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00:00 Les informés du matin, Renaud Delis est là en pleine forme à mes côtés, tout comme Géraldine Vesner,
00:03 rédactrice en chef au Point et Sylvain Courage, directeur adjoint à l'Obs, bienvenue.
00:07 Et bonjour à tous les deux. On va évoquer dans un premier temps le texte qui est débattu depuis hier à l'Assemblée nationale.
00:15 Renaud Delis sur le partage de la valeur en entreprise.
00:18 Avec le retour de cette question du pouvoir d'achat, on débat à l'Assemblée nationale,
00:22 pouvoir d'achat qui fait partie des toutes premières préoccupations des Français,
00:25 donc un engagement du gouvernement qui consiste à transcrire dans la loi cet accord sur le partage de la valeur en entreprise
00:32 qui avait été signé par la quasi-totalité des organisations syndicales au mois de février dernier, sauf la CGT.
00:37 Ce texte qui vise en particulier à étendre aux entreprises de moins de 50 salariés
00:42 un certain nombre de dispositifs d'intéressement, de participation,
00:46 mais aussi de primes défiscalisées de partage de la valeur en entreprise,
00:50 une façon d'essayer de redistribuer du revenu aux Français.
00:54 Et puis le gouvernement qui espère aussi obtenir des soutiens qui dépassent le cadre,
00:59 on l'a vu ces dernières semaines, parfois trop pétroi de la majorité relative.
01:03 Et d'ailleurs, y compris une partie de la gauche considère que ce texte va dans le bon sens,
01:08 même s'il est insuffisant, les députés socialistes devraient approuver ce texte.
01:13 C'est ce que disait hier sur France Info, Arthur Delaporte, député socialiste du Calvado,
01:17 c'est porte-parole du groupe PS à l'Assemblée.
01:20 Nous comptons voter ce texte parce qu'il a été voté par l'ensemble des partenaires sociaux quasiment,
01:26 il va plutôt dans le bon sens, mais on a un gros point de vigilance,
01:30 c'est que ce texte passe à côté du point central qui est la question des salaires.
01:33 C'est quelque chose qui va dans un sens positif, mais ça ne sera pas suffisant.
01:38 Un texte qui va dans un sens positif, mais insuffisant quand même,
01:41 notamment parce que selon ces détracteurs, et en particulier au sein de la NUP
01:45 et du groupe des Insoumis, ces dispositifs de complément de revenus
01:49 pourraient aussi, en quelque sorte, bloquer les augmentations de salaires
01:52 et un certain nombre d'amendements déposés par la NUP
01:55 visent à remettre au centre des débats cette question de la hausse des salaires.
01:59 Géraldine Fossner ?
02:00 Oui, chacun est dans son rôle finalement, on a cet éternel débat.
02:04 Emmanuel Macron poursuit la politique qu'il avait engagée depuis 2017,
02:09 il est dans son logiciel, il voulait aussi célébrer, en quelque sorte,
02:15 un dialogue social réussi après les traumatismes de la réforme des retraites.
02:21 Maintenant, c'est vrai que les communistes sont contre un texte
02:26 qui néglige la question des salaires, toutes ces valorisations salariales,
02:31 justement, ne sont pas salariales, donc n'ouvrent pas lieu à cotisations,
02:35 et ça ne résout en rien les problèmes qu'on peut avoir par ailleurs
02:39 pour financer les retraites, pour financer d'autres dispositifs.
02:42 Chez la France Insoumise, c'est un petit peu différent,
02:45 ils sont contre par principe, parce que ça vient casser le logiciel de la lutte des classes.
02:49 C'est vrai que c'était une grande idée gaulliste de pouvoir associer les salariés
02:53 au profit de l'entreprise pour leur faire finalement adhérer au bienfait du capitalisme,
02:58 ça, elle est fiée contre, donc elle est contre par principe,
03:01 et préfère mettre l'accent sur la taxation des super-profits.
03:04 On a finalement toujours ce même débat qui revient année après année,
03:08 je ne pense pas qu'il sera réglé à l'occasion de ce débat-ci.
