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Les informés du matin du jeudi 7 septembre 2023

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00:00 Ravie de vous retrouver pour Les Informer, on est ensemble en direct du scan 9h30 sur France Info, avec évidemment Renaud Delis.
00:08 Bonjour Renaud. - Bonjour Célia.
00:09 Et nos informés du jour. Bonjour Marion Mourgue, chef adjointe du service politique du Parisien aujourd'hui en France.
00:15 Bonjour Célia. - Bonjour.
00:16 Emmanuel Kessler à vos côtés, directeur de la rédaction de Capital.
00:19 Bonjour. - Bonjour.
00:21 Renaud, on commence ce matin avec une information, un drame qui pourrait être lié au harcèlement scolaire.
00:28 Oui, un nouveau drame peut être lié, donc vous le disiez, au harcèlement scolaire.
00:31 Le suicide d'un adolescent de 15 ans à Poissy, c'était mardi.
00:35 Cet adolescent avait été transféré dans un nouvel établissement en cette rentrée à Paris,
00:40 mais l'année dernière il avait subi des brimades, des injures dans un autre établissement scolaire,
00:44 donc dans un autre lycée à Poissy celui-ci.
00:47 Le père et l'enfant avaient d'ailleurs déposé une main courante il y a plusieurs mois.
00:52 Alors la justice appelle à la prudence.
00:54 Une enquête a été ouverte, une enquête de police d'une part, et puis le ministre de l'Éducation nationale,
00:58 Gabriel Attal, a annoncé l'ouverture d'une enquête administrative pour faire toute la lumière sur ce drame,
01:04 Gabriel Attal, qui s'est exprimé hier.
01:07 Chaque drame est un drame de trop qui nous rappelle que nous ne sommes toujours pas à la hauteur.
01:13 Ce ne sont pas des personnes, évidemment, que je veux mettre en cause,
01:16 c'est la réponse de l'institution Éducation nationale face à l'urgence du harcèlement scolaire,
01:21 qu'il nous faut continuer à profondément changer.
01:24 Quant à Brigitte Macron, l'épouse du chef de l'État,
01:27 elle va rendre visite aujourd'hui à la famille de la victime,
01:32 on laissait particulièrement sensible à cette problématique du harcèlement scolaire.
01:37 Est-ce que, et en attendant d'avoir évidemment toute la lumière sur cette affaire-là,
01:41 mais qui n'est pas la première, on se souvient d'autres drames du même type,
01:44 il y a quelques semaines ou quelques mois,
01:46 est-ce que l'institution scolaire d'une part est à la hauteur pour faire face au harcèlement
01:51 et est-ce qu'au-delà d'ailleurs, les pouvoirs publics savent se mobiliser et devenir davantage plus efficaces ?
01:57 Marion Mourgue ?
01:58 Alors la réponse est non, et je trouve que les mots du ministre de l'Éducation sont justes
02:02 et sont bienvenus de reconnaître que l'institution n'est pas à la hauteur
02:06 et que ce sont des drames auxquels on ne peut pas s'habituer,
02:08 parce que là, il y en a une série, ils sont aujourd'hui médiatisés, donc on en parle, il y en a eu avant.
02:12 Donc c'est bien qu'il y ait la lumière, mais en effet, il faut apporter une réponse.
02:16 Alors Gabriel Attal, Emmanuel Macron ont dit que ça devenait une priorité,
02:21 donc on sent que l'opinion publique, l'institution, l'État vont commencer à être sensibilisés à cette question,
02:28 mais il faut aller plus loin, et notamment dans une éducation aussi des jeunes
02:32 et une éducation des réseaux sociaux.
02:34 Donc ça passe aussi par une mise en place de moyens pour que très rapidement,
02:38 on apprenne aux jeunes comment on sort de l'effet de groupe, comment on utilise les réseaux sociaux.
02:44 Donc il faut mettre le paquet très vite.
