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Les informés du matin du 10 décembre 2024

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00:00Et bienvenue dans les informés du matin de France Info avec Renaud Dely, bonjour Renaud.
00:06Bonjour Salia.
00:07Et bonjour à nos informés du jour, Alex Bouyague, éditorialiste politique à France
00:11Info Télé.
00:12Bonjour Alex.
00:13Bonjour Salia.
00:14On vous retrouve tous les matins pour l'interview politique à 7h45.
00:16A vos côtés Étienne Girard, bonjour Étienne.
00:19Bonjour Salia.
00:20Rédacteur en chef à L'Express, bienvenue Étienne.
00:23Renaud Dely, pour sortir de la crise, Emmanuel Macron a donné rendez-vous à toutes les
00:26formations politiques cet après-midi.
00:28Toutes sauf LFI qui de toute façon ne voulait pas venir et le Rassemblement National non
00:31plus d'ailleurs, qui ne voulait pas, mais même s'il a depuis changé d'avis, toutes
00:35les formations politiques effectivement de droite, de gauche et du centre sont attendues
00:38cet après-midi à 14h à l'Elysée pour essayer d'aller vers ce qu'Emmanuel Macron
00:43appelait un gouvernement d'intérêt général, ça c'était jeudi dernier lors de son élection
00:47télévisée, ou simplement pour essayer de trouver plutôt un accord de non-censure
00:51permettant au futur gouvernement une longévité un peu plus longue, un peu plus durable que
00:57celle de Michel Barnier, alors pourquoi se rendre à cette réunion et qu'est-ce qu'elle
01:03reflète comme état d'esprit ? Voici ce qu'en disait il y a quelques minutes sur ce plateau
01:06le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel.
01:10Les français sont inquiets, encore une fois, ils veulent qu'on trouve des solutions, qu'on
01:15avance, personne n'a de majorité absolue, personne n'a de majorité relative pour pouvoir
01:21gouverner seul, éviter une censure et donc il faut construire des compromis, il faut
01:27tendre la main, il faut être dans le dialogue et tout le débat c'est entre le compromis
01:33et la compromission.
01:34Chercher un compromis, chercher une méthode aussi c'est l'ordre du jour de cette réunion
01:39pour aller peut-être vers une plateforme commune minimale en sortant de cette plateforme
01:45les sujets qui fâchent l'un ou l'autre des camps de façon à ce que certains gèrent
01:50et que d'autres ne censurent pas donc parmi ces sujets d'ailleurs il y a la brogation
01:53de la réforme des retraites et Fabien Roussel a renouvelé ici même sur ce plateau tout
01:57à l'heure l'idée d'une conférence sociale pour aller vers la brogation de la réforme
02:01des retraites, il ne lâche pas cet objectif mais en redonnant la main en quelque sorte
02:05aux syndicats.
02:06Est-ce que cette réunion d'aujourd'hui peut être utile, peut-être efficace ? Est-ce
02:11qu'on peut aller vers effectivement un accord de non-censure de la part des participants
02:17à ce rendez-vous à l'Elysée cet après-midi ?
02:20On ne va pas se voiler la face là, il ne s'agit pas d'avoir de l'ambition de remettre
02:24un grand programme de réforme pour la France dans les trois ans qui viennent, non, l'idée
02:29c'est de pouvoir pérenniser éventuellement un gouvernement sans le partenaire du Rassemblement
02:35National qui a prouvé à Emmanuel Macron qu'il n'était pas un partenaire fiable.
02:40Donc j'entends ici ou là des critiques sur le fait que le chef de l'État réunisse
02:45autour de lui, soit dans la tambouille du discuter du quoi, de ce qu'on va mettre comme
02:51ça dans le programme, bon, est-ce que c'était à lui de le faire ou pas de le faire ? Est-ce
02:55que c'est peut-être plus simple pour le chef de l'État de mettre autour de la même table
02:58Laurent Wauquiez et puis Fabien Roussel ? Peut-être que ce n'est pas illogique que ça se fasse
03:02autour de lui.
03:03Après quand on rentre effectivement, et on le sait ô combien que le diable se cache dans
03:07les détails, quand on rentre sur ce qui peut être mis sur la table, il y a des petites
03:11voies de consensus, la loi agricole, je pense que la pauvre, cette loi qui tourne depuis
03:19un an et qui prend une censure à chaque fois, elle peut être mise sur pied, la fin de vie
03:25aussi, il y a un grand travail en amont qui a été fait, on peut imaginer que sur certains
03:29sujets souhaités, demandés par les socialistes, notamment sur la transition écologique, sur
03:33le logement, il pourrait y avoir des points de consensus, la proportionnelle aussi, je
03:38pense que ça doit être dans le trousseau de la mariée, et après, effectivement, il
03:42y a des grands gaps, sur la justice fiscale, plus de justice fiscale pour les uns, on sait
03:47qu'Emmanuel Macron ne veut pas de hausse d'impôt, ne veut pas de contribution pour les entreprises,
03:51c'est le contraire de la gauche, sur la retraite, c'est le totem d'Emmanuel Macron, ça bouge
04:02du côté des communistes, ça bouge aussi un petit peu du côté des socialistes qui
04:06eux aussi sont sur la même ligne, un gel de cette réforme avec une grande conférence
04:10sociale, c'est les écologistes qui sont peut-être les plus raides sur cette question, mais là
04:14aussi, il faudra à un moment qu'Emmanuel Macron, il lâche un peu, il peut plus draper
04:19dans sa vertu en disant je ne touche pas à mon bilan, parce que ça, ce point-là, c'est
04:24quand même un point extrêmement central, et puis un dernier point peut-être aussi
04:28qui est l'immigration, est-ce que la loi Retailleau immigration, il peut y avoir un
04:34consensus autour d'elle, j'en doute.
04:36Parce que justement Fabien Roussel en a parlé, lui il a dit c'est niette, hors de question
04:40qu'il y ait une loi immigration si on participe à un gouvernement, Etienne Girard, le président
04:47en parlait d'un gouvernement d'intérêt général, qu'est-ce que ça peut être ?
04:50Effectivement, alors dans son idée, toutes les forces politiques qui sont invitées à
04:55l'Elysée peuvent participer à ce gouvernement, charge ensuite de trouver des éléments de
05:01convergence, et peut-être de choisir dans tout cet arc les forces qui seront amenées
05:07à avoir plus de points communs, ça c'est l'idée, et d'ailleurs la méthode, elle
05:12est plutôt intéressante, parce que c'est comme ça qu'on fait dans tous les pays de
05:16démocratie parlementaire en fait, on regarde le résultat des élections, on regarde la
05:20composition du Parlement, on se met autour de la table, autour de points de convergence,
05:25ça s'appelle une coalition pragmatique, voilà, c'est comme ça partout.
05:29Mais c'est pas la culture en France.
05:30C'est pas la culture, et je ne sens pas aujourd'hui la maturité nécessaire entre les forces
05:36politiques pour arriver à un accord, c'est pas encore le moment, mais c'est intéressant,
05:42ça montre que la poutre travaille, il y a des forces politiques qui ne voulaient pas
05:45en entendre parler, les communistes, les écologistes, le Parti Socialiste, qui se mettent autour
05:50de la table, mais sur quoi pourront-ils être d'accord ? Il suffit de prendre le texte
05:56de la réforme des retraites.
05:57En coulisses, Fabien Roussel, il dit, ok, il n'y aura pas d'abrogation totale de la
06:05réforme, mais ce qu'on demande nous, et ça c'est intangible, c'est revenir à la réforme
06:10Touraine, votée à l'époque sous François Hollande, c'est de dire, tant qu'on a ses
06:16annuités, on peut partir en retraite, qu'importe l'âge.
