser le 49-3 ça donne quand même un pouvoir de veto assez considérable au PS parce
05:59que faire voter des lois 149-3 ça veut dire on discute, on amende jusqu'à ce qu'on trouve
06:05une majorité dans l'hémicycle.
06:07Ça veut dire que le pouvoir qui était entre les mains du rassemblement national sous Michel
06:12Barnier il passe en quelque sorte au PS ?
06:14Encore un mot, on a vu ça sur la loi immigration avec LR, avec LR et bien Gérald Darmanin
06:19à l'époque a dû discuter avec les Républicains jusqu'à trouver les accords pour que LR vote
06:25cette loi et bien s'il se passe ce que les socialistes souhaitent ça sera la même chose
06:30pour les socialistes il faudra discuter avec eux jusqu'à ce qu'ils soient d'accord au moins
06:34pour s'abstenir.
06:35Renaud, avec les socialistes et avec en fait tous les partis qui jouent cet arc républicain
06:39c'est-à-dire qu'effectivement c'est l'amorce d'un début de discussion pour ressusciter
06:43le parlementarisme pour apprendre une forme de culture parlementaire c'est vrai que tout
06:46se jouerait au parlement dès lors qu'effectivement le futur Premier ministre écarterait le recours
06:51au 49-3 et qu'en contrepartie les partis de l'arc républicain s'engageraient à ne pas
06:56le censurer dès lors texte par texte il y a des textes qui seraient repoussés sans aucun doute
07:00et puis d'autres qui passeraient effectivement soit avec l'approbation soit en tout cas avec
07:04l'abstention de toute ou partie de tel groupe.
07:06Hier en fait ils ont discuté ni du quoi ni du qui, ils ont discuté du comment, ils ont
07:12discuté justement du comment c'est-à-dire de la méthode, de cette méthode-là, cette méthode
07:18qui consiste justement effectivement à pouvoir sortir de la crise d'abord et rétablir un peu
07:23de stabilité en s'extrayant effectivement de la dépendance à Marine Le Pen et donc au
07:28Rassemblement National ce qui est extrêmement intéressant d'un point de vue politique c'est
07:31aussi parce que ceux qui étaient hier à l'Elysée ont tous peu ou prou pour des raisons diverses
07:38intérêt à ce que ça dure quand même, à une sortie de crise et à ce qu'un hypothétique
07:44gouvernement dure un petit peu. Le PS aussi, le PS n'a pas du tout intérêt à ce qu'il y ait une
07:48élection présidentielle anticipée, ceux qui la réclament à corps et à cri et qui vont continuer
07:51de jouer de façon différente sur des modus vivendi différents mais la démission d'Emmanuel
07:56Macron c'est Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, ce qui explique d'ailleurs qu'Emmanuel Macron a
08:01aussi fait savoir que lui n'envisageait pas de dissoudre d'ici 2027 ce qui n'est pas forcément
08:05son intérêt aussi. Tout le monde dit oui, de toute façon il peut redissoudre à partir de la fin de
08:09l'été sauf que si jamais le président redissout et qu'il repère les élections législatives
08:13évidemment il se fragilise un peu plus. Donc les socialistes, la droite, le bloc central et
08:18évidemment le chef de l'état ont plutôt intérêt à ce que ce dispositif fonctionne qui nécessitera
08:22effectivement des contreparties de part et d'autre. Enfin question quand même sur la méthode,
08:26c'est bien mais c'est théorique, il faut quelqu'un pour l'incarner et on voit toujours pas qui...
08:31C'est d'ici demain ! Il y a un nom qui quand même revient beaucoup ces derniers jours et ces
08:40dernières heures, c'est celui de François Bayrou. Olivier Faure ce matin vient de redire sur BFMTV
08:47que ça ne peut pas être François Bayrou. De toute façon la gauche veut un premier ministre de gauche
08:53donc même François Bayrou s'il n'est pas fondamentalement de droite ça reste un centriste
08:58et qui est proche d'Emmanuel Macron depuis 2017. Donc de toute façon le nom en tant que tel du
09:04premier ministre a priori n'ira pas à la gauche puisqu'on voit mal Emmanuel Macron ou alors faire
09:09un gros retournement de situation, choisir de nommer un premier ministre à gauche. Donc de toute façon
09:13le nom en tant que tel n'ira pas mais les socialistes s'ils arrivent à négocier cette
09:19espèce de pacte de non-agression, il faut voir mais évidemment le PS est maximaliste, on change
09:24jusqu'au bout en demandant un premier ministre de gauche parce qu'en plus cette idée d'échange
09:28de pas de 49.3 et pas de censure c'est surtout la gauche qui pour l'instant l'a posé comme
09:34préalable s'ils étaient au pouvoir. Même si François Bayrou hier à La Réunion avait l'air
09:38extrêmement intéressé par cette hypothèse, ce qui était moins le cas par exemple pour
09:43Édouard Philippe où les LR se disent oulala se couper d'un outil quand même précieux le 49.3
09:49c'est pas gagné mais ça peut être du coup un bon point pour François Bayrou qui lui est plutôt
09:53ouvert à l'idée de ne pas forcer les parlementaires. Juste préciser que ce qui est convenu à priori
09:59hier lors de cette réunion aussi c'est que le quoi, le fameux quoi, c'est-à-dire les contreparties,
10:02le programme animal, normalement c'est au futur premier ministre, peut-être François Bayrou,
10:06ce sera à lui de rassembler, de réunir à nouveau ceux qui étaient présents hier à l'Elysée pour
10:11en discuter avec eux. On continue ce débat avec les informés dans une minute après le Philinfo
10:15il est 9h16, Thomas Giraudot. En Syrie les rebelles se sont emparés de la ville de Derezor
10:21dans l'est du pays trois jours après avoir pris le contrôle de Damas et poussé Bachar al-Assad à
10:26fuir en Russie. Le chef du gouvernement de transition Mohamed al-Bashir promet calme et
10:30stabilité après 13 ans de guerre civile. Revenez à la maison appelle Emmanuel Bompard, invité du 8.30
10:36France Info ce matin. Le coordinateur national de la France Insoumise s'adresse notamment aux
10:40socialistes. Olivier Faure prêt à un accord de non-censure du prochain gouvernement s'il s'engage
10:45à ne plus utiliser le 49.3 à l'Assemblée. Les ministres des missionnaires se réunissent une
10:50dernière fois à 10h avant la nomination du nouveau premier ministre. Ce sera d'ici demain
10:54soir à sur l'Elysée. Un joli cadeau de Noël pour les marques. Delpera l'an 20, Maître Coq pointé du
11:00doigt par Foodwatch. L'ONG leur reproche d'augmenter le prix de certains de leurs produits phares
11:05pendant les fêtes, celles des foie gras et autres chocolats. Et puis on est prêtes pour les
11:09demi-finales sur l'arrière droit des bleus. Laura Flip, les handballeuses françaises ont assuré la
11:14première place de leur groupe à l'euro en battant la Hongrie 30 à 27. Elles évitent ainsi d'affronter
11:18dès les demi-finales vendredi leur meilleur ennemi championne olympique, les Norvégiennes.
11:33Et en attendant la nomination du futur premier ministre, peut-être d'ici demain soir selon la
11:38promesse d'Emmanuel Macron, on continue de parler de ce qui s'est passé hier lors de cette réunion
11:43à l'Elysée. Et on n'a pas parlé quand même du grand absent qu'était le Rassemblement national,
11:46le privé comme ça de toute influence. Est-ce que c'est une stratégie risquée Aurélie Herbemont ?
11:52Alors à court terme c'est un vrai retournement de situation. Il faut quand même se souvenir que
11:56Michel Barnier ne réussit à être nommé que parce que le Rassemblement national le valide en quelque
12:01sorte. Ensuite au moment du projet de loi de financement de la sécurité sociale, c'est le
12:05Rassemblement national qui fait danser, qui fait chanter Michel Barnier en disant on veut ça,
12:09on veut ça, on veut ça. Marine Le Pen après la motion de censure voulait co-construire le futur
12:14budget avec le futur Premier ministre et là on lui enlève un petit peu le joujou des mains en
12:19disant eh bien non en fait on va essayer de se débrouiller sans vous. A court terme c'est un
12:23retournement absolument fou vu ce qui s'est passé ces derniers mois. Par contre à long terme c'est
12:29vrai que ça peut avoir un avantage pour le Rassemblement national de ne pas être dans
12:32cette espèce de tambouille dont on ne sait pas bien ce qu'elle va donner et de les placer comme
12:36seuls opposants à cette espèce du MPS que le Rassemblement national dénonce depuis quelques
12:42jours. Gilles Bernstein. Impuissanté à court terme mais peut-être ça lui donne plus de billes à
12:52long terme. C'est pour ça justement que les participants à la réunion d'hier veulent éviter
12:55un gouvernement de coalition, une grande coalition qui rassemble à tout le monde. Après Aurélien
12:59Beaumont a raison de rappeler le fameux épouvantail de l'UMPS brandi par Jean-Marie Le Pen il y a
13:05déjà plus de 20 ans parce que ça renvoie en même temps le RN dans cette stratégie anti-système,
13:11virulente etc. Il y a des exemples aussi italiens dont on parle beaucoup en ce moment. Ça n'a rien
13:17à voir en l'occurrence en Italie avant l'arrivée au pouvoir de Giorgia Melloni il y avait un
13:21gouvernement technique précisément qui était là justement pour une durée extrêmement limitée
13:25et qui a effectivement abouti. On n'est pas dans cette configuration ? Non pas du tout, pas du tout.