03:11 Oui absolument, Géraldine a raison, ça fait rejaillir la fracture à gauche
03:15 entre les sociodémocrates, qui sont les socialistes qui s'apprêtent peut-être à voter le texte,
03:20 qui sont favorables au partage de la valeur, à un compromis entre le capital et le travail,
03:24 et évidemment la fraction plus révolutionnaire, ou ce qu'il en reste, de la gauche,
03:29 donc les Insoumis et les communistes, pour qui c'est de la poudre aux yeux,
03:33 c'est une façon de ne pas réellement poser la question du capitalisme,
03:37 de l'appropriation de la valeur ajoutée, bref, qui ont un autre logiciel qu'on connaît bien,
03:42 et qui ne peut pas s'accorder avec ce genre de propositions.
03:47 Mais ça assure quand même une majorité au texte, puisque s'il est soutenu par la droite,
03:51 le centre, donc Macron et le Parti Socialiste, il passera.
03:56 On a une majorité, oui. 9h10, le Fil-Info vient de faire chier, t'en poursuis juste après.
03:59 2 millions d'euros pour les victimes de l'explosion de l'immeuble de la rue Saint-Jacques à Paris,
04:04 une aide exceptionnelle et immédiate de la ville, elle va notamment servir au relogement des habitants des immeubles alentours.
04:10 Poursuite du déplacement d'Emmanuel Macron à Marseille, il s'est longuement entretenu hier,
04:14 avec près de 300 habitants des quartiers Nord, sur le thème de la sécurité,
04:18 et alors que le chef de l'Etat pointe la responsabilité des consommateurs dans le trafic de drogue,
04:23 le patron des députés Les Républicains, Olivier Marlex, estime, quant à lui, sur France Info,
04:27 que le premier complice de ce trafic, ce sont les pouvoirs publics.
04:31 Où se trouve Yevgeny Prigojin, le patron de la force Wagner, après sa tentative de mutinerie ?
04:36 Dans un message sur Telegram, il assure n'avoir jamais voulu s'emparer du pouvoir.
04:40 De son côté, Vladimir Poutine s'est exprimé à la télévision,
04:43 et il donne le choix aux Wagners, soit de rejoindre l'armée régulière,
04:46 soit de s'exiler, comme leur chef en Biélorussie.
04:49 Aux Etats-Unis, la chaîne CNN dévoile un enregistrement concernant Donald Trump
04:54 et son inculpation fédérale sur les dossiers qu'il a conservés après son départ de la Maison Blanche.
04:59 L'ancien président américain y montre des papiers classifiés à des visiteurs,
05:03 un document qui vient contredire sa stratégie de défense.
05:06 Partager la valeur créée dans les entreprises, c'est donc l'objectif de ce texte débattu depuis hier par les députés.
05:22 Est-ce que ce sera efficace, Renaud ?
05:24 Efficace sûrement, suffisant, pas sûr, au regard de l'inflation,
05:29 qui certes commence à ralentir un tout petit peu, mais qui demeure forte,
05:33 en particulier celle des produits alimentaires.
05:35 C'est la raison pour laquelle le gouvernement essaye de jouer sur plusieurs tableaux en même temps,
05:39 c'est-à-dire, essaye de jouer à la fois, d'ailleurs quand on regarde, sur plusieurs tableaux,
05:43 tout en renvoyant aussi une part de la responsabilité sur d'autres partenaires,
05:47 d'autres interdicteurs qui interviennent dans ce dossier de l'inflation.
05:50 En l'occurrence, ce texte qui est la transcription d'un accord interprofessionnel,
05:55 c'est une façon aussi de se ranger devant la conclusion d'une négociation entre partenaires sociaux,
06:02 aussi d'essayer de retisser un lien qui a été abîmé ces derniers mois avec les syndicats,
06:08 en mettant dans le texte, dans la loi, ce qui a été négocié préalablement,
06:13 sur l'intéressement, la participation des primes défiscalisées.
06:16 Et puis du côté de la grande distribution et des industriels, on l'a vu ces dernières semaines,
06:21 le gouvernement fait pression, agit, mais agit toujours en évitant de contraindre par la loi,
06:28 c'est-à-dire incite, fait pression, alors du côté de la grande distribution
06:31 avec la prolongation du trimestre dit anti-inflation.