06:20Mais même ça, il est extrêmement douteux que l'autre partie de l'hémicycle l'accepte,
06:27c'est-à-dire les forces macronistes et les républicains, parce qu'il y a une ambiguïté
06:33qui n'a toujours pas été levée, notamment par le Président de la République, vous
06:36vous rappelez, après les élections législatives, il avait dit, j'appellerai au gouvernement
06:40pour faire, et pas pour défaire.
06:43Aujourd'hui, il ne parle plus de force, il parle de programme.
06:45Est-ce qu'on a le droit de défaire ? Tant que cette ambiguïté n'est pas levée, puisque
06:50c'est le Président qui va nommer, à la fin, à mon sens, on ne pourra pas trouver
06:55d'accord, et d'autant qu'à droite, on peut penser qu'on mettra, à l'inverse, un véto
07:01sur l'idée de toucher d'une quelconque manière à la réforme des retraites.
07:06Mais c'est aussi pour ça qu'il y a quelques mois, il a préféré Michel Barnier à un
07:10Premier ministre de gauche, parce qu'il y avait ce point de la réforme des retraites,
07:13en plus de la question du Rassemblement National.
07:16C'est surtout parce que le NFP n'aurait pas tenu 15 jours, Michel Barnier n'a tenu que
07:203 mois, certes, mais grâce à ce qu'on sait, c'est-à-dire l'indulgence pendant 3 mois
07:24de Marine Le Pen.
07:25Je pense qu'il ne s'agit pas aujourd'hui, cette réunion ne vise pas à aboutir à un
07:28programme commun, il ne faut pas se leurrer, il s'agit, dans la méthode envisagée par
07:34ceux qui y participent, de trouver un moyen de reporter, en quelque sorte, les sujets
07:40qui fâchent, de les mettre entre parenthèses, et d'aboutir à un accord de non-censure.
07:45Personne ne croit vraiment, est-ce qu'il y a un gouvernement au sein duquel il y ait
07:48des LR, des socialistes, des écologistes, des communistes, des macronistes, etc., tout
07:51le monde.
07:52Mais il s'agit que l'une ou l'autre de ces branches, en quelque sorte, gère les affaires
07:58courantes, si j'ose dire, pendant plusieurs mois, pendant que l'autre côté s'engagerait
08:03à ne pas censurer.
08:04Et il y a un intérêt commun que peuvent trouver tous ceux qui seront cet après-midi autour
08:09de la table, c'est effectivement de sortir Marine Le Pen et le Rassemblement National
08:13du jeu, entre guillemets, c'est-à-dire de lui ôter toute forme de pouvoir d'influence
08:18ou de nuisance, et surtout de nuisance en l'occurrence, et c'est ce qui explique d'ailleurs
08:22le nouveau tête-à-queue de Marine Le Pen, puisque le RN ne voulait pas aller à l'Elysée,
08:26puis maintenant que les autres se réunissent sans lui, les Insoumis ont choisi de s'exclure
08:30d'eux-mêmes dès le début, donc il n'y a pas de suspense.
08:32On voit bien que la stratégie des Insoumis, c'est de tout censurer, de tout conflictualiser.
08:36C'est ce que revendique Jean-Luc Mélenchon.
08:39Dans la rue, comme à l'Assemblée Nationale, Marine Le Pen, elle ne sait plus tellement
08:43où elle en est d'un point de vue stratégique.
08:45Elle accorde son indigence pendant trois mois, elle censure, ça crée des remous y compris
08:49en interne, il y a peut-être des conséquences électorales auprès d'un électorat de droite,
08:55par exemple, même s'il y avait une très forte abstention, il y a la défaite surprise
08:58aux législatives dans les Ardennes dimanche, que certains font peser justement sur cette
09:02décision de salir aux Insoumis pour censurer, bref, et ce qui explique que maintenant Marine
09:06Le Pen, elle a une grande crainte, c'est d'être marginalisée, de ne plus poser.
09:09Elle s'est régalée pendant trois mois de faire chanter puis de faire chuter Michel
09:15Barnier.
09:16Et ça peut être l'intérêt.
