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00:00Ravie de vous retrouver pour les Informer du matin, votre demi-heure de décryptage de l'actualité politique,
00:12comme chaque matin à la radio et sur le Canal 27, décryptage de l'actualité politique et même financière et économique.
00:18Renaud Dely, bonjour à vous. – Bonjour Adrien.
00:20– Et avec nos deux informés, Audrey Tison, journaliste au service politique de France Info.
00:26Bonjour Audrey. – Bonjour.
00:27– Et Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction de Libération.
00:30Bonjour à vous. – Bonjour.
00:31– Je disais actualité politique, économique et financière parce qu'on va beaucoup parler du budget ce matin.
00:36Renaud, après les concessions de Michel Barnier au Rassemblement National, que va faire Marine Le Pen ?
00:43– Effectivement, Michel Barnier qui a annoncé dans un entretien de confrères du Figaro
00:46un certain nombre de concessions qui sont tournées pour l'essentiel en direction du Rassemblement National.
00:50On sait que le Premier ministre redoute l'adoption d'une motion de censure
00:54par l'Alliance des voies de gauche et de l'extrême droite, peut-être dès la semaine prochaine
00:58à l'occasion de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale
01:01ou juste avant Noël lors du passage du projet de loi de finances à l'Assemblée.
01:07Le Premier ministre qui a donc annoncé plusieurs concessions,
01:09notamment il renonce à augmenter les taxes sur l'électricité,
01:16mais aussi il envisage la réduction du panier de soins de l'aide médicale d'État
01:22destiné aux immigrés en situation irrégulière et donc une réduction des crédits de l'AME.
01:26Est-ce que le compte y est, d'ores et déjà, vous le disiez, pour Marine Le Pen ?
01:30Est-ce qu'au vu de ces concessions, finalement le RN ne voterait pas la censure ?
01:36Ce n'étaient pas les propos tenus il y a quelques minutes par Sébastien Chenu,
01:40député RN du Nord qui était votre invité.
01:43Et ce n'est d'ailleurs pas ce que pense Manuel Bompard,
01:46le coordinateur national de la France insoumise, député insoumis des Bouches-du-Rhône,
01:50les insoumis et le NFP qui sont à l'origine du dépôt de la future motion de censure
01:56et qui s'attend à ce que Michel Barnier soit censuré
01:59par l'addition des voix de gauche et du RN.
02:02Manuel Bompard chez nos confrères de BFM TV.
02:05Je considère que Michel Barnier est surtout en sursis.
02:08C'est-à-dire que je pense que Michel Barnier, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
02:12essaye de se sauver et que pour ça il ne recule devant aucun déshonneur
02:17et qu'en vérité il aura perdu son honneur,
02:20mais il sera quand même censuré la semaine prochaine.
02:22D'ailleurs, j'observe qu'il a beau dire qu'il fait des gestes, des pas,
02:26en face Mme Le Pen continue à mettre des lignes rouges.
02:29Donc si Mme Le Pen et les députés du Rassemblement national
02:32ne censurent pas le gouvernement de Michel Barnier,
02:34ils auront à nouveau trahi les Françaises et les Français.
02:37Bon, Audrey de Sison, j'entendais aussi hier soir Jean-Luc Mélenchon dire
02:40dans six jours le gouvernement va tomber.
02:43Les insoumis semblent très assurés que le RN va donc activer le bouton de la censure.
02:47Est-ce qu'il faut en être si sûr ou pas ?
02:50Ah non, pas du tout.
02:51Parce que le jeu favori du Rassemblement national,
02:54c'est justement de jouer ce suspense,
02:57de jouer de ce poids politique qu'ils ont maintenant au sein de l'hémicycle
03:00avec le groupe finalement le plus important, avec plus de 120 députés.
03:05Et on l'a vu d'ailleurs même dans la précédente mandature,
03:09le RN aime décider à la dernière minute,
03:14quand on est à l'Assemblée, un jour de motion de censure,
03:17qu'est-ce qui se passe ?
03:18Eh bien le groupe RN se réunit juste avant la séance pour acter sa décision
03:24et les députés partent en séance.
03:26On ne sait pas, nous, journalistes, ce qu'ils vont faire,
03:29sur quel bouton ils vont appuyer.