02:46 Le harcèlement, Emmanuel Kessler, l'éducation nationale n'est pas à la hauteur,
02:49 il n'y a pas assez de moyens, c'est une question de moyens ?
02:51 Écoutez, c'est difficile de dire que c'est une question de moyens,
02:54 je dirais que c'est plutôt une question d'utilisation des moyens,
02:57 parce que le budget de l'éducation nationale, c'est un des tout premiers budgets de la nation,
03:02 c'est quand même 40 milliards d'euros.
03:04 Or, ce qu'on constate aujourd'hui, c'est qu'effectivement le harcèlement scolaire
03:08 touche à peu près 10% des élèves, mais dans des établissements où on manque de personnel médico-sociaux,
03:14 où il n'y a plus d'infirmières, il n'y a plus d'assistantes sociales.
03:17 Je lisais un chiffre donné par un syndicat, un médecin scolaire pour 12 000 élèves,
03:22 un seul médecin pour 12 000 élèves, et ça, ça n'est pas normal.
03:26 Et ça rejoint quelque chose qui a été dit pas plus tard qu'hier,
03:30 dans un rapport du Conseil d'État sur l'efficacité de l'État,
03:33 qui est de dire qu'au fond, on met des moyens, mais il y a un problème
03:37 avec ce qu'on pourrait appeler la France du dernier kilomètre,
03:40 c'est-à-dire qu'on n'arrête pas de prendre des mesures, des lois, des décrets.
03:45 Il y a eu un décret sur le harcèlement pas plus tard qu'au mois d'août
03:48 pour écarter les élèves harcèleurs, donc il y a eu des mesures qui ont été prises,
03:52 et ça ne marche pas, l'efficacité ne fonctionne pas.
03:55 D'ailleurs, dans ce rapport, vraiment pour moi, c'est le chiffre du jour,
03:59 il y avait 6 millions de mots au journal officiel en 2021, 13 millions en 2022.
04:06 Donc il y a une inflation normative, vous vous rendez compte, ça a doublé en un an.
04:10 On n'arrête pas, dès qu'il y a un événement, de faire des lois, de prendre des décrets,
04:14 de faire des circulaires, tout ça paraît au JO, et ça ne marche pas.
04:17 Donc le problème, ce n'est pas les moyens, le problème, c'est l'organisation de l'État,
04:21 c'est ce que Nicolas Bouzou, l'économiste, a appelé dans un livre "la France de l'à-peu-près".
04:25 Si ce n'est que la circulaire, vous le rappelez, qui date de août,
04:28 donc commence juste à être en application,
04:30 aujourd'hui va autoriser les établissements à mettre le harceleur ailleurs.
04:35 Dans le cas présent, ce n'était pas le cas.
04:37 Voilà, dans cette histoire, c'est encore l'abîme qui est censé changer d'environnement,
04:43 changer d'établissement, ce qui aussi implique une douleur,
04:46 parce qu'on change tout d'un coup et puis on se dit "en fait, c'est ma faute".
04:49 Donc là, on va voir si cette circulaire, qui est donc toute récente, modifie un peu.
04:53 Moi, quand je parle de moyens, c'est aussi de moyens humains, de mettre ceux qui sont présents,
04:57 et vous le rappelez, il n'y en a pas assez pour les médecins scolaires par exemple,
04:59 dans les classes, en disant "voilà les conséquences s'il se passe ça"
05:03 et qu'il y ait aussi une écoute.
05:04 Donc ça, ça peut aller très vite à mettre en place.
05:06 Il y avait une sociologue qui disait il y a quelques mois dans une interview
05:08 "il faut repenser aussi la cour de récréation",
05:11 où aujourd'hui il n'y a plus d'adultes qui voient ce qui se passe.
05:13 Renaud Delis, vous nous direz dans un instant ce que vous en pensez,
05:16 mais d'abord, un passage par le fil info à 9h11, Maureen Suynard.