09:17Alors il y a évidemment le risque, c'est-à-dire en excluant Marine Le Pen et le RN, que le
09:20RN essaye de se poser en alternative, ce qu'il essaye déjà de faire avec une multitude
09:24de déclarations de Jordane Bardella en disant pour se victimiser nous sommes tenus à l'écart
09:28et c'est nous la grande alternance.
09:29Mais l'autre risque pour le RN, c'est qu'il fasse à nouveau preuve de son inutilité
09:34et que la gauche comme la droite, tous ceux qui seront réunis autour de la table cet
09:38après-midi, puissent démontrer aux électeurs que ceux qui mettent les mains dans le cambouis
09:41et qui sont utiles par exemple aux agriculteurs ou à d'autres sujets urgents sur le plan
09:45social, eh bien osent prendre ce risque-là et ça, je pense que le RN le redoute.
09:49LX rapidement.
09:50Oui parce que Marine Le Pen, contrairement à ce qu'elle dit partout, elle a été extrêmement
09:54bien traitée par Michel Barnier, il l'a appelée au téléphone, il l'a reçue exactement
09:58comme tous les autres partis, il a cédé à ses exigences, elle va se retrouver dans
10:03une situation où elle pouvait avant revendiquer certaines victoires, avec le prochain Premier
10:09Ministre, je pense que s'il se passe quelque chose à gauche, elle va être totalement
10:13mise sur le banc de touche et là, c'est retour à la case départ, c'est-à-dire c'est à
10:17nouveau le parti anti-système et je ne suis pas certaine que ce soit une opération positive
10:21pour un parti qui était justement en train de s'institutionnaliser.
10:25Rendez-vous à 14h pour la réunion à l'Elysée avec les forces politiques, sauf le RN et
10:30la France Insoumise.
10:319h16, c'est l'heure du Fil Info de Magalie Aumont.
10:35La loi spéciale annoncée par Emmanuel Macron la semaine dernière sera présentée demain
10:40lors d'un conseil des ministres, elle permettra à l'État de continuer à financer les services
10:45publics en l'absence de budget.
10:47Avant ça, les chefs de partis et de groupes parlementaires ont rendez-vous à 14h à l'Elysée,
10:52sauf LFI et le RN, absence des Insoumis.
10:56Que regrette ce matin sur France Info Fabien Roussel, le patron des communistes, qui lui
11:00se rendra bien à la réunion pour demander un changement de cap.
11:05Des explosions à Damas, cette nuit, Israël a mené plus de 300 frappes en Syrie depuis
11:11la chute de Bachar al-Assad, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
11:15Les principales infrastructures militaires de l'ancien régime ont été détruites
11:19pour ne pas qu'elles tombent aux mains des rebelles islamistes.
11:23Dix djihadistes français ont par ailleurs été identifiés dans les rangs du groupe
11:28Hayat Tarih al-Sham.
11:29Selon nos informations.
11:31Vous êtes un gros menteur, Monsieur Ruggia, la comédienne Adèle Haenel s'est adressée
11:35à la barre hier à Christophe Ruggia, qu'elle accuse d'agression sexuelle quand elle avait
11:40entre 12 et 15 ans.
11:42Le réalisateur dénonce des mensonges, il est jugé au Tribunal Correctionnel de Paris.
11:46L'audience continue.
11:47Ce matin, les réquisitions sont attendues.
11:50Cet après-midi, de l'arsenic et du plomb dans les pouches, ces sachets de nicotine
11:56aromatisé à mâchouiller que l'on trouve dans nos bureaux de tabac très prisés des
12:00jeunes, interdits à la vente aux mineurs.
12:03Le Comité National contre le Tabagisme et l'Institut National de Consommation, qui
12:07ont mené des analyses, réclament leur interdiction.
12:11Les Informer continue avec Alix Bouillague, éditorialiste politique à France Info TV,
12:26avec Etienne Girard, aussi rédacteur en chef à L'Express et Renaud Delis, l'autre sujet
12:31d'actualité, c'est la crainte des Européens d'une crise migratoire après la chute de
12:35Bachar Al-Assad en Syrie.
12:37Au lendemain de la chute de Bachar Al-Assad et de cette dictature qui régnait sur la
12:41Syrie depuis plus de 50 ans, il y a d'ores et déjà des exilés syriens qui envisagent
12:47ou qui commencent à retourner dans leur pays.
12:49Rappelons que 5 millions de Syriens se sont exilés depuis le début de la répression
12:52de la rébellion par Bachar Al-Assad en 2011.
12:545 millions, dont 3 millions sont réfugiés en Turquie, 1 million au Liban et environ
12:571 million en Europe.
12:59Sauf que l'Union Européenne et nombre des pays membres de l'Union Européenne redoutent
13:03aussi un nouvel afflux migratoire en Europe lié justement à cette situation instable
13:09en Syrie.
13:10Et plusieurs pays, à commencer par l'Allemagne, ont décrété un gel des procédures d'asile
13:15actuellement en cours, des procédures d'asile concernant justement des demandes d'asile
13:19venant de Syriens.
13:20Alors que penser de cette décision reprise par d'autres pays, la Suède, le Danemark,
13:25la Norvège ? Est-ce qu'elle est prématurée ? Et puis la France elle-même s'interroge
13:30sur l'idée de geler, elle aussi, ces procédures d'asile.
13:33Voici ce qu'on disait ce matin sur l'antenne de France Info, Didier Leschi.
13:37Didier Leschi est directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration.
13:40La Convention de Genève prévoit de réexaminer les situations des pays et en fonction de
13:45la situation des pays, de donner ou pas le statut.
13:49Et on est dans une situation incertaine, mouvante.
13:52Ce n'est pas prématuré de considérer qu'il faut attendre de voir ce qui se passe.
13:56On peut avoir des personnes qui ne seront plus poursuivies en fonction de leurs opinions
14:00et qui du coup ne relèvent plus de l'asile et peut-être que d'autres vont arriver et
14:05on pourra avoir des changements dans les situations et dans les situations personnelles.
14:11Une situation incertaine, instable, qui donc génère ces interrogations, ces décisions
14:15de gel de plusieurs pays européens.
14:17Est-ce que la France va embrayer dans la même direction ? Et puis tout dépendra évidemment
14:21à l'avenir du pouvoir qui va se mettre en place aujourd'hui à Damas et qui peut ou
14:26pas, selon son attitude, générer, pousser, inciter, contraindre de nouveau des Syriens
14:33à quitter leur pays.
14:34Etienne, est-ce que ces décisions européennes sont prises trop rapidement ?
14:37Non, dans le sens où c'est un cas de figure qui est prévu, c'est ce que dit Didier Lesquy.
14:44C'est un cas de figure qui est prévu, le droit d'asile, ça protège les ressortissants
14:50qui viennent d'un pays où il y a une dictature qui opprime une partie de la population.
14:54Là, le pouvoir est tombé, il y a un immense point d'interrogation.
14:58Que va devenir le nouveau pouvoir ? Et en réalité, pour savoir s'il y aura submersion
15:05migratoire, s'il y aura de nouveaux migrants vers la France, si au contraire de nombreux
15:11Syriens vont rentrer au pays, il faut répondre à cette question.
15:14Aujourd'hui, on n'est pas capable, personne n'est réellement capable de répondre à
15:19cette question.
15:20Al-Joulani est un immense point d'interrogation, le leader d'HTC, le groupe rebelle qui a
15:29fait tomber Al-Assad.
15:31Il a été islamiste, il est sans doute toujours islamiste.
15:37Est-il toujours djihadiste avec des ambitions internationales ? Il faut savoir qu'il a
15:42été le leader d'Al-Nosra en Syrie qui supervisait des lapidations de femmes.
15:47Bref, c'est un groupe islamiste, toujours classé terroriste dans la plupart des pays
15:55occidentaux.
