Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00Quasiment 20 heures sur CNews pour l'heure des pro 2. Paul Melun, Rachel Kahn, Jean-Sébastien Farjou, Patrick Roger, bonsoir à tous les 4.
00:07Bonsoir.
00:08Plaisir de vous retrouver.
00:09Merci.
00:10À la fin de l'émission du Face à Face entre Eric Revelle et Julien Dray, j'ai dit on va commencer par une information qui a été sous-traitée aujourd'hui
00:18parce qu'il y a un responsable politique qui n'a pas salué la nomination de Michel Barnier.
00:24Qui est-ce ?
00:25Comment ?
00:27Pendant le JT avec Simon Guillain.
00:30Bonsoir.
00:31Bonsoir Elliot et bonsoir à tous.
00:33Le club de football de la petite Camilia organise plusieurs hommages ce week-end.
00:37Un rassemblement est prévu demain à partir de 17h au stade de la Valmasque à Mougins et dimanche à partir de 14h.
00:42Le frère et le père de l'enfant donneront le coup d'envoi du match samedi à 18h.
00:46Camilia, 7 ans, a été tuée par un motard sur un passage piéton.
00:49C'était à Vallauris le 29 août dernier.
00:52Une femme a été agressée ce matin dans le 17e arrondissement de la capitale.
00:56Un homme lui aurait dérobé sa voiture et l'aurait emmenée avec lui avant de percuter un taxier et donc de prendre la fuite.
01:01La victime qui présente des blessures à la gorge a été hospitalisée mais son pronostic vital n'est pas engagé ce soir.
01:07Enfin en Nouvelle-Calédonie, le couvre-feu entre 22h et 5h du matin a été prolongé jusqu'à mi-septembre.
01:13Le haut commissaire de la République a également annoncé le prolongement des restrictions de vente d'alcool ainsi que des rassemblements.
01:19Des mesures maintenues afin de prévenir les graves troubles à l'ordre public qui seraient susceptibles de se reproduire dans les toutes prochaines semaines.
01:25Merci beaucoup Simon Guillain pour le point sur l'information.
01:28Ils ont médité pendant une minute 30. Ils n'ont pas le nom 24h que Michel Barnier est à Matignon.
01:34Et pas un mot pour l'instant du président de la République.
01:38Emmanuel Macron n'a pas salué la nomination de Michel Barnier.
01:42Pourtant c'est lui qui l'a nommé.
01:44Et on pourrait dire que c'est une fausse polémique.
01:47J'ai quand même un peu fouillé.
01:49Lorsqu'il nomme le 9 janvier dernier, Gabriel Attal.
01:53Voilà son message.
01:54Cher Gabriel, je sais pouvoir compter sur votre énergie et votre engagement pour mettre en œuvre le projet de réarmement et de régénération que j'ai annoncé 8 mois plus tard.
02:03Au revoir.
02:04Dans la fidélité à l'esprit de 2017, dépassement et audace au service de la nation et des Français.
02:10On en voit le résultat désormais.
02:12Et il avait fait la même chose pour Elisabeth Borne.
02:14J'ai retrouvé le tweet 16 mai 2022.
02:16Chère Elisabeth Borne, Madame la Première Ministre, écologie, santé, éducation, plein emploi, renaissance démocratique, Europe et sécurité.
02:24Ensemble, avec le nouveau gouvernement, nous continuerons d'agir sans relâche pour les Françaises et les Français.
02:30Faut-il y voir un parfum de cohabitation ?
02:33Ah bah oui, c'est ça la question.
02:35Est-ce qu'il faut y voir un parfum de cohabitation, Paul Moulin ?
02:38Je crois que le terme à la mode n'est pas cohabitation mais c'est une coexistence exigeante.
02:43Oui, mais quand on regarde vos costards, on voit que vous n'aimez pas la mode.
02:51Non, c'est pas vrai, vous êtes très élégant.
02:53C'est parce que je suis un peu jaloux.
02:56A priori, si vous voulez, la différence entre Elisabeth Borne, Gabriel Attal et Michel Barnier,
03:01c'est que là, c'est une nomination qui repose sur, comment dirais-je, une situation un peu exceptionnelle.
03:06Ça n'aura échappé à personne.
03:09Et c'est difficile de mettre un petit message pour saluer ou d'expliquer, du moins.
03:14Il va probablement en faire un. Son community manager est en RTT, c'est tout.
03:20Il est porté disparu, le community manager.
03:24En revanche, il a salué Emmanuel Macron.
03:26Gabriel Attal.
03:27Emmanuel Macron a salué Emmanuel Macron, pourquoi pas.
03:29Gabriel Attal.
03:30Bon, est-ce que Jean-Sébastien Ferjou, il faut y voir un parfum de cohabitation ?
03:36En tout cas, c'est ce qu'Emmanuel Macron entend exposer.
03:39Parce qu'on voit bien que l'Elysée, et c'est logique, considère qu'on n'est plus dans la même situation qu'avant.
03:45Il n'y aura plus les conseillers partagés entre Matignon et l'Elysée.
03:48Michel Barnier devrait pouvoir choisir son directeur de cabinet sans qu'il lui soit imposé.
03:53Il se dit que c'est Michel Barnier lui-même qui refuse d'avoir des conseillers communs entre Matignon et l'Elysée.
03:58Ce n'est pas l'Elysée qui mène là-dedans.
04:02C'est l'impression que c'est peut-être un peu surjoué, que c'est délibéré, que ce n'est pas un simple oubri.
04:07Donc moi, je tombe dans le panneau.
04:09Mais c'est à cause de votre sens de la mode, Elliot.
04:12Non, mais vous avez raison, parce que derrière, il y a peut-être la signification du fait qu'on a imposé plus ou moins indirectement le nom de Michel Barnier au président de la République,
04:23qui souhaitait peut-être avoir quelqu'un d'autre.
04:25Il y a quand même une autre dimension, y compris vis-à-vis de sa majorité, puisqu'une partie de sa majorité lui reproche ce choix-là,
04:32en considérant un certain nombre de députés macronistes qui auraient préféré un Premier ministre de centre-gauche.
04:38Et donc, en quelque sorte, il dit non, non, non, ce n'est pas que je suis en train moi-même, délibérément, de me noyer dans la droite,
04:44ou de me dissoudre dans la droite, ça m'a été imposé.
04:47Et c'est, je pense, pour afficher cette distance-là, plus que ce qu'elle existe dans le réel.
04:51Rachel Khan, pas un mot du président de la République ?
04:54Justement, ne pas dire un mot, ça fait partie de la communication.
04:57Et donc, de garder cette distance-là, je partage absolument, la bonne distance entre Matignon et l'Elysée, pour chercher une stabilité.
05:07Moi, je le vois comme ça.
05:09C'est-à-dire qu'en fait, là, dans les précédents tweets X, ils donnaient des éléments de programmatique dans les messages.
05:19Précédemment, le Premier ministre était un collaborateur du président de la République.
05:24Et désormais, on est sur, peut-être, une politique de rupture.
05:28Avec un président qui va présider, un chef du gouvernement qui va cheffer.
05:33Le chef d'une majorité parlementaire qui n'existe pas.
05:36Une majorité parlementaire qui est capable de nouer des alliances.
05:39Ce qui est intéressant, on a quand même un vrai changement de paradigme.
05:41Regardez le pouvoir que va avoir potentiellement Matignon, puisque M. Barnier entend avoir ses propres collaborateurs,
05:46ne pas être sous la perfusion, sous la dépendance du 55-Riouf-Aubourg-Saint-Honoré.
05:50Ça montre qu'il y a un changement de méthode.
05:51C'est pareil pour le Parlement.
05:52Le Parlement a plus de pouvoir qu'il en avait hier.
05:54Donc, on vit quand même des temps politiques assez intéressants.
05:56Bon, moi, mon styliste, selon vous, est parti disparaître.
06:00Votre coiffeur est en prison.
06:02C'est ça, c'est votre coiffeur.
06:04Michel Barnier promet une politique de rupture.
06:07Plus d'actes.
06:08Plus d'actes.
06:09Moins de blabla.
06:10Il a commencé un premier round de consultation aujourd'hui.
06:12Il y a beaucoup de personnes qui sont venues à Matignon.
06:15Je rappelle que 42% des Français lui font confiance.
