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00:00 *Musique*
00:09 Vous êtes sur le plateau des informés du matin, rendez-vous de décryptage de l'actualité à la radio France Info et sur la télévision France Info, canal 27.
00:16 Avec vous Renaud Delis, bonjour Renaud.
00:18 Bonjour Jean-Rémi.
00:19 Et autour de la table avec nous Sophie Dravinel, grand reporter au service politique du Figaro et Jean-Jérôme Berthelus à vos côtés, éditorialiste politique.
00:27 Merci beaucoup à tous les deux d'être là. Renaud, on va se poser la question du dossier ukrainien de la guerre en Ukraine,
00:34 avec finalement la question de savoir si Emmanuel Macron est seul contre tous, puisqu'il s'était déjà mis un peu à dos les Européens.
00:40 Et hier, manifestement, il n'a pas convaincu les membres de l'opposition.
00:42 Hier, il a effectivement rencontré, en tout cas reçu à l'Élysée, l'ensemble des chefs de parti, et notamment tous ceux de l'opposition,
00:49 après avoir reçu la veille au soir ses deux prédécesseurs, François Hollande et Nicolas Sarkozy.
00:54 Et devant les chefs de l'opposition et les chefs de l'ensemble des partis politiques,
00:59 Emmanuel Macron a indiqué qu'il n'y avait à ses yeux aucune ligne rouge et aucune limite à l'engagement de la France en soutien à l'Ukraine,
01:07 pour aider les Ukrainiens à résister à l'agression russe.
01:10 Une position qui a globalement fâché l'ensemble de ses interlocuteurs, parmi lesquels Jordan Bardella, le président du Rassemblement national.
01:20 Le président de la République est prêt à un soutien sans limite, il semble-t-il jusqu'au boutiste à l'Ukraine.
01:27 J'ai fait savoir quelle était la position du Rassemblement national, à savoir qu'il fallait soutenir l'Ukraine,
01:35 mais qu'il fallait faire en sorte que la France n'entre pas elle-même en guerre avec la Russie, qui est une puissance nucléaire,
01:41 auquel cas, ça pourrait avoir des conséquences irrémédiables.
01:44 Alors, évidemment, on n'en est pas là. Emmanuel Macron lui-même explique qu'il ne veut pas d'escalade,
01:48 mais il n'a pas exclu, il l'a dit il y a déjà presque deux semaines, qu'à un moment ou à un autre,
01:53 en dynamique, dit-il, l'envoi de troupes au sol soit nécessaire.
01:59 Reste que cette position a fâché en particulier le Rassemblement national, mais aussi, par exemple,
02:03 hier, les Insoumis ou le Parti communiste. Les écologistes, les Républicains ont réaffirmé un soutien plus fervent à l'Ukraine,
02:11 mais tout en dénonçant les propos d'Emmanuel Macron.
02:15 Est-ce que cet isolement du chef de l'État pose un problème politique à la majorité et à l'exécutif de surcroît
02:22 à l'orée de la campagne des élections européennes ?
02:24 Sophie de Ravinelle du Figaro, c'est toujours "oui, d'accord, on soutient l'Ukraine, mais..." Il y a toujours un "mais".
02:30 Oui, et le "mais", évidemment, c'est cette ligne rouge qui a été plus ou moins dépassée,
02:37 en tout cas qui est assumée comme étant potentiellement dépassable par Emmanuel Macron,
02:40 qui est celle de l'envoi de troupes, évidemment, sur le terrain.
02:45 Et cet isolement d'Emmanuel Macron, il est parfaitement assumé, d'ailleurs aussi bien assumé que cet isolement,
02:53 qui était aussi le sien, lorsque, au tout début de ce conflit, il discutait avec Vladimir Poutine
02:59 et revendiquait le droit de discuter avec lui. Et donc, Emmanuel Macron, finalement, est passé d'un bord comme d'un bord à l'autre,
03:06 comme d'une position extrême à l'autre. Alors, est-ce qu'il s'agit de surenchère viriliste ou est-ce qu'il s'agit d'énoncer, en tout cas...
03:14 C'était les propos de Marine Tendelier, l'écologiste.
03:17 Absolument. Ou est-ce qu'il s'agit d'une position réfléchie, parce que son isolement n'est pas qu'au sein de toutes les parties politiques françaises.
