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00:00 (Générique)
00:07 -Bienvenue dans "Les Informés", votre rendez-vous de décryptage
00:10 de l'actualité tous les jours en direct
00:12 jusqu'à 9h30 sur France Info.
00:14 Avec moi, Renaud Delis. -Bonjour.
00:17 -Et nos informés du jour, Aurélie Herbemont,
00:19 journaliste politique à France Info,
00:21 le brief politique à... -7h24.
00:23 -Bienvenue, Aurélie.
00:25 Guillaume Larrey, journaliste politique à France Info.
00:28 Frédéric Métézo, journaliste à Radio France,
00:30 ancien correspondant en Israël,
00:33 tout juste de retour de Jérusalem.
00:35 Vous y étiez pendant 4 ans.
00:36 Renaud Delis, le nombre de victimes s'accumule au Proche-Orient
00:39 et la réaction de la communauté internationale
00:42 face à la guerre est scrutée.
00:44 -Effectivement, le bilan continue de s'alourdir de part et d'autre.
00:48 Des centaines de victimes côté israélien,
00:50 plus de 2 000 blessés, 150 otages pris en otage par le Hamas,
00:54 des centaines de victimes côté palestinien,
00:56 du côté de la bande de Gaza avec la riposte d'Israël,
00:59 et puis des réunions en urgence.
01:01 Un certain nombre d'instances,
01:02 le Conseil de sécurité de l'ONU, d'East Week-end.
01:05 Aujourd'hui, les ministres des Affaires étrangères,
01:07 des Etats membres de l'Union européenne.
01:09 Mais que peut faire la communauté internationale ?
01:12 Peut-elle arrêter, freiner cet engrenage du conflit,
01:16 son extension éventuelle aussi ?
01:18 Voici ce qu'en disait hier l'ancien président de la République,
01:21 François Hollande.
01:22 -On est sur une opération terroriste
01:25 qui ouvre une guerre.
01:26 Quand vous utilisez autant de moyens,
01:29 autant de sophistication,
01:31 et quand vous voulez faire autant de morts,
01:34 de morts civiles, que vous prenez des otages,
01:37 il y a la volonté de faire la guerre.
01:40 Et toute la responsabilité aujourd'hui
01:42 de la communauté internationale, c'est à la fois
01:44 d'apporter son soutien à Israël,
01:46 parce que c'est sa sécurité qui est en cause,
01:49 mais aussi d'éviter que la guerre puisse se répandre dans la région.
01:53 -Une guerre longue, c'est ce qu'a d'ores et déjà annoncé
01:55 le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou,
01:58 qui veut éliminer le Hamas,
01:59 et donc qui cible la bande de Gaza où est le Hamas.
02:03 Mais peut-on éviter une extension de ce conflit,
02:05 éventuellement à d'autres pays voisins ?
02:08 Et on pense aussi à l'ombre de l'Iran,
02:10 évidemment, dans la région,
02:12 l'Iran qui est un soutien fervent du Hamas.
02:15 -Aurélie Herbemont, la communauté internationale,
02:18 on sait que le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni,
02:21 pas de déclaration commune à la sortie.
02:23 Qu'est-ce qui se passe au niveau de la communauté internationale ?
02:27 -C'est vrai que la communauté internationale
02:29 doit évidemment peser de tout son poids
02:32 pour éviter d'abord que les violences continuent sur place,
02:36 et puis évidemment que le conflit s'étende au reste de la région,
02:40 mais c'est extrêmement compliqué,
02:42 parce que là, on est dans une situation de tension extrême,
02:46 après les actes, disons-le, d'une barbarie,
02:48 absolument abominable, samedi du Hamas,
02:50 contre les populations israéliennes.
02:53 Donc forcément, Israël réplique de manière extrêmement violente.
02:57 Donc là, on a un face-à-face extrêmement tendu.
02:59 La communauté internationale dit qu'il faut absolument
03:03 calmer tout ça, mais c'est très compliqué
03:06 d'intervenir de l'extérieur.
03:07 On a beau jeu de dire qu'il faut que la tension s'apaisse
03:11 quand on a un moment de crispation et de tension
03:13 aussi extrême que ce qui se passe depuis samedi.
03:16 - La réaction de l'offensive israélienne
03:18 et la position de la communauté internationale,
03:21 on en parle juste après le Fil info à 9h10.
03:24 Maureen Swiniard.
03:25 - Le Premier ministre israélien dit vouloir la formation
03:28 d'un gouvernement d'union nationale.
03:30 Sa réforme de la justice a entraîné une crise politique
03:34 depuis près d'un an, une proposition d'union,
03:36 alors que le pays a été massivement attaqué samedi
03:39 par le Hamas. 900 morts israéliens
03:41 et 150 otages, des otages que le Hamas menace maintenant
03:45 d'exécuter. 6 Israëls frappent le peuple palestinien
03:48 sans avertissement. Au moins 700 Palestiniens
03:50 sont morts depuis ce week-end.
03:52 On compte aussi des victimes françaises,
03:55 2 morts et 14 personnes portées disparues,
03:57 confirme sur France Info le porte-parole du gouvernement.
04:01 Face à ce conflit, cette guerre, l'Union européenne s'interroge.
04:04 L'Union va réexaminer en urgence son programme d'aide
04:07 à la Palestine. La France se dit ce matin défavorable
04:10 à la suspension de cette aide de lieu aux Palestiniens.
04:14 Le préfet de la région Occitanie et celui du Tarn
04:16 réuniront vendredi les maires et les élus du territoire
04:19 pour parler du projet d'autoroute A69 entre Castre et Toulouse.
04:23 Plusieurs militants écologistes sont en grève de la faim.
04:26 On a appris ce matin que Thomas Braille,
04:28 l'un d'entre eux, en grève de la soif et de la faim,
04:31 a été pris en charge par les pompiers après un malaise.
04:34 ...
04:36 -France Info.
04:38 ...
04:40 -Les informés, Renaud Delis,
04:42 Salia Brakia.
04:43 ...
04:45 -Toujours avec Renaud Delis, Aurélie Herbement,
04:47 journaliste politique à France Info, Frédéric Métézo,
04:51 journaliste à Radio France Ancien correspondant en Israël,
04:54 et Guillaume Darré, journaliste politique à France Télévisions.
04:58 Guillaume, Maureen vient de le dire pendant son Fil Info,
05:01 la France s'oppose à la suspension de l'aide au développement
05:04 aux autorités palestiniennes.
05:06 Pourtant, ça a été envisagé hier par un commissaire européen.
05:10 Il a fait marche arrière, on a évoqué la suspension.
05:12 Désormais, il y a davantage question de révision
05:15 ou de réexamen des aides, effectivement,
05:18 au peuple palestinien, parce qu'il y a Gaza,
05:20 mais pas seulement Gaza, il y a aussi la Cisjordanie,
05:23 et les populations sont concernées.
05:25 Ca va devenir un sujet politique,
05:27 puisque le président des Républicains, Eric Ciotti,
05:30 va déposer une résolution à l'Assemblée nationale
05:33 demandant la suspension, le temps, dit-il,
05:36 que la France puisse réexaminer à qui sont attribués ces aides
05:39 et si, oui ou non, ces aides pourraient profiter
05:42 derrière à des organisations terroristes sur place en Palestine.
05:47 Une suspension temporaire, dit-il,
05:49 mais on voit que très vite, ça va devenir un enjeu politique.
05:53 Ciotti dit qu'il faut faire comme d'autres pays
05:55 qui l'ont déjà annoncé en Europe,
05:57 comme l'Autriche.
05:59 - Aurélie Herbemont,
06:00 la communauté internationale,
06:02 il y a la question de l'Union européenne,
06:04 comment doit-elle réagir face à la contre-offensive d'Israël ?
06:09 On voit que les positions sont différentes selon les pays.
06:12 Comment la France doit se placer ?
06:14 - Même au-delà de l'Union européenne,
06:16 on voit très bien qu'il y a, de manière générale,
06:19 les Occidentaux qui soutiennent Israël et son droit à se défendre.
06:24 Et puis, on a d'autres pays dans le monde,
06:26 arabes ou musulmans, qui mettent surtout en garde
06:29 contre une riposte très violente contre les populations civiles à Gaza.
06:33 Le drame dans toute cette histoire,
06:35 c'est que des deux côtés, ce sont les populations civiles
06:38 qui sont déjà, malheureusement, les premières victimes de ce conflit.
06:43 Donc, il faut appeler à la modération,
06:46 mais c'est une espèce de "en même temps"
06:48 qui est compliqué à trouver,
06:50 parce qu'il faut soutenir Israël dans cette guerre
06:53 qui, malheureusement, Frédéric le connaît sans doute mieux que moi,
06:57 va peut-être s'installer dans la durée.
06:59 - Qu'est-ce qui peut ressortir de cette réunion
07:02 des ministres des Affaires étrangères ?
07:04 - Un communiqué qui déplore, et rien d'autre.
07:07 Il faut être clair, aujourd'hui, personne ne peut avoir la main,
07:10 et surtout pas les Européens.
07:12 A l'extrême limite, une fois que la guerre aura débuté
07:16 et qu'on aura eu d'autres centaines de morts,
07:18 peut-être que les États-Unis pourront faire quelque chose.
07:22 Sinon, c'est plutôt les médiateurs habituels,
07:24 l'Égypte, le Qatar, la Turquie.
07:27 L'urgence, la seule chose qui peut être faite dans les heures à venir,
07:31 c'est de négocier la sortie des otages israéliens,
07:34 les plus faibles, les femmes, les enfants, les vieillards,
07:38 mais ce sera en échange de détenus palestiniens,
07:40 on parle même d'un échange avec des détenus palestiniennes
07:44 sous coordination de la Croix-Rouge internationale.
07:47 Il va sortir un communiqué déploré
07:49 des ministres des Affaires étrangères de l'UE,
07:51 et je ne suis même pas sûr qu'on arrive à mettre d'accord
07:54 le ministre hongrois des Affaires étrangères
07:57 et le ministre ou la ministre espagnole,
08:00 qui aura une position sans doute différente.
08:03 Donc c'est normal que les diplomates se mobilisent,
08:07 mais aujourd'hui, c'est trop tôt pour qu'ils ressortent quelque chose.
08:10 Il faut juste réaliser l'état de rage, de colère
08:15 qu'il y a dans la société israélienne,
08:17 et donc qui va se matérialiser,
08:19 et qui se matérialise déjà sur le terrain à Gaza.
08:22 C'est le tapis de bombe.
08:23 Gaza est en train d'être réduite en poussière.
08:27 Et évidemment, comme le disait Aurélie,
08:30 il n'y a pas une communauté internationale.
08:33 Il n'y a pas du tout la même perception des choses
08:35 quand on est dans le monde arabo-musulman,
08:38 quand on est russe, quand on est chinois,
08:40 que quand on est français, israélien ou américain.
08:43 Justement, Renaud Delis ?
08:44 Oui, il faut bien comprendre qu'on est effectivement
08:45 dans un face-à-face terrible qui va durer,
08:47 parce que je pense qu'Israël a pris conscience
08:49 de façon tragique de sa vulnérabilité.
08:52 C'est-à-dire qu'il y a de la colère, il y a de la rage,
08:53 comme le disait Frédéric, mais il y a d'abord de la peur.
08:55 Je pense qu'il y a de la peur, qu'il y a de l'angoisse,
08:57 parce que par centaines des combattants du Hamas
09:01 ont envahi le territoire israélien,
09:04 et qui pensaient être invulnérables,
09:05 et ont donc abattu des civils sans défense,
09:08 ou en ont enlevé cent cinq ans.
09:10 Donc à partir de là, l'objectif évidemment
09:12 du gouvernement israélien, c'est d'éliminer le Hamas.
09:14 Le problème étant que le Hamas lui-même a en quelque sorte
09:17 pris en otage la population palestinienne de Gaza,
09:19 ce qu'expliquait très bien d'ailleurs ce matin chez nous
09:20 le grand rabbin de France Haïm Korsia,
09:22 c'est que les premières victimes du Hamas,
09:23 et c'est ce qu'on voit précisément en ce moment…
09:25 – À Gaza.
09:25 – Ce sont les Palestiniens.
09:28 C'est-à-dire que le Hamas voulait, cette réplique,
09:31 voulait effectivement que le gouvernement israélien
09:34 bombarde Gaza, et on peut comprendre du point de vue israélien
09:37 qu'il le fasse, effectivement il vise évidemment les caches d'armes,
09:40 il vise les dirigeants du Hamas qui se réfugient,
09:43 qui se cachent derrière…
09:44 – Parmi les civils.
09:44 – Parmi les civils qui leur servent en quelque sorte de bouclier humain.
09:47 Donc à partir de là, on est dans un face-à-face d'une intensité telle
09:51 qu'il va durer, que les appels au cessez-le-feu,
09:53 les appels au retour à la paix, aussi nécessaires soient-ils,
09:56 ne peuvent pas être entendus dans ce cadre,
09:59 reste effectivement à éviter aussi une éventuelle extension du conflit,
10:02 puisqu'il y a un certain nombre d'enquêtes qui commencent aussi
10:04 à être publiées, qui tendraient à montrer que l'Iran aurait pu,
10:08 d'une façon ou d'une autre, en tout cas aider plus ou moins
10:10 directement à la préparation de ses opérations du côté du Hamas,
10:14 il s'agit évidemment d'éviter le pire, c'est-à-dire qu'il y ait
10:17 d'une façon ou d'une autre un affrontement entre l'Iran et Israël,
10:21 dans ce cadre-là, si jamais on peut imaginer aussi
10:23 que du côté du gouvernement israélien où l'extrême droite pèse très fort
10:26 un certain nombre de faucons plaident pour frapper l'Iran d'une façon ou d'une autre,
10:32 et on peut aussi redouter éventuellement une réplique.
10:34 Donc on voit bien que, avant même de songer à l'apaisement
10:38 entre d'un côté l'État d'Israël et de l'autre côté une organisation terroriste,
10:41 qui évidemment le Hamas n'a pas la volonté de toute façon de négocier,
10:45 il faut d'abord, me semble-t-il, et c'est ce que s'efforce de faire
10:47 la Communauté internationale, éviter l'extension à d'autres acteurs de la région.
10:52 – Les Américains, eux, annoncent l'annonce d'un soutien militaire,
10:56 est-ce que c'est de nature à mettre de l'huile sur le feu ça ou pas Guillaume Darré ?
10:59 – Pour l'instant c'est vu, je parle sous le contrôle de Frédéric,
11:01 j'ai vu localement, plutôt vu comme une réassurance effectivement sur le plan militaire,
11:06 parce que ce que disait Renaud c'est qu'au-delà de cette volonté de vengeance
11:11 qu'on entend dans les reportages qui sont faits par tous nos confrères sur place,
11:14 c'est effectivement cette crainte aussi dans l'immédiat,
11:17 je voyais qu'hier soir, notamment sur les réseaux sociaux,
11:18 il y avait plein d'alertes vraies ou fausses annonçant des combattants du Hamas
11:22 qui seraient allés beaucoup plus loin en territoire israélien,
11:25 certains étaient signalés aux abords de la mer rouge vers Eilat,
11:28 après ça a été démenti, mais on sent qu'il y a cette peur permanente
11:32 que finalement il y en a certains qui aient pu aller plus loin
11:34 et donc les Américains sont dans une forme de réassurance de l'État israélien
11:38 et on voit qu'au niveau international effectivement,
11:40 même si malheureusement ça ne servira peut-être pas à grand-chose,
11:42 les dirigeants internationaux multiplient finalement les cénacles,
11:45 parce que quand c'est trop large malheureusement on n'arrive pas à se mettre d'accord,
11:48 on voit que par exemple hier tard dans la nuit,
11:51 il y a eu un entretien à 5 entre Emmanuel Macron, Olaf Scholz,
11:55 le chancelier allemand, Giorgia Meloni, la présidente du conseil italien,
12:00 Joe Biden, président américain et Richie Sunak, le premier ministre britannique,
12:03 où là ils ont réussi à se mettre d'accord, mais parce qu'ils sont peu nombreux
12:06 et qu'eux sont sur la même vision idéologique.
12:08 Ce qui n'a pas la Russie par exemple.
12:09 Exactement.
12:10 Non, l'incendie à éviter c'est au nord d'Israël,
12:13 c'est-à-dire au sud de Liban où là on a le Hezbollah,
12:16 il faut se rendre compte que le Hezbollah est bien plus puissant.
12:17 Il y a des échanges de tirs.
12:19 Oui, alors la question c'est est-ce que le Hezbollah fait ça entre guillemets,
12:22 je mets beaucoup de guillemets, pour exister et faire une forme de communication sordide,
12:27 mais juste une forme de communication, ou est-ce qu'il est prêt à aller plus loin ?
12:30 Le Hezbollah est bien plus puissant que le Hamas.
12:33 Le Hezbollah c'est le Hamas puissance 10 au moins.
12:36 Et c'est la crainte ça des Israéliens ?
12:38 C'est la crainte des Israéliens et là, de tous les observateurs,
12:43 parce que là on est vraiment dans un engrenage direct.
12:46 Le Hezbollah a des instructeurs iraniens dans ses troupes,
12:50 le Hezbollah est financé directement par l'Iran.
12:52 Taper le Hezbollah, c'est taper l'Iran, c'est la même chose.
12:56 Ce qu'on voit aussi qui est assez intéressant,
12:57 pardon, Ronaud, dans les experts,
12:58 ce qu'on entend de tous les experts militaires,
13:00 c'est de dire qu'ils découvrent aussi, disons, la crainte de la phase 2
13:04 de ce qu'a pu préparer le Hamas,
13:05 parce que quand ça a été préparé depuis de si longs mois,
13:07 ils ont sans aucun doute aussi anticipé la réaction israélienne
13:11 qui sera peut-être, on le verra ou pas, une invasion terrestre de la bande de Gaza,
13:14 et que la réaction à cette invasion terrestre de la bande de Gaza
13:17 a sans doute également été préparée par le Hamas.
13:19 Donc il n'y a pas juste la phase 1 qu'on a vue ce week-end,
13:21 il y a probablement d'autres phases à cette offensive du mouvement terroriste.
13:24 – C'est pour ça que par rapport à ces enjeux géopolitiques urgents
13:27 et par rapport à ce risque d'engrenage,
13:30 c'est vrai qu'il y a ce qui relève des décisions
13:32 et des prises de position à prendre sur cet enjeu-là,
13:34 et puis il y a ce qui relève en quelque sorte, j'allais dire, de l'agitation.
13:36 C'est-à-dire que l'annonce par un commissaire européen hier
13:38 de la suspension de la Palestine, c'était évidemment un coup de force…
13:43 – Du commissaire Ongrois.
13:44 – Du commissaire Ongrois qui était légitime, qui était illégitime.
13:49 À l'inverse, le réexamen à 1,2 milliard d'euros d'aide,
13:53 l'Union européenne étant le principal contributeur à la Palestine,
13:56 1,2 milliard d'euros c'est entre 2021 et 2024,
13:59 ce n'est pas forcément illégitime après tout.
14:02 Comment imagine… enfin on peut redouter que le Hamas,
14:05 vu la façon dont il tient Gaza, ait détourné à son profit
14:07 un certain nombre de ses fonds qui sont destinés,
14:09 effectivement il faut le rappeler, à l'éducation, à la santé ou autre.
14:12 Donc le réexamen n'est pas illégitime, mais de toute façon comment faire ?
14:16 C'est-à-dire qu'on l'a vu pendant des décennies,
14:18 l'Union européenne par exemple, ou la France,
14:21 ont financé des régimes, des potentats africains
14:24 qui détournaient des aides qui étaient des aides au développement
14:27 ou des aides aux populations civiles.
14:28 Donc de toute façon, ça me semble ça être de l'agitation diplomatique,
14:32 récupérée ensuite par des partis politiques de part et d'autre,
14:34 certains pour s'en indigner, d'autres, vous citiez Eric Ciotti,
14:37 pour dire "il faut suspendre immédiatement",
14:39 mais de toute façon je ne vois pas bien comment l'Union européenne
14:41 va pouvoir aller vérifier à l'euro près,
14:43 pour ce qui est de l'aide qui a été en tout cas versée à Gaza,
14:47 qu'il n'y ait pas un euro qui ait été utilisé par le Hamas
14:50 pour financer ses actions d'une façon ou d'une autre.
14:51 – Dans un instant on va parler des possibles conséquences
14:54 de ce conflit sur le sol français,
14:56 mais d'abord le Fininfo à 9h20, Maureen Suyniart.
14:59 – Quelle sera la stratégie de l'armée israélienne
15:03 alors que 150 personnes sont retenues par le Hamas ?
15:06 Le Hamas menace d'en exécuter si Israël frappe la population palestinienne,
15:11 mais sans avertissement.
15:12 Hier soir le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou
15:15 a en tout cas promis que tout théâtre d'opération du Hamas
15:18 sera transformé en tas de ruines.
15:20 Ce matin l'armée de l'État hébreu indique que les corps
15:23 de 1500 combattants du Hamas ont été retrouvés.
15:27 Le gouvernement américain exprime de nouveau son soutien à Israël,
15:31 mais indique qu'il n'a pas l'intention de déployer des troupes au sol dans la région.
15:35 Les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne
15:37 se réunissent aujourd'hui pour évoquer la situation.
15:41 Cette situation qui est aussi suivie de près par les acteurs économiques.
15:44 Le gouverneur de la Banque de France dit rester vigilant
15:47 quant à la possible extension du conflit,
15:50 mais assure sur France Info que l'institution tiendra fermement
15:54 le cap d'une inflation à 2% d'ici deux ans.
15:57 Il faut à tout prix arrêter ce produit pour éviter de nouvelles victimes.
16:00 A l'air sur France Info, la mère de Théo, son fils,
16:03 atteint d'une malformation à cause du glyphosate.
16:06 Pour la première fois au monde, la commission d'indemnisation
16:09 des enfants victimes d'une exposition prénatale aux pesticides
16:12 a établi un lien entre l'exposition au glyphosate d'une femme enceinte
16:16 et les malformations de son fils.
16:18 De retour sur le plateau des informés avec Aurélie Herbeum,
16:32 journaliste politique à France Info,
16:34 Guillaume Darré, journaliste politique à France Télévisions,
16:37 et Frédéric Métézo, journaliste à Radio France,
16:39 ancien correspondant en Israël.
16:42 Renaud, l'autre question qui se pose aussi,
16:44 ce sont les conséquences du conflit israélo-palestinien ici en France.
16:47 Et oui, comme à chaque fois,
16:49 à chaque nouvelle explosion de ce conflit en Israël,
16:52 enfin le conflit israélo-palestinien,
16:54 on s'inquiète des conséquences éventuelles sur le territoire national.
16:57 Des manifestations de solidarité avec Israël ont lieu hier
17:00 dans de nombreuses grandes villes de France,
17:02 mais de son côté, le ministre de l'Intérieur a aussi réuni les préfets
17:06 pour les inciter à renforcer la sécurité
17:08 devant les lieux de culte juif et devant les écoles confessionnelles.
17:12 Voici ce qu'en disait ce matin le grand rabbin de France,
17:14 Raim Korsia, au micro de France Info.
17:16 C'est très important de garantir aux parents
17:19 la sécurité pour les enfants dans les écoles.
17:21 Malheureusement, on ne parle pas en l'air.
17:23 On a déjà eu des assassinats dans des écoles.
17:26 Donc, on est vraiment dans la prise en compte de tous les risques possibles.
17:31 Donc, il y a ce risque d'importation.
17:33 Et ensuite, on échange avec tous les autres partenaires.
17:36 On a eu des messages de nos amis catholiques, protestants, musulmans.
17:41 On a vraiment ces échanges au quotidien
17:45 qui construisent une véritable fraternité.
17:47 Moi, c'est en la fraternité que j'espère toujours.
17:49 - Le grand rabbin Raim Korsia,
17:52 qui faisait évidemment allusion aux attentats de Mohamed Merah
17:54 en 2012 à Toulouse.
17:58 Et puis, on a aussi noté ces tout derniers jours,
18:00 d'après le ministre de l'Intérieur, quelques tags antisémites,
18:03 quelques interpellations, donc quelques incidents.
18:05 Est-ce qu'on peut craindre l'importation
18:08 de ce conflit sur le territoire national ?
18:10 Ou est-ce que le modèle français, en quelque sorte,
18:13 va réussir à apaiser la situation et à mettre en œuvre cette fraternité
18:16 dont parlait à l'instant Raim Korsia ?
18:18 - Aurélie Herbemont, il y a un risque d'importation ici en France ?
18:21 - En tout cas, le gouvernement est extrêmement vigilant
18:24 parce qu'évidemment, à chaque fois qu'on a des dépoussées de tensions
18:27 au Proche-Orient, on s'expose ici en France
18:30 à des répercussions sur notre sol.
18:33 Donc, gouvernement extrêmement vigilant,
18:35 renforcement, effectivement, de la sécurité
18:37 autour de tous les lieux fréquentés par la communauté juive.
18:41 Le ministère de l'Enseignement supérieur
18:44 a aussi envoyé un courrier hier aux universités
18:47 pour leur expliquer la conduite à tenir
18:49 en cas de propos déplacés dans les universités.
18:52 Ce qui inquiète au gouvernement, c'est...
18:54 Là, on est au tout début, il y a encore l'assidération,
18:56 mais au fur et à mesure que les jours vont passer,
18:58 on risque d'avoir des images de la riposte israélienne à Gaza
19:01 de plus en plus violente.
19:03 C'est un risque qu'il ne faut pas sous-estimer
19:05 et qui pourrait avoir un impact
19:07 dans une partie de la population française
19:10 et, effectivement, déclencher peut-être des conséquences chez nous.
19:13 Donc, il y a une vraie vigilance à avoir sur ce sujet-là
19:15 et le gouvernement est extrêmement sensibilisé sur le sujet.
19:19 - Guillaume Darré ? - Juste avant l'émission,
19:21 j'ai pu échanger avec le cabinet de Gérald Darmanin,
19:22 qui me dit qu'il n'y a pas en l'état de menaces caractérisées,
19:25 mais qu'effectivement, comme le dit Aurélie,
19:27 les Israéliens sont extrêmement vigilants.
19:28 C'est une vingtaine d'actes antisémites
19:30 qui ont été relevés depuis ce week-end.
19:32 Je crois qu'il y a une dizaine d'interpellations.
19:34 Et ce qui est dit par les sources sécuritaires,
19:36 c'est que ce n'est pas tant les manifestations, par exemple,
19:38 de soutien, effectivement, hier, au peuple israélien,
19:42 qui sont source d'inquiétude,
19:43 c'est plutôt les possibles manifestations de soutien
19:46 à la Palestine, qu'on a vu parfois déraper.
19:48 Pour l'instant, elles ont été interdites
19:49 dans un certain nombre d'endroits.
19:50 Par exemple, à Lyon, il y a eu une manifestation
19:53 qui a essayé de débuter.
19:55 Il y avait 150 personnes environ.
19:57 Les forces de l'ordre sont rapidement intervenues.
19:58 C'est plutôt ce type de manifestation-là
20:00 qui inquiète et qui interroge les forces de sécurité,
20:04 rappelant notamment ce qui s'était passé,
20:06 rappelez-vous, en 2014, je crois, à Paris,
20:08 où il y avait eu une manifestation
20:10 avec des drapeaux d'organisation terroriste
20:12 et des appels antisémites à assassiner des Juifs.
20:15 – Une manifestation antisémite qui avait été baptisée "Jour de colère",
20:19 qui avait été effectivement extrêmement violente à l'époque.
20:21 C'est quand même d'ailleurs fascinant à quel point on s'habitue
20:25 à ce que lorsqu'il y a des événements terribles,
20:27 des tragédies au Proche-Orient,
20:28 une partie de la communauté juive de France
20:30 devienne la cible d'un certain nombre d'extrémistes,
20:32 qu'on en soit réduit à protéger effectivement
20:34 des écoles confessionnelles ou des lieux de culte.
20:37 Ça en dit long, me semble-t-il, quand même aussi,
20:39 sur le sort que subit cette communauté en France aussi,
20:43 depuis maintenant de nombreuses années,
20:44 puisque c'est vrai que ces dernières années,
20:46 on a tué en France, sur le sol national, des Juifs,
20:49 parce que Juifs, et cette réalité-là,
20:51 on ne peut pas s'en accommoder, évidemment.
20:54 – Est-ce que dans ce contexte, la position des politiques
20:56 prend encore plus de responsabilité ?
20:59 – Bien sûr, et c'est là qu'on ne peut que souligner
21:02 que l'un d'entre eux, heureusement, ils sont rarissimes,
21:04 dans l'écrasante majorité de la classe politique,
21:06 toute étiquette confondue justement, manifeste un attachement
21:10 à ce qui nous rassemble en tant que Républicains,
21:12 et évidemment un attachement à la paix,
21:14 mais on ne peut que noter que Jean-Luc Mélenchon persiste et signe,
21:17 encore hier, en s'en prenant d'une part au CRIF,
21:20 qui était à l'initiative de ces manifestations d'hier,
21:22 de solidarité avec Israël, et rien d'autre, c'était le mot d'ordre,
21:25 c'était la solidarité avec Israël attaquée,
21:27 il a donc dénoncé le CRIF en lui, en interprétant ces manifestations
21:32 comme si c'était, je cite, "un alignement sur les positions
21:34 du gouvernement d'extrême droite israélien",
21:36 et puis d'autre part, il a dénoncé, toujours le choix des mots,
21:39 la lapidation médiatique dont serait victime la France insoumise,
21:42 selon lui, ça c'est sur son blog, Jean-Luc Mélenchon,
21:44 ce qui est quand même le choix d'un mot,
21:46 lapidation particulièrement, me semble-t-il, maladroit,
21:49 mais choisi quand il répond à des accusations,
21:52 à l'endroit de son mouvement de complaisance
21:54 avec une forme d'islamisme.
21:56 - On ne va pas se mentir, c'est clairement la question
21:57 de l'implosion au pas de l'ANUP qui se pose,
21:59 ce matin il se retrouve à l'Assemblée dans la réunion inter-groupe,
22:01 comme on dit, c'est-à-dire tous les groupes des députés,
22:04 on ne voit pas bien comment ça pourrait durer
22:05 plus qu'au-delà de quelques mois.
22:06 - Parce que c'est vrai qu'à gauche, non seulement les propos
22:10 de Jean-Luc Mélenchon, le premier communiqué,
22:11 et tous les propos de nombreux responsables
22:14 de la France insoumise depuis samedi ont heurté,
22:16 vraiment heurté profondément, donc tout à l'heure,
22:18 il va y avoir une explication de texte entre les chefs de file
22:21 de l'ANUP et un dirigeant socialiste me disait hier,
22:24 on n'a jamais été aussi proche de la fin de l'ANUP.
22:26 - En conclusion, peut-être qu'il faudrait juste rappeler
22:28 précisément à Mélenchon, qui le cite toujours comme un modèle,
22:31 la hauteur de vue de François Mitterrand sur ces questions.
22:34 Mitterrand qui va à Jérusalem devant un premier ministre
22:38 très à droite qui s'appelait Menachem Begin et qui dit,
22:41 évidemment, le droit d'Israël a existé à se défendre
22:43 et le droit des Palestiniens à un peuple et à un État.
22:46 Il faut se souvenir de ça parce que c'est une hauteur de vue
22:49 et celle de Jacques Chirac d'ailleurs sur la question
22:51 et sur la place des Juifs en France,
22:53 c'est deux présidents dont on devrait se souvenir
22:56 quand il s'agit de ce dossier-là.
22:57 - Merci beaucoup à tous les quatre.
22:59 Frédéric Métézo, journaliste à Radio France,
23:01 ancien correspondant en Israël, Aurélie Herbemont,
23:04 journaliste politique à France Info,
23:05 le Brief politique chaque matin à 7h24 précisément.
23:08 Guillaume Naret, merci d'être venu ce matin,
23:10 journaliste politique à France Télévisions.
23:12 Renaud, je vous dis à demain. - A demain, merci.
23:14 - Merci beaucoup. Les informés sont de retour ce soir
23:16 à 20h avec Bérangère Bonte et Jean-François Killy.