06:18C'est moins qu'Elisabeth Borne et qu'à Gabriel Attal, pour leur début.
06:22Première étape, donc, la plus importante, évidemment, c'est de former un gouvernement.
06:27Regardez, 42% seulement.
06:28C'était 48% de Gabriel Attal, 53% pour Elisabeth Borne.
06:32Sur place, Maxime Legay, qui nous explique ce qui s'est passé aujourd'hui.
06:38Après le casse-tête politique de la nomination du nouveau Premier ministre,
06:41c'est désormais le casse-tête politique de la formation du gouvernement.
06:44Michel Barnier qui a multiplié les consultations ici à Matignon.
06:48Il a d'abord reçu Gabriel Attal avant de s'entretenir avec les ténors de sa propre famille politique.
06:54Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau ou encore Gérard Larcher.
06:57Gabriel Attal qui s'est d'ailleurs exprimé à l'issue de ce rendez-vous
07:00et qui a estimé qu'il n'aurait de la part des députés Ensemble pour la République
07:04ni volonté de blocage, ni soutien inconditionnel.
07:08Michel Barnier qui s'est ensuite entretenu pendant près d'une heure et demie
07:11avec le président de la République à l'Elysée.
07:14L'ancien négociateur du Brexit qui a fait savoir au chef de l'Etat
07:17qu'il souhaitait disposer d'une large autonomie dans le casting de son nouveau gouvernement
07:21ainsi que sur sa feuille de route.
07:23Ce à quoi ne s'est pas frontalement opposé Emmanuel Macron
07:26puisque du côté de l'Elysée, on se prépare à vivre une coexistence exigeante.
07:31Les consultations vont se poursuivre pour Michel Barnier
07:34durant ce week-end puisque ce samedi, il s'entretiendra avec Elisabeth Borne
07:39ou encore Yael Brune-Pivet avant de recevoir ce dimanche
07:42un ancien Premier ministre en la personne d'Edouard Philippe.
07:46Voilà pour le descriptif très clair de Maxime Legay.
07:49Coexistence exigeante.
07:51Ils ont peut-être le même styliste que vous, un styliste sémantique
07:54qui invente des expressions.
07:56J'espère qu'il est un peu plus simple mon styliste que styliste sémantique.
08:00Gabriel Attal qui a dit il n'y aura de notre part ni volonté de blocage
08:03ni soutien inconditionnel.
08:06Seule la volonté d'être utile à notre pays et fidèle à nos valeurs nous guidera.
08:10Et c'est intéressant parce que vous savez que Renaissance, le groupe,
08:13avait tweeté au moment de la nomination.
08:16Renaissance présentera ses priorités programmatiques au Premier ministre.
08:19Il n'y aura pas de censure automatique mais des exigences sur le fond
08:23sans chèque en blanc.
08:24Gabriel Attal est un allié ou un ennemi, un opposant de Michel Barnier ?
08:29Je pense qu'il va être surtout exigeant.
08:33Il va être exigeant, c'est-à-dire qu'il ne va pas être un allié naturel.
08:41Il va faire de la surenchère en permanence.
08:46Et c'est là où ça va être évidemment très compliqué.
08:49Il va revenir à ses premiers amours le Parti socialiste, c'est ce que vous voulez dire.
08:52Gabriel Attal est un homme de gauche et ça le dérange d'avoir un homme de droite.
08:56Donc il va défendre ses valeurs et c'est pour ça qu'il ne va pas être un allié naturel.
09:00Il y a 50 nuances de Renaissance au sein du Parti.
09:04Mais est-ce que le groupe Renaissance va suivre Michel Barnier
09:08ou est-ce que ça va être un groupe d'opposition, Jean-Sébastien ?
09:10Parce que là, ça peut tout changer en fait.
09:12Je pense que ça sera en deux temps.
09:14Je pense que dans un temps, oui, ils vont suivre pour une raison assez simple.
09:17C'est qu'il y a un parti de l'ordre dans le pays.
09:19Il y a des Français, des électeurs qui sont légitimistes.
09:21Pas parce qu'ils sont attachés à Emmanuel Macron.
09:23Juste parce qu'ils veulent que le pays fonctionne.
09:24Ils considèrent que la crise n'a que trop duré.
09:26Ça allait pendant l'été.
09:27Là, maintenant, ils voient bien qu'il faut un budget.
09:29Il n'y a pas que des gens qui sont légitimistes vis-à-vis des institutions.
09:32Il y a aussi des gens qui ont besoin que l'État fonctionne.
09:34Parce qu'ils ont besoin d'être certains que leurs retraites seront versées.
09:36Que les transferts sociaux seront assurés.
09:38Que, je ne sais pas, des parents d'élèves qui peuvent être inquiets.
09:41Parce qu'il faut bien que la rentrée des classes soit supervisée.
09:43Les hôpitaux et ainsi de suite.
09:45Donc je pense que dans un temps, les Gabriel Attal, les Laurent Wauquiez,
09:48les Edouard Philippe, tous ceux qui, vraisemblablement...
09:51Pardonnez-moi, il y a un monde qui sépare Gabriel Attal de Laurent Wauquiez.
09:54Idéologique.
09:55Donc c'est pour ça qu'on va parler des LR dans un instant.
09:59Mais en termes de leur intérêt, de leur point de vue.
10:01Ils sont évidemment sur des positionnements politiques différents.
10:04Mais dans un temps 1, ils vont mettre en sourdine leur ambition présidentielle
10:08en disant, regardez, nous sommes, nous jouons le jeu des institutions.
10:12Un peu comme fait le RN.
10:14Nous ne voulons pas empêcher le pays de tourner.
10:16Et dans un temps 2, évidemment que chacun, y compris Laurent Wauquiez,
10:20même si Michel Barnier est LR,
10:23essaiera de se distinguer de ce gouvernement
10:25pour ne pas être associé à l'héritage du Macron.
10:27On écoute justement Laurent Wauquiez et Bruno Rataillot
10:29qui étaient également présents ce vendredi à Matignon
10:33et qui ont rencontré donc Michel Barnier.
10:36Nos priorités, vous les connaissez, on les a exprimées.
10:39C'est d'abord la revalorisation du travail.
10:42Le pouvoir d'achat par le travail et pas par l'assistanat.
10:46La deuxième chose, c'est bien entendu les questions de sécurité et d'immigration.
10:52Et évidemment, lié à cela, la question du fonctionnement des services publics,
10:58éducation et santé.
11:00Les échanges avec le Premier ministre ont porté là-dessus.
11:03Ces discussions, elles sont amenées à se poursuivre.
11:06Pour l'instant, rien n'est décidé.
11:09Et c'est en fonction de ce programme que les décisions seront prises.
11:13Donc c'est un allié, on revient un tout petit peu.
11:15On sait que la famille LR va en quelque sorte jouer le jeu pour le coup.
11:18Ça y est, ils sont dedans.
11:20D'ailleurs, ça peut peut-être être le plus grand hold-up de l'histoire.
11:23Ils ont fait peu de voix et de sièges à l'Assemblée nationale.
11:27Mais c'est eux qui vont mener en quelque sorte et dicter le tempo, Rachel Khan.
11:31Oui, parce qu'en sous-texte, je crois que progressivement,
11:34on sort de la logique de parti.
11:36Les défis nationaux, les défis qui ont été évoqués ici
11:39et les défis internationaux sont tellement grands
11:41que je suis d'accord avec vous.
11:43Le premier temps, ça va être avec, à mon sens, trois notions.
11:47La responsabilité, le courage et la loyauté.
11:50Voilà, je pense, les trois piliers qui vont être mis en œuvre
11:54par les différents partis, notamment de cette coalition en co-responsabilité.
11:59Il y a quand même un changement idéologique.
12:01C'est-à-dire que quand on entend Laurent Wauquiez,
12:03on n'est pas sur les mêmes bases que ces mois précédents.
12:06On parle du travail, on parle juste après d'immigration,
12:09on parle de sécurité, la santé et l'école également.
12:13Mais les questions migratoires, les questions sécuritaires,
12:16ça a été à chaque fois le talon d'Achille de la Macronie.
12:19Bien sûr, vous avez raison.
12:21Et Laurent Wauquiez fait bien d'opérer avec cette méthode-là.