13:31Je vous rappelle qu'en l'occurrence a priori il n'y a pas de gouvernement de grande coalition,
13:35tous l'ont exclu. Donc juste le pendant c'est quand même que Marine Le Pen a déclenché une
13:40crise politique dont elle peut payer aussi un certain nombre, un certain tribut auprès d'un
13:45électorat de droits qu'elle était en voie de conquérir et d'ailleurs ce qui est frappant c'est
13:50quand même le changement de stratégie du côté de Marine Le Pen en quelques jours. C'est à dire
13:54qu'on est passé de la stratégie de la cravate, de la notabilisation etc. à les dénonciations des
13:58juges dans son procès, à la motion de censure votée avec les insoumis et maintenant avec
14:03effectivement cette dénonciation du système, le retour de la dénonciation du système. Je note
14:09aussi qu'a priori le RN ne voulait pas aller à l'Elysée lorsque Emmanuel Macron les a invités,
14:15le RN avait refusé et que désormais ils se plaignent de ne pas avoir été invités hier,
14:19ça démontre un certain brouillard on va dire. C'est marrant parce que Jordan Bardet là s'en
14:24est plein alors que Marine Le Pen s'en est félicitée, comme quoi ça flotte un peu.
14:27La suite de notre débat c'est simplement sur l'autre absent, le nouveau front populaire et ça
14:33tient en trois mots. Alors c'était les insoumis en l'occurrence, l'autre absent lors de cette
14:36réunion hier effectivement c'était les insoumis qui eux reprochent à leurs partenaires du nouveau
14:41front populaire, socialistes, écologistes et communistes, d'avoir participé à ces discussions
14:45notamment avec le chef de l'État. Voici ce qu'on disait il y a quelques minutes sur ce plateau,
14:48Manuel Bompard, le député LFID Bouches-de-Rhône et coordinateur de la France insoumise.
14:52Il n'y a pas dix choix en fait, il y en a deux et c'est en quelque sorte à mes partenaires du
14:57nouveau front populaire de choisir. Est-ce qu'ils veulent aller se déshonorer dans un gouvernement
15:01d'union nationale et dans une grande coalition et renier les engagements qu'ils ont pris devant
15:05les électrices et les électats ou est-ce qu'au contraire ils restent fidèles à leurs engagements ?
15:09Moi je préfère qu'ils restent fidèles à leurs engagements évidemment.
15:11Gilles Bernstein, le nouveau front populaire est en voie de rupture définitive ?