03:28 C'est un isolement qui est aussi européen. On pourrait en parler avec Olaf Scholz, évidemment,
03:32 qu'Emmanuel Macron, face à lui, le protestant héritier de cette tradition pacifiste allemande,
03:39 Emmanuel Macron apparaît là aussi solitaire. Et ils sont tous les deux. Et Emmanuel Macron, la France, c'est, je vous le rappelle,
03:45 le siège au Conseil de sécurité de l'OTAN, c'est la seule puissance nucléaire européenne, etc.
03:50 De l'ONU.
03:51 Et je pense, moi, qu'il y a chez lui une part de surenchère politique, mais une part de réelle conviction.
03:58 Alors pourquoi dramatise-t-il Emmanuel Macron ? Je vous poserai la question dans un instant, Jean-Jérôme Berthelus.
04:03 Mais d'abord, c'est l'heure, évidemment, du Fil info de Mathilde Romagnon à 9h10.
04:07 Ce qu'on doit aux femmes qui souhaitent avoir accès à l'IVG, c'est que ce soit simple.
04:11 Déclaration sur France Info ce matin d'Aurore Berger, la ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes.
04:17 La cérémonie de scellement du droit à l'avortement dans la Constitution commence à midi.
04:22 Et pour la première fois, elle sera ouverte au public.
04:25 L'armée israélienne affirme ce matin avoir tiré sur des suspects présentant une menace,
04:30 et pas sur des civils lors de la dramatique distribution d'aides à Gaza.
04:34 La semaine dernière, 115 personnes ont été tuées autour d'un convoi d'aide humanitaire,
04:39 dans une bousculade et des tirs de l'armée israélienne.
04:42 Le narcotrafic évolue de manière très inquiétante en France, selon un rapport de la commission d'enquête du Sénat.
04:48 Des sénateurs sont en visite en ce moment à Marseille, ville où les règlements de compte liés au trafic de drogue
04:53 ont fait 49 morts l'an dernier.
04:55 L'avionneur américain Boeing subit un nouvel incident hier à Los Angeles, aux Etats-Unis.
05:00 Un 777 a atterri en urgence après avoir perdu le pneu d'une de ses roues pendant son décollage.
05:06 En janvier dernier, une porte s'était décrochée en plein vol sur un Boeing 737 Max.
05:12 *Générique*
05:23 En raison d'un appel à la grève de la CGT Radio France, déposé dans le cadre de la Journée internationale de lutte pour le droit des femmes,
05:29 nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de nos programmes habituels.
05:33 Nous vous prions de nous en excuser.
05:35 On est néanmoins pour l'instant toujours dans Les Informés.
05:38 Jean-Jérôme Berthelus, j'allais vous poser la question, pourquoi est-ce qu'Emmanuel Macron dramatise-t-il ?
05:44 En fait, d'abord la première question, c'est est-ce qu'il dramatise la situation ? Jean-Jérôme.
05:49 - Ah oui, il dramatise la situation, effectivement, quand il parle de troupe au sol,
05:55 il va plus loin même que les réflexions des états-majors sur des personnels d'accompagnement
06:01 du matériel militaire qui est envoyé sur place.
06:04 Quand vous envoyez effectivement des missiles longue portée, souvent,
06:08 eh bien, il y a des techniciens qui accompagnent ces rames de lancement parce que c'est compliqué,
06:13 parce que les personnels ukrainiens ne sont pas formés, donc il va plus loin.
06:17 Pourquoi il va plus loin, Jean-Rémi ? Parce que d'abord, la situation est dramatique.
06:21 C'est-à-dire que la contre-offensive ukrainienne de l'été a échoué,
06:25 que les Russes prennent des positions, grignotent des positions,
06:28 même si c'est au prix de centaines de morts dans leur rang, ils grignotent des positions,
06:33 et que tout le monde, tous les militaires ont en tête la possible élection de Donald Trump
06:39 en novembre prochain, alors… – Qui devrait fragiliser le soutien américain à l'Ukraine.
06:43 – Voilà, et qu'Emmanuel Macron, il se dit "oui, en face, il n'a pas de ligne rouge,
06:49 il l'a prouvé en assassinant son principal opposant dans Séjoul, qui était un message politique,
06:56 donc moi, je dis qu'il ne faut pas avoir de ligne rouge".
06:59 Il veut réveiller aussi l'opinion publique à ce moment-là.