12:25C'est-à-dire que si jamais il va voir le Premier ministre
12:28ou le Président de la République dans une sorte de marchandage de postes,
12:31il va y perdre son âme et il va y perdre sa crédibilité.
12:34Ce n'est pas ce qu'il fait.
12:35Là, ce qu'il fait, c'est qu'il met sur la table un certain nombre d'idées.
12:38Et faire de la politique en commençant par des idées, des préalables,
12:42des convictions, des logiques idéologiques, c'est plutôt sain.
12:45Donc que Michel Barnier, eh bien, reçoive des LR,
12:48oui, OK, c'est une bonne chose.
12:50Ces LR-là, ils arrivent avec un certain nombre d'idées.
12:52C'est les idées de leurs électeurs, accessoirement, qu'il faut respecter aussi.
12:55C'est peut-être les idées de certains électeurs du RN,
12:57de certains électeurs de la majorité présidentielle.
12:59Donc Laurent Wauquiez, il a raison de venir avec un certain nombre de propositions.
13:04Parce que si jamais il venait juste avec une liste de noms
13:06et qu'il dealait sur un coin de table sans qu'il y ait une majorité d'idées,
13:10sans qu'il y ait un gouvernement d'idées,
13:12on crierait tous, et moi le premier,
13:14non, c'est pas logique, c'est de la politique policière.
13:17Il faut un gouvernement programmatique,
13:19avec des grandes lignes, avec des idées,
13:21en reprenant une émanation de la souveraineté populaire
13:23à travers ce qui s'est passé aux législatives et aux européennes.
13:26Il y a eu le récit de Mme Castet, du NFP,
13:28qui a dit que c'est la gauche qui avait gagné.
13:30Bien sûr, ce n'est pas que Mme Castet.
13:32On parlera de libération dans un instant.
13:34Ce récit a été alimenté par les...
13:36Ah oui, mais on peut penser aussi que la terre est plate.
13:38Mais factuellement, la gauche n'est pas majoritaire.
13:41En attendant, les grands chantiers, justement,
13:43parce que vous avez vu, hier, Gabriel Attal a prévenu Michel Barnier.
13:47Il y a une pile de dossiers qui attendent le nouveau Premier ministre.
13:51Et d'ailleurs, il lui a répondu avec...
13:53Ah, élégance.
13:54Élégance, vous dites, vous ?
13:56Oui, un peu de drôlerie, c'était...
13:58C'était un petit tac, le passage.
14:01C'était remettre un peu les pendules à l'heure
14:03d'un homme qui prenait son temps.
14:05On revoit le sujet d'Augustin Donatelliu
14:07sur les grands chantiers pour les prochaines semaines.
14:11A peine arrivé à Matignon,
14:13de nombreux dossiers attendent le Premier ministre sur son bureau.
14:16Parmi les chantiers prioritaires,
14:18la réforme des retraites, le pouvoir d'achat,
14:21l'éducation avec les groupes de niveau ou la réforme du brevet,
14:24mais également la santé, avec notamment la crise de l'hôpital
14:27ou l'instauration d'une aide à mourir,
14:29comme promis par Emmanuel Macron.
14:31Le négociateur du Brexit devra, avant toute chose,
14:34boucler le budget qui devra être présenté au Parlement
14:36au plus tard le mardi 1er octobre
14:38pour être voté à la fin de l'année.
14:40Le budget, c'est la première étape la plus importante
14:43et sans doute la plus difficile pour Michel Barnier
14:45parce que sans majorité claire, évidemment,
14:47il sera très difficile de faire voter ce budget.
14:49La position du RN là aussi sera déterminante.
14:52On sait que c'est un budget qui sera très difficile.
14:55Il va falloir faire des coupes dans ce budget.
14:57Il va falloir faire des économies
14:59quand les Français, eux, attendent qu'on les aide davantage.
15:02Donc c'est une équation qui est insoluble
15:04et on verra à ce moment-là comment est-ce que Michel Barnier s'en sort.
15:07Le nouveau Premier ministre devra également se saisir
15:09de la colère qui couvre toujours dans les campagnes françaises.
15:12Sa mission, traduire dans les actes
15:14toutes les promesses faites par son prédécesseur au printemps dernier.
15:17Il a été ministre de l'agriculture pendant deux ans.
15:20Il a eu à traiter des questions agricoles au moment du Brexit.
15:24Donc il est toujours en lien avec ces questions-là.
15:26Il a laissé un bon souvenir de son passage au ministère
15:29auprès des éleveurs français.
15:31Le problème, c'est qu'il n'y a plus d'argent.
15:33Quand les agriculteurs attendent des aides,
15:36on voit de mal comment est-ce qu'il va trouver de l'argent
15:38alors même qu'il doit faire des économies dans le budget.
15:41Quelques heures seulement après sa nomination,
15:43Michel Barnier a été interpellé par la Fédération du bâtiment.
15:46La crise du logement menacerait 150 000 emplois d'ici à 2025.
15:50Sur ces gros chantiers, on peut vraiment relire,
15:54c'est très intéressant de revoir ce qu'avait pu dire
15:56Michel Barnier à l'époque où il était candidat à la présidentielle,
15:59où il était candidat à la primaire des Républicains.
16:02Par exemple, il avait un plan, un projet sur la question migratoire.
16:05Il a été, comme l'a très bien dit Yoann Usaï,
16:08ministre de l'agriculture,
16:10donc il va peut-être pouvoir traiter plus facilement
16:13avec les agriculteurs quand finalement,
16:16là, Gabriel Attal, il ne s'est pas fait offense à Gabriel Attal,
16:19découvrait le monde agricole.
16:21Alors il y a une petite séquence qui fait polémique depuis maintenant 24 heures.
16:25Il a parlé dans son discours des gens d'en bas.
16:27On va l'écouter.
16:29Est-ce que ça vous a choqué qu'il emploie cette expression ?
16:34Le gouvernement n'aura pas la prétention de croire
16:37que la science infuse vient seulement de lui.
16:40J'ai appris dans ma longue vie publique
16:43que les bonnes idées venaient de partout, d'ailleurs.
16:46Souvent des gens les plus modestes ou les plus simples,
16:49quand on prend le soin de les écouter.
16:52J'ai bien des exemples en tête de progrès,
16:55petits ou grands, qui ont été accomplis
16:58grâce à des idées, de bonnes idées, de bonnes solutions.
17:02Apportées par les gens d'en bas.
17:05Qu'il faut respecter.
17:08C'est quelqu'un qui vient des territoires,
17:11un Savoyard qui a passé des années.
17:14Je crois que sa première nomination au Conseil Général,
17:17c'était en 71 ou 72, donc sa première élection.
17:21Il y a 51 ans, il a été nommé 51 jours après la dissolution
17:25et il est né en 1951.
17:28Il boit du pastis 51.
17:31Peut-être avec modération, bien sûr.
17:34Est-ce que ça vous a choqué cette petite phrase ?
17:37Moi non, c'est un sujet auquel je suis sensible.
17:40Les questions des territoires ruraux,
17:43les provinces, on ne sait plus très bien comment le dire.
17:46Ce qui compte surtout, par-delà le petit extrait
17:49où il évoque les gens d'en bas, c'est l'entièreté du propos.
17:52Il indique un changement de méthode en disant
17:55que les mêmes solutions peuvent venir de plusieurs endroits.
17:58Il fait un peu le procès de l'hypercentralisation
18:01et de la technostructure, on ne va pas se mentir.
18:04Il évoque le rôle des élus locaux, des associations,
18:07des gens qui, dans les territoires ruraux,
18:10peuvent avoir des bonnes idées.
18:13C'est plutôt une idée de dialogue qu'il a défendue.
18:16Je trouve que c'est un peu un mauvais procès
18:19que d'aller pinailler sur cette histoire de gens d'en bas,
18:22parce que c'est de nature à réconcilier peut-être les Français.
18:25Et quand même, on est dans un pays extrêmement fracturé.
18:28Souvenez-vous des gilets jaunes, de la crise agriculteure.
18:31Si on a quelqu'un qui, ancien ministre de l'Agriculture et de la Pêche,
18:34peut aller parler, dialoguer avec des gens qui,
18:37dans les milieux ruraux, ne sont pas très écoutés par Paris depuis des années,
18:40je trouve que c'est un bon message.
18:43Il y a même une forme de mépris social, je trouve,
18:46à créer ces polémiques-là.
18:49Les gens les plus simples ou les plus modestes, on peut le dire autrement,
18:52ou les provinciaux, moi je suis provincial, je trouve ça absurde de parler de territoire.
18:55Ils sont les premiers à dire ça. Ils peuvent vous dire les gens de la haute.
18:58Donc c'est juste totalement absurde.
19:01C'est un truc de parisiens qui se penchent.
19:04Mais surtout que lui, c'est l'anti-parisien, il ne vient pas de là.
19:07Ce n'est pas vrai, ce n'est pas que ça.
19:10Il y a beaucoup de gens qui se sentent touchés.
19:13Sur cette expression, il y a un clivage.
19:16Les gens globalement de droite ne se sentent pas choqués
19:19par l'utilisation de cette phrase, de cette expression.
19:22Et les gens beaucoup plus de gauche se sentent choqués.
19:25Parce qu'il y a une forme de mépris social chez les cadres de gauche,
19:28pas chez les électeurs populaires.
19:31Parce que j'ai entendu des gens qui sont d'en bas ou pas d'en bas,
19:34mais qui n'aiment pas ça, qui ont été un petit peu touchés aussi.
19:37Même si eux, évidemment, vous avez raison, dans les campagnes,
19:40je connais bien, je viens aussi des campagnes,
19:43où il disait, la haute, tu fais partie de la haute maintenant.
19:46Tu es, évidemment, il y a cette expression.
19:49Mais il peut y avoir un côté méprisant,
19:52mais il peut y avoir un côté arrogant.
19:55Mais je pense que ce n'est probablement pas
19:58ce qu'il cherchait à faire, Michel Barnier,
20:01lui-même, alors qu'il s'est appuyé, et il a salué d'ailleurs
20:04les bénévoles pour les Jeux Olympiques, alors que la plupart
20:07des ministres auparavant saluaient l'ensemble des sportifs.
20:10Il a salué les bénévoles, comme il les connaît bien,
20:13parce qu'il a organisé les Jeux Olympiques Albertville,
20:16souvenez-vous, il y a quelques années, et il travaillait avec ces gens-là.
20:19J'aimerais bien juste dire un petit mot, parce que justement,
20:22on est dans un monde de bruit, où tout doit faire polémique.
20:25Moi, ce qui m'a plu, alors qu'aujourd'hui, on a une espèce de marronnier,
20:28il faut libérer la parole, libérer la parole si bien que
20:31personne ne s'écoute, là, dans cette phrase,
20:34les gens d'en bas ont écouté, ils ont parlé de l'écoute,
20:37et à respecter, et ça, j'ai trouvé ça extrêmement puissant.
20:43Par ailleurs, on est très loin descendant de Hollande.
20:48Descendant de Hollande, où les gens ne s'y produisent,
20:51ceux qui ne sont rien.
20:52Même si c'était formulé différemment.
20:54Oui, oui, bien sûr.
20:55Or, par contre, parlons du Nouveau Front Populaire.
20:57Est-ce que le Nouveau Front Populaire est mauvais perdant ?
21:00Et je ne parle pas que des politiques, je parle du récit médiatique
21:02qui peut en être fait.
21:03C'est vrai que ça doit être la douche froide pour Libération,
21:05qui s'y voyait déjà la une du 8 juillet,
21:08donc au lendemain du second tour des législatives.
21:10C'est ouf !
21:11La gauche a créé une énorme surprise en arrivant en tête des législatives.
21:14Le Front Républicain a été massivement suivi,
21:16reléguant le RN à la troisième place.
21:18Divisé en trois blocs, la nouvelle Assemblée nationale
21:21n'a pas de majorité absolue.
21:22Regardez bien en tête cette dernière phrase.
21:24Et puis là, vous voyez la lune du jour,
21:26approuvée par Marine Le Pen, deux mois après les législatives,
21:30qui ont vu la droite sombrer.
21:32Je ne sais pas où ils ont vu la droite sombrer.
21:34C'est pourtant un Premier ministre LR
21:36qu'Emmanuel Macron a choisi avec l'aval du RN.
21:41Encore une fois, le récit médiatique,
21:43à quel moment la droite a sombré lors de ces élections législatives ?
21:48Ça dépend de ce qu'on entend par rapport à ça.
21:50Depuis 60 jours, on explique que le pays penche à droite,
21:55et est à droite comme il ne l'a jamais été,
21:57selon les mots de Nicolas Sarkozy.
21:59Après, évidemment, c'est le récit de Libération,
22:01donc il y a droite et droite.
22:03L'ensemble de la...
22:04Droite et droite.
22:06Vous avez la droite, et puis vous avez l'extrême droite,
22:08qui a perdu tout en gagnant aussi.
22:11C'est ce que l'on peut dire.
22:12Quel est le parti qui a eu le plus grand nombre de voix
22:14lors du second tour des législatives ?
22:17Parce que souvent, on parle en temps de siège,
22:19mais c'est 10 millions de voix.
22:2111.
22:2210 millions de voix.
22:2311, si vous voulez.
22:24Je crois que c'est 10,7 millions.
22:26Effectivement, entre le RN et les alliés d'Éric Ciotti.
22:31Donc c'est eux qui avaient gagné,
22:32mais pas en tant que représentants.
22:35En revanche, oui, c'est vrai,
22:37si vous êtes de gauche,
22:39vous vous sentez quand même trahis, quelque part.
22:43Les LR ont été battus trois fois aux dernières élections.
22:46La présidentielle et Sèchement,
22:49ensuite les européennes,
22:50et ensuite ces législatives,
22:53et ils se retrouvent avec un Premier ministre.
22:55Les électeurs de gauche, à mon avis,
22:57ceux auxquels ils peuvent en vouloir,
22:59ce sont la direction du Parti Socialiste,
23:00qui a agi contre son camp
23:03en empêchant Bernard Cazeneuve d'accéder à Matignon,
23:05alors qu'on aurait pu avoir un Premier ministre de gauche.
23:07Libération pourrait juste garder dans nous
23:09le sondage que vous citiez tout à l'heure,
23:11parce que 42% de popularité,
23:13vous le disiez, Gabriel Attal, c'était 48.
23:15Il avait 250 députés.
23:17LR a 46 députés, me semble-t-il,
23:20et pourtant 42%,
23:21donc vous voyez bien le rapport,
23:23on voit bien que la droite est très au-delà de LR.
23:25La preuve est faite par ce sondage-là,
23:27parce que sinon il sera à 14% de satisfaction.
23:29Michel Barnier, c'est mathématique en quelque sorte.
23:32Mais ça, la gauche ne veut pas le voir,
23:34parce qu'ils ne veulent pas voir que la droite
23:35est dans une partie de la Macronie.
23:37Est-ce qu'Édouard Philippe est de gauche ?
23:39Non, Édouard Philippe, je ne le vois pas.
23:42Quoique, il peut voter comme ministre de second tour
23:44plutôt que de voter à droite.
23:46Il y a une partie de la droite
23:48qui rassemble le National,
23:49une partie de la droite qui rassemble le LR.
23:51Anne Hidalgo, qui rejoint un peu ce que vous avez dit,
23:53cher Paul Melun,
23:54on aurait pu avoir un Premier ministre de gauche
23:56correspondant au vote des Français.
23:57Il y avait un nom, c'était Bernard Cazeneuve.
23:59Et c'est mon parti, le PS,
24:01qui a empêché sa nomination.
24:03Comment on a pu, à ce point,
24:05passer à côté de l'histoire ?
24:07Ça veut dire quoi ?
24:09Ça veut dire qu'aujourd'hui,
24:11Olivier Faure porte une responsabilité
24:13dans cet échec, Rachel Khan ?
24:15Complètement. La première responsabilité,
24:17c'est la soumission aux insoumis.
24:19Et par ailleurs, on parlait de la loyauté
24:21en début d'émission.
24:23Là, c'est une trahison absolue.
24:25C'est-à-dire que la gauche républicaine
24:27aujourd'hui, dans la symbolique,
24:29c'était Cazeneuve.
24:31Il a préféré la désinguer.
24:33Je trouve ça irresponsable.
24:35Il a répondu à Anne Hidalgo
24:37dans un tweet, et là, j'ai besoin de votre traduction
24:39parce que je n'ai pas encore le petit fort illustré.
24:41Au début, on se dit
24:43pourquoi raconte-t-il tout ça
24:45au mépris de toute réalité
24:47et au prix de la reprise du narratif de Macron ?
24:49Et puis, trois petits points.
24:51Paul Melun ?
24:53Je ne suis pas sûr que ce soit brillant tout court.
24:55Ce n'est ni château ni brillant.
24:57En fait, ce que lui reproche
24:59en substance, à mon avis,
25:01ce que lui reproche Olivier Faure,
25:03à mon avis, en substance, à Anne Hidalgo,
25:05ce serait de s'aligner sur le narratif de Macron.
25:07Je ne pense pas. Je pense qu'Anne Hidalgo
25:09s'appuie sur le sentiment
25:11de désespoir ou de trahison
25:13d'un certain nombre d'électeurs de gauche
25:15qui se sentent floués parce qu'ils auraient bien aimé avoir
25:17un Premier ministre de gauche responsable,
25:19capable de travailler et de faire des alliances
25:21avec les NFP tout seuls, ces 193 députés,
25:23ils ne risquaient pas d'aller au pouvoir
25:25et de gouverner le pays. Donc, sauf à avoir
25:27un profil comme Bernard Cazeneuve qui avait déjà fait
25:29ses preuves dans des contextes très compliqués
25:31pour pouvoir incarner une gauche capable
25:33de travailler avec la Macronie
25:35et avec la gauche, c'était la seule option.
25:37La publicité, on revient dans un instant.
25:39Juste après la publicité,
25:41je vous ferai découvrir les premiers mots
25:43de Michel Barnier
25:45qui a répondu à nos confrères
25:47de TF1 avec une phrase
25:49peut-être la plus marquante,
25:51le Président va présider et le gouvernement gouverner.
25:53On dit souvent que le Premier ministre est une sorte de collaborateur
25:55et ça depuis un certain temps,
25:57Nicolas Sarkozy, François Fillon
25:59et aujourd'hui,
26:01lui souhaite
26:03mener à bien son gouvernement.
26:05Il a une idée très claire
26:07et d'ailleurs, il souhaite
26:09embrasser un maximum
26:11de personnes
26:13et il dit que ce gouvernement est ouvert à gauche.
26:15La publicité, on revient dans un instant.
26:19La suite de l'heure des pros,
26:21Michel Barnier était
26:23chez nos confrères de TF1
26:25pour sa première interview
26:27en tant que chef du gouvernement.
26:29La question est de savoir
26:31quel gouvernement, on sait que c'est un homme
26:33de droite, est-ce qu'aujourd'hui
26:35il va produire un
26:37gouvernement exclusivement de droite ?
26:39Il a répondu à cette question.
26:41Je suis européen
26:43aussi mais pas n'importe quelle Europe, une Europe utile
26:45et concrète.
26:47Il y aura des gens de ma famille politique,
26:49il y aura naturellement des hommes et des femmes
26:51de bonne volonté qui appartiennent à la majorité sortante
26:53et puis au-delà...
26:55Des ministres sortants même, vous l'envisagez ?
26:57Peut-être, mais je ne vais pas
26:59faire le casting parce que
27:01ça ne serait pas bien.
27:03Je ne m'interdis pas de réunir
27:05autour de la même table des hommes et des femmes
27:07qui ont des compétences.
27:09Des gens de gauche ?
27:11Oui, des gens de gauche.
27:13Ça veut dire qu'il a la volonté
27:15d'ouvrir son gouvernement,
27:17de faire un gouvernement d'union nationale.
27:19Mais est-ce qu'il va pouvoir le faire ?
27:21Qui serait susceptible d'aller
27:23rejoindre le gouvernement de Michel Barnier ?
27:25Il peut y avoir des gens de sensibilité
27:27au sein déjà de l'ancienne majorité
27:29qui sont de gauche, qui peuvent très bien
27:31rentrer.
27:33Jusqu'où va-t-il aller ?
27:35Est-ce que ce sont des gens du PS ?
27:37Oui, il y a des gens dans les territoires.
27:39Par exemple, puisque lui qui est très attaché au territoire,
27:41il peut se dire, tiens, un président d'une région
27:43ici ou un président d'une ville ici
27:45ou une présidente.
27:47Pourquoi pas ?
27:49Au-delà des étiquettes politiques.
27:51Reste que pour ces gens-là,
27:53pas les gens d'en bas,
27:55ça va être un petit peu compliqué
27:57quand même.
27:59Est-ce que ce sont les déçus d'Olivier Faure
28:01qui seraient susceptibles aujourd'hui ?
28:03Ces sociodémocrates
28:05qui ont contesté de manière
28:07assez véhémente. On pense à Karim Bouamrane,
28:09on pense à Carole Delga,
28:11pour ne citer que des gens
28:13qui ont pu contester fermement la position
28:15proche de la mélanchonie
28:17d'Olivier Faure.
28:19J'ai l'impression de ce qu'ils ont dit,
28:21Carole Delga à Minima,
28:23qu'elle exclut totalement cette hypothèse-là.
28:25Après, ça ne veut pas dire qu'il n'y ait pas
28:27des personnalités de sensibilité de gauche.
28:29On se souvient d'autres ouvertures dans le passé.
28:31Souvenez-vous Nicolas Sarkozy allant chercher
28:33Bernard Kouchner, Fadela Amara.
28:35Plus longtemps encore, François Mitterrand
28:37allant chercher des personnalités de droite
28:39comme Jean-Pierre Soissons. Vous pouvez toujours
28:41trouver des gens, et notamment, je suis tout à fait
28:43d'accord avec ce que disait Patrick, des élus
28:45locaux. Et quoi qu'il en soit,
28:47il aura évidemment raison de le faire,
28:49pas parce que ce serait dans une volonté
28:51de l'Union Nationale, mais parce que le résultat
28:53des législatives, contrairement à ce que le NFP
28:55nous a répété en boucle, c'est qu'il n'y a
28:57pas de majorité pour la pureté idéologique
28:59dans le pays. Autre déclaration très importante,
29:01il parle du Rassemblement National.
29:03Les électeurs du Rassemblement
29:05National depuis les élections
29:07législatives ont la sensation
29:09qu'ils ont été heurtés, attaqués,
29:11mis de côté, parce que
29:13aujourd'hui, il y a eu des fronts
29:15qui ont été faits. Et donc, contre
29:17la volonté des électeurs,
29:19par exemple, l'ERN n'a pas de poste
29:21clé à l'Assemblée Nationale. On n'avait jamais
29:23vu ça dans l'histoire de la Ve République. Que va
29:25faire Michel Barnier ? Est-ce qu'il va
29:27respecter ou non ses électeurs ?
29:29Je n'ai pas eu
29:31de discussion avec Mme Le Pen. Je la rencontrerai,
29:33je la verrai. Je n'ai rien de commun
29:35ou pas grand-chose de commun avec les
29:37thèses ou les idéologies du
29:39Rassemblement National.
29:41Je respecte. Il y a
29:43près de 11 millions de Français
29:45qui ont voté pour le Rassemblement National.
29:47Il leur voit compte,
29:49comme celle de ceux qui ont voté pour
29:51le Nouveau Front Populaire.
29:53Et puis, naturellement, ceux qui ont voté au centre
29:55ou à droite, ou ceux qui n'ont pas voté
29:57aussi. Alors, il n'a peut-être rien
29:59idéologiquement en commun avec Marine Le Pen.
30:01C'est ce qu'il dit, du moins, sur le
30:03programme. Et notamment sur le programme migratoire
30:05qu'il souhaitait mettre en place
30:07lorsqu'il était candidat
30:09à l'élection présidentielle en 2022
30:11et donc à la primaire LR.
30:13Il n'y a pas une feuille de papier
30:15qui sépare le programme de
30:17Michel Barnier du programme
30:19du Rassemblement National.
30:21Le moratoire sur...
30:23Il n'y avait pas que le moratoire sur l'immigration.
30:25La reconduction, évidemment, aux frontières
30:27pour des gens qui étaient condamnés,
30:29avec de la prison ferme. Bien sûr, il y avait
30:31énormément de mesures
30:33qui pouvaient être...
30:35Et qui étaient celles du Rassemblement National.
30:37Il n'en tirait la conclusion logique
30:39de ce point de vue-là. En tout cas,
30:41il allait au bout de la logique des choses, qu'il fallait
30:43modifier la hiérarchie des normes au niveau...
30:45Exactement. Référendum...
30:47Et comme le fait le reste de LR aussi.
30:49On répète en bout que c'est le RN,
30:51mais c'est aussi LR. Mais c'est pour ça que
30:53je dis à droite sur les questions régaliennes,
30:55les questions de sécurité, les questions
30:57d'immigration, notamment sur ces deux
30:59points-là, il y a une
31:01conjonction naturelle
31:03qui se fait. Et les électeurs, là aussi,
31:05elles le font. C'est intéressant ce qu'il dit.
31:07Dans son intervention... Je vais la recevoir,
31:09je vais respecter les électeurs.
31:11Parce que ça, c'est pas ce qui s'est passé avec Gabriel Attal.
31:13Oui, c'est ça. On a envie de dire un peu,
31:15quand on l'entend à Michel Barnier, enfin,
31:17enfin, ils ont compris que
31:19la surdiabolisation, la fascisation,
31:21l'extrême droitisation de tout
31:23et de tout le monde, y compris des électeurs,
31:25ça ne servait à rien. Qu'au contraire, ça faisait monter
31:27le Rassemblement national depuis des années,
31:29et qu'il valait mieux se montrer respectueux
31:31tout en affirmant des différences.
31:33Donc, effectivement, ça a été dit ici,
31:35il y a un certain nombre de convergences, peut-être,
31:37sur les sujets régaliens. Il y a aussi d'autres différences
31:39sur les sujets, peut-être, économiques,
31:41ou sociaux, ou culturels, ou progressistes,
31:43ou que sais-je. Ou sur les retraites, vous avez raison.
31:45Mais, en tout cas, il y a aussi
31:47quelques convergences, effectivement, sur les sujets
31:49d'insécurité. Toujours est-il que
31:51sur la méthode,
31:53il a raison, il faut respecter.
31:55Ça ne sert à rien de diaboliser.
31:57Et en cela, ce changement de méthode-là, il est plutôt
31:59pour le meilleur, parce que si on ne veut pas
32:01fragmenter, si l'on ne veut pas fracturer
32:03le pays encore plus qu'il l'est maintenant,
32:05ça commence peut-être par ne pas insulter
32:07ses adversaires, par ne pas diaboliser
32:09les uns et les autres, et par apaiser
32:11un peu. Et si Michel Barnier peut apaiser,
32:13remettre un peu de hauteur,
32:15un peu de stature, un peu de responsabilité
32:17dans ce gouvernement, ça fera,
32:19à mon avis, le plus grand bien au pays.
32:21Est-ce que vous avez vu ce qui est en train de se passer en Allemagne ?
32:23Ce qu'ils ont annoncé là.
32:25Parce que c'est extrêmement intéressant, ça reste un gouvernement,
32:27une coalition dirigée par un chancelier
32:29social-démocrate. L'Allemagne
32:31est en train de se poser la question de récupérer
32:33le dispositif que le Royaume-Uni avait essayé
32:35de mettre en oeuvre pour expulser les gens
32:37en attente de réponses sur
32:39un dossier d'asile au Rwanda.
32:41Et c'est un gouvernement dirigé par un
32:43chancelier social-démocrate qui se pose
32:45cette question-là. Donc, ce que
32:47la gauche française essaye d'expliquer en permanence,
32:49en fascisant tout le monde,
32:51dès qu'on n'est pas en réalité d'accord
32:53avec Jean-Luc Mélenchon, c'est absurde.
32:55C'est un sectarisme grotesque.
32:57Vous parlez de l'Allemagne, ils ont découvert
32:59la social-démocratie danoise
33:01en pleine élection
33:03avec Olivier Véran
33:05qui partait au Danemark en disant
33:07c'est exceptionnel.
33:09Ah oui, moi je parle
33:11des macronistes qui font
33:13tendance PS.
33:15Ils ont découvert ce qui se passe en Danemark.
33:17Madame Pannier-Runacher qui disait ce matin
33:19C'est dingue ce qui se passe.
33:21En tous les cas, les électeurs
33:23du Rassemblement National
33:25se sont sentis
33:27attaqués, heurtés,
33:29insultés pendant toute cette séquence politique
33:31et peut-être que
33:33aujourd'hui, avec Michel Barnier,
33:35il y aura un peu plus d'écoute, un peu plus de respect.
33:37Ce terme revient très souvent
33:39dans les entretiens de Michel Barnier.
33:41Respect, écoute, et puis il y a quelque chose
33:43de l'ordre de l'héritage de la démocratie.
33:45C'est-à-dire que la démocratie,
33:47c'est Saint-Gorges qui le disait,
33:49on est dans le pays du dialogue.
33:51Donc forcément, les électeurs,
33:53les 11 millions de personnes
33:55qui ont été pour le coup invisibilisés,
33:57eh bien là, qu'ils se mettent
33:59dans cette position avec sa vision,
34:01sa propre vision,
34:03qui est une vision qui est en réponse
34:05à des enjeux majeurs, notamment l'immigration,
34:07il n'y a pas que ça, la citoyenneté,
34:09l'international, etc.
34:11Qu'ils soient dans cette écoute.
34:13Et ce qui est à la limite du paradoxe,
34:15c'est que finalement, avec ce mot
34:17« Assemblée nationale », il faut l'entendre,
34:19« Assemblée », finalement, le gouvernement
34:21a pour rôle, en fait,
34:23d'assembler l'Assemblée.
34:25Voilà ce qu'il disait le 25 novembre 2021.
34:27Suppression des régularisations
34:29de clandestins, suppression
34:31de l'immigration sociale, réduction
34:33massive du regroupement familial,
34:35réforme de l'asile.
34:37Toutes ces décisions pourront s'appliquer,
34:39précisément parce qu'elles seront protégées
34:41par le bouclier constitutionnel qui sera
34:43proposé aux Français dès septembre 2022
34:45par référendum.
34:47On a Michel Barnier...
34:49— Par contre, c'est de la prorogative du président, le référendum.
34:51— J'entends. Mais voilà
34:53ce qu'il disait. Si demain, il était
34:55président de la République, lorsqu'il était
34:57candidat à la présidentielle, aujourd'hui,
34:59il peut peut-être mettre en application une nouvelle
35:01loi asile-immigration. Il était très dur
35:03sur la loi asile-immigration. Il était détricoté
35:05au Parlement et voté
35:07au Sénat. — Sauf que pour revenir au début
35:09de la discussion tout à l'heure, comme vous nous avez dit,
35:11est-ce qu'il peut gouverner... Parce que lui-même l'a dit,
35:13il a ouvert un peu la porte avec des gens de gauche.
35:15Là, ça va être beaucoup plus compliqué s'il veut
35:17appliquer ce plan, toutes ces
35:19mesures. — Il l'a dit. — C'est pour ça
35:21que, moi, je pense que
35:23il va se concentrer sur quelques chantiers
35:25prioritaires, notamment sur, probablement,
35:27l'économie, parce qu'il y a besoin... Vous avez vu, quand même,
35:29notre déficit budgétaire qui est terrible. Et puis, il y a le budget.
35:31Et toutes ces...
35:33toutes ces lois du domaine
35:35du régalien, mais également sur
35:37l'immigration, il est possible que ça vienne
35:39dans un second temps, pour ne pas non plus froisser
35:41et essayer d'obtenir un
35:43compromis, parce que c'est quelqu'un, évidemment,
35:45qui sait travailler sur le temps long. C'est Confucius.
35:47Il n'est pas nécessaire d'aller
35:49vite. Le tout, il ne donne pas s'arrêter.
35:51— Le gouvernement... Attendez.
35:53Voilà ce qu'il a dit. Le gouvernement est responsable.
35:55Il y a une indépendance.
35:57Le gouvernement gouvernera.
35:59Et je le ferai en bonne intelligence
36:01avec le président de la République. Naturellement,
36:03le président de la République, il est 20h39.
36:05Il a été nommé à 17h
36:07ou 17h30,
36:09même un peu avant hier, toujours par un mot
36:11du président pour féliciter son nouveau
36:13Premier ministre. Le président...
36:15— C'est lui qui l'a nommé. — Le gouvernement...
36:17— Il l'a peut-être félicité bien. — Il ne s'est pas rendu
36:19qu'à un message de soutien sur les réseaux sociaux,
36:21un message républicain.
36:23— Ou un message d'encouragement. — Voilà.
36:25Bonne route, parce que ça va être très compliqué pour vous.
36:27Je vous ai mis dans la couche.
36:29— Exactement, parce que ça n'est pas parce qu'il y a
36:31un Premier ministre que nous avons changé de situation.
36:33C'est-à-dire qu'en l'État, nous avons un gouvernement
36:35démissionnaire qui n'a pas d'autre mandat
36:37que de gérer les affaires courantes.
36:39Donc aussi longtemps que Michel Barnier n'aura pas
36:41constitué son nouveau gouvernement
36:43et que les ministres n'auront pas été nommés,
36:45il ne peut, en réalité, rien faire.
36:47Mais moi, je pense que peut-être qu'il aurait une autre stratégie.
36:49C'est-à-dire s'inspirer de Gabriel Attal, mais pas idéologiquement.
36:51Souvenez-vous comment Gabriel Attal a construit sa popularité.
36:53L'interdiction de la baïa.
36:55Vous pouvez trouver des mesures qui ont une
36:57résonance symbolique très forte.
36:59— Les marqueurs. — Oui, mais, Eliott,
37:01il aura besoin de se créer...
37:03— J'ai posé la même question à Julien Drey,
37:05qui ne pouvait pas me répondre.
37:07Que faut-il retenir
37:09de Gabriel Attal à Matignon ?
37:11Qu'a-t-il fait en huit mois ?
37:13— Non, mais oui, on ne peut pas comparer.
37:15— Qu'a-t-il fait en huit mois à Matignon ?
37:17Quelle grande mesure ?
37:19— Je pense que si nous posions la question française,
37:21la réponse serait l'interdiction de la baïa.
37:23— Mais c'était en tant que ministre de l'Éducation.
37:25C'est même pas quand il était à Matignon.
37:27— C'est pas comme ça qu'on marque l'histoire.
37:29Et je pense que, pour répondre à ce que dit Jean-Sébastien,
37:31il a une avis radicalement différente de la méthode de Gabriel Attal.
37:33Gabriel Attal, il s'est caractérisé,
37:35avec un certain succès d'ailleurs,
37:37par la stratégie du coup de com' permanent
37:39ou par des flots communicationnels.
37:41Il arrivait à créer l'événement.
37:43C'est pas l'ADN de quelqu'un comme Michel Barnier,
37:45qui, lui, aime bien travailler sur la durée.
37:47Et à mon avis, et si j'en juge à son CV
37:49et à ce qu'il a accompli dans sa carrière ministérielle
37:51à l'Europe ou ailleurs, ou même dans sa carrière d'élu local,
37:53il aime bien créer un héritage
37:55qui restera longtemps.
37:57Et des mesures, c'est la politique à l'ancienne.
37:59Et ça, je trouve ça plutôt pas mal,
38:01parce que, précisément, quand on retient un gouvernement,
38:03l'interdiction de la baïa, moi, je dis plutôt favorable,
38:05mais je suis pas sûr que ce soit quelque chose
38:07qui conduise quelqu'un à la postérité
38:09ou un pays à la postérité.
38:11Donc, il y aura des grands chantiers à engager, bien sûr.
38:13Vous disiez ça par rapport à la réalité politique qui est la sienne.
38:15Michel Barnier ne peut pas s'appuyer sur une majorité.
38:17Je vous disais qu'il peut, en revanche,
38:19créer une bonne volonté politique,
38:21une énergie, derrière lui,
38:23dans le pays, au-delà des sièges de l'Assemblée nationale,
38:25précisément,
38:27précisément, s'il sait prendre des mesures
38:29à forte résonance symbolique,
38:31parce que c'est ça qui peut créer autonomie.
38:33C'est comme ça qu'Adrien Atta a créé,
38:35a constitué sa force politique.
38:37Mais, Jean-Sébastien, qu'ils ne doivent pas être clivants,
38:39qu'ils doivent rassembler.
38:41Il est là pour ça, aujourd'hui.
38:43Pardonnez-moi, à chaque fois qu'on fait des sondages,
38:45il n'y a rien de plus consensuel que les questions
38:47de sécurité et d'immigration.
38:49C'est un débat de dogme entre politiques.
38:51Il n'y a rien de plus consensuel
38:53que ces sujets-là.
38:55Il y a eu des dizaines de sondages depuis,
38:57maintenant, 2017.
38:59Faut-il réduire les flux migratoires ?
39:017 à 8 Français sur 10 favorables.
39:03Quels que soient les partis, ils sont tous favorables
39:05pour la réduction des flux migratoires.
39:07Faut-il être plus sévère avec les délinquants ?
39:098 Français sur 10 sont favorables.
39:11Plus de sécurité, moins d'immigration,
39:13c'est consensuel.
39:15Oui, dans les sondages, mais pas dans ce qu'est
39:17la représentation de l'Assemblée nationale, aujourd'hui.
39:19De là-dessus, il y a la question de la méthode.
39:21Si je vous dis que vous avez envie d'être augmenté,
39:23c'est maintenant le problème des sondages.
39:25Après, il y a deux moyens.
39:27Soit vous êtes augmenté
39:29parce qu'on a envie de vous augmenter,
39:31soit je vous dis que tu vas travailler
39:33deux fois plus.
39:35C'est pour ça que la question de la méthode
39:37sur l'insécurité, c'est la même chose.
39:39Je souhaite qu'on progresse dans notre émission
39:41et qu'on écoute Lucie Castex,
39:43qui a dû regarder,
39:45devant sa télévision,
39:47et non à Matignon,
39:49l'interview
39:51de M. le Premier ministre.
39:53Je suis
39:55très en colère, comme je pense
39:57des millions d'électeurs français
39:59qui, je crois, se sentent trahis
40:01par la décision du Président de la République.
40:03On a attendu 59 jours
40:05pour que le Président de la République
40:07désigne Michel Barnier Premier ministre.
40:09Tout ça, pour ça,
40:11des millions d'électeurs se sont mobilisés.
40:13On a été les chercher pour qu'ils se mobilisent,
40:15notamment pour faire barrage
40:17au Rassemblement national.
40:19Aujourd'hui, on a un Premier ministre
40:21qui est tout à fait dépendant du Rassemblement national.
40:23De fait,
40:25le Président de la République se place
40:27en cohabitation avec le Rassemblement national.
40:29C'est intéressant,
40:31Lucie Castex, qui dit que finalement
40:33le Premier ministre a une forme de dépendance
40:35parlementaire vis-à-vis du RN
40:37qui aura le droit de vie ou de mort
40:39de n'importe quel gouvernement, mais quel qu'il soit.
40:41Lucie Castex aurait été
40:43exactement le même.
40:45Allons plus loin.
40:47La privatisation de la vie politique
40:49fait qu'un gouvernement ne pouvait pas
40:51ne pas être sous la pression de deux blocs.
40:53Donc, si vous voulez, à un moment donné,
40:55le gouvernement Barnier
40:57sera tout à la fois sous la pression du
40:59NFP, potentiellement sur des sujets sociaux
41:01ou autres, ou sous la pression
41:03ou sous l'approbation du RN sur des sujets sécuritaires.
41:05C'est seulement qu'il va falloir constituer
41:07des majorités de voix selon
41:09les projets et que ces majorités
41:11oscilleront peut-être selon les groupes politiques.
41:13Pour terminer avec Michel Barnier,
41:15parce que je n'avais pas vu cette dépêche,
41:17je le découvre, je le dis aux téléspectateurs,
41:19il était en interview pendant qu'on était en direct.
41:21Donc je ne pouvais pas faire les deux à la fois.
41:23Michel Barnier qui fixe
41:25ses priorités. Immigration,
41:27travail, dette, service public.
41:29Le nouveau Premier ministre Michel Barnier
41:31a fixé vendredi parmi ses priorités de maîtriser
41:33les flux migratoires avec des mesures concrètes.
41:35Revaloriser le travail
41:37et ne pas augmenter la dette
41:39de la France. Le chef du gouvernement
41:41a également cité les services publics
41:43qui sont aussi
41:45un besoin immense dans les quartiers
41:47urbains, mais dans les campagnes
41:49aussi, avec comme grande ligne
41:51le pacte législatif présenté
41:53par son parti, les Républicains.
41:55C'est assez habile de sa part.
41:57Sur les questions migratoires, idéologiquement,
41:59il va falloir qu'il se retrouve avec le RN.
42:01Pas uniquement vis-à-vis des Français.
42:03Si vous aurez écouté le discours de politique générale
42:05de Gabriel Attal, il avait annoncé
42:07plus ou moins les mêmes priorités. Après,
42:09il y a une grande différence entre les mots et l'action.
42:11C'est probablement ce que les Français ont reproché
42:13au Macroni. Et juste un dernier point
42:15sur Bernard Cazeneuve et sur Lucie Castex,
42:17parce que c'est quand même une imposture, cette idée que Bernard Cazeneuve
42:19est une solution évidente. Parce que Bernard Cazeneuve,
42:21lui-même, pas sous la pression de Jean-Luc Mélenchon,
42:23lui-même avait dit que la
42:25abrogation de la réforme des retraites était une condition
42:27pour lui de son gouvernement.
42:29Il n'allait pas s'allier avec les Macronistes pour ça,
42:31il n'allait pas s'allier avec LR. Donc, il comptait s'allier
42:33avec le RN, parce qu'ils aillent
42:35aussi au bout de leur logique politique et arithmétique.
42:37Parce que la gauche n'a pas arrêté
42:39de répéter que
42:41la pierre cardinale de sa participation
42:43à un gouvernement était l'abrogation de la réforme
42:45des retraites. Le seul moyen d'y parvenir à l'Assemblée,
42:47c'était l'alliance avec le RN. Si c'est ce qu'il voulait faire,
42:49qu'il l'assume et qu'il le dise.
42:51Autre sujet,
42:53parce qu'il ne nous reste que quelques minutes
42:55et je voulais qu'on parle du festival de Deauville,
42:57qui a débuté ce vendredi.
42:59Je le dis aux téléspectateurs, c'est un sujet qu'on avait
43:01traité aussi, une polémique qu'on avait traité la semaine
43:03dernière, mais pour les téléspectateurs
43:05qui ne connaissent pas le festival de Deauville,
43:07c'est la cinquantième édition
43:09et c'est un festival consacré au cinéma américain.
43:11Et l'esprit n'est pas
43:13vraiment à la fête, mais plus à la polémique,
43:15puisqu'il y a Ibrahim Malouf,
43:17qui vous le savez peut-être, a été écarté
43:19du jury. Lui, qui en
43:212016 était
43:23accusé d'agression
43:25sexuelle sur sa stagiaire.
43:27Il a finalement été relaxé 4 ans après.
43:29C'est un combat judiciaire de 4 années.
43:31Relaxé, d'accord ?
43:33Et il a accordé un entretien
43:35vraiment très intéressant
43:37dans le point, avec son
43:39avocate Fanny Collin, où il dit
43:41cette fois, je ne me tairai pas. Je suis en colère,
43:43mais ma colère est saine. Je l'ai dit à mon
43:45avocate, cette fois, je ne vais pas pouvoir me taire.
43:47Je ne me tairai pas, je défendrai ma position
43:49aussi longtemps que nécessaire.
43:51Et je vais vous lire,
43:53c'est un peu long, mais c'est quand même vraiment très
43:55important. On lui demande s'il s'est senti humilié.
43:57Oui, c'est humiliant. Plus de 4 ans
43:59que j'ai été innocenté par la justice
44:01définitivement. Un long
44:03combat, un enfer, une épreuve d'une
44:05violence inouïe. Quand on a traversé
44:07ça et qu'on a été réhabilité,
44:09on se dit que le paysage, enfin, s'est éclairci.
44:11Qu'il n'y a plus de place pour le doute
44:13et le soupçon. Qu'il n'y a plus de besoin
44:15de prouver que l'on est un type bien,
44:17sans libérer d'un poids. Et voilà qu'une personne,
44:19il parle de la directrice du festival,
44:21se permet de rouvrir la boîte
44:23du soupçon et de la souffrance, alors que
44:25tout a été dit, débattu,
44:27jugé. C'est monstrueux et c'est pour cela que j'ai
44:29décidé d'ouvrir ma gueule. Au fond,
44:31que dit la directrice du festival ? Qu'elle n'a pas
44:33confiance dans la justice, qu'elle est au-dessus
44:35des jugés des lois, qu'elle peut décider
44:37seule que je suis coupable.
44:39C'est scandaleux.
44:41Alors scandaleux, moi j'ai eu beaucoup
44:43d'artistes qui sont effarés de
44:45cette décision. Ibrahim Malouf
44:47est un de nos plus grands musiciens.
44:49Par ailleurs, comment ces
44:51personnes harcèlent
44:53l'état de droit ? La justice
44:55évidemment, puisqu'on a deux principes dans la justice,
44:57c'est l'autorité de la chose jugée
44:59et non bis in idem,
45:01donc on ne rejuge pas. Et cette personne
45:03s'érige en magistrate
45:05pour salir
45:07Ibrahim Malouf, cette forme de tribunaux
45:09populaires, on les connaît en fait,
45:11et de se mettre dans le flot
45:13de la meute pour humilier
45:15à nouveau la personne et pour qu'à vie
45:17finalement, même si le tribunal en a
45:19décidé autrement, pour qu'à vie il soit
45:21marqué de ce soupçon. C'est absolument
45:23abominable. Je pense que
45:25vous avez tout dit. Rachel
45:27Cannes, dans l'actualité également judiciaire
45:29ce vendredi, c'est le cinquième jour
45:31de ce procès absolument terrible de
45:33viol de Mazan. Pour la première
45:35fois, la fille de la victime et du principal
45:37accusé a pris la parole, non
45:39sans émotion, évoquant le
45:41cataclysme pour sa famille. Je vous propose
45:43le décryptage de Noémie Chouz.
45:45Pour Caroline Darrian,
45:47son père, cet homme qu'elle refuse
45:49désormais d'appeler papa,
45:51est sans doute l'un des plus grands criminels
45:53sexuels des 20 dernières années. Au lendemain
45:55du témoignage bouleversant de Gisèle Pellicot,
45:57c'est la fille du couple
45:59qui a également deux garçons, la fille donc
46:01qui est venue raconter ce jour de novembre 2020
46:03où sa vie a basculé,
46:05quand sa mère l'a appelée pour lui dire que
46:07Dominique Pellicot était en garde à vue,
46:09soupçonnée de l'avoir droguée,
46:11violée et offerte à des
46:13dizaines d'inconnues venues abuser
46:15d'elle pendant près de dix ans.
46:17Comment fait-on pour se reconstruire ?
46:19C'est interroger celle qui a aussi été
46:21la cible de l'accusé, puisque des photos
46:23d'elle dénudées, endormies
46:25ont également été trouvées dans le téléphone
46:27de l'accusé, sans que
46:29les enquêteurs ne puissent dire avec certitude
46:31si elle aussi a été
46:33agressée. Après elle, ce sont
46:35ses deux belles sœurs qui ont pris la parole,
46:37elle aussi, photographiée à l'heure insue
46:39par ce beau-père, pourtant au-dessus
46:41de tout soupçon. Des témoignages
46:43qui bouleversent bien au-delà de la
46:45salle d'audience. Hier, des anonymes
46:47mais aussi l'influenceuse Nabila Vergara
46:49ont lancé des cagnottes de soutien,
46:51mais les avocats de Gisèle Pellicot
46:53ont fait savoir qu'elle souhaitait leur fermeture
46:55et que les débats se déroulent
46:57dans la dignité et la sérénité.
46:59Un sujet qui sera
47:01traité évidemment dans les prochaines éditions,
47:03notamment avec Julien Pasquet
47:05et Olivier Benkemoun.
47:07L'émission s'achève, c'était un plaisir
47:09d'être avec vous ce soir, très vite
47:11le vendredi. Dans un instant,
47:13c'est ça se dispute avec
47:15Olivier de Kérenfleck.
47:17Et nous, on se retrouve demain matin
47:19pour l'heure des pro-matin. À demain.