15:16En tout cas il est en voie de déconsolidation si je puis dire, parce que quand Manuel Bompard dit
15:20il n'y a pas dix solutions, il y en a deux, c'est soit l'opposition soit un gouvernement de grande
15:26coalition, c'est pas tout à fait vrai. Il y a une solution intermédiaire, celle dont on a parlé à
15:30l'instant même, c'est cet accord de non-censure. S'il est assorti de non-utilisation du 49.3,
15:36je le répète, ça donne, c'est ce que disait Renault, c'est du parlementarisme, ça donne à
15:40chacun et en particulier aux PS, aux écolos et aux verts, le moyen de négocier des choses. Alors
15:47pas toutes les choses, pas tout le programme comme dirait Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Bompard,
15:52mais ça leur donne quand même au moins un droit de veto parce que l'arithmétique compte, ça leur
15:58donne quand même un droit de veto ou en tout cas le moyen d'imposer des amendements ou de refuser
16:03des amendements sur un certain nombre de taxes. Donc cette loi, cette voie médiane qui voudrait
16:08que c'est pas tout le programme, mais la gauche essaye quand même d'obtenir des avancées pour
16:14l'application de ce qu'elle croit et pour un changement de politique, en tout cas le Parti
16:19Socialiste a l'air d'y croire, cette voie médiane n'en déplaise à Jean-Luc Mélenchon et aux
16:24Insoumis, cette voie médiane existe. Alors non mais tout le monde se dévoile en ce moment,
16:28est-ce qu'il n'y a pas un point de non-retour qui a été atteint entre les partenaires du
16:31Nouveau Front Populaire ? C'est très compliqué de répondre par oui ou par non à cette question,
16:35on verra comment ça se passe les prochains jours. Moi j'ai l'impression que ça va quand même pas
16:42très bien le Nouveau Front Populaire, maintenant formellement il y a les municipales qui viennent,
16:46formellement il n'est pas encore brisé. Vous les voyez revenir vous les socialistes,
16:52si jamais il y avait un échec des discussions dans le Nouveau Front Populaire auprès des Insoumis,
16:55Aurélière Mamou ? C'est-à-dire qu'on verra comment ça tourne et comment, ce qui sort du
17:00chapeau, mais ce qu'on voit bien là se dessiner c'est qu'il y a deux stratégies, il y a les
17:03maximalistes du côté des Insoumis qui veulent 100, 100 ou rien, alors que les socialistes sont
17:10plutôt politique des petits pas plutôt que le grand soir en disant on préfère avoir 50,
17:14dans l'absolu on aimerait 100, mais 50 c'est mieux que 0. Donc on voit bien qu'il y a un parti
17:20d'opposition frontale dans la conflictualité que sont les Insoumis et un parti de gouvernement qui
17:26est plus dans l'idée de recherche de compromis. Mais effectivement comme Gilles le disait,
17:32il y a cette question des élections municipales qui vont arriver, alors les Insoumis partent de
17:360, pour le coup ils ont 0, ce qui n'est pas le cas des socialistes et des écologistes qui ont
17:42un paquet de grandes villes et si jamais ils rompent trop, trop brutalement avec les Insoumis,
17:48qu'est-ce qui va se passer en 2026 ? Les Insoumis vont mettre des listes partout et donc ça,
17:54ça peut aussi faire... Pas pour gagner mais pour faire perdre le PS. Ça peut notamment faire
17:58extrêmement peur aux écologistes qui ont des villes depuis très peu de temps, des grandes
18:02villes à Lyon, à Bordeaux, à Strasbourg et la menace des Insoumis, d'ailleurs on sent bien que
18:07les écologistes sont moins... Sur l'autonomie que le PS. Que le parti socialiste, parce que le parti
18:14socialiste a une antériorité dans les villes, bon ils peuvent aussi être mis en danger par les
18:18Insoumis mais ils ont une assise plus forte alors que c'est encore extrêmement récent pour les
18:22écologistes dans les municipalités. Ce facteur électoral, il est déterminant, Renaud ? Oui et
18:27non, c'est-à-dire que Marine Tondelier aussi, il faut le rappeler, a pris des positions très
18:30proches de Jean-Luc Mélenchon dès la conclusion d'ailleurs du Nouveau Front Populaire. Elle avait
18:33en quelque sorte topé avec les Insoumis avant même que les discussions s'engagent avec les
18:37socialistes. Donc on sait depuis plusieurs mois qu'elle est très proche de Jean-Luc Mélenchon,
18:41c'est vrai qu'elle est beaucoup moins allante, on va dire, sur le processus en cours. Ce qui est
18:45compliqué, pour répondre à votre question initiale, est-ce qu'on peut imaginer que ça
18:50se reconstitue le Nouveau Front Populaire comme si de rien n'était ? C'est compliqué quand même
18:55pour les socialistes d'imaginer, si jamais les discussions en cours échouent, de revenir à la
18:59maison, comme dit Jean-Luc Mélenchon, et qu'il est somme de tweets en tweets qui enragent très
19:03clairement. On le voit depuis plusieurs jours, qu'a dénoncé la trahison, qu'a tweeté hier
19:07« revenez à la raison, revenez à la maison », qu'il s'en était pris à Olivier Faure vendredi
19:12en lui reprochant de ne pas lui avoir demandé la permission à lui, Jean-Luc Mélenchon, de lui
19:17répondre favorablement. Je n'ai pas donné de mandat. Olivier Faure a confirmé, j'ai pas de mandat
19:23à recevoir de Jean-Luc Mélenchon lorsque je peux avoir un entretien avec le chef de l'État, etc.