05:21 Une toute petite progression comparée au trimestre précédent.
05:24 Un peu plus de 12 000 emplois salariés créés en France dans le secteur privé au deuxième trimestre.
05:29 Sur l'année par contre, le niveau d'emploi dépasse de plus de 6% le niveau d'avant crise sanitaire.
05:34 Il veut revoir les chefs des partis politiques.
05:36 Le mois prochain, Emmanuel Macron leur adresse une lettre de 6 pages.
05:40 Le président confirme la tenue d'une conférence sociale sur les salaires.
05:44 Il acte aussi le principe d'un débat parlementaire à l'automne
05:47 sur la question de la présence française au Sahel.
05:50 C'est au tour de Danone d'annoncer un don pour les Restos du Coeur.
05:54 1 million de yaourts pour l'association qui se trouve en difficulté financière.
05:58 Pas de ristourne-goutte du gouvernement sur les carburants pour les particuliers,
06:02 mais sur France Info, le ministre de l'économie annonce la fin de la défiscalisation du gazole non routier
06:08 pour les agriculteurs et les secteurs du bâtiment.
06:10 Les transporteurs ne sont pas concernés.
06:13 Cette décision historique au Mexique.
06:15 La Cour suprême dépénalise l'avortement dans tout le pays.
06:18 C'était déjà le cas dans une douzaine des 32 États du pays.
06:21 Décision dans ce pays de près de 130 millions d'habitants, très majoritairement catholiques.
06:26 De retour sur le plateau des informés avec Marion Mourgue,
06:40 chef adjointe du service politique du Parisien aujourd'hui en France.
06:43 Emmanuel Kessler, directeur de la rédaction du magazine Capital.
06:48 Renaud Dely, juste avant le Fil-Info, on parlait des moyens qu'accordait l'éducation nationale à la lutte contre le harcèlement.
06:54 Oui, ce n'est pas forcément seulement une question de moyens.
06:57 Alors c'est vrai qu'il y a des carences, il y a des manques.
06:59 On évoquait notamment le manque de médecins scolaires.
07:01 C'est un manque criant et de très longue date d'ailleurs.
07:04 Et d'un certain nombre de personnels, donc plus de personnels de psychologues,
07:09 de personnels soignants entre guillemets, effectivement.
07:11 Mais au-delà, c'est vrai qu'on a tendance à penser les moyens de façon à chaque fois chiffrée,
07:16 statistique, en termes de milliards ou en termes de milliers de personnels.
07:22 Mais au-delà de ça, je pense que, et c'est ce qui explique aussi la difficulté d'affronter ce drame,
07:29 quel harcèlement scolaire en général, c'est un vrai changement de culture.
07:34 C'est-à-dire que c'est un vrai...
07:36 Mais c'est aussi parce que, pour plusieurs raisons, c'est un fléau qui préexistait sous d'autres formes,
07:42 mais dont peut-être que collectivement la société française n'avait pas conscience,
07:47 comme c'est le cas aujourd'hui.
07:49 Puis d'autre part, ce fléau du harcèlement, c'est vrai qu'il prend davantage d'ampleur,
07:53 notamment à cause de l'impact des réseaux sociaux.
07:55 Et il déborde d'ailleurs, il dépasse largement le cadre de l'école.
07:59 Il y a de multiples autres victimes de harcèlement,
08:04 notamment à travers les réseaux sociaux.
08:06 Et c'est vrai que l'école, dans ce cadre-là, dans ce contexte-là,
08:09 qui a profondément évolué ces dernières années,
08:13 comme souvent par rapport à d'autres enjeux dans la société française,
08:16 c'est un peu le dernier réceptacle où convergent tous les maux de la société, l'école.
08:21 Et c'est vrai que, certes, il faut donner davantage de moyens,
08:25 encore que ça dépend de quels moyens, on le disait à l'instant,
08:27 par davantage de personnel spécialisé, notamment de psychologues, de médecins et autres.