06:34 Et puis du côté des industriels, on a vu la semaine dernière un certain nombre de discussions
06:39 qui se mettaient en route avec aussi des pressions, le spectre du fameux Neimann-Schemme,
06:44 c'est-à-dire qui consisterait à dénoncer publiquement les industriels
06:47 qui ne feraient pas d'efforts en matière de baisse de prix.
06:49 Donc on voit que le gouvernement, en fait, la même philosophie,
06:52 commande en quelque sorte ces divers outils sur lesquels essaye d'agir l'exécutif.
06:58 Maintenant, au vu de l'inflation, il n'est pas certain que ce soit suffisant,
07:01 ce qui explique aussi qu'une partie de la gauche, en tout cas,
07:05 remette sur le tapis la question des salaires.
07:08 Et puis ça renvoie aussi au financement de la protection sociale, évidemment,
07:11 puisque les salaires ouvrent des cotisations et participent du financement de la sécurité sociale,
07:17 au-delà même de la protection sociale au sens large,
07:20 ce qui n'est pas le cas, évidemment, des primes dites défiscalisées.
07:23 – Sylvain Courage ?
07:24 – Oui, l'idée du gouvernement, c'est que ce n'est pas l'État ni le gouvernement
07:27 qui fixent les salaires ou les prix.
07:29 Donc c'est pour ça qu'il renvoie aux partenaires, aux acteurs économiques
07:34 qui fixent le niveau des salaires, le niveau des prix,
07:36 et qui renvoient le plus près possible du terrain.
07:39 Par exemple, dans le cas des bénéfices exceptionnels,
07:42 il s'agira dans chaque entreprise de définir ce qu'est un bénéfice exceptionnel.
07:46 – Je résume parce que tout le monde n'a pas forcément suivi.
07:48 Il y a l'obligation de verser de l'intéressement, de la participation ou des primes
07:52 dans les entreprises de 11 à 49 salariés qui réalisent des bénéfices pendant 3 années de suite.
07:57 Ça c'est le volet sur lequel, grosso modo, il y a au moins 1% du chiffre d'affaires
08:01 pendant 3 années de suite.
08:03 Ça c'est le volet qui fait plus ou moins consensus.
08:05 Et puis il y a un autre point qui lui est un peu plus flou
08:09 dans ce texte examiné à l'Assemblée Nationale,
08:11 c'est donc celui sur les bénéfices exceptionnels.
08:13 Et là, le gouvernement laisse la main aux entreprises.
08:16 À la fois pour définir ce qu'est un bénéfice exceptionnel
08:18 et pour définir le montant… – Avec les répartitions.
08:21 – Voilà.
08:22 – Ça paraît logique puisque selon le secteur, selon la taille de l'entreprise,
08:26 son histoire, ses performances, ce serait quand même incroyable
08:30 que la décision tombe d'en haut, voilà ce qu'est un bénéfice exceptionnel
08:33 en % du chiffre d'affaires.
08:35 Donc il laisse ça à la négociation et c'est vraiment la pensée macronienne,
08:39 pour le coup, de la discussion à l'intérieur des entreprises.
08:43 – Ça promet des discussions sympathiques dans les entreprises,
08:45 Aline Wessner.
08:46 – Justement, ce n'est pas inintéressant parce qu'il y aura deux aspects
08:49 qui sont des conséquences finalement de ce texte et qu'on ne voit pas nécessairement.
08:53 Mais déjà, on a renoué le dialogue au sein de la majorité avec les syndicats
08:59 puisque ce texte de loi a été élaboré avec eux
09:02 pour que ça colle le plus possible à l'accord.
09:04 Chaque amendement possible va être ensuite discuté, il y a des aller-retours.
09:08 Donc il y a un dialogue qui s'est noué à nouveau et dans les entreprises,
09:11 alors effectivement le dialogue ça va être un casse-tête
09:14 pour définir ce que c'est que les bénéfices exceptionnels,
09:16 mais ce n'est pas inintéressant non plus qu'au sein des entreprises
09:19 les gens se mettent autour de la table et discutent de ce que sont
09:23 justement les réalités du patron versus la perception des réalités…
09:28 – Et partagent les constats.
09:30 – Donc je ne vois pas ce qui…
09:32 Il n'en sortira peut-être rien mais ça ne peut pas être complètement négatif.
09:37 – C'est effectivement ce qui est intéressant, y compris d'un point de vue culturel,
09:40 parce que la philosophie de ce texte c'est de participer,
09:45 de conforter la démocratie sociale, qui se porte d'ailleurs mieux
09:49 dans notre pays et dans notre économie que peut-être que l'image
09:52 de ces six mois de conflit autour de la réforme des retraites,
09:56 parce qu'on sait aussi qu'au niveau des entreprises ou au niveau des branches,
09:59 les discussions et les accords d'ailleurs sont signés beaucoup plus souvent
10:03 et beaucoup plus fréquemment, y compris d'ailleurs souvent
10:05 par des syndicats aux positions un peu plus fermes ou radicales comme la CGT,
10:09 que l'image peut-être du dialogue social en panne,
10:13 l'image d'un dialogue social en panne que l'on a au niveau national.
10:17 Donc c'est sûr que ce texte, sa transcription dans la loi,
10:20 participe aussi de ça, c'est-à-dire de renvoyer à la discussion
10:23 au sein de l'entreprise ou de renvoyer la discussion au sein éventuellement de branches.
10:28 Et ça, c'est vrai que tout le monde peut s'en féliciter,
10:31 d'autant, j'ajouterais que d'autant que depuis un an,
10:34 on a vu une Assemblée nationale souvent en fusion et même en effusion,
10:39 et des députés qui ne se comportent pas toujours de façon aussi raisonnable,
10:44 responsable et constructive que les syndicats,
10:47 comme on a pu le voir aussi ces derniers mois.
10:48 – Renaud Delis, on va évoquer à présent la suite de la visite d'Emmanuel Macron à Marseille,
10:52 deuxième journée sur les trois de ce déplacement,
10:55 avec une question qui revient régulièrement à Marseille, c'est celle de la sécurité.
11:00 – Ce qui était effectivement le thème mis en avant par le chef de l'État hier,
11:03 à l'occasion de cette première de ces trois journées de déplacement à Marseille,
11:07 Emmanuel Macron qui a multiplié les annonces sur ce thème de la sécurité,
11:10 qui d'abord s'est voulu optimiste quant aux annonces d'ores et déjà engagées,
11:17 dans le cadre du plan Marseille en grand, lancé il y a près de deux ans,
11:21 et puis qui a assuré que le gouvernement allait continuer d'aider Marseille
11:27 et la métropole à lutter contre l'insécurité qui continue de gangréner certains quartiers de la ville.
11:33 Voici ce qu'en disait le chef de l'État hier.
11:35 – On va intensifier la lutte contre la criminalité organisée,
11:39 avec l'arrivée de 25 enquêteurs pour renforcer la division criminelle
11:44 et la brigade de répression du banditisme, pour septembre.
11:48 Avec l'arrivée de quatre enquêteurs affectés au groupe Cyber of Fast,
11:52 pour traquer les dealers sur les réseaux sociaux,
11:54 pratique on le sait qui se généralise.
11:56 Et la création d'une tasse-force interministérielle pour lutter contre les caïds,
12:00 associant douane, fisc, PJ, URSAF et personnel de la PP13.
12:07 – Et une foultitude d'autres annonces du chef de l'État, presque une liste de course,
12:11 il y a des taillées rassemble de postes, de techniciens pour la police scientifique,
12:14 de rallonges budgétaires pour la PJ et autres.
12:17 Pourquoi est-ce que le président a tellement besoin justement de détailler
12:22 un certain nombre d'annonces, qui pourraient relever d'ailleurs du ministre de l'Intérieur ?
12:26 Et est-ce que Marseille, laboratoire du macronisme, dit-on,
12:30 en tout cas c'est ce qui est mis en scène aussi par le chef de l'État,
12:32 doit aussi l'être dans l'esprit législatif en matière de lutte contre l'insécurité ?
12:37 On sait que ce n'est pas forcément le thème sur lequel Emmanuel Macron
12:40 a été le plus à l'aise jusqu'à présent.
12:42 – Sylvain Courage ?