19:29Donc on voit bien que Jean-Luc Mélenchon redoute quand même cet isolement, c'est-à-dire que ça
19:33lui permet de cultiver sa popularité auprès de son noyau, très clairement le noyau électoral,
19:37la base LFI, et puis on voit ressurgir ce qui sont en fait les deux gauches traditionnelles de toute
19:42l'histoire de la gauche depuis le 19e siècle, une gauche réformiste, dite de gouvernement,
19:47et puis sociale-démocrate, et puis une gauche révolutionnaire. Jean-Luc Mélenchon veut ce
19:53qu'il appelle la révolution citoyenne, une gauche radicale. La question qui se pose, c'est que souvent
19:56cette gauche révolutionnaire, c'est ce que fait encore volontiers Jean-Luc Mélenchon ces derniers
20:01temps, prend une posture morale pour dénoncer les autres comme étant des traîtres, qui justement
20:06renoncent aux objectifs, et en l'occurrence au cap du nouveau Front Populaire, mais qui trahit qui
20:10dans l'histoire ? Est-ce que ce sont effectivement les réformistes, ou est-ce que ce sont les radicaux,
20:14les révolutionnaires, qui à force de s'isoler, de réclamer la destitution ou la démission d'Emmanuel
20:19Macron, en fait, refusent de fait d'aller au pouvoir pour appliquer ne serait-ce qu'une partie
20:24des propositions du NFP ? Parce que l'objectif, on l'a encore entendu ce matin avec Manuel Bompard,
20:29l'objectif de la France Insoumise, c'est une présidentielle anticipée. Il nous confirmait
20:34ici que la France Insoumise s'est mise à chercher des parrainages pour Jean-Luc Mélenchon, ça ne
20:38vous surprend pas, ça, Gilles Waldstein ? Non, de toute façon, il y a, Aurélien le disait tout à l'heure,
20:42il y a deux blocs, il y a ceux qui ont intérêt à ce que ça dure, Macron et les socialistes, et le reste
20:47de la gauche, et pour la première fois, c'est vrai qu'il y a une coalition d'intérêts, il y a une conjonction
20:51d'intérêts entre Macron et la gauche non-éléphie, et il y a ceux qui ont intérêt à ce que ça soit
20:56le plus rapidement possible, c'est-à-dire l'ERN et les Insoumis, donc il faut, toutes les stratégies,
21:02là, tout ce qu'on entend est indexé là-dessus. On veut la démission de Macron parce qu'on veut
21:07des présidentielles parce qu'on considère que c'est notre meilleure chance, ou on veut prendre
21:11du temps parce qu'on a besoin de se reconstruire, de s'autonomiser de l'éléphie.
21:18Et là, la ligne, elle est très claire, c'est ceux qui étaient à l'Élysée et ceux qui n'y étaient pas, en fait, c'est ça ?
21:21Exactement. Oui, en fait, parce que Jean-Luc Mélenchon, évidemment, s'il veut une présidentielle anticipée,
21:26c'est pour être candidat lui-même, mais à gauche, beaucoup vous le disent, de toute façon, aujourd'hui,
21:30il n'y a que lui qui est prêt, en fait, à gauche. Le Parti Socialiste, on est bien en peine de dire
21:34s'il y avait une présidentielle demain, qui serait leur candidat évident, qui pourrait rassembler
21:39une partie de toute la gauche non-mélenchoniste ? Ça n'existe pas. Donc, eux, ils ont besoin de temps
21:44et le scénario d'une présidentielle anticipée, c'est le cauchemar du Parti Socialiste. Donc, quand,
21:49dans une même alliance, vous avez ceux qui poussent absolument pour avoir une présidentielle le plus
21:53tôt possible et ceux qui veulent attendre le calendrier normal, il y a forcément un petit peu de tirage sur la ligne.
21:58Juste un mot, Ellaire aussi a besoin de temps parce que Laurent Wauquiez, il peut dire ce qu'il veut,
22:02si demain, il y a une élection présidentielle, je ne suis pas certain que les foules vont se porter vers lui.
22:07Merci beaucoup à tous les trois, à Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info TV,
22:12à Aurélien Herbe, mon chef adjoint du service politique de France Info, et bien sûr, Renaud Delis.
22:16A demain, Renaud, et les informés du soir, comme tous les jours, à 20h avec Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot.