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00:00Ravis de vous retrouver pour les informer. Votre demi-heure de décryptage de l'actualité politique,
00:12notamment en compagnie de Benjamin Sportouche. Bonjour Benjamin.
00:15Bonjour Adrien, bonjour à tous.
00:16Et nos deux informés ce matin, Valérie Hacco, rédactrice en chef adjointe du service politique du parisien.
00:21Bonjour Valérie.
00:22Bonjour Adrien.
00:23Et Lilian Alemania, rédacteur en chef adjoint du service France de Libération.
00:27Bonjour à vous Lilian.
00:28Bonjour.
00:29Premier sujet, Benjamin.
00:31Nous nous intéressons à Gabriel Attal.
00:33Est-il aux portes du parti, j'allais dire présidentiel ?
00:37Oui.
00:38Ex-présidentiel.
00:39Ex-présidentiel, mais qui s'appelle toujours Renaissance.
00:40C'est presque fait, puisque Elisabeth Borne a jeté l'éponge.
00:43Elle ne briguera pas la présidence du parti.
00:45L'ancienne Premier ministre s'est ralliée hier à son successeur à Matignon, Gabriel Attal,
00:50pour, je cite, une candidature d'union et à une victoire du Transnert qui semblait déjà acquise.
00:57Même si la désormais députée du Calvados relativise ce ralliement.
01:01Elle était ce matin chez nos confrères de RTL.
01:04Je n'ai pas retiré ma candidature.
01:06On a trouvé un accord avec Gabriel Attal pour un rassemblement.
01:11C'est-à-dire qu'on est en train de travailler sur la fusion des listes qu'on avait constituées l'un et l'autre.
01:16Et un partage des responsabilités.
01:18Et ce qui m'importe, vous savez, fondamentalement, c'est d'inscrire notre famille politique,
01:23ce bloc central, de façon durable dans la vie politique française.
01:27Et de porter un projet qui redonne de l'espoir aux Français.
01:31Je n'ai pas retiré ma candidature.
01:33Bon, il faudra qu'on en parle, bien évidemment.
01:35Oui, oui, on a tous entendu la même chose.
01:37Ce congrès est prévu le 23 et 24 novembre.
01:39L'élection du successeur de Stéphane Séjourné se tiendra le 7 décembre.
01:44Alors, visiblement, il n'y aura qu'une liste.
01:46Même si les candidatures peuvent être déposées jusqu'à lundi.
01:49Mais l'élection de Gabriel Attal semble acquise.
01:51Notre trentenaire devrait aussi cumuler deux postes.
01:53Puisqu'il est aussi président du groupe macroniste à l'Assemblée.
01:56Si tant est qu'on puisse encore dire groupe macroniste.
01:59Alors, est-ce une victoire de taille pour lui, une de plus ?
02:01Ou un parti est désormais facultatif pour la course à l'Elysée ?
02:05Et d'ailleurs, est-ce le signe définitif d'une candidature de Gabriel Attal pour 2027 ?
02:09Nous avons beaucoup de sujets à aborder.
02:11Valériako, pardon, ça m'a interpellé pendant qu'on entendait Elisabeth Borne.
02:14Je n'ai pas retiré ma candidature.
02:16Ce n'est pas très Nouveau Monde, ça, quand on retire sa candidature et qu'on dit qu'on ne l'a pas retirée ?
02:19Oui, ça, c'est un petit peu vieux comme la politique.
02:21Il n'y a pas de soucis.
02:22Mais si, de fait, elle a retiré sa candidature, Elisabeth Borne.
02:26Elle ne voulait pas.
02:27Il a dû quand même pas mal insister Gabriel Attal.
02:29Ils se sont vus à trois reprises.
02:31Rappelez-vous, Elisabeth Borne a été la première à dégainer.
02:34Elle s'est déclarée fin août dans le Parisien.
02:36Aujourd'hui en France, si je peux me permettre, je le rappelle.
02:39Et depuis, Gabriel Attal n'a eu de cesse d'essayer de la rencontrer pour lui dire
02:43ne te présente pas.
02:44Gabriel Attal lui-même ne s'est pas présenté.
02:47C'était lundi.
02:48Il a retardé, retardé.
02:49Parce qu'il ne voulait pas qu'il y ait deux candidatures.
02:52Parce que par les temps qui courent, ça donne un petit peu une image de division.
02:56Ce qui n'était pas exactement ce qu'il souhaitait.
02:59Il voulait que ce soit une seule et unique candidature.
03:03Si on parle un petit peu de boutique liant à l'Emania.
03:07Elisabeth Borne, elle retire sa candidature gratuitement ?
03:10Non, elle négocie des postes.
03:12Elle négocie, je crois, presque un quart des sièges au Conseil national.
03:17La boutique, c'est l'équivalent du Parlement de Renaissance
03:21qui prend certaines décisions.
03:23Il déplace aussi la plus stratégique au Conseil national les investitures.
03:29Pour les prochaines élections, que ce soit municipales, législatives,
03:34s'il y a une prochaine dissolution, ou régionales.
03:39Elle va placer des proches.
03:41Il y aura des deals qui seront faits avec les deux autres poids lourds de ce parti.
03:46C'est-à-dire Gérald Darmanin et Bruno Le Maire.
03:48Vous dites que l'alliance, c'est de la boutique.
03:50Mais ça a quand même son importance, parce qu'on est face à un parti.
03:53J'avais en tête ça, c'est un parti, c'est nouveau.
03:56On ne fait plus de la politique comme les autres.
03:58C'est peut-être que je suis un peu resté dans le passé.
04:02Je ne sais pas, Benjamin Sportouche.
04:04On a l'impression de revenir dans quelque chose de très classique.
04:07Oui, c'est retourner dans le futur.
04:08Mais en même temps, Gabriel Attal, exactement.
04:10Les auditeurs ne le voient pas.
04:12Mais Lilian Aimania me fait agiter les bifetons qu'on peut avoir dans une main.
04:16Oui, parce qu'un parti, c'est de l'argent, c'est des militants, c'est des élus.
04:19Et ça, c'est important.
04:20Gabriel Attal le sait.
04:21Enfin, il est dans le serail depuis un certain temps.
04:23Peut-être presque plus que Emmanuel Macron lui-même.
04:27Il a commencé très jeune.
04:29Il sait l'importance, lui, d'un mouvement, d'un parti structuré.
04:32Contrairement à Emmanuel Macron, qui, lui, n'a jamais pensé
04:35qu'il fallait entretenir ce parti.
04:37Certainement à ses dépens, parce qu'aujourd'hui, il se retrouve isolé à l'Élysée.
04:41Et les militants, alors il en reste une poignée,
04:43on dit 8000 adhérents au parti,
04:45ne sont pas aussi proches du président de la République qu'ils l'ont été.
04:49Gabriel Attal, il sait, il pense,
04:51que c'est encore une structuration nécessaire pour la présidentielle.
04:54Et d'ailleurs, on le voit aussi dans d'autres partis.
04:56Jean-Luc Mélenchon, Lilian Aimania le sait très bien,
04:58puisque c'est la une de libération ce matin,
05:00sur comment Jean-Luc Mélenchon se prépare.
05:02Il a les insoumis.
05:03C'est peut-être de la vieille politique,
05:04mais c'est une politique nécessaire.
05:06Ce sont des atouts qui ne sont pas décisifs,
05:08mais ils sont utiles d'avoir encore quelque chose qui est structuré
05:11et qui va vous aider.
05:12C'est une écurie présidentielle qui est en train de devenir renaissance
05:15au service de Gabriel Attal, il faut bien le dire.
05:17On se souvient, Valéry Hacot,
05:19de Renaissance, qui avant s'appelait En Marche.
05:22EM, Emmanuel Macron, les initiales.
05:25Maintenant, c'est donc Renaissance.
05:27C'est Gabriel Attal qui en prend la tête.
05:29Est-ce que c'est l'émancipation par rapport à Emmanuel Macron ?
05:34Il y a clairement de ça.
05:36D'une manière générale,
05:37Emmanuel Macron n'était pas très enthousiasmé.
05:39C'est peu de le dire que de voir Gabriel Attal prendre le parti.
05:43Il aurait préféré Elisabeth Borne ?
05:45Je ne sais pas si c'est préférer Elisabeth Borne,
05:48s'il aurait préféré n'importe qui plutôt que Gabriel Attal.
05:51Emmanuel Macron a bien compris que Gabriel Attal
05:55nourrissait depuis fort longtemps des ambitions présidentielles.
05:58Ce qu'il ne voulait surtout pas,
06:00c'est que le parti se transforme en écurie présidentielle.
06:03C'est pour ça qu'il n'était pas très allant
06:07pour que Gabriel Attal y aille.
06:09Gabriel Attal n'a eu de cesse de prendre son indépendance
06:12par rapport à Emmanuel Macron.
06:14Leurs relations sont quand même très compliquées.
06:16Elle l'était du temps où il était Premier ministre.
06:18Rappelez-vous, cet été, il a pris la présidence du groupe
06:22des députés EPR, maintenant ça s'appelle, mais Renaissance,
06:26contre l'avis d'Emmanuel Macron.
06:28Là, il fait rebelote sur le parti.
06:30D'autant qu'Elisabeth Borne, certes,
06:32elle n'avait peut-être pas autant de soutien
06:34auprès des militants que Gabriel Attal,
06:36mais elle avait du soutien quand même
06:38des vieux briscards de la Macronie,
06:40qui ne sont pas forcément fans de Gabriel Attal,
06:43des férans qui sont...
06:45L'ancien président de l'Assemblée nationale.
06:47Exactement, l'ancien président de l'Assemblée nationale,
06:49Castaner, etc., qui, eux, sont vraiment
06:51les dépositaires du macronisme,
06:53et qui étaient plutôt, pour le coup,
06:55plus proches d'Elisabeth Borne.
06:58C'est une deuxième défaite politique intérieure
07:00dans son parti pour Emmanuel Macron,
07:02après l'épisode du groupe,
07:04où il avait demandé à ce qu'on attende,
07:06qu'on ne décide pas tout de suite,
07:08et puis Gabriel Attal a dit, non, je me présente
07:10et je prends le groupe à ce moment-là.
07:12Là, il ne voulait pas de cumul des deux.
07:14Gabriel Attal dit, si, moi, je verrouille des deux côtés
07:16pour une éventuelle candidature à la présidentielle
07:18en 2027, voire avant,
07:20parce qu'on n'en a pas parlé,
07:22mais il y a une autre écurée présidentielle,
07:24qui s'appelle Horizon, et c'est Édouard Philippe
07:26qui a créé son parti
07:28dans une perspective de l'après-Macronie,
07:30pour avoir, lui aussi,
07:32sa propre boutique,
07:34ses propres moyens, ses propres députés,
07:36ses propres élus, et lui s'est déjà
07:38déclaré à la présidentielle
07:40au cas où elle arriverait,
07:42notamment, avant 2027.
07:44– Oui, et d'ailleurs, c'est intéressant,
07:46parce que Gabriel Attal a publié
07:48une lettre aux adhérents et adhérentes
07:50pour leur dire, se féliciter de cette
07:52union avec Elisabeth Borne,
07:54et il cite, Emmanuel Macron,
07:56dès la première phrase, ces huit dernières années
07:58d'En Marche à Renaissance, nous avons milité
08:00autour d'Emmanuel Macron pour notre pays,
08:02mais pardon, ça sonne presque comme un hommage ultime,
08:04vous savez, comme une sorte d'inventaire
08:06qui est déjà en cours, voilà, on tourne la page,
08:08c'est ça, alors en même temps, oui, il le cite à deux reprises
08:10pour montrer qu'en effet, il a une forme de fidélité,
08:12mais il ne faut pas être dupe, en effet,
08:14Gabriel Attal s'émancille complètement,
08:16il coupe le cordon, et il se dit que maintenant,
08:18c'est son tour, alors on se disait qu'il attendrait peut-être 2032,
08:20mais là, il ne va pas attendre 2032.
08:22D'ailleurs, j'avais une question, et après, on ira au fil info,
08:24mais quand Valéry Hacot dit,
08:26voilà, Emmanuel Macron ne voulait pas
08:28forcément que Gabriel Attal
08:30soit à la tête de Renaissance,
08:32est-ce que, quelque part, ce n'est pas servir
08:34Gabriel Attal ? Est-ce que, quelque part, Gabriel Attal
08:36ne veut pas se mettre à distance
08:38d'Emmanuel Macron
08:40et ne pas être l'héritier, finalement ?
08:42Alors, l'un ou l'autre, Lilian Alemannia ?
08:44Il y a un petit côté Nicolas Sarkozy,
08:46qui se met à distance de Jacques Chirac,
08:48pour...
08:50Entre 2002 et 2007,
08:52on s'émancipe
08:54de celui qui est déjà présent
08:56pour pouvoir présenter
08:58sa propre candidature.
09:00Mais ça va être quand même compliqué, totalement,
09:02s'émanciper du bilan d'Emmanuel Macron
09:04quand on a été le premier ministre d'Emmanuel Macron.
09:06Même s'il a resté peu de temps.
09:08Certes, peu de temps,
09:10mais on va continuer, si vous le voulez bien,
09:12à échanger sur cette
09:14arrivée de Gabriel Attal, sans doute,
09:16sans gros suspense, à la tête du parti Renaissance.
09:18Le parti d'Emmanuel Macron.
09:20D'abord, Le Fil Info,
09:229h15, Maureen Suignard.
09:24Plusieurs corps ont été retrouvés
09:26en Espagne des morts à la suite d'inondations
09:28dans la région de Valence, une crue
09:30extrêmement rapide. Après des pluies torrentielles,
09:32certaines zones sont encore inaccessibles.
09:34Est-ce le début d'une véritable
09:36guerre commerciale entre l'Union Européenne
09:38et la Chine ? Bruxelles vient de
09:40confirmer la surtaxe sur les véhicules électriques
09:42chinois importés. Pékin
09:44saisit l'Organisation Mondiale du Commerce.
09:46Pékin qui a déjà durci les conditions
09:48d'importation du cognac et pourrait
09:50le faire pour d'autres denrées en
09:52représailles. Au deuxième jour de sa
09:54visite d'État au Maroc, Emmanuel Macron appelle
09:56le pays à plus de résultats contre
09:58l'immigration illégale. Paris et Rabat
10:00affirment ensemble leur volonté de
10:02raccourcir les délais concernant le retour
10:04de ressortissants marocains en situation
10:06irrégulière en France. Le ministre
10:08de l'Intérieur, qui fait partie du voyage,
10:10affirme qu'une feuille de route pour fixer les
10:12objectifs et les méthodes sera présentée prochainement.
10:14Vous avez peut-être
10:16profité du
10:18jour férié vendredi
10:20pour partir en week-end prolongé.
10:22La journée de demain est classée orange
10:24par bison fûté dans le sens des départs et des
10:26retours. Ce sera même rouge sur les routes
10:28d'Ile-de-France dans le sens des départs.
10:44Rédactrice en chef adjointe du service
10:46politique du Parisien
10:48et Lilian Allemagnat, rédacteur en chef
10:50adjoint du Service France de Libération.
10:52Je ne veux pas vous attirer d'ennuis,
10:54ma chère Valérie.
10:55C'est chef de service adjoint du Parisien, pardon.
10:57J'aimerais bien, mais...
10:59Écoutez, en tout cas, je le note
11:01pour la fin de l'émission,
11:03quand je vous désannoncerai.
11:05En attendant, nous parlions de
11:07Gabriel Attal, Valéry
11:09Hacot. On s'interrogeait
11:11sur son arrivée à la tête du
11:13parti Renaissance qui semble, évidemment,
11:15quasi faite.
11:17L'idée, disons-le, c'est qu'il soit
11:19candidat à la présidentielle de 2027.
11:21C'est sûr ou c'est pas sûr ?
11:22Alors, c'est sûr.
11:23Pour l'instant, il n'y a pas de déclaration officielle,
11:25mais ça y ressemble quand même furieusement.
11:27Gabriel Attal, et ça, c'est depuis
11:29qu'il est à Matignon, voire même avant.
11:31Ça vient de loin.
11:33C'est clairement
11:35l'ambition affichée. C'est lui qui
11:37sort du lot chez Renaissance,
11:39qui semble avoir le plus
11:41de codes de sympathie. On le voit
11:43dans les enquêtes d'opinion.
11:45Gabriel Attal y prend. Donc, ça, il a bien vu.
11:47Dès qu'il est devenu Premier ministre, il est très vite
11:49monté dans les sondages. Donc, ça lui a
11:51donné des idées. Donc, évidemment,
11:53s'il se positionne sur le parti,
11:55c'est pas simplement pour
11:57gérer les affaires courantes du parti Renaissance.
11:59C'est pour enclencher une histoire
12:01présidentielle. Ensuite, il n'est pas
12:03le seul, au sein du socle
12:05commun, maintenant,
12:07plutôt du bloc central,
12:09plus précisément, à avoir
12:11des ambitions présidentielles.
12:13Également, Édouard Philippe, dont on a
12:15peu parlé.
12:17Je sais que c'est encore un peu tôt.
12:19Ces deux personnes-là, ces deux
12:21personnalités, ils sont déjà là-dedans.
12:23Comment on les partage ? Il faudra une primaire ?
12:25Ça va être au sondage ?
12:27Ça va être la question qui va se poser. Souvent,
12:29c'est les sondages qui font qu'il y en a un qui se retire
12:31au détriment de l'autre.
12:33Sauf qu'Édouard Philippe n'a pas du tout l'intention
12:35de laisser la place sur ce coup-là à Gabriel Attal.
12:37Pour l'instant, on ne voit pas
12:39Gabriel Attal laisser la place à Édouard Philippe.
12:41Les deux ont un avantage, c'est que
12:43Édouard Philippe a été le premier
12:45Premier ministre d'Emmanuel Macron.
12:47Donc, il a eu le temps de se détacher
12:49du bilan, et notamment
12:51du bilan actuel.
12:53La question du déficit, il peut dire, moi, j'avais dit
12:55dès le début qu'il allait y avoir un problème
12:57de déficit. Je l'ai répété quand
12:59je n'étais plus Premier ministre.
13:01À l'inverse, Gabriel Attal, lui,
13:03n'a pas eu trop le temps de s'abîmer à Matignon,
13:05qu'il est resté peu de temps, et que la
13:07dissolution qu'il n'a pas voulue et qu'il a subie
13:09a créé une rupture
13:11avec le Président de la République.
13:13Voilà qui, quand même, nous amène à nous interroger
13:15sur qui est Gabriel Attal, Benjamin Sportouche.
13:17Parce que, effectivement,
13:19sur les déficits, on ne l'a pas vu très allant.
13:21Je crois me souvenir qu'on disait
13:23beaucoup qu'il ne s'était pas non plus beaucoup
13:25saisi des sujets d'écologie.
13:27Quel est le corpus idéologique de Gabriel Attal ?
13:29C'est un Emmanuel Macron
13:31en plus jeune, ou pas du tout ?
13:33C'est un homme en construction.
13:35Déjà, il est jeune,
13:37on ne peut pas lui demander non plus
13:39de tout savoir tout de suite.
13:41Mais c'est vrai qu'il a quelques marqueurs.
13:43L'éducation, incontestablement.
13:45C'est un ministère qui lui a été cher.
13:47Sur la laïcité, on se souvient
13:49de sa prise d'opposition sur la baïa
13:51pour l'interdire dans les collèges et les lycées.
13:53Il y a quelque chose qui le structure,
13:55ses attachements aux valeurs fondamentales de la République,
13:57des choses qui établissent notre pays.
13:59C'est vrai qu'il y a des choses sur l'économie,
14:01on ne sait pas exactement vers où il va.
14:03Mais j'allais dire, et comme le disait Lignan,
14:05il a un peu de temps tout de même.
14:07Et c'est aussi pour ça qu'il prend le parti.
14:09Il le dit dans sa déclaration de cognature,
14:11il va falloir maintenant réfléchir aux idées.
14:13Il veut se servir aussi du parti pour faire remonter
14:15des idées de terrain.
14:17C'est quelqu'un qui est en train de se construire.
14:19Oui, Édouard Philippe a un temps d'avance,
14:21parce que ça fait un certain temps qu'il est retiré.
14:23Oui, on sait exactement, un peu plus précisément
14:25ce qu'il pense sur l'immigration.
14:27Il avait donné une longue interview au Point
14:29avec Édouard Philippe. Il a un temps d'avance,
14:31c'est notre champion, et on sait qu'il peut gagner
14:33parce qu'il est plus structuré que Gabriel Attal.
14:35Mais bon, on est à deux ans et demi de l'échéance,
14:37tout peut se passer.
14:39C'est quand même très rapproché pour construire
14:41tout un programme.
14:43Emmanuel Macron...
14:45Emmanuel Macron, c'était juillet 2016,
14:47où il va à la mutualité,
14:49laisser entendre qu'il sera candidat
14:51à l'élection présidentielle.
14:53Et on a attendu le programme longtemps.
14:55Exactement, en février, c'était presque deux mois
14:57pendant l'échéance. Et pardon, en 2022,
14:59je n'ai pas non plus souvenir
15:01d'un programme très établi.
15:03D'ailleurs, ce qui a peut-être coûté
15:05beaucoup de députés aux élections législatives de 2022.
15:07Donc le programme, malheureusement,
15:09passe de nos jours en second plan
15:11derrière l'homme.
15:13Gabriel Attal, il va falloir quand même qu'il fasse
15:15un petit peu attention, parce que son défaut,
15:17ce qu'on lui reproche régulièrement,
15:19c'est de ne faire que de la communication.
15:21C'est à ça que je pensais, voilà.
15:23Effectivement, la communication, c'est très bien,
15:25mais s'il n'y a pas de fond derrière cette communication,
15:27au bout d'un moment, ça se voit,
15:29et au bout d'un moment, ça ne peut plus marcher.
15:31Donc il va quand même devoir avoir
15:33une structure, en tout cas idéologique,
15:35un corpus, qui n'a jamais été le cas
15:37du parti. Il n'y a jamais eu de corpus idéologique
15:39au sein de En Marche devenu Renaissance.
15:41Il est de droite ou de gauche,
15:43Gabriel Attal ?
15:45Il est plutôt de gauche, puisqu'il vient du Parti Socialiste.
15:47Mais en même temps, il ne se dit pas de gauche.
15:49Et puis, il est très à l'aise aussi
15:51avec des mesures de droite.
15:53On n'était pas du Premier ministre, on n'était pas exactement...
15:55Voilà.
15:57C'était l'objet aussi du macronisme.
15:59J'en arrive à un point, et après,
16:01on passe à notre deuxième sujet.
16:03Lilian Alemannia, c'est peut-être, lui, le vrai
16:05héritier du macronisme, ou pas ?
16:07Ah oui. Contrairement à Edouard Philippe,
16:09qui, lui, venait de
16:11feu l'UMP, des LR,
16:13qui était une prise d'Emmanuel Macron
16:15en 2017,
16:17Gabriel Attal,
16:19quand il est élu député En Marche,
16:21avant, ce n'est pas un élu socialiste.
16:23Il est à peine élu local, je crois.
16:25Mais il est conseiller
16:27de Marisol Touraine,
16:29ministre de la Santé et des Solidarités
16:31de François Hollande. Donc, il est
16:33issu du Parti Socialiste.
16:35Mais ce n'est pas un élu
16:37socialiste, quelqu'un qu'on peut considérer...
16:39Il est né politiquement en Macronie.
16:41Donc oui, c'est un héritier
16:43d'Emmanuel Macron.
16:45Quand il vient de la gauche, et en même temps, il plaît à la droite,
16:47c'est aussi du macronisme.
16:49Il dit, moi, je suis le dépassement,
16:51je l'ai appliqué et je compte
16:53continuer à l'appliquer.
16:55Il a cette origine
16:57macronienne qu'il va avoir
16:59et dont il va devoir se dépasser.
17:01Et c'est la difficulté d'Emmanuel Macron,
17:03de Gabriel Attal.
17:05Autre difficulté, dans la tripartition
17:07de la vie politique,
17:09aujourd'hui, il n'y a pas la place pour deux
17:11candidats, voire trois.
17:13On oublie LR, mais
17:15Laurent Wauquiez veut aussi être candidat.
17:17Donc il y aura trois candidats
17:19sur ce segment-là, là où
17:21Marine Le Pen ou Jordan Bardella seront candidats.
17:23Et de l'autre côté, c'est la une de libération
17:25aujourd'hui, où Jean-Luc Mélenchon n'a pas
17:27du tout à abdiquer
17:29et veut
17:31incarner le candidat
17:33du Nouveau Front Populaire
17:35demain. – On a parlé d'Emmanuel Macron
17:37en filigrane, Benjamin Sportouche.
17:39On va en reparler avec notre deuxième sujet,
17:41mais de façon plus directe, puisque
17:43Emmanuel Macron s'est retrouvé avec un invité
17:45un peu encombrant lors de son
17:47voyage, de sa visite d'État au Maroc.
17:49– Oui, le chef d'État qui achève aujourd'hui
17:51un déplacement de trois jours au Maroc en grande pompe.
17:53Et depuis hier, la présence d'un invité
17:55dans la délégation fait polémique.
17:57C'est celle de l'humoriste Yassine
17:59Belatar. Le franco-marocain fait partie
18:01des 130 personnalités invitées, mais son
18:03nom a été ajouté tardivement à la
18:05liste officielle et il a provoqué de vives
18:07réactions de l'opposition, notamment
18:09du Rassemblement National. C'est aussi irrespectueux
18:11pour la France que pour le Maroc.
18:13Ainsi réagit Jordan Bardella.
18:15Il faut préciser que Yassine Belatar est un
18:17humoriste controversé. Il a d'ailleurs été condamné
18:19en septembre 2023 à quatre
18:21mois de prison avec sursis pour menace
18:23de mort et de crime visant plusieurs
18:25personnalités du monde du spectacle.
18:27L'Élysée a précisé que sa présence,
18:29je cite, ne valait en aucun cas
18:31adhésion à ses idées, justifiant
18:33son invitation par sa double nationalité.
18:35– Valérie Ako, que
18:37s'est-il passé ? C'est une faute ?
18:39C'est quelqu'un qui est
18:41connu d'Emmanuel Macron ?
18:43– Eh bien, c'est
18:45effectivement… Yassine Belatar
18:47avait soutenu Emmanuel Macron
18:49en 2017, après avoir soutenu
18:51Ségolène Royal
18:53puis François Hollande.
18:55C'est un humoriste
18:57qui s'est aussi un petit peu investi en politique.
18:59Donc il y a un compagnonnage avec Emmanuel Macron
19:01qui remonte à cette campagne.
19:03En 2018,
19:05Emmanuel Macron l'avait nommé
19:07dans une instance qui s'appelle
19:09le Conseil présidentiel des villes.
19:11Donc il y a aussi eu
19:13une relation. Je résume un petit peu,
19:15mais c'est peut-être un petit peu son capteur
19:17dans les banlieues, je pense aussi.
19:19Yassine Belatar, il y a un petit peu de ça.
19:21Il y a un compagnonnage comme ça depuis des années.
19:23Mais il y a eu aussi des prises de distance.
19:25Notamment en 2019,
19:27il est parti, Yassine Belatar,
19:29de ce Conseil présidentiel des villes
19:31suite à une polémique sur le voile
19:33où Jean-Michel Blanquer,
19:35je ne sais pas si vous vous rappelez,
19:37il était au Conseil régional
19:39de Bourgogne-Franche-Comté.
19:41Ça avait fait toute une polémique.
19:43Jean-Michel Blanquer avait réagi en disant
19:45qu'une femme voilée en substance n'avait rien à faire
19:47dans une sortie scolaire voilée.
19:49Bref, il était parti.
19:51Donc tout ça, c'est des sujets un petit peu sulfureux.
19:53Donc l'Elysée avait pris ses distances,
19:55mais pas tant que ça.
19:57En 2023, l'année dernière,
19:59avant la marche contre l'antisémitisme,
20:01il y avait eu une grosse polémique sur Yassine Belatar
20:03parce qu'il avait reçu deux conseillers de l'Elysée.
20:05Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron
20:07n'avait pas participé à cette marche,
20:09donc certaines personnes avaient dit
20:11que c'était Belatar qui était responsable de tout ça.
20:13Donc oui, il y a une proximité, un compagnonnage,
20:15mais une certaine gêne, une prise de distance
20:17parce qu'effectivement, c'est un personnage sulfureux,
20:19Yassine Belatar.
20:21– Est-ce que les liens à l'Emania,
20:23ce n'est pas la controverse, la polémique
20:25qui risque un peu de mettre au second plan
20:27ce qui s'est passé pendant la visite d'Etat
20:29d'Emmanuel Macron au Maroc, en tout cas en France ?
20:31– Il y a aussi les annonces de Bruno Retailleau hier
20:33que l'Elysée voulait le plus tard possible
20:35dans la journée pour éviter qu'on parle
20:37des annonces de Bruno Retailleau
20:39plutôt que de ce voyage du Président de la République.
20:41Après, qui lance cette polémique ?
20:43C'est le Rassemblement National.
20:45Et pourquoi le Rassemblement National
20:47se jette là-dessus ?
20:49Parce qu'ils sont en difficulté politique
20:51et judiciaire en ce moment.
20:53Tous les jours, on a des comptes rendus
20:55du tribunal de Paris
20:57avec tel ou tel responsable
20:59du Rassemblement National.
21:01Hier, c'était Louis Alliot,
21:03le maire de Perpignan,
21:05ancien député européen,
21:07qui avait bien du mal à expliquer
21:09que son ancien assistant parlementaire
21:11travaillait bien pour lui à Bruxelles
21:13alors qu'il organisait les meetings
21:15avec la sœur de Marine Le Pen
21:17au siège de l'ancien Front National.
21:19Par ailleurs, à l'Assemblée Nationale,
21:21on voit les dissensions sur le budget
21:23entre Jean-Philippe Tanguy d'un côté
21:25qui ne dit pas du tout la même chose
21:27que Jordan Bardel à dans les médias de l'autre
21:29des mesures pour les plus riches
21:31quand Jean-Philippe Tanguy essaie de tenir
21:33la branche sociale du RN.
21:35Politiquement et au niveau judiciaire,
21:37le RN est assez mal embarqué
21:39dans cette séquence.
21:41Donc, il trouve aussi un bouc émissaire facile
21:43pour renvoyer une polémique.
21:45C'est seulement un contrefeu, Benjamin Sportouche ?
21:47De la part du Rassemblement National.
21:49Non, mais ça ne se justifie pas de s'interroger.
21:51Juste pour rebondir sur ce que disait
21:53Valérie Arcaud sur les capteurs,
21:55ça veut dire que le Grand de la République,
21:57il cherche des capteurs dans la société civile.
21:59C'est ça qui est un peu inquiétant.
22:01Ça témoigne quand même d'une forme de déconnexion.
22:03Et qui sont ces capteurs ?
22:05Sont-ils les meilleurs à chaque fois ?
22:07Sont-ils les mieux positionnés ?
22:09Sont-ils ceux qui sont en lien direct
22:11avec nos concitoyens ?
22:13Il y a quand même beaucoup d'associations
22:15dans ce pays qui permettent d'être des relais efficaces
22:17auprès du Président de la République
22:19et d'autres institutions.
22:21Il a voulu en enjamber, vous avez tout à fait raison,
22:23le Président de la République et les corps intermédiaires.
22:25Ceux qui ne sont peut-être pas les mieux placés
22:27ou en tous les cas qui suscitent le débat inutilement
22:29et qui viennent jeter l'ombre sur un déplacement politique
22:31international, la même où Emmanuel Macron
22:33s'investit depuis qu'il a dû se retirer
22:35de la vie politique française.
22:37Merci à vous Benjamin Sportouche de nous avoir accompagnés
22:39en ce début de semaine pour les informer.
22:41Merci à vous Valérie Arcaud,
22:43service politique du Parisien
22:45à la une ce matin de votre journal
22:47Comment Aurélie B.
22:49à Bernay qui habille.
22:51Voilà, je le dis.
22:53Merci Lilian Alimania, Libération.
22:55Mélenchon, vous nous en avez parlé.
22:57Merci à vous d'avoir été
22:59avec nous dans les informer qui reviennent
23:01ce soir à 20h avec Jean-Rémi Baudot
23:03et Agathe Lambret.