07:02 – Un sursaut. – Voilà.
07:04 Maintenant, la question, c'est est-ce que c'est efficace ?
07:07 Sophie de Ravinel l'a dit, la France est isolée au plan international.
07:11 Quand on a une ambiguïté stratégique, c'est bien de garder cette ambiguïté.
07:15 Lui, le chef de l'État, il l'allève, pratiquement, en disant
07:19 "les autres ne suivront pas sur l'envoi de troupes au sol",
07:22 donc c'est un peu compliqué, en fait.
07:25 Et d'autre part, au plan politique intérieur,
07:28 on ne peut pas dire que l'Union nationale marche très bien,
07:31 et donc, au moment où, justement, l'opinion publique peut être effrayée
07:37 par, effectivement, à la fois ce qu'on lui a demandé en termes d'efforts
07:40 ces derniers mois, simplement dans son panier de course,
07:45 et à la fois parce que l'opinion publique, elle se dit
07:48 "est-ce qu'on pourrait commencer à mourir pour Kiev ?"
07:51 Eh bien, franchement, on se demande si le côté vatinguer
07:55 du président de la République est très efficace,
07:57 à la fois au plan international, à la fois au plan intérieur,
08:00 et puis simplement de soutien à l'Ukraine.
08:02 D'un mot, l'Ukraine n'a pas besoin de mots, elle a besoin d'armes.
08:07 – Même si l'Ukraine a salué les propos d'Emmanuel Macron,
08:10 comme les pays baltes d'ailleurs, c'est-à-dire les pays qui disent
08:12 qu'ils sont, après l'Ukraine, les prochains surréalistes de Vladimir Poutine.
08:15 Et je pense que ça, ça a joué considérablement, d'ailleurs,
08:18 dans la prise de position d'Emmanuel Macron,
08:20 qui a été convaincu ces dernières semaines,
08:22 effectivement, au-delà de la situation catastrophique sur le terrain
08:24 et de l'avancée de l'armée russe, par le fait qu'il y a un certain nombre
08:27 d'autres cibles, et ça, il suffit d'écouter les dirigeants des pays baltes
08:31 ou les dirigeants de la Finlande ou d'autres pays de la région
08:33 pour mesurer à quel point ils sont inquiets.
08:36 Ce qui explique, à mon avis, aussi la prise de position d'Emmanuel Macron.
08:38 Là où je ne suis pas tout à fait d'accord avec Jean-Jérôme Arteus,
08:40 c'est que moi, je ne pense pas qu'Emmanuel Macron lève l'ambiguïté stratégique.
08:42 Il ne dit pas "on va envoyer des troupes de main"
08:44 ou "je vais appuyer sur le bouton nucléaire", bien sûr que non.
08:47 Lui, justement, il veut pratiquer, mettre en œuvre cette ambiguïté stratégique,
08:52 c'est ce qu'il appelle, c'est-à-dire dire effectivement
08:54 "il n'y a pas de limite, il n'y a pas de ligne rouge, on verra bien".
08:56 - Est-ce qu'il peut vraiment dire autre chose ?
08:57 Imaginez qu'il n'ait pas dit ça.
08:59 C'est open bar pour Poutine ?
09:01 - Le problème, justement, et là où je rejoins Jean-Jérôme Arteus,
09:04 c'est que l'une des conséquences de cette stratégie,
09:06 c'est que ce sont les autres, nombre d'autres partenaires
09:08 qui, eux, ont levé l'ambiguïté stratégique, notamment,
09:10 en disant "non, non, nous, jamais, quoi qu'il arrive".
09:13 Donc ça, d'un point de vue stratégique, c'est effectivement assez peu compréhensible.
09:16 Et juste un deuxième point, si je puis me permettre, sur la scène intérieure.
09:19 Je ne suis pas persuadé que l'exécutif soit vraiment gêné
09:22 d'avoir comme ça une hostilité à des différents degrés, en tout cas,
09:26 mais des partis d'opposition.
09:27 Ce qui est très intéressant, c'est la réaction du Rassemblement national.
09:29 Parce qu'il y a un rendez-vous la semaine prochaine,
09:31 un débat avec un vote à l'Assemblée nationale au Sénat
09:34 sur l'accord bilatéral de sécurité,
09:37 signé par le président Zelensky et par Emmanuel Macron,
09:40 il y a une quinzaine de jours,
09:41 qui comporte notamment une aide supplémentaire
09:44 de l'ordre de 3 milliards d'euros à l'Ukraine.