15:56Donc, il y a des raisons de penser qu'il pourrait mettre en place à son tour une dictature.
16:01Et en même temps, il a donné de nombreux signaux ces derniers mois, voire ces dernières
16:06années, montrant qu'il sortait d'une ambition transnationale pour se concentrer, si je puis
16:14dire, sur la Syrie, de façon conservatrice, mais pas forcément avec une ambition de
16:21dictature.
16:22Bref, on ne sait rien, et pour répondre à toutes ces questions, il faudra attendre,
16:28et les demandes d'asile devront être examinées à l'aune de ce que pourrait faire le pouvoir
16:35à l'égard des ressortissants, s'ils rentrent ou s'ils restent en Syrie, c'est ça la
16:39seule question.
16:40Moi, je trouve que c'est quand même un drôle timing, et c'est peut-être allé un peu
16:44vite en besogne, mais plutôt dans l'autre sens, c'est-à-dire que si on regarde le
16:47cas de la France, le cas de la France, c'est 25 000 réfugiés syriens depuis 2011, si
16:54on compare à l'Allemagne, il y a près d'un million, c'est quand même pas beaucoup.
16:58Il y a 40 000, mettons, et c'est 450 Russiens qui sont en cours, rien à voir avec l'Allemagne,
17:08et comme l'a dit Étienne Girard, on ne sait rien de ce qui va se passer avec Al-Djolani.
17:16Est-ce qu'Al-Djolani ne va pas mettre en place un État islamique avec le retour de
17:22la charia ? Donc il faut aussi penser aux Syriens, et le principe même de l'asile,
17:26c'est la protection à des personnes qui fuient un pays, donc je trouve qu'on ne sait
17:33pas non plus quel sort réserver aux minorités, aux chrétiens, aux Kurdes, donc je trouve
17:40que ce signal, alors la France, le quai d'Orsay parle de suspension temporaire, le temps d'y
17:47voir clair, que ça ne présage en rien la décision finale, mais ça donne un signal
17:51et puis ça crée un climat, parce que qu'est-ce qui se passe dans d'autres pays européens,
17:56en Autriche qui a aussi fait geler les dossiers, et bien ils sont en train d'engager un programme
18:05d'expulsion, c'est-à-dire qu'en Allemagne, la droite allemande, elle propose une prime
18:13de 1000 euros pour tous les candidats au départ, donc c'est vrai que ça envoie un drôle de
18:19signal.
18:20Mais l'argument du côté français, c'est les mesures de sécurité aussi ou pas ? Parce
18:25qu'on a vu, il faut le dire quand même, des experts en terrorisme ont identifié des
18:30djihadistes français en Syrie aujourd'hui.
18:32Sur place, effectivement, au moment de la libération d'un certain nombre de villes
18:35en Syrie, visiblement on a des images, et on le voit, et puis surtout les spécialistes
18:40du sujet, des services, ont identifié un certain nombre d'individus parlant français,
18:45et qui sont effectivement supposés être des djihadistes, donc je pense qu'il y a différentes
18:49choses dans le dossier syrien, et notamment son impact migratoire, il y a évidemment
18:54le souvenir de ce qui s'est produit dans la foulée de 2015, c'est-à-dire qu'il y
18:58a eu en Allemagne, et effectivement pas en France, mais il y a eu un afflux massif de
19:02réfugiés, qui légitimement, évidemment, ils n'avaient pas le choix de quitter leur
19:08pays à cause de la répression sanglante et terrible de Bachar el-Assad, et il est
19:11vrai aussi que dans cet afflux de migrants, il y a eu des terroristes, des filières terroristes
19:17qui sont infiltrées, et ça a participé d'un certain nombre d'attentats qui ont eu lieu
19:21en France et en Europe, dans la foulée, dans les mois et dans les années qui viennent.
19:25Non mais ce que je veux dire, c'est que là je fais juste le tableau, là il ne s'agit
19:28pas de ça, mais de ce que tout le monde a en mémoire, y compris les gouvernants, c'est-à-dire
19:31que les gouvernants s'ils adressent à ces signaux-là, c'est bien parce qu'il y a aussi
19:34une partie des populations, en France ou en Europe, qui ont cette mémoire-là.
19:38Mais la France, encore une fois, avait été très peu concernée, effectivement, par l'immigration
19:43syrienne, d'une part, d'autre part, là il s'agit plus d'ailleurs, et c'est ce que souligne
19:48le commissariat aux réfugiés de l'ONU, il s'agit plus d'une démarche inverse, c'est-à-dire
19:53de retour, on entend beaucoup plus de Syriens, quand Jordan Bardella annonce d'ores et déjà
19:57prophétise, pronostique, une vague migratoire, une submersion migratoire qui va envahir la
20:03France.
20:04D'abord, factuellement, il n'y en a pas eu, il n'y a pas eu une vague migratoire de Syriens
20:08en France, ce n'est pas vrai, d'un point de vue numérique, mais surtout là, à l'inverse,
20:11c'est plutôt le chemin retour, et c'est plutôt Bachar Al-Assad que Marine Le Pen a si longtemps
20:16regardé avec tant d'indulgence, voire davantage, qui avait contraint, justement, 5 millions
20:21de Syriens à quitter leur pays.
20:22Après, la question du gel ne me semble pas illégitime, dès lors que, comme le disait
20:25très bien Alex Boudeguet, on ne sait pas, donc tant qu'on ne sait pas comment la situation
20:29va évoluer, quel est le régime qui va se mettre en place, il n'est pas illégitime
20:35de geler les procédures d'asile en attendant, justement, quelques semaines, peut-être quelques
20:40mois, de voir ce qui se produit en Syrie.
20:42Et évidemment que si jamais Adjoulani met en place, avec ses alliés, un régime islamiste
20:50qui se met à nouveau à martyriser une partie de la population, et notamment les chrétiens
20:55qui vivent en Syrie, là, il faudra immédiatement dégeler, en quelque sorte, ces procédures
21:01d'asile pour accueillir ceux qui devraient fuir une situation aussi calamiteuse.
21:07Etienne ?
21:09Gardons la tête froide, geler une procédure d'asile, ça ne veut pas dire renvoyer, expulser
21:16les Syriens chez eux.
21:17Ils garderont le statut qui est prévu, c'est celui de demandeur d'asile, leur demande
21:23reste en suspension, en attente de nouveaux renseignements, de nouvelles analyses de la
21:29situation.
21:30C'est le cas qui est prévu à chaque fois, puisque l'OFPRA, il faut le rappeler, mène
21:35à chaque fois une enquête, à la fois sur la situation des personnes qui demandent,
21:39et sur la situation dans les pays, et parfois dans les régions, c'est une analyse géopolitique
21:45qui est faite à chaque fois, donc c'est a fortiori ce qui se passe dans l'étude
21:49de chaque dossier.
21:50On va voir quelle sera la décision française, est-ce qu'elle va suivre la décision allemande,
21:54merci beaucoup.
21:55Merci à tous les trois, Alex Bouillague, éditorialiste politique à France Info Télé,
21:58je rappelle l'interview politique tous les matins à 7h45 sur le canal 27.
22:03Merci à vous, Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express, on en profite pour
22:06jeter un coup d'oeil à la une du magazine de cette semaine, la SNCF, la grève de trop,
22:11ça s'enlèvera le bol, c'est une.
22:13Dans tous les bons kiosques.
22:14Son PDG, Jean-Pierre Farandou.
22:15C'est une excellente enquête qu'il faut aller acheter.
22:18Avec Jean-Pierre Farandou.
22:19Angars, surtout, il faut aller l'acheter en hangars, dans les kiosques.
22:21Angars, dans les kiosques, les maisons de la presse, partout en France et en Avard.
22:26Merci beaucoup, merci Renaud, les informés du soir c'est à 20h, avec Jean-Rémi Maudeau
22:32et Agathe Lombret.

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