03:30Et c'est pareil pour leur discussion actuellement avec Matignon.
03:34Ils disent qu'aujourd'hui le compte n'y est pas,
03:36qu'ils sont prêts à voter la censure.
03:38C'est ce que vient de redire Sébastien Chenu chez nous sur France Info.
03:41Mais qu'en est-il vraiment ?
03:45En fait, je pense qu'il n'y a que Marine Le Pen qui le sait.
03:47Alors ça tombe bien, parce qu'on a eu Sébastien Chenu
03:49qui l'a évoqué, Paul Quignot avec nous, en disant
03:52« Voilà, oui, mais vous comprenez, ces concessions, ça coûte de l'argent quand même. »
03:55Alors des concessions qu'il demandait, mais qui coûtent de l'argent.
03:57Et là, à l'instant, Marine Le Pen dénonce des concessions non financées
04:01qui, je cite, « aggravent un déficit déjà abyssal ».
04:05Pardon de vous le dire, comme je le pense, peut-être de façon un peu triviale,
04:08mais on a un peu l'impression que Michel Barnier, ils le font tourner en bourrique, là.
04:12– Oui, puis ils vont le faire tourner en bourrique jusqu'à lundi,
04:15comme l'a dit Marine Le Pen hier, je crois.
04:17Donc, ils vont faire monter la pression jusqu'au bout.
04:20Ce qui a été dit et vrai à l'instant, c'est qu'on ne sait jamais ce qui peut se passer.
04:25Et que l'ERN nous a plutôt habitués, effectivement,
04:27à prendre des décisions de dernière minute.
04:29Les députés vont retourner dans leur circonscription,
04:32ils vont prendre la température.
04:34En même temps, ce qui nous remonte déjà de ce que disent les parlementaires
04:39du Rassemblement national, c'est que leur base leur demande de censurer.
04:43Et en fait, d'une certaine manière, l'ERN est un petit peu entre ces deux injonctions.
04:48Ils ont une base qui a envie qu'il y ait une censure lundi
04:53à l'occasion de l'examen du PLFSS,
04:56ou éventuellement un peu plus tard, lors de l'examen de la loi de finances.
05:01Donc ils sont coincés entre ça et l'idée de ne pas redevenir le parti qui fout le bazar.
05:09– Eh oui, c'est le dilemme.
05:10– Mais en même temps, comme ils vont quand même très loin là,
05:12dans l'affirmation qu'il y aura une censure…
05:17– Je me permets une question, pardon Renaud,
05:18parce qu'il y a ces propos de Marine Le Pen à l'instant, effectivement,
05:21où on a l'impression qu'en fait, ce ne sera jamais satisfaisant.
05:25– Alors, si Marine Le Pen décide de confirmer son intention de censurer le gouvernement
05:30parce qu'elle considère que les concessions de Michel Barnier ne sont pas financées,
05:33puisque c'est ce qu'elle dit ce matin,
05:35d'abord c'est extrêmement gonflé de la part du RN lui-même
05:40qui réclame un certain nombre de concessions, qui veut donc aller plus loin.
05:45Il y a d'autres lignes rouges, comme elle le dit,
05:46après les deux qu'a franchies Michel Barnier hier sur l'électricité et sur l'AME.
05:51Elle veut aujourd'hui la réindexation de l'ensemble des pensions de retraite
05:54dès le 1er janvier.
05:56Elle veut aussi l'abandon du déremboursement de certains médicaments,
06:00tout ça creuserait un peu plus le déficit, les déficits, et on voit…
06:04– Est-ce qu'elle est exhaustive, Rodélée Lippe, selon qui s'exprime ?
06:08On a l'impression qu'il y a quand même une surenchère.
06:11– Une évolutive.
06:11– Si on lit un tweet de Jordane Bardella, il y a encore d'autres éléments.
06:15Si on écoute Sébastien Chenier, on peut encore trouver d'autres exemples.
06:18– De surcroît, cet argument du financement est contradictoire avec l'hypothèse,
06:22tout à fait crédible, qu'elle censure le gouvernement.
06:24Parce que si elle met en cause aujourd'hui les équilibres du budget proposés
06:28par Michel Barnier en disant « ce n'est pas sérieux, ça va creuser les déficits,
06:32les concessions qu'il fait ne sont pas financées »,
06:34c'est ce qu'elle vient de dire à l'instant.
06:36Raison de plus pour ne pas censurer, quand on mesure, et on en parlera plus tard,
06:40les conséquences financières et économiques d'une éventuelle censure,
06:43d'un blocage politique, l'augmentation automatique du barème de l'impôt sur le revenu
06:48et 3 milliards d'impôts automatiquement qui vont peser sur les Français,
06:51et un certain nombre, les réactions des marchés financiers,
06:54de la Commission européenne ou des agences de notations.
06:57Peut-être d'ailleurs cet argument de dire « attention,
06:59Michel Barnier n'est pas sérieux sur le plan budgétaire »,
07:02et peut-être aussi, mais alors là on est effectivement dans les circonvolutions
07:06tacticiennes de Marine Le Pen qui, comme le disait Audrey Tizon,
07:09les manie depuis 2022, le RN est devenu le groupe le plus manœuvrier,
07:14et Dieu sait qu'il y a de la concurrence au sein de l'hémicycle,
07:17peut-être que c'est aussi une façon de préparer les esprits à l'inverse,
07:19c'est-à-dire Michel Barnier n'est pas sérieux,
07:21ses concessions ne sont pas financées,
07:23et comme nous, nous sommes sérieux, nous n'allons pas rajouter du chaos au chaos,
07:26et donc nous ne censurerons pas parce que ça aurait des conséquences financières,
07:29je n'en sais rien, je m'avance, ce n'est pas le propos aujourd'hui de Marine Le Pen.
07:32Et toujours est-il que, mais on voit aussi que cette situation,
07:35elle confirme ce qu'on savait déjà,
07:37évidemment le gouvernement Barnier est dans la main du RN,
07:39il est faible politiquement, il n'a pas de majorité absolue,
07:42donc il a besoin de l'indulgence de Marine Le Pen, ça on le savait.
07:45Évidemment la base du RN veut et incite Marine Le Pen à la censure,
07:48tout le monde le sait, et les députés RN n'ont pas besoin d'aller prendre la température
07:52ce week-end dans leur circonscription pour avoir cette confirmation.
07:54La nouveauté me semble-t-il, c'est que vraiment Marine Le Pen et le RN
07:57sont à la croisée des chemins d'un point de vue stratégique,
08:00ce n'est pas la première fois que cette question-là se pose,
08:02et elle se pose un peu plus dans ce contexte.
08:04Est-ce qu'on choisit de reprendre une position d'opposition radicale
08:08qui est la vraie nature historique du FN devenu RN,
08:12un parti anti-système, populiste, protestataire,
08:15ou est-ce qu'on continue d'accorder une forme d'indulgence au gouvernement actuel
08:18parce qu'on essaye de peser dessus, et avec un certain succès, on l'a vu,
08:22et pour essayer de se transformer à terme en pseudo-parti de gouvernement ?
08:26– Une petite question, Audrey Tizon, avant d'aller au fil info,
08:28je sais que vous avez suivi pour France Info le Rassemblement National,
08:31et que vous avez pu voir un petit peu leur stratégie,
08:34ça a vraiment une importance aujourd'hui pour eux de plaire à un électorat conservateur
08:39qui est attaché à ses économies, qui est attaché au bon fonctionnement de l'économie,
08:43à une forme de rigueur budgétaire ?
08:44– Oui, c'est un peu ce qui leur manquait jusqu'ici,
08:46justement une crédibilité budgétaire pour pouvoir convaincre un électorat
08:51de droite traditionnelle, plus RPR qui a pu aller vers l'UMP ou LR,
08:57et c'est la marge qui peut leur manquer,
08:59les quelques pourcents qui peuvent leur manquer
09:01pour une élection présidentielle par exemple.
09:03– Et c'est là où il peut même y avoir un dilemme entre Jordan Bardella et Marine Le Pen.
09:06– Jordan Bardella qui affiche une ligne beaucoup plus libérale
09:09que Marine Le Pen qui est plus sociale.
09:11– On va continuer d'évoquer toutes ces questions,
09:12que ce soit sur l'aspect politique ou financier,
09:15d'abord le fil info à 9h15, Marine Clete.
09:18– Le suspect du meurtre de l'agent municipal de Grenoble
09:21a été remis aux autorités françaises hier soir,
09:23il avait été interpellé au Portugal la semaine dernière.
09:26L'homme de 25 ans sera présenté à un juge d'instruction avant mardi.
09:30L'insoumise Manon Aubry accuse les macronistes d'avoir écrasé la démocratie.
09:351000 amendements déposés par le camp présidentiel hier soir,
09:37la proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites
09:41n'a donc pas pu être votée dans les temps.
09:43Un important réseau de trafic de migrants démantelé par la police aux frontières
09:4726 personnes arrêtées en région parisienne depuis le début de l'année.
09:51Ils sont soupçonnés d'avoir fait passer clandestinement en France
09:54des plusieurs milliers de personnes asiatiques depuis 3 ans.
09:58TikTok se dit déçu par l'interdiction des réseaux sociaux
10:01au moins de 16 ans en Australie.
10:03Les jeunes risquent de se tourner vers des plateformes alternatives dangereuses,
10:06estime l'entreprise chinoise.
10:08Le texte est une première mondiale en la matière,
10:10il a été validé cette semaine par les parlementaires australiens.
10:14La plateforme doit désormais prendre des mesures
10:16pour empêcher les plus jeunes d'avoir un compte.
10:19Et puis victoire nette et sans bavure de l'équipe de France de Hanneval
10:22hier soir, 35-22 face à la Pologne pour son entrée dans l'Euro
10:26qui signe d'ailleurs la toute première compétition internationale
10:29pour le nouveau sélectionneur Sébastien Gardilleau.
10:41Et toujours avec Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction de Libération
10:45et Audrey Tison, journaliste au service politique de France Info.
10:50Paul, je devais vous donner la parole parce qu'on a évoqué le sujet RN
10:54effectivement qui a son dilemme stratégique,
10:57mais aussi ce que ça démontre peut-être c'est une forme de faiblesse
11:02considérable du gouvernement de Michel Barnier aujourd'hui.
11:05Oui, parce que d'abord, on n'est pas surpris quand même.
11:07On sait depuis le début que le gouvernement est dans la main du RN.
11:11La question, c'était de savoir quand.
11:12Donc là, ça arrive un tout petit peu plus vite que prévu.
11:14Et c'est la question que le RN a à se poser.
11:16Est-ce qu'il a politiquement intérêt à ce que ça arrive vite ou pas ?
11:21Donc ça, on va le savoir d'ici ce week-end.
11:23Et c'est vrai que par rapport à ce qui a été dit tout à l'heure sur le fait
11:26qu'un des choix qu'a à faire le RN, c'est de savoir s'il redevient ce parti contestataire
11:31qui aura la responsabilité du bazar, d'une crise politique supplémentaire.
11:38En fait, le RN peut s'appuyer sur le fait
11:43qu'il n'est plus le seul à être dans cette position de mettre le bazar.
11:47C'est-à-dire qu'on voit bien déjà qu'au sein même du socle commun, c'est le bazar.
11:52Vous voulez dire que Michel Barnier est affaibli par ses propres troupes ?
11:55Il est affaibli de l'intérieur déjà, puisqu'il n'y a pas une journée
11:58sans qu'il y ait des dissensions qui apparaissent entre des députés horizon,
12:03des députés macronistes, en gros au sein du socle commun.
12:07Il est très affaibli.
12:10Le groupe de Gabriel Attal, vous avez raison.
12:13Donc le RN profite de ça.
12:16Il a un Michel Barnier qui est très faible et qui est plus faible que ce qu'on pensait.
12:21On a l'impression qu'aujourd'hui, Michel Barnier ne peut s'appuyer finalement que sur le Sénat.
12:26Oui, mais ça ne suffit pas, c'est l'ancienne politique, ça ne suffit pas.
12:30Ce qui est vrai, c'est que chaque critique, plus particulièrement d'ailleurs du groupe macroniste,
12:35un EPR présidé par Gabriel Attal, il y en a qui sont venus d'ailleurs du socle commun,
12:40mais chaque critique venant de ce socle prétendument commun contre le budget
12:45a fait par avance la pédagogie d'une éventuelle censure du même budget par le RN et la gauche.
12:51Et ultime signe de la faiblesse politique d'ailleurs de Michel Barnier
12:54et du gouvernement actuel évidemment, c'est que personne à gauche ne s'offusque
13:00ou n'est gêné de l'alliance de fait avec le Rassemblement national,
13:04avec l'extrême droite, pour faire tomber le gouvernement.
13:06On a entendu tout à l'heure explicitement Emmanuel Bompard qui dit
13:08bien sûr le RN va voter avec nous, sinon il trahirait leurs électeurs.
13:13Cette addition de voix de toutes les gauches, socialistes compris, et de l'extrême droite,
13:19ne suscite aucune gêne, aucune réticence, aucun commentaire au sein même des gauches.
13:24Et ça, ça en dit long aussi d'ailleurs, d'abord peut-être d'une forme de cynisme
13:28d'un certain nombre de responsables de gauche, on va dire de la gauche réformiste,
13:32parce qu'on ne voit pas tellement l'après, on comprend très bien la stratégie des insoumis.
13:35Jean-Luc Mélenchon dit et répète qu'il veut une démission d'Emmanuel Macron,
13:38une présidentielle anticipée, pour les socialistes c'est plus compliqué me semble-t-il.
13:42Et puis ça en dit long sur l'affaiblissement justement de Michel Barnier
13:45et d'Emmanuel Macron derrière bien entendu,
13:46c'est-à-dire que tout est bon pour les faire chuter d'un point de vue politique.
13:50– Un tout dernier mot là-dessus Audrey Attizon,
13:52on peut quand même s'interroger sur la manière dont Michel Barnier,
13:55dont les ministres, ceux qui lui sont proches voient les choses en ce moment,
13:58parce qu'ils s'attendaient semble-t-il, c'est ce que j'ai lu et entendu,
14:03à ce que Marine Le Pen fasse du bluff.
14:06Est-ce qu'aujourd'hui ils se disent bon bah ça y est aussi bien dans 5 jours on fait les cartons ?
14:09– Alors en fait c'est très partagé, certains sont toujours sur l'idée de,
14:13en effet Marine Le Pen veut faire monter les enchères, elle n'ira pas jusqu'au bout,
14:18parce qu'ils misent quelque part sur le côté raisonnable du groupe RN ces derniers temps,
14:26cette fameuse stratégie de la cravate, nous sommes des personnes raisonnables,
14:30nous nous sommes prêts d'ailleurs à gouverner,
14:32c'est le message qu'a voulu faire passer le groupe de Marine Le Pen ces derniers mois,
14:36et d'autres voyant les enchères montées ces derniers jours,
14:39commencent véritablement à s'inquiéter, une voix plus claire dans les revendications,
14:45et surtout il y a une ministre qui me disait il y a quelques jours,
14:47eh bien maintenant le RN a tellement communiqué sur la possible censure,
14:52et ce possible vote, qu'ils ne peuvent plus vraiment reculer.
14:56Qu'est-ce qu'ils vont raconter à leurs électeurs, quel est leur storytelling,
14:59l'histoire qu'ils vont raconter,
15:01donc je pense qu'il y a autant d'avis que de ministres en ce moment.
15:05– Bon et Renaud se pose aussi une question de l'aspect politique,
15:08il y a des concessions, on les a évoquées,
15:11il y a Marine Le Pen qui n'est toujours pas très contente,
15:13et qui elle-même dit qu'effectivement d'un point de vue budgétaire
15:15ça n'est peut-être pas très raisonnable, et c'est la question qu'on se pose,
15:18est-ce que d'un point de vue budgétaire, l'effort qui était promis continue ?
15:23– On connaît les situations calamiteuses des finances publiques à l'heure qu'il est,
15:25plus de 6% du déficit du PIB à la fin de l'année 2024,
15:29l'objectif fixé par le gouvernement était, et toujours,
15:32de revenir à 5% du PIB en déficit fin 2025,
15:36Michel Barnier avait annoncé à l'origine un effort de 60 milliards d'euros,
15:39sauf qu'avec ces concessions qu'on a évoquées,
15:41l'abandon des taxes sur l'électricité, estimé à peu près à 3 milliards,
15:45la réduction finalement, la baisse de la réduction en quelque sorte,
15:50si vous me passez l'expression des allégements de charges,
15:52on va dire des allégements de charges accordées aux entreprises
15:54qui sont maintenues bien plus que prévues initialement,
15:56à priori, 2,4 milliards d'euros, la facture supplémentaire,
16:00déjà un premier recul sur l'indexation des retraites,
16:04on se souvient que Laurent Wauquiez l'avait annoncé
16:05qui coûte plusieurs centaines de millions d'euros
16:07à ce budget et au gouvernement, et puis enfin, les collectivités locales aussi,
16:11Michel Barnier a promis un effort substantiel afin de réduire
16:15les 5 milliards d'euros qu'il demandait aux collectivités locales,
16:19il n'y en aura peut-être finalement que deux ou trois,
16:20bref, est-ce que la trajectoire budgétaire annoncée par le gouvernement
16:25est encore tenable et d'ailleurs, est-ce que cette situation,
16:28elle peut par exemple inciter les investisseurs étrangers
16:30à fuir la France au regard de cette incertitude financière
16:34ou est-ce que la trajectoire avancée par le gouvernement suffit à les rassurer ?
16:36Voici ce qu'on disait ce matin sur France Info,
16:39Emmanuelle Auriol, économiste et professeure à l'école d'économie de Toulouse.
16:43Ce n'est pas que la trajectoire, c'est aussi la capacité du pays à rembourser,
16:47c'est d'ailleurs pour ça qu'on nous prête,
16:48c'est parce que les Français ont énormément d'épargnes,
16:51donc dans le pire des cas, on confisquera une partie de l'épargne des Français
16:54pour rembourser la dette.
16:5650% de cette dette est détenue à l'étranger,
16:58mais en même temps, quand même, les taux d'intérêt reflètent les risques
17:02et on voit bien que l'instabilité politique, la dette qui est très lourde,
17:06donc les problèmes budgétaires de la France,
17:08tout ça, ce n'est quand même pas génial pour nos prêteurs.
17:11Bon, effectivement, Paul Quignot,
17:13est-ce qu'il y a matière entre ces concessions et l'instabilité promise ?
17:18Est-ce qu'il y a matière à s'inquiéter ?
17:20Oui, parce qu'effectivement, ça a été dit,
17:23la France est dans une situation budgétaire alarmante
17:26et d'une certaine manière, c'était presque la seule légitimité de Michel Barnier
17:32dans son discours sur le redressement des finances.
17:35Il avait réussi à installer, en arrivant, cette image.
17:39Cette image, elle est totalement démonétisée aujourd'hui,
17:42puisque à cause des pressions de ses oppositions,
17:47mais aussi, ce que je disais tout à l'heure,
17:49des oppositions internes à son socle commun,
17:53cette image-là est complètement démonétisée.
17:58Moi, je ne sais plus où on en est, en fait, dans les demandes d'économie, etc.
18:02Je suis incapable aujourd'hui de vous dire…
18:04– Oui, quelle ligne pour le budget, ce n'est pas évident à avoir.
18:06– On avait dit 40 milliards, est-ce qu'on est à 34 ?
18:09Est-ce qu'on est à 26 ?
18:11En fait, je n'en sais rien, plus personne n'y comprend rien, en fait.
18:13– Oui, et puis il y a ce côté, ce qu'a dit Michel Barnier
18:15dans son interview hier soir au Figaro,
18:17un déficit autour de 5 %, on n'est plus à 5 %, on est autour, Audrey Tissot.
18:21– Oui, c'est ce que m'avait d'ailleurs dit une ministre il y a quelques jours,
18:25quand je lui ai dit, mais comment vous allez tenir votre objectif
18:28avec tout ce que vous êtes en train de lâcher ?
18:30Et c'était avant de lâcher sur la taxe électricité.
18:33Elle me dit, en fait, on n'a pas dit 5 %, on a dit autour de 5 %,
18:38donc la nuance, elle est là, ce budget ne fera pas
18:43descendre le déficit sous les 5 %, maintenant, c'est quasiment…