12:43 – Il y a un énorme problème à Marseille puisqu'il y a un trafic de stupéfiants
12:48 qui endeuille la ville.
12:50 Il y a eu 23 règlements de comptes depuis le début de l'année.
12:53 Donc la politique de l'appartement témoin qu'Emmanuel Macron mène,
12:57 il le fait dans un appartement délabré quand même,
13:00 où il y a beaucoup de difficultés sociales, beaucoup de problèmes d'insécurité.
13:03 Et donc il veut administrer la preuve à toute la France.
13:06 C'est une sorte de scène sur laquelle il s'avance pour démontrer
13:10 qu'il a conscience de tous les problèmes et qu'il les règle dans les détails.
13:14 Le risque évidemment c'est que les progrès ne soient pas forcément à la hauteur…
13:18 – Et il en a eu un aperçu hier soir lors d'une rencontre
13:20 avec des habitants des quartiers Nord.
13:21 – C'est tout le problème, c'est l'effet d'annonce,
13:23 j'arrive, je répartis la police, je poursuis les trafiquants sur les réseaux sociaux,
13:28 je connais tous les sujets et puis je repars.
13:31 Et évidemment des mois plus tard, compte tenu de la difficulté de ces sujets,
13:35 de la manière dont ça s'enracine dans la vie locale,
13:38 ça ne produit pas forcément de résultats.
13:40 Alors il faudrait des effectifs monstrueux et encore,
13:43 je ne vois pas tellement comment on peut résoudre ce sujet-là de cette manière-là.
13:47 Il n'empêche que politiquement, à l'instant T, c'est assez efficace
13:51 pour montrer que le président n'est pas dans sa tour d'ivoire.
13:54 – 9h20, le Fil info, Géraldine Vesnière,
13:56 vous nous direz juste après ce que vous en pensez.
13:58 Voici Dan Fershit.
13:59 [Musique]
14:00 – Les fumées des gigantesques incendies au Canada sont bien arrivées sur la France.
14:04 Les trois quarts du pays sont touchés d'après Météo France.
14:07 Des fumées qui donnent un aspect laiteux au ciel,
14:09 mais elles sont suffisamment hautes en altitude
14:11 pour n'avoir que peu d'impact sur la qualité de l'air.
14:14 Il a voulu rétablir son autorité, Vladimir Poutine, à la télévision russe,
14:17 hier soir après la mutinerie de certains Wagners.
14:19 Le président russe invite les combattants de la force paramilitaire
14:22 à rejoindre l'armée régulière ou à partir en Biélorussie.
14:25 De son côté, Yevgeny Prigojine, le chef des Wagners,
14:28 a parlé sur la messagerie Télégram.
14:30 Il affirme que son action ne visait pas à s'emparer du pouvoir.
14:34 À Marseille, Emmanuel Macron consacre sa deuxième journée à l'école.
14:38 Un des objectifs phares du plan Marseille en grand.
14:41 Il a annoncé hier l'ouverture des collèges de 8h à 18h dans les établissements Rep et Rep.
14:45 Plus ce sera progressivement fait dans toute la France.
14:48 Et la maternelle accessible dès 2 ans dans les quartiers d'éducation prioritaire.
14:53 Les échanges s'annoncent tendus aujourd'hui entre Arnaud Lagardère
14:56 et la rédaction du journal du dimanche, opposée à la nomination de Geoffroy Lejeune
15:00 à la tête de l'hebdomadaire.
15:02 De valeurs actuelles, l'actionnaire Arnaud Lagardère parle dans le Figaro
15:05 d'un choix économique et non pas idéologique.
15:08 Toujours avec Sylvain Courage Deloppe, Géraldine Vesner, Dupont.
15:21 Est-ce que l'insécurité à Marseille et ailleurs en France, Géraldine Vesner,
15:25 c'est le talon d'Achille, effectivement, du chef de l'État ?
15:27 Il est certain que son bilan en la matière n'est pas bon.
15:31 Depuis 2017, Emmanuel Macron, c'était un petit peu le super ministre de l'économie
15:36 qui a très bien réussi, en tout cas qui a un bilan à présenter dans ces domaines-là,
15:40 sur le front de l'emploi notamment, sur la sécurité.
15:44 Non, c'est vrai que depuis son premier quinquennat,
15:46 les violences contre les personnes, pas contre les biens,
15:49 mais contre les personnes ont explosé, les violences sexuelles,
15:53 et il n'arrive pas à incarner finalement cette autorité.
15:58 Il y a eu un problème de personnes, Gérard Collomb a claqué la porte,
16:02 on a eu l'épisode Christophe Castaner,
16:04 qui a eu un gros problème de relation avec les forces de l'ordre,
16:08 et aujourd'hui, il n'arrive pas à reprendre pied.
16:11 Et ce qui est intéressant, c'est que même ce qu'il fait à Marseille,
16:14 ça montre encore une fois le logiciel macroniste
16:17 qui n'est pas forcément adapté à la perception qu'en ont les Français.
16:21 Il arrive à Marseille avec un énorme plan,
16:23 il reste persuadé que l'insécurité, ça va se résoudre,
16:28 c'est un problème de moyens.
16:30 Donc j'arrive avec beaucoup d'argent, je mets des policiers sur le terrain,
16:33 il y a eu plusieurs lois qui ont été faites,
16:35 recrutement de 10 000 policiers pendant le premier quinquennat,
16:38 là, une loi de programmation de la sécurité intérieure qui met de l'argent,
16:42 et il reste persuadé que l'insécurité est un problème social,
16:46 c'est-à-dire que je vais rénover les logements,
16:48 je vais mettre de l'argent des policiers dans la rue,
16:51 je vais m'occuper d'éducation et le problème sera réglé.
16:54 Et il oublie tout le volet législatif, la réponse législative,
16:59 là, il n'y a pas de discours et il n'y a pas d'acte.
17:03 Donc c'est une politique démonstrative, très volontariste,
17:07 mais qui marche sur une seule jambe et qui du coup paraît bancale.
17:09 – Renaud Delis ?
17:10 – J'ai un peu le sentiment que sur cette thématique,
17:12 Emmanuel Macron oscille entre deux logiques,
17:15 il y a celle de ce déploiement de moyens,
17:20 d'annonce de nouvelles compagnies de CRS, de création de postes, etc.,
17:24 qu'il met en œuvre lors de sa visite à Marseille,
17:27 avec aussi toujours cette tendance à croire en une forme de parole performative,
17:32 et effectivement aligner, additionner, empiler les moyens,
17:36 doit à un moment ou à un autre permettre d'obtenir des résultats.
17:40 Donc là, c'est un État, un exécutif qui se veut volontariste,
17:44 et ensuite reste la durée évidemment pour obtenir ses résultats,
17:48 et c'est un véritable enjeu politique aussi.
17:50 Et puis de l'autre côté, il y a aussi un constat,
17:53 une analyse sur l'état de délitement de notre société.
17:57 Souvenez-vous, il y a quelques semaines, il évoquait ce terme de décivilisation,
18:00 c'est-à-dire Emmanuel Macron qui renvoie aussi une partie de la responsabilité
18:06 évidemment au dysfonctionnement collectif.
18:09 D'ailleurs hier, il y avait aussi un appel à la responsabilité collective
18:12 en matière de lutte contre le trafic, mais aussi contre la consommation de drogue.
18:17 Et Emmanuel Macron a eu des mots très forts ces dernières semaines
18:20 ou ces derniers mois pour dénoncer ce qu'il a appelé la décivilisation,
18:25 donc une menace en fait de délitement du lien social,
18:28 et qui se joue bien au-delà d'ailleurs qu'à Marseille,
18:31 avec une violence exacerbée.
18:33 Donc il oscille un peu entre les deux lignes, entre les deux comportements,
18:40 au risque que de temps à autre, l'un de ces deux outils,
18:44 l'une de ces deux analyses prennent le pas sur l'autre
18:46 et finalement annilent la croyance dans un État qui peut être efficace.
18:50 Le danger évidemment, c'est que finalement l'insécurité apparaisse peu au prou,
18:53 comme une fatalité face à laquelle l'État ne pourrait pas faire grand-chose.
18:57 – Oui, il fait du en même temps.
18:59 Ce que décrivait Géraldine, c'est une approche de centre-gauche en fait,
19:04 effectivement, les origines sociales de la violence,
19:06 et puis il se paye plus de mots sur la partie droite,
19:11 en reprenant des termes qui d'ailleurs font polémique,
19:13 comme la décivilisation, donc en essayant de répondre aux critiques de la droite
19:18 et du Rassemblement national.
19:20 Donc il essaie de tenir les deux outils en main.
19:25 C'est toujours difficile, en particulier dans le domaine de l'insécurité.
19:28 Je voudrais quand même faire remarquer une chose à propos de la hausse
19:30 des violences faites aux personnes.
19:32 Il y a notamment les violences sexuelles, et c'est quand même dû à la déclaration
19:35 de ces violences par les femmes, jusqu'à présent.
19:37 – À la libération de la parole.
19:38 – Voilà, la libération de la parole qui faisait qu'avant ces violences existaient bien sûr,
19:41 mais n'étaient pas comptabilisées dans la statistique.
19:43 – Pourquoi le Président se mouille-t-il autant pour Marseille, Géraldine Wessner ?
19:46 – Ah, c'est parce qu'il y a un attachement, je pense, personnel très fort à cette ville, à l'OM etc.
19:54 Et puis c'est vrai que Marseille est une ville attachante,
19:57 et qui concentre un petit peu, qui incarne toutes les failles de l'État depuis des années.
20:03 Donc il en a fait comme une espèce de défi personnel.
20:08 Il y a même une rumeur qui prétend qu'il aimerait s'y présenter pour la mairie, au municipal.
20:13 – Oui, parce qu'autant il n'a pas le droit de se représenter à l'Élysée,
20:16 autant rien ne lui intervient.
20:18 – Mais je pense que c'est un attachement qui est sincère,
20:21 et il en fait finalement le laboratoire des politiques qu'il imagine.
20:26 La difficulté qu'évoquait Renaud, c'est que les fruits de ces politiques
20:30 prendront du temps et on n'en verra certainement pas les fruits d'ici quelques années, d'ici 2027.
20:36 – Mais ce qui est vrai c'est qu'indépendamment de la personnalité d'Emmanuel Macron,
20:40 et l'attachement sincère sans aucun doute,
20:42 et puis aussi parfois un peu mis en scène du président Ponsse à l'Élysée de Marseille.
20:45 – On se souvient alors de sa première ou deuxième visite sur place, il avait…
20:47 – Il avait même joué au foot à l'entraînement.
20:49 – Ah, il avait le foot, mais il avait pris l'accent maxi,
20:51 il avait l'accent "le ministre de l'intérieur".
20:53 Et bon, effectivement, c'était vraiment un accent très fugace et très rapide.
20:56 – Indépendamment de ça, avant Emmanuel Macron et après Emmanuel Macron,
20:59 de toute façon Marseille, c'est vrai, est un laboratoire de la France pour le pire et le meilleur,
21:03 qu'il s'agisse de la jeunesse de la population,
21:06 de la diversité sociale, culturelle de cette ville,
21:12 mais aussi d'un certain nombre de maux, dont celui de l'insécurité, dont on débattait à l'instant.
21:17 Donc c'est vrai que pour un chef de l'État, s'attaquer aux problèmes de Marseille
21:22 et s'appuyer sur les richesses de Marseille aussi pour essayer de les résoudre,
21:25 c'est une façon aussi de mettre en scène une action politique qui a une vocation plus nationale.
21:30 – Merci à tous les trois.
21:31 Renaud Dely, Sylvain Courage, directeur adjoint de l'Obs,
21:34 qui fait sa une cette semaine sur les enfants sous Médoc,
21:37 en quête sur l'explosion des troubles psychiques chez les jeunes.
21:40 La une du point à votre hebdomadaire, Géraldine Wessner,
21:43 "Le moment de vérité entre l'Ukraine et l'Occident",
21:46 le point qui consacre également un dossier spécial au Palmarès 2023,
21:49 la relève du génie français Renaud Dely, assez bizarrement, vous n'y êtes pas.
21:53 – Je vis plutôt 2024.
21:55 [Rire]
21:56 [Musique]