08:32 Peut-être qu'il faut un changement de culture, un changement de procédure,
08:35 justement dans les procédures d'alerte.
08:37 Alors c'est vrai qu'il y a maintenant un certain nombre de numéros,
08:39 notamment de numéros d'urgence, d'écoute, rappelons-le,
08:41 le 30/20 pour le harcèlement à l'école, le 30/18 pour le cyberharcèlement.
08:45 Mais au-delà de ça, c'est un problème, me semble-t-il,
08:49 le harcèlement à l'école, qui ne concerne pas que l'école,
08:52 et pas que les personnes éducatives.
08:53 Ça concerne aussi les familles, évidemment.
08:55 C'est-à-dire que tout ce qui dysfonctionne dans la société,
08:57 notamment dans la cellule familiale, aujourd'hui,
08:59 on demande peu ou prou aux personnes à l'éducation
09:02 de suppléer ces dysfonctionnements.
09:03 Et c'est vrai, on peut comprendre qu'ils soient parfois un peu débordés.
09:06 L'environnement familial compte dans ces cas précis.
09:10 Les réseaux sociaux, c'est ce que disait Renaud Delis.
09:12 Il faut agir aussi sur les réseaux sociaux, Marion Manvel.
09:15 Oui, parce que l'âge adolescent ou préadolescent est un âge un peu bêta,
09:19 où donc il y a l'effet de groupe et il y a une sorte de mollesse.
09:22 Les réseaux sociaux offrent une caisse de résonance,
09:25 une sorte aussi d'avoir l'impression de pouvoir faire ce qu'on veut
09:29 parce qu'on est derrière un écran.
09:30 Donc une sorte d'impunité.
09:32 Donc oui, il va falloir encadrer plus fortement ces réseaux sociaux.
09:35 Alors, ce qui pose toutes les questions, ensuite, de liberté derrière,
09:38 d'utilisation dans une démocratie.
09:40 On peut aussi imaginer que dans ces mêmes réseaux sociaux,
09:42 des personnalités qui sont écoutées par les jeunes,
09:45 que ce soit les sportifs, les personnalités artistiques, etc.,
09:49 s'engagent via les réseaux sociaux pour alerter sur ce fléau du harcèlement.
09:54 - Emmanuel Ketzler ?
09:55 - Il y a aussi la question des jeux vidéo.
09:56 Je discutais il n'y a pas longtemps avec un grand groupe
09:58 qui est un des leaders dans le domaine du jeu vidéo.
10:01 Il dit appliquer des règles très strictes pour les enfants de moins de 12 ans, etc.
10:06 Mais on sait très bien que ces règles peuvent être contournées.
10:10 Et bien souvent, à travers ces jeux vidéo,
10:12 c'est tout de même une certaine forme de culture de la violence qui se développe.
10:16 Donc c'est vrai que c'est très difficile dans cette société à la fois atomisée
10:20 où l'autorité des parents et où l'autorité des institutions s'affaiblit,
10:25 d'essayer d'encadrer ces phénomènes de harcèlement scolaire.
10:28 Mais évidemment, il ne faut pas relâcher l'effort.
10:30 Et c'est ce qu'a dit le ministre de l'Éducation.
10:31 Il a raison.
10:33 Encore faut-il qu'il mette non seulement les moyens,
10:36 mais aussi tous les circuits nécessaires pour que les politiques mises en place soient effectivement appliquées.
10:43 - On passe au deuxième sujet de ces informés.
10:45 Renaud Delis, Bruno Le Maire, était l'invité du 8-30, le ministre de l'Économie.
10:48 Et il a répété "pas de hausse d'impôts".
10:51 - Pas de hausse d'impôts, ça c'est la ligne rouge, si je veux dire.
10:55 En tout cas, les hausses d'impôts, c'est la ligne rouge que ne veut pas franchir
10:57 évidemment le gouvernement et les économies et les finances en particulier.
11:00 Donc il n'y aura pas de hausse d'impôts, ni pour les ménages, ni pour les entreprises,
11:03 dans le budget, dans le projet de loi de finances 2024.
11:07 Mais pour autant, il y a un certain nombre d'inflexions,
11:10 qu'a annoncé Bruno Le Maire.
11:11 Et notamment, le chef de l'État avait évoqué 2 milliards de baisse d'impôts supplémentaires,
11:17 pour les ménages.
11:18 On sait que ce sont en particulier les classes moyennes
11:21 qui sont ciblées par ces 2 milliards de baisse d'impôts.
11:24 On avait cru comprendre, et c'était bien l'annonce que ça aurait lieu en 2024.
11:27 Ce n'est pas tout à fait ce qu'a dit il y a quelques minutes sur ce plateau Bruno Le Maire.
11:31 - Il y aura des baisses d'impôts pour les ménages dès le budget 2025.
11:35 Là, nous avons engagé le rétablissement des finances publiques.
11:38 Il faut retrouver des ressources budgétaires,
11:41 mais en restant fidèle à notre politique,
11:43 créer du travail et du travail qui paye plus.
11:46 Alors, rester fidèle à notre politique, pas de hauts impôts,
11:49 mais les baisses annoncées sont donc reportées à 2025.
11:52 Et puis, dans le même temps, il y a un certain nombre de hausses,
11:55 notamment celle de la taxe foncière, qui est décidée par les collectivités locales.
11:58 On a bien entendu Bruno Le Maire à quel point il renvoyait la balle aux mairies.
12:02 Mais il n'empêche que la taxe foncière pour les propriétaires s'envole en cette rentrée.
12:06 Il y a aussi les entreprises qui se plaignent que la suppression de la cotisation
12:11 sur la valeur ajoutée en entreprise, qui avait été promise pour 2024,
12:14 elle aussi s'étale finalement jusqu'en 2027.
12:17 Bref, derrière ce slogan "pas de hausses d'impôts",
12:20 est-ce que la réalité confirme le slogan de Bruno Le Maire ?
12:25 J'ai fait un mix, Emmanuel Margon.
12:29 Emmanuel Kessler, allez-y.
12:31 Je pense qu'effectivement, il n'y a pas le choix.
12:36 Il y a une trajectoire des finances publiques qui doit être tenue
12:40 parce que la France a des records de déficit
12:43 et elle prévoit dans sa loi de programmation de passer sous les 3% en 2027.
12:47 Mais on sait que c'est irréaliste.
12:49 L'Allemagne va faire 30 milliards d'économies dans ses dépenses l'année prochaine
12:55 pour faire passer son déficit en un an de 4,2 à 1,75.
12:59 Donc vraiment un effort colossal.
13:01 Nous, on n'en est pas là, on aura encore un déficit à 4%.
13:04 Donc, pas de baisse d'impôts, c'est sûr.
13:08 Et donc c'est pour ça que Bruno Le Maire reporte à 2025
13:11 les fameux 2 milliards promis par Emmanuel Macron.
13:14 Pas de hausse d'impôts non plus parce qu'il ne faut pas casser la machine économique
13:18 mais il y a quand même des hausses cachées à travers la disparition d'un certain nombre
13:21 de ce qu'on appelle les niches fiscales, autrement dit, dépenses fiscales.
13:24 Quand vous pensez, Bruno Le Maire faisait allusion tout à l'heure,
13:27 c'est sans doute une mesure assez efficace à la suppression des avantages sur routiers,
13:32 sur le gazole ou la suppression du dispositif Pinel sur le logement.
13:37 Ça revient quelque part à faire porter des charges.
13:41 Et c'est surtout que ça reste toujours le même portefeuille.
13:43 Et les gens se disent, on peut entendre le discours très rationnel et pertinent de Bruno Le Maire,
13:47 mais les gens se disent déjà le 15 du mois, on a vraiment du mal,
13:51 mais maintenant ça arrive bien plus tôt.
13:54 Et il y a aussi des hausses qui ne sont pas des impôts, mais les gens les payent,
13:58 c'est-à-dire la hausse des franchises sur les médicaments,
14:00 la hausse des prix alimentaires, la hausse du prix de l'essence.
14:04 Tout ça, les gens se disent, ça devient quand même très compliqué.
14:07 Donc on peut entendre tout le discours, encore une fois, très rationnel sur le long terme,
14:11 mais les gens se disent, oui, très bien, mais là, je n'y arrive pas.
14:14 Alors comment je fais ?
14:15 Mais c'est vrai qu'il faut sortir, et moi je pense que Bruno Le Maire a raison,
14:20 de cette culture de l'État nounou, c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'il y a un problème,
14:23 on fait des dépenses publiques supplémentaires.
14:25 C'est quand même compliqué d'en sortir quand il est le même à l'avoir appliqué aussi.
14:29 Il a vendu le coup qu'il en coûte, c'est-à-dire que très bien, il y a un an, vous donniez des chèques.
14:32 C'est une situation exceptionnelle, mais c'est vrai que tout le problème, c'est de faire la transition.
14:36 Mais maintenant, on sait très bien que si on continue à aller dans le quoi qu'il en coûte,
14:42 l'endettement va exploser, et un jour, on va le payer très fortement.
14:45 On s'arrête juste une petite minute, le temps du Fil info de Maureen Suignard, et on revient après.
14:49 La Première Dame, Brigitte Macron, va se rendre dans les Yvelines
14:54 pour rencontrer la famille de l'adolescent qui s'est suicidé mardi.
14:57 Ce jeune de 15 ans se disait harcelé l'année dernière
15:00 et avait prévenu son ancien établissement et la police.
15:03 Une enquête administrative est ouverte.
15:05 Alors que les prix des carburants repartent largement à la hausse,
15:08 Bruno Le Maire demande sur France Info à Total Énergie de prolonger le plafonnement des prix.
15:13 Le groupe les plafonne à 1,99 euro le litre, pour le moment, jusqu'au 31 décembre.
15:18 Le préfet de police de Paris décide d'interdire le spectacle de Dieudonné
15:22 prévu aux Zéniths la semaine prochaine, pour, dit-il, des risques de troubles graves à l'ordre public
15:27 après une série de propos antisémites du polémiste.
15:30 Ce spectacle a déjà été interdit dans plusieurs villes.
15:33 Coup d'envoi 20h45 au Parc des Princes. Ce sera bien sûr à suivre sur France Info.
15:38 France-Irlande, c'est ce soir. Une rencontre pour les qualifications à l'Euro de foot 2024.
15:43 Les Bleus sont déjà largement en tête de leur groupe.
15:46 [Musique]
15:57 Toujours avec Marion Mourgue, chef adjointe du service politique du Parisien,
16:00 aujourd'hui en France, Emmanuel Kessler, aussi directeur de la rédaction de Capital.
16:04 Renaud Dely, juste avant le Fil Info, on disait qu'il y avait des hausses cachées dans le prochain budget,
16:10 des hausses cachées d'impôts dans le prochain budget.
16:14 Mais finalement, en fait, les Français vont devoir s'habituer à ne plus avoir le quoi qu'il en coûte.
16:20 C'est toute la difficulté pour Bruno Le Maire en cette rentrée.
16:24 D'un côté, effectivement, comme le disait Marion Mourgue, il le répète,
16:27 il faut sortir du quoi qu'il en coûte, des divers boucliers tarifaires qui ont été mis en place
16:32 ces dernières années face à différentes crises, sortir de cette culture de l'état nounou
16:36 qu'évoquait Emmanuel Kessler. Mais c'est vrai que la nounou, pendant des années, ça a été Bruno Le Maire.
16:40 Précisément, qui s'en est d'ailleurs, ô combien félicité.
16:42 Alors, il peut dire que les situations étaient exceptionnelles,
16:45 c'était des crises terribles auxquelles on faisait face, ce qui est d'ailleurs, y compris politiquement,
16:48 un peu dangereux parce que ça voudrait dire qu'aujourd'hui, il n'y a pas de crise.
16:51 Il n'y a pas, par exemple, une inflation, elle aussi, exceptionnelle et un certain nombre de difficultés sociales
16:55 qui, aux yeux des Français qui les subissent, peuvent sembler exceptionnelles.
16:59 Donc, on voit bien, là aussi, c'est difficile à tenir comme posture,
17:02 donc de sortir, de faire cette volte-face, d'une part.
17:05 Et d'autre part, c'est vrai que derrière le cap qui est annoncé, répété par l'ensemble des élus au diapason,
17:11 pas de hausse d'impôts à tout point de vue, etc.,
17:15 le réel est plus complexe.
17:17 Et quand il y a des hausses d'impôts ou des hausses de taxes,
17:19 et c'est un peu ce que disait Bruno Le Maire tout à l'heure sur ce plateau,
17:22 en gros, oui, bon, d'accord, il y a des hausses de telle ou telle taxe,
17:25 mais ça, ce n'est pas de ma faute, ce n'est pas de la faute de l'État, en quelque sorte.
17:28 Donc, la taxe foncière, on l'a compris, ce sont les maires,
17:30 et d'abord, la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui, tout à l'heure,
17:34 était ciblée, tout particulièrement, par Bruno Le Maire.
17:37 Et je pense que là aussi, pour les Français, pour une partie d'entre eux, en tout cas,
17:43 c'est difficile, il y a un risque politique pour le gouvernement.
17:46 C'est-à-dire, d'un côté, le gouvernement qui dit "il n'y a pas de hausse d'impôts, non, non, etc., vous inquiétez pas",
17:50 et de l'autre côté, une partie des Français qui voit, pour ceux qui sont propriétaires,
17:53 l'envol de la taxe foncière, qui voit, pour ceux qui sont automobilistes
17:56 et qui sont nombreux, l'envol des prix du carburant.
18:00 Et d'ailleurs, il y a un moment où poser comme cap absolu la fin du quoi qu'il en coûte,
18:08 et des aides et des boucliers tarifaires, etc., c'est un risque politique supplémentaire,
18:13 le jour où la réalité devient telle que l'État doit réinventer une nouvelle aide,
18:19 un nouveau dispositif, et pourquoi pas, demain, une nouvelle résistance sur le carburant.
18:22 – C'est ça, Marion Mourgui, il va falloir tenir, mais est-ce qu'il peut tenir sur cette position ?
18:26 – La politique, c'est vraiment l'art de l'élastique, c'est savoir jusqu'où on peut le tendre,
18:29 et que ça ne casse pas, ou que ça ne soit pas renvoyé.
18:32 Sur l'essence, ça va être ça, c'est-à-dire que certes, il a raison Bruno Le Maire,
18:36 il faut s'habituer à un autre modèle aussi pour l'environnement,
18:40 ne pas enrichir ceux qui fournissent le pétrole, très bien, c'est raisonnable,
18:45 mais aujourd'hui, les automobilistes disent, à 2 euros à la pompe, on n'y arrivera pas.
18:50 Donc, encore une fois, cet élastique, je pense que dans quelques jours,
18:53 Bruno Le Maire va être acculé à une mesure, parce que les élus, les Français,
18:58 font remonter qu'il n'y arrive pas, et donc ça, de toute façon,
19:02 il faut faire avec quand on est au gouvernement.
19:03 – Alors, moi, je ne suis pas tout à fait d'accord,
19:05 je pense que ce serait catastrophique comme signal économique,
19:08 d'abord comme signal pris sur l'environnement, et puis parce que,
19:12 quand vous faites des ristournes sur l'essence, le propriétaire d'une Lamborghini
19:16 en bénéficie tout autant que le ou la propriétaire d'une Twingo d'occasion qui roule au diesel,
19:23 et donc, c'est une aide qui n'arrive pas à ceux qui en ont le plus besoin.
19:28 Donc, on peut penser que les prix du pétrole vont s'assagir,
19:33 il y a quand même des prévisions d'inflation.
19:35 – Ah ben, c'est pas ce qui est prévu.
19:37 – Non, mais je veux dire qu'à un moment donné, la hausse va se plafonner.
19:40 Globalement, l'inflation devrait refluer, ce sont plutôt les prévisions quand même pour 2024,
19:47 on serait plutôt autour de 2,5%, alors qu'on est où ?
19:49 – Oui, c'est 2024, et là, les gens se disent, on est en septembre 2023 et je n'y arrive plus.
19:53 – Et c'est la même chose sur les prix alimentaires, c'est-à-dire que là aussi,
19:55 d'ailleurs, le gouvernement, dès le début de l'été, a annoncé un certain nombre de prix
19:58 qui allaient baisser, etc., parce qu'un certain nombre de prix de matières premières,
20:02 notamment, ont baissé déjà de façon plus ancienne, mais on voit bien que Bruno Le Maire,
20:06 sur les prix alimentaires, comme sur le carburant, pour l'instant,
20:08 il a à peu près la même attitude, c'est-à-dire, il fait pression, il incite à la baisse,
20:12 il incite à la négociation entre fournisseurs et distributeurs
20:15 pour qu'un certain nombre de prix baisse, effectivement, ou en tout cas, soit bloqué
20:19 dans les supermarchés. Il exhorte Patrick Pouyanné, le PDG de Total,
20:25 à maintenir le plafond à 1,99, justement, que Total avait fixé jusqu'à la fin de l'année, etc.
20:31 – Il pourra le faire jusqu'à un certain niveau du prix du pétrole, parce qu'il faut rappeler,
20:34 en sauf que dans le prix de l'essence, il y a quand même 70 ou 80% de taxe.
20:37 – Si ça passe au-delà des 200 euros.
20:38 – Bien sûr, bien sûr, c'est-à-dire que l'État prend aussi sa part, si j'ose dire,
20:41 et elle est copieuse dans la hausse du prix de l'essence.
20:45 Et le problème, c'est le délai, c'est-à-dire à chaque fois de dire aux Français,
20:48 "Oui, mais attendez, ça va s'arranger, effectivement, Patrick Pouyanné va maintenir
20:53 ce seuil au-delà du 31 décembre où les prix vont pas tarder à baisser dans les supermarchés".
20:58 L'urgence du pouvoir d'achat pour toute une catégorie de Français,
21:01 c'est dès ce mois de septembre.
21:02 – Merci beaucoup à tous les trois. Merci d'être venus ce matin, Marion Mourgues,
21:05 chef adjointe du service politique du Parisien aujourd'hui en France.
21:08 On en profite pour jeter un oeil sur la une du jour.
21:10 – Et le dossier des crèches privées et la maltraitance qui est faite aux enfants.
21:14 – Les dérives des crèches privées, c'est-à-dire ce matin dans le Parisien,
21:16 aujourd'hui en France. Emmanuel Kessler, directeur de la rédaction de Capital.
21:19 Et vous, ce mois-ci, vous proposez un dossier sur la crise immobilière.
21:22 – Oui, absolument, parce que c'est ce dont on ne parle pas assez,
21:25 la crise du logement, la crise de l'immobilier, c'est un peu le trou noir
21:29 de la politique gouvernementale actuelle et c'est en train, là aussi, d'exploser.
21:33 – Merci beaucoup, merci Renaud Delis. On se retrouve demain.
21:35 – Merci, on se retrouve demain.
21:36 Les informés sont de retour à 20h avec Bérangère Bonte et Jean-François Aquilie.