09:46 Jusqu'à présent, si on regarde, au-delà de la condamnation de principe
09:49 au moment de l'agression russe,
09:50 le Rassemblement national, au Parlement européen,
09:53 n'a jamais voté les aides financières ou les livraisons d'armes à l'Ukraine,
09:57 après les toutes premières condamnations morales du début.
10:00 Et là, on voit bien, et d'ailleurs, ce vote qui aura lieu au Parlement
10:03 la semaine prochaine, n'est purement... est indicatif.
10:06 Mais il vise évidemment à mettre dans un coin, dans un corner,
10:11 si j'ose dire, notamment le Rassemblement national.
10:13 Et la réaction de Jordan Bardella hier soir,
10:15 hier, pardon, à la sortie de l'Elysée, est très intéressante.
10:17 Parce que ce qui dramatise, ce n'est pas forcément Emmanuel Macron.
10:20 C'est une partie des oppositions, et d'abord le Rassemblement national.
10:22 Lorsque Jordan Bardella dit "ça y est, on va tout droit à la guerre,
10:25 et on va même à la guerre avec une puissance nucléaire",
10:28 il explique que lorsqu'il a été interrogé sur le débat et sur le vote
10:34 de la semaine prochaine sur l'accord bilatéral de sécurité signé avec l'Ukraine,
10:39 Jordan Bardella dit "sur le principe, j'y suis plutôt favorable,
10:42 je vais en discuter avec Marine Le Pen, en clair, je dois en rendre compte
10:46 à Mathieu Trist pour voir quelle sera la position du parti,
10:48 mais surtout", souligne Jordan Bardella, "il faut des lignes rouges.
10:51 Donc il faut qu'Emmanuel Macron nous dise
10:53 qu'il y a des lignes rouges dans l'engagement français".
10:54 Et donc ça, c'est déjà, me semble-t-il, une façon du côté du parti d'extrême droite
10:58 de trouver un prétexte pour ne pas voter, a priori, en faveur, en tout cas,
11:03 de cet accord la semaine prochaine, parce que ça va leur poser
11:05 un vrai problème politique, et donc ils auront beau jeu,
11:08 en dramatisant la prise de position d'Emmanuel Macron,
11:10 de dire "c'est de la faute de l'Elysée, c'est de la faute du chef de l'État".
11:12 - Sophie de Ravignel du Figaro, la semaine prochaine,
11:14 il y a donc à l'Assemblée nationale un débat, un vote sur la question
11:19 de cet accord bilatéral de sécurité entre la France et l'Ukraine.
11:24 Est-ce que c'est un piège pour les oppositions, vous qui suivez par exemple la gauche ?
11:27 - Oui, écoutez, oui, c'est forcément un piège, parce qu'aucune des oppositions
11:31 à Emmanuel Macron ne veut revenir sur le soutien qu'ils disent tous
11:36 indéfectible à l'Ukraine, et donc évidemment qu'il y a une forme
11:39 de manipulation politique sur la scène intérieure de la part d'Emmanuel Macron
11:43 qui va leur dire "bon ben voilà", sauf qu'en fait, le réel objet de ce débat,
11:48 il risque d'être détourné pour en faire un débat sur, encore une fois,
11:51 la position d'Emmanuel Macron, et non plus sur les fameux accords
11:55 dont l'Ukraine doit pouvoir bénéficier. Et donc évidemment que ça va être
12:00 13 et 14 mars, donc à l'Assemblée et au Sénat, ça va être un bazar,
12:07 ça va être un débat relativement animé, évidemment, et ça va être suivi
12:12 par le premier débat sur les Européennes chez le confrère de public Sénat,
12:16 le 14 au soir, où Thierry Mariani pourrait d'ailleurs, qui est une figure
12:21 proche de Jordan Bardella, être envoyé... - C'est proche de la Russie, par ailleurs.
12:26 - Le plus proche, c'est ce que j'allais ajouter. - Plus au fil.
12:29 - La figure française la plus proche du pouvoir de Moscou.
12:32 Et donc comme une façon de dire "mais on n'en a rien à faire",
12:35 on assume d'être totalement pro-russe. Et donc évidemment que la semaine prochaine
12:39 va être une sorte de théâtre un peu agité, sur ce plan.
12:44 - Un dernier mot sur ce sujet. - Oui, un tout petit mot.
12:46 La semaine prochaine, ce ne sera pas un vote sur l'accord de sécurité,
12:50 ce sera un vote sur la déclaration de Gabriel Attal en amont de ce débat.
12:56 Donc moi, il me semble intéressant que, oui, on revienne sur la stratégie
13:01 de la France en Ukraine. On est très impliqués du point de vue,
13:05 effectivement, de l'envoi de matériel. Et puis on lèvera aussi la question,
13:08 parce que finalement, Emmanuel Macron a promis 3 milliards.
13:12 Mais pour l'instant, où sont passés ces 3 milliards ?
13:15 Donc je pense que sur le fond, ça sera peut-être, Sophie Draminelle,
13:18 effectivement, un bazar pour reprendre votre mot.
13:21 Mais je pense que c'est intéressant qu'à ce moment-là,
13:23 les élus de la nation aient des véritables réponses concrètes
13:27 sur la stratégie française.
13:29 - Jean-Jérôme Berthelus, Sophie Draminelle et Renaud Delis,
13:32 on se retrouve dans un instant, juste après le Fil info
13:34 de Mathilde Romagnon, à précisément 9h20.
13:37 - Manifestation aujourd'hui dans de nombreuses villes de France
13:40 pour la journée internationale des droits des femmes.
13:43 En ce 8 mars, une cinquantaine d'organisations appellent à la grève
13:47 pour dénoncer, entre autres, les inégalités de salaire.
13:50 Selon les Nations unies, l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza
13:54 par largage aérien ou par la mer ne peut pas se substituer
13:57 à la voie terrestre.
13:59 Le président américain Joe Biden a ordonné à l'armée américaine
14:02 de construire un port temporaire sur le littoral gazaoui
14:05 pour accélérer l'envoi d'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne.
14:09 Plus de 230 millions de filles et de femmes dans le monde
14:12 ont subi des mutilations génitales, selon un rapport de l'UNICEF.
14:16 C'est un chiffre en forte hausse, 15% de plus qu'en 2016.
14:20 La pratique est courante dans 31 pays, principalement en Afrique et en Asie.
14:24 A cause du changement climatique, la grande barrière de corail
14:27 subit un nouvel épisode de blanchissement massif de ses coraux,
14:30 selon les autorités australiennes.
14:33 Un phénomène provoqué par le réchauffement des océans.
14:36 Le plus grand récif corallien du monde abrite environ 1500 espèces de poissons.
14:42 France Info
14:45 Les informés. Renaud Dely. Jean-Rémi Baudot.
14:50 Retour sur le plateau des informés. D'abord un message en vous disant
14:56 qu'en raison d'un appel à la grève de la CGT Radio France
14:59 déposé dans le cadre de la journée internationale de lutte pour le droit des femmes,
15:02 nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de nos programmes habituels.
15:06 Nous vous prions de nous en excuser.
15:08 Passons au deuxième thème, au deuxième débat de ces informés.
15:12 Pourquoi, pourquoi Renaud Dely, pourquoi Nicole Belloubet,
15:16 mais pourquoi assouplit-elle la nouvelle ministre de l'éducation ?
15:20 Pourquoi assouplit-elle les groupes de niveau ?
15:22 Est-ce que c'est un désaveu de la méthode Atal ?
15:25 Il y a une idée de l'actuel Premier ministre.
15:27 La question se pose effectivement Jean-Rémi Baudot et vous avez bien raison de la poser
15:30 parce que la ministre de l'éducation, donc Nicole Belloubet, a annoncé hier
15:33 qu'elle allait, je la cite, "introduire une certaine souplesse dans l'instauration
15:36 de ces groupes de niveau au collège en français et en mathématiques".
15:40 Groupe de niveau annoncé par Gabriel Atal lors de son passage rue de Grenelle
15:45 pour remédier à la chute du niveau des élèves dans ces enseignements fondamentaux.
15:50 Chute illustrée par les résultats de la dernière livraison de l'enquête PISA.
15:55 Et donc des groupes de niveau qui sont dénoncés, critiqués par les syndicats enseignants,
16:00 lesquels saluent donc ce qu'ils considèrent comme un recul du gouvernement.
16:05 C'est ce qu'expliquait hier sur l'antenne de France Info Sophie Vénétité
16:09 qui est secrétaire générale du SNES-FSU.
16:12 C'est donc un recul de la ministre.
16:14 Ces groupes de niveau étaient très largement rejetés dans toute la communauté éducative
16:19 et effectivement on a été entendus sur ce point-là.
16:22 Il faut que le ministère soit connecté à cette réalité et entendent ce qu'on dit,
16:27 c'est-à-dire des petits groupes, des moyens pour faire réussir les élèves
16:30 et faire confiance aux professeurs qui connaissent leurs élèves.
16:33 Donc ce que dit la secrétaire générale du SNES-FSU, Sophie Vénétité,
16:37 qui se réjouit donc de ce recul.
16:40 Alors s'agit-il effectivement d'un détricotage de cette réforme emblématique
16:43 annoncée par Gabriel Attal ?
16:45 Un désaveu pour la méthode Attal ou d'une simple adaptation,
16:49 d'un changement de ton, d'une forme de pragmatisme
16:51 qui vise toujours à mettre en œuvre le même objectif ?
16:54 - Georges-Jérôme Berthelus, pragmatisme, recul, adaptation ?
16:59 - Le cadre quand même de Nicole Belloubet est assez ferme.
17:04 Quand Alexis Collère l'a appelé pour lui proposer d'être ministre de l'Éducation,
17:09 constatant qu'elle n'était plus très active, on va dire,
17:12 il lui a dit "on veut toujours faire bouger le système, compte tenu des résultats du système".
17:17 Maintenant, Nicole Belloubet, elle est arrivée au ministère de l'Éducation,
17:21 elle a reçu tous les syndicats, les uns après les autres.
17:25 Tous les syndicats étaient ultra remontés contre ces groupes de niveau,
17:30 à la fois sur le fond, c'est-à-dire que les syndicats disent
17:34 "ça n'a jamais fait progresser les élèves",
17:37 et puis sur la forme, comment mettre en œuvre les groupes de niveau,
17:40 comment par exemple avoir deux classes de mathématiques,
17:43 là où il y en avait qu'une, enfin très compliquée.
17:46 Et Nicole Belloubet, elle a aussi une mission,
17:49 qui est d'apaiser le système,
17:52 qui est effectivement, après Amélie Oudéa Castera,
17:55 après un empilement de réformes ces dernières années,
17:58 - Donc elle est un peu en opération de déminage ?
18:01 - Mais oui, bien sûr, c'est pour ça que lors de ses interviews,
18:04 elle ne voulait pas parler de groupe de compétence, mais de groupe de niveau.
18:07 - Au contraire. - Oui, elle va détricoter...
18:10 - Là, elle parlait de groupe de besoin, hier, donc ça devient un peu compliqué,
18:13 on ne va pas forcément rentrer dans tous les détails.
18:16 - Elle va détricoter la réforme pour une raison simple,
18:19 c'est-à-dire que si elle est obligatoire,
18:22 et que ça va être les proviseurs qui vont la mettre en œuvre,
18:25 avec la possibilité ou non de créer ces groupes,
18:28 on peut dire que petit à petit,
18:31 effectivement, la réforme va sûrement s'en sabler un petit peu.
18:34 - Sophie Darvinel.
18:37 - Ce qui est quand même relativement dommage,
18:40 et ce qui est quand même, peut-on dire, la signature du Premier ministre,
18:43 pour qui la communication est un outil essentiel,
18:46 de son déploiement politique.
18:49 Gabriel Attal mise tout sur l'image qu'il peut renvoyer.
18:55 C'est vrai que ces groupes de niveau ou groupe de besoin,
18:58 selon qu'on appartient à telle ou telle école idéologique dans cette matière,
19:04 sont quelque chose qui était demandé par une part,
19:10 c'est rejeté par beaucoup, c'est demandé par d'autres,
19:13 y compris d'ailleurs dans des établissements avec des élèves en difficulté,
19:17 et des enseignants qui reconnaissent que ça peut quand même,
19:20 là aussi, faciliter leur travail.
19:23 Il y a aussi, ce qui est quand même un peu gênant,
19:26 c'est qu'il y aurait une réforme à engager, pas forcément de cette façon,
19:29 mais dans ce secteur-là,
19:32 et que c'est beaucoup une question de moyens qui les font reculer.
19:35 Il y avait la promesse de 2330 postes créés ou redéployés,
19:39 ils savent bien que c'est quand même le nerf de la guerre,
19:42 et ils feront l'application de cette réforme la plus difficile.
19:45 Alors évidemment, Nicole Belloubet veut apaiser,
19:47 évidemment, elle a l'image d'une ancienne socialiste
19:50 qui porte un peu la voix de ceux qui s'opposent à ces groupes de niveau ou de besoin,
19:55 les deux voulant dire la même chose finalement,
19:59 et donc elle a besoin elle aussi de s'affirmer après Gabriel Attal,
20:03 et elle a besoin évidemment d'apaiser,
20:06 mais elle a besoin de soigner sa propre image à elle.
20:08 C'est la méthode Belloubet.
20:09 C'est la méthode Belloubet,
20:10 mais c'est quand même dommage que les étudiants ne puissent pas…
20:12 – Alors ça c'est sa feuille de mission, de toute façon c'est sa feuille de route,
20:14 effectivement, apaiser après le passage de la tempête à Boudéac, etc.,
20:17 qui a commis les dégâts qu'on a vus,
20:18 puisqu'elle s'est mis en quelques jours l'ensemble des personnes
20:20 de l'éducation nationale à dos.
20:21 – Très rapidement.
20:22 – Mais après ce qui est vrai, c'est qu'on peut se demander
20:24 si la vraie raison de cet aménagement, de ce détricotage partiel,
20:28 de ce recul, etc., et tout, n'est pas la question des moyens.
20:31 Parce que si vous voulez appliquer de façon uniforme à l'ensemble du territoire,
20:34 à l'ensemble des établissements scolaires,
20:36 effectivement, des groupes de niveau, rappelons que Gabriel Attal a annoncé,
20:39 et ça le calendrier est maintenu, la mise en place pour les classes
20:42 de 6e et 5e dès la rentrée de septembre 2024,
20:44 et pour les classes de 4e et 3e l'année suivante,
20:47 effectivement à chaque fois en math et français,
20:49 ça nécessite forcément davantage de personnel, davantage de moyens.
20:52 Il y a aussi un petit côté usine à gaz, d'ailleurs, dans la mise en œuvre,
20:54 qui est compliquée.
20:55 Après on peut s'interroger sur la pertinence, l'efficacité,
20:57 et ça, pour le coup, les avis sont divergents.
20:59 Et il y a effectivement, il y a un problème, en tout cas de niveau,
21:01 à résoudre évidemment au collège,
21:03 notamment, en particulier sur ces enseignements fondamentaux,
21:05 ça, il ne faut pas se voiler la face.
21:07 Mais je pense que peut-être que dans ce recul,
21:09 il y a aussi une façon d'habiller la misère, en quelque sorte,
21:12 c'est-à-dire qu'on rentre, on le sait, dans une période,
21:14 oui, mais on rentre en même temps, on le sait,
21:15 dans une période de vaches maigres budgétaires.
21:17 Il y a un certain nombre de coups budgétaires qui sont annoncés,
21:19 qui ont déjà été annoncés par Bercy, et d'autres encore plus ambitieuses,
21:23 si j'ose dire, pour l'année qui vient.
21:25 Donc c'est aussi une façon plutôt d'aller vers une forme
21:28 d'expérimentation, effectivement, selon, en respectant
21:31 la sacro-sainte autonomie des établissements
21:33 qui est mise en avant par Nicole Belloubet,
21:35 comme le faisait d'ailleurs en son temps Gabriel Attah.
21:37 Merci beaucoup Renaud Delis pour cette nouvelle session des informés.
21:41 Merci Sophie Dravinel du Figaro, à la Une du Figaro aujourd'hui.
21:44 Alors, pourquoi la Bourse de Paris bat tous les records de hausse ?
21:47 Je vous invite à lire ce papier.
21:48 Plus de 8000 points pour le CAC 40 et Jean-Jérôme Berthelus.
21:51 Merci beaucoup d'avoir été parmi nous ce matin.
21:54 Les informés reviennent ce soir à 20h.
21:58 Il y aura aussi les informés de l'Eco demain à 9h40.
22:00 On reviendra évidemment sur la question du budget de l'État.
22:03 On vous écoutera Jean-Rémi.
22:05 Merci beaucoup Renaud.
22:06 Allez, très bon week-end à vous et à tout de suite sur France Info.
22:09 [Musique]