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00:00Et bienvenue dans Les Informés, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info, bonjour Renaud Dely.
00:07Bonjour Salia.
00:08Et avec nous autour de la table aujourd'hui, Carole Barjon, éditorialiste politique, bonjour Carole.
00:13Bonjour Salia.
00:14Et à vos côtés Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info, bonjour Paul.
00:18Bonjour Salia et bonjour à tous.
00:19Renaud Dely, on commence tout de suite par l'annonce du Premier Ministre hier, avant qu'il n'aille voir les maires aujourd'hui en congrès.
00:25Effectivement et c'est pas sans rapport d'ailleurs, sans aucun doute, avec sa visite aujourd'hui auprès des maires en colère,
00:30qu'on sait en colère sur un certain nombre de sujets, et notamment un texte qui met en colère un certain nombre d'élus locaux,
00:37c'est la loi dite ZAN, zéro artificialisation, c'est difficile à dire, net, donc des sols qui visent à stopper l'étalement urbain d'ici 2050.
00:48Et bien Michel Barnier hier, c'était lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat,
00:53a indiqué que le gouvernement allait soutenir une proposition de loi qui émane de deux sénateurs,
00:58et qui vise à modifier précisément les objectifs et le rythme de cette loi ZAN.
01:04Le Premier Ministre.
01:05La législation, la réglementation, enserre les maires dans un carcan,
01:10et comme vous l'avez dit, ils ne peuvent plus exercer cette mission, qui est aussi la leur d'être des maires bâtisseurs,
01:16pour reprendre vos propres mots, des infrastructures, des usines, des entreprises qui ne peuvent pas ou qui ne peuvent plus s'installer.
01:23Moi je pense qu'il est possible de trouver un chemin, une trace, un chemin, entre ces deux objectifs qui ne sont pas contradictoires.
01:32Alors trouver un chemin tout en gardant l'objectif, l'objectif à terme en 2050 effectivement,
01:38mais peut-être de ralentir le rythme et d'assouplir ce texte avec divers aménagements.
01:45Alors pourquoi est-ce que Michel Barnier fait cette annonce ?
01:48S'agit-il effectivement d'essayer d'apaiser la colère des maires, mais peut-être aussi celle des agriculteurs ?
01:54Et puis s'agit-il évidemment d'un recul écologique qui peut inquiéter ou pas ?
01:59Carole Barjon, là-dessus, sur la position du Premier Ministre qui veut assouplir la règle.
02:03Oui, je suis d'accord que ce n'est certainement pas un hasard si ça tombe cette annonce en plein congrès des maires,
02:12qui se plaignent effectivement d'être empêchés de construire.
02:15D'ailleurs, je crois que Michel Barnier a parlé de maires bâtisseurs.
02:22C'est vrai qu'il y a un problème de logement énorme en France.
02:27Donc ça, on ne peut pas le nier, il faut en tenir compte.
02:31Maintenant, il y a quand même aussi des intérêts ou des lobbies qui poussent derrière,
02:38et notamment les promoteurs immobiliers.
02:42Dont on sait qu'ils ne sont pas toujours mûs par le seul souci de l'intérêt général, on va dire.
02:50Maintenant, c'est vrai qu'il y a un vrai problème.
02:53D'un autre côté, je pense qu'il faut faire quand même très attention.
02:57Michel Barnier a lui-même parlé de sobriété foncière.
03:02Ça veut dire quoi exactement ? Comment seront faits les contrôles ?
03:06Ça reste à définir et à déterminer.
03:11Et puis, plus globalement, il faut se souvenir que vous savez,
03:18dans la loi Elan, en 2018, je crois,
03:23il y avait déjà eu ce qu'on a appelé la permission de remplir ce qu'on appelle les dents creuses.
03:31Et ça avait fait déjà beaucoup débat.
03:35Parce qu'en fait, il s'agissait de pouvoir construire dans des espaces,
03:39entre deux agglomérations.
03:42Ce n'est pas un texte qui porte sur la chirurgie dentaire, soyons précis.
03:45Effectivement, sur l'urbanisation.
03:48Non, là, c'est de la chirurgie immobilière.
03:51Mais à ce moment-là, il y avait eu des inquiétudes sur la loi littorale.
03:56Et moi, je pense toujours à ça, toujours.
04:00Je pense qu'il ne faudrait pas que tout ça...
04:04Non, on n'est pas sur le littoral.
04:07Mais ce que je veux dire, c'est que de manière générale,
04:10il faut faire très attention et être très prudent sur la construction tous azimuts.
04:16Paul, le signal qu'envoie le Premier ministre en voulant assouplir le ZAN ?
04:19C'est un signal politique.
04:21Renaud posait la question de pourquoi, à ce moment-là, et dans quel but ?
04:24Pour calmer, tout simplement, la colère des élus locaux.
04:28Et plus précisément, la colère des maires, qu'il verra cet après-midi,
04:31puisqu'il prononcera son discours au congrès des maires de France,
04:34porte de Versailles à Paris.
04:36Je voyais un député macroniste cette semaine qui me disait
04:39que de toute façon, c'est la saison des cadeaux aux collectivités.
04:42Il y avait eu les cadeaux à l'Assemblée des départements de France la semaine dernière.
04:46Voilà maintenant une manière de calmer la colère des maires.
04:49Je rappelle quand même que David Lysnard, le président de l'AMF,
04:52a dit cette semaine que le prochain mouvement des Gilets jaunes,
04:55ce sera celui des maires.
04:57Donc, le signal est évidemment très politique.
04:59Est-ce que ce n'est pas une diversion de parler d'assouplissement de la loi,
05:03alors que ce qu'il leur réclame aux collectivités territoriales, aux maires,
05:06c'est 10 milliards d'économies ?
05:08Ce qui est certain, c'est que c'est plus facile d'un point de vue politique,
05:10sur le plan conjoncturel et sur le plan pécuniaire,
05:13de la part du Premier ministre, d'évoquer ce sujet-là
05:16que d'affecter davantage de moyens
05:20ou de réduire la facture des économies demandées aux collectivités locales,
05:24même s'il l'a déjà fait la semaine dernière,
05:26lorsqu'il était devant les assises des départements de France,
05:29où il a promis d'alléger la facture qui leur est consacrée.
05:32Donc, de ce point de vue-là, évidemment, c'est plus facile d'aller sur ce thème-là,
05:36sur cette question de l'étalement urbain,
05:39que de rouvrir les cordons de la bourse.
05:41Maintenant, il y a un vrai sujet, c'est-à-dire que ce n'est pas un fantasme.
05:44L'objectif de zéro artificialisation
05:47est un objectif sain, compréhensible, nécessaire
05:51d'éviter, justement, de stopper l'étalement urbain d'ici 2050.
05:54On peut tout à fait le comprendre au regard
05:57de l'évolution de nos territoires,
05:59de la crise écologique.
06:03Le problème, c'est que cet objectif fixé par cette loi
06:07l'est de façon extrêmement globale,
06:10justement, sans nuance, sans tenir compte de spécificités des territoires,
06:14avec parfois des absurdités.
06:16Effectivement, l'impossibilité de supprimer un jardin peut-être à tel endroit,
06:20sous réserve d'en raser un autre,
06:24au contraire, d'en ajouter un autre à tel autre endroit.
06:27Bref, faire passer tout le monde sous la toise
06:30de cette façon-là,
06:32ça suscite effectivement la colère des élus locaux qui ne peuvent plus,
06:35par endroits, engager des travaux nécessaires
06:38en termes d'infrastructures ou de logements.
06:40Parfois, c'est juste pour laisser une usine ou une entreprise s'installer.
06:43Bien sûr. Ça a des répercussions, évidemment, sur l'immobilier,
06:46sur le logement, sur la crise du logement.
06:48Ça a des répercussions, vous avez raison, sur l'activité économique.
06:51Comme, à l'inverse, il ne faut pas tout éradiquer,
06:53il ne faut pas supprimer cet objectif,
06:55mais il faut essayer de trouver un moyen,
06:57à souplir à ce que c'est le bon terme,
06:59d'aménager le rythme, les endroits,
07:01de tenir compte des spécificités des territoires, etc.
07:04La voie est plus compliquée à mettre en œuvre.
07:06En fait, c'est plus une correction.
07:08En tout cas, c'est ce qu'évoque Michel Barnier,
07:10à travers cette proposition de loi sénatoriale en question,
07:13qu'il indique vouloir soutenir,
07:15et il vise effectivement à diviser par deux
07:17le rythme envisagé au cours de la décennie 2021-2031,
07:22justement, pour bloquer l'étalement urbain.
07:25Je suis tout à fait d'accord avec ce que vient de dire Renaud,
07:29mais ça veut dire quoi ?
07:31Ça veut dire qu'il faut, en gros, faire preuve de discernement,
07:34et donc c'est un travail pratiquement au petit point,
07:37presque au cas par cas, je dirais,
07:39et donc ça, comme d'habitude, ça demande des moyens,
07:43parce que ça demande des contrôles.
07:45Mais là-dessus, on ne peut pas faire confiance aux maires,
07:47parce qu'eux-mêmes peuvent savoir quel effort il faut mener.
07:49Ça sourit du côté de Renaud Delis !
07:51Pas à tous, c'est le problème.
07:54Je fais partie de ceux qui considèrent
07:56que le mandat de maire est probablement
07:58un des plus nobles dans la République.
08:01C'est vrai que c'est le mandat de la proximité, etc.
08:05Mais précisément, la proximité, quelquefois...
08:09Mais on est proche, plus on peut être sympa que les gens proches.
08:12On est peut-être parfois un peu plus influençable,
08:14donc il faut rester prudent sur ce sujet.
08:16Paul ?
08:17Le contexte budgétaire est déjà très tendu,
08:19Renaud le rappelait, pour les collectivités locales.
08:21Je pense qu'il faut aussi avoir à l'esprit
08:23que Michel Barnier, c'est pas un hasard s'il a annoncé ça hier,
08:26il veut éviter d'avoir des sifflets cet après-midi dans la salle,
08:29et certains ont essuyé les plâtres.
08:31Emmanuel Macron, il y a quelques années, au Congrès des maires,
08:33on sait que la relation entre l'État et les maires
08:36est souvent compliquée.
08:38Donc certes, il prend le risque de mettre un coup de boutoir
08:41aussi dans la loi climat et résilience,
08:43alors même que la France a été condamnée à des inondations,
08:46on en parlait encore ce matin sur France Info,
08:48alors que l'Espagne a aussi évidemment,
08:50et les images à Valence avaient été marquantes,
08:52confrontées à des catastrophes naturelles.
08:54Mais il prend cette part de risque
08:56pour s'acheter un peu de paix sociale cet après-midi.
08:59Alors on verra s'il refait des cadeaux
09:01et si ça marche effectivement devant les maires.
09:03En 9h15 sur France Info, les informés continuent
09:05après le Fil Info de Maureen Suynard.
09:08Une météo hivernale de la neige
09:10qui tombe déjà en Bretagne et en Normandie.
09:1254 départements sont en vigilance.
09:14Orange, neige, verglas ou vent.
09:16Jusqu'à 10 cm de neige prévue
09:18dans le sud de l'île de France.
09:2015 cm en Franche-Comté.
09:22Une interruption totale des circulations des trains
09:24est prévue sur certaines lignes en Nouvelle-Aquitaine
09:26à cause du vent.
09:28La baisse des remboursements des consultations médicales
09:30et des médicaments ne concernera pas les Français.
09:32En longue maladie, assure ce matin
09:34la ministre de la Santé.
09:36La baisse des remboursements est voulue par le gouvernement
09:38pour faire des économies.
09:40Les Etats-Unis confirment qu'ils vont bien fournir
09:42des mines antipersonnelles à l'Ukraine
09:44pour aider Kiev à ralentir la progression russe.
09:46La France fait partie
09:48de la Convention d'Ottawa contre ces armes.
09:50Sur ce point, nous ne sommes donc pas en ligne
09:52avec les Américains.
09:54Réagit sur France Info ce matin l'ambassadeur de France
09:56en Ukraine.
09:58Les basketteurs français sont de retour.
10:00Eux qui ont décroché une médaille d'argent
10:02lors des JO de Paris 2024.
10:04Chip France, début du match à 17h.
10:06On compte pour les qualifications à l'Euro.
10:20Les informés continuent avec Carole Barjon, éditorialiste politique
10:22avec Paul Barcelone, aussi journaliste au service
10:24politique de France Info.
10:26Et Renaud, on va maintenant parler d'une mise en garde.
10:28Une mise en garde, effectivement, exprimée
10:30ce matin dans une interview aux Parisiens
10:32aujourd'hui en France. Attention à l'impôt
10:34de trop. Les entreprises ne doivent pas
10:36être la variable d'ajustement.
10:38Qui dit ça ?
10:40Est-ce qu'il s'agit d'un opposant politique mécontent
10:42du budget présenté par
10:44le gouvernement Barnier ? S'agit-il de
10:46Patrick Martin, le président du MEDEF, qui
10:48demanderait davantage d'allègements d'impôts pour les entreprises ?
10:50Non, non. C'est le ministre de l'économie
10:52lui-même, Antoine Armand, c'est-à-dire celui
10:54qui est précisément le locataire
10:56de Bercy, selon la formule consacrée
10:58qui met en garde contre le budget présenté
11:00par qui ? Par le gouvernement
11:02de Michel Barnier, dont il fait partie.
11:04C'est une configuration relativement
11:06inédite, il faut bien le dire.
11:08Et une prise de position
11:10d'un ministre éminemment
11:12macroniste, soutenu
11:14quel hasard, par
11:16l'ensemble, justement, des
11:18macronistes. Gabriel Attal en tête,
11:20président du groupe Ensemble pour la
11:22République et l'Assemblée Nationale, mais aussi
11:24Marc Ferracci, le ministre délégué
11:26chargé de l'industrie, collègue d'Antoine Armand,
11:28au sein du gouvernement. Marc Ferracci
11:30qui était l'invité ce matin de nos confrères de France 2.
11:32Moi, je suis tout à fait aligné,
11:34tout à fait en soutien avec la position d'Antoine
11:36Arnaud. Depuis 2017, vous savez, nous avons
11:38fait beaucoup d'efforts pour baisser le coût du travail,
11:40nous avons augmenté les
11:42exonérations de charges sociales, et ça,
11:44ça a contribué massivement à la création d'emplois.
11:46On a créé près de 3 millions d'emplois depuis 2017,
11:48pour tout un tas de raisons, mais notamment pour celle-là.
11:50Je pense que dans le contexte, c'est très important
11:52de trouver des économies ailleurs, parce que
11:54nous avons un objectif d'économie, vous le savez,
11:5660 milliards d'euros. Cet objectif, nous voulons
11:58évidemment le tenir,
12:00mais je pense qu'il y a d'autres sources
12:02d'économies que celles qui consistent
12:04à augmenter le coût du travail
12:06sur les entreprises. Et voilà, donc,
12:08les ministres macronistes, soutenus
12:10par le groupe des députés macronistes,
12:12qui entrent en rébellion contre
12:14le projet de budget
12:16du Premier ministre,
12:18et plus précisément sur cette question
12:20des allègements de charges accordés
12:22aux entreprises, dont on sait que cette question
12:24est en quelque sorte le mantra du macronisme
12:26depuis 2017. Jusqu'où peut aller
12:28cette rébellion, et comment analyser cette configuration
12:30politique assez étonnante ?
12:32C'est quasiment une déclaration
12:34de guerre ou un bras de fer qui s'engage.
12:36En tout cas, c'est un coup de pression qu'a découvert ce matin
12:38Michel Barnet en ouvrant
12:40le journal Le Parisien aujourd'hui en France.
12:42D'abord, et Renaud le faisait, je pense qu'il faut rappeler
12:44qui sont ces ministres-là. Antoine Armand,
12:46Marc Ferracci, qui ne sont pas forcément connus du grand public,
12:48sont des macronistes purjus.
12:50Par ailleurs, pour Antoine Armand,
12:52le ministre de l'économie proche de Gabriel Attal,
12:54qui n'ont absolument aucune envie
12:56que l'héritage d'Emmanuel Macron
12:58depuis 2017 soit détricoté
13:00sur l'autel de ce budget.
13:02Ensuite, qu'est-ce que cela signifie ?
13:04D'abord, la difficulté
13:06pour Michel Barnet à tenir ses troupes,
13:08et je me souviens des menaces de démission
13:10de Didier Migaud, d'Agnès Pannier-Runacher,
13:12et donc il découvre ce matin un coup de pression
13:14venu de Bercy, et ensuite
13:16la difficulté pour lui à s'appuyer
13:18sur le fameux socle commun. Vous savez,
13:20c'est cette alliance de la droite et des macronistes
13:22à l'Assemblée qui est,
13:24excusez-moi du terme, mais brinqueballante,
13:26fragilisée, qui a du mal
13:28à exister,
13:30et ce socle commun n'a peut-être
13:32même plus rien de commun.
13:34Par ailleurs, les macronistes cherchent
13:36une victoire politique avec
13:38cette histoire d'allègement de charges,
13:40là où Laurent Wauquiez a déjà eu la sienne
13:42avec les revalorisations sur les retraites.
13:44Ils l'ont eu mauvaise sur les retraites.
13:46D'autant que Laurent Wauquiez avait été aux 20 heures de TF1
13:48faire la publicité de sa victoire
13:50et l'annoncer, ce que les macronistes
13:52n'ont jamais digéré, donc ils cherchent
13:54à avoir aussi leur point, leur part du gâteau
13:56dans ce budget. – Mais alors, on a la place de Michel Barnier
13:58là, ce matin. Comment on réagit ?
14:00– À mon avis, très mal.
14:02Non mais écoutez,
14:04c'est quand même absolument énorme
14:06cette interview.
14:08Énorme, avec un H !
14:10On est en pleine discussion budgétaire.
14:12Barnier
14:14est sous la menace
14:16réelle ou supposée d'une motion de censure
14:18du Rassemblement National
14:20et du nouveau Front Populaire.
14:22Et il y a son ministre des Finances qui vient contester
14:24publiquement, dans la presse
14:26des décisions
14:28qu'il était en train de prendre.
14:30C'est quand même hallucinant.
14:32Donc ça ajoute à la cacophonie
14:34ambiante.
14:36Et c'est vraiment un coup de poignard.
14:38Alors, Paul avait raison
14:40de rappeler que, bien entendu,
14:42derrière cette interview,
14:44il faut voir la volonté
14:46de Gabriel Attal
14:48comment dire,
14:50de rappeler
14:52d'abord qu'il est là,
14:54qu'il n'y a pas que Laurent Wauquiez
14:56qu'il faut traiter, qu'il n'y a pas que Marine Le Pen
14:58que Michel Barnier voit lundi prochain
15:00qu'il faut traiter, mais qu'il faudrait
15:02peut-être aussi traiter
15:04les députés, le groupe
15:06Ensemble pour la République que préside
15:08Gabriel Attal. Et effectivement,
15:10c'est un rappel
15:12en réalité des lignes rouges
15:14qu'avait déjà édicté
15:16Attal sur pas de hausse
15:18d'impôts, etc.
15:20Et
15:22vous vous souvenez
15:24qu'après le discours
15:26de politique générale de Michel Barnier,
15:28il y avait eu un échange et que
15:30Michel Barnier avait dit
15:32je serai très attentif aux propositions que vous
15:34ferez, M. Attal, sur
15:36les mesures d'économie. Et il avait parlé
15:38de la réforme de l'assurance-chômage
15:40et je ne sais plus
15:42si vous en avez parlé à ce moment-là, mais des 35 heures
15:44qu'il fallait s'attaquer au temps
15:46de travail. Et là, que fait Antoine Armand
15:48dans l'interview du Parisien ce matin ?
15:50Il rappelle exactement ça.
15:52Donc
15:54est-ce que l'Antoine Armand
15:56porte parole de Gabriel Attal, en fait ?
15:58Oui, une interview juste et responsable.
16:00Ça, c'est ce qu'a aussitôt tweeté Gabriel Attal
16:02hier, en retweetant l'entretien
16:04d'Antoine Armand. Et d'ailleurs, on voit que c'était
16:06parfaitement organisé.
16:08Il y a quelque chose de très bien organisé, pour une fois,
16:10j'en suis convaincu. L'ensemble
16:12des responsables macronistes du groupe EPR
16:14et des ministres aussi macronistes
16:16ont retweeté le même entretien avec à peu près
16:18les mêmes termes. Il s'agit de défendre
16:20la compétitivité de notre économie au service
16:22de l'emploi. C'est donc la boussole du
16:24macronisme depuis 2017. Deux choses.
16:26D'abord, ce n'est pas totalement inédit,
16:28il faut reconnaître quand même. Les plus anciens
16:30se souviennent d'un ministre de l'économie
16:32et des finances qui s'était
16:34indigné, insurgé contre le ras-le-bol fiscal.
16:36C'était Pierre Moscovici,
16:38en 2013, qui était à l'époque le ministre des impôts.
16:40Qui avait mis en garde
16:42contre le ras-le-bol fiscal.
16:44Avant de quitter le gouvernement, d'ailleurs.
16:46Un peu plus tard, quand même.
16:48Pas à ce moment-là.
16:50Ensuite, il y a deux choses
16:52qui sont assez frappantes dans la configuration politique
16:54actuelle. On le voit avec cette interview.
16:56Ce n'est pas nouveau, on l'avait déjà vu il y a quelques semaines.
16:58Les ministres disent, notamment les ministres
17:00macronistes, qu'ils sont beaucoup
17:02plus solidaires de la position du groupe
17:04Ensemble pour la République
17:06et donc de la ligne macroniste,
17:08qu'ils font passer cette solidarité-là
17:10avant la solidarité gouvernementale. C'est-à-dire avant la solidarité
17:12avec le Premier ministre Michel Barnier.
17:14D'autres ministres l'ont déjà dit.
17:16Marc Ferracci, Astrid Panosian-Bouvet, etc.
17:18Agnès Pannier-Runacher, surtout, pardon.
17:20L'ont déjà dit.
17:22Je pensais surtout à Agnès Pannier-Runacher.
17:24Elle l'avait dit il y a quelques semaines.
17:26C'est nouveau. C'est vrai.
17:28Ça tient à la configuration politique, encore une fois.
17:30Ils considèrent que
17:32leur présence au gouvernement tient davantage
17:34au groupe EPR qu'au Premier ministre.
17:36Et juste un dernier point, ce qui à mon avis
17:38souligne le problème, l'impasse dans laquelle sont les macronistes
17:40c'est qu'ils sont en train de se rendre compte
17:42que participer à ce gouvernement sans avoir
17:44le gouvernail, en quelque sorte ils sont
17:46passagers d'une voiture qui est conduite
17:48par Michel Barnier et par
17:50Hélaire, en quelque sorte, en tout cas plutôt,
17:52c'est un piège pour eux parce qu'effectivement
17:54ça permet
17:56au Premier ministre de détricoter
17:58en partie le bilan du macronisme
18:00ou de critiquer tel ou tel point
18:02et donc ils sont à la fois
18:04condamnés à la solidarité
18:06avec un Premier ministre qui remet en cause
18:08un certain nombre de choses qu'ils considèrent comme étant
18:10des échecs ou des insuffisances
18:12des gouvernements précédents et on le voit par exemple sur la situation
18:14des finances publiques avec l'épisode de cette semaine
18:16de la commission d'enquête sénatoriale
18:18ça n'était pas une initiative du Premier ministre
18:20pardon, c'était une initiative du Sénat
18:22mais on a vu dans quel état de fureur
18:24ça a pu mettre effectivement l'ensemble des
18:26macronistes parce qu'ils se retrouvent piégés
18:28y compris par cette
18:30vraie fausse cohabitation
18:32et de fait
18:34par Emmanuel Macron lui-même, c'est-à-dire qu'Emmanuel Macron
18:36en refusant une vraie cohabitation et en
18:38souhaitant que ses troupes soient
18:40partie prenante d'un gouvernement qu'il ne dirige pas
18:42il a fait du en même temps
18:44il a fait du en même temps mais alors il y a quand même
18:46une échéance là qui arrive, c'est le 49-3
18:48qui va tomber pour le budget
18:50on ne sait pas trop quand d'ailleurs
18:52mais le truc c'est que
18:54si Michel Barnier sort le 49-3
18:56ces ministres-là
18:58ces ministres-là, on parle d'Antoine Armand
19:00ils devront être solidaires de cette
19:02démarche, donc tout assumer dans le budget
19:04Oui et d'ailleurs l'interview elle est de ce point de vue
19:06un peu ambivalente puisque
19:08Antoine Armand dit lui-même je dois ma nomination
19:10au Premier ministre, au Président de la République
19:12et il n'est pas question de démissionner
19:14c'est pour ça qu'on peut dire effectivement
19:16coup de pression, non simplement d'un mot
19:18il y a aussi l'aspect
19:20je crois que c'est Chirac qui disait ça mais Renaud me corrigera
19:22les emmerdes ça vole en escadrille et là
19:24c'est évidemment le moment
19:26pour Michel Barnier, on parlait tout à l'heure
19:28en début d'émission de la grogne
19:30des mers sur le zéro artificialisation net
19:32voilà maintenant les difficultés
19:34à gérer y compris ses troupes
19:36au gouvernement
19:38il y a cette pseudo-majorité
19:40se rapproche la perspective du 49-3
19:42qui sous-tendra évidemment
19:44une motion de censure automatique
19:46avec le contexte de Marine Le Pen
19:48qui menace d'appuyer sur ce bouton
19:50et qui l'est peut-être même plus que jamais
19:52sur un siège éjectable
19:54tant que c'est bien qu'on se pose la question
19:56de savoir s'il passera l'hiver le Premier ministre
19:58il y a la perspective effectivement du 49-3
20:00mais il y a aussi
20:02dans la tête
20:04évidemment de tous les
20:06atalistes
20:08qui sont plutôt maintenant
20:10atalistes que macronistes
20:12il y a la perspective
20:14d'une élection présidentielle
20:16anticipée ou pas
20:18et où il faudra évidemment
20:20porter nécessairement une partie
20:22du bilan et de l'héritage
20:24d'Emmanuel Macron
20:26et c'est vrai que de ce point de vue là
20:28la formule
20:30pas de hausse d'impôts est plutôt
20:32populaire donc il y a aussi ça
20:34derrière. Mais sur le plan politique
20:36je pense que Michel Barnier a un atout principal
20:38dont il joue depuis qu'il a été nommé
20:40et qui demeure aujourd'hui c'est l'absence alternative
20:42c'est-à-dire qu'il n'a pas
20:44très peu
20:46ou pas du tout de soutien de l'intérieur
20:48si j'ose dire, que ce soit à l'Assemblée nationale
20:50on l'a vu à l'occasion du budgettaire d'ailleurs
20:52ou que ce soit au sein du gouvernement
20:54on le voit là avec cette interview d'Antoine Armand notamment
20:56mais c'est pas le premier épisode donc il sait à quoi s'en tenir
20:58de ce point de vue là effectivement il est assez isolé
21:00assez selé. Il fait du judo en même temps
21:02Michel Barnier, c'est que justement il s'appuie aussi sur les
21:04divisions du socle commun
21:06supposé le soutenir pour jouer
21:08alternativement de l'un ou de l'autre
21:10c'est-à-dire vous servez de la force de l'adversaire
21:12évidemment pour rester en place mais surtout il n'y a pas d'alternative
21:14c'est-à-dire que ni Léon Wauquiez
21:16ni Gabriel Attal évidemment n'ont intérêt
21:18à faire chuter le gouvernement aujourd'hui, à ajouter du chaos au chaos
21:20et puis d'autres ils n'ont pas foncièrement
21:22intérêt non plus. Les socialistes
21:24s'ils réfléchissaient bien au moment de voter la censure
21:26c'est pas gagné, c'est pas sûr qu'ils le fassent
21:28ils pourraient s'interroger si la chute du gouvernement
21:30Barnier à la fin de l'année servirait à leurs
21:32intérêts et si ça ne servirait pas plutôt
21:34deux adversaires
21:36qui ressemblent de plus en plus
21:38à deux duétistes, d'ailleurs c'est Jean-Luc Mélenchon
21:40d'un côté et Marine Le Pen de l'autre
21:42si effectivement elles se décidaient à voter la censure
21:44Merci à tous les trois, merci
21:46pour ce débat Carole Barjon
21:48éditorialiste politique, merci à vous
21:50Paul Barcelone, journaliste au service politique
21:52de France Info, merci Renaud
21:54Merci à vous, salut
21:56Les informés du soir c'est à partir de 20h avec
21:58Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot